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Vauban la lettre du génie no 1

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Vauban la lettre du génie no 1

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La lettre du génieSOMMAIRE

◆ Éditorial

Composition

Sommaire

Le courrier des lecteurs

L’actualité en bref

Le génie combat

Le génie construit

Le génie secourt

Le génie instruit

Histoire

A savoir

Coup d’œil sur…

Témoignage

FNAS

– 1 –

La lettre du génie

ÉDITORIALGÉNÉRAL DE DIVISION

JEAN-LOUP CHINOUILH

commandant l’École supérieureet d’application du génie - Angers

GÉNÉRAL

DE CORPS D’ARMÉE (2S)FRANÇOISE

président de la FNAS

ous venez de recevoir le premier numéro de cette nouvelle revue, commune à toute la grandefamille du génie. Cet événement n’est en fait qu’un retour aux sources.

En effet, à l’occasion de la parution du premier Vauban en 1963, le général de corps d’arméeLabouérie, inspecteur du génie, écrivait : « Au-delà de la vie courante des amicales, des associationsou des sapeurs qui les composent, il pénétrera au cœur du génie militant, de ses corps de troupe et deses services, il suivra son évolution et ses transformations, qu’elles touchent aux hommes, auxmatériels, à l’emploi et à l’esprit. Resserrer l’union, faire rayonner la confiance, transporter les penséeset les activités pour, en définitive, promouvoir le prestige du génie, est-ce trop ambitieux pour Vaubanqui sera tel que le voudront et le feront les sapeurs de toute origine et de toute spécialité. » Le généralde corps d’armée Prieur, directeur central du génie ajoutait : « Rappeler à chacun et aux jeunes enparticulier les exploits de nos anciens, faire connaître à tous la vie et les réalisations de leurs camaradespour accroître le rayonnement du génie et entretenir au cœur de chaque sapeur un sentiment delégitime fierté à l’égard de son arme, tels seront les buts de ce bulletin. » Quant au président Barret ilsoulignait « cette tâche magnifique qui est celle d’unir active et réserve, sous le signe de la techniqueet de la fraternité ».

Quarante-trois ans après, bien des choses ont changé : nous sommes passés à une arméeprofessionnelle, l’inspection du génie et la direction centrale du génie ont disparu. Pourtant le messagedes anciens est toujours d’actualité : plus que jamais la vaste famille du génie doit se rassembler sousla double bannière de l’École supérieure et d’application du génie, notre maison-mère, et de cettenouvelle grande fédération nationale du génie. Vauban, la Lettre du génie sera, n’en doutons pas, celien puissant entre tous les sapeurs, anciens ou en activité.

Page 4: Vauban la lettre du génie no 1

Composition indicative de la nouvelle revue

60 pages d’information et d’actualité sur l’arme

Quelques conseils aux futurs rédacteurs…

Couverture, éditorial et sommaireEt pour la couverture, pourquoi pas vous ? Tout dépend de la qualité de la photo,de préférence en format portrait…

4 pages de PRÉSENTATION

À travers ses trois composantes : combat, infrastructure et sécuritéBrèves (entre 800 et 1000 signes) et reportages (maximum 10000 signes)

25 pages sur les ACTIVITÉS du géniePensez aux photos !

Courrier des lecteurs, promotion d’ouvragesEncart central avec photos

Pour approfondir des aspects historiques et présenter des études

8 pages de DOSSIERS THÉMATIQUES

Actualités et projets de la FNAS (future FNG)

15 pages pour les NOUVELLES DE LA FÉDÉRATION

8 pages pour vous laisser la PAROLE

Photo à 300 dpi en taille réelle

Une photo = un crédit photo et une légende

Un article est obligatoirement signé etfourni sur support informatique

Transmission des photos et articles10 semaines avant parution

Contacts :ESAG • Bureau communication

106, rue Éblé • BP 34125 • 49041 Angers cedex 0102 41 24 86 36

[email protected]

Calendrier des prochaines parutions

Avril : n° 1Juin : n° 2Septembre : n° 3Décembre : n° 4 (avec le calendrier)

Pensez aux photos !

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La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial

Composition

◆ Sommaire

Le courrier des lecteurs

L’actualité en bref

Le génie combat

Le génie construit

Le génie secourt

Le génie instruit

Histoire

A savoir

Coup d’œil sur…

Témoignage

FNAS

– 3 –

1 Éditorial du général de division Chinouilhet du général de corps d’armée (2S) Françoise

2 Composition

3 Sommaire

4 Le courrier des lecteurs

5 L’actualité en bref

8 Le génie combat 6e RG : destruction à Roma Mahala

12 Le génie construit Le SID monte en puissance

15 Le génie secourt Les formations militaires de la sécurité civile et l’environnement

L’action « coup de poing » des FORMiSC

19 Le génie instruit Le CT découvre le patrimoine architectural angevin

Continuum de formation desofficiers : un nouveau CFCU pourseptembre 2006

23 Histoire Quand Vauban commanda en chef :à Camaret, Vauban sauve le royaume- 2e partie

AFN 1952-1962 : la guerre d’Algérieet les combats du Maroc et de laTunisie

30 À savoir Le rôle de la section génie dans ladescente du groupement tactiqueinterarme numéro 2 sur Abidjan

33 Coup d’œil sur… La composante « énergie » est née au2e RG

35 Témoignage Le colonel (er) Serge Laycuras, ESRà l’ESAG, en mission humanitaire.La reconstruction au Sri Lanka

41 FNAS La vie de nos amicales

Nos peines et nos joies

Portrait Général de la Noë

Vauban, la Lettre du génieest une publication de l’École supérieure

et d’application du génie106, rue Éblé - BP 34125

49041 ANGERS CEDEX 01

Directeur de la publication :

général de division Jean-Loup CHINOUILH

Rédacteur en chef :

CBA Jean-François PLANTEC

Rédacteurs en chef adjoints :

LTN Anne-Lise LLOUQUET

M. Louis-François DUPONT

Conception :

PAO : Mlle C. DOLO - M. F. GALISSON

PIR ESAG

Impression : PIAT Saint-Maixent

Tirage : 7500 exemplaires

Diffusion : SIR MSF société de routage :02 41 74 19 50

crédit photo couverture : BMN-NE/GirardUn MPG de la compagnie génie du

19e mandat BMN-NE au travaildans le quartier de Roma Mahala

(Mitrovica - Kosovo)

Rédaction : Tél. 02 41 24 82 45 ou 86 36Fax 02 41 24 83 16

intraterre :jean-franç[email protected]@esag.terre.defense.gouv.fr

e-mail : [email protected]

site non officiel : genie-militaire.com

Commission paritaire : en coursISSN : 1006 B 05886

Dépôt légal à parution

Page 6: Vauban la lettre du génie no 1

– 4 –

« Dans le cadre d'un travail de mémoire surl'histoire de la garnison de Trêves, depuis 1919jusqu'au retrait définitif de nos éléments, jesuis à la recherche de documents écrits ou ico-nographiques relatifs à la présence d'élémentsou d'unités du génie dans cette ville. »

Alain GILETTA53, rue Gentille • 84200 CARPENTRAS04 90 30 93 21 • 06 75 74 05 33 •[email protected]

Général Jean Pantallaci, Ajaccio

« L’article sur le 17e RGP me conduit à revenir sur les circonstances quim’ont conduit à être le premier commandant de ce régiment.À la fin de 1962, à ma sortie de l’école de guerre comme lieutenant-colonel, j’avais été affecté à l’état-major de la région de Marseille.Je fus convoqué un jour par le général Houssay, qui commandait larégion et par son chef d’état-major, le général Sérafino, devenu généralde division à son passage en 2e section et aujourd’hui mon voisin àAjaccio. On m’informa que l’on avait l’intention de me confier lecommandement d’un régiment qui allait être créé à Castelsarrasin.Cette localité étant depuis longtemps la base des sapeurs parachutistes,je précisais que, si cela devait être le cas, je n’étais pas parachutiste. Onme répondit qu’on le savait, mais que ce n’était pas une raison suffisante

pour ne pas le devenir car effectivement il allait s’agir d’un régiment para.Je fus séduit, je le reconnais, par la possibilité qui m’était ainsi offerte de porter le béret rouge. Je pris contact avec mon camaradede promotion Le Borgne, qui commandait à Pau l’école des troupes aéroportées où je passai le brevet sans problème.Comme j’allais dans un régiment où les cadres étaient tous des parachutistes chevronnés, on me fit faire 18 sauts avant d’arriver aurégiment. Je devins vite un accro du saut, ce qui me conduisit à faire 110 sauts pendant les trois années que j’eus la chance etl’honneur de commander le 17.Puis ultérieurement 50 autres sauts dans des circonstances diverses, mon dernier saut ayant été fait à la compagnie parachutiste ducorps d’armée de montagne, en Italie, où j’étais alors attaché militaire, quelques jours avant de passer en 2e section. J’avais éténommé général de brigade en octobre 1973. »

« J’ai l’honneur de vous rendre compte de la création de l’Amicale des anciens sapeurs-pompiers de Créteil et de la 17e compagnieen tant qu’association soumise à la loi de 1901 auprès de la préfecture du Val-de-Marne, en date du 24 janvier 2006.Cette amicale regroupe les sapeurs-pompiers qui ont servi ou qui servent au centre de secours de Créteil (unité d’intervention dela sécurité civile n° 1, ateliers du deuxième groupement d’incendie, 17e compagnie) et dans l’un des trois autres centres de secoursde la compagnie : Joinville, Maisons-Alfort, Villeneuve-Saint-Georges.Conformément à l’appel aux associations de sapeurs que vous avez publié, j’ai donc l’honneur de solliciter de votre part un articlesur la création de cette amicale et sur les coordonnées de son président, afin de permettre à nos anciens, qui lisent votre revue,d’y adhérer.Dans l’attente, je vous prie d’agréer l’expression de mes sentiments respectueux et d’avance reconnaissants. »

Capitaine VILBÉcommandant la compagnie

La rédaction remercie le capitaine Vilbé pour cette information.Nous communiquons donc aux lecteurs de Vauban, la Lettre du génie les coordonnées de cette association :

Amicale des anciens sapeurs-pompiers de Créteil et de la 17e compagnieResponsable : monsieur Claude DECŒUR

Centre de secours de Créteil18, rue de l’Orme-Saint-Siméon • 94000 CRÉTEIL

01 49 80 28 17 • [email protected]

Particularités des adhérents : anciens de la 17e compagnie d’incendie de la BSPP et anciens de l’UISC1 ayant servi à Créteil.

ERRATUM

Nos lecteurs avaient corrigé d’eux-mêmes l’erreur qui s’est glissée dans le sommaire (génie combat) de la Lettre du génie n° 35.Il fallait lire 1er REG et non 1er RG.

LA RÉDACTION

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La BSPP en deuil : décès sur feu du sergent (à titre posthume) Grégory Pailot.

Originaire de l’Indre (36), incorporé à la brigade des sapeurs-pompiersde Paris le 4 mars 2003, Grégory Pailot est nommé caporal-chef le6 janvier 2006. Le même jour, il décède sur un incendie dans le sous-sol d’un magasin à Asnières sur Seine (92). Comme il était affectédepuis 2003 à la caserne de Colombes (92), ses obsèques ont eu lieu lejeudi 12 janvier à la caserne de Gennevilliers (92) en présence desministres de la Défense et de l’Intérieur, Mme Michelle Alliot-Marie etM. Nicolas Sarkozy. Après sa récente décoration d’une médaille pouracte de courage et de dévouement sur un précédent feu en 2004, lacitation à l'ordre de l'Armée, l'attribution de la médaille militaire et dela médaille d'or pour acte de courage et de dévouement témoignent àtitre posthume de la reconnaissance de la Nation.

– 5 –

Voilà maintenant quelques mois que 25 spécialistes du 13e RG ont rejoint la Côte d'Ivoire en renfort des troupes de l'opérationLicorne. Cuisiniers, mécaniciens, secrétaires, tous ont intégré la CCL du 43e BIMa, à Abidjan. Forte de 343 personnels permanentset tournants, cette compagnie, la plus grosse de l'armée de terre, a pour mission de soutenir les troupes présentes sur Abidjan et, sile besoin s'en faisait sentir, de défendre le camp du 43.Dès leur arrivée, un nouvel environnement était, bien sûr, à prendre en compte : chaleur, humidité, horaires de travail particuliers(de 12 heures à 15 heures, place à la sieste), précautions à prendre contre les moustiques…Heureusement, la qualité de l'accueil par les permanents, visiblement habitués au remue-ménage des relèves, a rapidement mis tout le monde à l'aise et tous, officiers, sous-officierset militaires du rang ont très vite été emportés dans le tourbillon de leurs nouvelles activitésau sein de leurs différentes cellules.Les conditions de vie sont appréciées par tous, l'ambiance de travail est excellente quel quesoit le service, et le moral est au beau fixe.Le LTN Quiot, officier instruction, passe le plus clair de son temps sur les champs de tir afinque chacun effectue au moins un tir par mois. Il est efficacement secondé par le CCHRaffaitin et le 1CL Ebran, armuriers, qui assurent la préparation matérielle des séances.Les mécaniciens : le SCH Trohel, le SGT Ribouillard, les CPL Maillet et Failly et le 1CL Legrosse sont très vite intégrés aux ateliers et profitent de la disponibilité des pièces pour s'adonnerà leur passion. Ils savourent entre autre la chance qu'ils ont de pratiquer régulièrement desopérations mécaniques de haut niveau qui leurs sont interdites en métropole. Nul doute quece mandat sera pour eux une expérience particulièrement enrichissante. Pendant ce temps,l'ADC Nicolas dirige d'une main experte la station service tandis que l'ADC Maitre s'arrache les cheveux avec le suivi d'une DTOde 90 %.À la rame transport, où l'ambiance est survoltée et où l'équipe partage son temps libre entre tournois sportifs et barbecues chez lechef de section, le CCH Guelton et le CPL Sahraoui sont fortement sollicités, que ce soit tout au long de la semaine, lors desnombreuses liaisons logistiques, ou le week-end pour emmener les unités se reposer à la plage… Pendant ce temps, le CCH Schiff,qui s'est porté volontaire pour assumer le rôle de représentant des EVAT du module, coule des jours heureux et bien remplis audépôt de carburant.La partie administrative est également bien représentée au 43 par les sapeurs du 13. Tout d'abord par le SGT Chabante qui assumeau bureau comptable de la CCL la gestion de tous les personnels tournants. Puis par le CPL Leblanc chez le vaguemestre et le sapeurMillet à la trésorerie, qui se font remarquer par leur application et leur disponibilité, tandis que le CPL Hassan et le sapeur Dumasse sont bien vite intégrés à la bonne ambiance qui règne au magasin du corps.Pour finir, dans le domaine de la restauration, le SCH Fumery seconde efficacement le directeur de l'ordinaire où travaille égalementle CCH Calaber. Du côté du mess, c'est le SGT Delouche qui fait valoir ses compétences tandis que dans l'ombre des cuisines leCCH Imbault et le CPL Schramm œuvrent pour nous proposer des repas variés et de grande qualité. Enfin, le CCH Guyot et le 1CLGrillot vous accueillent au foyer pour un casse-croûte ou un café à toute heure de la journée.

Lieutenant QUIOT

Chef de détachement du module BRAVO

LA SECTION QUIOT, 13E RG, EN CÔTE D’IVOIRE

IN MEMORIAM

PHOTO BSPP

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<<

PHOTO 13E RG

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La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial

Composition

Sommaire

◆ Le courrier des lecteurs

L’actualité en bref

Le génie combat

Le génie construit

Le génie secourt

Le génie instruit

Histoire

A savoir

Coup d’œil sur…

Témoignage

FNAS

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Le 8 décembre 2005, l’établissement du génie de Montauban aorganisé dans les locaux du centre de formation consulaire deMontauban, une demi-journée d’information « génie - maîtrised’ouvrage - maîtrise d’œuvre » au profit de l’ensemble desentreprises du bâtiment et des travaux publics de Midi-Pyrénées.L’objectif de cette manifestation était de mieux faire connaîtrel’organisation de l’établissement, les procédures appliquéesdans le cadre des marchés publics et de présenter le plan decharge des deux années à venir.Le nombre important d’entreprises participantes (80) a démon-tré l’importance du service du génie dans le tissu économique de Midi-Pyrénées.Les échanges en fin de matinée ont été essentiellement orientés vers les procédures de dématérialisa-tion des marchés publics. Ils montrent ainsi tout l’intérêt suscité par cette nouvelle formule de consul-tation et de remise d’offres, mais dévoilent aussi l’inquiétude des entreprises en la matière.

Officier communication de l’EG de Montauban

>> JOURNÉE ENTREPRISE

Les formations militaires de la sécurité civile ont participé du 18 au 20 novembre 2005 au soutien des unités monégasques lors des cérémonies d’intronisation de SAS le prince Albert II.Forces vives du Détachement Central Interministériel (DCI), les FORMISC participent depuis1995 au soutien des unités spécialisées de police face à la menace du terrorisme NRBC aucôté de personnels issus de différents ministères.Le détachement hautement spécialisé, compétent sur l’ensemble du territoire national, estorganisé et équipé pour neutraliser un engin susceptible de disperser des agents NRBC.Il développe par ailleurs des capacités à intervenir face à des terroristes exerçant un chan-tage à l’emploi d’engins NRBC.Appui technique des services de police, de gendarmerie ou des douanes, ce détachementcontribue activement à la mission de la cellule nationale de conseil créée en 2001 après lesnombreuses alertes à l’anthrax.Depuis 1998, les FORMISC participent ainsi activement aux dispositifs préventifs NRBC misen place lors des grandes manifestations. Leur capital d’expérience, la qualité des techniques et matériels développés et éprou-vés, leur notoriété, les appellent aujourd’hui hors des frontières pour partager des savoir-faire incomparables et reconnus.

Chef de bataillon GIRAUD

PHOTO COMFORMISC

>> LES FORMISC À MONACO

Le 1er REG gagne un prix national contre l’alcool au volant

Le 1er régiment étranger de génie de Laudun dans le Gard a gagné le 13 décembre dernier le prix national « Alpes » décerné par la MPSRA(Mission Prévention et Sécurité Routières dans les Armées). Ce prix récompense les unités de l’armée de terre, l’armée de l’air ou la marinenationale ayant mené les actions les plus novatrices et efficaces en matière de sécurité routière. Le jury de ce challenge national a étéparticulièrement séduit par le clip vidéo proposé par le 1er REG.

Ce régiment de la légion étrangère a en effet entrepris depuis plusieurs années de sensibilisertout le personnel militaire et civil sur les comportements dangereux au volant d’un véhicule.Il s’agit de faire évoluer les mentalités vers une conduite plus prudente et plus responsableafin de réduire de façon significative les accidents de la route, première cause de mortalitéchez les militaires français, loin devant les missions opérationnelles.Fermeté et pédagogie n’ont pas été mises en opposition. Parallèlement à l’augmentation descontrôles, des séances d’information, des flashs d’information diffusés grâce à la messagerieélectronique du régiment, des campagnes d’affichages et des articles au sein du journalrégimentaire, le chef de corps a demandé de trouver un moyen informatif, efficace et ludique.À l’aide d’un clip vidéo, l’objectif est alors de rendre accessible à tous la prévention routière,en particulier au jeune légionnaire qui ne maîtrise pas encore totalement la langue française.Le régiment a finalement sélectionné un étudiant de l’École européenne et supérieured’animation et d’effets spéciaux numériques (EESA). Préparant un diplôme de « réalisateur -assistant en effets spéciaux numériques cinématographiques », Jean-Sébastien Leroux a alorsréalisé, selon les directives du 1er REG, un spot vidéo d’une minute mêlant à la fois images

de synthèse et prises de vues réelles. L’objectif du clip, qui sera diffusé au sein du régiment, est d’aborder le sujet de la prévention de façon à lafois humoristique et dramatique avec clins d’œil et images chocs. Objectif réussi pour ce jeune breton de 20 ans, qui en faisant gagner le 1er REG,confirme avec les technologies du XXIe siècle les mises en garde déjà affirmées dans un chant de tradition de la Légion :« Pour faire un vrai légionnaire, il ne suffit pas de boire un coup,Ça, tout le monde sait le faire, faut être aussi premier partout. »

Lieutenant LEROUX, officier communication

LA LÉGION ÉTRANGÈRE RÉCOMPENSÉE POUR SA PRÉVENTION ROUTIÈRE <<

PHOTO 1ER REG

PHOTO EG MONTAUBAN

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La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial

Composition

Sommaire

◆ Le courrier des lecteurs

L’actualité en bref

Le génie combat

Le génie construit

Le génie secourt

Le génie instruit

Histoire

A savoir

Coup d’œil sur…

Témoignage

FNAS

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Le mardi 31 janvier 2006 à 16 heures, la 3e compagnie de combat du 17e régiment dugénie parachutiste est mise en alerte. La mission serait de rétablir les voies decommunication de 2 villages dans la Montagne Noire à 30 km au sud de Castres (81). Le

froid, le vent et les fortes tombées de neige des dernières 72 heuressont la cause d’importantes chutes de tronc d’arbres sur les axes.À 18 heures, l’ordre d’engagement est donné, la compagnie est surpied et après quelques heures de route, elle est en mesure deprendre en compte cette mission de déblaiement.Après 3 journées de travail, la compagnie a pu rétablir la circulationsur 30 km d’axes (voie ferrée et voie routière) et permettre l’accès àde nombreux points névralgiques de la vallée du Thoré.Cette mission aura permis, d’une part, à la section appui de la com-pagnie de faire admirer à monsieur le préfet du Tarn lapuissance de ses MPG et aux sections de combat,d’autre part, de restituer le savoir-faire du bûcheron-nage ; le tout dans un excellent état d’esprit aux côtés

des marsouins parachutistes du 8e RPIMa.De retour au quartier, fière d’avoir mis au service de la population la réacti-vité de ses sapeurs parachutistes, la compagnie a repris sa préparation opéra-tionnelle en vue d’entamer au mieux l’importante phase de projection du 17e régiment du génie parachutiste.

Capitaine PEZOUS

OSA du 17e RGP

QUAND LE 17 SECOURT… <<

L’OPEX à la brigade des sapeurs-pompiers reste très limité dans son champ d’action. Elle participetoutefois à son 20e mandat (d’une durée de trois mois) à l’action des Nations Unies au Kosovo enrelation avec le bataillon des marins-pompiers de Marseille. Cependant, le 8 octobre 2005, le colonelGaëtan de Raucourt, commandant le 3e groupement d’incendie de la BSPP (partie ouest de Paris et ledépartement des Hauts-de-Seine, 92) a été envoyé au Pakistan suite au tremblement de terre. Envoyéen tant que chef de détachement de l’élément de reconnaissance et d’évaluation (ERE) sous l’égide dela DDSC (direction de la défense et de la sécurité civile), il était assisté de quatre officiers du milieu

de la sécurité civile (UISC, SDIS). La mission principale était d’évaluer le sinistre en vue de renseigner sur la nature et le volume de moyenséventuels à engager. D’une durée de douze jours, ce soutien à la population pakistanaise et aux organisations non gouvernementales (ONG)présentes a prouvé la réactivité des forces françaises de la sécurité civile. Les moyens français envoyés étaient composés d’un groupe de sauvetagede vingt et un hommes et deux chiens, d’un hôpital de campagne avec quatre-vingts médecins et infirmiers, ainsi que de plusieurs avions de frethumanitaire.

Laurent AUDOIN

L’OPEX À LA BSPP <<

Dans le cadre de sa préparation opérationnelle, la CCL du 1er REG a effectué un exercice au cours du mois de novembre 2005.Cet exercice avait pour but de déployer, déplacer et animer le TC2 du régiment par des actions simples afin de vérifier les savoir-faire individuels et collectifs. Il mettait en jeu toutes les cellules du TC2, ainsi qu’une partie de la section transmissions. LesDINOPS et le GRIN participant à l’animation et réalisant des actions de plastron.Reprenant le thème tactique du parcours d’entraînement permanent du régiment, la CCL s’est mise sur pied dans la journée du

21 novembre afin de se déployer dans le camp des Garrigues en fin d’après-midi.Une fois prêt, le TC2 s’est déplacé sur les routes du Gard et déployé dans la zone du Mas Theron, préa-lablement reconnue.Une fois en place sur sa zone, différents incidents se sont enchaînés. L’action commença par le ravi-taillement des MPG de la 2e compagnie. Ensuite, à compter de 23 heures, les incidents s’enchaînè-rent : évacuation sanitaire, dépannage, ravitaillement des TC1. Les départs de véhicules se succédè-rent tout au long de la nuit, permettant de vérifier les délais d’interventions, la capacité à se déplacerde nuit et les réactions des différents chefs d’éléments. Tout cela dans une ambiance « mines » pré-parées par le GRIN du régiment.De plus, le DINOPS déployé dans la même zone, « testait » les dispositifs de nuit et observait la dis-crétion générale.Après une bascule de nuit et une autre dans la matinée du 22, le TC2 se déployait à nouveau auxabords immédiats du quartier Général Rollet.

L’après-midi était consacré aux différents contrôles de la compagnie : tir, transmissions et documentation.Le bilan de cette sortie est très positif et a permis, une fois n’est pas coutume, à la CCL de faire un exercice tactique en dehors ducadre d’un exercice régimentaire. Les enseignements tirés permettront au TC2 d’être fin prêt en avril pour l’ANTARES du régiment.

Lieutenant LEROUX

Officier communication

>> EXERCICE ORCA 2005

PHOTO 17E RGP

PHOTO 17E RGP

PHOTO 1ER REG

PHOTO BSPP

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de plates-formes logistiques, réalisa-tion de postes de combat, démontageset mise en autonomie de sites isolés.

Parfois initiées et financées par lesactions civilo-militaires, ces missionsnous ont aussi amenés à dépolluer unchamp cultivable de 77 obus de150 mm datant de la Seconde Guerremondiale.

La KFOR étant en soutien direct del’UNMIK, les sapeurs de marine de la2 ont reçu pour mission de détruireune partie des ruines du quartierRoma Mahala de Mitrovica, en vue depermettre sa reconstruction et leretour des Roms. Très intéressante dupoint de vue technique (cf. article duLTN Niessler), cette mission l’étaitaussi par sa conception et saconduite.

Tout d’abord, il a fallu convaincre lesautorités locales et les ONG desrisques mesurés de l’utilisation d’ex-plosif dans le centre de Mitrovica. Deplus, il s’agissait d’une mission

conjointe avec le KPS (la policelocale) et le KPC (corps de protectiondu Kosovo).

Par ailleurs, rayer de la carte ce quar-tier qui restait un des derniers stig-mates de la guerre a réveillé quelquesrancœurs, au moment où simultané-ment nous démontions des postesfixes dans les quartiers multi-eth-niques de Mitrovica nord.

Une « communication offensive », parl’invitation de la presse de toutes lesparties à assister à la destruction parexplosif, et par la diffusion de com-muniqués les jours précédents, a per-mis un déroulement particulièrementserein de cette mission, et l’absencede tout mouvement de foule ou uneentrave quelconque à notre action.

Ainsi, l’aspect « communication » a-t-il été un élément clé de la réussite decette mission particulière.

Capitaine LOGEAIS

Commandant d’unité de la 2e CCG

Du 17 mai au 20 septembre 2005, la2e CCG du 6e RG a mis en place et aarmé la « Compagnie de combat dugénie » de la brigade multinationalenord-est de l’opération Trident auKosovo.

Forte de 136 hommes et de 70 véhi-cules et engins, elle était articulée endeux sections de combat, une sectiond’appui renforcée d’un groupe« organisation du terrain », et unesection d’aide au déploiement renfor-cée d’un groupe « grue Liebherr ». Lasection de commandement intégraitnotamment un groupe médicalréduit, un ELI et une équipe EOD,donnant ainsi une grande autonomieà notre unité.

Sous la subordination directe del’état-major, la compagnie a effectuépendant quatre mois des missions trèsdiverses, particulièrement tournéesvers l’aide au déploiement et l’infra-structure opérationnelle : construc-tion et réfection de ponts, réalisationde passage à gué, de pistes, création

6E RGDESTRUCTION À ROMA MAHALA

« Parfois détruire… » pour mieux recontruire telle fut la mission de la 2e CCG du 6e RG.Remplie avec succès, préparée avec soin, elle a permis de préparer le terrain pour la reconstructionde tout un quartier de Mitrovica.Chronique d’une destruction annoncée…

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La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial

Composition

Sommaire

Le courrier des lecteurs

L’actualité en bref

◆ Le génie combat

Le génie construit

Le génie secourt

Le génie instruit

Histoire

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Coup d’œil sur…

Témoignage

FNAS

d’espacer les explosions d’un tempstrès court et de réduire ainsi la quan-tité d’explosif employée.

Cependant devant les délais impor-tants pour se procurer de l’explosif decarrière et les détonateurs micro-retard, il a fallu utiliser la dotation deséquipes EOD de théâtres ; c’est-à-diredu plastic, du cordeau détonant et desdétonateurs électriques.

Le principal souci était, alors, deréduire la quantité d’explosif à utiliser,ce qui permettait de diminuer lasuperficie de la zone de sécurité.

S’inspirant des techniques civiles, lasolution retenue visait à créer un défi-cit de support de charge au niveau despoteaux porteurs afin de faire s’effon-drer le bâtiment sur lui-même du faitde son propre poids.

De manière schématique, en section-nant successivement différents poteauxen béton armé au niveau du rez-de-chaussée et du premier étage dechaque construction, il faut initier undéplacement du centre d’inertie del’édifice pour le faire basculer dans lesens désiré.

Afin de contrôler précisément le sensde chute des 4 bâtiments et de frac-tionner la quantité d’explosif à utiliser,15 chaînes circulaires ont été mises enœuvre.

Pour les poteaux extérieurs les plusprès du sens de chute, deux profils derupture ont été réalisés (le premier auniveau du sol et le deuxième auniveau du plafond) afin d’accentuer ledéficit de support de charge.

avec ses matériels majeurs, moyenpolyvalent du génie, bennes et bull-dozer D6, a entrepris de raser lesconstructions individuelles compre-nant au maximum un étage.

En raison du risque d’effondrement surles engins, il a été décidé de détruireles constructions plus importantes et àl’explosif. Cependant, une telle des-truction posait un certain nombre decontraintes.

Tout d’abord, les bâtiments étaientsitués à proximité du centre-ville deMitrovica et en bordure d’un axe fré-quenté où, dans un rayon de 100 m,on trouvait un stade, un centre d’am-bulance et des habitations.

Il fallait alors imaginer une solutionpermettant de détruire ces bâtimentsavec un minimum de projections,tout en atténuant l’onde de choc eten n’obstruant pas la route princi-pale pendant un laps de temps troplong.

Devant la morpholo-gie des constructionsà démolir, le chapitreportant sur la destruc-tion de bâtiment dansle GEN 301 n’offraitpas une solutionidéale car la charge

totale d’explosif àemployer aurait suffià raser la moitié duquartier.

Pour de telles des-tructions, le géniecivil utilise de l’ex-plosif progressif etdes détonateurs àmicro-retard, afin

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4 2

1

1

23

Coupe d'un bâtiment

sens dubasculement

poteaux

poutre

charge interne

temps de miseà feux

– 9 –

* NdlR : par la population locale.

Le lundi 8 août 2005 au Kosovo, la sec-tion du lieutenant Niessler a réalisé unedestruction d’infrastructure à l’explosifdans le centre ville de Mitrovica.

La 2e compagnie de combat du géniedu 6e régiment du génie d’Angers avaitreçu une mission d’appui, au profit del’UNMIK, contrastant avec les mis-sions habituelles de redéploiement dela force alliée dans cette province.

Le but était de permettre la construc-tion de nouvelles habitations dansl’ancien quartier rom en retirant lesvestiges des événements passés car celieu avait des allures de faubourg fan-tôme. En effet, toutes les maisonsavaient été partiellement détruites et ilne restait que la structure poteaux –poutres en béton armé. Les murs enmaçonnerie avaient été démolis* àl’aide de masses afin d’empêcher leretour des roms à leurs domiciles. Deplus, les routes secondaires avaientdisparu et il ne subsistait que l’axeprincipal permettant de se rendre àl’est de la ville.

Ce quartier ayant été également unezone d’affrontement, la section a, enpremier lieu, effectué une vérificationde non-pollution de la zone à déblayersur une superficie d’environ un demi-hectare.

À l’issue, agissant en coopération avecdes éléments du Corps de Protectiondu Kosovo (KPC), la section appui,

Page 12: Vauban la lettre du génie no 1

à feu a eu lieu à 16 heures. Lesbâtiments se sont écroulés dansle sens prévu et il n’y eutaucune projection de béton àplus de 5 m. De ce fait, unedemi-heure seulement après lamise à feu, la route principaleétait ouverte de nouveau à lacirculation.

Au total, nous avons utilisé 6 kgde plastic mais la simulation

des micro-retards nous a permis d’ini-tier seulement 500 g d’explosif, enmoyenne, à chaque instant. Cette mis-

sion fut l’occasion pour la sectiond’acquérir une expérience inédite dansla démolition de bâtiment à l’explosif.

Notre savoir-faire, dans la réussite decette mission particulière, a permisd’impressionner les sapeurs desnations alliées et d’ancrer un peu plus

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permettait non pas de sectionner tota-lement ce poteau, mais était suffisantepour extruder le béton sur une dis-tance importantepour mettre les fer-railles à nu et faireplier ces dernièressous le poids sup-porté.

Afin de réduire lesprojections éven-tuelles de morceauxde béton, une pro-tection avec dessacs à terre remplisde sable était dispo-sée autour despoteaux au niveaudes forages.

De même, en vued’accentuer la protection des habita-tions les plus proches du lieu de ladestruction en arrêtant les éventuellesprojections de béton, un mur de bas-tion wall a été érigé à 10 m des bâti-ments à détruire en s’appuyant sur uneclôture existante.

Les 2 jours précédant la des-truction ont été mis à profitpour percer les poteaux,grâce au DEMAG équipé d’unforet de 40 mm, et réaliserdes saignées dans lesquelques murs en brique quisubsistaient.

Le jour J, la zone de sécurité aété bouclée par la policelocale qui a procédé aux éva-cuations des habitants dès10 heures. À l’issue, la sectiona mis en place les chargesexplosives et confectionné leschaînes circulaires. La mise

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PHOTO 6E RG

Vue avant la mise à feu.

Il a fallu également simuler les micro-retards dans la mise à feu suc-cessive de ces différentes chaînes.L’utilisation de 15 exploseurs n’offraitaucun gage de fiabilité totale ni desouplesse d’emploi. Après différentstests, nous avons utilisé le procédé dupiano (appelé aussi procédé de laplanche à clous) ; connecté aux batte-ries du véhicule blindé de mise enœuvre, ce dispositif a permis demettre à feu successivement et dansun même élan 15 détonateurs élec-triques.

Pour la destruction des poteaux por-teurs, la comparaison des différentsprocédés du GEN 301 a montré quel’emploi de charges internes permet-tait d’employer moins d’explosif.

Devant la qualité aléatoire de cons-truction des supports en béton armé,nous avons mené des essais afin dedéterminer la quantité précise d’ex-plosif à utiliser. Réalisés sur le poly-gone de mise en œuvre de Novo Seloet grâce aux poteaux récupérés par lasection appui sur les maisons précé-demment détruites, ces différents testsont montré qu’une charge interne de50 g de plastic située au centre d’unpoteau en béton armé de 30 x 30 cm

PHOTO 6E RG

Résultat après le basculement des bâtiments.

Page 13: Vauban la lettre du génie no 1

Poursuite de la mission par le 2e REG (mandat 20)

LA routine n’existe pas pour les sapeurs d’assaut du 2e REG enprojection extérieure au Kosovo. Ainsi, la compagnie d’appui ducapitaine Zozzi reçut la mission délicate de détruire cinq maisons

abandonnées au cœur de Mitrovica. Les deux sections de combat étaienttoute désignées pour la réaliser.Après des reconnaissances techniques approfondies et des essais dedestruction sur des piliers prélevés sur zone, les sections préparèrent leurdevis en artifices et explosifs. La difficulté de cette mission était dedétruire entièrement les maisons en deux jours tout en limitant l’effetmécanique de l’onde et en utilisant un minimum d’explosif. En effet cesbâtiments à démolir se trouvaient à moins de 100 mètres d’habitations.Suite aux différents tests,le principe retenu dedestruction fut le suivant :forer chaque pilier enbéton armé pour y placer20 grammes de plastique.Ce système permettaitainsi de détruire unemaison de 2 à 3 étagesavec uniquement 1,6 kgd’explosif.Le 9 novembre, à 7 heuresdu matin, les préparatifsétaient terminés et lessections du lieutenantCostanzo-Bitz et du sous-lieutenant Helac s’activèrent pour mettre enplace toutes les charges.Deux maisons furent ciblées pour ce jour. C’étaient les plus éloignées deshabitations habitées. À midi, les maisons à détruire étaient prêtes. Lepérimètre fut bouclé par la police locale et la tension de la population montad’un cran. À 15 heures, l’explosion retentit : succès sur toute la ligne ! Leslégionnaires virent s’écrouler les bâtiments sans aucune projection vers lesmaisons habitées. Le lendemain, les légionnaires, concentrés, répétèrentleurs gestes précis et minutieux pour un résultat identique.Devant cette démonstration de professionnalisme et de démolition« chirurgicale » en milieu urbain, l’état-major de la KFOR a confié à la CA,la destruction complète d ‘un immeuble de 100 mètres de long et 5 étages,situé dans le centre ville de Pristina. Nul doute que les sapeurs d’assautdu 2 relèveront ce défi avec le succès qui s’impose.

OCI 2e REG

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le rôle majeur des sapeurs de marineau sein de la 9e brigade légère blindéed’infanterie de marine.

Après réflexion, je pense qu’il n’estpas nécessaire de percer systémati-quement tous les poteaux ; seule ladestruction de quelques poteaux judi-cieusement choisis devrait suffire. Éga-lement, la destruction des murs descaves permettrait a priori de s’affran-chir de percer les piliers supérieurs. Ltn NIESSLER

Page 14: Vauban la lettre du génie no 1

– 12 –

LE SIDMONTE EN PUISSANCE

organismes déconcentrés ainsi que la composition et l’organisation duconseil de gestion du SID.

Sous le sigle SID se révèle une cou-verture géographique complète, tantsur le territoire métropolitain au plusprès des besoins des formations de la défense qu’en dehors de la métro-pole par une présence permanente outre-mer et à l’étranger auprès desforces prépositionnées.

UN LOGO FÉDÉRATEUR

« La grande famille du SID » disposedésormais d’un logo clairement identi-fiable par les correspondants extérieursdu SID : trois lettresévocatrices, « S I D »,aux couleurs institu-tionnelles rouge etbleu, le tout soulignépar un élément graphique stylisé,moderne et fédérateur.

Cet identifiant visuel est le fruit de lacontribution de l’ensemble des per-sonnels du SID. Le 25 octobre 2005,le général Addé, directeur central, lan-çait le concours d’idées auprès detoute la chaîne SID pour la créationd’un logotype qui permettra d’affirmerl’identité du service.

Succès et mobilisation ont été au ren-dez-vous, les nombreuses proposi-tions qui ont été faites ont montrél’implication des personnels à tous lesniveaux, central et déconcentré.

LA MONTÉEEN PUISSANCEET SES « CHANTIERS »

En créant un service unique d’infra-structure, le ministère de la Défenses’est donné les moyens d’apporter unmeilleur soutien aux forces armées,directions et services dans lesdomaines de l’infrastructure et del’immobilier ; c’est bien là la missionessentielle du SID.

Il se positionne dèslors comme « l’éche-

lon central, l’interlocu-teur unique des services

du ministère auquel toutproblème d’infrastructure ou deconstruction doit être dorénavant sou-mis. » (le général de division AlainAddé, interview dans le Bulletin d’in-formation sociale de la Défense, BUSn° 64 de janvier 2006).

Pour remplir pleinement ce rôle etmieux définir sa place au sein de lafonction immobilière du ministère,

L’année 2005 a marqué la naissancedu service d’infrastructure de ladéfense (SID), 2006 est celle de samontée en puissance.

Depuis sa création, le 12 septembre2005, le SID a consolidé ses fonda-tions après six mois d’existence. Ils’est doté d’une organisation adminis-trative adaptée aux besoins desarmées mais aussi d’une identitévisuelle fédératrice. Maintenant il seprépare à mettre en œuvre les « chan-tiers » qui assureront une montée enpuissance harmonieuse de ce nou-veau service.

UNE ORGANISATIONADAPTÉE,UNE IMPLANTATIONCOMPLÈTE

Le décret du 12 septembre 2005 aentériné le rattachement direct du SIDau secrétariat général pour l’adminis-tration (SGA) sous l’autorité du contrô-leur général des armées ChristianPiotre. Ce sont les arrêtés du22 novembre 2005 qui fixent l’organi-sation du nouveau service construc-teur, notamment la composition de ladirection centrale (direction, sous-directions et bureaux), la liste des

Dans le n° 35 de la Lettre du génie, nous avions consacré deux articles à la création du SID. Nousrevenons sur ce sujet avec d’autres informations et sous un angle différent.Un tel changement en vaut bien la peine.

M. Philippe DI MEGLIO

Assistant de communication - DCSID

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des ajustements sont encore néces-saires ; c’est l’objet des « chantiers »qui ont été lancés lors de la réuniondu 9 mars 2006 sous l’égide du secrétaire général pour l’administra-tion, M. Christian Piotre, et du généralde division Alain Addé : étaient pré-sents les adjoints, directeurs et chef de service du SGA ; pour le SID, le

comité de direction élargi de la direction centrale (adjoints du direc-teur central, sous-directeurs, chefs debureaux), et la plupart des direc-teurs des organismes déconcentrés(directions des travaux maritimes,directions régionales du génie, éta-blissements du génie et services tech-niques).

Trois domaines sontconcernés par les tra-vaux de réflexions quivont être conduitspendant cette phasede montée en puis-sance : les ressources

humaines, le fonctionnement du ser-vice et l’optimisation de la fonctionimmobilière.

Les objectifs affichés sont clairs :gagner en efficacité dans la gestion etles procédures, apporter des réponsesharmonisées en associant les autresdirections du SGA, se prémunir contre

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d’éventuelles difficultés de fonction-nement. À terme, le but de ces « chan-tiers » est de faire du SID, selon lesmots de son directeur central, « unservice incontournable, aux compé-tences reconnues, maître de l’utilisa-tion de ses moyens et dont le péri-mètre d’intervention soit parfaitementidentifié. »

Le secrétaire général pour l’adminis-tration a conclu en ces termes : « Lamontée en puissance du SID est unenjeu fort pour l’ensemble du minis-tère de la Défense et le chantiermajeur de tout le SGA pour l’année2006. »

PHOTO DCSID/COM

Le SID, un bâtisseur en tous lieux

En métropole :

– une direction centrale ;

– 3 directions des travaux maritimes de Cherbourg, Brest et Toulon ;

– 5 directions régionales du génie (Bordeaux, Ile-de-France, Lyon, Metz et Rennes) ;

– 17 établissements du génie sur tout le territoire métropolitain, relayés par 120 services locaux d’infrastructure ;

– 2 services techniques : le service technique des bâtiments, fortifications et travaux (STBFT) et le service techniquedes travaux immobiliers et maritimes (STTIM), basés respectivement à Versailles et à Paris ;

– l’école nationale des travaux maritimes (sur le site de l’ENTPE, à Vaux-en-Velin).

Hors métropole :

– 7 directions de travaux outre-mer (Cayenne, Dakar, Djibouti, Fort-de-France, Nouméa, Papeete et Saint-Denis) ;

– 3 services locaux constructeurs à l’étranger (Libreville, Port-Bouêt et N’Djamena).

Des partenaires incontournables :

– le ministère de l’Équipement pour le soutien des bases aériennes comportant une plate-forme aéronautique : 3 services spéciaux des bases aériennes (SSBA du sud-est, sud-ouest et Ile-de-France) et 35 directionsdépartementales de l’équipement (DDE), soit environ 800 agents ;

– l’École supérieure et d’application du génie (ESAG) à Angers pour les formations statutaire et continue.

« Par la diversité et la richesse de ses composants,le SID dispose de nombreuses potentialités pour mieux répondre aux besoins. »

(le général de division Alain Addé, interview dans le Bulletin d’information sociale de la Défense, BUS n° 64 de janvier 2006)

Le SID, « une grande famille »

4500 personnels, dont la majorité relève de lafilière technique :

– 48 % de fonctionnaires ;

– 25 % de militaires ;

– 25 % d’ouvriers ;

– 2 % de civils contractuels.

Le SID en chiffres

– Plus d’1 milliard d’eurosd’investissements annuels

– 291500 ha de domaine

– 56,5 millions de m2 de surfacehors œuvre développée

– 5500 immeubles

Amphithéâtre Joffre - site des Récollets (Versailles) :réunion du 9 mars 2006 portant sur les « chantiers » de la montée en puissance du SID.

Page 17: Vauban la lettre du génie no 1

– 15 –

L’homme va quelque peumodifier cette configurationoriginelle et naturelle.

Rêvant de conquêtes, LouisXIV aux XVIIe et XVIIIe siècles et Napoléon Bonaparte au XIXe siècle font construire desbateaux. Les forêts deMéditerranée - qui se trou-vent à proximité des ports -sont vite épuisées.

Par la suite la révolutionindustrielle porte un coupfatal à cette forêt primaire.

Pour faire face à cette déforestation,un ingénieur agronome importe deSyrie le pin d’Alep. La forêt originelleest rapidement remplacée par uneforêt de pins. C’est la forêt méditerra-néenne actuelle.

Malheureusement ce résineux pos-sède une essence particulièrementinflammable qui rend l’environne-ment très sensible au feu. L’absenced’entretien, le développement du tourisme vert et surtout l’évolution des mentalités (l’homme pressé etmoderne prend le pas sur le contem-platif) font que les incendies se déve-loppent.

