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Une publication Cushman & Wakefield LE MARCHÉ DES COMMERCES France 1T 2016

Le marché français des commerces | 1T 2016

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Page 1: Le marché français des commerces | 1T 2016

Une publication Cushman & Wakefield

LE MARCHÉ DES COMMERCES

France

1T 2016

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Le Marché des Commerces en France | 2

ÉCONOMIE

Après la hausse de janvier (+ 1,0 %), le redressement de la

consommation des ménages s’est poursuivi en février (+ 0,6 %),

permettant de débuter l’année 2016 sur une note positive. Sur

l’ensemble du 1er trimestre, la consommation devrait progresser

de 0,8 % avant une nouvelle augmentation de 0,4 % au

2e trimestre, pour partie liée aux gains de pouvoir d’achat des

Français. La progression du PIB attendue en 2016 (entre 1,2 et

1,5 %) sera trop modeste pour permettre une reprise franche et

rapide du marché de l’emploi. La légère hausse des salaires et une

inflation contenue par la baisse des prix de l’énergie continuent

toutefois de jouer en faveur de la consommation.

En ce début d’année 2016, l’évolution des dépenses des ménages

paraît d’autant plus positive que plusieurs secteurs retrouvent de

l’allant. C’est le cas de la consommation alimentaire, des biens

d’équipement du logement – le marché de l’ameublement a

enregistré en 2016 son meilleur début d’année depuis 2011¹ – ou

encore d’un secteur de l’habillement pourtant plombé, lors des

soldes d’hiver, par une météo trop clémente. Quant aux dépenses

d’hébergement-restauration, elles sont en voie de stabilisation

après la forte chute enregistrée après les attentats de novembre

2015. S’il pourrait profiter de la tenue en juin et juillet de l’Euro

2016 en France, rien n’assure pourtant que ce secteur pourrait

rapidement retrouver son niveau d’avant les attentats.

Après avoir coûté 0,1 point de PIB à la France en 2015,

l’accroissement de la menace terroriste a sans doute joué un rôle

dans la détérioration de la confiance des ménages en février et en

mars, et pourrait continuer de peser sur la consommation des

Français en 2016. Par ailleurs, les attentats du 22 mars 2016 à

Bruxelles ont ajouté à la psychose et augurent mal d’un rebond

des arrivées et des dépenses de touristes étrangers, en particulier

à Paris après une fin d’année 2015 déjà difficile. Ainsi, la

fréquentation des touristes étrangers a fortement chuté depuis

novembre 2015 et durement affecté l’industrie hôtelière de la

capitale. Si le recul du nombre de nuitées hôtelières est resté

limité à près de 3 % sur l’ensemble de 2015 à Paris², les données

cumulées de janvier-février 2016 montrent une baisse des taux

d’occupation comprise entre - 7,3 et - 12,9 % sur un an selon les

différents segments de marché (« grand luxe », « milieu de

gamme », « économique », etc.)³.

¹Source : IPEA, Notre de conjoncture, Février 2016.

²Source : Office de Tourisme de Paris, Tableau de bord, Mars 2016.

³Source : In Extenso, Performances hôtelières en France, Février 2016.

Indicateurs économiques (en %)

2015E 2016P

Croissance du PIB 1,1 1,3

Prix à la consommation 0,0 1,0

Taux de chômage¹ 10,0 9,9

Consommation des ménages 1,4 1,1

Source : INSEE/Banque de France / E : estimation / P : prévision¹France métropolitaine. Le chiffre de 2016 correspond à la fin du 1er semestre.

LE MARCHÉ DES COMMERCESFrance | 1er trimestre 2016

15,2

7

15,4

1

15,0

4

14,4

1

15,1

8

15,6

4

15,7

1

15,6

5

15,4

7

15,2

3

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Arrivées hôtelières à Paris (en millions)

Source : Office de tourisme de Paris, d’après l’INSEE.

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MARCHÉ LOCATIF

Tendances générales

De nombreux mouvements ont encore animé le marché français

des commerces en ce début d’année 2016. Ainsi, acquisitions et

prises de participation plus ou moins récentes expliquent

l’accélération des plans de déploiement de quelques enseignes

(Ba&sh, IKKS, etc.). Si le flux des nouveaux entrants étrangers

marque une pause, plusieurs acteurs récents complètent aussi

leur maillage (Tiger, Burger King, etc.). Certains d’entre eux

varient par ailleurs les formats, de façon à adapter leur réseau à la

segmentation du marché. C’est le cas d’Hema, dont la liste des

projets les plus récents comprend le centre « Rivétoile » à

Strasbourg et la rue de Rivoli et la Gare du Nord à Paris, ou de

Kusmi Tea qui vient d’ouvrir dans le centre « Italie Deux » à Paris,

ainsi que dans le village de marques de Nailloux et au 13 rue

Esquermoise à Lille.

Nombre d’acteurs plus anciens multiplient aussi les projets. Leur

expansion passe souvent par un accroissement de la taille des

points de vente, à l’exemple d’Intersport ou Gemo en périphérie,

ou des nouveaux flagships des géants de la fast-fashion. Une telle

augmentation leur permet ainsi d’élargir leur offre au sein d’un

même magasin. Observée en centre commercial (Zara dans

« L’Espace Nayel » à Lorient), cette tendance l’est également en

rues commerçantes, à l’image du projet d’extension, sur

3 000 m², du magasin H&M du 1-3 rue Lafayette à Paris,

récemment autorisé en CDAC. Toutefois, si le parc du groupe

suédois continue d’augmenter à l’échelle mondiale, celui-ci

n’hésite plus à fermer, ponctuellement, dans l’Hexagone afin de

rationaliser son vaste réseau de boutiques.

Privilégiant leurs magasins les plus rentables, les plus grands et

les mieux situés, les enseignes ont, de façon générale, nettement

accéléré les arbitrages et repositionnements. Compte-tenu de la

maturité du marché français et de l’interaction croissante entre

commerce physique et ventes en ligne, la plupart d’entre elles

sont en effet dans une logique de consolidation plus que dans

une dynamique d’expansion. Souvent motivés par l’amélioration

de la productivité de leurs points de vente, leurs mouvements

leur permettent dans le même temps d’adapter leur réseau aux

nouvelles attentes des consommateurs. L’un des exemples les

plus récents et les plus significatifs de cette rationalisation est

donné par le groupe Beaumanoir, dont l’objectif est de réduire

son parc de magasins au profit du développement de multistores

en périphérie ou en centre commercial (nouveau concept

« VIB’s »).

LE MARCHÉ DES COMMERCESFrance | 1er trimestre 2016

Le Marché des Commerces en France | 3

2010 2015

2 300 m² 3 200 m²

1 500 m² 2 400 m²

Taille moyenne des flagships H&M et Zara au sein des centres commerciaux d’Unibail-Rodamco

Source : Unibail-Rodamco, Résultats annuels 2015.

Nous ne cherchons plus à être présents, par exemple, dans les villes de petite taille, mais dans un environnement proche de ces villes, avec un magasin où nous rassemblons plusieurs enseignes.

Jean-Louis Mochamps, Directeur Affiliation et développement du Groupe Beaumanoir dans Le Journal du Textile, 23 février 2016.

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Montant moyen et nombre des transactions de fonds de commerce en France

MARCHÉ LOCATIF

Les arbitrages des enseignes se font principalement au

détriment des sites et emplacements secondaires de

l’Hexagone. Ces fermetures contribuent à l’augmentation

générale des taux de vacance, dans un contexte par

ailleurs marqué par le ralentissement durable des

transmissions de fonds de commerce.

L’augmentation de l’offre ne se limite pas toutefois aux

moins bons emplacements. Les difficultés d’enseignes

historiques continuent de fait d’alimenter le flux des

cessions de locaux bien situés et, après les nombreuses

libérations déjà opérées par La Halle dans l’Hexagone,

représentent autant d’opportunités pour d’autres acteurs.

