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Janvier-Février 2009 « Sonnez de la trompette en Sion !... Le jour de l’Éternel vient, il est proche! » - Joël 2 Revue bimestrielle ISSN 1278-2521 N° 75 Lekh lekha Israël ! Hébron : la maison de la paix ou de la discorde ?... Les quatre « NON » des Palestiniens LA GUERRE A GAZA ! Les courants du Judaïsme La nuit de Cristal ! Elisabeth Eidenbenz... Elle sauva 600 enfants

Sonnez laTrompette N° 75

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Journal d'édification de l'association Shalom Israël

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Page 1: Sonnez laTrompette N° 75

Janvier-Février 2009

« Sonnez de la trompette en Sion !... Le jour de l’Éternel vient, il est proche! » -

Joël 2

Revue bimestrielle ISSN 1278-2521

N° 75

Lekh lekha

Israël !

Hébron : la maison de la paix

ou de la discorde ?...

Les quatre « NON »

des Palestiniens

LA GUERRE A GAZA !

Les courants du

Judaïsme

La nuit de Cristal !

Elisabeth Eidenbenz...

Elle sauva 600 enfants

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Pasteur Gérald Fruhinsholz

« 2009 sera une année de renouveau et de créativité ! ». Est-ce paradoxal ou insensé de dire cela vu la crise économique mondiale ? Bibliquement, non…

Dans un temps de morosité, nous avons deux options : se replier sur soi ou aller de l’avant. Certains diront que « la fin des temps » sera difficile, synonyme de tribulations… En fait, c’est comme regarder un verre à demi plein. Les pessimistes le verront à moitié vide et les optimistes, à moitié plein. En tant que croyants, nous avons à croire que le meilleur est devant nous, même si la crise économique empire en 2009 ! Le Seigneur de gloire est en route, réjouissons-nous ! L’exemple d’Israël Israël est l’exemple même du paradoxe : en 1947, avec une armée dérisoire face à cinq armées ennemies, l’Etat hébreu sut non seulement remporter la victoire mais agrandir son territoire. Chaque guerre défensive qui suivit vit le même scénario.

En Israël, où l’on a malheureusement l’habitude de vivre sous la menace, c’est justement un avantage. On sait que face à un danger collectif, il faut l’affronter ensemble, et inventer des parades au fur et à mesure. C’est comme cela que le pays s’est construit, et c’est comme cela qu’il a trouvé le moyen de se consolider et de se développer. C’est en travaillant des terres arides que l’agronomie israélienne est devenue une des plus performante du monde. C’est en développant ses propres systèmes de défense en période d’embargo, que l’industrie militaire et aéronautique d’Israël est devenue une réussite unique en son genre… Un Sonnez la Trompette « nouveau » Voilà un nouvelle couverture de journal qui évidemment a son prix mais aura un impact certain pour toucher plus de personnes. En 1996, date du lancement de Sonnez la trompette, j’avais demandé au Seigneur de pourvoir au besoin financier de ce journal. Or, nous n’avons jamais eu de pertes ou de débit à Shalom Israël. Pourquoi D.ieu reviendrait sur Sa Parole ? A Lui sont les richesses, amen. Un livre : « Lekh lekha Israël ! » C’est notre dernier « bébé » - un livre sur le sujet d’Israël et de l’Eglise, selon la vision que le Seigneur nous a donnée (photo ci-dessus). Pour se le procurer :

Prix : 13 euros (frais de port compris) - chèque à l’ordre de G. Fruhinsholz. A envoyer à : Mr Gérald Fruhinsholz c/ Mme Manceau

9 av Gaston Boissier 78220 Viroflay

L’attaque d’Israël sur Gaza ! Ces derniers jours a eu lieu l’attaque du Hamas par l’Armée israélienne à Gaza. Il n’y a plus de place pour beaucoup de commentaires. Pour ceux qui ont internet, consultez notre site : http://shalom-israel.info/

Nous avons de même un blog de messages chrétiens d’édification selon la vision d’Esaïe 40. Consultez : http://

preparezlechemin.over-blog.com/

Nous envoyons enfin des « Sujets de prières pour Israël ». Jusque-là, pour ceux et celles qui n’ont pas internet, nous nous efforçons d’envoyer par courrier les articles. Si vous ne les recevez pas, téléphonez à Mireille Manceau au : 0130 243 123.

Lekh lekha Israël !Lekh lekha Israël !Lekh lekha Israël !Lekh lekha Israël !

« Élevez-vous, portes éternelles !

Que le Roi de gloire fasse Son entrée ! » Psaume 24

EDITORIAL

Directeur de publication :

Gérald FRUHINSHOLZ

Correspondance et adhésion :

Shalom Israël

Adresse en France :

c/ Mme Mireille MANCEAU

9 ave Gaston Boissier - 78220

VIROFLAY

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Adhésion à Shalom Israël (chèques à l’ordre de « Shalom Israël ») :

♦ 25 € - cotisation en France ♦ 15 € - Pasteurs, étudiants ♦ 30 € - Soutien et ETRANGER

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Tél en France : 0130-243-123

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La guerre à Gaza !

C hers amis

Israël s’est retirée de la bande de Gaza en août 2005 pour donner l’autonomie aux Palestiniens. Cette bande de terre située au sud-ouest d’Israël mesurant environ 30 kms de large sur 40 kms de long, est frontalière dans sa partie sud avec l’Egypte, à l’est et au nord avec Israel et à l’ouest avec la Méditerranée. Avec toutes les aides des pays donateurs que ses dirigeants ont reçues, ce territoire aurait pu devenir un petit paradis en développant le tourisme, l’industrie et l’agriculture. Israël leur avait laissé une bonne infrastructure et une expérience agricole pour un bon début.

Mais le mouvement du Hamas en a fait un enfer en imposant une dictature islamiste, avec la sharia et une répression violente contre ses opposants qui ont été tués ou ont pu fuir le pays. Une partie de la population de Gaza suit le Hamas avec enthousiaste et une autre se tait pour rester en vie.

La minorité chrétienne existante à Gaza se fait discrète. Il y a un an environ, le directeur d’une petite librairie chrétienne, jugée trop prosélyte, s’est fait enlever, torturer et assassiner par les Islamistes ; il laisse une femme enceinte avec d’autres petits enfants. Le Hamas ne veut pas s’occuper du bien-être de la population de Gaza, car c’est un mouvement terroriste islamiste qui possède l’appui de l’Iran, du Hezbollah au Liban, et de la Syrie. Il s’est armé à outrance et fait la guerre à Israël entraînant la population de Gaza dans le fanatisme islamique et la misère.

Pendant ces dernières années (8 ans), des dizaines de missiles du Hamas sont envoyés presque chaque

jour sur les villes et villages israéliens qui se trouvent jusqu’à environ 20 kms de la frontière avec Gaza entraînant la souffrance de la population civile, et occasionnant des morts et des blessés. Après plusieurs années de harcèlement, Israël a décidé de déraciner ce mouvement terroriste de la bande de Gaza avec une action musclée de l’armée depuis quelques jours pour que la paix revienne en Israel et à Gaza.

La population civile de Gaza n’est bien sûr pas visée par l’action militaire israélienne. Il s’agit seulement des sites du Hamas, ses dirigeants et ses

combattants. Le but d’Israël est que Gaza reste aux Palestiniens mais que le Hamas soit détruit. Des messages en arabe sont transmis par Israël sur tous les téléphones portables à Gaza demandant à la population de s’éloigner du Hamas pour ne pas être touchée par les bombardements.

Le monde, qui en général ne comprend rien à ce qui se passe ici [ou ne veut pas comprendre !] se range aveuglément aux côtés des medias de leurs pays influencés par la propagande visuelle islamiste. Israel n’aime pas la guerre et ne veut pas la guerre, il veut vivre en paix, en sécurité et se développer

comme tout autres pays libres et démocratiques le font. Ceux qui ont déjà visité Israël peuvent témoigner de la qualité de vie qui existe ici malgré les menaces constante de terrorisme et de guerres, venant des Islamistes et de plusieurs pays arabes qui ont qu’une chose en tête : la destruction d’Israël.

