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Association Max Havelaar France Label Fairtrade / Max Havelaar Réussir ensemble les paris d’avenir

Rapport dédié aux 20 ans de Max Havelaar France

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Rapport dédié aux 20 ans de l'association Max Havelaar France. L'activité du commerce équitable en France.

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Association Max Havelaar FranceLabel Fairtrade / Max Havelaar

Réussir ensemble les paris d’avenir

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“Faire du commerce différemment

Faire du commerce autrement p.2

Des origines à nos jours p. 3

Max Havelaar France : 20 ans ensemble p. 4-5

20 ans pour construire un mouvement mondial p. 6-7

20 ans pour développer la croissance p. 8-9

20 ans pour mobiliser p. 10-11

20 ans pour faire évoluer la loi p. 12-13

20 ans pour construire des partenariats p. 14-16

20 ans pour structurer les filières et le marché p. 17-19

20 ans d’impact au sein des communautés agricoles p. 20-23

20 ans pour faire évoluer la garantie p. 24

Réussir ensemble nos paris d’avenir p. 25

Sommaire

J’ai coutume de dire que l’Economie sociale et solidaire est nécessaire en France, mais également en Europe et à travers le monde car elle permet d’entreprendre différemment. Enjeu de « biodiversité économique », l’ESS permet un changement de paradigme, car ses principes identitaires induisent une autre manière de penser les échanges. De même, le commerce équitable, c’est faire du commerce

différemment. C’est considérer que le profit n’est pas le principal enjeu. C’est remettre « l’humain » au cœur de la relation commerciale. C’est changer concrètement la vie quotidienne de millions de personnes grâce aux principes d’un échange plus juste et d’une rémunération plus équitable.Acteur incontournable de ce secteur, je salue ici la longévité et le dynamisme de Max Havelaar.Il est indispensable de promouvoir ce type de commerce pour rééquilibrer les rapports Nord/Sud ; et pourquoi pas également les rapports Nord/Nord ?

Avec mon collègue Pascal Canfin, j’ai d’ores et déjà lancé un plan national en faveur du commerce équitable. Doté de 7 millions d’euros sur les trois prochaines années, ce plan se donne notamment pour objectif d’augmenter la part encore trop faible des produits équitables dans le panier du consommateur français. Pour cela, en tant que ministre chargé de la Consommation, je travaille à l’amélioration de la transparence et de l’information mise à disposition du consommateur, afin d’assurer sa confiance envers les produits équitables. L’État et tous les acteurs concernés doivent agir ensemble pour que consommer devienne chaque jour, davantage, un geste citoyen.

Benoît HamonMinistre délégué chargé de l’Economie sociale

et solidaire et de la Consommation

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Des origines à nos joursL’essor du commerce équitable labellisé pendant les dernières années du vingtième siècle avait été précédé par diverses initiatives dans les années 60 et 70. Lors de la conférence de la CNUCED en 1964, les producteurs des pays du Sud avaient exprimé par le slogan « Trade not Aid », leur revendication d’une plus juste rémunération de leur travail.

En Angleterre et aux Pays-Bas, Oxfam faisait la promotion d’un commerce solidaire. En France, l’abbé Pierre lançait, en 1971, une campagne adressée aux communes de France. En 1974, s’ouvrait un premier magasin Artisans du Monde.

L’impulsion de Francisco Van der Hoff, à la fin des années 80, fut doublement décisive. D’une part, elle incitait les producteurs à s’organiser collectivement pour pouvoir mieux négocier les conditions de vente de leurs produits. D’autre part, elle instaurait un label garantissant au consommateur un caractère essentiel de la transaction commerciale, à savoir la juste rémunération du producteur pour le produit qu’il achète.

Après la création de Max Havelaar aux Pays-Bas, puis en Belgique, trois ONG françaises, CICDA, devenue ensuite Agronomes et Vétérinaires sans Frontières, Ingénieurs sans Frontières et Peuples Solidaires, créent Max Havelaar France en 1993. Jean-Jacques Boutroux, l’un des dirigeants de CICDA aura été la cheville ouvrière pour le lancement, avec Guy Durand qui fut le premier président de notre association.

D’autres initiatives voient alors le jour en France et dans d’autres pays, et rapidement le besoin d’une structuration se fait sentir. Ce sera notamment

la création en 1997 de la Fédération internationale Fairtrade Labelling Organisation (FLO) et, en France, de la Plateforme Française pour le Commerce Equitable.

Le café est dès l’origine le produit phare, et les acteurs français de ce secteur se sont bientôt inscrits dans le mouvement à la suite de Lobodis et de Monoprix. La progression rapide des volumes de transactions, sur le café, puis sur le cacao, le riz, le sucre, les jus de fruits, et plus récemment le coton, montre la justesse des intuitions des fondateurs, l’attachement des producteurs au système, l’adhésion des entreprises et des consommateurs.

En seulement une vingtaine d’années, le commerce équitable labellisé a trouvé sa place dans le cadre des échanges internationaux de grands produits alimentaires et des règles du marché, en y apportant une véritable valeur ajoutée. Il permet en effet aux organisations de producteurs non seulement d’obtenir un prix juste couvrant les coûts de production, mais de bénéficier d’une prime destinée au développement de leurs communautés et de leurs familles.

Les pages qui suivent rendent hommage à tous ceux qui, depuis plus de vingt ans, ont contribué à la naissance et au déploiement de cette nouvelle forme de solidarité, et à ceux qui portent aujourd’hui l’ambition de sa plus large diffusion. Avec eux, nous partageons la conviction que le commerce équitable est une composante essentielle de l’Economie sociale et solidaire. Il doit sans cesse s’adapter et se professionnaliser : c’est ainsi qu’il parviendra progressivement à imprégner de ses valeurs de justice et de solidarité les échanges internationaux.

Martial LesayPrésident de Max Havelaar France

”Des origines à nos jours

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Le LaBeL au FiL DeS annéeS

Max Havelaar France :

1993 2002 2007 2010-2011

20 ans ensemble

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5Max Havelaar France : 20 ans ensemble

Au nom des producteurs et travailleurs engagés dans le commerce équitable en Afrique, je tiens à féliciter très chaleureusement Max Havelaar France pour leur anniversaire.

