Villes et citadins du Tiers Monde by ORSTOMReview by: Goze Bertin BéniéCanadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines, Vol. 27, No. 2(1993), pp. 311-313Published by: Taylor & Francis, Ltd. on behalf of the Canadian Association of African StudiesStable URL: http://www.jstor.org/stable/486087 .

Accessed: 13/06/2014 10:56

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311 Book Reviews / Comptes rendus

La definition des pays et des individu(e)s pauvres reposent sur des indicateurs 6conomiques classiques fournis par la Banque mondiale, les Nations-Unies et le FMI. L'auteur, tout en soulignant les faiblesses et les limites de ces donn6es statistiques, assoit n6anmoins sa classification sur ces criteres. Pourtant, l'utilisation de donnees principalement 6conomiques comme base de d6finition de la pauvret6 ne traduit pas toujours tres bien le contexte r6el de certains pays africains. Peut-&tre que l'indice de d6veloppement humain (human development index) mis au point par le PNUD per- mettrait de mieux illustrer la complexit6 de la notion mime de pauvret6 et ainsi, de d6passer une d6finition purement 6conomique de celle-ci.

On doit aussi s'6tonner du peu de place qu'est faite aux pays d'Afrique francophone dans cet ouvrage, malgr6 quelques exemples sur l'Afrique de l'Ouest et le Sahel. La fai- ble repr6sentation d'une r6gion comme le Sahel de l'analyse parait surprenante puisqu'on y retrouve les pays les plus d6munis du continent (les trois plus "pauvres" d'apres l'indice de d6veloppement humain du PNUD, 1990o) et un contexte 6cologique qui donne un caractere sp6cifique ia la pauvret6 dans cette r6gion.

Les cartes constituent un compl6ment visuel int6ressant, les informations sont simples et pertinentes. Toutefois, certaines cartes sont difficiles ia d6chiffrer 'a causes de d6grad6s peu contrast6s et de frontieres nationales masqu6es, limitant ainsi leur utilisation comme source d'information. La carte des Produits nationaux bruts (9) en est l'illustration la plus marquante.

Malgr6 tout, le livre de O'Connor constitue un bon ouvrage de r6f6rence qui permet d'approfondir certaines th6matiques li6es ia la question de la pauvret6 dans la portion tropicale du continent africain. De plus, la sensibilit6 de l'auteur aux conditions de vie des Africaines et des Africains l'amene a beaucoup de circonspection dans ses analyses et d'humilit6 dans ses rares propositions. Voici donc un outil precieux pour quiconque d6sire d6couvrir ou affiner sa connaissance de l'Afrique et, plus particulibrement, l'espace anglophone. Toutefois, pour en bonifier le contenu, peut-etre pourrait-on souhaiter qu'une version ulterieure comporte des 6tudes r6gionales, ce qui permettrait de mettre en evidence l'interrelation entre les facteurs et faciliterait une meilleure compr6hension de ce que signifie la pauvret6 collective et individuelle dans des con- textes specifiques.

Paule Simard Centre Sahel Universite Laval

ORSTOM. Villes et citadins du Tiers Monde. Dossier sur la r616d6tection urbaine A 1'ORSTOM. Cahier No. 4. Bondy, France: Institut frangais de recherche scientifique pour le developpement en cooperation, 1990. 136 pp-

Le dossier sur la t616detection urbaine A 1'ORSTOM est un recueil d'articles resumant quelques travaux de recherche sur les applications urbaines de la teled6tection dans les pays en voie de d6veloppement. Ces articles sont agenc6s de fagon ia permettre au lec- teur non familier avec cette discipline de mieux comprendre ces travaux de recherche.

En guise d'introduction, ce dossier pr6sente dans un premier chapitre intitul6 "La t616d6tection urbaine A l'ORSTOM," la te16d6tection comme outil de gestion de l'espace urbain et les programmes de recherches men6s i l'ORSTOM dans ce domaine.

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312 CJAS / RCEA 27:2 1993

Le chapitre 2 r6sume les concepts de base de la t616detection. L'auteur a pris le soin de mettre en relief (6criture en italique) les mots qui composent le vocabulaire propre a la tdl6d6tection pour aider le lecteur non initi6 a se retrouver ais6ment. La notion de luminance pouvant etre un concept nouveau pour certains lecteurs, sa d6finition suc- cinte pourrait aider a une meilleure compr6hension. Les donn6es satellitaires ne sont pas toutes cod6es en 8 bits (256 niveaux). A titre d'exemple, les donn6es LANDSAT MSS sont en 6 bits tandis que certaines donn6es NOAA sont en io bits. Toutefois, la plupart des systemes de traitement num6rique sont congus pour des images en 8 bits.

Le chapitre 3 traite de l'amdlioration des methodes d'observation des populations citadines par l'int6gration des techniques de traitement d'images de haute limite de r6solution spatiale. L'auteur a pr6sent6 les objectifs du projet et la m6thodologie utilis6e de fagon claire et coh6rente. Ii faut souligner l'importance de l'int6gration des r6sultats de t16d6dtection et des donn6es de sources multiples dans un systeme d'infor- mation geographique pour r6soudre un problkme de g6ographie humaine. Cet article est particulibrement int6ressant et complet a cause des figures et tableaux tres bien pr6sent6s, et de l'ajout d'une analyse des coiits et de la pr6cision des r6sultats.

Le chapitre 4 traite d'une 6tude diachronique de l'espace urbain par t616d6tection. Les auteurs ont relev6 des points tres int6ressants de la probl6matique relative a la sur- veillance de cet espace par les m6thodes conventionnelles (photos a6riennes), donnant ainsi une force A l'utilisation des m6thodes de t616d6tection pour le suivi cartogra- phique du tissu urbain.