Plusieurs enseignes de mode (Courir, Etam, Armand

Thiery, etc.) font par exemple partie du consortium choisi

pour la reprise des boutiques Bata. Fragilisé par les

arbitrages des ménages, l’accroissement des ventes en

ligne et la concurrence de nouveaux entrants dynamiques

(Primark, etc.), le secteur de la mode demeure ainsi, à la

fois, l’un des principaux pourvoyeurs d’offres prime, et

l’un des grands animateurs du marché des commerces.

C&A vient aussi d’en fournir une bonne illustration.

L’enseigne, qui accroît actuellement son réseau en

périphérie, a ainsi confirmé son départ de la rue

Serpenoise à Metz.

Les représentants d’autres secteurs d’activités se sont

distingués ces derniers mois, à l’exemple du jeu de

chaises musicales auquel se sont récemment livrées

Jouéclub et La Grande Récré dans l’agglomération lilloise.

La première enseigne a fermé son magasin des Tanneurs,

dans le centre-ville, pour prendre la place de La Grande

Récré dans le « Héron Parc » de Villeneuve d’Asq, celle-ci

prenant le chemin inverse pour concentrer ses efforts sur

son magasin de la rue Faidherbe. Ces mouvements sont

emblématiques d’une recomposition affectant l’ensemble

du paysage français des commerces, qu’il s’agisse

d’emplacements secondaires ou de ses sites et axes

majeurs.

LE MARCHÉ DES COMMERCESFrance | 1er trimestre 2016

Le Marché des Commerces en France | 4

188

199

191

190

180

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

165

170

175

180

185

190

195

200

2011 2012 2013 2014 2015

Montant moyen des transactions (en milliers €)Nombre de transactions (en milliers)

Source : Baromètre BODACC 2016.

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Rue Saint-Honoré26%

Avenue Montaigne

12%

Vendôme/Paix12%

Faubourg Saint-Honoré

10%

Saint-Germain-des-Prés

10%

Autres30%

Répartition des ouvertures de boutiques de luxe prévues en 2016 à Paris

Rues commerçantes

Les ouvertures et projets continuent de faire la part belle aux

secteurs de la beauté, aux formats alimentaires de proximité et à

la restauration rapide, ainsi qu’aux enseignes de mode plus ou

moins haut-de-gamme. À l’instar des plus petits formats qu’Ikea

souhaitent développer dans les centres-villes italiens, le marché

des pieds d’immeuble s’attire aussi les faveurs d’enseignes plus

présentes, traditionnellement, en périphérie. Plusieurs acteurs du

bricolage et de l’équipement de la maison montrent ainsi un

intérêt croissant pour une implantation en centre-ville (Weldom,

Leroy-Merlin, etc.).

Paris

Le recul de l’activité touristique a pu peser sur les chiffres

d’affaires des enseignes, sans toutefois compromettre, pour

l’instant, l’attractivité des meilleurs emplacements de la capitale.

Leur dynamisme a récemment été illustré, rive gauche, par les

transactions réalisées dans le secteur de la rue de Sèvres et du

boulevard Saint-Germain (Caudalie, Ba&sh, L’Artisan Parfumeur,

Vanessa Seward, etc.). Le Marais reste également une cible

privilégiée, qu’il s’agisse du développement de concepts haut-de-

gamme de cosmétiques (Natura Brasil, Estée Lauder), ou des

premières ouvertures, en France, d’enseignes étrangères

(Scalpers, Supreme, Anine Bing). Enfin, après Fendi, Givenchy,

Gucci, Moncler et Valentino, la rue des Archives comptera dans

quelques mois un nouveau représentant du luxe, avec l’ouverture

attendue d’une boutique John Galliano au n°30.

Le luxe reste, de fait, l’un des principaux moteurs de l’activité à

Paris, qui concentre 42 des 47 ouvertures pour l’instant attendues

en France en 2016. Les projets sont toujours nombreux rue Saint-

Honoré, entre créations pures (Dior Parfums), transferts (Marc

Jacobs) et magasins temporaires (Repossi). Ces exemples,

comme d’autres mouvements recensés rue du Faubourg Saint-

Honoré, avenue Montaigne ou dans le secteur Place

Vendôme/Rue de la Paix, confirment que les plus grands groupes

consolident leur présence sur les meilleurs axes. Quelques acteurs

du luxe rationalisent en revanche leur réseau, à l’image de la

fermeture par Blumarine de sa boutique du 58 rue du Faubourg

Saint-Honoré parallèlement à l’extension de son flagship du 56

avenue Montaigne.

Comme dans le cœur historique du luxe, les arbitrages, ainsi que

les recommercialisations à réaliser dans la foulée d’importantes

opérations d’acquisition promettent aussi d’animer d’autres axes

majeurs de la capitale. C’est le cas des Champs-Élysées, que

replaceront sous les feux des projecteurs, d’ici quelques mois,

plusieurs ouvertures et projets d’envergure.

LE MARCHÉ DES COMMERCESFrance | 1er trimestre 2016

Le Marché des Commerces en France | 5

Source : Cushman & Wakefield.

NB : les ouvertures recensées comprennent les créations de nouvelles boutiques, lesréouvertures après rénovation, les transferts et extensions de boutiques, les magasinstemporaires et les changements d’enseignes.

Valeurs locatives prime (€/m²/an ZA)Rues commerçantes 1T 2015 1T 2016

Paris | Avenue des Champs-Élysées 18 000 18 000

Paris | Rue du Faubourg Saint-Honoré 11 000 13 000

Paris | Boulevard Saint-Germain 6 500 6 500

Paris | Boulevard Haussmann 8 000 8 000

Paris | Rue des Francs-Bourgeois 4 500 4 500

Paris | Rue de Rivoli 3 500 3 500

Bordeaux | Rue Sainte-Catherine 2 200 2 200

Cannes | Boulevard de la Croisette 8 000 8 000

Lille | Rue de Béthune 2 000 1 800

Lyon | Rue de la République 2 400 2 400

Marseille | Rue Saint-Ferréol 1 800 1 600

Strasbourg | Rue des Grandes Arcades 2 000 1 800

Nice | Avenue Jean Médecin 2 200 2 200

Toulouse | Rue d’Alsace-Lorraine 2 000 2 000

Source : Cushman & Wakefield.

Page 6: Le marché français des commerces | 1T 2016

Province

Les emplacements n°1 des grandes villes de province suscitent

toujours la convoitise des enseignes. Quelques nouveaux entrants

étrangers y prennent pied (LoveStories à Lille), tandis que

certaines enseignes complètent leur réseau après une première

ouverture en 2015 (Harmont & Blaine à Cannes, Nyx à Marseille).

Les géants de la mode confirment quant à eux leurs ambitions

dans l’Hexagone. Ainsi, H&M arrive dans plusieurs villes moyennes

(Alençon), tout en installant ses marques plus haut-de-gamme

dans de grandes agglomérations où l’enseigne est déjà largement

présente (COS à Aix-en-Provence, & Other Stories à Strasbourg).

D’autres acteurs se développent en franchise, permettant aux

enseignes d’accroître rapidement leur réseau et leur notoriété,

tout en limitant les risques associés à une ouverture. Ce mode de

développement a notamment été choisi par Starbucks.

Solidement établie à Paris, l’enseigne a ouvert ou est sur le point

d’inaugurer plusieurs cafés à Strasbourg, Nantes et Toulouse.

Les grandes métropoles offrent de la visibilité aux enseignes, de

même qu’un potentiel de consommation d’autant plus important

que ce sont elles qui arrivent en tête du classement des territoires

ayant le plus profité de l’évolution des revenus des ménages

depuis le milieu des années 2000. C’est à Bordeaux que la hausse

du pouvoir d’achat du revenu médian est la plus forte (+ 6,8 %

entre 2006 et 2011). Non loin de là, Toulouse reste très demandée

par les enseignes. Nice et Cannes le sont également, alors que

l’activité touristique de la Côté d’Azur a moins souffert que Paris

des attentats de 2015. Enfin, Lyon fait également partie des villes

les plus courtisées de France, une tendance que devraient

prochainement confirmer de nouvelles ouvertures au sein de

l’opération Grolée-Carnot et, surtout, le succès attendu de deux

projets majeurs : la reconversion de l’ancien bâtiment de la

Banque de France, d’ores et déjà loué à Nike et Maxibazar, et

celle du « Grand Hôtel-Dieu » dont la commercialisation des

16 000 m² de commerces et de restauration vient d’être lancée.