La collaboration entre nous s’est renforcée au cours des dernières années. Elle s’est construite sur les solides fondations du mouvement mondial Fairtrade / Max Havelaar et la solidarité entre les producteurs d’Afrique et leurs partenaires, les consommateurs en France. Nous avons engagé ensemble des initiatives avec d’autres partenaires français comme l’Agence Française de Développement (AFD) ou les Rencontres du Mont-Blanc (RMB). Fairtrade Africa est fier de cette relation avec Max Havelaar France et de sa contribution à améliorer l’accès au marché pour les producteurs africains, mais aussi à assurer la pérennité de leurs organisations. Les producteurs africains sont enthousiastes face aux changements dans la gouvernance du système Fairtrade / Max Havelaar qui leur donnent le pouvoir au plus haut niveau. Travailler main dans la main sur des projets d’intérêt mutuel nous permettra de renforcer notre partenariat et de contribuer à la mise en place de cette copropriété du mouvement.Nous attendons avec impatience les 20 prochaines années pour grandir ensemble.

James Mwai Directeur Exécutif de Fairtrade Africa

2010-2011

Voici donc vingt ans qu’au Mexique, je fis la rencontre providentielle des caféiculteurs indiens installés dans l’isthme de Tehuantepec, et découvris leur courageux

mouvement naissant, dit équitable, imaginé pour remettre l’intérêt humain au cœur du processus commercial. Pour l’anniversaire de Max Havelaar France, c’est à eux que mes pensées vont en premier, ainsi qu’à celui qui leur permit de conceptualiser cette lutte : le père Francisco Van der Hoff. Le commerce équitable s’est aujourd’hui étendu aux quatre coins du monde paysan du Sud, soutenu dans les pays du Nord par un nombre toujours croissant d’entreprises et de consommateurs. En devenant la première marque à introduire sur le marché français un produit labellisé Max Havelaar en grandes surfaces et en hôtellerie, Malongo scellait l’identité de son entreprise. Outre la satisfaction de commercialiser des produits éthiques, le label nous permet de proposer de fabuleux crus de café issus de variétés botaniques anciennes, fleurant bon le terroir et l’agriculture artisanale et biologique.Vingt ans plus tard, nous sommes plus fiers que jamais de cet engagement de la première heure, et d’avoir participé, à notre mesure, à l’élaboration d’un monde plus équilibré. Longue vie aux petits producteurs et à tous ceux qui les soutiennent !

Jean-Pierre Blanc Directeur Général des Cafés Malongo - Membre du

Conseil d’Administration de Max Havelaar France

Toutes nos félicitations à Max Havelaar France et aux «consomm’acteurs » français pour ces vingt ans de pression afin de rendre le commerce international

plus juste et pour le soutien aux producteurs et travailleurs du commerce équitable. Fairtrade / Max Havelaar est un mouvement mondial avec un fort ancrage local. La France étant le troisième plus grand marché mondial du commerce équitable Fairtrade / Max Havelaar, le public français joue un rôle vital dans sa réussite mondiale. En achetant et en exigeant des produits labellisés Fairtrade / Max Havelaar, en menant campagne contre l’injustice, les Français aident à remettre l’Homme au cœur du commerce. En 1997, Max Havelaar France a contribué à fonder Fairtrade International, et a introduit de nombreuses innovations telles que le lancement du coton et du quinoa issus du commerce équitable. Cependant il reste encore tellement de travail à faire ! Nous devons libérer le potentiel du plus grand nombre afin de soutenir beaucoup plus de producteurs et de travailleurs défavorisés, en travaillant avec nos partenaires et avec les entreprises françaises, que ce soient les marques pionnières spécialisées, de nouvelles marques ou encore avec les distributeurs, impulsés par les Français qui ont montré depuis 20 ans qu’ils veulent jouer un rôle essentiel dans la promotion du commerce équitable Fairtrade / Max Havelaar.

Harriet LambDirectrice Générale de Fairtrade International

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pour construire un mouvement mondial

Le mouvement Fairtrade / Max Havelaar prend sa source dans l’appel des producteurs de café mexicains en 1988 qui demandent de recevoir un prix juste pour leur production. Cet appel fit écho auprès de deux personnalités néerlandaises : le père Francisco Van der Hoff et Niko Rozen de l’ONG Solidaridad. Tous deux ont pensé et posé les bases du commerce équitable labellisé. Pour nommer le label, ils ont choisi le nom du héros d’un roman néerlandais du 19e siècle qui dénonce l’exploitation des paysans javanais : Max Havelaar.

C’est ainsi qu’en 1988 naît l’association Max Havelaar aux Pays Bas. Le concept essaime dans de nombreux pays dont la France, en 1993. Sous différentes identités, naissent Transfair en Allemagne ou encore aux Etats-Unis, Fairtrade au Royaume-Uni ou Max Havelaar en France, en Belgique et en Suisse. Initialement, chaque organisation avait mis en place des cahiers des charges définissant les relations entre producteurs et industriels ainsi que la labellisation des produits. Déjà, le prix minimum garanti, le versement d’une prime de développement, le préfinancement des récoltes ou

1988 : Lancement du premier label de commerce équitable, Max Havelaar, aux Pays Bas

1993 : Naissance de Max Havelaar France

1997 : Naissance de Fairtrade Labelling Organizations International (FLO)

2002 : FLO lance le label international Fairtrade (certains pays conservent aussi l’appellation Max Havelaar)

2004 : Naissance de FLO-CERT

2012 : Les producteurs deviennent copropriétaires à parité de Fairtrade International (ex FLO)

DaTeS CLeS

20 ans

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membres du mouvement (réseaux de producteurs, organisations nationales, acteurs économiques et partenaires) ont travaillé en commun pour définir une stratégie internationale. L’objectif est de produire un modèle qui assure une forte croissance des ventes aux conditions du commerce équitable pour les producteurs et permette à de grands acteurs économiques de s’engager, tout en conservant les principes fondamentaux en faveur des petits producteurs marginalisés.

Dans le même temps, les producteurs d’Amérique Latine, d’Afrique et d’Asie, regroupés en coopératives, rassemblent leurs forces dans des réseaux nationaux, régionaux, par filière. En 1998, les producteurs représentés par leurs réseaux continentaux, participent pour la première fois au Conseil d’Administration de FLO et y adhèrent officiellement en 2000. Depuis, leur poids au sein du mouvement n’a cessé de croitre. En 2012, ils deviennent copropriétaires, avec 50% des voix au sein de l’Assemblée Générale de FLO, devenue depuis Fairtrade International, ce qui en fait la première ONG mondiale gouvernée à parité par des représentants des pays du Sud et du Nord.

Gouvernance à parité nord-Sud

Notre mouvement est l’initiative d’un groupe de personnes très engagées qui décident de travailler ensemble, sans signer aucun papier. Le mouvement s’est institutionnalisé avec la croissance des marchés introduisant le vote des

producteurs, mais seulement comme un vote parmi les autres. Nous, producteurs, estimons que nous ne faisons pas seulement partie du mouvement, mais que nous en sommes également propriétaires. Ce principe de copropriété se concrétise dans la nouvelle gouvernance à parité entre producteurs et associations nationales de promotion, telle que Max Havelaar France.Bien que les décisions aient toujours été orientées en faveur des producteurs et que nous ayons participé aux décisions, cette nouvelle gouvernance est une étape historique pour le commerce équitable. Notre vote aujourd’hui a le même poids que celui des associations nationales et, par conséquent, nous avons la même possibilité de décider de quoi demain sera fait. Cette décision est une marque forte de confiance entre les parties, une réponse à la volonté des producteurs, mais également au désir des associations nationales comme Max Havelaar France de rétablir le lien historique et continuer à marquer une différence dans le marché et dans le monde.

Marike de PeñaPrésidente de la CLAC

Coordination Latino-américaine et des Caraïbes des Petits Producteurs de Commerce Equitable

encore la gestion transparente et démocratique des organisations de producteurs constituaient la base de ces critères.

Rassembler et fédérer

Les organisations nationales avaient parcouru un chemin pour sensibiliser citoyens et entreprises et développer leur marché. Le besoin de fédérer et de devenir un réseau d’organisations crédibles et reconnues devint nécessaire. C’est ainsi que naquit Fairtrade Labelling Organizations (FLO), en 1997, avec pour mission d’harmoniser les normes au niveau mondial, de mutualiser les services aux producteurs et de renforcer la démarche pour la rendre globale. Dans le même mouvement sont créés un label commun, Fairtrade, et un certificateur, Flo-Cert, qui obtient en 2008 l’accréditation ISO 65 reconnaissant son professionnalisme et son indépendance.Au milieu des années 2000, le mouvement doit faire face à de nouveaux défis : la croissance de la demande, la hausse des prix des matières premières agricoles et les besoins croissants d’investissement du côté des producteurs. Pendant trois ans, tous les

pour construire un mouvement mondial

Première Assemblée Générale de Fairtrade International à parité Nord-Sud. Bonn, 12 juin 2013.

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pour développer la croissance

Il y a 20 ans, les premiers produits labellisés faisaient leur entrée dans les rayons. En 1993, les cafés Lobodis en provenance du Mexique et d’Haïti furent les premiers à porter le label Max Havelaar. Portée à l’origine par des chefs d’entreprise et des personnalités visionnaires, l’offre s’est largement étoffée depuis. Aujourd’hui, les consommateurs peuvent choisir parmi plus de 3 600 produits labellisés Fairtrade / Max Havelaar, depuis leur café en passant par des bananes, des jus, des vêtements en coton équitable et toutes sortes de produits sucrés ou chocolatés...

Ce sont désormais plus de 200 PME françaises, fabriquant sur le territoire national, qui se sont engagées auprès des producteurs d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie en respectant les standards du commerce équitable Fairtrade / Max Havelaar.

De grandes évolutions

L’engouement pour le commerce équitable a gagné l’ensemble des canaux de la distribution. Les magasins biologiques ont été les premiers à soutenir le développement du label en référençant

Produits labellisés Fairtrade / Max Havelaar sur le marché français

CHiFFReS CLeS

20 ans

2013 :

3 600

1993 : 2

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de nombreuses marques pionnières en commerce équitable. Parallèlement, l’ensemble des enseignes de distribution décidaient d’introduire dans leurs linéaires des produits issus du commerce équitable Fairtrade / Max Havelaar, ce qui a soutenu l’émergence de marques fortes et la mise en place de nouveaux partenariats.

C’est par la qualité des liens qui se sont tissés entre les marques et les producteurs et par la multiplication des parties prenantes qu’un changement d’échelle significatif a pu s’opérer sur le marché français.

Dès le début des années 2000, la consommation hors domicile a créé une dynamique nouvelle pour les produits labellisés. En effet, les partenariats avec des chaînes d’hôtellerie, de restauration et plus récemment avec les acteurs de la distribution automatique dans les entreprises et les lieux publics ont rendu accessibles au plus grand nombre les produits labellisés Fairtrade / Max Havelaar.

Les artisans, torréfacteurs et chocolatiers, jouent également un rôle essentiel dans la promotion, depuis de nombreuses années, du label Fairtrade / Max Havelaar.

pour développer la croissance

un monde d’attentions

Alors que la démarche RSE d’Elior se lançait officiellement avec la signature du Global Compact en 2004, le premier forum interne dédié au commerce équitable s’est tenu en 2005 en présence du père Francisco Van der Hoff, fondateur du label Max Havelaar. Ce fut le point de départ de nombreuses autres rencontres et groupes de travail avec nos fournisseurs, les équipes de l’association Max Havelaar France et bien sûr les équipes opérationnelles, marketing, et achats d’Elior. L’occasion de travailler ensemble dans le cadre de la démarche d’achats responsables du Groupe à de nouveaux besoins, de nouveaux packagings adaptés à nos métiers, de nouveaux process culinaires… Nous sommes allés à la rencontre de nos clients pour des dégustations produits, animations, rencontres débats avec des producteurs pour s’assurer du bénéfice de la démarche. Plusieurs années plus tard, force est de constater que ces produits ont pris leur place dans les offres d’animation où ils sont devenus pérennes, en ayant permis une sensibilisation forte de nos clients et nos équipes. Ces actions illustrent la promesse d’Elior :« Un monde d’attentions », apportées à la qualité et l’innovation, à la personne et à notre rôle dans la société.

elisabeth DeRanCOuRTResponsable du Développement Durable

Groupe Elior

Le commerce équitable a ouvert une voie

Au-delà de son intérêt intrinsèque, qui n’est plus à démontrer, le commerce équitable est, fondamentalement, une démarche pédagogique - le fer de lance d’une révolution culturelle essentielle pour le développement de la consommation responsable. Il nous rappelle que les produits que nous achetons ont tous une histoire, et que toutes les histoires ne se valent pas. Les biens sont avant tout des liens, à la nature et aux Hommes. Le commerce équitable nous invite à remonter à la source pour connaître la nature de ces liens et nous rappelle que c’est ce savoir qui lui confère une saveur. Il nous invite à reconsidérer cette idée chère aux économistes que le prix d’un produit doit nous donner des informations sur ce qu’il coûte. Or le prix des aliments ne reflète plus leur coût réel - n’intégrant pas le coût des dégâts environnementaux ou des conséquences sociales et sanitaires de leur production. Des coûts reportés sur les Etats ou sur les générations futures, à force de production industrialisée et de course aux prix les plus bas. Sur ces sujets difficiles mais essentiels, le commerce équitable a ouvert une voie, affronté les résistances, convaincu les dirigeants économiques et politiques… semant les graines d’une consommation plus responsable qui n’a pas fini de se développer dans son sillage.

elisabeth LavilleFondatrice d’Utopies

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pour mobiliser

animations dans les magasins pour guider les caddies vers les bons produits, des brunchs pour faciliter le contact, l’échange et la réflexion, des conférences, des animations plus étonnantes comme un Jeu de l’Oie géant ou un Bus-Exposition sillonnant le territoire pendant la Quinzaine du Commerce Equitable.

C’est toujours avec un temps d’avance, que Max Havelaar France a su utiliser les outils les plus innovants pour diffuser ses messages auprès du grand public, en utilisant notamment ces dernières années, la puissance de relai des réseaux sociaux.

Vingt ans pour installer et ancrer une idée, partout où elle pouvait prendre racine. L’idée que, par une simple discussion portée par des hommes et des femmes motivés, il est possible de faire comprendre et partager les enjeux du commerce mondial. Mais surtout, le fait qu’il existe des solutions positives et capables de faire bouger le monde. C’est ce pari qu’ont porté les militants et passionnés du commerce équitable labellisé, d’abord dans les rues, les salles de réunions, puis, enfin, dans les rayons des boutiques comme dans ceux des supermarchés ou hypermarchés pour sensibiliser, consommateur après consommateur à ce nouveau mode d’action. L’originalité de notre mouvement est qu’il est né de la société civile et reste encore aujourd’hui ancré dans les mouvements associatifs de l’Economie sociale et solidaire.Et ce pari a porté ses fruits, depuis le premier magasin breton qui proposait un unique paquet de café équitable labellisé jusqu’à l’engagement des principaux acteurs de la distribution commercialisant une gamme complète de produits équitables. Cet effort se poursuit encore aujourd’hui.

Depuis 20 ans, ce sont toutes les parties prenantes de Max Havelaar, des associations de bénévoles jusqu’aux entreprises distribuant des produits labellisés qui ont réussi à faire connaître la notion de commerce équitable à plus de 97 % de la population française. Les exemples sont nombreux et variés : des

Groupes locaux de promotion du commerce équitable labellisé en France

CHiFFReS CLeS

20 ans

2013 : Plus de 30 groupes dans 17 régions mobilisant près de

2000 bénévoles.

1993 :

1

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11pour mobiliser

C’est essentiel que les villes s’engagent

J’ai découvert le commerce équitable labellisé Max Havelaar en 1995, démarche qui correspondait à mes aspirations d’engagement vis-à-vis des pays du Sud. Les producteurs prennent en main leur avenir, leur développement, et en sont le moteur. L’Homme est au cœur de ce commerce équitable qui le respecte ainsi que l’environnement. En 1998, la campagne « Exigez des produits éthiques» voit le jour. C’est alors qu’une grande action est lancée sur la ville de Nantes : 40 associations sont sollicitées pour la promotion du commerce équitable labellisé. Le collectif d’associations et de bénévoles NAPCE est créé. Il était indispensable de faire connaître le commerce équitable labellisé et de l’introduire dans les magasins. Cela a nécessité un fort investissement des bénévoles au fil de weekends chargés, de dégustations de café et d’explications sur la démarche.

A partir de la campagne « 500 villes s’engagent » en 2003, nous avons réfléchi à l’importance de l’engagement des collectivités. C’était essentiel que les villes s’engageant dans le développement durable le fassent aussi dans le commerce équitable, qu’elles montrent

“l’exemple aux citoyens pour qu’ils deviennent consommateurs responsables. Aujourd’hui NAPCE est devenu un interlocuteur incontournable auprès du Conseil Régional, des villes engagées et des entreprises.

Michelle YOunanBénévole et militante à Nantes

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2001 : La ville de Garstang en Grande-Bretagne fut le premier Territoire de Commerce Equitable dans le monde.

2009 : La ville de Paris devient Territoire de Commerce Equitable.

2013 : 1 345 Territoires de Commerce Equitable dans 24 pays autour du monde,

dont 36 en France.

DaTeS CLeS

pour faire évoluer la loi

Les tentatives de création d’une norme AFNOR (2001) puis d’une démarche ISO (2007) au niveau international ont montré que le commerce équitable, évolutif et participatif, ne pouvait se développer dans un cadre rigide et trop limité. Ces discussions ont montré que sa pertinence était en partie liée à sa capacité à évoluer pour optimiser l’impact pour les producteurs. Dès lors, les pouvoirs publics ont encouragé les acteurs du commerce équitable : en 2003 le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, déclare la campagne d’affichage de Max Havelaar France « Campagne nationale d’intérêt général » et offre ainsi à notre association une visibilité sans précédent et une reconnaissance institutionnelle forte. En 2005, une loi définit le commerce équitable et permet de l’inscrire dans la Stratégie Nationale de Développement Durable, permettant ainsi de mobiliser tous les acteurs publics. La première campagne de Max Havelaar France à destination des collectivités « 500 villes s’engagent », permet aux collectivités territoriales de devenir acteurs et d’informer leurs habitants sur le commerce équitable. A leur demande et grâce à la loi de 2005, elles peuvent dorénavant consommer et agir ainsi

20 ans

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13

plus concrètement sur le développement des filières. Pour accompagner cet engagement, Max Havelaar France poursuit et amplifie cette action et lance, avec d’autres acteurs du commerce équitable, la campagne Territoires de Commerce Equitable (TdCE).

La loi prévoyait également la création de la Commission Nationale du Commerce Equitable (CNCE) visant à reconnaitre officiellement les labels du commerce équitable. Max Havelaar France dépose ainsi sa demande d’agrément en octobre 2012.

La France leader

Un partenariat étroit, entre des ONG et les acteurs institutionnels publics, a permis à Max Havelaar France de lancer la filière du coton équitable, en Afrique de l’Ouest en 2004, avec l’appui de l’Agence Française de Développement (AFD). Elle est ainsi devenue aujourd‘hui une filière clé de Fairtrade International. De la même façon, le travail de quantification et de mesure de l’impact est reconnu comme étant source d’inspiration, de méthode et d’innovation et constitue un des piliers centraux du commerce équitable. Ceci a d’ailleurs été récemment souligné lors des Assises du Développement et de la Solidarité Internationale qui se sont tenues en 2013 sous l’égide du Ministre chargé du Développement, Pascal Canfin.

pour faire évoluer la loi

un objectif de croissance partagé

Le commerce équitable vise à la promotion d’une plus grande équité dans le commerce mondial. Il repose sur des filières économiques qui contractualisent un rééquilibrage de la chaine de valeur, de l’aval (dans les pays industrialisés) vers l’amont des filières (dans les pays en développement). Ce modèle met en œuvre l’objectif de « croissance partagée, inclusive et durable » de la stratégie française d’aide au développement. Par la mise en place de partenariats gagnant-gagnant entre les acteurs économiques français et les producteurs des pays les plus pauvres, le commerce équitable contribue très concrètement à la lutte contre la pauvreté et à la préservation de l’environnement.Dès 2005, le ministère des Affaires étrangères a soutenu la structuration en France du secteur. En lançant le 29 avril 2013, un plan d’action national de soutien au commerce équitable pour la période 2013-2017, le Ministre délégué chargé du Développement, Pascal Canfin, a souhaité donner une impulsion nouvelle à la filière. L’action de Max Havelaar France, qui, depuis maintenant 20 ans, facilite l’accès des producteurs au marché, entre en complète synergie avec les efforts publics. Je tenais donc par ces quelques lignes, à saluer l’immense et extraordinaire engagement de Max Havelaar France en faveur de notre cause commune.

Jean-Marc ChâtaignerDirecteur général adjoint de la mondialisation,

du développement et des partenariats au Ministère des Affaires étrangères

Depuis 2008, une partie des tenues des agents de la propreté de la ville de Paris est en coton équitable, fabriquée par le groupe Cepovett.

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Cacao Thé 2001Fleurs

2004Coton

1995Sucre

1996Banane

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2003

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2006

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2013

1993 : Lobodis premier produit portant le label Fairtrade / Max Havelaar en France, le café Kalinda d’Haiti et Tzul Tacca du Guatemala.

1998 : Monoprixpremière enseigne de grande

distribution à introduire des produits labellisés Fairtrade / Max Havelaar

dans ses rayons, puis des produits labellisés à la marque Monoprix.

1998 : Biocoop première enseigne bio à introduire des produits labellisés Fairtrade / Max Havelaar dans ses rayons.

1997 : Malongodéveloppe le « Cafés des Petits Producteurs », le produit labélisé Fairtrade / Max Havelaar le plus vendu en France.

20 ans pour construire des partenariats

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Cacao Thé 2001Fleurs

2004Coton

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2003

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2006

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2010

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2013

1998 : artisans du Monde premier produit labellisé Fairtrade / Max Havelaar dans le réseau de distribution spécialisé commerce équitable.

2000 : Lyovel premier acteur à proposer du café équitable en distribution automatique.

2001 : Jardins de Gaiapremier spécialiste du thé à développer une gamme

complète de références labellisés Fairtrade / Max

Havelaar.

2002 : alter eco première entreprise 100% équitable

à proposer une gamme transversale de produits en grande distribution.

2003 : création d’ethiquable entreprise coopérative engagée à développer une large gamme 100% équitable.

2003 : accor première chaîne d’hôtellerie à proposer des produits labellisés Fairtrade / Max Havelaar dans leurs établissements.

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16pour construire des partenariats

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Cacao Thé 2001Fleurs

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2003

2006

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2006

2008

2010

2012

2013

2006 : La Poste première entreprise à lancer une gamme de vêtements professionnels en coton équitable. Son fournisseur, Armor Lux, est également l’une des premières entreprises à avoir introduit le coton équitable dans le secteur du prêt-à-porter.

2006 : Carrefour première enseigne de grande distribution à proposer des roses labellisés Fairtrade / Max Havelaar.

2006 : Jardin Bio une des principales marques bio à introduire des produits labellisés Fairtrade / Max Havelaar dans leur gamme.

2008 : Leclerc Michel Edouard LECLERC premier dirigeant d’une grande chaine de distribution à visiter des coopératives certifiées Fairtrade / Max Havelaar.

2010 : Starbucks 100% des expresso en Europe sont préparés avec du café certifié Fairtrade / Max Havelaar.

2012 : Ben & Jerry’s 100% de la gamme de glaces porte le label Fairtrade / Max Havelaar, en France et partout dans le monde.

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pour structurer les filières et le marché

Banane

Volumes vendus en 2012 (monde) :

331 980 tonnes

Nombre de producteurs et travailleurs en 2011 :

18 200

Nombre de pays producteurs en 2012 :

15 pays

20 ans

Il y a près de 15 ans, alors que les rayons des fruits et légumes s’élargissent dans les magasins spécialisés, les magasins BIOCOOP font le choix de distribuer uniquement de la banane BIO et EQUITABLE. Un choix logique porté par les valeurs durables : l’environnement à travers l’agriculture biologique et l’impact social et économique apporté par le commerce équitable. Aujourd’hui, nous n’avons aucun regret pour ce choix pas toujours facile, surtout à cause du prix plus élevé, lorsque l’on sait le bilan positif pour les organisations de producteurs au Pérou et en République Dominicaine, qui œuvrent avec la prime de développement du commerce équitable Fairtrade / Max Havelaar dans le social, l’éducation, la santé…”

Serge Le HeuRTeResponsable Filières, BIOCOOP

Page 18: Rapport dédié aux 20 ans de Max Havelaar France

Première entreprise en France à obtenir le label Max Havelaar en 1993, LOBODIS naissait autour de l’idée de proposer des cafés de grande qualité, respectueux de l’Homme et de l’environnement. Connaitre personnellement chaque producteur, valoriser son savoir-faire et la spécificité de son café s’est imposé pour structurer et pérenniser nos approvisionnements. Ainsi une représentation permanente en Bolivie offre, au quotidien, des appuis concrets au travers de nombreux projets et des formations dédiées, spécialement en direction des femmes. Nous avons monté un partenariat unique, en Bretagne, avec un ESAT (Etablissement et Services d’Aide par le Travail), pour la torréfaction et la logistique, dans le but de favoriser l’intégration socio-économique de travailleurs handicapés.20 ans plus tard, l’idée du commerce équitable est devenue une réalité grâce à un travail de longue haleine. En s’engageant fidèlement avec Max Havelaar et les producteurs, LOBODIS est fière de proposer une vision positive, cohérente des échanges, du commerce et d’une agriculture à taille humaine : aventure passionnante.

Franck DeLaLanDeDirecteur Général LOBODIS

Café

Coton

Volumes vendus en 2012 (monde) :

77 429 tonnes

Nombre de producteurs en 2011 :

580 200

Volumes vendus en 2012 (monde) :

8 963 tonnes

Nombre de producteurs en 2011 :

66 500

Nombre de pays producteurs en 2012 :

30 pays

Nombre de pays producteurs en 2012 :

9 pays

Depuis 2005, Armor Lux est engagé dans le commerce équitable de coton. Il nous avait semblé légitime, à l’époque, de nous impliquer aux côtés de l’association Max Havelaar notamment par rapport aux valeurs de la marque et à notre stratégie de différenciation par la qualité et par l’éthique. Aujourd’hui, nous sommes le premier détenteur de licence Fairtrade avec plus de 3.000.000 de produits vendus et 500 tonnes de coton fibre achetées. Plus qu’une fierté, c’est surtout une responsabilité que nous assumons auprès des producteurs pour leur garantir des débouchés commerciaux et donc des perspectives de développement. Notre engagement se traduit aussi par une forte implication dans la vie de l’association pour partager notre expérience et faire évoluer les comportements d’achat. Nous sommes heureux de vivre cette aventure, car c’est une aventure, aux côtés de tous ceux qui militent pour un commerce plus juste, plus équilibré, car c’est le commerce de demain.

Jean-Guy Le FlochPDG, ARMOR LUX

Page 19: Rapport dédié aux 20 ans de Max Havelaar France

19pour structurer les filières et le marché

Pas de chocolat sans cacao… Une évidence ? Certainement ! Mais les cultivateurs qui sont en grande majorité de petits agriculteurs sont parfois oubliés, au profit des artisans et des chocolatiers qui sont eux considérés comme de vrais artistes. Pourtant c’est également tout un art de cultiver le cacao, de choyer sa parcelle, de sélectionner les meilleures variétés qui donneront au chocolat toute sa magie.L’alchimie à trouver entre l’expertise agricole et le savoir-faire des chocolatiers est au cœur des préoccupations de la filière. Car si la demande de chocolat ne cesse de croitre, l’offre de fèves de cacao dans la quantité et la qualité désirée n’est pas toujours au rendez-vous, affaiblie par une incapacité chronique d’investissement des producteurs dans leurs parcelles. Une des solutions pour rééquilibrer l’équation est l’accompagnement sur le long terme de ces producteurs, et le soutien du développement durable de leur activité. C’est ce qu’Alter Eco défend au quotidien aux côtés de Fairtrade / Max Havelaar en tissant des liens forts avec des petits producteurs bio regroupés en coopératives.

eric GaRnieRDirecteur Filières, ALTER ECO

Cacao

Sucre

Volumes vendus en 2012 (monde) :

40 559 tonnes

Nombre de producteurs en 2011 :

141 800Nombre de pays producteurs en 2012 :

19 pays

Volumes vendus en 2012 (monde) :

158 986 tonnes

Nombre de producteurs en 2011 :

37 200Nombre de pays producteurs en 2012 :

19 pays

Au service de l’humain». C’est sur le terrain que j’ai pu en avoir la certitude. Les bénéfices du commerce équitable contribuent réellement à l’amélioration des conditions de vie des producteurs défavorisés et de leur famille. J’ai rencontré en Amérique Latine, et notamment au Paraguay, de nombreuses coopératives et des petits paysans. Le constat que j’ai fait sur place m’a permis de mesurer les conséquences positives de cette démarche sur les populations.Constructions d’écoles et d’infrastructures sanitaires, achats de matériel agricole... Les gains sont concrets et l’enjeu social de taille pour les communautés qui peuvent ainsi envisager, par la valorisation de leurs productions, un avenir meilleur pour leurs enfants.Acteur majeur sur le marché du sucre de canne depuis 1871, la société Loiret & Haëntjens est engagée depuis quinze ans dans le commerce équitable. Sa collaboration avec le label Max Havelaar garantit aux populations locales un quotidien plus souriant.

Laurent COuRTeiLLeDirecteur Commercial LOIRET & HAËNTJENS S.A.

Page 20: Rapport dédié aux 20 ans de Max Havelaar France

d’impact au sein des communautés agricoles

La vision du système Fairtrade / Max Havelaar est celle d’un monde dans lequel les producteurs et travailleurs d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie peuvent bénéficier de moyens de subsistance sûrs et durables, développer leurs capacités et décider de leur avenir. Evaluer l’impact du commerce équitable, c’est vérifier que ses standards (cahiers des charges) et ses outils (juste rémunération, prime de développement…) sont à l’origine d’un changement durable dans la vie et l’environnement des personnes. Cette évaluation suppose une collecte annuelle de données chiffrées et la réalisation d’études de cas pour comprendre et illustrer les effets réels du commerce équitable.

impact 1 : Renforcement des organisationsLes exigences concernant le fonctionnement des organisations de producteurs (autonomie, administration transparente et participative, liberté d’association et de négociation…) leur apportent des garanties sociales et contribuent au renforcement des capacités de leurs organisations. Mieux structurées, professionnalisées, ces organisations sont ainsi en capacité de développer leur activité et de devenir des acteurs de l’économie et du développement local.

une dynamique d’entreprise : Chetna Organic, coton, indeFaire de chaque producteur un entrepreneur, capable de faire face aux contraintes de production et de décider quand, à qui et à quel prix vendre son coton, tel est l’un des objectifs que s’est fixé Chetna Organic. Plus de 15 000 membres bénéficient de programmes villageois pour partager leurs expériences et développer leurs capacités. Formés, accompagnés, ils contribuent ainsi au succès de leur organisation, devenue un véritable partenaire commercial de la filière textile. Fort de ce succès en termes de renforcement organisationnel, Chetna Organic aide aujourd’hui d’autres organisations indiennes de producteurs à se mettre en place.

une représentation démocratique des producteurs dans les instances dirigeantes : Kuapa Kokoo, cacao, GhanaKuapa Kokoo compte 65 000 membres répartis dans 1 350 communautés villageoises du Ghana. Une taille qui n’empêche pas Kuapa Kokoo d’impliquer l’ensemble des producteurs et productrices de cacao dans la vie de l’organisation et dans les prises de décision. Un système de représentants élus des producteurs assure en effet leur participation aux assemblées générales au cours desquelles ils présentent et valident les projets souhaités par les producteurs et financés grâce à la prime de développement : écoles, accès à l’eau, programmes de diversification des revenus des femmes... Cette implication fait la force de Kuapa Kokoo.

20 ans

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Page 21: Rapport dédié aux 20 ans de Max Havelaar France

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Des projets sociaux qui bénéficient à l’ensemble des communautés villageoises : Oromia, café, ethiopieSon essor rapide, une stratégie commerciale qui passe par la maîtrise de l’exportation et la négociation d’accords avec ses acheteurs font d’Oromia un exemple de réussite du modèle coopératif en Ethiopie. Véritable acteur du développement local, la coopérative investit une partie de la prime de développement dans des garderies, écoles primaires et collèges, centres de santé, points d’eau potable et latrines qui permettent un accès aux services de base pour ses 200 000 membres et, au-delà, pour l’ensemble des communautés villageoises.

impact 2 : Développement des communautés, amélioration des revenusCalculée sur le volume de production vendue aux conditions du commerce équitable Fairtrade / Max Havelaar, une prime de développement est versée par les acheteurs aux organisations de producteurs. Cette prime les dote d’une capacité d’autofinancement et d’investissement. Sa gestion, selon les principes du système, en assure une utilisation qui répond aux besoins des membres. Le contexte souvent très difficile dans lequel se trouvent les producteurs explique le choix privilégié pour des projets sociaux.

une meilleure qualité de vie pour les travailleurs : Paso Robles, banane, République dominicaineMonopole de quelques multinationales, guerre des prix, la filière banane fait l’objet d’enjeux qui se répercutent lourdement sur les producteurs. Les petits producteurs et travailleurs dominicains en savent quelque chose. Pourtant, grâce à la prime de développement investie dans des programmes immobiliers (rénovation des maisons, prêts à taux 0 pour la construction de nouveaux logements…), à des contrats de travail à durée indéterminée et à des salaires supérieurs à ceux pratiqués dans la filière, les 145 travailleurs de Paso Roblès et leurs familles bénéficient de meilleures conditions de vie.

d’impact au sein des communautés agricoles

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impact 3 : amélioration de la production Parce qu’elles deviennent de véritables entreprises, les organisations de producteurs font également le choix d’investir la prime de développement dans l’amélioration de la production. Une stratégie payante puisque des rendements plus élevés, une amélioration de la qualité, ou encore la valorisation de la production (exportation directe, transformation…) génèrent immédiatement de meilleurs revenus pour les producteurs.

Cap sur la qualité pour renforcer sa position : Sofa, thé, Sri Lanka Au Sri Lanka, la production de thé est surtout le fait de grandes plantations. Créée pour permettre à ses membres de résister à cette concurrence et de tirer profit de leur production, SOFA mise sur une diffé-renciation de sa production (récolte uniquement des petites feuilles, offre de bio). Pour cela, elle dispense à ses 2 400 membres des formations techniques grâce auxquelles les producteurs adoptent des pra-tiques agricoles respectueuses de l’environnement (cultures associées, fertilisation naturelle, haies et terrasses pour réduire les risques d’érosion…) et plus productives (fourniture de plants pour renouve-ler les théiers vieillissants et de faibles rendements), ainsi que des méthodes pour une cueillette sélective et de qualité.

indépendance et valorisation de la production grâce à la maîtrise de la transformation : Manduvira, sucre, ParaguaySituée dans le Sud-Ouest du Paraguay, dans une région de petites exploitations sucrières, Manduvira s’est progressivement renforcée, devenant un véritable concurrent face aux industriels sucriers. Initié en 2011, un projet de construction d’une usine fait aujourd’hui de cette organisation la première coopérative capable de transformer sur place la canne en sucre. Les bénéfices pour les producteurs sont immédiats : accroissement de la capacité de transformation, réduction des coûts de transformation, augmentation des revenus, création d’emplois, et indépendance vis-à-vis des industriels locaux.

Inauguration de l’usine de transformation de Manduvira.

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Page 23: Rapport dédié aux 20 ans de Max Havelaar France

23d’impact au sein des communautés agricoles

En 2012 les producteurs et travailleurs ont reçu

80 millions d’euros de prime de développement

1,3 millionde producteurs dans 70 pays autour du monde

une entreprise engagée

ETHIQUABLE a choisi de mettre l’accent sur le montage de filière et l’appui aux organisations de producteurs du Sud. Ce travail est mené par une équipe de 4 agronomes, dont l’un est basé à Quito en Equateur. Nous portons une attention particulière à identifier des coopératives Fairtrade / Max Havelaar et des projets pour lesquels le commerce équitable a un réel potentiel de transformation économique, sociale ou environnementale. Nous avons également un rôle d’accompagnement dans la conception des produits, l’amélioration de la qualité ou le renforcement des organisations. Par exemple, l’appui de la FECCANO, une coopérative de producteurs de cacao en Haïti, certifiée Fairtrade / Max Havelaar, a permis d’obtenir des résultats significatifs. Des visites régulières en Haïti d’un producteur chevronné d’Equateur a permis de former les paysans et ainsi de passer d’une qualité médiocre à un cacao fermenté de première qualité. Grâce à un prix rémunérateur, cette coopérative inexpérimentée est parvenue à exporter directement son cacao. Avec l’appui de l’ONG AVSF, elle a appris à gérer ses finances, contrôler la qualité et la traçabilité et mettre en place un système de contrôle interne de la production biologique.

Christophe eBeRHaRTCofondateur de la coopérative Ethiquable

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Le regard de l’expert

Les études montrent que l’impact du commerce labellisé Fairtrade / Max Havelaar varie grandement, en nature et en intensité, selon les éléments de contexte.Cela inclue des facteurs internes, comme le nombre d’années de certification, les volumes commercialisés aux conditions du commerce équitable labellisé Fairtrade / Max Havelaar, la capacité, les ressources et les objectifs de chaque organisation de producteurs ou de travailleurs. Cela inclue également des facteurs externes, comme le niveau de pauvreté et d’injustice régional, la structure et les dynamiques des industries nationales et des chaînes d’approvisionnement, le degré d’accès des producteurs aux services et les appuis apportés par des tierces parties.L’impact varie aussi au sein des groupes de producteurs ou de travailleurs, selon leur genre, leur âge, leur statut...Acquérir une compréhension fine de ces variations, et des facteurs qui en sont à l’origine, est fondamental pour garantir que le système a les outils et les stratégies les mieux adaptés pour atteindre ses objectifs.

