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DROITS DE L’HOMME EN HAITI La situation des droits de l’homme en Haïti est très grave ». Telle est la déclaration de l’expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits dans le pays, Gustavo Gallón. Il a fait cette déclaration, le mardi 3 mars, dans les locaux de la Minustah à Clercine au terme de sa troisième visite. À l’issue de ce séjour, l’expert onusien informe avoir porté une attention particulière à la situation politique, notamment à l’absence d’élections et l’impact négatif de cette crise sur l’Etat de droit ainsi que sur le fonctionnement des institutions. Analphabétisme, détention préventive prolongée, absence d’élections, réparation des violations des droits humains commises autrefois et conditions de vie des déplacés internes, constituent les cinq domaines prioritaires du fil conducteur de mes rapports et sur lesquels j’ai recommandé de prendre des mesures urgentes. Malheureusement, rien n’a été fait en ce sens, se plaint M. Gallón. Quant à la détention préventive prolongée, il affirme avoir exhorté le Ministère de la Justice et les autorités judiciaires à mettre en œuvre des actions urgentes visant l’abolition de cette pratique qui touche environ 80% des personnes qui, sont ainsi privées de leurs libertés sans avoir comparu devant leurs juges. Au cours de son passage, M. Gallón indique avoir visité la prison de femmes de Pétion-ville et le Centre de rééducation des mineurs en conflit avec la loi (Cermicol). Là, les conditions de surpeuplement sont sans aucun doute, inhumaines et dégradantes. Pire, a-t-il poursuivi, il existe des cas où des enfants incarcérés sont âgés de douze, une situation que n’autorise pas la loi haïtienne. De surcroît, l’expert onusien invite les autorités haïtiennes à intensifier les activités visant à reloger près de 80 mille personnes qui vivent encore dans des camps de déplacés plus de cinq ans après le séisme dévastateur de janvier 2010.

Droits de l'homme

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DROITS DE L’HOMME EN HAITI

La situation des droits de l’homme en Haïti est très grave ». Telle est la déclaration de l’expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits dans le pays, Gustavo Gallón. Il a fait cette déclaration, le mardi 3 mars, dans les locaux de la Minustah à Clercine au terme de sa troisième visite.

À l’issue de ce séjour, l’expert onusien informe avoir porté une attention particulière à la situation politique, notamment à l’absence d’élections et l’impact négatif de cette crise sur l’Etat de droit ainsi que sur le fonctionnement des institutions.

Analphabétisme, détention préventive prolongée, absence d’élections, réparation des violations des droits humains commises autrefois et conditions de vie des déplacés internes, constituent les cinq domaines prioritaires du fil conducteur de mes rapports et sur lesquels j’ai recommandé de prendre des mesures urgentes. Malheureusement, rien n’a été fait en ce sens, se plaint M. Gallón.

Quant à la détention préventive prolongée, il affirme avoir exhorté le Ministère de la Justice et les autorités judiciaires à mettre en œuvre des actions urgentes visant l’abolition de cette pratique qui touche environ 80% des personnes qui, sont ainsi privées de leurs libertés sans avoir comparu devant leurs juges.

Au cours de son passage, M. Gallón indique avoir visité la prison de femmes de Pétion-ville et le Centre de rééducation des mineurs en conflit avec la loi (Cermicol). Là, les conditions de surpeuplement sont sans aucun doute, inhumaines et dégradantes. Pire, a-t-il poursuivi, il existe des cas où des enfants incarcérés sont âgés de douze, une situation que n’autorise pas la loi haïtienne.

De surcroît, l’expert onusien invite les autorités haïtiennes à intensifier les activités visant à reloger près de 80 mille personnes qui vivent encore dans des camps de déplacés plus de cinq ans après le séisme dévastateur de janvier 2010.

Il a, par ailleurs, exprimé sa solidarité avec les citoyens d’origine haïtienne qui sont victimes d’actes de discrimination en République dominicaine. Aussi, invite-t-il, les autorités haïtiennes à résoudre les différends avec leurs homologues.

Rappelons que l’expert indépendant présentera son deuxième rapport le 24 mars prochain au Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève.

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La situation des droits de l’homme en Haïti est très grave ». Telle est la déclaration de l’expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits dans le pays, Gustavo Gallón. Il a fait cette déclaration, le mardi 3 mars, dans les locaux de la Minustah à Clercine au terme de sa troisième visite.

À l’issue de ce séjour, l’expert onusien informe avoir porté une attention particulière à la situation politique, notamment à l’absence d’élections et l’impact négatif de cette crise sur l’Etat de droit ainsi que sur le fonctionnement des institutions.

Analphabétisme, détention préventive prolongée, absence d’élections, réparation des violations des droits humains commises autrefois et conditions de vie des déplacés internes, constituent les cinq domaines prioritaires du fil conducteur de mes rapports et sur lesquels j’ai recommandé de prendre des mesures urgentes. Malheureusement, rien n’a été fait en ce sens, se plaint M. Gallón.

Quant à la détention préventive prolongée, il affirme avoir exhorté le Ministère de la Justice et les autorités judiciaires à mettre en œuvre des actions urgentes visant l’abolition de cette pratique qui touche environ 80% des personnes qui, sont ainsi privées de leurs libertés sans avoir comparu devant leurs juges.

Au cours de son passage, M. Gallón indique avoir visité la prison de femmes de Pétion-ville et le Centre de rééducation des mineurs en conflit avec la loi (Cermicol). Là, les conditions de surpeuplement sont sans aucun doute, inhumaines et dégradantes. Pire, a-t-il poursuivi, il existe des cas où des enfants incarcérés sont âgés de douze, une situation que n’autorise pas la loi haïtienne.

De surcroît, l’expert onusien invite les autorités haïtiennes à intensifier les activités visant à reloger près de 80 mille personnes qui vivent encore dans des camps de déplacés plus de cinq ans après le séisme dévastateur de janvier 2010.

Il a, par ailleurs, exprimé sa solidarité avec les citoyens d’origine haïtienne qui sont victimes d’actes de discrimination en République dominicaine. Aussi, invite-t-il, les autorités haïtiennes à résoudre les différends avec leurs homologues.

Rappelons que l’expert indépendant présentera son deuxième rapport le 24 mars prochain au Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève.