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numéro 2 - novembre 2013 - gratuit SOMMAIRE En matière d’écologie, la France est bipolaire. Le gouvernement condamne l’exploitation du gaz de schiste sur son sol mais multiplie les contrats à l’étranger. 34 % des Fran- çais sont favorables au nu- cléaire mais plus d’une maison sur dix est au- jourd’hui une construction basse consommation. Et pendant que les climato- logues alertent les médias sur le réchauffement clima- tique, ces derniers sont plu- tôt obnubilés par Patrice Evra et sa place dans l’équipe de France. Un constat plutôt médiocre qui montre qu’à notre époque nous n’arrivons toujours pas à lier politique et écolo- gie. Pourtant sur le papier nous sommes tous écolos ! Personne ne se félicite d’une marée noire et pour la plupart, le tri sélectif se fait les yeux fermés. Qu’est-ce qui coince alors ? Voici quelques aperçus de l’état du débat écologique dans notre pays. ÉDITO PAR ANAËLLE DOMITIEN ÉCOL OGIE : Rédacteur en chef : Nordine Nabili Équipe : Anaëlle Domitien Assia Labbas Vincent Manilève Florian Michel Baptiste Piroja Sala Sall Vincent Souchon Éline Ulysse (Master journalisme de Gennevilliers) Un vert chez les rouges p. 4 Le journal LA D ESILL USIO N VE RTE Climat : que fait la politique ? p. 5 Précarité écologique p. 6 La petite maison en bois dans la ville p. 7 Biodiversité : le busi- ness d’abord p. 10 Hypocrisie autour du gaz de schiste p. 11 Le tri sélectif des médias p. 8 LA D ÉSI LLUS ION V ERT E ÉCOLO GIE :

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Le journal des étudiants en journalisme de l'université de Cergy-Pontoise.

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numéro 2 - novembre 2013 - gratuit

SOMMAIRE

En matière d’écologie, laFrance est bipolaire. Legouvernement condamnel’exploitation du gaz deschiste sur son sol maismultiplie les contrats àl’étranger. 34 % des Fran-çais sont favorables au nu-cléaire mais plus d’une

maison sur dix est au-jourd’hui une constructionbasse consommation. Etpendant que les climato-logues alertent les médiassur le réchauffement clima-tique, ces derniers sont plu-tôt obnubilés par PatriceEvra et sa place dansl’équipe de France. Unconstat plutôt médiocre quimontre qu’à notre époque

nous n’arrivons toujourspas à lier politique et écolo-gie. Pourtant sur le papiernous sommes tous écolos !Personne ne se félicited’une marée noire et pourla plupart, le tri sélectif sefait les yeux fermés.Qu’est-ce qui coince alors ?Voici quelques aperçus del’état du débat écologiquedans notre pays.

ÉDITOPAR ANAËLLE DOMITIEN

ÉCOLOGIE :

Rédacteur en chef : Nordine NabiliÉquipe : Anaëlle DomitienAssia LabbasVincent ManilèveFlorian MichelBaptiste PirojaSala SallVincent SouchonÉline Ulysse(Master journalisme de Gennevilliers)

Un vert chez lesrouges p. 4

Le journal

LA DESILLUSION VERTE

Climat : que fait lapolitique ? p. 5

Précarité écologique p. 6

La petite maison enbois dans la ville p. 7

Biodiversité : le busi-ness d’abord p. 10

Hypocrisie autour dugaz de schiste p. 11

Le tri sélectif des médias p. 8 LA DÉSILLUSION VERTE

ÉCOLOGIE :

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Nucléaire,mon amour

Le nucléaire fait peur. Lemot est à peine prononcéque les images de Fukus-hima et Tchernobyl nous

viennent à l’esprit, en bonne positionaux côtés de la bombe H et des essaisnucléaires français. Pourtant, utiliséeconvenablement, cette technologieest pleine de promesses, susceptiblede nous fournir l’énergie de l’ave-nir : propre, bon marché et surtoutextrordinairement abondante.À la Société Française de l’ÉnergieNucléaire (SFEN), on y croit dur

comme fer. L’association - qui re-groupe plus 3500 acteurs de l’indus-trie et de la recherche nucléairefrançaise - organise depuis mainte-nant 4 ans le colloque annuel “Atomsfor the Future”, qui propose des vi-sites et des conférences pour réfléchirà la place du nucléaire dans l’avenirénergétique. La SFEN a beau s’encacher, elle est sans équivoque lelobby français le plus puissant en fa-veur du nucléaire. Mais force est deconstater que ses arguments sont in-triguants.

