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3:HJLRTB=UVUUU]:?a@o@i@c@k; M 1791 - 482 - 10,00 F - 1,52 E Maroc 8 DH - France 10 FF - Euro 1,52 - Canada 2,95 $ - Sénégal 1200 CFA - USA 2,50 $ - Tunisie 1 DTU - Italie 4000 lires Journal d’informations générales 10 ème année - 482 - 19 - 25 Octobre 2001 maroc-hebdo.com © Ph: MHI Pourquoi les pouvoirs publics ont gelé les comptes bancaires des organisations fondamentalistes marocaines? Quelle est l’importance des fonds? Qui les gère? Qui en bénéficie? Islamistes? La riposte de Noureddine Saïl La gestion de Noureddine Saïl, directeur général de 2M, la deuxième chaîne de télévision marocaine, lui a valu des accusations de mauvaise gestion. Il a pu- blié un communiqué de presse qui réfute les argu- ments de ses accusateurs et il a aussi déposé plainte contre X pour vol de do- cuments. Par Amale SAMIE, Page 30 • Noureddine Saïl. © Ph: DR Amaoui, échec et mat Le juge des référés près le tribunal de première instance de Casablanca-Anfa a décidé que la plainte du bureau poli- tique de l’USFP contre Noubir Amaoui, dirigeant de la CDT, et chef de file des dissidents, n’a plus d’objet. Les mécon- tents du dernier congrès de l’USFP ont choisi de ne pas tenir leur messe sous le même nom. Par Abdallah BEN ALI, Page 14 • Noubir Amaoui. Le pari difficile de Berrada Lors du séminaire organisé les 12 et 13 oc- tobre 2001 à Casablanca par la RAM et l’Office de tourisme sur le tourisme du- rable, le PDG de la compagnie aérienne nationale, Mohamed Berrada, a tiré la son- nette d’alarme. Selon les estimations de la RAM, l’exercice 2001-2002 risque d’afficher un ralentissement du trafic de l’ordre de 20% en moyenne. Mais la relance n’est pas à exclure. Par Seddik MOUAFFAK, Page 22 • Mohamed Berrada. L’égorgeur face à la mort Le verdict est tombé mardi 16 octobre. Mohamed Belahrech, le serial killer, qui a froidement tué cinq femmes, a été condamné à la peine capitale par la Cour d’appel d’El Jadida. Son premier meurtre remonte à 1993. Un meurtre pour lequel deux personnes, condam- nées à tort, ont passé huit ans derrière les barreaux. Par Rachid SAMI, Page 28 • Mohamed Belahrech. © Ph: MHI © Ph: MHI © Ph: DR Les Palestiniens aussi savent cibler. Du moins, ils viennent de montrer qu'ils ont commen- cé leur apprentissage. Ils se sont évidemment mis à l'école is- raélienne, une référence reconnue dans le pointage et l'exécu- tion des cibles humaines. Depuis le début de la deuxième Intifada, il y a un an, le Shin Beth, l’équivalent du Mossad pour la sé- curité intérieure, a ainsi “ciblé" pas moins de cinquante neuf res- ponsables palestiniens. Ces cibles étaient tirées dans leurs voi- tures, voire jusque dans leurs chambres à coucher, à partir des hélicoptères “Apache". C'est d'une précision criminelle comme seuls les Israéliens savent le faire. Les Palestiniens sont à leur première cible: Rehavam Zeevi. À côté de lui, les Shamir, Béguin, Netanyahou et autres Sharon, font figure de pleutres. Il faudrait des pages entières pour don- ner une biographie succincte de ce terroriste de la première heu- re, dans les années 40 au sein de la Haganah. Par contre, son programme politique est simple: vider les Palestiniens de Gaza et de la Cisjordanie, auxquels il voulait faire voir du pays, en tant que ministre du Tourisme. Il s'agit donc d'une cible de choix. Mais les Palestiniens n'en sont toujours qu'à un rapport de un à cinquante-neuf. Si jamais ils voulaient combler leur retard, la région serait bien partie pour une spirale digne du contexte créé par les attentats du 11 sep- tembre contre les Etats-Unis. Sharon et la politique américaine au Proche-Orient y sont d'ailleurs pour beaucoup dans le dra- me du World Trade Center. Alors, que faire? Le mieux ne se- rait-il pas de livrer Ariel Sharon, tout de même pas aux Talibans -ils le croqueraient avant de le juger- mais juste à la juridiction belge qui le demande désespérément? En tout cas pas un troc Sharon contre Ben Laden. Ce serait inégal. A. MANSOUR ATMOSPHÈRE Une enquête de Abdellah Chankou Cheikh Yassine Succession ouverte du Cheikh Abdesslam Yassine, guide d’Al Adl Wal Ihssane, gravement malade D’où vient l’argent des D’où vient l’argent des Islamistes?

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Maroc 8 DH - France 10 FF - Euro 1,52 - Canada 2,95 $ - Sénégal 1200 CFA - USA 2,50 $ - Tunisie 1 DTU - Italie 4000 lires

J o u r n a l d ’ i n f o r m a t i o n s g é n é r a l e s 1 0 è m e a n n é e - N ° 4 8 2 - 1 9 - 2 5 O c t o b r e 2 0 0 1 mar

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Pourquoi les pouvoirs publics ont gelé les comptesbancaires des organisations fondamentalistes

marocaines? Quelle est l’importance des fonds?Qui les gère? Qui en bénéficie?

Islamistes?

La riposte de Noureddine SaïlLa gestion de NoureddineSaïl, directeur général de2M, la deuxième chaîne detélévision marocaine, lui avalu des accusations demauvaise gestion. Il a pu-blié un communiqué depresse qui réfute les argu-ments de ses accusateurs etil a aussi déposé plaintecontre X pour vol de do-cuments.

Par Amale SAMIE, Page 30 • Noureddine Saïl.

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Amaoui, échec et matLe juge des référés près le tribunal depremière instance de Casablanca-Anfaa décidé que la plainte du bureau poli-tique de l’USFP contre Noubir Amaoui,dirigeant de la CDT, et chef de file desdissidents, n’a plus d’objet. Les mécon-tents du dernier congrès de l’USFP ontchoisi de ne pas tenir leur messe sousle même nom.

Par Abdallah BEN ALI, Page 14 • Noubir Amaoui.

Le pari difficile de BerradaLors du séminaire organisé les 12 et 13 oc-tobre 2001 à Casablanca par la RAM etl’Office de tourisme sur le tourisme du-rable, le PDG de la compagnie aériennenationale, Mohamed Berrada, a tiré la son-nette d’alarme. Selon les estimations de laRAM, l’exercice 2001-2002 risque d’afficherun ralentissement du trafic de l’ordre de20% en moyenne. Mais la relance n’est pasà exclure. Par Seddik MOUAFFAK, Page 22

• Mohamed Berrada.

L’égorgeur face à la mort Le verdict est tombé mardi 16 octobre.Mohamed Belahrech, le serial killer, quia froidement tué cinq femmes, a étécondamné à la peine capitale par laCour d’appel d’El Jadida. Son premiermeurtre remonte à 1993. Un meurtrepour lequel deux personnes, condam-nées à tort, ont passé huit ans derrièreles barreaux.

Par Rachid SAMI, Page 28 • Mohamed Belahrech.

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Les Palestiniens aussi savent cibler. Du moins,ils viennent de montrer qu'ils ont commen-

cé leur apprentissage. Ils se sont évidemment mis à l'école is-raélienne, une référence reconnue dans le pointage et l'exécu-tion des cibles humaines. Depuis le début de la deuxième Intifada,il y a un an, le Shin Beth, l’équivalent du Mossad pour la sé-curité intérieure, a ainsi “ciblé" pas moins de cinquante neuf res-ponsables palestiniens. Ces cibles étaient tirées dans leurs voi-tures, voire jusque dans leurs chambres à coucher, à partir deshélicoptères “Apache". C'est d'une précision criminelle commeseuls les Israéliens savent le faire.Les Palestiniens sont à leur première cible: Rehavam Zeevi. Àcôté de lui, les Shamir, Béguin, Netanyahou et autres Sharon,font figure de pleutres. Il faudrait des pages entières pour don-ner une biographie succincte de ce terroriste de la première heu-

re, dans les années 40 au sein de la Haganah. Par contre, sonprogramme politique est simple: vider les Palestiniens de Gazaet de la Cisjordanie, auxquels il voulait faire voir du pays, entant que ministre du Tourisme.Il s'agit donc d'une cible de choix. Mais les Palestiniens n'en sonttoujours qu'à un rapport de un à cinquante-neuf. Si jamais ilsvoulaient combler leur retard, la région serait bien partie pourune spirale digne du contexte créé par les attentats du 11 sep-tembre contre les Etats-Unis. Sharon et la politique américaineau Proche-Orient y sont d'ailleurs pour beaucoup dans le dra-me du World Trade Center. Alors, que faire? Le mieux ne se-rait-il pas de livrer Ariel Sharon, tout de même pas aux Talibans-ils le croqueraient avant de le juger- mais juste à la juridictionbelge qui le demande désespérément? En tout cas pas un trocSharon contre Ben Laden. Ce serait inégal. A. MANSOUR

ATMOSPHÈRE

Une enquête de Abdellah Chankou

CheikhYassine

Succession ouverte du CheikhAbdesslam Yassine, guide d’Al Adl Wal Ihssane, gravement malade

D’où vientl’argent desD’où vient

l’argent des

Islamistes?

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MarcheLes pouvoirs publics marocains ont interdit la marche de protes-tation contre les bombardements occidentaux contrel’Afghanistan qui devait se dérouler à Rabat dimanche 21 oc-tobre. Cette manifestation, lancée à l’initiative des sensibilitésnationales évoluant au sein du congrès pan-islamiste basé àBeyrouth et dont le coordinateur au Maroc est Mustapha Ramid,du PJD, devait rassembler aussi bien les organisations islamistescomme le PJD et Al Adl Wal Ihssane que certains partis de droiteet courants de gauche. La décision d’interdire cette marche a étémotivée par la tournée effectuée actuellement par S.M le Roi àl’intérieur du pays.

RapprochementLe leader du MNP, Mahjoubi Aherdan, est en train de revenir àde meilleurs sentiments à l’égard du MP de Mohand Laenser. Lesdeux chefs, hier frères-ennemis, souhaitent mettre en place unestratégie commune de coordination et de concertation en vuedes prochaines élections. Un rapprochement dicté certainementpar la situation du MNP affaibli suite à la scission menée parBouazza Ikken qui a rallié à son nouveau parti, l’Union démo-cratique, de nombreux conseillers et députés du mouvementd’Aherdan.

ScrutinIl semble que le mode de scrutin de liste provincial, pourtant re-tenu en vase clos par les leaders des partis politiques marocainsà l’exception de Mahjoubi Aherdan, passera à la trappe. On parlede plus en plus dans certains milieux politiques du maintien dustatu quo, à savoir le scrutin uninominal à un seul tour, pour lesprochaines élections. Il est vrai que les notabilités au Maroc, quiont encore beaucoup d’influence, voient d’un mauvais œill’adoption d’un autre système d’élection que celui qui leur a tou-jours permis de décrocher des mandats électifs aussi bien dans leParlement que dans les communes.

DélégationUne délégation du Parlement européen va effectuer une visite finoctobre d’abord aux camps de Tindouf, puis dans les provincesmarocaines du sud. Cette délégation sera conduite par CatherineLalumière, vice-présidente de la commission des Affaires étran-gères et des Droits de l’homme européen. Les Algériens ont d’ores et déjà averti les membres de cette mis-sion qu’ils n’auront pas l’autorisation de se rendre dans leSahara marocain à partir de Tindouf, ni même à partir d’Alger.La délégation devrait donc, après son expédition à Tindouf, re-tourner en Belgique pour se rendre ensuite au Maroc. C’est leMaghreb à l’algérienne. Par ailleurs, Danielle Mitterrand, présidente de l’associationFrance Liberté, effectuera aussi à partir du 4 novembre avec uneéquipe de journalistes français un voyage de deux semaines àTindouf et dans les provinces sahariennes.

Algérie

D’après le Mouvement algérien des officiers libres, le MAOL, lesservices algériens auraient pu éviter aux Américains les attentatsdu 11 septembre.Le 22 août 2001, un agent important du DRS serait rentré enAlgérie après deux années passées en Afghanistan auprès d'ungroupe “d'afghans arabes" proche de l'organisation d’Oussama

2 - Maroc Hebdo International - N° 482 - du 19 au 25 oct 2001

FIL DIRECT

Ben Laden, Al Qaeda. Cet agent, Ahmed Bidar, aurait donné desinformations très graves et précises concernant une opération degrande envergure qui se préparait contre les Américains et qui al-lait avoir lieu dans les prochaines semaines. Lors d'une réunionde travail au siège central du DRS le 27 août, le général SmainLamari aurait déclaré que les infos de Ahmed Bidar sont d'uneimportance extrême et peuvent aider au changement des événe-ments même en Algérie. Il s’est avéré ensuite que le généralSmaïn avait décidé de ne rien révéler de tout cela aux servicesaméricains ni aux services occidentaux.

Bank Al-Maghrib Bank Al Maghrib, dirigé par Mohamed Seqqat, a décidé de couperl’herbe sous les pieds des trafiquants de devises qui sont devenusparticulièrement actifs à l’approche des échéances dues à laconvertibilité de l’euro. L’organisme de tutelle a ainsi publié mer-credi 10 octobre une circulaire visant à préciser les modalitésd'application de la circulation de l'Office des Changes n° 1681 du26 juillet 2001 relative à la négociation des billets de banque ettravellers-chèques en euro. La circulaire détaille d’une manièretrès précise les modalités de change ainsi que les délais réglemen-taires.

InterpellationLes autorités canadiennes ont interpellé le 12 octobre dernier àHamilton dans l’Ontario un Canadien d’origine marocaine recher-ché en France. Abdallah Ouzghar avait pris la poudre d’escampet-te lors de son procès en avril 2000 devant le Tribunal correction-nel de Paris. Reconnu coupable pour les chefs d’inculpation de complicitéd’usage de faux et association de malfaiteurs en relation avec uneentreprise terroriste, il a été condamné par contumace à 5 ans deprison. Dans le box des accusés, Ouzghar était en compagnie deFateh Kamel, chef d'un réseau de faux papiers pour le Groupe is-lamique armé (GIA) algérien et d’un de ses lieutenants, AhmedRessam. Abdallah Ouzghar était sous le coup d’un mandat inter-national depuis le 4 août 2000. M. Ouzghar devrait être extradéprochainement en France à la demande de celle-ci. Il a d’ailleurscomparu le 15 octobre devant la Cour fédérale du Canada àToronto dans ce dessein.

Secret-défenseSuite aux sulfureuses révélations de l’ex-barbouze AhmedBoukhari, Jean-Baptiste Parlos, le juge français en charge du dos-sier de Mehdi Ben Barka a demandé à la Commission consultativedu secret de la Défense nationale de lever le sceau secret-défensesur les derniers éléments de l’affaire. Cette commission ne disposeque de pouvoirs consultatifs et la décision reviendra en dernierressort au ministre français de la Défense. La levée partielle ac-cordée janvier 2001 par les autorités françaises n’avait pasconcerné certains documents comme le dossier des services se-crets français ainsi que des documents de source étrangère.

FermetureLes Nouakchottois chuchotent “la bonne nouvelle": l’ambassade

israélienne en Mauritanie vient d’être discrètement fermée.L’ambassadeur, Fredy Eitan, connu pour son activisme dans la ca-pitale mauritanienne “a pris La poudre d’escampette" se délecte-t-on à Nouakchott. La joie de l’opinion publique est compréhen-sible. Depuis le début de l’Intifada palestinienne et l’arrivée duboucher de Sabra et Chatila au pouvoir à Tel-Aviv, lesMauritaniens n’ont jamais cessé d’appeler de leurs vœux la ruptu-re des relations diplomatiques entre leur pays et l’Etat hébreu.

Rassemblé par Abdellah Chankou

• Mahjoubi Aherdan.

• Mohamed Seqqat

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• Danielle Mitterrand

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• Mustapha Ramid

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SM. le Roi MohammedVI, accompagné deSAR le Prince

Moulay Rachid, a présidé durantla matinée du 18 octobre 2001un Conseil des ministres dans laville de Khénifra.Le Conseil a adopté, suite à unexposé de Fathallah Oualalou, leprojet de loi de finances au titrede l’année 2002. La nouvelle loicherche, a indiqué M. Oualalou,à réaliser une croissance fortetout en renforçant la cohésionsociale à travers une politiquesociale appropriée. L’instance a également étudié leprojet de loi visant à transfor-mer le Fonds Hassan II pour ledéveloppement économique etsocial en établissement public.Conforme aux instructionsroyales, ce nouveau statut vise "à pérenniser le fonds et à lui don-ner une plus grande efficacitépour la réalisation de ses mis-sions " a indiqué le porte-paro-le du Palais royal, Hassan Aouriddans une déclaration à la presse.

Modalités

Le Conseil a adopté au terme decette séance de travail, plusieursprojets de lois et de décrets. Auniveau des projets de loi, et outreles deux mentionnés ci-dessus,le Souverain a approuvé un pro-jet de loi complétant la loi n° 39-89 autorisant le transfert d'en-treprises publiques au secteur pri-vé et un autre complétant l'ar-ticle 515 du code de procédurecivile. Le conseil a également fixépar un autre texte les modalitésde reliquidation des pensionsconcédées par la Caisse maro-caine des retraites. Pour ce quiest des projets de décrets, ils sontau nombre de vingt-deux et trai-tent de différents sujets et insti-tuent de nouvelles lois plus enphase avec le monde actuel etavec les nécessités du dévelop-pement. C’est ainsi que le conseila adopté le projet modifiant etcomplétant le décret relatif austatut particulier du personnel dela Direction générale de la Sûreténationale, de même que le pro-jet de décret n° 2-01-2679 insti-tuant au profit de la Maison del'artisan et de l’Entraide natio-

nale une taxe parafiscale sur lestapis estampillés. Le gouverne-ment a également approuvé unesérie de projets donnant au mi-nistre des Finances toutes lati-tudes pour gérer le dossier de ladette et les emprunts intérieurset extérieurs. Quant à la gestion

des deniers publics, le conseil aentériné une série de projets trai-tant aussi bien de la préparationde la Loi de finances, de la comp-tabilité publique que du contrô-le des dépenses de l’État. Dans ledomaine des télécommunica-tions, la cession de la licence

d'établissement et d'exploitationd'un réseau public de télécom-munication par satellites de ty-pe VSat attribuée à la sociétéArgos S.A en faveur de CimecomS.A a également fait l’objet d’unprojet de décret.Enfin, cette réunion du Conseil

des ministres a permis l’adoptionde projets de décrets régissant lessoldes des Forces armées royales,les Académies régionales et l’im-portation de certains produitsdans le cadre de la Charte de l’in-vestissement.❏

A.D.A

DERNIÈRE ACTUALITÉRéunion du conseil des ministres à Khénifra

Adoption de la loi de finances

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Tempête dans l’univers desislamistes. Depuis les at-tentats tragiques du 11

septembre qui ont visé New Yorket Washington, l’Occident mè-ne, sur tous les fronts, une guer-

re sans merci au terrorisme.L’action n’est pas seulement mi-litaire avec les bombardementsintensifs contre l’Afghanistan.Les efforts des États européenset étrangers sont égalementconcentrés sur le gel des avoirsdes organisations intégristes fi-gurant sur la liste publiée parWashington. Tout compte ban-caire dégageant un parfum is-lamiste est pris pour cible dansune stratégie mondiale visant àétouffer financièrement lesgroupes extrémistes. Mainte-nant, tout le monde se rendcompte de la puissance des ac-tivistes islamistes.Où en est le Maroc par rapportà cette offensive de grande am-pleur et sans précédent?Comment ont réagi les respon-sables marocains pour être enphase avec les préoccupationsdu “monde civilisé”?À l’instar des autres pays arabesoù l’islamisme politique est trèsfort, le Maroc a été invité à re-doubler de vigilance et à co-opérer dans la lutte contre le ter-

rorisme. La tâche s’annonce dif-ficile étant donné la difficultéde recenser tous les mouvementset tous les groupuscules concer-nés. Nous sommes en face d’unevéritable nébuleuse qui saitbrouiller les pistes et agir dansla discrétion totale. En tout cas,les banques marocaines ont re-çu des consignes strictes poursignaler tout transfert d’argentinhabituel et suspect émanantde l’étranger et destiné à unepersonnalité islamiste. En effet, ce n’est un secret pourpersonne que les mouvementsislamistes marocains reçoiventdes subsides de l’étranger.Autrement, comment arrive-raient-ils à survivre, à financerleurs activités et à motiver leurstroupes ?

Donations

La principale association, à sa-voir Al Adl Wal Ihssane deCheikh Yassine, qui est interdi-te, ne dispose pas de compte enson nom. Par contre CheikhYassine possède un compte per-sonnel apparemment maigre. Oùest caché le trésor de guerre is-lamiste ? Comme les fonds tran-sitent en général par des prête-noms ou des entreprises légales,Al Adl Wal Ihssane a certaine-ment recours à des circuits definancement détournés pourtromper justement la vigilancedes pouvoirs publics. Une chose est sûre: Al Adl WalIhssane récolte beaucoup d’ar-gent liquide. Et le propre du li-quide, c’est de ne pas laisser detraces, avec en prime la diffi-

culté de le quantifier. Et puis, latechnique du cloisonnementn’aide pas à connaître lessommes engrangées, encoremoins leur source. Un sujet ta-bou qui n’est jamais évoquédans les réunions islamistes.

Les sources de financement “in-ternes", elles, sont variées. Cesont les cotisations des membreset surtout les donations des sym-pathisants marocains de l’étran-ger. Chacun, selon ses moyens,donne sa quote-part: le com-

merçant, l’avocat, l’enseignant,le pharmacien, le médecin et mê-me le chômeur… Sans oublierles campagnes de collecte régu-lièrement organisées en faveurde la lutte des Palestiniens, desBosniaques, des Tchétchènes, des

Les comptes des organisations islamistes au Marocsous haute surveillance

D’où vient l’argentdes Islamistes ?

Les filières de financement au Maroc et à l’étranger. L’importance des fonds. Quiles gère? Qui en bénéficie ?

Ce n’est un secretpour personneque les mouvementsislamistes marocainsreçoivent des subsidesde l’étranger.Autrement,comment arriveraient-ilsà survivre,à financerleurs activitéset à motiverleurs troupes ?

ÉVÉNEMENT

Abdellah Chankou

• Ahmed Raïssouni.

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enfants irakiens et désormais desAfghans. Un appel à la généro-sité des Marocains riches oumoins riches, sensibles au sortinjuste fait à ces populationsmusulmanes et arabes par les“ennemis de l’islam”. Al Adl Wal Ihssane tirait égale-ment beaucoup d’argent liquidedes campings balnéaires orga-nisés dans les différentes plagesdu Maroc à l’intention de leursadhérents. On comprend dèslors, outre l'illégalité de ces cam-pings, pourquoi les autorités ma-rocaines ont interdit ces colo-nies de vacances allant jusqu’àleur déclarer la guerre avec unedétermination à toute épreuve.Cette source a désormais tari. Cequi représente un manque à ga-gner important pour Al Adl WalIhssane. Afin de compenser cet-te perte, l’organisation a tentédès l’été de cette année de se ra-battre sur le scoutisme. Sans ré-sultat.

Animation

Pour se constituer un trésor deguerre substantiel et durable, AlAdl Wal Ihssane a investi lechamp social par le biais de plu-sieurs associations caritativesdont le nombre est estimé àquelque 200, implantées danstout le territoire du pays. Desassociations qui suscitent évi-demment les dons des sympa-thisants. Quelques noms ? AlMajd à Casablanca, Sanabilo ElKheïr à Salé, Assalam à Tétouan,Arrachad à Settat, Attaouassoulà Nador, Annidae Attakafi àMeknès, Al Majd à Safi, Al Fathà El Jadida, Rahma à Tanger… Laliste n’est pas exhaustive.Ces associations ont toutes desobjectifs déclarés d’animationsociale, d’ordre culturel et artis-tique… Mais derrière ces préoc-cupations plutôt floues se cacheen fait une véritable action mul-tiforme sur le terrain visant àtravailler la société de l’intérieur.Toutes les occasions sont bonnespour se porter au secours desplus démunis: achat des fourni-tures scolaires à l’orphelin, pri-se en charge de la circoncisiond’un enfant abandonné, achatdu mouton d’Al Aïd Al Adha àla veuve, paiement des frais d’unenterrement…Un travail de proximité, quoti-dien et permanent. Bien enten-du, ces gestes, aussi louablessoient-ils, sont loin d’être gra-tuits. Non dénuée d’arrières pen-

sées, l'action caritative à la ma-nière islamiste sert d’abord à fai-re des obligés parmi les laisséspour compte ou les pauvres quitôt ou tard rejoindront la cita-delle islamiste, leur bienfaitri-ce.

Recrutement

Un signe de reconnaissance ve-nant de petites gens qui ont lesentiment d’avoir été abandon-nées par les pouvoirs publics.D’ailleurs, le mémorandum in-cendiaire, adressé à S.M le Roidès son intronisation, parAbdesslam Yassine est une ré-action hargneuse d’un hommequi n’a pas du tout apprécié quele Souverain fasse de la luttecontre la pauvreté et l’analpha-bétisme l’axe principal de son

action. Cheikh Yassine, mécon-tent de se voir ainsi couper l’her-be sous les pieds, considérait

peut-être que le social était lachasse gardée de son organisa-tion.

Mais quelle est la stratégie à longterme de Al Adl Wal Ihssane?Le mouvement, imprégné del’approche soufiste, prône l’édu-cation des citoyens selon les pré-ceptes de l’islam pour les ame-ner à se débarrasser des mauxqui pervertissent l’individu.Ancien adepte de la Zaouia Boutchichiya, fondée par HamzaBoutchichi à Oujda avant decréer son propre mouvement,Abdesslam Yassine poursuit envérité un objectif politique.Son association, qui a évolué aufil du temps, s’appuie sur le re-crutement du plus grand nombrepossible de militants auprès desmasses populaires qu’il s’agitd’encadrer, d’embrigader et d’en-traîner aux arts martiaux. Ils’agit aussi d’apprendre aux re-crues, en plus de l’obéissance auchef et de n’avoir d'autre crain-

L’ÉVÉNEMENT

Le Docteur Driss Kettani, undes signataires de la fameu-

se Fetwa apostasiant les paysarabo-islamiques participant àla coalition américano-britan-nique contre l’Afghanistan,vient de rendre public un ré-quisitoire au vitriol à l’adressedu ministre des Habous et desaffaires islamiques, AbdelkebirM’dghri Alaoui.Un réquisitoire dans lequel ils’insurge contre les menaces etles mesures de mise à pied et derévocation prises par le minis-tère à l’encontre des Oulémaset prédicateurs signataires deladite Fetwa. En usant de pres-sions, le ministre des Habous etdes Affaires islamiques n’en estpas à sa première manœuvre,affirme le docteur Driss Kettani.Pour lui, c’est la quatrième foisque les oulémas et prédicateursdu Royaume se trouvent vic-times de telles exactions.

Pression

La première des manœuvres re-monte au 12 juin 1989. En cet-te période, rappelle le docteurDriss Kettani, un mémorandumsigné par 244 Oulémas et intel-lectuels a été adressé à AzzedineLaraki, Premier ministre àl’époque. Les signataires de cedocument déploraient alors la

situation dans laquelle se trou-vait le Maroc en “absence tota-le de référentiel islamique”.Usant de pressions, le docteurDriss Kettani rappelle que lessignataires dudit document ontété contraints de nier l’authen-ticité du mémorandum incrimi-né. La deuxième action de re-présailles, poursuit le docteurKettani, s’est produite à l’époquede la Guerre du Golfe.

Régime

Selon lui, les prédicateurs etOulémas qui avaient condamnéla coalition contre l’Irak ont étérévoqués de leur fonction. Unedémarche qui a été, selon l’au-teur de ce réquisitoire, une troi-sième fois appliquée à l’encontredes Oulémas ayant soutenu laposition des opposants au pland’intégration de la femme dansle développement.Lesquels opposants avaient, rap-pelle-t-il, mené en l’an 2000une impressionnante manifes-tation à Casablanca. Tout enqualifiant ces formes de pres-sions d’anti-islamiques, le doc-teur Driss Kettani montre dudoigt le ministre du Habous etdes Affaires islamiques, lequelendosse, selon lui, une tripleresponsabilité.D’abord en tant que l’un des

Oulémas lauréats de Dar AlHadith Al Hassania, ensuite àtitre de ministre chargé des af-faires islamiques et enfin en tantque musulman.Et M. Kettani de s’insurgercontre le fait que le ministre desHabous et des Affaires isla-miques condamne la Fetwa desOulémas comme étant un actedéloyal à l’égard de SM le Roi,Amir Al Mouminine. Pourconclure son réquisitoire, le doc-

teur Driss Kettani souligne queles Oulémas ne se sont jamaisopposés au régime.Au contraire, dit-il, ils ont tou-jours représenté “la stabilité etla continuité intellectuelle» auRoyaume. Du coup, le docteurDriss Kettani lance cette inter-rogation: Au profit de qui le mi-nistère des Habous et desAffaires islamiques s’emploie-t-il à museler les Oulémas et lesprédicateurs?❏ R.S.

Réaction du principal auteur de la fetwa dissidente

DRISS KETTANI PERSISTE ET SIGNE

• Le alem Driss Kettani.

• Abderrahmane Youssoufi et Abdelkrim El Khatib.

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te que celle de Dieu, les tech-niques d’endurance et d’absti-nence (nourriture minimale). Unmode de vie qui rappelle les pra-tiques bouddhistes.Dans la logique de la Jemaâ deYassine, ces troupes ainsi for-mées seront les futurs soldats deDieu (Jounoud Allah) qui, le mo-ment venu, réaliseraient ce queAl Adl Wal Ihssane appelle laQaouma, c'est-à-dire le soulè-vement populaire. Une révoltegénérale et violente, qui per-mettrait l’instauration d’une ré-publique islamique, voire le ré-tablissement du système duCalifat (Khilafa).

