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Page 1 Port-au-Prince, le 17 septembre 2014 L’ORGANISATION DU PEUPLE EN LUTTE (OPL) TIRE LA SONNETTE D’ALARME. Pour un compromis historique permettant d'éviter au pays le vide institutionnel La crise multiforme que traverse notre société depuis environ trois décennies prend ces derniers temps des proportions démesurées qui mettent en péril la survie de la Nation, la viabilité de la République et l’indépendance de l’État. Alors que des voix responsables, de plus en plus nombreuses, s’élèvent pour dénoncer la démesure, la déraison, voire certains agissements qui risquent de déboucher sur la possibilité de nous retrouver, en 2015, dans la situation dramatique qui nous a valu, cent ans plus tôt, l’humiliation suprême de l’occupation ; ils sont tout aussi nombreux sur la scène politique haïtienne, ceux qui, aveuglés par la passion du pouvoir, ou mus par des intérêts particuliers sordides, refusent de prendre conscience de l’ampleur des convulsions sociales et politiques à répétition… À cet égard, il convient de rappeler que, présentes sur le terrain depuis dix années déjà, les troupes onusiennes ne sont guère parvenues à « stabiliser » « le bruit et la fureur » des passions politiques. Des élections ont certes été organisées depuis l’arrivée de ces forces étrangères sur notre sol. Depuis, rien dans ce sens ne se produit concrètement : - les rapports se suivent et se ressemblent ; - les dénonciations se multiplient à n’en plus finir ; - les renouvellements de mandats et les modifications apportées à la gestion de la mission ou à la composition de la force onusienne même s’additionnent, tandis que demain constitue la copie fidèle d’hier !!!

Elections: Propositions Politiques du Parti Politique OPL, 14 septembre 2014

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Le parti politique Organisation du Peuple en Lutte (OPL) propose que si les sénateurs votent la loi électorale, ils peuvent rester en poste jusqu'aux prochaines élections. Dans le cas contraire la caducité du parlement doit être constatée en janvier 2015.

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Port-au-Prince, le 17 septembre 2014

L’ORGANISATION DU PEUPLE EN LUTTE (OPL) TIRE LA SONNETTE D’ALARME.

Pour un compromis historique permettant d'éviter au pays le vide institutionnel

La crise multiforme que traverse notre société depuis environ trois décennies prend ces derniers temps des

proportions démesurées qui mettent en péril la survie de la Nation, la viabilité de la République et

l’indépendance de l’État. Alors que des voix responsables, de plus en plus nombreuses, s’élèvent pour

dénoncer la démesure, la déraison, voire certains agissements qui risquent de déboucher sur la possibilité de

nous retrouver, en 2015, dans la situation dramatique qui nous a valu, cent ans plus tôt, l’humiliation suprême

de l’occupation ; ils sont tout aussi nombreux sur la scène politique haïtienne, ceux qui, aveuglés par la

passion du pouvoir, ou mus par des intérêts particuliers sordides, refusent de prendre conscience de l’ampleur

des convulsions sociales et politiques à répétition…

À cet égard, il convient de rappeler que, présentes sur le terrain depuis dix années déjà, les troupes

onusiennes ne sont guère parvenues à « stabiliser » « le bruit et la fureur » des passions politiques. Des

élections ont certes été organisées depuis l’arrivée de ces forces étrangères sur notre sol. Depuis, rien dans ce

sens ne se produit concrètement :

- les rapports se suivent et se ressemblent ;

- les dénonciations se multiplient à n’en plus finir ;

- les renouvellements de mandats et les modifications apportées à la gestion de la mission ou à la

composition de la force onusienne même s’additionnent, tandis que demain constitue la copie

fidèle d’hier !!!

 

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Les sénateurs élus aux élections tenues sous l’égide de ces forces ont ainsi vu leur mandat expirer

voilà assez longtemps, alors qu’un autre groupe en arrive à son tour au terme de son mandat sans que

personne ne puisse encore envisager l’organisation d’élections dans ce pays.