Une énergie bon marché, ultra-productive et écologique

A la tribune du colloque, les expertsnucléaires viennent d’EDF,d’AREVA ou encore de la commis-sion nucléaire de l’OCDE, et leursopinions sont unanimes : le futur sansénergie atomique est au mieux un dé-lire d’écolo, au pire un mensonge po-puliste. Bien sûr, le nucléaire n’estqu’un outsider au niveau mondial, oùil ne représente que 13% de la pro-duction énergétique, contre 40%pour le charbon et 22% pour le gaz.Mais pour ce qui est de l’écologie,l’énergie atomique fait figure d’en-fant modèle comparée à ses deuxainés : le charbon et le gaz rejettentrespectivement 953 et 365g de CO2par kWh produit alors que le nu-cléaire n’en produit pratiquementpas.Un argument séduisant mais qui, enFrance, prêche des convertis. L’Hexa-gone est déjà un grand fan de l’atome :76% de notre électricité provient dunucléaire. Une proportion bien supé-rieure à celle de nos voisins euro-péens mais dont les bénéfices sontsans appel. La France est non seule-ment un des plus gros producteursélectriques d’Europe - avec 541 TWhproduits en 2012 - mais aussi un desmoins chers et un des plus propres.Ainsi, en 2013, 1kWh (soit unedemi-heure de sèche-cheveux) necoûte que 14,1 centimes chez nous,alors que la moyenne européenne està 18,6 et que le prix peut atteindre21,9 centimes chez nos voisins ita-liens. Seuls 79g de CO2 ont été émispour fabriquer ce kWh en France,contre dix fois plus en Pologne et qua-

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Au colloque des acteurs du nucléaire français, on rêve d’un avenir énergétique sous le signe de l’atome.

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tre fois plus dans l’ensemble de l’UE.Face à un public jeune qui mélangechercheurs, entrepreneurs et étudiantsde la filière atomique, les intervenantsde la conférence martèlent leurs argu-ments. Dans les yeux du public, Fukus-hima est déjà loin et l’on se prend àimaginer un avenir radieux où l’énergieest sur-abondante, bon marché et écolo.Bien sûr on préfèrerait voir ce rêve réa-lisé par les énergies renouvelables. Maisla réalité nous rattrape bien vite : lesénergies vertes coûtent cher à implanteret leur rentabilité n’a rien à voir aveccelle du nucléaire. Adieu l’énergie enmasse pour pas cher.

Une ressource formidable mais sure-ment pas miraculeuse

Le nucléaire est-il pour autant la solu-tion miracle qu’on nous présente ? Lesparticipants à la conférence ont la foimais gardent les pieds sur Terre : l’ins-

tallation et l’entretien de centrales per-formantes prennent beaucoup de tempset énormément d’argent. La construc-tion du réacteur EPR nouvelle généra-tion à Flamanville a vu son budgetdéraper tranquillement de 3 à 8,5 mil-liards d’euros et la fin des travaux necesse d’être reportée. Et ce n’est pastout, le nucléaire a beau être une méca-nique formidable, elle demande de lamatière première et pas des moindres :de l’uranium. Un produit fabuleuse-ment rare, importé de l’étranger et dontle coût ne cesse de fluctuer sur le mar-ché dérégulé, empêchant les investis-seurs d’avoir une vision à long terme.Tout ça sans parler des déchets nu-cléaires, dont le simple transport coûte4,5 millions d’euros par an aux contri-buables, et de la possibilité d’un acci-dent, dont le coût humain, financier etenvironnemental serait stratosphérique.Voilà de quoi faire vaciller le géant deson piédestal. Les jeunes conférenciers

s’accordent d’ailleurs pour dire que lenucléaire ne serait qu’une des compo-santes (majeure, certes) du mix énergé-tique idéal pour l’avenir, qui incluraitévidemment un maximum d’énergiesrenouvelables mais limiterait autant quepossible l’usage du gaz, du fioul et ducharbon. Un scénario qui semble deplus en plus probable, Jean-Marc Ay-rault ayant annoncé en septembre qu’ilcomptait utiliser les recettes de l’indus-trie atomique pour financer la transitionénergétique. La machine à milliards dunucléaire n’a donc pas prévu de s’arrê-ter de sitôt et les Français ne sont pas làpour s’en plaindre, un sondage CSA de2011 révèle qu’ils sont une majorité de34% à être favorable à l’utilisation decette énergie polémique.

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@_Souche_

Charlotte Mijeon est responsa-ble de la communication au seinde «Sortir du Nucléaire», une fé-dération qui regroupe plus 900associations écologiques oppo-sées à l’implantation du nu-cléaire.

