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Histoire des courants littéraires

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Courant• Au sens large, le courant ou mouvement littéraire désigne une tendance

en littérature, qui permet de regrouper des œuvres autour de constantes qui s’en dégagent : thématiques abordées, style de l’auteur, genre littéraire privilégié, etc. Dans un sens plus étroit, il arrive parfois qu’on désigne sous l’appellation de courant un regroupement d’auteurs mus par un idéal esthétique commun ou une idéologie commune, un groupe d’écrivains ayant des relations entre eux. Il faudrait cependant alors plutôt parler d’école ou de groupe que de courant.

• L’intérêt du courant littéraire n’est pas de classer définitivement une œuvre, mais de donner un point de départ à l’analyse. Quand on sait, par exemple, qu’une œuvre se réclame du romantisme ou du réalisme ou qu’elle est qualifiée de courtoise ou d’épique, on peut commencer sa lecture par ce biais, quitte à changer plus tard.

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Le Moyen Age

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Genres du Moyen Age

• La chanson de geste

• Le roman sentimental

• Les contes à rire

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La chanson de geste

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La chanson de geste

• Une chanson de geste est un récit relatant des épopées légendaires héroïques mettant en scène les exploits guerriers de rois ou de chevaliers, remontant aux siècles antérieurs.

• La geste, du latin gesta, est ici à comprendre comme « action d'éclat accomplie ».

• Ce type de récit apparaît à l'aube de la littérature française, vers la fin du Xieme siècle (elles sont chantées entre 1050 et 1150). Les dernières ont été produites au cours du xve siècle

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La chanson de geste

• Les chansons de geste sont caractéristiques de la littérature médiévale et prennent la suite des grandes épopées de l'Antiquité. Elles sont rédigées en ancien français et en ancien occitan. Elles diffèrent d'un autre grand genre littéraire médiéval : la poésie lyrique, dont la langue cette fois-ci est uniquement l’occitan.

• Souvent anonyme, son auteur est un troubadour appelé aussi

trouvère qui la destinait à être chantée et accompagnée musicalement, devant un public large, populaire ou noble.

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Thèmes principaux

L´esprit et les articles de foi se résument en quelques points saillants:

• barons serviteurs de Dieu, • service féodal dû au suzerain, • honneur féodal, • vaillance combative, intrépidité.

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Le héros épique• Dans les chansons de geste seule la classe féodale est mise en scène. Le héros

épique est un chevalier doué d'une force surhumaine, capable d'endurer toutes sortes de souffrances physiques ou morales. Exemplaire par sa fidélité à son seigneur, il est élu pour sa perfection et représente toujours une collectivité dont l'existence est en jeu.

• La mort est le moment le plus émouvant du récit et recèle une leçon dictée par la vision religieuse et féodale de la société : la souffrance et la mort sont nobles lorsqu'elles sont subies pour Dieu et le suzerain. Ainsi le public, qu'il soit chevaleresque ou populaire, est appelé aux grandes émotions collectives et religieuses.

• Les autres personnages ont des rôles définis : ami confident, traître, ennemi, lâche, etc. Ils sont dans le récit pour souligner davantage l'héroïsme et les vertus du héros principal.

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Trois cycles restant• Il reste moins de cent chansons de geste. Les trouvères des XIIIe et

XIVe siècles ont groupé les chansons de geste en trois grandes séries appelées des Cycles ou des Gestes.

• Chaque cycle comprend des poèmes épiques qui se déroulent autour des

exploits d'un même héros ou des membres de sa famille. On distingue:

– le Cycle du roi (Charlemagne)

– le Cycle de Guillaume d'Orange – le Cycle de Doon de Mayence

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La chanson de Roland

• C'est un exemple classique de chanson de geste par le glissement de l'Histoire à la légende, et par la célébration épique des vertus de la chevalerie, de l'honneur féodal et de la foi.

• En pleine époque de reconquête de l'Europe et de conquêtes en Orient, il est fort possible que le texte de La Chanson de Roland ait été écrit pour donner un fondement historique aux croisades, et transformer une guerre territoriale en guerre sainte.

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La chanson de Roland• 1. La trahison de Ganelon : Ganelon, le beau-frère de Charlemagne et

beau-père de Roland a trahi Roland car il était jaloux de la préférence de Charlemagne envers son neveu. Il intrigue avec le calife Marsile, roi des Sarrasins pour s’assurer de la mort de Roland.

• 2. La bataille de Roncevaux : Roland et son compagnon le chevalier Olivier meurent dans la bataille et beaucoup de Sarrasins et de Français aussi.

• 3. La vengeance de Charlemagne sur les Sarrasins: Roland avait sonné du cor pour que Charlemagne vienne aider l’arrière-garde mais quand ses armées arrivèrent, Roland était déjà mort. Charlemagne venge alors son neveu en battant les Sarrasins.

• 4. Le jugement de Ganelon: Après la bataille, Charlemagne fait juger Ganelon qui est condamné à mourir écartelé.

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La chanson de RolandLa mort de Roland

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Le roman sentimental

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Le roman sentimental• On l’appelle aussi “littérature courtoise”. Les œuvres courtoises

expriment l'idéal chevaleresque, mais elles contiennent une nouvelle valeur : le service amoureux. L'appellation « courtoise » vient du mot « court » qui, en ancien français, désignait la cour seigneuriale.

• Les habitudes raffinées et les beaux usages s'y imposent comme règle. La fidélité à une Dame, l'art de bien parler et chanter, la politesse, la générosité s'opposent, d'une part, aux manières grossières des guerriers et, d'autre part, deviennent signe de reconnaissance de la classe aristocratique. Aussi, les aristocrates, commencent-ils à s'orienter vers une littérature plus attentive au cœur et à l'esprit.

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Tristan et Yseuth• Tristan, enfant de l’amour, est élévé par un père adoptif comme un vrai

chevalier. • Il prouve sa vaillance et sa fidélité en tuant le Morholt, terrible chevalier

d'Irlande et oncle d'Yseut, qui venait réclamer le tribut de son roi et il promet de ramener Yseuth pour la marier au roi Marc.

• Sur le bateau qui les emporte vers la Cornouailles, Tristan et Yseut boivent par mégarde le philtre d'amour préparé pour les futurs époux. Si d'abord les deux jeunes gens essaient de lutter, ils se laissent vite aller à la force qui les entraîne, acceptant leur destin fatal. "Vienne donc la mort !" s'exclame Tristan.

• Les deux amants vivent alors une double vie mais finissent par se trahir: Yseuth est livrée aux lépreux; Tristan au bûcher.

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Tristan et Yseuth• À la suite de ce châtiment horrible, les amants se sentent déliés à l'égard

du roi et vont se réfugier dans la forêt du Morois où ils mènent une existence rude, sauvage et heureuse.

• Le roi Marc finit quasimment par leur pardonner. Tristan doit s'éloigner. Il part guerroyer en Bretagne.

• Blessé à mort, Tristan veut revoir Yseut une dernière fois. Mais, celle ci arrive trop tard pour le soigner. Tristan meurt sans apaisement, suivi de peu par Yseut qui se laisse mourir.

• Sur leurs deux tombes, une ronce symbolique réunira pourtant leurs tombeaux : l'amour est plus fort que la mort.

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Le Roi Arthur et Les chevaliers de la table Ronde

• La cour du roi Arthur est un lieu fixe dans tous les romans de Chrétien de Troyes (v1135-v1183). Cette dernière est bien sûr imaginée par l'auteur, qui se base sur des croyances populaires celtes et anglo-normandes.

• La cour est un point de repère idéal pour les romans de la table ronde, elle est le lieu de la plénitude où règnent la grande vie et les biens en abondance.

• Les aventures de la table ronde trouvent leur source d'existence dans la femme, dans l'être aimé. On peut penser que ces œuvres ont ouvert à la littérature le monde de l'Amour avec un A majuscule. Chrétien de Troyes oppose déjà cet Amour à la Raison, et c'est ce symbole qui marquera durablement la littérature française.

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La table ronde• La Table ronde en elle-même fut dressée après que Merlin

l'Enchanteur eut révélé à Arthur la nécessité de créer une assemblée faite des chevaliers les plus preux afin de retrouver le Graal. La Table ronde rappelait qu'ils héritaient de leur place uniquement sur leurs mérites, et qu'ils étaient à ce titre tous égaux.

• Comme la distance par rapport au roi peut réintroduire une

hiérarchie, ce siège est choisi au hasard parmi les derniers. Elle symbolise l'égalité et la fraternité entre les chevaliers. Outre l'intérêt de rassembler les meilleurs chevaliers du royaume, cette table était destinée à recevoir le Graal, quand il aurait été retrouvé.

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La table ronde• Tous les chevaliers appelés à s'asseoir à cette Table ont été vite identifiés,

sauf un. Quiconque s'asseyait dans le siège vacant sans avoir été élu était englouti par la terre ; c'est pourquoi cette place s'appelait le Siège Périlleux.

• Il semble que cet ajout où seul le plus pur d'entre eux peut s'asseoir est

un rajout chrétien tardif ; en effet dans la légende celtique ce serait Lancelot qui découvre le Graal, mais d'un point de vue chrétien, sa relation adultère avec Guenièvre, l'épouse du roi Arthur, le rend impur.

• C'est donc Galaad, qui trouvera le Graal, le rapportera à la Table ronde et s'assiera dans le Siège Périlleux. Ce retour du Graal à la Table ronde marque la fin des Temps Aventureux, la fin de la quête. Les chevaliers de la grande table légendaire devaient fidélité à leur roi et au Saint Graal.

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Une invitation à la fin de la magie ?• Les récits représentent le Mal comme étant bien plus présent que le Bien

(la plupart des preux chevaliers finiront par trouver la mort, y compris Arthur). Plutôt que d’attaquer le Mal directement et par là de choisir son camp, Merlin préfère laisser aux hommes le pouvoir de choisir par eux-mêmes leur destin, de même qu'il se laisse définitivement enfermer, en toute connaissance de cause, par Viviane.

• La magie, dans le contexte de la quête du Graal, bonne ou mauvaise, altère invariablement le jugement et la perception des hommes. Nous pouvons nous demander si la quête du Graal n'était pas une invitation symbolique, non à chercher la source de la magie du monde, mais au contraire à l'éteindre pour profiter pleinement de sa capacité de jugement. Ce questionnement s'illustre par le thème : « Par delà le bien et le mal se trouve la vérité humaine ».

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Les contes à rire• Dès le xiie siècle, la bourgeoisie a sa propre littérature, véritable satire

sociale avant la lettre. Elle est par essence malicieuse, pittoresque, parfois grivoise ou, à l'inverse, morale, mais le plus souvent réaliste.

• Le Roman de Renart est un recueil de récits médiévaux français des xiie et xiiie siècles ayant pour héros des animaux agissant comme des humains ; le monde animal représentant la société du moyen âge.

• Ce n'est pas un roman à proprement parler, mais un ensemble disparate de récits en octosyllabes de longueur variable et composés par différents auteurs, appelés dès le Moyen Âge « branches ». Les branches les plus anciennes (v. 1170) sont attribuées à un Pierre de Saint-Cloud. Dès le xiiie siècle, les branches sont regroupées en recueils, apportant une certaine unité.

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Le Roman de Renart• En effet, la panse de Primaut était devenue plus large que son corps n'était

long. Clopin-clopant, ils parviennent au pertuis que Renart passa sans trop de peine; mais il en fut tout autrement de Primaut. Le ventre qu'il rapportait opposait une résistance inattendue. "Comment faire, disait-il, comment sortir de là?

• - Vous avez quelque chose, frère? dit doucement Renart.• - Quelque chose? J'ai que je ne puis repasser outre.• - Repasser? vous voulez rire sans doute.• - Je te dis, par mes dents, que je ne puis sortir.• - Voyons, essayez d'avancer la tête et de pousser.

Primaut, puni par sa gourmandise, coincé dans un trou, ne peut pas repasser par où il est venu., Renart s'est servi des défauts de sa victime pour lui jouer un tour.

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Les contes à rire• Comique de geste: On appelle comique de geste quand ce sont les grimaces

ou l'attitude d'un personnage, ou bien les coups qu'il reçoit qui font rire. De nombreuses victimes de Renart finissent souvent battues par des paysans !

• Comique de caractère: On parle de comique de caractère quand c'est le personnage lui-même qui est drôle. On rit beaucoup quand Renart profite de la naïveté et de la stupidité de sa victime. A ce moment là, on ressent rarement de la pitié ou de la tristesse, car on comprend bien que si elle avait été plus maline, ses mésaventures auraient été facilement évitées.

• Comique de situation: Il arrive régulièrement que des personnages se retrouvent dans une fâcheuse position (Renart y est souvent pour quelque chose...), qui nous fait pourtant bien rire. C'est ce qu'on appelle le comique de situation : c'est la situation dans laquelle se trouve un personnage qui amuse le lecteur.

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Le 16ème siècle

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La littérature à la Renaissance • L’écrivain de la Renaissance, comme tous les intellectuels, est profondément

marqué par l’apparition du livre imprimé. Ainsi, la large diffusion des livres que permet l’imprimerie fait non seulement augmenter considérablement l’influence et la renommée des auteurs, mais elle leur permet aussi d’enrichir leur travail par un accès plus facile aux idées, aux histoires et au style des autres écrivains.

• Enfin, la littérature n’est plus réservée à quelques érudits qui ont accès à de trop rares manuscrits ! D’ailleurs, s’ils demeurent toujours une minorité, les intellectuels forment un groupe beaucoup plus vaste et diversifié qu’au Moyen Âge, et qui s’intéresse à davantage d’objets d’études : œuvres littéraires françaises, italiennes, anglaises, grecques, latines, mais aussi théologie, philosophie, droit, sciences, philologie, etc. Bien qu’ils soient encore souvent des clercs, les savants se consacrent de plus en plus au développement d’une pensée laïque et d’une littérature profane.

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La littérature à la Renaissance • L’ écrivain de la Renaissance participe du même coup à l’enrichissement du français : il

contribue à fixer l’orthographe, la grammaire, la syntaxe. C’est en effet à cette époque d’affirmation d’une culture nationale que s’écrivent les premiers dictionnaires – qui sont alors bilingues (en France, le premier grand dictionnaire, de Robert Estienne, français-latin, date de 1538). Rabelais plus que tout autre a joué un rôle de premier plan, puisqu’il a fait entrer dans la langue française des centaines de mots, et que plusieurs de ses proverbes et de ses expressions sont encores connus aujourd’hui et repris dans les dictionnaires pour illustrer l’utilisation de certains mots.

• Si la principale caractéristique de la littérature de la Renaissance est sans doute l’abondance des références à l’Antiquité, l’écrivain du XVIe siècle s’inspire aussi des événements de son époque ou des œuvres de ses contemporains. C’est en effet le mélange d’ancien et de nouveau qui favorise la Renaissance des arts et des lettres. C’est ainsi que l’on sent l’influence de la poésie de Pétrarque dans les vers de Louise Labé, que Montaigne parle des cannibales du Nouveau Monde, que Rabelais présente un programme d’éducation humaniste dans son Gargantua, ou que Marguerite de Navarre peint les mœurs amoureuses des nobles dans ses écrits.

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La Pléiade

• regroupement de sept poètes dont faisaient partie du Bellay et Ronsard

• font de la poésie l’art le plus noble, tant qu’elle imite les anciens

• tiennent à écrire en français (qu’on dénigrait encore) plutôt qu’en latin, c’est pourquoi du Bellay signe la Deffense et illustration de la langue françoise

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Rabelais

• Moine puis médecin, François de Rabelais est une des grandes figures de l’humanisme de la Renaissance. Il est l’auteur de deux des grands romans du 16ème siècle: “Gargantua” et “Pantagruel”, qui raconte l’histoire et l’éducation de deux géants (Pantagruel est le fils de Gargantua).

• Il invite le lecteur à dépasser les apparences pour aller chercher la vérité. L’important est de faire confiance à la nature et se libérer l’esprit et le corps. C’est cet appétit de savoir et d’être qu’incarnent les géants optimistes Pantagruel et Gargantua.

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Gargantua• Déçu que son fils soit mal instruit, Grandgousier envoie son fils étudier à

Pais. Son nouveau maître, Ponocrates, le purge à l’aide d’un médecin, pour ne plus faire de Gargantua, qu’une “tabula rasa”, prête à accueillir le bon savoir, loin de la ringardise de l’enseignement médiéval. Son éducation alterne désormais entre sciences et activités physiques, lectures et jeux, musique et art de la chevalerie. Une éducation conforme à l’idéal antique.

• Plus tard, Gargantua doit aider son père à contrer Pichocrole, roi voisin belliqueux. Celui ci, est animé comme Charles Quint, par la soif de conquete et les sautes d’humeur. Il est défait pas l’armée de Gargantua, calme et organisé. Il fonde avec Frère Jean , un brillant allié lors des combats, l’abbaye de Thélème, où la volonté divine et désirs humains se mêlent joyeusement. “Rire est le propre de l’homme.”

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L’invention de l’essai• L’inventeur du genre est Michel de Montaigne (1533-1592). Si, aujourd’hui, essayer signifie tenter,

expérimenter, risquer – et se tromper, parfois –, ce mot avait pour Montaigne le sens d’une démarche intellectuelle procédant d’une libre analyse de tout sujet susceptible de retenir l’attention.

• Ce n’est pas pour rien que l’essai est un genre qui fait son apparition à la Renaissance, puisque c’est seulement à ce moment que la pensée se sent libérée des dogmes, des préconçus. Comme l’humain devient un nouveau centre d’intérêt, l’expérience personnelle, prend de plus en plus d’importance, et, pour Montaigne, c’est un lieu où ressourcer sa pensée. C’est ainsi que, quel que soit le sujet qu’il aborde, Montaigne en fait une réflexion qui part de l’expérience vécue : il se penche sur la mort à partir d’un accident de cheval qu’il a eu, de l’amitié à partir du chagrin que lui a causé le décès de son ami Étienne de la Boétie, de l’éducation en se remémorant celle qu’il a reçue. Mais il ne raconte pas sa vie. Montaigne dépasse la biographie pour rejoindre l’universel. « D’autres forment l’homme, moi, je le raconte », disait-il.

• Ainsi, l’essai appartient à la littérature d’idées ou de réflexion : c’est une nouvelle subjectivité, une relation personnelle entre le moi et le monde. En fait, l’essai, c’est :

• écrire au « je »• réfléchir sur soi et sur le monde qui nous entoure• soigner la forme de son écriture jusqu’à la rendre lyrique.

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Montaigne• Il déclare que son but est de « décrire l'homme, et plus particulièrement

lui-même (...) et l'on trouve autant de différence de nous à nous-même que de nous à autrui ».

• Il estime que la variabilité et l'inconstance sont deux de ses caractéristiques premières. « Je n'ai vu, dit-il, un plus grand monstre ou miracle que moi-même ».

• Il décrit sa pauvre mémoire, sa capacité à arranger des conflits sans s'y impliquer émotionnellement, son dégoût pour les hommes poursuivant la célébrité et ses tentatives pour se détacher des choses du monde afin de se préparer à la mort. Sa célèbre devise « Que sais-je ? » apparaît comme le point de départ de tout son étonnement philosophique.

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Montaigne

• Pour lui nous ne pouvons pas croire nos raisonnements car les pensées nous apparaissent sans acte de volition : nous ne les contrôlons pas. Nous n'avons pas de raison de nous sentir supérieurs aux animaux. Nos yeux ne perçoivent qu'à travers nos connaissances.

• La liberté de penser ne se pose pas en modèle, ni en mètre étalon, elle offre seulement aux hommes la possibilité de faire émerger en lui cette liberté, le pouvoir de penser et de s'assumer jusqu'à la liberté ultime :

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Les essais• « Qui se connaît, connaît aussi les autres, car chaque homme porte la

forme entière de l’humaine condition. »

• « Ce que nous appelons ordinairement amis ou amitiés, ce ne sont qu’accointances et familiarités noués par quelque occasion et commodité. »

• « Si on me presse de dire pour quoi j’aimais La Boétie, je répondrais, parce que c’était lui,parce que c’était moi. »

• « Mon métier et mon savoir, c’est vivre. »

• «Philosopher c'est apprendre à mourir. »

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Les grands auteurs

• Érasme (1467-1536) : Éloge de la folie (explication du protestantisme)

• Marguerite de Navarre (1492-1549): Heptaméron (nouvelles inspirées par le Decameron italien de Boccace)

• François Rabelais (1494?-1553)– Gargantua– Pantagruel– Le tiers livre– Le quart livre

• Clément Marot (1496-1544) : Épître

• Ronsard (1524?-1585): Les Amours

• Joachim du Bellay (1522?-1560): Les Antiquités de Rome, Les Regrets

• Louise Labbé (1526-1565): Sonnets

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17ème siècle

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Le courant baroque en littérature 1598 - 1630

• C’est un mouvement qui dominera l’Europe du XVIIe siècle. Le baroque est né en réaction contre l’austérité protestante. Il est attaché à une conception d’un monde instable, d’un monde en transformation incessante. Ce courant est avide de liberté et ouvert à la complexité de la vie. En littérature il comporte une multitude de tendances contradictoires mais peut se concentrer autour de quelques principes communs : goût de la sensualité, des extrêmes, de l’ornementation, du langage à effets. Les genres privilégiés du baroque sont la poésie avec Théophile de Viau, Pierre de Marbeuf ou Saint-Amant, et le théâtre, influencé par les auteurs espagnols (par exemple l'Illusion comique de Pierre Corneille).

• Durant la période de transition qui va de 1630 à 1661, le baroque, bien que peu à

peu supplanté déjà par le classicisme, continue encore à jouer son rôle. Il est présent dans le courant précieux, le courant burlesque et le courant libertin. Cependant ces trois courants ne se confondent pas avec le baroque, mais chacun développe, de façon privilégiée, un de ses aspects.