Les centres de villes moyennes ou d’agglomérations de plus

petite taille continuent en revanche de souffrir des fermetures de

commerçants indépendants et de la rationalisation par les

enseignes de leur parc au profit de la périphérie ou des

hypercentres des grandes métropoles. Ces difficultés expliquent

l’augmentation des taux de vacance dans plusieurs cœurs de

villes, de même qu’une correction des valeurs locatives et l’octroi

par les bailleurs de mesures d’accompagnement plus généreuses.

LE MARCHÉ DES COMMERCESFrance | 1er trimestre 2016

Le Marché des Commerces en France | 6

Grand Hôtel-Dieu | Lyon (69)

Harmont & Blaine | Cannes (06)

Page 7: Le marché français des commerces | 1T 2016

Le marché des centres commerciaux

La baisse de fréquentation et les fermetures récentes de points de

vente confirment les difficultés du marché français. Celles-ci sont

également attestées par le durcissement des conditions de

négociation. Outre l’ajustement des loyers et l’augmentation des

contributions aux travaux, l’éventail des mesures commerciales

consenties par les propriétaires s’est en effet élargi pour satisfaire

les exigences accrues des locataires. Elles comprennent ainsi

diverses clauses de commercialité, et le recours plus fréquent au

paiement de loyers variables.

À l’image du succès de la commercialisation de grands projets

d’extension ou de création (« L’Avenue 83 », près de Toulon),

plusieurs éléments permettent toutefois de donner une tonalité

plus positive à ce bilan. Moins exposés à la concurrence d’autres

formats et aux arbitrages des enseignes, les grands centres

régionaux restent en outre incontournables, notamment pour ces

acteurs ou concepts récents qui ciblent les sites les plus

renommés pour accroître rapidement leur notoriété (Tiger dans

« Centre Bourse », Sostrene Grene à « La Part-Dieu », Zing Pop

Culture dans « Carré Sénart »). Enfin, les centres commerciaux

continuent de profiter de l’essor des secteurs de la beauté (Nyx et

Rituals aux « 4 Temps », Sabon à « Val d’Europe »), de

l’alimentation (Le Palais des Thés dans « V2 » et Kusmi Tea à

« Italie Deux ») et de la restauration (Vapiano à « Bercy Village »).

Le marché des parcs d’activités commerciales

Le marché des parcs d’activités commerciales apparaît plus quejamais comme l’un des grands gagnants des nouvelles stratégiesmises en place par les enseignes pour rationaliser leur réseau.Alternatives de plus en plus crédibles aux centres commerciaux etaux centres-villes, les retail parks font ainsi l’objet d’une demandesoutenue. Après des tests concluants, plusieurs enseignes demode pérennisent par exemple leur développement en périphérie(Happy Chic, H&M, C&A). D’autres y concentrent leurs efforts(Vertbaudet), tandis que de nouveaux acteurs font à leur tour leurapparition. Confirmée par le succès de la commercialisation denouveaux ensembles qualitatifs (« Promenade de Flandres », prèsde Lille), la diversification du marché des retail parkss’accompagne, en parallèle, du développement de plus petitsformats adaptés à de plus petites zones de chalandise, àl’exemple des magasins de 400 à 800 m² ouverts par Maisons duMonde ou Black Store (groupe Intersport).

En revanche, les transferts et difficultés d’enseignes contribuent àl’augmentation des taux de vacance sur les marchés secondaires,et à une nette correction des valeurs locatives que mettentparfois à profit certaines enseignes et concepts discount (Action,Confo Dépôt) pour étendre leur réseau à moindre frais.