Le nucléaire est-il une “éner-gie propre” selon vous ?Bien sûr que non ! La productionde l’énergie nucléaire est un pro-cessus complexe et qui met enjeu de nombreuses opérations.C’est vrai que le nucléaire rejettepeu de CO2 atmosphériquemais EDF et AREVA répètent cetargument à loisir pour cacherd’autres scandales environne-mentaux. Par exemple, la réac-tion chimique qui sert à enrichirl’uranium produit du protoxyded’azote, qui est un gaz à effet deserre beaucoup plus dangereux

que le CO2. Il y a aussi les dé-chets nucléaires qu’on entassepour des siècles par milliers detonnes. Ce n’est pas parce qu’onles enterre que l’atteinte à l’envi-ronnement n’est pas domma-geable.Les accidents nucléaires sont-ils une menace crédible ?Ce n’est pas parce qu’ils ne seproduisent pas souvent qu’il nefaut pas les prendre au sérieux.Les derniers rapports évaluent lafacture de Fukushima à 5 600milliards de dollars et les consé-quences humaines, sanitaires etenvironnementales à long termesont encore impossibles à déter-miner précisément tant ellespourraient être catastrophiques.Je rappelle quand même qu’EDFn’est assurée qu’à hauteur de 92millions d’euros en cas d’acci-dents sur le sol français...

L’argument du nucléaire “bonmarché”par rapport aux éner-gies renouvelables vous pa-raît-il valable ?C’est un argument de mauvaisefoi qu’EDF et AREVA agitentcomme un étendard parce quec’est une énergie sur laquelleelles ont le monopole. Dire quele nucléaire est bon marché estun mensonge. Les nouvellesstructures ont des coûts deconstruction pharaoniques, l’en-tretien et la mise au normes descentrales existantes va coûterplus de 55 milliards sur les 15ans à venir. Et tout ça sanscompter les agences gouverne-mentales nécessaires pour as-surer la sécurité de cesinstallations. Et en priant pourqu’un accident ne se produisepas, sans quoi le désastre ne se-rait pas que financier.

« Dire que le nucléaire est bon marché est un mensonge »

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Richard Merra : un vertdans la pomme rouge

«V ous n’avez pas eu tropde mal à trouver ? », medemande Richard Merra,

costume vintage, écharpe tricolore à lamain, un œil sur le Smartphone, l’autreen direction de son interlocuteur. Il en-chaine, « Excusez mon retard, je célé-brais un mariage et les mariés sontarrivés 30 minutes plus tard, ils ne dou-tent vraiment de rien » se dédouanel’adjoint, habitué à la gestion de ce typede contretemps. Dans son grand bu-reau, on entre rapidement dans le vif dusujet. Petit retour nostalgique : « Pournotre génération, être impliqué en po-litique était quelque chose de naturel »,commence l’adjoint de 65 ans. « Laquestion du futur de la planète était es-sentielle. Comme il n’y avait pas d’al-ternative entre le PS et le PC, allez chezLes Verts était logique», expliqueMerra.Interrompu par un iPhone qu’il avaitoublié de mettre en vibreur, l’ancienprofesseur de mathématiques au Col-lège Pasteur de Gennevilliers dépeintles verts comme des « zombies » au ni-

veau local. « On est très peu représentéici, les écolos sont vraiment vus commedes bobos et surtout dans une villePC.»Pourquoi le maire en place aurait-il alors décidé de l’intégrer au conseilmunicipal ? « C’est simple, il est direc-tement venu nous chercher, il s’est ditqu’en faisant une politique environne-mentale, il serait plus crédible avecl’original plutôt qu’avec la copie. »Avant de résumer, « on n’est pas rentrésur cette ville avec notre poids électo-ral, mais avec notre poids culturel,comme souvent dans les municipalitésoù il y a des verts. »

Difficile de dicter sa loi écolo

Mais attention, pas question pour luide jouer aux Verts de service etd’avaler des couleuvres comme onpeut le voir avec d’autres membresdu parti. « On leur a bien expliquéqu’on était un parti avec un projet desociété capable de gérer n’importequel poste. Un peu comme au-jourd’hui au gouvernement avec Cé-

cile Duflot qui n’est pas à l’envi-ronnement. » S’il est aujourd’hui ad-joint à l’éducation, c’est une chance :«On veut montrer notre capacité àgérer. D’ailleurs, le maire a acceptéde faire de l’éducation une prioritépour son second mandat, c’est unevictoire. On a un vrai poids, même sion peut être moins influent sur desquestions environnementales. » For-cément, à l’éducation, pas facile dedicter sa loi à Muriel Goudou, l’ad-jointe à l’environnement PC. « Onessaye de le faire en poussant leslignes, mais c’est difficile, d’autantplus que c’est eux qui ont le derniermot. Parfois je hurle sur certaineschoses écologiquement aberrantes,mais je reste minoritaire et ça passe »,se désole l’adjoint. En revanche, surles questions d’éducation, RichardMerra reste maître en son domaineet explique être très différent d’unadjoint communiste. «L’écologie estmoins visible mais on ne veut pas depolitique éducative paternalistecomme propose le PC, moi je veuxjuste donner aux enfants les moyensde s’épanouir. »Avant de conclure, l’adjoint prend letemps de changer de veste en répondantà la dernière question. « Les costumes,c’est surtout pour les cérémonies. » Enpleine négociation pour la prochainemandature, Richard Merra, expliquequ’il ne peut pas trop en dire mais il es-père qu’il y aura toujours un adjoint vertl’année prochaine. « On a la chance decoécrire le programme, mais ça resteavant tout une mairie communiste et ilsont le dernier mot ». Pour le moment...

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Richard Merra est maire adjoint EELV de Gennevilliers, une commune gérée par le PCF depuis 1944. Le rouge etle vert peuvent-ils se mélanger sans faire tâche ? Comment l’écologie s’inscrit-elle dans les politiques locales ? Ren-contre dans l’un des derniers bastions de la banlieue rouge.

@FlorianMchl

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Le GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, tente depuis 25ans de prévenir les dirigeants du monde : il est urgent d’endiguer le réchauffement climatique.Mais rapport après rapport, les politiques sombrent dans un mutisme gênant. Alors, quel estl’intérêt du GIEC ? Jean Jouzel est vice-président et membre du bureau de ce groupe d’ex-perts. Il revient sur le difficile réveil des consciences politiques.

Quels sont les nouveaux enseigne-ments de votre dernier rapport ? Nous sommes désormais sûrs à 95%qu’il est dû aux activités humaines,principalement en émission de gaz àeffet de serre. Et cela va continuer, etempirer. Nous avons établi différentsscénarios : dans le pire des cas, on re-trouve des réchauffements planétairesd’environ +4°C d’ici la fin du siècle.Les conséquences seront très impor-tantes et sûrement désastreuses surnotre écosystème (le niveau de la merpourrait augmenter jusqu’à 82 cm d'ici2100, et les inondations en France neseraient plus exceptionnelles, NLDR).Mais si l’on réussit à aller vers une so-ciété sobre en carbone, l’augmentationn’irait pas au dessus de +2°C et l’ondevrait pouvoir s’adapter. Vous n’aimez pas le terme « recom-mandations », mais que fait le GIECpour prévenir les gouvernements etinfluencer leurs politiques environ-nementales ?Non, nous ne faisons pas de recom-mandations ! Le GIEC fait du « policyrelevant, but not policy prescriptive »,comme on dit en anglais. Nous ne di-

sons pas au gouvernement ce qu’il fautfaire, nous proposons des scénarios dece qui pourrait arriver d’ici plusieursdizaines d’années. Notre mission estde répondre à des questions que nousestimons être importantes pour les po-litiques et pour la société. C’est auxgouvernements de prendre les déci-sions qui s’imposent en s’appuyant,nous l’espérons, sur nos rapports. Comment conciliez des échéancesclimatiques à long terme, on parlede 2100, et des échéances politiquesbien plus courtes ?Le problème ici est l’inertie. C’est trèsdifficile de convaincre un politiqueque, pour éviter un désastre demain, ilfaut agir maintenant. Car les impactsdu réchauffement climatique sont plu-tôt prévus dans moins de 40 ans ! Ladifficulté est de faire comprendre qu’ilfaut agir dès maintenant. Les émis-sions de gaz à effet de serre sontcomme un camion lancé à pleine vi-tesse sur l’autoroute, il ne faut surtoutpas freiner trop tard. Il faut oubliercette idée selon laquelle on pourra ré-parer dans le futur les erreurs d’au-jourd’hui. L’action politique au sens

noble du terme selon moi, c’est d’avoirune vision à long terme. C’est un chan-gement complet de mode de dévelop-pement qu’il faut mettre en œuvre. De nombreux sommets climatiquesse sont soldés par des échecs. Est-ceque la communauté internationalepeut s'accorder sur des mesurescommunes ? C’est non seulement souhaitable, maisaussi et surtout indispensable. C’estl’esprit qui devrait dominer la confé-rence climat de 2015 en France. De-puis deux ans et la conférence deDurban, il a été décidé de la mise enplace d’un accord commun d’ici 2020.Même la Chine a accepté le principede contraintes sur sa politique énergé-tique. C’est un énorme progrès depuisla conférence de Kyoto en 1997. Maison est très loin du compte : entre ac-cepter de discuter et signer un accordglobal, il y a un fossé immense qui secreuse d’année en année. Et je suismoins optimiste qu’il y a dix ans, carce défi là est immense.

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@VincentMnv

LYDIA BEN YTZHAK © RADIO FRANCE

Rapport du GIEC :Beaucoup de bruitpour rien ?

Rapport du GIEC :Beaucoup de bruitpour rien ?

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Précarité écologique

ÀClichy-sous-Bois des loge-ments aux normes environne-mentales ont vu le jour

récemment. A l’intérieur, plusieurs fa-milles précaires y ont été installées.Parmi elles, la famille Gokoglu relogéedepuis le mois de février dernier maisqui a bien du mal à joindre les deuxbouts. Alors qu’ils habitaient pendant 10ans la copropriété insalubre et endettéeLa Forestière, les Gokoglu sont au-jourd’hui relogés dans un HLM labéliséBBC (Bâtiment Basse Consommation).De l’ancien appartement où aucunecharge n’était payée, ils se retrouvent àdevoir régler un loyer au-dessus de leursmoyens. Une situation qu’ils ne peuventplus supporterAvec un RSA de 1000!, le logement re-présente une grosse part de leur budget.Sévim Gokoglu, son mari et leurs troisenfants vivent à peine avec 400! parmois, une fois toutes les charges payées. Dans leur salon, une télévision, une tablebasse et quelques fauteuils occupent

l’immense espace de la pièce. Les mûrsnus et la décoration simpliste témoi-gnent du manque de moyens de la fa-mille. « Ils nous en demandentbeaucoup trop pour des personnes auRSA », confie Sévim, amer.

Des familles forcées à partir

Djamel, l’un des gardiens de la rési-dence, se souvient des locatairescontraints de quitter les lieux : « Souvent,ils arrivent ici en pensant que toutcomme dans leur ancien appartement,ils ne paieront que très peu de chargesmais la réalité est tout autre et ils finis-sent par décamper. »Du côté de la mai-rie, la chargée de mission au renou-vellement urbain, Elsa Vergnaud, attesteque tout a été mis en œuvre pour accom-pagner et aider ces familles dans leur re-logement. Pour justifier de tels projets,elle assure que la municipalité veille tou-jours à ce que les prix ne soient pas tropélevés pour les locataires sociaux. « On

ne signe pas pour des constructions quicoûtent plus de 1450! par m2 », ex-plique Elsa Vergnaud, en ajoutant que lequalificatif“écologique” pour parler deslogements sociaux, est à prendre au senséconomique du terme : « Nous sommesmoins dans un souci de protection del’environnement. Avant tout, c’est l’idéede faire des économies aux populationsen difficulté. »Un discours qui laisse du-bitatif lorsque l’on considère la situationde certains relogés.

120 000 rénovations d’ici 2017

Au niveau national, la ministre CécileDuflot a annoncé il y a quelques joursque 120 000 logements sociaux bénéfi-cieront d’une rénovation énergétiqued’ici à 2017. Le gouvernement devrastatuer sur le cas de ces familles pré-caires qui ne demandent qu’à avoir untoit au-dessus de la tête.

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Peut-on reloger des personnes aux revenus modestes dans des appartements chers sans qu’elles se ruinent ? Le paridu logement social écolo est tenté à Clichy-sous-Bois.

@SashaSall

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La petite maison en boisdans la ville...

C’est l’histoire d’un petitcochon qui construisait samaison avec des fagots de

bois. A la fin de la comptine, l’his-toire se finit mal mais en 2013 lesmaisons en bois sont plus solides,écologiques et s’implantent dansnotre paysage durablement. Lescatastrophes naturelles, les alertesdes climatologues, plusieurs fac-teurs peuvent expliquer cette révo-lution douce qui engage de plus enplus de consommateurs. Près de11,3% du marché des maisons in-dividuelles sont des habitats en os-sature ou aménagement bois.D’après le dernier rapport de l’ob-servatoire national de la construc-tion en bois, plus d’une maisonfrançaise sur dix est en bois.

Le bois moins cher que lebéton

Qui dit écologique dit économique ?Pas si sûr. À l’achat, il n’ y a pasvraiment de différence avec lesmaisons traditionnelles de béton.Le prix moyen d’un logementconstruit en bois s’élève au-jourd’hui à 1400 euros le m2contre 2104 euros pour les habitatsen béton, soit 704 euros de diffé-rence. « On achète une maison enbois au même prix qu’une maisonen béton, la différence c’est qu’ongagne en confort de vie » expliquePierrick Patinot, auteur de la thèseEtude technico-économique de laconstruction ossature bois avecisolation en bottes de paille ouisolant traditionnel. Notamment

grâce à l’isolation des murs quipermet réduire les factures dechauffage. Car c’est plus sur cetaspect que l’on peut parler d’éco-logie économique : l’investisse-ment se fait sur le long terme.Philippe Kermoal, chargé de lavente de ces MOB à l’agence Star-bois assure que les économies sefont sur le long terme « à partir devingt à trente ans ». Il en faudra donc de la patiencepour ressentir les premiers effetséconomiques. Car les maisons enossature bois restent tout de même« un produit moyen de gamme »rajoute Phillipe Kermoal. Les pro-fils sont plutôt des ménages aisés,souvent en seconde accesion à lapropriété. Mais comment implan-ter ces structures éco-responsableset coûteuses dans notre quotidien ?C’est la que la politique publique

peut prendre la relève. Plusieursmunicipalités ont déjà mené desprojets de grands ensemblesconstruits en bois comme la pis-cine des Ulis (91) ou le parc nau-tique de Sèvres (92). Les particuliers et la politique pu-blique se laissent donc convaincrepar ces bâtisses plus vertes toutcomme les entreprises dont l’offrene fait que croître. Plus qu’uneniche, l’avenir des maisons enbois semble prometteur. Bientôtles MOB seront aussi populairesque les meubles IKEA. Celatombe bien, après l’Angleterre etl’Allemagne, les maisons en boislow-cost BobBlok du constructeursuédois pourraient bien s’implan-ter sur le marché français.