En outre, à la honte de l’occupation voilée s’ajoute la triste réalité de la dépendance économique et

politique de l’Haïti d’aujourd’hui. Les factions politiques qui se sont succédé au pouvoir (exécutif et

législatif) n’ont pas su, ou pu, redresser la barque économique et politique afin de conduire ce pays exsangue

sur les sentiers du progrès planifié et de la justice sociale. Au contraire : une propagande malsaine et

antinationale de leur part, jointe à la substitution démagogique de leurs idéaux à ceux, réels, de la Nation,

sont parvenus à semer la confusion dans les esprits au point où, à présent, Haïti semble avoir perdu tout

repère. Aussi convient-t-il ici de mettre en relief le rêve national d’émancipation, à tous égards, du peuple

haïtien.

L’automne est déjà là, et les élections annoncées pour l’automne s’éloignent de plus en plus. L’effet

d’attraction ne s’est point produit. Le spectre lugubre du vide institutionnel redouté se profile au loin et ses

contours se précisent dans l’inquiétude générale. Au début de l’année 2015, on court le risque de se retrouver

dans une dynamique d’entonnoir, sinon dans un pays sans parlement ou, à la rigueur, avec un parlement

dysfonctionnel. Dès lors, toutes les conditions seraient rassemblées pour un tsunami politique appréhendé…

Les conséquences d’une telle éventualité sont pour l’instant incalculables, aussi bien du point de vue

économique, social que politique.

Il incombe à l’OPL le devoir patriotique de se hisser à la hauteur des circonstances pour inviter, ou

inciter les acteurs politiques concernés par la gravité de la conjoncture à se ressaisir, à engager en pleine

lumière les actions requises permettant, alors qu’il est encore temps, d’éviter l’instabilité chronique,

l’enlisement et l’effondrement. L’appel, bien sûr, s’étend à tous autres citoyennes et citoyens soucieux du

besoin urgent d’entamer ensemble le processus de la Refondation du pays, sur la base d’un État de droit

démocratique.

 

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Au nombre des actions à poser d’urgence, l’OPL pense que, dans un premier temps, il faudrait

s’entendre pour empêcher le vide institutionnel et assurer le fonctionnement d’un parlement jusqu’à

l’assermentation des parlementaires issus des prochaines élections.

De plus, l’échéance électorale ne devrait pas, de l’avis de l’OPL, être retardée indéfiniment. Pour ce

faire, les élections législatives, ainsi que celles relatives aux collectivités territoriales, devraient être

organisées au plus tard au premier trimestre de l’année 2015.

Cela nous permettrait de respecter dans un premier temps la durée des mandats des sénateurs élus et

installés en septembre 2009, des députés entrés en fonction en avril 2011 et, par voie de conséquence, les

prescrits de la Loi constitutionnelle.

Avec un parlement fonctionnel en 2015, il sera possible d’écarter la possibilité de nouvelles

convulsions sociales et politiques, et mettre le cap sur l’organisation de l’élection présidentielle à l’automne

2015. Ainsi, nul mandat n’aura été écourté et nulle infraction à la Charte fondamentale n’aura été commise.

Certainement des inquiétudes auront été soulevées quant au financement de deux élections en une

seule année calendaire. La réponse à ces appréhensions aura été trouvée dans la comparaison des coûts liés à

l’instabilité politique et à la reconstruction du système politico-institutionnel, d’une part, et ceux réclamés par

le maintien du système et la garantie de son fonctionnement, d’autre part.

La paix n’a pas de prix et elle ne peut être obtenue que par le dialogue constructif !

Pour le Comité Exécutif National de l’OPL :

_________________________ _____________________ Sauveur Pierre ĖTIENNE François Anick JOSEPH Coordonnateur Général Coordonnateur à la Communication et Porte-parole