Vers les années 70, cinquante ansaprès l’introduction du pin Alep, c’estle début des grands feux. Pour faireface à ce désastre écologique, onaménage le terrain (création de pistes,de citernes, etc.), on organise la sur-veillance (tours de guet, patrouilles,etc.). Les bombardiers d’eau (avec duretardant) survolent les forêts. Cetteprévention a ses limites en termeshumains et matériels d’où une gestiondes espaces forestiers par « le feuutile » c’est-à-dire les brûlages dirigés.Grâce à cette technique, les feux sontsélectifs (on brûle en hiver quand il ya peu de sève), les espèces peuventêtre préservées. Il est possible d’amé-nager utilement les espaces et de créerdes discontinuités afin d’éviter la pro-pagation du feu.

Pour les formations militaires de lasécurité civile, les brûlages dirigés per-mettent aux sapeurs-sauveteurs des’entraîner dans des conditions réellesà la lutte contre les feux de forêts, deparfaire leur rusticité, et au comman-dant d’unité de commander seshommes tout en détectant les éven-tuelles défaillances. Enfin pour « legénie » c’est le moyen privilégié departiciper efficacement à la gestiondurable de l’environnement et à la res-tauration des estives pastorales.

Comme chaque année, les compa-gnies RN partent au milieu de l’hiverpour les brûlages dirigés dans lesPyrénées orientales.

Mais savez-vous ce que sont les brû-lages dirigés et à quoi ils servent exac-tement ? On brûle mais pour quoifaire ?

Retour sur cette pratique ancestrale…

La forêt de nos anciens était composéede chênes, de châtaigniers et autresarbres à feuilles caduques qui résis-taient très bien au ravage du feu et for-maient des pare-feu naturels.

LES FORMATIONS MILITAIRES

DE LA SÉCURITÉ CIVILE

ET L’ENVIRONNEMENT

La rubrique du dernier numéro était consacrée à la brigade cynophile de la sécurité civile.Le numéro 35 met de nouveau à l’honneur cette spécialité, mais cette fois chez les pompiers et àtravers un championnat de niveau international.Pour le numéro 36, c’est promis on arrête avec les chiens !

Aspirante Céline BRUNETAUD

Officier communication de l’UIISC1

PHOTO UIISC 1 - F. PALAUSI

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Depuis le 23 décembre 2005, laNouvelle-Calédonie vit un enfer :celui des flammes. Cette période estpropice à ce genre de phénomènenaturel. Les feux de brousse sont fréquents en effet de mi-octobre à

matériel sur les chantiers. Seul le vec-teur aérien permet d’atteindre les sec-teurs d’intervention situés entre 400 et600 mètres d’altitude.

QUAND EFFICACITÉRIME AVEC RAPIDITÉ

Après un nouvel an original passé à bord d’un Airbus de l’armée de l’air, le détachement arrive le 1er jan-vier. Une course contre la montres’engage.

Le haut-commissaire de la Républiquea demandé une action « coup depoing » de la part des ForMiSC. Leurmission : éteindre d’innombrables

MISSION DE RENFORT

Le 28 décembre, la décision est prised’envoyer des renforts de métropole.Un détachement des ForMiSC placésous le commandement du lieutenant-colonel Vally (UIISC 7) s’envole pourcette île. Une cellule commandementet deux sections des Unitésd’Instruction et d’Intervention de laSécurité Civile de Nogent-le-Rotrou etde Brignoles ne forment plus qu’undétachement pour venir en aide auxsapeurs-pompiers. Fort de 76 person-nels, il est constitué pour soutenir noscamarades durement éprouvés par lecombat. Hautement qualifiés dansl’attaque des feux de forêts, cessapeurs-sauveteurs peuvent interveniren tout temps, en milieux difficiles etdurant plusieursjours de suite surfeu, comme c’est lecas chaque été enCorse.

Avec eux, ils appor-tent 3,5 tonnes dematériels autorisantl’attaque des feuxdans des zones diffi-cilement accessiblesaux véhicules. Lespremières reconnais-sances héliportéesconfirment, en effet,que les CCF ne peu-vent acheminer niles personnels ni le

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L’ACTION « COUP DE POING »DES FORMISC

Asp. Céline BRUNETAUD

- UIISC 1 -officier communicationdu détachement

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mi-février. Cette année, l’origine nonaccidentelle les rend plus délicats àmaîtriser. Aux dires des anciens, cettecatastrophe est sans précédent. Laterre d’ordinaire rouge est devenuenoire suite au ravage de la végétationet les associations écologiques sontdémunies. Localement, un élan desolidarité se met alors en place et 700 bénévoles partent en guerrecontre ce mal qui ronge « le châteaud’eau » de la Nouvelle-Calédonie. Lessapeurs-pompiers territoriaux luttentavec ténacité, mais 3 500 hectares sur les communes de Dumbéa et du Mont-Dore sont déjà partis enfumée. PHOTO UIISC 1

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fumerolles qui menacent de reprendresous l’effet du vent et de la chaleur.Auparavant, les hélicoptères austra-liens bombardiers d’eau et les pluiestropicales avaient certes ralenti la pro-pagation des feux de brousse mais res-taient des foyers résiduels.

Les conditions sont très éprouvantespour les organismes : la températureest de 35 °C en moyenne (le déta-chement avait quitté Paris par - 5 °C le 30 décembre) et le terrain est particulièrement accidenté. Mais à raison de 12 heures de travail par jour, les sapeurs-sauveteurs viennent à bout du sinistre.

La condition physique et le moral trèsélevé des personnels, leur profession-nalisme sont unanimement reconnuset leur valent le surnom de super

UIISC : Unité d’Instruction et d’Interventionde la Sécurité Civile

ForMiSC : Formations Militaires de laSécurité Civile

CCF : Camion Citerne Feux de Forêts

FANC : Forces Armées de Nouvelle-Calédonie

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O UIISC 1

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confiance. Ce témoignage ne seraitpas complet sans un hommageappuyé pour les FANC dont le soutiena indiscutablement permis de remplirau mieux la mission de secours.

Si besoin en était encore, cette inter-vention illustre que civils et militairespeuvent travailler en toute synergiepour une cause commune et écolo-gique.

La section Kodaly 22 de Nogent-le-Rotrou est rentrée le 6 janvier tandisque la section Verdi 22 de Brignolesest restée jusqu’au 23 janvier.

pompiers. De plus, les sapeurs-pom-piers locaux leur ont laissé toute ini-tiative, ce qui est, en soi, un gage de

Page 21: Vauban la lettre du génie no 1

– 19 –

chissant pour les futurschefs SLI s’articulerasur 7 modules plus oumoins volumineux.

Le plus gros module « construction »commence dès le début de la forma-tion.

C’est ainsi que le 5 octobre 2005, l’en-semble de la promotion du certificattechnique TOI, a découvert la villed’Angers au cours d’une journée

La 61e promotion du certificat tech-nique TOI a commencé sa scolarité le31 août 2005 pour une durée de 11mois. Cet enseignement dense et enri-

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LE CT DÉCOUVRE LE PATRIMOINE

ARCHITECTURAL ANGEVIN

Grâce au continuum de la formation des officiers, les futurs commandants d’unité passeront 4 semaines de plus au sein de la Maison-Mère lors de leur formation avant leur temps decommandement. Ces quelques semaines supplémentaires correspondent à un transfert de modules duDEM vers le CFCU. Explications en page 21 par le CBA Bavay, chef du CFCU.Ci-dessous, un peu de tourisme architectural dans le vieil Angers.

Capitaine GALLO

Stagiaire du CT 61

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d’horizon complet surles différents stylescomposant la plupartdes villes françaises.Chaque édifice a faitl’objet d’un commen-taire technique et his-torique de grande qua-lité. Le prochain objec-tif sera la découvertede la ville de Rennesqui, sans aucun doute,complétera encore laculture de ces nouveaux adeptes dubâtiment.

architecturale organisée par la divi-sion d’enseignement supérieur del’ESAG. Cette rencontre avec les diffé-rentes époques architecturales a puéveiller chez les stagiaires un véri-table engouement pour leurs futursmétiers.

Cette activité conduite par deux archi-tectes, M. Le Floch et le lieutenantPerrin-Bayard enseignant tous deux à l’ESAG, a suscité un réel enthou-siasme de la promotion. De l’époquegallo-romaine jusqu’au XXe siècle,cette visite a permis de faire un tour

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« Visite vivement appréciée, menée par deux connaisseurs de la ville d’Angers qui nous ont fait leplaisir de partager leur passion. »

« Une organisation très bonne et des personnes vraiment très qualifiées ont permis d’appréhender et decerner les styles architecturaux d’Angers. »

« L’intérêt majeur de cette visite est de s’enrichir d’une culture architecturale afin de mieux maîtriser lemonde du bâtiment. Il est intéressant de s’apercevoir que les bâtis récents s’intègrent dans l’ancien,avec une appréciation laissée à chacun. »

Avis des stagiairesAvis des stagiaires

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Depuis octobre 2005 se tiennent auCoFAT (3) des groupes de travail sur lecontinuum de formation des officiers.

En effet, la mise en place d’unconcours unique interarmées dès2007, remplaçant les actuels concoursdu CSEM et BT, oblige à revoir lecontinuum de formation des officiers.

La nécessité de renforcer la formationinterarmes dans le cursus de formationdes officiers est le deuxième para-mètre retenu dans cette réforme.

De ce fait, les différentes formationssont affectées et les nouveaux pro-grammes de formation seront mis enplace dès septembre 2006.

Le CFCU tel qu’il existe actuellementva être densifié et sa durée augmentéede 4 semaines.

Ceci est le résultat du transfert d’unepartie de la formation du DEM (4) et dubesoin d’élever le niveau en connais-sance interarmes.

Ainsi, le CFCU comptera-t-il désor-mais deux objectifs principaux de for-mation :

• préparation des futurs comman-dants d’unité à leur emploi immé-diat, celui de CDU;

• préparation des capitaines à l’aprèsTC (5) en les formant aux techniquesde rédaction d’état-major, et enaugmentant leur niveau de connais-sances interarmes.

Les évolutions du continuum de la for-mation répondent bien dans un pre-mier temps aux choix de politiquegénérale fondateurs du système desressources humaines de l’armée deterre, et dans un deuxième temps à lanécessité d’élever le niveau deconnaissances interarmes des officiersà chaque strate de leur parcours pro-fessionnel. Le CFCU actuel subit doncune évolution de ses objectifs de for-mation et s’allonge dans la durée.

La première évolution majeure est letransfert des modules « techniques derédaction » et « connais-sances générales » duDEM vers le CFCU. Cetteévolution dans les pro-grammes permettra àl’EEM (6) de se consacreruniquement à la formationtactique avec pour objectifla connaissance (7) duGTIA (8) et de la BIA (9)avec son environnementinterarmes et logistique,ainsi que de la connais-sance de la MEDO (10) de

CONTINUUM (1)

DE FORMATION DES OFFICIERS :

UN NOUVEAU CFCU (2)

POUR SEPTEMBRE 2006 CBA Pierre BAVAY

Chef du CFCU

(1) Continuum: ensemble d’éléments homogènes.(2) CFCU: Cours des Futurs Commandants d’Unité.(3) CoFAT : Commandement de la Formation de l’Armée de Terre.(4) DEM: Diplôme d’État-major.(5) TC : Temps de Commandement.(6) EEM: École d’État-major à Compiègne.(7) Connaissance : compréhension globale du sujet et participation au processus de mise en œuvre.(8) GTIa : groupement tactique interarmes.(9) BIa : brigade interarmes.(10) MEDO: méthode d’élaboration d’une décision opérationnelle.(11) CID : cours interarmées de défense.

la BIA. L’ensemble des cours transférésvers le CFCU représente un volumebrut de 60 heures auxquelles il faudrarajouter celles concernant l’environ-nement, soit l’équivalent de deuxsemaines.

L’essentiel des cours dispensés sera lemodule « techniques de rédaction »qui permettra aux futurs commandantsd’unité d’être employé en état-majorou en BOI de régiment dès leur fin detemps de commandement.

En revanche ce module revêt uneimportance particulière, puisqu’ilreprésente la seule période d’ensei-gnement en vue de l’épreuve de syn-thèse et de culture générale du futurconcours permettant l’accession auCID (11). À cette formation, viendront

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armes. En effet, ceux-ci travaillentdans un environnement tactique interarmes du niveau GTIa. La forma-tion portera en plus sur la connais-sance du PC/GTIa et de la MEDO pourun GTIa à dominante combat embar-qué et à dominante combat débarqué.

Les structures actuelles àl’ESAG permettent d’embléede faire tenir des emploisnon spécialisés aux capi-taines lors des exercices tac-tiques au sein d’un PC deGTIa, grâce à la zone dedéploiement des PC pré-sente sur l’école.

Cette réforme entreprise adonc un impact importantpour nos futurs comman-dants d’unité, d’une part parl’allongement de la durée deformation, mais d’autre partpar les enjeux à moyenterme que représentent lespré-requis au DEM et leconcours unique d’acces-sion au CID. Dorénavant, àcompter de juin 2007, lesépreuves uniques d’admissi-bilité auront lieu dès la 1re

année après TC et à l’issuedu DEM. Le temps de prépa-ration des candidats est ainsiréduit de fait.

(12) Information : notions générales sur le sujet.(13) CMO: centre de mise en œuvre, dont la mission consiste à élaborer les ordres des unités d’appuis conservées aux ordres.

Cependant ceci obli-gera d’atteindre unniveau-seuil minimald’information (12) con-cernant le GTIa à l’en-trée à l’EEM. Ceniveau-seuil demandéoblige donc à densi-fier la formation desfuturs commandantsd’unité lors du tronccommun.

Enfin l’évolution viseégalement à élever laformation des com-mandants d’unité quipourront dorénavantoccuper, selon leurfonction opération-nelle, un emploi nonspécialisé dans un EM/PC de GTIa/régi-ment ou dans un CMO (13) ad hoc.

Sur le principe, la formation dispenséeà nos futurs commandants d’unitérépond déjà en partie à cette réformede l’enseignement tactique inter-

PHOTO ESAG

PHOTO ESAG

s’ajouter une formation en bureau-tique et une légère augmentation desconnaissances générales.

La seconde évolution du stage estdonc l’élévation de connaissancesinterarmes demandée par le CoFAT.

Le principe retenu par le CoFAT a étéde définir un « fil rouge » tactiquegénérique SGTIa – GTIa, avec pourobjectif l’appropriation d’une véri-table culture tactique interarmes com-mune, sinon identique aux officiers del’armée de terre.

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QUAND VAUBAN COMMANDA EN CHEF

À CAMARET, VAUBAN SAUVE LE ROYAUME2e partieM. Alain FOUGERAY - ESAG

Marin breton ayant participé à la bataille.

Aux ordres de Lord Berkeley, un desplus célèbres amiraux anglais, portantsur ses navires l'armée d'invasion,commandée par le lieutenant généralTalmash, la grande armée rassembléepar Guillaume III se lance à l'assaut deBrest. Tous ses canons, mèches allu-mées, menacent de balayer sous leurfeu la côte du pays de Léon. Aprèsavoir doublé Ouessant et les îles envi-ronnantes, cette armée navale, pre-nant un large tour, manœuvre auda-cieuse, se rabat tout entière dans uneentre la côte nord de Saint-Mathieu-Fin-de-Terre, et les avancées de lapresqu'île de Crozon, afin d’arriver enordre parfait entre le Toulinguet etBertheaume. Les divisions anglo-hol-landaises se déploient sur ce vasteplan d'eau et les 114 navires qui lescomposent mettent à l'ancre en vuedu goulet de Brest et de Camaret.

Vauban, à cheval, parcourt au galop levaste cercle de littoral allant de lapointe du Gouin à la pointe duCapucin (entrée du goulet de Brest).Suivant ses ordres, les tranchées segarnissent de tout un peuple en armes.Dans l'ombre de la nuit, la tour ras-semble ses artilleurs préparant lesgrosses pièces de 48. Derrière lesrevêtements des tranchées se dispo-sent en rangs serrés soldats de marineet miliciens garde-côtes. Les pêcheurset beaucoup de paysans accourus desenvirons s’apprêtent à faire face à l'en-nemi. Et, si l’armement ést insuffisant

pour équiper tous ces volontaires, ilsprennent leurs pen-baz (14) ou emman-chent leur faux à revers. Vauban arendu compte au roi des ordres qu’il adonnés et des dispositions prises pourparer à l’attaque :

Brest le 17 juin à 11 heures du soir

« J'arrivai, hier soir, de visiter la cote deCamaret et sa suite jusque vers labaie de Douarnenez. J'ordonnai desretranchements de plusieurs ansesoù l'on peut faire descente pourprendre la presqu'ile de Roscanvelpar les derrières et tous nos retran-chements de Camaret, je marquai enmême temps le camp des regimentsde La Roche Courbon et de LaBoisserie qui ne sont pas encore arri-vés, les quartiers de M. de Servon etde La Vaisse et les postes de miliciens

du pays. Tout cela devoit s'executerimmediatement et n'attendait quel'arrivée des troupes et cinq ou sixjours de travail auraient mis cettepartie de la cote en bon etat et d'unedéfense aisée. J'en revins satisfait etcontent d’avoir donné tous les ordresnecessaires, quand sur les 10 heuresdu soir, on entend les signauxd'Ouessant qui marquaient la vüed'une grande flotte.

« Ce matin, au jour, les signaux se sontcontinués et un batiment d'avisenvoyé par celui qui commande àOuessant nous a appris qu'on avaitdécouvert 30 ou 35 navires deguerre et plus de 80 batiments decharge de toutes espèces ; ce quis'est confirmé derechef sur les 4 à 5heures du soir qu'ils sont venusmouiller entre Camaret et Ber-theaume, à portée de bombes de cespostes d'où on leur a lire 8 ou 10 quiont presque toutes crevé en l'air. Jeles ai tous vus, des batteries de Léonet de Cornouailles où j'étais allerdonner quelques ordres. On pouvaitles compter et les très bien distin-guer. Ils ont 3 pavillons au grand matet 2 au mat d'avant ce qui me per-suade que c'est une armée compo-sée d'Anglois et de Hollandois.

« Le vent leur est contraire. S'ilchange, je ne doute pas de les avoirdemain à la descente ou dans larade et peut être les deux. Nosgalères ne sont point venues, ce quinous fait un grand tort. je leur ai

(14) Bâton noueux ferré dont les paysans bretons usaient tant comme instrument de travail que comme arme de défense.

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La bataille par elle-même nous estconnue par la relation qu’en a laisséeM. de Saint-Pierre, aide de camp deVauban (16).

Ce dernier est arrivé à Camaret sur lesonze heures du matin pour constaterque la flotte anglo-hollandaise s’étaitrassemblée autour du vaisseau amiral« pour recevoir ses ordres et se ran-ger plus commodément dans leurmarche ». Six ou sept vaisseaux sedétachent alors et le premier vient« mouiller fort fièrement près de labatterie de Camaret ou il a essuyé unassez gros feu de canon » pendant queles autres s’approchent au plus près dela côte pour débarquer les troupes.

En effet, au mât de la tour, un pavillona donné le signal du feu, et instanta-nément les 11 pièces de 48 lâchentensemble une salve de boulets chauf-fés au rouge.

Simultanément, depuis le Gouin jusqu'au Tremet, le demi-cercle destranchées que Vauban avait conçu se

garnit d'hommes en armes qui déchar-gent mortiers, couleuvrines et mous-quets.

« On a beaucoup tiré depuis midi etdemi jusqu’à environ une heure etdemie avec peu de fruit de leur cotéou moins pour ce qui regarde lequartier ou pas loin. Je ne sais si lecanon de nos batteries avait plusd’effet mais il me paraissait quelletiraient assez droit. Entre midi et uneheure cette quantité de petits bâti-ments qui entouraient l’amiral a faitvoile et au lieu de prendre la mêmeroute de leurs vaux qui était deve-nue périlleuse par le feu du canonils se sont étendus sur la gauche enrangeant la terre hors de portée demousquet du coté de la pointe duCapucin, en tirant vers la plage deCamaret. »

Environ quarante chaloupes amènentd’autres soldats sur la grève, dirigéespar un canot où M. de Saint-Pierrepeut distinguer le commandant. Lesassaillants - cinq à sept cents - sont

mandé ce soir defaire tous leursefforts Pour entrer enrangeant la cote deprès, à la faveur denos batteries deterre. Je ne sais pointce qu'elles pourrontfaire mais je saisbien que je ferai detout mon mieux pourque V.M. soitcontente de moi. Siles galeres fussentvenues, les troupes arrivées à tempset nos retranchements achevés, nousetions bien. Dieu qui a toujoursassisté V.M., ne l'abandonnera pas,sans doute en cette occasion. Nosaffaires sont assez bien disposéesdans la ville.

« Vauban » (15)

Ce fut l’attente dans la nuit. Vaubanétait assuré que tous ses ordres avaientété exécutés et que la partie pouvaitenfin se jouer. Il traverse alors le gou-let et attend l’aube dans le fort deMingant. Mais ce petit matin du 18juin 1694 se lève dans une brume siépaisse que nul ne voyait rien, ni lesAnglo-Hollandais sur mer, ni lesFrançais sur terre. Deux heures, troisheures passent ainsi, étreignant tousles cœurs.

Enfin, vers neuf heures, l'épais rideaude brume se déchire brusquement etles pans entiers de ce brouillard s'éva-porent sous la chaleur du soleil dejuin. Et immédiatement, la bataille sedéchaîne, foudroyante.

(15) SHD A1 1256, f° 701.(16) Archives nationales. Fonds Marine B4 15. « Les deux aides de camp que j’ai pris ici sont du pays ; l’un s’appelle M. de Saint-Pierre,

ci-devant major de la marine, proche parent de M. le maréchal de Bellefond, homme sage et très capable. » (lettre de Vauban àBarbezieux, de Brest le 21 juin 1694, SHD A1 1256).

Plan de la bataille de Camaret annoté par Vauban.

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accueillis par un feu nourri, obligeantla plus grande partie à se réfugier surles chaloupes qui sont alors prisesdans le reflux de la mer.

Au cri de guerre des Armoricains :« Torr he Pen (17) ! », répercuté detoutes parts, coude à coude, brandis-sant mousquets, piques, haches, gour-dins et lames de faux emmanchées àrevers, les soldats de marine, garde-côtes, pêcheurs et paysans se jettent àl'attaque.

Le commandant Talmash est atteintparmi les premiers et l'une des cha-loupes encore à flot le ramène vers l’es-cadre. « Ils ont été un demi quartd’heure passer par les armes et voyantl’impossibilité de se sauver qu’à la nageils ont demandé quartier qu’on leur adonné. J’en ay vu beaucoup qui appa-remment se sont noyez voulant gagneren nageant les chaloupes qui étaient àflot et se servaient par merveilles deleurs avirons pour se tirer de dessous lefeu du mousquet. Les vaisseaux et fré-gates destinées à favoriser la défense envoyant le mauvais succès ont aussitôtmis à la voile pour se retirer. »

C’est alors que, par la route deChâteaulin, arrive au galop le régi-ment de Du Plessis-Praslin cavalerie,chargeant sabre au clair sur la grèveque le reflux a complètement dessé-chée. Laissant autour d'eux morts etblessés, les troupes de débarquementn'ont plus qu'à se rendre.

Sur le sable gisent 800 tués et blessés ;600 survivants sont aux mains desvainqueurs qui n'ont eu de leur côtéqu'une quarantaine de blessés dontl’ingénieur Traverse, second deVauban, qui a eu un bras emporté (18).Aux pertes des troupes anglaises, ilconvient d’ajouter environ 500 marinsennemis disparus dans les bateauxtouchés par les pièces de la tour.

