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75 XXI es Journées Franco-Suisses de Santé au Travail Arch Mal Prof Env 2006 COMPTE-RENDU DES SOCIÉTÉS chambre d’expériences de l’IST et lors de tests de terrain lors de cas d’assainissement. Les tests de simulation se sont dérou- lés durant 15 minutes. Des manipulations testées, les plus intéressantes sont : le rabotage, le râpage et le martelage. La sollicitation des matériaux est plus élevée durant les tests de simulation que durant les tests de terrain. Résultats : (1) Dalles cassantes : lors de deux tests de ter- rain, les dalles ont pu être détachées sans les casser ou ont dû être brisées à la hache. Les émissions d’amiante mesurées dans l’air, dans la plupart des cas, étaient faibles ou non-exis- tantes, indépendamment du mode d’enlèvement. Par contre, des expositions remarquables ont été mesurées lors des tests de simulation: râper : 22.000 – 400.000 FAR/m 3 ; marteler : 70.000 – 990.000 FAR/m 3 . (2) Revêtements en rouleau uni- ou bicouche : Lors de trois tests de terrain, les rouleaux ont été découpés et enroulés : aucune exposition à l’amiante n’a été enregistrée. Lors des tests de simulation sur quatre types de produits, les expositions sont relativement basses : raboter : < 2500 – 8000 FAR/m 3 ; râper : < 2500 – 45.000 FAR/m 3 . (3) L’amiante-ciment, matériau de référence du type « fortement aggloméré », a les émissions suivantes : râper : 500.000 FAR/m 3 ; marteler : 1.6 mio. FAR/m 3 . (4) Le potentiel d’émission des deux types de revêtements fortement agglo- mérés est en général 10 à plus de 100 fois plus faible que celui de l’amiante-ciment. Conclusion : Le potentiel d’émission d’amiante des revête- ments de sols en rouleau uni- ou bicouche est très faible. Celui des dalles peut atteindre des niveaux élevés selon le type de manipulation et le type de dalle. Les prescriptions suisses lors de l’assainissement de dalles et de revêtements en rouleau semblent exagérées et devraient être revues par les autorités. Guide pratique de la décision médicale dans l’approche éthique de la santé au travail P. Padzunass Les étapes du processus qui aboutit à une décision médi- cale, dans le contexte particulier de la santé au travail, cons- truisent sa dimension éthique. À partir d’un exemple vécu en plasturgie, nous allons développer l’analyse, puis la communication, avant d’évaluer l’ensemble des termes du micro-consensus à obtenir. La rédaction de la fiche d’aptitude fera apparaître les six attitu- des possibles et les dominantes qui les caractérisent. Après une nécessaire analyse des données, des faits et du contexte, il convient de communiquer. Cette 2 e étape est le temps de la discussion partagée. Par une information claire, loyale et adaptée, les interlocuteurs - le salarié, l’employeur et le médecin du travail - peuvent aborder la négociation. Elle doit aboutir à un accord mutuel librement consenti. Le rôle de conseil du médecin du travail ne doit pas s’arrêter à ce micro- consensus. Il doit le suivre pour évaluer dans le temps les modalités d’application. Cette démarche pratique qui mène à la décision médicale avec une approche éthique de la santé au travail fait apparaî- tre des règles. La légitimité, la contextualisation, l’autonomie de jugement, la parité et l’équilibre dans l’écoute de chaque partie, voire la recherche d’une généralisation, peuvent abou- tir à un micro-consensus dans la décision d’aptitude au poste de travail. Le médecin du travail peut allier son éthique de responsa- bilité et sa conviction dans la rédaction de la fiche d’aptitude. Santé et travail posté : information sur les risques / conseils de prévention N. Hartheiser Information des acteurs de prévention au travail (médecins et infirmier(e)s du travail, employeurs, salariés) sur les risques du travail posté et leur prévention. Les thèmes suivants sont abordés : - notions de chronobiologie : rythmes biologiques / synchro- niseurs / rythme veille-sommeil - le travail posté : définition / raisons / modalités / consé- quences pour la santé et la sécurité - conseils de prévention : prévention technique collective (choix des rythmes de travail, contenu du travail, pauses et sieste, transport) et individuelle (hygiène de vie, de sommeil, alimentaire) / prévention médicale (SMR, visites médicales : réglementation et contenu (test d’Epworth, grille de sommeil), tiers-temps) Proposer une meilleure connaissance des enjeux et des outils pour une démarche participative en prévention et ges- tion des risques liés au travail posté. Évaluation de l’exposition au dioxyde de soufre (SO 2 ) et au dioxyde de carbone (CO 2 ) pendant le procédé de vinification S. Mann Une étude d’exposition aux gaz dans les caves a été réali- sée, sous la forme d’un travail de diplôme EPFL, dans le cadre de la collaboration entre l’IST et l’Antenne de santé au tra- vail valaisanne (Service de protection des travailleurs). L’objectif principal de l’étude était l’évaluation de l’exposi- tion au SO 2 , connu pour ses propriétés irritantes et sensibili- santes, durant le sulfitage. Le sulfitage est une opération d’adjonction de SO 2 dans le vin (moût) qui a lieu à plusieurs moments de l’année (vendange, fermentation et stabilisa- tion), mais en majeure partie pendant les vendanges. Le SO 2 est ajouté dans le vin comme antioxydant et antibactérien. Le taux du dioxyde de carbone a aussi été mesuré lors des visites conduites durant la période des vendanges. Ce dernier est une nuisance bien connue dans les caves pendant la fer- mentation.