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Le courant précieux• La préciosité est un mouvement européen des lettres qui atteint son apogée en France

dans les années 1650-1660. C’est un courant esthétique d'affirmation aristocratique marqué par un désir de se distinguer du commun. Cette volonté d’élégance et de raffinement se manifeste dans le domaine du comportement, des manières, du goût aussi bien que dans celui du langage. Ce courant est également associé à une revendication féministe soucieuse de faire reconnaître la femme dans le monde des intellectuels et des artistes mais aussi dans une fonction sociale nouvelle.

• La société précieuse s’épanouit dans les salons dont les plus célèbres sont ceux de la

marquise de Rambouillet et de Madeleine de Scudéry. D’abord aristocratiques, ces salons s’ouvrent peu à peu à des écrivains bourgeois. La volonté d’élégance dans la conversation, la recherche de pureté du vocabulaire en proscrivant les jargons, les archaïsmes, le langage populaire et l’invention de termes nouveaux ou de périphrase remplaçant des noms d’objets réputés bas ou seulement trop ordinaires, conduisent à des abus dont se moquera Molière dans Les Précieuses ridicules.

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Le courant précieux• La littérature est un des sujets privilégiés de ces salons et les auteurs

transposent dans leurs romans-fleuves ce monde raffiné qui revendique aussi une place centrale pour l'amour idéalisé.

• Avec précaution, on peut repérer une évolution du genre romanesque lié à cette esthétique particulière avec d'abord, au début du siècle, le roman pastoral et sentimental d'Honoré d'Urfé, L'Astrée, en 1607, puis les romans héroïques dont les traits communs sont la peinture des mœurs aristocratiques les nombreuses aventures et l'étude des personnages en particulier dans la relation amoureuse

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Astrée aime Céladon, qui aime Astrée en retour, d'un amour fou mais tenu secret, car interdit par une querelle irréconciliable qui oppose leurs deux familles. Tout part d'une mascarade, celle de Céladon, éphèbe auquel Andy Gillet prête son physique androgyne et qui, à l'occasion d'une noce, et pour donner le change à ses parents, feint d'être épris d'une autre jouvencelle. Guidée par un jaloux, Astrée découvre le spectacle et s'en détourne, bouleversée. Bien qu'au fait de l'affaire, la vision lui en est insupportable, si bien qu'elle notifie à celui qui l'a blessée de ne plus jamais reparaître devant ses yeux, à moins qu'elle ne lui en donne l'ordre.

Désespéré, Céladon se jette dans la rivière, perd connaissance et atterrit dans les bras de trois nymphes, qui le soignent à grand renfort de caresses. Rétabli, le jeune homme mène une vie d'ermite et construit dans la forêt un temple à la gloire de la déesse Astrée, sans nourrir d'autre espoir que celui d'entendre un jour son aimée lui ordonner de revenir à elle.

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Le libertinage• Ce courant idéologique part de la philosophie matérialiste de Gassendi.

Les libertins (libres penseurs) se détachent de la religion officielle, le christianisme, raillent les pratiques religieuses, manifestent leur indépendance de la pensée et tendent à donner à l’existence humaine un sens uniquement terrestre. Ce courant assure ainsi la transition entre l’humanisme de la Renaissance et la philosophie du siècle suivant, celui des Lumières.

• Cyrano de Bergerac, disciple de Pierre Gassendi, est le représentant le

plus éminent de la pensée libertine. Le personnage de Don Juan, dans l’œuvre homonyme de Molière, Dom Juan, est emblématique de cette attitude.

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Le courant comique et satirique• Le courant satirique et familier qui caractérise certaines œuvres narratives du XVIIe siècle

est l'héritier d'un certain esprit « gaulois » présent dans les nouvelles (ou les « histoires ») du siècle précédent qui cherchent à s'ancrer dans le réel pour créer à la fois le rire et la mise en cause. Influencé par le roman picaresque espagnol, ce courant non aristocratique est aussi produit par la réaction contre les excès idéalistes et sentimentaux des romans héroïco-précieux dont se moquent les auteurs satiriques avec des sortes de parodies comiques.

• C'est essentiellement dans le genre encore flou du roman que ce courant réaliste et plutôt burlesque sera productif en privilégiant un récit enjoué, parfois embrouillé cependant, avec des personnages communs placés dans des situations souvent plaisantes et quotidiennes. Ils relèvent parfois du peuple ou de la bourgeoisie mais les histoires comiques françaises se distinguent des romans picaresques par un personnel moins populaire. Les héros de Histoire comique de Francion et du Page Disgracié sont des gentilshommes. Le personnage principal du Roman comique est certes né théoriquement dans le peuple mais tout laisse à penser que ses véritables origines pourraient être nobles. Il en a du moins les caractéristiques morales.

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Le courant classique• Il s’est élaboré au cours des années 1630-1660. L’esthétique classique est fondée

sur trois principes essentiels : rationalisme, imitation de la nature, imitation de l’Antiquité. Plus tard, en 1674, dans son Art poétique Nicolas Boileau fait une synthèse de tout ce qui constitue le style classique.

• Le classicisme établit la suprématie de la raison qui s’exerce par des règles. Peindre le beau et le vrai est la grande préoccupation des écrivains. Mais comme les créateurs s’adressent à un public précis, la Cour, l’idéal est d’inspirer le respect du régime royal, le beau est ce qui est conforme à la morale chrétienne. Pour eux peindre le vrai, c’est peindre la nature humaine, peindre l’homme. La peinture des passions humaines, leur analyse confère un caractère psychologique à la littérature classique. Le classicisme répugne à introduire le laid, le bizarre, le fantastique et réduit par là son domaine d’observation. Le beau seul devait être imitable.

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Le courant classique

• La vraisemblance et la bienséance sont à la base de l’imitation de la nature. La vraisemblance n’est ni le réel, ni le possible. C’est ce qu’un public donné, une élite, juge être vraisemblable par sa raison. Une telle notion est extrêmement incertaine et nous nous expliquons pourquoi les écrivains classiques traitent d’une façon différente et libre les sujets empruntés à l’histoire ou à la mythologie. La bienséance inclut des préceptes moraux (bannir ce qui choque la pudeur, ou même la sensibilité), des préceptes techniques (tenir compte du temps, des mœurs, du rang des personnages), des préceptes esthétiques (ne pas mêler le sérieux et le plaisant).

• Pour leur imitation les écrivains ont besoin de modèles et de maîtres. Pour eux ce sont les Anciens. Et là, tous les grands classiques sont solidaires, tous affirment la nécessité de s’inspirer de leur exemple, de suivre leurs préceptes et même de puiser des sujets et des images dans leurs œuvres, dans l’histoire antique. Mais comme tout chez les Anciens n’était pas imitable, les écrivains adaptent les sujets empruntés au goût de l’époque, aux exigences théoriques du classicisme.

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Le courant classique• Pour l’âge classique l’art a une fonction morale : le théâtre doit donc respecter la règle de

bienséance en exclusion de tout ce qui irait contre la morale, la violence « obscène » ne doit par exemple pas être montrée sur scène, et les comportements déviants doivent être châtiés comme Don Juan à la fin de la pièce de Molière ou Phèdre dans l’œuvre de Racine. L’art doit « purger les passions (la catharsis) avec la tragédie et corriger les mœurs en riant avec la comédie. Cette bienséance et cette volonté morale s’accompagnent de la bienséance langagière, même si la comédie est plus libre dans ce domaine. La volonté d’exemplarité impose aussi un souci du naturel et du vraisemblable, parfois en conflit avec le vrai. Les auteurs doivent ainsi défendre la cohérence des personnages et rechercher l’universel en se plaçant dans la continuité des Anciens dont la survie littéraire démontre qu’ils avaient su parler de l’homme avec justesse, ce qui demeure le but d’un théâtre moraliste et non de pur divertissement ».

• L’esprit classique a aussi le goût de l’équilibre, de la mesure, de l’ordre, de la raison, et un souci d’efficacité d’où découle le principe d’unité que résume Boileau dans deux vers célèbres de son Art poétique : « Qu’en un lieu, en un jour, un seul fait accompli // Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli ». On définit donc la règle des trois unités

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Descartes et la raison

• René Descartes (1596-1650) est un savant avant de devenir un philosophe

• Il fait table rase de l’enseignement traditionnel et demande aux mathématiques une méthode générale de raisonnement

• C’est dans sa propre pensée qu’il découvre l’essence de son être en même temps que la preuve de l’existence de Dieu

• Citation célèbre : « Je pense, donc je suis. », tirée du Discours de la méthode (1637)

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Corneille• Pierre Corneille (Rouen, 6 juin 1606 - Paris, 1 octobre 1684) est un auteur

dramatique français du XVIIe siècle.

• Ses pièces les plus célèbres sont Le Cid, Cinna, Polyeucte et Horace. La richesse et la diversité de son œuvre reflètent les valeurs et les grandes interrogations de son époque.

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Le Cid• Don Diègue et le comte de Gormas ont décidé d’unir leurs enfants Rodrigue

et Chimène qui s’aiment. Mais le comte, jaloux de se voir préférer le vieux don Diègue pour le poste de précepteur du prince, offense ce dernier en lui donnant un soufflet. Don Diègue, affaibli par l’âge et trop vieux pour se venger par lui même, remet sa vengeance entre les mains de son fils Rodrigue qui, déchiré entre son amour et son devoir, finit par écouter la voix du sang et tue le père de Chimène en duel.

• Chimène essaie de renier son amour et le cache au roi, à qui elle demande la tête de Rodrigue.

• Mais l’attaque du royaume par les Maures donne à Rodrigue l’occasion de prouver sa valeur et d’obtenir le pardon du roi. Plus que jamais amoureuse de Rodrigue devenu un héros national, Chimène reste sur sa position et obtient du roi un duel entre don Sanche qui l'aime aussi et Rodrigue. Elle promet d’épouser le vainqueur. Rodrigue victorieux reçoit du roi la main de Chimène : le mariage sera célébré dans un délai d’un an.

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Le CidThèmes: Le texte est composé de trois thèmes : la vengeance, l’amour, ainsi que le

devoir présenté sous forme de tragédie :

• La vengeance: Contrairement à la « tragédie du soufflet » aussi présente dans le texte, la force meurtrière est finalement arrêtée au bord de la catastrophe par les freins qui lui sont opposés : l’amour que Chimène porte encore à Rodrigue, les freins extérieurs : (II, 8) : la temporisation du roi ; (IV, 2) : celle de l’infante ; (IV, 3).

• Devoir : Un conflit apparemment insoluble entre des forces égales, puisque l’éclat de l’honneur avive l’amour et que l’amour implique des devoirs auxquels on ne saurait se soustraire sans déshonneur. Difficile à dénouer, elle n’aboutit pas, à la fin de la pièce, à un dénouement véritable qui sera de lui pardonner.

• Les personnages sont confrontés au Dilemme cornélien:Ils doivent choisir entre l'amour et l'honneur.

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Racine

• Pièces principales: • Andromaque,• Britannicus, • Bérénice, • Bajazet, • Mithridate, • Iphigénie • Phèdre

• Racine est obsédé par la tragédie et le sens de la “terreur et de la pitié” qu’elle engendre.

• Les héros sont sous le poids de leur destin inéluctable et se démènent sans pouvoir l’empêcher.

• Racine hait la comédie de Molière qu’il juge trop facile et grossière.

