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La Revue de médecine interne 35 (2014) 271–273 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Communication brève Syndrome des antisynthétases et adénocarcinome pulmonaire : une association fortuite ? Antisynthetase syndrome and lung carcinoma: A fortuitous association? A. Courties a , O. Lidove a,, T. Maisonobe b , A. Rigolet c , A. Hermet a , P. Girard d , J.-M. Ziza a a Service de médecine interne et rhumatologie, hôpital de la Croix-Saint-Simon, 125, rue d’Avron, 75020 Paris, France b Institut de myologie, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, 83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France c Service de médecine interne 1, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, 83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France d Département de pneumologie, institut mutualiste Montsouris, 42, boulevard Jourdan, 75014 Paris, France i n f o a r t i c l e Historique de l’article : Disponible sur Internet le 30 mai 2013 Mots clés : Cancer Syndrome des antisynthétases Anticorps anti-Ro-52 r é s u m é Introduction. Si le risque de néoplasie est clairement augmenté dans les autres myosites inflammatoires comme la dermatomyosite et la polymyosite, il n’existe pas de preuve dans la littérature d’une association entre syndrome des antisynthétases et néoplasie. Observation. Nous rapportons l’observation d’un patient de 54 ans, tabagique, avec syndrome des anti- synthétases, anticorps anti-Jo1 positifs, ayant fait découvrir un adénocarcinome pulmonaire primitif. Conclusion. Deux études récentes rapportent des formes plus sévères et un risque augmenté de néoplasie en cas de syndrome des antisynthétases avec anticorps anti-Jo1, particulièrement en cas d’association à des anticorps anti-Ro-52. Cependant, les données de la littérature sont contradictoires. © 2013 Publié par Elsevier Masson SAS pour la Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Keywords: Anti-Ro-52 antibodies Antisynthetase syndrome Neoplasia a b s t r a c t Introduction. Dermatomyositis and polymyositis are sometimes associated with neoplasia. Conversely, a link between antisynthetase syndrome and neoplasia has not been clearly demonstrated. Case report. We report a 54-year-old smoker male patient who presented with an antisynthetase syn- drome with anti-Jo1 and anti-Ro-52 antibodies. An adenocarcinoma of the lung was diagnosed at the same time. Conclusion. Two recent studies showed that patients with an antisynthetase syndrome associated with anti-Jo1 antibodies have more severe prognosis than antisynthetase syndrome associated with other antibodies (i.e. PL7/PL12). The risk of cancer occurrence seems to be increased when the anti-Jo1 antisyn- thetase syndrome is associated with anti-Ro-52 antibodies. To date, there is no demonstrated association between antisynthetase syndrome and neoplasia. © 2013 Published by Elsevier Masson SAS on behalf of the Société nationale française de médecine interne (SNFMI). 1. Introduction Si le risque de néoplasie est clairement augmenté dans les autres myosites inflammatoires comme la dermatomyosite et la polymyo- site, il n’existe pas de preuve formelle dans la littérature d’une association entre syndrome des antisynthétases et néoplasie. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (O. Lidove). 2. Observation Nous rapportons l’observation d’un patient de 54 ans, originaire du Sénégal, ayant pour antécédents une hémorragie méningée secondaire à une hypertension artérielle, un tabagisme actif estimé à 50 paquets années, et une dyslipidémie traitée par rosuvastatine. Ce patient était hospitalisé dans notre service pour exploration de myalgies diffuses avec une faiblesse musculaire depuis six mois associée à une altération de l’état général avec perte de dix kilos. Il n’y avait pas de signes extramusculaires, notamment pas d’atteinte articulaire, en dehors d’une dyspnée d’effort à un étage. 0248-8663/$ see front matter © 2013 Publié par Elsevier Masson SAS pour la Société nationale française de médecine interne (SNFMI). http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.04.012

Syndrome des antisynthétases et adénocarcinome pulmonaire : une association fortuite ?

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La Revue de médecine interne 35 (2014) 271–273

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

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. Courtiesa, O. Lidovea,∗, T. Maisonobeb, A. Rigoletc, A. Hermeta, P. Girardd, J.-M. Zizaa

Service de médecine interne et rhumatologie, hôpital de la Croix-Saint-Simon, 125, rue d’Avron, 75020 Paris, FranceInstitut de myologie, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, 83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, FranceService de médecine interne 1, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, 83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, FranceDépartement de pneumologie, institut mutualiste Montsouris, 42, boulevard Jourdan, 75014 Paris, France

i n f o a r t i c l e

istorique de l’article :isponible sur Internet le 30 mai 2013

ots clés :anceryndrome des antisynthétasesnticorps anti-Ro-52

r é s u m é

Introduction. – Si le risque de néoplasie est clairement augmenté dans les autres myosites inflammatoirescomme la dermatomyosite et la polymyosite, il n’existe pas de preuve dans la littérature d’une associationentre syndrome des antisynthétases et néoplasie.Observation. – Nous rapportons l’observation d’un patient de 54 ans, tabagique, avec syndrome des anti-synthétases, anticorps anti-Jo1 positifs, ayant fait découvrir un adénocarcinome pulmonaire primitif.Conclusion. – Deux études récentes rapportent des formes plus sévères et un risque augmenté de néoplasieen cas de syndrome des antisynthétases avec anticorps anti-Jo1, particulièrement en cas d’association àdes anticorps anti-Ro-52. Cependant, les données de la littérature sont contradictoires.

© 2013 Publié par Elsevier Masson SAS pour la Société nationale française de médecine interne(SNFMI).

eywords:nti-Ro-52 antibodiesntisynthetase syndromeeoplasia

a b s t r a c t

Introduction. – Dermatomyositis and polymyositis are sometimes associated with neoplasia. Conversely,a link between antisynthetase syndrome and neoplasia has not been clearly demonstrated.Case report. – We report a 54-year-old smoker male patient who presented with an antisynthetase syn-drome with anti-Jo1 and anti-Ro-52 antibodies. An adenocarcinoma of the lung was diagnosed at thesame time.

Conclusion. – Two recent studies showed that patients with an antisynthetase syndrome associated withanti-Jo1 antibodies have more severe prognosis than antisynthetase syndrome associated with otherantibodies (i.e. PL7/PL12). The risk of cancer occurrence seems to be increased when the anti-Jo1 antisyn-thetase syndrome is associated with anti-Ro-52 antibodies. To date, there is no demonstrated associationbetween antisynthetase syndrome and neoplasia.

© 2013 Published by Elsevier Masson SAS on behalf of the Société nationale française de médecineinterne (SNFMI).

. Introduction

Si le risque de néoplasie est clairement augmenté dans les autresyosites inflammatoires comme la dermatomyosite et la polymyo-

ite, il n’existe pas de preuve formelle dans la littérature d’unessociation entre syndrome des antisynthétases et néoplasie.

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (O. Lidove).

248-8663/$ – see front matter © 2013 Publié par Elsevier Masson SAS pour la Société nattp://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.04.012

2. Observation

Nous rapportons l’observation d’un patient de 54 ans, originairedu Sénégal, ayant pour antécédents une hémorragie méningéesecondaire à une hypertension artérielle, un tabagisme actif estiméà 50 paquets années, et une dyslipidémie traitée par rosuvastatine.Ce patient était hospitalisé dans notre service pour exploration de

myalgies diffuses avec une faiblesse musculaire depuis six moisassociée à une altération de l’état général avec perte de dix kilos. Iln’y avait pas de signes extramusculaires, notamment pas d’atteintearticulaire, en dehors d’une dyspnée d’effort à un étage.

tionale française de médecine interne (SNFMI).

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272 A. Courties et al. / La Revue de médecine interne 35 (2014) 271–273

Fig. 1. Radiographie de thorax (face) : opacité basale gauche, en partie rétrocar-d

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reductase) [5,6] il faut rechercher une néoplasie par des examens

iaque. Infiltrat interstitiel bi-basal modéré.

À l’examen clinique, il existait un déficit proximal bilatéralvec signe du tabouret, les manœuvres de Barré et Mingazzini’étaient pas tenues. Il n’y avait pas de troubles de la déglutition,as de dysphonie, pas d’orthopnée. À l’auscultation pulmonaire,n notait des râles « velcro » en base gauche et des crépitants finsn base droite. Il n’y avait pas de signe d’insuffisance cardiaque et’électrocardiogramme était normal. Il n’y avait pas de phénomènee Raynaud, pas de synovite, pas de reflux gastro-œsophagien, pase sclérodactylie ni d’hyperkératose fissuraire des mains.

Biologiquement, il existait une rhabdomyolyse importante aveces créatine phosphokinase (CPK) à 16 248 UI/L associée à uneypertransaminasémie avec ALAT à 175 UI/L et ASAT à 442 UI/L. Il’y avait pas de syndrome inflammatoire, le taux d’albumine était

35 g/L, les taux de créatinine et de TSH était normaux. Les sérolo-ies hépatites B et C et la sérologie VIH étaient négatives. Le bilanmmunologique retrouvait des facteurs antinucléaires positifs à/10 240 associés à des anticorps anti-SSA (Ro-52) positifs à 70 UI/Lnorme < 40) et à des anticorps antisynthétases de type anti-Jo1 à49 UI/L (norme < 40). Les anticorps anti-PL7, anti-PL12 et anti-SRPtaient négatifs.

Nous n’avons pas réalisé d’électromyogramme en raison d’uneyosite cliniquement évidente ni d’imagerie par résonance magné-

ique (IRM) musculaire car le patient avait des clips vasculairesntracérébraux.

La biopsie musculaire était guidée par l’examen clinique etéalisée au niveau du deltoïde droit. Elle retrouvait une myositeévère avec infiltrats inflammatoires avec expression importanteu complexe d’histocompatibilité de classe I et de C5b9, des fibresn nécrose à différents stades et des fibres basophiles de régénéra-ion en faveur d’une polymyosite floride.

Devant la présence d’une polymyosite et d’anticorps antisyn-hétases, le diagnostic de syndrome des antisynthétases était posé.ans ce cadre nosologique et devant les anomalies à l’auscultation,ne imagerie thoracique était réalisée. La radiographie de thoraxontrait une opacité nodulaire supra-centimétrique rétrocar-

iaque du lobe inférieur gauche sans signe de la silhouette (Fig. 1).e scanner thoracique confirmait cette lésion pulmonaire asso-iée à des adénopathies médiastinales sous-carénaires (Fig. 2).

Fig. 2. Tomodensitométrie thoracique avec injection de produit de contraste. Lésiontumorale basale gauche, nécrotique, avec adénopathies médiastinales.

Les explorations fonctionnelles respiratoires retrouvaient un syn-drome mixte obstructif et restrictif.

Une biopsie du nodule pulmonaire par voie transpariétale étaitréalisée, permettant le diagnostic d’adénocarcinome pulmonaireprimitif TTF1+.

Après arrêt du traitement par statine, nous avons débuté un trai-tement par corticoïdes à la dose de 1 mg/kg par jour de prednisoneavec une décroissance progressive et transféré le patient en servicespécialisé pour prise en charge de sa néoplasie. L’existence d’uneadénopathie sous-carénaire tumorale (cT2N2M0) a conduit à deuxcures de chimiothérapie par cisplatine et navelbine. Après rééva-luation morphologique, une chirurgie d’exérèse à visée curativeétait réalisée. Une fistule bronchopleurale nécessitait un traitementlocal, avec pleurésie résiduelle. Une radiothérapie médiastinaleétait ensuite débutée. Le déficit musculaire régressait en un mois. Àneuf mois du début du traitement, le patient était traité par 7 mg/jde prednisone. Il était autonome. Le taux de CPK était normal.

3. Discussion

Le syndrome des antisynthétases appartient au groupe des myo-sites de chevauchement associées aux connectivites. Il se définitpar la présence d’une myosite histologique associée soit à la pré-sence d’anticorps anti-aminoacyl-tRNA synthétases (dont les plusfréquents sont les anticorps anti-Jo1, anti-PL7, et anti-PL12), soità la présence de signes extramusculaires tels qu’un phénomènede Raynaud, des arthralgies, une hyperkératose fissuraire ou uneatteinte pulmonaire avec syndrome interstitiel [1–3]. L’associationà d’autres anticorps est fréquente, notamment avec les anti-Ro-52(ou SSA) retrouvés dans un tiers des cas sans qu’il n’existe les cri-tères de syndrome de Gougerot-Sjögren ou d’autres connectivites[4].

Les myosites associées aux cancers sont définies par la décou-verte d’une myosite dans un délai de ± trois ans par rapport audiagnostic de néoplasie. Les liens entre myosite et cancer sont dif-férents en fonction du type de myosite.

Il est maintenant démontré qu’en présence d’une dermato-myosite, d’une polymyosite pure et d’une myopathie nécrosante(en dehors des myopathies nécrosantes autoimmunes à anticorpsanti-signal recognition peptide [SRP] et à anticorps anti-HMGCoA

complémentaires adaptés. Treize à 23 % des dermatomyosites sontassociées à un cancer, principalement les adénocarcinomes ova-riens, mammaires, coliques. Il existe une association ethnique entre

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A. Courties et al. / La Revue de m

ermatomyosite et cancers naso-pharyngés en Asie du sud-est.oncernant la polymyosite, 7 % des cas sont associés à des can-ers, principalement les cancers du poumon et de la vessie, et lesymphomes non hodgkiniens [7].

Nous avons recherché si le syndrome des antisynthétases pou-ait aussi être associé à une augmentation du risque de néoplasien réalisant une revue de la littérature sur « Pubmed » avec pourots clés cancer, malignancy et antisynthetase syndrome.Il existe plusieurs cas décrits de néoplasie associée à des

yndromes des antisynthétases dont cinq cas d’adénocarcinomeulmonaire [8–11]. Les autres cas décrits rapportent des localisa-ions tumorales et des types histologiques variés. Cependant, il a étérécédemment établi que la présence d’anticorps antisynthétase ane très bonne valeur prédictive négative concernant le risque deéoplasie associée aux myosites [12].

Deux études récentes semblent pourtant montrer un lien entrea présence d’anticorps anti-Jo1 et cancers dans certains sous-roupes.

Une première étude rétrospective récente portant sur9 patients avec syndrome des antisynthétases anti-Jo1 positifs

comparé les données cliniques et paracliniques en fonction dea présence d’anticorps anti-Ro-52 (SSA). La présence d’anticorpsnti-Ro-52 était associée à une atteinte respiratoire et articulairelus sévère mais surtout à une fréquence de cancers nettementupérieure (19 % versus 5,4 % ; p = 0,02) avec diminution de laurvie. Il s’agissait dans tous les cas de cancers diagnostiqués danses ± trois ans, cancers du côlon (50 %) et cancers gynécologiques37,5 %). Cette étude ne comparait pas les données à la populationénérale, et même si les fréquences de néoplasie sont élevées,’échantillon de patients est petit et ne permet pas de conclure àne incidence supérieure à celle de la population générale [13].

La même équipe a comparé les atteintes musculaires etrticulaires ainsi que le risque de néoplasie dans un groupee 95 patients avec syndrome des antisynthétases en fonctionu type d’anticorps présents (anti-PL7/PL12 ou anti-Jo1). Lestteintes musculaires et articulaires étaient plus sévères chez lesatients avec anticorps anti-Jo1. Une augmentation du risquee néoplasie était également notée chez les patients avec anti-orps anti-Jo1 (13,3 % versus 5 %) avec la même prédominanceour les cancers digestifs (50 % des cas) et gynécologiques40 %). En revanche, l’atteinte pulmonaire semblait plus fré-uente et plus sévère dans le groupe ayant des anticorpsnti-PL7/PL12 comparativement au groupe avec anticorps anti-Jo114].

Le type histologique de ces néoplasies n’était malheureusementas décrit dans ces essais.

Castaneda-Pomeda et al. rapportent sur une cohorte de8 patients, d’âge moyen 72 ans, ayant un syndrome des antisyn-hétases, une prévalence de néoplasie de 14 %, taux qui avait déjàté retrouvé dans une étude de Mileti et al. Mais le délai moyen deiagnostic entre cancer et myosite est de 55 mois (16 mois à huitns) chez des sujets âgés. Ces délais ne permettent pas de considé-er ces cas de myosites comme des myosites associées aux cancers11,15].

Une autre étude rétrospective portant sur 233 patientsvec syndrome des antisynthétases anti-Jo1 n’a pas retrouvé’augmentation du risque de néoplasie. Les auteurs ont rapporté6 cas de néoplasie dont seulement quatre répondaient aux cri-ères de myosite associée aux cancers. La fréquence était identique

celle attendue dans la population générale selon les données de

’Institut national de Veille Sanitaire (1,7 %) [16].

Il n’y a donc, à ce jour, aucune preuve statistique d’un risque deéoplasie augmenté chez les patients souffrant d’un syndrome desntisynthétases. Un surrisque existe peut-être chez des patients

[

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avec anticorps anti-Ro-52 (SSA). Chez un patient avec syndromedes antisynthétases, il faut réaliser un examen clinique exhaustifqui permettra de guider l’imagerie. La recherche d’un syndromeinterstitiel est systématique en cas de syndrome des antisynthé-tases et mènera dans tous les cas à une imagerie thoracique. Ilfaudra reconsidérer la possibilité d’association à une néoplasie encas de résistance au traitement, de forme sévère avec altération del’état général importante ou de signes francs de dermatomyositeassociée.

4. Conclusion

Notre observation pose la question d’un lien potentiel entre syn-drome des antisynthétases et néoplasie, en cas d’association à desanticorps anti-Ro-52 (SSA). Une étude multicentrique rétrospec-tive comparant la survenue de néoplasies dans les ± trois ans dudiagnostic de syndrome des antisynthétases associé à des anti-corps anti-Ro-52 (SSA) à celle de la population générale pourraitêtre intéressante.

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-tion avec cet article.

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