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LE JOURNAL DE L’HÔPITAL LOUIS-H. LAFONTAINE hlhl.qc.ca NUMéRO 01 VOLUME 03 JUILLET 2012 JOURNÉE SCIENTIFIQUE DU CENTRE DE RECHERCHE Le plaisir de la découverte ! L’intégration sociale au cœur de la pleine citoyenneté

Mots d'esprit | volume 3, numéro 1

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Le journal de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, le Mots d’esprit est publié quatre fois l’an par le Service des communications. Les opinions exprimées dans ce journal n’engagent que leurs auteur

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Le journaL de L’HôpitaL Louis-H. Lafontaine

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numéro 01volume 03

juillet 2012journée scientifique du centre de recherche Le plaisir de la découverte !

l’intégration sociale au cœur de la pleine citoyenneté

Courriel : [email protected] : Service des communicationsDirection artistique : Marcel Bélisle * 514 251-4000, poste 2275Conception de la grille graphique : Quatuor Communication * quatuor.caImpression : Presse Papiers

Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec * ISSN 1920-1656

Mots d’esprit est publié quatre fois l’an par le Service des communications de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine. Les opinions exprimées dans ce journal n’engagent que leurs auteurs.

© Hôpital Louis-H. Lafontaine

citoyens… avant tout !

Il y a près de 140 ans, l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, alors désigné Saint-Jean-de-Dieu, accueillait ses premiers patients. Les Sœurs de la

Providence s’engageaient auprès du gouvernement du Québec « à recevoir, loger, vêtir et nourrir les personnes idiotes ou qui causent scandale ». Être admis à l’asile correspondait alors à un verdict à vie : on y entrait, mais on y avait bien peu de chances d’en sortir !

Puis, au fil des ans, avec l’évolution de la psychiatrie, on a commencé à obtenir un certain succès dans la lutte à la maladie, notamment avec l’introduction d’une médication efficace. S’amorçait également la réadap-tation et, dans cette foulée, le développement de ressources externes de réadaptation et de « plateaux de travail ». Mais pouvait-on véritablement parler de réinsertion sociale alors que les personnes étaient suivies par l’établissement psychiatrique et qu’elles vivaient de nombreuses ruptures (milieu, famille, travail, école, etc.) ? Parce qu’au-delà des bonnes inten-tions, il s’agissait de services ségrégés qu’on offrait ainsi aux patients.

Voilà pourquoi on évoque aujourd’hui l’approche de pleine citoyenneté, notamment abordée dans les articles de Linda Fortier et Jean-François Pelletier. Ce que l’on vise aujourd’hui, c’est le recours aux mêmes ressources que tous les citoyens, qu’il soit question d’accès aux services, aux études, aux loisirs, etc. Parce qu’au-delà de la maladie, les personnes doivent demeurer des citoyens à part entière.

Bien sûr, nous devons faire le constat que ces personnes font face à un obstacle de taille dans leur démarche d’intégration sociale : les préjugés. Voilà le grand défi qu’il nous faudra surmonter. Il y a à peine trente ans, les personnes handicapées étaient aussi confrontées à l’exclusion et aux préjugés. Mais elles ont mené des luttes pour la recon-naissance de leurs droits. Des personnes comme Rick Hansen, André Viger et Chantal Petitclerc ont démontré à leurs concitoyens qu’une limitation ne constitue en rien un frein au dépassement. Des personnalités bien connues, dont Michel Mpambara, Stefie Shock et Clara Hugues mènent actuellement le même combat à l’égard de la maladie mentale, à l’occasion de la Journée Bell Cause pour la cause. Souhaitons-nous collectivement une évolution rapide des mentalités, parce qu’au-delà des différences, nous sommes tous citoyens !

03 instituts québécois de santé mentale l’Hôpital louis-H. lafontaine Hôte de la 1re journée d’étude

04 l’intégration sociale au cœur de la pleine citoyenneté

06 le modèle des unités de transition orientation

08 journée annuelle de la recherche

09 Les hauts et les bas du trouble bipolaire

10 de choses et d’autres

16 soirée-bénéfice de la fondation

55%

Photo de couverture : « Le plaisir de la découverte » avec Magali Purcell Lalonde, Valérie Perreault et Marie-Ève St-Pierre-Delorme, étudiantes au Centre d’études sur les troubles obsessionnels-compulsifs et les tics du Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine.

jean lepageAdjoint au directeur général – communications

Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01 03

L’hôpital Louis-h. Lafontaine, hôte de la première journée d’étude

Instituts québécois de santé mentale

denise fortinDirectrice générale intérimaire

Le 21 novembre dernier, l’Hôpital a été l’hôte de la 1re journée d’étude des instituts québécois de santé mentale. Nous avons organisé cette journée en collaboration avec Mme Anne Crocker chercheure et directrice

adjointe des Politiques et échanges de connaissances, de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas.

L’objectif principal de la journée était de faire un état de situation sur les grands enjeux et de réfléchir sur le rôle des Instituts et de leurs partenaires dans le devenir de la santé mentale au Québec.

Pour nourrir nos réflexions, Dr André Delorme a présenté la suite du plan d’action en santé mentale et la vision du ministère à l’égard des instituts de santé men-tale. Drs Howard Chodos et Marie-Josée Fleury ont par la suite présenté successivement les grands enjeux selon la Commission de la santé mentale du Canada et ceux qui seront présentés dans le Rapport du Commissaire qué-bécois à la santé et au bien-être, publié dans la prochaine année. Évidemment, il importait de contextualiser ces enjeux dans un environnement plus global et prendre en compte ceux de l’Organisation mondiale de la santé, présenté par Dr Marc Laporta, responsable du centre collaborateur de l’OMS, section Montréal.

Les conférenciers et les partenaires des instituts présents à cette journée, soit une cinquantaine de personnes, provenaient de différents horizons. Ils témoignaient, par leur diversité, non seulement la richesse des expertises, mais de l’importance de chacun des acteurs sociaux pour contribuer à un projet qui favorise le respect des droits et libertés des personnes qui font appel aux services offerts dans le domaine de la santé mentale et fait la promotion d’une meilleure intégration sociale. Plusieurs enjeux ont été nommés au cours de cette journée. Soulignons entre autres, l’importance du travail en partenariat et spéci-fiquement avec les services de proximité, qui inclut une disponibilité et un soutien aux omnipraticiens ; le déve-loppement de programmes d’intervention plus intégrés à l’égard des problématiques complexes et comorbides et l’accès à des programmes de déjudiciarisation des personnes avec problèmes de santé mentale dans les systèmes juridiques. L’intervention précoce auprès des jeunes et des groupes à risques, tel que les aînés, est aussi un enjeu majeur. Il interpelle les acteurs intersectoriels, en prenant en compte les différents déterminants de la santé, la disponibilité des services et l’équité dans l’accès, les facteurs de pauvreté et d’isolement social, les aspects de la santé physique, et autres. Finalement, la question du respect des droits et libertés et de la citoyenneté est identifiée comme un enjeu central et doit mobiliser tous les acteurs dans la lutte à la stigmatisation.

Encore aujourd’hui, le stigma associé aux problèmes de santé mentale est lourd de conséquences. À cause de celui-ci, un trop grand nombre de personnes aux prises avec des symptômes retardent une demande de consultation aux services spécialisés, perdent leur travail, leur logement, en renonçant souvent à faire valoir leurs droits, se retrouvent dans des situations de précarité et d’isolement qui conduisent souvent à l’exclusion. Ce phénomène touche les personnes aux prises avec un problème de santé mentale, mais tout autant leurs proches qui eux aussi, sont souvent victimes de discrimination et d’isolement.

L’organisation et la prestation des services dans le domaine de la santé mentale doit s’assurer de ne pas entretenir cette chaîne de ruptures sociales. Tous ont reconnu l’importance d’intervenir le plus près possible du milieu de vie de la personne et la nécessité de mobiliser son entourage, pour éviter justement la désinsertion sociale. Ce mouvement est bien amorcé, mais il peut se développer davantage. Des efforts doivent se poursuivre pour que les différentes structures de services tissent un maillage serré et que la personne ait une libre circulation à travers les différents niveaux de services, selon ses besoins et ce, en toute fluidité. Le champ politique doit être encore plus interpellé pour favoriser le respect des droits des individus, lutter contre la stigmatisation et garantir des mesures compensatoires nécessaires pour offrir une égalité des chances.