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Phèdre• * Acte I - Hippolyte, fils de Thésée et d’une Amazone (nommée Antiope), annonce à son confident (nommé Théramène)

son intention de quitter la ville de Trézène pour fuir son amour pour Aricie, sœur des Pallantides, un clan ennemi de Thésée. Phèdre, épouse de Thésée, avoue à Œnone, sa nourrice et confidente, la passion qu’elle ressent pour son beau-fils Hippolyte. On annonce la mort de Thésée.

• * Acte II - Aricie dit qu’elle aime aussi Hippolyte. Il lui propose de prendre le trône d’Attique. Phèdre supplie Hippolyte

de s’occuper de son fils, mais elle finit par lui annoncer son amour envers lui. En le voyant étonné et timide, elle prend son épée pour en finir avec sa vie. Oenone l’arrête. Théramène dit qu’on a peut être vu Thésée.

• * Acte III - Thésée, qui n’est pas mort, arrive à Trézène et s’étonne de recevoir un accueil si froid : Hippolyte veut fuir

sa belle-mère et il envisage d’avouer à Thésée son amour pour Aricie, Phèdre est submergée par sa culpabilité. Elle vole même l’épée d’Hippolyte, ce qui empêchera ce dernier de se défendre moralement durant le dernier acte.

• * Acte IV - Œnone, qui craint que sa maîtresse ne se donne la mort, déclare à Thésée qu’Hippolyte a tenté de séduire

Phèdre. Thésée bannit Hippolyte et prie le dieu Poséidon de le tuer. Phèdre veut le faire changer d’avis mais elle apprend qu’Hippolyte aime Aricie. Furieuse d’avoir une rivale, elle renonce à le défendre.

• * Acte V - Hippolyte part après avoir promis à Aricie de l’épouser hors de la ville. Thésée commence à avoir des doutes

sur la culpabilité de son fils, mais la nouvelle de sa mort survient. Phèdre avoue tout à Thésée, après avoir banni Œnone qui s’est ensuite jetée dans les flots; elle a pris auparavant du poison et s’effondre sur scène. Thésée, pour venger son fils et respecter la dernière volonté d’Hippolyte, décide d’adopter Aricie.

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Phèdre

• Je n’en mourrai pas moins, j’en mourrai plus coupable. » (Phèdre, Acte I, scène 3, vers 241-242)

• « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue,

• Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue. » (Phèdre, Acte I, scène 3, vers 273-274)

• « C’est Vénus toute entière à sa proie attachée. » (Phèdre, Acte I, scène 3, vers 306)

• * « Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur. » (Hippolyte, Acte IV, scène 2, vers 1112)

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Molière• Très loin des rigueurs de la

dévotion ou de l'ascétisme, son rôle de moraliste s'arrête là où il l'a défini :

« Je ne sais s'il n'est pas mieux de travailler à rectifier et à adoucir les passions des hommes que de vouloir les retrancher entièrement »

• Son but a d'abord été de « faire

rire les honnêtes gens ». Il fait donc sienne la devise “Castigat ridendo mores” (en riant, elle châtie les mœurs)

Pièces (sélection):• Les précieuses ridicules (la

vanité intellectuelle)• Tartuffe (l’hypocrisie des

dévots et des courtisans)• Le Médecin malgré lui (les faux

savants)• L’avare• Les Fourberies de Scapin

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Les moralistesOn nomme ainsi les auteurs qui dans des genres divers ont exploré le comportement des hommes avec des approches souvent pessimistes comme Blaise Pascal - Bossuet - La Rochefoucauld

et les mémorialistes comme le cardinal de Retz et Saint-Simon; ce dernier, né à la fin du XVIIè siècle, a écrit ses "mémoires" au cours de la première moitié du XVIIIèsiècle et est classé par certains pour un écrivain classique du XVIIè siècle alors que son style, en réalité très novateur, a inspiré par la suite de grands écrivains (François René de Chateaubriand, Marcel Proust).

Ces « analyses de l’âme » se retrouve avec Madame de Sévigné et ses fameuses Lettres ou avec La Bruyère et ses Caractères.

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Maximes de la Rochefoucauld

• Il ne faut pas s'offenser que les autres nous cachent la vérité, puisque nous nous la cachons si souvent à nous-mêmes.

• Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'on croit.

• Le monde récompense plus souvent les apparences du mérite que le mérite même.

• Nos convictions prennent souvent la couleur de nos intérets.

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Les fables de la Fontaine • À travers un genre mineur et non codifié, La Fontaine (1621-1695)

s’inspire, comme les autres classiques, dans ses fables, des Anciens mais aussi du folklore français et étranger. Il imite ses maîtres avec une grande liberté. Tout comme les personnages de Molière, ses personnages représentent toutes les couches sociales.

• En moraliste La Fontaine dépeint toute la société française de la seconde moitié du siècle. La recherche du bonheur, l’homme et le pouvoir sont les deux thèmes chers à La Fontaine qu’on retrouve dans ses «Fables» (1668-1696). La fable qui était avant La Fontaine, un genre bref où l’anecdote se hâtait vers la morale, devient chez lui une ample comédie où tout est mis à sa place: le décor, les personnages, le dialogue.

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18ème siècle

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La littérature d’idées• Continuateurs des libertins du XVIIe siècle et d’esprits critiques comme Bayle et Fontenelle,

ceux que l’on appellera les Lumières dénoncent au nom de la Raison et de valeurs morales les oppressions qui perdurent à leur époque. Ils contestent la monarchie absolue en revendiquant un contrat social comme fondement de l’autorité politique et une organisation plus démocratique des pouvoirs dans une monarchie constitutionnelle avec une séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire (Montesquieu, Diderot, Rousseau entre autres). Voltaire combat particulièrement les abus du pouvoir (censure, lettre de cachet, collusion avec l’Église) et rêve d’un despote éclairé, conseillé par des philosophes. Par ailleurs, les « philosophes », eux-mêmes issus du « Tiers état », défendent une société fondée sur les talents et sur le mérite qui s’oppose à une société de classes (ou de castes) héréditaires, introduisant ainsi les valeurs de liberté et d’égalité qu’affirmera la République à la fin du siècle.

• Ils défendent aussi la liberté de conscience et mettent en cause le rôle des institutions religieuses dans la société. La tolérance est une valeur fondamentale pour ceux qui « nous ont appris à vivre libres » comme le dit la Convention en honorant les cendres de Voltaire au Panthéon.

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La littérature d’idées• Bien sûr, le mouvement des philosophes n’est pas uniforme, mais tous fixent pour objectif à

l’humanité et plus encore à l’individu, le bonheur, « idée neuve en Europe », hésitant entre le rêve d’un bon sauvage disparu (Rousseau) et une vie de mondain à la recherche du raffinement (Voltaire). L’optimisme n’est cependant pas triomphant et les auteurs restent lucides : le combat est constant et ils y jouent le rôle fondamental d’agitateurs d’idées.

• Les œuvres importantes sont nombreuses et relèvent de différents genres comme le conte philosophique avec Voltaire Candide (1759), Zadig (1747) ou la satire distanciée avec les Lettres persanes (1721) de Montesquieu et les essais comme De l'esprit des lois (1748) du même, les Lettres anglaises (1734) ou le Traité sur la tolérance (1763) de Voltaire, le Contrat social (1762) ou Émile ou De l'éducation (1762) de Rousseau.

• Participent aussi à cette littérature d’idées certains aspects des comédies de Marivaux ou de Beaumarchais et bien sûr la grande œuvre de l’Encyclopédie, animé par Diderot et D'Alembert, et ses 35 volumes (textes et illustrations), publiés de 1750 à 1772, ainsi qu’une grande diversité de textes de longueur et d’importance variables : essais, discours, dialogues, entretiens…

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Le roman du 18ème• Le roman du XVIIIe siècle est marqué par le renouvellement des formes et des

contenus qui préfigurent le roman moderne considéré comme une œuvre de fiction en prose, racontant les aventures et l’évolution d’un ou de plusieurs personnages. Le genre, est marqué par le développement de la sensibilité, par le souci du d'une apparence d'authenticité (avec le procédé du manuscrit trouvé, l’emploi de la première personne, de l’échange épistolaire ou des dialogues) et par l’esprit des Lumières en prenant en compte les valeurs nouvelles d’une société qui évolue. L’influence la littérature anglaise est également sensible à travers la traduction des œuvres de Richardson, Swift ou Daniel Defoe.

• Le roman de ce siècle très riche explore toutes les possibilités romanesques : question du narrateur, éclatement du récit, engagement, analyse psychologique minutieuse, peinture réaliste du monde, imagination et confidence, apprentissage, souci de la forme… et les textes sont difficilement réductibles à des catégories indiscutables ; on peut cependant risquer un regroupement par sous-genre.

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Le roman du 18ème• Les romans philosophiques : on peut discuter le genre des œuvres narratives de Voltaire

comme Zadig (1747) ou Candide (1759) mais l’appellation la plus fréquente aujourd’hui est « contes philosophiques ». La discussion est plus pertinente pour l'Ingénu, plus tardif (1768), qui s’éloigne du merveilleux et introduit une large part de réalisme social et psychologique.

• Les romans réalistes : l’association du réalisme social et du parcours amoureux s’installe au cours du siècle. Citons les romans-mémoires la Vie de Marianne (1741) le Paysan parvenu (1735) de Marivaux, Manon Lescaut (1731) de l’abbé Prévost (1697-1763), le Paysan perverti (1775) et son deuxième volet La paysanne pervertie (1784), roman épistolaire de Restif de la Bretonne (1734-1806). On peut aussi déterminer un sous-genre né de l’influence espagnole : le roman picaresque avec sa truculence satirique, sa variété des milieux sociaux et l’apprentissage de la vie et qu’illustre l’Histoire de Gil Blas de Santillane (1715-1735) de Lesage (1668-1747).

• Le roman d’imagination est, pour sa part, représenté par des romans d’anticipation comme l’An 2440 de Mercier (1771) ou des romans fantastiques comme le Diable amoureux de Jacques Cazotte (1772).

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Le roman du 18ème• Les romans libertins associent grivoiserie, érotisme, manipulation et jeu social

avec Crébillon fils (le Sopha, 1745), Diderot (les Bijoux indiscrets, 1748 ; la Religieuse, 1760-1796) ; Laclos (les Liaisons dangereuses, 1782) et finalement Sade (Justine ou les Malheurs de la vertu, 1797).

• Les romans du sentiment s’imposent dans la deuxième moitié du siècle avec la Nouvelle Héloïse (1761), le roman par lettres de Jean-Jacques Rousseau (sur le modèle anglais du Pamela de Richardson) qui sera le plus gros tirage du siècle en séduisant par sa peinture préromantique du sentiment amoureux et de la nature, ou Paul et Virginie (1787) de Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814).

• Les romans « éclatés » comme Jacques le fataliste et son maître (1773-1778) ou le Neveu de Rameau (1762-1777) de Diderot sont des œuvres assez inclassables mais porteuses de modernité.

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L’encyclopédie et les Lumières• Le siècle des Lumières tire son nom du mouvement intellectuel, culturel et

scientifique aux multiples manifestations connues sous le nom de Lumières. Il est souvent utilisé dans la littérature historique comme synonyme de XVIIIe siècle européen.

• La notion de siècle des Lumières est définie par un ensemble d’objets, de courants de pensée et d’acteurs historiques. Dans le domaine des arts plastiques, il couvre la transition entre les périodes classique, rococo et néo-classique, et musicalement, il couvre les périodes baroque et classique.

• Les Encyclopédistes forment la « société de gens de lettres » à l’origine de la rédaction, de juin 1751 à décembre 1765, le Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers sous la direction de Diderot et D’Alembert.

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Rousseau• Jean-Jacques Rousseau, né le 28 juin 1712 à Genève et mort le 2 juillet

1778 à Ermenonville, est un écrivain, philosophe et musicien genevois de langue française. Il est l'un des plus illustres philosophes du siècle des Lumières, bien que son œuvre philosophique et son tempérament l'aient souvent opposé au rationalisme des Lumières ainsi qu'à quelques-uns de ses éminents représentants. Ses travaux ont influencé grandement l'esprit révolutionnaire français. Il est particulièrement célèbre pour ses travaux sur l'homme, la société ainsi que sur l'éducation. La philosophie politique de Rousseau se situe dans la perspective dite contractualiste des philosophes britanniques des XVIIe et XVIIIe siècles, et son fameux Discours sur l'inégalité se conçoit aisément comme un dialogue avec l'œuvre de Thomas Hobbes.

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Thèmes chez Rousseau• La nature, c'est avant tout ce que l'on oppose à la culture (l’art, la

technique, la loi, l’institution, la société, l’arbitraire). La nature est un principe d’ordre, de simplicité et d'authenticité. À l’opposé, le vice (désordre, mensonge, luxe, violence) procède de la société et de la culture, de l'inscription de l'individu dans des rapports artificiels.

• La Nouvelle Héloïse pose l'opposition entre l'amour et le mariage. C'est le thème central. On le retrouve dans beaucoup d'œuvres de l'époque, mais ce qui distingue Rousseau de ses contemporains, c'est sa façon de traiter le sujet et la réponse qu'il donne. L'opposition entre amour et mariage, par l'opposition entre le sentiment libre et le sentiment encadré, le besoin individuel et l'institution sociale, entre la passion et la loi.

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Le Contrat Social• Dans Du contrat social, Rousseau établit qu’une bonne organisation sociale repose sur

un pacte garantissant l’égalité et la liberté entre les citoyens. Ce pacte est contracté entre tous les participants, c’est-à-dire l’ensemble exhaustif des citoyens. Dans le pacte social, chacun renonce à sa liberté naturelle pour gagner une liberté civile. La souveraineté populaire est le principe fondamental du contrat social. L’indivisibilité de cette souveraineté est un autre principe fondamental, par lequel il faut comprendre que le pouvoir du Souverain ne saurait être divisé (Rousseau emploie ce terme pour désigner le peuple souverain) et ne peut s’en séparer par intérêt personnel, car l’intérêt personnel est contraire à la recherche de l’intérêt général, seul objectif du contrat social. Ce contrat social, Rousseau le voit comme faisant suite à l’état de nature dans lequel règne la loi du plus fort. Pour lui, la loi du plus fort ne peut être un principe directeur d’une société car il est incompatible avec l’intérêt général, et donc avec le contrat social : « Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir. »

• La perte du contrat social, c’est le retour à l’état de nature, primitif, animal, « tyrannique et vain ». Une société qui rompt son contrat social ne serait plus une société libre...

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Voltaire• Symbole des Lumières, chef de file du parti philosophique, son nom reste attaché à

son combat contre « l’infâme » (il invente en 1759 le slogan « écrasons l’infâme » par lequel il termine ses lettres à ses intimes), nom qu’il donne au fanatisme religieux. Il n’en finit pas de dresser la liste des malheurs et des crimes qu’il engendre, et, pour lui, il ne peut y avoir de progrès de l’humanité et de la civilisation sans tolérance. Dans ce contexte, son grand ennemi est la religion chrétienne et l’Église catholique de son temps. Ses adversaires l’accuseront de saper les bases de la religion et par là même de la monarchie et de favoriser la dépravation des mœurs.

• À près de 70 ans, exilé loin de Paris dans son château de Ferney, il prend, seul, la défense des victimes de l’intolérance religieuse et de l’arbitraire dans des affaires qu’il a rendues célèbres (Calas, Sirven, chevalier de La Barre, comte de Lally) et met son immense notoriété auprès des élites éclairées de l’Europe des Lumières à leur service. C’est ce Voltaire-là, « l’homme aux Calas », le « don Quichotte des malheureux » que le peuple de Paris ovationne, à son retour dans la capitale en 1778. Il inaugure ainsi la figure de l’intellectuel engagé au service de la vérité, de la justice et de la liberté de penser.

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Candide• Candide vivait paisible et innocent chez le baron de Thunder-ten-tronckh, en

Westphalie. Dans son château, le précepteur Pangloss (« qui discourt de tout » en grec), représentation de Gottfried Leibniz, professait un optimisme béat. Candide partageait cette plénitude d’autant plus qu’il était amoureux de Cunégonde, fille du baron. Un jour, ce même baron surprend leurs amours et chasse Candide à coups de pied « dans le derrière ».

• Son existence ne sera plus qu’une suite de malheurs. Le refrain résolument optimiste de Pangloss sur « le meilleur des mondes possibles » : Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles; car enfin si vous n’aviez pas été chassé d’un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l’amour de mademoiselle Cunégonde, si vous n’aviez pas été mis à l’inquisition, si vous n’aviez pas couru l’Amérique à pied, si vous n’aviez pas donné un bon coup d’épée au baron, si vous n’aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d’Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches.Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut « cultiver notre jardin. » À la fin, Candide demande à sortir du paradis terrestre : l’utopie n’est pas faite pour l’homme.

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Le 18èmeLa littérature française du XVIIIe siècle montre une grande richesse d’œuvres dans tous les genres, en associant plus qu’en opposant l’engagement des Lumières et la naissance de la subjectivité et de la sensibilité modernes. L’histoire littéraire n’a pas tout retenu mais l’originalité du XVIIIe siècle tient pour une bonne part au fait que l’expression des idées relevait encore de la littérature - ceux qu’on appelle les « Philosophes » étaient des hommes de lettres à part entière - et les créateurs ne répugnaient pas à faire de leurs romans ou de leurs pièces des œuvres de combat tout en exprimant leur personnalité et leur sensibilité dans une langue qui devenait la langue de la culture de toute l’Europe.

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19ème siècle

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La littérature du 19ème• La modernité littéraire s'affirme dans ce siècle à l'Histoire mouvementée

avec des courants marquants qui touchent tous les arts, comme le romantisme, le réalisme, le naturalisme ou le symbolisme. Les créateurs les plus importants échappent cependant à un étiquetage étroit et offrent des œuvres multiples et encore proches de nous, particulièrement dans le domaine de la poésie (avec Lamartine, Vigny, Musset, Hugo, Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Mallarmé…) comme dans le domaine du roman (avec Stendhal, Balzac, Dumas, Hugo, Flaubert, Zola, Maupassant, Verne…) et dans une moindre mesure au théâtre avec le drame romantique et ses épigones (avec Musset, Hugo, Edmond Rostand…).

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Le Romantisme • Le romantisme nourrit toute la première moitié du XIXe siècle et pour la poésie

plus précisément les années 1820- 1850 : par convention, des Méditations poétiques de Lamartine, en 1820, aux Contemplations de Victor Hugo en 1856. Ce mouvement esthétique européen fait une place toute particulière au lyrisme et à l'effusion du moi avec un goût marqué pour la mélancolie :les poètes vont donc exprimer leur mal de vivre et leurs souffrances affectives en méditant sur la mort, sur Dieu, sur l'amour et la fuite du temps, sur la nature et sur la gloire, et au delà de ces thèmes lyriques traditionnels sur la fonction du poète (Hugo) et sur une perception plus originale du fantastique avec Nerval, Nodier ou Aloysius Bertrand.

• Au delà des thèmes pas toujours novateurs, les poètes romantiques revendiqueront un assouplissement de l'expression versifiée à la recherche d'une plus grande musicalité et de quelques audaces dans les mots et dans les images, chez Victor Hugo en particulier.

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Les poètes romantiques • Vigny

• Alphonse de Lamartine (1790-1869) : l'initiateur, lyrique et religieux. Recueil : Méditations Poétiques (1820) (poèmes : Le lac - Le vallon....) - Harmonies Poétiques et Religieuses (1830).

• Alfred de Musset (1810-1857) sensible et émouvant : Les Nuits (1835-1837).

• Alfred de Vigny (1797-1863), métaphysique et sombre : Les Destinées (1864) (poèmes : Le cor - Moïse - La Mort du Loup - La Maison du Berger...).

• Victor Hugo (1802-1885) qui domine le siècle avec sa poésie multiforme, lyrique, épique, satirique et engagée, sociale, métaphysique et philosophique… - Les Châtiments (1853 - La Légende des Siècles (1859-1883)..

• - Gérard de Nerval (1808 – 1855), dense et mystérieux : Les Chimères (1854)(El desdichado)

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Le parnasse• En réaction contre l'effusion égocentrique du romantisme, un mouvement se

fait jour qui veut recentrer la poésie sur le travail formel du poète et développe une théorie de " l'art pour l'art ". Cette école, héritière de Théophile Gautier, est représentée surtout par Leconte de Lisle (1818 – 1894) avec ses Poèmes antiques (1852 - 1874) et ses 'Poèmes barbares (1862 – 1878), et Théodore de Banville (1823 – 1891).

• L'influence de ce mouvement n'est pas à négliger : la densité et l'expressivité seront retenues par les poètes suivants et c'est d'ailleurs à Théophile Gautier que Baudelaire dédiera Les Fleurs du Mal et à Théodore de Banville que le jeune Rimbaud écrira en 1870. Le recueil tardif des Trophées de José-Maria de Heredia en 1893 témoigne aussi de la pérennité de l'approche parnassienne, symbolisée par la forme contraignante du sonnet.

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Baudelaire• Charles Baudelaire (1821 – 1867) est l'un des poètes majeurs du XIXe

siècle. Associant le souci formel des poèmes courts (ou plutôt courts) et le réalisme (Une charogne – Tableaux parisiens…) à l'expression d'une angoisse existentielle partagée entre le Spleen et l'Idéal (Harmonie du soir – La cloche fêlée – La Mort des pauvres, il a su réussir une « alchimie poétique » exemplaire en extrayant Les Fleurs du mal dans son recueil publié en 1857 (condamné partiellement pour outrage aux bonnes mœurs) qui contient ce vers révélateur : « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or ».

• Poète du monde réel et de la beauté, du bonheur et de la souffrance, de la morbidité et du péché, il a en grande partie fondé le type du poète tourmenté et inadapté au monde. Baudelaire a également donné au poème en prose sa notoriété avec ses Petits poèmes en prose (Le port – Un hémisphère dans une chevelure…).

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Autres poètes du 19ème • Les figures de Verlaine (1844 – 1896) et de Rimbaud (1854 – 1891) prolongent

le type du poète maudit par leurs vies hors des normes sociales. Si Arthur Rimbaud (Une saison en enfer - Illuminations) reste comme le « voleur de feu », le voyant et l'aventurier éphémère de la poésie avec ses fulgurances et ses révoltes, Paul Verlaine, avec une œuvre plus longue, est associé à la musicalité, au lyrisme mélancolique et à une sorte d'impressionnisme avec son art de la nuance, « Sans rien en lui qui pèse ou qui pose ». (Poèmes saturniens – Les Fêtes galantes – Sagesse…). On peut leur adjoindre Lautréamont (1846 – 1870) qui laisse inachevé Les Chants de Maldoror, prose flamboyante de révolte contre Dieu et la société que découvriront les Surréalistes.

• Mallarmé

• - Mallarmé (1842 – 1898) recherche quant à lui le raffinement et la concision parfois hermétique dans une œuvre rare (L'Après-midi d'un faune - Poésies, regroupement posthume) qui influencera Paul Valéry.

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Le roman • Le roman va devenir le genre dominant par sa diffusion massive entretenue par

l'instruction publique croissante et le développement de la presse et des feuilletons dans la deuxième moitié du siècle. La plupart des romanciers sont issus de la bourgeoisie et vivent désormais de leur plume (parfois très bien comme Hugo, Maupassant ou Zola…). Le roman devient un genre attrape-tout autour d'une base minimum : récit en prose, d'une longueur relativement importante, comportant une part d’imaginaire et s'attachant à des moments de vie des personnages. La typologie est évidemment discutée mais quelques grandes lignes de force sont bien définies.

• Le roman du moi : voisin de l'autobiographie qu'illustre l'imposant Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand (1848), le roman autobiographique à la première personne marque le début du siècle avec le goût pour la confession intime cachée derrière un prête-nom, en associant lyrisme et narcissisme pour explorer le mal de vivre d'une génération. Il constitue l'un des apports importants du romantisme à la littérature avec des œuvres personnelles comme René (Chateaubriand -1802), Corinne (Madame de Staël -1807), Adolphe (Benjamin Constant -1816) ou La Confession d'un enfant du siècle (Musset – 1836).

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Le roman historique

• Le roman historique : sous l'influence de Walter Scott, les auteurs cultivent nostalgie et pittoresque avec un souci de documentation (parfois pesante) et de recréation du passé en mêlant personnages et faits imaginés à des personnages et des actions historiques. Quelques titres exemplaires : Les Chouans (Balzac - 1829), Cinq-Mars (Vigny – 1828), Notre-Dame de Paris (Hugo – 1831), Les Trois Mousquetaires (Alexandre Dumas père – 1844), Le Bossu (Paul Féval – 1858). Le genre se prolonge tout au long du siècle avec quelques œuvres notables comme Le Roman de la momie (Gautier – 1857), Salammbô (Flaubert – 1862), Quatrevingt-treize (Hugo – 1874)… Il est cependant concurrencé par le genre voisin du roman-feuilleton qui fait la fortune de la presse et le bonheur des prosateurs comme Eugène Sue avec ses Mystères de Paris (1842-1843) et sa fresque pittoresque et moraliste de la société du temps.

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Le roman réaliste• Le roman réaliste : La catégorisation est sujette à caution et largement

rediscutée de nos jours. Mais on peut retenir un objectif esthétique clair : il s'agit de produire un « effet de réel » en peignant avec un souci constant du détail et de la vraisemblance les décors, les personnages et les faits. Les expressions de Stendhal (roman = miroir) ou de Balzac (romancier = historien du présent) montrent dans la première moitié du siècle une voie qu'approfondiront Gustave Flaubert et Maupassant (préface de Pierre et Jean), puis Zola et son naturalisme. Le roman du XIXe siècle fera parallèlement une large place au roman d'apprentissage, en accompagnant les débuts dans la vie sociale des personnages.

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Balzac (1799-1850)• On l’a longtemps placé dans la catégorie des romanciers réalistes, avant de nuancer

cette classification : si Balzac est un fin observateur, il est aussi romantique, mystique, et poétique. Travailleur forcené, capable de passer des nuits entières à écrire, grand buveur de café, gros mangeur, fragilisant ainsi sa santé déjà précaire, il a produit une œuvre titanesque: la Comédie humaine, cycle cohérent de plusieurs dizaines de romans, nouvelles, contes philosophiques dont l’ambition est de décrire de façon quasi-exhaustive la société française de son temps ou, selon sa formule célèbre, de faire « concurrence à l’état-civil ».

• Le Père Goriot marque l’étape la plus importante dans la construction de la Comédie humaine. Avec le retour de protagonistes déjà connus, Balzac va désormais lier entre eux les récits, en employant plusieurs fois les mêmes figures, creusant leur personnalité. La technique des personnages reparaissants, qui est une caractéristique majeure de la Comédie humaine, sera mise au point dès ce moment-là, en même temps que l’idée du cycle romanesque « faisant concurrence à l’état civil »

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Stendhal (1783-1842)• Ses romans de formation Le Rouge et le Noir (1830), La Chartreuse de Parme (1839) et Lucien

Leuwen (inachevé) ont fait de lui, aux côtés de Balzac, de Flaubert et de Zola, un des grands représentants du roman français au XIXème siècle. Dans ses romans caractérisés par un style économe et resserré, Stendhal cherche « La vérité, l'âpre vérité » dans le domaine psychologique, et campe essentiellement des jeunes gens aux aspirations romantiques de vitalité, de force du sentiment et de rêve de gloire.

• Le Rouge et le Noir est le premier grand roman de Stendhal. Il est le premier roman à lier de façon si subtile la description de la réalité sociale de son temps et l’action romanesque selon Erich Auerbach dans sa célèbre étude Mimesis. Julien Sorel, le héros principal du livre, est le pur produit de son époque en un certain sens. Littéralement ivre d’ambition à cause de la lecture du Mémorial de Sainte-Hélène de Napoléon et conscient que depuis la Révolution c’est le mérite et non plus la naissance seule qui compte, il rêve de devenir lui-même un nouveau Bonaparte.

• La grande originalité de Stendhal est l’usage important de la « focalisation interne » (pour reprendre la terminologie de Gérard Genette) pour raconter les événements. Les événements sont vus en grande partie par les protagonistes voire par un seul d'entre eux. Stendhal refuse donc le point de vue du narrateur omniscient mais pratique la « restriction de champ ». Dans Le Rouge et le Noir et dans Lucien Leuwen les événements sont vus dans le rayon de Julien Sorel et Lucien.

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Stendhal et le réalisme• Le Rouge et le Noir et Lucien Leuwen sont une peinture acerbe de la société sous la

Restauration, comme l'indique le sous-titre du roman Le Rouge et le Noir : « Chronique de 1830 ». Lucien Leuwen est le vaste tableau de la Monarchie de juillet. La Chartreuse de Parme est une peinture des mœurs politiques dans les Monarchies italiennes du XIXe siècle. Ces romans sont donc politiques non pas par la présence de longues réflexions politiques (Stendhal rejette un tel procédé et le compare à un coup de feu dans un concert dans La chartreuse de Parme) mais par la peinture des faits.

• Le Rouge et le Noir et La Chartreuse de Parme sont aussi des critiques acerbes de la position subordonnée de la femme : voir l’interprétation féministe par Simone de Beauvoir des romans de Stendhal (in Le Deuxième Sexe).

• La peinture des mœurs chez Stendhal ne se veut jamais impartiale mais critique : elle n’est pas motivée par volonté sociologique mais par souci de faire tomber les faux-semblants et de montrer « la vérité, l’âpre vérité » (devise du premier livre de Le Rouge et le Noir) de la société de son temps.

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Le roman social• À côté de ces œuvres phares de la première moitié du XIXe siècle, le

roman social (et champêtre parfois) trouve sa place dans la littérature avec les textes de George Sand (Consuelo – 1842, La Mare au diable -1846, La Petite Fadette – 1849) et, un peu plus tard, avec la grande fresque humaniste de Victor Hugo, Les Misérables(1862).

• La génération suivante amplifiera cette approche réaliste avec Gustave Flaubert (1821-1880) dont on doit mentionner au moins deux chefs-d’œuvre où apparaissent aussi son souci de la perfection du style et son ironie pessimisme : Madame Bovary (1857) et L’Éducation sentimentale (1869). Son « disciple », Guy de Maupassant (1850-1893), maître incontesté de la nouvelle, s'est essayé également au roman en approfondissant les observations psychologiques et sociologiques comme dans Pierre et Jean (1888), Une Vie (1883) et surtout Bel Ami (1885).

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Flaubert (1821-1880)• Gustave Flaubert, est un écrivain français. Prosateur de premier plan de la

deuxième moitié du XIXe siècle, Gustave Flaubert a marqué la littérature française par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci de réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société, et par la force de son style à travers de grands romans comme Madame Bovary (1857), l'Éducation sentimentale (1869), Salammbô (1862), ou le recueil de nouvelles Trois contes (1878).

• Il se place entre le roman psychologique (Stendhal), et le mouvement naturaliste (Zola – Maupassant, ce dernier considérant Flaubert comme son maître). Fortement marqué par l'œuvre d’Honoré de Balzac dont il reprendra les thèmes sous une forme très personnelle), il s'inscrit dans sa lignée du roman réaliste. Il est aussi très préoccupé d'esthétisme, d'où son long travail d'élaboration pour chaque œuvre (il teste ses textes oralement en les soumettant à la fameuse épreuve du « gueuloir »).

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Madame Bovary• Charles Bovary, épouse une jeune femme, Emma Rouault, élevée dans un couvent, vivant à la ferme

avec son père (un riche fermier, patient du jeune médecin). Emma se laisse séduire par Charles et se marie avec lui. Fascinée par ses lectures romantiques, elle rêve d’une nouvelle vie, en compagnie de son nouveau mari. En réalité, sa vie est étroite et sans relief, son mari ne répond pas à ses attentes d'une vie pleine de péripéties et rythmée par la passion. Un bal qui a lieu chez un vicomte, à la Vaubyessard, et où Emma est invitée avec son mari marque un tournant dans sa vie en lui faisant croire à l'existence du monde luxueux, faste et mouvementé dont elle rêve depuis son plus jeune âge. Cette soirée nourrira son imagination de chimères extravagantes tout au long de sa vie.

• Désabusée par le retour brutal à la réalité, celle d'une vie étouffante et ennuyeuse qu'elle mène avec son mari, Emma tombe malade (maladie nerveuse plus psychologique que physique). Elle va penser trouver son bonheur avec un amant. Ainsi a-t-elle une aventure avec un riche propriétaire d’un domaine agricole, Rodolphe Boulanger, qui s'en lassera vite, effrayé par l'engouement de la jeune femme. Puis, après avoir cherché en vain du réconfort dans la religion, elle a une deuxième aventure avec un clerc de notaire : Léon Dupuis, dont elle était tombée amoureuse lorsqu'elle était encore fidèle à son mari et qu'elle avait ensuite perdu de vue. Après avoir fait d'énormes dépenses pour ses deux amants et pour elle, Emma se retrouve criblée de dettes. Ne trouvant d'aide ni auprès des ses anciens amants ni auprès de ses voisins et ne voulant pas que son mari apprenne ses aventures passées, Emma se suicide à l’arsenic emprunté chez le pharmacien du bourg, Homais. Son mari, en découvrant les lettres échangées avec ses amants, meurt de chagrin...

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Zola (1840-1902)• Émile Zola (1840-1902) est le dernier très grand romancier du siècle : il

théorise dans le Roman expérimental (1880) le naturalisme et donne au réalisme extrême, au-delà même des bienséances et en prenant en compte la physiologie, une ambition scientifique en voulant montrer l'influence des milieux sur les individus. Son œuvre, Les Rougon-Macquart (sous-titrée Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire) est une somme romanesque de 20 volumes présentant à travers cinq générations successives les conséquences du déterminisme physiologique et social et les manifestations diverses d'une tare initiale. Ses romans puissants, souvent dramatiques et parfois épiques, montrent un tableau critique de la société du Second Empire avec la dénonciation de l'immoralisme des nantis comme dans La Curée (1872), Nana (1879), L’Argent (1891)… et sa compassion pour le peuple et ses souffrances individuelles et collectives, par exemple Gervaise dans L'Assommoir (1877), les paysans dans La Terre (1887), les mineurs dans Germinal (1885), les soldats dans La débâcle (1892)…

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Zola (1840-1902)• Émile Zola est un homme éminemment social, multipliant les amitiés de

tous ordres et tous milieux, tout en refusant les mondanités. Passionné par ses semblables, il privilégie cependant les amitiés artistiques et littéraires, et fuit les politiques.

• Observateur des hommes et des faits de son temps dans ses romans, Zola n'a cessé de s'engager dans des causes sociales, artistiques ou littéraires qui lui semblent justes, sans jamais faire de politique. Le personnel politique lui semble suspect et avant l'affaire Dreyfus, il n'aura pas d'amis dans ce monde. Républicain convaincu, il s'engage tôt dans un combat contre l'Empire. Les premiers romans du cycle des Rougon-Macquart ont ainsi une visée à la fois satirique et politique. Aussi la censure dont il est l'objet dès 1871 avec La Curée, au retour de la République, le déçoit profondément. Mais il reste fervent républicain, la république étant pour lui « le seul gouvernement juste et possible ».

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Zola et le naturalisme• « Notre héros, écrit Zola, n'est plus le pur esprit, l'homme abstrait du XVIIIe

siècle. Il est le sujet physiologique de notre science actuelle, un être qui est composé d'organes et qui trempe dans un milieu dont il est pénétré à chaque heure »

• Le naturalisme consiste donc en la recherche des causes du vice dans l'hérédité. De ce fait, le romancier naturaliste est « observateur et expérimentateur ». L'observateur accumule des renseignements sur la société et ses milieux, sur les conditions de vie et d'environnement. Il doit cerner de près la réalité qu'il transpose par un usage serré et acéré du langage. L'expérimentateur joue dès lors son rôle, par la construction d'une trame qui amalgame les faits et construit une mécanique où il enchaîne ces faits par une forme de déterminisme des principes liés au milieu et à l'hérédité. Le personnage naturaliste est ainsi la conséquence déterminée de constantes physiques, sociales et biologiques. Le romancier naturaliste a un but moral. Zola écrit : « nous sommes les juges d'instruction des hommes et de leurs passions, c'est-à-dire des moralistes expérimentateurs ».

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20ème siècle

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La littérature du 20ème• La littérature française du XXe siècle s'inscrit dans un siècle tumultueux

marqué par deux guerres mondiales, par l'expérience des totalitarismes fascistes et communistes et par une décolonisation difficile.

• La littérature verra aussi son statut évoluer sous l'effet des transformations technologiques comme l'apparition et le développement des éditions de poche ou la concurrence d'autres loisirs comme le cinéma, la télévision ou la pratique informatique.

• On assistera parallèlement à une dilution progressive des courants esthétiques et intellectuels après l'époque du Surréalisme, de l'Existentialisme et du Nouveau Roman.

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Une remise en question des genres• Le XXe siècle est marqué par une remise en question progressive des genres

littéraires : si la narration devient le genre de plus en plus dominant avec un roman polymorphe, les frontières avec l'autobiographie se troublent avec la mode de "l'autofiction " des années 1980-2000, tout comme la poésie tend à se confondre avec la chanson en même temps que l'œuvre de théâtre est remplacée par des mises en scène à partir de textes non spécifiques où le metteur en scène l'emporte sur l'auteur dramatique.

• Par ailleurs la deuxième moitié du siècle est particulièrement marquée par les expériences de " littérature de laboratoire "et le jeu intellectuel (nouveau roman – littérature potentielle), mais aussi par le poids d'une littérature commerciale en forte concurrence avec les traductions de l'américain (collections sentimentales – romans policiers – romans de science-fiction – chansons ...) que retient peu l'histoire littéraire.

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La poésie au 20ème• Dans ces années, des voix singulières se font entendre avec ceux qu'on a appelé " les Poètes de Dieu "

comme Charles Péguy avec son inspiration patriotique et religieuse et la force d'une poésie simple (Jeanne d’Arc, 1897 - Tapisserie d’Eve, 1913), ou Paul Claudel avec sa quête spirituelle exprimée à travers l'ampleur du verset .

• C'est aussi le temps des " découvreurs " comme Blaise Cendrars (Les Pâques à New York, 1912 - La Prose du Transsibérien, 1913), Guillaume Apollinaire (Alcools, 1913 - Calligrammes, 1918), Victor Segalen (Stèles, 1912), Max Jacob (Le cornet à dés, 1917), Saint-John Perse (Eloges, 1911 – Anabase, 1924, avec une œuvre prolongée dans la durée par exemple Amers en 1957) ou Pierre Reverdy (Plupart du temps, 1945, regroupement des poèmes de 1915-1922) qui explorent " l'Esprit nouveau " en recherchant la présence de la modernité et du quotidien (la rue, le voyage, la technique) et l'éclatement de la forme (disparition de la rime, de la ponctuation, du vers métré et audaces stylistiques exploitant l'expressivité des images, les ressources du rythme et des sonorités...). Ils préfigurent des recherches plus systématisées comme celle du Dadaïsme de Tristan Tzara et après lui du Surréalisme qui confie à la poésie l'exploration de l'inconscient en utilisant des dérèglements rimbaldiens et en bousculant les " assis ". L'écriture automatique apparaît également dans un même objectif. Les poètes majeurs de cette mouvance surréaliste sont André Breton, le théoricien du mouvement avec le Manifeste du Surréalisme en 1924, Paul Éluard, Louis Aragon, Robert Desnos, auxquels on peut associer des peintres comme Dali, Ernst, Magritte ou Miro.

Page 104: Histoire Des Courants Littéraires

Le théâtre au 20ème• Le genre du théâtre montre des évolutions repérables même si les distinctions ont tendance à

se brouiller et si on assiste à la prééminence accentuée des metteurs en scène (Louis Jouvet, Jean Vilar, Roger Planchon, Patrice Chéreau…) qui met en partie en crise le texte de théâtre à la fin du siècle.

• La persistance du théâtre de boulevard, populaire, amusant et satirique est assurée par Jules Romains (Knock, 1928), Marcel Pagnol (Marius, 1929 - Topaze, 1933) puis par Sacha Guitry (Désiré, 1927 – Quadrille, 1937), Marcel Achard (Jean de la Lune, 1929) - Patate, 1954), André Roussin (Les Œufs de l'autruche, 1948) et d'autres, jusqu'à Agnès Jaoui /Jean-Pierre Bacri (Cuisine et dépendances, 1989) ou Yasmina Reza (Art, 1994) aujourd'hui.

• Une mention particulière doit être faite pour Jean Anouilh qui approfondit dans une œuvre abondante et variée une approche " moraliste " de l'humanité avec des sujets souriants et grinçants à la fois (Pièces roses) comme Le voyageur sans bagage (1937), L'Invitation au château (1947), Cher Antoine (1969), ou des sujets historiques, graves et tragiques, (pièces noires) comme Antigone (1944), L'Alouette (1952) ou encore Becket ou l'honneur de Dieu (1959).

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Le théâtre au 20ème• La première moitié du XXe siècle est en même temps un moment de renouvellement du théâtre

littéraire avec les compositions dramaturgiques totalisantes et foisonnantes de Paul Claudel marquées par la foi chrétienne, le lyrisme et l'évocation historique (Le Soulier de satin, écrit en 1929 mais monté en 1943, d'une durée de cinq heures). Un peu plus tard, c'est par la reprise des mythes antiques que va s'exprimer le tragique de l'homme et de l'histoire perçu avec acuité dans la montée des périls de l'Entre-deux-guerres et qu'illustrent Jean Cocteau (Orphée, 1926 - La Machine infernale, 1934), Jean Giraudoux (La Guerre de Troie n'aura pas lieu, 1935 - Electre – 1937), Albert Camus (Caligula, écrit en 1939 mais créé en 1945) et Jean-Paul Sartre (Les Mouches, 1943). On peut associer à cette approche certaines pièces d'Henry de Montherlant comme La Reine morte (1942) ou Le Maître de Santiago (1947), nourries d'une méditation sur l'Histoire.

• Cette interrogation sur la marche du monde et l'influence de Brecht et de Pirandello vont déboucher sur des pièces plus engagées politiquement et se nourrissant de réflexion philosophique sur l'action, la révolution et la responsabilité individuelle ou sociale. En témoignent les œuvres d'Albert Camus (L'état de siège, 1948 , Les Justes, 1949), de Jean-Paul Sartre (Les mains Sales, 1948) ou de Jean Genet (Les Bonnes, 1947). L'Existentialisme sartrien s'exprime aussi au théâtre comme avec Huis clos, en 1945.

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Le roman au 20ème• Accompagnant la forme classique et les idées progressistes d'Anatole France (L'île des pingouins,

1908), des romanciers écrivent de grands cycles romanesques constituant des fresques sociales et historiques marquent l'époque, que ce soit Les Thibaut (1922-1929) de Roger Martin du Gard, Les Hommes de Bonne Volonté (1932-1946) de Jules Romains, la Chronique des Pasquier (1933-1945)de Georges Duhamel ou encore des œuvres plus complexes comme Les Chemins de la liberté de Jean-Paul Sartre(1945) ou Les Communistes (1949-1951)de Louis Aragon.

• Parallèlement le roman va se nourrir des différentes expériences de la vie de chacun en mettent au jour des itinéraires singuliers, que ce soit à travers la guerre avec Henri Barbusse (Le feu, 1916) ou Roland Dorgelès (Les croix de bois, 1919), l’adolescence avec Alain-Fournier (Le Grand Meaulnes, 1913), Romain Rolland (Jean-Christophe, 1903-1912) ou Raymond Radiguet (Le diable au corps, 1923), la condition féminine avec Colette et la série des Claudine ou La Chatte (1933), la nature et le régionalisme avec Louis Pergaud (La guerre des boutons, 1912), Charles-Ferdinand Ramuz (La grande peur dans la montagne, 1926), Jean Giono (Colline, 1928 - Regain, 1930), Henri Bosco (L'Âne Culotte, 1937) ou l’interrogation morale et métaphysique avec Georges Bernanos (Sous le soleil de Satan, 1926) ou François Mauriac (Thérèse Desqueyroux, 1927)).

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Le roman au 20ème• Le roman d'approfondissement psychologique initié par Maurice Barrès ou Paul

Bourget, va trouver deux maîtres avec Marcel Proust et son œuvre fondatrice sur la fonction du roman et le jeu de la mémoire (A la Recherche du temps perdu, 1913-1927), et André Gide, qui met en scène l'acte gratuit (Les caves du Vatican, 1914). Ce questionnement psychologique va déboucher à la génération suivante sur le sentiment de l'absurde avec le personnage de Meursault dans L'Étranger (1942) d'Albert Camus ou le Roquentin de La Nausée (1938) existentialiste de Jean-Paul Sartre.

• Le poids des évènements historiques va aussi orienter certains romanciers vers l'engagement en exaltant les héros politiques et guerriers comme André Malraux dans La Condition humaine (1933) ou L'Espoir (1937), Antoine de Saint-Exupéry (qui est aussi l'auteur d'un joli conte mondialement célèbre Le Petit Prince, publié en 1943) dans Vol de nuit (1931)ou Terre des hommes (1939) ou Albert Camus dans La Peste (1947). À l'opposé apparaît le type du antihéros à la manière du Bardamu de Louis-Ferdinand Céline ballotté par les évènements et confronté au non-sens du monde oppresseur des faibles sur tous les continents dans Voyage au bout de la nuit (1932).

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Proust (1871-1922)• Des critiques ont écrit que le roman moderne commençait avec Marcel Proust. En

rompant avec la notion d’intrigue, l’écrivain devient celui qui cherche à rendre la vérité de l’âme. La composition de La Recherche en témoigne : les thèmes tournent selon un plan musical et un jeu de correspondances qui s’apparentent à la poésie. Proust voulait saisir la vie en mouvement, sans autre ordre que celui des fluctuations de la mémoire affective.

• Il nous laisse une réflexion sur l’amour et la jalousie, une image de la vie, du vide de l'existence, et de l’art. Il nous laisse surtout un style composé de phrases (parfois) longues, pareilles à une respiration dans laquelle on « s’embarque ». Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu’il y ait d’artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition.

• L'œuvre de Marcel Proust est aussi une réflexion majeure sur le temps. La « Recherche du Temps Perdu » permet de s'interroger sur l'existence même du temps, sur sa relativité et sur l'incapacité à le saisir au présent. Le temps n'existe ni au présent, ni au futur, mais au seul passé, dont la prise de conscience est proche de la mort.

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Voyage au bout de la nuit Louis Ferdinand Céline

• Voyage au bout de la nuit est le premier roman de Céline, publié en 1932. Il s'inspire principalement de l'expérience personnelle de Céline au travers de son personnage principal Ferdinand Bardamu : Louis-Ferdinand Destouches a participé à la Première Guerre mondiale en 1914. Celle-ci lui a révélé l'absurdité du monde et sa folie, allant même jusqu'à la qualifier « d'abattoir international en folie ». Il expose ainsi ce qui est pour lui la seule façon raisonnable de résister à une telle folie : la lâcheté. Il est hostile à toute forme d'héroïsme, celui-ci même qui va de pair avec la guerre. Pour lui, la guerre ne fait que présenter le monde sous la forme d'un gant, mais un gant que l'on aurait retourné, et dont on verrait l'intérieur. Ce qui amène à la trame fondamentale du livre : la pourriture et sa mise en évidence.

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Camus (1913-1960)• « L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du

monde. ». Dans cette phrase est concentrée la puissance d’un conflit, d’une confrontation qui supporte et emporte l’œuvre de Camus. Deux forces qui s’opposent : l’appel humain à connaître sa raison d’être et l’absence de réponse du milieu où il se trouve. L’homme vivant dans un monde dont il ne comprend pas le sens, dont il ignore tout, jusqu’à sa raison d’être.

• L’appel humain, c’est la quête d’une cohérence, or pour Camus il n’y a pas de réponse à cette demande de sens. Tout au moins n’y a-t-il pas de réponse satisfaisante, car la seule qui pourrait satisfaire l’écrivain devrait avoir une dimension humaine. L’homme absurde ne pourrait s’échapper de son état qu’en niant l’une des forces contradictoires qui le fait naître : trouver un sens à ce qui est ou faire taire l’appel humain. Or aucune de ces solutions n’est réalisable.

• Une manière de donner du sens serait d’accepter les religions et les dieux. Or ces derniers n’ont pas d’emprise sur l’homme absurde. L’homme absurde se sent innocent, il ne veut faire que ce qu’il comprend et « pour un esprit absurde, la raison est vaine et il n’y a rien au-delà de la raison».

Page 111: Histoire Des Courants Littéraires

Camus (1913-1960)• La révolte, voici la manière de vivre l’absurde. La révolte c’est connaître notre

destin fatal et néanmoins l’affronter, c’est l’intelligence aux prises avec le silence déraisonnable du monde, c’est le condamné à mort qui refuse le suicide. C’est pourquoi Camus écrit : « L’une des seules positions philosophiques cohérentes, c’est ainsi la révolte».

• La révolte c’est aussi s’offrir un énorme champ de possibilités d’actions. Car si l’homme absurde se prive d’une vie éternelle, il se libère des contraintes imposées par un improbable futur et y gagne en liberté d’action. Plus le futur se restreint et plus les possibilités d’actions « hic et nunc » sont grandes. Et ainsi l’homme absurde jouit d’une liberté profonde. L’homme absurde habite un monde dans lequel il doit accepter que « tout l’être s’emploie à ne rien achever », mais un monde dont il est le maître. Et à Camus, qui fait de Sisyphe le héros absurde, d'écrire : « Il faut imaginer Sisyphe heureux. »

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L’existentialisme• L'existentialisme est un courant philosophique et littéraire qui postule que les

individus créent le sens et l'essence de leur vie, par opposition à ce qu'elle soit créée pour eux par des doctrines théologique ou philosophique. L'existentialisme considère chaque personne comme un être unique qui est maître non seulement de ses actes et de son destin, mais également - pour le meilleur comme pour le pire - des valeurs qu'il décide d'adopter.

• Walter Kaufmann décrit l'existentialisme comme "le refus d'appartenir à une quelconque école de pensée, la répudiation de l'adéquation d'une quelconque croyance, et en particulier des systèmes, et une insatisfaction de la philosophie traditionnelle considérée comme superficielle, académique et éloignée de la vie ». L'existentialisme a pris sa forme explicite de courant philosophique au XXe siècle dans la philosophie continentale, d'abord dans les travaux de Martin Heidegger, Karl Jaspers et Martin Buber dans les années 1930 en Allemagne, puis dans les travaux de Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Simone de Beauvoir et Maurice Merleau-Ponty dans les années 1940 et 1950 en France. Leurs travaux ont porté sur des thèmes tels que "la peur, l'ennui, l'aliénation, l'absurde, la liberté, l'engagement et le néant" comme éléments fondamentaux de l'existence humaine.

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Le 2ème sexe – Simone de Beauvoir

• Le Deuxième Sexe porte sur les différentes raisons de l’infériorisation de la femme dans la société et dans presque tous les domaines hors de la maison. Cette œuvre affirme que ce sont les hommes qui gèrent le monde et que la femme a la tentation de se consacrer entièrement à son mariage et à ses enfants, au risque de limiter sa liberté. Cette situation vient simplement du fait qu’elle ne se sent pas capable ou bien qu’elle ne désire pas rester célibataire pour des raisons économiques et/ou sociales. La société, les parents, la religion, tout réaffirme aux femmes qu’elles sont inférieures aux mâles et qu’elles devront avoir un mari. Le développement des filles par rapport aux garçons et au monde qui les entoure leur démontre à elles et à la société que la femme n’a pas les mêmes capacités que l’homme. Beauvoir parle de toutes les circonstances qui amènent les gens à croire à l’infériorité des femmes et des effets que cela a sur le choix des femmes de se marier et d’abandonner leur propre carrière.

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Le 2ème sexe – Simone de Beauvoir

• De plus, l’œuvre parle du piège que représentent pour elles le mariage et les enfants. Le mariage et les enfants sont des responsabilités beaucoup plus lourdes pour elles que pour les hommes et c’est en partie à cause de leur rôle à la maison qu’elles ne se réalisent pas comme individus hors de la maison. La plupart du temps la femme sacrifie sa carrière pour celle de son mari. Simone de Beauvoir parle de la situation globale des femmes et se rend compte que l’homme et la femme sont tous les deux responsables de cette situation. La femme ne devrait pas abandonner sa carrière pour son mari et ses enfants et l’homme ne devrait pas l’encourager à le faire. De plus, Simone de Beauvoir explique que, dans un monde où les deux sexes seraient égaux, les deux seraient plus libres. Elle explique que si l’homme donne la possibilité aux femmes d’avoir une carrière significative, elle va moins se focaliser sur lui et elle pourra être un peu plus indépendante.

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Prévert (1900-1977)• Prévert fait éclater le caractère conventionnel du discours par les jeux de

mots. Sa poésie est constamment faite de jeux sur le langage (calembours, inventions burlesques, néologismes, lapsus volontaires…) dont le poète tire des effets comiques inattendus (un humour parfois noir), des significations doubles ou encore des images insolites.

• De même ses poèmes fourmillent de jeux de sons, de combinaisons pour l'oreille (allitérations, rimes et rythmes variés) qui paraissent faciles mais dont Prévert fait un usage savant. Enfin, il ne faut pas négliger les apports du surréalisme dont on retrouve les traces : inventaires, énumérations hétéroclites d'objets et d'individus, additions de substantifs ou d'adjectifs, etc. Il est friand des procédés de l'image, de la métaphore et de la personnification (animal, objet, humain).

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Le renouvellement formelLe siècle est également riche de la profusion des formes populaires issues du XIXe siècle comme le roman policier peu à peu influencé par le roman noir américain avec Georges Simenon, (Le chien jaune, 1932), Boileau-Narcejac (Celle qui n'était plus, 1952), ), Léo Malet (Nestor Burma et le monstre, 1946), Jean Vautrin (Canicule, 1982), Didier Daeninckx (La mort n’oublie personne, 1989), Philippe Djian (Bleu comme l'enfer, 1983 ), Jean-Christophe Grangé (Les Rivières pourpres, 1998) ... Le roman historique se multiplie avec Maurice Druon (Les Rois maudits, 1955-1977), Gilles Lapouge (La bataille de Wagram, 1987), Robert Merle (Fortune de France, 1977) ou Françoise Chandernagor (La Chambre, 2002). Abondent aussi les récits de voyage et d'aventure (Henry de Monfreid - Les secrets de la mer Rouge, 1932) et les romans d'action et d'exotisme avec Jean Lartéguy (Les centurions, 1963), Jean Hougron (La nuit indochinoise, 1950/1958) ou encore Louis Gardel (Fort-Saganne, 1980). La science-fiction et le fantastique produisent également un nombre très important d'œuvres avec René Barjavel (La Nuit des temps, 1968), Michel Jeury (Le Temps incertain, 1973), Bernard Werber (Les Fourmis, 1991) ..., qui ont cependant une certaine difficulté à concurrencer les œuvre traduites.


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