En réalité, il semble que cette bataillen’ait duré qu’à peine plus d'une heureet demie.

y a deux officiers dont l'un pourramourir. La relation vous explique ledétail de l'affaire.

« Les ennemis deliberent présente-ment sur l'entrée du goulet. Mais siles galeres pouvaient entrer cettenuit, je suis persuadé que toutesdeliberations seroient finies et que,contents de leurs actions, ils iroientdemander fortune ailleurs. » (19)

Cependant que la joie gagne tout lepays de Camaret, l’amiral Berkeley, nes’avouant pas vaincu, tente encore dejeter ses plus gros navires contre lesdéfenseurs de la côte. Mais les piècesde 48 de la tour et toutes les autresbatteries allongeant le tir, ripostent detelle manière que Berkeley donnel’ordre de battre en retraite. Coupantleurs câbles, hissant précipitammentleurs voiles, et profitant de l’aide don-née par le renversement du grand cou-rant de l’Iroise, navires de guerre etbâtiments de transport font voiles versle large en masses désordonnées (20).

M. de Saint-Pierre, voulant allerrendre compte à Vauban de l’issue dela bataille, confie des prisonniers à M.de Sernon, accouru au galop avecMM. de la Veze et du Plessis à la têtede son régiment de cavalerie. « J’aylaissé M de Langeron fort occupé àremettre en ordre ses gens qui sedébandaient pour piller et de plus fortfatigué du travail d’une action où il luia fallu un grand mouvement ayantroulé presque toute sur lui. Je ne sau-rais bien estimer la perte des ennemismais je ne crois pas qu’il se soit sauvé50 hommes de ceux qui se sont débar-qués. »

Ce combat, préparé avec une sciencede grand stratège, est si intense et sirapide que Vauban, partant du fortMingant, traversant le goulet, galopanttout le long de la presqu'île deRoscanvel, n'arrive sur le lieu du com-bat qu'au moment où tout se termine.Soldats, marins, pêcheurs et paysansdans une immense clameur partie detoute la côte, acclament celui qui avaitexigé de n'être lieutenant général dela Marine que pour l’honneur.

Et Vauban, avec une concision remar-quable, résume la bataille dans soncompte rendu à M. de Barbezieux :

Brest 18 juin 1694 à 10 heures du soir.

« Les ennemis, Monseigneur, ontaujourd'hui voulu tenter la descentede Camaret avec 8 gros vaisseaux deguerre et plus de 10 autres petitsbatiments de toutes especes. Aprèsdeux heures de grosse canonnadede la part des vaisseaux, fort bienrépondue par la Tour de Camaret, ilsont mis à terre à demi portée demousquet des retranchements aux-quels ils se sont présentés très fière-ment. Ils y eut été reçus de même eten cette affaire ont eu 7 a 800 detués, pris ou noyés. Le surplus s'estsauvé ou n'a pas mis à terre.Beaucoup de vaisseaux endomma-gés car l'affaire a duré longtemps.De notre post il n’y a eu que 30 ou40 tués ou blessés parmi lesquels il

(17) Casse-lui la tête !(18) Il assurera néanmoins, après sa guérison, les travaux d’achèvement de la tour.(19) SHD A1 1256, f° 113.(20) Toudouze (G.-G.), Camaret et Vauban.

Schéma de l’uniforme de l’infanterie française(1690) d’après Michel Pétard.

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tremblé, salue unanimement la vic-toire décisive si bien menée de mainde maître par Vauban, qui, modesteécrivit à Louis XIV, de sa tour au crépirouge de Camaret : « Je n'y ai eu depart que par mes conseils et mespetites précautions ».

Louis XIV fit graver par HiérômeRoussel, de l'académie des Beaux-Arts, une médaille que conserve laMonnaie de Paris : à l'avers, suivantl’habitude, le profil du souverain ; aurevers, une figure de Minerve deboutprès d'un trophée naval avec, au loin-tain, les lignes de la côte de Trez-Rouz, et cette inscription « Custosorae Armoricae » (gardienne du litto-

ral de l'Armorique), et « Anglis et bata-vis caesis, et Jugatis 1694 » (Anglais etHollandais taillés en pièces, et mis enfuite) : ici, délicate flatterie à la modesavante du XVIIe siècle, par laquelle legraveur Roussel, dans le personnagemythologique de Minerve, déesse à lafois de l'intelligence et de la victoire,représente le génie de Vauban.

Un combattant anonyme de la bataillecomposa un chant héroïque en languebretonne, poème naïf et coloré (21).

Et en mémoire de cette journéehéroïque, la grève de Trez-Rouz reçutle nom populaire de Maro-arsaozan :la mort anglaise.

SOURCES

Archives nationales :

B4 15 Campagnes. Côtes de France, 1695-1695.

Service historique de la Défense - Terre :

Correspondance : A1 1255 à 1260.Pièces éparses concernant la défense des côtes de Bretagneet de Normandie sous le commandement de Choiseul, lestravaux de Vauban à Saint-Malo et à Brest ; mouvements dela flotte anglo-hollandaise ; quelques pièces sur le combat deCamaret (1256-1257).

Bibliographie sommaire :

AUGOYAT (colonel), « La Défense des côtes », RevueMilitaire, 1900.BLANCHARD (Anne), Vauban. Paris, Fayard, 1996.CHEVILLOTTE (Y.), « Le château de Bertheaume, la pointede Perzel, des origines à Vauban (1694) », AssociationBretonne, 119e congrès, 1991, p. 253-264.DELAVAUD (L.), « Un ministre de la Marine, JérômePhélypeaux de Pontchartrain… Sa visite des ports de Franceen 1694, 1695 et 1696 », Bulletin de la Société deGéographie de Rochefort, 1911.DIZERBO (A.-H.), « Une relation anglaise de la bataille deCamaret (18 juin 1694) par Peregrine Osborne, marquis deCaermarthen. Traduction et commentaires », Société archéo-logique du Finistère, tome CXII, 1983, p. 93-110.FOURE (Pierre), « La bataille de Brest (le débarquement deCamaret – 18 juin 1694) », Carnets de la Sabretache, 1988,4e trimestre, p 143-146 et 1989, 1er trimestre, p. 4-7.GLOTIN (Hyacinthe), « La flotte anglo-hollandaise sur le lit-toral vannetais en 1703 », Association bretonne, 1898, p.273-277.

HALEVY (Daniel), Vauban. Paris, 1924.LA RONCIERE (Charles de), Histoire de la marine française,Tome VI : Le crépuscule du Grand Règne. L’apogée de laguerre de course. Paris, Plon, 1924.LE GALLO (Yves), « Le paysan bas-breton et le mythe au XVIIe siècle », Annales de Bretagne, 1975, n° 4, p. 477-500.LEVOT (P.), « Descente des Anglais à Camaret », RevueMaritime et Coloniale, 1872, tome XXXII, p. 27-57.LEVOT (P.), Histoire de la ville et du port de Brest. Brest,1863, in-8°, tome II.LOYER (chef de bataillon), « Le commandement de Vaubanen Basse-Bretagne - 1694-169 », Revue Maritime, juillet-décembre, 1935, p. 313-357.NEDELEC (P.-J.), « À propos du poème breton sur la bataillede Camaret », Société archéologique du Finistère, tomeLXXXVI, 1960, p. 3-12.PUJO (Bernard), Vauban. Paris, Albin Michel, 1991.ROCHAS D’AIGLUN (A.), Vauban, sa famille, ses écrits.Paris-Nancy, Berger-Levrault, 1919, 2 volumes.TOUDOUZE (G.), « La victoire de Camaret le 18 juin 1694et la poésie populaire bretonne », Société archéologique duFinistère, tome LXXXV, 1959, p. 29-66.TOUDOUZE (G.-G.), Camaret et Vauban. Paris, Ed. Alpina,1967, in-8°, 100 p., pl.TOUDOUZE (G.-G.), Camaret, grand'garde du littoral del'Armorique. Paris, Gründ, 1954, 103 p., pl., cartes.TOUDOUZE (G.-G.), La Défense des côtes au dix-septièmesiècle. Paris, 1900, in-8°.TOUDOUZE (G.-G.), Monsieur de Vauban. Paris, Berger-Levrault, 1954.

(21) Écrit à la plume, au dos d'un papier de justice découvert dans un château finistérien, a été publié dans les Mémoires de la SociétéArchéologique du Finistère.

Une tempête surprend la flotte anglo-hollandaise en mer d’Iroise, lui cou-lant deux navires de plus avant qu’ellepuisse enfin rejoindre l’Angleterre. LaFrance entière, qui, un moment avait

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LES DATES

TUNISIE

En 1881, le protectorat français estétabli en Tunisie par le traité du Bardo.Des troubles dans le pays à partir dejanvier 1952 obligent les troupes fran-çaises à intervenir. Un nouveau statutconduit à l’autonomie externe en1954, puis à l’indépendance en 1956.

MAROC

La prééminence française au Marocest reconnue par l’Angleterre en 1904et par l’Allemagne en 1911. Le pro-tectorat français est établi en 1912 surla plus grande partie du pays.

Des mouvements indépendantistesdéclenchés en juin 1953 provoquentl’intervention des troupes françaises.

L’indépendance du Maroc est recon-nue par la France et l’Espagne en 1956.

ALGÉRIE

À partir de 1830, année de la prised’Alger par les troupes françaises, laconquête du territoire s’ensuit et setermine vers 1841. Elle est étendue auterritoire saharien de 1852 à 1871.L’Algérie comptait trois départementsfrançais et les territoires du Sud.

Le 1er novembre 1954 des élémentsnationalistes regroupés au sein duFront de Libération Nationale (FLN)déclenchent une insurrection contrelaquelle la France emploie d’impor-tants moyens militaires.

Le cessez-le-feu intervient à la suitedes accords d’Évian en mars 1962.

AFN 1952-1962LA GUERRE D’ALGÉRIE

ET LES COMBATS DU MAROC

ET DE LA TUNISIE

19e RG

31e RG

34e RG

1re CSG

Le scrutin d’autodétermination aboutità l’indépendance le 1er juillet 1962. Ledernier soldat français ne quitteral’Algérie qu’à la fin de l’année 1967après la réussite des essais scienti-fiques sur le site d’Hammaguir (lance-ment de fusées) et sur les sites deReggan et d’In Amguel (expériencesnucléaires) au Sahara.

LES EFFECTIFS

Les troupes d’intervention sur ces troisterritoires étaient composées de mili-taires de carrière, d’engagés volon-taires, d’appelés et de rappelés. Ellesrenforçaient les unités de l’arméed’Afrique pour le maintien de l’ordreet la pacification.

Les effectifs engagés, les tués et lesblessés sont récapitulés dans letableau ci-après.

LES UNITÉS DU GÉNIE

Avant « les événements », le génie necomportait que des états-majors, 3 régi-ments (19e RG Algérie, 31e RG. Maroc,34e RG Tunisie), le service du génie, leservice du matériel du génie et deuxcompagnies sahariennes.

En 1961, les unités suivantes étaientengagées en Algérie : 19e RG, 3e

BG, 9e BG, 12e BG, 31e BG,35e BG, 36e BG, 37e

BG, 39e BG, 40e BG,41e BG, 42e BG, 50e BG,72e BG, 157e bataillon tra-vaux lourds, 30e bataillon desapeurs mécaniciens, 950e, 951e,952e compagnies d’entretien et d’entre-pôt, 1re, 2e, 3e, 4e compagnies saha-riennes du génie, 52e, 54e, 55e, 59e, 62e,

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Général (2S) Bernard RICHE

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LES RÉCOMPENSESCOLLECTIVESET INDIVIDUELLES

Le génie au cours de ces campagnesaura utilisé 85 unités différentes dontdes unités de rappelés qui ne figurentpas sur la précédente liste de 1961 :104e, 105e, 106e et 111e BG.

Les états-majors, le service du génie,le service du matériel génie n’y figu-rent pas non plus ; ils n’avaient pas defanions.

Il n’y avait pas de citations collectivescomme dans les conflits précédents etcomme nous étions en territoire fran-çais, il n’y avait pas de croix de guerreTOE ni de médaille coloniale pourrécompenser les actes de bravoure oula présence sur le territoire.

La croix de la valeur militaire a doncété créée pour les personnels cités (àl’ordre de l’armée, du corps d’armée,de la division, de la brigade ou durégiment) et la médaille commémora-tive des opérations de sécurité et demaintien de l’ordre pour les partici-pants avec différentes agrafes : Algérie(1954-1964), Tunisie (1952-1958),Maroc (1953-1958), Sahara (1961-1964) et Mauritanie (1957-1960).

En récompense collective depuisnovembre 2004, cinq unités du génieont reçu l’inscription unique « AFN1952-1962 » sur la soie de leur dra-peau : 2e RG, 17e RGP, 19e RG, 31e RGet 72e RG.

Les participants de ces campagnes ontpu recevoir les décorations indivi-duelles suivantes :

• ordres nationaux :La Légion d’honneur, la médaille mili-taire et l’ordre national du mérite ;

• créées pendant le conflit :La croix de la valeur militaire aveccitations et la médaille commémora-tive des opérations de sécurité et dumaintien de l’ordre avec des agrafes ;

• existantes adaptées au conflit :La croix du combattant volontaire, lacroix du combattant et la médaille desévadés ;

• créées après le conflit :les médailles du Titre de reconnaissancede la nation (TRN): une première crééeen 1997 spécialement pour les mili-taires ayant servi en Afrique du Nord,une deuxième créée en 2001 pour lesparticipants de tous les conflits.

Le TRN créé primitivement pour lescombattants d’AFN sera étendu (d’oùle même ruban) aux combattants detous les conflits de la guerre 1914-1918 aux missions extérieures.

La deuxième médaille est différente et le ruban peut recevoir plusieursagrafes dont celle d’« Afrique duNord » pour ce conflit.

63e, 64e, 67e, 69e, 70e, 71e, 75e, 77e, 79e

compagnies du génie de zone, 960e,961e, 962e, 963e compagnies mixtesd’équipement bennes, 60e, 61e compa-gnies du génie aéroporté, 5/1, 5/4 com-pagnies de travaux lourds sur voie ferrée,971e, 972e, 973e, 975e, 976e, 977e

compagnies d’électromécaniciens et11e régiment du génie saharien.

S’inspirant des insignes des corps del’armée d’Afrique, les unités ci-dessus,souvent créées pour s’adapter auxvariations de la forme du conflit, adop-tèrent dans la composition de leursinsignes métalliques des symbolesorientaux : le croissant, l’étoile, lacroix chérifienne, la porte mauresque,la croix du Sud, la main de Fatima…

69e CGZ

41e BG

157e BTL

11e RGS

TERRITOIRES AFNPERSONNELS TOTAUX ALGÉRIE MAROC TUNISIE

Présents sur le terrain 1747927 1419125 165049 163753

Tués ou disparus 25108 (*) 23196 1247 665

Blessés 70367 60278 7041 3048

(*) Dont 58 officiers du génie qui avaient été formés dans les diverses divisions d’instruction de l’Écoled’application du génie à Angers (application, X-IMO, EOR…).

Page 31: Vauban la lettre du génie no 1

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Le génie secourt

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FNAS

– 29 –

DÉCORATIONS FRANÇAISESDE LA GUERRE D’ALGÉRIE

ET DES COMBATS DU MAROC ET DE LA TUNISIE

Ordres nationaux, médaille militaire

Croixde chevalierde la Légiond’honneur

Créée en 1802

Médaillemilitaire

Créée en 1852

Croixde chevalierde l’ordre nationaldu Mérite

Créée en 1963

Décorations créées après le conflit : titre de reconnaissance de la Nation(décret 1993)

Décorations créées pendant le conflit

Décorations existantes adaptées aux conflits

Croix de la valeur militaire(avec palmes ou étoiles)

Créée en 1956

Médailledes évadés

Créée en 1926

Croix du combattantvolontaire

Créée en 1953(adaptée en 1988 avec agrafe « AFN »)

Croixdu combattant

Créée en 1930(adaptée en 1978)

Médaille de la reconnaissancede la Nation(agrafe Afrique du Nord)

Créée en 1993

Médaille de la reconnaissancede la Nation(agrafe Afrique du Nord)

Créée en 1993

Médaille commémorative des opérationsde sécurité et de maintien de l’ordre(avec agrafe Algérie - Tunisie - Maroc -Sahara - Mauritanie)

Créée en 1956

Page 32: Vauban la lettre du génie no 1

– 30 –

Le 13e RG a participé de façon originale au développement du lien armée-nation tout en contribuantà alimenter le patrimoine cinématographique de l’histoire militaire.Ça tourne !

tions d’emploi. Il sait déjà que le com-mandant de l’escadron aura des choixà faire : les traversées de Daloa et deGonate ne seront pas faciles. Les vil-lages sont en effervescence, les jeunespatriotes sont partout, la radio diffusedes informations fantaisistes et sur-tout… anti-françaises. Sur la route, il

faudra faire vite et le capitaine envi-sage d’abandonner nos MPG et de lesdétruire sur place, prétextant leurmanque de vélocité et de blindage.

Le SOA lui propose plutôt de les déta-cher avec un chef de groupe dans lepremier échelon de tête avec pour mis-

Le 6 novembre, la nouvelle nousfrappe de plein fouet : les avions dechasse ivoiriens ont bombardé lecamp français de Bouaké. Neuf morts et de nombreux blessés. Dans lanuit du 6 au 7 novembre, à deuxheures du matin, tous les GTIA reçoi-vent l’ordre de se diriger vers Abidjanoù la situation est très tendue. Letemps presse.

ZOKOGUHE,7 novembre,2 heures du matin

L’escadron de reconnaissance, d’in-vestigation et d’aide au déploiementreçoit l’ordre d’abandonner son campet de rejoindre la rame du Grou-pement Tactique Interarmes n° 2(GTIA2) à hauteur du Sinfra, à unesoixantaine de kilomètres plus au sud.Le lieutenant Perchais, chef de la sec-tion génie travaillant au profit duGTIA2, est bloqué à l’état-major. C’estle sous-officier adjoint, le sergent-chefDupe, qui prend le commandement etprépare la mission, dont ses proposi-

OPÉRATION LICORNE MANDAT 7 :LE RÔLE DE LA SECTION GÉNIE

DANS LA DESCENTE DU GROUPEMENT

TACTIQUE INTERARME NUMÉRO 2SUR ABIDJAN

Capitaine FOUQUET

commandantla 1re compagnie

du 6e régiment du génie

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– 31 –

sion d’ouvrir les itinérairesobstrués. La section a déjàfait ses preuves auprès decet escadron. Elle travailleà son profit depuis ledébut du mandat. LesMPG sont en état, lespilotes expérimentés. Laproposition est acceptée :les engins partiront avecl’échelon de tête. UnMPG sera juste derrière leVBL de premier échelon.Sa protection sera assuréepar deux VAB T20-13.

Le deuxième MPG serajuste derrière en mesure,au mieux, de rétablir l’iti-néraire et permettre audeuxième échelon de progresser auplus vite. Le chef de corps du GTIA aété clair : « la force Licorne dispose dela liberté de mouvement sur l’ensembledu territoire ivoirien ». Les convois doi-vent passer et il n’est pas question de selaisser retarder, encore moins de sefaire arrêter. Des tentes, des réfrigéra-teurs, des véhicules en panne, descaisses, du petit matériel, tout ce quine peut pas être chargé est détruit ouabandonné sur place. Nous les retrou-verons parfois, quelques semainesplus tard, vendus sur les marchés ivoi-riens. À 6h30, le drapeau est amenésur le camp. Les couleurs françaisesn’y flotteront plus.

LISIÈRES SUDDE ZOKOGUHE,7 heures

La rame rencontre les premiers obs-tacles : anciens points de contrôleréactivés, barricades improvisées, gra-vats, grumes, herses. Protégé par lesVAB T20-13, le MPG ouvre la routesans problème et quasiment sans s’ar-rêter. Son impact est autant psycholo-gique que physique : les manifestants,excités et attroupés autour de la route,reculent devant l’engin. L’escadron nedéplore qu’un pneu de VAB crevé surune herse. Grâce à son dispositif anti-crevaison, il poursuit son chemin. Ilest 7h15 et les MPG ont déjà large-ment prouvé leur efficacité.

DALOA, 8 heures

La foule est compacte. Plusieurs mil-liers d’Ivoiriens attendent le passagedes Français. Ils hurlent des sloganshostiles.

Derrière eux, des colonnes de fumées’élèvent. Les jeunes patriotes, enca-drant la foule, ont tout fait pour que larame ne passe pas.

Dans un premier temps, le comman-dant d’unité privilégie la négociation.Il fait téléphoner aux chefs FANCIqu’il connaît dans le secteur. 45

Enseignements majeurs

L’EFFICACITÉ des MPG dans l’ouverture d’itinéraire lors de la descente sur Abidjan a permis de réaffirmer le rôle du génie dans le cadre de l’aide à la mobilité. L’intégration de la section génie dans

l’échelon de tête nécessite une coordination parfaite avec l’unité appuyée,qu’elle soit blindée ou d’infanterie.Le traitement des obstacles en fonction de leur nature et de l’environne-ment impose aux sapeurs et, dans le cas qui nous concerne, aux pilotesd’engins, une réactivité et une présence d’esprit qui ne peuvent se limiteraux seuls cadres. À l’instar du combat en zone urbanisée, la prise d’ini-tiative reste la clé de la réussite quand rapidité et effet de surprise doi-vent se conjuguer.L’optimisation des moyens du génie nécessite une bonne intégration dusapeur dans l’unité qu’il appuie. À cet égard, le rôle du chef de section et, lecas échéant, de l’officier de la compagnie génie inséré dans l’état-major doitêtre réaffirmé. Le sapeur doit, par une démarche volontariste et intelligente,créer une valeur ajoutée non seulement par la pertinence de ses proposi-tions mais aussi par sa présence constante et son sens de l’anticipation.

minutes s’écoulent,sans résultat. La foulese rapproche etdevient plus mena-çante. La décision estprise : le passage vaêtre forcé. Des gre-

nades lacrymogènes sont lancées. Lesmanifestants ripostent avec des pierreset parfois des bouteilles de gaz. Face ànous, des meubles, des voitures, despneus en flamme, des grumes sontentassés tous les 30 mètres. La fuméeet les manifestants empêchent lespilotes de voir les obstacles successifs.Les MPG et les VAB roquent de l’un àl’autre. Devant la taille de certainesbarricades, les deux MPG sont obligéssoit de se mettre de front soit deprendre de l’élan pour disloquer lesobstacles les plus durs. La foule, parti-culièrement hostile, cherche à s’im-miscer dans la rame. Elle tente parfois

PHOTO 6E RG

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Au centre du village, la population acreusé, autour des canalisations, unfossé à bord franc ne permettant pas lepassage de nos véhicules. Seul unponceau de fortune permet de franchir.

Les premiers véhicules qui tentent depasser, doivent être tractés par le MPGpour s’en sortir. Quelques centainesde mètres plus loin, un ruisseauempêche la progression des véhicules.

Sous la menace de la population maisprotégés par les blindés de tête, les

deux pilotes de MPG repèrent des tasde terre et comblent la brèche.

RIVES DU SINFRA,16 heures

Le détachement rejoint la rame princi-pale du GTIA2. La section génie s’in-tègre dans la colonne qui s’ébranlevers Abidjan. Les MPG s’avancentavec les premiers éléments. Cette fois,leur place ne se discute pas.

de reformer les barri-cades après le pas-sage des engins. Maisl’effet de surprise esttel que la rame pro-gresse et finalement,vers 9 heures, sort deDaloa. La citerne a unpneu crevé, les pare-brise ont souffertmais tous les véhicules poursuiventleur route et aucun blessé n’est àdéplorer. Nous avons mis près d’uneheure pour franchir les deux kilo-mètres de Daloa.

GONATE, 11 h 30

Après les obstacles, nous sommesconfrontés à un autre type de pro-blème.

BULLETIN D’ABONNEMENT

Renvoyez le bulletin ci-dessus (ou sa photocopie) accompagné d’un chèque à l’ordre de :

• l’Association des amis du génie : OU • FNAS :

Vauban, la Lettre du génie Fort-Neuf de VincennesAbonnement 3 et 5, cour des Maréchaux

106, rue Éblé – BP 34125 – 49041 ANGERS Cedex 01 75012 PARIS

NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pays : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

3 numéros par an

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Abonnement collectif (unités du génie)

50 exemplaires 400 €100 exemplaires 600 €

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– 33 –

LA COMPOSANTE ÉNERGIE EST NÉE

AU 2E GÉNIE

réseau haute tension du secteur civilest amené par lignes aériennes jusqu’àdes transformateurs bétonnés construitsà des dizaines de kilomètres desouvrages. La tension est alors abais-sée, puis le courant est acheminé auxouvrages par lignes souterraines. Laqualité et la fiabilité de ces réalisationsont été essentielles dans la capacité derésistance de la ligne Maginot.

L’ALGÉRIE

Quand le régiment est recréé à Metzen 1946, la spécialité « électroméca-nique » lui est à nouveau confiée. Ellereprésente plusieurs compagnies aux-

quelles s’ajoute en 1957 le Centred’instruction du génie n° 2 chargé dela formation dans cette spécialité. Auxdeux bataillons du génie envoyés enAfrique du Nord (52e BG en Algérie et63e BG en Tunisie) s’ajoutent les sixcompagnies chargées d’exploiter etd’entretenir un obstacle électrifié. Lelong de la frontière avec la Tunisie, cesont les 971e, 972e et 973e compagniesd’électromécaniciens qui veillent surles 1500 km de barrages électrifiés.Haut de 2 mètres, le barrage est par-couru par un courant de 5000 volts.Toute brèche ou coupure peut êtrerepérée avec une grande précision. Lelong de la frontière avec le Maroc, cesont les 975e, 976e et 977e compagniesd’électromécaniciens qui effectuent

Si elles ont des effets économiques ethumains dévastateurs, les guerres onttoujours engendré des inventionstechnologiques. Elles favorisent l’ar-mée qui y a recours même si l’adver-saire lui est supérieur. Les exempleshistoriques sont nombreux. Une desinventions majeures du XIXe siècle futl’électricité. Elle s’est vite imposée àl’armée de terre qui a compris lebesoin impérieux de disposer de spé-cialistes dans ce domaine, ceci afind’assurer son autonomie en énergieélectrique au niveau de la production,du transport et de la distribution. Entoute logique, cette mission a étéconfiée au génie, arme des « ingé-nieurs du Roy ».

DES ORIGINESÀ LA LIBÉRATION

C’est ainsi que l’on voit apparaître dès1933, alors que la ligne Maginot seconstruit, trois compagnies d’électro-mécaniciens – les premières de l’ar-mée française – créées au 2e régimentdu génie. C’est la naissance des« électros » qui, avec les sapeurs-mineurs de forteresse, participent à laréalisation des ouvrages fortifiés.Quand le service électromécaniquedu génie est créé en 1936, les unitésd’électromécaniciens du 2 y déta-chent des personnels afin de réaliserl’ensemble des équipements intérieurset extérieurs de la ligne ; l’emploi del’électricité est général dans les fortifi-cations. Les « électros » réalisent unvaste réseau d’alimentation électriquepar l’arrière. Le courant prélevé sur le

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Algérie : alternateurs - centrale.

Lieutenant Benoît KREBS

Officier communication

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– 34 –

les mêmes missions.En plus de la cons-truction des lignes, les« électros » construi-ront les centrales, les abris pour lessapeurs en poste, tout en réalisant leschamps de mines qui protègent lesbarrages. Ces missions seront renduestrès difficiles par le soleil, le vent, lesable et un ennemi qui ne cesse d’es-sayer de franchir un obstacle, certesnon totalement hermétique, maisredoutablement efficace. Jusqu’à la findu conflit, les « électros » auront àfaire face à plusieurs centaines de ten-tatives de franchissement de ce bar-rage, devant sans cesse le réparer, sou-vent sous les tirs de tireurs embusqués,parfois sous les feux croisés despatrouilles françaises et des rebelles.Mais toujours le travail sera fait avecconscience, professionnalisme etdétermination. Si l’étanchéité de lafrontière ne pouvait être totale, lesélectromécaniciens ont montré qu’ilsétaient de grands spécialistes, d’excel-lents sapeurs, mais avant tout de vraissoldats.

L’ÈRE DU NUCLÉAIRE

Ce savoir-faire exceptionnel ne se per-dra pas avec la fin des hostilités,puisque la composante sera mainte-nue au régiment. Les électromécani-ciens du 2 participent à la construc-tion et à l’entretien des installationsdédiées aux essais nucléaires, d’aborden Afrique saharienne, puis dans lePacifique, à Mururoa. En 1978, la202/2e CEM prendra l’appellation de971e CEM pour assurer la continuitéde la mission, seule unité élémentaireconstante et immuable, entourée decompagnies de combat, d’appui, de

franchissement ou de travaux. Le 2enverra ses sapeurs sur tous lesthéâtres d’opérations extérieures, aussibien les « électros » que les « géniecombat », qui s’illustreront en Asie, enEurope, ou encore au Moyen Orient.Quand arrive la professionnalisationdes armées, tout change…

L’ÉNERGIE ET L’AIDEAU DÉPLOIEMENT

En 1999, le 2e régiment du géniedevient régiment d’aide au déploie-ment de la brigade du génie. Les élec-tromécaniciens et les spécialistes del’infrastructure opérationnelle serontregroupés au sein de compagniesd’aide au déploiement, puis de com-pagnies spécialisées : la 971e compa-gnie énergie, les 972e et 974e compa-

gnies de production d’eau, et la 973e

compagnie d’infrastructure opération-nelle. Les électromécaniciens jouerontun rôle essentiel dans le déploie-ment des forces françaises en ex-Yougoslavie, mais également lors desdéploiements en Afghanistan ouencore en Côte d’Ivoire. Qu’il s’agissede la production d’énergie ou du trai-tement de l’eau, les « électros » assu-rent l’appui génie des autres unitésdans un domaine très technique,demandant expérience et compé-tence.

Plus que jamais, les électromécani-ciens du « 2 » demeurent indispen-sables au déploiement des forces françaises. En ex-Yougoslavie, ils n’ontde cesse de fournir l’énergie à partirde groupes électrogènes en grandnombre et vieillissants ; malgré les dif-ficultés et les rigueurs du climat, lamission est remplie. Avec les compa-gnies de production d’eau, ce sonttrois compagnies dont les personnelssont électromécaniciens. En 2002,pour faire face aux nombreuses pro-jections, une compagnie d’électromé-caniciens est créée au 1er régiment dugénie. Possédant aujourd’hui les com-pétences et les savoir-faire indispen-sables aux engagements militaires etaux missions d’assistance aux popu-lations, les électromécaniciens du 2e régiment du génie ont fait preuve,depuis leur création et au cours deleur histoire, de remarquables qualitésde soldats, de sapeurs et de spécia-listes…

PHOTO 2E RG

Centrale 400 kw - exercice Émeraude.

PHOTO 2E RG

Page 37: Vauban la lettre du génie no 1

– 35 –

construire des logements d’urgence : ilfaut immédiatement reconnaître, éva-luer et décider.

Le séjour démarre sur les chapeaux deroues, au milieu du tohu-bohu decette capitale bruyante et polluée parun trafic dantesque. Les trois premiersterrains ne posent pas de problème :deux sont des friches industrielles et letroisième un domaine militaire gardépar l’armée. Le quatrième par contreest la gigantesque décharge à cielouvert de la capitale où des hordes enhaillons, dont beaucoup très jeunes,un crochet de fer à la main trient lesordures amenées par un incessant bal-let de bennes hétéroclites. Sur la mon-tagne fumante l’espace est disputé parles pauvres hères, des chèvres famé-liques et des bulldozers qui gerbentles ordures. Au pied un immensebidonville construit en partie sur unmarécage. Une zone « idéale » pourinstaller les sinistrés…!

Mais la mission véritable va commen-cer le lendemain, direction Payagala,dans le district de Kalutara, à 4 heuresde route au Sud de Colombo.

Il s’agit d’organiser le travail d’unegrosse équipe locale chargée de lareconstruction sur 35 km de côte frap-

pée par le tsunami. Caritas est la seuleONG de ce secteur. On estime que10000 maisons y ont été détruites parle tsunami de fin décembre 2004 maiscontrairement à la côte Est la popula-tion a été alertée par la premièrevague et a su se mettre à l’abri ; 35 vic-times y ont été dénombrées ce qui esttrès faible au regard du sinistredécompte dans d’autres zones dupays.

Une maison au bord de la route natio-nale de Galle, avec un grand terrain,est déjà louée pour installer la base detravail. Une petite équipe est en trainde la réhabiliter pour l’assainir et enfaire des bureaux ; les abords ont éténettoyés au tracto-pelle de tout ce quia été amené par le tsunami.

Les équipes sociales ont déjà com-mencé le travail d’évaluation dans leszones sinistrées.

PREMIERS CONSTATS

1. Je suis le seul expatrié au milieud’une vingtaine de Cinghalais ettout le monde attend beaucoup demoi ! La langue de travail et decommunication sera l’anglais mais

LA MISSION

C’est sur un simple coup de fil d’unami allemand travaillant pour Caritas(Le secours catholique) à Colomboque tout se déclenche. Il faut répondretout de suite, il y a urgence ! Quelquesjours après, c’est d’abord un bref pas-sage à Köln chez l’employeur pour unentretien informel d’embauche puis àFreiburg au siège de Caritas Inter-national pour les consignes de travailet enfin le départ de Frankfurt en voldirect pour le Sri Lanka.

Colombo, premier jour d’arrivée ; leresponsable allemand local de Caritasvient de recevoir quatre propositionsde terrains par le gouvernement pour

PHOTO SERGE LAYCURAS

La terre a tremblé, la mer a fait vivre l’enfer à l’Asie en détruisant tout sur son passage. C’était le 26 décembre 2004.Depuis, des hommes, des femmes, des civils, des militaires se mobilisent pour redonner un toit, desroutes, des écoles, de l’espoir à ces populations démunies.Voici l’exemple du colonel Laycuras, réserviste à l’ESAG, en mission de reconstruction pour le compted’une ONG au Sri Lanka.Témoignage…

MISSION HUMANITAIRE

POUR LA RECONSTRUCTION AU SRI LANKA

Colonel (er) Serge LAYCURAS

ESR à l’ESAG

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LA MÉTHODEDE TRAVAIL

Le travail préparatoire à la reconstruc-tion est fait en deux temps :

• le travail d’évaluation sociale estremarquablement bien fait par uneéquipe de 10 étudiants, garçon etfilles, qui vont sur le terrain à la ren-contre des sinistrés pour évaluerleurs situations sociale et sanitaire.Les dossiers sont bien structurés,avec un format type. Le constat estrédigé dans la belle écriture cingha-laise, toute en rondeur, que je nepeux qu’admirer et me faire tra-duire en anglais. Chaque dossier estétoffé de documents divers tels quetitre de propriété, extrait decadastre, avis de décès…;

• le travail de l’équipe technique, soitdeux jeunes ingénieurs et unconducteur de travaux chevronné,consiste en une reprise de chaquedossier et une expertise sur le ter-

rain des dégâts sur les habitations.Ce travail d’expertise technique seconcrétise d’abord par un schéma àmain levée sur le papier, puis avecl’arrivée de 2 ordinateurs, avec lelogiciel Auto Cad et une estimationchiffrée des travaux sur Excel : four-nitures, main-d’œuvre nécessaire etdurée prévisible des travaux. Le tra-vail est rapide, précis, bien struc-turé et immédiatement utilisable.

LE CONSTATSUR LE TERRAIN

Les zones d’investigation sont trèsencombrées de gravats. Les odeurs sontnauséabondes à cause des réseauxd’assainissement en ruines.

Seule la voie ferrée qui longe la côte ettraverse la zone sinistrée a été réhabi-litée par les autorités. Les trains y cir-culent plusieurs fois par jour lente-ment et très bruyamment, ce qui estun gage de sécurité pour les popula-tions sinistrées qui campent auxabords immédiats.

Les maisons sinistrées sont classées entrois familles : petits dommages, grosdommages ou totalement détruite. Leclassement dans les deux premièresfamilles est sujet à caution car lesfaibles désordres apparents peuventsouvent s’avérer catastrophiques lors-qu’on constate que des fissures deprime abord sans conséquences pro-viennent en fait de l’affouillement desfondations et des dalles de planchersbas par l’eau.

Sur la bande littorale, rares sont lesmaisons qui ont résisté à la pousséebrutale de l’eau, au mieux il reste l’os-

tous ne le parlent pas, seulementceux qui ont fait des études secon-daires.

2. Tout le personnel masculin et fémi-nin, quel que soit le niveau d’em-ploi et d’âge, est d’une extrêmepolitesse et gentillesse. La réponse« oui » ou « non » déclenche lemême balancement latéral de tête,assez déconcertant, accompagnédu même sourire !

3. Ça va se confirmer avec le temps,chacun met dans sa part de res-ponsabilité beaucoup de sérieux etde compétence.

4. Je ne suis pas là pour décider maispour organiser et conseiller à tousles niveaux mais en respectant lahiérarchie en place : c’est le modede travail habituel de Caritas ! Unmanager d’une cinquantaine d’an-nées, a déjà été recruté pour être leresponsable du programme dereconstruction.

PHOTO SERGE LAYCURAS

PHOTO SERGE LAYCURAS

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– 37 –

sature en béton armé dépouillée desmurs de remplissage, au pire il resteseulement la dalle basse de plancheravec l’amorce des murs. Mais le plussouvent il n’y a même plus de trace deconstruction, seulement des enchevê-trements hétéroclites de matériaux.

En arrière de cette bande côtière lesconstructions un peu mieux protégéeset souvent aussi mieux construitessont moins endommagées ; générale-ment toutes les menuiseries ont« explosé », certains murs de façadeset cloisons, parallèles à la côte ont étésoufflés, arrachant au passagequelques chaînages verticaux ou hori-zontaux mal faits et provoquant l’af-faissement des toitures ; les construc-tions annexes en appentis ont étéemportées, c’est un problème car ils’agissait souvent des latrines.

Les habitants campent dans leursruines, sous des tentes ou sous desabris précaires en bois. Mais quandles maisons semblent encore en rela-tif bon état, les habitants donnentl’impression d’attendre leur déména-gement. Il n’y a plus rien, tous lesbiens mobiliers ont été emportés parl’eau.

La situation est catastrophique maisreste supportable car la températureest clémente et les pluies nocturnestièdes ; on est loin de la situation dessinistrés du Kosovo au plus dur de l’hi-ver 1999-2000 avec 25 °C en dessousde zéro et encore beaucoup defamilles sous les tentes UNHCR! « Ilme semble que la misère serait moinspénible au soleil ! » dit la chanson !

LA POLÉMIQUE SURLE PROBLÈME DE LARECONSTRUCTIONDES ZONES SINISTRÉES

Le principal problème pour la recons-truction est l’interdiction du gouverne-ment de reconstruire dans une bandelittorale théorique des 100 m! LesONG disposent d’énormes budgets, ily a des dizaines de milliers de sinistrésmais plus du tout ou peu de terrainspour reconstruire.

1981, mais seulementsi les désordres restentacceptables.

Dans le cas où toutdevient possible, ilfaut passer par la pro-cédure usuelle : géo-mètre - cadastre,notaire, permis deconstruire et équipe-ment : eau, assainisse-ment et électricité ;tout ça avec les délais

incompressibles habituels, incompa-tibles avec l’urgence de la situation.

Les responsables de programmeshumanitaires ont souvent du mal àadmettre qu’ils œuvrent parfois dansdes « États de droit ».

LE TRAVAILDE RECONSTRUCTION :À LA FOISUNE ENTREPRISEDE GROS ŒUVREET UN BUREAUDE MAÎTRISE D’ŒUVRE

L’ENTREPRISE DE GROS ŒUVRE

Le travail d’évaluation déboucheimmédiatement sur les ordres de tra-vail journaliers aux chefs d’équipe tra-vaux sur le terrain, aux prévisions decrédits à engager et aux commandesde matériaux. Les priorités sont défi-nies en principe par des comités dequartier à l’examen des évaluationssociales mais en réalité presque essen-tiellement par les responsables de

Dès le lendemain du tsunami des géo-mètres ont été mandatés pour balisersur le terrain, à l’aide de jalons jauneet rouge, la démarcation entre leszones constructibles et les zonesinconstructibles. L’explication la pluscommune en milieu humanitaireexpatrié, qui crie au scandale, est que le gouvernement veut spolier les pêcheurs au profit de grandsensembles hôteliers !

DE QUOI S’AGIT-IL EFFECTIVEMENT ?

Depuis 1981 il existe une loi littoraleinterdisant toutes constructions dansla bande des 100 mètres.

Bien sûr cette loi a été bafouée par desconstructions, sommaires et illégales,de petits pêcheurs, qui se transformentavec le temps, de la simple cabanepour ranger les filets de pêche en unlogement définitif de la famille.

Le tsunami a balayé toutes ces habitations mal construites et les autorités veulent profiter de l’opportu-nité pour assainir la situation. Lapreuve en est qu’il n’est pas interdit deréhabiliter les maisons construiteslégalement dans cette zone avant

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spécialisé engagé, sélectionné, formési nécessaire et les procédures de tra-vail mises en place.

Deux semaines après mon arrivée il ya déjà quinze chantiers élémentairesde réhabilitation en cours et deux mai-sons neuves en construction. Les four-nisseurs potentiels sont informés descontrôles a priori sur les fournitures(propreté des agrégats et pourcentaged’argile, qualité du ciment, essais derupture sur les blocs bétons, contrôledimensionnel et de qualité des bois decharpente…) et deviennent, de fait,rapidement très vigilants sur leurlivraison.

Dans le même temps sont mis aupoint, au bureau, en affichage mural,des schémas de procédures simplifiéeset des tableaux de bord mis à jour tantpar les équipes sociales que par lesresponsables travaux. Ces visuelsstructurés et colorés permettent à tousde suivre pas à pas le travail deséquipes sur le terrain et de prendrerapidement les bonnes décisions. Cemode de travail collectif avec beau-coup de communication visuelleouverte à tous est nouveau ici. Il reçoittout de suite un assentiment généraltrès enthousiaste particulièrement dela part des jeunes. Les errances com-munes sont généralement l’opacitétotale de la part de ceux qui détien-nent une part de décision afin de pré-server leur parcelle de pouvoir !

Toutes les cotations des plans et sur leterrain sont faites en mesure impériale,pouces, pieds et yards, le systèmemétrique n’étant pas encore d’usagecourant au Sri Lanka. Il faut travailleraussi avec les mesures locales de sur-faces de terrains : perch, rood et acre.

C’est extrêmement déroutant, quandon est habitué au système métrique detravailler et surtout d’estimer des tra-vaux en mesures non métriques : lepouce se divise en huitième, il fautdouze pouces pour faire un pied ettrois pieds pour faire un yard ; quand auperch il fait seize pieds et demi au carréet il en faut 160 pour faire une acre!

LE BUREAU DE MAÎTRISE D’ŒUVRE

Si le travail de réhabilitation avancebien il n’en va pas de même desconstructions neuves. Rapidement j’ar-rive à faire admettre à tous que mêmesi nos ouvriers sont capables de bienconstruire, il est indispensable de faireappel aux entreprises locales pour tra-vailler sur une plus grande échelle.Mais la méfiance est très grande carpersonne ne sait vraiment commentfaire confiance aux entrepreneurs etavoir une garantie de résultats.

Ça va être mon travail essentiel :convaincre, former et aider le mana-ger et son équipe à rédiger le travailpréparatoire à la passation de marchéen respectant les errements locaux.paroisse, des prêtres catholiques,

autoritaires et respectés, dans notrezone de travail à confession majori-tairement chrétienne, la troisième religion du Sri Lanka derrière le bouddhisme (les Cinghalais) et l’hin-douisme (les Tamouls).

Très rapidement l’équipe technique vadevenir une véritable entreprise degros œuvre avec 35 ouvriers spéciali-sés et manœuvres. Un parc d’approvi-sionnement avec un contrôle qualitésur les matériaux et même une menui-serie bien équipée où sont réparées ou fabriquées toutes les huisseries,portes et fenêtres. Il n’existe pas dedisponibilité sur le marché local.

En un rien de temps des bâtiments destockage et de travail sont construits,les machines achetées, le personnel

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Le choix est de lancer un appeld’offres à la fois sur prix forfaitaire etsur bordereaux de prix.

Trois plans de maisons, respectant lesusages de vie locale, particulièrementau niveau de la cheminée tradition-nelle, bien spécifique pour la prépa-ration des repas, et de l’accès auxsanitaires, sont mis au point. Le béné-ficiaire peut choisir l’emplacementdes cloisons et des menuiseries maisne peut pas modifier la masse totaledes travaux. Ces trois maisons typessont estimées à prix forfaitaire pour undélai de réalisation défini. In fine à laréception des travaux un bonus oumalus, calculé sur la durée réelle destravaux, permet d’ajuster le montantfinal.

Le bordereau exhaustif de prix va per-mettre de donner de la souplesse auxtravaux et d’adapter le prix contractuelà l’existant ou aux difficultés de réali-sation des fondations.

Outre le travail technique de rédactiondes divers documents, administratifsou techniques, il faut mettre en placeles procédures d’appel d’offres, dejugement, de notification et de suivides contrats.

L’équipe qui n’a jamais pratiqué lamaîtrise d’œuvre travaille dans le bonsens mais affiche au début une cer-taine réticence ; cette réserve tombevite quand tous constatent la réactivité

immédiate des entreprises consultéesqui comprennent tout de suite le sys-tème mis en place et les garanties quien découlent pour les deux parties.

RESPECTEROU FAIRE MODIFIERLES ERREMENTSLOCAUXDE CONSTRUCTIONS

LA CHEMINÉE

TRADITIONNELLE

Dès les premiers jours, envisitant des maisons encoreen état mais inoccupées, jesuis surpris par les chemi-nées bizarres que l’onretrouve partout selon unmodèle assez similaire.

Cette grosse cheminée desection carrée, environ unmètre carré, maçonnée enblocs de béton dans unangle de la cuisine, avecdépassement du faîtage, estterminée par un entablementen béton armé et deux ouïeslatérales. À l’intérieur, lacheminée comporte surtoute sa largeur un plan detravail à hauteur d’hommeen béton armé.