Opportunisme

Contrairement à la jeune gardereprésentée par FathallahArsalane, AbdelouahedMoutawakal et autres AbdallahChibani, leur chef spirituel, lui,est contre la participation de sonorganisation aux élections. Pourlui, intégrer le jeu politique ac-tuel serait une manière de cau-tionner un système qu’il jugepourri et injuste.C’est tout le contraire de la stra-tégie adoptée par le PJD (Parti dela Justice et du Développement)qui, en acceptant de prendre partau jeu démocratique, a fait sien-ne la politique des petits pas mâ-tinée d’un certain opportunis-me. Après un soutien timide augouvernement Youssoufi, le par-ti de Abdelkrim Al Khatib estpassé à un soutien critique pourbasculer carrément dans l’op-position.Le PJD a changé son fusild’épaule en deux temps dès qu’ila formé son propre groupe par-lementaire et dès qu’il a sentiun essoufflement de l’expérien-ce d’alternance. Lors du conseilnational du parti tenu, les 13 et14 octobre 2001, le patron duPJD a même appelé à une mo-tion de censure pour faire tom-ber le gouvernement. Pas moins.Si Adl Wal Ihssane, qui prôneun islamisme activiste, et le PJD,qui se réclame d’un islamismeconvertionniste, ont chacun unedémarche différente, l’objectiffinal de l’une et de l’autre orga-nisations est le même, prendreun jour le pouvoir, tout le pou-voir.Dans cette optique, le PJD s’ap-puie, lui aussi sur une trentained’associations caritatives pourrallier le plus grand nombre àsa cause. À la différence du cas

de Al Adl Wal Ihssane, dont lesassociations lui sont inféodées,le PJD, lui, est phagocyté parson réseau associatif qui contrô-le pratiquement la quasi-totali-té des fédérations du parti.Ces associations sont regroupéesau sein du Mur (le Mouvementde la réunification et de la ré-forme) dont le président estAhmed Raïssouni. Fruit d’unefusion en 1996 entre le MRR(Mouvement de la Réforme etdu Renouveau) et Rabitat AlMoustakbal Al Islami, le Mur estprésent dans plusieurs villes duRoyaume: Rabat, Casablanca,Kénitra, Mohammedia,Marrakech, Safi, Sidi-Kacem,Tétouan, Tanger, Al Hoceïma,Larache, Fès, Meknès, Settat,Tata, El Hajeb, Khénifra, Missour.Les caisses du PJD sont alimen-tées par le reversement par sesdéputés de 7000 Dh par mois,quant aux salariés et aux fonc-tionnaires, ils versent 2,5 % deleur traitement mensuel au par-ti. En fait, Al Adl Wal Ihssane etle PJD représentent les deuxfaces d’une même médaille.

Salafisme

Par ailleurs, certaines associa-tions caritatives, indépendantespar rapport à Al Adl Wal Ihssaneet le PJD, reçoivent des aides fi-nancières de l’étranger, notam-ment de l’Arabie Saoudite à tra-vers Arrabita Taklidia (tradi-tionnelle) et les Mouhssinine (lesbienfaiteurs) qui veulent propa-ger sans violence un peu par-tout à travers le monde, la doc-trine wahhabite fondée sur leretour aux sources islamiques.Parmi les partisans de cette phi-losophie au Maroc, MohamedMaghraoui qui dirige l’associa-tion Adaâwa Ila Al Qoran WaSunna. Installé à Marrakech, cenatif de Tafilalet, 53 ans, a étu-dié la théologie aussi bien auMaroc qu’en Arabie Saoudite.Son association aurait reçu de-puis sa création au début desannées 90 des aides substan-tielles estimées à plus de 10 mil-lions de Dh. M. Maghraoui faitsouvent le voyage de Riad pourrencontrer ses bailleurs de fonds.Une autre association non moinsimportante s’appelle AddaâwaWa Tabligh.Co-dirigée par un ex-infirmier,Ahmed Rafaki, alias AbouHoudeïfa et par son filsMohamed Abdelwahab aliasAbou Hafs, cette association estimplantée dans la mosquée

Annour à Casablanca considé-rée comme le sanctuaire des is-lamistes wahhabites.Cependant, cette association seréclame de Arrabita Al Jihadia,qui prône l’action violentecontre les mécréants et les ré-gimes jugés impies. D’ailleurs,Ahmed Rafaki est un anciencombattant de l’Afghanistan oùil a participé en 1989 à la guer-re entre les factions rivales aprèsle départ de l’occupant sovié-tique.

Dispositif

La famille Fazazi est égalementliée à l’Arabie Saoudite. Le pè-re, Mohamed, vivant à Fès, estun fervent défenseur de laSalafia traditionnelle avec unretour aux sources puritaines del’Islam, tandis que son fils ins-tallé à Tanger milite, par le biaisde son association Ahl SunnaWal Jamaâ pour la version vio-lente de cette doctrine.La Salafia Jihadia, dont le nou-veau symbole n’est autre

qu’Oussama Ben Laden, a cecide particulier que ses adeptespeuvent mener, en leur âme etconscience, des actes violents etisolés sans s’en référer à leurhiérarchie. C’est le sens du mes-sage télévisé de M. Ben Ladendiffusé par Al Jazeera lors despremiers bombardements del’Afghanistan. Faisant allusionaux attaques contre les Etats-Unis, il a évoqué “un groupe deMusulmans d’avant-garde, ferde lance de l’Islam pour détrui-re l’Amérique”. Cela dit, quelle est la positiondu Maroc dans l’internationaleislamiste ? En fait, le pays n’apas une place importante dansce dispositif tentaculaire qui dis-pose du reste d’une branchenord-africaine inféodée à l’or-ganisation d’Oussama BenLaden.Comptant des Marocains, desTunisiens et des Libyens, cettebranche est néanmoins encadréeet dirigée par des islamistes al-gériens des GIA. En fait, leMaroc, du moins pour l’instant,

est considéré comme un pays-re-lais, notamment pour l’Europequi constitue un vivier propiceau recrutement des volontairesdu Jihad. D’ailleurs, DjamelBeghal, un ressortissant franco-algérien, accusé d’avoir plani-fié des attentats contre l'am-bassade américaine à Paris, étaitrécemment de passage au Marocoù il a rencontré des islamistesmarocains. Il suffit de se présenter au Marocavec un passeport marocain(d’ailleurs très prisé) comportantla photo d’un autre individu quecelle de son vrai titulaire pourque l’intéressé passe les fron-tières sans problèmes.Le Maroc, qui a opté pour unepolitique d’ouverture et de li-berté, ne peut pas tout contrô-ler et surtout soumettre les voya-geurs étrangers à des fouilles sé-vères et parfois longues auxpostes-frontières. Avec ce quis’est passé aux Etats-Unis, leMaroc est appelé en tout cas àse montrer plus vigilant. Sécuritéoblige. ❏

L’ÉVÉNEMENT

Comme les fondstransitent en généralpar des prête-nomsou des entrepriseslégales, les organisationsislamistesont certainementrecours à des circuitsde financementdétournés pourtromper justementla vigilancedes pouvoirs publics.

•Nadia Yassine.

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Maroc Hebdo International - N° 482 - Du 19 au 25 oct. 2001- 7

Comment se porte l'organisationfondamentaliste, Al Adl WalIhssane, qui récuse le terrorisme

et déclare qu'elle veut changer la situa-tion du Maroc par des moyens pacifiques? La santé de l'organisation varie selon lastratégie et la pugnacité de sa directionet de sa base, notamment étudiante.Lorsqu'on parle de direction, on penseautomatiquement à son chef spirituel lecheïkh Abdessalam Yassine, au momentoù transpirent des informations persis-tantes sur la dégradation de son état desanté. L'aïeul des islamistes était malade de-puis 1974, il a 77 ans, et on dit mêmequ'il est alité pour troubles respiratoires.A-t-il déjà préparé un successeur pourpréserver l'Association?Sa disparition imprévisible nuirait-elle àl'organisation? Quoi qu'on en dise, lediscours et l'action de ce mouvementsont restés, à ce jour et malgré quelquesécarts spectaculaires, “modérés". Mêmedes actions violentes ou des confronta-tions voulues avec les forces de l'ordrene font pas d'Al Adl Wal Ihssan une as-sociation qui sème ou prône l'usage dela violence même si les étudiants ont in-vesti les campus et les organisations es-tudiantines par la force.

Intégration

Sous la direction de Cheïkh Yassine, cemouvement fondamentaliste marocainn'a pas toujours choisi une intransigeanceimpitoyable. L'islamisme marocain, ycompris avec ses dérapages, peut tou-jours intégrer le paysage politique ma-rocain, il est peut-être le moins rigou-reux des organisations similaires desautres pays musulmans. Cheïkh Yassineest un homme pris en compte par lesMarocains, un homme politique austèrequi ne négocie jamais sur les principes.Et les principes peuvent être défenduspar tous les Marocains pour tous lesMarocains. Les citoyens ont d’ailleursune perception favorable des protesta-taires désintéressés et indociles.Abdesslam Yassine n'est ni un incen-diaire ni un irresponsable, et il doit 10 an-nées de mise en résidence surveillée àl'ancien système. Ce n'est pas à un jeu-

ne intégriste hurluberlu que l'on a affai-re. Ni Abbassi Madani, ni Ali Benhadj, leCheïkh n'est non plus ni algérien ni af-ghan. Son entourage est-il aussi débonnaire?C'est à voir. Les lieutenants pensent-ilsdéjà à la succession du chef, comme ça,juste pour “éviter le vide"? C'est aussi àvoir. Mais en tout cas, à l'intérieur de AlAdl Wal Ihssane, on évoque quatre op-tions en cas de disparition du vieuxleader.

D'abord, il y a un organigramme inter-ne. À la tête, on trouve un “conseil gé-néral d'orientation et de direction" com-posé de 5 membres depuis le décès deMohamed Bachiri. Ce sont AbdelwahedMoutawakkil, Mohamed Abbadi,Fathallah Arsalane, Abdellah Chibani etMohamed Ali Souleïmani. Ce dernier, di-rigeant du mouvement à Marrakech, estd'ailleurs envisagé pour succéder à la tê-te de l'Association puisqu'il est le plus âgédes lieutenants de Abdesslam Yassine.C'est une option. Il y en a trois autres. Onévoque la probabilité de l'existence d’untestament écrit par le Cheïkh.

Testament

Mais dans le doute, il resterait encoredeux scénarios: la consultation des mi-litants de la base, une espèce de réfé-rendum interne. Ou alors, pour diminuerles risques de mésentente, le mouvementdésignerait une direction collégiale à satête. Quant à l'autre membre du “conseil

général de direction et d'orientation",Fathallah Arsalane, il est secrétaire gé-néral, une deuxième place enviable. Mais Le secrétaire général n'a pas unebonne image auprès du public ni mêmeauprès des militants. On le décrit com-me un homme bien plus rugueux que leCheïkh, donc plus inquiétant et peu at-tractif pour les nouvelles recrues.D'autre part, le mouvement a choisi de-puis 1999 de réactiver le Cercle politiquepourtant prévu dans l'organigramme luiaussi. Jusqu'ici, il n'a jamais fonctionné.Al Adl Wal Ihssane est organisée en sec-tions locales à la base.

Activisme

Il y a aussi des commissions spécialiséesqui pallient les failles de l'organisation. Et à la base, les disciples de cheïkhYassine sont surtout étudiants. Le mou-vement a aussi un syndicat, “Ar-RabitaEnnaqabiya" présent chez les cheminotset à l'OCP. Une configuration bien faiblepour résister à la mise au pas du mou-vement par Ahmed Midaoui, ex-ministrede l'Intérieur, qui avait interdit aux is-lamistes d'organiser des campings desti-nés à collecter des fonds et à former “lesmilitants".De drôles de militants, faut-il rappelerqu'ils prétendaient se battre pour l'ins-tauration d'une république islamique? Un but tombé de lui-même, et si lescadres ne veulent pas la révolution, labase pourrait par contre faire de la po-litique.Madame Nadia Yassine, tenante de laligne modérée, a-t-elle une place parti-culière en tant que fille du chef? Personnene peut le dire. Pourtant même les mé-dias européens trouvent cette militantesympathique et ouverte. En tout cas pourune fondamentaliste.Quel que soit le scénario, personne n'en-visage de voir le mouvement muer enclub fermé de factieux, de putschistes oude terroristes. Sa popularité et la sym-pathie qu'il suscite dans certains quartierspopulaires en pâtiraient. Le scénario leplus souhaitable serait simplement devoir Cheïkh Yassine de nouveau bienportant.❏

Amale Samie

POLITIQUE

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I

Abdesslam Yassine, guide d’Al Adl Wal Ihssane, gravement malade

Qui succèdera au cheikh?

Les islamistes marocains sont à part, ils ont tendance à conquérir certains espacespar l'usage de la matraque, l'ancien ministre de l'Intérieur le leur rendait bien.Quel peut être l'avenir politique d'Al Adl Wal Ihssane qui récuse la violence?

Difficile à dire, surtout quand la santé du guide spirituel est défaillante.

Abdesslam Yassine n'est ni un incendiaire ni un irresponsable,et il doit 10 années de mise en résidence surveillée à l'ancien système.

• Cheïkh Abdesslam Yassine.

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8 - Maroc Hebdo International - N° 482- Du 19 au 25 oct. 2001

Tournée royale dans les provinces du centre et du sud du Royaume

Symbole et actionDepuis dimanche 14 octobre, SM le

Roi Mohammed VI est en tournéedans les provinces du centre et du

sud du Royaume. Comme dans les précé-dentes tournées royales dans les régionsdu Nord et de l’Oriental, c’est l’occasionpour le Souverain de s'enquérir des condi-tions des populations de ces provinces.Des provinces où SM le Roi a procédé àl’inauguration de plusieurs projets socio-économiques, et au lancement de nom-breux chantiers d'infrastructures et de dé-veloppement. D’un coût global d'environ110 millions de dirhams, ces projets por-tent sur le renforcement des infrastruc-tures des soins de santé, la lutte contre leseffets de la sécheresse, l'amélioration desconditions de scolarisation des jeunes fillesdans le monde rural, l'insertion des han-dicapés et aussi l'amélioration des condi-tions de vie et de l'environnement des en-fants.

Désenclavement

Première étape de ce périple royal,Roumani. Située à quelque 80 kilomètresde Rabat, cette commune souffre du pro-blème d'enclavement en raison de sa na-ture montagneuse. Pour désenclaver cet-te région et la relier au réseau autoroutier,SM Le Roi a donné le coup pour la réali-sation de trois projets routiers. Des routesqui vont assurer la liaison entre les com-munes rurales Maaziz et Oulmès, entreOulmès et Tarmilet et entre les communesAït Ikkou et Aït Ichou. Autres projets lancés à l’occasion, l’amé-nagement du bassin versant du Bouregreg,la construction du barrage Boukhmis etla surélévation du barrage Sidi MohammedBen Abdellah. Dans la province deKhémisset, SM le Roi a inauguré d’im-portants projets concernant essentielle-ment les handicapés et les sportifs. C’estainsi que le Souverain s’est enquis de l’étatd’avancement des travaux de construc-tion et d’aménagement du centre Ibn AlBaytar pour enfants handicapés physiques.Situé dans la commune d'Aït Ourible, le-dit centre s’étend sur une superficie de 06Hectares 300 M2. D’un coût global de6.785.178,60 dirhams, ce centre est fi-nancé par la Fondation Mohammed Vpour la solidarité. D'une capacité d'accueil

de 144 lits, le centre assurera la prise encharge totale de l'enfant handicapé phy-sique : hébergement, scolarisation, soins,distraction, loisirs, interventions chirur-gicales, rééducation fonctionnelle et ap-pareillage orthopédique.

Renforcement

Autre projet inauguré, le stade 18Novembre. Une infrastructure sportive quivient de gagner en qualité grâce notam-ment à la réalisation d'une piste synthé-tique avec aires de jeux. Dans la provin-ce d’El Hajeb, le Souverain a inauguré plu-sieurs projets de développement relatifsau renforcement de l'électricité dans laprovince et à l'alimentation en eau po-table des centres d'Agourai. SM le Roi aaussi donné le coup d'envoi des travauxde protection de la ville contre les crues.

Étape suivante de la tournée, Khenifra oùSM le Roi a donné le coup d'envoi auxtravaux de réalisation du projet d'assai-nissement de la ville.

Approvisionnement

Cet important projet d'assainissement, dontla première tranche sera achevée l'an pro-chain, permettra de réhabiliter le réseaude 11 km de la Médina et du quartierHamria, créé en 1950. Il sera aussi procé-dé à la réalisation des collecteurs primairespour l'interception et l'intégration de nou-veaux quartiers et à l'exécution des travauxd'extension des réseaux secondaires et desréseaux de raccordement. Ce vaste projetd'assainissement comprend, en outre, laréalisation des ouvrages de protection dela ville contre les eaux pluviales extra-ur-baines (bassin de retenue et recalibragedes Chaabas), l'extension des collecteursdes eaux pluviales urbaines, la réalisationde 8344 m de voirie, l'achat d'équipementde collecte des déchets solides et d'entre-tien des réseaux d'assainissement. Le sou-verain a, par la suite, procédé à la distri-bution de plusieurs citernes mobiles pourl'approvisionnement de plusieurs douarsen eau potable. Acquis par la Fondation Mohammed V

pour la solidarité au profit du monde ru-ral, ces engins contribueront à l’atténua-tion des effets de la sécheresse dont souffrela région. SM le Roi s’est ensuite rendu àDar Attalib (Maison de l'étudiant) où lesouverain a procédé à la pose de la pre-mière pierre pour la construction d'unnouveau centre social à Khenifra.S’étendant sur une superficie globale de3500 m2 dont 2300 m2 couverts, le centreaura une capacité d'accueil de 300 lits. Ceprojet social dont le coût global atteint 8millions de Dirhams sera financé par lafondation Mohammed V pour la solidari-té. Toujours à Khenifra, SM le Roi a pré-sidé la cérémonie de remise des équipe-ments médicaux à l'hôpital provincial deKhenifra. Cette tournée royale dans lecentre du Royaume et qui se poursuivra en-core dans le Sud est d'une importance ca-pitale. Une démarche royale salvatrice quiserait à même d’insuffler une nouvelle dy-namique au processus de développementdurable de toutes les régions du Royaume.Tout en apportant aide et réconfort aux po-pulations, la tournée royale vise aussi àamener les opérateurs économiques et lesacteurs de la société civile à œuvrer en-semble pour que les fruits du développe-ment bénéficient à tous. ❏

Rachid Sami

Pour son premier déplacement dans les provinces du centre et du Sud, SM le RoiMohammed VI a donné le coup d’envoi de plusieurs projets de développementéconomique et social. La valeur symbolique de cette tournée est inestimable.

@ P

h. A

FP

ACTUALITÉ

Cette tournée royaledans le centredu Royaumeet qui se poursuivraencore dans le Sudest d'une importancecapitale.

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Maroc Hebdo International - N° 482- Du 19 au 25 oct. 2001 - 9

ACTUALITÉ

Le Prince Moulay Hicham dans un entretien sur RFI

Un avis d’expertDans un entretien accordé à Radio-

France International (RFI), le mer-credi 17 octobre 2001 et diffusé

dans plusieurs bulletins d'information,le Prince Moulay Hicham a donné sonpoint de vue sur les frappes américainescontre l'Afghanistan et ses prolonge-ments dans les pays musulmans, en par-ticulier le Maroc.Interviewé en tant qu’ “Intellectuel connupour sa liberté de ton”, le Prince a confir-mé “le droit des Etats-Unis de se dé-fendre”, à condition que l'Amérique fas-se preuve de transparence à l'égard de“la nation musulmane inquiète” en dé-finissant “le but de ses frappes, pourquoiet combien de temps elles vont durer”. Ilfaudra ensuite, précise le Prince, “établirun contexte international” qui favorise“une gestion, toujours dans la transpa-rence, du phénomène dit terroriste, detelle manière qu’il ne soit pas exploitépour des intérêts nationaux ou autres”.

Alliance

Sollicitant la réaction de Moulay Hichamsur la position du Maroc, la journalistede RFI a relevé le décalage entre le sou-tien conditionnel du “pouvoir aux frappesaméricaines, tout en insistant sur uneconduite sage et mesurée de l'opération,et les Oulémas qui publient une fetwacontre la participation de leur pays à unealliance menée par les États-Unis”. Le Prince Moulay Hicham a fait la dis-tinction entre, d'une part, le meurtre d'in-nocents que les Marocains condamnentet que les chaînes de télévision ont mon-tré, à coup d'images très fortes. Et, d'autrepart, “un sentiment anti-américain trèspuissant” qui traverse le Maroc toutcomme l'ensemble des pays arabo-mu-sulmans. “Ce sentiment vient de loin. Ilvient d’un tas de griefs qui se sont ac-cumulés à travers les années et les dé-cennies, la perception que tous les mu-sulmans sont toujours la cible d’injus-tices dans tous les continents, que ça soitau Caucase, en Europe aux Balkans etsurtout en Palestine”.Concernant plus particulièrement lafetwa publiée par un groupe d'Oulémasmarocains le 18 septembre 2001, et au-

tour de laquelle on a beaucoup écrit etergoté, Moulay Hicham rappelle une don-née fondamentale qui relève d'une so-ciologie politique marocaine. “Il n’y apas de clergé en Islam, plus exactementil n'y a pas d'intermédiaire entre lecroyant et le Dieu disant... vous savez, le

système politique marocain a toujoursété un système traditionnellement ouvert,dans lequel il y a eu beaucoup d’équilibreà gérer. Nous n’avons pas connu un is-lam absolutiste, nous avons toujoursconnu des équilibres entre les groupe-ments sociaux, entre les tribus, entre desclans, entre des Oulémas.. La fatwa estl’émanation de gens qui ont pensé de leurresponsabilité de s’exprimer sur quelquechose qui touche le devenir de la nation.Maintenant on peut être d’accord, com-me on peut ne pas être d’accord sur lecontenu, mais voici à mon avis commentil faut regarder la fatwa”.En somme, se demande la journaliste,“l'Occident, notamment les Etats-Unissont appelés à se remettre en question,mais ne faudrait-il pas aussi, d'après-

vous, que les pays musulmans se remet-tent eux-aussi en question?”.Dans cet appel à la remise en question,il n'y a pas de parité, ni de rapports d'égalà égal, entre les parties concernées. Pours'en convaincre, il suffit de faire un brefrappel historique. “Car tout ceci a un his-torique. Il y a beaucoup de griefs qui sesont accumulés”. L'exemple cité parMoulay Hicham est d'autant plus élo-quent qu'il constitue un abcès de fixa-tion entretenu par Israël et ses alliés eu-ro-américains: “Regardez seulement leproblème palestinien et israélien, alorsqu’il y a des résolutions onusiennes quisont posées depuis 1967, on a appliquéles mêmes résolutions à L’Irak, à la lettre,on les a appliquées aussi en ce quiconcerne le Kosovo, on les applique par-tout sauf en Palestine”.

Rappel

Ceci dit, ce serait se voiler la face si l'onrejetait toute la responsabilité surl'Occident, si l'on se dérobait de notrepropre responsabilité. “Notre responsa-bilité à nous, Musulmans, est de faire ensorte que l’Islam, qui est une religion depaix, ne soit pas littéralement kidnappépar des forces qui prônent la violence etla destruction de la vie humaine, et çac’est notre responsabilité. On n’en a pasfait assez, on a toujours regardé du cô-té de l’Occident. Ce qui veut dire qu’il vafalloir s’expliquer, clarifier, pas seule-ment le terme d’“isstichhad” (martyre),pas seulement le terme du jihad, maisaussi sur comment nous voulons vivrenotre Islam, avec quelles institutions nousallons doter nos pays pour porter cette no-tion, cette interprétation ouverte del’Islam”.Il est urgent de ne pas attendre, conclutle Prince Moulay Hicham en guise d'ap-pel à un débat qui “ne peut plus s’étalerdans le temps. Il doit avoir lieu mainte-nant”. Par ailleurs, le Prince Moulay Hichamdevait être l'invité du service internatio-nal de la BBC, le Samedi 20 octobre 2001,pour un entretien d'une trentaine de mi-nutes.❏

A.M.

“Le sentiment anti-américain vient de loin. Il vient d’un tas de griefs qui se sontaccumulés à travers les années et les décennies, de la perception que tousles musulmans sont toujours la cible d’injustices dans tous les continents,

que ça soit au Caucase, aux Balkans et surtout en Palestine”.

@ P

h. A

FP

• Le Prince Moulay Hicham.

“Il n’y a pasde clergéen Islam,plus exactementil n'y a pasd'intermédiaireentre le croyantet le Dieu disant...

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10 - Maroc Hebdo International - N° 482 - Du 19 au 25 oct. 2001

Les lycéens auront à se fami-liariser avec une nouvelle

formule de bac. Ce changementannoncé par le ministre del’Enseignement, Abdellah Saâf,était prévu entre les lignes de laCharte nationale pour l’éduca-tion et la formation. La mise enchantier de ce changement bé-néfique pour le moral destroupes estudiantines qui pas-sent chaque année le bac a prisdu temps, mais elle était atten-due. Désormais, le baccalauréat sedéroulera sur deux années etaura une dimension nationaleet régionale. Ainsi, depuis cet-te année, les élèves qui accè-dent au lycée arrivent dans untronc commun avant de passerà un cycle de deux ans qui lesmet dans la situation de candi-dats au baccalauréat. L’anciennepremière, qui sera tronc com-mun selon la nouvelle formule,n’est plus concernée par cet exa-men. Ce qui a vraiment changéc’est que l’élève n’aura pas àpréparer l’examen du bac parl’accumulation des moyennes.Aujourd’hui, la première année(équivalent de l’anciennedeuxième année), concerne le

début du cycle (de 2 ans) quidébouche sur le bac. A la fin decette première année, l’élève se-ra appelé à passer un examenrégional, dans certaines matièresseulement, à préciser selon lesdisciplines et les branches sui-vies.

Paramètres

A l’issue de la deuxième année,il sera appelé à passer un exa-men, cette fois d’envergure na-tionale. Les candidats reçus se-ront ceux qui obtiendront unenote égale ou supérieure à unemoyenne de 10 sur 20. Cettemoyenne sera calculée en inté-grant trois paramètres: l’exa-

men national qui sera compta-bilisé en coefficient deux, l’exa-men régional au coefficient unet le contrôle continu de la der-nière année du cycle compta-bilisé au coefficient un. Lecontrôle continu, c’est la noteobtenue au sein de la classe, enfonction de critères établis parl’enseignant. Alors que le niveau régional etde surcroît l’examen nationalsont établis par des instancesacadémiques et ministérielles.Pour les candidats dits libresainsi que les sessions de rattra-page pour les cas de force ma-jeure, des aménagements ont étéprévus. Ces différentes propo-sitions rentreront en vigueur dèsl’année scolaire en cours et neconcerneront pas bien sûr lesélèves actuellement en troisièmeannée secondaire qui passerontl’année scolaire selon l’ancien-ne formule. Aucun bachelier nevous dira qu’il a passé le bacsans stress et en en voulant à laformule d’examen. L’actuelleformule n’est certes pas parfai-te, mais l’ancienne formule debac était pesante avec l’indési-rable session de février..❏

N.B.

ACTUALITÉ

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Nouvelle réforme du régime du baccalauréat

Le bac en deux temps

Khenifra, capitale de la culture amazighe. Cette belle villedu Moyen Atlas a connu, mercredi 17 octobre 2001, unévénement de grande portée culturelle. S.M Mohammed

VI y a apposé le sceau chérifien sur le dahir portant création etorganisation de "l'Institut Royal de la culture amazighe". Dansun discours prononcé à cette occasion, le Souverain a exposé tousles aspects de cet acte fondateur, à signification multiples.Que représente l'Amazigh, non pas seulement pour les Marocains

qui baignent dans cet air culturel,mais pour l'ensemble du pays.“L'amazigh constitue un élémentprincipal de la culture nationale, etun patrimoine culturel dont la pré-sence est manifeste dans toutes lesexpressions de l'histoire et de lacivilisation marocaine, nous ac-cordons une sollicitude toute par-ticulière à sa promotion dans lecadre de la mise en œuvre de notreprojet de société démocratique etmoderniste”. Il n'y a donc pas de

monopole de l'amazighité, encore moins de possibilité d'en fai-re un cheval de bataille politique qui inoculerait dans le tissu na-tional des germes de division et d'exclusion. S.M Mohammed VI a été on ne peut plus clair sur ce point d'im-portance primordiale pour la cohésion et la concorde nationales:“L'amazighité qui plonge ses racines au plus profond de l'his-toire du peuple marocain appartient à tous les Marocains, sansexclusive, et elle ne peut être mise au service de desseins poli-tiques de quelque nature que ce soit”. Le Maroc, pays de cohabitations et d'ouverture, a toujours étéle creuset de plusieurs apports culturels, “quels qu'en soient lesorigines et les dialectes”. L'ensemble de ces apports constituent“l'intégralité de notre histoire et de notre identité culturelle”. Iln'en demeure pas moins, et c'est cela la force et l'originalité duMaroc, que l'unité nationale reste "regroupée autour de ses va-leurs sacrées et ses fondements intangibles que sont la religionmusulmane tolérante et généreuse, la défense de la patrie dansson unité et son intégrité, l'allégeance au Trône et au Roi, et l'at-tachement à la Monarchie constitutionnelle, démocratique et so-ciale”.La mission de l'Institut royal ainsi créé consistera à promouvoiret à renforcer “la place de la culture amazighe dans l'espaceéducatif, socioculturel et médiatique national, l'Institut Royalde la culture amazighe lui donnera une nouvelle impulsion entant que richesse nationale et source de fierté pour tous lesMarocains”.Il faut en convenir, la création de l'Institut restera à jamais dansles mémoires marocaines. Les amazighophones sont bien placéspour juger ce progrès décisif. Les disposition du Dahir sont claires,il ne s'agit pas d'une mesure symbolique mais d'une avancéepositive dans tous les domaines pour tous les citoyens qui sou-haitent que la culture des Imazighen soit considérée comme uneculture appartenant à 30 millions de Marocains. La nominationdu vieux militant Mohamed Chafik à la tête de l'Institution a ré-joui le cœur de tous ceux qui le connaissent.❏

Entre nous...

Abdellah Ben Ali

L’amazigh la culture

Il ne s'agit pasd'une mesure

symbolique maisd'une avancée

positive pour les30 millions de

Marocains.