Le cinquieme article a trait a l'analyse de la croissance urbaine de la ville de Mexico par t6l6d6tection. La m6thodologie utilisee est encore loin d'etre op6rationnelle ia cause des alkats de la m6thode de classification non dirig6e, al6ats relatifs a la fixation du nombre de classes par l'op6rateur dans le contexte d'une schne urbaine. Cette op6ra- tion de fixation est, en effet, tres d1licate ai cause de l'h6t6rog6neit6 du mileu urbain.

Uauteur souligne quelques op6rations utiles A l'6tude du milieu urbain par t616d6tec- tion: la cr6ation d'images texturales, la morphologie math6matique et les trans- form6es de Fourier. Puisqu'il s'agit d'une 6tude diachronique, l'auteur devrait con- sid6rer pour une meilleure comparaison des r6sultats, l'6talonnage des donn6es satelli- taires.

Dans leur 6tude sur l'utilisation de la t6l6d6tection dans le programme "Urbanisa- tion et sant6 a Pikine (Dakar)," Cherel et Chaume emploient les op6rations usuelles du traitement d'images. Dans la section 3 (Images et pr6traitements), ils auraient dii expliquer ce que signifie le niveau IB des donndes SPOT. La formulation de la phrase "La methode du plus proche voisin qui ne cr6e pas de valeurs nouvelles a 6t6 choisie car elle permet par la suite d'effectuer des classifications" laisse entrevoir une ambi- guit6. En effet, d'autres m6thodes telles que la convolution cubique ou des techniques de filtrage modifient parfois les intrants de fagon consid6rable, mais permettent d'effectuer dans bien des cas des classifications aussi sinon plus pr6cises.

Le dernier article intitul6 "L'imagerie radar" est articul6 et r6dig6 dans un vocabu- laire accessible au lecteur non initi6. Les auteurs ont su simplifier un des secteurs les plus complexes de la t616d6tection. Pour le restant de l'ouvrage, on ne peut que louer l'initiative de l'ORSTOM d'avoir ajouter ia cette collection d'articles les items suivants: indications bibliographiques, chroniques bibliographiques, colloques et s6minaires, et actualit6s de la recherche.

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313 Book Reviews / Comptes rendus

Sur le plan de la forme, les articles contiennent quelques fautes typographiques et de vocabulaire qu'il faudrait revoir.

Goze Bertin Benie Centre d'applications et de recherches en tlededtection (CARTEL) Universitd de Sherbrooke

Dessalegn Rahmato. Famine and Survival Strategies: A Case Study from Northeast Ethiopia. Uppsala: Nordiska Afrikainstitutet, 1991. 246 pp.

Famine et Strategies de Survie de Dessalegn Rahmato est temoignage eloquent de ce que peut faire une societe rurale face aux calamites pour assurer sa perennite dans la dignite. Strategies de production contre-aleatoires, choix de speculations vegetales et animales, allocation des ressources, valorisation des mecanismes du marche, organi- sation sociale sont analyses dans une prose belle et lyrique.

L'ouvrage s'articule autour de quatre grands axes. Dans l'introduction, l'auteur definit clairement les objectifs de l'6tude: il ne s'agit pas dit-il de retracer l'histoire des famines et de leur impact sur l'economie ou sur la societe du Wollo, mais simplement de decrire et d'analyser les strat6gies de survie mises en oeuvre par les populations, face a la famine. L'approche methodologique est egalement abordee dans l'introduc- tion; elle a consiste essentiellement en interviews et questionnaires adresses aux chefs de menages, aux paysans, aux responsables paysans, aux officiels locaux, aux agences gouvernementales et aux ONGs presents dans la regions.

Dans la seconde partie, l'auteur commence par presenter la region, dans un con- texte geographique et ecologique. Avec un relief tourmente, le Wollo est une zone vulnerable au plan physique, avec plusieurs micro-climats et une pluviometrie capri- cieuse, qui conditionne et rythme les systhmes de production. Les effets combines des activites humaines (systhmes agraires, surexploitation des paturages) et des intemperies sont les causes principales de la degradation de l'environnement.

Au plan economique, le Wollo est l'une des regions les moins developpees d'Ethiopie. Disposant de peu de ressources naturelles, mais densement peuplee, la region vit essentiellement de l'agriculture de subsistance et de l'1levage, dans le cadre de petites exploitations paysannes individuelles.

La famille nucleaire est au centre du modele economique et social; elle est a la fois l'unite de production et de consommation. Le travail etant essentiellement manuel, la taille de la famille en nombre d'actifs va determiner l'importance des superficies mises en culture. S'il est exact que l'existence de marches ruraux peut permettre de commer- cialiser certains produits de la ferme ou de l'artisanat, ce marche n'influence ni le choix des speculations, ni les rotations culturales en temps normal.

D'une maniere generale, estime l'auteur, les pratiques culturales traditionnelles, loin de preserver l'environnement, constituent, avec la pression demographique, les causes premieres des crises alimentaires. Dans cette section, l'auteur jette un regard sur le r6le des femmes dans cette societe rurale du Wollo, oii elles jouent un r6le impor- tant dans la stabilite des familles, mais 6galement dans l'acquisition et la gestion du patrimoine foncier.

La traction animale joue egalement un r61le essentiel dans les systhmes de produc- tion. Mais du fait de la forte variabilite du potentiel animal, ceux des paysans qui ont

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