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FLAS H-I N FO RMATI 0 NS strategies 1994 de vaccination A. GOUDEAU L ES indications de la vaccina- tion contre l'hdpatite B se sont singuli~rement Uargies depuis son introduction en cli- nique il y a pros de vingt ans. En mati~re de politique de vaccina- tion et jusqu'~i ces derni~res anndes, on distinguait les pays de haute enddmie (Afrique sub-saha- rienne, Asie) off une vaccination universelle des nourrissons &ait souhaitable et des pays de faible end6mie (Europe, Am&ique du Nord) off &ait recommand6e une vaccination cibl~e de groupes ~i risques (professionnels de la sant~, patients polytransfus~s, toxico- manes...). Cette distinction a dt~ MI~DEC, 2-5 mars 1994. A. GOUDEAU, D~partement de micro- biologie m~dicale et mol~culaire, URA CNRS 1334, CHU Bretonneau, 37044 Tours. r6cemment abandonn~e par les autorit& sanitaires internationales devant la faillite d'une politique de prevention cibl& dans les pays d&elopp~s et la reprise de l'inci- dence des h~patites B lide ~i la transmission sexuelle bien docu- ment~e dans plusieurs pays, notamment aux USA. Une nouvelle politique de vac- cination universelle de tous les enfants sans distinction de rdgions a ~t6 d~finie par le Groupe consul- tatif mondial du programme 61argi de vaccination de l'Organi- sation mondiale de la santd (OMS) au Caire en 1990 et ~i Antalaya (Turquie) en 1991. L'int6gration sans attendre (pour l'ensemble des Etats membres avant 1997) de la vaccination contre l'h~patite B qu'implique cette nouvelle poli- tique a ~t~ inclue dans les objectifs ddfinis par I'OMS lots des assem- bides mondiales de la sant4 Gen~ve en 1991 et 1992. Le bureau de FOMS pour la r6gion europ~enne a ~galement formul4 deux reprises des recommanda- tions du m~me ordre pour les pays membres suivant les avis des experts r~unis dans un groupe de travail de I'OMS ~i Miinich (Alle- magne) en 1991 et dans le Groupe consuhatif europ6en du pro- gramme 41argi de vaccination Langen (Allemagne) en 1992. II faut souligner que plusieurs pays d6velopp~s se sont d~j~ enga- g6s dans une politique de vaccina- tion syst6matique des enfants et/ou adolescents ; c'est le cas notamment de l'halie, de l'Es- pagne, des USA, du Canada, d'Is- rail, de la Nouvelle-Z61ande... hepatites A et E : epidemiologie, transmission Y. BUISSON L ES h6patites virales ~ trans- mission f6co-orale pr~fdren- tielle sont dues ~ deux agents distincts : le virus de l'hdpatite A MI~DEC, 2-5 mars 1994. Y. BUISSON, Laboratoire de biologie cli- nique, H6pital d'instruction des Arm6es du Val-de-Gr&ce, 74, bd de Port-Royal, 75230 Paris cedex 05. ou VHA et le virus de l'h~patite E ou VHE. Connu depuis plus de 30 ans et largement r4pandu dans le monde entier, le VHA repr&ente la premiere cause d'h6patites aigu~s. Identifi~ en 1990, le VHE est responsable des h~patites non- A, non-B ~i transmission ent6rique qui s6vissent principalement dans les pays en voie de d4veloppe- ment. Outre leur mode de transmis- sion, les deux virus ont en com- mun plusieurs caract&istiques : le r&le majeur jou~ par l'eau dans leur dissemination, la tendance provoquer des ~pid6mies, le carac- t~re volontiers aigu, voire fulmi- Journal de P!SDIATRIE et de PUI~RICULTURE n ~ 3-1994 165

Stratégies 1994 de vaccination

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Page 1: Stratégies 1994 de vaccination

FLAS H-I N FO RMATI 0 NS

stra teg ies 1994 de vacc ina t ion

A. G O U D E A U

L ES indications de la vaccina- t ion contre l 'hdpat i te B se sont singuli~rement Uargies

depuis son in t roduct ion en cli- nique il y a pros de vingt ans. En mati~re de politique de vaccina- t ion et jusqu'~i ces derni~res anndes, on distinguait les pays de haute enddmie (Afrique sub-saha- rienne, Asie) off une vaccination universelle des nourrissons &ait souhaitable et des pays de faible end6mie (Europe, Am&ique du Nord) off &ait recommand6e une vaccination cibl~e de groupes ~i risques (professionnels de la sant~, pat ients polytransfus~s, toxico- manes...). Cette distinction a dt~

MI~DEC, 2-5 mars 1994. A. GOUDEAU, D~partement de micro- biologie m~dicale et mol~culaire, URA CNRS 1334, CHU Bretonneau, 37044 Tours.

r6cemment abandonn~e par les autorit& sanitaires internationales devant la faillite d'une politique de prevention cibl& dans les pays d&elopp~s et la reprise de l'inci- dence des h~pati tes B lide ~i la transmission sexuelle bien docu- ment~e dans p lus ieurs pays, notamment aux USA.

Une nouvelle politique de vac- cination universelle de tous les enfants sans distinction de rdgions a ~t6 d~finie par le Groupe consul- t a t i f m o n d i a l du p r o g r a m m e 61argi de vaccination de l'Organi- sation mondiale de la santd (OMS) au Caire en 1990 et ~i Antalaya (Turquie) en 1991. L'int6gration sans attendre (pour l'ensemble des Etats membres avant 1997) de la vaccinat ion contre l 'h~pat i te B qu' implique cette nouvelle poli- tique a ~t~ inclue dans les objectifs

ddfinis par I'OMS lots des assem- bides mond ia l e s de la sant4 Gen~ve en 1991 et 1992. Le bureau de FOMS pour la r6gion europ~enne a ~galement formul4 deux reprises des recommanda- tions du m~me ordre pour les pays membres su ivan t les avis des experts r~unis dans un groupe de travail de I'OMS ~i Miinich (Alle- magne) en 1991 et dans le Groupe c o n s u h a t i f europ6en du pro- gramme 41argi de vaccination Langen (Allemagne) en 1992.

II faut souligner que plusieurs pays d6velopp~s se sont d~j~ enga- g6s dans une politique de vaccina- t ion sys t6ma t ique des enfants e t /ou adolescents ; c 'est le cas no t ammen t de l 'ha l ie , de l'Es- pagne, des USA, du Canada, d'Is- rail, de la Nouvelle-Z61ande...

hepat i tes A et E : e p i d e m i o l o g i e , t r ansmiss ion

Y. B U I S S O N

L ES h6patites virales ~ trans- mission f6co-orale pr~fdren- tielle sont dues ~ deux agents

distincts : le virus de l'hdpatite A

MI~DEC, 2-5 mars 1994. Y. BUISSON, Laboratoire de biologie cli- nique, H6pital d'instruction des Arm6es du Val-de-Gr&ce, 74, bd de Port-Royal, 75230 Paris cedex 05.

ou VHA et le virus de l'h~patite E ou VHE. Connu depuis plus de 30 ans et largement r4pandu dans le monde entier, le VHA repr&ente la p remie re cause d ' h 6 p a t i t e s aigu~s. Identifi~ en 1990, le VHE est responsable des h~patites non- A, non-B ~i transmission ent6rique qui s6vissent principalement dans

les pays en voie de d4veloppe- ment.

Outre leur mode de transmis- sion, les deux virus ont en com- mun plusieurs caract&istiques : le r&le majeur jou~ par l 'eau dans leur dissemination, la tendance provoquer des ~pid6mies, le carac- t~re volontiers aigu, voire fulmi-

Journal de P!SDIATRIE et de PUI~RICULTURE n ~ 3-1994 165