Théâtre et spectacle hier et aujourd'hui. Moyen-Age et RenaissanceReview by: Nerina Clerici BalmasBibliothèque d'Humanisme et Renaissance, T. 55, No. 1 (1993), pp. 171-172Published by: Librairie DrozStable URL: http://www.jstor.org/stable/20679415 .

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COMPTES RENDUS 171

Thiatre et spectacle hier et aujourd'hui. Moyen-Age et Renaissance, Paris, Ed. du Comite des Travaux historiques et scientifiques, 1991, 320 p.

Dix-huit communications presentees au Congres National des Societ6s Savantes sur le theatre et les spectacles publics au Moyen-Age et a la Renais sance qui eut lieu a Avignon en 1990: un fort volume, d'une richesse consid6 rable. Pour les chercheurs, evident int6ret des deux premieres etudes, qui prd sentent l'6tat des recherches sur le Moyen-Age (par E. Lalou: on y souligne l'importance des congres organis6s par la Soci6td internationale pour l'6tude du theatre medieval, quoique, de l'avis de l'auteur, malgr6 l'essor des etudes dans ce domaine, ?il reste encore 6norm6ment de travail a faire , et il serait souhaitable de mettre sur pied une bibliographie informatis6e, sans oublier le fait que les Etats-Unis ont ces dernieres anndes devanc6 la France dans le nombre des theses universitaires sur le theatre du Moyen-Age) et sur la Renaissance (par Mme Lazard, qui presente les differents aspects de l'activit6

dramatique au cours du siecle, en faisant ressortir la survivance des genres m6di6vaux - le genre le plus resistant est la farce - a ct6 du theatre n l'anti

que inaugur6 par la Pl6iade. Mme Lazard fait aussi une partie a l'esth6tique du theatre qui s'6labore parallelement i la redaction des oeuvres).

Les autres etudes sont regroup6es en quatre chapitres selon leur sujet. Trois etudes concernent la representation th6atrale proprement dite: une etude codicologique sur les ?rolets qui les acteurs devaient apprendre pour jouer les personnages des mysteres ou des farces (E. Lalou); un article (de G. Paoli) sur les relations qui ont exist6 entre les deux mondes de la taverne et du theatre au Moyen-Age dans la ville d'Arras (?La relation entre la taverne et les treteaux est scell6e par le vin que l'on offre aux acteurs, qui par fois represente leur salaire ); un essai (B. Mosse) centre sur les rapports entre theatre et peinture au XIVe siecle du point de vue esthdtique et terminologi que. Vient ensuite un groupe d'6tudes qui prennent en examen differents gen res et oeuvres: Ph. Bernard prdsente un drame liturgique de l'homme de guerre et diplomate amidnois Philippe de M6zieres (1372) et fait le point sur les sources utilis6es par cet auteur; B. Rey-Flaud examine l'h6ritage de la farce mbdievale dans le theatre de Moliere en faisant ressortir l'importance du ph6nomene italien ( Cet art, tres particulier, a fortement marqu6 le thea tre comique frangais, et Moliere qui en a une connaissance approfondie saura parfaitement l'utiliser ); C. Ingrassia analyse, de son c8t6, les caract6

ristiques de la ?moresque , danse que l'on faisait executer au XVe siecle

pour honorer les visiteurs c6lebres dans les villes (l'6tude est accompagn6e par des planches qui mettent en evidence le symbolisme essentiellement guer rier de la danse); E. Ruegger passe en revue la structure du ballet de cour et de son livret, partant du fameux ?Banquet du Faisan de 1454 repr6sent6

~i la cour de Bourgogne, jusqu'au ballet de Jean Dorat et Balthazar de Beau

joyeux que Catherine de Medicis fit jouer en 1573 en l'honneur des ambassa deurs polonais venus chercher leur nouveau roi (Magnificentissimni spectaculi a regina regumn matre editi, descriptio); M .-J. Palla fait une incursion dans le theatre portugais du premier XVIe siecle en nous pr6sentant le personnage de la sorciere et de l'entremetteuse dans six pieces de Gil Vicente (La Celes t'ine de Fernando de Rojas est sGirement la source principale).

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172 COMPTES RENDUS

Dans la rubrique consacr6e aux jeux et spectacles publics, une etude, celle de K. Kroll, concerne les spectacles de foire a Strasbourg de 1539 a 1618, tan dis que celle de C. de Mdrindol sur les entrees royales et autres ceremonies au Moyen-Age, avec un repertoire bibliographique etabli par villes, entraine des considerations interessantes sur les rapports entre manifestations thea trales et politique de cette periode. L'essai de M. De Roos examine le role de la femme dans les jeux de carnaval aux XVe et XVIe siecles, mettant en dvi dence les liens subtils entre misogynie et matriarcat dans la socidtd de l'6po que; et l'article de L. Sondergaard presente des jeux de Carnaval su6dois traitant le theme de la querelle entre Carnaval et Careme.

Les quatre dernieres contributions sont consacr6es i un genre de specta cle de premiere importance au Moyen-Age: les tournois, pas d'armes et jou tes: M. Vale fait une etude comparative des tournois dans la France du Nord, l'Angleterre et les Pays-Bas de 1280 i 1400; A. Struble examine le pas d'armes, qu'il definit la forme la plus theatralisde du tournois et la plus impr6gn6e par la littdrature . Les themes de cette manifestation dans le royaume de France a la fin du Moyen-Age: l'emprise et la captivite, le com

bat, l'alliance et autres sont le sujet de l'essai de J.P. Jourdan; enfin un 6pi sode portugais du conflit entre les Maisons de Valois et de Bourgogne au XVIe siecle (les joutes d'Alvaro Gongalves Coutinho a Paris) nous montre une transformation chevaleresque de la r6atli6 dans la contribution a deux voix de C.G. Riley et A.M. Rodrigues.

Comme il arrive parfois pour des enquetes qui recouvrent une aire de recherche tres vaste, des conclusions d'ensemble se d6gagent avec quelque difficult6, des qu'on s'efforce de d6passer un niveau simplement impressio niste. Excellentes dans leur sp6cificit6, les etudes qui composent le volume avancent chacune dans sa direction en vue d'un approfondissement segmen taire plutot que d'une synthese, par ailleurs tres difficile a trouver. On est donc en presence d'un volume tres touffu et varie, dont les multiples facettes, difficiles a recenser dans leur diversit6, ont interet i etre lues et m6dit6es en

profondeur.

Genes. Nerina CLERICI BALMAS.

Antonio STAUBLE: (Parlar per letteran: 1 Pedante nelle commedia del

Cinquecento e altri saggi sul teatro rinascimentale, Biblioteca del Cinque cento, 51, Rome, Bulzoni, 1991, 230 p.

Dans ce livre Stauble allie une rigueur mathematique avec une grande sensibilit6 litteraire. Il nous presente une etude de 130 pages

- jusqu'ici ine

dite - ayant le meme titre que le volume entier, ainsi que cinq articles plus courts d6ji parus ailleurs, dont le dernier traite de la tragedie humaniste. Stauble d6montre que le pedant est surtout une creation de la Renaissance, avec peu d'attaches avec la litt6rature classique, et que sa presence est li6e a des fins satiriques (on songe aux Regrets de Du Bellay; Stauble ne perd jamais de vue de tels paralleles). D'une maniere tres systematique il analyse le langage employd par les pedants du Cinquecento, passant en revue (entre

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