Marseille Vol. 04 à La NUIT de la COM

Minami Design présente

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T.I.N.A (This Is Not Art)

On a tous des idées, mais certains sont payés pour ça. C’est notre cas, pauvres publicitaires que nous sommes.Et nos idées sont forcément bonnes, puisqu’on est payé pour ça. L’idée est comme l’être humain, elle peut être bien née, mal née, en tout cas chez nous, c’est le fruit d’un travail collectif. Les idées, c’est notre moteur et c’est notre gagne-pain.

L’idée peut être de gauche, voire d’extrême gauche (ce qui n’en fait pas toujours une bonne idée).

C’est la lutte finale, groupons nous dès demain, l’internationale sera le genre humain.

Elle peut être encore de droite, mais c’est plus rare.

Elle peut être aussi née d’un enthousiasme commun. On applaudit le premier qui a eu l’idée des biocarburants, il ne pensait pas à mal, sauf que…

…c’est le prototype même de la fausse bonne idée : faire marcher des voitures avec de la

nourriture, quand les ¾ de la population mondiale ne mange pas à sa faim,

ça sent l’erreur non ?

L’idée, comme l’être humain

possède un ADN, le sien c’est son contexte, son

environnement socio politico

culturel.

Adolf H, qui eut l’idée de reprendre un symbole indien

« la Svastica » pour le logo de son parti,

savait-il qu’il signifie en Sanskrit « ce qui apporte la bonne fortune, ce

qui porte chance ».

Non, il y voyait le symbole de la

victoire des aryens, ce qui était une

justification beaucoup plus

appropriée pour l’époque.

De même, le fameux « y’a bon Banania » n’a

jamais choqué personne jusqu’à la décolonisation. Le

contexte de l’époque a changé, l’idée, de remarquable était devenue symbole

d’une France qui ne devait plus exister….

Une idée est donc le fruit d’une époque, elle peut être adoptée, suivie, devenir un phénomène de mode et retomber dans l’oubli. Pour ressurgir ensuite, tel le Disco ou le fluo et peut être un jour le hulla hop ou la lambada,… …mais là c’est pas obligé.

Idée jetable, idée à jeter. Apporter la culture au plus grand nombre… quelle bonne idée… mais quelle culture, peut on se demander. Un idéal mercantile pour ou contre une MARCLEVYSATION des masses…

Au moins, la, on n’aura plus de problèmes avec les idées.

Dans notre métier, une bonne idée n’est pas toujours comprise. Elle est parfois mal présentée par des commerciaux bas du front, ou mal perçue par des clients - euh… moins ouverts à la création – en effet :

pourquoi

faire

de l’humour ?

Mais parfois la bonne idée peut être redoutablement efficace et changer les comportements en profondeur.La bonne idée c’est celle qui est achetée parce qu’on sent tout de suite que sa folie, son côté transgressif, va interpeller, susciter l’interrogation de la part de celui qui la regarde, la vit et la comprend.

Le tout étant de la comprendre.

Dans notre métier, la bonne idée a un prix, mais ce qui est surprenant, c’est que la mauvaise aussi. .. Parfois la mauvaise idée peut valoir plus cher que la bonne. Allez comprendre, surtout qu’il existe des idées gratuites, ou pas trop recherchées, voire même faciles.Celle-ci, je vous jure, elle est de nous… et on l’a vendue et même bien vendue.

Dans notre métier, l’idée, parfois ça arrive, ne vient pas de nous et parfois,... elle est bonne…et parfois elle vient du client ou, pire, du stagiaire de la compta.

L’art et la manière de se l’approprier et de la magnifier font aussi partie de notre panoplie.Heureusement, ce cas de figure est rare,

le stagiaire à la compta a rarement des idées.

Les idées rejetées font partie de notre lot quotidien, elles finissent avec un numéro, archivées dans nos ordinateurs, encodées ad vitam, enfermées dans leur capsule de silicium. Parfois, elles tapent au mur, cognent dans nos têtes, et renaissent autrement, pour vivre une seconde jeunesse.

Mais c’est rare : on n’a jamais réussi à refourguer une créa qu’un premier client nous avait refusé.

Comment vient l'idée ?Comment naît elle ?En tout cas c’est souvent difficile. Alors parfois, on a la sensation que ça dérape.

Des fois, naissent des idées jumelles, dans ce cas, on appelle Joe la pompe, et on passe pour des cons dans CB News.

C'est bien connu, on accouche d'une idée. Et des fois elle est prématurée, on devrait inventer des couveuses à idée... Voilà une bonne idée.

Des fois l’idée ne vient pas, même avec les forceps, et

la césarienne à idée n’a pas été inventée...

Voilà une autre bonne idée.

Et si demain, on n’avait plus d’idée... Plus de jus, plus rien à presser, plus d’essence dans le moteur, que deviendrait le monde, que deviendrait la vie ?

Et surtout, que deviendrait notre salaire ? et notre

voiture de fonction ?Plus d’idée, c’est la fin du métissage et

de l’ouverture à l’autre, Amen.

Plus d’idée, c’est la consanguinité des esprits, la fin de la race, pire, du TF1 partout.

C’est pour déconner, on vous remercie Saint Patrick Le Lay d’aménager du temps de cerveau disponible aux clients de nos clients, St Nonce Paolini, priez-pour nous, pauvres publicitaires.Amen aussi.

Alors militons, continuons à avoir des idées, des bonnes, des mauvaises, des invendables, des innommables, des crades, des gentilles et des méchantes.Qu’elle soit incomprise ou galvaudée, sanctifiée ou brûlée, une bonne idée peut traverser les siècles, les millénaires, ou plus modestement amuser nos congénères le temps d’une campagne 4X3.

Et en parlant d’idée, d’ailleurs, il aurait été bien que nos amis de

l’équipe de France qui à joué tout à l’heure

aient eu la bonne idée de mettre une bonne fessée à nos amis néerlandais.

Vous ne voyez pas le rapport avec le thème de notre

Pecha Kucha ?

Pas grave, quand on est à cours d’idée, un vieux réflexe

professionnel nous incite toujours à mettre de jolies filles

sexy sur nos visuels.

Enfin, comment ne pas parler d’idée sans parler de cette image : la page blanche.L’angoisse de la page blanche, le « j’ai pas d’idée », cette angoisse qui nous a hanté jusqu’à il y a 2 heures avant cette présentation

Bref continuons, créons, rêvons, remplissons cette page blanche et de nos idées, il en restera toujours quelque chose...

Je vous remercie et vous souhaite une bonne soirée.

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