Wiseman -Dossier de Presse

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Frederick Wiseman ou l'art du récit documentaire / Contact presse : Delphine Camolli 06 13 56 58 80 1!

Cycle Frederick Wiseman ou l'art du récit documentaire 20 novembre au 6 décembre 2013 en sa présence les 29 & 30 novembre 2013 à l'Institut de l'Image d'Aix-en-Provence, au Centre Culturel Jésuite de la Baume-lès-Aix à Aix-en-Provence, au Cinéma Jean Renoir, à la Médiathèque Louis Aragon et à la Cinémathèque Gnidzaz à Martigues. Escale cinéma proposée par Tilt pour Ulysses, itinéraire d'art contemporain initié par le Fonds Régional d'Art Contemporain Provence-Alpes-Côte d'Azur, en coproduction avec Marseille Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture

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Sommaire - Présentation générale p.3 - Frederick Wiseman : bio-filmographie p.4 - Programme résumé p.6 - Programme détaillé : Institut de l'Image p.7 - Programme détaillé : Near Death à la Baume-lès-Aix p.10 - Programme détaillé : Cinéma Jean Renoir p.11 - Programme détaillé : En écho à la programmation en salles p.13 - Films présentés p.14 - Bibliographie, ressources p.18 - Textes de Lætitia Mikles et Caroline Renard à paraître dans Semaine p.21 - Partenaires & infos pratiques p.24

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Présentation générale A l'occasion de Marseille Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture, le Fonds Régional d'Art Contemporain Provence-Alpes-Côte d'Azur a invité Tilt à produire une proposition cinématographique dans le cadre du projet Ulysses, itinéraire d'art contemporain associant plus de 40 structures du territoire de la Capitale. A son tour, Tilt s'est associée à l'Institut de l'Image, à l'Université d'Aix-Marseille, au Cinéma Jean Renoir et à la Cinémathèque Gnidzaz de Martigues, au Centre Culturel Jésuite de la Baume-lès-Aix. Après le cycle Theo Angelopoulos et la nouvelle vague du cinéma grec à l'Institut de l'Image, puis le cycle Wang Bing à l'Institut de l'Image et au Chateau La Coste, nous sommes heureux d'accueillir le grand documentariste américain Frederick Wiseman et une partie de ses 40 films. Une occasion rare de découvrir cette œuvre unique en sa présence. En effet, l'on peut comparer Frederick Wiseman à un Ulysse qui ferait de chacune de ses escales un récit documentaire. Par leur unité de lieu, nombre de ses films peuvent être considérés chacun comme une île sur laquelle il pose un regard curieux et (faussement) candide, le regard d'un étranger sur un monde dont il n'a pas les codes. Souvent, il fait surgir l'étrange et le mythologique du quotidien le plus banal. De manière récurrente, reviennent dans ses films la violence, la barbarie, mais aussi l'aspiration humaine à la transcendance, par l'art ou la spiritualité. Comme dans L'Odyssée. Dans la dynamique du projet Ulysses, une édition spéciale de la revue Semaine, éditée par la maison arlésienne Analogues, a été produite à cette occasion, avec des textes inédits de Lætitia Mikles et Caroline Renard.

Frederick Wiseman by Gretje Ferguson

Le parcours Ulysses nous offre aujourd’hui l’occasion de présenter des démarches qui peuvent être envisagées chacune comme des entreprises artistiques « odysséennes » : Theo Angelopoulos, Wang Bing, Frederick Wiseman, trois cinéastes singuliers et disparates, qui ont en commun la maîtrise d’une puissance d’évocation propre à l’expression cinématographique. En dehors des standards de l’industrie, leurs films n’ont pourtant rien de « difficiles ». Comme par le récit d’Homère, il suffit de se laisser emporter. Delphine Camolli / Tilt

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Frederick Wiseman : bio-filmographie Frederick Wiseman est né le 1er janvier 1930, à Boston, Massachussetts. Son père, d'origine russe, est un avocat qui aidera les juifs européens à trouver refuge aux Etats-Unis. Sa mère a des talents de comédienne, mais c'est un métier inacceptable pour son milieu. Elle ne l'exercera qu'à la maison, pour la joie de ses enfants. De manière plus sombre, l'enfance de Wiseman est marquée par le sentiment oppressant d'un antisémitisme présent partout, dans et hors les Etats-Unis. Jeune diplômé en droit, Frederick enseigne à l'université de Boston. En 1966, la lecture de The Cool World, un essai de Warren Miller sur la délinquance juvénile dans le quartier new-yorkais de Harlem, le pousse à utiliser le cinéma comme moyen de rendre compte de la société. Le film de Shirley Clarke, qu'il produit, tourné dans les rues de Harlem, obtient un grand succès et l'amène à réaliser et produire des documentaires sur la société américaine. Il crée sa propre société de production, Zipporah Films, afin de travailler en toute indépendance. Il travaille le plus souvent avec les mêmes chefs opérateurs, William Brayne ou John Davey. Lui-même est au son, à la perche et c'est ainsi qu'il dirige sa mise en scène. Au préalable, il prend toujours le soin d'obtenir des autorisations de tournage pleines et entières, sans conditions. Chacun des 39 films documentaires qu'il a réalisés à ce jour applique la même méthode de cinéma direct rigoureux : quatre à six semaines de tournage sur les lieux, pas de commentaire ni d'interviews ni de musique ajoutée, six à dix mois de montage à partir des 60 à 100 heures de rushes pour des films d'une durée de 90 minutes à six heures, plongeant le spectateur dans les jeux de rôles qui caractérisent la société occidentale contemporaine. Au théâtre, il a mis en scène pour la Comédie Française Oh les beaux jours de Samuel Beckett ainsi que La Dernière lettre, extrait d'un chapitre de Vie et Destin de Vassili Grossman. Le film éponyme est issu de cette expérience singulière avec la comédienne Catherine Samie. Documentaires TITICUT FOLLIES, Bridgewater, Massachusetts, USA (1967), 84 min, 16mm, B&W HIGH SCHOOL, Philadelphia, Pennsylvania, USA (1968), 75 min, 16mm, B&W LAW AND ORDER, Kansas City, Missouri, USA (1969), 81 min, 16mm, B&W HOSPITAL, New York, New York, USA (1969), 84 min, 16mm, B&W BASIC TRAINING, Kentucky, USA (1971) 89 min, 16mm, B&W ESSENE, Three Rivers, Michigan, USA (1972) 86 min, 16mm, B&W JUVENILE COURT, Memphis, Tennessee, USA (1973) 144 min, 16mm, B&W PRIMATE, Atlanta, Georgia, USA (1974) 105 min, 16mm, B&W WELFARE, New York, New York, USA (1975) 167 min, 16mm, B&W MEAT, Greeley, Colorado, USA (1976) 113 min, 16mm, B&W CANAL ZONE, Panama Canal Zone (1977) 174 min, 16mm, B&W SINAI FIELD MISSION, Sinai Peninsula, Egypt (1978) 127 min, 16mm, B&W MANOEUVRE, West Germany (1979) 115 min, 16mm, B&W MODEL, New York, New York, USA (1980) 129 min, 16mm, B&W THE STORE, Dallas, Texas, USA (1983) 118 min, 16mm, color RACETRACK, Long Island, New York, USA (1985) 114 min, 16mm, B&W BLIND, Talladega, Alabama, USA (1986) 132 min, 16mm, color DEAF, Talladega, Alabama, USA (1986) 164 min, 16mm, color ADJUSTMENT AND WORK, Talladega, Alabama, USA (1986) 120 min, 16mm, color MULTI-HANDICAPPED, Talladega, Alabama, USA (1986) 126 min, 16mm, color MISSILE, Vandenberg Air Force Base, California, USA (1987) 115 min, 16mm, color

