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Le marketing politique et les partis

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Page 1: Le marketing politique et les partis

1

PAR CALIXTE ONDJANI

CONSULTANT WEB & MOBILE MARKETING

http://www.francewebmobile.fr

http://www.afriwebmobile.com

Année 2009

Le marketing politique et les partis

Diverses réflexions sur le Marketing permettent de saisir qu’il est une science qui subsistera

tant qu’il y aura des besoins et des intentions d’achats.

Cette discipline qui a traditionnellement pour objectif l’acquisition, la fidélisation d’une

clientèle et la réalisation de transactions est cependant entrée sur un autre terrain, celui de la

politique.

Quand pour François Calzas, professeur à L’ISC Paris, ce terme est défini comme étant «une

méthode de manipulation pour concevoir une offre de produit», pour Seth Godin il s’agit de

«la diffusion des idées»1. Pourquoi ne pas donc imiter ce modèle pour vendre des idées

politiques, voire même des hommes politiques?

Les américains ont été dès les années 30, les premiers à utiliser clairement le Marketing

Politique en mettant des agences de publicité au service des campagnes2 présidentielles. Ils

ont été à la source de l’impression des discours dans les journaux, de l’utilisation de la radio

et de la télévision. Le succès rencontré par ceux qui en ont fait une religion a provoqué une

révolution: les partis politiques utilisent de plus en plus cette méthode.

Les nouvelles technologies étant aujourd’hui le moyen par excellence pour disposer d’une

meilleure visibilité et d’une plate-forme beaucoup plus large, depuis deux ans, il est ainsi

constaté une nette augmentation de leur utilisation pendant les campagnes politiques.

Pour saisir cette nouvelle tendance, ce chapitre partira de la définition du terme Parti Politique

pour en comprendre l’organisation. Il sera abordé ensuite la question du produit que ces

entités proposent et les outils traditionnels de marketing qu’ils ont utilisé pour nous

convaincre d’embrasser leur rêve. Avant de terminer, nous étudierons l’engouement des

nouvelles technologies par des exemples concrets. Enfin, pour parfaire notre analyse, nous

verrons les limites de la « high tech » au sein des partis et les perspectives du marketing

politique.

1 Tous les marketeurs sont des menteurs, Seth GODIN (Maxima, Editeur 2007)

Page 2: Le marketing politique et les partis

2

1. Les Partis politiques français et leur organisation

L’étymologie du terme ‘‘parti’’, du latin ‘‘pars’’, ‘‘partis’’ signifiant partie ou portion,

permet de dégager une première caractéristique du parti politique. C’est avant tout un groupe

d’individus qui se distingue par l’action qu’il mène.

Les partis politiques sont en effet le lieu et le moyen privilégié de représentation des opinions

et des intérêts qui ne se contentent pas uniquement de faire pression ou d’avoir une influence,

mais qui ont pour but d’occuper les positions stratégiques d’un gouvernement.

Ils seraient donc ‘‘en concurrence’’ sur le marché politique de la démocratie dans la mesure

où il s’opère une lutte d’accès aux institutions de décision et de représentation des électeurs

d’une localité ou d’une nation.

L’article 4 de la constitution du 4 octobre 1958 déclare que : "Les partis et groupements

politiques concourent à l’expression du suffrage". Ils se doivent de fonctionner ainsi dans un

cadre légal. Chaque parti dispose d’un texte constitutif qui précise son organisation interne.

La loi du 11 mars 1988, portant sur le financement des partis, leur garantit la liberté dans leur

formation et l’exercice libre de leur activité, et affirme qu’ils sont dotés de la personnalité

morale et peuvent agir en justice.

Il existe deux niveaux d’organisation : le plan national et le plan local.

Sur le premier plan, les adhérents du parti, ceux qui paient une cotisation se retrouvent à

l’occasion d’un congrès de façon périodique pour discuter et désigner ceux qui seront les

figures du parti à l’échelle nationale : les membres du comité directeur ainsi que leur président

ou secrétaire national. Ces derniers vont former « l'organe exécutif du parti », chargé de

prendre et d’exécuter les décisions quotidiennement.

La plupart des partis cherchent à obtenir des sections locales et régionales ; il s’agit du second

plan à partir duquel des fédérations départementales réalisent le travail local qui place les

partis en contact direct avec leurs électeurs.

En périphérie de ces échelons, national et local, se trouvent d’une part les groupes auxiliaires

(par exemple l’aile féminine et l’aile jeunesse) qui sont des structures d’un parti mais dont le

but est de défendre par des pressions des enjeux d’intérêt particulier et d’autre part, les

groupes affiliés (par exemple les syndicats ou les organisations d’employeurs) qui sont

indépendants mais qui entretiennent des rapports étroits avec le parti.

Ceux qui représentent le parti sont généralement toujours soumis à la loi de l’élection quelque

soit leur champ d’action et sont détenteurs d’un mandat représentatif. Les primaires sont en

France le premier degré de sélection des candidats à la représentation du parti. Ceux qui ont le

plus d’influence deviennent alors les effigies du mouvement politique. Martine Aubry a de la

sorte devancée Ségolène Royal de 42 voix au scrutin pour l'élection du premier secrétaire du

Parti Socialiste le 22 novembre 2008. Aux Etats-Unis, le même terme désigne les élections

qui servent à dégager le candidat à la présidence chez les Démocrates et chez les

Républicains.

Les autres types d’élections viseront à élargir cette sphère d’influences à l’échelle régionale,

nationale, voire européenne. La durée des mandats accordés à ces élus leur donne des

possibilités de réaliser des actions concrètes. Les élections municipales qui ont lieu tous les

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six ans, sont le moyen pour les habitants d’une commune de choisir ses conseillers

municipaux. Ces derniers seront alors collectivement les tenants du pouvoir exécutif sur la

commune. C’est en effet le conseil municipal qui vote le budget, accorde les crédits et est le

représentant de l’Etat pour certaines formalités administratives (Etat civil, recensement,

organisations des élections sur le territoire de la commune..). Les membres du conseil général

sont choisis par la voie des élections cantonales pour des mandats de six ans avec

renouvellement par moitié tous les trois ans. Ils élisent à leur tour un président et plusieurs

vice-présidents et constituent ainsi l’organe exécutif du département qui est le premier

bénéficiaire de la Loi de décentralisation du 2 mars 1982 et concentre des pouvoirs qui

s’étendent du domaine de l’action sociale et sanitaire à celui de l’aménagement de l’espace et

de l’équipement, puis de l’éducation, la culture et le patrimoine, pour finir avec les actions

économiques.

Les élections régionales quant à elles, ont pour but d’élire les conseillers régionaux qui ont un

mandat de six ans, sont rééligibles et élisent à leur tour un président pour six ans. Le Conseil

régional formé ainsi est l’assemblée délibérante des régions qui fonctionne dans les mêmes

conditions que le Conseil Général.