Ghali Sebti envisage de rentrer au Maroc

LA RÈGLE ET L’EXCEPTION Ghali Sebti sera –t-il extra-

dé au Maroc ? Cela devientde plus en plus incertain.Poursuivi par la justice maro-caine dans le scandale des mi-notiers, M. Sebti a bénéficié ven-dredi 5 octobre de la liberté pro-visoire qui lui a été accordée parun tribunal de Madrid. GhaliSebti pourrait créer la surprise ense présentant devant la justicemarocaine. C’est ce qu’on lais-se entendre dans son entourage.En attendant, il vit toujours enEspagne.Le président de l’APM(Association professionnelle dela minoterie) avait pris la fuiteil y a deux ans alors qu’il sa-vait que son arrestation était im-minente après l’éclatement duscandale.

Il sera arrêté le 15 juin 2001dans le Sud-est de l’Espagne, àMalaga. Les autorités espagnolesavaient signalé à ce moment-làque l’accusé serait extradé unefois elles auront obtenu de lapart de leurs homologues ma-rocaines des informations com-plémentaires sur le cas Sebti. Voilà que l’accusé bénéficie dela liberté provisoire. Tout indique que le tribunal encharge du dossier, la Cour spé-ciale de justice, pose problèmeétant donné que cette instanceest une juridiction d’exceptionnon reconnue par la justice es-pagnole. Une juridiction quiavait condamné par contumace,le 24 avril 2001, Ghali Sebti,principal accusé, à 15 ans deprison ferme et les autres co-in-

culpés à des peines plus oumoins lourdes. Chefs d’inculpa-tion : détournement de denierspublics et privés, abus deconfiance et destruction de do-cuments et complicité.❏

A.C.

• Ghali Sebti.

• Abdellah Saâf.

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Maroc Hebdo International - N° 482 - Du 19 au 25 oct. 2001 - 11

Deux verdicts en l’espa-ce de vingt-quatreheures, de deux des

procès où l’ancien agent duCab1, Ahmed Boukhari, est im-pliqué. Le premier, en appel,concernant les chèques sansprovision pour lesquels il a étépoursuivi. C’est mardi 16 oc-tobre que la cour d’appel deCasablanca a rendu finalementson jugement. La peine de pri-son d'un an, infligée par le tri-bunal de 1ère instance à M.Boukhari, a été réduite à troismois.Rappelons qu'au mois d'aoûtdernier, Ahmed Boukhari a étéjugé en état d’arrestation pourémission de chèques sans pro-vision d'un montant de 190.000Dh.Me Abderrahim El Jamaï, avo-cat de l’inculpé, a contesté lespoursuites engagées contre sonassisté. Pour lui, deux chèquesd'une valeur de 150.000 Dhavaient coûté à Boukhari unecondamnation en 1998.Quant aux deux chèques d’unevaleur de 40.000 Dh restants,au profit de la société Poliply,Me El Jamaï les a réglés au tri-bunal lors de la comparutionde Boukhari devant la Chambrecorrectionnelle.

Condamnation

Arguments qu’a récusés le longde la procédure – en premièreinstance et devant la cour d’ap-pel – le représentant du minis-tère public. Selon ce dernier, lespoursuites étaient justifiées, in-vitant la défense à prouver queles chèques d'un montant de150.000 Dh avaient déjà faitl'objet d'un jugement condam-nant Boukhari en 1998.Finalement, la Cour d'appel, adonné raison à la défense pourles deux premiers chèques, dé-cidant ainsi l’annulation despoursuites judiciaires afférentes.Et donc l’abandon de l'actionpublique à propos des chèquesd'un montant de 150.000 Dh; cequi signifie que la Cour a re-connu que ces chèques ont dé-jà valu à Ahmed Boukhari unecondamnation en 1998. Le ver-

dict réduit donc la peine d’unan à 3 mois de prison ferme.M. Boukhari est par ailleurscondamné à une amende, quiéquivaut à 25 % des chèquesd'un montant de 40.000 Dh.Le deuxième verdict concerneles déclarations de M. Boukhariau sujet de l’assassinat deMehdi Ben Barka, en 1965. Des déclarations où il avait ci-té Mohamed Doumou commeimpliqué, en ayant transportéle corps du défunt dans sa voi-ture diplomatique, du lieu oùil a été déposé jusqu’à l’aéroportparisien pour faciliter son trans-fert à l’avion qui l’a transpor-té à Casablanca.

Avant d’être dissout dans la cu-ve d’acide au Cab 1, selon laversion d’Ahmed Boukhari. Uneversion qu’il a défendue dansl’entretien accordé au journalAssahifa du même groupeMedia Trust publiant aussi LeJournal. S’estimant diffamé, M. Doumoua intenté un procès aux res-ponsables du Journal. La courde première instance deCasablanca Anfa a rendu, le 17octobre, son verdict après deuxséances de débats. La cour a décidé la condamna-tion d’Abou Bakr Jamai et d’AliAmar, directeur général deMedia Trust et directeur adjoint,à 10 000 dirhams d’amendechacun, 100 000 dirhams à titrede dédommagements et inté-rêts au profit de M. Doumou eta ordonné la publication du ju-gement dans trois journaux, àsavoir Le Journal, lui même, lesquotidiens Al Ahdath AlMaghribia en arabe etL’économiste en français. Unverdict que certainement le re-cours à l’appel par les avocatsde Media Trust laissera sans ef-fet pour un certain temps. Mais,une question se pose. Pourquoi Ahmed Bouhkari, lui,n’a pas été convoqué, alors quec’est lui qui a rapporté les faitspour lesquels ont été condam-nés les responsables de MediaTrust…?❏

N. Jouhari

ACTUALITÉLa chronique de Rachidi Rhezouani

Continuité et ... désajustements

Le Maroc moderne est né avec la glorieuse Marche verte. Sans nuldoute, le génial concepteur de la Marche verte et de la dé-

monstration d’unité du peuple marocain autour de feu Sa MajestéHassan II, a produit une cristallisation indestructible d’un Marocindivisible, mais pluriel. Si l’on devait opérer un raccourci historique,l’on affirmerait sauf à être contredit par ceux qui jugent l’histoire àl’aune de leurs ambitions, que lorsque feu Sa Majesté Hassan II aéprouvé son peuple dans l’adversité et prouvé à ce dernier la pri-mauté du Maroc, il s’est engagé dans la voie de l’édification destructures nouvelles en imprimant à son pays une évolution origi-nale et volontariste.Mais cette évolution a été contrecarrée par des désajustements quipeuvent, s’ils ne sont pas redressés avec la même vigueur enfanterdes discontinuités. Bien des comportements utilisent l’amalgame etsont pernicieux. Il est vrai que les politiques économiques appliquées depuis deuxdécennies se sont traduites par de lourdes factures sociales; de mê-me la décentralisation a subi de ses propres acteurs des assauts dé-vastateurs, qu’elle a besoin d’être reformée, et que la corruption agangrené beaucoup de rouages, mais est-il pour cela permis de re-mettre en question les options prises ? A l’évidence, ceux qui prêchent dans ce sens sont hors-jeu, à moinsqu’ils aient le génie d’imaginer un système en dehors de l’interdé-pendance imposée par l’évolution du monde.Les discours fondateurs prononcés par Sa Majesté Mohammed VIdevant le Parlement en 2000 et 2001 nous invitent à l’opération-nalité et à l’exploitation de l’expérience accumulée. Il s’agit d’unexercice qui vise la recherche de la cohérence et de l’optimum.L’affirmation de la démocratie comme outil libératoire de forcesnouvelles, ainsi que la recherche d’une plus grande efficacité des struc-tures de l’Etat sont conditionnées par la mise en œuvre “d’une po-litique novatrice destinée à lever tous les obstacles, procédures et or-ganismes qui entravent l’investissement".Cet exercice nous interpelle tous, mais soumet en particulier lesstructures partisanes et l’exécutif à une obligation urgente de résultat.Les structures partisanes en tant que lieu de proposition, de mobi-lisation et de contrôle de l’action du gouvernement ont besoin d’untraitement de choc par l’absorption d’une dose de rationalité pourrecouvrer une dynamique salutaire pour la démocratie.La décentralisation, si elle doit être constamment repensée, a sur-tout besoin pour tirer la croissance d’une déconcentration véritable.Elle restera importante sans un redéploiement effectif de ressourceset de compétences vers les wilayas, préfectures et provinces.Ces réformes jointes à une guerre sans merci aux normes désuètesqui peuplent nos lois et qui encouragent des pratiques délictueuses,produiraient un électrochoc salutaire. Le gouvernement doit afficher sa volonté de régulation en invitantavec fermeté le secteur financier à s‘inscrire dans l’effort de déve-loppement régional. Enfin la surveillance des équilibres économiquesfondamentaux doit se faire en ayant à l’esprit les nécessités du dé-veloppement économique. Ces équilibres laissés à la discrétion des spontanéismes, ruinent defacto l’effort. A titre d’exemple, l’inflation à des niveaux très faiblesinterdit à la consommation de jouer un effet levier de la croissan-ce. Les résultats des deux dernières années prouvent cette dérived’autant que la masse salariale s’accroît et conforte une adminis-tration dont le rendement est peu compatible avec l’incitation dé-sirée de l’investissement.Face à ces défis, si le gouvernement veut avoir quelque chance decompter, il se doit de dépasser ses pesanteurs congénitales et se lan-cer dans le chantier du renouveau défini par Sa Majesté. Mais le tempsne lui a-t-il déjà pas manqué ?❏

Verdicts dans les affaires Boukhari et Doumou-Le Journal

Et de trois...

Pourquoi AhmedBouhkari, lui,n’a pas été convoqué,alors que c’est lui qui a rapporté les faits pour lesquels ont été condamnés les responsables de Media Trust…?

© Ph

. MH

I

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12 - Maroc Hebdo International - N° 482- Du 19 au 25 oct. 2001

ACTUALITÉLe Maroc au Sommet africain sur le terrorisme au Sénégal

L’appel de Dakar“R esponsable, novatrice

et porteuse d’une vi-sion d’avenir". Le

Premier ministre, AbderrahmaneYoussoufi, n’a pas de qualifica-tifs assez élogieux pour l’initia-tive du président sénégalaisAbdoulaye Wade de réunir, àDakar mercredi 17 octobre, unsommet africain sur la luttecontre le terrorisme. Tenu en pré-sence de représentants d’une tren-taine d’Etats africains , dont dixchefs d’Etat -le Nigérian OlusegunObasanjo et le MauritanienMouaouya Ould Taya entreautres- le forum a débouché surune déclaration révélatrice dusouci des participants de prendrepart activement à la mobilisationmondiale pour la lutte contre leterrorisme.Libellé en termes clairs, le docu-ment incite les Etats africains à“prendre les mesures juridiques,diplomatiques, financières etautres pour lutter contre le ter-rorisme aux niveaux national,sous-régional, et mondial". Il lesappelle, également, à “faire di-ligence pour ratifier la conven-tion de l’OUA relative à la luttecontre le terrorisme et les instru-ments similaires de l’ONU".Symptomatique du sérieux de sespromoteurs, le sommet de Dakara également invité l’organisationpanafricaine à convoquer unsommet extraordinaire pour “éva-luer les progrès réalisés, jusqu’icien Afrique dans la lutte contre leterrorisme".

Pacte

Le continent qui était en 1998 lethéâtre d’opérations meurtrièrescontre les ambassades améri-caines à Naïrobi et Dar EsEssalam, imputées à Oussama BelLaden, reste aux yeux du prési-dent sénégalais - qui passe dé-sormais pour le Sage duContinent- “une passoire pourles malfaiteurs en tout genre".D’où la pertinence de l’idée deM. Wade, fortement soutenue parle Maroc et appréciée par Paris etWashington, de mettre en placeun “Pacte africain contre le ter-rorisme" rendu nécessaire, en cestemps de crise, par les lourdeursdes procédures arrêtées, en la ma-

tière, par l’OUA. Jusqu’ici,l’unique texte de référence pourla lutte contre le terrorisme dansle Continent est la conventiond’Alger adoptée, en 1999. Il est probable que le sort fait àl’initiative du président Wade soitmotivé plus par de bas calculs

que par des considérationsnobles. La structure du pacte pro-posé chapeautée par un “coordi-nateur africain de lutte contre leterrorisme" semble avoir cour-roucé plusieurs poids lourds del’OUA méfiants de l’indépendan-ce du nouvel organisme conti-

nental de l’organisation panafri-caine.Le président sénégalais, dont leleadership a été loué, entre autres,par Abderrahmane Youssoufi lorsde la séance inaugurale du som-met, a, toutefois, plusieurs motifsde satisfaction. Outre le senti-

ment du devoir accompli, soninitiative a effectivement réus-si, comme il l’a dit, lui-même, àla clôture de la rencontre deDakar, “à sensibiliser les diri-geants africains sur la questiondu terrorisme" ❏

A. B. A.

AEP DE MERZOUGA A PARTIR DES INSTALLATIONSD’ERFOUD (Province d’Errachidia)

AVIS D’APPEL D’OFFRES OUVERT NATIONAL(Séance publique)

LLa Direction Régionale du Centre Sud de l’ONEP lance le présent appel d’offres qui concerne l’Alimentation en Eau Potable deMerzouga à partir des installations d’Erfoud (Financement Banque Islamique de développement).Le présent appel d’offres concerne la réalisation des travaux ci-dessous:

Pour les lots conduites, N°20 et 21 DR7/2001 la participation est ouverte aux entreprises ou sociétés Marocaines ayant les qualifica-tions ci-après:

Pour le lot Génie Civil n°22 DR7/2001, la participation est ouverte aux entreprises ou sociétés Marocaines ayant les qualifications ci-après.

Pour ce dernier lot (n°22 DR7/2001), le certificat de qualification doit être appuyé par des références techniques relatives à la réali-sation des réservoirs d’eau potable similaires.A cet effet, les soumissionnaires fourniront obligatoirement pour ces lots la copie légalisée du certificat de qualification et classifica-tion requis (nouveau modèle). Ce certificat remplace le dossier prévu par l’article 26 paragrahe 2-b au décret 2-98-482 du 11 Ramadan1419 (30 décembre 1998).Les dossiers d’appel d’offres peuvent être retirés moyennant le paiement du montant fixé ci-dessus aux adresses suivantes:• Bureau d’ordre de la Direction Générale de l’ONEP 6 bis, Rue Patrice Lumumba - RabatTél.: 037 72.12.81/84 - Fax: 037 72.65.33• Direction Régionale de l’ONEP à Meknes 20, Rue AntsirabéTél.: 055 52.05.08 - Fax: 055 52.41.95Les offres établies et présentées conformément aux prescriptions du règlement de la consultation, doivent parvenir à Monsieur leDirecteur Régional de l’Office National de l’Eau Potable 20, Rue Antsirabé - Meknès au plus tard le Lundi 19 Novembre 2001 à 11heures, ou être remises au président de la commission d’appel d’Offres en début de la séance publique d’ouverture des plis.L’ouverture des plis aura lieu le Mardi 20 novembre 2001 à 10 heures au siège de la Direction Régionale de l’ONEP à Meknes, enprésence des représentants des soumissionnaires qui souhaitent y assister.Toute offre non conforme au règlement de la consultation sera rejetée.

Secteur3

Classe minimale3

Qualification3.1

Secteur5

Classe minimale4

Qualification5.1

N° de lot

20 DR7/2001

21 DR7/2001

22 DR7/2001

Consistance du lot

Conduites 1:FTP et essais des canalisations:- Longueur = 23 km- PVC Diamètre 200 mm- Piquage sur conduite en DN300 sortie du réservoir

Conduites 2:FTP et essais des canalisations:- Longueur = 33 km- PVC tous diamètres confondus

Génie Civil:- La construction d’un réservoir surélevé de 300 m3- La construction d’une loge gardien.- La construction d’un local pour bureaux.- L’aménagement des abords, clôture et évacuation des eaux auniveau des ouvrages projetés.

Prix du dossier

600 DH

600 Dh

900,00 Dh

Délai d’exécution

06 mois

06 mois

08 mois

Caution provisoire

150.000,00 Dh

150.000,00 Dh

60 000,00 Dh

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“Villes productives et villesinclusives : vers des villes

pour tous". Le thème du qua-trième Forum International sur laPauvreté urbaine (FIPU), qui setient à Marrakech du 16 au 20octobre, et qui a fédéré 400 par-ticipants, reflétait assez bien leproblème de ce début de XXIèmesiècle. Comment en effet inté-grer dans une ville les flux en-gendrés par l’exode rural ?Placé sous le haut patronage deS.M. le Roi Mohammed VI, leFIPU a eu pour but d’entamerune réflexion sur les mécanismesà même de permettre de créerdes villes qui intègrent, plusqu’elles ne marginalisent, des ci-tés qui, tout en assimilant cesflux, ne deviennent pas des villesbidon à coups de bidonvilles, dequartiers périphériques, généra-lement chauds, véritable ghettopour les laissés-pour-compte dela société.

Assurance

L’exclusion comme réalité cita-dine est une source de désarti-culation et de dichotomie dansl’espace urbain. D’un côté desquartiers utiles, prospères et del’autre des “zones", qui concen-trent les pauvres.Le Maroc, par la voix deMohamed El Yazghi, ministre del’Aménagement du territoire, del’Urbanisme, de l’Habitat et del’Environnement, a présenté unrapport sur la situation de la pau-vreté au Maroc. Un rapport qua-lifié de “transparent" par BoubaSémou Diouf, Représentant-ré-sidant du Fonds des NationsUnies pour le Développement (FI-NUP). M. El Yazghi a par ailleursprésenté la Stratégie nationalepour le développement humainet qui vise à lutter contre la pau-vreté. Le Maroc a en effet établi uneliste de priorités sociales re-groupant entre autres, le loge-ment économique, l’emploi, lacouverture médicale et l’assu-rance maladie obligatoire. Cespriorités se sont reflétées au ni-veau du budget général de l’Etatavec une part de 48% en 2001.Le Maroc a également exposé lesdifférents mécanismes de soli-

darité, de promotion de l’emploiet de lutte contre la pauvreté, àleur tête la Fondation Moham-med V pour la solidarité et leFonds Hassan II pour le déve-loppement économique et social.En outre, le ministre de l'Emploi,de la Formation professionnel-le, du Développement social etde la Solidarité, Abbas Fassi, aannoncé l’allocation cette annéed’une enveloppe de 50 millionsde dirhams aux associations oeu-vrant dans les domaines de lalutte contre la pauvreté et du dé-veloppement social.

Inégalités

Malgré ces efforts, il est à rele-ver que le taux de pauvreté esten train de prendre des propor-tions alarmantes. En termes ab-solus, les écarts entre les dépensesdes plus riches et des pluspauvres ont été divisés par troisen trente ans. Autant dire que lapauvreté a reculé au Maroc. Orceci est faux. Contrairement à certains discoursqui estiment que le inégalitésn'ont pas augmenté, les 3,2 mil-lions de pauvres dénombrés en1991, font pâle figure devant les5,3 millions recensés dernière-

ment par la Direction des statis-tiques. En pourcentage, le déve-loppent peut paraître minime vuque le nombre de la populationaugmente et compense l’ac-croissement du nombre depauvres. Aujourd’hui, 20% de la popula-tion marocaine vit en dessous duseuil de la pauvreté. 66% de cet-te population vit dans le milieurural. Signalons qu’en 1999, leMaroc a été classé au 126èmerang dans le Rapport mondial duPNUD sur le développement hu-main. Cette paupérisation, prin-cipalement du monde rural, s’ex-plique certes par les années desécheresse, mais également par ladiminution de son concours à laproduction de richesse au profitdu secteur des services. Une nou-velle répartition encouragée parla mondialisation et qui n’est passans avoir son cortège de dys-fonctionnements conjoncturelset structurels sur les économiesémergentes. En 1999, 582 millions de pauvresdans le monde se partageaient146 milliards de Dollars, alorsque les 200 personnes les plusriches accumulaient une fortu-ne de 1.000 milliards de dollars.❏

A.D.A

Maroc Hebdo International - N° 482 - Du 19 au 25 oct. 2001 -13

ACTUALITÉ

Ariel sent de nouveau la poudre ! le voilà parti, un rituel qu’il pra-tique depuis plus de cinquante ans, pour de nouvelles expédi-

tions punitives en Palestine. Ce 18 octobre il a de nouveau réoccu-pé des quartiers de Jenine et de Ramallah en prenant comme excu-se l’assassinat, condamnable, de Rehavam Zeevi, ministre démis-sionnaire du Tourisme et inhumé comme “un héros”.Tout assassinat politique est condamnable sans nuances fût-il d’unraciste, et Zeevi faisait partie des pires extrémistes d’Israël.Il a préconisé, entre autres crimes et liquidations, de vider Gaza etla Cisjordanie de toute sa population palestinienne et de laisser pla-

ce à un grand Israël ethniquementet religieusement propre ! Ça nevous rappelle rien ? Tout commeSharon, Zeevi était aussi pour lesassassinats ciblés des dirigeantspalestiniens; et voilà Sharon quicrie au meurtre ! Oui c’est unmeurtre et il est aussi condam-nable que ceux perpétrés à froidet autrement plus nombreux pardes tireurs d’élite ou missiles “in-telligents” du même Sharon et del’irascible chef d’Etat major ShaoulMofaz.

Depuis l’horreur du 11 septembre, les Etats-unis ont voulu peser dansun sens positif sur le problème israélo-palestinien pour contenir unmonde arabo-musulman victime de nombreuses injustices et qui,par retour, a enfanté en son sein de terroristes de haute envergure.Mais Israël n’est pas de cet avis. Elle a préconisé de profiter de l’émo-tion très forte des frappes du W.T.C pour pousser les Etats-unis à dé-clarer la guerre à de très nombreux pays arabes et islamiques. LesEtats-unis n’ont pas suivi cette voie suicidaire qui devait donnerplus de répit à Israël par la frappe de l’Irak, Syrie, Yémen, Soudan,Iran, Liban et autres … voisins ! Mais le monde a beaucoup bougé et changé depuis l’horreur du 11septembre. Une guerre a été déclarée en Afghanistan et, en retour,la peur bio-terroriste a envahi le monde et notamment les Etats Unis,y compris les grands lieux de décision tels le congrès, le sénat, et desmédias lourds. Comment arrêter cette folie; nous devons méditer surles propos de John le Carré publiés dans “Le monde” du 18 octobre:“Nous ne pouvons empêcher un terroriste kamikaze de naître chaquefois qu’un missile mal guidé rase un village innocent, et personne nepeut nous dire comment sortir de ce cercle vicieux désespoir – hai-ne – vengeance”.Tout est là ; dans ce cercle vicieux souvent encouragé par des intel-lectuels sectaires et pyromanes qui “squatchent” les grands médiaseuropéens et des politiciens aux vues étroites et égoïstes, responsablesde l’état actuel et combien dangereux, de notre monde. John LeCarré, romancier combien généreux, ajoute dans “Le Monde” du 18octobre: “Où se trouve l’homme d’Etat de stature internationale,l’homme providentiel donc, de l’inspiration visionnaire susceptiblede nous désigner les véritables ennemis de l’humanité : pauvreté, fa-mine, esclavage, tyrannie, drogue, conflits ethniques, racisme, into-lérance religieuse, cupidité ?…” De quoi envoyer les Sharon et BenLaden dans les poubelles de l’histoire et donner une meilleure chan-ce au début calamiteux de notre 3ème millénaire….❏

Vue d’ailleurs...

Par Abdelaziz Dahmani

Ariel, un baril de poudre

Le monde a beaucoup

bougé et changédepuis l’horreurdu 11 septembre.

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Sous le Haut patronage de SM le Roi, forum international à Marrakech sur la pauvreté

La synergie des volontés

• Abbas Fassi.

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14 - Maroc Hebdo International - N° 482- Du 19 au 25 oct. 2001

Procès du bureau politique de l’USFP contre les dissidents

Amaoui, échec et mat

“L a demande est sans objet". Telest le verdict laconique pro-noncé, jeudi 18 octobre dans

l’après-midi, par le tribunal de premièreinstance de Casablanca-Anfa dans le pro-cès en référé intenté, la veille, par lePremier secrétaire de l’Union socialistedes forces populaires (USFP),Abderrahmane Youssoufi contre NoubirAmaoui accusé de vouloir “usurper lenom" du parti. La présidente de la séance, Kadijja Britel,auait été plus claire si elle avait formu-lé le jugement ainsi : “la demande n’estplus sans objet". Car, ce n’est que dansla matinée du même jour que le patronde la CDT et ancien membre du bureaupolitique de l’USFP, avait annoncé de-vant les juges, après avoir consulté sesavocats, qu’il renonçait à son intentionde se prévaloir du label “USFP" et sa vo-lonté de créer une toute nouvelle for-mation politique.

Décision

Ce changement spectaculaire dans l’at-titude du leader syndicaliste, imputableà l’absence de toute assise légale dans sadémarche, en a surpris plus d’un un.Epaulé par son éternel second,Abdelmajid Bouzoubaâ, M. Amaoui avait,jusque-là, refusé de surseoir à sa décisionde convoquer un nouveau “6ème congrèsde l’USFP" les 19, 20, 21 octobre àCasablanca, et à ses prétentions d’être ledépositaire légitime du patrimoine duparti des forces populaires. Toutes les dé-marches de médiation entre le leader syn-dicaliste et la direction actuelle de l’USFP,issue des sixièmes assises nationales dece parti réunies en mars dernier ontéchoué. Certaines sources proches du parti deAbderrahmane Youssoufi affirment quece dernier avait tenté, “jusqu’au bout "d’éviter le divorce entre Noubir Amaouiet l’USFP dont il était une figure de proueavant sa décision de se retirer de la der-

nière grand-messe du parti. Avant mê-me qu’il n’intente le procès contre son an-cien camarade, M. Youssoufi a tenté deparvenir à un terrain d’entente avec M.Amaoui. En Vain. Car celui-ci aurait exi-gé la convocation d’un congrès extraor-dinaire de l’USFP dans les meilleurs dé-lais et la dissolutin des instances diri-geantes actuelles et leur remplacementpar celles préexistantes au dernier congrèsnational du parti.

Pourtant, nombreux étaient les observa-teurs qui pariaient, jusque-là, sur “un dé-clic salutaire " chez M. Amaoui. D’autantplus que la position du courant syndi-caliste au sein de l’USFP est aujourd’huibeaucoup plus fragile qu’elle ne l’étaitau terme des sixièmes assises de la for-mation de Abderrahmane Youssoufi. Lesdéputés ittihadis, qui ont boudé avec luila dernière grand-messe du parti, sontde retour au bercail. Avec l’appui de leur parti, Souhail Maâtia été élu, lundi 15 octobre, président dela commission des finances et du déve-loppement économique à la chambre desreprésentants et son camarade, BrahimRachidi, a été choisi par ses pairs sixiè-me vice-président de la même instanceparlementaire. Les autres anciens alliésde M.Amaoui, ceux de la jeunesse itti-hadie et du courant de “Fidélité à la dé-mocratie" dirigé par Me Khalid Soufiani,lui ont, également, faussé compagnie.

Les dirigeants de ce dernier courant, quiont créé leur propre association, n’hési-tent pas, aujourd’hui, à critiquer publi-quement, la “méthode avec laquelle onpréparait le congrès de Amaoui". Et ilsestiment que celle-ci n’était pas confor-me à leurs exigences relatives “à la dé-mocratisation de la gestion partisane età la modernisation de l’action politique"Dans une déclaration rendue publique,jeudi 11 octobre, l’Association “Fidélité àla démocratie " a réitéré son refus de re-connaître les instances de l’USFP issuesdu 6ème congrès. Mais, elle s’est égale-ment abstenue de donner la moindre cau-tion à la démarche en cours de M.Amaoui. Les dirigeants de l’Associationqui a achevé sa structuration dans lesquatre coins du pays semblent encoremiser sur une issue heureuse de la criseactuelle qui empêcherait l’implosion duparti.

Choix

Telle est également l’attitude prise par lespromoteurs de “l’appel pour la démo-cratie et l’unité". Quoique ses membresne mettent pas en cause la légitimité dela direction actuelle du parti, ce cerclene semble pas content de la tournuredes choses dans le parti des forces po-pulaires. Militants de la première heure,ils semblent incapables de rester les brascroisés alors que l’USFP court un risquesérieux de scission. Aussi, au terme d’une réunion, samedi 6octobre, ils ont décidé de prendre contactavec le patron de la CDT pour leconvaincre de revenir à de meilleurs sen-timents à l’égard de la direction du par-ti. Et pour faire bonne mesure, Ils se sontadressés, par écrit, au premier secrétaireet au bureau politique de l’USFP pour"les exhorter à ne ménager aucun effortpour sauver l’unité du parti" . Mais, leretrait définitif de M. Amaoui semble,aujourd’hui, avoir été inévitable.❏

Abdallah Ben Ali

Le juge des référés près le tribunal de première instance de Casablanca-Anfa a décidé que la plainte du bureau politique de l’USFP contre M.Amaoui

n’a plus d’objet. Les dissidents ont décidé de ne pas tenir leur congrès sous le nom de l’USFP.

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POLITIQUE

Les anciens alliés de M.Amaoui, ceux de la jeunesse ittihadie et du courant de“Fidélité à la démocratie" dirigé par Me Khalid Soufiani, lui ont, également, faussé compagnie.

• Noubir Amaoui.

Page 15: SONASID1

Maroc Hebdo International - N° 482- Du 19 au 25 oct. 2001 - 15

POLITIQUE

L’Union socialiste des forces populaires faceà ses dissidents

Éviter l’implosionCette histoire de plainte de

l’Union socialiste desforces populaires (USFP)

contre Noubir Amaoui l’accu-sant d’usurpation de son nom

ouverte, mercredi 17 octobre,devant le tribunal de premièreinstance de Casablanca-Anfa estplus significative qu’il n’y paraîtde ce qui se passe aujourd’huidans le champ politique. Et àplusieurs titres. Juridiquement,tout d’abord, force est de rele-ver que le bien-fondé de cetterequête du parti de MeAbderrahmane Youssoufi ne faitpas de doute. Point n’est besoinen effet d’être grand clerc pourestimer que le “label" USFP, sil’on ose dire, appartient au par-ti du même nom qui a tenu lé-galement les assises de sonVIème congrès à la fin du moisde mars dernier.

Considérations

Politiquement, ensuite, ce dos-sier est évidemment moinssimple et moins limpide. C’estque les conditions dans les-quelles ce congrès avait été pré-paré avaient été, on s’en sou-vient, fortement contestées parcertains. Pêle-mêle, se ran-geaient dans ce “front du refus"plusieurs groupes : les uns rele-vant de la mouvance Amaoui,lequel trouvait là un nouveauchamp de redéploiement de saligne critique récurrente depuisdes années; d’autres se récla-maient du courant baptiséFidélité à la démocratie, sous lahoulette de Mohamed Sassi,Najib Akesbi notamment; en-fin, il y avait ce que l’on pour-rait appeler un marais forméd’aigris, de déçus, où se cô-toyaient tout aussi bien des mi-litants éprouvés et sincères etmaints ambitieux n’en pouvant

plus d’attendre.En prenant la tête de tous cessegments, Noubir Amaoui s’en-gageait dans un processus debras de fer avec l’actuelle di-rection de l’USFP. Sa démarchese fondait sur la prise en comp-te de plusieurs considérations:une vingtaine de parlementairesUSFP acquis refusent que MeDriss Lachgar continue de pré-sider leur groupe au sein de lachambre des représentants; desréseaux locaux réactivés au pas-sage par Fqih Basri ravi de mo-biliser les siens et ses prochescontre un appareil de parti qu’ilconteste depuis des lustres; en-fin un état d’esprit de renou-veau, pas seulement au sein dela Jeunesse Ittihadia, voulanttourner le dos à certaines pra-tiques du passé et soucieux depromouvoir les bases de re-fon-dation d’une USFP démocra-tique,Il restait au bouillant secrétairegénéral de la Confédération dé-mocratique du travail (CDT) àtenter de maximiser ces don-nées en vue des objectifs pour-suivis. Recourant à la menacede la scission, il s’est, en mêmetemps, prêté à l’intermédiationmenée par certains dirigeantsde l’USFP, membres du bureaupolitique, durant tout l’été, lesdémarches entreprises à ce titrepar cette mission “bons offices"pouvaient laisser croire que larupture fatidique serait évitée.Mais, en s’installant dans cetteposture négociatoire, le groupeAmaoui voyait également lesardeurs exprimées lors du VIèmecongrès de l’USFP perdre de leurintensité. Surtout, la fixation duprochain scrutin législatif en2002 constituait une nouvelledonnée. Ainsi, l’on a vu la vingtaine dedéputés “contestataires" se ra-mollir ces dernières semaines,n’étant pas désireux de rompre,

en dernière instance, avec unappareil partisan, des structures,une presse dont ils auront for-tement besoin lors de la pro-chaine bataille électorale. Deplus, la question du parrainagedes candidatures était désormaisinscrite à l’ordre du jour. Dèslors, n’était-ce pas aller au cas-se-pipe que de suivre NoubirAmaoui dans ses combats aléa-toires? Les “arrangements" in-tervenus en ce début de semai-

ne au sein de la chambre desreprésentants sont bien signifi-catifs de cet état d’esprit puis-qu’à la suite de la réunion tenuedernièrement avec Me.Abderrhamane Youssoufi, lesacquis des uns et des autres ontété préservés; aucune sanctionn’a donc été prise contre les“contestataires" du VIèmecongrès (Souheil El Maâti,Brahim Rachidi…)

Retour

C’est dire que l’implosion del’USFP a pu être évitée.Patriotisme de parti, stratégiesindividuelles de carrière, incer-titudes quant à la sortie de cri-se proposée par Amaoui, éva-luation conséquente du rapportde forces, déficit de mobilisa-tion et de visibilité du projet al-ternatif proposé: il y a sans dou-te du vrai dans chacune de ces

explications, parmi tant d’autresd’ailleurs. D’une manière consé-quente en tout cas, personne nepeut souhaiter l’éclatement dece parti. Il est ce qu’il est, avecen particulier le bilan modesteet plutôt décevant de sa gestiongouvernementale depuis mars1998. Mais dans cette phase de tran-sition quelque peu dérégulée,dans les conditions que l’on sait,l’USFP reste un pôle stabilisa-teur, modérateur, incontournabledans la recherche et la mise aupoint d’une formule politiquecrédible pour l’avenir. Par-delàles subjectivismes qui faussenttellement les analyses politiques,l’on ne peut sérieusement éva-cuer une telle donnée quitte àcontinuer à ne pas partager nileur référentiel ni certainesde leurs pratiques encore mar-quées par le sectarisme etl’intolérance….❏

En prenant la tête de tous les segments des contestataires,Noubir Amaoui s’engageait dans un processus de bras de fer

avec l’actuelle direction de l’USFP

@ P

h. M

HI

D’une manièreconséquenteen tout cas,personnene peut souhaiterl’éclatementde ce parti.

• Abderrahmane Youssoufi et Mohamed Elyazghi.

Par Mustapha Sehimi

Page 16: SONASID1

16 - Maroc Hebdo International - N° 482 - Du 19 au 25 oct. 2001

POLITIQUE

C'est la cloche du dernier tour depiste. L'image qu'inspire le dis-cours de S.M Mohammed VI

devant le Parlement, le vendredi 12octobre 2001, pour une dernière annéelégislative, est celle d'un sprint final où

la ligne d'arrivée se confond avec laligne d'un nouveau départ. Fin de cour-se, début d'une nouvelle course. La clas-se politique devra mettre les bouchéesdoubles pour être au rendez-vous.Septembre 2002, c'est la date fixée parle Souverain pour les prochaines élec-tions.L'actuelle chambre des représentants nesera pas encore devenue caduque, quela nouvelle pointera déjà le bout du nez.Les juristes consultent fébrilement leursprécis de droit constitutionnel, pour ydéceler une quelconque égratignure à lapureté du texte. Il y aura peut-être embouteillage entreles sortants et les rentrants, en espérantqu'il ne s'agira pas des mêmes. Mais unechose est sûre, il n'y aura pas de videjuridique, du moins pas à ce niveau dela représentation nationale. Essentiel,pour une démocratie parlementaire enrégime monarchique. Un bon signe.

L’inertie de l’existant

Sauf qu'il est un autre signe, pas forcé-ment moins bon, ou plutôt une impres-sion, celle de vouloir en finir, au plusvite, des dispositions réglementaires,avec des institutions électives et exécu-tives… héritées. Le fait est que la succes-sion monarchique s'est installée dans undécorum politico-institutionnel déjà enplace selon des conventions, des arran-gements et des us et coutumes antérieurs.Tout cela changera-t-il à partir de sep-tembre 2002? C'est toute la question. Lechallenge de septembre 2002, c'est celuid'une monarchie en renouvellement,d'une classe politique en question etd'une population en attente.Les rétroviseurs peuvent être d'une cer-taine utilité pour apprécier les momentset prospecter les devenirs politiques.Rapide retour sur une période toute

proche qui, dans les esprits, devait êtrepost-dilluvienne ou post-glaciation del'après-indépendance. La transition, ultime acte politique dudéfunt Roi, une très belle sortie, de mainde maître. Mais la maladie avérée etinexorable était déjà en route. Une touteautre transition dans la transition.De 1997 à 1999, du vivant de feu S.MHassan II, l'euphorie provoquée par l'ar-rivée aux affaires de l'ex-opposition n'apas tenu ses promesses. À partir dejuillet 1999, deuil puis relance. S.MMohammed VI privilégie le contactdirect avec la population à l'ausculta-

tion des dossiers et des arcanes du pou-voir chérifien. Un choix qu’il a réitérédans son discours de Khénifra, le 17octobre 2001: “Nous irons à la rencontrede nos fidèles sujets là où ils vivent ettravaillent”. Le Souverain a ainsi reportésur lui tous les espoirs, toutes les insa-tisfactions, toutes les frustrations. Deuxans après, la réalité est toujours têtue.Les réformes tardent, les rattrapagespiétinent, les recadrages, même perti-nents, sont vites happés par l'existant.On peut en déduire que c'est précisé-ment cette force d'inertie de l'existantqui a eu raison et de la transition et despremières années de la successionmonarchique. Acceptable, jusqu'àconcurrence du mois de septembre2002. Au lendemain de ce dead line, ilfaudra trouver autre chose.Le nouveau Souverain sera dans “sespropres meubles” politico-institution-nels et démocratiquement élus, commeil en a lui-même affirmé la volonté, lorsde son discours devant le Parlement. Lesnouveaux députés, le nouveau Premierministre, les nouveaux ministres seront

tous nouveaux, pas en tant que généra-tion partisane spontanée ou élite dejeunes premiers politiques, mais -entout cas on l'espère- en termes de bailredéfini et d'obligation de résultats où lesavoir-faire sera plus important que lefaire-savoir. Pendant plus de vingt-ans, on parlait del'an 2000 comme si on voulait l'éloignerpar toutes sortes d'incantations, commes'il n'allait jamais arriver. Septembre2002 risque d'arriver encore plus vite.De cette échéance, qui constitue la fina-lité de la transition, on en parle depuisle début, c'est à dire depuis 1977. Etpourtant, à un an près, beaucoup, beau-coup trop, reste à faire. En un an.

Le mérite d’exister

Tout comme les cinq lois de finances deFathallah Oualalou, toute transition, pardéfinition, ne peut donner que ce qu'el-le a. Soit. Qu'est-ce que nous attendionsde la nôtre de transition? Qu'elle nousmette dans les meilleures conditionspossibles pour négocier le grand viragede 2002. Question pas du tout sournoi-se, ni politicienne; cela a-t-il été fait?Valeur aujourd'hui, les plus indulgentsdiront pas tout à fait. Sans vouloir infliger un bilan supplé-mentaire à Abderrahmane Youssoufi, ilen a eu suffisamment, la transition a eujuste le mérite d'exister. Elle portait seslimites dans ses conditions même d'ins-tallation. Elle nous a tout de même faitvivre dans la perspective du meilleur, dupossible et du pas possible. Les décep-tions ont été, également, une occasionde réalisme politique et financier. Onsait désormais ce qu'un gouvernementcomme celui de M. Youssoufi pouvaitfaire et qu'il n'a pas fait, ou ce qu’il avoulu faire et qu'il n'a pu faire.Les situations ne sont jamais vraimentidentiques, encore moins depuis l'intro-nisation de S.M Mohammed VI. Par laforce des choses, nous serons donc, enseptembre 2002, dans une autre confi-guration nationale. Une configurationabsolument inédite qui, en principe et àtous les niveaux, devrait nous propulservers beaucoup plus de transition. C'estun minimum.❏

L’échéance électorale de septembre 2002, ou le rendez-vous de tous les paris

La dernière ligne droite

La succession monarchique s'est installée dans un décorum politico-institutionneldéjà en place selon des conventions, des arrangements et des us

et coutumes antérieurs.Tout cela changera-t-il à partirde septembre 2002? C'est toute la question.

Par Abdellatif Mansour

Le challengede septembre 2002,c'est celui d'une monarchieen renouvellement,d'une classe politiqueen question etd'une populationen attente.

© Ph

. AFP

Page 17: SONASID1

18- Maroc Hebdo International - N° 482 - Du 19 au 25 oct. 2001

Al’approche des pro-chaines élections légis-latives, le débat est vi-

vement engagé sur le degré de“démocratie" de ce processusélectoral dans un pays qui aspi-re à enterrer des pratiques d’unautre âge. Dans la foulée de cedébat, l’intérêt est porté sur la re-présentativité des femmes sur lascène politique en général, etdans les prochaines élections enparticulier. Sur la scène politiquenationale, cette représentativi-té est presque nulle. Il est vraique partout ailleurs, le partagepolitique entre hommes etfemmes est inéquitable. Mais cette sous-représentativiténe doit pas être perçue commeune fatalité que les femmes sontcontraintes d’accepter. Plusieurs associations féminines,dont l’Association démocratiquedes femmes du Maroc (ADFM)présidée par Nezha Sqalli, ontainsi bien balisé le terrain pourprésenter un mémorandum cen-sé combler nombre de lacunes.

Lacunes

Les solutions proposées dans cemémorandum émanent de lacommission de suivi des ateliersorganisés à Casablanca parl’Association démocratique desfemmes du Maroc (ADFM) dansle cadre du Centre pour le lea-dership féminin (CLEF) et aux-quels ont participé des repré-sentants et représentantes dumouvement pour les droits desfemmes. Les différentes propo-sitions reposent sur des fonde-ments constitutionnels etd’autres fondements en rapportavec la déclaration universelledes droits de l’Homme et d’autrespactes et conventions interna-tionaux.La première mesure proposée parle mémorandum vise une ga-rantie législative de la repré-sentativité des femmes dans lesmandats électoraux et les fonc-tions électives. Le problème duquota a ainsi été débattu en longet en large. Il aurait été souhai-

table qu’un quota de 33 % lorsdes prochaines élections soitfixé, mais si on tient compte dela faible mobilisation desMarocaines pour la chose poli-tique, on pourrait envisager dansle cadre du mode de scrutin deliste que la loi fixe un seuil derecevabilité des listes à 20 % etinstaure des mesures financièresincitatives en faveur des partisqui feraient un effort dans lesens d’un quota à 33 % de can-didates. L’adoption d’un mode de scru-tin “juste” se traduirait, selon lespropositions du mémorandumpar un mode de scrutin à la pro-portionnelle. Selon l’expérien-

ce de beaucoup de pays démo-cratiques, ce mode de scrutin estle plus favorable à une repré-sentation des femmes dans lesmandats électoraux. Par contre,le mode de scrutin uninominalest très excluant pour lesfemmes. Tenant compte des don-nées précitées, le mémorandumpropose un scrutin de liste pourles communales.

Modalités

Ainsi, les élections communalesaideront à l’intégration de lafemme marocaine dans la viepolitique et la garantie de sa re-présentation effective dans lesmandats électifs. Le mode descrutin de liste est l’outil ap-proprié pour une telle perspec-tive. Les listes des candidaturesdevront être constituées en al-ternant femmes et hommes, dansla limite du quota défini. Unautre genre de scrutin se traduitpar un scrutin mixte pour l’élec-tion des membres de la Chambre

des représentants. Deux propo-sitions sont ainsi retenues: soitl’adoption d’un mode de scru-tin mixte, c’est-à-dire un modede scrutin qui combine le scru-tin majoritaire uninominal et lescrutin de liste; soit la réserva-tion d’un pourcentage de siègesqui devra être pourvu par votede parlementaires élus au modede scrutin uninominal majori-taire. Un autre point est relatif à l’in-terdiction du cumul des man-dats. Ces propositions “tech-niques” pour améliorer l’éligi-bilité des femmes seraient ac-compagnées d’autres mesurescomme la création d’un obser-vatoire qui encouragera la lut-te contre les inégalités politiquesenvers les femmes. Les partispolitiques, les syndicats et leschambres professionnelles de-vront aussi mettre en place unestratégie pour faciliter la parti-cipation des femmes à leurs ac-tivités en tenant compte de leurresponsabilité.❏

Naïma Bouâchrine

POLITIQUE

Pour une meilleure représentativité féminine dans les prochaines élections

La voix par le mémorandum

Une vingtaine d’associations féminines ainsi que le Centre de leadership fémininont présenté, samedi 13 octobre, un mémorandum pour une meilleure

représentativité politique des femmes lors des prochaines élections législatives.

Les élections communales aideront à l’intégration de lafemme marocaine dans la vie politique et lagarantie de sa représentation effectivedans les mandats électifs.

© Ph

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20 - Maroc Hebdo International - N° 482- Du 19 au 25 oct. 2001

POLITIQUE

Sharon mène un combat d’arrière-garde contrel’indépendance de la Palestine

Arafat, point de mireComme d’habitude, la vieille logique

“deux poids, deux mesures” a fonc-tionné à plein. Les timides appels à

la raison adressés par les Occidentaux àTel Aviv, à la suite de l’assassinat, la se-maine dernière, par Tsahal, de trois cadresdu mouvement de la résistance islamique(Hamas), ont, vite, cédé la place à de trèssévères remontrances à l’Autorité pales-tinienne depuis le meurtre, mercredi 17 oc-tobre à Jérusalem-Est, du ministre israé-lien du Tourisme, Rehavam Zeevi. Les violations incessantes par l’armée is-raélienne du cessez-le-feu proclamé, parle président Yasser Arafat, le 18 septembredernier semblent être, aux yeux desOccidentaux, d’une autre nature que “l’ac-te de vengeance" revendiqué par le Frontpopulaire de libération de la Palestine(FPLP) dont le chef, Abou Ali Mustapha,a été sauvagement liquidé, le 17 août der-nier, par les hommes de main d’ArielSharon.

Brutalité

Le maître de Tel Aviv, en perte de vites-se depuis quelques jours pour s’être vuobligé par ses alliés américains à mettreun bémol à son ardeur belliciste et accu-ser, par conséquent, les premières fissuresdans sa coalition gouvernementale, s’estsaisi, en bon opportuniste, de cette diffé-rence de ton pour remettre en selle son dis-cours extrémiste et ses méthodes, notoi-rement, brutales. Après avoir, injustement,comparé, lors d’une séance spéciale de laKnesset, le meurtre de Zeevi aux attentatsmonstrueux qui ont frappé les USA, lemois dernier, le boucher de Sabra etChatila a lâché la bride à soldatesque quia envahi plusieurs zones autonomes pa-lestiniennes. Pire, à en croire, les décla-rations faites, jeudi 18 octobre par leconseiller du président Arafat, Nabil AbouRoudeina, Sharon aurait l’intention d’as-sassiner le chef de l’autorité palestinien-ne en represailles contre la mort du mi-nistre israélien.Tué par trois balles tirées à bout portant,au seuil de sa chambre à l’hôtel HyattRegency dans la ville sainte occupée,Rehavam Zeevi ne sera pas particulière-ment regretté par les partisans de la ré-

conciliation en Palestine historique. Dirigeant de la formation de droite, Unionnationale, l’ex-ministre s’est illustré, no-tamment, par ses appels à la déportationde la population des territoires palesti-niens occupés vers des pays arabes.

Pérennité

À la veille de sa mort, il a claqué la por-te - avec son homologue en charge desinfrastructures, Avigdor Lieberman, quis’est rétracté après le meurtre - du cabi-net de Sharon en protestation contre le re-trait des troupes israéliennes de certainsquartiers palestiniens de la ville d’Hébronnouvellement réoccupés par Tsahal. Zeeviétait, aussi, irrité par la perspective de lareprise d’un processus de paix auquel ilest resté, jusqu’au dernier jour de sa longue

vie - 74 ans -, irréductiblement opposé.Son assassinat a, toutefois, de quoi affo-ler les Israéliens. C’est la première fois,depuis la création de l’Etat hébreu, en1948, qu’un ministre israélien trouve lamort dans une action revendiquée par larésistance palestinienne.L’Autorité palestinienne, réellement sou-cieuse de la pérennité du cessez-le-feu et,au-delà, de la reprise des négociationsavec la partie israélienne, s’était empres-sée de dénoncer l’attentat contre le mi-nistre israélien. Elle a “condamné cet ac-te et réaffirmé son opposition de princi-pe à la politique de liquidations et d’éli-minations physiques". Sans, toutefois, ou-blier de mentionner, à juste raison, qu’el-le avait, à maintes reprises, mis en gardele cabinet de Sharon contre “les consé-quences de la poursuite de sa politique

de liquidations" de résistants palestiniens. Le président Yasser Arafat n’a pas lésiné,ces derniers temps, sur les actes pour ex-primer sa détermination à respecter et àfaire respecter le cessez-le-feu du côtépalestinien. Il a réussi à convaincre sesadversaires de Hamas de suspendre lesopérations kamikazes contre l’Etat hé-breu. Il n’a pas, non plus, hésité à mettrehors d’état de nuire plusieurs activistespalestiniens.

Soulèvement

La position du chef de l’Autorité palesti-nienne était particulièrement délicate. Carsa décision de mettre fin à l’Intifada étaittrès contestée par la plupart des organi-sations politiques palestiniennes. On nesemble pas avoir compris pourquoi le pré-sident Arafat s’emploie à arrêter, bruta-lement, un soulèvement qui avait fait plusde 600 morts et de milliers de blessés dansles rangs palestiniens, sans que le moindresigne de contrition ne soit perceptible del’autre bord.Aussi, les dernières déclarations occi-dentales favorables à l’indépendance dela Palestine, même si elles étaient dictéespar le souci de rallier le monde arabe àla nouvelle “croisade" contrel’Afghanistan, paraissent-elles être ve-nues, à point nommé, pour l’Autorité deGaza.Ainsi, le président Arafat, longtemps pa-ralysé par l’absence d’une perspective duprocessus de paix, paraît avoir repris dupoil de la bête. C’était perceptible, lors desa récente tournée européenne qui l’aconduit à Dublin, La Haye, et Londres. Lafin de l’ostracisme anglo-saxon illustréepar la réception en grande pompe, lundi15 octobre au 10, Downing Street, du lea-der palestinien par Tony Blair, ajoutée àla promesse de soutenir la naissance d’un“Etat palestinien viable" pour reprendreles termes de M. Blair, sont, en réalité,des formidables adjuvants. Ils permettentà Arafat, non seulement de supporter lesmaladresses inévitables et - espérons -le-provisoires de Sharon. Mais aussi d’af-fronter les “sceptiques” dans son proprecamp.❏

Abdallah Ben Ali

Le président Yasser Arafat n’a pas lésiné sur les actes pour exprimer sadétermination à respecter et à faire respecter le cessez-le-feu du côté palestinien.

Chose que ne garantit pas le Premier ministre israélien.

@ P

h. A

FP

• Yasser Arafat et Tony Blair.

Page 19: SONASID1

Maroc Hebdo International - N° 482 - Du 19 au 25 oct. 2001 - 21

POLITIQUE

On connaissait la “neige" des toxicos, la poudreuse des accrocs de la glis-se, voilà qu'arrive sur le marché une autre poudre blanche immaculée,

une arme de guerre terrifiante et potentiellement ou réellement tueuse.Anthrax ou maladie du charbon, en tout cas mal-nommée par rapport àson apparence inoffensive, cette bactérie meurtrière fait des ravages dansles esprits plus que dans les corps. C'est plus que de la psychose, c'est car-rément de l'hystérie. Pour cause de Talibans, bien sûr. À tel point que mê-me le talc pour peau de bébés devient hautement suspect. Et s'il s'agissaitd'un talc spécialement conçu pour bébés talibans, donc forcément mortelpour tous les autres petits bouts d'humanité, de Shanghai à Baltimore enpassant par Ougadougou?Les bébés talibans, comme chacun sait, sont à peine plus humanoïdes queles bébés androïdes irakiens. Ils n'ont pas le même code génétique, ni le mê-me équipement chromosonique, encore moins la même enveloppe épider-mique. Ils naissent talibans, crèvent sous le même statut, en l'ayant bien cher-ché d'ailleurs, après un bref passage par l'école coranique. Il n'y a pas pireincongruité biologique que les bébés talibans. La preuve, ils résistent mieuxaux missiles à fragmentation qu'aux colis humanitaires. C'est tout simple-ment qu'ils n'ont pas, aussi, le même régime alimentaire. Sortis de l'utérusmaternel avec toute leur dentition, ils sont habitués à brouter des turbéculesen période de sécheresse chronique. Alors le beurre de cacahuète, largué parles ONG militaires des USA, est simplement fait pour les décimer. Petit Taliban deviendra grand. Les Américains font la guerre aux Talibansadultes. Les bébés talibans ne sont que des dégâts collatéraux. Ce n'est pasgrave, ou plutôt si car les Talibans se reproduisent même par non-Talibansinterposés, lorsqu'ils se délocalisent et essaiment hors de leurs terriers ori-ginels. Summum de leur complot planétaire, ils affichent devant le lit conju-gal une fetwa contre la contraception. Il fallait donc bien juguler leur pro-lifération.C'est connu, les Talibans ont des idées diaboliques. Ils glissent la poudre mor-telle dans les lettres postales. Résultat, la poste est devenue un canal terro-riste. Le facteur, par qui la lettre arrive, un agent du terrorisme "à l'insu deson plein gré". Toute missive provenant de l'intérieur même du territoire amé-ricain ou d'autres pays occidentaux est une menace de mort en puissance.Quant à correspondre du dehors du monde occidental, il vaut mieux s'abs-tenir, sous peine de localisation par satellites et de bombardement ciblé.Pour parer à ce nouveau type de terreur, les Américains, qui ne font jamaisdans la demi-mesure, ont élaboré une parade sous forme d'une grande cam-pagne de communication publique. Un échantillon des consignes donnéesaux citoyens utilisateurs de la poste: “Si le courrier suscite la suspicion, nepas le secouer ni le renifler, mais le laisser sur-le-champ ou, si possible, l'iso-ler dans une pièce qu'il faudra aussitôt condamner, éventuellement dans unsac en plastique. Quitter la pièce et appeler la police. Si c'est trop tard, sil'on a été en contact avec la matière suspecte, ne pas paniquer, se laver avecde l'eau et du savon et changer de vêtement. Personne ne doit entrer dansla pièce où se trouve l'enveloppe”. Un vrai calvaire.Lorsqu'on en arrive à ce stade de paranoïa collective, toute vie sociale nor-male n'est plus qu'un leurre. Pourquoi en est-on arrivé-là, justement. Surle phénomène Taliban, dernière émanation de la longue procession islamiste,et la responsabilité euro-américaine, tout a été dit. Sur les armes chimiqueset bactériologiques, pas assez.Ces substances de destruction massive exigent un savoir-faire et des moyenstechnologiques de haut niveau. Elles ne peuvent être produites dans la ban-lieue de Kaboul, de Khartoum ou même de Baghdad. Conclusion -et c'estun secret de polichinelle- c'est aux États-Unis et dans l'ex-Union soviétiqueprincipalement, en plus de certains pays ouest-européens, que ces concen-trés hautement humanitaires ont été conçus et fabriqués. On se demandecontre qui?❏

À propos...

Par Abdellatif Mansour

Bébés Talibans

Àla veille du déclenche-ment, le 7 octobre cou-rant, de l’opération “li-

berté immuable", nombreuxont été les spécialistes des af-faires afghanes qui avaienttourné en dérision l’optimis-me “excessif " affiché par lesAméricains. Leurs doutes sont,aujourd’hui, corroborés par lesfaits. Les bombardements “robustes"menés, depuis lors, par les USAet la Grande Bretagne contreles principales villes afghanesn’ont pas encore permis d’at-teindre l’objectif immédiat dela campagne : l’effondrementdu régime des Talibans quidoit, aux yeux des Américains,baliser la voie au démantèle-ment de l’organisation Al-Qaida et la mise hors d’état denuire de son chef, OussamaBen Laden, soupçonnés d’êtreles instigateurs des attentatsmeurtriers qui ont secouél’Amérique le mois dernier.Le pilonnage intensif des po-sitions des Talibans a réduit, ilest vrai, à néant le rudimen-taire dispositif de la défenseaérienne des maîtres deKaboul. Ce qui a permis auxAméricains de mettre à contri-bution, dès mardi 16 octobre,des avions “canonnières" AC-130 volant à basse altitude etdisposant d’une gigantesquepuissance de feu. Mais, les pi-lotes américains se sont vitetrouvés face à une réalitédésarmante. En Afghanistan,il n’y a d’objectifs dignes dece nom.

Absence

Les aéroports sont, depuislongtemps, vétustes, les campsd’entraînement aux équipe-ments ridicules sont abandon-nés. Le pays ne dispose quasi-ment plus , après vingt-deuxans de guerre et de sécheres-se, d’infrastructures. Reste lesconcentrations de troupes ta-libanes. Celles-ci n’existent pasnon plus. Il est clair que le maintiend’une ville comme Kaboul, si-

tuée à quelques dizaines de ki-lomètres de la ligne de frontmettant aux prises les Talibanset leurs opposants armés del’Alliance du nord, est impu-table, avant tout, à l’absenced’un consensus entre les puis-sances étrangères influentes enAfghanistan sur l’après-Talibans. Les USA et lePakistan ont,longtemps, refu-sé de donner le moindre coupde main à l’avant-garde del’Alliance du nord.

Contradictions

Mais un changement était per-ceptible, sur ce chapitre,lorsque les bombardiers amé-ricains ont pris pour cible, mer-credi 17 octobre, pour la pre-mière fois depuis le début del’opération “Liberté immuable",des objectifs talibans sur lefront. Entreprise au lendemainde la visite du secrétaire d’Etataméricain Colin Powell àIslamabad, cette initiative mi-litaire pourrait, comme l’a sug-géré le président Bush, lui-mê-me, baliser la voie à la prisede Kaboul par l’Alliance du

nord. Elle signifie égalementque le chef de la diplomatieaméricaine avait pu avoir rai-son des réticences pakista-naises envers la perspectived’une victoire décisive de l’op-position armée aux Talibans. Selon plusieurs sources, lesAméricains envisagent d’ins-taller à Kaboul une très largecoalition, autour de l’ancienroi Zaher Chah, à laquelle deséléments modérés des Talibanspourraient prendre part indi-viduellement. Les mollahs au pouvoir en Iranne cachent pas leur hostilité àtoute éventualité de restaura-tion de la monarchie chez leurvoisin oriental qui pourraitéveiller tant de nostalgie del’autre côté de la frontière.Tandis que les hommes duKremlin sont irréductiblementopposés à toute participationdes Talibans dans la gestionfuture de l’Afghanistan. D’ici un mois, l’ardeur belli-ciste des belligérants sera en-travée par le mois de Ramadanet surtout par le fameux hiverafghan.❏

Abdallah Ben Ali

Les AC-130 entrent en action

Guerreà sens unique

©Ph

. AFP

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22 - Maroc Hebdo International - N° 482- Du 19 au 25 oct. 2001

Des actions de Royal Air Maroc pour développer le tourisme

Le paridifficile de Berrada

“La destination Maroc résiste en-vers et malgré tout dans un mo-ment de crise profonde", décla-

re avec force André Azoulay, conseiller deSa Majesté le Roi lors de la première ren-contre organisée les 12 et 13 octobre 2001conjointement par l’Office national ma-rocain du tourisme (ONMT) et Royal AirMaroc (RAM). Au niveau international, le Maroc jouittoujours d’une bonne image. Le “SundayTimes", dans sa dernière livraison, a pu-blié un dossier “Travel" dans lequel il aélaboré une carte géographique mondia-le avec les pays à risque et les pays sûrs.Le Maroc figure parmi ces derniers auxcôtés de l’Espagne, de la France et del’Angleterre. Cette carte a, d’ailleurs, étéreprise par plusieurs grandes chaînes detélévision, comme LCI.Par ailleurs, le Conseiller de SM le Roi amis en relief la capacité du Maroc de maî-triser l’impact de la crise née des événe-ments du 11 septembre à New York. Il estsignificatif de noter à cet égard, déclare–t-il, qu’à ce jour, aucun tour-opérateur im-portant n’a jugé bon de modifier ses pro-grammes sur le Maroc. Le Maroc conti-nue à être un havre de paix, une destina-tion sûre.