Sally SMiTH Expert indépendant en commerce

éthique et équitable

L’impact vu par…

CHiFFReS CLeS

Page 24: Rapport dédié aux 20 ans de Max Havelaar France

pour faire évoluer la garantie

vu le jour. Ces standards sont ouverts uniquement à certaines filières et zones géographiques. En outre, le système, qui s’inscrit dans des dynamiques plus globales de production, de marchés et de consommation, ne peut être figé. C’est par souci de pertinence et d’efficacité que les standards, de même que les prix minimum garantis et les montants de prime sont régulièrement révisés, au cours de processus qui impliquent l’ensemble des parties prenantes.

Deux révisions méritent d’être évoquées. La première, achevée en 2011, a permis une réorganisation en profondeur des standards pour les producteurs autour des garanties sociales et environnementales, des garanties économiques et de ce qui fait la spécificité du système, le renforcement des organisations. La seconde, en cours, porte sur les standards commerciaux, facteur clé d’engagement des partenaires, de durabilité de la relation commerciale autant que de l’impact sur les revenus des organisations et de leurs membres.

Un engagement contractuel reposant sur une certification était une idée novatrice en 1988. La construction de cahiers des charges permettant la mise en place de la certification s’imposait. Depuis, les standards Fairtrade / Max Havelaar n’ont cessé d’évoluer, tout en restant fidèles aux principes fondateurs du mouvement. Le système s’est construit de manière empirique, pour s’adapter aux réalités locales, aux exigences de chaque filière et de chaque marché.

La clef de voute se trouve dans les standards dits « commerciaux » qui encadrent, grâce à des outils tels que le prix minimum garanti, la prime de développement, ou le préfinancement, les contrats passés entre les producteurs et leurs acheteurs. Ceux-ci vont de pair avec les standards applicables par les producteurs et qui englobent des critères de production.

En 2005, le développement de filières comme le thé, la banane ou le coton s’est traduit par l’apparition de nouveaux types d’organisation nécessitant des exigences spécifiques. Un cadre pour améliorer les conditions de travail des employés de plantations et un autre pour les producteurs en agriculture contractuelle ont

La certification et le contrôle : comment ça marche ?

Flo-cert, l’organisme de certification pour Fairtrade / Max Havelaar, a défini des critères de conformité qui traduisent les Standards Fairtrade en indicateurs de contrôle. Ces critères sont évalués lors de la procédure de certification afin de déterminer la conformité des producteurs et des acteurs tout au long de la chaîne, avec les standards Fairtrade. Un critère non rempli est considéré comme une non-conformité avec le standard auquel il se rapporte et doit faire l’objet de mesures correctrices, elles-mêmes également contrôlées. La procédure de certification comporte plusieurs audits. Un audit initial a lieu avant que l’organisation ne soit certifiée pour la première fois. Lors des trois années du cycle de certification, au moins deux autres audits ont lieu : un audit de surveillance et un audit de renouvellement. Si une organisation est classée à haut risque, un audit de surveillance additionnel a lieu chaque année. De même, des audits impromptus sont régulièrement lancés.

Rüdiger MeYeR Directeur Général de Flo-cert

20 ans

Page 25: Rapport dédié aux 20 ans de Max Havelaar France

25Réussir ensemble nos paris d’avenir

Qui, en 1993, aurait eu l’audace d’imaginer, que 20 ans plus tard, Max Havelaar France serait capable de dresser un bilan tel qu’il vient de vous être présenté ?Et pourtant, le commerce équitable,

et notre label en particulier, est maintenant reconnu comme un outil de développement prenant en compte des considérations sociales, humaines, environnementales, économiques et démocratiques. Cette reconnaissance est formalisée depuis 2009 par la Commission européenne et apparait cette année dans la loi d’orientation et de programmation sur la politique française de développement.

Dans le même temps, l’idée même d’un commerce plus équitable est comprise et partagée par une très large majorité de nos concitoyens. Alors, nos 20 prochaines années seront encore plus passionnantes !

Dorénavant cogérée à parité par les producteurs, notre ONG internationale agira au niveau global pour accroître l’impact vertueux du commerce équitable en Afrique, en Amérique Latine et en Asie, tout en améliorant nos garanties

et en innovant pour dynamiser les ventes de produits équitables sur les marchés de consommation. En France, nous allons entraîner tous les acteurs pour relever le défi du gouvernement de multiplier par trois les ventes de produits équitables.

Parce que nous croyons, depuis l’origine et pour l’avenir, que nous avons le pouvoir d’améliorer les pratiques commerciales et de redonner du poids au premier maillon de la chaîne: le producteur;Parce que nous sommes convaincus que le développement passe par le rassemblement des petits producteurs en organisations fortes;Parce que nous défendons depuis 20 ans, l’idée d’offrir ce choix simple au consommateur partout où il se trouve et où il a la possibilité de consommer. C’est pourquoi nous allons poursuivre et intensifier notre combat pour défendre nos valeurs et réussir, ensemble, nos paris d’avenir.

Marc BLanCHaRDDirecteur Général de Max Havelaar France

Réussir ensemble nos paris

d’avenir“

Page 26: Rapport dédié aux 20 ans de Max Havelaar France

Crédits : Sean Hawkey, Anette C. Kay, Fairtrade Denmark, Fairtrade International, Max Havelaar France, Carla Veldhuyzen, Tineke D’haese, Didier Gentilhomme, Linus Hallgren - Fairtrade Sweden, Sean Garrison, James A. Rodríguez, Éric St-Pierre, Artisans

du Film, Artisans du Monde, Marianne Waquier, Planète Responsable, Didier Truffaut (Armor Lux), Kyonne Leyser. En couverture : Luis Escobar Lara et Victor Samuel Galix, coopérative de producteurs de café COCAOL, Honduras, Sean Hawkey.

association Max Havelaar France Tel. +33 (0)1 42 87 70 21

[email protected]

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20 ans de campagnes

A propos de l’association Max Havelaar FranceMax Havelaar France est une association loi 1901, à but non lucratif, issue de la société civile. Le rôle de l’association Max Havelaar France est de gérer et de promouvoir le label Fairtrade / Max Havelaar, auprès des entreprises et de sensibiliser l’opinion publique française à cette forme de commerce.

1999

2001

2007

2008

2009

2010

2010

2012