Cette rencontre aura permis de rappeler l’importance de la mise en commun des forces vives de différents acteurs québécois, non seulement dans le domaine de la santé mentale mais de tous les espaces de la vie démocratique. Ensemble, les instituts et leurs partenaires ont la capacité d’enrichir mutuellement la compréhension des différents enjeux dans l’organisation et la prestation des services en santé mentale, en vue de maintenir la citoyenneté des personnes. De cette rencontre a émergé l’identification de projets communs novateurs, qui mobiliseront les compétences de chacun et permettront de contribuer à l’amélioration de la santé mentale de la population et l’organisation des services.

Cette journée fut un franc succès et d’autres journées similaires se tiendront au cours des prochains mois.

Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.0104

2e Forum citoyen

L’intégration sociale au cœur de la pleine citoyenneté

linda fortierAdjointe à la direction des services cliniques

Les hôtes de la journée : Dr André Luyet, chef du Départe-ment de psychiatrie et codirecteur des services cliniques et Denise Fortin, directrice générale intérimaire et codirectrice des services cliniques de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine.

Jacques se remet d’un épisode psychotique, il voudrait bien se trouver un travail et continuer à vivre dans le quartier de son enfance. Louise est atteinte de schizophrénie, elle a de la difficulté à payer son loyer et

aimerait retourner aux études. Voilà deux parcours différents mais qui révèlent un même contexte d’exclusion sociale. Comment pouvons-nous éviter que nos collègues, amis ou proches atteints d’une maladie mentale ne connaissent pareilles ruptures ?

à adapter des services offerts à l’ensemble des citoyens et non plus, développer des services parallèles qui les isolent du reste de la communauté » conclut madame Fortin.

Cette année, le forum citoyen en santé mentale a abordé les thèmes qui se rattachent directement à la question de l’intégration sociale : le logement, le travail / étude et le sport / loisir / culture. Ce sont les ancrages sociaux auxquels aspirent tous les membres d’une communauté, quelque soit leur état ou leur statut. Ces trois grands enjeux sont incontour-nables dans la reconnaissance d’une pleine citoyen-neté et ont été débattus en lien avec l’accessibilité et l’inclusion sociale par différents acteurs clés provenant du réseau de la santé, des ressources communautaires, du monde municipal et des instances gouvernementales.

Plus de 150 personnes étaient réunis le 16 novembre dernier pour répondre à cette question fondamentale dans le cadre du 2e Forum citoyen en santé mentale. Cet événement a permis de mobiliser plusieurs parte-naires de l’Est de Montréal pour partager une vision commune d’une psychiatrie sans rupture favorisant la pleine citoyenneté.

« Fiers et motivés par le succès du premier forum citoyen en 2010, nous avons invité des partenaires à faire partie de l’aventure pour l’organisation de ce 2e Forum » explique Denise Fortin, directrice générale intérimaire de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et hôte de ce colloque. « Les personnes aux prises avec un pro-blème de santé mentale doivent pouvoir prendre leur place comme citoyens au sein de la communauté. Pour cesser de les exclure, il faut participer à la lutte contre la stigmatisation et supporter l’exercice de leurs droits et libertés. Il faut continuer d’offrir des services spécia-lisés certes mais, surtout travailler en partenariat avec tous les acteurs de la communauté. Il faut aider

Les panels de discussion en pleine action.

Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01 05

les instituts de recherche en santé du Canada –

irsC accordent leur appui aux travaux

de jean-françois pelletier

Les IRSC ont récemment accordé une bourse de recherche en application des connaissances à Jean-François Pelletier

pour les cinq prochaines années. En tout, près de 400 000 $ seront octroyés, en plus du financement du Fonds de recherche du Québec – Santé. Cette bourse permettra la poursuite des travaux visant à transformer

les pratiques à partir des connaissances expérientielles des utilisateurs de services, et ce, en vue d’une Stratégie de recherche

axée sur le patient.

Ces travaux, qui situent notre établissement à l’avant-garde à l’égard du développement

d’une vision collaborative utilisateurs de services / professionnels de la santé dans

une perspective de pleine citoyenneté, se réalisent en continuité avec ceux du Bureau facultaire de l’expertise patient

partenaire de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal.

L’hôpital Louis-h. Lafontaine membre fondateur du Mouvement international citoyenneté et santé mentalepar Jean-François Pelletier et Linda Fortier

international de psychiatrie citoyenne se tiendrait au Québec, nos collaborateurs français ayant accepté de changer le nom de l’événement (de colloque à forum citoyen). Il faut se souvenir que ce voyage d’étude en délégation avait été annoncé à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine lors du tout premier forum citoyen du 11 novembre 2010. Ainsi, à Québec en novembre 2012, auront lieu à la fois le 2e Forum citoyen interna-tional de psychiatrie citoyenne et la première assem-blée générale du Mouvement international citoyenneté et santé mentale. Il est à noter que le tout s’inscrit également dans le cadre du 16e colloque de l’Associa-tion québécoise pour la réadaptation psychosociale (AQRP). Pour la première fois, ce colloque comportera un volet international officiel. Mentionnons d’ailleurs que la directrice générale de l’AQRP, Mme Diane Harvey, est associée à cette démarche depuis ses débuts.

Le site web du mouvement est déjà accessible, bien qu’en construction: www.pleinecitoyennete.com N’hésitez pas à nous acheminer vos commentaires en nous contactant : [email protected]

Le 20 octobre dernier, lors d’une rencontre à Lyon, en France, des représentants de l’Hôpital

ont pris part, avec des représentants d’une dizaine de pays, à la fondation du Mouvement international citoyenneté et santé mentale. Les membres fonda-teurs, outre le Québec, sont notamment représentés par la France, la Belgique, la Suisse, les États-Unis, le Bénin et l’Australie. Ce sont des représentants de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, avec l’appui financier de la Direction des affaires intergouvernementales et de la coopération internationale du ministère de la Santé et des Services sociaux, qui a convoqué et préparé cette rencontre en profitant de la tenue du Congrès des Cinq continents – Effets psychosociaux de la mondialisation sur la santé mentale : pour une écologie du lien social.

Une demande d’enregistrement, si-gnée sur place par les neuf membres du conseil d’administration provi-soire, à été déposée au Registraire des entreprises du Québec, qui a depuis émis les lettres patentes de la nouvelle organisation qui sera basée à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine.

Le Mouvement international citoyenneté et santé mentale vise à repérer, évaluer, fédérer et inspirer des actions, expériences et structures permettant le rétablissement et la pleine citoyenneté des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale, tout en favorisant les rencontres internationales. Cette plateforme offrira aussi un lieu d’échanges autour des concepts de la psychiatrie citoyenne, du rétablis-sement et de la pleine citoyenneté. L’Hôpital Louis-H. Lafontaine s’inscrit d’ailleurs dans ce mouvement par la promotion d’une vision clinique centrée sur la pleine citoyenneté.

L’idée de la mise en place d’un mouvement international fut, à l’origine, évoquée lors du 1er col-loque international de psychiatrie citoyenne, qui s’est

tenu à Besançon en octobre 2010. Une délé-gation de l’Hôpital, réunissant des utilisateurs de services, des représentants des familles, des cliniciens, chercheurs et gestionnaires, composaient la délégation d’une quinzaine de personnes. C’est au cours de ce colloque qu’il a été décidé que le 2e Forum citoyen

jean-françois pelletier

Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.0106

Entrevue

sur la voie du rétablissement: le modèle encourageant des unités transition orientation

tout le monde devrait avoir le droit de vivre et finir ses jours dignement dans un « chez soi » chaleureux, sécuritaire et sécurisant.

julie CoutureAgente d’information La planification stratégique 2009-2012 et le dépôt du Plan d’action en santé mentale ont amené

l’Hôpital Louis-H. Lafontaine à enclencher une importante démarche analytique dans l’optique de réévaluer l’offre de services actuelle et de définir un plan d’action visant l’actualisation de sa mission de 2e et de 3e lignes. Bilan de cette démarche et plus particulièrement de la mise sur pied des unités transition orientation avec Denise Fortin, directrice générale intérimaire et codirectrice des services cliniques et Diane Dupont, coordon-natrice de projet à la Direction des services cliniques.