Santé et travail posté : information sur les risques/conseils de prévention

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XXIes Journées Franco-Suisses de Santé au Travail

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chambre d’expériences de l’IST et lors de tests de terrain lorsde cas d’assainissement. Les tests de simulation se sont dérou-lés durant 15 minutes. Des manipulations testées, les plusintéressantes sont : le rabotage, le râpage et le martelage. Lasollicitation des matériaux est plus élevée durant les tests desimulation que durant les tests de terrain.

Résultats : (1) Dalles cassantes : lors de deux tests de ter-rain, les dalles ont pu être détachées sans les casser ou ont dûêtre brisées à la hache. Les émissions d’amiante mesuréesdans l’air, dans la plupart des cas, étaient faibles ou non-exis-tantes, indépendamment du mode d’enlèvement. Par contre,des expositions remarquables ont été mesurées lors des testsde simulation: râper : 22.000 – 400.000 FAR/m3 ; marteler :70.000 – 990.000 FAR/m3 . (2) Revêtements en rouleau uni-ou bicouche : Lors de trois tests de terrain, les rouleaux ontété découpés et enroulés : aucune exposition à l’amiante n’a

été enregistrée. Lors des tests de simulation sur quatre typesde produits, les expositions sont relativement basses :raboter : < 2500 – 8000 FAR/m3 ; râper : < 2500 – 45.000FAR/m3. (3) L’amiante-ciment, matériau de référence du type« fortement aggloméré », a les émissions suivantes : râper :500.000 FAR/m3 ; marteler : 1.6 mio. FAR/m3. (4) Le potentield’émission des deux types de revêtements fortement agglo-mérés est en général 10 à plus de 100 fois plus faible que celuide l’amiante-ciment.

Conclusion : Le potentiel d’émission d’amiante des revête-ments de sols en rouleau uni- ou bicouche est très faible.Celui des dalles peut atteindre des niveaux élevés selon letype de manipulation et le type de dalle. Les prescriptionssuisses lors de l’assainissement de dalles et de revêtements enrouleau semblent exagérées et devraient être revues par lesautorités.

Guide pratique de la décision médicale dans l’approche éthique de la santé au travailP. Padzunass

Les étapes du processus qui aboutit à une décision médi-cale, dans le contexte particulier de la santé au travail, cons-truisent sa dimension éthique.

À partir d’un exemple vécu en plasturgie, nous allonsdévelopper l’analyse, puis la communication, avant d’évaluerl’ensemble des termes du micro-consensus à obtenir. Larédaction de la fiche d’aptitude fera apparaître les six attitu-des possibles et les dominantes qui les caractérisent.

Après une nécessaire analyse des données, des faits et ducontexte, il convient de communiquer. Cette 2e étape est le

temps de la discussion partagée. Par une information claire,loyale et adaptée, les interlocuteurs - le salarié, l’employeur etle médecin du travail - peuvent aborder la négociation. Elledoit aboutir à un accord mutuel librement consenti. Le rôle deconseil du médecin du travail ne doit pas s’arrêter à ce micro-consensus. Il doit le suivre pour évaluer dans le temps lesmodalités d’application.

Cette démarche pratique qui mène à la décision médicaleavec une approche éthique de la santé au travail fait apparaî-tre des règles. La légitimité, la contextualisation, l’autonomiede jugement, la parité et l’équilibre dans l’écoute de chaquepartie, voire la recherche d’une généralisation, peuvent abou-tir à un micro-consensus dans la décision d’aptitude au postede travail.

Le médecin du travail peut allier son éthique de responsa-bilité et sa conviction dans la rédaction de la fiche d’aptitude.

Santé et travail posté : information sur les risques / conseils de préventionN. Hartheiser

Information des acteurs de prévention au travail (médecinset infirmier(e)s du travail, employeurs, salariés) sur les risquesdu travail posté et leur prévention.

Les thèmes suivants sont abordés :- notions de chronobiologie : rythmes biologiques / synchro-niseurs / rythme veille-sommeil

- le travail posté : définition / raisons / modalités / consé-quences pour la santé et la sécurité- conseils de prévention : prévention technique collective(choix des rythmes de travail, contenu du travail, pauses etsieste, transport) et individuelle (hygiène de vie, de sommeil,alimentaire) / prévention médicale (SMR, visites médicales :réglementation et contenu (test d’Epworth, grille de sommeil),tiers-temps)

Proposer une meilleure connaissance des enjeux et desoutils pour une démarche participative en prévention et ges-tion des risques liés au travail posté.

Évaluation de l’exposition au dioxyde de soufre (SO2) et au dioxyde de carbone (CO2) pendant le procédé de vinification

S. Mann

Une étude d’exposition aux gaz dans les caves a été réali-sée, sous la forme d’un travail de diplôme EPFL, dans le cadrede la collaboration entre l’IST et l’Antenne de santé au tra-vail valaisanne (Service de protection des travailleurs).

L’objectif principal de l’étude était l’évaluation de l’exposi-tion au SO2, connu pour ses propriétés irritantes et sensibili-santes, durant le sulfitage. Le sulfitage est une opérationd’adjonction de SO2 dans le vin (moût) qui a lieu à plusieursmoments de l’année (vendange, fermentation et stabilisa-tion), mais en majeure partie pendant les vendanges. Le SO2est ajouté dans le vin comme antioxydant et antibactérien.Le taux du dioxyde de carbone a aussi été mesuré lors desvisites conduites durant la période des vendanges. Ce dernierest une nuisance bien connue dans les caves pendant la fer-mentation.