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NEAR DEATH, Boston, Massachusetts, USA (1989) 358 min, 16mm, B&W CENTRAL PARK, New York, New York, USA (1989) 176 min, 16mm, color ASPEN, Aspen, Colorado, USA (1991) 146 min, 16mm, color ZOO, Miami, Florida, USA (1993) 130 min, 16mm, color HIGH SCHOOL II, New York, USA (1994) 220 min, 16mm, color BALLET, NEW YORK, USA; Athens, Greece; Copenhagen, Denmark (1995), 170 min, 16mm, color LA COMEDIE FRANÇAISE ou L’Amour JouÉ, Paris, France (1996) 223 min, 16mm, color PUBLIC HOUSING, Chicago, Illinois, USA (1997) , 195 min, 16mm, color BELFAST, MAINE, Belfast, Maine, USA (1999), 248 min, 16mm, color DOMESTIC VIOLENCE, Tampa, Florida, USA (2001), 196 min, 16mm, color DOMESTIC VIOLENCE 2, Tampa, Florida, USA (2002), 160 min, 16mm, color THE GARDEN, New York, New York, USA (2004), 196 min, 16mm, color STATE LEGISLATURE, Boise, Idaho, USA (2006), 217 min, 16mm, color LA DANSE—LE BALLET DE L’OPERA DE PARIS, Paris, France (2009), 158 min, 35mm, color BOXING GYM, Austin, Texas, USA (2010), 91 min, 16mm, color CRAZY HORSE, Paris, France (2011), 134 min, digital, color AT BERKELEY, Berkeley, California (2013), 244 min, digital, color Fiction SERAPHITA’S DIARY (1982), 90 min, 16mm, color LA DERNIERE LETTRE (2002), 62 min, 35mm, B&W

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Programme résumé Le cycle Frederick Wiseman se déroule du 20 Novembre au 5 Décembre à l'Institut de l'Image d'Aix-en-Provence, au Centre Culturel Jésuite de la Baume-lès-Aix à Aix-en-Provence, au Cinéma Jean Renoir, à la Médiathèque Louis Aragon et à la Cinémathèque Gnidzaz à Martigues.

Frederick Wiseman sera présent les 29 et 30 Novembre. Seront également présents et interviendront : Lætitia Mikles, réalisatrice, rédactrice de la Revue Positif, proche du cinéaste, Jean-Luc Lioult, enseignant en cinéma documentaire Université d'Aix-Marseille Maurice Darmon, auteur de Frederick Wiseman, Chroniques américaines (Presses Universitaires de Rennes, 2013) Andrée Deissenberg, directrice générale du Crazy Horse DATES A RETENIR Samedi 23 novembre - Institut de l'Image 14h30 : Titicut Follies, 1967, 84'+ débat avec Laetitia Mikles 17h : La Danse, le ballet de l’Opéra de Paris, 2009, 158' présenté par Laetitia Mikles Mardi 26 novembre - Institut de l'Image 13h30 : Cours de cinéma : A propos de Model, 1980, 128' Par Jean-Luc Lioult, Université Aix-Marseille. Cours de Licence et Master cinéma, ouvert au public. Vendredi 29 novembre - Institut de l'image 14h-16h30 : High School, 1968, 75' Séance lycéens avec les élèves de l'option cinéma du Lycée Adam de Craponne, suivie d'une discussion entre les élèves et Fred Wiseman 16h45 : Zoo, 1992, 129' 19h30 : rencontre avec Frederick Wiseman suivie de The Store, 1983, 118' Samedi 30 novembre 2013 - Centre Culturel La Baume-lès-Aix 13h30-20h : Near Death,1989, 358' Introduction par Frederick Wiseman Samedi 30 novembre 2013 - Cinéma Jean Renoir, Martigues 18h : Titicut Follies, 1967, 84' Introduction par Maurice Darmon et présentation de son essai Frederick Wiseman, Chroniques américaines. 20h : Buffet en présence de Frederick Wiseman et séance de dédicace en partenariat avec la librairie L'Alinéa 21h : Boxing Gym, 2010, 91' Introduction par Frederick Wiseman Dimanche 1er Décembre - Institut de l'image 14h : avant-première nationale de At Berkeley, 2013, 244' Film présenté par Maurice Darmon Vendredi 6 Décembre - Institut de l'image 20h : Crazy Horse, 2012, 128' En présence d'Andrée Deissenberg, directrice générale du Crazy Horse

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Programme détaillé : Institut de l'image

!Model ©1980 Zipporah Films, Inc. The Store ©1983 Zipporah Films, Inc. / High School ©1968 Frederick Wiseman! Samedi 23 novembre - Institut de l'Image

14h30 : Titicut Follies, 1967, 84'+ débat avec Laetitia Mikles 17h00 : La Danse, le ballet de l’Opéra de Paris, 2009, 158' présenté par Laetitia Mikles Mardi 26 novembre - Institut de l'Image

13h30 : Cours de cinéma : Autour de Model, 1980, 128' Par Jean-Luc Lioult, Université Aix-Marseille. Cours de Licence et Master cinéma, ouvert au public. Vendredi 29 novembre - Institut de l'Image

14h-16h30 : High School, 1968, 75' Séance lycéens avec les élèves de l'option cinéma du Lycée Adam de Craponne et les étudiants du secteur cinéma de l'Université d'Aix-Marseille, suivie d'une discussion entre les élèves et Frederick Wiseman. Ouverte au public.