Les élections législatives permettent de choisir tous les cinq ans 577 députés qui formeront

l’Assemblée Nationale, à raison d'un député par circonscription législative tandis que les

élections sénatoriales se déroulent tous les six ans pour obtenir 346 sénateurs (348 en 2011)

dans les départements, les territoires d'outre-mer et parmi les Français établis hors de France.

Le Sénat ainsi constitué est renouvelé par moitié tous les trois ans. Mais cette élection se

distingue des autres dans la mesure où les électeurs sont, dans chaque département, les

députés, les conseillers régionaux, les conseillers généraux et des délégués des conseils

municipaux (il s’agit alors d’un suffrage universel indirect). Ces deux institutions,

L’Assemblée Nationale et le Sénat forment le Parlement qui exerce le pouvoir législatif. Elles

sont à l'origine des lois. Les projets de loi venant des ministres y sont examinés, ainsi que les

propositions de loi issues du Parlement. Ils sont soumis à des votes, tout comme le budget de

la France. Dans le cas où les deux assemblées ne parviennent pas à un accord sur le contenu

du texte à adopter, c'est l'Assemblée Nationale qui l'emporte. Les déclarations du

gouvernement font l’objet de discussion au sein de l’Assemblée Nationale. Des questions sont

posées aux ministres par les députés qui peuvent créer des commissions d'enquête. Enfin, les

députés ont le pouvoir de renverser le gouvernement.

Les élections présidentielles, qui sont celles qui revêtent par excellence un caractère national,

permettent de désigner, tous les cinq ans, celui qui aura la plus haute fonction de l’Etat

français : la Présidence de la République. Détenteur du pouvoir exécutif, le champ d’action du

Président de la République s’étend de la politique internationale, la construction européenne,

le commerce mondial, à l’environnement, l’économie, le social, l’emploi, l’éducation et la

sécurité pour ne citer que ces domaines.

Avec l’Europe, les élections européennes, sont devenues, dans le cadre de

huit circonscriptions regroupant des régions, celles qui permettent d’élire les représentants

français au Parlement européen de Strasbourg, seule institution de l’Union Européenne élue

par les citoyens. Il dispose de trois pouvoirs fondamentaux : le pouvoir législatif, le pouvoir

budgétaire et le contrôle politique des institutions européennes.

Le référendum est enfin une procédure exceptionnelle par laquelle les citoyens sont appelés à

se prononcer directement sur un projet de loi ou sur un projet de révision de la Constitution.

Page 4: Le marketing politique et les partis

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Toutes ces élections à l’échelle locale, nationale ou européenne, permettent à chaque

mouvance politique d’accéder à deux des trois pouvoirs d’un Etat : le pouvoir législatif et le

pouvoir exécutif. Elles sont donc la voie royale pour proposer le produit de leur rêve

idéologique.

2. Le produit proposé

Sur la base de ce qui précède, l’électeur devient un consommateur à qui il faut vendre des

rêves d’espoir d’une vie, d’une société, d’un monde meilleurs. Pour y arriver, ils veulent

utiliser les meilleures formes de promotion. Ils cherchent alors à savoir ce que les futurs

électeurs pensent d’eux par le moyen d’enquêtes et de sondages. Le souci de séduire, de

véhiculer une image avantageuse a poussé les politiques à aller plus loin en s’attachant les

services d’agences de communication. Se sont ces entreprises qui les aident à déterminer les

expectatives des électeurs afin de dégager une politique qui rencontrera les attentes d’un

électorat qui leur sera favorable. Grâce au soutien de ces sociétés de communication, les

politiques sont devenues des véritables experts dans la conception de messages orientés pour

avoir plus d’impact. Le nouveau cœur de cible est la jeunesse. Pour l’atteindre, les partis ont

saisi la puissance de séduction d’un candidat vif, élégant et déterminé. Le parti républicain

américain, en proposant un candidat beaucoup plus âgé que son concurrent lors des dernières

élections présidentielles d’octobre 2008, a été complètement laminé. Les jeunes peuvent

encore changer d’avis, on les considère comme un électorat volatil. Ils peuvent constituer un

électorat pendant plusieurs années mais surtout ils sont « accros » aux nouvelles technologies.

En 2007, lors des élections présidentielles, Laurent Wauquiez, député UMP de 31 ans,

estimait que la différence se ferait sur « le registre de l’affectif et de l’image ». Mais les

jeunes ne sont pas seuls visés par ces campagnes de marketing politique. Les populations en

âge de voter sont souvent mal informées parce que peu intéressées par la politique. L’objectif

sera alors de les amener à ne plus pratiquer l’abstentionnisme.

Les partis recherchent également d’autres types de « clients » : les adhérents qui ne sont pas

des simples sympathisants puisqu’ils participent à la vie du parti au moyen de cotisations.

Les ressources privées sont la première source de financement avant les subventions. Elles

sont limitées à 7500 euros par an et par personne. Une personne dont le salaire est fixé au

Smic doit fournir un certain effort financier pour espérer devenir un jour un membre influent

d’un parti. La loi du 19 janvier 1995 a interdit les dons de toutes sortes venant des entreprises

mais cela n’empêche pas les partis de solliciter le soutien des lobbies industriels ou d’affaires

pour des dons volontaires, surtout pendant les moments de grande confrontation nationale.

Ces lobbies ont d’ailleurs, contrairement aux pays anglo-saxons, selon Thierry Coste3, une

image négative en France. Leurs activités en faveur des partis sont considérées comme étant

opaques. Les lois du 11 mars 1988, du 15 janvier 1990, du 19 janvier 1995 et du 11 avril 2003

ont apporté une nouveauté : une partie du financement peut venir de fonds publics à condition

que deux critères soient respectés.

Le premier est le résultat aux élections législatives, pour les partis qui ont présenté des

candidats ayant obtenu au moins 1% dans au moins 50 circonscriptions, et le second, le fait de

disposer d’un certain nombre de parlementaires. Pour l’année 2004, par exemple, le montant

3 Le vrai pouvoir d’un lobby, Thierry Coste (Bourin Editeur, mars 2006)

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global versé par l’Etat aux formations politiques s’est élevé à 73 235 264 euros dont 33 073

341 pour l’UMP, 19 660 452 pour le PS, 4 580 229 pour le FN, 4 544 246 pour l’UDF et 3

717 106 pour le PCF.

Pour certains, les sommes peuvent être comparées aux chiffres d’affaires de certaines PME.

La Commission européenne a d’ailleurs adopté une recommandation le 6 mai 2003 qui a

donné une nouvelle définition des micro-entreprises ainsi que des petites et des moyennes

entreprises (PME). Le chiffre d'affaires de la moyenne entreprise est inférieur ou égal à 50

Millions d’euros et celui de la petite entreprise à 10 Millions d’euros. Les partis ont donc

clairement les moyens d’acquérir des instruments de marketing. Mais s’il fallait comparer ces

montants avec les sommes allouées dans ce domaine par les partis américains, il est

compréhensible de constater que des limites sont clairement posées pour le marketing

politique en France.

Pendant longtemps, les partis français ont tout de même pu utiliser les mêmes outils

traditionnels de marketing, que ceux qui sont au service des entreprises.

3. Les outils traditionnels de Marketing

Les tracts distribués dans les meetings ou dans la rue et les mailings sont parfois comparés

aux spams des boîtes électroniques. Les mailings ont cependant l’avantage de donner plus de

précision sur l’idéologie de la formation politique. Les affiches sont le meilleur moyen

d’occuper l’espace public pour véhiculer le message et peuvent être qualifiées d’art

incontestable de la communication. Les réunions publiques sont sans aucun doute

l’instrument par excellence de la propagande politique. En période électorale, ces rencontres

servent à convaincre ceux qui s’intéressent déjà au programme présenté au point d’y assister.

Selon certains avis, il s’agit dans le fond de séduire en pays conquis. Les véritables vitrines

des partis politiques seraient les permanences, espaces d’accueil et de travail administratif où

se tiennent des réunions. En 2007, elles sont devenues un lieu de confrontation avec le

vandalisme de huit permanences de l’UMP, deux du PS, une des Verts et une du PCF dans la

région parisienne.

Les partis politiques bénéficient également de la radio, la télévision et la presse. Il est

cependant plus difficile d’utiliser dans la course à l’influence, des médias qui se doivent d’être

équitables.

En France, ils sont d’ailleurs jugés de moins en moins impartiaux du fait de leur couverture

plus favorable à certains candidats durant des élections. Les télévisions sont considérées

comme étant le plus influent des médias parce qu’il est celui qui apporte le plus

d’informations possibles. Le site Agoravox.fr, plate-forme multimédia mise à la disposition

de tous les citoyens, a publié deux études le 19 décembre 2007 et le 7 mars 2008. Le constat

est « la surreprésentation de reportages ou articles sur des personnalités du gouvernement » et

le fait que « la réplique est quasi exclusivement donnée par le Parti socialiste. Les autres partis

politiques demeurent donc, en dehors des véritables campagnes électorales, quasiment

invisibles dans les médias ». D’ailleurs, les vives discussions qui viennent de se tenir à

l’assemblée nationale lors de l’adoption de la nouvelle loi concernant l’audiovisuel français

étaient liées à cette question d’impartialité des chaînes de télévision.

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Avec des temps de passages limités à la télévision à des coûts de plus en plus élevés, les partis

politiques se positionnent désormais sur les nouveaux moyens de communication que sont les

technologies qui offrent une plus grande diversité d’actions, à des moindres coûts et un

contrôle moins important. C’est sans aucun doute le meilleur procédé pour contourner les

contraintes fixées par la loi et les médias.

4. L’engouement pour les technologies de l’information.

Avec une population de 65 millions d’habitants en France, conquérir des nouveaux adhérents

et fidéliser les anciens sont des enjeux extrêmement coûteux.

Dans un article du journal du net daté de septembre 2008, la France comptait 16,7 millions

d'abonnés à l'Internet haut débit, selon les chiffres de l'Autorité de régulation des

communications et des postes (Arcep). Parmi eux, 15,87 millions sont raccordés via la ligne

téléphonique (ADSL), soit 95 % du total du parc. Les 825 000 abonnés, constituant la part

restante est sont raccordés au câble ou à la fibre optique.

Avec une telle utilisation de l’outil Internet dans les foyers, les partis ont réalisé que les

technologies de l’information peuvent largement contribuer à la réalisation de leurs objectifs.

L’UMP a été le principal précurseur de l’utilisation d’Internet au sein des partis politiques.

En 2004, ce parti de droite lance une procédure d’adhésion directe en ligne. Celle-ci

représentera deux ans plus tard près de 14 % des renouvellements de carte et des adhésions.

Le 23 décembre 2005, Nicolas Sarkozy, alors président de l’UMP et ministre de l’intérieur,

accordait pour la première fois, un entretien vidéo (podcast) au bloggeur influent Loïc Le

Meur. Quatre jours plus tard, le site web 01.net annonçait que préalablement à cet entretien,

près de 45 000 internautes signaient, en pleine crise des banlieues, la pétition du retour à

l’ordre et de soutien à la candidature du même candidat. De plus, grâce à l’achat des mots clés

sur Google Adwords, les internautes étaient redirigés vers le lien publicitaire de la dite

pétition lorsque ces derniers tapaient sur Google des termes tels que « Banlieue », « Gauche »,

« Chirac », « Insécurité », ou « Parti Socialiste ». Arnaud Dassier, cofondateur de l’agence de

communication du parti déclarait que cette redirection des internautes vers cette pétition

n’aurait coûté que 40 000 euros alors que 200 000 personnes étaient venues visiter le site du

parti, dont 60% étaient inconnues des bases de données de l’UMP.

Dans le cadre de la préparation des élections présidentielles, l’UMP avait drainé quelques

centaines des militants sur une plate-forme communautaire : Affinitiz.com qui avait

officieusement pour objectif la promotion de la candidature de l’actuel président de la

république et avait mis en place un programme de fidélisation et de parrainage destiné à

récompenser les cyber-militants les plus méritants.

Un coup d’œil jeté sur son site montre clairement l’avancée de l’UMP en matière d’utilisation

des nouvelles technologies. Ce site dispose d’ailleurs d’une web Tv, UMP Tv diffusant des

programmes divers ; des débats d’actualité, sur la crise économique, le statut des enseignants

chercheurs des universités. La web Tv devrait être diffusée sur la téléphonie mobile de

troisième génération et un système d'alerte par SMS sera installé pour indiquer les passages

dans les médias des principaux responsables du mouvement. Ce site dispose d’une e-boutique

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qui permet de vendre au quotidien des articles du parti. Tout est pensé pour rendre les

rubriques intéressantes avec des informations telles que : « Au 31 décembre 2008, l'UMP

comptait 277 171 adhérents à jour de cotisation ». Le désir d’interaction avec les internautes

est également présent avec une invitation à « débattre des collectivités locales de demain ».

De plus le blog du parti est mis à jour au quotidien et donne la possibilité de s’abonner aux

flux d’information ou de laisser directement des commentaires.

Le principal adversaire de l’UMP, le Parti Socialiste, se retrouve alors obligé de devenir

acteur effectif dans ce domaine des nouvelles technologies. Il dispose en effet sur son site

aussi bien d’une web tv que d’une boutique, mais également d’un journal, d’un hebdo des

socialistes en ligne, de blogs thématiques, et d’une possibilité d’adhésion en ligne.

