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Vauban la lettre du génie no 2

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Vauban la lettre du génie no 2

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Retour sur la 7e Convention du génie

Le général de corps d’armée (2s) Françoiseet le général de division Chinouilh :

le génie au complet (l’active et la retraite).

Les adieux aux armesdu général de divisionDebarnot.

De gauche à droite :lieutenant-colonel Frédéric Bay - lieutenant-colonel Coural -colonel Charnin - colonel Jean Serveille - général de brigade

Pierre Hommey - général de corps d’armée Vincent.

Le colonel Gros, chef de corps de l’ESAG,

félicite le chef de lamusique du 6e RG,l’adjudant Poulain.

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Vauban • la Lettre du génieSOMMAIRE

◆ Éditorial du généralMot du président de la FNGCompositionSommaireLe courrier des lecteursIn memoriamL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireA savoirTémoignageExpérienceFNG

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ÉDITORIALGÉNÉRAL DE DIVISION

JEAN-LOUP CHINOUILH

commandant l’École supérieureet d’application du génie - Angers

A vec son numéro 2, notre revue « Vauban - la Lettre du génie » tend vers sa forme et son rythmede croisière, en cherchant à satisfaire tous ses lecteurs. Dans l'ensemble, les échos sont bons mais ils'agit de faire mieux et, pour cela, j'adresse quelques recommandations à nos rédacteurs d'articles, quej'encourage et remercie d'avance de leur initiative.

Tout d'abord, il convient de rappeler que la répartition de nos pages s'effectue approximativementainsi : 50% pour les activités et informations des composantes de notre arme, 25% pour celles de laFédération nationale du génie, et le reste pour les sujets communs (histoire, dossiers, informationsgénérales, etc.).

En raison de la part importante qui leur est réservée, nos régiments, établissements et unités sont doncinvités à alimenter généreusement la rédaction en nouvelles fraîches et articles attractifs. Il estsouhaitable que ceux-ci soient courts, illustrés, et évoquent une activité originale, une idée à exploiterou un enseignement à tirer. Comme il doit veiller à une certaine rectitude grammaticale etorthographique, le comité de lecture sera reconnaissant aux auteurs de soumettre leurs articles à unbon littéraire de leur entourage, s'ils ne le sont pas eux-mêmes, avant de l'envoyer à l'école ; sa tâcheen sera ainsi allégée.

Quelques personnes ayant fait savoir que l'image de Vauban leur paraissait lointaine et surannée, jeréponds qu'au cours des siècles, notre armée n'a mis en avant que peu d'hommes de cette intelligenceet de cette envergure. Le maréchal de Vauban reste une bonne référence pour les sapeurs et lesnombreuses célébrations marquant, en 2007, le tricentenaire de sa mort feront mieux connaître sapersonnalité et son œuvre.

Au moment où je m'apprête à quitter, avec un pincement de cœur, l'École et le Génie, je passe letémoin à mon camarade le général Tésan. Il détient tous les atouts pour veiller au mieux à l'avenir denotre arme, mais il revient à chacun de relayer son action. Bon vent à tous et vive la Sape !

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Vauban • la Lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du général◆ Mot du président de la FNG

CompositionSommaireLe courrier des lecteursIn memoriamL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireA savoirTémoignageExpérienceFNG

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La Fédération Nationale du Génie (FNG) est née. Le 11 mai 2006,l’assemblée générale extraordinaire de la FNAS a approuvé à l’unanimité lesnouveaux statuts de notre fédération, c’est un nouveau départ : la grandefamille du génie est, plus que jamais, réunie autour de l’ESAG, la maisonmère, et la FNG.

La Fédération nationale des anciens sapeurs-pompiers de Paris nous a rejoints, un contrat departenariat a été signé par les deux présidents lors du congrès national de la FNASPP le 18 mars à Blois,finalisant ce rapprochement. Au-delà de la FNASPP, c’est toute la BSPP qui nous apporte son soutien.

Autre événement extrêmement important : les différentes associations, unions ou autres fédérationsd’armes ont décidé de se regrouper au sein de la RANAT (réunion des associations nationales del’armée de terre). Une convention a été signée entre l’armée de terre représentée par le général chefd’état-major et la RANAT représentée par son premier président en exercice. Cet acte marque lareconnaissance, par l’armée de terre, du rôle des différentes associations quant à leur vocation demémoire, de solidarité, de participation à l’esprit de défense et de soutien aux unités d’active.

Les choses avancent, mais il faut continer à se mobiliser afin de recruter de nouveaux adhérentspour que nous soyons plus forts et plus efficaces dans nos différentes actions.

Deux dates à retenir : le 1er octobre : cérémonies des Épargesle 26 novembre : la Sainte Barbe à Paris

MOT DU PRÉSIDENTDE LA FÉDÉRATIONNATIONALE DU GÉNIE

GÉNÉRAL

DE CORPS D’ARMÉE (2S)FRANÇOISE

président de la FNG

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Composition indicative de la nouvelle revue

60 pages d’information et d’actualité sur l’arme

Quelques conseils aux futurs rédacteurs…

Couverture, éditorial et sommaireEt pour la couverture, pourquoi pas vous ? Tout dépend de la qualité de la photo,de préférence en format portrait…

4 pages de PRÉSENTATION

À travers ses trois composantes : combat, infrastructure et sécuritéBrèves (entre 800 et 1000 signes) et reportages (maximum 10 000 signes)

25 pages sur les ACTIVITÉS du géniePensez aux photos !

Courrier des lecteurs, promotion d’ouvragesEncart central avec photos

Pour approfondir des aspects historiques et présenter des études

8 pages de DOSSIERS THÉMATIQUES

Actualités et projets de la FNG

15 pages pour les NOUVELLES DE LA FÉDÉRATION

8 pages pour vous laisser la PAROLE

Photo à 300 dpi en taille réelle

Une photo = un crédit photo et une légende

Un article est obligatoirement signé etfourni sur support informatique

Transmission des photos et articles10 semaines avant parution

Contacts :ESAG • Bureau communication

106, rue Éblé • BP 34125 • 49041 Angers cedex 0102 41 24 86 36

[email protected]

Calendrier des parutions 2006

Avril-mai : n° 1Juin-juillet : n° 2Septembre-octobre : n° 3Déc.-janv. : n° 4

Pensez aux photos !

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1 Éditorial du général de division Chinouilh

2 Mot du président de la FNG,le général de corps d’armée (2S) Françoise

3 Composition

4 Sommaire

5 Le courrier des lecteurs

7 In memoriam

13 L’actualité en bref

18 Le génie combat 3e RG : exercice régimentaire - « Ardennes 2006 »

22 Le génie construit EG de Lyon : installation du GIACM

EG de Strasbourg : inauguration desabris à véhicules du corps de réactionrapide européen

ESAG : voyage d’étude dans la régionde Marseille

27 Le génie secourt BSPP : manifestation anti CPE

Prévention : mieux vaut prévenirque guérir

33 Le génie instruit Visite du chantier CT61

35 Histoire La traversée du Rhin par la premièrearmée française, le 31 mars 1945

42 À savoir Pakistan 2005 : le génie au cœur del’action

45 Témoignage 3 questions à… l’adjudantMaratier

47 Expérience Le 2e RG forme des militaires afghans

49 FNAS Honneurs à un grand ancien

La vie de nos amicales

Nos peines et nos joies

58 Portrait Charles Augustin Coulomb

Vauban • la Lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralMot du président de la FNGComposition

◆ SommaireLe courrier des lecteursIn memoriamL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireA savoirTémoignageExpérienceFNG

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Vauban, la Lettre du génieest une publication de l’École supérieure

et d’application du génie106, rue Éblé - BP 34125

49041 ANGERS CEDEX 01

Directeur de la publication :

général de division Jean-Loup CHINOUILH

Rédacteur en chef :

CBA Jean-François PLANTEC

Rédacteurs en chef adjoints :

LTN Anne-Lise LLOUQUET

M. Louis-François DUPONT

Conception :

PAO : Mlle C. DOLO - M. F. GALISSON

PIR ESAG

Impression : PIAT Saint-Maixent

Tirage : 7500 exemplaires

Diffusion : SIR MSF société de routage :02 41 74 19 50

crédit photo couverture : capitaine CimbéUn PFM sur la Maine

lors de la 7e Convention du génie

Rédaction : Tél. 02 41 24 82 45 ou 86 36Fax 02 41 24 83 16

intraterre :jean-franç[email protected]@esag.terre.defense.gouv.fr

e-mail : [email protected]

site non officiel : www.genie-militaire.com

Commission paritaire : en coursISSN : 1779-2088

Dépôt légal à parution

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Conservez vos anciennes photos

« Ce petit rappel pour les « anciens » est peut-être inutile… Mais, l’on ne sait jamais. Il se passe des jours où, sans vouloir s’analy-ser outre mesure, l’envie vous prend de « faire du rangement ». Généralement, ce désir se manifeste au début du printemps où l’ona l’impression d’un retour de forces inespérées…

« Alors, on ouvre les tiroirs, les armoires, les bureaux ; on inspecte les recoins devant lesquels on est passé cent fois en voyant tou-jours le même tas de vieux bouquins à jeter. Puis, tout à coup, la décision intervient : « Je vais mettre toutes ces vieilleries au feuou à la poubelle ». (On a le choix.) Anciennes lettres jaunies, cartes postales écornées, photographies de famille ou de l’époquelointaine des études primaires, vieille voiture de l’oncle Édouard, anciennes photos du régiment et du service militaire… De grâce,non ! Retenez votre geste.

« C’est pourquoi, au cours du mois de janvier 2006, un général du génie en lisant la revue Vauban n° 152, page 66, (cliché en baset à droite) s’est reconnu, quand il était lieutenant et porte-drapeau du 9e bataillon du génie lors du défilé de la victoire du 8 Mai1958, dans les rues de Mostaganem, noires de monde et blanches de burnous.

« C’est pourquoi, M. le général (2S) Jean Aubry, vice-président de l’ARAG à Lyon et occupé par beaucoup d’autres tâches dansd’autres associations, me charge de communiquer à l’ensemble des sapeurs de la FNAS (FNG) ce qui suit dans son enthousiasmantcourrier :« Le général (2S) Jean Aubry se reconnaît ou pense se reconnaître comme le porte-drapeau dans la photo de la garde au drapeau

du 9e BG. Il a servi au 9e génie, d’abord à Spire, d’octobre 1955 à avril 1956, puis d’avril 1956 à août 1958 avec le 9e bataillondu génie en Algérie (Oran, Bérard près d’Alger, Montagnac, Boutrak, Cassaigne, Mazagran).

« À Mazagran, il a vécu le 8 Mai 1958 et a bien connu Louis-François Dupont comme l’un de ses adjoints dans ses fonctions desservices techniques du bataillon (le fameux SMT, service du matériel technique d’alors) et d’officier de renseignements. Le chefde corps était le chef de bataillon Marcel Guérin. » - Jean Aubry, 30 janvier 2006

« Vous le constatez, chers lecteurs. Le fait de conserver en bon endroit vos « souvenirs », de quelque matière qu’ils soient, ne nuitpas à la camaraderie et à la convivialité. On pourrait dire que cette « manie » les décuple. »

Louis-François DUPONT

Quelques appels, quelques rappels… :

La rédaction, suite à la publication du premier numéro deVauban, la Lettre du génie a reçu quelques coups detéléphone de lecteurs avertis et attentifs.En effet, suite à l’article du général (2s) Riche sur la guerred’Algérie, certains d’entre vous se sont sentis lésés parl’omission de quelques régiments, compagnies oubataillons du génie.Cet oubli sera rectifié ultérieurement…Nous profitons de cette occasion pour vous rappeler quecette rubrique est la vôtre ! N’hésitez pas à nous adresservos demandes, doléances, requêtes ou coups de cœur, parcourrier, mail ou fax.

Nous publierons tous les courriers !

La rédaction de Vauban, la Lettre du génie remercie monsieur Louis-François Dupont pour ce rappel ôcombien important !En effet, anciens sapeurs et sapeurs d’active, gardez vos souvenirs, vos « reliques », elles peuvent un jourfaire resurgir un souvenir dans la pensée de l’un d’entre vous, fidèles lecteurs.Conservez vos photos et dans la mesure du possible vous pouvez en faire profiter l’ensemble des sapeursen les envoyant (duplications…) à la rédaction de Vauban, la Lettre du génie et nous les publierons

volontiers au gré de l’actualité et des sujets abordés dans les prochains numéros de votre revue !

« La réunion des présidents FNAS/RTNO 2006 se déroulera àBrest le 9 septembre 2006. Monsieur Joseph Moysan, prési-dent de l’AASGF (amicale des anciens sapeurs du génie duFinistère) est joignable pour tout renseignement complémen-taire. »

Joseph MOYSANGroas Ouenan • 29880 PLOUGUERNEAU02 98 04 59 28

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Vauban • la Lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralMot du président de la FNGCompositionSommaire

◆ Le courrier des lecteursIn memoriamL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireA savoirTémoignageExpérienceFNG

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Réponse du général Riche au courrier des lecteurs :

Le président national honoraire Marcellin Richard nous signale l’oubli du 45e BAGA (bataillon allégédu génie de l’air) dans la liste des unités du génie en Algérie en 1961 :« Les sapeurs du 45e BAGA n’ont jamais considéré qu’ils étaient devenus des aviateurs bien que leur

tâche leur était prescrite par l’armée de l’air qui leur a assuré un soutien matériel particulièrementimportant notamment pour la vie au désert.

« J’ai commandé le bataillon du 1er mai 1958 jusqu’au 15 août 1960 (2 ans 3 mois) : temps decommandement assez exceptionnel. Je n’ai pas considéré là que j’avais quitté mon génie pourl’armée de l’air.

« J’ai eu la chance immense d’y avoir là la responsabilité de chantiers prestigieux : piste d’aviation deTessalit, piste d’aviation au point zéro à Reggan, route point zéro-Reggan, piste d’aviation àHammagui… »

Vous avez raison Cher Président, c’est un oubli et vous n’avez pas changéd’arme pour diriger ces travaux qui marquent certainement encore cette terred’Afrique. Une mauvaise relecture a créé cette omission fâcheuse et c’est

pourquoi vous devenez le premier lecteur à entrer dans la légende de notrenouveau Vauban, la Lettre du génie par cette très justifiée remarque, « premier »,

comme dans un certain nombre de nos associations, toujours pour le plus grand bien du génie,notre génie.

Merci Cher Président.B. RICHE

insigne du 45e BAGA en Algérie.

Monsieur le Directeur,

Tout d’abord bravo pour votre n° 1 de Vauban, la lettre du génie. Effectivement, fusion très réussie.Nouvelle présentation, nouvelle mise en page, tout est parfait.Après ces très courts éloges, je me permets, suite à un entretien téléphonique avec l’une de vosrédactrices, de vous transmettre quelques « papiers » concernant une unité du génie (de l’air) engagéeen Algérie durant la période de 1955 à 1964.J’ai beaucoup apprécié l’article du général Riche, concernant « AFN 1952-1962 » la guerre d’Algérieet les combats du Maroc et de la Tunisie, comme d’ailleurs chacun de ses articles parus dans notrerevue.Je n’ai cependant pas trouvé trace de la 45e compagnie de terrain du génie de l’air mise sur pied par le15e RGA, qui dès septembre 1955 a été engagée en AFN, ni du 45e bataillon allégé du génie de l’air,auquel j’ai appartenu durant presque 3 ans (1959-1962) qui a été constitué le 1er avril 1956 à partir decette compagnie.Il œuvrera ainsi en AFN jusqu’en 1964. Voir les détails dans les ordres du jour ci-joints que j’aisoustraits de la décision n° 71 du 8 septembre 1980 du 15e RGA de Toul (les documents cités sontdisponibles à la rédaction de Vauban, la Lettre du génie, à l’ESAG).Je vous joins également la photocopie d’un article concernant le génie de l’air en Algérie, paru dans leBulletin des forces aériennes qui doit dater du second semestre 1962.J’ose espérer que ces renseignements peuvent vous être utiles, et en m’excusant de vous avoirimportuné, veuillez agréer Monsieur le Directeur, l’expression de mes sentiments les plus respectueux.

Lieutenant-colonel du génie ER Claude BEHAGEAL

Le mot de la rédaction

Le général (2s) Riche apporte une réponse à cette remarquemais aussi à celles qu’il a reçues à titre personnel et quifont toutes état de l’absence de cette compagnie devenuebataillon (BAGA).La rédaction remercie tous les lecteurs qui par leursremarques constructives enrichissent la revue de tous les

sapeurs.

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ADJUDANT-CHEF

GILLES SARRAZIN

En quelques semaines, le génie a perdu deux des siens en opérations.L'adjudant-chef Gilles Sarrazin (de la maison mère du génie) et le sapeur de 1re classe KamelElward (du 17e RGP).Leurs noms viennent s'ajouter à la longue liste des sapeurs ayant donné leur vie en servant laFrance. À leur famille, leurs amis, leur unité d'appartenance, le ministre de la Défense,Michèle Alliot-Marie, a exprimé sa douleur et sa sympathie. Vauban, la lettre du génie revientsur ces moments douloureux qui rappellent à tout militaire que le métier des armes apporteaussi souffrance et demande souvent abnégation.*

L’adjudant-chef Gilles Sarrazin, de l’École supérieure et d’applica-tion du génie, a trouvé la mort le 19 avril 2006 au Tadjikistan suiteà l’explosion d’une mine.

Détaché dans le cadre d’une mission de coopération placée sousla tutelle du Programme de Développement des Nations Unies(UNDP), l’adjudant-chef Gilles Sarrazin participait à la formationau déminage et à la supervision technique des militaires tadjiks ausein du centre d’action contre les mines au Tadjikistan.

« Âgé de 48 ans, marié, pèrede deux filles, vous étiezarrivé à la division de for-mation au déminage aucours de l’été 2005 oùvous occupiez les fonc-tions d’instructeur.

« Vos qualifications, votreexpérience et votre exper-tise étaient unanimementreconnues au sein dumonde NEDEx/EOD.

« Les personnes qui vous ontbien connu garderont de vous l’image d’un homme de conviction, professionnel,passionné et empreint d’une grande modestie.

« Votre disparition nous rappelle l’exigence particulière de notre état de militaire etla difficulté du métier qui était le vôtre, celui de démineur. »

DFD

* Cf Armée d’aujourd’hui n° 310, article « Mort pour la France », page 59.

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Éloge funèbre de l’adjudant-chef Gilles SARRAZIN

Angers, le 24 avril 2006

Aujourd’hui, la Défense est en deuil.

Nous sommes réunis ici, à l’École supérieure d’application du génie d’Angers, pour rendre hommage à un hommequi avait choisi de servir son pays et la paix, en exerçant un métier noble et difficile.

Toute la communauté militaire, comme l’ensemble de la Nation, se rassemble dans une émotion partagée, poursoutenir sa famille et ses amis.

À Pascale son épouse, à Nelly et Hélène ses deux filles, et à sa famille je veux dire ma tristesse, ma compassionet ma solidarité.

Adjudant-chef Gilles Sarrazin vous étiez animé d’une volonté sans faille de servir la France.

En 1977, appelé du contingent, vous commencez votre carrière militaire au 17e régiment du génie parachutiste deMontauban. Passionné par le métier des armes, vous vous y engagez avec le grade de caporal en 1978.

Vous participez comme « sapeur-parachutiste » à plusieurs opérations extérieures au Liban, au Tchad, et vous êtescité à Beyrouth en 1983.

Nommé sergent en 1984, vous occupez les fonctions de chef de groupe dans des opérations extérieures en Afriquecentrale.

En 1987, vous êtes affecté au 19e régiment du génie de Besançon.

Votre expérience fait de vous un sous-officier remarqué et un modèle pour les jeunes cadres de votre compagnie.

Homme d’action vous rejoignez en 1990 le 13e régiment de dragons parachutistes à Dieuze. Vous y servezsuccessivement comme chef de quart radio, chef de peloton, puis chef de section transmissions. Vos qualitésnaturelles de meneur d’hommes y sont unanimement saluées.

Avec le 13e RDP, vous êtes engagé successivement en Arabie Saoudite lors de l’opération Daguet, à Djibouti, puisdans les Balkans à plusieurs reprises et à nouveau en Afrique.

Vous êtes promu adjudant le 1er juillet 1994.

En 1998, votre formation vous conduit au 31e régiment du génie à Castelsarrasin comme sous-officier NEDEX(Neutralisation enlèvement destruction des explosifs).

Promu adjudant-chef en 1999, vous êtes à nouveau de toutes les OPEX, au Tchad au Kosovo et en Afghanistan.

En 2003, vous portez à nouveau le « béret rouge » au 2e régiment parachutiste d’infanterie de marine à La Réunionoù vous commandez le groupe des NEDEX.

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En 2005, vous rejoignez l’École supérieure et d’application du génie d’Angers, comme formateur et sous-officierNEDEX à la division de formation au déminage. Votre expertise technique et votre sens pédagogique aigu font devous un instructeur de très grande qualité.

Désigné en tant qu’expert pour participer à une opération au Tadjikistan, vous rejoignez Douchanbe le 10 mars 2006.Vous y êtes chargé d’une mission de supervision de chantiers de déminage humanitaire pour l’ONU.

Le 19 avril, votre mission d’assistance au déminage tourne au drame.

Vous êtes mortellement blessé.

Adjudant-chef Gilles Sarrazin vous avez servi votre pays de façon exemplaire.

Ayant une très haute idée de votre métier, vous étiez passionné, réfléchi dans l’action et toujours digne d'éloges.

Vous resterez à jamais, dans la mémoire de vos frères d’armes, ici rassemblés.

Vous aviez embrassé sans réserve cette carrière d’exception, en mesurant l’exigence et les risques de votreengagement.

Pourtant, votre disparition n’en est pas moins brutale et insupportable.

Nous ressentons tous comme une cruelle injustice votre perte, dans l’accomplissement de cette mission délicate.

En vous disant adieu aujourd’hui, je m’associe à la tristesse de votre épouse et de vos filles.

Avant de vous remettre la Légion d’honneur que justifie votre conduite, je m’incline devant votre courage.

Au nom de l’ensemble du Gouvernement, et en mon nom propre, je vous exprime solennellement toute l’admirationde la France et des Français.

Vous avez rejoint dans l’éternité tous ceux qui, ayant choisi le métier des armes, sont allés jusqu’au bout de leurvocation, de leur mission, de leur passion.

Nous ne vous oublierons jamais.SignéMichèle ALLIOT-MARIEministre de la Défense

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Éloge funèbre du sapeur parachutiste de 1re classe Kamel ELWARD

Pau, le 18 mai 2006

Nous sommes réunis aujourd’hui à Pau, en la maison mère des parachutistes, pour rendre un dernier hommage ausapeur parachutiste de 1re classe Kamel Elward, tombé lundi en Afghanistan, en accomplissant sa mission au servicede la paix.