16h45 : Zoo, 1992, 129'

19h30 : Rencontre avec Frederick Wiseman suivie de The Store, 1983, 118'

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Dimanche 1er décembre - Institut de l'Image Avant première nationale du dernier film de Frederick Wiseman, présentée par Maurice Darmon At Berkeley 2013, 244 min Sélections : Venice / Biennale (World Premiere), Toronto (North American Premiere), Rio de Janeiro, New York (U.S. Premiere), BFI London, Chicago, Viennale / Austria, DocLisboa, Jihlava / Czech Republic, Stockholm, CamerImage / Poland, RIDM / Montreal FICUNAM / Mexico

At Berkeley © 2013 Berkeley Film Inc. La vie sur le campus californien de Berkeley, de réunions d'élèves en réunions de profs, de séminaires en cours, de revendications en manifestations : Frederick Wiseman prend son temps pour décliner toutes les formes possibles d’échanges d’idées, et fait de la parole un torrent démocratique qui grossit et emporte tout.

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GRILLE HORAIRE INSTITUT DE L'IMAGE 20 novembre-1er décembre 2013 Mercredi 20 novembre 14h30 Titicut Follies 17h00 La Danse, le ballet de l’opéra de Paris 20h00 High School 1 Jeudi 21 novembre 14h00 The Store 16h15 Basic Training 20h30 Titicut Follies Vendredi 22 novembre 14h30 Juvenile Court 17h15 Zoo 20h00 Essene Samedi 23 novembre 14h30 Titicut Follies + débat avec Laetitia Mikles 17h00 La Danse, le ballet de l’opéra de Paris présenté par Laetitia Mikles 20h15 Primate Dimanche 24 novembre 14h30 Belfast, Maine Lundi 25 novembre 18h00 Boxing Gym 20h00 Model Mardi 26 novembre 13h30 Cours de cinéma : Model 18h00 Essene 20h00 La Danse, le ballet de l’opéra de Paris Mercredi 27 novembre 17h00 Juvenile Court 20h00 Boxing Gym Jeudi 28 novembre 14h30 Public Housing 18h00 Primate 20h15 Basic Training Vendredi 29 novembre 14h00 High School 1 en présence de Frederick Wiseman 16h45 Zoo 19h30 The Store en présence de Frederick Wiseman Samedi 30 novembre 16h30 Central Park 20h00 Model Dimanche 1er décembre 14h00 At Berkeley (avant-première) présenté par Maurice Darmon

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Programme détaillé : Near Death au Centre culturel Jésuite de la Baume-lès-Aix, une expérience à vivre!

Near Death © 1989 Zipporah Films, Inc.

Centre Culturel de La Baume lès Aix Near Death - 1989, 358' Near Death est tourné au sein du service de soins intensif de l'Hôpital Beth Israel de Boston. Le film documente les relations et les processus de décisions entre familles, patients, personnels soignant et religieux. Le Centre Culturel de la Baume accueille ce film-fleuve que Frederick Wiseman souhaite présenter d'une seule traite. Le spectateur est ainsi invité à une véritable expérience d'immersion dans le cadre approprié de La Baume, au cœur de la campagne aixoise. Avec humour, Wiseman mentionne qu'une durée de 6h pour un sujet aussi important que la mort, ce n'est pas si long! 13h30 : Introduction par Frederick Wiseman 14h-20h : Near Death Pendant la projection : afin de prévenir tout évanouissement ou autre manifestation hypoglycémique, thé, café, boissons et collations seront à disposition du public.

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Programme détaillé : Cinéma Jean Renoir Samedi 30 novembre - Cinéma Jean Renoir 18h : Titicut Follies, 1967, 84' Introduction par Maurice Darmon et présentation de son essai Frederick Wiseman, Chroniques américaines. 20h : Buffet en présence de Frederick Wiseman et séance de dédicace en partenariat avec la librairie L'Alinéa 21h : Boxing Gym, 2010, 91' Introduction par Frederick Wiseman

Boxing Gym © 2010 KO Films, Inc. Comme à Aix le 23 novembre, cette double séance propose un pont entre Titicut Follies, le film inaugural de Wiseman (et peut-être le plus célèbre) et un autre beaucoup plus récent, ici Boxing Gym. Alors que son cinéma soi-disant « direct » donne l’impression de scènes « brutes » prises sur le vif, Wiseman affectionne en fait l’art de la métaphore. Dans Boxing Gym, des habitués se retrouvent pour s’entraîner dans une petite salle de boxe de quartier. Là où on s’attendait à une ambiance violente et brutale, on découvre le fonctionnement d’une communauté fraternelle qui parvient à s’autoréguler harmonieusement. La salle de boxe se vit comme une Cité Idéale dans laquelle règnent le respect de l’autre, le goût de l’effort et l’autodiscipline. Perdu au milieu de la violence du monde, le ring fait figure de petite Utopie. Lætitia Mikles

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Vendredi 6 décembre - Cinéma Jean Renoir 20h : Crazy Horse, 2012, 128'

Crazy Horse @ 2011 Antoine Poupel - Sophie Dulac Distribution En présence d'Andrée Deissenberg, Directrice générale du Crazy Horse "A mon avis, Crazy Horse est une de mes films les plus abstraits. Tous mes films le sont, mais Crazy Horse est un film très, très abstrait. Abstrait dans les formes et dans les idées qu'il suggère. Parce qu'il traite de différents fantasmes et des sujets sur lesquels portent ces différents fantasmes." Frederick Wiseman dans un entretien accordé à Lætitia Mikles in Positif n°608, octobre 2011. A sa sortie, le film est demeuré quasi invisible dans nos contrées. C'est donc une occasion unique de le découvrir au Renoir cette année.

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Programme détaillé : En écho à la programmation en salles « Entièrement éditée en coffrets par Zipporah Films, sa propre maison de production fondée en 1971, sa filmographie n’est ni commercialisée en France ni sous-titrée en français. Heureusement, grâce à la médiathèque du Centre Pompidou et au réseau des médiathèques publiques, il est aisé, pour qui le désire, de voir ou revoir la plupart de ses films, sous-titrés ceux-là, en prêt ou sur place.» Maurice Darmon, in Frederick Wiseman, Chroniques américaines

!!Zoo ©1994 Zipporah Films, Inc. A la Médiathèque Louis Aragon - Martigues

Durant le mois de novembre, la médiathèque Louis Aragon proposera une grande partie de la filmographie de Frederick Wiseman à emprunter ou à consulter sur place. La diffusion à la demande et sur réservation à des groupes sera également possible.