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Elles poussent comme des champignons : les maisons en ossature bois ou “MOB” sont en pleine expansion. Au-jourd’hui, ces cabanes tous conforts représentent 11,3% sur le marché des maisons individuelles. Aidées par une fis-calité incitative, la construction des maisons en bois reflète-elle le résultat d’une nouvelle conscience plus verte oujuste une tendance bobo-écolo ?

@AnaelleDom

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Le tri sélectif des médias

La coupe était pleine pourHervé Kempf. Le monsieurenvironnement au Monde

faisait ses valises et quittait le quo-tidien du soir après 15 ans deloyaux services. C'en était troppour le journaliste qui estime quesa direction l'a empêché d'exercerau mieux son travail au momentde la couverture de l'affaire Notre-Dame-des-Landes. Alors qu'unede ses chroniques hebdomadairesa également été censurée selon lui,il a décidé de poursuivre son mé-tier avec plus d'indépendance. Ilfaudra ainsi regarder du côté deReporterre, site dédiée aux problé-matiques environnementales pourlire les papiers d’Hervé Kempf. «L'environnement, ça commence àbien faire» lançait Sarkozy début

2010. S'il s'adressait aux agricul-teurs, cela pourrait bien aussi s'ap-pliquer au quatrième pouvoir. Aulieu d'apporter des éclairages ap-profondis, les titres de presse pré-fèrent souvent montrer des initia-tives vertes, des reportages sensa-tionnels ou une information pro-pice au « buzz » selon LaurentSamuel, journaliste et rédacteur enchef de l'association des journa-listes écrivains pour la Nature etl'Écologie. Sans oublier «la sem-piternelle répétition des petitsgestes censés sauver la planète ».Reprises de dépêches d'agences,absence de budget pour des repor-tages au long cours sur le terrainsont également les maux dumanque de couverture médiatiquedu sujet.

Lanterne rouge

Programmes TV, matinalesradio, Unes des quotidiens na-tionaux. On a beau chercher, leschroniques de fond et de dé-cryptage sur l'environnement sefont rares. À l'exception de cer-taines actualités fortes à l'instarde la menace Fukushima fustigela négligence des médias «tropsouvent, le traitement de cesthèmes reste événementiel, etmanque du recul, de la perspec-tive historique que peuvent ap-porter des journalistesspécialisés.»Ainsi le problème personneld'Hervé Kempf reflète des réali-tés assez lourdes.

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Sale temps pour la planète sur France 5, CO2 mon amour sur France Inter. Avec une poignée de reportageset chroniques ces deux émissions ne sont que des îlots esseulés dans le traitement médiatique réservé àl'écologie. À la radio, à la télévision, l'environnement reste à quai des heures de grandes écoutes. Quant à lapresse écrite, les rédactions préfèrent discuter de la politique d'immigration de Valls que des dangers sur labiodiversité.

Roselyne Bachelot se met au vert dans l'émission « Le banquet des 5000 » sur Canal+

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On peut s'inquiéter du faiblenombre de rendez-vous média-tiques sur l'écologie mais si desplumes célèbres quittent aussi lenavire, le débat perdra encore envisibilité. Car au Monde, lespages planètes apparues en 2008n'existent plus depuis avril 2013.Reléguées dans les rubriqueséconomie, international ou natio-nale, elles mettent en avant lepeu d’intérêt que ces dossiers re-présentent aux yeux de la rédac-tion.Côté citoyens, le réchauffementclimatique ou l'épuisement desressources sont loin d'être mé-prisés. Il est clair que ces ques-tions interpellent l'opinon.D'après les chiffres d'un des der-niers sondages d'Harris interac-tive, 77% des français considè-rent que l'écologie est une préoc-

cupation importante pour l'année2013. Et pour 33% des personnesinterrogées, l'environnement estmême un domaine prioritaire.