J.C. – Mais pourquoi ces personnes étaient-elles encore hospitalisées si elles n’avaient plus besoin de cette intensité de soins ?

D.D. – On a toujours pensé que cette clientèle n’était pas admissible à une place en centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), qu’on ne pouvait l’inscrire au mécanisme d’accès de l’Agence. Après discussion avec nos partenaires des CSSS, ils nous ont encouragés à présenter des demandes d’accès, convaincus qu’une grande partie des personnes ciblées pourrait bénéficier de places en CHSLD.

D.F. – Sachant cela, on a réexaminé notre clientèle. Deux cohortes se sont dessinées : les personnes qui pourraient être hébergées en CHSLD, une centaine de personnes, et celles dont les besoins ne correspon-daient pas à l’offre de soins d’un CHLSD. Ces personnes présentent une symptomatologie de santé mentale importante, bien que stabilisée, sans toutefois vivre une perte d’autonomie importante. Elles ne nécessitent donc pas, pour autant, une offre de soins active comme celle d’un hôpital. Cette cinquantaine de personnes pourraient, grâce à des discussions avec l’Agence, profiter de places dans un nouveau créneau d’héberge-ment : l’hébergement de santé mentale longue durée.

Julie Couture – Quel a été le point de départ de cette réflexion sur l’offre de soins et de services ?

Denise Fortin – Trois éléments ont jeté les bases de cette démarche organisationnelle : le Plan d’action en santé mentale, la redéfinition de la mission de l’éta-blissement et la planification stratégique 2009-2012. Dans les trois cas, les conclusions étaient les mêmes : il fallait se concentrer sur les soins et services spécialisés et surspécialisés.

J.C. – Une fois l’objectif connu, vous vous y êtes pris comment ?

Diane Dupont – On s’est d’abord interrogé sur notre clientèle actuelle. Quelle était la clientèle hospitalisée, quelles étaient ses caractéristiques, ses besoins de soins et l’environnement souhaité. Bref, nous souhaitions dresser les profils de la clientèle.

D.F. – L’évaluation de notre clientèle nous a per-mis de poser un nouveau regard sur ce qu’on fait, sur notre clientèle et leurs besoins et, surtout, de le faire de façon objective.

J.C. – Quelles ont été les conclusions de cet exercice ?

D.F. – La définition des profils des besoins de notre clientèle hospitalisée a permis d’identifier une centaine personnes dont les caractéristiques, en termes de santé mentale et de santé physique, ne correspon-daient pas à la celles de la clientèle d’un établissement de santé mentale spécialisé et surspécialisé. Leurs besoins s’apparentaient davantage à ceux comblés par un établissement d’hébergement de longue durée. Ils avaient davantage besoin d’un milieu de vie sécuritaire et sécurisant que d’un milieu hospitalier, avec l’inten-sité de soins qui y est associée.

Quatre unités ont été créées à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine à l’été 2011, regroupant une centaine de personnes avec une condition psychiatrique stabilisée, afin de les préparer à une transition progressive vers des ressources de longue durée, comme tout autre citoyen en perte d’autonomie qui a accès à un CHSLD. L’approche « milieu de vie » guide les services prodigués à ces patients devenus des « résidents », un véritable défi d’adaptation pour les équipes.

Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01 07

J.C. – Une fois les besoins de cette clientèle identifiés, leur regroupement en deux cohortes, l’étape suivante c’est l’attente des places et le transfert ?

D.F. – Non. Pour ces personnes, l’hospitalisation dure depuis des années. Ils sont habitués au lieu, aux équipes, aux façons de faire. Les unités, c’est, avant tout, un environnement propice à leur adaptation, pour leur faire découvrir ce à quoi va ressembler leur nouveau milieu et les y préparer. La clientèle a été regroupée sur quatre unités en fonction de leurs pro-fils. L’idée, c’est vraiment de permettre à ces personnes et à leur famille de s’adapter à un milieu de soins qui se rapproche le plus possible de leur futur milieu de vie.

J.C. – C’est ce que vous appelez les unités transition orientation (UTO) ?

D.D. – Oui. Transition orientation justement en raison de cette mission que poursuivent ces unités et les équipes qui y travaillent, c’est-à-dire préparer les personnes et leur famille à cette étape importante que sera, dans les mois, années à venir, leur transfert vers un nouveau milieu de vie plus adapté à leurs besoins et réalités.

J.C. – Vous parlez beaucoup de milieu de vie, en quoi ça consiste ?

D.F. – Les personnes qui sont hospitalisées pour une courte période ont besoin de soins, d’une prise en charge active de l’équipe traitante. C’est ce qui est offert par un hôpital. Tout est pensé en conséquence : l’environnement, les équipes, la présence médicale, l’offre de services, l’aménagement des unités, etc. Or, pour les personnes qui sont hospitalisées pour une longue période, voire qui le seront jusqu’à la fin de leurs jours, l’hôpital devient malheureusement une sorte de « chez soi ». Leur chambre devient leur maison ; leur unité, leur quartier, et les autres per-sonnes hospitalisées sur la même unité et leur équipe traitante, leur communauté.

D.D. – Je crois que l’intensité d’une unité de soins dans un hôpital, à long terme, ce n’est pas l’idéal. Une fois stabilisés, les gens n’ont plus simplement besoin d’un lit et de soins, ils ont besoin d’un chez soi paisible, réconfortant et sécurisant. Un milieu de vie paisible et respectueux de leur état de santé et de leurs besoins.

D.F. – Effectivement ! Vieillir et mourir dans une chambre partagée avec deux ou même trois autres pa-tients, ça ne devrait pas exister. Tout le monde devrait avoir le droit de vivre et finir ses jours dignement dans un « chez soi » chaleureux, sécuritaire et sécurisant.

J.C. – Pour les équipes qui travaillent sur ces unités, c’est tout un changement.

D.D. – C’est une grosse transition ! On a revu les plans d’effectifs, l’organisation du travail, l’approche d’inter-vention, la gouverne médicale. L’équipe est mainte-nant responsable de préparer la clientèle à son futur milieu de vie en lui offrant un milieu inspiré de ce qu’ils vivront en CHSLD ou en hébergement santé mentale. Ça touche beaucoup les équipes traitantes des UTO, mais ça touche aussi tous les services qui gravitent autour des unités : les loisirs, activités de soins spiri-tuels, la présence de bénévoles, etc.

D.F. – Il ne faut pas perdre de vue que si les per-sonnes hospitalisées dans ces unités y sont depuis des années et s’y sont habituées, c’est la même chose pour les équipes. Elles y travaillent depuis longtemps et sont, elles aussi, habituées à une façon de faire. Il s’agit d’une transition significative pour elles et voilà pourquoi il est primordial de les soutenir afin qu’elles soient le mieux outillées possible afin d’assumer leurs nouvelles responsabilités.

J.C. – Une fois cette clientèle transférée dans un CHSLD ou en hébergement santé mentale, qu’advien-dra-t-il des UTO ?

D.F. – Suivant les transferts de clientèle, ces quatre unités seront graduellement fermées. Cela permettra de redéployer les intervenants, de rehausser les unités de traitement et de réadaptation intensive et de déve-lopper de nouveaux services inspirés des meilleures pratiques. La mise sur pied et, ultimement la fermeture de ces unités, c’est un passage stratégique nécessaire pour la poursuite de notre mission. D’un côté, c’est la fin de l’hébergement à l’Hôpital mais c’est aussi le début d’un nouveau mandat pour l’établissement; celui de répondre aux besoins d’une clientèle de plus en plus complexe grâce à des services de pointe en santé mentale, des traitements novateurs.

J.C. – Mesdames, merci !

Diane Dupont, coordonnatrice de projet à la Direction des services cliniques et Denise Fortin, directrice générale intérimaire et codirectrice des services cliniques.

Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.0108

journée annuelle de la recherche du centre de recherche fernand-seguin

Le plaisir de la découverte

Catherine dionAgente d’information – relations médias

C’est sous ce thème rassembleur que se sont réunis, le 10 mai, les chercheurs et étudiants du centre de recherche. Élément souvent déclencheur d’une carrière en recherche, le plaisir de la découverte demeure

aujourd’hui encore au cœur du quotidien des chercheurs, leur motivation profonde. Les nombreux thèmes qui ont été abordés témoignent d’ailleurs du dynamisme qui les animent. En effet, malgré les nombreux impératifs qui caractérisent leur quotidien, obtention de financement, publication d’articles scientifiques, diffusion des résultats et gestion d’équipe, leurs compétences et leur productivité sont toujours dignes de mention. Cet évé-nement a permis aux chercheurs et étudiants réunis de souligner l’originalité des découvertes et la diversité des recherches effectuées au centre de recherche.

récipiendairesJulie St-Laurent – 1er prix de la meilleure présentation orale ou par affiche offert par les Fonds de la recherche en santé du Québec. Shireen Sindi – 2e prix de la meil-leure présentation orale ou par affiche offert par le Centre de recherche Fernand-Seguin. Marie-France Marin – 3e prix de la meilleure présen-tation orale ou par affiche offert par la Fondation de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine. Valérie Perreault – Prix de la meilleure présentation orale ou par affiche réalisée par un étudiant dont le thème de recherche porte sur les maladies mentales offert par l’Univer-sité de Montréal. Myra Gravel-Crevier – Prix de la meilleure présentation orale ou par affiche réalisée par un étudiant dont le thème de recherche porte sur les maladies mentales offert par la Fondation des maladies mentales. Sébastien Brouillette-Alarie – Prix de la meilleure présentation orale ou par affiche réalisée par un étudiant dont le thème de recherche porte sur la psychiatrie légale offert par la Fondation de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal. Valérie Courchesne – Prix de la meilleure présentation orale ou par affiche réalisée par un étudiant dont le thème de recherche porte sur la pédopsychiatrie et les troubles neuro- développementaux offert par la Fondation de l’Hôpital Rivière-des-Prairies. Marie-Hélène Goulet et Nathalie Baba – Prix de la meilleure présentation orale ou par affiche réalisée par un étudiant dont le thème de recherche porte sur les psychoses offert par la Société québécoise de la schizophrénie.

Le plaisir de la découverte…

Découvrez la passion qui anime les chercheurs et les étudiants du Centre de recherche Fernand-Seguin en visionnant les capsules vidéos « Moi j’ai découvert que… » disponibles au www.hlhl.qc.ca/recherche/moijaidecouvertque.html

Ce projet inspirant a été réalisé par Koma Films, en collaboration avec la chercheure Aline Drapeau et Catherine Dion du Service des communications.

Younes Zerouali – Prix Coup de cœur pour une présen-tation orale ou par affiche offert par l’Association des étudiants et étudiantes en recherche en santé mentale

Bourses fernand-seguinÀ l’occasion de cette journée, le Centre de recherche a dévoilé les noms des récipiendaires des bourses de mérite 2012. Ainsi, neuf étudiants exceptionnels de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, de l’Hôpital Rivière-des-Prairies et de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal ont été récompensés pour la qualité de leurs travaux et leur engagement à l’égard de la recherche. La remise de ces bourses d’études est rendue possible grâce au soutien des Fondations de l’Hôpital Louis-H. Lafon-taine, de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal et Les petits trésors de l’Hôpital Rivière-des-Prairies.

Notons que des bourses ont été remises, pour la maîtrise, à : Josiane Bourque, Karine Charbonneau, Isabelle Simard et Marie-Pier Lord.

Pour le doctorat à : Marie-France Marin, Myra Gravel-Crevier, Valérie Perreault et Younes Zerouali.

Enfin, la Bourse Robert-Élie a été décernée à Robert-Paul Juster. Cette bourse vise à récompenser le dévouement d’un étudiant qui réussit très bien sur le plan académique, s’implique dans la vie étudiante et scientifique du centre et travaille au partage de connaissances avec le grand public.

Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01 09

Les hauts et les bas du trouble bipolaire

Un colloque et une conférence publique

La journée scientifique « Sensations fortes : les hauts et les bas du trouble bipolaire », qui s’est tenue le 16 février dernier à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, a réuni plus de 170 chercheurs, étudiants et cliniciens.

Ce fut l’occasion pour les participants de réfléchir et d’échanger à propos de la gestion du trouble bipolaire aux niveaux physiologique, psychosocial et pharmacologique et de s’inspirer des projets novateurs présentés par des experts.

Dans le cas des troubles bipolaires, la sensibilisation, la prévention et l’intervention précoce revêtent une importance capitale. « Prendre un moment pour échanger sur les meilleures pratiques d’interventions multidisciplinaires pour traiter le trouble bipolaire est primordial » a expliqué en introduction Dre Valérie Tourjman, psychiatre au Programme des troubles anxieux et de l’humeur de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et membre du comité organisateur. « Ce problème de santé mentale peut avoir d’impor-tantes conséquences pour les personnes qui en sont atteintes et leurs proches. Il peut mener à l’isolement, à des faillites, à l’hospitalisation, à la judiciarisation et même au suicide. »

Des conférenciers de renom étaient invités, parmi lesquels Dr Serge Beaulieu, de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, Dr Lakshmi N. Yatham, de l’Université de la Colombie-Britannique, Dr Pierre Blier, de l’Université d’Ottawa, Mark Ellenbogen, de l’Université Concordia et Dre Marie-Josée Poulin de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec.

Enjeux du trouble bipolaire, importance de l’interven-tion précoce, aspects pharmacologiques, impact de l’environnement familial, dépistage et diagnostic, santé globale… plusieurs perspectives et avancées associant la recherche et la pratique ont été présen-tées et ont suscité de fructueux échanges. De plus, le témoignage d’Alain Métivier, pair aidant, accompagné de Frère Joseph-M. Dubé de la Paroisse Saint-Donat,

Conférence grand public de michel mpambara

Le colloque a été clôturé en soirée par une conférence publique de l’artiste Michel Mpambara. Illustrant son propos de nombreuses anecdotes, l’humoriste, qui souffre de ce trouble, a généreusement partagé son vécu de la maladie et prodigué de nombreux conseils à l’assistance. Comme à chaque fois qu’une vedette parle publiquement de son expérience de la maladie mentale, ce témoignage émouvant et drôle a pleinement joué son rôle pour vaincre les préjugés.

Plus de 160 personnes ont assisté à cette conférence.

Frère Joseph-M. Dubé, curé de la paroisse Saint-Donat, Dre Marie-Josée Poulin de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec, Dre Valérie Tourjman, Mark Ellenbogen de l’Université Concordia et Alain Métivier, pair aidant.

Dans l’ordre habituel : Dr Serge Beaulieu de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, Dr Pierre Blier de l’Université d’Ottawa, Dre Valérie Tourjman et Dr Lakshmi N. Yatham de l’Université de la Colombie-Britannique.

a mis en lumière le lien de complicité entre l’usager, les professionnels et la famille élargie.

Au programme également, un concours d’affiches scientifiques est venu ponctuer cette journée décidément très rythmée.

Catherine dionAgente d’information – relations médias

Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01010

stress post-traumatique : réparer l’irréparable ?

Le 8 mai dernier, dans le cadre de la Semaine de la santé mentale, Line Perreault, psychiatre des Forces canadiennes, Salima Mamodhoussen, psychologue des Forces cana-

diennes et Pierre Trépanier, ex-militaire et bénévole du Programme soutien social – blessures de stress opérationnel, ont donné une conférence sur le thème « réparer l’irréparable ».

Cette conférence aura notamment permis aux 120 participants présents d’aborder les thèmes des blessures morales, de la résilience, de l’adaptation au stress et de réparation, en plus de connaître les facteurs de risque et de protection et de se familiariser aux conditions auxquelles font face les militaires durant les missions.

En plus des présentations de Line Perreault et Salima Mamodhoussen, les participants ont fort apprécié le témoignage de Pierre Trépanier et le récit de ses expériences de missions.

• Line PERREAULt a complété sa psychiatrie à l’Université de Montréal. Elle œuvre parti-culièrement auprès des militaires atteints de stress post-traumatique et d’autres probléma-tiques liées à leur déploiement.

• Salima MAMoDHoUSSEN est graduée en psychologie de l’Université McGill, a complété son doctorat en psychologie clinique à l’Université de Montréal et son post-doctorat en collaboration avec l’Université Laval et l’Université de Montréal. Elle travaille présentement comme psychologue à la clinique médicale de la base militaire de Longue-Pointe.