Toute la communauté militaire, et l’ensemble de la Nation, se rassemble dans une émotion partagée, pour soutenirsa famille.

Les mots ont peu de poids face à la douleur que représente la perte d’un fils, d’un frère, d’un ami, d’un compagnond’armes.

Je veux néanmoins vous exprimer toute ma tristesse, ma compassion et ma solidarité.

En cet instant de profonde émotion, j’ai conscience des sacrifices que demande la France à ses soldats et à leurfamille, lorsqu’elle les envoie loin de nos frontières, pour rétablir et préserver la paix.

Sapeur parachutiste Kamel Elward, vous étiez animé du désir inébranlable de servir la France.

En novembre 2003, au jeune âge de 19 ans, vous souscrivez un contrat d’engagé volontaire de l’armée de terre, pourservir au 17e régiment du génie parachutiste à Montauban.

La notoriété de ce régiment n’est plus à faire.

Depuis 1945, le génie parachutiste a participé à tous les conflits dans lesquels la France a été engagée.

Lundi 15 mai 2006

Hier matin (vers 8 heures, heure de Paris), le soldat de 1re classe Kamel Elward, du 17e régiment du génie parachutiste(Montauban), déployé au sein du bataillon français dans le cadre de la FIAS (Force Internationale d’Assistance et deSécurité), a été grièvement blessé par une explosion lors d’une opération de dépollution au nord de l’aéroport de Kaboul.

Cette opération planifiée s’inscrivait dans le cadre des actions de déminage menées par le bataillon français pour assurerla protection de la force.

Il a été immédiatement évacué vers l’hôpital militaire grec, sur l’aéroport de Kaboul, où il est décédé des suites de sesblessures peu de temps après son admission (vers 10 heures, heure de Paris).

Le sapeur parachutiste de première classe Elward, originaire des environs de Pau, était âgé de 22 ans, célibataire et sansenfant.

Il s’était engagé au 17e RGP il y a deux ans et demi.

Au cours de cette carrière, il avait brillamment réussi tous les examens qui ont jalonné son parcours et s’était notammentillustré en mission de courte durée à la Réunion du mois d’octobre 2004 au mois de janvier 2005.

LE 1RE CLASSE KAMEL ELWARDDÉCÈS D’UN MILITAIRE FRANÇAIS

EN AFGHANISTAN

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Les « paras » sont devenus, notamment depuis 1978 avec les opérations au Liban, desexperts en matière de déminage, méritant ainsi leur surnom de « démineurs de l'espoir ».

Sur tous les théâtres d’opérations, leur béret rouge est synonyme d’espoir pour les populations.

D’emblée, Kamel Elward, vous vous reconnaissez parfaitement dans cette communauté.Vous considérez le régiment comme votre seconde famille.

Quelques mois après votre engagement, vous êtes breveté parachutiste et décrochez laqualification « MINEX 1 ».

Vous êtes un sportif complet qui aime donner le meilleur de soi-même, dans quelquediscipline que ce soit.

En permanence, vous recherchez le travail en équipe et êtes très apprécié de tous voscamarades.

Vous exécutez toujours les missions qui vous sont confiées avec le plus grand sérieux.

D’octobre 2004 à février 2005, vous effectuez votre première mission hors de l’Hexagone,à La Réunion. Votre excellent état d’esprit et votre disponibilité y sont remarqués.

En section isolée sur l’île d’Europa, vous prouvez toutes vos qualités. Polyvalent, vousassurez, en plus de votre métier de sapeur parachutiste, celui de boulanger pour le soutiende ce détachement coupé du monde.

Soucieux d’ouverture et de perfectionnement, vous profitez de toutes les opportunités quivous sont offertes, pour vous initier aussi bien à la plongée qu’à la conduite en mer.

Durant ces quatre mois, vous donnez la plus totale satisfaction à vos chefs, et vos méritessont récompensés par la distinction de 1re classe en mars 2005.

Dès votre retour en métropole, vous passez brillamment vos certificats militaire ettechnique élémentaires, ainsi que le stage commando, confirmant les attentes de vos chefs.

En février 2006, vous rejoignez l’Afghanistan dans le cadre de l’opération PAMIR, enqualité de sapeur démineur, au sein de la section génie du bataillon. Déjà expérimenté,vous prenez, dès votre arrivée sur ce théâtre, toute la mesure de l’importance de votremission.

Le lundi 15 mai 2006, en tant que premier sondeur dans son cheminement, vous êtesvictime de l’explosion d’une mine anti-personnel, au cours d’une opération de dépollutiondes abords de l’ancien camp de l’armée nationale afghane.

Cette mission périlleuse vous a coûté la vie, vous enlevant cruellement et brutalement àl’affection de tous vos proches, famille et amis.

Sapeur parachutiste de 1re classe Elward, vous avez fait preuve, dans votre trop courtecarrière militaire, des plus belles qualités, accomplissant votre mission avec courage etdétermination, malgré les risques encourus.

Vous êtes allé au bout de vos convictions et avez servi votre pays de façon exemplaire,jusqu'au sacrifice suprême.

En vous disant adieu ce jour, et avant de vous remettre la médaille militaire et la croix dela valeur militaire justifiées par votre conduite, je m’incline respectueusement devant votrecourage.

Au nom de l’ensemble du gouvernement et en mon nom propre, je vous exprimesolennellement toute l’admiration de la France et des Français.

Vous resterez à jamais dans nos mémoires.SignéMichèle ALLIOT-MARIEministre de la Défense

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Châteaux et forteressesdu Moyen Âge en Val de Loire

Après avoir visité plusieurs des châteaux bâtis autour du Valde Loire au Moyen Âge, on pourrait « tout savoir » desévénements historiques dont ils ont été le théâtre, tout enméconnaissant les défenses qui en faisaient des résidencesfortifiées et parfois même de véritables forteresses. En cedomaine, devant des ruines souvent difficiles à comprendre oudes monuments partiellement reconstruits, le visiteur est tropsouvent livré à ses seules connaissances historiques etarchéologiques.Ce livre se propose de remédier à cette lacune, permettantainsi à l'amateur averti de « vieilles pierres », comme au simplecurieux, de profiter plus pleinement de ses visites. Ils ytrouveront un aperçu du contexte historique et des quelquesprincipes qui guidaient les bâtisseurs, des clés pour chercher àmieux saisir les plans, les élévations et les systèmes défensifsdes châteaux et places fortes du Moyen Âge, dans une régionparticulièrement riche en ce domaine.Docteur en anthropologie historique, Daniel Schweitz anotamment participé aux fouilles des châteaux de Lavardin,Fréteval, Tours et Issoudun. Il a déjà publié des noticesprésentant au grand public et aux amateurs certains desgrands châteaux médiévaux du Val de Loire.

Les uniformes du génie des gardes impériales sous les premier et second Empire en 9 cartes postales de Michel Pétard

Un

tirage

inédit !

Le lot de 9 cartes : 10 € (frais de port inclus)Contact auprès de la cellule Culture d’arme :

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La rédaction

a aimé

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Le lundi 6 février 2006, un tir à la mitrailleuse 12,7 était organisé au campnational de Fontevraud au profit des personnels de la 21e compagnie. Ainsi, sousla houlette de l’adjudant-chef Médina, bon nombre de cadres et de sapeurs ont

pu apprendre ou réapprendre à tirer avec l’une des 4 pièces misesen batterie, et en même temps se faire plaisir. En effet, la totalité dela dotation annuelle de la compagnie a été consommée à cetteoccasion, soit 5 000 cartouches ! Chaque tireur a donc pu tirer aumoins une « bande de 100 ».Les tireurs et les munitions étaient au rendez-vous, une météo favorable arégné au cours de la journée, la disponibilité de la cellule tir du camp a permisd’optimiser le temps imparti. Bref, cette occasion unique donnée à la 21e compagnie de pouvoir utiliser ses 4 mitrailleuses 12,7 a été pleinementrentabilisée.

Engagé dans l’opération Vigipirate le jeudi 16 mars 2006, un trinôme commandé par le caporal-chef Tostivint patrouille dans la garedu Nord. À 18 heures, une passante signale une altercation entre deux jeunes et des policiers dans la galerie marchande. Le premiertrinôme converge alors dans la zone et s’interpose immédiatement entre les policiers malmenés et les jeunes. La surprise del’intervention alliée à une attitude ferme des trois sapeurs a pour effet de faire reculer les jeunes qui ne savent pas quelle attitudeadopter face à des militaires malgré leur nombre important.Le renfort du deuxième trinôme et l’arrivée sur zone d’une quinzaine de policiers permettentde stabiliser momentanément une situation délicate. Les policiers décident de disperser lesjeunes de plus en plus nombreux sur la zone tandis que le personnel du 1er RG reste auprèsdes deux policiers choqués.Leur comportement et leur sang-froid témoignent de la parfaite maîtrise de l’emploi de laforce dans les missions Vigipirate et démontrent leurs qualités de soldat, sapeurs etspécialistes.

Premier trinôme : Deuxième trinôme : Autre personnel étant intervenu :• caporal-chef Tostivint • sergent Schaeffer • sergent-chef Cicuto• caporal Lidec • caporal-chef Lebret • (adjoint du détachement)• 1re classe Véga • caporal Renault

VIGIPIRATE

LA 21E COMPAGNIE À FONTEVRAUD

PHOTO ESAG

PHOTO ESAG>>

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PHOTO 1ER RG

En 1671, Louis XIV décida la création de l’hôtel des Invalides destiné àaccueillir les vétérans de ses guerres.La direction des travaux est confiée à l’architecte libéral Bruant. Dès 1674, lespremiers pensionnaires peuvent s’installer dans les bâtiments.À partir de 1677, débute l’édification de l’église qui sera divisée ultérieure-ment en église des soldats et en église du Dôme.Le programme s’achèvera sous la direction de Jules Hardouin-Mansart en1706.L’église des soldats appelée église Saint-Louis ouvre sur la cour des Invalides.L’église du Dôme qui donne sur la place Vauban est devenue nécropole mili-taire. En 1840, le transfert du corps de l’empereur Napoléon Ier est décidé etmaintenant il repose dans un tombeau dû au sculpteur Visconti (1861).En 1808, le cœur de Vauban est déposé aux Invalides.En 1847, le corps du général Bertrand est mis dans un tombeau proche decelui de l’empereur.En 1848, le corps du général Duvivier tué pendant les émeutes est déposé aux Invalides.En 1915, le corps de Rouget de Lisle est placé aux Invalides en attente de son transfert au Panthéon.En 1931, le corps du général Roques, premier inspecteur de l’aéronautique est déposé aux Invalides.

>> LES INVALIDES

PHOTO DROITS RÉSERVÉS

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Vauban • la Lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralMot du président de la FNGCompositionSommaireLe courrier des lecteursIn memoriam

◆ L’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireA savoirTémoignageExpérienceFNG

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Ce 11 mai 2006 marquera une date d’une extrême importance pour notre fédération. En effet, avant de tenir sonassemblée générale ordinaire, la Fédération Nationale des Amicales de Sapeurs (F.N.A.S.) a décidé, au cours d’une

assemblée extraordinaire et à l’unanimité des présents et représentés, d’adopter ses nouveaux statuts.Ceux-ci se traduisent d’abord par une appellation plus fédérative, Fédération Nationale du Génie(F.N.G.), mais aussi par un fonctionnement simplifié par la suppression des structures régionales etsurtout par une volonté affichée d’orienter davantage la fédération vers des actions à caractère socialau profit de tous les adhérents, qu’ils soient anciens ou encore en activité, sans pour autant négliger ledevoir de mémoire et le maintien des liens de camaraderie qui est à l’origine de son existence.Nous souhaitons prospérité et longue vie à cette F.N.G. que ses adhérents ont voulue et qu’ils ontmaintenant la volonté de faire vivre et de développer.

(1) Adoptée en 1966, cette appellation était ensuite tombée en désuétude et remplacée par celle de Fédération Nationale des Anciens Sapeurspuis par Fédération Nationale des Amicales de Sapeurs.

LA FNAS (RE)DEVIENT LA FÉDÉRATION NATIONALE DU GÉNIE (1) <<

Pérennisant une tradition ancrée depuis une vingtaine d’années, les organismes allemand,britannique et français chargés d’études doctrinales et de prospective au profit de leur génierespectifs se sont retrouvés pour un séminaire annuel, à Munich, du 16 au 19 mai 2006.Cinq officiers de l’ESAG participèrent à ce rendez-vous d’échanges et de discussionspuisque, aux côtés du colonel Henry, directeur des études et de la prospective, et de deuxde ses officiers, figuraient le lieutenant-colonel Orthen et le lieutenant-colonel Coutts, tousdeux officiers de liaison à l’école.Au programme du séminaire, la participation à l’exercice « Hambourg », destiné à présenterles savoir-faire du génie aux stagiaires de la « Führungs Akademie », l’équivalent de notreCollège Interarmées de Défense, a constitué un temps fort. Les spectateurs de cettedémonstration ont pu relever le haut degré d’entraînement et le niveau technologiqueincontestable qui caractérisent le génie allemand contemporain.Par ailleurs, le séminaire s’articulait autour de présentations et d’échanges de points de vueportant sur l’organisation, les structures, les équipements et la doctrine du génie. Si lesapproches divergent parfois sensiblement d’un pays à l’autre, il n’en demeure pas moins que les grands problèmes rencontrésà Minley, Munich ou Angers se caractérisent par une forte similitude : sous-représentation du génie dans les opérationsextérieures, budgets sous-dimensionnés pour garantir les plans d’équipements, définition et harmonisation de la notion de« chief engineer », difficultés d’initier des programmes en coopération, adaptabilité des structures aux besoins opérationnels,coopération interarmées,…La qualité des échanges et la convivialité de l’accueil ont contribué à l’intérêt de cette réunion dont la prochaine édition sedéroulera à l’ESAG, en mai ou juin 2007.

Lieutenant-colonel THOMAS

PHOTO DROITS RÉSERVÉS

>> RÉUNION TRILATÉRALE DES DEP DU GÉNIE FRANÇAIS, BRITANNIQUE ET ALLEMAND (16-19 MAI 2006)

<<

Dans le cadre de la rotation au CENTAC du 3 au 14 avril 2006, la 3e compagnie de combata détaché une section, renforcée de deux EBG et d’un MPG, au profit des Furieux de la 2e compagnie du 16e bataillon de chasseurs, le tout soutenu par sept mécaniciens du NTI.Les toiles de tentes du bivouac Sainte-Suzanne, consacrées à l’équipement des personnelset des véhicules, à l’entraînement et à quelques reconnaissances du camp de Mailly(aujourd’hui beaucoup moins boisé que par le passé), ont hébergé le détachement durant lapremière semaine. Puis, le dimanche soir, est arrivé l’ordre de mouvement. Signal de départde 96 heures d’exercice tactique durant lesquelles le sous-groupement Azur (soit troissections et un TAC P du 16e BC, le peloton des forces avancées du 6/12 cuirassés, un élémentd’observation du 1er RAMa et bien sûr les sapeurs de Leclerc) allait se mesurer aux milicienset aux compagnies mécanisées Ocres de la FOR (ce) AD (verse).Une excellente opportunité pour les personnels de la 3e CCG de démontrer leurs savoir-faire

dans les domaines de l’appui à la mobilité, à la contre-mobilité et de lasauvegarde-protection après leur projection en Côte d’Ivoire. L’occasionaussi de pointer les faiblesses de chacun face à un ennemi manœuvrieret sans complaisance pour qui se poste mal ou relâche sa vigilance neserait-ce qu’un instant. Un exercice qui a éprouvé la résistance physiqueet mentale de chacun et qui a permis de remettre les choses à leur place.Pour conclure : quinze jours riches d’enseignements et une excellentebase de travail pour encore améliorer le mordant des Requins. Avec desurcroît un soleil improbable et pourtant une indéfectible fidélité duranttoute la rotation. Mais que demander de plus ?

Lieutenant SIMON

PHOTO 13e RG

LES REQUINS AU CENTAC

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Vauban • la Lettre du génie

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>> UN PEU D’HISTOIRE, UN PEU DE GLOIRE…La vraie croix de Baugé, ancêtre de la croix de Lorraine

Cette croix à deux croisillons représente la croix du Christ réalisée par assemblage de trois morceaux de boistaillés dans la vraie croix. Elle fut rapportée de Constantinople par le croisé Jean d’Alluye qui la vendit en 1244aux moines Cisterciens de l’abbaye de La Boissière. Mais craignant l’insécurité qui régnait dans la région, lesreligieux la confient à Louis Ier d’Anjou.

Le duc Louis Ier d’Anjou (1339-1384) en fait un ordre de Chevaleriesymbolisé par une croix à double traverse qui va apparaître sur la tapisseriede l’Apocalypse et sur la clef de voûte de la chapelle en construction dansle château d’Angers. Louis Ier d’Anjou fait décorer la relique par un orfèvre.Elle devient un objet d’art de grande valeur comme le montre lareproduction ci-contre.Le petit-fils de Louis Ier, René Ier, le bon roi René (1409-1480) épouseIsabelle de Lorraine et se rend en Lorraine avec la croix d’Anjou sur sesbannières. Le petit-fils du roi René, René II duc de Lorraine va arborer sur ses étendardscette croix pour lutter contre Charles le Téméraire.À la suite des désastres de Morat et de Grandson (Suisse), le Téméraire se replie enLorraine mais il est tué et son corps est dévoré par les loups, sous les murs de Nancyen 1477.Pour célébrer cette victoire et la perpétuer, la croix à double traverse va devenir lesymbole de la famille ducale, de la nationalité lorraine et de la ville de Nancy. Lacroix de Lorraine est née.En 1940, le vice-amiral Muselier, d’origine lorraine, se rallie au général de Gaulle etfait adopter la croix de Lorraine comme signe de ralliement des Forces FrançaisesLibres.Tous les insignes des unités des F.F.L. vont porter cette croix comme la 9e divisiond’infanterie coloniale qui va devenir 9e DIMa, puis 9e BIMa.Les sapeurs du 6e régiment du génie appartenant à cette grande unité portent donc sur la manche cette bellecroix à double traverse à bouts tréflés comme la vraie croix de Baugé. Pour un régiment angevin, c’estsuperbe ! N’est-ce pas ?

Général Bernard RICHE

(1) Les 6 extrémités de la croix à double traverse en bois ont été coiffées par une gaine d’or pur rehaussée par 17 rubis, 19 saphirs et 79 perles qui présentent ainsi un décor depierreries quel que soit le côté d’où l’on regarde cette croix, deux Christ en or repoussé sont cloués de l’avers et au revers de la croix.

(1) La traverse supérieure porte d’un côté un agneau pascal (sur la photo présentée) et de l’autre une colombe du Saint-Esprit. L’extrémité inférieure du fût est placée dans unpied en argent revêtu d’or. Le reliquaire est connu actuellement sous le nom de vraie croix de Baugé. C’est cet aspect tréflé qui a été retenu pour la croix d’Anjou puis lacroix de Lorraine.

PHOTO DROITS RÉSERVÉS

La Vraie croix de Baugé (1)

SOMMAIRE

Éditorial du généralMot du président de la FNGCompositionSommaireLe courrier des lecteursIn memoriam

◆ L’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireA savoirTémoignageExpérienceFNG

Insigne de la 9e BIMa

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WWEBZZINE de l’ESAG

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Éditorial du généralMot du président de la FNGCompositionSommaireLe courrier des lecteursIn memoriam

◆ L’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireA savoirTémoignageExpérienceFNG

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Le 14 juin dernier, l’assemblée générale de l’association « Musée du Génie » s’est tenue à l’École supérieure etd’application du génie. Les membres de l’association étaient conviés à cette assemblée générale ordinaire annuelle.Nous avons dénombré quarante-deux membres présents. Le général de division Jean-Loup Chinouilh nous faisaitl’honneur d’être là, accompagné du chef de corps, le colonel Jean-François Gros. La présence de l’ancien maire de laville d’Angers, M. Jean Monier, a été remarquée. C’est un fidèle de nos assemblées annuelles. L’ordre du jour était bien

rempli, il a permis au président Dallemagne de faire un point précis du rapport moral, puis le trésorier,Claude Takacs, a dressé le rapport financier. Un point de situation du projet de la cité du Génie a été abordéensuite par Jean Mouly. À l’issue les participants étaient invités à visiter le chantier de démolition dubâtiment « le Quernon » ; chantier terminé au rez-de-chaussée et en cours de réalisation à l’étage.Ceux parmi vous qui souhaiteriez en savoir plus, vous êtes cordialement invités à la lecture du prochainbulletin de liaison de l’association qui paraîtra à l’automne.Ce dernier donnera un compte rendu complet de cette assemblée. Pour ceux qui le désirent vous pouvezrejoindre les rangs de l’association grâce au bulletin d’inscription inséré dans ce numéro. Nous sommesactuellement 1160 adhérents, rejoignez-nous !

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ASSOCIATION « MUSÉE DU GÉNIE »

PHOTO ESAG

>>

Lors de la prise d’arme de laConvention du génie, le 16 juin2006, en présence de tous lesdrapeaux et fanions de l’arme, legénéral Debarnot a fait sesadieux aux armes. Le générald’armée Cuche a donné lectured’un ordre du jour élogieux surla carrière de celui qui fut entreautre, chef de corps du 71e RG etcommandant de la brigade desapeurs pompiers de Paris.

PHOTO ESAG

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<<

Il y a 3 mois, le capitaine Julien sollicitait les écoles franc-comtoisespour participer à l’opération humanitaire « écoliers franc-comtois soli-daires ». Grâce à la solidarité des écoliers de Besançon ainsi qu’aux per-sonnels du 19, une dizaine de cartons, remplis de fournitures scolaireset d’habilement, ont pu être collectés et acheminés vers le Kosovo.Fin mai, une partie de ces fournitures (le 40e RA prend le relais) a étédistribuée aux écoliers kosovars qui ont manifesté leur joie en offrant desdessins accompagnés de lettres de remerciement.Le 19e régiment du génie peut être fier d’avoir pu redonner le sourire àces enfants démunis, et de leur permettre d’accéder à l’un des droitsfondamentaux pour un enfant : le droit à l’éducation.

« OPÉRATION ÉCOLIERS FRANC-COMTOIS » :DISTRIBUTION DES FOURNITURES AUX ENFANTS KOSOVARS

PHOTO 19e RG

Il y a bientôt 11 ans, le capitaine Liard, alors commandantd’unité de la 1re compagnie de combat du 4e RG faisait unechute en escalade lors d’un stage à l’EMHM (École militairede haute montagne). Grièvement blessé, il est depuispensionnaire dans une structure adaptée proche de Salon-de-Provence. Chaque année, son ancien chef de corps, legénéral Dorange-Patoret, lui rend visite et a d’ailleurs, parson exemple, instauré une tradition chez ses ancienssubordonnés.Quelques officiers du 4e RG ayant connu le capitaine Liardse sont ainsi retrouvés autour de lui pour lui témoigner leuraffection le samedi 1er juillet.