Ségolène Royal, candidate PS aux dernières élections présidentielles françaises s’est

particulière distinguée dans l’utilisation des nouvelles technologies. Elle a su se rapprocher

des électeurs en lançant sur sa plateforme Internet desirsdavenir.org, des forums, des débats

participatifs, une adhésion en ligne. Comme elle l’affirme elle-même dans le journal Le

Monde du 20 janvier 2009, son souhait est de « refonder la manière de faire de la politique ».

En dehors de ces deux partis, d’autres mouvements et partis politiques français ne sont pas en

reste pour le positionnement dans cette sphère du netpolitique.

Aujourd’hui toute la scène politique française a trouvé cependant un modèle en celui du parti

démocrate américain. Le maître dans l’utilisation du marketing politique et dont l’élection a

marqué les esprits est sans aucun doute Barack Obama. Aux Etats-Unis, trois facteurs clés

permettent la victoire des élections internes au sein d’un parti avant de pouvoir se positionner

comme candidat aux élections présidentielles. Il faut obtenir tout d’abord le support et le

soutien indéniables de l’électorat de son parti, puis la contribution financière des lobbies de

son parti et enfin, l’aide financier de l’Etat.

Barack Obama face au clan Clinton ne pouvait bénéficier de tels atouts. Le succès de sa

stratégie a été d’orienter sa campagne sur le terrain technologique. Dave Senay, PDG du

réseau Fleishman-Hillard, riche d’une expérience de 28 ans dans les relations publiques, a

depuis son bureau de Washington D.C. conseillé le président américain actuel pendant sa

campagne. Il a accordé une interview au Figaro en juillet 2008 dans laquelle il tient les propos

suivants :

« Barack Obama est le candidat des réseaux sociaux. Il a près de 400 000 ‘‘ami’’ sur

MySpace contre 200 000 pour Hillary Clinton et 56 000 contacts pour John McCain. C'est

encore plus frappant sur Facebook où il a près d'un million de supporteurs. Derrière, Hillary

Clinton fédère 158 000 contacts, suivie de 145 000 ‘‘amis’’ pour McCain. Surtout, Barack

Obama a créé son propre réseau social, MyBarackObama.com, sur lequel un million de

personnes sont inscrites, plutôt qu'un site Internet classique qui s'appellerait

barackobama.com. Avec ce site, il a confié sa campagne aux internautes. » Ceci dans la

mesure où se sont ces derniers qui recrutent d’autres supporters et sont même les instigateurs

de l’organisation d’événements ou de levée de fonds.

Les autres canaux de communication n’ont cependant pas été en reste dans le déploiement de

« l’obamania ». La stratégie a été d’envahir en même temps le terrain des jeux vidéo. Des

bannières publicitaires étaient présentes dans une vingtaine de jeux édités par Electronic Arts

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et diffusés sur le service Xbox Live de Microsoft, accessible aux utilisateurs de la console

Xbox 360.

La grande nouveauté de cette campagne a été de renverser les méthodes traditionnelles pour

faire élire un candidat qui a radicalement fait changer la donne en matière de marketing

politique.

5. Les avantages des nouvelles technologies

- L’accessibilité

Lorsqu’un parti ou un élu politique intègre une communauté virtuelle, comme Facebook, il

devient accessible à tous. En effet, dans le monde réel si vous souhaitez obtenir des

informations sur un parti ou élu politique vous devez effectuer la démarche d’aller vers eux,

voir ce qu’ils font ou attendre leurs passages à la télévision. Sur la toile, au sein d’une

communauté online, ce sont les partis ou les élus qui viennent vers vous et vous donnent les

informations les concernant quotidiennement.

Il y a donc un changement dans la relation avec la sphère politique. C’est cette nouvelle

relation que l’internaute apprécie largement. Il est chez lui, dans un cadre convivial et habituel

où il peut discuter directement avec les représentants d’un parti ou son leader sans aucune

retenue. Il peut oser soulever des interrogations sensibles qu’il ne poserait peut-être pas en

public. Il peut lire, réfléchir et poser des questions sur leurs programmes à son rythme. Il n’est

pas dépendant d’un meeting ou d’une causerie durant lesquels, sa présence est requise. Sur

Internet, rappelons nous, ils appartiennent à la même communauté, comme celle des

facebookiens où ils partagent des préoccupations, des centres d’intérêts tous les jours.

L’interface Twitter fait encore mieux en donnant des informations sur les amis de chacun

pratiquement toutes les heures. Avec des tels moyens de communication, il s’établit alors une

relation personnalisée entre chaque internaute et le parti. Toute la vie du parti, celle de son

leader, ses objectifs en étant disponibles pour tous nous donnent l’impression de les connaître

personnellement, comme s’ils vivaient dans notre foyer. Telle est la puissance des nouvelles

technologies qui amènent directement dans nos demeures ce dont nous avons besoin. Et

lorsque les partis entretiennent avec les différents membres d’une communauté virtuelle, cette

relation privilégiée, ce partage d’intérêts, les choix sont rapidement faits. Dans les saintes

écritures, Jésus-Christ, leader spirituel, n’a-t-il pas dit : « Mes brebis entendent ma voix et

elles me suivent. Elles ne suivront pas la voix d’un étranger. » 4.

- Le networking

Il est bien vrai que la question de l’impact des réseaux sur les intentions de vote continue de

soulever des vifs débats. Il n’en demeure pas moins que les réseaux sociaux facilitent le

networking ou réseautage. Une étude réalisée par Global Market Inside (GMI), avant les

élections américaines, révèlent que « 53% de la population déclarent être plus susceptible de

voter pour un candidat après avoir vérifié son profil Facebook, MySpace ou autres (62% de

ces personnes ont plus de 30 ans). »

Lors des dernières élections américaines, combien d’articles, des rappels des dons en ligne en

faveur du parti démocrate et d’Obama avons-nous reçu de la part de nos amis sur notre profil

facebook ou myspace ? La moindre action initiée par ce candidat faisait le tour du monde

seulement en quelques clics. Et à force d’en entendre parler autour de soi, on finit par y

adhérer. Telle est la puissance du networking. Et le monde fonctionne ainsi, en réseaux, en

groupes où chaque identité essaye de tirer la couverture de son côté et de recruter au

4 Jean 10: 4-5, La Bible (Version Semeur)

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maximum pour espérer triompher. Si nous revenons quelques années en arrière, nous voyons

que les partis politiques pour rester en contact avec des milliers des personnes, étaient obligés

de tenir d’énormes listes qu’il fallait mettre à jour régulièrement surtout pendant les périodes

des élections. Une fois les fichiers mis à jour, il fallait aller à la rencontre de toutes ces

personnes, région par région. Ce qui se révèle être une tâche volumineuse.

- Le financement en ligne

C’est le nouveau modèle économique des partis politiques car l’argent est le nerf de la guerre

pour financer les campagnes et supporter les charges d’exploitation. L’efficacité du don en

ligne est telle que chaque grand parti aujourd’hui donne la possibilité d’envoyer des dons

directement via la toile. Plusieurs avantages sont attachés aux dons en ligne.

Il est toujours possible donner quelque soit l’endroit dès qu’il existe une connexion web.

Quelques clics en deux minutes suffisent pour transférer le montant voulu selon les barèmes

fixés par la loi. Dès que le don est effectué, la déclaration des montants est renvoyée

électroniquement. Chacun donne selon vos possibilités puisqu’il n’y a pas de montant exigé et

tout le monde peut contribuer financièrement même ceux qui n’appartiennent pas au parti

politique.

Selon stratégies.fr, dans un article du mois de mai 2008, Skyrock, premier site français de

réseau social compte 15,7 millions de blogs avec plus de 4 millions de visiteurs par jour en

nombre de pages vues sur les 15-24ans. Si un parti parvient à mobiliser une partie

significative de cette première communauté virtuelle pour sa cause, les millions afflueront

aisément. Les réseaux sociaux sont des véritables banques « online » qui vont vers ceux qui

savent les convaincre.

Entre le début de sa campagne et septembre 2008, Barack Obama a bénéficié du soutien de

3,1 millions de donateurs dont la moitié a donnée moins de 200 dollars totalisant ainsi 150

millions de dollars de dons pour financer librement sa campagne.

- La e-veille politique

Les partis politiques l’ont bien compris ! La virtualité est le nouveau champ de bataille. Pour

cela, il faut exercer une veille continuelle sur l’ensemble des outils qui composent ce nouveau

monde virtuel. La veille permet de contrer les fausses informations véhiculées par les

adversaires. Sur Internet, quelques minutes suffisent pour ruiner la réputation d’un parti ou

d’un homme politique. Une réputation qui a été bâtie pendant plusieurs années au prix parfois

d’énormes sacrifices peut s’envoler en quelques clics. La veille donne donc des informations

en temps réel sur les concurrents, leurs stratégies. Ainsi, on peut mieux se préparer et

anticiper ses actions. N’oublions pas que le monde de la politique est souvent orienté vers une

confrontation continuelle. Ainsi un parti doit protéger son territoire afin de ne pas le voir

soustrait par ses adversaires. Enfin, la veille permet de tester ses idées et d’étudier les

nouvelles tendances.

Le caractère intuitif et interactif des outils du search engine marketing permet d’avoir un

retour assez rapide. Et grâce à ce retour, les partis peuvent affiner leurs programmes afin de

présenter aux electeurs un plan d’actions correspondant à leurs attentes.

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- La géolocalisation

Avec un total de 3 milliards de téléphones mobiles dans le monde, chiffre trois fois supérieur

à celui des ordinateurs, et avec l’arrivée de l’iphone d’Apple et les clés 3G, le téléphone

mobile est devenu un canal de marketing incontournable. Sa particularité est qu’il est toujours

à porter de main et souvent allumé.

En 2012, Pyramid research estime à 950 millions, le nombre de mobinautes qui utiliseront une

plateforme communautaire. Myspace donne ainsi la possibilité à ses utilisateurs de gérer leur

profil à partir de leurs mobiles : échanger des messages, des photos, rechercher des amis.

Facebook mobile a pour sa part une vitesse de croissance supérieure à celle de sa version

ordinateur. Orange et son Mobile Open Communuaty est un agrégateur des communautés.

Quant à Yahoo, sa plateforme de mobile non seulement intègre les réseaux sociaux mais

permet aussi de retrouver tous ses contacts des différents réseaux sociaux et de mettre à jour

les informations les concernant. Sa nouvelle version permet de détecter les contacts dans les

alentours, grâce à la localisation GPS.

La géolocalisation est donc un formidable outil qui donne accès aux informations sur les

personnes quelque soit le lieu où l’on se trouve : nom, photos, statut marital, centres

d’intérêts. Elle aide à rencontrer en temps en réel ses amis et collègues. Les partis politiques

l’ont bien saisi. En 2005, l’UMP a fait appel à la société Phonevalley pour permettre à

quiconque désirant effectuer une déclaration d’intention d'envoyer un SMS avec "UMP" et

ses coordonnées à un numéro court, au prix habituel d'un SMS. Un communiqué officiel a

expliqué que ces potentiels adhérents «reçoivent en réponse un message de bienvenue, puis

sont rapidement contactés par le service des adhésions de l'UMP pour valider la démarche».

Selon Nielsen Mobile, le démocrate Barack Obama a ainsi envoyé 2,9 millions de SMS le 22

août pour annoncer aux militants le nom de son vice président. C’est la plus grande campagne

de SMS jamais réalisée aux Etats-Unis, d'après l'institut.

6. Notions du Search engine Marketing

- Fonctionnement d’un moteur de recherche

En France, 91% des recherches se font sur Google, moteur de recherche qui, comme son nom

l’indique, va à la recherche des informations demandées par l’utilisateur et les restituent.

Comprendre leur fonctionnement permet de préparer le référencement et l’optimisation de son

site. Les sites sont avant tout créés dans l’intention qu’ils soient vus et consultés par tous. La

difficulté est toutefois qu’il existe des milliards de pages web sur la toile. Le moteur de

recherche est un logiciel créé à partir d’un algorithme qui parcoure les sites par intervalles

réguliers et, de façon spontanée, le 3w en indexant automatiquement les pages visitées en trois

étapes énumérées ci-dessous.

La première est la collecte d’information ou crawl grâce à des rebots, spiders ou crawlers.

La deuxième est l’indexation des données collectées qui consiste à les enregistrer dans une

base de données organisée comme l'index d'un ouvrage, qui permet de retrouver rapidement

dans quel chapitre de l'ouvrage se situe un terme significatif donné.

La troisième et dernière étape est le traitement des requêtes, avec un système d’interrogation

de l’index et de classement des résultats en fonction des mots clés tapés par l’utilisateur.

Page 11: Le marketing politique et les partis

11

L’enjeu ici est que le moteur de recherche affiche le site en premier parmi les milliards

d’autres sites, les internautes allant rarement au delà de trois liens renvoyés par les moteurs de

recherche.

La page de résultat d’un moteur de recherche contient essentiellement deux champs de

réponses : les liens naturels appelés aussi le search engine optimization et les liens

commerciaux ou search engine adversting.

Les liens commerciaux sont souvent mis en avant par un fond de couleur pastel et les liens

naturels sont issus de l’index du moteur de recherche. Pour obtenir une excellente visibilité

sur les moteurs de recherche, il est indispensable de combiner les deux sources de trafic.

- Les liens naturels

Il y a sept grands critères qui favorisent le référencement naturel d’un site.

Le texte est le contenu des pages web. En d’autres termes, c’est le texte affiché dans le

navigateur qui est identifiable dans le code source HTML. Ce texte doit être en haut de la

page et contenir des mots clés mis en exergue par des caractères gras ou de taille plus

importante.

Le titre doit compter environ soixante dix caractères et composé de mots déterminants et

caractéristiques de l’activité. Les mots du début comptent plus que ceux de la fin. Si l’Url est

complexe en comportant des accents par exemple, il faut la réécrire sous une forme simple.

Cette technique est souvent utilisée pendant la création des sites qui ont des bases de données

dynamiques.

La fraîcheur de la page concerne son rythme, son niveau d’actualisation. Pour cela, il est

conseillé de mettre en place une politique éditoriale.

L’indice de popularité ou le page Rank était au départ calculé par un mode quantitatif : plus

une page avait, dans l’index du moteur de liens qui pointaient vers elle, plus son indice de

popularité était élevé. Aujourd’hui le Page Rank n’est plus qu’un indice parmi tant d’autres.

En général, il est noté entre 0 et 10. Pour connaître son page Rank, il suffit de télécharger la

Google toolbar.

Le trust Rank est l’indice qui donne le degré de confiance accordé à une page ou un site web.

La note de cet indice varie de 0, équivalent à du spam à 1, page de confiance.

La page satellite fait partie des pages d’un site dédiées au référencement sur les moteurs de

recherche. Ces pages ne sont pas visibles par le visiteur qui se voit rediriger vers une autre

page du site. Les pages en question contiennent parfois des mots clés qui leurs permettent

d’êtres classées en premier dans les moteurs. C’est dans les faits une technique interdite par

Google.

L’url est le nom de domaine qui est une zone importante pour l’adresse des pages web. Ce

nom doit être clair et précis. Les abréviations ou caractères exotiques sont bien sûr à éviter.

Comme nous pouvons le déduire à la suite de l’énonciation de ces critères, la base du

référencement naturel est l’utilisation des mots appropriés qui seront récupérés par le moteur

Page 12: Le marketing politique et les partis

12

de recherche. Par conséquent, les mots clés se doivent d’être en adéquation avec l’activité du

site, de concorder avec le contenu disponible sur le site, de présenter un potentiel de trafic

significatif et d’être libres de toute protection juridique ou dépôt de marque.

Il est également important de noter que depuis 2007, Google a intégré les images et les vidéos

dans ses résultats de recherche alors que jusque là, il était axé sur du texte. Il est donc crucial

de se poser la question sur l’utilisation de ces nouveaux contenus lorsqu’on dispose d’un site

ayant un nombre plus important de vidéos ou d’images.

Quelques précautions sont à prendre. Il faut savoir en effet que l’utilisation du full flash sur un

site ou de longues fonctions java script dans les pages empêche la lecture du contenu par les

moteurs de recherche même si certaines solutions commencent à émerger. Le lieu de

l’hébergement du site et son nom de domaine doivent en plus correspondre à la cible qui si

elle est en France par exemple avec un hébergement en Afrique du sud, nécessite l’utilisation

du nom de domaine.fr

- Les liens commerciaux

Le concept consiste à placer les annonces en rapport avec son site en tête de résultat et ce

devant les résultats des liens naturels. Le mode de facturation est le coût par clic (CPC). Celui

qui fait l’annonce ne paie que si le trafic lui a été délivré. La facture finale correspond au

nombre de clics multiplié par le coût au clic. Les bénéfices des liens commerciaux sont

rapides : une visibilité garantie sur les mots génériques, un ciblage de trafic soit pour une

présence locale ou internationale, un contrôle du coût au clic en temps en réel et une

évaluation du retour sur investissement (Roi).

AdWords est le nom du système publicitaire du moteur de recherche Google qui affiche des

annonces texte ciblées alors que AdSense est la régie publicitaire de Google utilisant d’autres

sites Web (ou sites affiliés) comme support pour ses annonces. Les sites affiliés sont

rémunérés directement par Google.

Pour réussir une campagne de liens sponsorisés, les conseils de base sont la description des

mots clés et le choix d’un réseau de diffusion, la nécessité de consacrer du temps à la

rédaction de l’annonce de définir les enchères, l’importance de fixer un budget journalier

maximum et le respecter, le besoin de bien définir la landing page (qui est celle qui apparaît

après un clic sur l’annonce). Elle doit comporter une redondance lexicale des mots clés de

l’annonce. Il faut enfin, tracker la campagne avec un outil de mesure différent de Google si

possible et réévaluer les campagnes en fonction des résultats obtenus.

Avec des tels procédés techniques, les mêlées des campagnes politiques ne peuvent que

devenir plus coriaces. Chaque candidat recherche une meilleure visibilité. Du coup, les

enchères flambent au bénéfice des prestataires de service. Durant les résidentielles de 2007,

Dominique Voynet a consacré 9 % de son budget total, soit 130 000 euros sur le web pour sa

campagne. Après elle, François Bayrou, a utilisé 720 000 euros qui représentent 7,4 % de son

budget et Ségolène Royal 866 000 euros, représentant un pourcentage de 4,1 % sur son

budget. Quant à lui, le Président Nicolas Sarkozy a utilisé 3,2 % de son budget, soit 675 000

euros pour sa campagne web.

Page 13: Le marketing politique et les partis

13

Et, la preuve supplémentaire que le web a pris une place importante au cours de la course à la

présidence est que la majorité des candidats ont consacré une part de budget plus importante à

leur campagne sur le Net que celle consacrée à la « propagande audiovisuelle », c'est-à-dire

aux spots officiels diffusés à la télévision.

La campagne démocrate avec Barack Obama a pris des proportions beaucoup plus grandes

avec un coût de plus de 16 millions de dollars en publicité online contre 3,8 millions pour son

adversaire du Parti Républicain, John McCain selon un rapport publié par la commission

fédérale des élections américaines. Google a reçu un total de 7,5 millions de dollars, soit 45%

du total du budget en ligne du candidat. Ce montant été dépensé en partie dans le programme

des sites partenaires AdSense et l’autre partie en liens sponsorisés sur le moteur de recherche.

Le nouveau président des Usa a fait donc partie du 1,5 millions d’annonceurs de Google en

2008 selon znet.fr

Les nouvelles technologies deviennent donc un moyen efficace pour les partis pour atteindre

des millions d’électeurs. Leur l’utilisation massive dévoilent cependant des limites qui

méritent d’êtres mentionnées.

7. Les limites de l’interactivité 2.0

- La sur médiatisation du leader au détriment du programme

Les partis politiques doivent êtres à l’écoute du peuple et répondre aux préoccupations des

citoyens. C’est là le véritable fondement de l’existence de toute organisation politique. Or,

que constatons-nous aujourd’hui au sein des partis ? Ils déploient toutes sortes de stratégies de

communication via les nouvelles technologies pour promouvoir un leader au lieu de soutenir

un programme de base pour apporter des solutions pratiques aux maux de la société. Nous

connaissons à l’heure actuelle une saison de crise à plusieurs niveaux que les générations

antérieures n’ont pas connus.

La pollution est alarmante. Ainsi, selon le site web, cite-science.fr, les gaz à effet de serre

pourraient quasiment doubler d’ici l’an 2030.

La dette publique atteint 66,1% du PIB, soit environ 1.284,8 milliards d'euros au 30

septembre 2008 selon lesechos.fr.

L’adéquation formation emploi pose également problème. Selon le rapport d’Ariane

compétence et management : « les PME sur lesquelles repose une part importante de la

croissance économique et de l’emploi, ne disposant pas des mêmes moyens, rencontrent de

nombreuses difficultés pour la formation de leurs dirigeants et leur personnel. On l’oublie

parfois : les PME, au nombre de 2,6 millions et employant 14,3 millions de personnes,

représentent un véritable levier de croissance et d’emploi pour l’économie française. » Le

départ de 700.000 dirigeants de PME dans les dix prochaines années et une diminution

importante du nombre de jeunes actifs, et donc de futurs cadres sont pronostiqués.

Le dernier mal que nous soulevons qui n’est pas le moindre, est la crise financière historique,

très souvent qualifiée de « crise sans précédent ». Il y a déjà plus de 300.000 demandeurs

d'emplois supplémentaires en 2009 selon le président de l’assurance chômage, Geoffroy Roux

de Bézieux, qui explique ce chiffre par l’augmentation sans précédent de 90 200 demandeurs

d’emplois en janvier dernier.

Page 14: Le marketing politique et les partis

14

Face à de tels enjeux cruciaux, les partis politiques au lieu, comme le dirait le titre de l’œuvre

de William Shakespeare, de faire « beaucoup de bruit pour rien » devraient développer et

exposer d’avantage leurs plans politiques. En France, chaque personnalité politique en vue

dispose d’un blog ou est présent dans les réseaux sociaux mais peu sont les partis politiques

qui disposent de blogs uniquement dédiés à leurs programmes et aux actions politiques qu’ils

exécutent ou souhaitent réaliser. Lorsqu’on visite leurs sites, ils sont tellement inondés

d’articles, d’émissions, de publicités, qu’il est parfois difficile d’identifier clairement leurs

programmes. En 2007 déjà, Thierry Vedel5, chercheur au Centre de recherches politiques de

Science-po disait d’Internet qu’il est « à la fois grand bazar ou agora ». La stratégie internet

de Ségolène Royal pour les Présidentielles de 2007 a mis l'accent sur l'aspect réseau social

pour créer une plus grande communauté, mais elle l'aurait en même temps désavantagé à

cause de la perte du contrôle des débats. Mais au final, pour beaucoup c’est son problème à

délivrer un message cohérent, liée à sa campagne en général qui lui a porté préjudice.

Pour qui travaillent donc réellement les partis politiques ? Il existe comme une sorte de

confusion entre l’ambition personnelle du leader politique et celle du parti. Ce constat est

tellement fort qu’on a tendance à oublier les noms des partis politiques au profit de leurs

leaders à cause du tapage médiatique dont ils jouissent. L’écrivain américain Ambrose

Bierce a écrit : « La politique est la conduite des affaires publiques pour le profit des

particuliers » en d’autres termes, les partis politiques devraient exister pour le bien des

personnes.

Il y a donc une nécessité pour les partis de revenir à cet équilibre extrêmement important afin

d’utiliser également les nouvelles technologies pour véhiculer un message : celui de

l’élaboration et de l’application de programmes réels et réalistes pour les populations. En

effet, c’est lorsque les partis politiques exposent leurs stratégies que les lecteurs peuvent

mieux les appréhender, les juger et par conséquent opter pour les meilleurs choix durant les

périodes cruciales. Les différentes contestations sociales que nous vu en France, plus

précisément dans les Dom Tom ne sont telles pas révélatrices de cette incompréhension d’un

programme politique et du sentiment d’abandon par la population ?

Les électeurs votent avant tout des idées politiques et non une personne. Ils se mobilisent pour

une noble cause qui touche leur vie de tous les jours et le devenir de leurs proches et de leurs

enfants. Lorsqu’ils rencontrent un programme politique qui répond à cette cause et qui leur

donne la possibilité d’y avoir accès par divers canaux alors ils y adhèrent complètement et

ainsi, l’utilisation des moyens technologiques trouve tout son sens.

- Les enjeux juridiques

La Loi du 3 Juillet 1985 sur les droits d’auteur a reconnu l’existence des logiciels comme

« œuvres » à protéger. Les technologies de l’information évoluent; l’Internet collaboratif

comme wikipédia, le Web 2.0, se construit. L’utilisation de ces instruments technologiques

soulève certaines questions juridiques auxquelles les hébergeurs et les producteurs

n’accordent pas souvent suffisamment d’importance.

Il est important pour éviter tout désagrément de réunir un certain nombre de conditions en

créant un site interactif. Avant tout, il se doit d’être déclaré à la CNIL (Commission nationale

de l’informatique et des libertés). Le nom et l'adresse physique de l'organisme responsable du

5 La démocratie électronique en question, Thierry VEDEL (Territoires, avril 2007, p. 42)

Page 15: Le marketing politique et les partis

15

site doivent être clairement accessibles et l'autorisation de l’auteur de chaque contenu (texte

ou photo), doit être acquise avant la publication. De plus, le choix des mots-clés cachés dans

le code source des pages du site doit être conforme aux droits de propriété

intellectuelle. Ensuite, dans la mesure où le site collecte des données personnelles, il doit

respecter la loi Informatique et Liberté du 06 janvier 1978 qui exige une déclaration des

fichiers nominatifs collectés. Les liens vers les sites partenaires ou tiers doivent être effectués

avec l'autorisation des dits sites. Enfin, si le site permet d'effectuer des achats en ligne, la loi

pour la Confiance dans l’Economie Numérique du 21 juin 2004 doit également être respectée.

Elle impose un accord explicit (opt-in) et tacite (opt-out) de la part de l’internaute pour toute

utilisation des données personnelles à des fins commerciales et les internautes doivent être

informés par le site de l'usage des cookies.

Une question demeure cependant en cas de litige. Celle de savoir à qui revient la

responsabilité de la diffusion d’un contenu illégal sur un blog par exemple : le créateur du

blog ou celui qui participe aux discussions ?

C’est le bloggeur qui est considéré comme ayant le contrôle sur les discussions mises en ligne

sur son blog. Mais tout comme dans le cadre du régime général de la responsabilité civile,

exposée par l’article 1382 du Code civil, le bloggeur pourrait démontrer qu’il n’exerce pas de

contrôle et que la faute reviendrait à la tierce personne qui a mis en ligne le contenu litigieux.

Les récentes décisions judicaires contre des sites tels que Fuzz.fr, Pipoles.com ou wikio.fr ont

suscités l'émoi quand les juges les ont qualifiés d'éditeurs et les ont, en conséquence, jugés

responsables du contenu des articles attentatoires à la vie privée des plaignants. Il leur est

reconnu ainsi une responsabilité des contenus litigieux mis en ligne par des internautes

auxquels les flux RSS renvoient automatiquement ou directement.

Les partis politiques ont donc désormais intérêts à considérer ces nouvelles mesures

judiciaires lors de l’utilisation des nouvelles technologies.

8. Les perspectives du marketing politique

C’est la fin du « stop state’s secret »

Pendant très longtemps, la sphère politique a voulu cacher certaines informations pour que le

peuple ne soit pas informé. Le but recherché était de vouloir entretenir une image parfaite de

ce qui se déroule dans le monde politique. Ainsi, plusieurs dossiers ont été volontairement

dissimulés. Aujourd’hui, avec le développement fulgurant des nouvelles technologies, il sera

difficile pour les partis politiques de contenir des faits ou images sans que cela ne se retrouve

à la portée de tous. Nous sommes entrés dans une ère ou le « secret d’état » finira par

disparaître car presque tout sera sous format numérique, stocké quelque part dans une base de

donnée qui elle-même est reliée à une autre base de donnée et ainsi de suite. Et un jour, une

personne finit par y avoir accès et découvre ce fameux secret d’état et le confiera à ses

proches qui à leur tour, le confieront à d’autres jusqu’à ce que le secret soit connu de tous. Et

les sanctions ne tarderont pas car la confiance d’un peuple est l’élément le plus indispensable

pour un parti politique. Si cette confiance lui est retirée, quelque soit les moyens

technologiques déployés, il lui sera difficile de la retrouver. C’est pourquoi, les partis et leurs

leaders n’ont pas d’autres alternatives que d’adopter des comportements dignes de la

confiance qui leur est accordée par le peuple. On peut gagner une élection, mais on peut

Page 16: Le marketing politique et les partis

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difficilement retrouver une confiance brisée. Le jeu en ligne, né de l’incident subi par un

homme politique, consistant à lui jeter des chaussures à la tête a en moins d'une journée été

essayé par 1,8 millions d’utilisateurs et témoigne de cette réalité.

C’est la fin des non libertés

Certains peuples réclament haut et fort des libertés qui leur sont refusées par les partis au

pouvoir et leurs leaders. Le développement des nouvelles technologies a fait en sorte que les

groupes de soutien à ces populations se sont constitués et toutes les actions restrictives de

droit ont été portées à l’attention de à la face du monde, interpellant au passage l’opinion

internationale qui se mobiliser d’avantage. Les souvenirs des soulèvements observés dans

différents pays lors du passage de la flamme olympique sont encore présents dans les esprits.

La e-démocratie ou démocratie électronique a encore certainement du chemin à effectuer.

Nous pensons qu’au fil des temps où les peuples s’approprieront des nouvelles technologies

de l’information, elle finira néanmoins par triompher.

La naissance de nouveaux métiers

Contrairement aux autres médias : la presse, la télévision ou la radio où les informations

véhiculées ne durent qu’un seul jour et tombent dans l’oubli le lendemain, le Web conserve

tout ce qui y rentre. C’est une immense bibliothèque online qui est alimentée par les moteurs

de recherche qui mettent régulièrement à jour les informations. Il suffit, alors d’interroger ces

moteurs de recherche, et tout revient à la surface comme un poisson que l’on sort de l’eau.

Si des informations négatives ont été écrites sur un parti politique et que ce dernier n’a pas

pris la peine d’y faire face, ces fausses informations seront transmises à plusieurs générations

et affecteront l’image du parti. Le bouche à oreille ou la communication de personne à

personne existe depuis longtemps. Mais la particularité de celle d’aujourd’hui est la vitesse

avec laquelle les informations circulent. Les messages sont transmis de façon instantanée à

des milliers des personnes quelque soit l’endroit où elles se trouvent. Des nouveaux métiers

en découlent alors pour contrer ou faire face aux atteintes qui peuvent prendre des proportions

dramatiques du fait de l’accessibilité du net à un nombre important d’internautes. Leur

objectif majeur est de veiller à la réputation de ceux qui s’adressent à eux, d’animer des

communautés en leur faveur ou d’élaborer des stratégies de communication interactive.

Le consultant en e-réputation ou e-marketing quand il s’agit des partis ou les campagnes

politiques, le community manager, le VIB (very important blogueur) sont les nouveaux

métiers qui ont fait leur apparition avec le développement de l’interactivité 2.0. Lors des

dernières élections françaises, le président du Modem, invitait la presse, et conviait également

à ses meetings les blogueurs influents.

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Avec la convergence Tv – Internet - Mobile et la personnalisation de la communication, le

marketing politique assorti des nouvelles technologies est amené à connaître un véritable

essor. Les intérêts d’acteurs de télécommunication différents sont réunis pour le plus grand

bien de leurs utilisateurs qui voient une simplification et un accès plus libre au multimédia.

La spécialiste américaine des NTIC Linda Stone a énoncé qu’« être occupé, être connecté,

c’est être en vie, c’est être reconnu, c’est être important aux yeux des autres ». Aujourd’hui, il

devient quasiment impossible de ne pas être occupé, connecté, donc important pour l’autre.

Même les populations plus âgées se mettent à l’ère d’internet pour rester « connecter ». Les

partis politiques ne sont pas en reste et agissent dans cette perspective. Ils se mobilisent tous

pour montrer aux citoyens qu’ils ont de l’importance à leurs yeux, car sans le peuple, ils

n’existent plus. Alors, c’est la course à l’utilisation de ces nouveaux moyens de

communication qui leur permettent d’avoir un contact privilégie, direct avec ceux qui

justifient leur raison de vivre.

Le phénomène continuera donc de croître si on considère que les générations actuelles et

futures en âge de voter sont « high tech » et que l’explosion des budgets des partis les

contraint à recruter des nouveaux membres.

D’autre part, l’avènement du marketing politique et des NTIC, c’est aussi une révolution,

celle de la victoire de l’intelligence sur les préjugés et les mentalités obtuses avec l’élection

du premier président noir américain. Ces partis comme le Parti démocrate américain ou

l’UMP qui ont su l’utiliser à bon escient, se doivent quelque part de continuer à en être les

meilleurs porte-parole. La mauvaise conjoncture actuelle ne joue pas forcément en leur faveur

pour appliquer au mieux leur programme politique. Se sont probablement les prochaines

élections aussi bien aux Etats-Unis qu’en France qui pourront réellement donner des contours

plus déterminants de l’avenir du marketing politique.