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SÉLECTION DES ANALYSES DU CENTRE DE DOCUMENTATION DE LA SOFCOT 387 Les douleurs sciatiques des trois patients sont apparues avant tout signe de descellement radiologique de la PTH. Il faut donc penser à une possible compression du nerf sciatique quand celle- ci apparaît longtemps après une PTH, et favoriser une voie d’abord postérieure lors du changement de prothèse. Compression of the sciatic nerve by wear debris following total hip replacement: a report of three cases J.R. CRAWFORD, L. VAN RENSBURG, C. MARX J Bone Joint Surg (Br), 2003, 85, 1178-1180. Une mauvaise pente pour les PUC Philippe Hernigou de Créteil et Gérard Deschamps de Dracy-le- Fort évaluent le rôle de la pente tibiale postérieure dans le deve- nir à long terme des arthroplasties unicompartimentaire du genou (PUC) avec ligament croisé antérieur intact ou détérioré. Ils font une étude rétrospective de 99 PUC Lotus (Mark I) avec un recul moyen de 16 ans (12 à 22 ans). Au moment de l’opération, le LCA était normal dans 50 cas, détérioré dans 31 et absent dans 18. Le LCP était normal dans tous les cas. Au plus récent recul, les auteurs ont mesuré la pente postérieure de l’implant tibial et la translation tibiale antérieure sur les radiographies en position debout (selon les repères de la fig. 1). La stabilité antéro-postérieure des 77 genoux qui n’ont pas été révisés est évaluée cliniquement. Dans le groupe de 77 PUC non révisées, il existe une relation linéaire entre la translation tibiale antérieure (moyenne 3,7 mm) et la pente postérieure de l’implant tibial (moyenne 4,3 q). La pente tibiale postérieure de l’implant tibial est significative- ment moindre dans les 77 PUC sans descellement que dans les 17 PUC descellées. Cinq ruptures de LCA sont survenues sur des LCA initialement normaux et dans ces cas, la pente tibiale postérieure était supérieure à 13 q. La stabilité antéro-postérieure clinique était normale sur le total des 66 genoux non révisés avec LCA intact. Des 18 genoux avec LCA absent, 11 ont encore leur PUC en place au plus grand recul et dans ces cas, la pente postérieure tib- iale était toujours inférieure à 5 q. Sur les 7 genoux avec LCA absent qui ont été révisés, la PUC avait été placée avec une pente postérieure supérieure à 8 q. Conclusion : une pente postérieure supérieure à 7 q doit être évitée pour la mise en place d’une PUC, particulièrement lorsque le LCA est absent. Un LCA normal ou même détérioré est com- patible avec une stabilité du genou normale avec un recul moyen de 16 ans après mise en place d’une PUC. Posterior slope of the tibial implant and the outcome of uncom- partimental knee arthroplasty P. HERNIGOU, G. DESCHAMPS J Bone Joint Surg (Am), 2004, 86, 506-511. Risques de descellement majoré pour les PTG après ostéotomie La plupart des patients ostéotomisés seront candidats à la PTG. Par cette étude rétrospective, les auteurs de la Mayo Clinic évalu- ent les résultats à long terme et les facteurs d’échec de ces pro- thèses après ostéotomie. Sur 11 912 PTG réalisées dans cette institution entre 1980 et 1990, 166 PTG cimentées ont été implantées sur 118 patients anciens ostéotomisés pour arthrose; 77 hommes et 41 femmes d’un âge moyen de 69 ans (52 à 85) au moment de l’arthroplas- tie. L’intervalle moyen entre ostéotomie et arthroplastie est de 8,6 ans (2 à 18). Le suivi clinique moyen est de 15 ans (6 à 22) et le suivi radiologique moyen de 9,2 ans. Aucun patient n’a été perdu de vue, mais 38 sont décédés pendant l’étude, (sans rap- port avec la prothèse). Le score de la Knee Society s’est amélioré de 34,5 à 82,9 points et le score fonctionnel de 44,6 à 88,1 points. On constate égale- ment une nette amélioration de la mobilité. Treize genoux (8 %) ont été repris en moyenne à 5,9 ans. Au plus long recul, un liseré complet évolutif indiquant un descelle- ment était présent sur 17 composants tibiaux (10 %) et sur 7 composants fémoraux (4 %). Un liseré incomplet était constaté sur 42 % des composants tibiaux et 22 % des composants fémoraux. Chez ceux qui avaient subi une PTG bilatérale sur une ancienne ostéotomie unilatérale (n = 34) (tableau 1), les liserés étaient significativement plus nombreux du côté ostéotomisé que de l’autre. Les auteurs concluent à un taux très élevé de signes radi- ologiques de descellement. Le sexe masculin, la surcharge pondérale, le jeune âge, la laxité frontale, la patella baja et le mauvais alignement préopératoire sont nettement individualisés comme facteurs de risque d’échec. Malgré cela, la PTG peut apporter un soulagement important et durable des douleurs et une nette amélioration fonctionnelle chez ces anciens ostéotomisés. Total knee arthroplasty following proximal tibial osteotomy: risk factors for failure J. PARVIZI, A.D. HANSSEN, M.J. SPANGEHL J Bone Joint Surg (Am), 2004, 86, 474-479. MEMBRE SUPÉRIEUR Réparation arthroscopique exclusive de la coiffe : amélioration clinique durable 9 fois sur 10 mais rupture itérative 95 fois sur 100 Le but de ce travail (St Louis, Missouri) est d’évaluer les résul- tats à court terme des réparations des ruptures massives de la coiffe pratiquées par arthroscopie uniquement et de les corréler au résultat anatomique. Dix-huit cas ont été sélectionnés sur 170 opérés par le même chirurgien entre 1997 et 2000 car ils présentaient des ruptures de plus de 2 cm à l’examen par ultrasons. L’âge moyen était de 61 ans (50 à 87). L’opération a été pratiquée après échec de 3 mois de traitement conservateur, mais plus tôt dans les cas aigus en dessous de 60 ans. La technique est décrite. La réinsertion a été précédée d’une ténotomie du tendon du long biceps s’il est détérioré de plus de 25 % de son épaisseur et d’une « décompression » sous-acromi- ale, essentiellement pour réséquer des ostéophytes dans 15 cas. Les résultats cliniques sont évalués par rapport à l’état préopéra- toire d’après le questionnaire des American Shoulder and Elbow Surgeons testant 10 activités quotidiennes pour un total de 100 points, sur l’appréciation subjective de la douleur et de la

Une mauvaise pente pour les PUC

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SÉLECTION DES ANALYSES DU CENTRE DE DOCUMENTATION DE LA SOFCOT 387

Les douleurs sciatiques des trois patients sont apparues avanttout signe de descellement radiologique de la PTH. Il faut doncpenser à une possible compression du nerf sciatique quand celle-ci apparaît longtemps après une PTH, et favoriser une voied’abord postérieure lors du changement de prothèse.

Compression of the sciatic nerve by wear debris following totalhip replacement: a report of three cases

J.R. CRAWFORD, L. VAN RENSBURG, C. MARXJ Bone Joint Surg (Br), 2003, 85, 1178-1180.

Une mauvaise pente pour les PUC

Philippe Hernigou de Créteil et Gérard Deschamps de Dracy-le-Fort évaluent le rôle de la pente tibiale postérieure dans le deve-nir à long terme des arthroplasties unicompartimentaire dugenou (PUC) avec ligament croisé antérieur intact ou détérioré.Ils font une étude rétrospective de 99 PUC Lotus (Mark I) avecun recul moyen de 16 ans (12 à 22 ans).Au moment de l’opération, le LCA était normal dans 50 cas,détérioré dans 31 et absent dans 18. Le LCP était normal danstous les cas.Au plus récent recul, les auteurs ont mesuré la pente postérieurede l’implant tibial et la translation tibiale antérieure sur lesradiographies en position debout (selon les repères de la fig. 1).La stabilité antéro-postérieure des 77 genoux qui n’ont pas étérévisés est évaluée cliniquement.Dans le groupe de 77 PUC non révisées, il existe une relationlinéaire entre la translation tibiale antérieure (moyenne 3,7 mm)et la pente postérieure de l’implant tibial (moyenne 4,3q).La pente tibiale postérieure de l’implant tibial est significative-ment moindre dans les 77 PUC sans descellement que dans les17 PUC descellées.Cinq ruptures de LCA sont survenues sur des LCA initialementnormaux et dans ces cas, la pente tibiale postérieure étaitsupérieure à 13q.La stabilité antéro-postérieure clinique était normale sur le totaldes 66 genoux non révisés avec LCA intact.Des 18 genoux avec LCA absent, 11 ont encore leur PUC enplace au plus grand recul et dans ces cas, la pente postérieure tib-iale était toujours inférieure à 5q. Sur les 7 genoux avec LCAabsent qui ont été révisés, la PUC avait été placée avec une pentepostérieure supérieure à 8q.Conclusion : une pente postérieure supérieure à 7q doit êtreévitée pour la mise en place d’une PUC, particulièrement lorsquele LCA est absent. Un LCA normal ou même détérioré est com-patible avec une stabilité du genou normale avec un recul moyende 16 ans après mise en place d’une PUC.

Posterior slope of the tibial implant and the outcome of uncom-partimental knee arthroplasty

P. HERNIGOU, G. DESCHAMPSJ Bone Joint Surg (Am), 2004, 86, 506-511.

Risques de descellement majoré pour les PTG aprèsostéotomie

La plupart des patients ostéotomisés seront candidats à la PTG.Par cette étude rétrospective, les auteurs de la Mayo Clinic évalu-

ent les résultats à long terme et les facteurs d’échec de ces pro-thèses après ostéotomie.Sur 11 912 PTG réalisées dans cette institution entre 1980 et1990, 166 PTG cimentées ont été implantées sur 118 patientsanciens ostéotomisés pour arthrose; 77 hommes et 41 femmesd’un âge moyen de 69 ans (52 à 85) au moment de l’arthroplas-tie. L’intervalle moyen entre ostéotomie et arthroplastie est de8,6 ans (2 à 18). Le suivi clinique moyen est de 15 ans (6 à 22) etle suivi radiologique moyen de 9,2 ans. Aucun patient n’a étéperdu de vue, mais 38 sont décédés pendant l’étude, (sans rap-port avec la prothèse).Le score de la Knee Society s’est amélioré de 34,5 à 82,9 pointset le score fonctionnel de 44,6 à 88,1 points. On constate égale-ment une nette amélioration de la mobilité.Treize genoux (8 %) ont été repris en moyenne à 5,9 ans. Auplus long recul, un liseré complet évolutif indiquant un descelle-ment était présent sur 17 composants tibiaux (10 %) et sur 7composants fémoraux (4 %). Un liseré incomplet était constatésur 42 % des composants tibiaux et 22 % des composantsfémoraux. Chez ceux qui avaient subi une PTG bilatérale sur uneancienne ostéotomie unilatérale (n = 34) (tableau 1), les liserésétaient significativement plus nombreux du côté ostéotomisé quede l’autre.Les auteurs concluent à un taux très élevé de signes radi-ologiques de descellement. Le sexe masculin, la surchargepondérale, le jeune âge, la laxité frontale, la patella baja et lemauvais alignement préopératoire sont nettement individualiséscomme facteurs de risque d’échec.Malgré cela, la PTG peut apporter un soulagement important etdurable des douleurs et une nette amélioration fonctionnelle chezces anciens ostéotomisés.

Total knee arthroplasty following proximal tibial osteotomy: riskfactors for failure

J. PARVIZI, A.D. HANSSEN, M.J. SPANGEHLJ Bone Joint Surg (Am), 2004, 86, 474-479.

MEMBRE SUPÉRIEUR

Réparation arthroscopique exclusive de la coiffe :amélioration clinique durable 9 fois sur 10 mais ruptureitérative 95 fois sur 100

Le but de ce travail (St Louis, Missouri) est d’évaluer les résul-tats à court terme des réparations des ruptures massives de lacoiffe pratiquées par arthroscopie uniquement et de les corrélerau résultat anatomique.Dix-huit cas ont été sélectionnés sur 170 opérés par le mêmechirurgien entre 1997 et 2000 car ils présentaient des ruptures deplus de 2 cm à l’examen par ultrasons. L’âge moyen était de61 ans (50 à 87). L’opération a été pratiquée après échec de3 mois de traitement conservateur, mais plus tôt dans les casaigus en dessous de 60 ans.La technique est décrite. La réinsertion a été précédée d’uneténotomie du tendon du long biceps s’il est détérioré de plus de25 % de son épaisseur et d’une « décompression » sous-acromi-ale, essentiellement pour réséquer des ostéophytes dans 15 cas.Les résultats cliniques sont évalués par rapport à l’état préopéra-toire d’après le questionnaire des American Shoulder and ElbowSurgeons testant 10 activités quotidiennes pour un total de100 points, sur l’appréciation subjective de la douleur et de la