LES ANCIENS DU 4E RG AUPRÈS DU CAPITAINE (ER) ALAIN LIARD <<

La célébration nationale de la Sainte Barbe se déroulera à Paris ledimanche 26 novembre 2006 selon le programme suivant :- 9 h 45 dépôt de gerbe à l’Arc de Triomphe- 11 heures cérémonie religieuse dans la chapelle du Val de Grâce.- 12 heures cocktailSi vous souhaitez recevoir une invitation pour cette cérémonieinscrivez-vous auprès de votre président d’amicale avant le 26 août.Merci d’avance

Général RIGOUX

PROCHAINE SAINTE BARBEDE LA FÉDÉRATION NATIONALE DU GÉNIE

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De gauche à droite : CBA Thierry Boué (6e RG), CBA Frédéric Bonini (RTSE/BSI),CNE (ER) Alain Liard, CBA J.-F. Plantec (ESAG).

L’ADIEU AUX ARMES DU GÉNÉRAL DE DIVISION DEBARNOT

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UN EXERCICEINTERARMES ORIGINAL

UN THÈME CLASSIQUE

QUI PREND EN COMPTE

LES CONFLITS RÉCENTS…

Le thème tactique est classique : unerégion instable où des ethnies s’affron-tent, dans laquelle une milice terro-riste profitant du désordre menace dedéstabiliser la région et où une forcemultinationale est envoyée pour réta-blir la paix. Alors que la 1re brigade

mécanisée se dirige vers leNord, le 3e RG s’est vuconfier une mission de sécu-risation sur les arrières de labrigade. Cette zone est fortement menacée par unhaut degré d'insécurité, ris-quant de compromettre lamanœuvre de la brigadeengagée dans l'action princi-pale avec tous ses GTIA (2) àdominante blindée ou infan-terie.

Constitué à partir des unités conser-vées aux ordres du 3e régiment dugénie renforcées de deux compagniesd’infanterie des 1er RI (3) et 1er RTir (4),d’un peloton de chars Leclerc, d’undétachement du 501e RCR (5), d’unesection d’appui mortier du 8e RA (6) etde divers éléments divisionnairesd’appui (ASA (7) et ALAT (8) notam-ment), le GTIA B est chargé d’assurerla sécurité de la zone arrière de la bri-gade. Celle-ci inclut la localité deCarolomasziir et constitue un nœudroutier vital pour la logistique de l’en-semble de la division. Cette mission

L’exercice régimentaire « Ardennes2006 » s’est déroulé du 7 au 9 mars2006 dans Charleville-Mézières intra-muros. Cet exercice interarmes arassemblé pendant 3 jours une force venant de 10 unités diffé-rentes comprenant 800 personnes et 200 véhicules dont 4 Leclerc, les engins du 3, 20 VAB, 50 PL, 2 Gazelles et 3 Pumas.

À cette occasion, le 3e régiment dugénie a innové et exploré de nouvellesvoies qui pourraient se révéler pro-metteuses avec l’évolution des mis-sions dévolues au génie dans le cadredes Actions en Zone URbaines(AZUR), dont la 1re brigade mécaniséeest une des deux brigades pilotes.

EXERCICE RÉGIMENTAIRE : « ARDENNES 2006 »« AU CŒUR DE LA VILLE,

LE 3E GÉNIE À LA MANŒUVRE »

7 mars 2006, 13 heures : le parc des expositions de Charleville-Mézières est tenu par une milicecomposée d’une vingtaine de civils. Les PAT (1) du 3e RG, à peine dropés par hélicoptère, s’infiltrentpar la Meuse pour atteindre les conduites d’évacuation des eaux du parc. Dans quelques instants, ilsvont prendre contact avec l’ennemi et rendre compte de la situation. « Ardennes 2006 » vient decommencer !

PHOTO 3E RG

Aspirant BONNE

OCI du 3e RG

(1) Plongeur de l’Armée de Terre(2) Groupement Tactique InterArmes(3) Régiment d’Infanterie(4) Régiment des Tirailleurs(5) Régiment de Circulation Routière(6) Régiment d’Artillerie(7) Artillerie Sol-Air(8) Aviation Légère de l’Armée de Terre

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De même, de nombreux incidents ontété distillés tout au long de l’exerciceavec attaque de convoi logistique avecblessés (et donc EVASAN), prised’otages à la préfecture et à l’usinedésaffectée, attaque d’un point decontrôle par un terroriste et attaque àla roquette sur le PC du GTIA.

TROIS JOURSD’EXERCICEPARTICULIÈREMENTDENSES

POUR LES UNITÉS JOUEUSES

DU GÉNIE…

Le commandement du GTIA a étéassuré par un PCR (15) en shelter. Sa pro-tection a été effectuée par l’UIR (16) dansle cadre des MICAT (17). Cette unité aaussi réalisé un check point qui prenaiten compte les RETEX (18) des conflits oùsont engagés Israéliens et Américains.

Si la compagnie d’appui a mis enœuvre ses moyens de franchisse-ment PAA et EFA, les compagnies de combat ont réalisé une grande partiede leurs missions : activation de points

sera assurée jusqu’au 9 mars après-midi avec la relève par les éléments dela 25e brigade d’infanterie.

… AVEC DEUX OBJECTIFS MAJEURS

Le premier objectif était d’entraînertous les participants à réagir face à dessituations aussi réalistes que possible.Le second, outre l'entraînement dansle cadre de missions spécifiques augénie dans un cadre interarmes, étaitd’expérimenter le commandementd’un GTIA par un régiment du génie(déjà réalisé en format Proterre lors dela commémoration du 60e anniversairedu débarquement en Normandie). Lechef de corps, tout en restant leconseiller, doit commander son GTIAde façon directe avec les traditionnels« OPO » (9) et des « FRAGO » (10).

UN ENNEMI INTELLIGENT ET RÉACTIF

Afin d’augmenter le réalisme del’exercice, une compagnie de milice aété mise sur pied à partir des sectionsà l’instruction de la CAS1 (11), compre-nant trois sections d’infanterie motori-sées (FGI (12), FGE (13), section demarche) et une section génie (FSI [14]),aux ordres du capitaine Cornée.

La mission de cette unité était de tenirles points névralgiques de la zone demanœuvre située en centre-ville, dontnotamment les principales emprisesdu régiment. Cette défense a été assu-rée avec des mines, pièges et barri-cades de véhicules comme savent sibien le faire les sapeurs du 3 ! Lesjoueurs avaient donc face à eux uneopposition réaliste et décidée « àvendre chèrement sa peau »… Parailleurs, une vingtaine de personnelscivils a participé en tant que réfugiéset manifestants devant le PC du GTIA !

PHOTO 3E RG

(9) Ordre d’Opération(10) FRAgmentary Order(11) Compagnie d’Administration et de Soutien(12) Formation Générale Initiale(13) Formation Générale Élémentaire(14) Formation de Spécialité Initiale(15) Poste de Commandement Régimentaire(16) Unité d’Intervention de Réserve(17) MIssions Communes à l’Armée de Terre(18) RETour d’EXpérience

PHOTO 3E RG

de passage, franchissement amphibie,reconnaissance, dépollution et démi-nage de zone, participation à la saisiede points, participation à la fouilled’habitations en milieu urbain.

La section AZUR a notamment pumettre en application l’expérienceacquise lors des nombreux exercicesauxquels elle a participé dans le cadrede son mandat.

Elle s’est particulièrement distinguéelors de la prise de la Macérienne, unefriche industrielle, où il a fallu succes-sivement faire franchir une zoneminée à la compagnie du 1er RI,appuyer la reconnaissance de l’usinequi avait été valorisée par la sectiondu lieutenant Gardes, puis mettre enplace une travure PAA sur un fosséantichar pour que le TC1 de la com-pagnie rejoigne son unité.

Enfin, jouant la milice, les sapeurs àl’instruction ont pu mettre en pratiquetous les savoir-faire acquis au coursdes semaines précédentes et ce, dansle cadre d’un exercice interarmes etface à des troupes aguerries.

Les groupes du 2e RG ont quant à euxassuré la production d’eau et d’électri-cité pour le TC2 et le PC.

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L’emploi des appuis ALAT, artillerie etcirculation a été réalisé dans un envi-ronnement urbain dans lequel ilsn’ont pas toujours l’habitude d’êtreemployés. Pour la circulation, il a fallupar exemple appuyer dans ce cadre lemouvement des EFA, PAA et Leclerc,trois matériels majeurs. La SAM a pueffectuer deux mises en position de tiravec mise en place par Puma et réali-ser un franchissement sur EFA.

… ET PERMIS UN CONTACT

PRIVILÉGIÉ AVEC LA POPULATION

Cette action a entretenu et développél’image du régiment au niveau local etrégional, en exposant à la populationune situation assez fréquente en opé-ration, fondée sur le contrôle de fouleavec emploi de tous les moyens à ladisposition d’un GTIA (chiens, EBG,Leclerc…). Les matériels de l’arméede terre ont par ailleurs été présentésaux écoliers de la ville. Les regards etsourires de ces enfants qui ont pu tou-cher, monter dans les engins militaireset poser toutes sortes de questions auxservants des matériels exposés ontconfirmé que cet exercice, en plus deson aspect opérationnel, a participé àleur éducation civique donnant peut-être envie à certains de passer del’autre côté de la barrière dans unedizaine d’années !

Afin de garantir le bon déroulementd’un tel exercice en zone urbaine, unecollaboration étroite avec les autoritésadministratives et territoriales futindispensable, permettant de bénéfi-cier d’un environnement sûr grâce àune présence policière constante et dequelques aménagements.

… AINSI QUE POUR LES UNITÉS

SPÉCIALISÉES DU RÉGIMENT

Les PAT du lieutenant Petiau ont étéparticulièrement actifs pendant cestrois jours. Grâce aux reconnaissanceset contacts pris par le sergent-chefPalmont, ils ont pu réaliser un grandnombre de missions. Le premier jour adébuté avec le droppage par un Puma,une infiltration suburbaine depuis laMeuse vers le parc des expositions,puis la reconnaissance des berges envue du franchissement amphibie pourla saisie d’une tête de pont au niveaudu parc des expositions.Le second joura vu l’intervention de la section pour lasaisie d’un pont et le désamorçaged’un dispositif de mise de feu mis enplace par les miliciens. Puis en s’infil-trant en zodiac par la Meuse, l’actions’est poursuivie par la libérationd’otages détenus à la préfecture et lesuivi de la reconnaissance des bergesdépart et arrivée pour le franchisse-ment du TC 2. Enfin, les PAT sont inter-venus en soirée pour l’exfiltrationd’une autorité dans une zone tenue parl’ennemi en centre-ville de Charleville.

Les EOD (19) de l’adjudant-chefPlubeau ont quant à eux multiplié lesinterventions sur les pièges, véhiculeset colis suspects, employant égalementles chiens spécialisés en recherched’explosifs du 132e BCAT. Le pointd’orgue a été la réalisation d’un checkpoint en prenant en compte les RETEXde l’Irak et du conflit israélo-palesti-nien. L’organisation de ce check pointvisait à protéger le personnel contretoute attaque terroriste.

UN EXERCICE RICHED’ENSEIGNEMENTS…

… QUI A OFFERT AUX PARTICIPANTS

UN ENTRAÎNEMENT RÉALISTE…

Les trois sous-groupements ont eu unmaximum de liberté pour organiserleur action. À leur demande, ils pou-vaient être renforcés de moyens adap-tés (EBG, EFA, NEDEX (20), chiens…)en fonction de leur mission et des dif-ficultés rencontrées.

PHOTO 3E RG

… COMME POUR LES UNITÉS

DE MÊLÉE ET D’APPUI…

Les unités de mêlée ont pu mettre enœuvre leurs savoir-faire classiques :conquête d’un espace de manœuvre,mise en place et activation de checkpoint, extraction de ressortissants,conquête de points clés du terrain(usine et dépôt militaire), fouilles d’ha-bitations, reconnaissances, combat enlocalité.

Grâce aux moyens présents, quelquesactions particulières ont pu êtreconduites : héliportage d’une compa-gnie dans une agglomération, saisied’une position minée et piégée, fran-chissement par moyens du génie,zodiacs, PAA et EFA, raid artilleriehéliporté d’une SAM, EVASAN,contrôle de zone en ville, contrôle defoule, appui mouvement, appui feupour les Leclerc, l’ALAT et l’artillerie,escorte de convoi pour la circulationet l’ALAT. Observation, reconnais-sance et transport de troupe ont été lesmissions permanentes de l’ALAT.

(19) Élément Opérationnel de Dépollution(20) Neutralisation, Enlèvement et Destruction

des EXplosifs

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Enfin, grâce à l’étroite collaborationentre les médias, la ville et le régi-ment, les Carolomacériens ont pusuivre jour par jour le déroulement del’exercice dans les journaux et à latélévision. En effet, il a été nécessaired’informer la population en amont etpendant l’exercice pour obtenir l’ad-hésion générale et pour lui éviterd’éventuelles gênes. Cette opération aainsi été menée de concert avec le ser-vice communication de la ville et lesmédias.

« Ardennes 2006 » a pris en comptetous les théâtres où la 1re brigademécanisée sera déployée pendantl’été 2006 : Kosovo, Afghanistan,Afrique, et s’est inspiré des conflitsrécents pour y ajouter des actions ter-roristes et des manifestations de popu-lation civile. Par ailleurs, il a autorisél’exploration de nouvelles pistes réa-listes susceptibles de déboucher, pourle génie, sur le commandement d'unGTIA en OPEX tout en mettant enavant l’importance du génie dans lecadre de la conquête de zonesurbaines. En effet, compte tenu de lacomplexité des réseaux urbains, desmultiples obstacles constitués par cesmêmes réseaux et de la facilité devalorisation de ceux-ci, rien n'interditd’imaginer que les armes de mêléepourraient être parfois subordonnéesau génie dans le cadre de tellesactions !

La prise en compte de la partie com-munication a permis d’obtenir l’adhé-sion de la population et a grandementfacilité le déroulement de l’exercice. La

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coopération avec la ville et ses servicesa créé un environnement libre de toutecontrainte et les commandants d’unitéont pu diriger librement leur action.

Déroulement général de l’exercice

Mardi 7 marsMidi : DEBEX avec reconnaissances, mise en place d’une couverture parhéliportage, conquête d'une tête de pont et franchissement.Objectif tactique majeur de la journée : s’emparer et contrôler une zoneavec l’installation du PC du GTIA et de son TC2.

Mercredi 8 marsConquête de points sensibles dans Charleville-Mézières, fouilles debâtiments, contrôle de zone et activation de check points.

Jeudi 9 marsOpération « Austerlitz » avec évacuation de population (et présentation dematériels), interception à l’Est de la ville.Midi : FINEX.

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Ces articles constituant le chapitre « génie construit », sont comme d’habitude envoyés par les unitésde la composante infra. Depuis la création du SID, ils sont transmis à la rédaction de Vauban, la Lettredu génie avec l’aimable autorisation de la DCSID.

INSTALLATION DU GIACMDANS LE BÂTIMENT 0016 À QGF

Construit en 1844 pour les trois pre-miers niveaux puis en 1912 pour lequatrième, le bâtiment 0016 fait partiedes anciennes fortifications de la villede Lyon. Situé au bord du Rhône, ilabritait autrefois une fabrique devitriol d’où son nom de « fort de laVitriolerie », puis assura l’héberge-ment d’une compagnie du 22e RI.

Les travaux réalisés par l’établissementdu génie de Lyon ont consisté en unerestructuration intérieure complète dubâtiment afin d’accueillir le groupe-ment interarmées d’actions civilo mili-taires (GIACM) dont l’implantation au

Officier communicationde l’EG de Lyon

quartier Général Frère a été décidéeen octobre 2000, au terme de sa mon-tée en puissance. Dans la perspectivede s’adapter aux besoins et aux mis-sions de cette unité, les travaux entre-pris en décembre 2004 et terminés en

octobre 2005 ont permis la réalisationde 34 bureaux, 5 salles de réunions et4 salles d’instruction pour un effectifd’une centaine de personnes. Le rez-de-chaussée a été partiellement réha-bilité (sous-station de chauffage etaccès au bâtiment sur les pignons).

D’un montant de 3,7 M€ TTC, répar-tis en douze corps d’état, les travauxont présenté, au 2e niveau, une parti-cularité nécessitant des techniquesspécifiques (démolition d’une voûteexistante en béton armé et création de

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◆ Le génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireA savoirTémoignageExpérienceFNG

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plancher avec des poutresmétalliques de sectiontrès importante à encas-trer dans les murs enpierre des façades et lesmurs de refends, carot-tages de diamètre volumi-neux dans les voûtes exis-tantes pour passage desréseaux de distributiondes fluides).

L’installation d’un espacecommunication de larégion terre Sud Est et d’unmusée militaire au rez-de-chaussée, est actuelle-ment à l’étude.

Souhaitant respecter lecaractère de cet édifice,l’établissement du géniede Lyon, a obtenu un sub-til mélange d’ancien et demoderne, alliant le métal,le bois et la pierre.

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INAUGURATION

DES ABRIS À VÉHICULES

DU CORPS DE RÉACTION

RAPIDE EUROPÉENLieutenant ÉTIENNE

Chef de la section architectureet études spécialisées

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L’établissement du génie de Strasbourgvient de livrer le second abri à véhi-cules et matériels, situé au quartierAubert de Vincelles à Strasbourg, auprofit du corps de réaction rapideeuropéen.

Il s’agit de la construction de deuxabris de 4 400 m2 chacun permettantle stockage de véhicules et matériels.

La solution proposée par l’établisse-ment s’est orientée vers deux édificesen forme de parallélogramme compo-sés d’une charpente en lamellé-colléde grande portée, reposant sur despoteaux béton ovoïdes afin d’offrir lemaximum d’espace libre ainsi qu’unehauteur de passage à 4,60 m.

L’opération d’un montant final de 2,93 M€ a été réalisée par un marchéà tranches (tranche ferme pour le

premier abri et con-ditionnelle pour lesecond).

Une inauguration offi-cielle s’est déroulée lemardi 25 avril 2006en présence du lieute-nant-général Charles-Henri Delcour, com-mandant le CRRE, dugénéral de divisionPatrick Marengo(France) chef d’état-major, d’une déléga-tion de personnels desdifférentes nations,des représentants del’établissement dugénie de Strasbourg :le lieutenant-colonel ArmandSchumacher directeur adjoint,M. Michel Bert chef dubureau maîtrise d’œuvre et M.Lazaro Caplin, chargé d’af-faires ayant suivi l’ensembledes études et travaux ainsi quedu responsable de la sociétéEiffage ayant réalisé cesouvrages.

Le lieutenant-général Delcoura exprimé toute sa satisfaction pourcette très belle réalisation en adressant

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ses félicitations aux différents inter-venants dans cette opération de qua-lité, menée conformément aux prévi-sions, dans un parfait climat decoopération.

Le lieutenant-colonel Schumacher,avant de couper le ruban symboliqueaux couleurs de l’Europe, a décritbrièvement les phases successives dela construction de ces deux abris etrappelé l’importance du rôle dechaque intervenant, sa présentationétait appuyée par les précisions tech-niques de M. Caplin.

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VOYAGE D’ÉTUDE

DU DIPLÔME TECHNIQUE 59 DANS LA RÉGION DE MARSEILLE

M. LE FLOC’HDivision de l’enseignement scientifique

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Comme chaque année, les officiers-stagiaires de l’École supérieure et d’ap-plication du génie à Angers en der-nière année de formation du diplômetechnique option sciences de l’ingé-nieur, techniques opérationnelles d’in-frastructure effectuent un voyage de find’études ayant pour objectif d’enrichirleur culture d’ingénieur.

Cette année, la 59e promotion dudiplôme technique et son encadre-ment, se sont rendus en région terreSud-Est du 28 mai au 3 juin 2006,pour visiter des opérations d’infra-structure en cours de réalisation, desbâtiments civils et militaires mar-quants et des réhabilitations de sitesindustriels en rapport avec l’activitédu bâtiment et des travaux publics.

Dans une volonté d’accompagnerl’actualité, la division de l’enseigne-ment scientifique a orienté ce voyagede fin d’études sur les missions et lesgrands projets des organismes qui for-

ment depuis septembre 2005 le nou-veau Service Infrastructure de laDéfense (SID).

L’organisation en collaboration avecl’établissement du génie de Marseilleainsi que le partenariat de la baseaérienne d’Istres et de la direction destravaux maritimes de Toulon permet-taient aux stagiaires d’appréhender lesnouvelles spécificités du SID, dans lesdomaines de la conduite d’opération,de la programmation, des schémasdirecteurs, de l’intégration urbaine, etdes techniques de mise en œuvre.

Dans ce contexte, et après une pré-sentation de l’établissement du géniede Marseille, les stagiaires ont décou-vert les infrastructures de la base

aérienne 125 à Istreset le 25e régiment dugénie de l’air spécia-lisé dans les travauxde terrassement et depiste.

Une journée complètefut consacrée à lavisite des installationsportuaires de la basenavale de Toulon et aubâtiment techniqueabritant depuis 18mois le centre de for-mation pratique etd’entraînement à lasécurité (CFPES) quienseigne la luttecontre l’incendie etles voies d’eau à borddes navires. Pourcompléter cetteapproche, la directiondes travaux maritimesde Toulon avait pro-grammé une visite

SID/EGM - Gendarmerie de Beauvau, 300 logements.

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SID - Construction de l’hôpital de Toulon.

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◆ Le génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireA savoirTémoignageExpérienceFNG

Tigre au Luc et des nouvelles instal-lations pour le char Leclerc au 1er

et au 11e régiment de cuirassiers àCarpiagne.

Enfin, les visites du projet urbain d’intérêt national « Euroméditerran-née » et du chantier de la gare Saint-Charles confrontaient les stagiairesaux enjeux de la rénovation urbaine et aux réalisations techniques dans le secteur civil.

Ce voyage d’études, orienté sur l’infra-structure de la défense, se devait aussid’inclure des visites basées sur ledevoir de mémoire avec notamment lavisite au mont Faron du mémorial dudébarquement en Provence et dumusée du 1er régiment étranger àAubagne, sanctuaire d’un esprit mili-taire, fait de dévouement et d’abnéga-tion, qualités essentielles que ne doi-vent jamais oublier nos ingénieursmilitaires.

de chantier du futurhôpital militaire Sainte-Anne.

Le programme de ceséjour s’appuyait aussisur la visite du chan-tier de la nouvellecaserne de gendarme-rie de Beauvau àMarseille, de la pré-sentation de l’écolefranco-allemande du

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Euroméditerrannée - Rénovation du bâtiment des anciens docks.

SID/EGM - EFA - Tigre.

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Base aérienne 125 à Istres.

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Le port de Toulon depuis le mémorial du Mont Faron.

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Dès lors la configuration des événe-ments fut tout autre.

C’est avec une extraordinaire violenceque des centaines de jeunes casseurssont venus en fin de cortège s’enprendre aux mobiliers urbains, devan-tures de magasins, voitures, rappelantau passage les événements du mois denovembre dernier.

Extrêmement mobiles, par petitsgroupes, ils dépouillèrent étudiants etlycéens de leur portable ou simple-ment pour les agresser gratuitement.

UN DISPOSITIFAPPROPRIÉÀ LA SITUATION

Consciente que ces rassemblementsde foule peuvent amener de nom-breuses interventions, la BSPP, en rela-tion avec la préfecture de police deParis, a mis en place un dispositifpropre à ces manifestations. Ainsi, lorsdu rassemblement du jeudi 27 mars,partant de la place d’Italie jusqu’à laplace des Invalides, le Bope renforceles CS situés à proximité du parcours,

Le mois de mars a vu la jeunesse fran-çaise descendre dans les rues de nom-breuses villes. Sur front de contesta-tion contre la loi sur le contratpremière embauche (CPE), les étu-diants et lycéens, rejoints par les syndicats, ont manifesté avec déter-mination leur désaccord. Malheureu-sement, des incidents ont chaque foisémaillé ces rassemblements, amenantles forces de l’ordre à intervenir. Labrigade, au cœur des événements, arépondu une nouvelle fois présenteen agissant avec sang-froid et profes-sionnalisme. Retour sur le dispositifmis en place.

Au cours des trois grandes manifesta-tions qui ont eu lieu les 18, 23 et 28mars, le nombre de manifestants n’acessé de croître, allant jusqu’à plu-sieurs centaines de milliers de per-sonnes le mardi 28 mars. Bien qu’ils’agisse de manifestations pacifistes,des groupes étrangers aux revendica-tions ont provoqué les forces del’ordre, place de la Sorbonne.

MANIFESTATIONS

ANTI CPE Caporal Julien CHENIVESSE

Cellule communication

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CPE : la brigade de sapeurs-pompiers de Paris, sans cesse au cœur de l’action et del’actualité, a prouvé encore une fois, au mois de mars, qu’aucune manifestation n’est sansrisque et que toute intervention doit être appréhendée avec la plus grande rigueur.Prévention : « Mieux vaut prévenir que guérir », « à cœur vaillant rien d’impossible », tels sontles adages que l’on pourrait utiliser pour résumer l’article du chef de bataillon Faure.En effet, prévenir les risques incendie des infrastructures signifie, entre autres, prendre encompte les évolutions architecturales, appliquer les réglementations et pour le chef debataillon Faure suivre une formation dans le civil afin d’optimiser le bureau prévention.Explications…

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◆ Le génie secourtLe génie instruitHistoireA savoirTémoignageExpérienceFNG

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par dix PS et cinq VSAV gelés à ceteffet. Les officiers de permanence sontrenforcés par des officiers supplémen-taires et le VPC 4 est armé.

Au BCOT du 2e groupement d’incen-die, une cellule est dédiée exclusive-ment aux manifestations pour gérerl’emploi des moyens.

PRIORITÉÀ LA SÉCURITÉDU PERSONNEL

Malgré la forte présence policière, lescasseurs provoquent de nombreuxdégâts. Le PS du CS Colombes reçoit

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une pluie de projectiles en tout genrealors qu’il intervient pour secourir une personne blessée grièvement.L’intervention dans ces conditionsdevient extrêmement difficile. Aussi,tous les équipages des engins interve-nants agirent en tenue de feu etcasque en permanence. Fortementmédiatisées, ces manifestations rap-pellent l’intérêt d’agir avec rapidité etrigueur.

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La sécurité contre l’incendie a de touttemps préoccupé les sociétés. Évo-luant avec le niveau de leurs connais-sances, elle en reflète les évolutionstechnologiques. Cette sécuritéintègre trois paramètres : la préven-tion, la prévision et les moyens delutte contre l’incendie.La prévention contre les risques d’in-cendie pratiquée aujourd’hui enFrance repose sur des textes régle-mentaires en constante évolutiondepuis le début du xxe siècle ; toute-fois, grâce aux progrès informatiquesinitiés depuis une dizaine d’années,une approche nouvelle émerge -l’Ingénierie de Sécurité Incendie (ISI)- qui exige des adaptations et desqualifications particulières.Fort de son expérience, le chef debataillon Hubert Faure, nous éclairesur les évolutions qui touchent undomaine bien connu de la BSPP : Laprévention dans les établissementsrecevant du public.

LA PRÉVENTIONAUJOURD’HUI

On qualifie de descriptive une régle-mentation qui décrit de « bout enbout » le principe de mise en sécuritédes bâtiments. Telle est la réglementa-tion française qui, articulée par grandssecteurs d’activité autour de cinqrèglements principaux, précise l’en-semble des exigences techniques àrespecter pour les bâtiments àconstruire ou à rénover.

Ainsi, on discerne : le règlementpropre aux établissements recevant dupublic (ERP), à l’habitation, auximmeubles de grande hauteur (IGH),

L’OUVERTUREÀ UNE APPROCHECOMPLÉMENTAIREPOUR LA MISEEN SÉCURITÉDE BÂTIMENTSTRÈS PARTICULIERS,VOIRE EXCEPTIONNELSPAR NATURE

Aujourd’hui, le règlement de sécuritéincendie autorise l’usage de l’ISI (arrê-tés en désenfumage et en résistance aufeu du 22 mars 2004).

À la différence de l’approche précé-dente, bien connue des sapeurs-pom-piers, qui édicte une mise en sécuritédes bâtiments par rapport à des textesgénériques d’essence ministérielle,l’ISI propose une mise en sécurité « aucas par cas » , dont les règles « surmesure » sont établies localement(commission départementale).

Fondée sur des bases scientifiquessolides incluant notamment la valida-tion d’essais et l’usage de la simula-tion au moyen d’ordinateurs, l’ingé-nierie de sécurité incendie apparaîtaujourd’hui pertinente pour modéliserà la fois le feu, son développement etle comportement structurel de lamatière. Dans le cadre de la mise ensécurité des bâtiments, l’ISI permet dedégager des solutions qui peuvent dif-férer de celles apportées par la régle-mentation descriptive.

Mais, par son caractère marginal - enterme de nombre de dossiers traitéspar le bureau prévention, l’ingénieriede la sécurité incendie (ISI) constitue

aux installations classées pour la pro-tection de l’environnement (ICPE).Enfin, le règlement propre au Code dutravail.

Dans l’acte de construire propre auxERP, le contrôle de la mise en applica-tion de ces règlements relève d’unecommission de sécurité (communaleou départementale) qui délivre un avistechnique concernant le niveau desécurité. C’est sur la base de cet avistechnique que le maire, autorité depolice, peut prendre des arrêtés direc-tement exécutoires (arrêté de ferme-ture ou d’ouverture au public de l’éta-blissement).

Membre de droit au sein de cette com-mission, le sapeur-pompier y figurecomme conseiller technique enmatière de prévention incendie.

Mais cette réglementation qui a faitses preuves est parfois remise en ques-tion par certains acteurs (maîtresd’œuvre ou d’ouvrage) qui la voienttrop rigide.

En effet, les règles qu’elle impose sontd’autant plus contraignantes que lanature des bâtiments à construire ou àrénover permet difficilement de lesintégrer. C’est particulièrement le caspour le patrimoine ancien à réhabili-ter, mais également pour les bâtimentsà construire faisant l’objet d’innova-tions architecturales hors du commun.

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MIEUX VAUT PRÉVENIR

QUE GUÉRIRChef de bataillon FAURE

Bureau prévention de la BSPP

Essais de comportement au feu.

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Pour autant, cette mutation est néces-saire. En effet, le caractère désormaisréglementaire de l’approche ISI estfavorable au développement de sa fré-quence d’occurrence dans les dossiers.

UNE EXPÉRIENCEBRIGADE DOUBLÉED’UNE FORMATIONEXTÉRIEURE

Le bénéfice d’une formation à l’exté-rieur peut renforcer l’ouverture dubureau prévention de la brigade desapeurs-pompiers de Paris à cetteapproche.

Ayant rejoint les rangs de la brigade desapeurs-pompiers de Paris en sep-tembre 1995 et suivi la formation offi-cier qui inclut notamment l’obtentiondu brevet de prévention, j’ai pris partà des commissions communales desécurité.

Ce premier passage (1995/2000) ausein de la brigade de sapeurs-pom-piers de Paris m’a donc permis deconnaître et d’appliquer la réglemen-tation descriptive.

Dans le cadre d’un diplôme techniqueTOI (2), s’en est suivie une scolarité dedeux années (3) à l’ESTP (4) dont le cur-sus universitaire impose la réalisationd’un stage de quatre mois [TFE (5)].

Conscient de la plus-value pouvantêtre apportée par ce stage, je l’aiorienté dans la perspective de monretour à la brigade de sapeurs-pom-piers de Paris, affectation d’après sco-larité déjà connue à la date de la pré-paration de ce stage.

Ainsi, après l’obtention d’accords deprincipe avec les acteurs incontour-nables de l’ISI en France que sont leCSTB (6) et le CTICM (7), une conven-tion de stage liant l’ESTP avec la BSPPa été signée. Cette dernière m’aenvoyé deux mois au CSTB (du 7 mars2005 au 6 mai 2005) et deux mois auCTICM (du 9 mai 2005 au 8 juillet2005).

aujourd’hui une approche nouvelledont les outils (logiciels sur ordina-teurs) et la bibliographie de référence(essentiellement anglo-saxonne) res-tent totalement méconnus des sapeurs-pompiers français.

Force est de constater que, dans lecadre de la mise en sécurité des bâtiments par le truchement de l’ISI,les sapeurs pompiers, jusqu’à présentutilisateurs de règles nationales,deviennent, avec d’autres acteurs, descréateurs de règles locales et spéci-fiques pour lesquelles ils sont malarmés.

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Simulations en désenfumage.

Le Grand Palais - Dossier traité par le département « Paris » du bureau prévention de la brigadede sapeurs-pompiers de Paris.

(1) Dossiers traités en approche ISI partielle traités par le département Paris du bureau prévention de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris : le Palais deTokyo, la Cité de la Musique, le Quai Branly, la Maison de la Radio, la Salle Pleyel, la Maison des Sciences de l’Homme, le Grand Palais et le PetitPalais.

(2) TOI : Technique opération infrastructure.

(3) Les deux années réalisées à l’ESTP correspondaient aux deux dernières années du cursus universitaire qui en compte trois.

(4) ESTP : École spéciale des travaux publics.

(5) TFE : travail de fin d’étude.

(6) CSTB : Centre scientifique et technique du bâtiment.

(7) CTICM : Centre technique industriel de la construction métallique.

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L’expérience acquise à l’extérieur m’apermis (très spécifiquement dans lecadre de ce TFE) d’approcher ladémarche d’ingénierie de sécuritéincendie pratiquée par des orga-nismes, pionniers en la matière : LeCSTB et le CTICM.

Au terme de ce stage, je crois quecette discipline ne repose pas seule-ment sur la maîtrise technique d'outilsscientifiques - qui, soit dit en passant,ont aujourd’hui atteint un bon niveaude performance - mais qu’elle est unevéritable démarche fondée sur l'ana-lyse des risques et impliquant unechaîne d'acteurs.

Cependant, je crois également que ceconstat mérite d’être nuancé : l’évolu-tion de l’ISI est aujourd’hui « miseentre parenthèses », voire compro-mise, par les exploitants qui acceptentdifficilement les contraintes liées à lamise en sécurité de leurs établisse-ments en ingénierie.

Enfin, des efforts, à porter sur la for-mation des pompiers, exigent la défi-nition claire de leurs prérogatives, deréférentiels pédagogiques et la miseen place de formations.

L’expertise détenue par le bureau pré-vention, tant par son personnel ayantdéjà eu à traiter de dossiers relevantde l’ISI que par mon expérienceacquise à l’extérieur par ailleurs, estun gage prometteur pour l’avenir.

ISI - définition

L’ingénierie de la sécurité incendie est définie comme « l’applica-tion des principes de l'ingénierie, des règles et des jugements d'ex-perts fondés sur une évaluation scientifique des phénomènes dufeu, de ses effets et de la réaction et du comportement humain.Cette application a pour but de :• quantifier le risque d'incendie et ses effets ;• évaluer les mesures optimales de protection et de prévention

nécessaires pour limiter, dans un contexte défini, les consé-quences des incendies ;

• protéger les vies humaines, les biens, l'environnement et le patri-moine. »

CONCLUSION

La réglementation descriptive, certescritiquée par certains acteurs dumonde de la construction parce quetrop paralysante, a fait ses preuves.Néanmoins, on ne peut pas écarter lefait qu’un nouveau défi bâtimentaireimpose l’emploi récurrent, parce plussouple, de l’ISI en complément decette réglementation. Aussi, sa maî-trise s’imposera pour l’ensemble desofficiers ayant à parler conception.

Au terme de dix mois passés au seindu bureau prévention et après la réali-sation de ce stage TFE, je remercietous ceux qui m’ont permis de clôturerainsi ma scolarité, de participermodestement à relever ce nouveau

défi posé à la brigade de sapeurs-pom-piers de Paris et par là même d’attirerl’attention de mes camarades du géniesur une nouvelle approche bâtimen-taire :

« Parfois détruire,souvent construire, toujours servir ! »

5-7, rue Marcelin-Berthelot92762 ANTONY Cedex

01 55 59 52 [email protected]

SOLDATS DU FEU

Avec Allô 18, le magazine de nos camarades pompiers, Soldats du feu est une des bonnesrevues traitant de ce sujet passionnant que sont les pompiers.

Page 34: Vauban la lettre du génie no 2

– 32 –

BULLETIN D’ABONNEMENT

Renvoyez le bulletin ci-dessus (ou sa photocopie) accompagné d’un chèque à l’ordre de :

• l’Association des amis du génie : OU • FNG :

Vauban, la Lettre du génie Fort-Neuf de VincennesAbonnement 3 et 5, cour des Maréchaux

106, rue Éblé – BP 34125 – 49041 ANGERS Cedex 01 75012 PARIS

NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pays : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Abonnement collectif (unités du génie)

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Angers, le 16 juin 2006

ORDRE DU JOUR N° 21(lu le 16 juin 2006 pour la prise d’arme de la Convention du génie à Angers)

Devant nous, sur cette place d’armes, tous les emblèmes de nos formations sont aujourd’huidéployés. Chacun porte une histoire, qu’elle soit d’ingénieurs, de sapeurs ou de géographes, maistous réunis, ils portent l’Histoire de France. Évocateurs des origines de notre arme, les fanions nousrappellent ces temps prestigieux où les ingénieurs du roi entouraient la France de fières citadellessouvent attaquées mais rarement prises. Les drapeaux, l’étendard, gardent sur leur étoffe le souveniret le nom de faits d’armes glorieux, de victoires éclatantes, de campagnes mémorables qui, pendantdes siècles, ont propagé dans le monde les idées de la France et le renom de nos armées. Au gré duvent se dévoilent des noms illustres comme Fleurus, Constantine, Sébastopol, Camerone, Laos,Madagascar, Pékin, La Marne, Dardanelles, Verdun, El Alamein, Strasbourg, Indochine, A.F.N. etbien d’autres.

Mais ces emblèmes ne sont pas seulement les supports de la mémoire des gloires passées. Avec leursgardes ils représentent 22 000 hommes et femmes, dont plus de 8 000 de la brigade des sapeurspompiers de Paris, qui servent aujourd’hui dans toutes nos unités, fidèles à leurs chefs et fiers deleurs missions. Tous agissent avec dévouement et trouvent leur motivation dans l’aventure auquotidien, dans l’imprévu, dans ce danger que chacun pense pouvoir surmonter mais qui pourtantmène à la mort certains de nos camarades. Le drapeau de l’École, quant à lui, constitue le pointd’ancrage de nos jeunes sapeurs et futurs cadres, qui s'aguerrissent en apprenant le métier des armesau travers du code du soldat, des règlements militaires et des exercices d’application sur le terrain.

Malgré leur diversité, toutes les composantes du génie et de la fonction « agencement de l'espaceterrestre » sont animées d’une volonté commune de continuer à œuvrer, non pas sous la mêmeautorité, mais avec le même esprit. Entre la force d’action terrestre, la direction centrale du serviced’infrastructure de la défense, l’état-major de la BSPP, les commandements du service militaireadapté, du génie de l'air et des formations militaires de la sécurité civile, l’École du génie se présentecomme la maison-mère qui accueille et encourage. Elle sert de plaque tournante des idées et decatalyseur des énergies. Elle entretient notre culture d’arme et notre fierté d’appartenir à une mêmefamille vouée au service de la Nation.

Au même titre que les autorités politiques et militaires peuvent compter sur ces hommes, ceux-ciattendent beaucoup de leurs chefs et placent en eux leurs espoirs. Espoir que les arbitrages financiersn’altèrent pas la cohérence de leurs capacités, espoir que soient maintenus en nombre suffisant eten ordre de marche les engins qui leur servent à remplir leur mission, espoir que les mesures liéesà la condition du personnel leur permettent de faire vivre normalement leur famille qui, elle aussi,supporte bien souvent les contraintes de la vie militaire.

Alors que se termine cette Convention du génie, toujours liée au souvenir du maréchal de Vaubandont nous célébrerons l’année prochaine le tricentenaire de la mort, nous aurons dans quelquesinstants une pensée pour deux de nos frères d’armes, l’adjudant-chef Sarrazin et le sapeur depremière classe Elward morts récemment en service lors d’opérations de déminage en Asie centrale.Leurs noms restent gravés dans nos mémoires et nos vœux accompagnent ceux qui ont repris leurmission là où s’est arrêtée brutalement leur action.

Signé GDI Jean-Loup CHINOUILH

commandant l’ESAG

Page 36: Vauban la lettre du génie no 2

1 • NATIONALES

2 • COMMUNES À CES CONFLITS

3 • POUR LA GUERRE 1939-1945

Médaille militaire

Créée en 1852

Croix de guerre1939-1945

Créée en 1939modifiée en 1944

Croixde la libération

Créée en 1940

Médaillede la résistance

Créée en 1943

Médailledes services volontairesdans la France Libre

Créée en 1946

Croix du combattantvolontairede la résistance

Créée en 1954

Médailledes blessésmilitaires

Créée en 1916

Médailledes évadés

Créée en 1926

Croixdu combattantvolontaire

Créée en 1953adaptée en 1981

Croixdu combattant

Créée en 1930

Médaillede l’internementpolitique

Créée en 1948

Médaillede la déportationpour faits de résistance

Créée en 1948

Médaillede la déportationpolitique

Créée en 1948

Médaillede la Francelibérée

Créée en 1947

Médaillecoloniale (1)

Créée en 1893

Médaillede la campagned’Italie

Créée en 1953

DÉCORATIONS MILITAIRES FRANÇAIS

1939

Croix de laLégion d’honneur

Créée en 1802

- 1939-1945AGRAFES - Indochine

- Corée- Afrique du Nord

- SomalieAGRAFES - Éthiopie

- Érythrée- Lybie- Koufra- Bir Hakeim- Fezzan Tripolitaine- Tunisie 1942-1943- Extrême-Orient- Madagascar

Médaillede l’internementpour faits de résistance

Créée en 1948

Médaillecommémorativede la guerre 1939-1945

Créée en 1946 (agrafes*)

* AGRAFES : France - Norvège - Afrique - Italie - Libération - Allemagne - Extrême-Orient - Grande-Bretagne - URSS -Atlantique - Méditerranée - Manche - Mer du Nord - 1939-1940 - 1941 - 1942 - 1943 - 1944 - 1945 -Engagé volontaire - Défense passive - agrafe avec étoile rouge pour chaque blessure homologuée.

(1) La médaille coloniale devient la médaille d’outre-mer par décret du 6 juin 1962 du président de la République Charles de Gaulle au moment de la fin de laguerre d’Algérie (1954-1962).

L’insigne officiel est uneagrafe métallique ornéed’une étoile émaillée rouge.Elle se porte sur le ruban dela médaille commémorativecorrespondante.

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Croixde guerre TOE

Créée en 1921

5 • POUR LA GUERRE D’ALGÉRIE LES COMBATS DU MAROCET DE LA TUNISIE 1952-1962 (2)

Médaille commémorativedes opérations de sécuritéet de maintien de l’ordre

Créée en 1956

Croix de lavaleur militaire

Créée en 1956

ES DES CONFLITS 1939-1945/TOE/AFN

-1962

4 • POUR LES TERRITOIRES D’OPÉRATIONS EXTÉRIEURES (TOE)Médaille commémoratived’Indochine

Créée en 1954

- AlgérieAGRAFES - Tunisie

- Maroc- Sahara- Mauritanie

6 • CRÉÉES APRÈS CES CONFLITS

Croix de chevalierde l’ordre nationaldu Mérite

Créée en 1963

- 1939-1945AGRAFES - Indochine

- Opérations extérieures- Afrique du Nord

N’est plus attribuée à partirde 2001.

(2) Le 1er juillet 1962 est la date de l’indépendance de l’Algérie, mais la fin officielle d’attribution des médailles est juillet 1964. La période 1964-1967 n’est pasconsidérée comme campagne de guerre.

4.1 • Indochine 1945-1954

Médaille commémorativede Corée

Créée en 1952

4.3 • Corée 1950-1953

Médailledu Moyen-Orient

Créée en 1956

4.4 • Suez 1956

Médaille colonialeavec agrafe Madagascar

Créée en 1947

4.2 • Madagascar 1947-1949

Médailled’Afrique du Nord

Créée en 1997

Médaillede reconnaissancede la Nation

Créée en 2001

6.2 • Titre de reconnaissance de la Nation créé en 19936.1 • Ordre national créé en 1963

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ANNUAIRE DES CORPS(tenant compte du PAM été 2006 - information envoyée par les corps)

ÉCOLE SUPÉRIEURE ET D’APPLICATION DU GÉNIE

Général de brigade Jean Pierre TÉSAN

Colonel adjoint : col. Jean-François GROS

Chef de corps : col. Yves LE COUSTER

P/OFF : lcl Alain THÉVENOT - 283 30

PSO : major Denis CONA - 285 21

PEVAT : cch. Stéphane DRAPEAU - 276 01

FT : 02 41 24 82 99 • PNIA : 821 491 82 99

esag.terre.defense.gouv.fr

1er RG

Chef de corps : lcl Jean-Jacques SOUCASSE

P/OFF : cne Yves DUMAS - 38 49

PSO : adc. Jean-Luc KIRSTEN - 38 05

PEVAT : cch. Michel BEIGBEIDER - 39 71

FT : 03 90 23 38 02 • PNIA : 821 671 38 02

[email protected]

2e RG

Chef de corps : col. Stephen COURAL

P/OFF : cne Philippe VUYLSTEKE

PSO : major Michel MANSUY

PEVAT : Stéphane LOUVEZY

FT : 03 87 15 + n° poste • PNIA : 821 572 + poste

[email protected]

3e RG

Chef de corps : lcl Roland LECŒUR

P/OFF : cdt Michel LALLEMAND - 33 57

PSO : adc. Patrick BLANZIN - 33 40

PEVAT : cch. Claude MERCIER - 33 83

FT : 03 24 41 33 69 • PNIA : 821 081 33 69

[email protected]

5e RG

Chef de corps : col. Didier PORTE

P/OFF : cne GROSS - 60 71

PSO : adc. LEFEBVRE - 61 72

PEVAT : cch. KERMEL - 61 77

FT : 01 39 67 20 11 • PNIA : 821 781 20 11

[email protected]

1er REG

Chef de corps : col. Philippe LEJEUNE

P/OFF : cne FRANCINI

PSO : major ROSO

PEVAT : cch. TEYSSIER

FT : 04 66 50 52 99

PNIA : 821 302 5 + poste (200-299)

7 + poste (300-399)

2e REG

Chef de corps : lcl Frédéric BOUCHER

P/OFF : cba. MORVAN

PSO : major MORRISON

PEVAT : cch. BOUGAULT

FT : 04 90 74 82 11 • PNIA : 821 843 82 11

STRASBOURG

ANGERS

CHARLEVILLE-MÉZIÈRE

LAUDUN

METZ

VERSAILLES

APT

Page 40: Vauban la lettre du génie no 2

6e RG

Chef de corps : col Guillaume DE JERPHANION

P/OFF : cne DUMAINE - 72 50

P/LTN : ltn JURAS

PSO : adc. RABALLAND - 72 41

PEVAT : cch. BOISSE - 72 67

FT : 02 41 33 72 99 • PNIA : 821 491 72 99

[email protected]

13e RG

Chef de corps : col. Éric RAVIER

P/OFF : cba. Pierre TENAILLEAU - 74 81

PSO : adc. Alain DAVANZO

PEVAT : cch. Yann LETENDARD

FT : 03 81 26 75 99 • PNIA : 821 253 75 99

[email protected]

17e RGP

Chef de corps : lcl (ta) Michel ESPARSA

P/OFF : cba. GRIBAUT - 72 19

P/LTN : ltn CHOLLET - 74 15

PSO : adc. BOULIN - 72 83

PEVAT : cch. GOBERVILLE - 73 06

FT : 05 63 21 + poste • PNIA : 821 821 + poste

[email protected]

19e RG

Chef de corps : lcl (ta) Rémi FOUILLAND

P/OFF : cdt Gilles ARGOUD - 29 05

PSO : adc. Philippe TAVANO - 28 96

PEVAT : cch. Olivier LAUDY - 21 40

FT : 03 81 87 23 95 • PNIA : 821 251 23 95

[email protected]

25e RGA

Chef de corps : col. Christian BAILLY

P/OFF : cne LARELLE - 28 21

PSO : adc. SCHERCOUSSE - 80 89

PEVAT : cch. RIBOLDI - 80 96

FT : 04 42 41 + poste • PNIA : 811 125 + poste

[email protected]

31e RG

Chef de corps : col Christophe ABAD

P/OFF : cba. LALUBIN - 87 85

PSO : adc. VERGONNIER - 87 60

PEVAT : cch. BOSCHIERO - 78 72

FT : 05 63 32 87 99 • PNIA : 821 824 47 99

[email protected]

SERVICE INFRASTRUCTURE DE LA DÉFENSE

Directeur central : général de division Alain ADDE

P/OFF : cba. Damien BOURREAU - 95 21

PSO : major TOUSSAINT - 95 92

FT : 01 30 97 94 02

DÉPENDANT DU SGA

ANGERS VALDAHON

MONTAUBAN

ISTRES

PARIS

BESANÇON

CASTEL-SARAZIN

Page 41: Vauban la lettre du génie no 2

3e groupement d’incendie

Chef de corps : col Philippe BOUTINAUD

FT : 01 49 04 74 18

[email protected]

Groupement des services

Chef de corps : lcl Michel BEAUBIE

FT : 01 47 54 68 18

[email protected]

Groupement

formation-instruction

Chef de corps : col Jean-Noël CLADY

FT : 01 45 10 88 18

[email protected]

BRIGADE DE SAPEURS-POMPIERS DE PARIS

Général commandant la BSPP : général PERICO

P/OFF : cne Philippe GIRVES - 01 47 54 68 32

PSO : major PADAY - 01 45 82 58 06

PEVAT : cch. CAFFIER - 01 53 11 83 18

COMMANDEMENT DU SERVICE MILITAIRE ADAPTÉ

Général Rémy FRETILLE

FT : 01 53 69 20 00

www.outre-mer.gouv.fr

1er groupement d’incendie

Chef de corps : col Frédéric MONARD

FT : 01 53 11 83 18

[email protected]

2e groupement d’incendie

Chef de corps : col Gilles MALIE

FT : 01 45 82 58 18

[email protected]

DÉPENDANT DU MINISTÈRE DE L’OUTRE-MER

POUR EMPLOI : MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR

PARIS

PARIS

PARIS XVIIIE

PARIS XVIIE

PARIS XIIIE

COURBEVOIE RUEIL

Page 42: Vauban la lettre du génie no 2

POUR EMPLOI : MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR

COMFORMISC

Chef de corps : général Michel BAUCHET CANONNE

P/OFF : cdt Antoine BEDIN - 01 56 04 73 25

PSO : adc. Jean-Mary GEBHARD - 01 56 04 74 90

PEVAT : cch. Grégory ANDRZEJEWSKI - 01 56 04 75 15

FT : 01 56 04 76 33

[email protected]

Unité d’intervention et d’instruction

de la sécurité civile n° 1

Chef de corps : col Jean-Jacques MORNAT

P/OFF : cba. SAUNIERE - 46 60

PSO : adc. WONG - 46 93

PEVAT : cch. BOURGEOIS - 47 26

FT : 02 37 53 46 48

Unité d’intervention et d’instruction

de la sécurité civile n° 7

Chef de corps : col Bruno GUION DE MERITENS

P/OFF : cba. HUGONY - 53 04

PSO : adc. HARDY - 53 63

PEVAT : cch. TAMBOUL - 53 42

FT : 04 94 77 53 00

[email protected]

Unité d’intervention et d’instruction

de la sécurité civile n° 5

Chef de corps : cba. Louis BONFILS

P/OFF : cba. SAUNIERE - 46 60

PSO : adc. WONG - 46 93

PEVAT : cch. BOURGEOIS - 47 26

FT : 04 95 45 17 00

SÉCURITÉ CIVILE

PARIS

CORTÉ

NOGENT-LE-ROTROU

BRIGNOLES

Page 43: Vauban la lettre du génie no 2

– 33 –

certificats techniques, autour de lasociété Sacer qui a pu faire profiter deses techniques de routes surtout dansles domaines d’assainissement maisaussi pour la mise en place du bétonbitumineux.

Dans un premier temps, la visite d’unlotissement en cours de terrassement amontré l’importance des réseauxd’eau en adduction et assainissement.

Le certificat technique 61 de la divi-sion enseignement scientifique a puvisiter ce lundi 15 mai un chantierroute dans la région d’Angers.

Organisée par le lieutenant Druais,responsable du cours route pour lesCT, cette visite fut l’occasion de mettreen application les différents cours quinous ont été dispensés.

Nous avons pu poser les questionsdiverses et variées sur les terrasse-ments, l’assainissement, la pose debéton mais aussi sur les techniques dechantier et la gestion des personnels.Cette après-midi chaude et agréable aregroupé, lors de cette visite les mas-tères, les diplômes techniques et les

Le deuxième chantier tout autant inté-ressant a pu mettre en avant l’impor-tance d’une préparation de qualité dusol pour la pose d’un béton bitumi-neux, ce fut aussi l’occasion de voirles performances du finisseur sur unepetite parcelle.

Force est de constater qu’il est capitalpour chacune des formations de voirsur le terrain évoluer les différents

LES STAGIAIRES DE LA DIVISION

DE L’ENSEIGNEMENT SCIENTIFIQUE

SUR LES ROUTES

Grâce au continuum de la formation des officiers, les futurs commandants d’unité passeront 4 semaines de plus au sein de la Maison-Mère lors de leur formation avant leur temps decommandement. Ces quelques semaines supplémentaires correspondent à un transfert de modules duDEM vers le CFCU. Explications en page 21 par le CBA Bavay, chef du CFCU.Ci-dessous, un peu de tourisme architectural dans le vieil Angers.

Capitaine GALLO

Stagiaire du CT 61

PHOTO ESAG

PHOTO ESAG

Page 44: Vauban la lettre du génie no 2

Vauban • la Lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralMot du président de la FNGCompositionSommaireLe courrier des lecteursIn memoriamL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourt

◆ Le génie instruitHistoireA savoirTémoignageExpérienceFNG

– 34 –

engins des travaux publicsafin d’appréhender avecplus d’aisance la com-plexité de ce métier.

En fin de scolarité, les cer-tificats techniques ontacquis les connaissancesthéoriques nécessaires afind’analyser, de comprendreet enfin de donner les solu-tions adéquates pour solu-tionner les problèmes dubâtiment, sans omettrequ’il faudra maintenantacquérir les techniquespratiques pour suivre etconseiller leur chantier. PHOTO ESAG

PHOTO ESAG

Les éditions Lavauzelle ont unetradition d’éditeur militaire bienétablie depuis le XIXe siècle.Elles rééditent, en fac-similé,et reliés demi-cuir, les« introuvables » de la penséeet de l’histoire militaire.L’ESAG a prêté à cettemaison d’édition certainsouvrages rares, qui sont doncmaintenant disponibles pourles amateurs et plus

particulièrement pour lessapeurs anciens ou actuels.

AVIS AUX COLLECTIONNEURS…

Page 45: Vauban la lettre du génie no 2

– 35 –

LA TRAVERSÉE DU RHIN

PAR LA PREMIÈRE ARMÉE FRANÇAISE

le 31 mars 1945

(Ce document a reçu l’approbationde la cellule culture d’arme)

Lieutenant-colonel du génie (TH) Marcellin RICHARD

Président national honoraire de la FNG

Notre Arme du génie, dans cettelongue guerre de 1939 à 1945,a connu ses heures de gloirechèrement payées. Il est bond’en rappeler ici quelques-unes, pour aller d’étape enétape jusqu’à la libération deStrasbourg et de toute l’Alsace,puis à la préparation de la tra-versée du Rhin, objet essentielde ces pages.

BIR HAKEIM EN JUIN 1942

Le véritable vainqueur, le capitaineGravier, par ses immenses champs demines, a fait perdre deux précieusessemaines à Rommel qui voulait fairesauter au plus vite ce verrou pourconquérir l’Égypte.

LA CAMPAGNE D’ITALIE EN MAI 1944

Lors de l’offensive alliée contre laligne Gustav, le 87e bataillon du génieest aux ordres du lieutenant-colonelBerthézène. Couvrant le flanc droit del’armée américaine, il assure lecontournement Est de Monte-Cassino.Il répare des ponts détruits, ouvre despistes en pleine montagne, et toujours,démine, enlevant le mont Majo sur

lequel, le 13 mai 1944, flotte fière-ment le drapeau tricolore. Il ouvre laroute de San Giorgo, partageant large-ment la victoire sur cette ligne Gustav,ouvre la route sur Rome et accélère lafin de la campagne d’Italie. Fin decampagne que ne connaîtra pas lelieutenant-colonel Berthézène, dis-paru en avant des lignes françaises, aucours d’une reconnaissance avancée,le 25 juin 1944.

LA LIBÉRATION DE TOULON

EN AOÛT 1944

Pour l’assaut des forts, les compagnies71/2 et 101/2 du génie fournissent dessections d’assaut armées de lance-flammes, de lance-roquettes, et decharges d’explosifs. Elles ont pourmission de neutraliser les casemates etorganes de défense. Pour l’attaque dufort d’Artigues où 700 Allemandsretranchés refusent de se rendre, lasection de la compagnie 71/2, partieen avant, est prise sous le feu ennemi.Le lieutenant chef de la section est tué,des sapeurs tombent, nombreux. Ungroupe réussira cependant à réduireau silence une casemate isolée. Maisle feu ennemi redouble de toutes partset il faudra attendre la nuit pour quesoient dégagés les sapeurs encorevalides. Les rescapés ne réussiront leur

mission que le lendemain après unetrès forte préparation d’artillerie quiaura pour effet de neutraliser ladéfense. Toulon tombe le 27 août1944 et les derniers forts le 28 août.

LA LIBÉRATION DE PARIS

Elle va mettre à l’honneur les sapeursde la 2e section de la 3e compagnie du13e BG dont les hommes sont lessapeurs de Leclerc dans sa 2e DB. Le24 août au soir, la division est arrêtéeaux portes de Paris, bloquée au sud àAntony, au sud-est à Fresnes. Pour legénéral Leclerc, il doit être possible depasser ! Le capitaine Dronne estl’homme qu’il faut : « Passez par oùvous voudrez, mais il faut entrer. Droitsur Paris ! ». La 2e section de la 13/3fait partie avec un peloton de chars du501e RCC et une section d’infanteriesur half-track, de cette petite colonne.Dans la nuit, la porte d’Italie, le pontd’Austerlitz puis l’hôtel de ville sontatteints. Le capitaine Dronne se pré-sente à la préfecture de police deParis, salué par l’ovation des Parisiens.La 2e section fait le coup de feu tout aulong de ce parcours et va se faufileraux côtés du capitaine jusqu’au parvisde Notre-Dame. Une grande paged’histoire écrite en cette nuit du 24août 1944. Les sapeurs de Leclercétaient avec les premiers.

Page 46: Vauban la lettre du génie no 2

Vauban • la Lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralMot du président de la FNGCompositionSommaireLe courrier des lecteursIn memoriamL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruit

◆ HistoireA savoirTémoignageExpérienceFNG

– 36 –

Ces incendies neutralisés, il avancevers le pont de Kehl. On n’ira pas plusloin, les troupes allemandes se mani-festant violemment en défense. Et dèsce 23 novembre 1944, le généralVaterodt, commandant la garnisonallemande, se rend au général Leclerc.Le 26 novembre, place Kléber, la céré-monie militaire est sobre mais émou-vante. Honneur est rendu au généralLeclerc. Là, parmi les drapeaux etétendards des unités entrées les pre-mières dans Strasbourg, celui du 13e

bataillon du génie qui a su illustrer safière devise « A me suivre, tu passes ».Strasbourg est libérée, mais plusqu’une ville, elle est un symbole, nédans les sables de Kouffra. Et là, il y ale Rhin et, au-delà, l’Allemagne encoreà vaincre. Dans l’immédiat, il fautréduire les troupes ennemies acculéesau Rhin. La première armée française,aux ordres du général de Lattre deTassigny, vient de forcer la trouée deBelfort, de conquérir Mulhouse, etpoursuit son effort vers le nord pour sejoindre aux troupes alliées. Cet hiver1944-1945 sera très dur en Alsace enraison des soubresauts des Allemands.Après avoir essuyé une immensefaillite en Ardennes, ils font glisserleurs forces vers l’Alsace, jusqu’àKilstett, 8 km au nord de Strasbourg.La région est toujours enneigée. Ons’y battra jusqu’au 31 janvier 1945,comme au sud, pour liquider la pochede Colmar, ce qui sera fait par la 2e DBvenant de Strasbourg et la Ire arméefrançaise venant du sud.

C’est vers le 10 février 1945 que l’onconsidère achevée la « campagned’Alsace ». Enfin, on pourra regarderle Rhin et se dire : « il faut aller là-bas,sur cette rive droite, au plus vite ».

ET NOUS VOICIREVENUS À NOTRESUJET PRIMORDIAL

Il nous faut obtenir des Alliés, pour laIre armée française, la place qui luirevient dans la bataille d’Allemagne.Elle ne peut rester en couverture sur le

Rhin (1), chez nous, de Bâle àLauterbourg, pendant que les arméesanglaises et américaines s’enfonce-raient en Allemagne. La Ire armée fran-çaise doit franchir le Rhin de viveforce et pénétrer au cœur del’Allemagne à coups de canon. Maison ne peut franchir en zone françaisepour voir se dresser devant nous ladouble barrière de la Forêt Noire etdes innombrables casemates duWestwall.

Et jusqu’à la prise de Strasbourg, legénie de la 2e division blindée auxordres du chef de bataillon Gravier, lehéros de Bir Hakeim, va être dans lescombats les plus difficiles, construi-sant des ponts malgré les réactions del’ennemi et des bombardements, réta-blissant des itinéraires et déminantpresque chaque jour. Citons les opéra-tions d’octobre 1944 pour la libéra-tion de Baccarat. Le 31 octobre estpayé un lourd tribut : 36 tués et 120blessés. Puis la rude bataille dans lesimposants décors des Vosges du 13 au22 novembre 1944. Pour franchir cettechaîne de monts et atteindre la trouéede Saverne, il faut procéder par débor-dement, au nord comme au sud, enempruntant des cheminements peupraticables. Le génie travaille en avantpour assurer le passage, la réussiteétant basée sur la vitesse et la surprise.

À Saverne, libérée le 22 novembre1944, le général Leclerc pointe sacanne vers les bords brumeux du Rhinet plus particulièrement sur la flèchede Strasbourg qui en émerge. Pourréussir la charge sur Strasbourg, il nefaut pas laisser à l’ennemi le temps dese ressaisir. Tard dans la nuit de ce 22novembre parvient l’ordre de foncersur la ville. À 9 h 15, Massu en est à 5km. Les sapeurs sont encore àl’œuvre, aux ordres du lieutenant-colonel Gravier. C’est le lieutenantCholley (futur général Cholley, décédéen 2004) qui, parti avec les spahis,s’est engouffré par un itinéraire propredans Strasbourg, atteint le port. Ayantpassé les ponts et les écluses intacts, ilrejoint Rouvillois au pont de bois dupetit Rhin qui est en train de brûler.

(1) Le président Roosevelt voulait voir l’armée française, au mieux, réduire les poches de résistance allemandes qui existent sur le terri-toire et au pire, qu’elle reste en garde face au Rhin…

Il faut aller plus au nord, en territoireallemand, amis aussi en zone améri-caine. Grâce à la hauteur de vue et àl’amicale compréhension du généralDevers, le général de Lattre deTassigny peut réaliser son plan d’opé-rations.

Du 15 au 18 mars 1945, nos troupespercent la ligne Siegfried et repoussentl’ennemi hors d’Alsace, au-delà de laLauter. Sur 15 km, de Lauterbourg àSalmbach, un large créneau face auPalatinat est acquis. Il faut sans répitpénétrer en territoire allemand, courirau Rhin plus au nord pour franchir aunord de Karlsruhe et marcher sur latrouée de Pforzheim et Stuttgart.

Le 24 mars la ligne Siegfried est fran-chie et nous bordons le Rhin jusqu’àLeimersheim, soit sur plus de 25 km.Le génie est déjà à l’ouvrage. Sousl’impulsion du général Dromard, com-mandant le génie de la Ire armée, lesreconnaissances sont lancées plus aunord, en zone américaine, pour trou-ver les points de passage les plus favo-rables. Le site de Germersheim rallieles suffrages mais il est dans cette zoneaméricaine prospectée.

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Sollicité le 28 mars, le général Deversaccorde au général de Lattre la zonede Germersheim ayant pour limitenord la ville allemande de Spireincluse. La Ire armée dispose mainte-nant d’un créneau de plus de 40 kmsur le Rhin, au nord de notre frontière.

À sa gauche, la VIIe armée américainevient de franchir le Rhin dans la régionde Mannheim et pousse vers le sud-est. Pour nous, il n’y a plus une heureà perdre. Par téléphone, le général deLattre donne l’ordre de franchir leRhin dans la journée du 31 mars. Onobjecte : c’est bien court comme délaipour mettre en place hommes et maté-riel. Mais la décision est prise. Enverset contre tout, quoi qu’il arrive, nousfranchirons le Rhin dans la nuit du 30au 31 mars.

Sous les ordres du général deMonsabert, deux divisions d’infanterievont donner l’assaut au fleuve. Aunord, la 3e DIA (division d’infanteriealgérienne) du général Guillaume pas-sera à Spire. Au sud la 2e DIM (divisiond’infanterie marocaine) du généralCarpentier passera le fleuve versGermersheim, car elle est chargée del’action majeure. Deux plages d’em-barquement sont prévues : plage nordpour le 151e RI, plage sud pour le 4e

RTM (régiment de tirailleurs maro-cains). Deux jours pour rassembler auplus près et réparer ce peu de matérielde franchissement récupéré ici et là etessayer les propulseurs. Pratiquement,il n’y a qu’une cinquantaine de

un groupe de combatavec son armement.Qu’importe, on y va !Ce sera d’abord lecorps franc du 3e RTA,aux ordres du lieute-nant Bouda. Dans lanuit d’encre, le bateaugonflé avec un com-presseur disponible,est porté à la rive. Vers2 heures du matin, lesous-lieutenant Riera(futur général Rieradécédé le 1er janvier1997) choisit dans sa

section un sous-officier pilote et 7rameurs qui vont pagayer à cheval surles plats bords. Il fait embarquer legroupe et saute lui-même dans l’em-barcation.

La rive badoise est abordée dans lecalme de la nuit. Les deux chefs se ser-rent la main. Les tirailleurs débarquentet s’enfoncent vers l’intérieur avecprudence. Un quart d’heure d’attentepour le canot, afin de recueillir legroupe en cas de trop forte réaction del’ennemi. Rien. Retour à la plaged’embarquement. Cette première rotation a duré 50 minutes. Et l’onrecommence, si bien que, toujoursdans le même calme, une compagnieau complet pourra passer. À l’aube,six bateaux pneumatiques, renfortescompté, arrivent. L’action prend del’envergure.

Quand, vers 8 h 30, les Allemands semanifestent, la première tête de pontfrançaise sur la rive droite du Rhinn’est pas loin d’être établie. L’effectifde deux compagnies est de l’autre

bateaux propulsés disponibles. C’estbien peu mais avec ce peu, en y met-tant détermination, courage, abnéga-tion jusqu’au sacrifice de sa vie, on nepourra que gagner cette bataille pri-mordiale de la traversée du Rhin.

Voyons l’essentiel de ce qui s’est passésur ces 3 points choisis pour le fran-chissement d’assaut.

À SPIRE

Le 30 mars, les sapeurs du 83e bataillondu génie sont au repos dans le petitvillage de Harhauser, aux portes de laville. Mais dès 18 h 30 arrive l’ordrede reconnaître une plage d’embarque-ment en vue d’une traversée immi-nente et de repérer tous les bateauxd’embarquement pouvant être utiliséspour transporter soit des hommes, soitdu matériel, sur la rive opposée. À 21 heures, force est de constater quel’on ne dispose que d’un flotteurpneumatique (2) pouvant transporter

(2) Après l’effondrement du pont de Remaggen, les Américains avaient réclamé la totalité des moyens de franchissement dont disposaitla Ire armée, celle-ci n’ayant pas à franchir.

PHOTO CELLULE CULTURE D’ARME - ESAG (2006)

Stèle commémorative édifiée sur le lieu exact du franchissement.

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des feux d’armes automatiques instal-lées dans une île de la rive gauche, laflottille doit se réfugier dans le brasmort du vieux Rhin d’où elle est par-tie. Plus tard, dans la journée, vers 14h 30, le 151e RI, ayant nettoyé la résis-tance de l’île de Grüninsen d’oùétaient partis les feux, renouvelle satentative de franchissement. Appuyépar les canons des tanks destroyers du2e dragons, il parvient, vers 16 heures,à jeter une section de l’autre côté dufleuve. Mais nous avons perdu 10bateaux sur 12 ! À 18 h 30, nouveléchec. On abandonne cette plagenord. Le reste du 151e RI passera par laplage sud.

La plage sud de Germer-sheim, elle, va connaître unejournée du 31 mars particuliè-rement ardente dans lavolonté de vaincre de ceuxque le sort a mis là, au méprisdes sacrifices qui vont êtredemandés.

C’est la 3e Cie du 101e RG,aux ordres du lieutenantPerdu (actuellement général,2s) qui va devoir assurer lepassage. Le 4e RTM doit fran-chir… avec le minimum depertes ! À 6 h 40, une sectionest jetée par 12 bateaux sur larive badoise. Une deuxièmevague de 15 bateaux à 7 h 50fait passer la valeur d’une

compagnie. À 9 heures, 2 compagniesdu 4e RTM ont franchi le Rhin. Mais laposition de nos tirailleurs marocains,rivés au perré de la berge par les tirs etles mines de l’adversaire, est très cri-tique. Vers midi, ils sont violemmentcontre-attaqués. Un combat s’engagejusqu’au corps-à-corps. L’adversaireest finalement repoussé. Cependant,ses armes lourdes continuent debalayer le fleuve. Et néanmoins, lepassage se poursuit par bateau isolé.Passagers et sapeurs propulsistes sontadmirables de cran et de courage. Lereste du 151e RI, ramené de la plagenord, est dans ce nombre. Le 1er

bataillon, dès la rive atteinte, se rabat

(3) Il s’agit des compagnies 101/2, 101/4, 17/5 et deux compagnies du 151e RG.(4) Il s’agit là du second monument. L’original, arraché par une péniche nonchalamment amarée, est actuellement conservé par le 1er

RG, héritier du 101e RG.

côté. Les fusants enne-mis commencent àarroser la plage d’em-barquement. Elle estreportée à l’aval dugrand pont de Spire, détruit. Les pas-sages pourront s’achever sans cassesensible. Au soir, le premier bataillonest passé. La tête de pont est solide-ment tenue. Nos éléments de tête sesont déjà enfoncés de 4 kilomètres enpays de Bade. À 22 heures, le génie (3)entreprend la construction d’un pontde bateaux de 10 tonnes. Les ponts, cesera un autre sujet. Nous en dironsl’essentiel le moment venu. Spire estpour nos troupes une chance énormefort bien saisie. Mais, un peu au sud,l’affaire est beaucoup plus chaude.

À GERMERSHEIM

De la plage nord, c’est le 151e RI quidoit passer à Mechtersheim. L’élan estprogrammé pour 5 heures, le 31 mars,mais il ne pourra commencer qu’à 6heures. La préparation d’artillerie aduré 30 minutes, toute l’artillerie ducorps d’armée étant en position de tir.Dans la nuit du 30 mars, les propul-seurs et les bateaux nécessaires ont étéreçus des Américains. Tout a été pré-paré par la 1re compagnie du 101e RG,aux ordres du lieutenant Vidal (actuel-lement général, 2s) qui va devoir assu-rer le passage.

L’ennemi, qui a décelé nos préparatifs,réagit violemment avec son artillerieet ses mortiers sur la plage d’embar-quement. La première tentativeéchoue. Prise de flanc et de revers par

PHOTO CELLULE CULTURE D’ARME - ESAG (2006)

Monument commémoratif (4) édifié par la 101/1 (LTN Vidal) à Germersheim.

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forte cadence. La mission du 96e BG,là, est terminée. Mais sur la liste destués et blessés du bataillon ont étédouloureusement inscrits les noms de2 sous-officiers et de 18 sapeurs. Nousne pouvons pas tourner la page decette héroïque journée à Germer-sheim sans rendre un hommage pleinde reconnaissance à tous ces propul-sistes qui étaient aux commandesdans leur bateau. Ils appartiennent au101e RG, 1re et 3e Cies, ainsi qu’au 17e

régiment colonial du génie. Sur 90, 55sont morts à leur poste. Hommageaussi aux héros de la portière-traille àMechtersheim.

Enfin, nous ne pouvons garder soussilence le franchissement du Rhin par la 9e DIC, le 2 avril 1945, àLeimersheim (10 kilomètres au sud de Germersheim). Le général de Lattretient à ce que l’on s’empare au plusvite de Karlsruhe qui se trouve au sudde notre tête de pont. Ce sera la tâchede la 9e DIC.

Les matériels nécessaires au franchis-sement sont prélevés à Spire etGermersheim. 12 bateaux M2 sontpilotés par les sapeurs de la 2e Cie du71e BG et 4 storm-boats par les pro-pulsistes de la 101/3. C’est le 21e RICque l’on fait traverser sans difficulté et

8 h 30 une section de la96/1 en « utilty boat » sansdommage ! Elle va réussir àfaire l’aménagement prévusur la rive ennemie pour ledébarquement des chars etdes véhicules. Rive gauche,un premier essai est faitpour traverser la cinque-nelle. Hélas, un coup au butva couler le bateau, tuant lesergent-chef Cadix.

Ce n’est en définitive que vers 16heures que la portière de transportpourra réussir la traversée de la cin-quenelle. Très vite, sur la rive enne-mie, elle est attachée à un gros arbre.Sur la rive gauche, elle est mise entension avec le treuil d’un gros camionbrockway et un jeu de moufles et depoulies. L’aménagement de la rivedépart, très marécageuse, est achevédans la nuit. Mais la tension ne peutêtre réalisée, contrariée par la vitessedu courant d’une part, et des passagessuccessifs des autres embarcationsd’autre part.

La tension de la traille reprend le 1er avril à 13 h 30. Elle se déroule cor-rectement et à 16 h 30, la première por-tière Treadway est accrochée et passeenfin. Le premier tank destroyer du 2e

dragons embarque et franchit le Rhin,ce 1er avril. Et les rotations ontpu se succéder, assurées par la96/1 en dépit d’accidents dematériel jusqu’au 2 avril aumatin. Auront alors franchi 5tanks destroyers, 5 chars légers,2 automitrailleuses et unedizaine de véhicules.

La relève est prise par le 211e

bataillon de ponts lourds dontles portières vont débiter à

le long du fleuve et enlève les case-mates qui durant toute la journées’étaient acharnées sur nos troupes.Grâce à cet acharnement dans lavolonté de réussir, au soir de ce 31mars 1945, quatre bataillons – un du3e RTA par Spire, deux du 4e RTM etun du 151e RI par Germersheim, ontpris pied sur la rive badoise du Rhin.Le lendemain, ces deux têtes de pontn’en formeront plus qu’une sur unelargeur de 20 kilomètres. Elle s’étendvers l’est jusqu’à l’autostradeFrancfort-Karlsruhe. Et les chars sontlà. Car à mi-chemin entre la zoned’assaut de Spire et celle deGermersheim, à Mechtersheim, ce 31mars, la 16e compagnie d’équipage depont du 96e bataillon du génie a réussià construire et à manœuvrer une por-tière-traille qui, très vite, va jeter sur larive ennemie les premiers tanks des-troyers et les premiers chars qui per-mirent d’élargir rapidement la zonefrançaise sur la rive droite du Rhin.

VOICI L’HISTOIREDE CETTE GLORIEUSEVICTOIRE TECHNIQUEQUI A COÛTÉDE LOURDS SACRIFICES

La mission était de tendre une cinque-nelle au travers du Rhin. Celle qui aété reçue est de 20 mm avec 450 m delong. C’est la 96/16 qui est chargée dece travail. La rive gauche, chez nous,est à aménager par des travaux impor-tants. La rive ennemie aussi. Ce sera lamission de la 96/1. Dès le 31 mars aumatin, la 96/16 est à la tâche. Deux« utility boat » sont mis à l’eau. La por-tière de lancement de la cinquenelleest construite avec 2 bateaux, puis uneportière de 4 flotteurs de classe 40. À

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D’où le pont de Germersheimconstruit en matériel Treadway par le88e bataillon du génie entre le 5 et le7 avril, démonté le 15 avril. À Maxau,le pont construit le 8 avril dessertdirectement Karlsruhe. Il est empruntépar 4 000 véhicules chaque jour.

PUIS EN ALSACE

À Beinheim, face à Rastat, le 16 avril,un pont en matériel Treadway estconstruit par le 88e BG avec le maté-riel démonté à Germersheim.

À Kehl est construit du 15 au 20 avrilpar le 180e bataillon du génieun pont Bailey flottant surpéniches, double voie classe40. Son débit atteindra 7 à8 000 véhicules par jour enraison de l’importance deStrasbourg comme nœud decommunication.

À Brisach, presque face àColmar, un pont est réaliséavec difficulté le 27 avril enutilisant le reliquat du matérielde Germersheim.

Enfin, à Kembs, tout au sud del’Alsace, un pont Bailey fixe estconstruit par le 152e RG sur lesruines du barrage, du 25 au 28avril. Ce sera le deuxième pontpermanent de fort tonnage dontdisposera l’armée françaiseentre Ludwigshafen et Bâle.

À Spire, le 31 mars 1946, le général deLattre de Tassigny a pu conclure sondiscours par ces phrases :

« Comme à Toulon, comme à Mar-seille, dans les Vosges, à Belfort, àStrasbourg et à Colmar, la Ire arméefrançaise a su entreprendre unetâche hors de proportion avec lesfaibles moyens dont elle disposait,imposer son ascendant à l’adver-saire et jouer dans la batailled’Europe le rôle que la France atten-dait d’elle. Demain, en effet, ce serapour le 1er CA du général Bethouartet le 2e CA du général de Mont-sabert, la ruée victorieuse du Rhinau Danube, le coup de boutoir aucœur du dispositif ennemi, l’éclate-ment de Freudenstadt, l’encercle-ment de Stuttgart et l’enveloppe-ment de la Forêt Noire.

« Demain, ce sera Kehl, ce seraConstance, ce sera Ulm, nos dra-peaux plantés sur le sommet duTyrol autrichien, la reddition des 19e

et 24e armées allemandes.

« Demain, ce sera la signature del’acte de capitulation sans redditiondu Reich à Berlin. L’Allemagnenazie définitivement abattue et pournotre Patrie, grâce à l’héroïsme deson armée, la route retrouvée versson destin de grande puissance.

« Franchissement du Rhin, victoire del’audace, de la volonté et du cou-rage, victoire du soldat de France.Honneur à vous, mes compagnonsd’armes, qui avez su faire de cesheures des heures que l’Histoireretiendra.

« Tels nos petits sapeurs propulsistes,vous vous êtes lancés poitrinedécouverte vers l’inconnu et le com-bat. Messagers de nos espérances,vous avez symbolisé la foi du Paysdans ses destinées.

« Honneurs à vous, nos héros, nosmorts, dont le sacrifice demeurerapour toujours attaché au souvenir decette victoire.

« Tous, vous avez bien mérité de laFrance. »

(5) Il s’agit du modèle 1935/1944, ainsi nommé car en septembre 1944, le général Dromard, prévoyant de franchir le Rhin, fait adapterle modèle 1935. Il en sera construit 500 m de pont. Ces deux ponts connaîtront des fortunes diverses mais finiront coulés, l’un lorsd’une crue, l’autre percuté par un train de péniches.

le soir, les unités de la9e DIC ont progresséde 5 km au-delà dufleuve. Le 3 avril, c’est la marche surKarlsruhe, occupée dès le lendemain,4 avril. Mission remplie pour la 9e

DIC. Bien sûr, sans attendre, furentconstruits les ponts nécessaires aufranchissement pour le matériel rou-lant et les blindés, complétant lesmoyens discontinus. Et, à cela, nousdevons consacrer quelques lignes.

À Spire, un pont de 10 tonnes enmatériel français modèle 1935 (5) estcommencé dès le 31 mars. Il seraouvert le 2 avril au matin. Il ne permetpas le passage des blindés. Ils doiventemprunter le pont américain deMannheim ou les moyens discontinus.

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NOTES DE LA CELLULE CULTURE D’ARME

La stèle (photo ci-contre) est actuellement dans le Carrémilitaire français du cimetière de Spire. Elle fut réaliséegrâce aux efforts du capitaine Vidal. Édifiée à l’origine dansle cimetière de Lemersheim, elle fut déplacée en 1956,ainsi que les restes des sapeurs tombés à Germersheim. Elle sombre dans l’oubli et ne sera identifiée qu’en mars2006 au cours d’une mission des cellules culture d’arme etaudiovisuelle. Elle sera authentifiée grâce aux documentspersonnels du général (2s) Perdu et du JMO de la 101/1 (Ltn Vidal).

Les trois monuments présentés dans cet article sont entrete-nus par M. Guy Lesueur, représentant du Souvenir françaisen Rhénanie Palatinat. Il convient de souligner l’abnégationde M. Lesueur qui entretient depuis plus de quinze ans,seul, et sur ses fonds personnels, ces monuments élevés àla gloire du génie…

Si d’aventure, une association voulait entrer en contactavec M. G. Lesueur, la cellule culture d’arme transmettrason adresse.

notre esprit le souvenir de ces journéesmajeures dans ces conflits où s’est déci-dée la marche vers la victoire au prix delourds sacrifices trop mal connus. Lefranchissement du Rhin, le 31 mars1945, en est l’une des principales.

Sachons rendre hommage aux artisansde cette victoire et comme a su le fairele général de Lattre de Tassigny parti-culièrement à nos petits propulsistes.Oui, honneur à eux et surtout à ceuxque ce dévouement a conduits à unemort glorieuse.

Nous voilà parvenus à la fin de la pré-sentation d’ensemble de ce que fut,pour la Ire armée française, cetteépoque de la traversée du Rhin.

Le mot de la fin? Il ne sera pas écrit sansune forte émotion après la mise enforme de ces pages. La fin des conflitsest encore commémorée dans nos villeset villages. Le 11 novembre 1918 et le 8mai 1945, nos amicales sont là avecleurs drapeaux. Le devoir de mémoireest encore bien ressenti. Mais dans cetensemble, sachons ramener souvent à

PHOTO CELLULE CULTURE D’ARME - ESAG (2006)

BIBLIOGRAPHIE

Jacques DESJOUY : Chroniques drolatiques pour des années cruelles – Muller Éditions – Paris – 2002

Général PERDU : Notes personnelles (fond général Perdu)

Collectif : Le génie dans la campagne de France et d’Allemagne – dactylographié – 1945 (fond général Perdu).

Collectif : Mémorial du génie Italie France Allemagne – Collection Musée du génie (C 751/C8)

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Fin 2005, le Pakistan subissait de plein fouet un tremblement de terre meurtrissant le pays.L’article du lieutenant-colonel Fix fait ici le récit de l’action vérifiée lors de cette catastrophe.Le génie français a ainsi pu y confronter son savoir-faire à celui des sapeurs espagnols,italiens et polonais…

de moyens de l’OTAN àla demande d’un pays,non-membre de l’OTANde surcroît, premierengagement de la NRF,première fois quel’Espagne avait la res-ponsabilité d’un engage-ment terrestre…

La demande initiale,s’appuyant sur lesbesoins, faisait état decinq bataillons du génie,disposant d’une fortecapacité de construction(horizontale et verticale).Les moyens prévus pourla NRF étaient limités à une compa-gnie légère espagnole et une compa-gnie mixte polonaise. Mais, rapide-ment, la Grande-Bretagne proposaitune compagnie légère, spécialiséemontagne, tandis que l’Italie mettaitsur pied une compagnie de travaux (cfbataillon du génie).

Après une petite semaine de planifica-tion, le PC HRF envoyait une équipede reconnaissance à Lisbonne (unchef d’équipe, un sapeur [le rédac-teur], un transmetteur et un logisti-cien) pour arrêter les détails pratiquesavec l’échelon supérieur, dont l’état-

major [JCL : joint command Lisbon]assumait le commandement de l’en-semble de l’opération (cf NDRT).

L’équipe de liaison et de reconnais-sance du LCC (land component com-mand), arrivée à Islamabad le 23octobre, a établi les premiers contactsavec les autorités militaires pakista-naises (surtout du génie) pour menerdes reconnaissances aériennes et ter-restres et trouver une zone de déploie-ment et de travail. Après bien des dif-ficultés, la localité d’Arja, à 90kilomètres au nord-est d’Islamabad,fut retenue. Située au débouché ouest

Le 8 octobre 2005, un tremblement deterre, de magnitude 7,6 sur l’échellede Richter, ébranlait la région duCachemire au nord-est du Pakistan.

Alors que les premières estimations(très nettement en dessous de la réa-lité) faisaient état de 25 000 morts et50 000 blessés, le Pakistan demandaitl’aide de l’OTAN.

Le 11 octobre, le Conseil de l’Atlan-tique Nord approuvait un soutienaérien pour transporter vers le Pakistandes produits de première nécessité(couvertures, tentes et médicaments).

Parallèlement, l’OTAN se préparait àdéployer une partie des moyens de la NRF (NATO response force). Lesmoyens terrestres (principalement dugénie et de soutien médical) étaientplacés sous le commandement du PCHRF (high readiness force) de Valence.

Pour des raisons évidentes, le rédac-teur se contentera d’évoquer lesactions du génie et leur impact.

La mission fut préparée avec soin, car,pour l’armée espagnole, il s’agissait defaire face à de nombreuses « pre-mières fois » : premier déploiement

PAKISTAN 2005 :LE GÉNIE AU CŒUR DE L’ACTION

LCL Pascal FIX

Chef infrastructurelogistique du génieau HRF de Valence

PHOTO HRF

Campement dans la vallée de la rivière Mahl.

Page 53: Vauban la lettre du génie no 2

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◆ A savoirTémoignageExpérienceFNG

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de la vallée de la rivière Mahl, elleprésentait l’avantage de n’être qu’àdouze heures (!!!) de route en camionde la capitale. Dès leur arrivée, leséléments de soutien (espagnol et polo-nais) ont commencé l’installation (cfcampement et panorama). Celle-ci sefaisait au rythme des avions, cettemise en place étant effectuée par voieaérienne, y compris pour les engins etmatériels. Ainsi, notre étonnement (cfcellule génie) fut grand lorsque l’offi-cier de liaison polonais demanda unemplacement pour 70 shelters, la plu-part pour loger le personnel.

LES ACTIONS DU GÉNIE

Au-delà des drames humains, lesconséquences les plus visibles du trem-blement de terre étaient bien évidem-ment les glissements de terrain et leséboulements de bâtiments. De nom-breux véhicules avaient été détruits,notamment des moyens du génie,généralement utilisés pour rétablir lesitinéraires principaux, suite aux glisse-ments de terrain, fréquents dans cetterégion. C’était d’ailleurs une des justifi-cations de la demande d’aide duPakistan. D’autre part, dans certainsfonds de vallée, les glissements de ter-rain avaient créé des barrages, après

avoir emporté les routes. Dans les loca-lités, les éboulements de bâtiments ontcontraint bien des gens à quitter leurhabitation, tandis que les bâtiments pri-vés ébranlés gardaient leur destinationpremière, soit de logement, soitd’échoppes, avec tous les risques d’ef-fondrement que pourrait entraîner unnouveau tremblement de terre violent(près de 200 répliques ont été enregis-trées ; selon les spécialistes, le tremble-ment de terre du 8 octobre aurait dis-sipé moins de 20% de la puissancetotale accumulée). Il y a cependant eupeu de réfugiés, les gens répugnant à

quitter leurs quelquestêtes de bétail qu’ils nepouvaient emmeneravec eux.

Les unités du génieont donc fait effortpour rétablir les itiné-raires dans la valléede la Mahl et des val-lées secondaires qui yaboutissent. Dans les

localités, le travail principal a consistéà se concentrer sur les bâtimentspublics, mais limités aux écoles, auxcentres de soins ou administratifs.

Il n’a pas paru souhaitable de se pré-occuper de la prison ou de la salle depolice, ces tâches ont été laissées aubataillon du génie pakistanais. Eneffet, toutes les actions des forces del’OTAN résultaient d’une demandeofficielle des autorités pakistanaises,avec lesquelles se faisaient les recon-naissances et qui, par ailleurs, assu-raient notre protection.

PHOTO HRF

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SOMMAIRE

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◆ A savoirTémoignageExpérienceFNG

produisait 20 m3 par jour, la produc-tion pouvant atteindre 50 m3 en cas debesoin. La distribution se faisait sur lespoints de production ou par le moyende camions-citernes, fournis par l’ar-mée pakistanaise ou par l’élément desoutien espagnol.

IMPACT

Les conséquences de l’action desforces de l’OTAN furent rapidementvisibles. L’hôpital multinational, sousresponsabilité hollandaise, a traité detrès nombreux patients et réalisé prèsde 160 grosses opérations. Ses troiséquipes médicales mobiles (dont unefrançaise) se sont déplacées dans ungrand nombre de villages isolés.

La même liberté d’action fut laisséeaux sapeurs qui furent ainsi les pre-miers étrangers jamais vus de mémoired’homme dans certaines zones.

À côté des livraisons par héli-coptères de toutes prove-nances, très médiatisées, l’ar-mée pakistanaise utilisaégalement un régiment detransport par animaux. Desmules ont ainsi contribué àapprovisionner des zones detrès faible densité de popula-tion.