Optimisme

Le Maroc dispose, à propos du secteur dutourisme, d’une vision claire et d’un ob-jectif arrêté, celui d’atteindre 10 millionsde touristes d’ici 2010, a affirmé, de son cô-té, Fathallah Oualalou, ministre de l’Économie, des Finances, de laPrivatisation et du Tourisme à l’ouvertu-re de ce séminaire consacré au “tourismedurable". “À partir de là, a-t-il ajouté, noustravaillerons avec beaucoup de volonta-risme et d’optimisme non seulement pourdévelopper les investissements mais aus-si pour rénover certaines unités hôtelières,promouvoir la destination Maroc, formerles ressources humaines et améliorer l’en-vironnement en concertation avec les pro-fessionnels, les élus et les autorités locales.Objectif : favoriser le tourisme national etprivilégier le tourisme de proximité inter-régional.” Certes, a reconnu M. Oualalou,une baisse des activités liées au tourisme

a été enregistrée. Le nombre des nuitéesprévisibles cumulées a diminué de 3,5%pour les mois de septembre et octobre etbaisse à Agadir, durant la période du 18septembre au 02 octobre, de 15% du trans-port aérien par rapport à l’année passée.Les événements du 11 septembre ont tou-ché de plein fouet l’industrie du transportaérien. La Royal Air Maroc n’est pas sor-tie indemne de cette crise. Selon MohamedBerrada, Président Directeur général de laRAM, “la baisse du trafic, le surcoût en-gendré par les mesures de sécurité accrueset les primes d’assurance ont lourdementpesé sur la situation de la compagnie na-tionale ". Selon les estimations de la RAM,l’exercice 2001-2002 risque d’afficher unralentissement du trafic de l’ordre de 20%en moyenne. Au niveau de l’activitéCharter, la quasi-totalité des opérationsincentives, séminaires et conventions pré-vues pour septembre, octobre et novembre2001 ont été annulées.En parallèle, la compagnie a subi une flam-bée de certains postes de charges, notam-ment ceux liés aux mesures de sécurité etaux surprimes d’assurance qui se sont éle-

vées à 120 millions de dirhams.Au total, l’impact de la baisse de trafic setraduira, en 2001-2002, non seulementpar une baisse du chiffre d’affaires del’ordre de 1,3 milliard de dirhams maisaussi par un résultat négatif de 1,18 mil-liard de dirhams.

Charges

Dès le 15 septembre, M. Berrada a consti-tué un comité de crise qui devait faire fa-ce à l’urgence de la situation et surtoutprésenter le 11 octobre 2001 au Conseild’administration de la compagnie un pland’action de crise. Ce plan comporte troisniveaux de mesures qui seront mises enplace de manière graduelle en fonction dela difficulté liée à leur mise en œuvre. Cesmesures concernent aussi bien le pro-gramme des vols, premier poste générateurde coûts que les mesures d’ordre structu-rel en passant par les mesures liées au pro-gramme d’investissement et de réajuste-ment des effectifs. Cette dernière mesurese traduira par l’ouverture des possibilitésdes congés sans solde, de mise en dispo-

nibilité, de travail à mi-temps, de mise àla retraite anticipée et de départs volon-taires. Les mesures d’ordre structurel sontdestinées à renforcer la réactivité, la flexi-bilité et la force d’adaptation de la com-pagnie face aux fluctuations de l’envi-ronnement. Une réflexion sera, ainsi, en-gagée sur la réorganisation générale de lacompagnie avec la possibilité d’externa-liser certaines de ses activités et l’élabo-ration au niveau des différentes entités deprogrammes de reengineering des métierset de refonte des processus.

Impact

Ces activités sont d’ordre interne à la RoyalAir Maroc et permettront à court et moyentermes de diminuer l’impact négatif de lacrise actuelle. Elles demeurent insuffisantespour assurer la pérennité de la compagnienationale. Sans le soutien de l’État la via-bilité à long terme de la RAM risque d’êtreproblématique. D’ailleurs, le gouverne-ment suit la situation de la RAM avecbeaucoup d’intérêt et a décidé lors de l’undes derniers conseils de gouvernement deprendre les mesures adéquates pour per-mettre à la compagnie nationale de conti-nuer à exercer son activité au service dudéveloppement touristique du Royaume.D’ailleurs, les travaux du séminaire pourun tourisme durable n’ont pas manqué dedégager les grandes lignes de ce futur par-tenariat en vue d’engager une actionconcertée de promotion de la destinationMaroc.Articulés autour de trois ateliers, les tra-vaux de ce séminaire ont porté, notam-ment, sur la synergie RAM-ONMT. Cettesynergie implique un protocole d’accord etl’élaboration de plans d’action avec unseul budget. Des actions communes enmatière de publicité et d’organisation defoires et de salons spécialisés, de mêmeque des rencontres périodiques annuellesentre les cadres de la RAM et de l’ONMTont également été jugées nécessaires pourasseoir une telle synergie. La quête de nou-veaux marchés et de nouvelles formes detourisme sont autant d’axes à même d’en-clencher un partenariat porteur entrel’ONMT et la RAM.❏

Seddik Mouaffak

Le séminaire organisé les 12 et 13 octobre 2001, à Casablanca par la RAM etl’ONMT sur le tourisme durable a permis de mettre au point des axes

de travail. La RAM s’inscrit dans une dynamique de relance du secteur touristique.

@ P

h. M

HI

ÉCONOMIE

• Mohamed Berrada.

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24 - Maroc Hebdo International - N° 482 - Du 19 au 25 oct. 2001

ÉCONOMIEPartenariatLa BMCE Bank et la banque d’affairesaméricaine Morgan Stanley, ont procé-dé, le 11 octobre 2001, à la signatured’un accord de partenariat au siège de labanque à Casablanca. Ce partenariat vi-se à offrir aux entreprises marocaines unservice de gestion des risques liés auxprix des matières premières. Ainsi, laBMCE Bank et Morgan Stanley permet-tront aux prinicipaux acteurs du marchémarocain, en particulier ceux interve-nant dans les domaines de l’énergie, dese protéger contre la volatilité importan-te des cours du pétrole brut, des produitsraffinés, du gaz, entre autres, grâce à desoutils financiers largement utilisés surles marchés internationaux. Sir DavidWalker, ex-chairman Europe, et OthmanBenjelloun représentaient respective-ment Morgan Stanley et BMCE Bank.

ForumLa FAO (Organisation des Nations uniespour l’alimentation et l’agriculture) etl’OMS (organisation mondiale de la san-té) organisent du 22 au 24 octobre 2001à Marrakech, Le forum mondial des res-ponsables de la sécurité sanitaire des ali-ments. Objectif: permettre aux respon-sables de la sécurité sanitaire des ali-ments venus du monde entier de dé-battre des questions liées à la sécuritédes aliments. Ils traiteront des urgences sanitaires na-tionales et transfrontalières liées à l’ali-mentation et des nouvelles méthodes ettechniques d’inspection et les incidentsqu’elles génèrent sur la réglementationde la sécurité sanitaire des aliments. Ilstraiteront aussi de la réduction des ma-ladies microbiennes et les approches in-tégrées de la gestion de la sécurité sani-taire des aliments.

ConcordeÀ partir du 7 novembre, Concorde assu-rera un premier vol entre Paris et NewYork, marquant le début d’une reprise decette desserte en supersonique, à raisonde 5 vols par semaine, les lundi, mercre-di, jeudi, vendredi et dimanche, avec unnouvel horaire encore plus pratique. Audépart de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle vers New York, le Concorde d’AirFrance décollera désormais à 10h30 (aulieu de 11h00 précédemment) pour atter-rir à l’aéroport de Kennedy à New Yorkà 8h25 locales, ouvrant ainsi aux passa-gers des correspondances multiples surl’ensemble du continent américain touten évitant une longue attente à la doua-ne. Au départ de New York vers Paris, leConcorde quittera JFK à 8h00 du matinpour atterrir à Paris-CDG à 17h45, of-frant, grâce au hub d’Air France, 80 op-portunités de correspondance à destina-tion des grandes métropoles françaiseset européennes.

“L ’année 2000 constitueune étape majeure dans

la vie institutionnelle de notregroupe, marquée essentielle-ment par la mise en œuvre dela réforme du Crédit populai-re du Maroc”. Le tout nou-veau président-directeur gé-néral de la Banque CentralePopulaire, Noureddine Omary–nommé le 8 février 2001- n’apas manqué le coche; dumoins, le Comité transitoireexerçant toutes les attribu-tions dévolues au Comité di-recteur conformément à la loiportant réforme du CréditPopulaire du Maroc.Les résultats de l’exercice

2000 de la banque plaidentlargement en sa faveur. Untotal bilan de 70.570.702 Dhsoit une variation de +9,2%,par rapport à l’année précé-dente, un résultat brut d’ex-ploitation de 1.661.864 Dh soit+8,3% ou encore un bénéficenet en progression de +5,3%par rapport à 1999.Pourtant, à la promulgationde la loi portant réforme duCrédit populaire du Maroc, les

langues s’étaient déliées pourdire leur pessimisme quant àla nouvelle mission de labanque: servir le développe-ment économique national etpromouvoir l’économie so-ciale. Rien. Même la conjoncturedifficile n’a pas réussi à en-tamer la volonté des hommeset des femmes du groupe

Banques Populaires du Marocde réussir le pari de leur nou-velle mission.

Crédits

D’ailleurs, l’agence interna-tionale de rating, Stan-dard&poor’s, a attribué à laBanque Centrale Populaire,avec la mention “perspectives

stables”, les notes de contre -parties à long terme “BB” et àcourt terme “B”. La consoli-dation de la position de lea-der du système bancaire ma-rocain de la banque CentralePopulaire est un fait. En attestent les ressources dela banque en progression de10%, se chiffrant à plus de 61milliards de dirhams pour unepart de marché de 29,8%. Lapart de marché de la banqueen ce qui concerne les créditsà l’économie est de 19,5%. Cequi porte le montant des cré-dits à 25,1milliards de di-rhams. Le produit net bancaire quantà lui a progressé de 5,4% pouratteindre 698 millions de di-rhams. Pour le P-dg de laBanque Centrale du Maroc,cette performance a été pos-sible gâce à l’opération de col-lecte de ressources, bâptiséeChallenge 60 milliards. Un vé-ritable challenge.Une autre page d’histoire de laBanque Centrale Populaire esten train d’être écrite.❏

B.T.

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: MH

I

Suite à la réforme du Crédit populaire du Maroc,intervenue en octobre 2000, l’objectif du premier groupe

bancaire du Royaume est largement atteint.

EMS Chronopost Interna-tional Maroc S.A est le

fruit d’une joint-venture néed’un accord entre ChronopostInternational et Barid AlMaghrib. Créée en mars 2001,EMS Chronopost InternationalMaroc S.A est constituée descapitaux de Barid Al Maghribà hauteur de 66% et deChronopost International àhauteur de 34%. Le principalobjectif de EMS ChronopostInternational Maroc S.A, sil’on en croit son président-di-recteur général Jilali Antari,lors de la conférence de pres-se à Casablanca, le 11 octobre

2001:“bénéficier du fort po-tentiel de croissance du sec-teur, tout en permettant l’ou-verture du réseau européen etinternational du leader fran-çais du transport express àBarid Al Maghrib”.

Résultats

Pour M. Antari, cette allian-ce n’est ni plus ni moins qu’unpartenariat stratégique entreles deux institutions. Même sitout porte à croire que c’estBarid Al Maghib qui profited’une nouvelle expérience, le

service express. Avant mêmecette joint-venture, Chrono-post International était le pre-mier partenaire de Barid AlMaghrib. Si le second a unemission traditionnelle de ser-vice public, pour autant sagestion ne se dissocie pas desnotions de gestions modernes,telle l’obligation de résultats,la qualité de service… BaridAl Maghrib a clôturé l’exercice2000 sur un bénéfice net de130 millions de dirhams.L’extension et la modernisa-tion de Barid Al Maghrib pourun investissement de 800 mil-lions de dirhams sur cinq ans.

Pour son partenaire, créé en1985, déjà fort du grade despécialiste européen et leaderfrançais du transport et de li-vraison express, c’est plus de60 millions d’objet livréschaque année, un chiffre d’af-faires de 6,75 milliards de di-rhams. C’est clair. Barid AlMaghrib veut se donner, à tra-vers son rapprochement avecChronopost International, lesmoyens de structurer le trans-port express international.EMS Chronopost InternationalMaroc prévoit de distribuer228.000 objets en 2001.❏

B.T.

EMS Chronopost international Maroc S.A

UNE JOINT-VENTURE EXPRESS

• Noureddine Omary.

Rapport d’activité 2000 du groupe Banque CentralePopulaire du Maroc

Une nouvelle mission

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Maroc Hebdo International - N° 482 - Du 19 au 25 oct. 2001- 25

ÉCONOMIEBonnes prisesà NadorL’Office national des pêches à Nadora de quoi avoir le sourire. La valeurdes prises en l’an 2000 a atteint unevaleur de 103,9 millions de dirhamscontre 8,5 millions de dirhams en1999, indique un rapport de l'OfficeNational des Pêches (ONP) à Nador.Le volume des prises a été de l’ordrede 9671 tonnes. La répartition parespèces révèle une prédominancedes poissons pélagiques qui ontconstitué 72% des poissons capturésavec 5631 tonnes. Pour ce qui estdes captures des autres espèces du-rant cette même année 2000, le rap-port note qu'il s'agit de 2987 tonnesde poissons blancs, 139 tonnes decéphalopodes et 914 tonnes de crus-tacés.

Tourisme ruralLa Chambre de Commerce,d'Industries et de Services d'Agadir(CCISA) tiendra sa IVème session or-dinaire au titre de l’exercice 2000-2001 le 25 octobre à Biouigra dansla province d’Aït Baha sous le thème“Le tourisme rural, outil précieuxpour le développement socio-écono-mique". Dans une note de présentation de lasession, la CCISA explicite le choixde ce thème par le souci de répondreaux orientations royales expriméesen janvier dernier lors des Assisesnationales sur le tourisme. Ce choix,affirme la CCIS, répond égalementau souci de mettre en valeur les po-tentialités naturelles, civilisation-nelles et culturelles que recèle laprovince sur la côte Aït Baha, quicomprend la réserve naturelle deSouss-Massa.

La formation, unvecteur de qualitéLe Forum de la qualité 2001 se tien-dra les 22 et 23 octobre à Fès. Tel enont décidé le ministère de l'Industrie,du Commerce, de l'Énergie et desmines et l'Union Marocaine pour laQualité (UMAQ). Rentrant dans lecade de la Vème Semaine nationalede la qualité, tenue sous le thème “laformation, un impératif pour la qua-lité", cette édition traitera de la for-mation et des ressources humainesdans le cadre d’une démarche quali-té. Parmi les thèmes qui devraientêtre abordés, on trouve la formationen tant que fondement de progrès etd'amélioration de la qualité, le ma-nagement des ressources humaineset la formation et les outils de finan-cement mis à la disposition des en-treprises. Des ateliers sectoriels s’at-tacheront aux spécificités inhérentesà chaque activité comme l’artisanatou la santé.

La ville d'Agadir abriteradu 21 au 23 octobre 2001

la conférence internationalesur les céphalopodes et les pé-lagiques. Placée sous le hautpatronage de sa majesté le roiMohammed VI, cette ren-contre réunira un grandnombre de spécialistes,d'hommes d'affaires et deprofessionnels de la pêche, dela transformation et de lacommercialisation. Au menudes discussions, les thèmesd’actualité concernant l’in-dustrie halieutique. Des thèmes comme l'état desressources halieutiques, lesnouveaux développements enmatière de transformation, dequalité et de marchés, ainsique des perspectives de co-opération, d'investissement etde partenariat.

Vocation

Parallèlement aux débats, uneséance de contact entre ven-deurs et acheteurs des pro-duits de la pêche sera orga-nisée. Objectif, permettre auxentreprises intéressées de dé-

velopper des liens directs avecleurs partenaires. Le Marocpays à vocation halieutiqueindéniable avec près de 3.500km de côtes et plus d'un mil-

lion de km2 de zone écono-mique exclusive (ZEE) offreen effet de réelles opportuni-tés de partenariat dans descréneaux à grande valeur

ajoutée. Notre pays est à jus-te titre considéré comme leplus grand producteur et ex-portateur des produits de lapêche en Afrique et dans lemonde arabe.Tenue sous l’égide du minis-tère des pêches maritimes etde la fédération des chambresdes pêches maritimes, l’orga-nisation de cette conférenceinternationale a été confiée àMGH (Allemagne) et AgraEurope (Grande-Bretagne).Pour amener ces deux com-pagnies à conjuguer leur sa-voir-faire et co-organiser cet-te rencontre internationalesun jeune sahraoui marocaina joué un rôle louable et dé-cisif au niveau de la coordi-nation. ll s’agit de GhoulamMaichane. Cet ingénieur encommunication technique aaussi réussi à convaincre les-dites compagnies à organiserla conférence au Maroc etnon pas au Chili commec’était prévu initialement. Àsignaler enfin que la confé-rence sera suivie du salon FishMorocco prévu du 24 au 27octobre.❏

R. S.

Agadir abrite une conférence internationalesur les céphalopodes et les pélagiques

Les valeurs sures

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: MH

I

Culture bananière menacée

LES PRODUCTEURS PÉNALISÉSL’Association des Produ-

teurs de Bananes (ADP) atenu son assemblée généraleordinaire à El Jadida. Lesmembres de l’association ontélu le nouveau bureau de l’as-sociation et renouvelé le man-dat de Mohamed Elyahi, à latête de ce dernier qui se com-pose de quinze membres.Les professionnels ont analy-sé les problèmes du secteur etles moyens d’y remédier, à leurtête celui de la banane im-portée. L’inondation du marché, esti-me M. Elyahi, impose la dé-fense du secteur de cetteconcurrence déloyale. Au dé-but de cette année, une gran-

de bataille médiatique s’est en-clenchée entre importateurs etproducteurs. Si les premiersmettent en exergue le dum-ping dont ils sont victimes, lesimportateurs crient au protec-tionnisme et appellent à leurrescousse la sacro-sainte li-berté de commercer instituéepar l’Organisation Mondialedu Commerce (OMC). Le pré-sident du nouveau bureau a,par ailleurs, loué les efforts dugouvernement pour décrocherle droit d’appliquer l’article 19du GATT qui permet à un paysqui prouve que sa productiona été pénalisée d’augmenterles droits de douane sur le pro-duit incriminé à hauteur de

150%. L’Association des pro-ducteurs et importateurs debanane encouragée par le gou-vernement, soucieux d’apai-ser les esprits et qui avait mê-me mis sur pied un cadre lé-gal afin de réglementer l’im-port, a été déserté par les im-portateurs à cause des conflitsd’intérêts. Ces derniers, décla-re M. Elyahi, ont vite fait decommander et en grandesquantités des bananes del’étranger.Le gouvernement pour mettrede l’ordre une fois pour toutesdans ce charivari compte, rap-porte l’association, appliquerl’article 19 du GATT.Il n’en demeure pas moins que

cette mise au pas demeure in-suffisante car d’autres pro-blèmes guettent cette Filière.Le manque de structurationdu secteur autour d’associa-tions. L’isolement de chaqueproducteur le rend une proiefacile, estime M. Elyahi.Actuellement, la Caisse natio-nale de crédit agricole couvre17% des besoins en finance-ment de la filière et lesbanques seulement 3%. Les80% restants sont supportéspar l’agriculteur. Pourtant, cesannées de disette en eau ontplus qu’entamé les capacitésde financement des agricul-teurs.❏

A.D.A

Le Maroc pays à vocation halieutique indéniable avec près de 3.500km de côtes et plus d'un million de km2 de zone économique

exclusive (ZEE) offre en effet de réelles opportunités de partenariat

• Ghoulam Maichane.

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26 - Maroc Hebdo International - N° 482- Du 19 au 25 oct. 2001

ÉCONOMIE

Elle serait à se tordre, cet-te histoire de dessous, sison prétexte n’était pas

de vendre à tout prix l’authen-ticité et revendiquer la paterni-té d’une lettre alphabétique, surfond de pub à la limite de la vé-rité. Vous avez dit la lettre H ?Soit ! La toute nouvelle HondaCivic 5 portes, dressant son al-lure altière au travers des grossesbaies vitrées des show roomd’Univers Motors, boulevard dela Corniche et Zerktouni àCasablanca, a bien des argu-ments à faire prévaloir. Son im-portateur, Univers Motors, aus-si. Lors du point de presse, le 10octobre 2001 au show roomd’Univers Motors, boulevard dela Corniche donné à l’occasiondu lancement de la nouvelleHonda Civic 5 portes, ses di-recteurs général et technique,Albedlhak Laraki et RachidCherkaoui ont plutôt axé le dé-bat sur des critères beaucoupplus convaincants que desconsidérations d’ordre alpha-bétique.

Prestance

Leur briefieng était à propos,pour ainsi dire (lire par ailleursCarte d’identité). D’abord la par-ticularité de la nouvelle Civic 5portes (ça n’est pas qu’une nou-velle embrasure sur le capot lais-se s’ouvrir une porte, portant à5 ce l’on appelle 5 portes, maisque le coffre de la nouvelleCivic, contrairement à son pré-décesseur, permet l’accès à l’ha-bitacle, une fois le siège arrièrerabattu), c’est son équipement.Pour une voiture de série, elle estle premier modèle à être équi-pé d’une direction à pignon etcrémaillère à assistance élec-trique. Qu’est-ce qu’a à dire M.Cherkaoui?: “il s’agit d’un mo-teur électrique à courant conti-nu, commandé par micro pro-cesseur”. Mais encore. “Ce sys-tème prête assistance lorsque lacrémaillère est actionnée et pro-grammée pour varier l’effort enconséquence”. Nous l’aurons ap-pris, à notre corps défendant,aux test-drive, que la théorie

technique du directeur techniqued’Univers Motors voulait toutbêtement dire que le systèmeServo-direction Électronique ouEPS –c’est de cela qu’il s’agit-n’absorbe l’énergie électriqueque lorsque nécessaire. Et l’ex-plication n’en est pas moins ba-nale: “Ce système ne requiertaucune pompe”, démontrera-t-il image à l’appui, dont l’heu-

reuse conséquence pour l’usagerse traduit par une économie decarburant. La septième généra-tion de Honda s’inscrit dans lastratégie globale du construc-teur nippon, donc de ses conces-sionnaires, visant à renforcer laprésence de Honda dans les seg-ments les plus demandés et lesplus importants sur le marché,en terme de volume, s’entend. Sans aucun doute, la Civic 5portes impressionne par soncaractère compact et son habi-tacle très spacieux, favorisé parun plancher plat. Son volant audesign sportif réglable et son le-vier de vitesse intégré à laconsole centrale du tableau debord lui confère cet aspect très

branché. Ainsi soit-il. Chez leconstructeur nippon, nouvellegénération rime forcément avecnouvelles aspirations. Le briefingde Abdelhak Laraki prouve, s’ilen est, cette assertion: “UniversMotors agit et laisse le marchéjuger la performance des uns etdes autres”. La nouvelle Civic 5 portes setargue d’une performance in-trinsèque certaine que lui assu-re un moteur manuel ou auto-matique 1.4 litre, 16 soupapespour une puissance de 90 chdéveloppés à 5.600 tours parminute. Un météore. Pour lechevaucher, il faudra mettre lamain à la poche pour en res-sortir 195.000 TTC.❏ B.T.

La nouvelle Honda Civic 5 portes fait son entrée

Automobilement correct

AutomobilesGeneral Motors reprend Daewoo. Au ter-me d’une année de négociation, leconstructeur américain General Motorsa entériné et signé le 21 septembre leprotocole de rachat de Daewoo Motor.Établi entre le Korean development bank,principal créancier du groupe Daewoo,et le premier groupe automobile mon-dial, cet accord met un terme à une an-née de mise sous tutelle judiciaire dugroupe coréen et permet à ce dernier des’inscrire dans une dynamique de déve-loppement et de pérennisation de lamarque. Pour ce qui est de GeneralMotors, ce rachat s’inscrit au traversd’un renforcement de la marque Daewoo,dans une stratégie de plus grande ou-verture sur la zone Asie Pacifique.

RestructurationLe Groupe ONA a procédé à des nomi-nations qui ont concerné cinq cadres dugroupe et de l’une de ses filiales,Cosumar et Tanger Free Zone. Ainsi auniveau de la direction générale de l’ONA,Abla Benabdellah, jusque là responson-sable de la Communication, est nom-mée directeur de la Communication.Cette détentrice d’un DEA en technolo-gie-innovation-emploi a intégré l’ONAen avril 1997. Le chargé de mission à laBNP-Paribas, omar Benishnoune estnommé directeur développement et par-ticipations industrielles. Cet ingénieurSup Aero a intégré le groupe en octobre2001. De son côté le chargé des rela-tions publiques, Jamal Mikou, détenteurd’un DESS en commerce internationalprend en charge la direction des relaionspubliques. Il a intégré le groupe en sep-tembre 2000. Pour la direction généra-le de Tanger Free Zone, c’est l’ancien ti-tulaire de la direction commercialed’ONA immobilier, Saâd Filali, qui enhérite. Cet architecte de formation a in-tégré l’ONA en septembre 1990. À laCosumar, c’est Naima Ben Osmane quiest nommée directeur général adjoint.Cette diplômée de l’ISCAE a intégré legroupe en décembre 1977. Depuis fé-vrier 1990, elle occupait les fonctionsde directeur administratif et financier.

Double ligneL’Office national des Chemins de ferpoursuit son plan d’investissement 1996-2005. Il consiste notamment dans ledoublement de la voie ferrée entre SidiKacem et Meknès, dont le montant desinvestissements s’élève à 1,3 milliardsde dirhams. Il faut dire que c'était uneréalisation attendue par les voyageurs.A fin de faire connaître l’état d’avance-ment de ces travaux des journalistes ontété invités pour prendre part à la visitede chantier qui sera organisée mercre-di 24 octobre 2001.

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: DR

Des atouts certains et des arguments de taille. Univers Motors,l’importateur exclusif de la célèbre marque nipponne, Honda,

se rejouit de la septième génération de la marque.

La nouvelle Civic5 portes se targued’une performance intrin-sèque certaine. Sonmoteur 1.4 litre,16 soupapes et ses 90 ch,lui assure le reste.

Honda Civic 5 portes

CARTE D’IDENTITÉMoteurType 1.4L LSITrain de soupapes (16)Alimentation (PGM-FI) InjectionPuissance Maximale (90Ch 5.600 Tr/mn)

CommandesRétroviseurs extérieurs électriques chauffantsVitres électriques avant-arrièreVitres athermiques absorbant la chaleurVerrouillage des portes centralisée+ Commandeà DistanceCompte-ToursOuverture de l’intérieur de la trappe à essenceRéglage électrique en hauteur des phares.

Habitacle/confortClimatisation

Appuie-têtes avant et arrière ajustablesRéglage en hauteur du siège conducteurAutoradio/Cassette AM/FM Stéréo à 4 haut-par-leurs+code antivolDossier du siège avant et arrière rabattables sé-parement 60/40Volant Réglable en hauteur

Sécurité4 Airbags SRSABS: Système de freinage à antiblocage+ EBDRenfort de portières Feu stop en hauteurSécurité enfants sur portes arrièreAvertisseur de ceinture de sécuritéFeu anti-brouillard arrièreCeinture de sécurité avant/arrière avecPrétentionneurImmobilisateur antivol

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Maroc Hebdo International - N° 482 - Du 19 au 25 oct. 2001- 27

Après deux années de tra-vail sur sa démarchequalité, la Société na-

tionale de sidérurgie –Sonasid-a décroché en avril 2001 la cer-tification NM ISO 9002 de sonsystème de management de laqualité du site de Nador. Cette certification porte sur lesactivités de production et decommercialisation des rondslisses, des ronds à béton nervu-rés et des fils-machines. LaSonasid a également obtenu ledroit d'usage de la marque deconformité aux normes maro-caines pour les ronds à bétonscrénelés. L'importance de cettecertification provient de la par-ticularité du secteur de la sidé-rurgie. Un secteur qui, selon leministre de l'Industrie, duCommerce, de l'Énergie et desMines, Mustapha Mansouri, esttrès sensible, touchant directe-ment la sécurité du citoyen, etdonc nécessitant la plus grandevigilance de la part des princi-paux opérateurs. À savoir, fa-

bricants, entrepreneurs etcontrôleurs. Là-dessus, le mi-nistre est catégorique: “une tel-le démarche permettra de fédé-rer l'ensemble des capacités dis-ponibles au sein de l'entrepriseautour d'objectifs communs, dé-coulant d'une stratégie globaleet de libérer leur potentiel decréativité et d'initiative”.

Démarche

la démarche qualité entreprisepar la Sonasid est à replacer dansun cadre global que le P-dg dela société, Rachid Benyakhlef, arésumé par une action “Plan dedéveloppement” engagé voilàdeux ans autour de cinq axes.Le renforcement du site indus-triel de Nador par des opérationsd'extension de capacité, de mo-dernisation de l'outil de pro-duction et de mise en oeuvre denouvelles activités en aval.Rappelons que le laminoir du si-te de Nador, qui tourne avec un

effectif de 565 personnes, estdoté d'une capacité de produc-tion de 500.000 tonnes. Un in-

vestissement de 100 MDH est encours de réalisation pour auto-matiser davantage les processus

et accroître la productivité. Le plan de développement initiépar la Sonasid porte sur la créa-tion d'un nouveau pôle indus-triel à Jorf Lasfar.

Objectif

Il vise à rééquilibrer la produc-tion par rapport à la répartitiongéographique de la consomma-tion et sur la réalisation d'uneaciérie électrique pour l'inté-gration industrielle des activi-tés de la société. C’est une lapa-lissade que de dire que RachidBenyakhlef maîtrise bien sondossier.À terme, le plan de développe-ment quinquennal 2001-2005devrait mobiliser plus de deuxmilliards de dirhams d'investis-sement et se traduira par la créa-tion de près de 600 emplois etpar une enveloppe de 25 à 30MDH à dépenser en formation.Vous avez dit ambitieux.?❏

B.T.

ÉCONOMIE

© Ph

. MH

I

Sonasid met au point un plan de développement ambitieux

Une nouvelle donne

La Sonasid a rendu officielles, à Nador, deux attestations reconnaissant la fiabilitéde son système de qualité, dont ISO 9002. Une opportunité qui aura permis

à ses dirigeants d’annoncer un plan de développement nécessitant plus de deux milliards de dirhams dont l’échéance est fixée à 2005.

• Rachid Benyakhlef.

Bimo se veut le meilleur copain desmômes. Le mérite revient à Driss

Miskini, pionnier de l’industrie de la bis-cuiterie au Maroc, qui a cédé son entre-prise (familiale), voilà deux ans au grou-pe ONA, à travers ses filiales SNI etDanone détenant chacune 50% des partssociales. Vingt ans n’auront en rien en-tamé l’esprit et la philosophie laBiscuiterie Industrielle du Moghreb pourne pas dire la volonté de Driss Miskinid’offrir à moindre coût du plaisir à la po-pulation la plus démunie de la planète :1 biscuit, 1enfant, 1 pièce. La formuleest savante. D’une ligne de production,en 1981, Bimo est passé à près de sixvoire plus au point de créer un autre si-te pour Bimo 2. Une performance qui la

conforte dans sa place de leader, avec56% de parts de marché (chiffre du mi-nistère du Commerce et de l’Industrie, àprendre avec beaucoup de fantaisie.Pardon, précaution).

Record

C’est près de 80.000 points de vente, à tra-vers le Maroc qui distribuent les produitsBimo. Les gamins (et certainement lesadultes) danois, hollandais, saoudiens,libérians, mauritaniens et sénégalais pro-fitent des délices de la Biscuiterie indus-trielle du Moghreb. Son directeur général, AbdellatifBendaoud, affiche une grosse ambition.“Nous sommes en train de finaliser les

formalités d’exportation aux USA, par lecanal de notre partenaire américain”,confirmera, non sans un brin de fieretéM. Bendaoud lors d’un point de presse ausiège de la biscuiterie, le 16 octobre 2001,en prélude à la visite guidée organisée àl’intention de la presse par les soins dutout nouveau directeur des Relations pu-bliques de l’ONA, Jamal Mikou, qui, soitdit en passant, réussira le pari fou de fai-re découvrir à la presse toutes les filialesdu groupe. Le cas échéant, l’on mettrafin aux spéculations à tort ou à raison surle premier groupe privé du pays.Toujours est-il que la marque à l’épi deblé, et avant elle d’autres filiales, n’est dé-sormais plus un secret pour personne. Enchiffres, Bimo affiche des performances

difficilement égalables. En dix ans, le“legs” de Driss Miskini a beaucoup pros-péré. Le capital social de Bimo, en effetest passé de 10 millions de dirhams à 100millions de dirhams. Son chiffre d’affaires a plus que qua-druplé et la croissance de Bimo s’appuiesur des investissements en ressources hu-maines dont son tout nouveau préposé àla direction de ce département, JalalHachimi Idrissi, a vanté le mérite presqueparfait. Mais aussi en bien d’équipements.Près de 500 millions de dirhams inves-tis de 1988 à 2000 pour la création deBimo 2.632 millions de paquets Bimo vendus en2000. Le chiffre mérite d’être relevé. ❏

B.T.

Bimo fête ses vingt ans d’existence

UN ENFANT, UN BISCUIT, UNE PIÈCE

Page 25: SONASID1

28 - Maroc Hebdo International - N° 482- Du 19 au 25 oct. 2001

Peine capitale pour le serial killer d’El Jadida

L’égorgeurface à la mort

Les cinq femmes sauvagement tuéesà El Jadida peuvent enfin reposer enpaix. Leur meurtrier, Mohamed

Belahrech, vient en effet d’être condam-né à la peine capitale. Le verdict est tom-bé mardi 16 octobre. Ce serial killer qui,des années durant, a semé la terreur n’aété mis hors d’état de nuire qu’en juindernier. Son premier crime date de l’an-née 1993. Un meurtre pour lequel deuxpersonnes innocentes ont été condam-nées à la prison à perpétuité. Victimes d’une erreur judiciaire, les per-sonnes accusées à tort, Abdelouahed ElMouli et M'hammed Ennouri, attendentmaintenant une révision de leur procès.Les faits. 22 juin 1993 : le commissariatde police d’El Jadida est averti par télé-phone: une jeune femme, Aïcha Slima adisparu et personne ne sait où elle est de-puis 4 jours. Elle sera retrouvée assassi-née dans sa maison. Le crime remontaitau 18 juin. Quand la police arrive, le ca-davre est en état de décomposition avan-cée. Selon l’enquête de police, deuxhommes auraient été aperçus et reconnusle soir du meurtre dans les parages du do-micile de la victime. Ils sont identifiés, re-trouvés et arrêtés. Abdelouahed El Mouliet M'hammed Ennouri seront jugés puiscondamnés en appel : perpétuité.

Hurlements

Samedi 2 juin 2001, un appel comme lapolice en reçoit des centaines par jour. Ona sonné l’alerte au quartier Lehlali parceque les habitants ont entendu des hurle-ments chez leur voisine Zahra Enniyar,dont la porte est fermée, et parce qu’il ya une seconde personne dans la maison.En fait, les habitants qui avaient accou-ru en entendant ces hurlements avaientréussi à coincer un inconnu à l’intérieur.Quand les policiers arrivent sur les lieux,ils sont frappés de stupeur. À terre gîtZahra Enniyar, 70 ans, et à côté d’elle, unhomme qui s’est donné un coup de cou-teau dans le ventre mais qui vit encore.Il est formellement identifié par les habi-

tants comme Mohamed Belahrech, né en1956, et connu dans le quartier. Il s’ha-bille correctement, c’est un homme ap-paremment pacifique, il honore la divebouteille et les femmes, mais surtout, il suità la minute les chevaux qui courent àLongchamp ou à Casablanca, c’est unmordu des courses. C’est tout. UnMarocain qui ressemble à des milliers deMarocains.Après les soins, Mohamed Belahrech pas-

se aux aveux. C’est paraît-il sa mère qui lui serait apparueen songe et qui l’aurait engagé à toutavouer, alors il fait des aveux aussi dé-taillés qu’ahurissants, et ce n’est pas peu,le criminel va avouer cinq crimes.Stupéfaction pour la police, cet homme endit trop, alors on vérifie minutieusementses dires, on le soupçonne d’en rajouter,on organise même la reconstitution detous les meurtres, ils ont tous eu lieu dansle même quartier Lehlali où vit le meur-trier. Tout ce qu’il dit est vrai.

Erreur

Le véritable auteur du meurtre de AïchaSlima, imputé à Abdelouahed El Mouli età M'hammed Ennouri, est arrêté, mais ila couru pendant huit ans, libre de tuer, etil ne s’en est pas privé. Après Aïcha Slima,

sa première victime, en septembre 1993,il tuera encore à quatre reprises.Abdelouahed El Mouli et M’hammedEnnouri avaient été condamnés à perpé-tuité par la Cour d’Appel d’El Jadida, enseptembre 1993. Mais maintenant leur in-nocence est établie. Mohamed Belahrech,c’est lui qui a tué, est formel, il narre mê-me dans le détail ce premier crime.

Instinct

On a envoyé derrière les barreaux deuxhommes qui se trouvaient là au mauvaismoment, on a condamné des innocents àperpète. Erreur judiciaire grave. On au-rait bien pu les condamner à mort. Et lesexécuter. Mais comment rattraper cettebavure judiciaire ? Les deux condamnésà tort ont déjà passé huit ans derrière lesbarreaux, ils y ont laissé la santé, leur viea été ravagée, si on avait enquêté un peuplus, on aurait pu épargner 4 victimes,celles que Mohamed Belahrech a d’abordassommées et poignardées après avoir as-souvi de bas instincts. Après Aïcha Slima,il a tenté de tuer Fatima H., en 1995, maisil n’a pas raté la dame Rezzouk, ni IzzaBounouar et sa fille Hayat, en 1997, ni ladernière en date, Zahra Enniyar, en 2001.Il détroussait toujours ses victimes, fai-sant main basse sur les maigres bijouxou de l’argent.Mais qui est ce serial killer de chez nous?Certainement pas un dilettante. Jamaisau grand jamais ses amis ou son entou-rage n’auraient pu imaginer que c’étaitun tueur sans états d’âme. Il repérait soi-gneusement ses futures victimes, les sui-vait pendant des mois, et au jour fati-dique, il commettait son forfait, toujoursentre 11 et 14 heures. Ce genre d’affairesest plutôt rare. On s’entretue entreivrognes, on estourbit un voisin après dugrabuge dans la rue, on tue une person-ne pour la détrousser… Cinq meurtres,c’est un triste record. La police, et la jus-tice avec, sont interpellées. ❏

Rachid Sami

Le véritable auteur du meurtre de Aïcha Slima, Mohamed Belahrech, imputé àAbdelouahed El Mouli et à M'hammed Ennouri, a été arrêté et condamné àmort. Il a couru pendant huit ans, libre de tuer, et il ne s’en est pas privé.

@ P

h. D

,R

SOCIÉTÉ

• Mohamed Belahrech.

Jamais au grandjamais ses amis ou son entouragen’auraientpu imaginerque c’étaitun tueursans états d’âme.

Page 26: SONASID1

Maroc Hebdo International - N° 482- Du 19 au 25 oct. 2001 - 29

SOCIÉTÉ ET CULTURE

Hicham Senoussi à la direction générale du quotidienLe Matin du Sahara et du Maghreb

Pour d’autres horizonsC'est par un communiqué laconique

publié le 15 octobre par Le Matindu Sahara et du Maghreb que les

lecteurs ont appris un changement detaille dans l'organigramme de ce quoti-dien, un nouveau directeur général est ar-rivé, c'est Hicham Senoussi. On pouvaits'assurer du changement en regardant lamanchette: Ahmed Alaoui, ancienne-ment directeur politique est devenu pré-sident fondateur. Hassan Alaoui Kacimireste à son poste de directeur de la ré-daction. Quant au nouveau patron, il estloin d'être un inconnu. C'est un hommede communication. De là à devenir pa-tron de presse il y a moins de pas que l'onpourrait croire.Le moindre mouvement au sein d'unjournal devenu institution est long ànaître, à maturer et à s'éteindre sans fai-re de vagues. Mais c'est là un grandchamboulement, même si l'on se doutaitde son ampleur, c'était dans l'air depuisla transition effectuée par Driss Jettou,il y a quelques mois. Il n'était pas enco-re ministre de l'Intérieur. En fait DrissJettou était venu mettre de l'ordre et mo-derniser une structure lourde, rompue àla routine et à la ligne éditoriale quasi-officielle.

Dissuation

Il y eut même un temps où la tendanceà "positiver" dissuadait le lecteur maro-cain et donnait à l'étranger une impres-sion fâcheuse d'unanimisme de com-mande et d'optimisme béat. Mais la mu-tation avait commencé dès le début del'alternance il y a plus de trois ans. Onassistait à une revanche échevelée desanciens réprouvés dont le Matin se re-trouvait forcé de donner le nom. La so-ciété civile avait “contaminé” le journalen le crédibilisant un peu plus. C'est à une accélération de cette évolu-tion que l’on doit s’attendre avec l'arri-vée de Hicham Senoussi, ancien patronde Canal Plus Horizon Maroc qui a dû sedésengager du Maroc, il y a trois mois.M. Senoussi, ancien collaborateurd'André Azoulay, a été placé à la tête detout le Groupe Maroc Soir, une lourde etantique machine qui gère 3 autres titresselon la même ligne éditoriale. Le Temps

du Maroc, né en 1996, parmi ces titresavait gardé une position atypique, unmagazine a moins de mal à entretenirune image qu'un quotidien. Le départ deAbdelhafid Rouissi et son remplacementpar Hicham Senoussi sont en fait dans laligne de tous les changements entreprisdepuis 3 ans. C'est la fin d'une époqueoù l'on tenait plus au conformisme et autriomphalisme qu’à la crédibilité.Abdelhafid Rouissi avait réussi à re-prendre en main un groupe de presse hé-téroclite, sans couleur ni âme, il a contri-bué à lui donner un peu plus de mor-dant et de mobilité. Il faut dire que leseffectifs étaient pléthoriques, que le grou-pe de presse n'était pas en règle avec lefisc et était en délicatesse avec les coti-sations sociales. La gestion de M. Rouissia été mise en cause, mais c'est le lot detoutes les entreprises où l'État est un peutrop présent. On peut considérer qu'il futun homme de transition.Le Matin du Sahara et du Maghreb estl'héritier d'un titre qui remonte au pro-tectorat.Son ancêtre, Le Petit Marocain, dirigépar Yves Mas était un titre dans la lignedu colonialisme, il avait opéré en 1956une "remise en question" radicale. SMHassan II ordonna la marocanisation dujournal en 1970. Un nouveau groupe depresse était né, Moulay Ahmed Alaoui

et Ahmed Benkirane le dirigèrent pendantun temps. Puis Moulay Ahmed Alaouigéra seul "la maison". Il créa As SaharaAl Maghribiya, une édition en languearabe et La Manana, en espagnol. La re-vue.

Conformisme

Moulay Ahmed Alaoui ne géra pas l'ar-gent mais la ligne politique. Son itiné-raire ne le prédisposait évidemment pasà transformer le journal en foyer de la ré-volution permanente, mais l'on pouvaitdifficilement faire mieux dans le confor-misme, les commentaires et les analysesdithyrambiques. Ainsi, Moulay Ahmed Alaoui considérécomme proche du Palais Royal, était at-tendu par les chancelleries qui voyaientdans ses éditoriaux des messages à pei-ne déguisés sur les souhaits du Souveraindéfunt. C'est cette image-là que Hicham Senoussidoit changer en tirant Le Matin du Saharad'un passé stérile pour en faire un jour-nal moderne, ouvert et moins attaché àla vaine répétition des mots d'ordre gou-vernementaux ou officiels. Malgré tous les handicaps qu'il traînaitLe Matin était l'organe de presse fran-cophone au tirage le plus fort, mais ce-la ne voulait pas dire grand-chose, le

journal était distribué d'office aux ad-ministrations et aux responsables.Un pas remarquable dans la politique dudernier directeur, Abdelhafid Rouissi,était engagé avec la création du site Web.Une offre déjà bien plus moderne à des-tination des internautes, et une mine dedocumentation.Moulay Ahmed Alaoui est désormais dé-signé comme président fondateur. Quantà Abdelhafid Rouissi, une autre missionlui a été assignée, il a été nomméconseiller, et des conseils pour reprendrela gestion du Matin et de ses satellites ilen faudra. Que l'on veuille ou pas, on ne bâtit passur des ruines, Le Matin, c'était aussi desfemmes et des hommes qui formaientune équipe. Le nouveau directeur général aura desréformes à entreprendre. Canal Horizons Maroc avait perdu unpari. Hicham Senoussi nous avait décla-ré à la veille de sa fermeture: “Ce n'estjamais de gaieté de cœur qu'on renonceà un rêve". Et il nous avait donné l'as-surance que tous les salariés de la so-ciété seraient recasés. On peut espérerque les employés du Matin ne seront pasles premières victimes de cette réorga-nisation que les temps nouveaux exi-gent.❏

Amale Samie

Abdelhafid Rouissi avait réussi à reprendre en main un groupe de pressehétéroclite, sans couleur ni âme, il a contribué à lui donner un peu plus de mordant

et de mobilité. Avec le nouveau directeur général l’évolution va s’accélérer

@ P

h. M

HI

• Abdelhafid Rouissi. • Hicham Senoussi.

Page 27: SONASID1

30 - Maroc Hebdo International - N° 482 - Du 19 au 25 oct. 2001

La gestion de Nour EddineSaïl, directeur général de2M, la deuxième chaîne

de télévision marocaine, lui avalu des accusations de mau-vaise gestion. Il avait déjà étévictime de rumeurs calomnieusesrécurrentes qui ont parfois tou-ché sa vie privée. L’appréciationque l’on a sur la programmationde 2M relève du droit du télé-spectateur et des professionnels,à commencer par la presse.Aujourd’hui c’est la politiqued’achat des feuilletons duMoyen-Orient, du Mexique etdu Brésil qui a été mise en cau-se par deux hebdomadaires ma-rocains: Demain magazine et LeJournal hebdomadaire, qui yont consacré des dossiers dansleurs derniers numéros. Dans unpays où l’on découvre encoredes escroqueries ou des détour-nements de fonds datant de plusde 30 ans, la justice a mainte-nant un mot à dire, mais la pres-se ou du moins une partie de lapresse écrite tire sur tout ce quibouge.

Respect

Les Marocains adhèrent spon-tanément aux mesures qui peu-vent prémunir le pays du gas-pillage des deniers publics. Toutcela est bel et bon, sauf que par-fois des personnes, peu regar-dantes sur le strict respect desprincipes dont elles se réclament,ont tendance à pousser vers lebûcher des gestionnaires pourla simple raison qu’ils ne leurconviennent pas, y compris pardes moyens douteux.Principalement à la suite d’unvol de documents comptables etde contrats constaté dans les lo-caux de 2M, dont le directeurgénéral a porté plaintecontre X.Ces documents constituent un“Dossier 2M" récemment distri-bué à la presse d’une manièreparfaitement synchronisée, cequi exclut l’amateurisme de ceux

qui prétendent apporter à lapresse la preuve du gaspillageet de la mauvaise gestion deNour Eddine Saïl. C’est l’accu-sation explicite mais par des pro-cédés bien connus. En vérité, lesdeux hebdomadaires l’accusentimplicitement de détournementde fonds.De quoi s’agit-il concrètement?Un: Nour Eddine Saïl achète-rait trois fois plus cher que leurprix normal les droits de trans-mission de télé feuilletons. Deux:les espaces dans la tranche ho-raire qui convient à un publiccomposé essentiellement defemmes au foyer sont cédés parun procédé, le bartering, quiconsiste à acquérir des feuille-tons en payant non pas en ar-gent mais en temps de passagede publicité. Aux ménagères comme on lesappelle péjorativement, on pro-pose des programmes attractifsà une heure de basse écoute,mais 2M ne les a pas achetés;pour attirer de la publicité , ellesles a transformés en spots van-tant les mérites des produits mé-nagers, des produits de beautéet autres shampooings auprèsde leurs consommatrices “natu-relles", ce qui suscite l’arrivéed’autres fabricants des mêmesproduits venant acheter desspots lors de la même plage ho-raire, l’heure de moindre écou-te, soit de dix heures à midi, vers16 heures et après vingt troisheures.

Concurrence

A qui Nour Eddine Saïl achète-t-il des programmes , pourquoinos confrères ont-ils jugé bonde dénoncer les achats qui mul-tiplient les intermédiaires, mul-tipliant ainsi leur prix par trois.Pourquoi dénoncent-ils le bar-térisme?Combien Nour Eddine Saïl paie-t-il les agences de publicité quiont investi la partie bartérisée,

soit 20% du total des émissions?Selon le Journal hebdomadaireune série brésilienne, parexemple, atteint le prix de 2200dollars, voire 3500, comme ce-la été le cas pour le feuilletonAl Bawassil.“Je n’ai pas été nommé à monposte pour faire vivoter une chaî-ne quelconque. La concurrenceinternationale est devenue plusféroce, pourtant notre chaînepoursuit résolument sa politiquede développement et de diversi-fication de ses activités. Nousessayons de donner de la quali-té à tous les téléspectateurs.Nous couvrons déjà 3 continentsgrâce à trois satellites. 2M de-vra s’autofinancer en 2003,lorsque l’Etat qui subventionnela chaîne à près de 25% de sonbudget annuel, se désengagerapeut être totalement, pour luiretirer par la même sa subven-tion. Si le feuilleton AL Bawassilnous a coûté 3300 dollars c’est

parce qu’il cible et séduit trèslargement laissant à la chaîneprès de 7,5 millions de dirhamsnet.

Collaboration

Nous offrons aux téléspectateursdes produits qu’ils sont les pre-miers à voir dans le monde maisnous devons en même temps lut-ter pour gagner de l’argent parla publicité, il faut donc offrirdes prix intéressants aux an-nonceurs, il n’y pas d’autremoyen d’attirer la publicité. Nousremboursons maintenant enco-re les dettes dues à l’ancienneprocédure d’achat auprès d’unseul courtier égyptien. Elle gé-nérait du déficit sur les plageshoraires 10h-12h alors que nousenregistrons désormais un bé-néfice d’un million et demi dedirhams. Entre temps nous avonsfait appel à un intermédiaire li-banais spécialisé dans le

Bartering”. Alors pourquoi M. Saïl est-ilpointé du doigt alors que lesagences lui passent commandesur commande? Il faut dire que les anciens pro-cédés déplaisent à beaucoup degens. Mais pour l’acquisition deses émissions, Nour Eddine Saïlconsulte ses collaborateurs di-rects, une partie d’entre eux estchargée de visionner les cas-settes vidéos des feuilletons pro-posés à la chaîne. Il les obtientauprès de certaines agences decommunication, dont Shem’spublicité et ADCOM qui, elles-mêmes, les achètent à un four-nisseur étranger. Ces agencesplacent leur spots aux heuresde plus faible écoute, les ho-raires plats, c’est à dire entre 10heures et midi, vers seize heureset après 23 heures. Cela crée unmouvement d’entraînement etun appel d’air à la publicité .

Création

La concurrence et l’intérêt destéléspectateurs imposent desproductions étrangères. Pourtant2M devait soutenir, voire initierla création marocaine. Il se trou-ve que sur 8O scénarios propo-sés cette année, seules cinqétaient dignes d’être produits parla chaîne. “Le soutien à la créa-tion de qualité ne peut donnerses fruits cette année. Nous es-pérons que d’autres créateursnous soumettront encore leurtravail".Des journaux n’ont pas hésité àutiliser un dossier anonyme ba-sé sur des documents volés.Essaieraient-ils de régler devieux comptes? Nour Eddine Saïla publié un communiqué depresse qui réfute les argumentsdes journaux qui l’attaquent. Ila aussi déposé une plainte contreX pour un vol de documents quiavait, selon lui, l’ampleur d’un“déménagement". Il se réserve ledroit d’aller plus loin.❏

Amale Samie

SOCIÉTÉ ET CULTURE

© Ph

. MH

I

Polémique autour de la gestion financière de 2M

La riposte de Saïl

La gestion de Noureddine Saïl, directeur général de 2M, la deuxième chaîne detélévision marocaine, lui a valu des accusations de mauvaises gestion. Il a publié

un communiqué de presse qui réfute les arguments de ses accusateurs et il aaussi déposé une plainte contre X pour un vol de documents.

• Nour Eddine Saïl.

Page 28: SONASID1

Maroc Hebdo International - N° 482- Du 19 au 25 oct. 2001 - 31

SOCIÉTÉ ET CULTURELa guerre de la contrebande fait rage dans les zones frontalières

Autoriser l’interditLa bataille fait rage dans les

colonnes de la presse loca-le oujdie entre les tenants

du libre-échange version tra-bendo et les protectionnistes, dé-fenseurs de la légalité des tran-sactions . La contrebande n'a ja-mais été aussi florissante. Lejournal Al Wafaâ Al Watani s’in-terroge sur les autorisations don-nées à plusieurs centaines d’en-trepôts destinés à abriter les mar-chandises avant qu’elles neprennent le chemin des frontièresalgériennes . Le scénario est dé-sormais bien huilé, les véhiculesqui roulent à tombeau ouvert,les jeux de lumière échangés parcoups de phares interposés, lacontrebande qui circule la nuitest un véritable secret de poli-chinelle. La plage horaire réser-vée à ce rallye d'un type bienparticulier est relativement cour-te. Tard dans la nuit et juste

avant le petit matin. Camions,camionnettes mais égalementvoitures personnelles se ruentdes deux côtés de la frontièreavec un flux vers l'Algérie beau-coup plus dense. La contreban-de n'a jamais été aussi floris-sante. Ni l'ombre des massacrescommis par les groupes armés, niles rumeurs les plus folles sur unconflit algéro-marocain, ni lafermeture officielle des frontièresn'ont jamais vraiment constituéun obstacle à la circulation desproduits de contrebande. Si pourles Marocains, le fuel et quelquesproduits algériens importés sontalléchants, l'essentiel du traficse fait en direction de l'Algérie.

Cheptel

L'électroménager de Mellilia, lepinard de Sebta, des médica-ments fabriqués à Casablanca...

mais les produits qui ont la co-te restent sans conteste les pro-duits agricoles. D’une manièregénérale, les produits qui vonten Algérie, sont essentiellementles effets vestimentaires, les pro-duits alimentaires, les alcools,les tabacs, les stupéfiants et lecheptel. La presse algérienne rap-pelle qu’en l’espace de trois an-nées (1996-1999), les servicesdes douanes algériens chargésde la lutte contre la fraudeavaient saisi 10 107 têtes decheptel, réparties entre ovins, bo-vins et caprins. Pour la seule an-née 1996, il a été saisi environ5.473 têtes de cheptel, dont 4.343ovins, 967 caprins, 37 bovins et52 équins. De l’autre côté de la frontière,pour faire face à une demandecroissante en carburant, lesdouanes algériennes ont insistésur la nécessité de “s’attaquer

aux sources mêmes de la contre-bande que constituent certainesagglomérations édifiées sur lafrontière, les stations d’essence,les marchés quotidiens ou heb-domadaires ". Elles préconisentnotamment “la fermeture ne fût-ce que provisoire de certainesstations d’essence, des marchéssitués le long des frontières, lamise en place de comités de co-opération douanière, notammentavec le Maroc”.

Partenaires

En effet, selon des informationsdouanières algériennes , le bilandes saisies de stupéfiants, pour lapériode allant de janvier 1996 àmai 1999 s’élève à deux tonneshuit cent quatre-vingt-deux ki-logrammes huit cent quatre-vingt quinze gammes (2.882,885). Les stupéfiants saisis, du

kif particulièrement, proviennentdes frontières maroco-algé-riennes. L’année 1996 a été lapériode où le plus grand nombrede saisies a été effectué.Les partenaires commerciaux àl'étranger sont choisis en fonc-tion de leur souplesse et de leurcapacité à intégrer les intérêtspersonnels des généraux dansleur stratégie. La corruption res-te un moyen efficace pour dé-crocher les contrats les plus ju-teux. Le marché parallèlen'échappe pas à la règle et lesdividendes récoltés à la frontiè-re algéro-marocaine ne sont cer-tainement pas négligeables. D’unautre côté, on sait que le nord-est du Maroc occupe le premierrang pour le montant des dépôtsbancaires des MarocainsRésidents à l'Etranger..❏

A. El Azizi

ROYAUME DU MAROCMINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE

DIRECTION DES BÂTIMENTS ET DE L’ÉQUIPEMENTAVIS D’APPEL D’OFFRES

I - Le Royaume du Maroc a obtenu un prêt de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement en différentes monnaies, pour financerle coût du projet programme des priorités sociales. Il est prévu qu’une partie des sommes accordées au titre de ce prêt sera utilisée pour effectuer les paie-ments prévus au titre de l’appel d’offres 25/BAJ1/2001.II - Le Ministère de l’Éducation Nationale invite, par le présent Appel d’Offres, les soumissionnaires admis à concourir à présenter leurs offres sous plifermé, pour la fourniture de matériel didactique et pédagogique destiné aux établissements du premier cycle de l’enseignement fondamental en milieu rural.III - Les soumissionnaires intéressés à concourir peuvent obtenir des informations supplémentaires et examiner les Dossiers des Bâtiments et de l’Équi-pement (Service des marchés), Avenue Allal Al Fassi, Rue Mohammed Regragui, madinat al Irfane, Tél.: 212 (37) 68.22.26 - Fax: 212 (37) 68.22.31IV - Le Dossier d’Appel d’Offres pourra être retiré par les candidats, auprès du service mentionné ci-dessus. Le prix du dossier de l’appel d’offres est fixéà 5 Dh le feuillet.V - Les clauses des Instructions aux soumissionnaires et celles du Cahier des Clauses générales sont les clauses du Dossier Type d’Appel d’Offres:Passation des Marchés de Fournitures, Janvier 1995, publié par la Banque mondiale.Toutes les offres doivent être déposées à l’adresse indiquée ci-dessus au plus tard le 5 décembre 2001 à 9 heures et être accompagnées d’une garantied’offre fixée par lot comme suit:

VI - Les plis seront ouverts en présence des représentants des soumissionnaires qui souhaitent être présents à l’ouverture, le 5 décembre 2001 à 9 heures,à l’adresse indiquée ci-dessus.VII - Dépôt des EchantillonsLes échantillons sont à déposer au plus tard le 26 novembre 2001 a 18 heures date limite du dépôt des échantillons, à la Division de l’Équipement sise aucentre National des Technologies Educatives (CNTE).VIII - Le mode de jugementLe présent appel d’offres est lancé en 7 lots. Le jugement se fera par lot. Le soumissionnaire peut soumissionner pour un ou plusieurs lots. Le nombre delots pouvant être attribués à un même concurrent n’est pas limité. Le jugement se fera sur la base de l’offre financière hors taxes et hors droits des douanes(l’offre financière doit tenir compte du fait que le matériel sera livré aux délégations c’est a dire qu’elle doit inclure en plus des prix du matériel le prix detransport jusqu’aux délégations bénéficiaires.IX - L’évaluation des offres.L’offre conforme, la moins disante, sera retenue.

Date : 5 Décembre 2001 à 9 heuresPrêt N°: BIRD N°4024-MORAAOI N°: 25 BAJ1/DBE/2001

Lot 1: dix mille (10.000,00 Dh)Lot 2: Quatre mille huit cent (4.800,00 Dh)Lot 4: Mille cinq cent ( 1500,00 Dh)Lot 5: Treize Mille (13 000,00 Dh)

Lot 7: Mille sept cents (1700,00 Dh)Lot 9: Six mille ( 6 000,00 Dh)Lot 10: Vingt mille (20.000,00 Dh)

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“Tous pour une pêche res-ponsable". Apparemment,

c’est bien plus qu’un salon de lapêche que proposent la Chambremaritime de pêche atlantiqued'Agadir et l'Office national de lapêche (ONP). C’est du 24 au 27 octobre 2001que la Chambre maritime de pêcheatlantique d'Agadir (CMPA) coor-ganise, en partenariat avec l'Officenational de la pêche et la Sociétéanglaise Heighway-Event, la pre-mière édition de Fish Morocco,sous le thème précité.Pour le premier Salon de la pêcheau Maroc, c’est la capitale du sudqui a été choisie pour abriter cerendez-vous international des pro-fessionnels de la pêche. Sur unesurface de 6.000 m2, FishMorocco 2001 a l'ambition deconstituer un forum internationald'affaires pour de nouvelles formesde coopération entre les Sociétésmarocaines et étrangères dans ledomaine de la pêche.L’opportunité de cette rencontren’est plus à démontrer tant le dos-sier de la pêche a été malmené parla rupture des négociations entrele Maroc et l'Union européenne.Les professionnels du secteur, enorganisant Fish Morocco, montenten première ligne pour affirmerencore une fois que le secteur dela pêche possède plus d'un atoutpour attirer les investissementstant marocains qu’étrangers. Lapreuve en est que plus d'une cen-

taine de sociétés étrangères, no-tamment scandinaves, anglaises,espagnoles, françaises et portu-gaises ont confirmé leur partici-pation.

