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La mort

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Page 1: La mort

LA MORT

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Page 2: La mort

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« A Celui qui est la Résurrection et la Vie »

« Penser à la mort,

ce n’est pas vivre dans l’angoisse et la peur.

C’est regarder notre existence en vérité

Et dans la lumière de cette espérance à laquelle nous sommes tous et toutes

appelés. »

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La mort, ce mot évoque pour beaucoup de gens le

temps gris et maussade, les premiers froids de l’hiver

et la pluie fine qui transperce, la chute des feuilles, la

tristesse et le deuil. C’est vrai, mais faut-il vraiment le

déplorer ? Ce temps n’invite-il pas à la réflexion, au

resserrement des liens de famille, à l’échange des

souvenirs les plus émouvants de la vie, à une vision des choses de l’au-delà,

dans une lumière de coucher du soleil qui annonce une aurore ?

Ce matin, la porte d’entrée de ce cimetière était sombre dans la brume,

elle portait à la mélancolie. Mais voici que, dans l’après-midi, ses miroirs ont

été frappés soudainement par un rayon de soleil qui en fait jaillir comme un

arc en ciel.

Le cimetière c’est le lieu de repos. On ne se repose que pour un nouveau

départ. Mais ne se serait-on pas déjà parti, en route, n’ayant laissé sur le

rivage de cette terre qu’une partie encombrante de soi-même ?

Notre cœur refuse la disparition des êtres chers. C’est si intolérable

qu’on a, malgré soi, cette espérance que tout n’est pas fini. Ce n’est pas

possible. On veut retrouver ceux que nous aimons et qui sont morts.

Les poètes, les dramaturges, les cinéastes de toutes les

époques ont bien senti cela. Le poète l’exprime en cette phrase :

« Au-delà des tombeaux, les yeux qu’on ferme, voient encore ».

Quand la mort arrive, elle produit un choc. On se demande si c’est

possible, si ce n’est pas un mauvais rêve. Celui qu’on aimait est mort. Son

absence creuse un vide terrible. Et voilà que l’on commence à regretter de ne

l’avoir pas assez aimé, pas assez compris. Maintenant qu’il n’est plus là, on

découvre toute la richesse de sa personne ; ses qualités apparaissent avec plus

d’éclat et ses défauts s’estompent.

Les fleurs qu’on apporte essaient de dire tout cela, mais si mal. Tant de

souvenirs remontent à la mémoire, en voyant défiler les visages. On raconte,

on s’attendrit et souvent on pleure.

De tout le temps, les hommes ont pensé qu’il y a une autre vie par delà

la mort ; mais qu’il est très difficile de se représenter, car la mort reste un

mystère.

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Les pyramides d’Egypte, dont certaines ont 5000 ans d’existence, sont

des demeures mortuaires où tout était disposé pour assurer une survie au roi

du pays. Le corps du Pharaon était momifié avec un art incomparable pour

supprimer ce que la mort a de plus horrible, la décomposition, et placé dans un

triple cercueil au fond de la pyramide réputée inviolable.

Dans beaucoup de pays, on entretient une flamme perpétuelle sur la

tombe du soldat inconnu. Aucune grande manifestation ne se fait sans

qu’on vienne ici ranimer la flamme et déposer un germe de fleurs.

Ainsi, le monument le plus en honneur de tout le

pays est la tombe, non pas d’un homme célèbre, mais

celle d’un homme absolument inconnu, tiré au sort

parmi des milliers d’autres inconnus. C’est là que

viennent s’incliner les chefs d’Etat au nom des tous les

citoyens de leurs patries.

La mort nous pose tellement de questions. C’est le grand problème sur

lequel butent toutes les philosophies. Il faut savoir de temps en temps s’arrêter

dans la vie pour y réfléchir. Car, qui que l’on soit, la mort est un drame

personnel qu’on vit seul.

Les confidences des grands malades, des soldats qui vont mourir, le

disent bien : le mourant se voit sur le point d’entrer seul dans une sorte de

labyrinthe où personne ne peut l’accompagner, même ses proches les plus

intimes qui l’entourent et auxquels il tente de se raccrocher.

Le Christ lui-même, qui a pris notre condition humaine, a connu cette

solitude de la mort.

Au jardin de Gethsémané, pendant son agonie, il s’est plaint à ses

compagnons les plus chers de rester seul face à la mort. Leur capacité de

compréhension glissait sur sa solitude à cette heure suprême. Et sur la croix, il

eut ce cri : « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ».

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Ainsi, la mort se vit seul, se traverse seul.

Mais, pour redoutable que soit la mort, ce

que personne ne conteste, elle est un événement

de la vie, le dernier certes, mais le plus

important.

La mort, à notre époque, a tendance à se

déshumaniser. Elle est devenue un tabou. On fait tout pour ne pas en parler.

Le mot même est interdit. On se met d’accord pour le désigner autrement :

c’est un terme, un accident fatal. La plus belle mort est celle dont on ne

s’aperçoit pas : « Il ne s’est pas vu parti », dit-on, « c’est bien mieux ainsi ».

Demandez à ces enfants ce qu’est la mort. Ils ont des notions très

vagues et font des réponses incohérentes. On a tout fait pour éviter de les

mettre en contact avec un vrai mort. Et Dieu sait pourtant si les enfants

d’aujourd’hui voient des morts sur les écrans de télévision : scènes de guerre,

accidents, roman-fiction, crimes de toutes sortes. Mais un mort qui tombe

sur l’écran, cela reste abstrait.

C’est qu’à cet âge, on aime la provoquer, lui jeter des défis. Les jeunes

prennent des risques terrifiants, affrontent les plus grands périls, roulant en

motos ou en autos « à tombeau ouvert », comme le dit si bien l’expression. C’est

à ce moment là qu’ils se sentent vivre davantage, qu’ils s’affichent devant

les autres, qu’ils se conduisent en maîtres de leur vie. L’enjeu est tel que ça

leur paraît grandiose. Ils se surpassent eux-mêmes, quittes à s’effondrer

quand un de leur camarade gît, mort, à leurs pieds.

Il semblerait que la mort préoccupe moins nos contemporains que les

générations passées. On se demanderait plutôt quel sens peut bien avoir la vie,

puisqu’elle va vers une mort définitive comme tout porte à le penser. Et puis, il

se crée une telle habitude de côtoyer la mort en grand nombre. Chaque matin

en ouvrant son journal, c’est le bilan des morts de la route, des morts de la

guerre, de la famine ou des cataclysmes.

Devant la mort, certains sont résignés. Pour eux, c’est une fatalité, une

loi de l’espèce humaine. L’important est que la vie se transmettre et continue.

Et quelques uns envisagent même d’y mettre un terme, pour éviter une

vieillesse où ils seraient des êtres diminués, des déchets de la société.

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Si jadis on avait le suicide en horreur, aujourd’hui on approuverait

facilement celui qui se donne volontairement la mort pour se soustraire à la

dégradation.

Il y a aussi l’attitude des révoltés pour

qui la mort est absurde, puisqu’on a le désir

de vivre. C’est intolérable. Comment Dieu

peut-il permettre cela, ou bien alors il n’y a

pas de Dieu.

Pour beaucoup de gens, le mieux est de

penser à la mort le moins possible, de la

traiter en étrangère et surtout de ne pas

s’apercevoir de son arrivée.

Voici un grand malade sur son lit d’hôpital. Ca ce n’est plus dans sa

propre maison, entouré des siens, qu’on meurt désormais, mais à l’hôpital ou

à la clinique. Certes, on y est souvent mieux soigné. Les meilleurs médecins

et chirurgiens sont là, avec leurs appareils d’observation, d’opération, de

transfusion, de réanimation. Et il arrive fort heureusement que le mal soit

vaincu par les progrès de la science, et la vie s’en prolongée.

Mais le jour arrive aussi où le malade est condamné. Et au lieu de

l’avertir de la gravité de son état, on s’ingénie dans son entourage pour qu’il

meure dans son ignorance de la mort.

Le malheureux : hérissé de tubes dans la bouche, le nez, les poignets, il

va mourir, quand il n’y aura plus personne à son chevet.