Valeurs locatives prime (€/m²/an)

Centres commerciaux*

Centres régionaux | Ile-de-France 2 000 2 000

Centres régionaux | Province 1 400 1 400

Parcs d’activités commerciales*

France 180 180

Source : Cushman & Wakefield.

*Pour 150 m² très bien placés en équipement de la personne ou services, dans descentres existants, leaders dans leur zone de chalandise.

*Pour 1 000 m² et des produits neufs et situés sur des emplacements de premièrecatégorie, dans des zones à forte chalandise.

LE MARCHÉ DES COMMERCESFrance | 1er trimestre 2016

Le Marché des Commerces en France | 7

+ 0,2 %Performances

- 1,0 %Fréquentation

Indices d’activité des centres commerciauxFrance | Sur l’ensemble de 2015

Source : CNCC

Page 8: Le marché français des commerces | 1T 2016

Évolution des taux de rendement

2,75%

4,00%

5,00%

2,0%

3,0%

4,0%

5,0%

6,0%

7,0%

8,0%

9,0%

10,0%

Rues commerçantes (Paris)Centres commerciaux régionauxRetail parks (Ile-de-France)

Volumes investis en commerces en France

Source : Cushman & Wakefield.

LE MARCHÉ DES COMMERCESFrance | 1er trimestre 2016

Le Marché des Commerces en France | 8

MARCHÉ DE L’INVESTISSEMENT

2,8 milliard d’euros ont été investis sur le marché français

de l’immobilier d’entreprise au 1er trimestre 2016, soit une

baisse de 32 % sur un an. Avec 1 milliard d’euros environ,

les volumes investis en commerces enregistrent quant à

eux une baisse modérée de 8 %, et représentent 35 % de

l’ensemble des montants engagés dans l’Hexagone (26 %

à la même période en 2015).

Le nombre total de transactions est en légère baisse, avec

26 transactions au 1er trimestre 2016 contre 32 un an

auparavant. Toutefois, l’augmentation, à la fois en nombre

et en volume, du segment 100-200 millions d’euros (trois

opérations totalisant 410 millions, contre une seule

représentant 122 millions au 1er trimestre 2015) a

compensé le recul du nombre d’opérations supérieures à

200 millions d’euros (deux au 1er trimestre 2015 – les

centres « Qwartz » près de Paris et « Nicétoile » à Nice –

contre une seule au 1er trimestre 2016).

En ce début d’année, l’activité a principalement porté sur

des actifs de périphérie, à l’exemple du portefeuille

Catinvest cédé à Frey pour un peu moins de 150 millions

d’euros, ou la vente de « Villebon 2 » par Hammerson à un

consortium d’investisseurs français pour 160 millions

d’euros environ. La répartition par types d’actifs montre

d’ailleurs une forte hausse des retail parks (47 % contre

10 % un an auparavant). Avec une part limitée à 3 %, les

centres commerciaux et galeries accusent un fort recul lié

à l’absence de transactions significatives, avant un rebond

probable en cours d’année.

La part des actifs de pied d’immeuble progresse aussi

(29 %, contre 21 % un an plus tôt). Enfin, la vente par

Resolution Property de deux centres de marques à

Roubaix et Troyes pour 210 millions d’euros – plus grosse

transaction du 1er trimestre – explique la part élevée de

cette typologie d’actifs (21 %).

L’Île-de-France a capté 530 millions d’euros au 1er

trimestre 2016, soit 54 % des montant engagés en

commerces en France sur la période. Les volumes y ont

été gonflés par la vente de Villebon 2. Le reste de

l’activité a principalement porté sur d’autres actifs de

périphérie (« Le Forum », à Brétigny-sur-Orge) et

quelques boutiques de luxe, comme les flagships Armani

et Davidor du 2 avenue Montaigne et le Zilli du 48 rue

François 1er. En province, les volumes ont atteint près de

460 millions d’euros, une somme constituée à 68 % par la

vente par Resolution Property des deux factory outlets et

du portefeuille Catinvest.