Responsabilité

Cet intérêt manifeste des sociétésétrangères pour ce Fish Moroccomontre bien qu’il existe un véri-table manque en la matière. Cetterencontre sera un levier pour unrenouveau du secteur et d'autrepart, il prouve que l'alternativeaux anciennes formes de coopé-ration, devenues caduques, existe

désormais. Les organisateurs ontmis en place tous les ingrédientspour en faire un vrai salon, dansle respect des règles de l'art. Ainsi, la responsabilité des parti-cipations étrangères a été confiéeaux professionnels britanniquesde Heighway Event, qui est derrièrel’organisation d'une centaine deSalons de pêche à travers le mon-de alors que la Chambre maritimed'Agadir, qui, à elle seule, fédèreles sociétés qui réalisent 60% desprises de poissons au Maroc, s’oc-cupe de la partie marocaine.❏

A.E.A.

32 - Maroc Hebdo International - N° 482 - Du 19 au 25 oct. 2001

SOCIÉTÉ ET CULTURE

Finazine.com. Comme site cochon, on ne peut pastrouver mieux. A première vue, les propositions ont

l’air anodines : chercher l’âme sœur à travers le net, çaappartient déjà au moyen-âge, mais dès qu’on pénètredans les méandres du web, le discours est plus hard etles images moins nettes. Le site est 100% marocain, sesvisiteurs sont basanés, issus du terroir. Au Maroc com-me ailleurs, le web, qui permet de communiquer secrè-tement avec le monde entier, dope la tentation exhibi-tionniste. C’est là un Maroc bizarre qui est en train de

montrer son visage. Unesociété qui balaie sa pu-dibonderie habituelle etqui, soudain, se laisse al-ler publiquement à uncomportement que lamorale traditionnelle dupays jusque-là réprou-vait sans restriction. Descodes sociaux fondés surdes valeurs jugéesjusque-là fondamentalespartent allègrement enéclat. La presse a ouvertle bal avec les clubs derencontres, le téléphonerose et autres cochonne-

ries servies avec un vernis de modernité qui ne résiste pasà l’analyse. Le sensationnalisme de la presse de bon pa-pa a laissé la place à un éclatement de la chair à la une.Quand on fait le point sur une affaire de pédophilie, onprend bien soin d’afficher non seulement la photo duvioleur mais également celle du ou des gosses victimes.Ce qui est déjà en soi une aberration au regard des règlesles plus élémentaires de la déontologie de la profession.Forcément, la demande voyeuriste a suscité l'offre. Et levoyeurisme qui déferle également sur les écrans de télé-vision est devenu la règle.Il inspire de plus en plus la publicité, avec une exploi-tation systématique du nu avec une préférence pour lesrondeurs féminines. Suggérant à n’en pas douter des si-tuations sexuelles ambiguës. Vautrés dans une absence totale d’esprit critique, nous ava-lons tout et n’importe quoi. Les voyeurs n'ont plus be-soin d’avoir l'oeil collé au trou de la serrure, ils ne se dis-simulent plus derrière des volets entrebâillés, les médiasfont le boulot pour eux. Question d’audimat. Face à unemorale religieuse qui formatait les esprits et les moeurs,et pas forcément dans le bon sens, on a légitimé unvoyeurisme omnipotent qui gagne autant la presse, latélé que la littérature . Il a suffi d'exploiter la fin de cetabou. La liberté d’expression a été dévoyée au profit de la li-berté de parole . Et il est loin d’être évident que le lec-teur ou le spectateur ait gagné au change.❏

Mais encore...

Par Abdellatif El Azizi

Finazine.com

Vautrés dans une absence

totale d’espritcritique, nousavalons tout etn’importe quoi.

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Le secteur de la pêche possède plus d'un atout pour attirer les investissements

tant marocains qu’étrangers.

Salon de la pêche d’Agadir, du 24 au 27 octobre

La relance d’un secteur

Bouamar Taghouane, ministrede l'Equipement, qui est éga-

lement le président de l'Associa-tion Zaër pour le développement,et l'ambassadeur extraordinaire etplénipotentiaire du Japon, HiromiSato, ont signé la semaine der-nière à Rabat un contrat d'aide quiconcerne plusieurs projets éduca-tifs dans la région des Zaërs.Cette convention porte sur l'oc-troi par le Japon d'un montant de

772.000 Dh, destiné à soutenirdeux projets qui concernent le fi-nancement de projets d'aménage-ment de deux écoles primairesdans la province de Khémisset. Ils’agit de l'amélioration des condi-tions de scolarisation des élèveset notamment de la fille en milieurural, dans la province de Khé-misset. Dans un premier temps, il sera pro-cédé à la construction de deux

classes, d'un bloc sanitaire et d'uneclôture à l'école primaire annexe“Ennahda" située dans la localitéde Rommani, qui est d'une capa-cité d'accueil de 130 élèves. Suivra ensuite l'aménagement d'unterrain de sport et la toiture declasse d’une école primaire situéedans la commune rurale deZhiliga.❏

A. E. A.

Aide japonaise pour des petits projets à Khémisset

L’EMPREINTE ASIATIQUE

• Saïd Chbaâtou, ministre des Pêches.

Page 30: SONASID1

Le CADS de l’université AlAkhawayne est à présent

bien rodé. Lancé en août2000, ce centre a été créé pourpréparer les étudiants à déve-lopper certaines habitudes derecherche, de méthodologie etde psychologie. Le test d’en-trée institué à partir de la ren-trée universitaire 2000-2001était né d’une volonté d’aiderles étudiants moulés dans unsystème d’enseignement se-condaire plus ou moins pas-sif à s’intégrer dans un systè-me beaucoup plus interactif. Un système américain qui exi-ge de l’étudiant non seule-ment un potentiel académiquemais également une capacitéde réflexion et d’analyse luipermettant de faire face à toutmoment à des situations in-édites.

Réussite

Le test qui fait autant appelaux connaissances livresquesdes étudiants qu’à leur expé-rience personnelle, vise es-sentiellement à tester troischamps de compétences. Unexamen des compétences ver-bales avec l’objectif d’évaluerla capacité à manipuler le lan-

gage à des fins de compré-hension et d’expression. Lescompétences numériques etgéométriques sont évaluées àpartir de la capacité à mettreen application dans des si-tuations pratiques desconnaissances théoriques debase. Enfin la culture géné-rale est prise très au sérieuxpuisque l’étudiant est évaluésur des questions diverses surl’histoire, l’actualité ou même

les affaires courantes. Il s’agitlà de la première étape. En se-cond lieu, il s’agit d’évaluerl’expression orale, la cohé-rence des idées, la capacitéd’argumentation, la richessedes connaissances, bref, toutce qui peut contribuer au suc-cès dans les études et la vieprofessionnelle. Il s’agit là d’un plus appré-ciable même si l'université AlAkhawayne a élaboré dès ledépart une stratégie spécifiqueaxée sur des expériences réus-sies ailleurs et sur un ensei-gnement qui n'oublie en au-cune façon d'intégrer les bou-leversements dus à la mon-dialisation dans la formation. Le partenariat avec les uni-versités étrangères -surtoutanglo-saxonnes- aboutit à deséchanges fructueux. Comme ceux d'étudiants quipermettent également de me-surer le niveau des cours dis-pensés à Al Akhawayne. Cesderniers obtiennent des ré-sultats très satisfaisants dansleur passage dans les univer-sités américaines. Par ailleurs,de nombreux étudiants déci-dent de poursuivre des étudesde doctorat à l'étranger.❏

A.E.A.

Le partenariat avec les universités étrangères -surtout anglo-saxonnes- aboutit à des échanges fructueux, qui permettent

de mesurer le niveau des cours dispensés à Al Akhawayne.

Maroc Hebdo International - N° 482 - Du 19 au 25 oct. 2001 - 33

Aide Le lundi 15 octobre, le départementandalou des Travaux publics et destransports a débloqué une enveloppebudgétaire de 110 millions de pesetaspour la réhabilitation du patrimoinearchitectural espagnol dans les villesdu nord du Maroc. Le projet s'inscritdans le cadre des programmes de co-opération internationale parrainée parle gouvernement de la communautéautonome de l'Andalousie, avec l’ob-jectif de restaurer plusieurs résidenceset établissements qui remontent à lapériode du protectorat espagnol situésà Chefchaouen, Tétouan et Larache.Notons, dans le même sens, qu'unmontant global de 220 millions de pe-setas a été débloqué en faveur de plu-sieurs pays latino-américains en vuede réhabiliter des sites historiques quitémoignent de la présence espagnole.

Festival La deuxièmeédition duFestival desarts culinairesde Fès auralieu du 1 au 3novembre.Cette manifes-tation est or-ganisée parl'AssociationFès-Saïss présidée par MohamedKabbaj et sera consacrée à la cuisinemarocaine, au côté des cuisines lesplus raffinées et les plus inventives aumonde. Ce festival des arts culinairesest une véritable visite guidée de lacuisine régionale marocaine. Ce qui vade la région du Nord (Tanger-Tétouan)à la région du Sud (Marrakech,Essaouira, Safi) dont les liens avecl'Afrique subsaharienne ont donnénaissance à un art culinaire exotiqueapprécié autant par les nationaux quepar les étrangers.

AssembléeLe Maroc a été choisi pour abriter la21ème assemblée générale del'Association des maires et respon-sables des capitales entièrement oupartiellement francophones. L'AMFtiendra donc sa 21ème assemblée gé-nérale du 23 au 26 octobre àCasablanca. Elle regroupera plus de150 responsables de villes de 44 payssous le thème: “Ville, diversité linguis-tique et culturelle". L’assemblée devaitse tenir à Beyrouth, mais il sembleque pour des raisons de sécurité,l'Association ait opté pour le Maroc.Le secrétaire général de l'AMF, PierreSigeac, a fait escale à Casablanca pourmettre au point l'organisation de cettemanifestation.

Des nouveautés au programme de l’université Al Akhawayne

Pour le perfectionnement

C’est du 15 octobre au 9novembre que se tiendra

une session de formation surles caractéristiques qualita-tives et quantitatives des eauxusées urbaines au profit de dixcadres palestiniens de l’uni-versité de Gaza. Cette formation organisée parl’ONEP devrait permettre à cescadres de se familiariser avecles analyses des eaux usées.Elle s’inscrit dans le cadre d’unprojet co-financé par l’UnionEuropéenne avec l’objectif

d’établir les directives pour laréutilisation des eaux uséesau profit des cadres palesti-niens . Dans le même projet, il estprévu l’envoi de cadres del’ONEP en Palestine pour desmissions concernant la réuti-lisation des eaux usées. Parailleurs, en marge de la célé-bration de la journée arabe del'environnement (14 octobre)et la journée mondiale de l'ali-mentation (16 octobre),l'Office national de l'eau po-

table, en collaboration avecle ministère de l'Education na-tionale, a lancé une campagned'information et de sensibili-sation à l'économie de l'eauau profit des élèves des écoleset collèges dans de nom-breuses villes et centres ru-raux du Royaume.

Collaboration

L’opération a pour objectif desensibiliser les enfants surl'importance vitale de l'eau

pour la vie et dans l'avenir dupays. De ce fait, sa préserva-tion devient un devoir pourchacun et ceci via l'adoptionde comportements quotidiens,civiques et respectueux del'eau et de l'environnement.Cette campagne fait partie duprogramme d'information etde sensibilisation que l'ONEPréalise annuellement depuisplus de deux décennies auprofit de tous les niveaux dela population marocaine.❏

A.E.A.

L'ONEP assure la formation pour les Palestiniens

CONTRIBUTION VITALE

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SOCIÉTÉ ET CULTURE

De nombreux étudiants décident de poursuivre des études de doctorat à l'étranger.

• Rachid Belmokhtar, président d’Al Akhawayne.

• Mohamed Kabbaj.

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34 - Maroc Hebdo International - N° 482 - Du 19 au 25 oct. 2001

SOCIÉTÉ ET CULTURESensibiliser contreles accidentsLe comité national de prévention desaccidents de la circulation organise,du 15 octobre au 15 novembre pro-chain, une campagne de sensibilisa-tion au profit des piétons et des usa-gers des bicyclettes et motocyclettes.Lancée sous le slogan “Avec la pru-dence et la tolérance, la vie conti-nue", cette opération vient traduirel’intérêt accordé à cette catégoried’usagers de la route qui est la plusexposée aux accidents de la circula-tion, selon les statistiques officiellesde l’an 2000. Ainsi, 49% des per-sonnes décédées dans des accidentsde la circulation enregistrés à l’éche-lon national sont des piétons et desusagers des deux roues.

Des écoliers ànourrirAujourd'hui, plus de trois cents mil-lions d'enfants dans le monde souf-frent chroniquement de la faim.Environ 170 millions vont à l'écolele ventre vide et ne prennent aucunenourriture pendant la journée, a af-firmé le directeur exécutif duProgramme alimentaire mondial(PAM), Mme Catherine Bertini.Dans une déclaration à l'occasion dela Journée mondiale de l'alimenta-tion 2001, célébrée la semaine der-nière sous le thème lutter contre lafaim pour réduire la pauvreté, elle aindiqué que 130 millions d'enfantsne vont pas du tout à l'école. Pour lamajorité, il s'agit de filles.

Un carnet pourchaque enfantL'ensemble des 650.000 nouveaux-nés du Royaume bénéficieront gracieusement d’un carnet de santéprésenté la semaine dernière par SARLalla Meryem à SM le RoiMohammed VI. Ce carnet de santéet des maternités, qui sera généralisé,a vu le jour grâce à l'appui financierde la fondation Mohammed V pourla solidarité. Cette initiative s'inscrit dans le cadrede la convention des Nations uniessur les droits de l'enfant que leMaroc a ratifiée et qui vise à prodi-guer plus de soins et de protection àl'enfant marocain. Le carnet de santé de l'enfant est lefruit d'une collaboration techniqueengagée depuis 1997 entre plusieursintervenants: ministère de la Santé,Observatoire national des droits del'enfant, facultés de médecine et depharmacie de Rabat et deCasablanca, OMS, UNICEF,USAID/basics.

La douzième édition duTrophée Aïcha des Gazelles

se prépare. Les inscriptions sontdéjà ouvertes. Ce challengesportif a attiré depuis déjà on-ze ans nombre de femmes.Avocates, banquières, com-merçantes, comédiennes, cou-turières, managers, médecins,œnologues, officiers de police,pharmaciennes, postières, pro-fesseurs, secrétaires… Desfemmes, toutes activités et pro-fils confondus, s’en vont à laquête du désert. Pour la prochaine édition, lesorganisateurs ont fixé cinqpoints à trouver tous les jours.Elles ne compteront que surleur bon sens et leurs outils denavigation traditionnels.Aidées par leurs compas, carteset boussoles, elles se surpasse-ront pour atteindre les petitsdrapeaux rouges, ces points derepère tant convoités. Nos in-fatigables gazelles ne serontpas à court de moyens. Le sensde la débrouillardise est plusque jamais éveillé. Tout ça pourpouvoir arpenter cordons dedunes, herbes à chameau,cailloux tranchants, le tout sousun soleil des plus brûlantspropre à la région du sud ma-rocain. Ainsi, durant ces 11 ans de cet-te compétition, 550 femmes sesont engagées dans pareilleaventure : celle de s’engouf-frer dans le désert. Attirées par

la magie du désert et sa beau-té indescriptible, ces femmesproviennent de différents pays.Elles ont entre 18 et 62 ans.Elles viennent d’Algérie,d’Allemagne, du Canada,d’Espagne, de France et deGuatemala, d’Italie, du Maroc,de Palestine, des Pays-bas, duRoyaume –Uni, de Suisse, deSuède… Le trophée Aïcha desGazelles est devenu une épreu-ve internationale unique en songenre, à la mesure des femmesqui le vivent. Derrière ce gran-diose événement sportif, la vo-lonté d’une femme : DominiqueSerra. Le Trophée Aïcha desGazelles a cette particularité detoucher au sport automobile,un domaine exclusivement

masculin. Cette compétitionsportive diffère pourtant du tra-ditionnel sport automobile. Elleest plutôt basée sur la naviga-tion dans le désert au lieu de ta-bler sur la vitesse. C’est pourcela que cette compétitionprend les allures d’une vraieaventure et d’un vrai défi : el-le met les femmes en faced’elles-mêmes. La quête du dé-sert se transforme en une quê-te de soi. Le désert est l’endroitidéal pour mettre à l’épreuvela combativité et l’adaptationdes navigatrices. “Les femmessont de plus en plus nom-breuses à vouloir explorer lecôté aventurier de leur person-nalité, en testant leur courage,leur résistance en parfaite au-

tonomie. Certaines récidiventdepuis des années pour notreplus grand bonheur. Je sou-haite que le 12ème Trophée se-ra à la hauteur des espérancesde chacune des femmes quiparticipent" , expliqueDominique Serra. Chaque an-née, les équipages marocainsbrillent par leur persévérance. Déjà l’année dernière HalimaAyouch et Lamia Berrada, équi-page Gouvernec, ont pu occu-per la troisième marche du po-dium. Lors de la prochaine édi-tion, qui se tiendra du 25 marsau 2 avril 2002, les Marocainesauront la dure tâche de dé-fendre leur place ou de fairemieux. ❏

N.B.©

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Ouverture des inscriptions pour la douzième édition du Trophée Aïcha des Gazelles

La belle cavalcade

Depuis ce 14 octobre, lecoup d’envoi a été don-

né aux Journées nationalesde vaccination qui se dérou-leront en deux passages; lepremier du 14 au 18 octobreet le second du 12 au 16 no-vembre 2001. Cette opérationqui revêt une importance ca-pitale pour la santé des ci-toyens a été lancée par SonAltesse Royale la PrincesseLalla Meryem à Ifrane. Les journées nationales devaccination se fixent comme

objectifs de vacciner 2.471.000enfants de moins de cinq anscontre la poliomyélite, vacci-ner ou rattraper environ238.000 enfants contre lesautres maladies cibles, y com-pris la vaccination contre l’hé-patite B, vacciner environ1.086.000 de femmes en âgede procréer contre le tétanos. En marge de ces journées devaccination, la stratégie na-tionale de lutte contre les ca-rences en micro-nutriments(fer, iode, vitamine A et D),

consiste en la supplémenta-tion des populations à risques(enfants et femmes enceintes)par le fer, la vitamine D et lavitamine A.

Risques

La promotion d’une alimen-tation équilibrée et riche enmicro-nutriments, la fortifi-cation de certains aliments delarge consommation commele sel, la farine, l’huile, le lait,le beurre… par l’iode, le fer,

les vitamines A et D; le ren-forcement des mesures de san-té publique (vaccination, pro-motion de l’allaitement ma-ternel, promotion des bonnespratiques d’hygiène…). Pourcette année, les journées na-tionales de vaccination coïn-cident avec la présentation àla commission régionale del’Organisation mondiale de lasanté du dossier national de lapoliomyélite en vue de l’ob-tention du certificat de l’éra-dication.❏

N.B.

Coup d’envoi des journées nationales de vaccination

LA FORTIFICATION

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Maroc Hebdo International - N° 482 - Du 19 au 25 oct. 2001- 35

Le mécénat? Vaste question,notion floue dans l'esprit de lamajorité. L'auteur tiendra

d'ailleurs à déplorer le manque de stra-tégie et le déficit de communication surle sujet, en tout cas chez certainsmécènes. Les entreprises qui se sontassigné la tâche de soutenir l'actionculturelle des Marocains, parfois lesplus démunis qui seraient restés ano-nymes sans une action qui aurait pro-voqué un haussement d'épaule il y avingt ans.Farid Britel le déplore d'autant plus,que selon lui, une démarche assimiléeau mécénat existe depuis des siècles auMaroc. Il donne les Habous en exemple. Mais sa réflexion, articulée en troispoints, englobe les expériences fran-çaises et italiennes, anglo-saxonnes àun degré moindre. L'Italie a connu unelongue tradition de mécénat, durant laRenaissance essentiellement. En France,une réforme globale du mécénat a faitson apparition depuis l'arrivée d'AndréMalraux au ministère de la Culture, il ya une trentaine d'années. En effet, lerôle du mécène, sa méthode d'interven-tion, la gestion des dotations et sonchamp d'action ont été l'objet d'uneréforme à la fois juridique et fiscale.

Intérêt

La Fondation de France était née. Ladeuxième approche de son livre a traità la méconnaissance du mécénat auMaroc. Il juge que des mécènes tels quela Fondation ONA, la BMCE, la BCM, laBMCI et Wafabank doivent multiplierles prises de parole pour l'intérêt descitoyens et de la défense du patrimoineculturel. La Fondation ONA a effectué un travailminutieux et d'une rare ampleur en res-taurant la mosquée de Tin Mel, berceaudes Almohades. La Wafabank, la BCM,la BMCI et la BMCE ont fait de l'art pic-tural et de la défense de l'environne-ment leur cheval de bataille en plus deleur action caritative mise en placependant le mois de Ramadan. Les expé-riences privées ne manquent pas, desbienfaiteurs ont offert à la populationcasablancaise des hôpitaux clé en mainet la restauration de Tin Mel a inspiré larestauration du quartier Nejjarine à Fès.Le livre de M. Britel, dans sa troisièmepartie, pose les termes d'un débat et

suggère des propositions. Elles sont aunombre de 20. Les plus importantesd'entre elles évoquent le vide juridiqueet fiscal en la matière au Maroc. Pourl'auteur, le mécénat est pourtant un élé-ment constitutif de la démocratie, ilsymbolise l'intervention de la sociétécivile parallèlement aux institutions. Ilappelle de ses vœux un partenariatentre les organismes de mécénat et lescollectivités locales.

Réglementation

L'auteur propose à la réflexion la créa-tion d'un Conseil national (ou supé-rieur) du mécénat qui serait en fait un“conseil de sages". Cette proposition aété inspirée à l'auteur par l'exemplefrançais de la Fondation de France.Cette structure qui rassemble tous lesorganismes mécènes leur permet departiciper au mécénat sans y consacrerune partie de leur personnel et de sesservices administratifs ou de gestion.L'exemple n'est pas à reproduire fidèle-ment, mais le Maroc pourrait s'en ins-pirer dans un avenir proche. Ainsi laConfédération du patronat (CGEM) et

les Habous y joueraient un rôle clé aumoment où déjà des entreprises et desbanques ont créé un service de micro-crédits et s'investissent dans la scolari-sation des enfants que le ministère nepeut pas approcher parce que ses struc-tures sont lourdes. Farid Britel avance encore l'idée d'as-souplissement de la réglementation etdes procédures et la privatisation decertains musées. Une proposition quiaurait fait hurler les partisans du tout-État. Les carences de l'État engagent cepen-dant au rejet de certains dogmes quiempêchent les Fondations indépen-dantes de soustraire le patrimoine cul-turel à la ruine. Il donne en exemple lanécropole de Chellah où les fouilles ontété interrompues depuis des dizainesd'années et le site de Volubilis qui pâtitchaque année du manque d'entretien.Selon Farid Britel, “pour a t t e i n d r eeffectivement le chiffre de 10 millionsde visiteurs en l'an 2010, il faudra quele Maroc leur donne réellement des rai-sons de venir”. Le lien entre le tourismeet la culture est organique. L'auteur évoque aussi l'indigence des

musées nationaux et appelle l'État àdéléguer la gestion des domaines qu'iln'atteint pas. De nombreuses personna-lités ont participé à l'ouvrage de FaridBritel; on peut citer NoureddineAyouch, Abderrahim Harouchi, FadelSekkat, Abdelali Benamour ou encoreMohamed Berrada. Il tient à soulignerl'aide que lui ont apportée lesFondations Mohammed V, AbderrahimBouabid, Allal El Fassi, Zakoura, KarimLamrani à la fois pour leur action etpour l'accueil qu'il en a reçu pour lesbesoins de son travail. Autre direction àexplorer, l'ouverture du mécénat à desorganismes étrangers.

Exploration

Né à Rabat en 1938, Farid Britel est unancien élève de l’École Nationaled’Administration de Paris (PromotionMontesquieu). Il a fait une grande par-tie de sa carrière professionnelle au seindu premier groupe privé du Maroc, leGroupe ONA. Il a été responsable, auniveau du Maroc, du projet de réalisa-tion de la première formule de la chaî-ne 2M. Il en fut d’ailleurs le premierdirecteur général. À la veille de saretraite, Farid Britel était président de laFondation ONA.Dès 1986, en qualité de conseiller duPrésident de ce groupe, il a été chargéde mettre en place une fondation àvocation culturelle et sociale. Nommé àla tête de cette fondation, il conçut lepremier programme de mécénat dansl’histoire de l’ONA. Il assura la restauration de la Mosquéede Tin Mel, la création du CentreMarocain de soins pour les enfantsnécessiteux. Il est un des fondateurs etvice-président de l’Association desAmis de la Bibliothèque Nationale. Sonouvrage a été préfacé par JacquesRigaud, ancien membre du Conseil d'É-tat en France. Le célèbre ex-présidentde RTL préside de nombreuses respon-sabilités culturelles. Pour lui: “Chaquepays a son histoire et son tempérament.S'ouvrir au monde, s'inspirerd'exemples étrangers en les adaptant eten inventant d'autres formes, est pourun pays un signe de maturité". FaridBritel explore les moyens d'yparvenir.❏

Amale SamieLe Mécénat au Maroc. Farid Britel. Ed. Sochepress

SOCIÉTÉ ET CULTURE

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Farid Britel expose les moyens de générer le mécénat au Maroc

L'âge adulte

L'homme est discret et efficace. Farid Britel, qui se défend d'être un chercheur,vient de publier un livre intitulé Le Mécénat au Maroc.

• Farid Britel.

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36 - Maroc Hebdo International - N° 482- Du 19 au 25 oct. 2001

SOCIÉTÉ ET CULTURE

Rendre à Berque ce qui est àBerque, c’est beaucoup

donner. Et comme dit sa fem-me, Giulia Berque, c’est sansdoute parce qu’il a beaucoupreçu. Pour honorer le père fon-dateur de la sociologie maro-caine, le Centre des études etrecherches en sciences socialesa organisé, au complexe cul-turel de Chichaoua, une ren-contre sur le thème “JacquesBerque et le Maroc". Le président du centre,Abdellah Saaf, a déclaré quecette rencontre est l’occasionde fêter les sciences sociales etplus spécialement l’une dessommités en la matière. M. Saafa tenu à insuffler une conti-nuité aux travaux de Berque etde Paul Pascon, son disciple,en confiant diverses recherchesacadémiques à ses étudiants. Pour M. Saaf, il y a là un véri-

table problème de mémoire. LesMarocains oublient trop rapi-dement. Or, “parler des acquisd’une province, c’est d’abord seles rappeler et les rappeler auxautres". Et Jacques Berque estsans nul doute un patrimoineculturel de Chichaoua. Il estbien plus si on regarde de prèsson apport à la sociologie auMaroc. Tous les orateurs qui suivront,du président de l’Associationdes amis de Jacques Berque,Ahmed Mouatassim, à ceux quil’ont servi en passant par lestémoignages d’universitaires,de sa femme et de bien d’autres.Le témoignage le plus émou-vant et le moins disert sera ce-lui de sa seconde femme, Giulia,qui, les larmes aux yeux, a dé-claré la création prochaine àChichaoua du Centre nationalJacques Berque.

Né en 1910 dans le village deFrinda en Algérie. JacquesBerque est le fils du gouver-neur d’Alger. Après des études universitairesà la Sorbonne, il est affecté entant que contrôleur civil à Fès.Malgré son statut, JacquesBerque n’en était pas moins unhumaniste. Mal dans sa peau,il se fait remonter les bretellesà la fin de la seconde guerremondiale et il est éloigné deCasablanca à cause de ses po-sitions à Imi-n-Tanoute. Ce pre-mier croisement de fer avec labureaucratie coloniale ne le dis-suade pas de continuer à criti-quer le colonialisme. Aprèsl’exil de feu Mohammed V, ilrend le tablier en critiquant àhaute voix la colonisation.Après deux ans passés enEgypte, il intègre le Collège deFrance de 1956 à 1982 et après

l’obtention du doctorat, il diri-ge l’Institut des hautes études.En 1997, il meurt en laissantderrière lui une riche biblio-graphie composée de plus de50 ouvrages et 200 articles.Sociologue autodidacte,Jacques Berque était une bêtede travail, selon le témoignageéclairé de sa deuxième femme,Giulia, qui ne l’a connuqu’après son départ du Maroc.Lorsqu’il était contrôleur civil,Jacques Berque avait pour ha-bitude, se rappelle un octogé-naire, d’exiger qu’on lui ap-porte un serpent ou un scor-pion pour libérer une person-ne qui a commis un délit mi-neur, car la région d’Imi-n-Tanoute en est fortement peu-plée. Par la suite le nombre depiqûres de scorpions et de mor-sures de serpents a sensible-ment baissé. ❏ A.D.A

Création du centre national Jacques Berque

AU NOM DU PÈRE

Récital de PianoLe pianiste égyptien Ramzi Yassadonnera un récital de Piano le 19 oc-tobre à l’Hôtel Hayat Regency àCasablanca. Au menu de ce spectacleprévu à partir de 20h, des interpréta-tions d’œuvres de Beethoven, Chopin,Ravel et Liszt. Lauréat de nombreuxprix internationaux, Ramzi Yassas’est produit dans les plus presti-gieuses salles du monde tels leBarbican, le Kennedy Center ou enco-re le Mann Auditorium. Ses concertsavec orchestre l’ont associé à deschefs comme Vladimir Ashkenazy,Charles Groves, Zubin Mehta et HorstStein. Après des études musicales auCaire, il intègre le ConservatoireTchaïkovski de Moscou. En 1998, ilest nommé directeur de l’Opéra duCaire. Suivra une année après uneautre nomination en tant queconseiller spécial pour la Musique au-près du ministre de la Culture.