Écologie à la trappe

Tandis que la crise politique etéconomique occupe les discus-sions, l'écologie est-elle réelle-ment devenue un luxe? On sesouvient encore de l'époque oul'émission Global Mag était dif-fusée tous les jours sur Arte.Après sa déprogrammation en2011, d'autres programmes ontvu le jour sur la chaîne franco-al-lemande. S'ils n'occupent pas lagrille au quotidien, des docu-mentaires sont néanmoins diffu-sés régulièrement. Pour suivre l'actualité de la terresur les canaux hertziens, il faut

se tourner vers Envoyé Spécial(France2) qui ouvre son émis-sion à des enquêtes «vertes» ouSale Temps pour ma Planète(France5) programmé le di-manche dans l'après-midi. Dureste, TF1 ou les chaînes d'infor-mation en continu font office dederniers de la classe. Le constat est amer pour HervéKempf. Dans un entretien pourLibération, il soulignait qu'unjournaliste devait obligatoire-ment dénoncer le système exis-tant s'il voulait suivre de prèsl'actualité écologique. Une prisede position pas forcément en ac-cord avec la ligne éditorialed'une rédaction.

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@BaptistePiroja

Les tops et les flops de la couverture médiatique de l'environnement

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Biodiversité : le business d’abord !

Comment concilier profits et pré-servation des écosystèmes ?C’est l’objectif de l’association

Orée qui regroupe entreprises, collec-tivités territoriales et institutions.Le 22 octobre dernier, elle a retrouvé àParis ses adhérents à l’Aquarium Tropi-cal pour discuter de la gestion de la bio-diversité par les acteurs économiques.Pour Patricia Savin, présidente d’Orée,« biodiversité et économie sont interdé-pendantes : la première conditionne lesactivités de la seconde, qui influencentà leur tour l’évolution de la diversité duvivant. »

De la prise de conscience à l’action

Depuis 2005, diverses initiatives ontpermis de prendre conscience des dan-gers encourus par la dégradation dumonde vivant. La responsabilité envi-ronnementale des activités de l’entre-prise n’est plus considérée comme unluxe par de nombreuses sociétés. Mais dans la réalité, beaucoup de struc-tures éprouvent encore des difficultés à

intégrer ces enjeux dans leur gestionquotidienne. Comme le souligne Mi-chel Trommetter, directeur de rechercheà l’Institut National de la RechercheAgronomique (INRA), « il existe beau-coup de petites entreprises, qui ont dumal à s’approprier la question de la bio-diversité car placée à l’extérieur des bi-lans financiers de l’entreprise. »Selon un rapport du ministère de l’Eco-logie et du développement durable,seules 10% des entreprises qui se préoc-cupent d’environnement accordent uneplace réelle à la biodiversité.MichelTrommetter affirme pourtant que « labiodiversité n’est plus perçue commeune question de l’environnement maisdevient un élément stratégique pour lesacteurs. »

L’exemple d’EDF

Chez EDF, la biodiversité est devenueune problématique centrale. Pour ClaireVarret, chargée de mission Biodiversité,« tout est étroitement lié. Il n’y a pas unprojet qui ne dépend pas d’enjeux de

biodiversité. »En effet, la gestion de l’eau est primor-diale pour l’entreprise française.« Lorsqu’on est aussi dépendant del’eau comme comburant ou combus-tible, on dépend forcément de la bio-diversité puisque la qualité de l’eauest très importante pour nous. »Depuis les années 1970, le groupe éner-gétique a d’abord pris en compte les mi-lieux aquatiques dans l’implantation deleurs centrales thermiques. « Cela fait 40ans qu’EDF développe une expertise re-connue sur le domaine de l’hydro-éco-logie. » Une avancée motivée par lesréglementations.Désormais, l’entreprise a étendu sonchamp d’action en intégrant les milieuxterrestres. « En 2006, nous avons signéun programme biodiversité qui la metau cœur de nos gestes professionnels. »Le cas EDF est singulier dans le tissuéconomique ; le respect de la biodiver-sité reste donc réservé à une élite écono-mique. Si aujourd’hui les deux tiers des entre-prises se déclarent conscientes de leursimpacts sur la nature, elles profitentd’un vide juridique et fiscal pour ne pasagir sur ce thème. En période de crise fi-nancière, la primauté est donnée à l’éco-nomie. Mais les entreprises ne sont pasles seules responsables de cette situation.Certains décideurs politiques négligentla dimension écologique dans les appelsà projets. Même si la biodiversité peut présenterun atout, le manque ou l’insuffisance decadre réglementaire peine à l’imposercomme un modèle viable.

M le journal - novembre 2013

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Entre engranger des milliards et protéger la nature, le choix est vite fait. Les entreprises font fi de la question écolo-gique. Réchauffement climatique, marées noires, algues vertes : les effets de ses activités sur la biodiversité sont ca-tastrophiques.

@ElineUlysse

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« Nous ne sommes pasla poubelle du monde !»