Le malade est mort. Après tant de cérémonies humaines, son corps est

transporté en fourgon automobile car notre temps est pressé et tout est

motorisé. On ira à l’église ou directement au cimetière situé le plus loin

possible des villes, pour ne pas troubler les vivants.

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Quand il y avait une vraie communauté

fraternelle, les cérémonies des funérailles religieuses

sont une occasion de manifester la solidarité dans le

malheur, car la vie de certaines familles est parfois

brisée, anéantie par le départ d’un être cher. Toutefois,

une communauté chrétienne qui serait uniquement

centrée sur des gestes de solidarité et de compassion

et ne rappellerait jamais le sens et l’importance de la

mort, oublierait l’essentiel. Le propre de l’homme est

de se savoir mortel.

Car l’interrogation demeure. Qu’y a-t-il au-delà de la mort ? Est-ce le

néant ou une autre vie ?

De tout temps, on s’est interrogé à ce sujet. Qu’on le veuille ou non, il y

a dans l’homme, un désir de survie. Au fond de l’homme, ne serait-ce que

dans son inconscient, il y a une sorte de désir de dire non à la mort, d’être

immortel. Mais comment se perpétuer ?

Le moyen commandé par la vie est de mettre au

monde des enfants. Les parents ont ainsi le sentiment de

se survivre. Le nom de famille se perpétue. Aussi les

ancêtres continuent d’avoir part à l’existence des vivants.

On se survit encore grâce à des portraits, des statuts, des écrits, des

constructions, des hauts faits qui restent dans la mémoire des hommes.

Au fond de tout cela, il y a cette certitude que, si la mort est inévitable,

l’homme est plus grand que la mort.

Si tant de nos contemporains ne veulent pas penser à la mort et n’en

supportent même pas le nom, ce n’est pas seulement qu’ils craignent de

mourir, mais ils ne peuvent supporter la pensée d’un jugement dernier, donc

être jugés.

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Nous sommes à une époque où on parle beaucoup de la justice dans le

monde ; mais on ne veut surtout pas imaginer qu’il y a une justice après ce

monde. On ferait pourtant bien d’y réfléchir.

Le Christ a parlé du jugement après la mort. Mais il est vain de vouloir

décrire à plaisir les joies et les condamnations qui nous attendent dans l’au-

delà. Le Christ lui-même n’a que discrètement soulevé le voile. Il s’agit

d’ailleurs d’un autre monde dont les dimensions ne sont pas les nôtres. Ce

que nous appelons la « vie éternelle », c’est une vie de mystère.

Il serait enfantin de placer le ciel derrière les nuages. Le ciel promis par

le Christ, le « Royaume des cieux » comme il disait, se situe dans d’autres

dimensions que le temps et l’espace. Le ciel c’est la compagnie de Dieu, qui

remplit des univers de sa présence. Inutile de le situer ici ou là dans les

galaxies d’étoiles. Il est là où est Dieu.

Ce serait une autre sottise de s’imaginer la vie au ciel comme une

cérémonie perpétuelle où l’on réciterait des prières.

Mieux vaut garder dans l’esprit, l’image d’un

banquet, d’une noce, comme Jésus lui-même s’est

exprimé pour en parler, parce que tout le monde y

est à la joie. Ce qui est sûr, c’est que l’immense

foule humaine aura enfin trouvé son unité dans la

fraternité. Tous se reconnaîtront pour les enfants

de Dieu, participeront à sa vie divine et seront

associés à ses activités à tout jamais.

On insisterait peut-être trop sur les terreurs du jugement final. O

l’Evangile est surtout de miséricorde, de pardon et d’espérance de bonheur.

Dieu ne viole jamais la liberté de sa créature. Il a un grand respect pour

l’homme et le laisse tel qu’il a voulu se faire lui-même.

L’enfer, c’est pour le damné, de rester ce qu’il a voulu être : orgueilleux,

vicieux, jaloux, haineux, menteur…, dans un refus total d’amour de Dieu et

des autres. Son feu intérieur, son remords, c’est son péché qui l’alimente.

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La vie est quelque chose de sérieux et il faut rester vigilant. Le seul

malheur irréparable, c’est de se retrouver un jour sans repentir devant la face

de Celui qui pardonne.

La certitude d’une autre vie, par delà de la mort, nous la

tenons, nous chrétiens du Christ ressuscité.

Avant Lui, les grands hommes de Dieu qui ont écrit la Bible avaient eu

cette inspiration qu’entre le mal et la mort, il y avait un mystérieux rapport.

La mort était liée au mal. L’expérience de la vie, toute l’histoire de leur peuple

leur avait appris que le mal est entré dans le cœur de l’homme, qu’il y a en lui

une fêlure, quelque chose de cassée. Car on fait souvent le mal alors qu’on

pourrait faire le bien, et on remplit la terre de violences, de crises, d’injustices

et de guerres.

Pour ces prophètes, la mort corporelle était le signe d’une brisure

beaucoup plus intime et spirituelle entre l’humanité et Dieu. La mort était le

salaire du péché. Mais ils comprenaient aussi que Dieu avait gardé pour

l’homme un amour immense.

Jésus, Fils de Dieu, est venu parmi

nous. Il s’est fait homme, prenant toute notre

condition humaine, y compris la mort, sauf

le péché. Toute sa vie fut une lutte contre le

mal et il livra son dernier combat sur la

croix. Il mourut victime de la haine, mais

dans son cœur, il avait vaincu le mal.

Le soir de sa mort, son corps était mis dans un tombeau, creusé dans le

rocher, avec une grosse pierre ronde que l’on roulait pour en fermer l’entrée.

Mais le troisième jour, quand des femmes fidèles vinrent pour parfaire

l’embaumement, elles trouvèrent la pierre roulée. Le tombeau était vide.

Jésus est ressuscité au matin de Pâques. Il est sorti vivant de son

tombeau.

Cet événement, le plus grand de toute l’histoire religieuse de l’humanité,

et qui est le cœur même du Christianisme, reste pour nous un mystère.

Personne n’a pu assister à la résurrection du Christ, et pour cause, cet

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événement historique échappe à tout contrôle, car il est le passage de notre

mode d’existence en ce monde, à celui d’un autre monde qui nous échappe.

Mais nous savons que bien des fois, Jésus a été vu vivant après sa mort.

Il ne s’agissait pas d’apparitions. Il était là soudainement, présent au milieu

de ses compagnons et de ses amis. C’était bien Lui. Ils pouvaient Lui parler, le

toucher, manger avec Lui. Il était autre, Il appartenait à un monde nouveau,

inaccessible ; mais Il donnait cependant des preuves que c’était bien Lui, sans

quoi ses compagnons et tous ses disciples auraient pu croire qu’ils étaient le

jouet d’une illusion.

L’apôtre Paul le faisait remarquer aux premiers chrétiens : « Si Christ

n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés, et par

conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus. Mais

maintenant, Christ est ressuscité des morts, tous revivront en Christ ».

Notre vision de la mort est toute

auréolée de lumière. Nous ne pouvons pas être

tristes comme ceux qui croient que tout finit

à la tombe. D’ailleurs nous-mêmes, dès

maintenant, si nous sommes unis à Jésus,

nous vivons d’une vie qui est au-delà de la

mort et qui nous ressuscitera. Cela est caché

en nous, mais notre future résurrection est

déjà présente, agissante. Les hommes le

savaient confusément qu’ils étaient nés pour

être plus grands que la mort.

Avec Jésus Christ, c’est désormais une certitude. « Celui qui croit en moi

vivra, quand même il serait mort, et quiconque vit et croit en moi, ne mourra

jamais ».

Jésus disait encore : « Je suis la Résurrection et la Vie ». On ne peut pas

séparer les deux choses : nous vivrons et nous serons ressuscités comme Lui

dans notre corps.

Notre être humain forme un tout. En effet, une âme séparée de son corps

n’est plus un être humain. Le corps est lié à tout ce qui a été notre vie ; il

participera lui aussi à la vie nouvelle en Dieu.

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Il est vain de chercher à comprendre le comment de cette résurrection de

notre corps, car cela nous dépasse.

Comment, se demande-t-on parfois, notre corps réduit en cendre,

dispersé dans les entrailles de la terre, absorbé par d’autres êtres vivants ou

dissout dans le fond des océans, pourrait-il reprendre forme et vie ?