Mercredi 27 novembre 18h30 : Primate, 1974, 105’

Jeudi 28 novembre 18h30 : Law and Order, 1969, 81' A la Cinémathèque Gnidzaz - Martigues

Les 12, 13, 16 et 17 novembre 15h : Wiseman Usa, 52', couleur, documentaire Réalisation : Michel Gayraud. Ce film présente Frederick Wiseman à sa table de montage. Entre deux collures, il explique sa façon de travailler et de penser les destinataires de ses documentaires sur les institutions américaines. De nombreux extraits de ceux-ci sont insérés, subtilement, dans le montage. Dès qu'il obtient l'autorisation, il filme, sans autre travail préalable qu'un repérage des lieux.

Les 19, 20, 23, 24, 26 et 27 novembre 15h : Zoo, 1993 - 130’ Films présentés par Catherine Delebarre, Bibliothécaire en charge du fonds audiovisuel et Sylvie Morata, Chargée de développement- Cinémathèque Gnidzaz.

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Films présentés 18 films, qui permettent d'avoir une vision large, à défaut d'être complète, de l'œuvre de Wiseman, qui compte à ce jour 40 films, le 41ème étant en cours de mixage. Titicut Follies 1967, 84'

Interdit par la censure américaine de 1967 à 1991, Titicut Follies, le premier film de Frederick Wiseman et aujourd’hui encore son plus légendaire, montre sans détours l'effroyable quotidien des détenus de l’hôpital psychiatrique de Bridgewater, dans le Massachusetts. La caméra se fond au milieu de cette jungle isolée du reste de la société, accompagnant au plus près la dérive de ces prisonniers «fous», écrasés par un système pénitentiaire d’un autre âge. Un film choc, que le temps a heureusement légitimé. High School 1 1968, 75'

Le système scolaire n'a pas pour seul objectif de transmettre un savoir,mais également un ensemble de valeurs, d'une génération à une autre. High School nous montre comment ce conditionnement social opère. Dans une école urbaine pour classes moyennes de Philadelphie, à direction et à majorité blanche, sont filmées des rencontres formelles et informelles entre enseignants, élèves, parents et administrateurs. En 1968, les conventions encore rigides de l'éducation ne sont plus toujours acceptées par une jeunesse en pleine émancipation. Basic Training 1971, 89'

Les neuf semaines de « classes », d'entraînement d'appelés et d'engagés à la base militaire de Fort Knox, au Kentucky : parcours du combattant, tir au M16, combat à la baïonnette, gaz de combat, charges, marches de nuit, préparation idéologique. Pas une minute n'est perdue pour faire d'adolescents civils, tout juste sortis de l'école, de solides soldats aguerris, prêts à opérer sur le terrain, en l'occurrence au Vietnam. Un film qui a beaucoup inspiré Stanley Kubrick pour son Full Metal Jacket. Essene 1972, 86'

Le film est une immersion dans la vie quotidienne d'un monastère bénédictin et les tensions qui s'y déploient entre les aspirations personnelles de chacun et les priorités institutionnelles et organisationnelles de la communauté. Comme dans n'importe quelle autre communauté, les mêmes questions émergent : la loi, le travail, la foi, les valeurs, l'amour et le jeu.

« Toutes leurs prières et toutes leurs conversations ont trait à la survie de la communauté, à l'organisation de celle-ci, aux résolutions des querelles entre les membres, à la répartition des pouvoirs, et ce sont là les questions qui se posent à toutes les communautés. C'est un film sur la difficulté de savoir ce qui constitue une communauté, même quand elle n'est composée que de vingt membres, comme ici. » Frederick Wiseman Juvenile Court 1973, 144'

Dans les locaux du tribunal pour mineurs de Memphis, au Tennessee, Wiseman filme le quotidien de la justice américaine. L'équipe du juge Turner y travaille avec compétence et dévouement sur des dossiers difficiles, parfois tragiques. Parents irresponsables, familles monoparentales dépassées, vols, violences domestiques, agressions sexuelles réelles ou supposées, agressions à main armée, trafic et usage de drogue, adolescents fugueurs... Le juge observe, interroge, écoute les témoignages, consulte les travailleurs sociaux, réunit des commissions, en essayant de ne pas pénaliser inutilement les jeunes délinquants.

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Law and Order 1969, 81'

Le film s'intéresse au travail d'une patrouille de police dans une grande ville américaine : S'entraîner, faire respecter la loi, maintenir l'ordre, assurer un service social. Au fil des différentes situations, on découvre comment le comportement et l'implication des policiers se modulent selon l'attente des personnes, leur niveau social, la violence de la situation. Primate 1974, 105'

Au centre de recherche zoologique sur les primates de Yerkes à Atlanta, les scientifiques observent les singes. Wiseman observe les scientifiques. Description du comportement sexuel et psychomoteur des animaux, expériences sur leurs réactions en situation d'apesanteur et autres opérations chirurgicales sont passées en revue. « En un sens, Primate, c'est High School, car c'est de la même discipline qu'il s'agit, celle du contrôle du comportement sexuel et de l'agressivité » dit Wiseman. Un film extrêmement troublant et rarement vu. Model 1980, 129'

Au sein de l'agence Zoli à New York, les mannequins hommes et femmes travaillent sur des publicités, des spectacles de mode et des couvertures de magazines. Un travail bien plus ardu et exténuant qu'on ne pourrait l'imaginer. Wiseman nous montre également le fonctionnement de l'agence : entrevues avec des candidats, conseils en carrière, travail sur les portfolios, discussions avec les clients, préparation des voyages. Un film fascinant sur la fabrication du glamour et les processus de standardisation de la beauté The Store 1983, 118'

The Store est le premier documentaire en couleurs tourné par Wiseman. Nous voici donc à Dallas, Texas, dans le grand magasin Neiman-Marcus, une institution du commerce de luxe, où le cinéaste promène sa caméra et nous montre les rites, les artifices, les mises en scène ; tout un décorum au service d'un mot d'ordre : vendre. Derrière l'ambiance feutrée du magasin, nous découvrons vite un « univers impitoyable ». Slogan : « Notre raison de vivre, ce sont les ventes ! C'est notre seul but dans la vie ! Nous sommes des vendeurs ! » Central Park 1989, 176'

Ce film documente la diversité des usages que font les gens de Central Park, l'un des sites les plus emblématiques de New York : marcher, courir, faire du bateau, du skate, de la musique, du théâtre, des pique niques, des spectacles. On y découvre aussi la complexité du travail du service des parcs et jardins de la ville, pour maintenir l'ordre, la propreté et le garder ouvert et accessible au public. Near Death 1989, 358'

Near Death est tourné au sein du service de soins intensif de l'Hopital Beth Israel de Boston. Comment chacun affronte-t-il la mort, les relations entre les patients les familles, les médecins, les différentes équipes de l'hôpital, les conseillers religieux, les contraintes éthiques, médicales et légales, tandis que des décisions doivent être prises sur les soins à administrer à des personnes en train de mourir.

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Zoo 1992, 129'

Zoo se situe à Miami, en Floride: les soins et l'entretien des animaux par les gardiens, les vétérinaires, leurs équipes et les visiteurs venus du monde entier. Tous les aspects dont explorés : questions financières et organisationnelles, éthique des relations entre l'humain et l'animal, recherche scientifique. Public Housing 1997, 195'

La vie quotidienne au sein d'un grand ensemble de logements sociaux, Ida B. Wells à Chicago, où une population marginalisée vit dans des conditions d'extrême pauvreté. Le film documente le travail et les difficultés aux quelles sont confrontés les travailleurs sociaux et les différents programmes gouvernementaux mis en œuvre face à la loi de la rue, aux familles en grande difficultés, aux maternités précoces, au chômage et à la drogue. Belfast, Maine 1999, 240'

Pendant les fêtes d’Halloween, le portrait d’une petite ville côtière de l'État du Maine, en Nouvelle-Angleterre. Wiseman y décrit la vie de ses habitants et de ses institutions, passant de l'école à l’usine de sardines, d’un conseil municipal à un cours à l’école de musique, ou encore à une soirée au cinéma de la ville. Un film-somme, rythmé par les beaux paysages de l’automne, où le cinéaste montre une Amérique au bord de l'épuisement...

« J'ai voulu approcher la vie de ce bourg en filmant les églises, les usines, la chasse. Ce sera un peu un condensé de tous mes autres films. » Frederick Wiseman La Danse, le ballet de l’Opéra de Paris 2009, 158'

Wiseman a installé sa caméra durant douze semaines au cœur de l’Opéra de Paris, filmant les répétitions et les spectacles de sept ballets, ainsi que le travail des administrateurs, chorégraphes, danseurs, musiciens,costumiers et techniciens de plateau... Sept performances ou ballets sont représentés : Genus par Wayne McGregor, Le Songe de Medée par Angelin Preljocaj, La Maison de Bernarda par Mats Ek, Paquita par Pierre Lacotte, Casse Noisette par Rudolph Nureyev, Orphée and Eurydice par Pina Bausch, and Romeo and Juliette par Sasha Waltz

« Le réalisateur pose (...) le regard d'un amoureux silencieux. Ce film est le plus pictural et sans doute le plus douloureusement intime de toute son œuvre. » Laetitia Mikkles, in Positif Boxing Gym 2010, 91'

Austin, au Texas. Richard Lord, ancien boxeur professionnel, a fondé son club de boxe, Lord's Gym, il y a 16 ans. Des personnes d'âge, d'origine et de classe sociale différentes s'entraînent dans ce gymnase : hommes, femmes, enfants, médecins, avocats, juges, hommes et femmes d'affaires, immigrants, boxeurs professionnels ou aspirants professionnels côtoient de simples amateurs et des adolescents en quête de force et d'assurance. Le gymnase devient une illustration du melting-pot à l'américaine où les gens s'entraînent, se parlent, se rencontrent...

« Le plaisir que l'on prend à regarder Boxing Gym - c'est-à-dire à voir des gens très différents, tous âges et sexes confondus, se donner un mal de chien pour se dépenser et acquérir les bons gestes de la boxe (...) - ne doit pas faire oublier le thème fondamental de Frederick Wiseman : la violence, et les formes qu'elle prend au sein de la communauté humaine. » Didier Péron, Libération

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Crazy Horse 2012, 128'

Pour son 39e film, Frederick Wiseman lève le rideau d’une troisième institution française après la Comédie Française et le Ballet de l’Opéra de Paris. Au coeur du plus avant-gardiste des cabarets parisiens nous suivons le metteur en scène Philippe Decouflé et Ali Mahdavi, directeur artistique, qui réinventent les numéros de la célèbre revue de danseuses nues. At Berkeley 2013, 244'

La vie sur le campus californien de Berkeley, de réunions d’élèves en réunions de profs, de séminaires en cours, de revendications en manifestations : Frederick Wiseman prend son temps pour décliner toutes les formes possibles d’échanges d’idées, et fait de la parole un torrent démocratique qui grossit et emporte tout.

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Ressources / Presses Universitaires de Rennes http://www.pur-editions.fr

Frederick Wiseman, Chroniques américaines

Film après film, ce livre ouvre à la compréhension de l’œuvre de Frederick Wiseman en lien avec le contexte de cinquante années d’histoire des États-Unis dont il se nourrit. Ses quarante films entre vérité enregistrée et fiction construite, tous produits, réalisés et montés par Wiseman lui-même, se fondent en un cinéma exigeant et contradictoire qui met le spectateur devant son civisme, ses valeurs et ses choix. On retrouvera dans ce livre des films comme Hospital ou Public Housing ainsi que ceux tournés à Paris comme La Dernière Lettre et Crazy Horse.

2013

Maurice Darmon

Domaines : Arts du spectacle, Études américaines, Cinéma

Collection : Le Spectaculaire Cinéma

Format : 17 x 21 cm Nombre de pages : 396 p.

ISBN : 978-2-7535-2208-4

Disponibilité : en librairie Prix : 20,00 €

SOMMAIRE

• Les films de formation. De Titicut Follies (1967) à Welfare (1975) • Hors les murs. De Meat (1976) à Seraphita’s Diary (1982) • Dans la patience du temps. De The Store (1983) à High School II (1994) • Pour tout l’amour du monde. De Ballet (1995) à Crazy Horse (2011)

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Ressources : Gallimard http://www.gallimard.fr/

Frederick Wiseman

Trad. de l'anglais par Victoria Mortimer et Marie d' Origny. Édition publiée sous la direction de Marie-Christine de Navacelle et Joshua Siegel

Coédition Gallimard/MoMA

Albums Beaux Livres, Gallimard Parution : 05-01-2011 Frederick Wiseman est né à Boston en 1930. Depuis ses débuts controversés avec Titicut Follies (1967) jusqu'à Boxing Gym (2010) présent au Festival de Cannes et longuement ovationné, il a réalisé près de 40 films sur la société et les institutions américaines. Il a récemment tourné en France, La Comédie-Française, La danse : Le ballet de l'Opéra de Paris et Crazy Horse. Il a également mis en scène, pour la Comédie-Française, La dernière Lettre de Vasily Grossman et Oh les beaux jours de Samuel Beckett. En écho à la rétrospective que lui a consacré en 2010 le Musée d'Art Moderne (MoMA) de New York, cet ouvrage richement illustré propose à travers le regard d'éminents écrivains, artistes et critiques, une vision actuelle d'une des œuvres les plus audacieuses de ces dernières décennies. Pour la première fois, Frederick Wiseman accepte de parler de lui, de son enfance bostonienne, de ses années d'apprentissage, de son itinéraire personnel, de sa pratique cinématographique apportant ainsi un éclairage nouveau sur l'ensemble de son œuvre.