Mais l’OTAN a apporté unsoutien important, grâce auxprojets préparés par le groupe

CIMIC (sous responsabi-lité française) pour réhabi-liter l’adduction d’eau desource pour Arja oucontribuer à soutenir lareprise des cours en distri-buant du matériel sco-laire. D’autre part, l’achatdu matériel de construc-tion et la location demachines dans le secteurlocal ont participé à lareprise économique.

Sur l’axe principal deDhulli à Arja, la réfectionde murs de soutènement acertes créé des bouchonsmais a aussi permis de

montrer l’action concrète des sapeurssur le terrain, et de comparer là encorel’organisation des chantiers, vue parles sapeurs espagnols, italiens et polo-nais.

En conclusion, cette mission aura per-mis, suite à une catastrophe, de véri-fier la validité du concept de la NRF.L’ampleur des dégâts est telle quebeaucoup reste encore à faire, mais,agissant à la demande du président dela République islamique du Pakistan,l’OTAN a montré qu’elle savait aussiconduire avec brio une mission d’ac-tion humanitaire.

Enfin, le rédacteur tient à remercier lesspécialistes de l’ESAG pour lesréponses techniques qu’ils lui ontdonnées dans les meilleurs délais,notamment pour déterminer les possi-bilités de renforcement de pontsBailey d’un type inconnu du GEN415.

La structure des com-pagnies désignait clai-rement la compagnieitalienne pour ledéblaiement de gra-vats dans les localités,tandis que les compagnies espagnoleet italienne se concentraient sur les iti-néraires. La difficulté d’accès de cer-taines zones a d’ailleurs conduit àmonter une mission avec hélitransportpar CH 47.

Dans les villages, quelques camps detoile ont été montés, principalementpar des ONG. La construction de bâti-ments en bois demandée à l’OTANaurait abouti à une injustice qu’il a étédécidé de ne pas cautionner. Sur quelscritères en effet sélectionner 3 ou 4familles parmi toutes celles qui atten-daient un abri ? Les gens continue-raient à vivre dans des tentes, même sitoutes n’étaient pas adaptées à larigueur de l’hiver, les bâtimentsconstruits (94 au total) serviraient decentres de soins et d’écoles, ce qui,soit dit en passant, correspondait àune des priorités du gouvernementpakistanais. Il convient de noter que,si de nombreuses écoles ont étédétruites, la volonté de poursuivre lescours a été très forte. Bien des institu-teurs ont installé leurs classes en pleinair, profitant des derniers beaux jourspour ne pas laisser les élèves désœu-vrés. La construction de ces bâtiments,qualifiés de « semi-permanents », a étéessentiellement confiée à la compa-gnie britannique, venue avec peu dematériels mais une grande expériencede la vie en zone montagneuse.

La fourniture d’eau potable à la popu-lation s’appuyait sur les capacités dela section lituanienne qui, avec ses 3équipements de purification d’eau,

PHOTO HRF

PHOTO HRF

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3 QUESTIONS À…L’ADJUDANT MARATIER

(GIACM DE LYON)

1) Mon Adjudant, vous êtes leseul sapeur du GIACM. Nevous y sentez-vous pas unpeu seul ?

Seul représentant de l’arme du génieau GIACM, cette affectation nemanque en rien d’originalité !

En plus des savoir-faire traditionnelsdu sapeur, la diversité des missionspermet, à qui veut s’impliquer, d’ac-quérir des formations complémen-taires civiles intéressantes.

Créé en juillet 2001, le GroupementInterarmées Actions Civilo-Militaires(GIACM), commandé par le colonelBernard Hué (TDM), est constitué de98 personnels permanents, 96 com-pléments d'active et 350 réservistes ouexperts civils.

Structure interarmées unique et aty-pique vouée à la projection et à l'action, le GIACM, depuis sa créa-tion, est intervenu et intervient enAfghanistan, en Côte d'Ivoire, auKosovo, au Tchad, au Tadjikistan, auBénin, au Cameroun, en Indonésie eten Haïti.

Ses missions sont multiples :

• actions au profit des forces enga-gées visant à créer un environne-ment favorable à l'action militaireou en menant des actions auprès dela population locale afin d'amélio-rer son acceptation de la force ;

• actions au profit de l'environne-ment civil consistant à rétablir auplus vite les fonctions vitales d'unpays (reconstruction économique,rétablissement de l'état de droit etdes services publics) ;

• enfin les actions d'aide humani-taire en soutenant les activités desorganisations huma-nitaires ou en se sub-stituant momentané-ment à celles-ciquand elles ne sontpas en mesure d'as-surer leur mission.

Basé à Lyon au quartierGénéral-Frère, le GIACMassure parallèlement laformation de ses per-sonnels dans un cadreinterarmées puisqu'il estconstitué de personnelsde l'armée de terre, de

la marine, de l'armée de l'air, de lagendarmerie ainsi que des services desanté et des essences. De plus, tous lesans, le GIACM se voit confier l'organi-sation de stages CIMIC par l'OTAN,preuve de sa reconnaissance auniveau international.

Ce sont des militaires spécialisés dansla conduite des actions civilo-mili-taires, maîtrisant les langues étran-gères et ayant une connaissanceapprofondie des acteurs civils sur leterrain (organisations internationaleset organisations non gouvernemen-tales).

« 3 questions à… » est une rubrique destinée à donner le point de vue d’un sapeur œuvrant àl’extérieur de l’arme du génie. Le premier à s’être prêté au jeu des questions-réponses estl’adjudant Alain Maratier du Groupement Interarmées Actions Civilo-Militaires (GIACM), leseul sapeur de cette formation.

Le GIACM est auquartier général Frère à Lyon.

Page 56: Vauban la lettre du génie no 2

Vauban • la Lettre du génie

affectation tant pour les nombreusesOPEX qu’elle offrait que pour lesopportunités de formation et de déve-loppement personnel.

3) Comment vivez-vous votrecondition de sapeur loin dugénie ?

Bien que vivant loin de l’arme et de la maison mère , il est de mon devoirde ne pas couper le fil et de conserver

Je suis employé en tantque surveillant infra. etspécialiste « eau etassainissement », for-mation complémen-taire acquise auGIACM à travers uncursus de formationcivile universitaire : cycle « eau etassainissement en situation de crisesinternationales » , les formations« eau » niveau 4 et 5 étant réservéesaux officiers.

2) Comment arrive-t-on auGIACM?

Je suis arrivé au GIACM au retour d’unséjour OM sur proposition de laDPMAT ; je correspondais au profil,surtout linguistique. J’ai accepté cette

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Éditorial du généralMot du président de la FNGCompositionSommaireLe courrier des lecteursIn memoriamL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireA savoir

◆ TémoignageExpérienceFNG

le contact. Cela est facile en OPEX et même en France car nous tra-vaillons régulièrement avec le centreMINEX de l’ESAG qui assure nos sen-sibilisations mines et qui, commenous, travaille beaucoup avec l’ONGBIOFORCE de Lyon.

C’est malheureusement aussi parfoisrevenir à la maison mère pour y enter-rer un frère d’arme, mais en mêmetemps, retrouver « la famille »…

Le GIACM est souvent sous les feux des médias…

… et toujours en bonne compagnie.

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LE 2E RÉGIMENT DU GÉNIE

FORME DES MILITAIRES AFGHANS

Après des années de troubles et de guerre, l’Afghanistan connaît une période d’accalmie très relative.Exit les Talibans et, sur le modèle des démocraties occidentales, le pays s’est doté d’une armée.Plusieurs nations qui s’étaient unies dans la lutte contre les terroristes se sont engagées auprès de lanouvelle armée afghane pour former ses cadres et soldats. C’est dans ce cadre que le capitaineNicolas a participé à la formation des officiers afghans au cours d’une mission de quatre mois. Récit…

Capitaine Jean-Marc NICOLAS

Chef de la section instructiondu 2e RG

Cette formation par niveau et par spé-cialité est dévolue à de nombreusesnations : les Américains forment lesMdR, les Anglais les sous-officiers etles Français, les officiers ; lesRoumains enseignent la techniquechar sur T62 et les Allemands la tac-tique ; les Mongols dispensent l’ins-truction mortier. Tous ces détache-ments d’instruction (EPIDOTE pour la

France d’un effectif de 35 personnels)sont stationnés dans camp américainde Phoenix, sur une ancienne zoneindustrielle dans Kaboul est.

Tous les jours, nous rejoignons KMTC(Kaboul Military Training Center)l’école de formation de l’ANA(Afghane National Army) pour y tenirnotre poste. Ma fonction était double :

À son arrivée au BOIdu 2e RG, mon chef,le lieutenant-colonelMircher fut frappé parma mauvaise mineconsécutive à 2 ansde travaux forcés à lasection instruction dubureau et m’autorisa àpartir en cure enAfghanistan. Décisionqui me réchauffa lecœur.

Je suis donc parti le 6septembre pour tenirun poste de conseillerpour la formation desofficiers de la nou-velle armée afghane.

En effet l’Afghanistan,après 10 ans d’occu-pation par l’armée soviétique de 1979à 1989, de tensions internes et unrégime taliban qui fut chassé du pou-voir par la coalition emmenée par lesAméricains suite au 11 septembre2001, veut se reconstruire sous l’im-pulsion de la communauté internatio-nale. Un des volets de la mission amé-ricaine « Enduring freedom » est laformation de la nouvelle arméeafghane.

PHOTO 2E RG

À l’heure du thé.

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Vauban • la Lettre du génie

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◆ ExpérienceFNG

PHOTO 2E RG

d’une part, conseiller auprès du chefdu 1er bataillon qui comprenait unesection de CDS, une section de CDUet une d’officier d’état-major et d’autrepart, responsable de la programmationde l’instruction sur 11 semaines pourles 4 bataillons à l’instruction ensimultané.

Avec un interprète afghan à mes côtés,j’assistais à des cours, conseillais etanticipais l’organisation des exercices.Mission très intéressante, enrichis-sante et intense au rythme hebdo-madaire d’une sortie terrain de 36heures et d’un tir AK 47 ou RPG7 ouDragonnov. Notre terrain d’exercice :la plaine de Chamali que j’ai parcou-rue en long, en large et en travers avec mon sac à dos, le PA au ceinturon et le FAMAS à l’épaule par56° C en septembre et – 18° C endécembre et janvier avec bivouac soustente individuelle roumaine. Mercilieutenant-colonel Marotte d’avoirentretenu ma rusticité sur l’îlot 1 àValdahon !

Je n’ai rencontré au cours de cettemission que des gens très attachants,ayant soif d’apprendre, voulant réussir,reconnaissants devant la France etayant à cœur de ne pas décevoir.

KMTC est un creuset formidable quidoit permettre à l’Afghanistan de pan-ser ses plaies, de se reconstruire etd’installer une démocratie. En effet,toutes les ethnies s’y côtoient alorsque certaines ont été opposées par lepassé et beaucoup se sont combat-tues : anciens militaires, Talibansrepentis ou moudjahiddines.

Nous travaillons au rythme de l’arméeafghane : fin de la semaine le jeudisoir, reprise le samedi.

Le vendredi est consacré à l’entretiendu véhicule (P4 blindée), aux achatsde tapis et autres souvenirs auprès descommerçants locaux autorisés à entrer sur le camp, au sport dans l’immenseet magnifique salle américaine ou auxsorties touristiques lorsque le niveaud’alerte le permet. Ce cadre de travailinternational est très enrichissant, lesrencontres furent nombreuses et leséchanges se sont intensifiés au rythmede l’évolution de mon anglais.

Rentré d’Afghanistan le 2 février, j’ai repris le travail avec le teint bronzé,une énergie emmagasinée à 1800 msur le plateau de Kaboul mais j’en suisdéjà convaincu, une piqûre de rappels’imposera l’année prochaine.

PHOTO 2E RG

Une des plaines d’entraînement de l’armée afghane.

Les stagiaires du capitaine Nicolas.

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HONNEURS À UN GRAND ANCIEN

LE 13E RÉGIMENT DU GÉNIE FÊTE LE 64E ANNIVERSAIRE

DE LA BATAILLE DE BIR HAKEIM

les Français libres, en particulier pourl’arme du génie qui a joué un rôledécisif en posant en trois moisquelque 132 000 mines, en enfouis-sant la division et en participant logi-quement au combat, en particulier enremplaçant de nuit, sous un déluge defeux les mines relevées le jour par legénie ennemi.

Le lieutenant-colo-nel Gravier fut, poursa part, le premierchef de corps du 13e

bataillon du génie,le 1er octobre 1943,mais aussi le hérosde la bataille de Bir Hakeim. Et c’est

avec beaucoup d’émotion que le colonel Bunouf, président de l’Ami-cale des anciens, a rendu hommage à ce soldat qui s’est illustré lors descombats de la Seconde Guerre mon-diale. Commandant le génie de la 1re DFL le 15 décembre 1941, il réalisele plan de défensede Bir Hakeim « àla Vauban » ,consistant d’aborden un gigantesqueminage.

La position tiendradeux semaines, du27 mai au 11 juin,face à un ennemilargement supé-rieur en nombre.De plus, il effectuela sortie de la place

La bataille de Bir Hakeim est devenuedepuis le 12 juin 2005, la fête du régi-ment, un symbole exprimant la fiertédes « sapeurs de Leclerc ». Cettebataille célèbre la première victoiredes Français Libres sur les Allemands.

En effet, après conquis une grandepartie de l’Europe, les armées alle-mandes invaincues se ruaient surl’Union Soviétique et envahissaientl’Afrique du Nord. Bir-Hakeim, dansle désert de Libye, était la dernièreposition du barrage de Tobrouk surlequel la VIIIe armée britannique enretraite pouvait espérer arrêter la pro-gression inexorable des blindés deRommel vers le canal de Suez. Cetteposition était, alors, tenue par la 1re

division des Français Libres (1re DFL).La bataille de Bir-Hakeim qui a duréquinze jours, a permis la victoire d’ElAlamein et a de ce fait changé le coursde l’histoire. Cet événement a eu àl’époque un retentissement immense.C’est un sujet de gloire légitime pour

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Lieutenant SILLARD

Officier communication

forte dans la nuit du 10 au 11 juin1942, sauvant ainsi les trois quarts deseffectifs de la 1re DFL et le tiers de sesmatériels. Le général De Gaulle luiremet la croix de compagnon de lalibération le 12 août 1942.

Après la campagne de Tunisie, enmars 1943, nommé commandantauprès du général Leclerc et chef du 2e

bataillon du génie de la 2e DFL, il ras-semble à Sabratha, en Libye, lessapeurs de la France Libre, des fantas-sins du corps franc d’Afrique et desengagés d’Afrique du Nord et deCorse, que rejoindront plus tard desévadés de France.

Quand la 2e DFL se transforme en 2e

division blindée (2e DB), le 2e bataillondu génie devient 13e bataillon dugénie le 1er août 1943 à Tamara.Débarquant d’Angleterre le 1er août1944, le 13e bataillon du génie« ouvre la route » à la 2e DB pendanttoute la campagne de France.

Les cendres du colonel Gravier sont répanduesau pied du monument au Morts.

Page 60: Vauban la lettre du génie no 2

Vauban • la Lettre du génieSOMMAIRE

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◆ FNG

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Cette cérémonie fut éga-lement l’occasion pour legénéral Lafontaine et lecolonel Ravier deremettre la médaille mili-taire aux adjudants-chefsArnaud, Corne, Davanzo,Ganiez, Garde, Trillo etZilio.

Afin de clore cette céré-monie, les compagniesdu régiment ont défilédevant les autoritésciviles et militaires pré-

sentes. Elles étaient suivies desanciens du 13e bataillon du génie surdes véhicules d’époque.

Il est nommé lieute-nant-colonel par legénéral Leclerc le 10novembre 1944.

L’ultime volonté dulieutenant-colonelGravier a été derejoindre les siens en

léguant ses cendres au 13e régimentdu génie, par disposition testamen-taire. Cette cérémonie a marqué àjamais la communion des sapeurs deLeclerc avec leur fondateur, puisqueles cendres du défunt ont été disper-sées au pied du mât des couleurs, parles colonels Bunouf et Ravier ainsi quepar le chef de bataillon Tenailleau. Aumême moment, l’adjudant-chefDavanzo, président des sous-officierset le caporal-chef Letendart, présidentdes militaires du rang, ont jeté unepoignée de sable du désert de Libye etune poignée de sable de la plaged’Utah Beach. Ces gestes symboli-saient ainsi le parcours d’un soldatqui, des premières victoires de laFrance Libre en 1942 à la campagnede Libération du territoire en 1944, aservi avec un courage et une abnéga-tion exemplaire.

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◆ FNG

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CHANCELLERIE

CONSEIL FÉDÉRAL DU 9 MARS 2006 par Danièle GUYOT

Françoise, président national, demandeaux membres présents de bien vouloirobserver une minute de silence à lamémoire de deux camarades récem-ment disparus : Alain Cuggia, respon-sable administratif de la revue fédé-rale, et le colonel Jean Vial, précé-demment président de l’amicale del’Hérault (et président adjoint en

RTSE). La séance est ouverte à 10 h15. Les points portés à l’ordre du joursont ensuite examinés et discutés.

Le conseil fédéral de la Fédérationnationale des amicales de sapeurs(FNAS), convoqué par lettre du 7février 2006, s’est réuni, ce jour, 9mars 2006, dans les locaux de la délé-gation militaire départementale duVal-de-Marne, au Fort Neuf deVincennes, à Paris (XIIe arr.). Avantd’ouvrir la séance, le général Marcel

RELEVÉ DE DÉCISIONS par Jean-Loup BONTÉ, secrétaire national

A) Approbation du procès-verbal du conseil fédéral du 26 novembre 2005

Le compte rendu de la réunion duconseil fédéral en date du 26 novembre2005 est approuvé à l’unanimité.

B) Devenir de la revue fédérale

Suite à l’arrêt des impressions par lesimprimeries ou points d’impression del’armée de terre au profit d’organismesextérieurs - dont les associations etfédérations d’armes - Vauban et laLettre du génie fusionnent dès le moisd’avril. Les membres du conseil fédé-ral en prennent acte.

Il est décidé que les prochains articlesémanant des amicales devront parve-nir à Louis-François Dupont, rédacteurde la revue, pour le 15 avril au plustard, en vue d’une insertion dans le n° 2 de la nouvelle revue qui serapubliée à l’occasion de la « Vauban »,les 15 et 16 juin prochains à Angers.

C) Point sur le bilan financierde l’année 2005

Information sur le pré-bilande l’exercice 2005

Résultat en déficit de 7 500 €, mais leprésident, invité par la fédérationnationale des anciens sapeurs pom-piers de Paris (FNASPP) lors de leurcongrès, le 18 mars à Blois, signera àcette occasion la convention FNAS-FNASPP et se verra remettre unchèque de « cotisation ». L’avoir réelde la FNAS au 31 décembre 2005s’établit à 58 286 €.

D) Application des mesurestransitoires (mai 2006 -septembre 2007)

Les mesures transitoires, telles quedécrites dans le document joint à laconvocation relative au présentconseil fédéral, sont approuvées àl’unanimité moins une voix.

E) Adhésions des amicalesde la direction IdF, EGPet 32e RG

Les candidatures ayant pour objetl’adhésion à la Fédération des ami-cales suivantes : Direction du génie en Ile-de-France, Établissement dugénie de Paris (EGP) et 32e régiment du génie (32e RG) sont acceptées àl’unanimité.

F) Questions diverses

Fonctionnement de la chancellerie

À compter de la réception du pré-sent relevé de décisions, les dossiersrelatifs aux propositions dans l’ordredu Mérite fédéral seront direc-tement adressés par les amicales ausiège de la Fédération à l’adresse suivante :

FNAS – ChancellerieBP 111 - 00481 ARMÉES

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Vauban • la Lettre du génie

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LA PRESSE MET L’ACCENT

SUR LE TRICENTENAIRE DE VAUBAN EN 2007 par Louis-François DUPONT

Présence d’un délégué auprès de l’ESAG

Le conseil fédéral se prononce à l’una-nimité pour le maintien d’un déléguéauprès de l’École supérieure et d’ap-plication du génie (ESAG).

Logo futur de la FNG

Six projets sont présentés. Celui por-tant le n° 6 est retenu moyennant lesadaptations suivantes : ne garder queles lettres « FNG » afin d’équilibrer le

dessin, tout en fermant avec elles ledessin de l’hexagone symbolisant à lafois les fortifications de Vauban et le« pré carré ».

Désignation d’un chargé de missionpour les abonnements à Vauban

Suite au décès de notre camaradeAlain Cuggia, la candidature de BrunoAllart est présentée aux membres duconseil. Celle-ci est acceptée à l’una-nimité des conseillers présents etreprésentés.

Lu récemment dans plusieurs quoti-diens l’intérêt grandissant porté par lesassociations à la future célébration dutricentenaire du maréchal de Vauban,mort à Paris le 30 mars 1707.

Ce grand serviteur de l’État, au mêmetitre qu’un Colbert ou qu’un Louvois,attaché à son souverain le roi LouisXIV, n’a pourtant pas obtenu de la partde son Roi un hommage suprême lorsde ses obsèques à l’église Saint-Roch(Paris Ier arrondissement). Sa majesténe se déplaça point…

Irrité par le ton des textes de « LaDixme royale », cet ouvrage, d’abordpublié aux Pays-Bas, fut condamné. Iln’était point de mise lors d’une royautémonarchique, de dénoncer, même cor-rectement, les abus de taxes ou d’im-pôts… Vauban, au fort de son honnê-teté foncière, ne pouvait pas supporterle déséquilibre en la matière : il préco-nisait un impôt égal pour tous.

Prélude à l’année 2007, l’associationVauban s’est déplacée le 30 mars2006 à Bazoches-en-Morvan et adéposé une gerbe sur la tombe dumaréchal. On sait que Napoléon Ier

avait fait placer son cœur auxInvalides en 1808, en face du tom-beau du maréchal de Turenne.

Les sites majeurs retenus pour les célé-brations Vauban 2007 seraient les cita-delles suivantes : Arras, Longwy, Neuf-

Brisach, Besançon, Briançon, Mont-Dauphin, Villefranche-de-Conflent,Montlouis, Blaye, Saint-Martin-de-Ré,Camaret, Belle-Ile, Tatihou Saint-Vaastla Hougue, et, bien sûr, le domaine deBazoches-en-Morvan, propriété duvivant du maréchal (appartenant à pré-sent au vicomte Arnaud de Sigalas qui ya reçu l’amicale du 1er régiment dugénie en mai 2005) ainsi que la simplepierre tombale où il repose dans l’égliseSaint-Hilaire du modeste village.