Déjà les premiers chrétiens se posaient la question et l’apôtre Paul leur

répondait qu’il ne fallait pas en rester à des vues trop matérielles.

L’épi de blé est bien la même chose que la graine semée en terre, et

cependant, quelle différence d’état quand la graine est devenue l’épi de blé.

Nous voyons ici un superbe papillon dont les ailes rutilent sous les feux du

soleil et qui butinent le nectar des fleurs. Quelle différence avec la chenille

rampante qu’il était quelques mois auparavant. Et c’est pourtant bien le

même être.

Mystère de la nature et qui nous permet de

nous faire quelque idée, bien pauvre et bien

imparfaite d’ailleurs. Chercher à pénétrer plus avant

dans ce mystère ne servirait à rien. Le monde futur

nous réserve bien des surprises. Nous croyons à la

vie future et à la résurrection sur la Parole du Christ.

Cette résurrection de notre corps qui nous est

promise est une annonce de la transfiguration de tout l’univers.

Tout corps humain est inséparable du cosmos, c’est-à-dire de tout

l’univers dans lequel il s’enracine, où il vit, de tout ce monde : avec ses

galaxies d’étoiles, ses océans et ses rivages, avec ses fleurs et ses arbres, ses

oiseaux et ses animaux sauvages et domestiques, comme aussi avec toutes les

réalisations de l’intelligence, constructions et machines, découvertes

scientifiques et techniques.. . Du fait que le corps du Christ ait appartenu à

cette création, s’y soit enraciné, y ait vécu et qu’il ait été glorifié, on peut dire

que le monde entier Lui est associé et est appelé aussi à une transfiguration.

La foi chrétienne nous ouvre des perspectives autrement séduisantes et

réjouissantes que tant de philosophies selon lesquelles tous sont appelés à

sombrer dans le néant.

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C’est pourquoi le chrétien ne boude pas au monde, il travaille à sa

réussite, assuré qu’au retour du Christ et à la fin de l’histoire, ce monde

participera à la glorification des fils de Dieu.

Il est vain donc de vouloir percer le mystère de

la vie de l’au-delà. Nous sommes portés à imaginer

une sorte d’enfer, avec des livres de comptes, et de

dettes détaillés, un creuset de feu purificateur. Mais

c’est vouloir transposer des façons de voir terrestres

dans un monde qui n’a plus nos dimensions de

temps et d’espace et qui nous échappe.

Ce que nous savons, c’est qu’il faut être digne de Dieu, pour accéder à

Lui. Que nos morts ont péché comme tous les êtres humains. Que Dieu est la

justice même et qu’Il est aussi bonté, miséricorde et pardon.

Les livres saints le disent bien : « Mieux vaut tomber entre les mains de

Dieu qu’entre les mains des hommes ».

Le poète Marie Noël disait à Dieu : « de Toi, dans ton noir infini, je n’ai

pas peur. J’ai fait mon nid dans le creux de ta main obscure. Ah, je ris bien

d’être mort ».

Quelqu’un remarque un jour cette inscription sur une

tombe : « Je me couche avec le soleil ».

Longtemps, il se demanda ce qu’avait voulu dire le défunt par cette

phrase énigmatique. Puis en réfléchissant, il comprit que jamais personne ne

pleure quand le soleil se couche. Pourquoi ?

Parce que l’on sait qu’il se lèvera le lendemain et brillera de nouveau

sur la terre. Chaque coucher de soleil est suivi d’une aurore.

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Se coucher dans la mort avec le Christ, qui s’est dit « la

Lumière du monde », c’est d’être certain qu’on sera avec Lui

dès l’aurore de ce lendemain qui chante pour toujours.

Quand notre être mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la

Parole des livres saints :

« Ô mort, où est ta victoire ? Ô mort, où est ton aiguillon ? »

Page 14: La mort

« Je ne connais le jour, ni l’heure

Mais je sais qu’il faut que je meure.

Où Tu voudras, quand Tu voudras

Ô Seigneur, comme Tu voudras,

Pourvu que ce soit dans Tes bras. »

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