Concentrant 52 % des montants engagés en commerces

dans l’Hexagone, les Français restent les investisseurs les

plus actifs. Principalement représentés ce trimestre par

les SCPI/OPCI, les assureurs/mutuelles et les foncières, ils

sont présents sur toutes les typologies d’actifs. Ce début

d’année a également été marqué par la forte activité des

nord-américains (Ares Management, Carval Investors) qui

ont totalisé 27 % des engagements grâce à plusieurs

transactions significatives (les factory outlets de Roubaix

et Troyes, deux retail parks en Ile-de-France, etc.).

2,3

4,8

1,21,9

3,6

3,33,6

4,0

7,7

5,2

1,0

0%

20%

40%

60%

80%

100%

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

20062007200820092010 2011 2012 2013 2014 2016 20161T

Investissements en commerces (Mds €)Part dans le volume total investi (%)

Source : Cushman & Wakefield.

Page 9: Le marché français des commerces | 1T 2016

Exemples d’ouvertures prévues en 2016

Rues commerçantes M²

McDonald | Paris (75019) 32 000

Ex Banque de France | Lyon (69) 4 500

Cœur de Nantes | Nantes (44) 3 500

Marché Saint-Germain | Paris (75006) 3 500

Palais de la Bourse | Lille (59) 1 000

Centres commerciaux M²

Ametzondo | Saint-Pierre-d’Irube (64) 76 000

L’Avenue 83 | La Valette-du-Var (83) 51 000

Centre Bourse | Marseille (13) 21 500

Espace Fenouillet | Fenouillet (31) 17 500

Forum des Halles | Paris (75001) 11 500

Retail parks M²

Ma Petite Madelaine | Chambray l. Tours (37) 31 500

Les Montagnes | Champniers (16) 22 000

Les Blancs Monts | Cormontreuil (51) 18 500

Park Avenue | Saint-Maximin (60) 16 000

Cap Émeraude | Pleurtuit (35) 17 300

Le Marché des Commerces en France | 9

LE PARC DES COMMERCES

Le 1er trimestre n’est pas une période habituellement privilégiée

pour l’ouverture de nouveaux ensembles commerciaux. Et, de fait,

seule une très faible part des m² attendus en 2016 ont été

inaugurés depuis janvier. Parmi les ouvertures importantes du 1er

trimestre 2016 figure celle de « Cœur de Nantes », extension du

célèbre Passage Pommeraye où prendront place une dizaine

d’enseignes, en plus des flagships Orange et Nespresso. Par

ailleurs, la zone commerciale de Saint-Maximin, dans l’Oise,

poursuit sa mue, après l’ouverture en 2015 de la restructuration,

sur 16 000 m², de l’ex Castorama (« St-Max Avenue »). « Park

Avenue » vient ainsi d’ouvrir sur une surface de taille comparable

et louée à plusieurs enseignes très actives en périphérie, comme

Gifi, Stokomani ou Orchestra. Plusieurs autres ouvertures

confirmeront d’ici la fin de l’année cette tendance au

renouvellement de l’offre de grandes zones commerciales, à

l’exemple des travaux en cours sur la commune de Cormontreuil,

près de Reims, suite, notamment, au transfert et à

l’agrandissement d’un magasin Leroy-Merlin.

Le 2e trimestre verra l’inauguration de quelques-uns des projets

majeurs de centres commerciaux prévus pour 2016. Deux d’entre

eux viennent tout juste d’être inaugurés : les 51 000 m² de

« L’Avenue 83 » près de Toulon – dont le modèle de centre à ciel

ouvert rappelle le format de Polygone Riviera, livré en octobre

2015 près de Nice – et l’extension du « Forum des Halles » à Paris.

Ce projet est le premier d’une longue liste d’extensions de centres

super-régionaux prévues entre 2016 et 2019 (« Cap 3000 » en

province, et « Carré Sénart », « Vélizy 2 », « Parly 2 » et « Val

d’Europe » en région parisienne).