Film“Ali Zaoua",le film à suc-cès de NabilAyouch, a étéchoisi parmiles six films decinéastesarabes quiprendront l'af-

fiche du théâtredu musée canadien des civilisations(MCC). Une manifestation qui se dé-roulera du 26 au 28 octobre. Les cinqautres programmés sont : “Living inparadise" de Bourlem Guerdjou(Algérie 1999), “Bent Familia" duTunisien Nouri Bouzid (1998), et troisfilms égyptiens, “Oum Kaltoum, avoice like Egypt" de Michal Goldman(1996), “Cairo as seen by Chahine "(1991), et “The other " de YoussefChahine (1999).

Khouribga s’anime Tout au long du mois de novembre, laville de Khouribga abritera plusieursmanifestations culturelles initiées parla délégation de la culture de la pro-vince. Un programme riche qui com-prend une " tente du livre " (1-15 no-vembre, place Massira), l'inaugura-tion d'une bibliothèque pour enfantsà la commune rurale de Bir Mezouiainsi que le premier concours desjeunes talents. Une exposition pictu-rale collective (16-26 novembre) ainsiqu'une nuit des arts prévue le 23 no-vembre, figurent aussi au menu. Lesrecettes des tableaux vendus serontversées à une association à vocationsociale.

C’est un Omar Benjellounrayonnant, tout en sou-

rires, qui présidé le vernissage,le 13 octobre 2001, de l’expo-sition Vision du Maroc, auMusée de Marrakech dépen-dant de la fondation OmarBenjelloun. C’est une premiè-re au Musée de Marrakech,l’organisation d’une exposi-tion de photographies.Cette exposition de l'artistephotographe Pierre Choinière,intitulée Vision du Maroc quidurera jusqu’au 10 janvier2002, valait bien que l’insti-tution marraine déroge à larègle..Constituée en grande partie deportraits et paysages, avec unemaîtrise sublime de l’art de laphoto, l’exposition reflète lafascination du photographepour les visages empreintsd’une grande sagesse de gensà la fois simples et profonds.En noir et blanc, les photos re-latent une vie complexe, riche

en enseignements et surtouten vicissitudes du quotidien. Pierre Choinière est un photo-graphe canadien de renomméeinternationale, il est né en

1958 à Saint –Jérôme (Québec,Canada). Après avoir fréquen-té la School of Modern pho-tography de New York, où plu-sieurs artistes de renom, dont

le célèbre portraitiste YousufKarsh, lui ont enseigné l’amourde la photographie, il a fait sespremières armes en photogra-phie de décoration et d’archi-tecture.Depuis 1988, il vit en Europe,où les grands noms de presseféminine et les agences de pu-blicité constituent ses princi-paux clients. C’est suite à denombreux voyages au Marocqu’il a décidé de consacrer sapremière exposition person-nelle à ce pays qui le fascineet l’habite. La foule nombreu-se qui a assisté au vernissagea été subjuguée par la qualitédes œuvres exposées. Choseétonnante, l’artiste lui mêmea été surpris par le travail réa-lisé par la directrice du Musée,Sakina Rharib, et son équipe.L’emplacement des photostranscrit une logique que l’ar-tiste n’avait pas imaginée lorsde la prise de ses clichés. ❏

N. J.

Vision du Maroc, une exposition de photosau Musée de Marrakech

Regard sublime

Suite à de nombreux voyages au Maroc, Pierre Choinière adécidé de consacrer sa première exposition personnelle

à ce pays qui le fascine et l’habite

• Youssef Chahin.

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Ce 16 octobre, journée mon-diale du cinéma, qui coïn-

cide avec l’anniversaire de lamort du cinéaste MohammedReggab, la cérémonie de remi-se du Prix Reggab du scénarioa eu lieu au cinéma Dawliz.Créée en 1999 par le jeune ci-néaste marocain Nabil Ayouch,la deuxième édition de ce prix,qui a choisi comme thème “lerouge" et “le vert" a primé deuxcourts métrages: “L’image re-fusée" de Khnata Hilali et “LeCaporal" de Mourad ElKhaoudy. Le deuxième court-métrage, “Le Coporal”, traitedu thème de l’exode rural etde la misère d’un vieux capo-ral retraité qui porte toujoursson treillis vert. Une fois re-traité, le vieux militaire vitdans ce qui ressemble à un bi-donville loin de la ville. La verdure y est abondante,mais comme on ne vit pas deverdure et d’eau fraîche, le pe-tit-fils du caporal retraité n’ad’yeux que pour la ville. Partir

à la ville pour fuir la misère. Cecourt-métrage dénote beau-coup de réalisme et évoque leproblème de l’exode rural ain-si que celui de la misère desvieux retraités, handicapésdans leur corps et esprits à ja-mais après avoir servi loyale-ment leur patrie. Quant à“Soura marfouda” (L’image re-

fusée) de Khnata Hilali, ilévoque la vie d’un jeune ar-tiste peintre qui vit dans unechambre de bonne et qui acomme voisine une jeune fem-me, toujours habillée en rou-ge, qui s’adonne à la prostitu-tion et qui ne cesse de de-mander au peintre de faire unportrait d’elle. Le rouge pour

la jeune femme est synonymede sang, de douleur, de peine,mais aussi de passion. Lepeintre finit par faire le por-trait de la jeune femme habilléeen blanc. Malgré sa déchéan-ce, il voit en elle un archangede beauté et d’innocence. Soninconscient l’incite de même àpeindre le portrait d’une hajja,de la haute bourgeoisie, ha-billée en rouge. Ainsi le deux jeunes cinéastes,Khnata Hilali, et MouradReggab ont eu droit à ce prix,incarné sous forme de trophéesculpté par Slimane Benghal.A rappeler que la première édi-tion du Prix Reggab, pour l’an2000 avait comme thème“l’eau” et “le feu”. La deuxiè-me chaîne 2M, le Centre ciné-matographique marocain, CinéTéléma et la société “AliN’Productions " ont contribuéà l’organisation de la deuxiè-me édition du Prix MohammedReggab du scénario. ❏

N.B.

SOCIÉTÉ ET CULTURE

Maroc Hebdo International - N° 482 - Du 19 au 25 oct. 2001 - 37

Salon du sonet de l'image

Le premier salon international duson et de l'image se tiendra à la foi-re internationale de Casablanca du13 au 16 juin 2002. Au menu, laprésentation de toutes les nouveau-tés dans le domaine de l'électro-nique, du cinéma et des jeux vidéo,de l’Internet et de toutes formes deproduction et de diffusion audiovi-suelles. Parallèlement à l'exposition,des conférences et des tables rondesconcernant le secteur, sont au pro-gramme et seront animées par desspécialistes marocains et étrangers.

Festival de lachanson arabe

La 4ème édition du Festival de lachanson arabe aura lieu fin mars2002, apprend-on auprès du bureauexécutif du syndicat libre des musi-ciens marocains. Initiée en collabo-ration avec la communauté urbainede Casablanca, cette manifestationartistique verra aussi l’organisationd’un colloque sur la chanson arabeet d’une exposition sur la chansonarabe. Des prix seront décernés auxmeilleures chansons de ce festival.

4èmes rencontresphotographiquesd’El Jadida

Les quatrièmes rencontresPhotographiques d’El Jadida aurontlieu du 20 au 28 octobre. Placéecette année sous le thème“Patrimoine", cette manifestationvise à promouvoir la pratique etl’art photographiques auprès du pu-blic et à permettre l’échange deconnaissances en la matière entreprofessionnels et amateurs. Réunisdans le cadre d’une résidence d’ar-tistes, Quatorze photographes serontinvités à réaliser leurs œuvres sur lethème du patrimoine architectural ethumain d’El Jadida. La résidence se-ra dirigée par deux photographesfrançais, en l’occurrence, PatrickDelat et Michel Paradinas. Les pro-moteurs de ces rencontres prévoientaussi l’organisation de séances deportraits dans certains quartiers d’ElJadida.

Remise du prix Mohammed Reggab du scénario

L’initiative durable

“La langue française vue d’ailleurs”,un livre qui vient de paraître

UN MOYEN DE RAPPROCHEMENT“La langue française vue

d’ailleurs" est l’intituléd’un ouvrage qui vient de pa-raître grâce à Tarik Éditions.Un ouvrage réalisé avec le sou-tien de l’Agence intergouver-nementale de la Francophonieet le concours du Service decoopération et d’action cultu-relle de l’Ambassade de Franceau Maroc. Préfacé par le di-recteur de publication du quo-tidien français “Le Monde",Jean-Marie Colombani, ce livreest le prolongement de l’émis-sion “La langue française vued’ailleurs" animée sur les ondesde Médi 1 par Patrice Martin etChristophe Drevet.Une émission diffusée depuisoctobre 1997 jusqu’à ce jouret ce, chaque lundi à partir de18h45. Depuis lors, l’émissiona recueilli les paroles de prèsde 200 auteurs du monde en-tier écrivant en français. Desauteurs qui témoignent durapport qu’ils entretiennent

avec la langue de Molière. LeLivre est le fruit de quatre an-nées de recherches, de lectures,de rencontres et de décou-vertes nourries d’horizonsdont le point commun est unelangue en partage. Les textesprésentés sont la transcriptiondes paroles enregistrées sur lemode de la conversation,maintenues dans leur sponta-néité et accompagnés d’élé-ments biographiques, biblio-graphiques et de photos per-mettant de situer les écrivainset leur œuvre.Les cent auteurs dont la paroleest ici restituée ont été choi-sis en tenant compte de cri-tères aussi divers que l’inté-rêt et la diversité des pointsde vue, la représentativité géo-graphique, la notoriété et l’ap-parition de talents nouveaux.“Des paroles libres qui n’épui-sent pas le sujet de la “fran-cophonie" mais sont les tracesd’expériences personnelles et

irréductibles, elles ne prêtentpas à des conclusions géné-rales. Leur rencontre avec lalangue française a des raisonsdiverses et complexes :Héritage colonial ou cheminde l’exil, accomplissementd’un désir de culture françai-se ou d’une plus grande libertéd’expression, quête d’un mar-ché plus vaste ou même par-fois simple hasard ", comme lesoulignent les co-présenta-teurs de l’émission.

Contexte

Certes, la langue française aperdu son statut de langue uni-verselle d’antan, à une époqueoù le souverain germaniqueFrédéric II s’enorgueillissait dene parler allemand qu’avec lespalefreniers mais elle n’en res-te pas moins, selon les proposJean-Marie Colombani, “uninstrument irremplaçable deculture et d’ouverture au mon-

de moderne comme à la démo-cratie et un élément fonda-mental de l’identité pour uncertain nombre de peuples". “La langue française vued’ailleurs ", un magnifique flo-rilège de toutes les couleurs,de tous les mondes et de toutesles pensées, pourra donc inté-resser tout lecteur curieux dedécouvrir des écrivains delangue française issus du mon-de entier, de même qu’il pour-ra être utile aux étudiants etchercheurs en littérature ainsiqu’aux acteurs de la vie cul-turelle et littéraire francopho-ne. Le planisphère, l’index etla présentation des écrivainspar zone géographique et clas-sement alphabétique permet-tent une lecture facile et sé-lective. “La langue françaisevue d’ailleurs", 334 pages enformat moyen, est en venteaux kiosues pour le prix de 95dirhams. ❏

R. S.

• Nabil Ayouch.©

Ph: M

HI

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38- Maroc Hebdo International - N° 482- Du 19 au 25 oct. 2001

Bélier: 21 mars-19 avril“On ne saurait être sage quand on aime, ni ai-mer quand on est sage."Cette semaine vousaurez les idées les plus claires, et vos senti-ments gagneront en objectivité et en lucidité.

Au lieu d'être victimes de votre sensibilité, vous contrôle-rez bien la situation. Vous réussirez assez facilement dansvos diverses entreprises. Toutefois, des douleurs aux ver-tèbres risquent de perturber quelque peu vos activités. Vousdevriez faire quelques exercices pour les soulager.

Taureau: 20 avril et le 20 maiVous feriez bien de jouer cartes sur table avecvotre partenaire, sans tenter de lui dissimulercertaines choses qu'il désire ardemment savoir.La franchise vous sortira de toutes les situations

trop complexes. Vous serez entraîné dans un tourbillond'activités intenses. Sachez cependant que toute cette agi-tation ne sera pas vaine ; bien conduite, elle pourra dé-boucher sur les plus grandes réussites dans le domaineprofessionnel. Vous aurez des problèmes d'insomnie oudes difficultés à vous détendre.

Gémeaux: 21 mai-21 juinUn climat de complicité s'installera ou se ren-forcera entre vous et votre partenaire amou-reux. Vous posséderez l'art de le surprendre

agréablement. L'environnement planétaire sera très favo-rable aux natifs qui s'expriment avec leur plume pour leplaisir ou par vocation professionnelle. Des troubles dusystème lymphatique sont à prévoir cette semaine. Cela setraduira par des moments de fatigue et de dépression pas-sagères.

Cancer: 22 juin-22 juilletMalgré l'immensité de votre bonheur actuel,évitez de parler de vos relations sentimentalesou de les laisser voir aux autres. “Pour êtreaimé, soyez discret, La clé des cœurs, c'est le

secret" (Florian). Vous aurez de la vitalité et de l'énergie à revendre. Maisvous ne saurez pas toujours exploiter ce potentiel de fa-çon positive. Tantôt vous vous attaquerez à des projetsd'envergure en travaillant dur pour atteindre votre but,tantôt vous vous contenterez de jouer les tyrans domes-tiques.

Lion: 23 juillet-22 aoûtÀ la faveur de cet aspect de Pluton, vouscomprendrez maintenant que vos senti-ments sont sincères et partagés. Éviteztoutefois de prendre une décision défini-

tive cette semaine car les influx planétaires dansleur ensemble n'y semblent pas tout à fait favo-rables. Dans votre milieu de travail, vous risquezdes conflits avec un patron ou une autorité admi-nistrative.

Vierge: 23 août-22 septembreMars sèmera de la pagaille dans vos re-lations affectives. Vous serez en proie audoute, aux angoisses. Vous serez aussienclin à l'agressivité, à la possessivité et

à l'égoïsme. Dans votre métier, évitez les démarchesimportantes cette semaine. Dans l'ensemble, pour-tant, la période se présentera bien, avec du tonus,des idées, des projets, peut-être de bons contactsavec l'étranger, ou même des voyages, pour le plai-sir ou pour le travail.

Balance: 23 septembre-23 octobreSi vous vivez en couple, vos rapportsavec l'autre auront l'occasion de s'ap-profondi, vous vous montrerez volon-tiers sous un jour plus compréhensif, plus

affectueux, plus démonstratif aussi. C'est ce dernierpoint qui sera le plus important, car jusque-là vousaviez tendance à être un peu trop réservé. Avec votregrande indépendance d'esprit et votre goût de l'en-treprise, vous n'êtes guère fait pour exécuter lesordres de quelqu'un d'autre.

Scorpion: 24 octobre-22 novembreVous charmerez comme vous respirez,c'est-à-dire continuellement et presquesans vous en rendre compte. Attention à

la jalousie que vous déclencherez chez certainespersonnes de votre entourage moins douées quevous dans l'art de séduire. On vous fera sans doutedes propositions de travail très intéressantes,conformes à vos ambitions. Vous serez probablementtrès irritable cette semaine, contrairement à votretempérament plutôt doux et placide.

Sagittaire: 23 novembre-21 décembreAttention aux grands rêves d'amour. Ceux-cipourraient se briser sur l'écueil de la réalité etcela pourrait vous faire très mal. Vous serez do-té d'une énergie certaine, mais vous n'aurez pas

du tout envie de l'utiliser de façon raisonnable et profitable.Attention ! Cette formidable énergie pourrait vous condui-re à des catastrophes si vous ne veillez pas à bien la ca-naliser dans des voies correctes.

Capricorne: 22 décembre-19 janvierSi vous voulez bien vivre votre vie sentimen-tale pendant cette période, il faudra veiller àbannir de vous-même toute pulsion agressiveet toute intention belliqueuse. Vous travaille-

rez comme un forcené stimulant votre goût de la créationet affirmant sans complexe votre originalité. Vous devriezsavoir profiter de ces moments plus tranquilles pour re-charger vos batteries, car même “Apollon ne tend pas tou-jours son arc" (Horace). Les meilleures journées se situe-ront en fin de période.

Verseau: 20 janvier-18 févrierLes efforts que vous avez consentis ces dernierstemps pour aplanir les difficultés entre vous etvotre partenaire porteront leurs fruits cette se-

maine. Le climat de vos rapports s'adoucira sensiblementet sera même empreint de tendresse renouvelée. Vous au-rez enfin la volonté de faire aboutir les projets qui voustiennent à cœur. On vous reprochera parfois d'être butéebourrique, mais en réalité on admirera votre ténacité, votredétermination et votre aptitude à mener jusqu'au bout,avec calme et sans éclats de voix, ce que vous aurez en-trepris.

Poissons: 19 février-20 marsVous conjuguerez le verbe aimer sur tous lestons, tous les registres. Harmonie et équilibresentimental sur toute la ligne. Vous aurez mê-

me envie d'arrêter le temps, tellement vous vous sentirezbien et heureux ! La période sera très agitée dans le do-maine professionnel. Beaucoup de chamboulements dansl'air. Mais vous aurez l'art et la manière de sortir des maillesdu filet. Surtout, soyez très adaptable : il y a des idées quevous devrez laisser en place pour faire face à la nouvelleconjoncture. Source: www.nomade.fr

Un mauvais café payé très cherRome. Coupable de lui avoir servi un mauvais ca-fé, un Italien âgé de 84 ans a tué sa femme à coupde marteau. “Le café était infect, alors j'ai jetéla tasse par terre. Ma femme a hurlé et je l'ai gi-flée. Ensuite, je me suis emparé d'un marteau pourla frapper", a raconté aux magistrats l'épouxirascible. Selon l'agence de presse ANSA, c'est unvoisin qui a découvert le corps de la malheu-reuse et alerté la police de Bari, dans les Pouilles.Le coupable a fini par avouer son crime.

Un mot à l’origine d’unepsychose en AllemagneBerlin. La police de Chemnitz en Allemagne estintervenue durant le week-end parce qu'un re-traité disait avoir reçu des Etats-Unis un paquetmarqué du mot “gift", qui signifie “cadeau" enanglais, mais “poison" en allemand. Le paquetcontenait en fait un banal poster, ont révélé lesexperts chimiques et biologiques accourus surles lieux.

Copperfield à un cheveu du gros lotBerlin. L'illusionniste américain DavidCopperfield, qui avait prédit il y a sept mois lesnuméros gagnants de la loterie nationale alle-mande sortis samedi dernier, a déclaré dimancheavoir été assailli de demandes de joueurs vou-

lant les obtenir avant le tirage. Le 17 février der-nier, Copperfield avait mis noir sur blanc la com-binaison gagnante du gros lot de plusieurs mil-lions de marks prévu samedi 13 octobre. Les 7 chiffres ont été déposés sous scellés chezun notaire et enfermés dans un coffre soigneu-sement gardé. Une heure après la sortie des nu-méros gagnants, le coffre a été ouvert en directà la télévision et les nombres choisis par le ma-gicien ont été révélés. “Ce n'est pas un tour", adéclaré Copperfield au quotidien Bild am Sonntag.“Il s'agissait plus d'un exercice mental et expé-rimental. Nous utilisons seulement 10% des ca-pacités de notre cerveau". Copperfield a précisé

qu'il ne participait pas aux loteries parce qu'il lestrouve ennuyeuses. “Je ne suis pas un parieur",a-t-il affirmé. Le magicien a déclaré que des cen-taines de personnes s'étaient adressées à lui de-puis février pour connaître les bons numéros.

Le portable, un exorciste en puissanceLondres. Les téléphones mobiles éliminent lesfantômes, a affirmé le 14 octobre un spécialistebritannique de l'occultisme. Les témoignages d'apparitions de fantômes ontcommencé à diminuer lors de l'introduction despremiers portables il y a une quinzaine d'an-nées, a déclaré Tony Cornell, de la Société de re-cherche en parapsychologie, à l'hebdomadaireSunday Express. “Les apparitions de fantômessont restées constantes pendant des siècles. Il ya trois ans, nous recevions encore deux nouveauxsignalements de fantômes par semaine", a-t-ilexpliqué. “Mais avec l'introduction des téléphonesmobiles il y a 15 ans, ces témoignages ont com-mencé à diminuer, à tel point que nous n'en re-cevons plus du tout". Les phénomènes paranormaux, que certains spé-cialistes attribuent à une activité électrique par-ticulière, seraient perturbés par les émissions descombinés mobiles. Les sites “hantés" qui attirentde nombreux touristes en Grande-Bretagne, pour-raient même être menacés si les portables conti-nuent à se multiplier, écrit le Sunday Express.

Source: Agences de presse

HOROSCOPE

137 ans et 190 petits-enfantsLe Caire. Une femme est décédée le 13 oc-tobre 2001 à l'âge de 137 ans dans le Nordde l'Egypte, selon les autorités locales, deve-nant ainsi la doyenne de l'humanité. AminaHassabo, morte dans un village du gouver-norat de Daquahliya, dans le Delta du Nil,était née en 1864, selon les services du gou-vernorat. Mariée trois fois, elle a eu 190 pe-tits-enfants. Selon le quotidien Al-Wafd, ellen'a consulté de médecin qu'une seule foisdans sa vie, lorsqu'elle se plaignait de deve-nir dure d'oreille. Amina Hassabo dépasse-rait ainsi de loin le record de vieillesse déte-nu, selon le livre Guinness des records, parla Française Marie Brémont, décédée débutjuin à l'âge de 115 ans.

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Maroc Soir SA

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A. Mange beaucoup de rizcomplet.

b. Donne aux gens plus que ce qu'ilsattendent et fais le avec goût. c. Aie confiance en Dieu, mais fermebien les portières de ta voiture. d. Ne crois pas tout ce que tu entends,ne dépense pas tout ce que tu possèdeset ne dors pas autant que tu aimerais. e. Rappelle-toi que ne pas obtenir ceque tu veux, quand tu veux est, parfois,un coup de chance. f. Lorsque tu dis “je suis désolé", regar-de la personne dans les yeux. g. Apprends toutes les règles mais en-freins en une de temps en temps... h. Crois à l'amour au premier coup d'oeil. i. Ne te moque pas des rêves des autres. j. Aime profondément et passionné-ment. Tu peux en sortir blessé, maisc'est la seule façon de vivre la vie. k. En cas de désaccord, sois loyal.N'offense pas. l. Ne juge pas les autres à travers leurproches. m. Parle lentement, mais réfléchis rapi-dement. n. Si quelqu'un te pose une question àlaquelle tu ne souhaites pas répondre,souris et demande lui “pourquoi sou-haites-tu savoir?" o. Rappelle-toi que le plus grand amouret les plus grands succès comportentdes risques majeurs. p. Appelle ta maman. q. Dis “santé" lorsque tu entends quel-qu'un éternuer. r. Quand tu perds, ne perds pas la leçon. s. Rappelle-toi les 3 R : respect enverstoi-même, respect des autres, respon-sabilité de tes actions.

t. Ne permets pas qu'un petit différendabîme une grande amitié. u. Lorsque tu te rends compte d'avoircommis une erreur, corrige-la immé-diatement. v. Souris lorsque tu réponds au télé-phone. Celui qui t'appelle le sentiras auson de ta voix. w. Marie-toi avec un homme/femmequi a de la conversation. Lorsque vousserez vieux, votre capacité à conversersera plus importante que tout le reste. x. Passe un peu de temps seul. y. Sois ouvert aux changements, maisn'oublie pas pour autant tes valeurs. z. Juge ton succès en relation à ce queà quoi tu devrais renoncer pour l'avoir. aa. Lis entre les lignes bb. Partage tes connaissances. C'est unemanière d'obtenir l'immortalité. cc. Si tu gagnes beaucoup d'argent,mets-en à la disposition des autres pourles aider de ton vivant. C'est la plusgrande satisfaction que la fortune puis-se te donner. dd. Ne remue pas le passé trop tôt maisvis une bonne vie honorable. Lorsquetu seras vieux, là, tu te rappelleras dupassé et tu apprécieras. Vaut mieux vivre ses rêves dans la vieque de rêver sa vie. Dans la vie, crois aux miracles mais necompte pas sur eux. Une vie réussie est un rêve d'adolescentréalisé dans l'âge mûr. Alfred de Vigny C'est le propre des êtres vivants de fai-re aimer la vie, même sous la formed'une équation du second degré, maisla vitalité n'a jamais été inscrite au pro-gramme des écoles.

Daniel Pennac La plus belle chose qui puisse consoler dela vie, c'est l'amitié. Seule elle justifie-rait notre passage sur la machine ronde. J.A. Coulanghon Dans la vie il y a trois sortes de per-sonnes : celles qui savent compter etcelles qui ne savent pas...... Dans la vie, il y a deux sortes de per-sonnes : celles qui se mettent à la pla-ce des autres et celles qui la leur pren-nent. La vie est ce qui arrive quand vous êtesoccupé à faire d'autres plans. John Lennon Essayer de vivre sa vie selon n'impor-te quel plan que vous aurez conçu estcomme essayer d'acheter des ingrédientspour une recette au supermarché. Vousvous retrouvez avec ces caddies qui nevont pas dans la direction dans laquel-le vous les poussez et finissez juste paracheter quelque chose de complètementdifférent. Douglas Adams, Mostly Harmless Le divertissement est le meilleur régimecontre le poids de l'existence.... Franck Dhumes Soit A un succès dans la vie. Alors A =x + y + z, où x = travailler, y = s'amu-ser, z = se taire. Albert Einstein Ce qu'il y a de plus profitable dans notrevie, généralement, personne ne nous l'aappris. Georg Christoph Lichtenberg Vous pouvez faire ce qu'il vous plaît dumoment que vous arrêtez de vousplaindre et que vous vous bougez le cul,car la vie n'est pas une invitation à dé-jeuner.❏ www.multimania.com

Maroc Hebdo International - N° 482 - Du 19 au 25 oct. 2001- 39

POST-SCRIPTUM

CYBERCONFRERES

Des sous-marins afghans ont crachouillé toute la purée de pépinsirradiés nature sur la plus grande démocratie du monde. Avant,on connaissait l’afghan noir. Fameux produit toxique, selon les bu-

veurs de gros rouge. Fameux spécimen de la flore endémique del'Afghanistan, selon les Verts.Maintenant, on apprend qu'une guerre anglo-saxonne baptisée "Libertéimmuable" a été ouverte sans déclaration contre tout un pays alors qu'ilabriterait essentiellement Oussama Ben Laden, un Afghan vert. Sauf évi-demment que ses soutiens, les Talibans, ils sont tellement totalitaires ques'ils arrivaient au pouvoir, Abdesslam Yassine, notre hodjatolislam natio-nal, serait décapité pour la tiédeur de sa piété. Imaginez un monde menépar les Talibans. Merci, hein, ça va comme ça. Avant la guerre dite deuxième, le pays avait eu droit aux pruneaux bri-tishs manufacturés au début du siècle dernier. Puis les Soviétiques sont

venus s'engadouiller les pataugas dans les mon-tagnes glacées. Pitoyable équipée qui avait fi-ni par une retraite qui avait tout l’air d’une fui-te éperdue vers l’arrière, les hommes jetant lesarmes pour utiliser toutes leurs mains à la bon-ne tenue de leur froc qui avait une fâcheuse ten-dance à leur descendre sur les pieds. Maintenantc'est les Américains qui dirigent le triomphalaplatissement du pays.Oussama Ben Laden, l’Afghan vert, est recher-ché par toutes les polices du monde plus une:la presse occidentale conservatrice ou "pro-gressiste" qui submerge le monde de doctes

analyses de l'analyse des analyses. Comme si elles avaient du mal à ava-ler l'inconcevable bien qu'il soit déjà arrivé. L’Amérique flippe profond cet automne, tout l'Occident flippe profond, lesMusulmans flippent aussi, les terroristes ne flippent pas. Ils sont une créa-tion monstrueuse des services spéciaux de toute la planète. La guerre duVietnam aurait-elle repris? Oui, chef, mais cette fois c’est Kaboul qui re-fulmine entre avions géants et avions furtifs. Pire que le Vietnam. Un ex-pert en stratégie américain a déclaré que ce serait le Vietnam avec la nei-ge en plus. L'hiver n'est pas loin, quand il commencera, les commandoslargués derrière “l'ennemi" déjà descendus se battre au sol risquent desouffrir. Et Bush dit que la guerre durera au moins deux ans.Les Russes, qui avaient déjà été dans le coin pour exterminer une peu-plade “antédiluvienne", se marrent comme des sournois. Kaboul n'en fi-nit pas avec les ruines ni avec le sang. Le sort des 5500 Américains qui ont perdu la vie dans les attentats du 11septembre augure bien mal de l'avènement de la paix universelle. Septembrenoir II. Mais est-ce que cette avalanche de Boeings qui ont plu du ciel etles spores mortelles du charbon disséminées dans le monde entier vontdonner à réfléchir à l’Humanité, pour interdire manu militari aux “spé-cialistes" de baver des hectolitres de salive. Les USA aimeraient noyer tout un tas de pays de bombes intelligentes plusconnes les unes que les autres. L’Afghanistan, l'Irak, éternel coupable, leYémen qui avait viré un ministre américain venu demander l'appui desdirigeants du pays avant l'opération Tempête du Désert, et le Soudan.Mais il y a bien d’autres repaires de tueurs résolus et les pays musulmanssont de plus en plus réservés sur ce déluge de feu visant des cibles hypo-thétiques alors que les bombes tombent droit sur les civils et même sur laCroix rouge. La première puissance du monde entend arroser ce four-millement de crève-la-faim de napalm et de bombinettes de tous calibres,pour des raisons strictement internes, en commençant par l'Irak, bien en-tendu. Les Américains moyens c’est des camionneurs qui sont sûrs quel'Afghanistan est coincé entre la Syrie et la Corée du Nord. Pour proté-ger New York, ils veulent bombarder Baghdad. En 1968, les plus grands galonnés de l'armée disaient aux Américainsqu'il fallait arrêter le Vietcong au Vietnam pour ne pas avoir à l'arrêter àSan Francisco. On sait comment ça a fini. Les Afghan sont déjà à SanFrancisco.Votre Troisième guerre mondiale est avancée.❏

Faut-il vous l’envelopper ?

Par Amale Samie

Ce que vous devriez faire plus souvent

VIVRE HEUREUX ET COMPRENDRE

Afghan vert

“L’Afghanistanc’est

le Vietnamplus

la neige”