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La fausse gratuité des réseaux sociaux

o Publié le Mercredi 21 mai 2008 dans INTERNET, page 0. o Publié le Mercredi 21 mai 2008 dans Soir en Ligne.

447 mots dans cet articleAuteurs: n.c.

Selon une étude publiée par l’UCL, la gratuité des réseaux sociaux comme Myspace ou Facebook n’est qu’apparente. Ceux-ci participeraient à faire augmenter le prix des biens de consommation courante.

La consommation gratuite des biens proposés par les réseaux sociaux sur internet a pour prix direct l’information que l’internaute fournit aux sites et pour prix indirect la répercussion des montants publicitaires des annonceurs dans le prix des biens de consommation courante, souligne une récente étude universitaire.

En décidant de s’affilier à une plate-forme du Web 2.0, telle que YouTube, FaceBook ou MySpace, l’utilisateur accepte en fait de lui céder gratuitement les informations personnelles qu’il dépose sur cette plate-forme. Celle-ci pourra alors la vendre aux annonceurs, qui cibleront davantage leur publicité, constate Xavier Wauthy, de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES) de l’UCL.

« Dans cette perspective, l’accès aux services de la plate-forme est bel et bien payant (au sens du coût d’opportunité) dans la mesure où l’utilisateur cède gratuitement une information qu’il aurait pu vendre », souligne-t-il.

Conséquence indirecte, les montants publicitaires investis par les annonceurs sont répercutés dans le prix auquel les biens de consommation courante sont vendus.

« En bout de course, nous payons toujours », conclut Xavier Wauthy, pour qui la gratuité qui caractérise l’utilisation des sites du Web 2.0 se résume à un système de tarification, apte à maximiser le trafic sur le réseau et donc l’audience potentielle.

Le chercheur met aussi l’accent sur les questions de propriété intellectuelle des contenus, diffusés souvent de manière illicite. A son estime, le régulateur peut occuper à ce niveau une place centrale dans la bataille pour le partage de la valeur ajoutée des contenus diffusés sur le réseau.

Et de citer le rapport de la commission française présidée par Denis Olivennes, patron de la FNAC. Ce dernier plaide pour le développement de l’offre légale de contenu téléchargeable via notamment des baisses de la TVA, combiné à un renforcement de la lutte contre le piratage via des mécanismes de filtrage des contenus, au niveau des réseaux eux-mêmes.

Une autre option consiste à développer des solutions privées, négociées, telles que celles que semblent rechercher MySpace, FaceBook et les « majors » de l’industrie musicale, qui sont en tractations. Elles visent une offre légale d’écoute à la demande et/ou de téléchargement gratuit, financée par la publicité.

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Cette option pourrait être la meilleure car, juge Xavier Wauthy, le droit de propriété intellectuelle semble suffisamment puissant pour assurer une transition vers les nouveaux modes de consommation des réseaux sociaux.


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