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Compte-rendu de congrès 3 e Symposium « Intervention nutritionnelle » Thérapeutique nutritionnelle des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin Pierre Desreumaux *, Laurent Dubuquoy, Georgia Malamut, Yang Cheng Service des maladies de l’appareil digestif et de la nutrition, Equipe Inserm 0114 sur la physiopathologie des maladies inflammatoires intestinales, CHU Lille, 59037 Lille cedex, France Reçu le 21 mai 2002; accepté le 21 mai 2002 Mots clés: Maladie de Crohn; Rectocolite hémorragique; PPAR; Probiotiques Keywords: Crohn’s disease; Acute colitis; PPAR; Probiotics La maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique sont les deux formes majeures des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Elles frappent avec prédilection l’adulte jeune, évoluant par poussées entrecoupées de pério- des de rémission. Elles constituent un des problèmes ma- jeurs de l’hépato-gastro-entérologie. Elles sont d’évolution chronique ou prolongée, potentiellement sur toute la vie. En France, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin sont sur la liste des maladies bénéficiant de l’exonération du ticket modérateur. L’étiologie n’en est pas actuellement connue et il n’existe pas de traitement curatif. Les théra- peutiques actuelles font appel aux anti-inflammatoires, aux immunosuppresseurs, à la nutrition artificielle et à la chi- rurgie. 1. Assistance nutritionnelle Les indications de la thérapeutique nutritionnelle au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin sont de plus en plus restreintes. Elles s’envisagent essen- tiellement sous la forme d’une nutrition artificielle entérale ou parentérale au cours de la maladie de Crohn. La nutrition artificielle est inefficace au cours de la rectocolite hémorra- gique [1]. L’efficacité des nutritions entérale et parentérale au cours des poussées de la maladie de Crohn est compa- rable [2]. Elles permettent d’obtenir une rémission transi- toire de la maladie dans 60 à 95 % des cas après 4 à 6 semaines de traitement. Cette efficacité est inférieure à celle obtenue avec les corticoïdes [3]. Ainsi, la nutrition entérale doit être utilisée en priorité par rapport à la nutrition parentérale (excepté pour les formes de maladie très sévères ou compliquées d’une sténose symptomatique, d’un abcès ou d’une fistule) chez des patients atteints de maladie de Crohn en poussées sévères, réfractaires aux corticoïdes, immunodépresseurs et thérapeutiques ciblées contre le TNFα. 2. Nouvelles biothérapies alimentaires D’anciennes études ont suggéré le rôle bénéfique d’aci- des gras à chaîne courte [4] ou de certains acides gras poly-insaturés [5,6] dans la prise en charge thérapeutique de patients atteints de maladie de Crohn ou de recto-colite hémorragique. Cependant, notre manque de connaissance et l’insuffisance d’études cliniques expliquent probablement en partie l’absence de place laissée à la pharmaconutrition dans la prise en charge thérapeutique des maladies inflam- matoires chroniques de l’intestin. 2.1. Rôles anti-inflammatoires de l’hétérodimère PPARγ/RXR De nouvelles pistes sont actuellement explorées dans des modèles murins de colites expérimentales et chez des * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Desreumaux). Nutrition clinique et métabolisme 16 (2002) 202–205 www.elsevier.com/locate/nutcli © 2002 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. PII: S 0 9 8 5 - 0 5 6 2 ( 0 2 ) 0 0 1 5 5 - 3

Thérapeutique nutritionnelle des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin

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Compte-rendu de congrès3e Symposium « Intervention nutritionnelle »

Thérapeutique nutritionnelle des maladies inflammatoires chroniquesde l’intestin

Pierre Desreumaux *, Laurent Dubuquoy, Georgia Malamut, Yang Cheng

Service des maladies de l’appareil digestif et de la nutrition, Equipe Inserm 0114 sur la physiopathologie des maladies inflammatoires intestinales,CHU Lille, 59037 Lille cedex, France

Reçu le 21 mai 2002; accepté le 21 mai 2002

Mots clés:Maladie de Crohn; Rectocolite hémorragique; PPAR; Probiotiques

Keywords:Crohn’s disease; Acute colitis; PPAR; Probiotics

La maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique sontles deux formes majeures des maladies inflammatoireschroniques de l’intestin. Elles frappent avec prédilectionl’adulte jeune, évoluant par poussées entrecoupées de pério-des de rémission. Elles constituent un des problèmes ma-jeurs de l’hépato-gastro-entérologie. Elles sont d’évolutionchronique ou prolongée, potentiellement sur toute la vie. EnFrance, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestinsont sur la liste des maladies bénéficiant de l’exonération duticket modérateur. L’étiologie n’en est pas actuellementconnue et il n’existe pas de traitement curatif. Les théra-peutiques actuelles font appel aux anti-inflammatoires, auximmunosuppresseurs, à la nutrition artificielle et à la chi-rurgie.

1. Assistance nutritionnelle

Les indications de la thérapeutique nutritionnelle aucours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestinsont de plus en plus restreintes. Elles s’envisagent essen-tiellement sous la forme d’une nutrition artificielle entéraleou parentérale au cours de la maladie de Crohn. La nutritionartificielle est inefficace au cours de la rectocolite hémorra-gique[1]. L’efficacité des nutritions entérale et parentéraleau cours des poussées de la maladie de Crohn est compa-

rable [2]. Elles permettent d’obtenir une rémission transi-toire de la maladie dans 60 à 95 % des cas après 4 à 6semaines de traitement. Cette efficacité est inférieure à celleobtenue avec les corticoïdes[3]. Ainsi, la nutrition entéraledoit être utilisée en priorité par rapport à la nutritionparentérale (excepté pour les formes de maladie très sévèresou compliquées d’une sténose symptomatique, d’un abcèsou d’une fistule) chez des patients atteints de maladie deCrohn en poussées sévères, réfractaires aux corticoïdes,immunodépresseurs et thérapeutiques ciblées contre leTNFα.

2. Nouvelles biothérapies alimentaires

D’anciennes études ont suggéré le rôle bénéfique d’aci-des gras à chaîne courte[4] ou de certains acides graspoly-insaturés[5,6] dans la prise en charge thérapeutique depatients atteints de maladie de Crohn ou de recto-colitehémorragique. Cependant, notre manque de connaissance etl’insuffisance d’études cliniques expliquent probablementen partie l’absence de place laissée à la pharmaconutritiondans la prise en charge thérapeutique des maladies inflam-matoires chroniques de l’intestin.

2.1. Rôles anti-inflammatoires de l’hétérodimèrePPARγ/RXR

De nouvelles pistes sont actuellement explorées dans desmodèles murins de colites expérimentales et chez des

* Auteur correspondant.Adresse e-mail :[email protected] (P. Desreumaux).

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www.elsevier.com/locate/nutcli

© 2002 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.PII: S 0 9 8 5 - 0 5 6 2 ( 0 2 ) 0 0 1 5 5 - 3

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patients atteints de maladies inflammatoires chroniques del’ intestin pour définir les fonctions anti-inflammatoires derécepteurs activés par des composants alimentaires. Lesrécepteurs activés par les proliférateurs des peroxysomes(PPAR) font partie de la superfamille des récepteurs nu-cléaires. On en distingue trois : PPARα, � et γ qui formentun hétérodimère fonctionnel avec les récepteurs X desrétinoïdes (RXR α, � ou γ). Ce complexe intervient dans latranscription de nombreux gènes cibles après fixation sur unélément de réponse spécifique de l’ADN appelé PPRE(Fig. 1). Différents ligands synthétiques et naturels peuventse fixer sur PPARγ et l’activer [7]. Les thiazolidinedionessont de puissants ligands de PPARγ et sont utilisés pourréguler la glycémie de patients atteints de diabète noninsulinodépendant de type 2 (Fig. 1). Certains anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) sont également desligands synthétiques de haute affinité pour PPARγ (Fig. 1).

Parmi les ligands naturels, les acides gras poly-insaturésainsi que les métabolites de l’acide arachidonique tels queles prostaglandines J2 (PGJ2) sont parmi les agonistes lesplus efficaces de PPARγ (Fig. 1) [7]. Chez l’homme, lesdeux principaux tissus exprimant PPARγ sont le tissuadipeux (adipocytes) et le côlon (cellules épithéliales etmacrophages) (Fig. 2) [8]. PPARγ est retrouvé àun niveauplus faible dans les reins, le foie et l’ intestin grêle et est àpeine détectable dans les muscles. Chez l’animal, l’expres-sion de PPARγ est également restreinte à certains tissus oucellules. La présence de ligands naturels de PPARγ engrande quantité dans la lumière ou la paroi intestinale et lamise en évidence d’une expression importante de PPARγdans le colon suggèrent que ce récepteur puisse jouer unrôle important dans l’homéostasie du tube digestif. Grâce àl’utilisation de ligands synthétiques de PPARγ (thiazolidi-nediones) et de RXR (retinoïdes LG101305), nous avons pu

Fig. 1. PPARγ est un récepteur nucléaire capable de se lier à des ligands naturels dont les acides gras ω3 et les prostaglandines J2 ou synthétiques dont lesplus connus sont les thiazolidinediones, utilisées actuellement comme anti-diabétiques oraux. Après activation du récepteur, PPARγ va former avec lerécepteur X des rétinoïdes (RXR) un hétéro-dimère nucléaire capable de moduler la transcription de gènes cibles par fixation sur un élément de réponsespécifique de l’ADN appelé PPRE.

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montrer, dans un modèle de colite induite par l’administra-tion intra-rectale de trinitrobenzene sulfate (TNBS), quel’activation de l’hétérodimère PPARγ/RXR avait un rôlethérapeutique préventif et curatif en prévenant et en dimi-nuant l’ intensité des lésions muqueuses coliques chez lasouris [9]. Cette diminution des lésions est médiée par uneinhibition de la production de cytokines inflammatoirestelles que le TNFα et l’ IL-1� secondaire à un blocage desvoies de transduction du signal NF-jB et des mitogen-activated protein (MAP) kinases [9]. Des études similairesont été réalisées avec un autre récepteur nucléaire pour lavitamine D mettant en évidence un effet thérapeutiqueanti-inflammatoire d’analogues de la vitamine D au cours decolites expérimentales chez la souris.

2.2. Probiotiques

Les probiotiques sont des suppléments nutritionnels com-posés de micro-organismes vivants (essentiellement lacto-bacilles et/ou bifidobactéries) qui exercent une action béné-fique sur l’hôte qui les ingèrent. Classiquement, leprobiotique idéal doit remplir plusieurs conditions. Les plusimportantes sont l’absence de caractère pathogène et lacapacité de résister aux sécrétions gastriques, biliaires etpancréatiques pour rester vivants dans l’ intestin grêle et lecôlon. La notion de survie est nécessaire pour l’appellation

probiotique. La majorité des substances d’origine micro-bienne utilisée en France dans le traitement symptomatiquedes diarrhées ne sont donc pas des probiotiques car compo-sées de bactéries tuées.

Les mécanismes et le lieu d’action (intestin grêle oucolon) des probiotiques sont mal connus. Certaines étudessuggèrent qu’ ils modulent la réponse immunitaire et la floreintestinale et qu’ ils pourraient jouer un rôle de barrièrevis-à-vis de bactéries pathogènes. Cependant, ces travauxrestent peu concluants car souvent contradictoires, réalisésavec des bactéries vivantes ou tuées dans des modèles invitro ou in vivo, chez la souris, non pertinents par rapport àdes situations physiologiques ou pathologiques humaines.

Étant donné que les mécanismes d’action sont malconnus, les critères de sélection des probiotiques sontempiriques et reposent traditionnellement sur des études desurvie dans le tube digestif, de temps de transit, de pouvoird’adhésion et d’ immunomodulation. Des raisons économi-ques sont également des critères de sélection importants carla majorité des probiotiques font l’objet de brevets.

De nombreux essais thérapeutiques ont démontréun effetdes probiotiques dans les pathologies allergiques (eczémade contact, allergie alimentaire), la prévention et/ou letraitement des diarrhées de l’enfant ou du voyageur et, plusrécemment, au cours des maladies inflammatoires chroni-ques de l’ intestin (MICI). Les probiotiques ont été utilisés

Fig. 2. Quantification de l’ARNm de PPARγ dans différents tissus chez l’homme. Les principales sources tissulaires de PPARγ sont chez l’homme le tissu(T) adipeux et le colon. Les cellules mononucléées sanguines (peripheral blood mononuclear cells : PBMC), l’ intestin (I) grêle, le rein, le foie et les musclessont des sources secondaires de PPARγ.

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dans les modèles de colite expérimentale et lors de nom-breux essais thérapeutiques au cours des maladies inflam-matoires chroniques de l’ intestin dans trois situations : laprévention de la récidive de la maladie de Crohn, laprévention et le traitement curatif des poussées de rectoco-lite hémorragique et la prévention et le traitement despochites [10]. Dans la maladie de Crohn, deux essaisthérapeutiques suggèrent que l’administration quotidiennede probiotiques diminuent la fréquence des poussées chezdes patients quiescents [11,12]. Au cours de la rectocolitehémorragique, tous les essais thérapeutiques sont égalementen faveur d’un rôle préventif des probiotiques sur lasurvenue des poussées avec une efficacité comparable à lamesalasine (tant pour la prévention que le traitement despoussées modérées) [13,14]. L’effet le plus spectaculaire aété obtenu lors de l’administration d’un cocktail de probio-tiques (VSL#3) chez des patients opérés d’une colectomietotale avec anastomose iléo-anale et confection d’une poche[15]. Chez ces patients, l’administration quotidienne deVSL#3 pendant une année a permis de maintenir enrémission 85 % des patients recevant les probiotiques contre15 % dans le groupe placebo.

3. Conclusion

Alors que les indications d’une thérapeutique nutrition-nelle au cours des maladies inflammatoires chroniques del’ intestin sont de plus en plus restreintes et limitées àl’assistance nutritionnelle entérale ou parentérale, de nou-velles études évaluant le rôle régulateur de certains alimentsdirectement sur le système immunitaire ou sur la floreintestinale pourraient permettre rapidement d’élargir nosmoyens thérapeutiques conventionnels vers de nouvellesbiothérapies régulées par les aliments, d’actions plus cibléeset moins pathogènes.

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[15] Gionchetti et al referenced 11 in the previous version.

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