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En fait le plan de travail sert à la cuis-son des aliments à l’aide de deux outrois fourneaux au charbon de bois enargile, ou quelque fois avec uneplaque de cuisson à gaz.

L’entablement supérieur reçoit un gros bidon en polyéthylène noir quisert de chauffe-eau solaire pour lamaison.

Cette cheminée, élément essentiel dela vie locale, sera scrupuleusementrespectée dans la reconstruction desmaisons

LES FONDATIONS

Elles sont traditionnellement faites enbéton cyclopéen ou en maçonnerie degros blocs de pierres non taillées. Ces

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LES MURS EN BLOCS DE BÉTON

Les murs sont traditionnellement mon-tés en blocs de béton plein puisqu’iln’existe pas de blocs creux sur le mar-ché local. Cette solution très coûteuseen ciment a de plus l’inconvénient defaire des murs très sensibles à l’humi-dité et à forte inertie technique ce quiest un double inconvénient dans unpays chaud et humide.

Je n’ai pas suffisamment de tempspour faire fabriquer des blocs creuxet apprendre aux maçons leur mise enœuvre. Quant à mes tentatives defaire réaliser des maisons en ossaturebois elles tombent dans le domaine dela curiosité amusée !

sont hourdés trois rangs de blocs debéton plein sur lequel sont fixées lessablières.

C’est économique mais totalementillogique pour résister aux cyclones etaux séismes. Les ingénieurs d’abordsurpris par mon constat finissent parêtre totalement convaincus de ne pasconfondre linteaux et chaînages, mal-gré le surcoût que cela entraîne.

longrines sont couronnées d’un peude béton armé, coffré entre deux rangsde briques cuites.

Peu à peu je réussis à faire admettreaux maçons de réaliser des longrinesen béton armé (les pierres coûtent pluscher que le béton) coffré avec desplanches réutilisables et non desbriques cuites coûteuses, inutiles etperdues.

LES CHAÎNAGES HORIZONTAUX

HAUTS

Le chaînage horizontal traditionnel sesitue au niveau des linteaux des ouver-tures avec un cheminement curieuxlorsque celles-ci, sur une mêmefaçade, ne sont pas au même niveau.Au-dessus de ces linteaux – chaînages

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DE FÊTES EN FÊTES POUR L’AMICALE DU 1ER GÉNIEGEISPOLSHEIM : Fête de la choucrouteHINDISHEIM : « Les invités à la noce d’antan » par Danièle GUYOT

Sébastien Zaegel, maire de la com-mune de Geispolsheim, conseillergénéral, est membre de l’Amicale du1er génie, ce qui explique la présenceassidue des sapeurs à cette fête locale.De plus, le lieutenant-colonel Jean-Jacques Soucasse, chef de corps du 1er

régiment du génie et son épouse,étaient invités par monsieur le maire.

L’après-midi, le cortège avec ses charsrichement décorés et animés par lespaysans et artisans en costumes

Le dimanche 28 août 2005, à11 heures, à la salle des Fêtes deGeispolsheim (1), le président PierreGuyot et son épouse accueillaient lesanciens pour la traditionnelle « Fêtede la choucroute ».

Les festivités commençaient : anima-tion par la musique municipale et lecélèbre groupe folklorique « lesCoquelicots », puis place à la chou-croute qui régala la vingtaine d’an-ciens. Il est à noter que monsieur

(1) Geispolsheim : ce village pittoresque se situe à 12 km sud-ouest de Strasbourg. Il conserve des rues bordées de fermes présentant leur mur pignon surrue. Ses productions de choucroute et de tabac sont réputées.

(2) Hindisheim : Ce village authentique aux nombreuses fermes anciennes est rattaché au Ried du Sud, région jadis marécageuse. On y voit de nombreuxséchoirs à tabac, hautes constructions de bois avec persiennes verticales mobiles et lattes horizontales pour accrocher les guirlandes de feuilles detabac.

d’époque, nous firent revivre un passéqui n’est pas si lointain en compagniedes métiers d’autrefois.

Le dimanche 4 septembre 2005, unequinzaine d’anciens avec le présidentGuyot et son épouse mirent le cap surHindisheim (2). Sous un soleil d’été, lethème choisi pour le cortège « Les invi-tés à la noce d’antan » était un véritablerégal. L’ambiance alsacienne 1900 apermis à tous d’apprécier la richessedes costumes, la valeur des traditions,

la beauté des attelagessans oublier les nombreuxgroupes folkloriques.

Selon l’usage, les femmesdu village accueillaient lafoule, de nombreux standsétalaient leur productiond’artisans régionaux. Lesanciens se restaurèrentsous le chapiteau où unetable leur était réservée,monsieur le maire Jean-Michel Galea et madamesont des amis du présidentet des sapeurs.

Ces deux sorties desanciens dans des villagesd’Alsace permettent demieux connaître l’Alsacetout en passant uneagréable journée, surtoutavec le soleil.La fête des récoltes à Hindisheim : « les invités à la noce d’antan ».

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La lettre du génie

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AMICALE DES ANCIENS DU GÉNIE

DES HAUTES-ALPES

Journée « retrouvailles » du 4 septembre 2005à Puy-Saint-Pierre

par le président Pierre PARA

Les participants à la sortie « Retrouvailles » du 4 septembre 2005.

C’est par un dimanche des plus enso-leillés que les anciens sapeurs dugénie des Hautes-Alpes accueillaientà Puy-Saint-Pierre leurs homologuesde Saint-Jean-de-Maurienne dans lecadre de leur sortie « Retrouvailles ».

Reçus par le président départementalPierre Para dès 8h30, nos anciens etleurs invités ont pu apprécier café etchocolat ainsi que les excellentes« bugnes » préparées par Mimi Faure.

Après le réconfort, une vingtaine decourageux sont partis à l’assaut du siteremarquable de Notre-Dame desNeiges (2292 m), atteint dès 11 heuresaprès 700 mètres de dénivelé gravispar les sentiers des Oratoires. Ces der-niers, superbement restaurés, firentl’admiration de tous. Quel panoramamerveilleux en ce lieu bien connu desBriançonnais ! Des explications étaientdonnées par notre président sur lesnombreux forts qui occupent ces mon-tagnes altières. Un bon vin blanceffaça la fatigue et voilà notre « sec-tion » dévalant la pente pour rejoindrePuy-Saint-Pierre.

Pour ceux qui ne purent ou ne voulu-rent point marcher, une visite guidéede la vieille ville de Briançon et du

parc de la Schappe avait été organiséepar Marie-Laurence Faure, mémoiredu passé briançonnais.

La matinée bien remplie, l’apéritif offertpar l’Amicale, en l’occurrence une déli-cieuse « marquisette » concoctée parRené, attendait tout ce beau monde.Pierre Para, en quelques mots chaleu-reux, remerciait la centaine de partici-pants à cette sortie « Retrouvailles »,bien ancrée dans le calendrier des acti-vités de son amicale très active. Il souli-gnait la présence des présidents desamicales de Saint-Rambert d’Albon etde Villefranche-sur-Saône. Il en profitapour offrir un très beau bouquet deroses à notre doyenne et sapeur d’hon-neur Mimi Faure pour sa participationactive et sa gentillesse bien connue.

Passés à table, chacun a pu apprécierl’excellent menu campagnard préparésur place par certaines de nosépouses, ainsi que par le chef RenéGonthier et son épouse Nadège. Pourl’occasion, toutes les personnes deservice avaient revêtu des tenues pay-sannes d’époque, du plus bel effet.

Les desserts copieux, variés et succu-lents, fournis par les épouses haut-alpines étaient, sous les applaudisse-

ments, présentés sur deux bayards joli-ment décorés aux couleurs de l’armedu Génie et portés par quatre sapeurs.Puis suivait un café « maison » fait àl’ancienne au feu de bois sous la cré-maillère, qui régala tous les palais.

Notre doyen sapeur, Loulou Margall,toujours jeune de corps et d’esprit,enchaînait avec ses blagues habi-tuelles, suivi par des chanteurs auxvoix les plus belles. Une tombolarichement dotée était organisée etcombla bien des heureux, tout enconfortant les caisses de l’amicale.

Après ce copieux et savoureux repas,la coupe « Gaston Faure » fut disputéeà la pétanque et c’est l’équipe haute-alpine, Dédé Comba - Riquet Dagier -Tony Bérard - Jo Géraud - Dagier quil’emporta. La coupe leur fut remisepar la veuve de l’ancien présidentGaston Faure.

Nos convives passaient ensuite à table,alors que deux solides sapeurs appor-taient dans une énorme marmite defonte la succulente soupe campagnardedite « soupe Dédé » cuite au feu de boissous la crémaillère, elle aussi. Notrecuistot de service, Dédé Guiramand,ancien du 4e régiment du génie, fut trèsapplaudi pour son mets toujours réussi.

La nuit était déjà bien avancée lorsquele « Ce n’est qu’un au revoir » futentonné et sonnait la séparation. Touta une fin. Nos joyeux membres del’amicale étaient ravis. Ils regagnaientleurs chaumières en pensant déjà à laprochaine sortie.

Encore merci à celles et à ceux qui ontœuvré pour la parfaite réussite decette belle sortie « Retrouvailles »,digne des sapeurs du génie desHautes-Alpes. VIVE LA SAPE !

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des Officiers de Réserve) de Rennes,chez notre ami A. Pratta.

Elle a aussi voulu témoigner sa sympa-thie aux familles endeuillées lors dudécès de Guillaume Marquet, membrede l’amicale et de madame Delahais,épouse de notre trésorier honoraire, àl’amicale depuis soixante années.

AMICALE DES SAPEURS DU GÉNIE

D’ILLE-ET-VILAINE

par le président Eugène Limpalair

Tout en préparant la commémorationdu centenaire de sa création, l’ami-cale n’a pas manqué de veiller à laréalisation de son programme habi-tuel.

– Sainte Barbe, au cours de laquelleFélix Caillebot a été décoré dumérite fédéral de 2e classe.

La lettre du génie

– Assemblée générale, au cours delaquelle Eugène Limpalair a annoncéque, en mars 2006, il passera lamain à Louis Gravand, son succes-seur coopté par le Conseil d’admi-nistration.

– Participation à la Journée des famillesorganisée par l’A.O.R. (Association

Repas à l’issue de l’Assembléegénérale.De gauche à droite :Mme Aimard, GBR Tesan,Mme Limpalair, GDI Jolly,Mme Tesan, LCL Legendre.En arrière plan : M. Ferrand,H. Sanchez, E. Limpalair.

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Nous vous l’avions annoncée dansnotre revue Vauban n° 152 à lapage 25 sous encart de coloris vert.

La réunion des anciens cadres d’activedu 9e régiment du génie s’est biendéroulée comme prévu, le 9 décembre2005, à l’École du génie d’Angers. Lebut était de rassembler les « anciens »pour un repas de la Sainte Barbe maiségalement pour discuter de la créationd’une « Amicale des anciens du 9e RG ».

Après la dissolution du régiment en1992 et la désaffection de sa garnison, le9e régiment du génie aurait certaine-

prêts à renouer avec leur passé, mêmeaprès quarante années. Cette amicales’est donnée pour objectif de rassem-bler des sapeurs de tous grades pourcommuniquer et se retrouver avecplaisir et convivialité.

Dans un climat conjoncturel plutôtindifférent et qui n’attire pas l’atten-tion des médias, cet investissement defidélité mérite d’être signalé.

(1) http : // www.neufgenie.ironie.org/

(2) http : // la-derniere-garnison-monsite.wanadoo.fr/

ment sombré dans l’oubli. Grâce à unepetite « section » d’anciens, un site infor-matique a été créé (1), un ouvrage impor-tant sur l’historique du régiment est sortiet est diffusé depuis novembre 2005 (2),une association est en cours.

Une réunion informelle d’un bureau àcréer doit se tenir à Pâques 2006. Lapremière assemblée générale se tiendraà Neuf-Brisach, lieu de l’ancienne gar-nison, courant du mois de sep-tembre 2006 pour confirmer ses statuts.

Il est encourageant de constater quedes anciens du génie sont toujours

RÉUNION DES ANCIENS DU 9E RÉGIMENT DU GÉNIE

par Guy LEFEBVRE, auteur de l’ouvrage « La dernière garnison de Neuf-Brisach » (2005)

Après avoir été décoré, le CBA Caillebotreçoit son diplôme.

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La lettre du génie

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rain de la République, 50 ans mini-mum, mais il ne gouvernait qu’unmois sans sa famille et ne sortaitjamais. Il recevait les clés le soir et lesrendait le matin.

La cathédrale de l’Assomption (XVIIIe

siècle) : de style baroque, l’intérieursurprend par sa simplicité et sa clarté.

Porte Pile : c’est la plus importante destrois portes de la ville. La statue deSaint-Blaise, patron de la cité, dominele fronton.

Palais Sponza : caractérisé par sa gale-rie à arcades avec façade ajourée.

L’après-midi est libre. Beaucoup ontchoisi le tour des remparts - 2 kilo-mètres environ - plusieurs centaines demarches et 30 mètres au-dessus de lamer. Du haut des remparts, on dominela ville, ses ruelles escarpées, ses nom-breuses églises, ses multiples escaliers

Le 30 septembre 2005 un groupe de39 personnes embarque pour laCroatie : décollage de Nantes versDubrovnik via Brest où nous prenonsdes passagers pour compléter l’avion.Une anecdote : « avant le départ deNantes, l’équipage fait passer tous lespassagers à l’arrière pour pouvoirdécoller ». Après trois heures de vol,Dubrovnik est en vue, par un tempspluvieux et orageux. Après trois essais,l’avion se pose enfin (1) sous une pluiediluvienne.

Le 1er octobre - Soleil et découvertede Dubrovnik. Nous prenons d’abordla route côtière pour apprécier le mer-veilleux paysage et le découpage de lacôte. Ensuite, nous passons les rem-parts pour découvrir la vieille ville etses principaux édifices traversés par leStradum, artère principale.

Couvent des Franciscains.

Cloître de style roman (1366) auxarcades soutenues par de fines colon-nettes ornées de chapiteaux très variés.

Musée : il abrite la plus anciennepharmacie du pays (1317) encore enactivité et des collections d’art reli-gieux (icônes, chasubles lourdes d’or,reliquaires…).

Palais des Recteurs : c’est un des plusbeaux édifices de Dubrovnik. A l’ori-gine, une forteresse. Il a été dégradéplusieurs fois (tremblement de terre,guerres anciennes et récentes). Unmélange de gothique et de Renais-sance. Très belle cour intérieure. Cepalais abritait tout à la fois : apparte-ments, bureaux, salle de gardes, arse-nal et prison. Le recteur était le souve-

AMICALE DES ANCIENS SAPEURS

DU GÉNIE DU MAINE-ET-LOIRE

Voyage en Croatiedu 30 septembre au 7 octobre 2005

par le président Joseph Monier

(1) - La psychose des charters n’est pas loin.(2) – La côte dalmate compterait 1186 î.???????

Le groupe des anciens du génie en Croatie.On reconnaît le président Monier à gauche de la photo en blouson bleu et avec sa paire de lunettes.

et passages étroits. Dubrovnik, la fière.L’âme d’une ville réconciliée avec unriche et tragique passé. L’enfilade har-monieuse des façades et les incompa-rables toits de tuiles rondes. Cette vuesur la mer, une lumière très spécialequi se dégage, bleue, verte et jaune,une palette de couleurs! C’est harmo-nieux et magnifique.

Dimanche 2 octobre - Une prome-nade en mer à travers les îlesElaphites. Le bateau est en bois verni,souvenir d’une époque où lesconstructions navales faisaient la for-tune de Dubrovnik. Nous voguons surune mer calme et limpide, directionKolocep (la plus petite des îles (2),quelques petites plages bordées depins. En se promenant dans les sen-tiers, les cloches d’une chapelleancienne rénovée nous attirent.Beaucoup de fleurs et de senteurs surcet îlot, au calme !

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Nous repartons pour l’île de Sipan(c’est la plus grande). Des demeuresrésidentielles appartenant à de richesfamilles de Dubrovnik et des ruinesd’habitations de la dernière guerre1991-1992. Nous déjeunons chezl’habitant : repas copieux à base depoisson grillé. Soleil radieux !

Nous flânons en attendant le départpour la 3e île : Lopud. Là, le tourismereprend ses droits. Nous visitonsl’église de Saint Marie (XVe siècle),nous nous promenons dans les petitesruelles, traversons un jardin public etnous longeons la promenade du bordde mer pour découvrir une chapelledédiée à Saint-Jérôme, coincée entredeux maisons. Les façades en pierresont du XVe siècle, au temps de la pré-sence des Franciscains. On nous ditque 60 % de la population étaient desreligieux.

Lundi 3 octobre - Départ pour Split,centre historique et universitaireconstruit au cœur de la côte dalmate(pas vu de dalmatien à quatre pattes !).Ville médiévale aux ruelles tortueusesbordées de magnifiques façades, depalais gothique et renaissance (palaisde Dioclétien, la cathédrale).

Mardi 4 octobre - Visite de Sibenik.Flânerie dans la ville médiévale, pitto-resque et escarpée, sillonnée deruelles pavées et d’escaliers en traver-tin. Elle porte l’empreinte de l’Occi-dent chrétien. La cathédrale Saint-Jacques, classée au patrimoinemondial. Construite en un siècle aveccomme architecte et artiste Georges leDalmate. La construction fut poursui-

la cathédrale Sainte-Anastasie et lepalais des archevêques ont étéconstruits avec des matériaux récupé-rés près du forum après les tremble-ments de terre du VIe siècle. Nousdécouvrons au cœur de la citadelle laplace des 5 puits. Ils fournissaient l’eaupotable en cas de siège jusqu’à la findu XIXe siècle. Un Anjou, roi desCroates : Louis Ier d’Anjou (1326-1382)roi de Hongrie força Venise à rendreles villes dalmates à la Hongrie dontZadar en 1358. Cinquante ans plustard, toutes ses possessions dalmatesseront revendues à Venise.

Parc national de Krka - Promenade enbateau de Skradinsli Buk à Visovac,visite du monastère Franciscain, égliseet musée, mais malheureusement sousla pluie. La visite du parc de Krka estcirculaire, un ravissant sentier dedécouverte réunit une série de pon-tons qui longent les chutes d’eau. Unefaune et une flore importantes entreun milieu humide et un climat sec.

Vendredi 7 octobre - Réveil très tôtpour prendre la direction de l’aéroportde Split. Retour Brest-Nantes et arrivéeà Angers sans encombre.

vie et achevée par ses élèves. A noterle baptistère souterrain et la vasqueélégamment ciselée.

Ensuite, direction Trogir à 30 km deSplit : ville fondée par les Grecs. Denombreux vestiges du XIIIe siècle dontla cathédrale Saint-Laurent - styleroman et gothique. Sa chapelle duBienheureux Jean de Trogir est célèbrepour ses 160 visages d’anges, d’apô-tres ou de saints, sculptés dans lapierre. Les remparts, la place ducentre « Ivana Pavla ». Se promener aufil des ruelles… mais malheureuse-ment il a plu toute la journée.

Mercredi 5 octobre - Nous prenons laroute de bonne heure, vers l’intérieurdu pays, pour le parc national dePlitvice. Il est célèbre pour ses 16 lacs,ses cascades calcaires. C’est une valléesituée entre de hautes montagnes boi-sées et une enfilade de lacs et étangsmerveilleux, d’une couleur bleu vert.Des lacs et des chutes, d’une beautéexceptionnelle. Malheureusement vussous un ciel gris, brumeux et sous lapluie ! (à revoir sous le soleil !).

Jeudi 6 octobre - Nous partions pourZadar, la plus grande ville de Dalmatieseptentrionale, construite sur une pres-qu’île. Ville universitaire depuis 1396.Elle conserve d’inestimables souvenirsde 2000 ans d’histoire, du forumromain aux trésors baroques, en passantpar de ravissantes églises romanes etune grande partie de ses fortifications.

A retenir l’église circulaire Saint-Donat(IXe siècle) qui est un curieux mélangedes premières églises carolingiennes etdes sanctuaires byzantins. Cette église,

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militaire au pied du monument « À lagloire du génie », en présence desautorités civiles et militaires.

Le chef de bataillon (ER) Pierre Guyot,président de l’amicale, rappelait quele 1er régiment du génie avait obtenu

au cours de la guerre1915-1918 90 citations,mais que le bilan despertes était très lourdpuisque l’on dénombra132 officiers, 332 sous-officiers, 4 319 capo-raux et sapeurs tués,morts au champ d’hon-neur.

L’inscription « Verdun-Argonne 1915-1918 »

sur les plis du drapeau du régimentatteste le passé héroïque de nossapeurs.

En 2006, la visite du saillant de Saint-Mihiel fera l’objet d’une visite avant lacérémonie des Éparges.

Ils se souviennent…

Comme chaque année,l’amicale des anciens serend à l’éperon desÉparges, haut lieu de labataille de Verdun pourles sapeurs.

A l’occasion du 90e

anniversaire des com-bats des Éparges, dansune guerre de mineslivrée sans merci, ungroupe d’anciens et de cadres du 1er

régiment du génie visitait la citadellesouterraine de Verdun le samedi1er octobre ; le dimanche 2 octobre, ilparticipait, sur le site des Éparges avecle drapeau de l’amicale porté parJacques Gradwohl, à la cérémonie

LES ANCIENS DU 1ER RÉGIMENT DU GÉNIE

à Verdun et aux Éparges(1er et 2 octobre 2005)

par Danièle GUYOT

Les anciens du 1er RG aux Éparges le 2 octobre 2005

Le 11 octobre 2005, une prise d’armes s’estdéroulée au 2e régiment du génie à l’occa-sion d’une nouvelle inscription « AFN 1952-1962 » qui a été inscrite sur le drapeau du 2e

régiment du génie.

De nombreux anciens chefs de corps étaientprésents ainsi que les autorités civiles et mili-taires.

Le président François Pernodet a pris laparole devant l’assistance pour citer les nomset prénoms des sapeurs du régiment « Mortspour la France » lors de cette triste période.Par la suite, il a porté l’essentiel de sonexposé sur le devoir de mémoire de chacund’entre nous, devoir qu’il faut préserver ethonorer.

AMICALE DES ANCIENS DU 2E RÉGIMENT DU GÉNIE

par Raymond SCHARFF, vice-président

Le comité de l’amicale derrière son drapeau sur la place d’Armes.

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Le génie secourt

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◆ FNAS

– 47 –

Le CNPS possède en stock, 7 500mètres de ponts Bailey, 15 kilomètresd’autres ponts, 200 caissons compo-sants des ponts flottants. C’est en outre41 agents dont 9 ingénieurs et techni-ciens aidés, si nécessaire, par des per-sonnels divers issus des DDE et descommunes concernées. Le CNPSintervient en France métropolitaine,dans nos territoires d’Outre-mer, maiségalement à l’étranger, toujours dansle cadre d’un besoin public. Toutes sesprestations sont payantes. En Europe,il y a un seul concurrent constitué parun groupe hollandais.

L’après-midi, la seconde partie de lavisite a lieu à Chaumes-en-Brie où unrepas de cohésion avait été pris aupréalable dans une atmosphère trèsconviviale. La délégation UAGIF adécouvert et apprécié les stockagestrès bien ordonnés du matériel soushangar et en plein air. Il s’agissait entreautres des VMD et des caissons.

Nous devons remercier monsieurTixier pour ses exposés et ses com-mentaires précis et non exempts d’hu-mour, de même que Jean-PierrePacchiano pour l’organisation de cettejournée fort réussie.

La vocation du CNPS sedéfinit de la façon sui-vante :

– être présent où l’urgences’impose ;

– rétablir la circulation,sortir de l’isolement lesvillages touchés par lesintempéries, puis conce-voir et mettre en placeune solution de franchis-sement dans les meil-leures conditions desécurité. Il agit en qua-lité de service public ;

– avoir des solutions de franchissementadapté au terrain. Au cœur de l’ur-gence, mais aussi au quotidien dansle cadre d’opérations programmées,le CNPS conçoit, monte et démontedes ponts provisoires, développe desprestations d’expertise, d’inspectiond’ouvrage et des activités d’études ;

– avoir des moyens et des hommes :mise en place de ponts industrielsmétalliques modulables (PIMM), deponts Bailey et variantes, de viaducmétallique démontable (VMD), deponts flottants, de piles et de palées.

Éléments de Ponts Bailey.

La première partie de la visite, enmatinée, a lieu sur le site de Verneuil.Elle est consacrée à la présentation duCNPS et à ses activités par son direc-teur, monsieur Tixier.

Puis, c’est une visite guidée du dépôtde Verneuil où se trouvent :

– les stocks des éléments constitutifsdes ponts Bailey et Mabey ;

– les ateliers de remise en état des élé-ments à conserver ;

– les véhicules conçus par le CNPS etaménagés de telle manière que lepersonnel soit entièrement auto-nome sur les chantiers.

Le jeudi 6 octobre 2005, une déléga-tion composée des membres del’UAGIF se rendait à Verneuil-l’Étangen Seine-et-Marne pour visiter leCNPS.

Ce centre, créé le 28 janvier 1978,dépend de la Direction des routes duministère de Travaux publics et duministère de la Défense. Son siège etson administration se trouvent àVerneuil, avec ses dépôts de stockageà Verneuil et à Chaumes-en-Brie.

Travures prêtes à l’utilisation.

VISITE DU CENTRE NATIONAL DES PONTS

DE SECOURS (CNPS) PAR L’UAGIF

à Verneuil-l’Étang (Seine-et-Marne)le 6 octobre 2005

par le président Jean-Claude BOURGEOIS et Bernard ROZ

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des Côtes-d’Armor, puis d’un adhérentdans le Finistère, un dans l’Ille-et-Vilaine, un dans le Maine-et-Loire.

Notre gestion informatisée est assuréepar les adhérents qui sont tous desbénévoles, le bureau comprend 14membres dont 3 épouses, le Conseild’administration, 22 membres dont 11épouses, réparti entre le président, levice-président, le trésorier, le trésorier-adjoint, le secrétaire, le secrétaire-adjoint, le contrôleur du budget, lesadhésions et multimédia, les déléguésaux loisirs.

Les événements de l’année 2005

Au titre de nos joies, nous avons célé-bré les noces d’Or de Colette et RobertBaudet, d’Angèle et de Francis Morin.Au titre de nos peines, nos camaradessuivants nous ont quitté : colonel Jean

Sureau, MdR François Le Morellec,adjudant-chef Fernand Laffitte, colo-nel Régis De Botmiliau, adjudant-chefJean-Baptiste Clec’h.

Accueil des adhérents

Nous y sommes très attentifs. C’estpourquoi nous avons réalisé de 1992 à2005 un grand nombre de supports.

Le logo aux couleurs du départementdes Côtes-d’Armor et armoiries denotre illustre Vauban, par HervéHennequin, puis la carte d’adhésionconçue et informatisée dés 1992 auxcouleurs de notre arme avec logo inté-gré (Hervé Hennequin), puis la pla-quette d’information adressée auxfuturs adhérents résidant en Côtes-d’Armor, aux chefs de corps des for-mations du génie en métropole et horsmétropole, aux commandants et

L’assemblée générale a eu lieu lesamedi 19 novembre 2005 au « ChêneVert » à Plérin (Côtes-d’Armor).

Elle a été présidée par le général decorps d’armée (2S) Marcel Françoise,président de la Fédération nationaledes amicales de sapeurs, en présencedu général de division Pierre-FrançoisJoly, adjoint au général commandantla région terre Nord Ouest et de mon-sieur Le Faucheur, maire de la ville dePlérin.

On dénombrait 145 adhérents et leursépouses réunis autour du drapeau del’amicale.

Principaux points du rapport moral

Créée en 1992 avec 6 adhérents, notreamicale comprend actuellement 117adhérents dont 16 épouses veuves.L’âge moyen est de 69 ans1/2, notre doyen ayant 90ans et le plus jeune, 38 ans.Durant la période de 1992à 2005, nous avonsaccueilli 161 adhérents soit44 départs (3 en moyennepar an), compris 27 décès,10 radiations pour non-paiement de la cotisation, 4changements de résidenceet 3 démissionnaires.

Nos origines sont compo-sées de 97 adhérents appe-lés du contingent (82,9 %),d’un militaire en activité etde 19 militaires d’active àla retraite (17,1 %).

Le lieu de résidence desadhérents est à majorité(115) dans le département

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES ANCIENS

DU GÉNIE DE CÔTES-D’ARMOR

à Plérin le 19 novembre 2005par le président Joseph GUILLAUME

Assemblée général de l’amicale des Côtres-d’Armor, le 19 novembre 2005.

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– 49 –

directeurs du génie, au commandantde l’ESAG, aux présidents de catégo-ries : officiers, sous-officiers, capo-raux-chefs, enfin la cravate d’armeofferte à tous nos adhérents depuis1992.

Nous avons tout particulièrementapprécié l’accueil et le soutien deschefs de corps du 6e régiment du génieet du 25e régiment du génie de l’air enjanvier 2005.

Communication et information

La voie postale est onéreuse mais elleest totalement à la charge de l’amicale.La presse locale publie nos articles etnos informations dans les quotidiens etles hebdomadaires départementaux.

Notre E-mail :[email protected]

Notre site Internet :http : // sapeurs.22.free.fr

Actuellement nous communiquonspar Internet avec nos adhérents, notreFédération nationale, le comman-dement du génie de la région terre

Nord-Ouest, l’École supérieure etd’application du génie, les formationsdu génie et autres unités où serventdes sapeurs.

En ce qui concerne la revue Vauban,nous adressons nos chaleureux com-pliments à monsieur Louis-FrançoisDupont, écrivain, rédacteur en chef dela revue Vauban, pour son excellentaccueil et son étroite coopérationconcernant nos propositions d’articlesà insérer dans cette revue.

Emploi et soutien social

Nous y attachons un grand intérêt àl’emploi de nos adhérents en coursd’activité professionnelle, à celui dessapeurs du génie quittant le serviceactif à la recherche d’un emploi,notamment à l’issue d’un contrat d’en-gagement limité dans la durée, au par-rainage du demandeur d’emploi parun adhérent qualifié, correspondantaux références de l’emploi souhaité.

Le soutien social est assuré par desdons de l’amicale, au musée du Génieà Angers, aux services sociaux des

communes qui nous accueillent, pardes participations au soutien desgrandes causes nationales, cancer,maladies génétiques etc. (850 € en2004, 450 € en 2006).

Il est à signaler que l’amicale est intervenue deux fois pour soutenirfinancièrement deux de nos adhé-rents (décès et chômage de longuedurée).

Nos souhaits pour l’année 2006

Ils se résument en quatre objectifsbien définis :

1) Poursuivre et développer l’accueilde nos adhérents et futurs adhé-rents.

2) Développer l’information dans lamodernité, en utilisant chaque foisque possible la transmission par E-mail et Internet.

3) Encourager et soutenir le parrai-nage d’un nouvel adhérent par unsapeur de l’amicale résidant dans lalocalité, la commune ou la villeconcernée.

4) Participer plus activement auxorientations et aux décisions auniveau de notre Fédération natio-nale.

Compliments du président national de la FNAS,le général de corps d’armée (2S) Marcel Françoise,en date du 21 novembre 2005

« … tient encore une fois à vous féliciter, vous et votre équipe, pour la qualité devos présentations et à vous remercier pour l’accueil très chaleureux que vous luiavez réservé ainsi qu’à son épouse. »

Ces félicitations sont à partager et s’adressent à tous les adhérents et leursépouses, aux membres bénévoles pour la qualité des travaux réalisés depuis 1992dans l’humilité et la sincérité. Puissions-nous poursuivre notre action dans la cohé-sion et le don de soi, pour le bien de tous et de toutes, pour nos amis sapeurs appe-lés à nous rejoindre en 2006 et ultérieurement !

Joseph GUILLAUME

Le 23 novembre 2005

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Joël Blot ne désirant pas se représenterà la présidence de l’amicale, le bureauaprès vote se compose de la manièresuivante :

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– 50 –

MM. Blot, Esoy, Loison et deux nou-veaux élus MM. Nicolas et Trouillet(félicitations !)

Après une messe du Souvenir dans lasalle de conférences du régiment, il futprocédé à un dépôt de gerbe aumonument aux Morts, place del’Hôtel-de-Ville où fut décoré de lacroix du combattant avec barrette« 1939-1945 » monsieur ThéodoreRosnarho, décoration remise par lelieutenant-colonel Bonnaure.

Un vin d’honneur offert par la munici-palité a clôturé cette partie officielle.

Membre de notre amicale, à l’hon-neur cette année, Monsieur RobertBorgniet a été élevé au grade d’offi-cier de la Légion d’honneur.

La journée s’est poursuivie au cerclemess où un excellent repas a été servià une centaine de convives qui appré-cièrent la chaleureuse ambiance del’équipe d’animation.

Un remerciement particulier à qua-torze anciens de l’amicale d’Arrasdont le président, Paul Lesage qui,malgré des chutes de neige abon-dantes, étaient présents parmi nous.Arras a été la garnison du 3e régimentdu génie de la fin du XIXe siècle à1940.

Au terme de cette belle journée, tous se quittèrent en souhaitant seretrouver encore plus nombreux lorsde la prochaine Sainte Barbe, le18 novembre 2006.

Le 8 décembre 2005, le Conseil d’ad-ministration s’est réuni conformémentà notre statut pour l’élection dubureau. Notre président, Monsieur

Le 26 novembre 2005, l’amicaleardennaise des anciens du génie du 3e régiment du génie tenait son assem-blée générale ordinaire le matin etfêtait Sainte Barbe l’après-midi.

L’assemblée générale s’est déroulée au3e régiment du génie au quartierDumerbion à Charleville-Mézières. Lelieutenant-colonel Bonnaure, chef decorps du 3e RG et les présidents decatégories du régiment ont étéaccueillis par le président Joël Blot.

En ouvrant la séance, le président faitobserver une minute de silence à lamémoire de nos camarades qui nousont quitté cette année : madameJoscht, épouse de notre ancien prési-dent décédé en 2001, messieursDouble, Fontesse et Mahut.

Il fait part à l’assemblée des change-ments à venir dans la réorganisationde la Fédération Nationale desAmicales de Sapeurs (FNAS).

Il donne ensuite la parole au lieute-nant-colonel Bonnaure qui nousinforma des diverses activités du régi-ment.

Les rapports d’activités et financierfurent présentés respectivement parmonsieur Patrice Plat, secrétaire etmonsieur Jean Vergneaux, trésorier.Ensuite le 1er vice-président, mon-sieur Jean-Pol Loison proposa à l’ap-probation de l’assemblée les modifi-cations aux statuts et au règlementintérieur.

Après approbation des modifications,il fut procédé par vote à bulletinsecret, au renouvellement du tiers sor-tant au Conseil d’administration. Suiteau dépouillement, ont été réélus

AMICALE ARDENNAISE DES ANCIENS

DU GÉNIE ET DU 3E RG

Assemblée générale et Sainte BarbeAmagne (Ardennes) le 26 novembre 2005

par le président Jean-Pol LOISON

Remise de la croix du combattant volontaire1939-1945 à M. Théodore Rosnahropar le lieutenant-colonel Bonnaure

le 26 novembre 2005.

PRÉSIDENT : M. Jean-Pol Loison

1ER VICE-PRÉSIDENT : M. Claude Desvages

2E VICE-PRÉSIDENT : M. Jean-PierreTrouillet

TRÉSORIER : M. Jean Vergneaux

TRÉSORIER SUPPLÉANT : M. James Oudin

SECRÉTAIRE : M. Maurice Plat

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– 51 –

L’amicale des anciens sapeurs dugénie de l’Aude a tenu son assembléegénérale et fêté la Sainte Barbe le4 décembre 2005 à Vilegly-Minervois.

C’est dans la salle du Conseil munici-pal, en présence de monsieur lemaire, que les adhérents de notre ami-cale se pressaient nombreux pourassister à l’assemblée générale decette journée sapeur, apportant, unefois de plus, la preuve des liens frater-nels qui les unissent.

En ouvrant la séance, le présidentCourrèges souhaitait la bienvenue àtous. Il remerciait le maire de Vilegly-Minervois pour l’aide efficace appor-tée pour la réalisation de cette journée.

L’assemblée respecte une minute derecueillement à la mémoire des sapeursdisparus au cours de l’année écoulée.

Après avoir salué la présence du capi-taine commandant le détachement demaintenance du génie de Carcas-sonne et de son adjoint, le présidentCour-règes présentait les nouveauxadhérents et leur souhaitait la bienve-nue au sein de l’amicale.

Le trésorier présentait le compte rendufinancier qui a fait apparaître un soldecréditeur convenable. Les rapportsd’activité et financier furent adoptés àl’unanimité.

A l’issue de cette assemblée générale,les membres présents accompagnésde leurs épouses se dirigeaient versl’église paroissiale où une messe étaitcélébrée en l’honneur de Sainte Barbeet pour les anciens sapeurs défunts.

Faisant suite à l’office religieux, uncortège renforcé par une délégationd’anciens combattants de Vilegly-Minervois se rendait au monument

aux Morts, y déposait une gerbe etobservait une minute de silence à lamémoire des victimes de guerre. Aucours de cette cérémonie, il fut pro-cédé à une remise de distinction« Honneur et fidélité au génie » :

– 1re classe - échelon or : capitaine (H)Cornaire Jules.

La municipalité de Vilegly-Minervoisrecevait ensuite les adhérents del’amicale et les invitait à un apéritifd’honneur. Le président remercia aunom de l’amicale, le maire et leconseil municipal pour l’accueil cha-leureux qu’ils leur avaient réservé.

Les adhérents de l’amicale se retrou-vaient ensuite pour un repas amicalavec parents et amis autour des tablesdressées dans le foyer municipal. Lesanciens sapeurs célébraient avecenthousiasme leur sainte patronne.C’est dans la joie, mêlée d’un certainregret que les anciens se sont quittéssans oublier les absents et après avoirentonné une nouvelle fois « La chan-son du génie ».

Décoration du capitaine (H) Jules Cornairepar Georges Courrèges,.

AMICALE DES ANCIENS SAPEURS

DU GÉNIE DE L’AUDE

par le président Georges COURRÈGES

L’amicale continue à vivre avec seshauts et ses bas, mais inexorablementles effectifs diminuent malgré quelque

maigre recrutement. C’est ainsi, rienne peut arrêter cette marche du tempset cela pose de plus en plus de pro-

blèmes d’organisation des rencontres,une estimation des participants deve-nant impossible.

AMICALE DES ANCIENS SAPEURS DU GÉNIE

DE LA CHARENTE-MARITIME

La vie de l’amicale en 2005 par le président Michel MORLIER

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– 52 –

disait François Ier), ayant conservé debeaux vestiges de sa période gallo-romaine (arènes, arc de triomphe deGermanicus, thermes, aqueducs),ainsi que l’abbaye aux Dames, lacathédrale Saint Pierre (XII-XVe siècles),l’église Saint Eutrope (1081), etc.

L’assemblée s’est déroulée dans lesconditions habituelles avec, en com-plément, un exposé du colonel AlbertRivière, président de l’amicale desDeux-Sèvres, sur la présence et le rôlede l’armée française dans certainesparties du monde. Exposé très appré-cié et applaudi. Le colonel JosephFacon, délégué de la région Sud-Ouest nous a longuement parlé de lacréation de la Fédération nationale dugénie et bien sûr nousavons rappelé que larevue Vauban, lien desliens du génie, avaitbesoin d’adhérentspour vivre. Un repasavec fruits de mer, celas’impose, a prolongécette très agréable jour-née. À noter que la pré-sence du colonel Jean-Louis Roche qui nemanque aucune de nosmanifestations ! Nousn’étions que 39 en ce12 mai.

Enfin, miracle de laSainte Barbe! Le 4 décem-bre, nous nous sommesretrouvés 70 au cou-vent des Dominicainesà Corme-Écluse quimettait sa maison d’ac-

cueil « les Chaumes » à notre disposi-tion. Un prêtre a bien voulu célébrerla messe en la chapelle privée. À noterque dans cette chapelle, une statue enbois de la Vierge, objet de pèlerinagejusqu’en 1793, est exposée. À cetteépoque, la statue est profanée, unedame la sauve du feu et la donnecomme jouet à ses enfants. La statueest retrouvée en 1840 et les pèleri-nages reprennent en 1876.

Malgré la pluie battante dont les eauxcoupaient la route par endroits etempêchaient toute visibilité, tous lesparticipants étaient très satisfaits. Il estvrai que la directrice et tout le personnel du couvent nous ont admi-rablement reçus malgré la difficulté du nombre inattendu de sapeurs qu’ila fallu répartir en deux salles !

Le cusinier que nous connaissons delongue date s’est surpassé. Un partici-pant de l’île d’Oléron m’a dit, enconclusion avec son accent de terroir« Couillon, j’havons fait un sacrégueuleton ». C’est peut-être lameilleure récompense des organisa-teurs de cette journée.

C’est donc sur une note optimiste quenous avons terminé l’année 2005. Unprogramme a déjà été élaboré pourl’année 2006, espérons qu’il rassem-blera.

C’est ainsi ! Nousn’empêcherons pas lamarche du temps. Ilfaut faire face pourque notre amicale héritée de nosanciens, continue le plus longtempspossible ses activités très appréciées. Ilsuffit de lire le courrier lors des vœuxpour comprendre que les organisa-teurs sont soutenus et encouragésdans leur tâche. A l’absence de mobi-lité, nous répondons par l’organisationdu covoiturage et, en obtenant desprix raisonnables pour les repas, avecune nourriture de qualité, nous per-mettons la venue d’un plus grandnombre.

Le temps des sorties un peu éloignéesest totalement révolu, mais commenous avons le bonheur de vivre dansun merveilleux département (le 3e

département le plus visité de France,après le Gard et l’Hérault), quatreestuaires, quatre îles, un très richepatrimoine architectural et historique,doté d’un climat très agréable, nouspouvons nous « retremper » dans legénie dans d’excellentes conditionsavec de belles images devant les yeux.

La première réunion a eu lieu au mou-lin des Saules à Pouzou, vieux moulinà eau installé sur la Boutonne, ayantconservé tout son mécanisme quifonctionne pendant que nous déjeu-nons au-dessus de la rivière. Cette sor-tie très demandée depuis quelquesannées s’est déroulée sous un beausoleil, dans un esprit très convivial ettrès détendu. L’hiver ayant sévi jusqu’àla semaine précédant cette journée du11 mars, nous n’étions que 28 !

L’assemblée générale au eu lieu àSaintes, ville traversée par la Charente(« le plus beau ruisseau de France »

Le moulin des Saules à Pouzou.

Église de Corme-Écluse.

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◆ FNAS

– 53 –

Voici une rétrospective sommaire desactivités vécues par l’amicale desanciens du génie du Haut-Rhin aucours de cette année 2005 révolue.

C’est dès janvier que le présidentPhilippe Millithale rappelle le comitépour, après avoir présenté ses vœux,faire le bilan de la fête de la SainteBarbe 2004 et préparer l’année 2005.

En mars, en comité, on prépare l’as-semblée générale. Parallèlement, nousprenons note de la nouvelle organisa-tion de la Fédération : FNAS devientFNG, les amicales locales sontregroupées…

En avril, l’assemblée générale est l’oc-casion de « rassembler les troupes ».Deux nouveaux adhérents nous yrejoignent. Le comité est renouvelépartiellement. Le rappel des activitésde 2004 active les esprits pour propo-ser de nouvelles sorties.

En juin, par contre, c’est la déception:trop peu de membres ont été intéresséspar la visite de l’Hôtel du Département.

Fin juin, le comité se réunit, un peu tar-divement, certes, pour entériner lesdécisions de l’assemblée générale.Notre président Philippe Millitahler faitpart de sa décision de « passer le flam-beau », considérant qu’au bout de huitannées passées aux « commandes », ilétait plus que temps de procéder à larelève. Très rapidement la candidaturede Christian Schaub est acceptée etl’organigramme est remis à jour.Cependant, pour ne pas perdre totale-ment le « passif » de Philippe, il lui estdemandé d’assurer la vice-présidence.

Après la saison estivale, en septembre,le comité est invité sur le tarmac de la

aux décollages et ce dans un vacarmeétourdissant. Quelle journée, cetterencontre des deux armées !

Pour finir l’année, notre patronneSainte Barbe est fêtée fin novembre,autre moment fort pour les sapeurs.C’est à Mulhouse que les anciens etleurs amis se retrouvent, dans uneambiance toujours conviviale. La tom-bola, très bien achalandée, obtient sonsuccès habituel Cette manifestation estégalement l’occasion d’officialiser lapassation de présidence, et dans sonmot d’accueil, Christian Schaub remer-cie chaleureusement son prédécesseuren lui offrant un cadeau souvenir et àson épouse un bouquet de fleurs, sousles applaudissements de la « troupe ».

Au moment de terminer l’an 2005,nous tournons une nouvelle page d’unlivre qui commence à devenir épaisavec… 44 ans d’histoires ! À bientôtpour une nouvelle année dans lafamille du Génie.

base 132 de Meyenheim. Cette base,située au milieu de la plaine d’Alsace,est telle une petite ville de 1450 habi-tants où chacun a sa place pour effec-tuer son travail dans le cadre de sondevoir. Ce sont quand même 140pilotes qui, aux commandes de leursmagnifiques et puissants engins, rem-plissent quotidiennement leurs mis-sions, prêts à intervenir si l’intérêt oula sécurité du pays le nécessite.

Le groupe, après la photo souvenirdevant l’emblème de la BA 132, passetour à tour, de la salle de réunion où labase nous est présentée, aux hangars« garage » des Mirage, aux ateliers demaintenance et de révisions où cha-cun a la surprise de voir le… Rafale,puis au centre névralgique que consti-tue la salle des radars et enfin à la tourde contrôle.

C’est une visite inoubliable qui se ter-mine au mess des officiers, alors quesur la piste les atterrissages succèdent

À gauche, l’ancien président Philippe Millithaler et madame et à droite Christian Schaub et madame.

AMICALE DES ANCIENS DU GÉNIE

DU HAUT-RHIN

par le président Raymond RITTER

Page 56: Vauban la lettre du génie no 1

– 54 –

Extraits de l’allocution prononcée le 11 août 2005 en l’église de Caurel (Côtes-d’Armor)lors des obsèques de notre ami Fernand Laffittepar Joseph GUILLAUME, président de l’amicale des Côtes-d’Armor

« Originaire de Le Port, en Ariège, vous êtes appelé sous les drapeaux le 15 octobre 1936 au6e régiment du génie à Angers. À l’issue de votre service national, vous décidez de fairecarrière dans le génie.De septembre 1939 à juin 1940, vous participez à la défense de la France occupée. Faitprisonnier, vous êtes déporté en Allemagne de juin à novembre 1940. Vous décidez alorsde vous évader et vous rejoignez la France Libre à Moulins, avec le soutien et la complicitédes cheminots français. Vos brillants états de service seront récompensés le 25 juin 1940par l’attribution de la croix de guerre.Vous servez ensuite en Afrique du Nord, puis dans les Forces Françaises d’occupation enAllemagne. Votre carrière militaire prendra fin après dix-sept années de services accomplisdans la compétence, l’honneur et l’exemplarité.En 1953, vous vous orientez vers une carrière de cadre, conducteur de travaux, enentreprise de travaux publics pendant douze années à Paris. Vos qualités de technicien etde meneur d’hommes seront unanimement appréciées.En 1964, avec votre famille, vous rejoignez Caurel, localité où vous avez construit votrerésidence principale.Le décès de Pierre-Yves, tragiquement disparu dans un accident de la route le 26 janvier 2001 vous accablera desouffrance et de chagrin.Mon Cher Ami, cher Fernand, au revoir, reposez en paix à Caurel auprès de votre fils Pierre-Yves trop tôt disparu.Joseph Guillaume, président de l’amicale des Côtes-d’Armor. »

Juin 2005 MdR François Le Morellec amicale des anciens du génie des Côtes-d’Armor

Août 2005 Adc Fernand Laffitte amicale des anciens du génie des Côtes-d’Armor

Septembre 2005 Colonel Jean Biessy amicale des sapeurs du génie du VarColonel Régis de Botmiliau amicale des anciens du génie des Côtes-d’Armor

Octobre 2005 Général Huraux amicale des anciens du 2e régiment du génie

Novembre 2005 Adc Jean-Baptiste Clec’h amicale des anciens sapeurs des Côtes-d’ArmorJacques Foury amicale du génie du Var, ancien du 152e RG, Rhin-et-DanubeMadame Joscht amicale ardennaise des anciens du génie et du 3e RGMonsieur Double amicale ardennaise des anciens du génie et du 3e RGMonsieur Fontesse amicale ardennaise des anciens du génie et du 3e RGMonsieur Mahut amicale ardennaise des anciens du génie et du 3e RG

Janvier 2006 Général Henri Chadal amicale des anciens sapeurs du génie de l’HéraultCapitaine Alain Cuggia amicale des anciens du 5e RG, administrateur revue Vauban

Février 2006 Colonel Jean Vial amicale des anciens sapeurs du génie de l’Hérault

Nos peines

Page 57: Vauban la lettre du génie no 1

La lettre du génie

– 55 –

Éloge funèbre du colonel Jean Biessy, prononcé le 19 septembre 2005en l’église Saint-Paul-du-Mourillon à Toulon

par le général d’armée (2S) Paul LARDRY

« Colonel Biessy, Mon Cher Jean

Ce sont tes camarades de la promotion de Saint-Cyr « Général Frère », au premier rang des-quels le général d’armée Schmitt, ancien chef d’état-major des armées,- tes amis de l’Amicale des anciens sapeurs du génie du Var avec son président, le colonel Bizien,- les membres de l’ordre national de la Légion d’honneur emmenés par le pharmacien géné-

ral Prieux, représentant le grand chancelier de l’ordre,- les membres des associations patriotiques et de l’association des officiers de carrière en retraite,

les nombreux amis qu’avec Monique vous avez su vous faire, aussi bien dans la région qu’au-delà des mers en Afrique etsurtout au Viêt-Nam, qui sont ici devant toi, émus, tristes, entourant ton épouse, tes enfants, tes petits-enfants, toute ta famille.

En leur nom, j’aimerais en premier lieu saluer en toi le patriote qui de 1943 à 1969 a consacré plus de vingt-cinq ans desa vie au service de notre pays, la France.Né en 1923, ton adolescence se déroule à Toulon où tu fais des études au lycée Peiresc. En pleine occupation tu rejoinsles chantiers de jeunesse et, dès que tu le peux, tu t’engages dans l’arme du génie pour rejoindre en 1945 l’Indochine avecle 73e bataillon du génie. Pendant près de trois ans, tu contribues à l’ouverture et au maintien de la circulation sur un axe,

ô combien connu, la route coloniale n° 4 de Lang-Son à Cao-Bang.Ton efficacité et ton courage te valent une première citation.C’est à Saint-Cyr-Coëtquidan que nous allons, de 1949 à 1950,nous côtoyer et nous connaître. Ton excellent classement de sortiete permet de retrouver le génie. Après un bref séjour en Tunisie, turejoins à nouveau l’Indochine en 1952. Tu prends rapidement lecommandement d’une compagnie, toujours au 73e bataillon dugénie. Tu es cité à l’ordre de la division.A ton retour en métropole, tu suis, comme capitaine, les cours del’École supérieure technique du génie de Versailles. En 1959, turejoins le génie de l’air où tu serviras pendant dix ans, à Toul puisen Algérie où tu commandes, au 45e bataillon du génie de l’air, lacompagnie de Biskra puis celle d’Ouargla, enfin au centre d’expé-rimentation du Pacifique où ta compétence et ton expérience teconduisent, comme chef de bataillon à créer l’infrastructure néces-saire aux essais nucléaires.En 1969, tu juges préférable de quitter l’armée.

Expert reconnu en matière de travaux publics, tu es immédiatement sollicité par de grandes entreprises françaises. Pendantprès de vingt ans, tu parcours le monde, soit comme ingénieur expert, soit comme chef de projet. Ton nom est associé àde nombreux grands travaux, que ce soit en Martinique, à Haïti, en Corée, au Cameroun, au Yémen, en Arabie Saoudite,jusqu’au jour où tu décides, en 1988, de t’installer définitivement à Toulon.Mais à soixante-cinq ans, tu ne peux rester inactif, les problèmes du tiers-monde continuent à t’interpeller et c’est toutnaturellement qu’avec Monique vous fondez « l’Association Sahel-Asie », destinée à venir en aide aux très jeunes enfantsexclus de tout système éducatif en raison, notamment, de la maladie de leurs parents, - la lèpre - ou de leur appartenanceà une minorité délaissée.Parmi de nombreuses réalisations, j’aimerais citer cette école maternelle, - près de 150 enfants - située au Viêt-Nam du sud,à Caï-Tac, dont tu as été l’architecte et le maître d’œuvre. Je me souviens de ta satisfaction et de ta joie au retour de ton der-nier voyage au Viêt-Nam, destiné à vérifier la finition de cette école qui porte ton nom et où seront transférées tes cendres.Pendant toutes ces années, tu auras montré en toutes circonstances que tu étais un homme de devoir, généreux, particu-lièrement droit ; un homme, parfois réservé, même secret, maître de ses émotions, mais qui traite avec humour et ironiesles aléas de la vie, une force tranquille, un battant notamment dans l’adversité ; un homme d’une bonté infinie, dévouéaux autres, fidèle en amitié ; un chef compétent, efficace, soucieux de ses hommes ; un soldat courageux qui a bien méritéde recevoir la Légion d’honneur.Pour toi, Jean, l’honneur, la dignité, l’amour du prochain n’étaient pas de vains mots.Madame Rey, ta fille, et vous Ludovic et Émeline, tes petits-enfants, souvenez-vous avec fierté de l’homme qu’étaient votrepère et votre grand-père.Monique, vous qui avez tant entouré Jean, nos paroles sont bien impuissantes pour vous réconforter dans votre grande détresse,mais vous devez savoir qu’au-delà de leurs condoléances, tous ses camarades sont ici aujourd’hui pour partager votre peine.Ils seront là demain pour vous apporter leur aide.Adieu, Mon cher Jean, tu ne seras pas oublié. adieu colonel Biessy, nous allons observer une minute de silence en signede respect pour ta mémoire. »

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Les cendres du colonel Jean Biessy seront transférées à l’écolede Caï-Tac qu’il a créée avec son épouse. Sur ce document,

Jean Biessy est debout, le 2e à gauche.

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Décès du général Huraux de l’amicale du 2e régiment du géniepar Raymond SCHARFF

Le général Huraux, membre de l’amicale du 2e régiment du génie depuis de longues années estdécédé en octobre 2005. Ses obsèques ont été célébrées le 21 octobre 2005 à Billy-sous-Mangiennes (Meuse).Monsieur François Pernodet, président de l’amicale du 2e régiment du génie, assistait à cettecérémonie, accompagné de plusieurs membres de l’amicale et de son drapeau.

Extraits de l’allocution prononcée le 28 novembre 2005 en l’église de Trégueux,lors des obsèques de Jean-Baptiste Clec’h

par le président Joseph GUILLAUME

« Cher Jean,

Né le 29 août 1928 à Plouegat-Guerand dans le Finistère, tu t’engages dés l’âge de18 ans, à compter du 4 août 1944, au titre du bataillon FFI du Finistère pour la duréede la guerre.Volontaire pour servir en Extrême-Orient, tu quittes la métropole en janvier 1946pour un séjour de deux ans et demi au 61e bataillon colonial du génie au Cambodgeet en Cochinchine ; tu participes avec ton bataillon aux nombreux chantiers derétablissement des communications dans la province de Camau et dans le delta duMékong ; tu participes également à l’opération LEA dans la région nord est duTonkin.Tu accèdes au Corps des sous-officiers du Génie le 14 mai 1948.Tu sers ensuite en Tunisie, en Algérie et, à plusieurs reprises, au 6e régiment du génieà Angers.Médaillé militaire, tu es admis à la retraite sur ta demande en octobre 1967 et tuquittes ton arme après plus de 23 ans de bons et loyaux services.S’ouvre à toi une reconversion aisée et méritée dans le secteur privé, l’entreprise detransport Prost à Saint-Brieuc où tu es apprécié pour tes éminentes qualitésfoncières. Le monde associatif t’accueille avec joie. C’est ainsi que tu es successivement trésorier de l’Uniondépartementale des sous-officiers en retraite pendant plus de 15 années puis président pendant 4 années.Tu rejoins l’amicale des sapeurs du génie à sa création en 1992. Membre du bureau et du Conseil d’administration, tuparticipes très activement à son développement et à son rayonnement.Au revoir Jean, repose en paix, nous ne t’oublierons pas. »

Décès du général Henri Chadal, le 4 janvier 2006par le président Christian ROFFAT

Le général de corps d’armée Henri Chadal est décédé le 4 janvier 2006 à l’âge de 85 ans. Il avait terminé sa carrière commedirecteur central du génie avant de se retirer à Béziers (Hérault) en 1980.Ses obsèques se sont déroulées le samedi 7 janvier 2006 en l’église de l’Immaculée Conception à Béziers. Lecommandement de la légion étrangère avait envoyé une importante délégation, une section du 2e REI de Nîmes lui a rendules honneurs militaires.Une foule nombreuse était présente à la cérémonie avec, en particulier, une forte participation de l’association des anciensdu génie de l’Hérault à laquelle il s’est intéressé jusqu’au bout. Il avait été en effet à l’initiative de la création del’Association des anciens sapeurs du génie de l’Hérault en 1984 et en était président d’honneur.Il était commandeur de la Légion d’honneur et officier dans l’Ordre national du Mérite. Il était titulaire de la croix de guerre1939-1945, de la croix de guerre des TOE et de la croix de la valeur militaire.

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Allocution prononcée lors des obsèques du général Henri Chadalpar le général (2S) Jacques PERRY

« Mon Général,

En ce moment si douloureux pour vos êtres chers et pour vos nombreux amis, le général decorps d’armée Françoise, président de la Fédération nationale des amicales de sapeurs m’ademandé d’être son interprète pour rappeler ce que fut votre longue et belle carrière.Dès l’âge de 12 ans sous l’uniforme d’enfant de troupe, élève au Prytanée militaire de LaFlèche en 1937, vous êtes devenu Saint-Cyrien de la promotion Charles de Foucauld etnommé sous-lieutenant en 1942. Après avoir rejoint la Résistance, vous participez à laLibération, puis à la campagne de France et d’Allemagne avec le 81e régiment d’infanterie.En 1946, vous êtes sapeur. Vous servez au 7e régiment du génie, puis vous êtes capitaine en 1949 et vous rejoignezl’Indochine, affecté à Hiaphong, puis Hanoï, et enfin Nam Dinh, où vous obtenez deux citations.Vous êtes ensuite professeur de génie à l’EAABC de Saumur, avant de servir en Algérie au 70e bataillon du génie, où vousêtes à nouveau cité. Puis, chef de bataillon en 1957, vous êtes choisi comme chef du 3e bureau de la Xe région militaire.Vous intégrez en 1959 la 74e promotion de l’École supérieure de guerre, d’où, breveté en 1962, vous êtes affecté au 4e

bureau de l’EMAT avant de repartir en Algérie prendre, à In Amguel, le commandement du 11e régiment du géniesaharien.De retour en France, vous êtes en 1966 chef du bureau Organisation de la direction centrale du génie. Promu colonel en1967, vous partez en Polynésie prendre le commandement du 5e régiment mixte du Pacifique.Vous êtes directeur central adjoint et général de brigade en 1972, avant d’assumer les responsabilités de commandant dugénie de la VIe région militaire à Metz en même temps que celles de commandant du génie du 1er corps d’armée.Général de division en 1976, de corps d’armée en 1979, vous êtes directeur central du génie de 1977 à 1980, momentoù vous posez votre sac à Béziers. Votre première action en 2e section sera de réunir quelques sapeurs pour fonder notreassociation AASGH, dont vous avez été le dynamique président d’honneur, toujours présent, toujours attentif aux soucisdes autres, souvent sollicité pour sa sagesse…Mon Général, c’est avec beaucoup d’émotion que je viens de rappeler les éléments de votre carrière, si complète, siattachante. J’ai eu l’honneur de servir pendant plusieurs années sous vos ordres directs. Je peux témoigner. J’ai pu mesurertout ce que le Grand Ancien respecté que vous étiez, pouvait apporter aux jeunes officiers qu’il savait imprégner de sonexemple.Mon Général, permettez-moi de lire des extraits de l’ordre du jour du général, chef d’état-major de l’armée de terre le24 mars 1980, lors de votre adieu aux armes :« Le général de corps d’armée Chadal est un chef exigeant, un organisateur accompli. Travailleur acharné, généreux dans

l’action, il sait toujours donner l’impulsion nécessaire, sachant faire face avec brio à l’accroissement des missions. Il faitsentir sa compétence et son autorité dans tous les domaines. C’est un homme de devoir et de caractère, mais aussi unhomme de cœur sachant humaniser une forte personnalité. Il était un grand directeur, passionnément dévoué à sonarme, chef unanimement respecté. »

Au revoir, mon Général.Madame, nous sommes nombreux ce matin à partager votre immense peine et celle de votre grande et admirable familleà laquelle le général était si attaché et qui savait lui rendre si bien son affection. Veuillez accepter l’expression dessentiments affligés de tous ceux qui ont tenu aujourd’hui à vous entourer de leur amitié et à vous aider de leur prière,pour que Dieu vous accorde courage et réconfort. Nous resterons à vos côtés. »

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Communiqué de presse du 13 janvier 2006

Madame Henri Chadalet sa familletrès touchées par les marques de sympathie manifestées lors du décès dugénéral Henri Chadaladressent leurs plus sincères remerciements aux associations des anciens sapeurs dugénie de l’Hérault ; aux anciens de la légion étrangère du Biterrois ; aux ingénieurs dugénie ; aux représentants de la Légion d’honneur ; aux membres de l’ANOCR del’Hérault.

Page 60: Vauban la lettre du génie no 1

Nos joies

Fête à l’UAGIF pour les 90 ans du président Marcellin Richard,le 15 octobre 2005

Ce samedi 15 octobre 2005, c’était une nuit avant que je puisse dire à mon épouse Fernande :« Oui !… Je suis nonagénaire ! »En ce samedi 15 octobre 2005, lors de la réunion traditionnelle de notre « Union amicale dugénie de l’Ile-de-France », organisée à Bourg-la-Reine par madame Françoise Crinon, vice-

présidente, après la conférence, madame Yvonne Bourgeois, épouse de notre président de l’UAGIF Jean-Claude Bourgeois,m’a appelé auprès d’elle avec mon épouse. Et… il m’a été confirmé que demain serait bien le 16 octobre et que j’yatteindrai 90 ans !Alors, il y a eu une longue file de dames, de messieurs, avec… quelque chose pour moi dans la main. Et, à la fin, la gerbede fleurs pour Fernande, mon épouse depuis 70 ans ! Noces de platine le 16 février, fêtées en famille à Paris.

Ces instants furent fort émouvants. J’ai essayé de direce que Fernande et moi ressentions en fidèle amitié,en profonds remerciements. Oui, ce jour-là encore,nous avons été comblés.Alors, notre fidélité auprès de toutes et tous, dansnotre groupe « génie » va continuer, et les servicesque nous pourrons encore apporter le seront, cartellement dus en reconnaissance de ce que vousavez su nous apporter.Aux amies, aux amis qui ont œuvré pour ces instantsde grand bonheur pour nous en ce 15 octobre 2005,et qui n’ont pas pu être présents, Fernande et moidédions tout particulièrement ces lignes, en leurexprimant nos regrets de n’avoir pu les remercier devive voix.

Marcellin et Fernande,depuis les Sables-d’Olonne (Vendée)

ce 31 octobre 2005

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– 58 –

Les récipiendaires émus admirent l’imposante gerbe florale.

Page 61: Vauban la lettre du génie no 1

B U L L E T I ND ’ A D H É S I O N

Association reconnue d’intérêt général.Réduction d’impôt égale à 60 % du montant des versements effectués.

(Envoi d’un reçu fiscal à partir de 20 euros)

J’ADHÈRE à l’association « Musée du Génie »bulletin à retourner à l’adresse suivante :

association « Musée du Génie » - ESAG - BP 34125 - 49041 ANGERS Cedex 01

BULLETIN D’ADHÉSION DES CORPS ET FORMATIONS D’ACTIVE(collective, non personnalisée, cette adhésion ne remplace pas les adhésions individuelles des membres de l’organisme)

1 euro par cadre d’active officier et sous-officier; gratuit pour les EVAT(ex. : régiment comptant 40 officiers, 150 sous-officiers et 700 EVAT : cotisation de 190 euros pour l’ensemble)

UNITÉ : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse postale : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

N° tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

❒ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . cadres d’active x 1 euro TOTAL : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . euros

À . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . le . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Signature

NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Année de naissance : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Profession ou grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Signature

Code postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

N° tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

À . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . le . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

COTISATION ANNUELLE

❒ membre actif : 10 euros minimum (20 euros avec reçu fiscal)

❒ membre bienfaiteur : 50 euros (avec reçu fiscal)

❒ collectivité militaire ou de réserve, association : 25 euros

❒ société civile : 150 euros (avec reçu fiscal)

❒ membre partenaire (entreprise) : 1000 euros

COTISATION À VIE

❒ membre à vie : 300 euros(avec reçu fiscal)

ContactESAG/Cellule culture d’armeLieutenant-colonel Voyer – Commandant Garnier de Labareyre106, rue Éblé – BP 34125 ANGERS Cedex 01Tél. : 02 41 24 85 05 ou 02 41 24 82 40 – Fax : 02 41 24 83 39

Association « Musée du Génie »

Page 62: Vauban la lettre du génie no 1
Page 63: Vauban la lettre du génie no 1

ICONOGRAPHIE

Portrait photographique accompagnantl’article de Pierre Fournier (voir infra).

PUBLICATIONS

DE LA NOË (général) et DE MARGERIE(Emmanuel), Les formes du terrain. Paris,Imprimerie nationale, 1888, 205 p. suivid’un volume de 49 planches.« Mémoire sur un procédé de figuré du ter-rain dans l’hypothèse de la lumièreoblique », Mémorial de l’officier du Génie,n° 25.« Procédé pour obtenir un cliché homogèned’un modèle inégalement éclairé », Bulletinde la Société française de photographie,février 1883.« Le colonel Goulier », Revue du Géniemilitaire, 1892« Plans-reliefs d’étude », Cahiers du Servicegéographique de l’armée, n° 6.« Principes de la fortification antique »,Bulletin de géographie historique et descrip-tive, 1887 et 1888.

BIOGRAPHIE Gaston Ovide DE LA NOËNé à Limoux (Aude) le 17 mai 1836.Décédé en septembre 1902 (inhumé le 4).

« C’est mon fils ! » Colonel Goulier

ÉTATS DE SERVICE

École polytechnique.1857 (1er octobre) Sous-lieutenant à l’École d’application.1859 (1er octobre) Lieutenant. Adjoint de Goulier, professeur à l’École d’application.1862 Professeur de topographie à l’École d’application.1863 (31 décembre) Capitaine. Sert en Algérie.1870 Nommé à Langres. Lors de la guerre, il met la place en état de

défense. Le 19 août, il détruit trois ponts de chemins de fer entreBlesme et Chaumont ; le 28, il en détruit un autre à Château-villain. Le 19 septembre, avec les mobiles de la Meurthe, ils’apprête à faire sauter un ouvrage d’art près de Phalsbourg, maiséchoue, l’ennemi ayant été prévenu. À Épinal, membre ducomité de défense des Vosges, puis à Andelot et à Chaumontdont il tente d’assurer la défense.

1877 (23 juin) Chef de bataillon. Chef de la brigade topographique du Génie.1885 (29 juillet) Lieutenant-colonel. Sous-directeur du Service géographique à

Paris.1889 Colonel1895 (16 mars) Général de brigade.1896 Sous-chef d’état-major général de l’armée. Directeur du service

géographique.1897 En mission à l’Exposition de Bruxelles pour y étudier tout ce qui

peut intéresser l’armée.1898 Admis à la retraite après quarante-trois années de service.1900 En mission d’études à l’Exposition de 1900. Il succède au général

Vanson à la tête du musée de l’Armée.

DISTINCTIONS HONORIFIQUES

• Chevalier de la Légion d’honneur le 5 mai 1871 ; officier le 11 juillet 1891 ;commandeur le 11 juillet 1898.

• Officier de l’Instruction publique.• Commandeur de la Couronne de Roumanie.

BIBLIOGRAPHIE

Notice nécrologique, Revue du Génie militaire, juillet-décembre 1902, pages 376-379.(Éloge funèbre prononcé par le général Brun, le 4 septembre 1902)CROUZET (colonel E.), « Note sur l’œuvre du général de La Noë comme topographe ».Revue du Génie militaire, 1902, II, pages 379-382.FOURNIER (Pierre), « Une activité oubliée du Génie : la cartographie au Dépôt desfortifications », Revue Historique des Armées, numéro spécial Génie, septembre 2001,pages, 45-49, illustré.CROUZET (colonel E.), « Les travaux des topographes du Génie militaire en France auXIXe siècle. », Revue du Génie militaire, 1903, II, pages 127-158, 211-238, 323-348,397-424, 489-512 ; 1904, I, pages 44. (Bibliographie en fin d’étude).

GASTON OVIDE DE LA NOË

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Parfois détruire Souvent construire

Toujours servir