Il est tant de choisir son camp avant qu’il ne soit trop tard, car aujourd’hui c’est ici, mais demain le djihad islamiste combattra l’Europe […]

Raphaël

Guerre entre Israel

et le Hamas

à Gaza !

Lettre de Raphaël, de Jérusalem. Voilà un croyant bien intégré en Israël. Actuellement, il a un fils soldat dans les tanks, à Gaza. Comme tous les pères de

famille israéliens, il tremble et prie pour son fils. Raphaël sait cependant que cette guerre est nécessaire et il en explique

les raisons… GF

Ceux qui ont déjà visité Israël peuvent

témoigner de la qualité de vie qui existe ici malgré les menaces

constantes de terroris-me et de guerres,

venant des Islamistes et de plusieurs pays arabes qui ont qu’une

chose en tête : la destruction d’Israël.

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S elon le chef de file des « nouveaux historiens », Beni Morris, les Israéliens ou les représentants juifs de l’organisation Sioniste ont toujours

accepté ou pris l’initiative d’accords entre Juifs et Palestiniens, tandis que ces derniers n’ont jamais accepté les accords qui leur avaient été proposés, Depuis les années 30, les Palestiniens refusent tout accord avec la même obstination. Prenons l’exemple des émeutes de 1936, durant lesquelles le Mandat britannique avait décidé de nommer une commission dont le but était d’étudier les causes et les solutions pour enrayer les violences dont avaient été victimes 69 juifs ainsi que 39 soldats britanniques. Les conclusions de cette commission (la commission Peel) publiées le 7 juillet 1937 sont d’une surprenante actualité : on avait déjà compris à l’époque que Juifs et Arabes ne pourraient pas vivre ensemble sur une seule et même terre et qu’il fallait donc les séparer. La commission proposa la création de deux Etats distincts, l’un arabe qui s’étendrait sur 80% de la Palestine, et l’autre, de 20% pour les résidents juifs. L’Etat juif proposé comprenait une grande partie de la Gaulée et la bande côtière s’étendant du nord de St-Jean d’Acre jusqu’au sud de Ramlah. Jérusalem restait aux mains des Anglais et le reste des 3/4 du pays passait aux mains du Haut Comité arabe dirigé par le funeste Mufti Hadj Amin Husseini. Les dirigeants juifs avaient à cette époque beaucoup hésité sur la réponse à donner, qui pour la seconde fois (2) dans l’histoire moderne du

Les quatre « non » des Palestiniens

peuple juif, accordait un Etat, certes petit, aux résidents juifs de Palestine. Certains dirigeants sionistes s’opposeront aux conclusions de la commission Peel, mais c’est l’aile pragmatique représentée par Ben Gourion, Weizmann et Moché Sharett qui pris le dessus en acceptant l’idée d’un Etat indépendant, même largement rétréci. Les Arabes rejetèrent en bloc les conclusions de la commission Peel et décidèrent fin 1937 de poursuivre la lutte armée. Aujourd’hui, après la Shoah, nous savons quels auraient pu être les bénéfices d’un tel plan pour la majorité des Juifs d’Europe.

Le 29 novembre 1947, l’Assemblée Générale des Nations Unis se prononce dans sa majorité en faveur d’un plan de partage accordant aux Israéliens prés de 60% de l’ensemble du territoire de la Palestine et 40% aux Arabes (à cette époque et jusqu’en 1964, il n’y aura

jamais d’allusion aux “problèmes palestiniens”. Les Arabes de Palestine étaient représentés par le Haut Comité arabe, souvent dépendant de la volonté capricieuse des chefs des pays de la region. Le soir même du 29 novembre, des dizaines de milliers de Juifs palestiniens descendirent dans la rue et dansèrent toute la nuit jusqu’au petit matin. Le Haut Comité arabe réagit au plan de partage en attaquant les villages juifs, en tuant, pillant etc. La guerre de 1948, qui avait entre autres objectifs de “jeter tous les Juifs à la mer” ne fut que la réponse arabe au vote historique décidée par les Nations-Unies. Troisième non !! Le 18 septembre 1978, les accords de paix signés de camp David ne prévoyaient pas seulement des arrangements pacifiques entre l’Egypte et Israël mais ils incluaient également l’autonomie totale pour les

« Pas de paix avec Israël ; pas de

reconnaissance de l’Etat d’Israël ; pas de

négociations avec Israël »

Qui n’a pas entendu parler des trois « non » du sommet de

Khartoum (1), quelques minutes seulement après la fulgurante

victoire de Tsahal lors de la guerre des Six jours ? Cependant peu

d’analystes et historiens et encore moins de journalistes, se

souviennent du fait qu’à quatre reprises consécutives de leur court

passé historique, les Palestiniens ont systématiquement refusé tout

arrangement avec les Israéliens ou les Juifs de Palestine sous

domination britannique.

Mft!rvbusf!OPO!Mft!rvbusf!OPO!Mft!rvbusf!OPO!Mft!rvbusf!OPO!ijtupsjrvft!eft!ijtupsjrvft!eft!ijtupsjrvft!eft!ijtupsjrvft!eft!QbmftujojfotQbmftujojfotQbmftujojfotQbmftujojfot!!!!

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Palestiniens de Judée-Samarie et Gaza, ainsi que la constitution d’une autorité indépendante qui remplacerait progressivement le gouverneur militaire et l’administration civile sur place pour une période transitoire de cinq ans. En réaction aux accords de Camp David, les ambassades égyptiennes furent attaquées dans les grandes capitales arabes et le principal intéressé, l’OLP, exigea immédiatement la libération de Jaffa, St Jean d’Acre et Haïfa. Pour la troisième fois consécutive, les Palestiniens, cette fois-ci représentés par l’Organisation terroriste de Libération de la Palestine, refusèrent tout compromis. En juillet 2000, lors d’un sommet tripartite réuni encore une fois à Camp David, Ehoud Barak présenta aux Palestiniens des propositions d’une générosité sans précédent pour la constitution d’un Etat palestinien indépendant, à l’occasion d’accords définitifs : 1) 95% à 96% de l’ensemble de Judée-Samarie avec pour compensation des 5% “occupés” par des implantations juives, une partie des dunes du Néguev appelé “Dunes de Haloutsa”. 2) 100% de la bande de Gaza, ce qui comprenait évidement le démantèlement de toutes les implantations juives sur place. 3) La division de la capitale Jérusalem, la partie Ouest sous administration israélienne et la partie Est, capitale de la Palestine sous domination palestinienne. 4) La division des quartiers de la vieille ville de Jérusalem : les quartiers juifs et arméniens seraient administrés par l’état d’Israël tandis que les quartiers arabes et chrétiens passeraient aux mains des Palestiniens. Un corridor permettant l’accès aux Juifs jusqu’au Mur des Lamentations avait même été envisagé. Comme unique réponse, Arafat déclara qu’il était d’accord pour ce plan si Barak acceptait sans condition le principe du droit au retour des réfugiés palestiniens dans le petit Israël. Il s’agissait en fin de compte de permettre l’installation de 3 ou peut être 4 à 5 millions de réfugiés palestiniens à l’intérieur des frontières israéliennes, afin de miner la majorité juive sur place et par conséquent, de détruire en douceur le

projet sioniste réalisé et conçu, il y a une centaine d’années à Paris. Le terme «suicide collectif» revint souvent pour qualifier l’exigence d’Arafat au droit au retour des réfugiés palestiniens, notamment dans la bouche du célèbre écrivain israélien Amos Oz. Pour en revenir à Beni Morris, qui ne pourrait être identifié au camp de la droite nationaliste israélienne, des conclusions claires s’imposent :

♦ Les Palestiniens restent les principaux coupables de leur entêtement historique qui consiste à refuser systématiquement tout compromis avec les Israéliens afin d’arriver à une véritable paix.

♦ Les Palestiniens n’ont toujours pas accepté

l’existence même d’un Etat Juif au Moyen-Orient qu’il considère dans le meilleur des cas comme une anomalie, et dans le pire des cas comme un cancer

qu’il faut extirper. ♦ Les Palestiniens, toujours selon Beni Morris (3), ne pensent qu’à jeter les Israéliens à la mer.

NOTES : (1) Quelques semaines après la guerre des 6 jours, Nasser avait présidé une réunion des chefs de gouvernement arabes à Khartoum qui s’était conclue par “Pas de paix avec Israël ; pas de reconnaissance de l’Etat d’Israël ; pas de négociations avec Israël”.

(2) La première démonstration de la bonne volonté des Britanniques fut la déclaration Balfour le 2 novembre 1917, lors d’une lettre adressée par Sir James Balfour à Lord Rothschild en ces termes “ ...Le gouvernement de sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer National pour le peuple Juif et emploiera tous ces efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif…”.

(3) Beni Morris est considéré comme le chef de file des nouveaux historiens, Dans les années 80, refusant d’accomplir sa période de réserve militaire dans les territoires de Judée -Samarie et Gaza, il fut emprisonné pour insubordination. Ses idées, d’extrême gauche et anti-sionistes l’ont amené à être licencié du Jérusalem Post.

David Shapira, directeur d’Arouts 7

1er NON : juil 1937 2e NON : nov 1947 3e NON : sept 1978 4e NON : juil 2000

Le Mufti Hadj Amin Husseini saluant les troupes nazis

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Hébron cela : c'est le droit des Juifs à habiter et à acheter des maisons à Hébron.

CDP : Il est peut-être important de souligner que le vendeur arabe est passé par un intermédiaire jordanien : pourquoi toutes ces précautions, pourquoi a-t-il tenu à garder l'anonymat ?

PL : Parce que – on le sait, même si les médias israéliens et les autres médias ne le rappellent jamais - la peine de mort est infligée par l'Autorité palestinienne et dans beaucoup d'autres pays arabes à toute personne qui vend un bien à un Juif. Il y a des

lois antisémites, qui ressemblent à celles de l'Allemagne nazie, qui sont en vigueur tout près de chez nous en Jordanie et même dans l'Autorité palestinienne. Et cela, évidemment, les médias ne le rappellent pas assez. C'est cela, à mon avis, le vrai scandale. C'est contre cela que devrait s'élever la Cour suprême et le pouvoir israélien s'ils avaient un semblant de logique et de justice

dans leur attitude.

CDP : Revenons maintenant à la vente de la maison. Dans le cas présent, pourquoi le titre de propriété a-t-il été contesté ? Et s'il s'agit d'une affaire judiciaire, comment se fait-il que le gouvernement y soit mêlé ? En quoi cette affaire le concerne ?

PL : A priori, elle ne le concerne pas du tout. Dans un Etat de droit, ce sont les tribunaux qui doivent trancher sur ce genre de litiges, si litige il y avait. Mais en fait, on s'aperçoit en grattant un peu à la surface que ce n'est pas du tout un problème de propriété et de justice, il s'agit d'un problème politique. On le voit bien d'ailleurs puisque c'est la Cour suprême qui s'en mêle alors que normalement, la compétence pour ce genre de litiges incombe aux tribunaux de première instance et de grande instance. Et là, tout d'un coup, c'est la

Hébron et la maison de la paix Bet Hashalom, la Maison de la Paix, est une bâtisse de trois étages qui

se trouve sur la route empruntée par les fidèles de Kiriat Arba,

lorsqu'ils descendent vers Hébron pour prier à la Maarat Hamahpela,

le Caveau des Patriarches. Cette maison a été achetée par des

Juifs à un Arabe et plusieurs familles s'y sont installées il y a plus

d'un an. Depuis quelques temps, ces familles sont menacées

d'expulsion par les instances du gouvernement et la propriété de la

maison est contestée. Pierre Lurçat, avocat et journaliste, nous

donne des précisions sur cette affaire qui suscite beaucoup

d'émotion en Israël.

« Le 4 décembre 2008, les Juifs ont été expulsés d’une maison achetée à Hébron en bonne et due forme…

Tentons d’y voir plus clair » - GF

Le 30 novembre : Les dessous de l'affaire de la "Maison de la Paix" à Hébron - Interview de Pierre Lurçat par Claire Dana-Picard (Aroutz 7) Claire Dana-Picard : Cette maison a été achetée à un Arabe par des Juifs qui en sont donc devenus les propriétaires. Vous pouvez nous dire en quelques mots comment s'est passée la transaction ?

Pierre Lurçat : Toute la transaction a été filmée, et on voit le vendeur qui reçoit l'argent des acheteurs. Cela rappelle un peu la transaction d'Avraham Avinou (le patriarche), qui a été relatée dans la Paracha que nous avons lue la semaine dernière (lorsqu'il a acheté la Maarat Hamahpela). Cette transaction a été parfaitement documentée, à dessein bien évidemment, en pensant qu'un jour, il y aurait certainement des contestations comme c'est souvent le cas dans cette région d'Israël. Par ailleurs, il est important de préciser que l'argent qui a permis de financer cette acquisition n'est pas n'importe quel argent. C'est l'argent d'un Juif américain, qui n'est pas un riche millionnaire comme ceux qui soudoient bien souvent, malheureusement, nos hommes politiques ces derniers temps. Il s'agit d'un donateur qui a "cassé sa tirelire", qui a utilisé toutes les économies de sa retraite parce que son grand-père faisait partie de ces Juifs de Hébron qui avaient été massacrés en 1929 lors du tristement célèbre pogrom.

CDP : Et c'est une maison qui a coûté cher, je crois qu'elle a coûté un million de dollars, n'est-ce pas ?

PL : Oui. L'argent a été payé, il n'y a aucune contestation possible sur le paiement et il n'y a aucun vice juridique. Ce qui est en jeu, ce n'est pas tellement la légalité de la transaction. C'est bien au-delà de

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Cour suprême qui s'en mêle parce que c'est Hébron, parce que c'est la ville symbole, symbole de notre attachement et de notre présence en Eretz Israël. Pour une certaine frange de l'establishment politique et juridique en Israël, elle est une vi l le détestée et considérée comme une ville arabe, comme l'écrivait Nadav Shragaï dans Haaretz. Pour eux, Hébron est la ville des Arabes alors que nous savons que c'est la ville des Patriarches, c'est la ville qui est le symbole même de notre présence ici (en Israël) avant même Jérusalem. C'était la première capitale du royaume de David.

CDP : Est-ce que cela veut dire qu'il y a une crise sérieuse dans le système juridique israélien ?

PL : Oui, vous avez raison. Si on veut vraiment comprendre les dessous de cette affaire, on est obligé finalement de se poser la question suivante : comment en est-on arrivé là ? Comment a-t-on aujourd'hui un système judiciaire, dans un Etat qui se dit démocratique, qui est capable de prendre une telle décision. Parce qu'il y a un déni de droit qui est évident pour toute personne quelque peu objective. Je pense que tout le monde s'aperçoit qu'il y a un déni de droit fondamental. Et si on veut comprendre, à mon avis, les motivations profondes, on est obligé de se demander au nom de quoi cette décision est prise par la Cour suprême (Bagatz) et au nom de quoi elle est appliquée d'une certaine manière, tout à fait extrémiste, par le procureur de l'Etat et par le ministre de la Défense Ehoud Barak qui considère que c'est la priorité alors qu'on sait par ailleurs qu'il est incapable de mettre fin aux tirs de Kassam. Comme si la priorité aujourd'hui, pour le gouvernement israélien, était d'empêcher une famille juive de vivre dans une maison à Hébron.

CDP : Quelle a été la décision de la Cour suprême ?

PL : La Cour suprême a dit que tant que la question de la propriété n’est pas tranchée, les Juifs n’ont pas le droit d'habiter dans cette maison. Donc, elle laisse la porte ouverte à une expulsion sans dire qu'il faut les expulser immédiatement. Cela, c'est une interprétation faite par Ehoud Barak et par d'autres personnes au gouvernement et auprès du Procureur de l'Etat. Mais déjà, en soi, cette décision était à mon avis gravissime. Et on est amené à s'interroger sur la nature même du système judiciaire en Israël. Pendant de nombreuses années, pendant plusieurs décennies, en fait depuis la révolution constitutionnelle du juge Aaron Barak, on pensait qu'il y avait cette notion d'Etat

juif et démocratique, tout à fait problématique d'ailleurs, mais qui constituait malgré tout un semblant

de consensus, de pacte social sur lequel pouvait s'édifier et vivre la démocratie israélienne. D'abord, on s'est aperçu que l'Etat juif et démocratique n'était pas juif, le juge Barak l'a dit lui-même. Il a dit que l'Etat juif, c'était ce que lui et les membres d e " l ' é l i t e é c l a i r é e " considéraient comme juif. Ce sont ses propres termes et c'est

lui qui parlait d'une "'élite éclairée", qui se considérait comme le représentant de "l'élite

éclairée". Donc, on s'est aperçu que l'Etat juif et démocratique n'était pas juif, et aujourd'hui, on s'aperçoit qu'il n'est même pas démocratique. Les juges n'ont même pas l'élément fondamental du Tsedek, de la justice, qui est à la base de tout système de droit démocratique.

CDP : En fait, cela semble être devenu un débat politique entre la gauche et la droite.

PL : A mon avis, il transcende le clivage entre la gauche et la droite. Il s'agit pour moi d'un débat politique entre les tenants d'une véritable démocratie et les tenants de ce que le politologue Jacob Talmon a appelé il y a déjà assez longtemps la démocratie totalitaire, c'est-à-dire le pouvoir accaparé par une petite élite qui est prête à employer tous les moyens pour faire triompher sa conception du Droit et sa conception de ce que doit être l'Etat d'Israël.

CDP : On a la nette impression que tout est fait pour tenter de prouver que les militants de droite sont des gens violents, qui ne respectent pas la loi.

PL : Je pense qu'il y a toujours ces provocations et des actes qui sont montés en épingle par les médias et on peut souvent suspecter qu'ils sont le fait de provocateurs du Shin Bet. On l'a déjà vu par le passé. La majorité des habitants juifs de Hébron sont pacifiques comme tous les Juifs de Judée–Samarie et on essaie de les présenter aux yeux du public et de l'opinion internationale comme des gens violents, comme des délinquants, alors que la violence, en fait, est de l'autre côté. La violence, c'est celle d'un pouvoir illégitime qui voudrait expulser les gens de leur maison, comme l'ont bien compris un certain nombre de commentateurs et les Juifs de Hébron eux-mêmes qui ont dit : "Si on ne peut pas habiter cette maison, acheter cette maison, cela veut dire que les Juifs n'ont plus le droit d'habiter à Hébron". C'est gravissime d'en arriver à cette situation, dans l'Etat juif souverain revenu sur sa terre […].

Les jeunes expulsés de la maison d’Hébron manu militari par les forces de sécurité israéliennes

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hwhy wyla aryw - Vayera’ elav Adonaï - « Et l’Eternel lui apparut (à Abraham)... ». Abraham est l’homme choisi par D.ieu pour la bénédiction des nations. Sa postérité est celle du peuple juif, le peuple choisi, mais nous comprenons que D.ieu a en vue, au travers d’Abraham et du peuple juif qui lui est issu, une plus large vision encore qui comprend l’humanité toute entière. Réalisons à présent prophétiquement ce que signifie : « Et Il apparut, Adonaï... » ! Nous avons plus que jamais besoin que D.ieu apparaisse et se manifeste en ce temps de confusion qui est le nôtre. En tant que chrétiens, nous avons la certitude que D.ieu est apparu en Jésus-Christ il y a 2000 ans, lequel nous a offert par son sacrifice expiatoire un salut individuel. Gardons cette conviction solidement ancrée dans nos cœurs car elle est véritable, mais prenons en considération les autres aspects du salut. Car nous sommes obligés de constater que l’Eglise a failli à sa tache et qu’en fait le monde court à sa perte.

Nous avons besoin, Israël et les nations réunies, d’une réelle visitation. L’incrédulité et l’immoralité ambiante, la pollution de la nature et des esprits, la crise économique, la faillite de la société et la montée de l’intégrisme, toutes ces choses croissent de manière vertigineuse. Nous ne sommes pas loin du temps où comme LOT, les croyants seront « assis à la porte de la ville » - à la porte des nations ou de leurs familles - submergés sous la domination du Malin. Abraham - père de toutes les nations et père de la FOI « Vayera » est le titre de la paracha1 - une portion de Torah lue chaque semaine dans toutes les synagogues. Cette paracha comprend le chapitre 18 de Genèse jusqu’au chapitre 22 relatant la ligature d’Isaac. Là est la dernière épreuve d’Abraham, où D.ieu confirme Son alliance, disant : « Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix » ! Abraham a été jusqu’à porter son propre fils sur l’autel, levant le couteau sur lui pour le sacrifice. Il a fait confiance à son D.ieu et Lui a obéi, offrant à l’Eternel ce qu’il avait de plus précieux, son fils. Abraham est vraiment « le Père de la foi ».

« Espérant contre toute espérance, il crut et devint ainsi le père d’un grand nombre de nations, selon ce qui lui avait été dit : Telle sera ta postérité. et, sans faiblir dans la foi, il ne considéra point que son corps était déjà usé, puisqu’il avait près de cent ans, et que Sara n’était plus en état d’avoir des enfants. Il ne douta point, par incrédulité, au sujet

de la promesse de Dieu ; mais il fut fortifié par la foi, donnant gloire à Dieu, et ayant la pleine conviction que ce qu’il promet il peut aussi l’accomplir. C’est pourquoi, cela lui fut imputé à justice » - Romains 4.18-22.

Le D.ieu de toute création a investi en un homme nommé ABRAHAM - père d’une multitude ! En plus des promesses données directement à Abraham, les Ecritures montrent que l’Eternel lui est apparu trois fois - 1) en Gen 12:7 : « L’Eternel apparut à Abram, et dit : Je donnerai ce pays à ta postérité » - 2) en Gen 17.1 : « Lorsque Abram fut âgé de 99 ans, l’Eternel apparut à Abram, et lui dit : Je suis le Dieu Tout-Puissant. Marche devant ma face, et sois intègre ; J’établirai mon alliance entre moi et toi, et Je te multiplierai à l’extrême » - 3) en Gen 18.1 : « L’Eternel lui apparut parmi les chênes de Mamré, comme il était assis à l’entrée de sa tente, pendant la chaleur du jour » .

La 1ère apparition concerne la promesse de la terre pour Israël. La 2e parle d’une alliance et d’une postérité. La 3e est celle de notre texte mentionnant la confirmation de la naissance d’Isaac et le jugement de Sodome, entraînant pour Lot et sa famille la nécessité d’un sauvetage express. Les trois anges La tradition juive explique que les trois hommes-anges mentionnés dans le chapitre 18 sont venus apporter une réponse pour trois choses : 1) la guérison pour Abraham, suite à sa circoncision faite à l’âge de 100 ans (chapitre

« Et Il apparut, D.ieu » Message du Pasteur Gérald Fruhinsholz

Et Il apparut, Adonaï…

Ou le besoin urgent d’une visitation !

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précédant). Il est vrai qu’un tel acte « chirurgical » à cet époque et à l’âge canonique du patriarche peut rendre malade ! Pourtant, cela n’empêchera pas Abraham d’être disponible pour recevoir ses hôtes princiers et prendre soin d’eux. 2) la confirmation pour Sarah qu’elle mettra au monde, malgré son âge, Isaac l’enfant promis, 3) le jugement de Sodome entraînant l’intervention d’Abraham au sujet de Lot et de sa famille. Apparition de D.ieu ou non... Une question demeure à savoir si D.ieu est parmi les anges. Plusieurs choses l’indiquent : selon le 1er verset mentionnant l’apparition divine, on s’attend à ce que D.ieu se manifeste : la venue des anges semble faire partie de cette apparition. D’ailleurs Abraham s’adresse d’abord à une personne : « Seigneur, si j’ai trouvé grâce à tes yeux... » (v 3). Puis il continuera en s’adressant aux trois personnages. Au verset 17, nous voyons D.ieu parler à Abraham : « Cacherai-Je à Abraham ce que Je vais faire ?... ». Enfin, plus loin, il est dit que 2 des 3 anges partent à Sodome, et « Abraham se tint encore en présence de l’Eternel ». Cela signifie donc que parmi les trois, il y a D.ieu !

Cette pensée est bien sûr difficilement acceptable ; la tradition juive ne peut accepter que l’Eternel se manifeste en tant qu’être humain. Les Ecritures ne mentionnent-elles pas que nul ne peut voir D.ieu sans mourir ? La question demeure mais comme il est dit à Sara qui doutait de sa grossesse : « Y a-t-il quelque chose d’étonnant de la part de l’Eternel ? ». C’est une des merveilleuses paroles de ce texte... Les chrétiens ont moins de difficulté à croire en l’apparition physique de D.ieu, en sachant que D.ieu s’est incarné en Christ et qu’Il a pris pour un temps défini une forme humaine. Pourtant, à la lecture de ces textes sacrés si anciens, ne nous bardons pas de certitudes intellectuelles et théologiques, refusant à l’autre toute autre interprétation. Laissons chacun libre devant ces textes anciens si beaux. Être l’ami de D.ieu La vraie question doit concerner la foi de chacun. La foi d’Abraham est un modèle, il a cru contre toute espérance. Voilà un objectif qui doit être le nôtre. Pour le reste, le Seigneur se chargera de répondre à nos questions - Il le fera pour tous les hommes. En lisant ce texte, nous ne pouvons qu’être étonnés de cette relation chaleureuse et amicale entre Abraham et D.ieu, ce face à face divin que Moïse connaîtra aussi. Ce que j’aime dans ce texte est la proximité de D.ieu, Sa tendresse envers un homme et une femme qui peuvent douter. Aucune autre religion ne mentionne un tel D.ieu aussi compatissant et vrai, certainement pas l’Islam que l’on prétend à tort être de « la religion du Livre » - le Coran est une pâle copie de la Bible.

Le D.ieu des Musulmans n’a rien à voir avec le D.ieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. L’Islam est le D.ieu de la mort alors que le D.ieu d’Abraham est celui de la Vie. L’Eternel a refusé qu’Abraham sacrifie son fils, et les Imams font croire aux mères musulmanes qu’envoyer leur fils à la mort pour tuer des Juifs leur octroie le paradis... Ismaël a terriblement besoin d’Isaac, et les nations arabes ont bien besoin d’Israël et de Son Messie, pour que le voile de mensonge tombe de leurs yeux. « Cacherai-je à Abraham ce que Je vais faire ? » Abraham est à la fois le fondateur de la nation d’Israël et le père des nations, celui des non-Juifs. C’est notre priorité aujourd’hui en tant que croyants nés de la postérité d’Abraham - Juifs et chrétiens - d’être à l’écoute de D.ieu pour ce qu’Il a à nous dire sur la fin des temps. Croyons que notre temps est le même que ce qui est évoqué dans le texte de Genèse 18 et 19. Ce temps va voir venir un Avènement, celui « d’Isaac » comme étant celui du Messie et aussi un Jugement devant tomber sur les nations, sur les villes d’un monde impie, incrédule et immoral, comme pour Sodome.

Notre temps va voir la réalisation de ces deux promesses faites à Abraham : l’Avènement du Messie et le Jugement du monde. Or Abraham a été celui qui a discuté avec l’Eternel, plaidé pour le salut de Sodome. Voilà ce que D.ieu attend de nous, que nous soyons « des amis » en qui D.ieu se confie et des intercesseurs pour sauver le monde. D.ieu a besoin d’hommes et de femmes qui Lui fassent confiance jusqu’au bout, comme Abraham. Cet homme choisi n’est pas unique et n’est pas parfait, heureusement pour nous. D.ieu n’a pas exigé la perfection d’Abraham, mais lui a dit : « JE suis El-Schaddaï. Marche devant ma face et sois intègre » (Gen 17.2). C’est en Lui que nous pouvons l’être.

D.ieu attend de nous une intégrité et une droiture qui L’honore et bénisse l’humanité. Il a fait une alliance avec l’homme, désirant son salut. Il a investi dans le peuple juif et dans les nations/goyîm - finalement en tout celui qui met sa confiance en Lui. L’Eternel désire que nous coopérions comme Abraham à Son plan final, à Son œuvre de gloire couronné par la venue du Messie. Ne le décevons pas.

Pasteur Fruhinsholz

1 - Le découpage de la Bible en chapitres n’est pas d’origine. Il a été réalisé par les chrétiens au 12e siècle. La paracha est une forme de découpage qui permet aux Juifs la lecture complète des cinq premiers Livres de la Torah en un an.

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« Le 15 mai 2007 à l’ambassade de France à Vienne. La Suissesse Elisabeth Eidenbenz, fille de pasteur, devient chevalier de la Légion

d’honneur. Hommage de la France à une femme qui, durant la Seconde Guerre mondiale, fut un phare d’humanité à la « maternité suisse » d’Elne, dans les Pyrénées-Orientales. Les distinctions, tardives, se multiplient : en 2002 médaille israélienne des Justes, en 2006 médaille espagnole de l’Ordre de la Solidarité sociale et médaille catalane de la Croix de Sant Jordi. Des marques de respect pour une infirmière discrète, fondatrice et directrice de la maternité qui vit naître 597 enfants espagnols principalement, mais aussi français, allemands, polonais, autrichiens… Leur point commun: la persécution dont leurs parents furent l’objet tant de la part du régime franquiste que des nazis ». 500 000 RÉFUGIÉS Aujourd’hui âgée de 94 ans, la Zurichoise, qui vit en Autriche, reste modeste : « La période passée à la maternité d’Elne est la plus importante et la plus riche de ma vie. Je suis heureuse du travail que nous avons accompli. Je n’ai jamais pensé qu’ils nous devaient la vie grâce à notre travail ». Elisabeth, fille de pasteur née en 1913 à Wila (ZH), est d’abord institutrice. En 1938 et 1939, elle s’engage en Espagne comme infirmière pour le compte de l’organisation suisse d’aide aux enfants (« Ayuda suiza para los niños de España »), une branche du Service civil international. La guerre d’Espagne fait rage, opposant Franco aux Républicains renforcés par les

Brigades internationales (forces de gauche). La chute de Barcelone, le 26 janvier 1939, précipite sur les routes des centaines de milliers de personnes fuyant l’avancée des franquistes. C’est la «Retirada», le retrait. Entre le 5 et le 10 février 1939, près de 500 000 hommes, femmes et enfants, franchissent la frontière française du côté de la Méditerranée. La France, prise

au dépourvu, installe hâtivement des camps de fortune sur les plages d’Argelès, de Saint-Cyprien et de Barcarès. Les conditions de vie des réfugiés sont épouvantables : hygiène déplorable, alimentation rationnée. La mortalité est importante, particulièrement chez les enfants. Elisabeth Eidenbenz a suivi les réfugiés.

Au château de Brouilla, elle installe avec l’Ayuda Suiza une maternité en compagnie de Karl Ketterer, un ancien volontaire de l’aide humanitaire. Mais en septembre 1939, l’établissement est fermé, le propriétaire souhaitant récupérer son bien. A la recherche d’un autre lieu, Elisabeth remarque à la sortie d’Elne une demeure bourgeoise abandonnée. C’est le château d’En Bardou, ancienne propriété d’une famille d’industriels de Perpignan. L’infirmière suisse convainc le propriétaire, un paysan voisin, de lui confier la maison. Elle cherche également un soutien financier et matériel en Suisse. Et, intrépide, ouvre « sa » maternité après trois semaines de travaux alors qu’elle n’a que peu de connaissances en gynécologie et en puériculture. Entre le 7 décembre 1939 et le 30 avril 1944, c’est dans ce lieu protégé que naîtront des centaines d’enfants et

Elisabeth Eidenbenz,

fille de pasteur, juste

parmi les justes ...

Elisabeth Eidenbenz En novembre 1939, à ELNE, près de Perpignan, une jeune institutrice du Secours suisse, aménage une maternité de fortune dans un château à l'abandon : elle permettra à plus de

600 enfants, Espagnols chassés par Franco, Tziganes et Juifs d'Europe du Nord, de naître et de survivre à l'écart des camps, jusqu'à sa fermeture par les Allemands en avril

1944. En février 1939, poursuivi par les troupes du général Franco, 500 000 réfugiés espagnols passent la frontière française. Ils sont internés à Gurs,

Rivesaltes, St Cyprien, Argeles sur mer. A partir de l’instauration du régime de Vichy, arriveront des Tziganes et des Juifs d’Europe du Nord qui seront aussi

parqués dans ces camps français, et plus tard déportés à Auschwitz, Maidanek ou Mauthausen.

Le 15 mai 2007 à l’ambassade de France à Vienne. La Suissesse Elisabeth Eidenbenz, fille de pasteur,

devient chevalier de la Légion d’honneur

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que d’autres viendront se refaire une santé. Aux mères espagnoles se joindront, dès 1940, des femmes juives, tziganes, polonaises ou tchèques internées au camp de Rivesaltes, orientées vers Elne par une autre Suissesse, Friedel Bohny-Reiter. Les futures mères trouvent à la maternité un havre de paix. PEPITA « Pour moi, la première naissance a été une grande aventure, se souvient Elisabeth Eidenbenz. C’était une fille, Pepita ». Mais, ajoute-t-elle, « chaque naissance était une aventure, émouvante pour la maison ». Les femmes arrivent malades et démoralisées. L’équipe d’Elisabeth, plusieurs sages-femmes et infirmières suisses, les accueille, les soutient physiquement et moralement. Le séjour moyen dure environ quatre mois, deux mois avant la naissance et deux mois après. « Nous chantions, nous dansions, il y avait une bonne ambiance », dit Elisabeth, qui, munie de son appareil photo, prendra quelque 800 clichés. Extrait du journal de la directrice-infirmière : « Les journées sont chargées. A sept heures les mères donnent la tétée et terminent leur toilette jusqu’à l’heure du petit déjeuner. Sous la direction d’une infirmière elles apprennent à soigner leurs enfants, à les laver et les baigner. L’aide alimentaire extérieure et la production du jardin pourvoient aux besoins de la maternité. La vie s’organise sur les trois étages du château: les femmes les plus valides donnent le sein aux e n f a n t s ma l a d e s . M a d r i d , Salamanque, Barcelone… Toutes les mamans dorment à deux ou trois dans des chambres portant le nom de villes espagnoles. Leurs bébés, regroupés dans une grande salle circulaire, sont couchés dans des corbeilles d’osier ». Au château d’En Bardou résonnent les rires des enfants. On y parle allemand, polonais, tchèque, espagnol, catalan… Pour Noël, Pâques ou le carnaval, des fêtes sont organisées. Toute la maternité y participe. Les jeunes enfants et leurs mères oublient ainsi l’espace d’une journée les temps difficiles des années de guerre. Elisabeth Eidenbenz se démène sans compter. De temps à autre, elle quitte Elne pour organiser des parrainages et mieux gérer les dépenses de la maternité. « HIER IST SCHWEIZ ! »

La Croix-Rouge suisse la soutient à partir de 1942, lui assurant de meilleures conditions matérielles. Femme de cœur et de tête, « Señorita Isabel » - comme l’ont surnommée les Espagnoles – reste inflexible lorsque la Gestapo (les Allemands ont envahi le sud de la France en novembre 1942) débarque au château pour appréhender les femmes juives : « Hier ist Schweiz ! », vocifère Elisabeth devant des nazis ébahis de rencontrer une résistance aussi

farouche (Ici, c’est la Suisse !). Les enfants d’Elisabeth La belle aventure de la maternité suisse s’achèvera abruptement en avril 1944. Les Allemands ne laisseront

à Elisabeth que trois jours pour fermer l’établissement. Heureusement la Seconde Guerre mondiale s’achève bientôt. La directrice retourne en Suisse. Elle s’investira plus tard dans l’action humanitaire à destination des pays de l’Est, depuis l’Autriche, où elle réside toujours. Quand elle se souvient de la maternité

d’Elne, elle confie, dans le livre : « J’ai entrepris cette tâche avec une grande confiance en Dieu. C’était un travail qui exigeait beaucoup de cœur et ce fut une grande satisfaction pour moi ». A Guy Eckstein, enfant juif né à Elne, Elisabeth dira : « J’ai fait ce que ma

conscience m’a recommandé de faire et c’est tout. Il fallait le faire, c’était nécessaire et c’est notre conscience qui nous le dictait ». Les mots simples d’une grande dame…

Bernard Litzler

«««« Les enfants d’ElisabethLes enfants d’ElisabethLes enfants d’ElisabethLes enfants d’Elisabeth »»»» L’histoire de la maternité est à l’origine d’un « roman vrai » de la journaliste Hélène Hélène Hélène Hélène LegraisLegraisLegraisLegrais. Cette dernière décrit de manière saisissante la vie à Elne à travers le vécu

de Teresa, une jeune combattante républicaine (et rebelle). Ce récit subtil met en scène le courage fécond de la jeune directrice suisse. La préface de l’ouvrage a d’ailleurs été rédigée par Elisabeth Eidenbenz elle-même. Quant à la narration, elle est introduite par le témoignage d’un des anciens bébés d’Elne, Guy EcksteinGuy EcksteinGuy EcksteinGuy Eckstein, qui y vit le jour le 10 octobre 1941 et est actuellement un des directeurs de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), une agence de l’ONU à Genève. Hélène Legrais, « Les enfants d’ElisabethLes enfants d’ElisabethLes enfants d’ElisabethLes enfants d’Elisabeth »»»», Presses de la Cité, coll. Terres de France, 269 pages.

« J’ai entrepris cette tâche avec une grande

confiance en Dieu. C’était un travail qui exigeait beaucoup de coeur et ce

fut une grande satisfaction pour moi »

« la Maternité d’Elne », au château d’En Bardou, aujourd’hui restauré

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Élisabeth EIDENBENZ, avec son équipe, a sauvé d’une mort certaine des centaines de nouveaux nés et d’enfants.

Du 7 septembre 1939 (naissance du 1er enfant) jusqu’à Pâques 1944 (fermeture du lieu après réquisition par la Wehrmacht), avec le soutien d’organisations humanitaires suisses, françaises et américaines et au titre de la « Croix Rouge Suisse – Secours aux enfants », l’action d'Élisabeth EIDENBENZ et de ses collègues permet à des femmes enceintes (d’abord réfugiées d’Espagne, puis de toute l’Europe) qui étaient internées dans les camps d’Argelès sur Mer, Saint Cyprien, Rivesaltes, Bram et Gurs, d’accoucher de 597 enfants , certains de confession juive ou d’origine tzigane. Dans les camps, les enfants la mortalité infantile étaient de 100 %, tellement le conditions étaient difficiles. Sans hygiène, sans nourriture, les bébés ne pouvaient pas survivre...

A la fin de la guerre et après être passée par l’Aveyron et la Suisse, Elisabeth s’est installée en Autriche où, de 1946 à 1975, elle crée et dirige des « Maisons Suisses » placées sous le patronage de l’Eglise Evangélique Suisse pour s’occuper de nouveaux-nés et de jeunes enfants de réfugiés des pays de l’Est. Élisabeth EIDENBENZ a pris sa retraite en 1975 et vit en Autriche à côté de Vienne.

La maternité d’Elne

La maternité d’Elne

figurent cependant, le premier, sur une liste de camps d'internés civils en date du 19 novembre 1940 (carton 2P4l, dossier 7, Service Historique de l'Armée de Terre, Château de Vincennes) le second, en annexe à la circulaire n° 127 Pol. Cab. du 31 janvier 1942 du Ministère de l'Intérieur !

Il n'existe, pour beaucoup de camps, aucune trace de correspondance émanant des internés. Certains autres ont même totalement disparu de la mémoire. J'en veux pour preuve le CAMP DE BASSENS à propos duquel le Maire de cette localité, consulté, a répondu "qu'il n'y a jamais eu de camp d'internement sur la commune de Bassens en Gironde" ! Il figure pourtant bel et bien dans les Archives du Service Historique de l'Armée de Terre.

Quoi qu'il en soit, la recherche de documents postaux des camps d'internement français reste certes difficile mais présente néanmoins un intérêt certain sur le plan historique. Plus de 60 ans se sont écoulées depuis cette époque tragique et

le nombre de survivants s'amenuise jour après jour. Le temps efface tout ! Il faut porter des témoignages à la connaissance de ce chapitre douloureux de l'histoire de notre Pays ». - Lévy http://sionisme.xooit.com/t4784-TOUS-LES-CAMPS-D-INTERNEMENTS.htm

« De 1939 à 1946, la France a interné 600 000 personnes (Espagnols, réfugiés allemands et autrichiens, juifs, communistes, tziganes, etc.) dans un nombre de camps très important et dont certains sont encore peu ou pas connus.

Qui, par exemple, a entendu parler des deux camps ci-après ayant fonctionné dans notre région : LES ESSARTS-VARIMPRE, en Seine-Inférieure, et GAILLON, dans l'Eure ? Ils

Enregistrement dans le camp d’internement de Pithiviers de Juifs étrangers raflés à Paris, mai 1941

« Les camps d’internements français »

Gurs

Rivesaltes

Elne Argelès

Perpignan

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J ’ai parcouru la presse écrite française. Je n’ai trouvé, en ce jour, presque aucune trace de cet effroyable anniversaire. Un seul article digne de ce

nom, dans Le Figaro (1), sauve l’honneur. C’est il y a soixante-dix ans très exactement, dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 qu’a eu lieu la « Nuit de cristal » en Allemagne. Il aurait été utile d’en parler, pourtant. Cela aurait pu être l’occasion de réflexions. Si l’antisémitisme haineux des nationaux-socialistes allemands ne faisait plus de doute depuis longtemps, c’est au cours de cette nuit qu’il a pleinement révélé son visage meurtrier. Près de 300 cent synagogues ont été détruites, plus de 7000 entreprises et commerces appartenant à des Juifs allemands ont été saccagés, une centaine de personnes ont été tuées et bien davantage ont été blessées. 30 000 Juifs ont été arrêtés et envoyés vers des camps de concentration. La population allemande a vu, et elle n’a pu, à partir de cette nuit là, ne pas savoir ce qui se passait. Elle a contribué ou, ce qui ne vaut pas mieux, elle a, en général, laissé faire. Les populations et les dirigeants du reste de l’Europe et du monde ont vu aussi, et n’ont pas pu, non plus ne pas savoir quel engrenage était en train de s’enclencher. L’absence de réaction des populations et dirigeants susdits me semble avoir été terriblement éloquente et relever d’une forme de complicité de crime. C’est au lendemain de cette nuit-là, qu’Hitler et sa clique d’assassins ont compris qu’ils pouvaient persévérer, ce qu’ils ont fait en concevant et en mettant en œuvre la solution finale. Après la guerre, on a fait comme si on découvrait l’horreur absolue qui reste liée au nom d’Auschwitz, mais je ne peux pas ne pas me dire qu’on a laissé

Auschwitz venir et se concrétiser en tolérant la « Nuit de cristal ». Je ne peux pas faire comme si j’ignorais qu’on a, ensuite, fermé les portes de l’exode aux Juifs d’Europe qui pouvaient encore tenter de fuir, et que la Grande-Bretagne a, en particulier, maintenu close l’entrée de ce qui n’était pas encore Israël. Je ne peux oublier qu’après la guerre encore, les Juifs survivants ont été chassés de nombreux endroits, maintenus dans des camps d’internement, empêchés d’aller vers le foyer national juif. Israël existe, mais l’Etat juif est souvent traité avec mépris, et les propos haineux dignes du temps d’Hitler que tiennent à son sujet des gens tels que les dirigeants du Hamas, du Hezbollah, ou de l’Iran, semblent ne déranger personne.

Ceux qui disent qu’il faut, au nom de valeurs éthiques, pratiquer l’ingérence humanitaire, et ceux qui disent qu’il faut parfois intervenir préventivement, avant que le pire ne survienne, dès lors qu’on voit que

l’effroyable se prépare sont critiqués vertement. Il m’arrive de me dire que les leçons ne sont jamais tirées et les enseignements jamais retenus. Nous serons quelques-uns à maintenir la vigilance, en sachant que cela changera fort peu de choses, hélas, à la barbarie toujours prête à faire éclater le mince vernis de la civilisation. Nous le ferons par sens de l’honneur. Nous le ferons pour que la lumière ne s’éteigne jamais tout à fait. Nous le ferons aussi pour rappeler aux victimes potentielles que, face aux bourreaux, il faut surtout compter sur ses propres forces et sa propre détermination. La fraternité concrète peut venir par surcroît, mais il vaut mieux ne pas compter sur elle et s’attendre, plutôt, à l’indifférence et à la lâcheté.

Auteur inconnu (1) Claire Bommelaer, "Hanna se souvient de la Nuit de cristal".

70 ans après « la nuit de Cristal »

La nuit de cristal ..Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, sur tout l e territoire du Reich, plus de 250 synagogues sont détruites, 7 500 commer ces et entreprises

saccagés et pillés. 100 Juifs sont assassinés, près de 30 000 d'entre eux arrêtés, 11 000 internés à Dacha u,

10 000 à Buchenwald .

« Je ne peux pas faire comme si j’ignorais... »

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Judéens, Samaritains, Pharisiens, Saducéens, Karaïtes, Orthodoxes, Ultra-orthodoxes… Il existe tout un éventail de courants dans le Judaïsme, certains plus connus que d’autres, et il est facile de s’emmêler les pinceaux ! Voilà alors un petit résumé des principaux courants du Judaïsme, de la Diaspora Babylonienne à nos jours.

L’ensemble des courants peut être classé en 3 catégories : les courants historiques, le Judaïsme rabbinique et les Karaïtes.