Commémorations prévues en 2007 :

1er janvier : lâcher de ballons dans lesvilles possédant l’une de ses fortifica-tions.

24 janvier : cérémonie aux Invalidesautour de son cénotaphe.

En février : l’hôtel de la Monnaielance une pièce à son effigie.

En mars : exposition dans l’église dudôme des Invalides par le musée del’Armée.

En septembre : cérémonies de l’armedu génie à Besançon (21, 22, 23 sep-tembre).

En novembre : colloque sur le thème« Vauban urbaniste, Vauban archi-tecte » au palais de Chaillot à Paris.

Il est bien certain qu’un grand nombrede colloques, de manifestations sur des thèmes touristiques, des rallyeséquestres, des cérémonies militaires sedérouleront un peu partout en France.

Armes du maréchal de Vauban (muséehistorique de la citadelle de Belle-Ile-en-Mer).

On peut dire qu’il a fallu patienter troissiècles pour que la personnalité rayon-nante de Vauban soit entièrement per-çue. Au-delà de l’ingénieur militaire sibrillant à enlever les sièges et à bâtirplus de 130 fortifications, on se plaît àconsidérer que cet homme bourgui-gnon du Morvan était aussi simple,compétent et généreux envers ses ingé-nieurs et la troupe qu’avec ceux quidans l’ombre œuvraient pour la beautéde son domaine agricole et forestier. Leprincipe de la définition de « l’honnêtehomme » est devenu la réalité dumoment. Que cette franchise demeuredans l’arme du génie à laquelle noussommes tous très attachés.

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◆ FNG

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Allocution prononcée le 28 février 2006 en l’église Don Bosco de Montpellierlors des obsèques de notre ami Jean Vial

par le général (2S) Jacques PERRY

« Mon Colonel, Cher et Grand Ami Jean,

C’est dans nos Vosges natales que tout a commencé, dans ces moments tragiques du martyr de Saint-Dié, dont ton papaétait maire. Devant la terreur et le malheur qui accablaient nos familles, le brillant lycéen de math. élém. que tu étais,avait trouvé sa voie : l’armée. Délaissant pour un temps la préparation au concours de Saint-Cyr, tu t’engages avecenthousiasme au 5e régiment de spahis algériens. C’est la campagne d’Allemagne, où, maréchal-des-logis, tu obtiens unepremière et magnifique citation, exaltant ton audace et ton sang-froid : ton véhicule blindé détruit, tu récupères lamitrailleuse et tu permets à ta patrouille en mauvaise posture de se dégager et d’anéantir un fort détachement ennemi.La guerre terminée, tu reprends tes études : admis au concours de Saint-Cyr 1944, tu entres à Coët. avec le groupe quel’on appelle alors la 7e série, ou encore la promo Indochine, qui plus tard formera l’essentiel de la Rome et Strasbourg. Àla sortie de l’école, pas d’état d’âme, tu choisis de servir dans le génie et outre-mer, au sein de l’artillerie coloniale quioffrait seule cette possibilité.Tu es donc devenu sapeur, toute ta vie sera consacrée avec passion et efficacité aux missions d’instructeur et de bâtisseur.Après une formation de base à l’EAG, une année au centre d’instruction des opérations amphibies d’Arzew et une annéeau 4e régiment du génie, tes aspirations sont comblées : tu pars en Indochine où tu vas servir pendant 5 ans.C’est là où, lieutenant, puis capitaine dès 1953, tu vas montrer la pleine mesure de tes remarquables qualités à la fois dechef et de spécialiste. Dans ces opérations où le génie joue un rôle ingrat, mais primordial, souvent ignoré quand arrivele moment des récompenses, tu te distingues par ton omniprésence seul ou presque dans des zones à hauts risques. Tapréoccupation au 22e, puis au 26e bataillon de génie légion, est le maintien en état opérationnel de nos engins et leurmise à disposition de nos unités : quelques-uns se souviennent de ce parachutage d’un bull-dozer à Dien Bien Phu,

Nos peinesDÉCÈS DU COLONEL JEAN VIAL par Christian ROFFAT

Le départ de notre camarade et ami lecolonel Jean Vial nous laisse dans uneprofonde tristesse. Après avoir luttécontre la maladie avec un courageexemplaire et une sérénité remar-quable, il nous a quittés le 24 février2006, nous laissant dans un désarroi àla hauteur de l’amitié que nous luiportions.

Jusqu’aux derniers jours, Jean Vial s’estpréoccupé des problèmes de l’asso-ciation et de la FNAS.

La cérémonie religieuse s’est déroulée lemardi 28 février en l’église Don Boscode Montpellier en présence de quatorze

drapeaux et d’une nombreuse assistanceparmi laquelle les généraux du génieBrousse, Chavanier, Perry et Sautelentourés de nombreux anciens sapeurs.

Le colonel Xicola, directeur adjoint dugénie Ile-de-France, a fait le déplace-ment depuis Paris et représentait lesanciens directeurs de l’établissementdu génie de Montpellier. La directriceactuelle, le lieutenant-colonel Olivan,était accompagnée d’une forte déléga-tion de ses personnels.

De nombreux présidents et membresd’associations amies étaient présents.C’est ainsi que l’on remarquait la pré-

sence de Bernard Loiseau, le présidentde la FNAS de la RTSE venu deGrenoble ainsi qu’une délégation desamicales du Var, du Vaucluse et duGard emmenées par leurs présidentsMM. Bizien, Delorme et Marotta.

Un grand merci à ceux qui sont venushonorer la mémoire de notre ancienprésident en participant à ce qui futune belle et émouvante cérémonie.Merci à tous ceux qui ont participé àson organisation.

À sa famille, l’ensemble de l’associa-tion adresse son affectueux soutiendans cette terrible épreuve.

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Vauban • la Lettre du génieSOMMAIRE

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◆ FNG

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intervention réussie uniquement grâce à ton sens de l’organisation, à ta compétence technique,à ton audacieux courage. Tout cela est exprimé dans une nouvelle et très belle citation, quimentionne en outre ton action déterminante dans la remise en état des bacs de Ninh Giangsous la pression de l’ennemi Vietminh en mai 1954.De retour d’Indochine, tu complètes ta formation à l’École supérieure de Versailles et turetrouves l’Allemagne, en direction de travaux pendant deux ans à Coblence, puis BadenBaden.Mais le capitaine Vial s’accommode mal de ces affectations : l’Algérie, dont tu es devenu etresteras passionné, t’appelle. Te voilà patron d’une compagnie d’électro-mécaniciens à AïnSefra. Responsable de l’exploitation de 13 centrales et de 300 km du barrage électrifié algéro-marocain, chargé du minage des points de passage des rebelles, tu mérites une nouvelle

citation, à la hauteur des précédentes : on y met en exerguel’organisateur courageux, dynamique, toujours et partoutprésent, particulièrement estimé pour ces qualités et l’efficacitéde ses initiatives.Après deux années sur le barrage, tes qualités te font affecter àl’état-major de la base interarmées de Mers-el-Kébir : tu y serstrois ans, tu y es nommé chef de bataillon en 1963 et chevalierde la Légion d’honneur en 1965, avec l’expression renouveléede l’estime de tes chefs des trois armées. Ce qui te vautl’affectation suivante, à savoir le centre d’expérimentations duPacifique : tu sers deux ans à Papeete, où tu retrouves la grandefamille du génie légion.Tu reviens en métropole, et, consécration pour un sapeur, tu eschoisi pour le poste de chef d’état-major de la 4e brigade de la8e division à Beauvais, poste important que tu quittes commelieutenant-colonel en 1971 avec des notes élogieuses.Tu prends alors le commandement de l’important Centrenational d’instruction du génie à l’Ardoise. Tu y marqueraspendant deux ans l’empreinte de ta solide expérience etl’exemplarité de ta réussite à ce poste de niveau national. C’estlà que tu décides de mettre fin avant l’échéance à une carrièrede trente années de services de grande qualité.Tu recevras en 1975 la croix d’officier de l’ordre national duMérite et tu seras promu au grade de colonel en 1980. Ce serale dernier hommage de cette armée que tu n’as cessé d’aimerprofondément pendant toute ta vie : hommage qu’aujourd’huiau nom de tous tes frères d’armes, sapeurs, Saint-Cyriens,légionnaires, et tous les autres si nombreux ici présents, jet’exprime du fond du cœur. Au revoir, Mon Colonel, au revoir,Jean, cher grand ami. »

Quelques représentants de la FNG lors de la 7e Convention du génie.

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Vauban • la Lettre du génie

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Allocution prononcée le 28 février 2006 en l’église Don Boscode Montpellier lors des obsèques de notre ami Jean Vial

par Christian ROFFAT

« Mon Cher Jean,

Après la brillante carrière de soldat qui vient de nous être retracée, tu refuses l’inactivité de laretraite en t’engageant dans une deuxième carrière, civile cette fois, avec la même énergie, lamême foi et une réussite exemplaire.Pendant plus de douze ans, tu occupes des postes importants de direction dans un grandgroupe de travaux publics où tu as pu mettre en valeur tes compétences. Tu as ainsi apportéton aide technique à plusieurs pays d’Afrique et tu as été notamment directeur d’une grande entreprise œuvrant dans toutel’Afrique de l’ouest où tu as eu plus de cinq cents personnes sous tes ordres, et tes qualités de chef ont été reconnues partous, de l’ouvrier à l’ingénieur.À l’issue de ces deux carrières bien remplies, tu t’engages dans le monde associatif au profit de tes camarades de l’armeet du service du génie. C’est ainsi que tu rejoins en 1987 les rangs de notre association des anciens sapeurs du génie del’Hérault. Tes qualités humaines et tes compétences unanimement reconnues t’ont tout naturellement propulsé à laprésidence que tu assuras pendant quatorze ans de 1990 à 2004.Tu as été un président à la main ferme mais toujours bienveillant, d’une extrême gentillesse et qui a donné à notreassociation une dimension et un rayonnement importants. De surcroît, tu assumes depuis l’an 2000 la présidence de laFédération des amicales du génie de la zone méditerranéenne et tu es, à ce titre, membre du Conseil national de la FNAS.Ta présidence aura été marquée par une progression très importante de nos effectifs. Ton humanité t’a toujours amené àte soucier des camarades dans la solitude ou le besoin. Ton sens de la communication t’a conduit à créer notre bulletinde liaison, « La Ligne à Hommes », ce qui a permis de resserrer les liens nous unissant.Ton dynamisme, tes qualités de chef et d’organisateur t’ont permis de mettre sur pied avec brio les cérémonies et lesfestivités du vingtième anniversaire de notre association en 2004. Tu as maintenu des contacts privilégiés avecl’Établissement du génie de Montpellier et toute la chaîne génie. J’ajouterai à ces qualités ton sens de l’humour et toncalme qui te permettaient de résoudre au mieux et rapidement les problèmes de l’association.Au nom de toute la communauté du génie élargie à l’ensemble de la zone Méditerranée, je prie Jeannine, ton épouse quia toujours œuvré affectueusement à tes côtés, Marie-Claude et Joëlle, tes filles, cette famille à laquelle tu étais si attaché,d’accepter l’expression de nos sentiments attristés.Au revoir, Jean, avec toi nous perdons un ami et un conseiller de grande valeur, mais tu resteras dans notre cœur et soisassuré que « Choupette » sera entourée de toute notre affection et de notre soutien pour l’aider dans ces momentsdifficiles. »

SOMMAIRE

Éditorial du généralMot du président de la FNGCompositionSommaireLe courrier des lecteursIn memoriamL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireA savoirTémoignageExpérience

◆ FNG

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ENQUÊTE DE SATISFACTION

Vauban, la Lettre du génie1. Avez-vous lu le premier numéro de Vauban, la Lettre du génie ?

Oui Non

2. Combien de temps, en moyenne, consacrez-vous à la lecture du magazine ?Moins d’une demi-heure Une heure Plus d’une heure

3. La périodicité trimestrielle vous paraît-elle ?Excessive Suffisante Insuffisante

4. Le contenu de la revue répond-t-il à vos attentes ?Tout à fait Plutôt oui Plutôt non Pas du tout

5. Classez les rubriques par ordre de préférence :

L’actualité en bref Histoire À savoir

Le génie combat Coup d’œil sur… Nos peines, nos joies

Le génie construit Témoignage La vie de nos amicales

Le génie secourt Expérience Le courrier des lecteurs

Le génie instruit

6. Vauban, la Lettre du génie vous paraît-il ?Complet Incomplet

7. Souhaiteriez-vous des rubriques supplémentaires ?Oui Non Sans opinion

8. Si oui, dans quel(s) domaine(s)

9. Le contenu des articles vous semble-t-il ?Très pertinent Pertinent Peu pertinent

10. Que pensez-vous du titre choisi pour cette nouvelle revue, fruit de la fusion entre la Lettre du génie etVauban?

Très satisfaisant Satisfaisant Peu satisfaisant

11. La diffusion de la revue se fait-elle de manière satisfaisante dans votre unité ?Oui Non

12. La livraison sous film transparent vous convient-elle ?Oui Non

13. Le prix de l’abonnement vous paraît-t-il raisonnable ?Oui Non

ENQUÊTE DE SATISFACTION

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B U L L E T I ND ’ A D H É S I O N

Association reconnue d’intérêt général.Réduction d’impôt égale à 60 % du montant des versements effectués.

(Envoi d’un reçu fiscal à partir de 20 euros)

J’ADHÈRE à l’association « Musée du Génie »bulletin à retourner à l’adresse suivante :

association « Musée du Génie » - ESAG - BP 34125 - 49041 ANGERS Cedex 01

BULLETIN D’ADHÉSION DES CORPS ET FORMATIONS D’ACTIVE(collective, non personnalisée, cette adhésion ne remplace pas les adhésions individuelles des membres de l’organisme)

1 euro par cadre d’active officier et sous-officier ; gratuit pour les EVAT(ex. : régiment comptant 40 officiers, 150 sous-officiers et 700 EVAT : cotisation de 190 euros pour l’ensemble)

UNITÉ : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse postale : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

N° tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

❒ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . cadres d’active x 1 euro TOTAL : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . euros

À . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . le . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Année de naissance : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Profession ou grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Signature

Code postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

N° tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

À . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . le . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

COTISATION ANNUELLE

❒ membre actif : 10 euros minimum (20 euros avec reçu fiscal)

❒ membre bienfaiteur : 50 euros (avec reçu fiscal)

❒ collectivité militaire ou de réserve, association : 25 euros

❒ société civile : 150 euros (avec reçu fiscal)

❒ membre partenaire (entreprise) : 1000 euros

COTISATION À VIE

❒ membre à vie : 300 euros(avec reçu fiscal)

ContactESAG/Cellule culture d’armeLieutenant-colonel Voyer – Commandant Garnier de Labareyre106, rue Éblé – BP 34125 ANGERS Cedex 01Tél. : 02 41 24 85 05 ou 02 41 24 82 40 – Fax : 02 41 24 83 39

Association « Musée du Génie »

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BIOGRAPHIE Charles Augustin COULOMBNé à Angoulême (Charente), le 14 juin 1736.Fils de Henry, inspecteur des domaines du roi, et deCatherine Bajet.Épouse N. Leproux des Ormeaux.Décédé à Paris (Seine), le 23 août 1806.

ÉTATS DE SERVICE

Fait ses études à Paris.

1760-1761 Il est élève à l'école de Mézières en 1760-1761.1761 (novembre) Ingénieur ordinaire et lieutenant réformé. Affecté à

la Martinique pour la construction du fortBourbon, il y reste jusqu'en 1772.

1767 Capitaine. Le climat rend sa santé précaire et ilrentre en France.

1773 À Bouchain, puis à Rochefort (1776). Il écrit une théoriesur les machines simples qui lui vaut un prix offert parl'Académie des sciences pour le meilleur mémoire écrit surce sujet. Il sert à l'île d'Aix, puis à Cherbourg jusqu'en 1782.

1781 Membre de l’Académie des sciences (mécanique et physiqueexpérimentales). Il en était membre correspondant depuis le 6 juillet 1774.

1783 Commissaire du roi près des états de Bretagne, chargé par le ministre de la Marine d’établir un rapportsur le projet de canalisation de la Vilaine. Il se prononça pour le rejet de ce projet, ce qui, dans unpremier temps, lui valut une disgrâce. Les états de Bretagne se rangèrent néanmoins à son avis.

1784 Intendant des eaux et fontaines de France.1786 Major ingénieur en chef. Conservateur des plans et reliefs.1789 Lieutenant-colonel du génie. Il est intendant des eaux et fontaines de France et conservateur des plans-

reliefs.1791 Il démissionne de ses fonctions et se consacre à l'éducation de ses enfants, mais aussi à ses découvertes.

En effet, il a présenté à l'institut une série de notes sur des sujets très divers : un mémoire sur la stabilitédes voûtes, un compte rendu de ses expériences sur l'élasticité des métaux qui le conduisent àdéterminer les lois de la torsion des fils métalliques et à construire un appareil pour la mesure despetites forces appelé balance de torsion. Avec cet instrument, il détermine les lois des attractions et desrépulsions électriques, il montre que les corps électrisés s'attirent en raison inverse du carré de leurdistance comme les corps célestes et il peut étudier la distribution de l'électricité et du magnétisme dansles corps ; ce sont les premières mesures que l'on obtient dans le monde sur ces phénomènes. Ce sontaussi ces résultats fournis par Coulomb qui vont permettre à Poisson de transformer en théoriemathématique ce qui n'était qu'un ensemble de faits observés au hasard, sans lien apparent.

1802 Commissaire pour l'organisation des études universitaires.1805 Inspecteur général de l'Université.

DISTINCTIONS HONORIFIQUES

• Chevalier de Saint-Louis en 1781.• Chevalier de la Légion d’honneur le 4 frimaire an XII (26 novembre 1803).

CHARLES AUGUSTIN COULOMB

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PUBLICATIONS

« Recherches sur la meilleure manière de fabriquer les aiguilles aimantées, de les suspendre, de s’assurer qu’elles sont dansle véritable méridien magnétique » Paris, Recueil de l’Académie, Savants étrangers, t. IV, 1780.« Observations théoriques et expérimentations sur l’effet des moulins à vent, et sur la figure de leurs ailes », Paris, Mémoiresde l’Académie, 1784.« Mémoires sur l’électricité et le magnétisme », Mémoires de l’Académie, 1788-1791.« Mémoire sur l'électricité et le magnétisme » (S. l. n. d.), in-8°, 36 p., pl. gravées [Extrait du Journal de physique, octobre 1793].« Mémoires de Coulomb » (publié par A. Potier.). Paris, Gauthier-Villars, 1884, in-8°, XVI-414 p., fig. [Collection demémoires relatifs à la physique, publiés par la Société française de physique. T. Ier].« Mémoires relatifs à la physique », Paris, librairie scientifique et technique, 2002, 413 p., couv. ill., 21 cm [reproductionen fac-similé de l'édition de Paris, Gauthier-Villars, 1884, Collection des mémoires relatifs à la physique].« Recherches sur les moyens d'exécuter sous l'eau toutes sortes de travaux hydrauliques sans employer aucun épuisement »,Paris, C.-A. Jombert, 1779, in-8°, 24 p. et pl. [2e éd. : Paris, Dupont, 1797, 35 p. et pl. ; 3e éd. : Paris, Bachelier, 38 p. et pl. ;4e éd. : Paris, Bachelier, 41 p. et pl.].« Théorie des machines simples, en ayant égard au frottement de leurs parties et à la raideur des cordages », Paris, Bachelier,1821, [reproduction en fac-similé : Paris, A. Blanchard, 2002, [8]-368 p.-X f. de pl., couv. ill., 21 cm].« Recherches théoriques et expérimentales sur la force de torsion et sur l’élasticité des fils de métal », Mémoires del’Académie, 1787.« Mémoires sur les frottements de la pointe des pivots », Mémoires de l’Académie, 1797.« Expériences relatives à la circulation de la sève dans les arbres », Mémoires de l’Institut, t. II, 1797.« Résultat de plusieurs expériences destinées à déterminer la quantité d’action que les hommes peuvent fournir par leurtravail journalier », Mémoires de l’Académie, 1797.« Détermination théorique et expérimentale des forces qui ramènent différentes aiguilles aimantées à saturation à leurméridien magnétique » Mémoires de l’Académie, t. III, 1801.« Expériences destinées à déterminer la cohérence des fluides », Mémoires de l’Académie, t. III, 1801.« Nouvelle méthode de déterminer l’inclinaison d’une aiguille aimantée », Mémoires de l’Académie, t. IV, 1803.« Résultat des différentes méthodes employées pour donner aux limes et barreaux d’acier le plus grand degré demagnétisme », Mémoires de l’Académie, t. IV, 1803.« Rapport fait à l'Académie des sciences », le 29 janvier 1791.« Rapport… sur la navigation de Redon à Rennes », procès-verbal de vérifications des communications indiquées entre lesrivières de Vilaine et de Mayenne.LAPLACE (Pierre-Simon de), COULOMB (Charles-Augustin de), BORDA (Jean-Charles), « Rapport fait à l'Académie royaledes sciences, le 19 mars 1791, d'un mémoire important de M. Blanc sur la fabrication des armes de guerre », (Paris), impr.de Moutard, 1791, in-4°, 11 p.« Coulomb's memoir on statics : an essay in the history of civil engineering » (publiés par Jacques Heyman). London,Imperial college press, Distrib. by World Scientific Pub. Co, cop. 1997, IX-211 p., ill., 23 cm [Contient : « Essai sur uneapplication des règles de maximis & minimis à quelques problèmes de statique, relatifs à l'architecture, par M. Coulomb »,p. 1-40. – bibliographie, index]

BIBLIOGRAPHIE

STEWART GILLMOR (C.), Coulomb and the evolution of physics and engineering in the eighteenth-century. PrincetownUniversity press, 1971, 328 pages.HAMILTON (S.-B.), Charles Auguste de Coulomb, Trans. Newcomen Soc. (London) 17 (1938), 27-49.LYUBIMOV (Yu-A.), The memoirs of Coulomb - the beginning of modern electromagnetism (Russian), History andmethodology of the natural sciences XXX (Moscow, 1983), 101-129.

ICONOGRAPHIE

• Portrait à l’huile sur toile par Louis Hierle (1894).• Portrait au musée du Génie (Angers), sans doute copie du précédent.

NOTES DIVERSES

Les physiciens du monde entier ont retenu son nom pour définir l'unité de mesure de quantité d'électricité et de chargeélectrique.

« Tous ceux qui ont connu Coulomb savent combien la gravité de son caractère était tempérée par la douceur de son âmeet ceux qui ont eu le bonheur d’approcher de lui à leur entrée dans la carrière des sciences ont gardé de sa bienveillancele plus tendre souvenir. » (Biot)

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Parfois détruire Souvent construire

Toujours servir