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Frederick Wiseman ou l'art du récit documentaireInstitut de l'image, Aix-en-Provence, Cinéma Jean Renoir, Cinémathèque Gnidzaz & Médiathèque Louis Aragon, Martigues, Centre Culturel Jésuite La Baume-lès-Aix, Aix-en-Provence

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DERRIÈRE!LES!APPARENCES!-!par!Lætitia!Mikles!

Au!départ,! tout!semble!simple.!On!regarde!Welfare,!puis!The)Store!et!Domestic)Violence.!On!! repère!vite! les!constantes! des! films! de! Fred! Wiseman!:! l’unité! des! sujets! (les! grandes! institutions! officielles! ou! civiles),! la!cohérence!du!style! (des!scènes!prises!sur! le!vif,!pas!d’entretien),! la! récurrence!des!obsessions! (le!pouvoir,! la!hiérarchie,!la!violence).!En!quelques!films,!on!pense!avoir!cerné!l’œuvre!foisonnante.!On!s’autoriserait!presque!à! étiqueter! l’auteur! :! «!le! peintre! des! institutions!»! ou! ! «!le! réalisateur! sociologue!».! Fred!Wiseman! s’amuse!avec! ce! costume!de! filmeur! politique! qu’on! le! force! à! endosser.!Mais! ne! vous! y! trompez! pas.!Wiseman! est!avant!tout!un!littéraire.!Un!amoureux!de!la!poésie!d'Emily!Dickinson.!Un!admirateur!inconditionnel!du!théâtre!de!Samuel!Beckett.!On!tient!là!deux!précieux!indices!pour!approcher!le!secret!intime!son!œuvre.!Car!tous!ses!films!cachent!une!énigme!à!décrypter.!

Ainsi,! ! La) Danse,) le) ballet) de) l'Opéra) de) Paris! semble! s’offrir! tout! entier! au! regard! du! spectateur!:! une!description!simple!et!transparente!du!prestigieux!corps!de!ballet,!son!quotidien,!ses!spectacles,!sa!machinerie!administrative.! Or! à! y! regarder! de! plus! près,! chaque! discussion,! chaque! chorégraphie,! chaque! réunion! de!travail!a!été!choisie!avec!un!soin!extrême!par! le!cinéaste,!non!pas!seulement!pour!sa! force! intrinsèque!mais!parce! que! toutes! ces! scènes! déclinent! un!même! sous-texte!:! l'angoisse! de! la!mort.! Lorsqu’une! danseuse! se!rend! chez! la! directrice,! c’est! pour! parler! des! rôles! inadaptés! à! son! âge! et! à! son! usure! physique.! Quand! les!danseurs! tiennent! une! réunion! syndicale! sur! leur! régime! de! retraite,! c’est! pour! évoquer! la! dégradation!prématurée! qui! guette! leur! corps.! Quant! ! aux! danses,!Wiseman! ne! sélectionne! que! celles! qui! expriment! la!terreur! de! la! grande! faucheuse!:! l’infanticide! sanguinaire! du! Songe) de) Médée) d’Angelin! Preljocalj,! ou! les!pleureuses! en! deuil! de! La) Maison) de) Bernarda! de! Mats! Ek.! Chaque! scène! se! veut! un! memento) mori!mélancolique!ou!grinçant.!La)Danse)ne!célèbre!pas!une!illustre!institution!mais!un!combat!contre!la!Mort.!!

Enfermé!de!longs!mois!dans!sa!salle!de!montage,!Wiseman!peaufine!avec!une!minutie!extrême!la!structure!de!ses!documentaires.!Par!un!savant!agencement!de!séquences,!par!un!soin!rigoureux!apporté!à!la!combinaison!des!scènes,!il!va!modeler!secrètement!le!message!de!son!film.!C’est!ce!qui!lui!permet!d’affirmer,!un!sourire!en!coin,!que!Crazy)Horse!est!un!de!ses!films!les!plus!abstraits.!Une!telle!déclaration!frôle!la!provocation!:!rien!de!plus! charnel!et! sensuel!au!contraire!que! les!prouesses!dénudées!des!danseuses!du! fameux!cabaret!parisien.!Mais!en!décortiquant!son!ossature,!on!en!dévoile!le!cœur.!Le!film!se!bâtit!autour!de!l’idée!de!mensonge!et!de!faux-semblant!:!jeux!de!reflets,!ombres!chinoises!et!autres!trompe-l’œil!visuels,!fantasmes!que!les!metteurs!en!scène! projettent! dans! leurs! chorégraphies,! simulations! érotiques! des! spectacles! qui! gênent! parfois! les!danseuses!elles-mêmes,!hypocrisie!du!discours!de!l’administration...!Le!cinéaste,!tel!un!disciple!de!Socrate,!met!en!garde!le!spectateur!prisonnier!de!sa!caverne!contre!le!caractère!factice!des!apparences!immédiates.!!

Alors!que!son!cinéma!soi-disant!«!direct!»!donne! l’impression!de!scènes!«!brutes!»!prises!sur! le!vif,!Wiseman!affectionne!en!fait! l’art!de!la!métaphore.!Dans!Boxing)Gym,!des!habitués!se!retrouvent!pour!s’entraîner!dans!une!petite!salle!de!boxe!de!quartier.!Là!où!on!s’attendait!à!une!ambiance!violente!et!brutale,!on!découvre!le!fonctionnement! d’une! communauté! fraternelle! qui! parvient! à! s’autoréguler! harmonieusement.! La! salle! de!boxe! se! vit! comme! une! Cité! Idéale! dans! laquelle! règnent! le! respect! de! l’autre,! le! goût! de! l’effort! et!l’autodiscipline.!Perdu!au!milieu!de!la!violence!du!monde,!le!ring!fait!figure!de!petite!Utopie.!!