Il est intéressant d’ajouter avant cela une précision quant aux deux termes Ashkénazes et Sépharades. Ce ne sont pas à proprement parler des courants du Judaïsme, mais on parlera plus de branches du Judaïsme. Cette distinction date du Moyen Âge, après la destruction du Temple et de la Judée par les Romains et la dispersion massive des Juifs. Il y avait donc d’un côté les Ashkénazes, du Nord et de l’Est de l’Europe, et de l’autre les Sépharades, de la péninsule ibérique et du bassin méditerranéen. A partir de là il y a eu des dispersions de ces deux branches vers les Pays-Bas, l’Angleterre et jusqu’aux Etats-Unis. Mais leur différence est aussi grandement liturgique (notamment la prononciation des prières, etc.). Une autre branche connue est celle des Yéménites, c’est-à-dire les Juifs venant du Yémen et plus généralement de la pointe sud de la péninsule arabique. 1. Les courants historiques La première division des Israélites date de la fin de l’exil en Babylone. C’est là qu’apparaissent d’un côté les Judéens (les Juifs) et de l’autre les Samaritains. Ces derniers se sont écartés de la foi de leurs Pères en y incluant des pratiques païennes assimilées pendant l’exil, en reniant la souveraineté de Jérusalem (ils se réunissent sur le Mont Garizim et y construisent leur

temple à l’image de celui de Jérusalem) et en rejetant tous les livres des Prophètes, puisque selon eux, Elie est à l’origine du schisme. Leurs écrits comprennent alors le Pentateuque ainsi que le livre de Josué, auxquels ils rajoutent leurs propres « Chroniques ». Une autre grande différence est qu’ils n’acceptent pas la « Loi Orale », ni l’interprétation de la Torah telle qu’elle existait à l’époque. Il existe actuellement en Israël environ 700 Samaritains, à Holon et Naplouse. Flavius Josèphe (37-100 ap. J-C) est un célèbre et

important historien à l’époque du Second Temple. Il nous rapporte qu’il existait alors 4 « sectes juives » issues des Judéens. Les Pharisiens (scribes et spécialistes de la loi, principalement laïcs) s’opposent aux Sadducéens (Prêtres de Jérusalem) en reconnaissant entre autres leur propre tradition orale en plus du Tanakh (Ancien Testament) quand ces derniers n’acceptent que la Torah (Pentateuque). Les Pharisiens croient également en la Souveraineté de Dieu et la providence divine dans la marche du monde, la résurrection des morts, l’immortalité de l’âme et un jugement dans un « monde à venir ».

Il y avait également les Esséniens, prêtres et laïcs séparés du Temple de Jérusalem, situés sur les rives de la Mer Morte. Ce sont les plus complexes à étudier car leur groupe est très fermé, monastique, composé d’érudits, « purs entre les purs ». Leur enseignement ésotérique ne se transmet qu’aux initiés.

Il y a enfin les Zélotes, considéré comme un courant violent, car ils luttaient alors contre le pouvoir Romain. Ce sont des Juifs très pratiquants, activistes politiques qui refusent de payer l’impôt à Rome, et qui défendent la Terre d’Israël contre ses occupants.

La liste continue avec par exemple les Nazaréens, Sicaires, Boethusiens, Ebionites, Issawistes, etc.

Les différents courants Les différents courants Les différents courants Les différents courants du Judaïsmedu Judaïsmedu Judaïsmedu Judaïsme

Article de Cédric E. Fruhinsholz

Mais au-delà de ces différences, il est

important de relever un point commun entre ces courants d’aujourd’hui, et que nous partageons, nous chrétiens, avec eux : c’est cette même espérance que le Messie vient, qu’Il est proche et qu’Il va asseoir son Autorité sur la Terre pour nous apporter la

Paix éternelle !

Les courants du judaïsme

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2. Le Judaïsme Rabbinique Il est issu du Judaïsme Pharisien et est considéré, à partir du IIème siècle, comme la norme. Il représente aujourd’hui le courant grandement majoritaire, même s’il est lui-même divisé en plusieurs grandes tendances. Leurs différends se situent souvent autour de la « Halakha » qui est l’ensemble des lois, sentences et prescriptions religieuses qui règlent la vie quotidienne des Juifs, ainsi que la Torah Orale (Talmud). Les « Réformés », majoritairement aux Etats-Unis, en nient l’origine divine, même s’ils acceptent qu’elle ait pu être « inspirée » par Dieu. La Halakha a donc peu d’importance face au « monde moderne », mais il leur est toutefois demandé de respecter certaines pratiques fondamentales Bibliques. Il y a ensuite les « Massorti » ou « Conservateurs », également en grande partie aux USA, qui reconnaissent au Talmud une importance et une autorité morale, mais qui ne le suivent pas aussi strictement que les Orthodoxes et Ultra-Orthodoxes. Il y a donc enfin le Judaïsme Orthodoxe pour qui la Halakha est un concept fondamental. Selon les sociologues israéliens, les Orthodoxes, comme les Ultra-Orthodoxes, ont une pratique religieuse très stricte, mais si les premiers conservent une certaine immersion dans le monde moderne, les « ‘Haredim » (Ultra-Orthodoxes) ont eux, une forte volonté de séparatisme social (propre style vestimentaire, quartiers et institutions spécifiques, etc.). Le terme « ‘Haredim », littéralement « les trembleurs », sous-entendu « trembleurs devant Dieu » l’illustre d’ailleurs bien : ils sont « terrifiés » à l’idée de violer un seul des 613 commandements, d’où leur écart d’avec la société. Au sein de ces derniers nous retrouvons les

« ‘Hassidim » qui insistent particulièrement sur la communion joyeuse avec Dieu, en particulier par le chant et la danse (les Loubavitch, les Breslav, etc.), auxquels s’opposent les Mitnagdim, l i t téralement « opposants » qui leur reprochent leur « joie de vivre » qu’ils jugent incompatible avec l’étude de la Torah. 3. Les Karaïtes Ils sont les opposants directs du Judaïsme Rabbinique. C’est un courant Scripturaire que l’on date du 8ème siècle, même si eux-mêmes déclarent remonter à l’époque du Second Temple (voir du Premier). Ils

se distinguent par le rejet total de la Tradition/Loi Orale qu’ils jugent entièrement humaine et non divine. En effet leur unique référence est le Tanakh, c’est-à-dire l’Ancien Testament, et leurs lois se limitent donc à la Loi de Moïse. Une seconde différence est qu’ils pratiquent « l’exégèse personnelle », c’est-à-dire qu’ils refusent de se soumettre aux enseignements d’anciens, « sages » ou Rabbins, s’ils ne sont pas d’accord ou surtout si cela s’éloigne trop du sens évident des textes Bibliques. Il n’est donc pas forcé de se lier à un Rabbin comme guide, selon le principe du Judaïsme Rabbinique « la foi dans les Sages » (Emounat ‘hakhamim). A côté de cela, il existe des différences dans les rituels, la liturgie, le calendrier (entièrement lunaire), etc. Mais au-delà de ces différences, il est important de relever un point commun entre ces courants d’aujourd’hui, et que nous partageons, nous chrétiens, avec eux : c’est cette même espérance que le Messie vient, qu’Il est proche et qu’Il va restaurer son Autorité sur la Terre pour nous apporter la Paix éternelle ! Amen.

Cédric E. Fruhinsholz

(Photo) Avraham ben Samuel Firkovich (1786-1874) était un leader respecté des Karaïtes en Crimée et en Lithuanie. Firkovich recueillit un grand nombre de manuscrits hébreux, arabes et samaritains au cours de ses nombreux voyages. Ce sont ces milliers de documents karaïte et rabbiniques collectés tout au long de l'Empire russe qui sont regroupés dans ce qui est connu sous le nom de la ‘Première Collection Firkovich’ . Le karaïsme (קראות qaraout ; peut aussi s'écrire caraïsme, qaraïsme ou charaïsme) est un courant du judaïsme scripturaliste, car fondé sur la seule Miqra, c'est-à-dire la Bible hébraïque et le refus de la Loi orale. Il est donc en opposition au judaïsme pharisien, plus exactement au judaïsme rabbinique. Ses adhérents sont appelés les karaïtes ou les karaïmes et parfois surnommés bnei ou ba'alei haMiqra (« fils » ou « maîtres de la Miqra »). Le karaïsme connut un âge d'or du IXe siècle au XIe siècle, étant adopté selon certaines sources par 40% de la population juive mondiale, aussi bien en Europe que dans le monde arabe. Son influence déclina ensuite progressivement, et il n'y aurait actuellement plus que 30 000 karaïtes dans le monde, dont 20 à 25 000 en Israël, principalement à Ramle, Ashdod et Beersheba.

(Wikipédia)

LES KARAÏTES

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« Sonnez la trompette » est une publication bimestrielle de l’Association « Shalom Israël »

« Élevez-vous, portes éternelles ! Que le Roi de gloire fasse Son entrée ! »

Psaume 24