L’inauguration du nouveau « Forum des Halles » est également

emblématique des bouleversements en cours à Paris. Ainsi, près

de 200 000 nouveaux m² de commerces pourraient au total y

ouvrir entre 2016 et 2018, dont une part importante dans des

quartiers centraux de la capitale (le « Marché Saint-Germain »,

dans le 6e). Plusieurs projets sont situés dans un périmètre très

resserré compris entre le Louvre à l’ouest, la rue Étienne Marcel

au Nord, La Seine au Sud et le Forum des Halles à l’Est (« Poste

du Louvre », « Samaritaine » et « Louvre des Antiquaires »). Les

autres grands projets parisiens concernent plusieurs gares, ainsi

que l’émergence d’une offre commerciale liée au développement

des grands secteurs d’aménagement de la ville (la ZAC Clichy-

Batignolles dans le 17e, ou les 32 000 m² de commerces

développés par Altarea, prévus en 2016 sur le site de l’ancien

entrepôt McDonald, dans le 19e).

Source : Cushman & Wakefield/En bleu projets d’extension et redéveloppements.

LE MARCHÉ DES COMMERCESFrance | 1er trimestre 2016

Cœur de Nantes | Nantes (44)

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ACTUALITÉ RÉGLEMENTAIRE

Point d’étape sur la mise en œuvre de la loi Macron

Le ministère de l’économie a récemment dressé un premier bilan

de la mise en œuvre de la loi pour la croissance, l’activité et

l’égalité des chances économiques. S’agissant de l’ouverture des

commerces le dimanche et en soirée, 43 % des 70 plus grandes

villes françaises ont augmenté le nombre de dimanches ouverts

en 2016 (de 5 à 7 ouvertures dominicales par an à Montpellier et

Toulouse, de 5 à 8 à Lille et Belfort, etc.). Près d’un quart de ces

villes ont, en outre, choisi d’utiliser le potentiel maximum de 12.

Enfin, à Paris, et pour la première fois, les commerces ont eu la

possibilité d’ouvrir sans aucune interruption pendant six semaines

(entre mi-novembre et le nouvel an).

S’ajoutant aux 12 zones touristiques internationales de Paris intra-

muros, délimitées en septembre 2015, six nouvelles ZTI ont été

fixées par plusieurs arrêtés datés du 5 février 2016. Il s’agit, en Ile-

de-France, de Serris et, en province, de Nice, Cannes, Cagnes-sur-

Mer, Saint-Laurent-du-Var et Deauville. Quatre centres

commerciaux sont concernés : « Val d’Europe » près de Paris et

« Nicétoile », « Cap 3000 » et « Polygone Riviera » à Nice et dans

son agglomération. « Polygone Riviera » a décidé de profiter de

cette possibilité dès le milieu du mois d’avril, même si – comme

c’est par exemple le cas à « Beaugrenelle », à Paris – toutes les

boutiques du centre n’ouvriront pas. Si plusieurs d’entre elles ont

d’ores et déjà signé des accords, ce n’est pas le cas de l’ensemble

des grandes enseignes. Pour diverses raisons, toutes ne désirent

d’ailleurs pas appliquer ce principe de façon systématique, ce qui

n’est pas parfois sans poser de difficultés lors des négociations

entourant la signature de baux en centres commerciaux.

Évolution du cadre légal des autorisations d’urbanisme

Venant illustrer les objectifs de relance de l’économie et de

soutien du secteur de la construction, le décret 2016-6 du

5 janvier 2016, relatif à la durée de validité des autorisations

d’urbanisme et portant diverses dispositions relatives à

l’application du droit des sols et à la fiscalité associée, fixe le

principe du délai de validité des autorisations d’urbanisme à trois

ans au lieu de deux précédemment (permis de construire, permis

de démolir, permis d’aménager, etc.). Il devient également

possible de proroger les autorisations deux fois pour une durée

d’un an, contre une fois pour un an jusqu’à présent. Cette

évolution de la réglementation augmente donc de façon

significative la durée de validité d’une autorisation d’urbanisme.

Le Marché des Commerces en France | 10

LE MARCHÉ DES COMMERCESFrance | 1er trimestre 2016

Les 18 zones touristiques internationales

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