Ainsi,!Wiseman!a! le!goût!de!l’oxymore.!Son!jeu!favori!consiste!à!prendre!le!contre-pied!de!ses!sujets! les!plus!évidents!pour!traiter!un!thème!en!apparence!contradictoire.!Le!corps!éblouissant!des!danseuses!de!l’opéra!est!prétexte!à!évoquer!la!finitude!de!nos!existences.!La!nudité!obscène!des!artistes!de!cabaret!nous!interroge!sur!le!concept!d’illusion.!Les!coups!de!poing!des!boxeurs!amateurs!nous!donnent!envie!de!croire!au!contrat!social.!En!associant!ainsi!des!sujets! sociaux!à!des! réflexions!existentielles!a!priori!antithétiques,! il!unit!ce!que!notre!logique!tend!à!opposer.!Il!nous!prend!en!aparté!et!nous!chuchote!à!l’oreille!qu’il!a!entrevu!une!autre!réalité.!Ambiguë,!complexe!et!paradoxale.!Et!nous!propose!le!voyage.!

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A PROPOS DE ZOO, par Caroline Renard

Savoir ce qui structure nos représentations mentales et ce que cachent les stéréotypes fait

partie des enjeux du cinéma de Frederick Wiseman. Zoo explore les clichés du documentaires

animalier et les déconstruit pour démontrer que ces représentations sont intimement liées à la

dimension économique et idéologique de la société qui les produit. Réalisé à Miami, ce film

de 120 minutes met à jour l'expansion de la société du spectacle dans un lieu supposé être

celui de la défense des animaux.

La scène d'introduction, en huit plans fixes, est sobre. Le point de vue, frontal et plein cadre,

cite implicitement l'histoire des images destinées à la découverte du monde animal. Le

premier plan, un lion couché paisiblement face à la caméra, offre l'image parfaite du lion

idéal. Un zèbre de profil, à l'ombre d'un arbre, précède l'image d'un rhinocéros allongé dans

l'herbe. Un vautour se retourne vers la caméra. Une girafe boit dans un bassin. Une autruche

s'allonge sur l'herbe. Des flamands roses marchent en file indienne dans un étang. Un tigre du

Bengale traverse le cadre devant un temple d'Angkor. Pourtant le montage joue subtilement

de faux raccords de mouvement qui cassent toute continuité. Les trajets des animaux

marquent des directions contraires. Chaque plan sur un animal est un bloc fermé sur lui-

même, soulignant une improbable cohabitation.

Si le plan du lion évoque un clin d'œil inversé au lion couché et rugissant de la MGM, le

cinéma de Wiseman, entièrement auto-produit depuis 1971 par sa maison de production et de

distribution, Zipporah Films, s'inscrit à rebours de l'histoire industrielle du cinéma. Il filme

d'ailleurs ici une équipe qui tourne dans le zoo. Des assistants placent des branches devant

l'objectif de la caméra. Ils précédent l'opérateur et veillent à ce que son cadrage ne manque

pas de verdure. Wiseman, pour qui la distance et l'observation sont déterminantes, filme leur

danse incongrue. Son cinéma n'est ni celui des grands studios, ni celui de la reconnaissance

auteuriale, juste celui du constat social. Discrètement mais résolument situé du côté des

populations contre les autorités (Public Housing), des jeunes contre l'institution (High

school), des opprimés contre leurs bourreaux (Primate), ce n'est pas pour autant un cinéma de

la lutte sociale, ni de l'acte militant. Il filme méthodiquement les fonctionnements et les

enjeux des rapports sociaux de pouvoir.

Wiseman disait en 1976 : "La structure, pour moi, est la théorie des événements filmés. Si

j'avais une idée préconçue avant le film que le tournage contredise, j'abandonnerais mon idée.

Ce qui est important pour moi ce n'est pas ça, c'est que le film reflète ce que j'ai appris sur

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place. Si je gardais mes idées préconçues, je ferais des films de propagande1". Le sens de ses

films vient effectivement de l'agencement des événements. Dans Zoo, deux scènes, de durée

équivalente et situées au début et à la fin du film, sont particulièrement frappantes : la mise au

monde d'un rhinocéros mort-né et une chasse aux chiens. Elles parlent de la difficulté de la

survie en milieu non naturel et d'une arbitraire sélection des espèces. Elles montrent sans

artifice la dichotomie qui existe entre un prétendu idéal écologique et la pratique de cet idéal.

Dialoguant avec des séquences où les enfants découvrent le animaux avec leurs parents, où

des vacanciers errent en pédalos et où des coiffeurs travaillent bénévolement pour rassembler

des fonds, elles révèlent la violence et l'hypocrisie de cette institution. Le zoo est donc moins

décrit comme un lieu de préservation des espèces que comme un espace de spectacle et de

nouveaux rapports de force.

1 Propos recueillis et traduits par Claire Clouzot, Revue Écran n°50, septembre 1976, p.23

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Partenaires Le Fonds Réginal d'Art Contemporain Provence-Alpes-Côte d'Azur - FRAC PACA et Ulysses, itinéraire d'art contemporain Le projet « Ulysses » est conçu et réalisé par le Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur, dans le cadre de la Capitale Européenne de la Culture Marseille Provence 2013 de janvier à décembre 2013. Il associe quarante-cinq structures et collectivités qui offrent une proposition artistique plu-ridisciplinaire de qualité internationale sur l’ensemble de l’année 2013. Commissariat général : Pascal NEVEUX assisté de Karina BIANCHI

www.fracpaca.org CONTACT : Karina Bianchi : [email protected] Analogues, maison d'édition pour l'art contemporain Analogues, maison d’édition pour l’art contemporain existe depuis le début de l’année 2004. Les publications sont réfléchies les unes indépendamment des autres pour répondre aux besoins réels des artistes, des auteurs, des lieux et des lecteurs. La revue Semaine, bilingue, s’associe aux structures artistiques et appose les outils d’une histoire contemporaine de l’art. Cette exploration est développée au rythme d’un numéro par semaine, consacré à un projet artistique et conçu avec les acteurs de ce projet. Chaque volume réunit les numéros parus au cours des semaines antérieures et dévoile l’envergure et la diversité du territoire artistique aujourd’hui en France.

http://www.analogues.fr CONTACT : Gwenola Menou : [email protected] TILT Depuis 18 ans, TILT est un opérateur culturel cinéma reconnu pour son travail de diffusion mais aussi pour son travail d'action éducative et culturelle à Marseille et à l'échelle du territoire de la Capitale Européenne. Tilt produit plusieurs événements : Ciné plein air Marseille (depuis 18 ans), Cour(t)s-y vite! (10ans). Elle est partenaires de nombreux autres événements : Instants d'été à Aix-en-Provence, Le Bel Eté à Aubagne, Programme Averroès Junior, Le Jour le plus court… En 2013, tilt a assuré la pré production et la production exécutive du projet Ecrans Voyageurs, en coproduction avec Cinémas du Sud et Marseille Provence 2013. Elle est également la partenaire associée au projet Ulysses, intinéraire d'art contemporain proposé par le FRAC PACA

www.cinetilt.org CONTACT : Delphine Camolli : [email protected] l’Institut de l’image. Association créée en 1985, l’institut de l’image élabore une programmation destinée à revisiter l’histoire du cinéma, principalement sous forme de cycles thématiques ou de rétrospectives. Ces programmes sont destinés à tous les publics curieux de (re)découvrir le cinéma, qu’il s’agisse des grands classiques, des cinémas étrangers, des cinémas d’avant- garde, ou encore de grands auteurs contemporains. Par ailleurs, l’institut de l’image est l’un des trois piliers du pôle régional d’éducation artistique en P.A.C.A. et assure la coordination régionale du dispositif passeurs d’images. Depuis 1995, l’Institut de l’Image accueille le mardi après-midi (de 13h30 à 17h30) des cours de cinéma dans la Salle Armand Lunel, en partenariat avec l’Université d’Aix-Marseille et le Pôle Lettres et Arts, secteur Cinéma. L’Institut de l’Image offre ainsi aux étudiants de Licence et de Master l’accès à des projections de films sur grand écran. Les cours sont ouverts aux auditeurs libres.

www.institut-image.org CONTACT : Sabine Putorti : [email protected] L'Université de Provence, secteur cinéma et audiovisuel Le secteur "cinéma et audiovisuel" de l'Université d'Aix-Marseille appartient au Département "Arts" du pôle Lettres et Arts. Rattaché à l'UFR ALLSHS (Arts, Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sociales), il est un des premiers secteurs universitaires a avoir proposé des enseignements en cinéma en France dès 1968. Le secteur cinéma délivre actuellement des enseignements en premier, deuxième et troisième cycle. Il propose en premier cycle des enseignements optionnels d'initiation

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qui peuvent entrer dans la composition de la plupart des Licences. À partir du semestre 5 de Licence, il propose une formation spécialisée en études cinématographiques, permettant ensuite une orientation vers le Master (Recherche ou Professionnel Métiers du film documentaire) et vers le doctorat Lettres et Arts. Animé par une équipe de cinq enseignants chercheurs, il forme une centaine d'étudiants par an.

CONTACT : Jean-Luc Lioult : [email protected] Le Centre Culturel Jésuite de la Baume lès Aix La Baume est depuis plus de 40 ans un lieu d’accueil et de formation ouvert à tous qui propose des conférences et colloques, des cours, des ateliers et des rencontres artistiques. La Baume en 2013 est partenaire associé au projet ULYSSES, itinéraire d’art contemporain proposé par le FRAC PACA.

www.labaumeaix.com CONTACT : Antoine Paoli [email protected] Le Cinéma Jean Renoir est un cinéma indépendant, financé en majeure partie par la Ville de Martigues, dont la programmation est à dominante art et essai. Il participe aux dispositifs Ecole et cinéma, Collège au cinéma et Lycéens et apprentis au cinéma, et propose également des ateliers de pratique artistique en milieu scolaire et hors temps scolaire. Depuis peu, le Jean Renoir a pris la gestion de la Cinémathèque Gnidzaz, située en centre ville.

cinemajeanrenoir.blogspot.com CONTACT : Henri Denicourt : [email protected] La Cinémathèque Gnidzaz En 2007, Prosper Gnidzaz, passionné de cinéma offre à la ville de Martigues sa collection de 3000 bobines et 90 appareils de projection dont les plus anciens datent de 1880. Inaugurée en 2011 dans une ancienne chapelle rénovée, la Cinémathèque Gnidzaz (Membre de la FCAFF, Fédération des Cinémathèques et Archives de Films de France) propose de découvrir les évolutions techniques du cinéma, des premières images animées à nos jours. Dotée d'une salle de projection de trente places, elle est un lieu de diffusion, de partage et d'animation destiné à l'éducation à l'Image. Toutes ces séances sont gratuites et non-commerciales.

espacecinemapg.blogspot.fr CONTACT : Sylvie Morata : [email protected] La Médiathèque Louis Aragon La présence dans le catalogue de la médiathèque municipale de Martigues de 26 films sur les 40 réalisés par Frederick Wiseman est exceptionnelle. Ce fonds est principalement issu du Catalogue national de films documentaires pour les bibliothèques publiques géré par la Bibliothèque Publique d'Information à Paris. Les films sont disponibles en DVD et en version sous-titrée en français. Ils sont consultables sur place et empruntables par le public de la médiathèque.

www.mediatheque-martigues.fr CONTACT : Catherine Delebarre : [email protected] La librairie l'Alinea La librairie l'Alinéa existe depuis 1979 et bénéficie du concours du Ministère de la Culture, du Centre National du Livre, de l'ADELC, de la DRAC PACA.

www.librairielalinea.fr CONTACT : Jean-François Szymanski: [email protected]

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INFOS PRATIQUES Institut de l’image Bibliothèque Méjanes 8 - 10, rue des Allumettes 13100 Aix-en-Provence 04 42 26 81 82 Tarifs : fidélité : 3,50€ / réduit : 5,50€ / plein : 6,00€ Cinéma Jean Renoir Allée Jean Renoir 13500 Martigues 04 42 44 32 21 Tarifs : réduit : 4€ / plein : 5€ / film + buffet : 10€ Centre culturel de la Baume-lès-Aix 1770 Chemin de la Blaque 13090 Aix-en-Provence 04 42 16 10 30 Participation aux frais : 10€ / réservation recommandée Cinémathèque Gnidzaz 4, rue Denfert 13500 Martigues 04 42 10 91 30 Entrée libre. Les mardi, mercredi, samedi et dimanche, de 10h à 12h et de 14h30 à 18h30 Médiathèque Louis Aragon Quai des Anglais 13500 Martigues 04 42 80 27 97 Tilt 22, rue de l'Observance 13002 Marseille 04 91 91 07 99 [email protected]

Documents

Wiseman -Dossier de Presse