«T ant que je suis président, iln'y aura pas d'exploration degaz de schiste », déclare Fran-

çois Hollande le 14 juillet dernier.Quelques mois plus tard, le ConseilConstitutionnel valide la loi Jacob quiinterdit l’exploitation et l’exploration dugaz de schiste par fracturation hydrau-lique en France. Or, cette loi ne se pro-nonce que sur la méthode et pas surl’exploitation même. Une loi subtile quiconcerne seulement la France et permetaux entreprises françaises de poursuivreleur travail à l’étranger. Autrement dit, legouvernement protège le territoire etferme les yeux sur les activités néfastesde ces firmes sur l’environnement horsde nos frontières.

« Pas dans mon jardin »

Isabelle Lévy, militante du “Collectiffertois contre le gaz de schiste”, nous ré-vèle : « Nicole Bricq (ancienne ministrede l’Ecologie, ndlr) a emmené l’annéedernière Total au Maghreb pour vendreles capacités des entreprises françaisesdans le domaine de la fracturation hy-draulique. On est bien dans la logique« pas dans mon jardin. » Total exploreà ce jour du gaz non conventionnel enPologne et au Danemark et est en déve-loppement aux Etats-Unis, en Algérie,en Australie et en Chine.En France, on manifeste contre les en-treprises étrangères qui souhaitent ex-ploiter et explorer du gaz de schiste dansnotre pays. Même situation en Argen-tine, où Total est sur le banc des accusés,avec entre autre les entreprises Chevronet YPF.En juillet, des manifestations pacifiquesanti gaz de schiste ont été violemment

réprimées par la police argentine et ontcausé plusieurs blessés. Selon l’associa-tion “Les Amis de la Terre”, la provincede Neuquén (ravagée par des annéesd’exploitation pétrolière), est notam-ment occupée par Total. A priori sans de-mander le consentement des habitants,les Indiens Mapuches.

« Nous ne sommes pas la poubelledu monde ! »

Scénario identique en Tunisie avec lacompagnie pétrolière franco-britanniquePerenco. En 2010, à El Franig, elle pra-tique sa première fracturation hydrau-lique en Afrique du Nord. Selon uncommuniqué publié en 2012, Perencodit avoir arrêté la production de gaz deschiste dans le pays suite aux résultatsnégatifs des opérations de 2010. Perenconous a confirmé cette information partéléphone. Mais Esma Mdelgi, prési-dente d’AgriEcoForest, une associationtunisienne anti gaz de schiste, contreditleur propos en nous affirmant que lafirme continue sa recherche de gaz deschiste dans le pays. D’autres associations accusent Perencod’exploiter des puits de pétrole au Gua-temala dans la plus grande zone humided’Amérique centrale. Elle expulseraitdes familles et serait responsable degraves problèmes sanitaires et de viola-

tions des droits de l’Homme. Pour EsmaMdelgi, l’exil des entreprises françaisesà l’étranger est inacceptable : « La loiJacob est une très bonne nouvelle pourle monde entier mais pour aller fractu-rer ailleurs… non ! ça ne l’est pas dutout ! Nous ne sommes pas la poubelledu monde ! »Un autre groupe s’exile pour le gaz deschiste. Il s’agit de GDF Suez qui a an-noncé le 22 octobre dernier qu’il fera sapremière prise de participation danstreize permis d'exploration de gaz deschiste au Royaume-Uni. GDF Suez vaacquérir, pour 8,8 millions d’euros, 25%de licences d’exploration dans le bassinde Bowland, à l’ouest du pays et il in-vestira 19,8 millions d’euros dans lescoûts de recherche.Mais à qui ces entreprises françaises ven-dront ce gaz de schiste ? A la France ?L’Etat serait alors en total désaccordavec la loi Jacob et la promesse du Pré-sident… La France tolérerait ce qu’ellecondamne chez elle et les risques envi-ronnementaux (sur l’effet de serre, leschangements climatiques, la pollutiondes nappes souterraines, la pollution dessols…) qui sont les mêmes partout. Surces questions, le Ministère de l’Ecolo-gie, que nous avons contacté, ne nous apas répondu.

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Total, GDF Suez, Perenco, ces entreprises pétrolières françaises exploitent et explorent du gaz de schiste à l’étrangersous les yeux du gouvernement, et parfois même avec son aide, alors que François Hollande prône une politiquecontre ce gaz non conventionnel.

@Assialabb

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Les promos du Master de journalisme

Prochain M le journal,décembre 2013Jeux vidéo : préjugés et enjeux

Le master de journalisme lors de l’émission de rentréedu Bondy Blog Café qui reçevait Jean-Marc Ayrault.

Le studio de radio a fait peau neuve.

Le président de La Chaîne Parlementaire GérardLeclerc est venu rencontrer les étudiants.

Sylvain Lepetit et Miyuki Droz Aramki ont raconté le difficile métier de reporter de terrainen Afghanistan et au Pakistan.