• Pierre tRÉPANIER s’est enrôlé en 1980 à titre d’homme d’équipage blindé. Il a tout d’abord été affecté au 12e Régiment blindé du Canada de Valcartier. Il a participé à des mis-sions à Chypre, en Allemagne, à Oka (lors de la crise) et en Yougoslavie. En 2004, il devient bénévole pour le programme OSISS (Soutien social - blessures de stress opérationnel) et est, depuis 2006, coordonnateur de soutien pour les pairs. Depuis 2006, il a participé à sept décompressions à Chypre, dans le cadre du retour des troupes d’Afghanistan.

Chambre noire, lumière sur la santé mentale

Dans le cadre de la Semaine de la santé mentale 2012, l’Hôpital Louis-H. Lafontaine a organisé un concours photos sur le thème « Chambre noire, lumière sur la santé

mentale ». Ce concours, ouvert à tous les photographes amateurs ou professionnels, s’est révélé un franc succès, plus de 70 personnes ayant soumis une photo. Les photos sélection-nées ont fait l’objet d’un vote populaire lors de deux expositions : l’une virtuelle, via notre site web, et l’autre grand public, au Centre d’enseignement Dr Frédéric-Grunberg.

Le jury, formé du Dr J. André Luyet, chef du département de psychiatrie et codirecteur des services cliniques, de Mme Lorraine Palardy, directrice des Impatients, de M. Bernard Saulnier, utilisateur de services, blogueur et écrivain, et de Biz, de Loco Locass, a également primé l’une des photos soumises. Voilà donc une activité qui sera fort probablement reprise au cours des prochaines années.

Photo de Catherine E. ROY prix du vote internet

Photo de Guylaine BELLEROSE prix du jury

Photo de Ricardo LASSALA prix du vote du public

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La douleur, c’est dans la tête. Suffit d’arrêter d’y penser et le mal passera de lui-même. » Vous avez certainement déjà entendu ça quelque part. C’est assez répandu de penser que la douleur est psychologique, ou « entre les deux oreilles », et non pas physique. Réalité, légende ou idée reçue, faut-il rompre avec cette perception ?

Ce sont les questions auxquelles ont répondu les conférenciers invités à la journée scientifique « La douleur de la tête au pied » organisée le vendredi 23 mars par le Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine. Cet événement a été l’occasion, pour les 120 clini-ciens, chercheurs et étudiants réunis, de discuter des bases neurophysiologiques de la douleur et des facteurs psychologiques qui l’influencent. De plus, les participants ont pu en apprendre plus sur la façon dont la douleur se vit chez certaines populations psychiatriques et sur les traitements pharmacologiques et non-pharmacologiques qui y sont associés.

Chacun a pu retirer un enseignement profitable des excellentes présentations des conférenciers. Dre Aline Boulanger pour sa part, a démontré que la douleur a des causes réelles et que ce n’est pas une fiction de l’esprit, les causes physiologiques existent. Parmi les causes physiologiques, Édouard Kouasssi a présenté plus particulièrement des phénomènes inflammatoires. Pierre Rainville a pris le contrepied, dé-montrant que les causes psychologiques peuvent avoir une profonde influence sur la perception de la douleur. Un bon exemple d’interaction complexe entre les facteurs physiologiques et psychologiques a été illustré par Serge Marchand avec le syndrome de la fibromyal-gie. La composante psychologique a un fort impact sur la qualité de vie et les capacités fonctionnelles entre autres celle de retourner au travail, c’est ce que Marc Corbière a démontré. Finalement, Stéphane Potvin a exposé comment l’interaction entre les facteurs psychologiques et physiologiques pouvaient causer une réaction de nonchalance ou d’indifférence face à la douleur, dans des cas comme celui de la schizophrénie.

Et comme a conclu Dre Valérie tourjman, directrice de l’Unité biopharmaceutique du Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, de cette journée instructive, on retiendra que pour les interventions en santé mentale, il est essentiel d’intégrer les volets physiologique et psychologique à nos pratiques.

Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01 011

trois de nos chercheurs dans le top 10

Dans la liste des 10 chercheurs de l’Université de Montréal les plus cités dans les médias, les nôtres font excellentes figures ! En effet, Marie-France Marin,

Laurent Mottron et Marc Lavoie se démarquent avec un total de 669 mentions dans les médias pour l’année 2011 :

Marie-France MARIN (1), doctorante au Département de physiologie et chercheuse au Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, Centre d’études sur le stress humain : atténuation des souvenirs stressants par la diminution du taux de cortisol (354 mentions).

Laurent MottRoN (2), du Département de psychiatrie et du Centre d’excellence en troubles envahissants du développement : contribution intellectuelle des autistes à l’avancement des connaissances sur cette maladie, Hôpital Rivière-des Prairies (246 mentions).

Marc LAVoIE (3), du Département de psychiatrie et du Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine : thérapie cognitivo-comportementale pour traiter les tics dans le syndrome de Gilles de la Tourette (69 mentions).

À cette liste, il convient d’ajouter Sonia LUPIEN, du Département de psychiatrie et du Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, qui a dirigé les travaux de Robert-Paul JUStER (Université McGill) sur la diminution du taux de cortisol comme symp-tôme annonciateur de l’épuisement professionnel (100 mentions).

Bravo à tous !

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les hommes sont plus susceptibles d’avoir un souvenir précis des expériences désagréables

Selon une recherche, entreprise au Centre de recherche Fernand-Seguin

de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et publiée dans l’International Journal of Psycho-physiology, le souvenir qu’une femme conserve d’une expérience déplaisante et émotionnellement intense est moins susceptible d’être précis que celui d’un homme.

« Il existe très peu d’études ayant examiné comment le caractère affectif et l’intensi-té émotionnelle influencent les souvenirs de manière indépendante l’une de l’autre, c’est-à-dire le degré d’attirance ou de répulsion que nous éprouvons envers une expérience et l’intensité émotive qu’elle suscite », déclare Marc Lavoie, auteur principal de cette étude et professeur au Département de psychiatrie de l’Univer-sité de Montréal. « Notre test consistait à présenter des photographies aux par-ticipants. Nous avons d’abord découvert que les photographies émotionnellement intenses interféraient avec la capacité des femmes à déterminer si elles les avaient vues dans le passé. Ensuite, nous avons observé que les femmes possédaient des souvenirs plus précis des expériences agréables que les hommes. Par contre, l’intensité des émotions, qu’elles soient agréables ou désagréables, a pour effet d’améliorer la mémoire des hommes. »

Suite au www.hlhl.qc.ca/recherche

les scientifiques doivent cesser de centrer leurs travaux sur les déficits des autistes

Selon un article provocateur publié en novembre dernier à l’invitation du journal Nature par le professeur Laurent Mottron, du Centre d’excellence en troubles envahissants du développement de

l’Université de Montréal, nous devons cesser d’assimiler la structure cérébrale différente des personnes atteintes d’autisme à une déficience. Nombre de personnes autistes – pas uniquement les « savants » – possèdent en effet des qualités et des habiletés qui pourraient surpasser celles de personnes non autistes. « Des données récentes et ma propre expérience indiquent qu’il est temps de commencer à considérer l’autisme comme un avantage dans certaines sphères », a déclaré le professeur Mottron, qui est aussi chercheur au Centre de recherche Fernand-Seguin, site Hôpital Rivière-des-Prairies.

L’équipe de recherche du professeur Mottron, tout comme d’autres chercheurs, a fermement établi et répliqué les habiletés et, parfois, les supériorités des personnes autistes dans de multiples activités cognitives, notamment la perception et le raisonnement. Son groupe comprend plusieurs personnes autistes, et l’intégration de l’une d’entre elles, Michelle Dawson, représente une réussite particulière. Madame Dawson apporte des contributions importantes à notre compréhension de sa condition autistique par son travail et son jugement. « Michelle a mis au défi ma compréhension scientifique de l’autisme », a expliqué Laurent Mottron. Par exemple, Michelle interprète les forces des autistes comme la manifestation d’une authentique intelligence plutôt que d’une sorte de ruse cérébrale qui leur permettrait d’effectuer des tâches intelligentes sans les comprendre véritablement. « Je suis surpris que, pendant des décennies, les scientifiques aient évalué l’amplitude du retard mental en se fondant sur des tests inappropriés et sur une mauvaise interprétation des forces des personnes autistes », a-t-il ajouté.

Plus de détails au www.nouvelles.umontreal.ca

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un nouvel outil pour observer et agir avant la psychose

La Société québécoise de la schizophrénie a récemment

développé un site web bilingue afin d’aider au dépistage précoce des signes avant-coureurs de la psychose et ainsi de contribuer à réduire ses effets néfastes. Sous forme de questionnaire, il permet à ceux et celles qui s’inquiètent pour la santé mentale d’un proche de valider leurs observations. Le questionnaire s’accompagne de bulles d’information, de références de soutien, et d’une recommandation de suivi quant à la nécessité de poursuivre des démarches auprès d’intervenants ou de professionnels de la santé. www.refer-o-scope.com

5 ans, ça se fête !

Le 7 juin dernier, le Centre d’étude sur le trauma du Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine fêtait ses cinq ans d’existence. Plus de 50 personnes ont répondu à l’invitation de Stéphane Guay et André Marchand, tout deux fondateurs et respectivement directeur et codirecteur du Centre. Ensemble, ils ont pu célébrer les réussites et les décou-vertes de cette équipe dynamique.

À cette occasion, le tout nouveau site web plusqu1souvenir.ca a été dévoilé. Avec un design dynamique et chaleureux, ce site fournit des réponses aux questions que peuvent se poser les personnes souffrant d’un état de stress post-traumatique ainsi que leurs proches.

Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01012

le processus de transfert en première ligne retenu parmi les meilleures pratiques d’affaires au salon annuel du mouvement québécois de la qualité

En novembre 2011 avait lieu le salon des meilleures pra-tiques d’affaire du mouvement québécois de la qualité

qui se tient à chaque année pour reconnaitre les initiatives d’amélioration de la qualité au Québec. L’Hôpital Louis-H. Lafontaine a été retenu pour exposer cette année le projet d’élaboration du processus de transfert de la clientèle de la 2e ligne à la 1re ligne. L’équipe projet pilotée par Mme Sylvie Carrière, chef clinico-administratif du programme EIB, regroupait des professionnels, des gestionnaires de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, des représentants des CSSS partenaires ainsi que des utilisateurs de services.

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Créer des liens pour briser des chaînes

À Cotounou, au Bénin, la Saint-Camille réadapte et soigne des gens qui, autre-

ment, seraient condamnés à la stigmatisation et, littéralement, à l’enchaînement. Mais grâce à la vision et au dévouement d’un être exceptionnel, Grégoire Ahongbonon, l’espoir renaît…

Magnifiquement illustré, ce livre-choc vous fera partager une expérience humaine troublante : celle de Luc Legris et Sylvain Ratel. En 2009, lors d’un séjour de trois semaines en Afrique auprès des gens de la Saint-Camille, ces deux intervenants de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine ont été confrontés à des pratiques ancestrales consistant, entre autres, à enchaîner les gens affligés de problèmes de santé mentale. Animés par l’espoir de créer des liens pour briser des chaînes, ils nous livrent ici un vibrant témoignage.

* * *

Pour se procurer le livre :• Via le site Web de la librairie Renaud-Bray • Centre de documentation de l’Hôpital

Louis-H. Lafontaine • Par téléphone, communiquez

avec Ginette Morin : 514 251-4000, poste 3011

De gauche à droite : France Gélinas, Élise Badey, Sylvie Carrière, Monique Chicoine, Robert Sargent, Najia Hachimi-Idrissi et Sébastien Laroche.

félicitations à philippe vincent, pharmacien !

En décembre dernier, le Département de pharmacie de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine soulignait, avec fierté, que monsieur Philippe Vincent, pharmacien

au sein de l’organisation depuis sept ans, avait obtenu la certification de « Board certified psychiatric pharmacist ».

La certification de « Board certified psychiatric pharmacist » est une reconnaissance prestigieuse accordée, sur la base de la réussite d’un examen fastidieux, aux pharmaciens qui se spécialisent en psychiatrie. Cet accomplissement professionnel, digne de mention, traduit le niveau d’excellence élevé dans la pratique de la pharmacie de ces récipiendaires.

La préparation à cet examen, qui évalue les connaissances des domaines de soins pharmaceutiques en neurologie et en psychiatrie, les soins cliniques, la gestion, l’assurance de la qualité, l’enseigne-ment et la recherche, demande un investissement important des pharmaciens qui s’y soumettent. Monsieur Vincent, qui est aussi professeur de clinique à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal, a obtenu la certification après sept ans de pratique et une année d’études intensives.

Félicitations !

Prevenirautrement.ca : un nouveau site pour un nouveau centre d’études

Le Centre de recherche Fernand-Seguin est fier d’accueillir le Centre d’études sur les

mesures de contrôle en santé mentale (CEMCSM). Ce centre d’études, unique en son genre, est dirigé par la chercheure Caroline Larue et le psychiatre Alexandre Dumais. Le centre a débuté ses travaux sur l’état de la situation de l’isolement et de la contention, principalement à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine. Le centre a comme mission de déve-lopper des outils de détection du risque d’agressi-vité ainsi que d’élaborer, d’évaluer et d’implanter des interventions ou programmes visant à réduire l’utilisation des mesures de contrôle. Il vise aussi à promouvoir la qualité des interventions et la sécurité des patients et des intervenants dans le domaine des mesures de contrôle en s’appuyant sur des données probantes et à faire connaître des mesures alternatives aux mesures de contrôle.Renseignements : prevenirautrement.ca

violence au travail Ça brasse? Faut que ça arrête!

L’équipe de chercheurs du Centre d’étude sur le trauma de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine mène

présentement un projet de recherche portant sur la prise en charge des victimes d’actes de violence grave en milieu de travail et des différences entres les hommes et les femmes à cet égard.

Bien que ce phénomène concerne de nombreux travailleurs, très peu de données sont dispo-nibles sur les conséquences des actes de violence grave et l’efficacité des mesures de prévention et d’intervention, ainsi que sur la manière dont elles touchent les femmes et les hommes. Ce projet, subventionné par les Instituts de recherche en santé du Canada, se poursuivra cet automne.

Renseignements : Juliette Jarvis, coordonnatrice de recherche. [email protected]

Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01 013

l’Hôpital louis-H. lafontaine gagne le Prix de la communication 2012 de l’aQess

Le 24 avril dernier, l’équipe des communications s’est vue décerner, pour une deuxième année consécutive, un Prix de la communication de l’AQESS (Association québécoise d’établissements de

santé et de services sociaux) pour son projet de série télé Maisons de fous (produite par Pixcom et diffusée sur TV5) et sa websérie Foliewood.

Les membres du jury ont considéré que ces projets avaient fait œuvre utile à l’égard de la lutte aux préjugés en santé mentale et qu’ils avaient généré d’importantes retombées à cet égard. Notons d’ailleurs qu’une moyenne de 43 000 auditeurs par émission ont suivi la série télévisée sur TV5 et que 45 000 visionnements des capsules web ont été dénombrés.

Les Prix de la communication de l’AQESSS visent à reconnaître les meilleurs projets réalisés par les équipes de communication des établissements du Québec. Les dossiers de candidature sont évalués par un jury composé d’experts en communication. Deux prix sont remis au colloque Malades de com ; l’un en communication interne et l’autre en communication externe. L’année dernière, la candidature de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine avait été primée pour la campagne interne de lavage des mains « Dis-moi comment tu te laves les mains, je te dirai qui tu es ».

Dernière heure : Nous apprenions récemment que la série télé « Maisons de fous » est finaliste dans deux catégories des prix Gémeaux (Meilleure série documentaire et Meilleure réalisation : affaires publiques, série documentaire).

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nouveau livre pour améliorer le traitement des troubles obsessionnels-compulsifs

Le premier guide clinique pratique sur la thérapie basée sur les meilleurs pratiques

pour traiter les personnes souffrant de tous types de trouble obsessionnel-compulsif (TOC) vient d’être publié par des chercheurs du Centre de recherche Fernand-Seguin.

Intitulé Clinician’s Handbook for Obsessive Compulsive Disorder, cet ouvrage unique a été rédigé par les psychologues Kieron O’Connor et Frédérick Aardema, qui œuvrent au Centre d’études sur les TOC et les tics (CETOCT) de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine.

Les récentes découvertes sur les troubles du spectre obsessionnel-compulsif (TOC) ont démontré que ces troubles étaient tout d’abord associés à un problème de raisonnement où la personne déduit de façon erronée, qu’il y a une raison de douter d’elle-même malgré ses perceptions et son sens commun. Selon le modèle basé sur la recherche, le doute obsessionnel est la source du trouble, donc le point de départ de la thérapie. La thérapie basée sur les inférences est un modèle accessible et efficace pour tous les types de TOC et elle est conçue afin d’aider la personne à reprendre confiance en ses sens et à se sortir du doute imaginaire.

À travers des illustrations et des cas cliniques inspirés de différents types de TOC, cet ouvrage unique est conçu comme un manuel et s’adresse autant aux cliniciens, aux praticiens qu’aux étudiants. Ce livre associe la théorie à la pratique et porte une attention particulière au processus thérapeutique en détaillant chaque étape des rencontres avec le client, en expliquant l’approche du début jusqu’à la fin de la thé-rapie et comment prévenir la rechute.

Vous pouvez vous procurer le livre via Amazon ou au Centre de documentation de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine au coût de 40 $.

stress post-traumatique : les policiers québécois moins à risque qu’on pense

Bien qu’ils représentent une population à haut risque de vivre des événements traumatiques (ET)

dans le cadre de leur travail, les policiers ne sont pas plus susceptibles que la population générale de souf-frir d’un état de stress post-traumatique (ÉSPT). C’est ce que nous apprend le deuxième volet d’une étude originale et inédite publiée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) sur les facteurs de risque et de protection des policiers québécois qui vivent des réactions de stress post-traumatique.

Cette étude confirme également que les symptômes associés au développement de l’ÉSPT chez les policiers peuvent être atténués ou prévenus grâce à des interventions spécifiques et adaptées. Ces symptômes sont notamment la dissociation, les réactions émotionnelles et physiques, l’état de stress aigu, les symptômes dépressifs et les stratégies émotionnelles de gestion du stress. « En intervenant rapidement auprès d’un policier peu après l’ÉT ainsi que dans les semaines qui suivent, les chances d’éviter le développement d’un ÉSPT sont meilleures » estime André Marchand, auteur principal de l’étude, chercheur au Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafon-taine et professeur associé à l’Université de Montréal. « Les facteurs qui sont associés à l’adaptation à la suite d’un trauma, comme la personnalité résistante au stress et le soutien social, peuvent, quant à eux, être améliorés grâce au développement de stratégies dites préventives à l’intérieur de pro-grammes de formation du personnel policier », explique monsieur Marchand qui est aussi professeur titulaire au Département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal.

En savoir plus : www.hlhl.qc.ca/recherche

De gauche à droite : Lise Denis, directrice générale de l’AQESS et, de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, Catherine Dion, agente d’information – relations médias, Jean Lepage, adjoint au directeur général – communications et Jacques A. Bouchard, agent d’information – édimestre.

Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01014

5e édition du salon des ressources en santé mentale

Le Salon des ressources en santé mentale s’est tenu, cette année, les 24 et 25 avril

2012 au Plaza Antique, situé au 6086, rue Sherbrooke Est, sous le thème : « La personne d’abord ! ». Ce slogan traduit bien l’importance qu’il faut accorder à la personne qui compose avec un problème de santé mentale et nous rappelle que la valeur de cette personne n’en est pas pour autant diminuée. Le Salon des ressources en Santé mentale est organisé de façon biennale par la Table de concertation en santé mentale de l’Est de Montréal afin de faire connaître les services disponibles dans la communauté pour les personnes aux prises avec un problème de santé mentale transi-toire ou chronique. Il permet d’améliorer les connaissances et le maillage des intervenants de nos réseaux communautaires et institution-nels en santé mentale.

À cette occasion, un hommage a été rendu à Jean Lepage, adjoint au directeur général – communications, pour sa contribution, pen-dant près de 10 ans, à la Table de concertation en santé mentale de l’Est et son engagement à l’égard de la lutte aux préjugés.

mise sur pied d’une unité d’évaluation des technolo-gies et des modes d’inter-vention en santé mentale

Récemment, l’Hôpital Louis-H. Lafontaine se dotait d’une Unité d’évaluation des

technologies et des modes d’intervention en santé mentale (UETMISM). La mise en place d’une équipe dédiée à l’évaluation permettra de favoriser le développement de notre rôle à l’égard de l’évaluation. Cette équipe, qui relève de la Direction générale, est formée d’une responsable administrative, Mme Najia Hachimi-Idrissi, adjointe au directeur général pour la gestion des risques et de la qualité, d’un responsable scientifique, le Dr Alain Lesage, psychiatre et directeur associé au centre de recherche, et d’un coordonna-teur. Dans la perspective de la promotion de l’excellence clinique, l’UETMISM évaluera les avantages de l’implantation d’une technologie ou d’une nouvelle pratique afin de soutenir la prise de décision à la direction générale.

Dans le domaine de la santé mentale, l’Hôpital Louis-H. Lafontaine fait figure de référence. En effet, depuis de nombreuses années, notre établissement contribue au dévelop-pement des connaissances par la recherche, l’évaluation et la pratique clinique. Il favorise également le transfert de l’expertise grâce à ses activités d’enseignement. Notre désigna-tion à titre d’institut universitaire est venue confirmer ce rôle particulier que nous jouons aux plans des services, de l’enseignement, de la recherche et de l’évaluation.

une autre année record pour Bell Cause pour la cause !

78 520 284 textos, appels interurbains et statuts Twitter plus tard, Bell versera 3 926 014,20 $ à la santé mentale. Il s’agit d’une hausse de 19 % par

rapport à la première Journée Bell Cause pour la cause tenue l’an dernier. Le 8 février dernier, cette initiative nationale invitait les Canadiens à mettre fin à la stigmatisation en parlant ouvertement des problèmes de santé mentale. Par le biais de leur téléphone mobile et du réseau Twitter, Bell a donné 5 cents à chaque message texte, appel interurbain et gazouillis. Cette année, en plus de la porte-parole Clara Hugues, Bell s’était adjoint deux porte-parole québécois, l’auteur-compositeur-interprète Stefie Shock et l’acteur et humoriste Michel Mpambara.

Source : http://cause.bell.ca

Mme francine décary, présidente du nouveau conseil d’administration

Le 21 février, les membres du nouveau conseil d’administration désignaient Mme Francine Décary comme présidente. Madame

Décary a fait ses études en médecine à l’Université de Montréal avant de recevoir une formation spécialisée en transfusion au New York Blood Center. Elle est également détentrice d’un doctorat en immuno-hématologie de l’Université d’Amsterdam et d’une maitrise en administration des affaires pour cadres en exercice de l’Université de Sherbrooke.

Hématologue de formation, Mme Décary possède une solide expérience en gestion. Elle a notamment agi à titre de directrice médicale des Services transfusionnels de la Croix-Rouge canadienne avant de fonder et de diriger Héma-Québec. Agissant à titre de présidente et de chef de direction d’Héma- Québec durant trois mandats, ses efforts ont fait de l’organisme québécois l’un des fabricants de produits sanguins les plus sécuritaires et les plus fiables du monde. Cet accomplissement important a d’ailleurs été reconnu, en 2009, par un grand prix du Mouvement québécois de la qualité.

Depuis 2011, Mme Décary met ses connaissances et son expérience au service d’organisations et d’entreprises où elle est appelée à agir à titre de consultante sur le changement organisationnel, la gestion des transitions et sur la gouvernance en relation avec la planification d’affaires.

Au fil des ans, Mme Décary a reçu de nombreuses reconnaissances saluant ses qualités de scientifique et de gestionnaire : prix Médecin de cœur et d’action, prix du Québec Armand-Frappier, Officier de l’Ordre national du Québec et prix Thomas F. Zuck Lifetime Achievement de l’America’s Blood Centers, pour ne nommer que ceux-là. Durant sa carrière, Mme Décary a siégé sur de nombreux conseils d’admi-nistration tant au Canada, aux États-Unis qu’en Europe.

Soulignons qu’elle sera épaulée, pour le terme de son mandat, par monsieur Pierre Miron, vice-président principal, technologies de l’information à la Caisse de dépôt et placement du Québec, lequel agira à titre de vice-président. Monsieur Miron est également engagé auprès du conseil d’administration de la Fondation de l’Hôpital sur lequel il siège depuis 2004.

Leurs connaissances, expériences et passion s’inscriront certes comme des actifs déterminants pour le bien-être des utilisateurs de services et pour la poursuite de l’évolution de notre établissement.

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Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01 015

Catherine dionAgente d’information – relations médias

comment le stress peut affecter les résultats des tests cognitifs chez les personnes âgées ?

Une avancée de la recherche qui pourrait changer les pratiques

Votre patient âgé vient de passer un test de mémoire et les résultats sont concluants : il présente les premiers signes d’une démence de type Alzheimer. or, ce que les résultats ne mentionnent pas, c’est

le contexte dans lequel les tests ont été effectués : lieu peu accessible à l’autre bout de la ville où il ne s’est jamais rendu, rendez-vous à l’heure où il fait la sieste, tests réalisés par un jeune praticien inconnu… autant de facteurs de stress pour ce monsieur âgé. Et si tous ces éléments pouvaient avoir influencé le résultat de son test de mémoire?

Une récente recherche menée par l’équipe de Sonia Lupien du Centre d’études sur le stress humain (CESH) de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, démontre que les conclusions du médecin pourraient bien être un peu hâtives. En effet, les études effectuées par ce groupe de recherche montrent que, face à une situation stressante, la mémoire, particulièrement celle des personnes âgées, peut être affectée de manière très rapide.

Shireen Sindi, auteure principale de l’étude et docto-rante au CESH, explique que lorsqu’une situation est nouvelle, imprévisible, non contrôlée ou menaçante pour l’ego, elle entraîne la production d’hormones de stress. Ces mêmes hormones ont aussi la propriété d’accéder au cerveau et de générer, surtout chez les personnes âgées, des troubles aigus de mémoire. « Nous avons démontré que lorsque les personnes âgées sont évaluées dans des conditions stressantes, elles produisent des hormones de stress qui diminuent leur mémoire », poursuit madame Sindi.

Dans le cadre de ce projet de recherche, on a testé la mémoire de personnes âgées dans des conditions sem-blables à celles dans lesquelles ont lieu le plus souvent leurs examens cognitifs en milieux hospitaliers ou uni-versitaires : endroits peu familiers, difficiles d’accès et à des moments de la journée qui ne leur conviennent pas. Les résultats de l’étude de Mme Sindi montrent que de telles conditions induisent une réponse de stress et diminuent la performance des personnes âgées aux

tests de mémoire. Ainsi, il est possible que les conclusions d’examens menés dans un contexte stressant s’appa-rentent à celles tirées en présence d’une maladie sous-jacente, telle que l’Alzheimer. Dans les faits, les résultats obtenus ne sont dus qu’au stress généré par les environnements médicaux. Fait intéressant, lorsque ces mêmes examens ont lieu dans des conditions avec lesquelles les personnes âgées sont familières, leur mémoire n’est pas différente de celle de jeunes adultes.

Le 29 mars dernier, dans le cadre de la journée scien-tifique « Quand on teste, est-ce qu’on stresse ? », les chercheurs du CESH ont dévoilé les résultats du sondage qu’ils ont réalisé auprès de 150 personnes sur le stress induit par les lieux médicaux et les environ-nements de tests. Cette journée a été l’occasion pour une centaine de cliniciens et de médecins travaillant de près avec les personnes âgées, de partager leurs idées sur les conditions qui peuvent induire du stress chez cette clientèle et sur la manière dont on peut contrôler ces conditions.

Cette découverte est majeure pour les cliniciens qui pourraient être amenés à revoir le contexte dans lequel les personnes âgées effectuent leurs tests de mémoire, ou tout le moins à les organiser dans un envi-ronnement plus propice aux résultats ciblés.

Pour plus de détails : www.stresshumain.ca

Les conférenciers de la journée « Quand on teste, est-ce qu’on stresse ? » : Dr Howard Bergman de l’Université McGill et de l’Hôpital général juif de Montréal, Gabriel Radvansky de l’Université de Notre Dame en Indiana, Shireen Sindi du CESH, Sonia Lupien du CESH, Margie Lachman de l’Université Brandeis au Massachusetts et Isabelle Rouleau de l’Université du Québec à Montréal

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Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01016

155 000 $ pour la fondation et hommage à André Lemieux

Soirée-bénéfice

Dans l’ordre habituel : Jean Guay, premier vice-président, Ventes et Marketing chez Standard Life et coprésident de la soirée, Dr Yves Bolduc, ministre de la Santé et des Services sociaux, André Lemieux, directeur général de l’Hôpital, Carole Morin, directrice générale de la Fondation, François Castonguay, président et chef de la direction du Groupe Uniprix et président du Conseil d’administration de la Fondation, Francine Décary, présidente du Conseil d’adminis-tration de l’Hôpital, Denis Berthiaume, premier vice-président et directeur général, Gestion du patrimoine et Assurance de personnes du Mouvement Desjardins et coprésident de l’événement.

Le plaisir, la générosité et la reconnaissance étaient au rendez-vous, le 12 avril dernier, lors de la soirée-bénéfice de la Fondation de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine qui a permis

d’amasser plus de 155 000 $. Cet événement, qui se tenait au Centre Sheraton de Montréal, était fièrement coprésidé par Denis Berthiaume, premier vice-président et directeur général, Gestion du patrimoine et Assurance de personnes du Mouvement Desjardins, et Jean Guay, premier vice-président, Ventes et Marketing chez Standard Life.

En présence de plus de 400 invités, dont le Dr Yves Bolduc, ministre de la Santé et des Services sociaux, François Castonguay, le président et chef de la direction du Groupe Uniprix et président du conseil d’administration de la Fondation, a rappelé à quel point il est important de soutenir les personnes aux prises avec un problème de santé mentale dans leur cheminement vers le rétablissement et d’encourager les artisans de la recherche à poursuivre leurs travaux.

Le ministre Yves Bolduc a profité de sa présence à cette soirée-bénéfice pour rendre un vibrant hom-mage à monsieur André Lemieux, directeur général de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, qui prend une retraite bien méritée après 35 ans de loyaux services. Afin de pérenniser cet hommage et sa contribution à l’avance-ment des soins en santé mentale, la Fondation a créé la Bourse André Lemieux. Cette bourse sera remise chaque année à une personne qui constitue une source d’inspiration à l’égard de l’amélioration de la qualité de vie de nos patients. De plus, en guise de recon-naissance, le président du conseil d’administration, François Castonguay ainsi que Carole Morin, direc-trice générale de la Fondation, ont remis avec fierté à monsieur Lemieux la médaille du gouverneur de la Fondation de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine.

La Fondation a également profité de cet événement pour souligner l’excellence du travail d’un chercheur en remettant la bourse Millésimée Desjardins 2012 à David Luck. Monsieur Luck est coordonnateur du groupe de neuroscience affective au Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine. Il s’intéresse principalement à la mémoire associative chez les sujets sains et chez les patients psychotiques ainsi qu’aux effets de certains facteurs cognitifs ou affectifs sur la mémoire.

Tout au long de la soirée, les invités étaient appelés à participer à un encan inversé. Parmi les lots les plus convoités, notons le vélo de course autographié de l’athlète Clara Hughes. C’est monsieur Pierre Gince, de Direction communications stratégiques, qui a gagné la mise en remportant le lot pour un montant de 5 500 $. Une belle somme pour la Fondation ! Notons que l’encan a permis d’amasser presque 20 000 $ au total.

Enfin, après un copieux repas, les convives ont pu chanter, danser et revivre de bons souvenirs grâce à la talentueuse troupe du spectacle « Hommage à Grease ».

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Les artistes de l’Hommage à Grease ont fait danser et

chanter les convives.

François Castonguay, président du Conseil d’adminis-

tration et le ministre Yves Bolduc en compagnie d’André Lemieux,

directeur général de l’Hôpital.

Carole morinDirectrice générale de la Fondation de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine