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Les filles du prophète mohammad bs dl_

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.............................................................................................................................................. 1 INTRODUCTION................................................................................................................... 5

LA FAMILLE DU PROPHETE............................................................................................ 7 LES FILLES DU PROPHETE ............................................................................................ 8 Zineb (l’aînée).................................................................................................................... 9 Rouqaya ...........................................................................................................................14 Oum Kelthoum..................................................................................................................17 Fatima-Zohra ....................................................................................................................19 FEMMES DE LA FAMILLE DU PROPHETE.....................................................................25 Zineb fille de Ali ................................................................................................................26 Oum Kelthoum fille de Ali..................................................................................................28 Soukaïna Fille d’El Houceïne ............................................................................................29 Fatima Fille d’El Houceïne ................................................................................................31 Nafissa, fille d’El Houceïne ...............................................................................................32 Le serment d’allégeance...................................................................................................33

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Avertissement : Le texte de ce document a été recopié sur Word d’après l’édition de janvier 2005, aux éditions Universel.

Ce résumé donne un aperçu sur la vie des filles du prophète � avec leurs maris, comme Fatima Azzahra avec l’imam Ali qui était au sommet de l’étique et de la bonne conduite. Le Prophète � l’a nommé « la souveraine des femmes de l’au-delà ». Il présente aussi leur conduite parfaite. Leurs descendants sont considérés comme les fils du Prophète Mohammad � ,on doit les respecter et être généreux envers eux.

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LES FILLES DU PROPHETE MOHAMMAD � Que Dieu lui accorde la grâce et la paix

بـنـات الرسول محـم �

Zineb رضي هللا عـنـھـا ( زيـنـب(

Rouqaya رضي هللا عـنـھـا( رقيــة(

Oum Kalthoum

)رضي هللا عـنـھـا( أم كـلـثـم

Fatima Azzahra رضي هللا عـنـھـا( فاطـمـة الزھـراء(

Traduction : Dr Hébri B.

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INTRODUCTION Gloire à Dieu l’Unique et salut et bénédiction sur celui qui fut envoyé comme clémence à l’humanité entière, jusqu’au Jour Dernier. Il a auguré le Paradis aux Musulmans, pour leur croyance en Dieu l’Unique et pour leur obéissance à Son Prophète. Il a admonesté tous ceux qui ont associé une divinité autre à Dieu d’un éternel séjour en Enfer, de même que les calomniateurs de l’Islam.

La venue du dernier des Messagers de Dieu (salut et bénédiction sur lui) fut annoncée et rappelée par tous les Prophètes à leur nation, tels que Abraham et Jésus fils de Marie (salut sur eux).

Dieu (qu’Il soit exalté) a dit par la bouche de ses Prophètes, Abraham : « Seigneur ! Suscite parmi eux un messager de leur race récitant Tes versets, leur enseignant le Livre et la sagesse et les bénissant. C’est infiniment Toi Le Puissant et le Sage » (S.2 – V.129) et Jésus fils de Marie : « Ils dirent : Nos cœurs sont dans les enveloppes qui leur voilent ce à quoi tu nous invites. Dans nos oreilles il y a une surdité qui s’interpose entre nous et toi. Agis donc de ton côté et nous agissons du nôtre » (S.41 – V.5-6)

Et encore :

« Ô fils d’Israël ! Je suis le Messager de Dieu à vous, venant ajouter foi à ce qui m’a devancé comme Torah et vous annoncer la bonne nouvelle de la venue d’un Messager qui viendra après moi, nommé Ahmed » (S.61 – V.6)

Ainsi que ce qu’ont dit d’autres envoyés (salut sur eux).

C’est cette religion qui a rendu licite le permis et rendu l’illicite prohibé jusqu’à la fin des temps.

J’ai recueilli ces propos grâce aux livres des Hadiths authentiques et des ouvrages : « De la conduite du Prophète, de ses compagnons, hommes et femmes, des femmes vertueuses » et à partir des différents volumes de l’histoire de l’Islam.

Je me suis permis d’abréger et de résumer certains sujets afin d’alléger amplement le manuscrit, en vue, je l’espère, d’aider le lecteur dans sa compréhension. Sur ce thème on pourrait écrire des tomes et des tomes, sans pour autant épuiser un chapitre. J’ai par là même écourté quelques sujets afin qu’ils soient entre les mains du lecteur français et francophone moins fastidieux. J’ai choisi des exemples de femmes inoubliables, qui ont imprimé leur nom dans l’histoire de l’Islam. Dieu révéla à son Prophète (salut et bénédiction sur lui) des versets en leurs faveurs récitées jusqu’à la fin des temps.

Elles furent témoins de la révélation dans maintes occasions, devinrent doctes dans l’étude du Saint Coran, dans sa compréhension en général, et dans le domaine concernant les femmes, les formalités et la façon d’adorer Dieu sans commettre d’erreurs en particulier. Elles comprirent comme il faut les Hadith du Prophète (salut et bénédiction sur lui) et lui posèrent de nombreuses questions afin d’approfondir leurs connaissances.

L’Islam a donné l’entière liberté à la femme musulmane, dans ses décisions et dans le choix de sa vie. L’exemple le plus marquant est celui de Zineb fille de Ali (voir ci-dessous), et il y a d’autres exemples témoignant de leur émancipation dans la libre administration de leur vie.

Lorsque les Musulmans ont ignoré leur religion, les choses se sont compliquées pour eux, et ils ont fini par ne retenir de l’Islam que quelques pratiques inconsidérées. La liberté comme l’entend la femme d’aujourd’hui et sa participation dans tous les domaines sociaux, chacune selon ses moyens et ses capacités, la dévia de la vérité. L’ignorance des femmes profanes de l’Islam les dévia du droit chemin et la vérité s’est vue confondue avec le mensonge. Elles finirent par suivre tous les propagateurs de mensonges.

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Nous sommes obligés d’aimer le Prophète et sa famille, de les respecter et d’être généreux envers eux.

Dieu (qu’Il soit glorifié) a dit :

Telle est la bonne nouvelle que Dieu annonce à Ses serviteurs qui ont cru et accompli les bonnes œuvres.

[Dis : « Je ne vous en demande aucun salaire si ce n’est la gentillesse due aux proches parents »]

« Celui qui fait une bonne action. Nous lui en décuplons la récompense ; Dieu est infiniment absoluteur et digne de remerciements ». (S.42 V.23)

Dieu (qu’Il soit glorifié) a dit :

[ Ils dirent : « Est-ce que tu t’étonnes de la décision de Dieu ? Que la miséricorde de Dieu et Ses bénédictions soient sur vous, gens de la maison ! Il est vraiment digne de louange et de glorification. »] (S.11 V.73)

Aimer la famille du Prophète, Fatima, ses descendants El Hassan et El Houceïne et leurs descendances est une obligation pour nous. Dans d’autres circonstances l’Envoyé de Dieu (salut et bénédiction sur lui) a dit : « Sont aussi de la famille : Salman le Perse et Noussayba fille de Kaâb. Ils sont comptés parmi la famille du Prophète » (à l’exception de leur descendance).

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LA FAMILLE DU PROPHETE Au nom de Dieu le Clément le Miséricordieux

Dieu, qu’Il soit exalté a dit : [La miséricorde de Dieu et ses bénédictions soient sur vous, ô gens de la maison !...] (S.11/V.73)

Dieu (qu’Il soit exalté) a dit : [Oui, Dieu et ses Anges saluent le Prophète. Ô croyants, appelez la bénédiction sur lui, et saluez-le avec condescendance.] (S.33 V.56)

Dieu (qu’Il soit exalté) a dit : [ Dieu ne veut autre chose, en vérité, que proscrire l’impureté et l’éloigner de vous, gens de la maison, et vous purifier un fois pour toute.] (S.33 V.33)

Dieu (qu’Il soit exalté) a dit : [ Dis : Je ne vous en demande de salaire qu’une bienveillance pour le rapprochement.] (S.42/ V.23)

Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) a dit : « Dieu précipitera en enfer tous ceux qui haïssent les gens de la maison ».

L’imam El Chafî’i (Que Dieu ait son âme) a dit : « Ô gens de la maison du Prophète ! Vous aimer est une obligation de Dieu, dans le Coran, qu’il fit descendre. Vous suffira-t-il, le profond intérêt de notre fierté pour vous ? Celui qui ne vous salue pas, inacceptable est sa prière. ».

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LES FILLES DU PROPHETE (Salut et bénédiction sur lui)

(Que Dieu les bénisse)

Zineb l’aînée (Que Dieu soit satisfait d’elle). Zineb, fille de Mohammed, fils d’Abdallah (salut et bénédiction sur lui). Sa mère Khadija fille de Khouieled (que Dieu soit satisfait d’elle). C’est elle qui se para des bijoux de Khadija (Que Dieu soit satisfait d’elles). Zineb épouse d’Aba El Aâs fils de Rabiî. Zineb, Mère de Ali et d’Oumama. Le messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) a dit au sujet d’Aba El Aâs : « Aba El Aâs nous a parlé et a été sincère, il a promis et a tenu parole ». Aba El Aâs répondit aux Qoreïchites au sujet de sa femme Zineb : « Non par Dieu ! Je ne quitterai pas ma compagne, pour une fille qoreïchite ».

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Zineb (l’aînée) (Que Dieu soit satisfait d’elle)

Fille du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) elle naquit alors qu’il était dans sa trentième année. Sa mère Khadija (que Dieu l’agrée) avait à l’époque quarante-cinq ans. La naissance de Zineb précéda de dix la révélation divine faite à son père (salut et bénédiction sur lui). Elle ressemblait beaucoup à son père. Lorsque Zineb eut atteint la puberté, sa mère (que Dieu l’agrée) se chargea de sa formation dans le domaine des travaux ménagers et la responsabilisa. Elle était de grande taille, dégourdie, honnête, loyale, sincère, dévouée et jouissant d’une excellente santé. Aba El Aâs, fils de Halâh, fille de Khoueïled, sœur de Khadidja (que Dieu l’agrée), était un négociant de La Mecque. Il rendait visite de temps à autre à sa tante, à qui il ramenait un présent à chacune de ses entrevues, et qui l’estimait et l’honorait. Lors de ses visites, elle remarqua sa prodigalité, sa patience et son assurance. Aba El Aâs s’enthousiasmait de voir Zineb (que Dieu l’agrée) dans ses activités ménagères, eu égard à sa politesse, sa grâce, sa bienveillance et son amabilité naturelle. Son cœur céda, il s’intéressa à elle, et se présenta pour demander sa main au Messager de Dieu (salut et bénédiction de Dieu sur lui), avec convenance,affabilité et complaisance, sachant qu’il était irrécusable vu son comportement exemplaire et son importante place dans la hiérarchie de la tribu Qoreïchite. Le Prophète Mohammed (salut et bénédiction sur lui) consulta sa fille pour avoir son avis sur ses fiançailles avec Aba El Aâs. Khadidja (que Dieu l’agrée) approuvait par avance leur union. Elle entra dans la chambre pour soumettre à Zineb la proposition d’Aba El Aâs. Laissant sa famille se consulter, le Prophète Mohammed (salut et bénédiction sur lui), s’approcha d’elles et d’une voie douce dit à Zineb : « Ton cousin Aba El Aâs, fils de Rabîi, s’est rappelé ton nom et aimerait t’épouser. » Zineb, par pudeur, ne put donner suite à la question posée par son bien-aimé père (salut et bénédiction sur lui). Ayant compris,le Prophète Mohammed (salut et bénédiction sur lui) annonça l’agréable nouvelle au prétendant, avec ses compliments chaleureux. Les deux familles s’activèrent pour les préparatifs des noces. Le Prophète Mohammed (salut et bénédiction sur lui) dépêcha quelqu’un afin de quérir les parfums les plus subtils et les plus convoités. A son tour, Khadidja (que Dieu soit satisfait d’elle) envoya sa servante au marché afin de lui procurer les plus ravissantes étoffes, ainsi que tout le nécessaire aux festivités des épousailles. Le cortège nuptial achemina Zineb (que Dieu l’agrée) vers son époux Aba El Aâs. Ce fut un somptueux mariage, auquel tous les nobles ainsi que tous les habitants de La Mecque furent conviés, afin de célébrer le mémorable événement. C’était le mariage de la fille de l’homme de confiance, le Prophète Mohammed (salut et bénédiction sur lui) avec Aba El Aâs, l’honnête commerçant. C’est alors que Khadidja (que Dieu soit satisfait d’elle) fit don à sa fille bien-aimée du plus beau bijou de famille, qui lui tenait à cœur, sa parure, dont elle ne se séparait jamais. Zineb et son mari vivaient dans un bonheur, une félicité et une confiance réciproque. Aba El Aâs était du nombre des plus grands commerçants mecquois ce qui l’amenait à se déplacer très souvent en Syrie où son négoce l’appelait. Parfois, il s’absentait pendant plusieurs jours. Zineb languissait de solitude, qui se révélait être pour elle interminable. C’était similaire pour son mari, à tel point qu’il a composé des vers mélancoliques pour se plaindre de cet éloignement. Il lui est arrivé un jour de réciter des poèmes mélancoliques, une journée entière. Durant l’absence de son mari, Zineb passait la plus grande partie de son temps chez ses parents, assistant sa mère dans ses travaux ménagers. Aba El Aâs et Zineb connurent deux heureux événements en premier lieu la naissance d’une fille dénommée Oumama et plus tard, un garçon prénommé Ali. Ces circonstances eurent lieu juste avant l’Hégire du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui). Leur grand père (salut et bénédiction sur lui) les chérissait, jouait avec eux et les portait sur ses épaules.

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Les premières révélations transmises par l’Ange Gabriel et l’ordre d’exhorter les arabes à la soumission d’un Dieu Unique arrivèrent, alors qu’il (salut et bénédiction sur lui) entrait dans sa quarantième année. Les premiers à croire à sa mission et à rallier l’Islam furent sa femme Khadidja, Zineb et ses sœurs, Ali fils de Abi Talib ainsi que Zaïd, fils de Harith (que Dieu les agrée), qui faisait partie de la famille du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui). Ce fut la première famille Islamique. De retour de sa tournée commerciale, Aba El Aâs fut mis au courant de la propagation de l’Islam à La Mecque, de l’appel à l’unicité et à l’adoration d’un Dieu unique. Zineb exhorta son époux à se rallier à sa foi. Le Prophète Mohammed (salut et bénédiction sur lui) proposa personnellement l’Islam à son gendre Aba El Aâs, souhaitant l’acceptation de celui-ci, pour être parmi les premiers des adultes à embrasser l’Islam, comme le fut Abou Bakr (que Dieu l’agrée). Hélas, il déclina l’offre, argumentant sur le fait que l’on dise qu’il ait abandonné la religion de ses aïeux pour l’Islam, et tout cela à cause de sa femme (que Dieu l’agrée). Zineb (que Dieu l’agrée) fut profondément déçue par le refus de son mari de suivre le Messager de Dieu (salut et bénédiction de Dieu sur lui). Quant il vit sa femme bouleversée, il lui dit : « Par Dieu, ton père est absolument hors de cause, rien n’est plus cher à mes yeux que d’être de ton côté, au sein d’un peuple solidaire. Hélas ! Je ne souhaiterais pas pour toi que l’on dise que ton marie est un déshonneur pour sa communauté parce qu’il a trahi la religion de ses père et mère, juste pour plaire à sa femme. » L’inimitié des Qoreïchites idolâtres contre le Prophète Mohammed (salut et bénédiction sur lui), ses adeptes et ses révélations, créa des problèmes et engendra de l’exaspération au sein même du foyer d’Aba El Aâs. Les Qoreïchites décrétèrent la relégation de toute la famille du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui), de ses proches parents et de ses adeptes, qui emménagèrent dans les ravins, aux abords de La Mecque, et cela, pendant une période de trois années. Zineb (que Dieu l’agrée) était au comble du désespoir face à l’affront imposé à ses père et mère, à toute sa famille, à ses proches parents et aux croyants. La mort de Khadidja (que Dieu l’agrée) survint à cette époque et fut suivie de celle d’Abou Talib, oncle du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) qui lui aurait accordé un grand soutien bien qu’il n’était pas converti et qui l’aurait protégé du mal que les Qoreïchites essayaient de lui faire. Cette année fut nommée l’année du deuil. En dépit de tous ces malheurs, voilà qu’Abou Djahl, ennemi juré de l’Islam et des musulmans, s’était présenté a Aba El Aâs l’incitant à répudier Zineb (que Dieu l’agrée), en échange de quoi, il pourrait choisir parmi les plus belles et les plus riches filles de famille Qoreïchites. Il le harcela afin d’imiter les frères Aâtba et Outaïba fils d’Abou Lahab, qui eux avaient répudié respectivement Rouqaya et Oum Kelthoum (que Dieu soit satisfait d’elle), filles du Messager de Dieu(salut et bénédiction de Dieu sur lui). Ce fut peine perdue, car Aba El Aâs, qui aimait réellement sa femme, répondit en ces termes sincères et pondérés : « Non par Dieu, je ne puis me séparer de ma compagne, et peu m’importent les filles Qoreïchites ». Les Qoreïchites se mirent à persécuter le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) et ses adeptes de La Mecque. Sur ordre du Messager de Dieu (salut et bénédiction de Dieu sur lui), les fidèles finirent par quitter La Mecque, suivis plus tard par le Prophète Mohammed (salut et bénédiction de Dieu sur lui) et son fidèle compagnon Abou Bakr (que Dieu l’agrée). N’ayant pas apprécié l’exode des Musulmans, les dignitaires Qoreïchites se réunirent, afin d’offrir une récompense de cent chameaux à toute personne leur ramenant le Prophète Mohammed (salut et bénédiction de Dieu sur lui) mort ou vif. L’anxiété de Zineb (que Dieu l’agrée) pour son père et son compagnon, fut à son paroxysme. Lorsqu’ils furent arrivés à Médine sains et saufs des mains des immérités, son angoisse se dissipa, et elle se rasséréna. Elle demeura à La Mecque recluse en compagnie de ses enfants, Oumama et Ali, prenant son mal en patience, adonnée à sa foi, fidèle à son mari, acceptant sans sourcilier le décret divin.

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Contraint de s’exiler de La Mecque, les émigrés abandonnèrent leurs biens, saisi en quasi-totalité par les Qoreïchites. Les caravanes commerciales appartenant aux plus riches commerçants Qoreïchites, ceux-là même qui persécutèrent et s’attribuèrent illégitimement les biens des musulmans, passaient tout près de Médine. Pour les émigrés, c’était l’occasion inespérée de reprendre au moins une partie de leurs biens délaissés à La Mecque, et de se venger de leurs ennemis. Une patrouille musulmane attaqua la caravane, les survivants trouvant leur salut dans la fuite, et ramena le tout à Médine, afin de partager le butin. La mauvaise nouvelle arriva aux oreilles des Qoreïchites, qui équipèrent les jeunes, les vieux et tous ceux qui pouvaient porter des armes, afin de réparer l’affront et récupérer leurs biens. Ils étaient environ un millier, équipés et armés jusqu’aux dents, Aba El Aâs lui-même faisant partie de l’expédition. Zineb (que Dieu l’agrée) était inquiète pour son père et les croyants, en cas de triomphe des Qoreïchites. Outre cela, elle eut une grande frayeur pour son conjoint, car si les Musulmans étaient vainqueurs et qu’il trouvait la mort dans la bataille, elle serait seule et veuve, avec deux orphelins à sa charge, Oumama et Ali. Lors de l’affrontement des deux armées à Badr, les Musulmans étaient approximativement trois cents, alors que les Qoreïchites étaient un millier. Ils remportèrent la victoire avec l’aide du Tout Puissant et rentrèrent victorieux à Médine avec un butin et de nombreux prisonniers de guerre, parmi lesquels se trouvait Aba El Aâs. La nouvelle de la victoire des Musulmans contre les infidèles arriva promptement à La Mecque. Zineb (que Dieu l’agrée) fut soulagée par la victoire de son père (salut et bénédiction sur lui) et des croyants contre les mécréants. Son réconfort fut de très courte durée, car on lui apprit que son mari faisait parti des captifs à Médine, néanmoins, il était en vie. Les musulmans avaient exigés une rançon contre la liberté des captifs. A La Mecque, les Qoreïchites se rendirent chez les parents des détenus, afin de réunir la rançon réclamée. Ils avaient les noms de tous les prisonniers, et se rendaient auprès de la famille de chaque captif, afin de rassembler le prix du rachat. Arrivés au tour d’Aba El Aâs, ils se rendirent chez Zineb (que Dieu l’agrée) lui réclamant le prix de la rançon contre la liberté de son mari. La voilà bien contrariée, car Aba El Aâs était très riche, mais son bien n’était pas chez lui et encore moins chez sa femme. Elle ne s’occupait pas de la trésorerie de son époux. Que faire et que représentait le prix ? Elle ne possédait que la précieuse parure héritée de sa mère (que Dieu l’agrée), et n’avait personne à La Mecque sur qui compter. D’autre part, son père n’était que l’illustre Prophète Mohammed (salut et bénédiction sur lui), qui avait vaincu avec l’aide de Dieu les Qoreïchites. Elle retira alors sa parure de son cou, et la présenta à Omar fils de Rabîi pleurant amèrement. La rançon amassée par les Qoreïchites fut acheminée vers Médine, où elle fut présentée aux Musulmans, qui libérèrent les détenus en échange de la rançon. Le tour d’Aba El Aâs arriva, on présenta pour sa libération la parure de Zineb (que Dieu l’agrée), le Prophète (salut et bénédiction sur lui) l’ayant reconnue, les souvenirs de sa défunte femme Khadidja (que Dieu l’agrée) se ravivèrent et il pleura. Il n’osa pas intercéder en faveur de son gendre ce qui attendrit les fidèles. Il leur expliqua les faits et leur demanda avec leur approbation la liberté d’Aba El Aâs, en disant : « Le libérer et li rendre sa rançon, vous incombent ». Ils répondirent en chœur : « Oui, Ô Prophète de Dieu ! » Ils le libérèrent et lui restituèrent la parure. Le Prophète Mohammed (salut et bénédiction sur lui) demanda à Aba El Aâs un entretien privé. Une fois en tête à tête, il lui dit : « L’Islam vous sépare, ta femme et toi. Elle n’est plus licite pour toi, ni toi pour elle, toi polythéiste et elle musulmane. Je te demande de bien vouloir me l’envoyer ». Il accepta la sollicitation. De retour à La Mecque, Aba El Aâs était mortifié et en peine à cause de la séparation d’avec son épouse. La joie de Zineb (que Dieu l’agrée) fut grande du retour de son mari en bonne santé, mais cette allégresse fut de très courte durée car il lui rapporta les dires de son père. L’inclination de Zineb (que Dieu l’agrée) pour l’Islam fut plus forte que tout chose. Enceinte, elle s’apprêta à émigrer. Les préparatifs terminés, elle se mit en route en plein jour et devant

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les Qoreïchites, accompagnée seulement par le frère du conjoint. La nouvelle de son exode parvint aux oreilles des ennemis de l’Islam chez qui la blessure de la défaite était encore béante, et l’auteur n’étant autre que son père (salut et bénédiction sur lui), ils décidèrent de se venger. Ils envoyèrent quelques hommes, avec à leur tête Abou Soufyan pour l’intercepter. Ils finirent par la rejoindre hors de La Mecque. L’un d’eux la jeta à terre de sa monture sans ménagement. Heurtant un rocher, elle se mit à saigner abondamment perdant le fœtus et faillit mourir. Grand archer, son beau-frère se mit en position l’arc à la main pour la défendre contre quiconque voudrait s’approcher d’elle. A cet instant précis, Abou Soufyan s’interposa pour le calmer et lui dit : Tu n’aurais pas dû sortir avec ta belle-sœur, devant tout le monde et en plein jour, après l’infortune qui s’est abattue sur nous. Sachant pertinemment l’affliction qui nous accable, et la manière dont Mohammed l’a causée, les Qoreïchites croyaient, en sortant avec sa fille sous leur nez, que tu les narguais. Ce n’est aucunement elle qui nous intéresse, ni sur elle que nous voulons nous venger. Alors, retourne avec elle à La Mecque et patiente un peu, jusqu’à ce nos morts reposent en paix, et que les gens oublient ce qui leur est arrivé. Le frère d’Aba El Aâs se calma et rengaina ses flèches. Il fit demi-tour avec sa belle-sœur vers La Mecque où elle fut soignée. Une fois ses forces revenues, elle se disposa pour prendre congé de son mari et rejoindre son père (salut et bénédiction sur lui) à Médine. La nuit tombée, elle quitta La Mecque avec son beau-frère, pour se rendre à la localité du nom de Batn Yahja, où l’attendaient Zaid fils de Harith et Fassari, tous deux compagnons du Prophète Mohammed (salut et bénédiction sur lui), qui avaient pour mission de l’intercepter et de la lui ramener. Arrivée à Médine, elle fut accueillie par le Prophète (salut et bénédiction sur lui) et les Musulmans. Ce fut une des réceptions les plus chaleureuses. Les Qoreïchites s’attribuaient tous les biens de chaque nouveau converti qui s’expatriait, sans aucune forme de procès. Les Mecquois émigrants dont la fortune fut saisie furent obligés de travailler pour gagner leur vie. Entre temps, une de leurs caravanes commerciales de retour de Syrie, chargée de marchandises passa non loin de Médine. Les Musulmans tendirent une embuscade à l’endroit nommé El lîssa. A l’arrivée de celle-ci, ils se déployèrent pour attaquer. Ils firent prisonniers ceux qui se rendirent, les autres ne trouvèrent leur salut que dans la fuite. Parmi les fuyards, se trouvait Aba El Aâs. La caravane et sa marchandise étaient tombées entre leurs mains. Aba El Aâs attendit la prière de l’aube (sobh) pour s’introduire à Médine. Il se dirigea droit vers la demeure de Zineb (que Dieu l’agrée), il frappa à sa porte, la sollicitant de lui offrir l’hospitalité. L’ayant reconnu, elle accepta de l’héberger. Elle l’interrogea sur ce qui était arrivé, il lui raconta ses tribulations et ce qui l’avait amené chez elle. Elle (que Dieu l’agrée) se leva et se dirigea vers la mosquée du Prophète (salut et bénédiction sur lui). Arrivée devant la porte, elle dit à haute voix : « Ô Musulmans ! J’ai offert l’hospitalité à Aba El Aâs fils de Rabîi. » Le Prophète (salut et bénédictions sur lui), prenant les croyants à témoins, dit : « Avez-vous entendu ce que j’ai entendu ? ». Ils répondirent : oui ! Il continua : « Par celui qui détient la vie de Mohammed entre Ses Mains, je ne suis pas au courant, excepté ce que nous venons d’entendre tous. Nous acceptons l’hospitalité que tu as accordé à ton hôte ». Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) se présenta chez elle (que Dieu l’agrée) lui rappelant : « Ô ma fille ! Prends soin de lui, mais veille à ce qu’il garde ses distances, tu es illicite pour lui ». De retour à la mosquée, s’adressant aux Musulmans qui s’étaient emparés de la caravane, il (salut et bénédiction sur lui) les sollicita en ces termes : « Cet homme est notre hôte. Vous savez que vous lui avez confisqué ses biens, rendez-les lui, c’est ce que nous préférons. Si vous refusez, c’est vous que cela concerne ». Ils répliquèrent : « Nous lui rendons ses biens ». Sur ce, Aba El Aâs récupéra son capital et quitta Médine en toute sérénité. A La Mecque, il fut accueilli avec réjouissance par les Qoreïchites, pour être sorti sains et saufs des Musulmans. Il commença à distribuer les dépôts que lui avaient confiés ses confrères. S’approchant de la Kâaba (l’édifice sacré de La Mecque, où fut placée la pierre noire), il rassembla sa communauté, et s’adressa à elle : « Y

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a-t-il quelqu’un d’entre vous à qui je dois quelque chose ? » Ils répondirent : Non ! « Que Dieu te comble de ses bienfaits. Nous avons trouvé en toi un homme digne de notre confiance ». Puis, il dit : « J’atteste qu’il n’y a pas d’autre divinité que Dieu et Mohammed (salut et bénédiction sur lui) est son esclave et Son envoyé. Dieu n’a jamais refusé que je devienne Musulman, et si je ne m’étais pas converti plus tôt, c’est par crainte de votre incompréhension à mon égard. Je n’ai jamais voulu dérober vos biens, loin de moi cette idée. Dieu vous les a apportés, quant à moi, une fois délivré de ce poids, je me suis converti ». Les Qoreïchites furent abasourdis. C’est en l’an sept (07) de l’Hégire, qu’Aba El Aâs quitta La Mecque pour Médine. A son arrivé, il s’introduisit dans la mosquée du Prophète (salut et bénédiction sur lui), et là, devant les Musulmans, il prononça la formule de foi. Les croyants, glorifiant et louant Dieu, furent réjouis de sa conversion à l’Islam. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) l’invita chez lui, appela sa fille Zineb (que Dieu l’agrée) et les réunit de nouveau. Les parfaits et loyaux époux reprirent conjointement une vie heureuse avec leurs enfants Oumama et Ali, adorant Dieu. Une année s’écoula après leurs retrouvailles et Zineb (que Dieu l’agrée) décéda. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) porta son deuil, ainsi qu’Aba El Aâs. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) l’enveloppa dans un de ses voiles. D’après Oum Aâtia El Ansaria (que Dieu l’agrée) : « Lorsque Zineb (que Dieu l’agrée) fille du Prophète (salut et bénédiction sur lui) mourut, il nous dit : « Nous l’avons épurée un chiffre impair de fois, trois ou cinq fois, à la cinquième fois, nous avons mis du camphre, ou quelque chose comme du camphre, si vous la purifiez, avisez-moi ». Nous l’avons prévenu et il nous a remis un voile digne d’elle. Puis il dit : « Nous l’avons enveloppée avec. » Oum Ayman et Oum Salama (que Dieu les agrée) furent présentes lors de la toilette funéraire ». Lors de son enterrement, le Prophète (salut et bénédiction sur lui) était descendu dans sa sépulture, attristé de sa perte, invoquant Dieu, afin de la soulager de l’étroitesse du tombeau. Les funérailles terminées, il (salut et bénédiction sur lui) dit : « Je me suis souvenu de Zineb (Que Dieu l’agrée) et de sa faiblesse, alors j’ai invoqué Dieu (qu’il soit exalté) afin de la soulager de l’étroitesse de sa dernière demeure et de son oppression. Ma prière fut exaucée. Elle fut soulagée ». Elle (que Dieu l’agrée) laissa derrière elle Oumama et Ali. Pour son amour pour elle (que Dieu l’agrée), le Prophète (salut et bénédiction sur lui) laissait Oumama encore très jeune, l’accompagner à la mosquée à l’heure de la prière. Il est rapporté dans les Sahihatines (livre de tradition fiable) : Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) priait tout en portant sur ses épaules la fille de Zineb (que Dieu l’agrée) et lors de la prosternation, il la déposait, lorsqu’il (salut et bénédiction sur lui) se relevait, il la portait de nouveau sur ses épaules ». Un jour, on lui (salut et bénédiction sur lui) fit un présent, il rentra chez lui (salut et bénédiction sur lui) rapportant une parure de pierres précieuses noires et blanches, il dit (salut et bénédiction sur lui) : « Je ne la décernerai, qu’à celle qui nous est chère ». Ils pensèrent tous qu’il allait la remettre à la fille d’Abou Bakr (que Dieu l’agrée), mais il (salut et bénédiction sur lui) l’offrit à la fille d’Aba El Aâs. Il la lui noua autour du cou, personnellement, comme s’il (salut et bénédiction sur lui) se rappelait la parure de Khadidja (que Dieu l’agrée). D’après Aïcha (que Dieu l’agrée) : le Négus (le roi de l’Abyssinie) avait offert au Prophète (salut et bénédiction sur lui) une parure, dans laquelle il y avait une bague en or. Il (salut et bénédiction sur lui) la prit, et l’envoya à la fille de Zineb (que Dieu l’agrée) et dit : « Pare-toi avec, Ô ! Ma fille. » Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) mourut, et Aba El Aâs lui (salut et bénédiction sur lui) survécut. Il rendit l’âme au cours du califat d’Abou Bakr (que Dieu l’agrée). Sentant sa mort prochaine, Fatima-Zahra (que Dieu l’agrée), fille cadette du Prophète (salut et bénédiction sur lui), fit promettre à Ali de se marier avec Oumama (que Dieu l’agrée). Ce fut fait selon sa volonté, Ali épousa Oumama. Après sa mort, elle épousa El Moughaïra, fils de Noufal El Hachimi. Elle mourut chez ce dernier, sans jamais avoir d’enfant (que Dieu l’agrée), elle et toute la famille du Prophète (salut et bénédiction sur lui).

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Rouqaya (Que Dieu soit satisfait d’elle)

Femme de l’homme aux deux lumières. Elle avait émigré en Abyssinie et à Médine. Selon Anas (que Dieu l’agrée), le Prophète (salut et bénédiction sur lui) a dit : Athman a été le premier à s’expatrier avec sa famille (Rouqaya), après Loth (sur lui le salut) ». Rapporté par El Béihaqi et Tabari. Les femmes ont dit au sujet de leur mariage : « Les plus parfaites créatures vues par l’être humain, Rouqaya et son époux Athman (que Dieu les agrée) ». Rouqaya naquit après Zineb (que Dieu les agrée), bien avant la révélation. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) était enchanté de sa naissance ainsi que Khadidja (que Dieu l’agrée). De coutume chez les Arabes, à la naissance d’une fille leur tempérament s’altérait et leurs visages se déformaient. Parmi eux, certains enterraient vivante leur fille, d’autres la suffoquaient. A leur sujet, Dieu, qu’Il soit exalté a dit : [Quand on annonce à l’un d’eux une fille, son visage s’assombrit, au moment même il suffoque.] (S.16/V.58) [Il se cache des gens, à cause du malheur qu’on lui a annoncé,- doit-il la garder malgré la honte, ou l’enfouira-t-il dans la terre ? Comme est mauvais ce qu’ils jugent.] (S.16/V.59) Rouqaya et Oum Kelthoum avaient été éduquées dans la maison du Souverain de la communauté, par les meilleures femmes Qoreïchites. Les parents avaient pourvu à leur direction morale. Les Arabes mariaient leurs filles toutes petites et les envoyaient vivre dans le domicile de leur fiancé sans consommer le mariage vu leur bas âge. Là, elles apprenaient à se familiariser avec leurs beaux-parents, jusqu’à l’âge du mariage. Abou Talib, l’oncle du Prophète (salut et bénédiction sur lui) s’était présenté pour demander la main de Rouqaya et d’Oum Kelthoum, pour les enfants de son frère Abou Lahab. Abou Talib dit : « Ô ! Mohammed, tu es le fils de mon frère, et tu as marié Zineb à Aba El Aâs fils de Rabîi, alors qu’il n’est pas ton cousin, mais celui de Khadidja. Sans elle, il n’aurait eu ni réponse ni mariage. Mohammed (salut et bénédiction sur lui) répondit : Tu as raison, ô ! Mon oncle. » Abou Talib continua : «Nous sommes venus te demander la main de Rouqaya et celle d’Oum Kelthoum, respectivement Aâtba et Oûtaïba, fils de ton oncle Abou Lahab, et je ne pense pas qu’il y ait un inconvénient. » Mohammed (salut et bénédiction sur lui) présenta la chose à Khadidja (que Dieu l’agrée), et demanda l’approbation de ses filles (que Dieu les agrée). Khadidja (que Dieu l’agrée) donna son accord, avec quelques réserves, elle savait avec qui allaient vivre ses filles : en compagnie d’Oum Jamil l’extravagante, l’impertinente, femme sans cœur d’Abou Lahab. Ce n’était pas du tout comme cela s’était passé avec le mari de Zineb (que Dieu l’agrée), puisqu’elle vivait avec sa sœur. Cependant, elle respecta l’avis de son mari (salut et bénédiction sur lui), afin de ne pas le contrarier. Les deux sœurs furent mariées, Rouqaya à Aâtba et Oum Kelthoum à Outaïba, fils d’Abou Lahab. Ainsi les deux sœurs se trouvèrent dans le foyer d’Abou Lahab. Comme l’avait prévu Khadidja (que Dieu l’agrée), Oum Jamil créait des problèmes, rendant la vie dure aux deux sœurs, et les relations se dégradèrent entre elles. Elles endurèrent les fatigues quotidiennes des travaux ménagers, la colère et la mauvaise humeur de leur belle-mère. Elles (que Dieu les agrée) supportèrent tout cela sans jamais se plaindre à leur père (salut et bénédiction sur lui) de leur mauvais sort. C’est en sorte grâce à leur éducation saine et leur sociabilité qu’elles ont pu supporter sans se lamenter leurs dures épreuves. Ainsi, les deux sœurs endurèrent ce calvaire pendant quatre ans, espérant l’entrée de leur époux dans leur couche. Néanmoins, Dieu qu’Il soit exalté, avait défendu que cela se réalise. Pendant cette période, leur père avait reçu la révélation et fut enjoint à exhorter les gens, par là même, à transmettre le message divin. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) admonesta en premier sa famille. Les premiers ennemis de l’Islam étaient Abou Lahab et sa femme Oum Jamil. C’est elle qui incita les Qoreïchites à se dresser contre lui et à dénigrer son invocation.

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Abou Lahab avait intimé à Aâtba et Outeïba de divorcer de leurs femmes respectives, les menaçant de les renier s’ils ne répudiaient pas les filles de Mohammed (salut et bénédiction sur lui). Ils mirent à exécution l’ordre de leur père sans conférer. Trouvant insuffisante à ses yeux la mauvaise action qu’il avait commise, Abou Lahab s’était mis à monter les Qoreïchites contre le Prophète (salut et bénédiction sur lui) et les Musulmans. Il était puissant, influent et perspicace au sein des Qoreïchites. Dieu, qu’Il soit exalté, a dit à leur sujet : [Au nom de Dieu le Clément le Miséricordieux. Périssent les deux mains d’Abou Lahab, et que lui-même périsse. Sa fortune ne le met pas du tout à l’abri, ni ce qu’il acquiert. Il sera bientôt jeté dans le Feu plein de flammes, de même sa femme, porteuse de bois. A son cou une corde de fibres.] (S. Les Fibres – V.1, 2, 3, 4, 5). Dieu, qu’Il soit exalté, expose dans cette sourate la forme du châtiment réservée à Oum Jamil, femme d’Abou Lahab, une corde à son cou tressée de fibres de palmier, et sa place, à elle et à son mari, assignée dans l’Enfer. Rouqaya et Oum Kelthoum retournèrent dans la demeure paternelle, sans que le Prophète (salut et bénédiction sur lui) se soucia outre mesure de cela. Il continua sa mission comme si de rien n’était. Là, elles vivaient (que Dieu les agrée) honorées, respectées et nobles. Après quelques mois, Athman (que Dieu l’agrée) se présenta pour demander la main de Rouqaya (que Dieu les agrée). C’était l’un des premiers à avoir adopté l’Islam, lorsque Abou Bakr exhortait les Qoreïchites. Il était de ceux à qui le Prophète (salut et bénédiction sur lui) avait prédit le Paradis après leur mort. Athman était un bel homme et athlétique. Dieu, qu’Il soit exalté, assembla les plus parfaites créatures, d’excellent tempérament, de bon caractère et de parfaite disposition naturelle. Quand les païens Qoreïchites se rendirent compte de l’ampleur qu’avait prise l’invocation de Mohammed (salut et bénédiction sur lui) sur la fine fleur des Qoreïchites et sur chaque tribu arabe, et de leur échec pour le contrer, les jeunes avaient déjà adopté la nouvelle religion « l’Islam ». Les Musulmans étaient de plus en plus maltraités et, en dépit de tout, ils tenaient bon et prenaient leur mal en patience. Au moment où le Prophète (salut et bénédiction sur lui) vit, ce qui leur arrivait comme mauvais traitement, il leur spécifia : « Partez pour la terre d’Abyssinie, il y a là un souverain juste, dans le royaume duquel l’iniquité n’a pas lieu et dont la terre est aimée, jusqu’à ce que Dieu vous gratifie d’un dénouement heureux ». Au cours des préparatifs, ils étaient quatorze personnes dont quatre femmes : Athman et Rouqaya (que Dieu les agrée) y étaient également. Le nombre augmentait au fur et à mesure, dépassant les quatre-vingts Musulmans et Musulmanes. L’exode eut lieu vers la terre d’Abyssinie sans incident. Arrivés sur place, ils furent en sécurité. Les Qoreïchites délèguèrent un émissaire avec un présent auprès du Négus, pour leur renvoyer les fugitifs. Il déclina leur offre et porta secours aux Musulmans, leur offrant l’hospitalité. Les émigrés d’Abyssinie eurent vent de la victoire des Musulmans sur les impies Qoreïchites et apprirent que La Mecque s’était convertie à l’Islam. Nombreux furent ceux qui revinrent à La Mecque ; Athman et Rouqaya (que Dieu les agrée) étaient du voyage. Là, ils durent affronter la réalité qui était tout autre que ce qu’ils avaient entendu dire. C’était une ruse des Qoreïchites, pour faire revenir les émigrants et se venger d’eux. Lorsque Rouqaya (que Dieu l’agrée) se rendit au domicile parental, il n’y avait plus personne. Ses sœurs lui apprirent que leur mère (que Dieu les agrée) était morte. Rouqaya (que Dieu l’agrée) pleura amèrement et porta le deuil. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) accueillit les émigrés d’Abyssinie, et découvrit Rouqaya en pleurs, il (salut et bénédiction sur lui) allégea sa peine. Les Qoreïchites accentuèrent leur tyrannie contre les Musulmans. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) stipula clairement à ses compagnons d’émigrer vers Médine ; Athman et Rouqaya (que Dieu les agrée) étaient à nouveau du voyage. A Médine les Ansars (que Dieu les agrée) les accueillirent, partageant avec eux biens et foyers.

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Roqaya (que Dieu l’agrée), enceinte de neuf mois, mit au monde un garçon du nom d’Abdallah. C’était l’allégresse, mais hélas elle fut de très courte durée : l’enfant mourut à bas âge. Rouqaya fut très affligée de son décès, et tomba gravement malade. Athman (que Dieu l’agrée) l’assista et la traita du mieux qu’il put. Durant cette période, les Musulman allèrent combattre les infidèles à Badr. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) demanda à Athman de veiller et de prendre soin de sa femme (que Dieu l’agrée), et de lui alléger les affres de la maladie. L’affection s’était intensifiée et arriva à son terme. Rouqaya rendit l’âme à son créateur en présence de son bienveillant époux (que Dieu les agrée). Athman (que Dieu l’agrée) la pleura amèrement, il était cruellement affligé. C’était le jour où les Musulmans rentrèrent victorieux de la bataille de Badr. C’était un jour à la fois funèbre et de consécration. Après avoir appris le décès de sa fille (que Dieu l’agrée), le Prophète (salut et bénédiction sur lui) entra chez Athman (que Dieu l’agrée), attristé. Les femmes pleuraient et hurlaient. Omar, fils de Khattab (que Dieu l’agrée) se mit en colère contre elles, leur ordonnant de cesser. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) dit : « Tout ce qui vient de l’œil et du cœur, c’est Dieu, tout ce qui vient de la main et de la langue, c’est de Satan ». Omar (que Dieu l’agrée) ne sachant quoi répondre, était confus. Fatima-Zahra pleura sa sœur (que Dieu les agrée) avec amertume, le Prophète (salut et bénédiction sur lui) prit un pan de robe et lui essuya les yeux avec affabilité et tendresse. Il (salut et bénédiction sur lui) pria sur sa défunte fille (que Dieu l’agrée), la conduisit vers sa dernière demeure, et l’enterra de ses propres mains dans le cimetière d’El Baqîi.

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Oum Kelthoum (Que Dieu soit satisfait d’elle)

Selon Abou Horeira (que Dieu l’agrée), le Prophète (salut et bénédiction sur lui) a dit : « Ô athman, Gabriel (sur lui le salut) m’a accordé de la part de Dieu (qu’Il soit exalté) de te marier à Oum Kelthoum avec la même dot et le même train de vie ». Il avait ajouté (salut et bénédiction sur lui) : « Si j’avais eu une troisième fille, je te l’aurais donnée pour épouse ». Troisième fille (que Dieu l’agrée) du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui), et de KhAdidja (que Dieu l’agrée) fille de Khouïled, reine des femmes du Paradis. Née à La Mecque, elle (que Dieu l’agrée) avait grandi dans un milieu de prédiction, élevée par son père (salut et bénédiction sur lui), et formée à sa juste valeur. Elle (que Dieu l’agrée) était d’un savoir-vivre admirable. Oum Kelthoum fut mariée à Outaïba, fils de Abou Lahab. Lorsque l’Islam se répandit, il la répudia, contraint par son père Abou Lahab et sa mère Oum Jamil, ennemis jurés de l’Islam et des Musulmans. Lorsque les Qoreïchites reléguèrent la famille Hachim dans les ravins de La Mecque, Oum Kelthoum (que Dieu l’agrée) était avec son père (salut et bénédiction sur lui) ainsi que sa mère (que Dieu l’agrée) et les Musulmans. Ils vécurent pendant trois années dans des conditions affligeantes, avec une constance et une longanimité résistant à toute épreuve. Les trois années écoulées, les Qoreïchites leur permirent de regagner La Mecque. Khadidja (que Dieu l’agrée) décédé, et Oum Kelthoum se chargea des occupations ménagères. Lorsque le Prophète (salut et bénédiction sur lui) émigra à Médine par la suite, Oum Kelthoum et Fatima-Zahra (que Dieu les agrée) le suivirent. A la mort de Rouqaya (que Dieu l’agrée), Athman (que Dieu l’agrée) vécut dans une immense tristesse. Trois années s’écoulèrent, sans que son affliction s’amoindrisse le moins du monde. Un jour, Omar, fils de El Khattab (que Dieu l’agrée), se présenta à lui pour lui offrir la main de sa fille Hafsa (que Dieu l’agrée). Affligé comme il était, Athman (que Dieu l’agrée) refusa. Furieux, Omar (que Dieu l’agrée) se présenta au Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) pour se plaindre du refus d’Athman (que Dieu l’agrée) et de l’affront qu’il venait de subir. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) lui posa la question suivante : « Pourquoi es-tu irrité ? » Il lui répondit : « J’ai offert la main de ma fille Hasfa à Abou Bakr, ensuite à Athman, ils ont tous deux refusé ». Le Messager de Dieu (salut et bénédiction de Dieu sur lui) dit : « Se mariera avec Hafsa quelqu’un de préférable à Athman et ce dernier s’unira avec une femme plus noble que Hafsa ». Le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) se dirigea vers le domicile de Athman (que Dieu l’agrée), s’annonça, et entra en lui disant : « O Athman ! Pour quelle raison es-tu dans ce désagrément ? ». Athman (que Dieu l’agrée) répondit : « Ô ! Messager de Dieu (salut et bénédiction de Dieu sur lui), ce qui m’arrive, aucune personne ne l’a enduré. La fille du Prophète (salut et bénédiction sur lui) qui fut ma compagne a disparu ; je suis sans héritier et les liens qui nous unissaient sont rompus. Après cela, il se mit à sangloter ». Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) dit : « Ô Athman ! Gabriel (sur lui le salut) m’ordonne de la part de Dieu (qu’Il soit exalté), de te marier à Oum Kelthoum, avec la même dot et la même condition de vie ». Rapporté par Abou Houreira (que Dieu l’agrée). Ce fut pour Athman un mariage décidé par Dieu (qu’Il soit glorifié) lui-même. Athman (que Dieu l’agrée) que les Anges respectaient, avait muni et équipé l’armée musulmane, il l’avait dotée d’un millier de dromadaires, dans les circonstances les plus

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critiques. C’était encore lui qui avait acheté un puits à un juif de Médine afin que les Musulmans puissent irriguer leurs plantations et se désaltérer. C’était toujours lui, qui avait acheté une parcelle de terrain pour l’adjoindre à la mosquée du Prophète, destinée à l’agrandir, lorsque le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) énonça : « Qui agrandira la mosquée ? » Athman (que Dieu l’agrée) fut informé par le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) qu’il serait admis, après sa mort, au Paradis et qu’il bénéficierait de bien d’autres honneurs (que Dieu l’agrée). Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) avait donné Oum Kelthoum (que Dieu l’agrée) en mariage et l’avait fait accompagner au logis d’Athman (que Dieu l’agrée) en habit de noces, par Oum Roumana, comme il l’avait fait dans le passé pour sa sœur Rouqaya (que Dieu l’agrée). Ainsi vécu Oum Kelthoum, heureuse, sereine, avec son mari, et dévouée à Dieu avec son époux, homme de foi, d’honneurs et de biens. Lorsque les Musulmans combattaient dans la voie de Dieu, Athman (que Dieu l’agrée) était présent avec ses biens et dans toutes les batailles. Les Qoreïchites empêchèrent le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) et les Musulmans d’accomplir le petit pèlerinage (Omra) à La Mecque. Ils campèrent alors à El Houdeïbia. Là, Athman (que Dieu l’agrée) se porta involontairement pour se rendre à La Mecque et négocier avec les Qoreïchites. Quelques jours après, la rumeur disait que Athman (que Dieu l’agrée) avait été tué. Le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) rassembla les Musulmans et les mobilisa pour lui prêter serment en l’honneur d’Athman (que Dieu l’agrée). Mettant la main droite sur la gauche, il pria Dieu : « Il est parti accomplir un acte à Ton service et au service de Ton Prophète ». Finalement, un fois son ambassade terminée, Athman (que Dieu l’agrée) regagna sain et sauf le lieu où le Prophète (salut et bénédiction sur lui) et les Musulmans l’attendaient. Ensemble ils regagnèrent Médine. Quelque temps après cet évènement, les Musulmans avec à leur tête le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) conquirent La Mecque, momentanément, Oum Kelthoum (que Dieu l’agrée) resta à Médine. Le moment arriva pour elle d’aller visiter La Mecque et de se recueillir sur la tombe sa mère bien-aimée (que Dieu les agrée). Mais Dieu (qu’Il soit exalté) en avait décrété autrement. Il l’avait choisie pour la suivre. Elle s’éteignit en l’an 09 de l’Hégire, sans laisser d’enfant. Le Messager de Dieu (salut et bénédiction de Dieu sur lui) demanda à Oum Aâtia El Ansaria (que Dieu l’agrée) de pourvoir à sa toilette funéraire, et d’envelopper son corps dans un de ses habits. Le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) pria sur elle et l’enterra dans le cimetière d’El Baqîi, près de sa sœur Rouqaya (que Dieu les agrée). Athman (que Dieu l’agrée) fut extrêmement affligé de la perte de son épouse : lumière qui venait de s’éteindre. Son deuil se prolongea, sans pour cela qu’il songe à se remarier. Le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) le trouvant prostré, lui dit : « O Athman ! Si nous avions eu une troisième fille, nous te l’aurions pour épouse ». Que Dieu soit satisfait de Rouqaya, d’Oum Kelthoum et de Athman le martyr, l’homme aux deux lumières.

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Fatima-Zohra (Que Dieu soit satisfait d’elle)

(Fatima la vertueuse, la mère de son père).

Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) s’adressa un jour à sa fille : « Ô ! Ma fille n’es-tu pas satisfaite d’être la souveraine des femmes du monde ? ». Dans un autre Hadith, il est dit : « Un ange est descendu m’annoncer que Fatima était la maîtresse des femmes du monde ». Et d’ajouter : « Fatima est une part de moi, celui qui l’importune, me met hors de moi ». Rapporté par El Boukhari. Selon, Ibn El Abbas (que Dieu les agrée), le Prophète (salut et bénédiction sur lui) a dit : « Les éminentes femmes du Paradis sont Khadidja, fille de Khouïled, Fatima, fille de Mohammed, Assia, fille de Mezahem, femme de Pharaon et Marie, fille de Imran ». Rapporté par l’Imam Ahmed et El Hakem. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) avait invoqué la grâce divine sur Ali et Fatima en ces termes : « O Mon Dieu ! Que Ta commisération les pénètre, que Ta félicité les investisse, que Ta bénédiction soit sur eux et sur leur progéniture ». Fatima, fille de Mohammed, messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui), fille de Khadidja, fille de Khouïled, quatrième et dernière fille. Elle vit le jour à La Mecque, alors que le Prophète (salut et bénédiction sur lui) avait presque quarante ans. Au cours de sa naissance, il y eut un évènement important. Les Qoreïchites rénovaient la Kaâba. Quand ils arrivèrent à l’installation de la pierre de la félicité dans son emplacement primitif, chaque chef de tribu voulut la remettre de ses propres mains. Ils se querellèrent, en arrivèrent même aux mains. La guerre allait éclater. Dieu (qu’Il soit exalté) éteignit le feu du conflit qui couvait entre eux, en agissant autrement. L’homme de confiance arriva pour trancher l’affaire. Il enleva son manteau, le posa à terre, prit la pierre, la plaça au centre et demanda à chacun des chefs de tribu de prendre un pan du manteau et de la soulever, jusqu’à ce parvienne à la hauteur de son emplacement, et la plaça lui-même. Tous les chefs de tribu furent contents, et l’incident fut clos. Fatima (que Dieu l’agrée), dans la maison du souverain des mondes, fut instruite entre les mains de celui à qui Dieu lui-même inculqua la meilleure éducation. Elle passa sa jeunesse avec ses sœurs. Ce fut Zineb qui la chérissait le plus (que Dieu les agrée). Le jour où son père (salut et bénédiction sur lui) fut investi de la révélation, les Qoreïchites conspirèrent à sa perte et le combattirent. Fatima (que Dieu l’agrée) fut témoin du combat mené par son père (salut et bénédiction sur lui) contre les prosélytes, et leur famille, au moyen de la bonne parole et de l’unicité de Dieu. Elle fut toujours présente à ses côtés. Un jour qu’il priait, Oqba fils de Mouîta se leva et lança sur le dos du Prophète (salut et bénédiction sur lui), alors qu’il était prosterné, les viscères d’une brebis. Les Qoreïchites se mirent à rire et à ironiser. La nouvelle parvint à la demeure du Prophète (salut et bénédiction sur lui). Fatima se dépêcha sur les lieux, débarrassa son père des viscères nauséabonds et se mit à nettoyer son dos des saletés. Une fois sa prière terminée, le Prophète (salut et bénédiction sur lui) implora Dieu afin de les punir. Plus tard, ils furent tous tués au cours de la grande bataille de Badr. Les Qoreïchites bannirent les Banou Hicham et les Banou Abdel Moutalib, famille du Prophète (salut et bénédiction sur lui), dans les ravins aux alentours de La Mecque. Fatima (que Dieu l’agrée) malgré sa jeunesse, était avec ses parents. Elle tomba malade à cause de la pénurie. Les victuailles venaient à manquer et la faim sévissait. Khadidja (que Dieu l’agrée) tomba malade et mourut. Les Qoreïchites finirent par lever l’embargo et autorisèrent la famille du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) à regagner sa demeure. Fatima fut terriblement consternée par la perte de sa mère chérie (que Dieu l’agrée).

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Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) s’exila de La Mecque pour Médine, suivie par Fatima (que Dieu l’agrée) qui partagea la responsabilité des travaux ménagers avec sa sœur. Ayant atteint l’âge du mariage, les jeunes des plus riches émigrés se présentèrent pour demander sa main. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) la leur refusait tout en s’excusant. Dieu (qu’Il soit exalté) estima et choisit pour Fatima (que Dieu l’agrée) un maître des ascètes, Ali, fils de Abi Talib (que Dieu l’agrée), le premier à avoir embrassé l’Islam, parmi les jeunes, celui qui a mis sa vie en danger la nuit où le Prophète (salut et bénédiction sur lui) émigra. C’était également lui (que Dieu l’agrée) qui avait pris la bannière le jour de la bataille de Khaïbar. Des qualités remarquables lui furent attribuées il prit une place considérable auprès du Prophète (salut et bénédiction sur lui) et parmi les Musulmans. Ali (que Dieu l’agrée) avait ouï dire que les plus fortunés des compagnons avaient demandé la main de Fatima (que Dieu l’agrée)), alors que c’était à lui que devait revenir cet honneur et ce témoignage. Les compagnons se rendirent à l’évidence : Ali (que Dieu l’agrée) était en effet prioritaire. Ils se présentèrent à lui et lui rappelèrent qu’il était le premier à avoir adopté l’Islam. De surcroît, il avait son appartenance à la famille du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui). Ils l’encouragèrent donc à demander la main de Fatima (que Dieu l’agrée). Mais Ali (que Dieu l’agrée) était pauvre, il n’avait ni commerce, ni fortune, tout cela à cause de son désintéressement des choses de la vie. Il prit son courage à deux mains et se présenta devant le Prophète (salut et bénédiction sur lui). Une fois en sa présence, il fut pris d’inquiétude et ne sut quoi dire. Le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui), lui demanda la raison de sa visite. Ali (que Dieu l’agrée) resta muet. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) repris : « Tu es venu peut être me demander la main de Fatima ? » Ali répondit par l’affirmative. Le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) lui demanda s’il avait une quelconque dot à offrir. Il répondit que non. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) lui demanda s’il avait encore dont il l’avait doté. Il répondit que oui. Le messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) lui proposa de la remettre à Fatima comme dot, et il donna son accord pour le mariage. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) se présenta à Fatima lui demandant son avis sur son union avec Ali. Elle accepta. Ali (que Dieu l’agrée) avait mis son armure en vente, et ce fut Athman, moyennant quatre cent dirhams qui l’acheta. Le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) demanda à Bilal (que Dieu l’agrée) d’acheter de bons parfums, et à Oum Salama (que Dieu l’agrée) d’acquérir le nécessaire pour les épousailles. La famille d’ Ali ainsi que tous les compagnons du Prophète (salut et bénédiction sur lui) lui firent un présent. La nuit du mariage, Le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) demanda à Ali de passer chez lui avant de toucher sa femme. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) se fit apporter de l’eau, fit ses ablutions, ensuite versa de l’eau sur Ali (puisse Dieu l’honorer) en invoquant Dieu : « Seigneur ! Bénis-les, fais que Ta bénédiction soit sur eux, et bénis leur descendance ! ». On avait préparé la couche nuptiale de Ali (que Dieu l’agrée), sur laquelle se trouvait un coupon de tissu offert par le Prophète (salut et bénédiction sur lui), qui leur servit de couverture. Ainsi les époux vivèrent heureux et tranquilles, avec Fatima, fille de Assad, fils de Hachim, la mère de Ali (puisse Dieu l’honorer), que le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) affectionnait depuis sa tendre enfance parce qu’elle l’avait adopté et protégé quand il était jeune et orphelin. Il (salut et bénédiction sur lui) dit : « Après Abou Talib, son défunt mari, aucune autre personne ne fut plus prodigue qu’elle ». La demeure de Ali (que Dieu l’agrée) était trop loin de celle du Prophète (salut et bénédiction sur lui), qui leur rendait visite chaque jour.

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Selon Anas, fils de Malek, lorsque le Prophète (salut et bénédiction sur lui) sortait pour la prière de l’aube, une fois celle-ci terminée, il se dirigeait vers le logis de l’Imam et Fatima (que Dieu les agrée), leur disant : « La prière, ô famille de Mohammed ! Dieu veut éloigner de vous le péché, et vous purifier une fois pour toutes ». Rapporté par l’Imam Ahmed et Thirmidi. Un jour, le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) dit à Fatima (que Dieu l’agrée) qu’il voulait qu’elle emménage près de lui. Pour cela, il informa Harith, fils de Naâman son voisin. Celui-ci se dépêcha de vider son appartement et l’offrit au Prophète (salut et bénédiction sur lui), tout en implorant Dieu pour sa bénédiction. Une fois l’appartement cédé, Harith, fils de Naâman (que Dieu l’agrée) dit : « Je suis, moi et mon bien, à la disposition de Dieu et de Son Messager ». Ajoutant : « Par Dieu, ô Messager de Dieu ! Le bien que je t’ai remis est une consécration pour moi ». Ainsi Fatima (que Dieu l’agrée) devint la plus proche voisine du Prophète (salut et bénédiction sur lui). Quelque temps après, elle mit au monde un garçon. Dès que la nouvelle arriva aux oreilles du Prophète (salut et bénédiction sur lui), il vint en courant, demandant à voir le nouveau-né. Il invoqua Dieu afin qu’il soit musulman et demanda à Ali quel nom il avait choisi. Il répondit : « Je l’ai appelé, harban ». Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) dit : « Non ! C’est Hassan », et ce dernier nom fut conservé. Le septième jour de sa naissance, il lui rasa la tête et remit en aumône l’équivalent du poids de ses cheveux en argent, aux nécessiteux. Il y eut un autre garçon nommé El Houceïne, puis naquit El Mouhcène, qui mourut en bas âge. Dieu accorda une faveur à cette famille vertueuse : la naissance d’une fille candide nommée Zineb, et postérieurement une autre prénommée Oum Kelthoum, en souvenir de leurs défuntes tantes (que Dieu les agrée). La famille s’était agrandie, les travaux ménagers également, Fatima (que Dieu l’agrée), seule, fut débordée. Elle moulait le grain, pétrissait le pain, préparait à manger pour toute la famille. Son époux (que Dieu l’agrée) la voyant fourbue, lui dit : « Va voir ton père et demande-lui une domestique pour t’aider ». Elle partit voir son père afin de lui demander quelqu’un pour l’assister. Arrivée devant le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui), elle ne su quoi dire. Il lui posa la question : « Qu’est-ce qui t’amène, ô, ma bien-aimée fille ? » Elle lui répondit avec pudeur : « Je suis venue simplement te souhaiter le bonjour ». Lorsqu’elle revint chez elle, Ali lui demanda (que Dieu l’agrée) ce qu’avait répondu son père (salut et bénédiction sur lui). Elle lui répondit : « Je n’ai pas osé lui solliciter quoi que ce soit ». Son époux lui dit : « Lève-toi, nous allons le voir ensemble ». Ils entrèrent chez le Prophète (salut et bénédiction sur lui) et lui exposèrent les faits, lui demandant une domestique, pour aider Fatima (que Dieu l’agrée) dans ses nombreux travaux ménagers. Le Messagers de Dieu (salut et bénédiction sur lui) ne leur répondit pas. Ils se retirèrent chez eux. Un peu plus tard, le Prophète (salut et bénédiction sur lui) leur rendit visite dans l’intention de leur expliquer ce qu’il fallait faire, pour venir à bout des corvées ménagères et autres. « Puis-je répondre à la requête qui vous a amenés chez moi ? » Ils (que Dieu les agrée) répondirent : Oui, bien sûr ! Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) dit : « Gabriel (sur lui le salut) m’appris quelques phrases. Il me dit de louer Dieu dix fois, glorifier Dieu dix fois, magnifier Dieu dix fois, tout cela après chaque prière. Et avant de vous mettre au lit, il faut louer Dieu trente fois, glorifier Dieu trente fois, magnifier Dieu trente fois ». Rapporté par El Boukhari, Muslim et Tirmidhi. Le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) affectionnait considérablement les enfants d’Ali et de Fatima, El Hassan et El Houceïne (que Dieu les agrée), invoquant Dieu : « Ô Mon Dieu ! Je les aime, aime-les et aime tous ceux qui les aiment ».

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Dans un autre Hadith : « Tout enfant ressemble à son père, mais les enfants d’Ali me ressemblent. » Il (salut et bénédiction sur lui) les appelait mes enfants et eux mon père. Il (salut et bénédiction sur lui) les emmenait avec lui à la mosquée et jouait avec eux. Un jour qu’il sermonnait les fidèles sur la chaire, Hassan et El Houceïne arrivèrent de rouges vêtus chancelants. Il descendit de l’estrade et les prit dans ses bras en disant : Dieu est véridique : Vos biens et vos enfants sont une vicissitude ». « En voyant ces deux gamins qui marchaient en titubant, je n’ai pu m’empêcher de descendre de ma tribune et d’aller à leur rencontre pour les prendre dans mes bras, interrompant ainsi le Hadith que j’avais commencé ». Oum Salam (que Dieu l’agrée) rapporte que c’est dans sa maison que ce verset est descendu : [Dieu ne veut autre chose, en vérité, que proscrire l’impureté et l’éloigner de vous, gens de la maison, et vous purifier une bonne fois pour toutes.] (S.33/V.33) Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) envoya chercher Ali, Fatima, El Hassan et El Houceine (que Dieu les agrée). Les mettant debout, il partit chercher son manteau, les en enveloppa et dit : « Ô Mon Dieu ! Ceux-là sont de ma famille. Eloigne d’eux l’impureté, purifie-les une bonne fois pour toute ». Elle dit : « Et moi, ô Messager de Dieu ? » Il lui répondit : « Pour moi, tu es mieux ». Dans un Hadith : « Glorifie Dieu (qu’il soit exalté) ». Fatima (que Dieu l’agrée) était une femme qui n’attachait pas d’importance aux choses de la vie, elle était très pieuse. A son sujet, l’Imam El Béihaqi (que Dieu ait son âme), rapportait, selon le rapport de la bataille d’Ohod : « Les femmes des émigrés et des ansars sortirent de Médine avec sur leur dos le ravitaillement des fidèles, Fatima (que Dieu l’agrée) fut parmi elles. Voyant son père (salut et bénédiction sur lui) la face en sang, elle courut l’enlacer et lui nettoyer le visage. Le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) dit : Le courroux de Dieu est plus terrible contre ceux qui ont osé ensanglanter le visage de Son Prophète ». Selon Sahl, Fils de Saïd, le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) fut blessé. Son turban tomba de sa tête et ses incisives furent cassées. Fatima lava son sang et Ali (que Dieu les agrée) versa de l’eau sur ses blessures afin d’arrêter l’écoulement du sang. Quand Fatima (que Dieu l’agrée) vit que l’eau n’étanchait pas le sang, elle déchira un morceau de tapis qu’elle brûla. Une fois en cendre, elle l’appliqua sur les blessures du Prophète (salut et bénédiction sur lui). Ainsi l’écoulement de sang s’arrêta. (Rapporté par El Boukhari et Muslim). Elle (que Dieu l’agrée) fut présente à plusieurs combats : les batailles du fossé, de Khaïbar et lors de la conquête de La Mecque. Elle était affectueuse et réconfortante pour sa famille. Elle pleura amèrement lors du décès de son cousin Djaafar (que Dieu l’agréé), fils de Abi Talib. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) l’avait surprise, pleurant, dire : « Ô ! Mon oncle, ô ! Mon oncle ». Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) dit : « Pour Djaâfar, des pleureuse se lamentent ». Lors de l’entrée triomphale du Prophète (salut et bénédiction sur lui) à La Mecque, Fatima (que Dieu l’agrée) rendit visite à ses proches et ses amis. Ali (puisse Dieu l’honorer) rendit visite à sa famille). Il est rapporté qu’un jour Ali (puisse Dieu l’honorer) voulut se marier avec la fille d’Abou Djahl. La nouvelle arriva aux oreilles de Fatima (que Dieu l’agrée). Non seulement elle refusa, mais elle le rapporta au Prophète (salut et bénédiction sur lui) qui tressaillit. Il (salut et bénédiction sur lui) monta sur la tribune de la mosquée et dit : « Ô braves gens ! Fatima est une denrée très chère à mes yeux. Il m’est parvenu que la famille fils de Hicham, famille d’Abi Djahl veut marier sa fille à Ali fils de Abi Talib. Je ne leur permettrai pas cela. Mais si c’est ce que désire Ali, qu’il répudie ma fille et qu’il épouse la leur. Je ne puis rendre licite ce qui est illicite et réciproquement ». Rapporté par El Boukhari et Muslim.

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Il était hors de question que la fille du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) cohabite avec la fille de l’ennemi de Dieu, de Son Prophète, des Musulmans et de l’Islam. Voilà pourquoi le Prophète (salut et bénédiction sur lui) se mit en colère. En apprenant cela, Ali (que Dieu l’agrée) changea d’avis, arriva chez lui, demanda pardon à Fatima (que Dieu l’agrée) et se réconcilia avec elle, lui promettant de ne jamais l’échanger contre une autre. La vertueuse Fatima (que Dieu l’agrée) lui répondit : « Que Dieu te pardonne, ô mon neveu ! ». Après le pèlerinage d’adieu, le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) revint à Médine et tomba malade. Fatima (que Dieu l’agrée) se consacra à lui lors de sa maladie. Lorsqu’il (salut et bénédiction sur lui) sentit son heure arriver, il la fit approcher et lui chuchota quelques mots à l’oreille, elle se mit à pleurer. Il lui chuchota de nouveau quelques mots à l’oreille, cette fois-çi, elle se mit à rire. Aïcha (que Dieu l’agrée) dit : « Je ne t’ai jamais vue aussi heureuse, par un jour de chagrin comme celui-ci. Pourquoi ? ». Fatima (que Dieu l’agrée) répondit : « Je ne puis révéler le secret du Prophète (salut et bénédiction sur lui ». Lorsqu’il mourut (salut et bénédiction sur lui), Fatima et les Musulmans (que Dieu les agrée) furent dans une affliction sans précédent. Le ciel de Médine s’obscurcit. A l’occasion de son enterrement, Fatima (que Dieu l’agrée) dit à Anas, fils de Malek : « Comment avez-vous trouvé la force pour jeter la terre sur le Prophète (salut et bénédiction sur lui) ? ». Selon les historiens, Fatima-Zahra (que Dieu l’agrée) n’a jamais plus souri après la mort de son père (salut et bénédiction sur lui) jusqu’à sa mort. Certains osèrent la comparer à Jacob (sur lui le salut), quand il pleura son fils Joseph (sur lui le salut). D’autres encore la comparèrent à Jean (sur lui le salut), qui, lui, pleura de peur de l’enfer. Un jour, arriva Aïcha (que Dieu l’agrée) lui demanda : « Qu’est-ce que ton père t’avait confié avant de mourir ? ». Elle (que Dieu l’agrée) répondit que le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) lui avait dit : « L’ange Gabriel (sur lui le salut) me récitait chaque année une fois le Coran. Cette année il me l’a récité deux fois. J’ai compris que mon heure avait sonné. Tu seras la première de ma famille à me suivre, et oui ». J’avais pleuré puis il (salut et bénédiction sur lui) ajouta : « N’es-tu pas satisfaite d’être dans l’au-delà la souveraine des femmes du monde ? » J’ai ri. Lorsque les Musulmans prêtèrent serment à Abou Bakr (que Dieu l’agrée) pour être leur khalife, Fatima (que Dieu l’agrée) se présenta afin que ce dernier lui remette ce que son père (salut et bénédiction sur lui) laissa comme héritage. Il lui objecta : « J’ai entendu le Prophète (salut et bénédiction sur lui) dire : « On n’hérite pas de ce que nous laissons en aumône ». Et selon Abou Darda’a : « J’ai entendu le Prophète (salut et bénédiction sur lui) dire : Les exégètes sont les héritiers des Prophètes (salut et bénédiction sur eux). Les Prophètes ne lèguent aucun dinar ni dirham, par contre, ils lèguent la science. Celui qui s’emparera d’elle, se pourvoira d’un privilège grandissant. » Rapporté par Abou Daoud, Thirmidi, Ibn Maja et El Bihaqi. Fatima (que Dieu l’agrée) retourna chez elle, souhaitant toujours sa part de ce qu’avait laissé le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui). Elle tomba gravement malade. L’Imam de la communauté rapporta qu’Abou Bakr demanda la permission à Ali de rendre visite à Fatima (que Dieu l’agrée), sa démarche fut acceptée. Après un long conciliabule, il finit par la persuader. Elle fut compatissante et désintéressée. Sentant son heure approcher, elle dit à Asma’a fille de Oûmis femme d’Abou Bakr (que Dieu les agrée) : « Ô ! Asma’a, je trouve détestable qu’après avoir fait la toilette funéraire, les défuntes femmes soient couvertes d’un voile transparent ». Asma’a répondit : « Ô fille du Messager de Dieu, je ne t’ai pas montré ce que j’ai ramené d’Abyssinie ! »

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Elle apporta un paquet de coupons soyeux, l’ouvrit et par la suite la couvrit d’une pièce d’un des tissus. Fatima (que Dieu l’agrée) dit : « C’est une bien belle étoffe. » Puis ajouta : « Si je meurs, je veux que se soit toi et Ali qui pourvoient à ma toilette funéraire, et ne laissez personne d’autre rentrer chez moi. » Fatima (que Dieu l’agrée) rendit l’âme. Sa toilette funéraire fut, comme elle l’avait sollicité, faite par Asma’a et Ali (que Dieu les agrée). Pour l’inhumer, descendirent dans sa tombe El Abbas et El Fadl, fils de Abbas (que Dieu les agrée), qui l’ensevelirent de nuit au cimetière d’El Baqiî. Les émigrés et les Ansars prièrent pour elle. La promesse de son père (salut et bénédiction sur lui) fut authentique : elle fut la première à le suivre parmi les gens de sa famille. Que Dieu soit satisfait d’elle et de ses enfants. El Hassan, El Houceïne, Zineb et Oum Kelthoum furent très affligés. La lumière de leur demeure sur eux s’éteignit, subséquemment l’odeur de leur grand-père (salut et bénédiction sur lui) avec. Ali (que Dieu l’agrée) fut extrêmement chagriné, et alla souvent se recueillir sur sa tombe, s’entretenant avec elle et lui récitant des poèmes.

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FEMMES DE LA FAMILLE DU PROPHETE (Que Dieu les agrée)

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Zineb fille de Ali (Que Dieu les agrée)

Fille de Ali fils d’Abou Talib (que Dieu l’agrée). Fille de Fatima-Zahra bent Mohammed (salut et bénédiction sur lui), fille de Khadidja bent Khouïled (que Dieu les agrée toutes). C’est son grand-père Mohammed Envoyé de Dieu (salut et bénédiction sur lui) qui lui donna le prénom de Zined. Héroïne de Karbala. Emigrée en Egypte où elle fut enterrée. Après les naissances d’El Hassan, El Houceïne et Mouh-cène qui mourut à bas âge, Fatima-Zahra (que Dieu l’agrée) eut une fille. Zineb fut ce nourrisson qui illumina le foyer. La nouvelle se propagea à Médine. Les Médinois demandèrent à Ali comment il allait nommer le nourrisson. Il répondit : « Je n’ai aucune prérogative devant le Prophète. La décision lui revient en cette circonstance ». Le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) lui donna le nom de Zineb, en souvenir de sa défunte fille. Elle ressemblait énormément à sa mère Fatima-Zahra (que Dieu les agrée). Elle fut élevée dans le foyer du Prophète (salut et bénédiction sur lui), entre la tendresse de sa mère, l’amabilité et la science de son grand-père (salut et bénédiction sur lui), et la sagesse et la bravoure de son père (que Dieu l’agrée). Le jour de la mort de son grand-père (salut et bénédiction sur lui), le ciel de Médine s’assombrit, perdant ainsi son flambeau et avec lui l’interruption de la révélation. Lorsque Fatima-Zahra sentit son heure imminente, elle conseille à sa fille d’être patiente et de prendre soin de la famille. Zineb (que Dieu l’agrée) suivit ses conseils avec fermeté et obédience. Elle fut une mère pour ses frères. Ali (que Dieu l’agrée) prit en main sérieusement l’éducation de ses enfants ; dès leur plus jeune âge, il leur apprit le Coran, la politesse, la civilité, la sagesse, la science et la vaillance. Enfant déjà, Zineb (que Dieu l’agrée) était vertueuse et très intelligente. « L’arbre d’ascendance agréable resterait excellent tout au long des générations. » Ayant atteint la puberté, la candide Zineb (que Dieu l’agrée) fut très courtisée. Tous les jeunes gens de bonne famille se présentèrent pour demander sa main. Mais Dieu l’avait promise à quelqu’un d’autre, le meilleur d’entre eux. Ce fut Abdallah fils de Djâafar fils de Abi Talib, natif de l’Abyssinie au temps du premier exil de ses parents et des croyants dans ce pays. Du temps où Djâafar fils de Abi Talib fut désigné émir, représentant des expatriés auprès du Négus, roi d’Abyssinie. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) dit en son honneur, le jour de son retour d’exil en Abyssinie, qui fut le jour même de la prise de Khaïbar : « Par Dieu, je ne saurait dire lequel des deux évènements me fait autant plaisir, notre victoire à Khaïbar ou le retour de Djaâfar parmi nous ? » Puis, il ajouta : « Tu es proche de mon caractère et de mon tempérament ». Le jour de la mort de Djaâfar en martyr, alors qu’il était porte-étendard dans la bataille de Mouetah. Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) dit : « Ô Mon Dieu ! Remplace Djâafar parmi les siens, et prenant la main droite de Abdallah, il dit : « Bénis-le (il le répéta trois fois de suite) ». Puis il ajouta : « Je me porte garant envers eux dans la vie présente et dans l’Au-delà ». Abdallah était d’un savoir-vivre peu commun, et sa prodigalité était réputée dans le milieu médinois. Il fut nommée à juste titre par les croyants le pivot de la générosité, et passa pour le bienfaiteur de sa génération. Le poète avait composé ces vers en son honneur pour chanter sa prodigalité : Tu es réellement le charmant fils de Djâafar Sachant que le bien est périssable Il lui subsista un mâle. On ajouta en son honneur :

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Tu es bien le fils de Djâafar, oui ! Jeune homme, Ô Oui ! Le meilleur refuge dans la voie de l’abandonné. Il fut parmi les rares hommes de religion, que l’on consulta lors de certains différents. Il était écouté parmi les siens. Abdallah fils de Djâafar se présenta pour demander la main de Zineb à son oncle. Ali (que Dieu l’agrée) accepta les fiançailles d’Abdallah avec Zineb (que Dieu les agrée), émanation du Prophète (salut et bénédiction sur lui). Zineb (que Dieu l’agrée) fut une docte, savante dans le domaine de la loi islamique, et en culture générale, l’intègre, la pure, la dévouée, la courageuse. Elle avait une chaire de science, enseignant à toutes les femmes qui voulaient se consacrer aux études. Ibn El Abbas rapporta qu’il fut un de ses élèves. Il la décrit comme une lumière sur lumière. Elle se maria chez Ali, en présence de tous les compagnons du Prophète (que Dieu les agrée), qui connaissaient Zineb, sa place et sa bénédiction. Fut également présent l’Emir des croyants, Omar fils d’El Khattab, ainsi que son ministre Athman fils de Aâfan, Anas fils de Malek et d’autres encore parmi les Ansars et les émigrés (que Dieu les agrée). Ce fut un mariage resplendissant, pour tous ceux qui honorèrent les gens de la maison du Prophète (salut et bénédiction sur lui). Abdallah et Zineb s’installèrent dans le logis de Ali (que Dieu les agrée), car Zineb ne pouvait quitter son père et ses frères (que Dieu les agrée). Abdallah ne vit aucun inconvénient à y résider. Il ne fut pas étranger et ne se sentit nullement différent d’eux. Il fut homme de biens énormes et de dignité. La promiscuité consolida les liens de parenté. Le jour où Ali (que Dieu l’agrée) emménagea à Koufa, Abdallah le suivit, et fut un de ses commandants dans les batailles. Lorsque Ali (que Dieu l’agrée) fut assassiné, le reste de la famille vertueuse regagna Médine. Mouâwyya demanda aux gens de Koufa de prêter allégeance à son fils Yazid le sanguinaire en tant que gouverneur, ils refusèrent. Les habitants de Koufa incitèrent El Houceïne (que Dieu l’agrée) à combattre Yazid, il accepta. Il décida de sortir, et avec lui un certain nombre de croyants. Zineb (que Dieu l’agrée) voulut les accompagner, Abdallah refusa. Elle prit la ferme décision d’assister son frère, coûte que coûte, donc, elle divorça, afin que chacun puisse disposer librement de sa personne. Zineb et Abdallah (que Dieu les agrée) avaient eu cinq enfants, Mohammed, Ali, Abbas, Aôuf et Oum Kelthoum. La rencontre des armées d’El Houceïne et de Yazid eut lieu, certains soldats désertèrent le camp d’El Houceïne, pour rejoindre celui de Yazid. Il se trouva que ce fut ces mêmes soldats qui l’avaient encouragé à la bataille. La bataille fut engagée, El Houceïne fut tué. « Je fus durement éprouvée » dira Zineb lors de cette bataille. Elle fut faite prisonnière. Ils furent traînés à Damas, et présentés à Yazid le sanguinaire. Une discussion dure eut lieu entre elle (que Dieu l’agrée) et Yazid qui proféra des paroles blessantes et eut des propos très sévères, alors que la courageuse Zineb répondit avec condescendance et tact, fournissant des preuves irréfutables. Ne sachant que répondre, insignifiant devant elle, il baissa la tête d’humiliation. Zineb (que Dieu l’agrée) fut renvoyée à Médine, ainsi que ce qui restait de sa famille. Elle fit de sa demeure un établissement d’instruction où tous ceux qui voulaient apprendre, venaient quérir la science. Elle présida de nombreuses conférences. Les Omeyyades craignirent pour leur vie et demandèrent à Zineb (que Dieu l’agrée) de s’expatrier. Elle refusa fermement de quitter sa ville natale. Craignant pour sa vie, la famille Hachim insista et lui choisit l’Egypte, en expliquant que la terre de Dieu est immense. Zineb et Soukaïna fille d’El Houceïne (que Dieu les agrée) prirent congés de leur famille et amis et empruntèrent le chemin de l’exode. En Egypte, elles furent accueillies à bras ouverts par les croyants et les doctes. Elle s’installa dans une demeure conçue pour elle. Là elle finit ses jours en priant et jeûnant. Les exégètes et les Musulmans lui rendirent visite, jusqu’à sa mort en l’an 62 de l’hégire. Elle est enterrée en Egypte, que Dieu soit satisfait d’elle.

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Oum Kelthoum fille de Ali (Que Dieu soit satisfait d’eux)

Oum Kelthoum, fille de Ali et de Fatima-Zahra (que Dieu les agrée), grandit près de la mosquée du Prophète (salut et bénédiction sur lui). Fatima- Zahra l’éleva, l’éduqua de la meilleure manière dont on puisse éduquer les enfants. Elle fut d’un savoir-vivre exceptionnel, dévouée aux ordres de ses parents, ne les contrariant pas même dans ses affaires et son avenir. Les jeunes prétendants des Ansars et des émigrés la voulurent pour épouse. Ils virent en elle la femme vertueuse par excellence et l’arbre aux mille qualités. Ils submergèrent la famille du Prophète (salut et bénédiction sur lui) par leur va-et-vient, et leurs demandes en mariage. Ali s’excusait auprès des soupirants sans arrêt. Omar ibn El Khattab, l’émir des croyants se présenta à Ali (que Dieu l’agrée), et lui demanda la main d’Oum Kelthoum. Il refusa, prétextant son âge avancé, en comparaison de celui d’Oum Kelthoum. Omar (que Dieu l’agrée) revint plusieurs fois, et lui fit de nouveau sa demande en mariage en disant : « Heureux celui qui contracte un lien avec la famille du Prophète (salut et bénédiction sur lui) ». Ali (puisse Dieu l’honorer) fut confus et n’osa pas lui refuser sa demande. Il lui proposa un marché qui le suivant : « Je t’enverrai Oum Kelthoum avec un présent, si tu l’acceptes, dis lui : « Je le garde ». Ali appela Oum Kelthoum, lui demanda de porter un présent à l’Emir des croyants Omar, et de lui dire : « Mon père m’envoie te souhaiter le bonjour, et te dire qu’il accepte le pacte. Il a également dit : « Si elle accepte garde la, si elle refuse renvoie-la moi ». Elle partit voir l’Emir des croyants Omar, et lui rapporta les dires de son père. Il lui dit d’aller dire à son père qu’il acceptait, et que Dieu soit satisfait de lui. Omar (que Dieu l’agrée) sortit pour annoncer la bonne nouvelle aux Ansars et aux Emigrés : « Souhaitez-moi bonne chance ». Ils répondirent : « Pourquoi, ô ! Emir des croyants ? ». Omar (que Dieu l’agrée) répondit : « J’ai épousé une telle, et pour cause, j’ai entendu le Prophète (salut et bénédiction sur lui) dire : « Tout lien de parenté, de descendance et d’alliance par les femmes s’interrompt le Jour du Jugement Dernier, excepté mon lien de parenté et ma descendance ». Le lien de parenté et de postérité existait déjà avec lui (salut et bénédiction sur lui). Il était impératif pour moi de créer mon alliance par l’intermédiaire d’une de ses petites filles. Tous ceux qui furent présents louèrent Dieu et le félicitèrent. Il épouse Oum kelthoum et ils eurent deux enfants, un garçon et une fille. Hélas ! Sa destinée ne lui permit pas d’avoir une vie assez longue pour jouir de ce nouveau bonheur. Omar ibn El Khattab mourut en martyr. Après sa mort, Oum Kelthoum se remaria. Ils moururent l’un après l’autre, elle et l’enfant d’Omar. Que Dieu soit satisfait d’elle.

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Soukaïna Fille d’El Houceïne (Que Dieu soit satisfait d’elle)

Au cours d’une réunion présidée par Omar, fils d’El Khattab (que Dieu l’agrée), avec ses compagnons, entra un homme enjambant la tête des gens assemblés. Quand il arriva devant Omar, celui-ci lui demanda : « Qui es-tu ? » L’homme répondit : « Je suis Imar’ou le Chrétien, mon nom est Imrou El Qaïs, fils Aâdi El Kalbi, seigneur de sa tribu. Lorsque je m’exprime, mes paroles sont prises en considération, et si j’ordonne, je suis obéi ». Omar reprit : « Que désires-tu ? » Il répondit : « Je veux devenir musulman ». On lui l’Islam qu’il reconnut. Il devint musulman. Omar lui confia une personne du Sham devenue musulmane appartenant à la tribu Qota’ât. Un jour qu’il sortait, Ali (que Dieu l’agrée) se présenta à lui et lui dit : « O oncle ! Je suis Ali, fils d’Abou Talib cousin du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) et son gendre. Voilà mes enfants, El Hassan et El Houceïne de sa fille. Nous désirons ton alliance, marie-nous ». Il répondit : « Je te donne pour femme à toi, Ali, El Mahayat, fille de Imrou El Qaïs. Toi El Hassan, je te marie à Salma, fille de Imrou El Qaïs. Quant à toi El Houceïne, je te donne pour épouse Rabab, fille de Imrou El Qaïs ». Ainsi El Houceïne (que Dieu l’agrée) se maria à Rabab, fille de Imrou El Qaïs, qui était belle et d’une éducation parfaite. Ils vécurent heureux dans l’harmonie la plus totale. El Houceïne fut homme de lettres et docte en la matière, une fois il récita ces vers : Par ma vie, je ne me suis jamais attaché à un habitat Désagréable à Rabab et Soukaïna Dans une autre strophe, il dit : Je n’oublierai pas leur prodigalité, qui ne fait jamais défaut, Pendant toute ma vie ou après ma mort. Lorsque El Houceïne (que Dieu l’agrée) sortit combattre le gouverneur Omeyyade, le tyran Yazid fils de Mouâwyya, Soukaïna l’accompagna ainsi que Rabab. Le combat fit rage, et malgré leur petit nombre, ils tinrent tête à la cohorte des Omeyyades, jusqu’à ce qu’El Houceïne meure en martyr, à Kerbala. Ce fut le 10 de Mouharem appelé le jour de Aâchoura. Au sujet de ce jour le Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) a dit : « Dieu (qu’il soit exalté) sauva Moïse et son peuple, ce même jour, en noyant Pharaon et son armée ». Il fut rapporté que ce fut également ce jour-là qu’il y eut les calamités du destin de l’imam… Ibn Taymyya a dit : « Parmi les miracles d’El Houceïne, Dieu a fait que son martyr fut ce jour même. Dieu rassembla précisément en ce temps une tendance de bienfaisance exigeant de rendre grâce à Dieu, ou une épreuve nécessitant une soumission à Dieu ». Après le martyr d’El Houceïne, Rabab (que Dieu l’agrée) fut demandée en mariage, elle dit : « Je ne prendrai jamais plus personne pour beau-père, après le Prophète de Dieu (salut et bénédiction sur lui). » Elle composa ce vers de poésie : Celui qui fut une lumière, avec laquelle on s’illuminait, A Kerbala, il fut tué sans être inhumé, Petit-fils du Prophète, que Dieu te comble de ses bienfaits, Tu nous évitas l’avilissement de l’honnêteté, Tu fus pour moi une montagne difficile à escalader, Tu nous apprenais la clémence et la piété, Tu fus celui vers qui les orphelins, les indigents et, Les faméliques se tournèrent pour solliciter la protection et s’abriter, Par Dieu, je n’aimerais pas changer mon alliance contre la vôtre, Jusqu'à ce que je disparaisse sous le sable et la terre.

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Soukaïna apprit la jurisprudence et la littérature de son père. Grâce à cela, elle fut d’une grande renommée. Arrivée en âge de se marier, elle fut la magnificence même des jeunes filles de son temps, tant par son savoir-vivre que par son éducation, incitant les postulants à la solliciter. Cependant elle éprouvait de la répugnance pour le mariage. Après la mort de son père en martyr, elle changea d’attitude à l’égard du mariage. Lorsque les prétendants eurent vent de cela, ils se hâtèrent de demander sa main, afin d’avoir pour beaux-parents la famille du Prophète (salut et bénédiction sur lui), cet honneur émérite qu’ils ambitionnaient. Elle choisit Mas’âb le plus illustre d’entre eux, aussi bien en intelligence qu’en noblesse. Il fut un habile et vaillant cavalier. Il était gouverneur de l’Irak. Sa grand-mère fut l’illustre Safia (que Dieu l’agrée), tante du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui). Les bien-aimés se marièrent, leurs épousaillent furent majestueuses, elles dépassèrent toutes les autres en splendeur et magnificence. Il l’ammena avec lui en Irak. Elle fut dévouée à son mari, ingénieuse et facétieuse. Elle s’attacha aux besogneux et aida tous les nécessiteux. Mais le destin en avait décidé autrement. Le gouverneur de Damas Abdel Malek fils de Marwan l’Omeyyade, homme puissant, voyait son pouvoir rétrécir. Il équipa donc une puissante armée et sortit pour attaquer Mas’âb, époux de Soukaïna. Mas’âb à son tour se prépara avec son armée et quitta l’Irak pour l’affronter. Hélas, les gens de l’Irak le trahirent, comme ils le firent autrefois avec Ali et El Houceïne (que Dieu les agrée). Mas’âb se trouvant isolé fut tué au cours de la bataille. En apprenant sa mort, Soukaïna s’affligea beaucoup pour celui qu’elle chérissait. Il lui remémora la mort de son grand-père et de son père. Les habitants de Koufa vinrent lui présenter leurs condoléances. Elle leur dit : « Dieu m’est témoin, je vous hais. Vous avez tué mon grand-père Ali, mon père El Houceïne et mon mari Mas’âb. Comment osez-vous vous présenter devant moi ? Vous m’avez rendue orpheline étant jeune et vous êtes responsable de mon veuvage étant adulte ». Elle évoqua Ma’sâb en ces termes : Lorsque vous l’avez tué vous avez achevé la gloire Qui à tort fut tuée par les sabres, Avant moi, El Houceïne affronta le danger en combattant, Ses ennemis, jusqu’à ce que mort s’ensuive. Il est dit qu’elle se remaria après lui. Une excroissance apparut sous l’œil droit de Soukaïna, qui prit de l’ampleur en s’infiltrant sous la peau de la joue. Le médecin l’ausculta et procéda à son ablation. L’intervention fut un succès car, après la cicatrisation, son visage reprit sa forme initiale, préservant sa beauté originelle. Son nom était Amina, comme fut avant elle, celui de sa grand-mère, Amina fille de Wahb, mère du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui). Ce fut Rabab, qui la surnomma Soukaïna. Lors de la mort en martyr de son père El Houceïne, elle s’expatria avec sa tante Zineb, fille de Ali, en Egypte. Lorsque cette dernière mourut (que Dieu l’agrée), Soukaïna reprit le chemin de Médine. Elle s’adonna au jeûne et à la prière, jusqu’à sa mort à Médine en l’an 117 H. Elle fut enterrée en ce lieu. Que Dieu soit satisfait d’elle et de la famille du Prophète (salut et bénédiction sur lui).

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Fatima Fille d’El Houceïne (Que Dieu soit satisfait d’eux)

Fatima était la fille d’El Houceïne, fils de Ali, sa grand-mère Fatima-Zahra (que Dieu les agrée), fille du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) et sa mère Oum Ishaq fille de Talha. Elle était la demi-sœur de Soukaïna, par leur père El Houceïne. Elle grandit dans la maison de la foi et de la piété. Elle fut une plante parfumée bienveillante, chaste, pieuse, pénitente, abstinente, évoquant Dieu à tout instant. On interrogea Omar fils de Abdel Aziz à son sujet, il dit : « C’est une femme qui ne connaît pas la méchanceté, vu son ignorance de la malveillance. La perfidie l’a désertée. Comparable à sa grand-mère, dans sa physionomie et dans ses vertus morales. » Comme disait Soukaïna : « Elle ressemble à notre dévote grand-mère ». Elle fut charitable, aimant les nécessiteux, n’éconduisant jamais le mendiant, humble pour ce qui est de sa subsistance, et de ses vêtements. Lorsqu’elle fut en âge de se marier, les jeunes nobles prétendants accoururent de toutes parts, dans l’intention de demander sa main, afin de devenir un membre de la famille du Prophète de Dieu (salut et bénédiction sur lui). Mais, Dieu (qu’Il soit exalté) dans son infinie commisération dit : [Le bienveillant pour la vertueuse]. Hassan, fils d’El Hassan, fils de Ali (que Dieu les agréés) se présenta à son oncle, demandant la main d’une de ses filles. Abdallah, fils de Moussa, fils de Abdallah, fils d’El Houceine dit : « El Hassan fils d’El Hassan demanda à son oncle El Houceïne (que Dieu les agrée) la main d’une de ses filles ». El Houceïne lui répondit : « Choisis, ô mon fils ! Celle que tu préfères ! » El Hassan par respect pour son oncle ne put lui répondre. Prenant les devants, El Houceïne lui dit : « Parmi elles, j’ai choisi pour toi, ma fille fatima. Elle ressemble à ma mère Fatima-Zahra (que Dieu l’agrée), fille du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui). » Il l’épousa et ils vécurent un modèle de complaisance et de dignité. Le jour où El Houceïne (que Dieu l’agrée) sortit combattre l’inique chef d’état, Yazid, fils de Mouâwyya gouverneur de Damas lors de la bataille de Kerbala, Fatima fut témoin de ce qui fut entièrement qu’affliction et épreuve. Plus de soixante-dix hommes tombèrent en martyrs, parmi lesquels Hassan (que Dieu les agrée), tous de la famille du Prophète (salut et bénédiction sur lui). Les femmes de la famille du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) furent traînées en tant que prisonnières à Damas. Elles furent présentées à Yazid, qui, à cet instant précis, se divertissait avec la tête tranchée d’El Hassan. Les femmes prirent sur elles, faisant semblant de ne pas voir ce jeu macabre, mais elles pleurèrent amèrement. Fatima prit la parole et dit : « Est-ce que les filles du Prophète (salut et bénédiction sont des captives, ô Yazid ? » Il répondit : « Au contraire, libres et honorables ». Elles furent reconduites sans délai à Médine. El Hassan et Fatima avaient eu Abdallah, Ibrahim, Hassan et Zineb. Après la mort de son époux, elle se remaria avec Abdallah fils de Amr, et eut avec lui El Qacim et Mohammed qui grâce à sa beauté, fut surnommé « l’homme au visage éclatant ». Fatima fut comptée parmi les femmes les plus savantes en jurisprudence, ainsi que dans la dévotion. Elle rapporta plusieurs Hadiths (traditions du Prophète (salut et bénédiction sur lui)). Elle mourut à Médine en l’an 110 H. – que Dieu soit satisfait d’elle et de tous les membres de la famille du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui).

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Nafissa, fille d’El Houceïne (Que Dieu soit satisfait d’eux)

Elle naquit en l’an 145 H, à la vénérable Mecque. Nafissa est la fille d’El Houceïne, fils de Zaïd, fils d’El Houceïne, fils de Ali. Elle grandit dans la maison de la science et de la splendeur prophétique. Son père El Houceïne, emménagea à Médine la lumineuse, où son âme trouva la quiétude en ces lieux, et où elle apprit le Coran ainsi que sa portée et son sens. Ayant atteint la puberté, sa personnalité se confirma et elle fut l’élève de l’Imam Malek (que Dieu ait son âme) qui enseignait El Mawata. Elle acquit la jurisprudence ainsi que d’autres sciences des membres de la famille du Prophète (salut et bénédiction sur lui). Elle comprit la frivolité humaine et se consacra à la dévotion, à la bienveillance et à la philanthropie. L’âge du mariage atteint, les jeunes médinois voulèrent l’épouser. C’est alors que ses prétendants se présentèrent. Ce fut Ishaq El Mou’taman, fils de Djaâfar le véridique, l’illustre savant, le prédicateur, et le mémoraliste, l’incontestable expert d’une des branches de la généalogie de la famille du Prophète (salut et bénédiction sur lui) qui eut l’honneur de l’épouser. Lorsque les épousailles eurent lieu, l’illumination s’ajouta à la lumière, ce fut le complaisant pour la bienveillante. Ils vécurent heureux. Son conjoint était commerçant, mais sa grande richesse fut : El Kacim et Oum Kelthoum. Le gouverneur abbassite emprisonna pendant deux ans El Houceïne fils de Zaïd, de peur du retour du califat aux descendants de Ali (puisse Dieu l’honorer). Le climat devint malsain pour Nafissa et sa famille, les échauffourées se multiplièrent. En conséquence, ils préférèrent émigrer en Egypte où le climat était plus propice aux membres de la famille du Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui). Là, ils parvinrent à trouver sérénité et stabilité, tout comme, avant eux, Zineb, fille d’El Houceïne, et d’autres encore. Une fois arrivés en Egypte, ils descendirent au Caire, où ils furent accueillis par les Cairotes avec dignité, considération, honneur et affabilité, comme à leur habitude. Chacun d’eux espérait les avoir pour hôtes, afin de bénéficier de la bénédiction des membres de la famille du Prophète (salut et bénédiction sur lui).

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Le serment d’allégeance C’est un serment et une alliance. Ceux qui ont prêté serment s’engagent à faire appliquer les conditions à la lettre. Parmi les serments les plus renommés il y a :

- le serment d’Aqaba : les Aous et les Khazredj prêtèrent ce jour-là serment au Prophète (salut et bénédiction sur lui).

- le serment d’Er Radwan à El Houdéïbya : la forme de l’engagement fut à la mesure de l’affaire, dont l’objet était les formalités du combat, la procédure de la paix, et la question des femmes.

Après l’entente d’El Houdéïbya, les femmes musulmanes émigrèrent à Médine, alors que le pacte signé entre le Prophète (salut et bénédiction sur lui) et les Qoreïchites prévoyait que celui ou celle qui migrait de La Mecque vers Médine serait remis entre les mains des autorités mecquoises, mais que celui ou celle qui par contre se rendrait de Médine à la Mecque ne serait pas remis au pouvoir médinois. L’engagement concernait aussi bien les hommes que les femmes. Oum Kelthoum, fille de Oqba, fils de Abi Mouîta, émigra à Médine poursuivie par ses frères qui demandèrent au Messager de Dieu (salut et bénédiction sur lui) de la leur remettre. Il leur répondit : « C’est Dieu qui transgresse le pacte ». Par ses paroles :

[Dieu vous empêche, à l’égard de ceux qui vous ont combattus pour la religion et chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion, de les prendre pour patrons. Et ceux qui les suivent, alors c’est eux les prévaricateurs]. [Ô, les croyants. Quand des croyantes viennent à vous en émigrées, mettez-les à l’épreuve ; Dieu connaît bien leur foi ; - puis si vous les reconnaissez croyantes, alors ne les renvoyez pas vers les mécréants, - elles ne leur sont pas licites, ni eux légitimes pour elles, - et rendez-leur, à eux, ce qu’ils ont payé. Et nul grief à vous de marier avec elles quand vous leur aurez apporté leur dot. Ne gardez pas les liens conjugaux avec des mécréantes. Réclamez ce que vous avez payé et que les autres réclament ce qu’ils ont payé. Voilà la décision de Dieu. Il décide, entre vous. Dieu est savant, sage. Et si quelqu’une de vous épouses s’échappe vers les mécréants, et que vous fassiez des représailles, apportez alors à ceux dont les épouses sont parties autant qu’ils auront payé. – Craignez Dieu, Celui en qui vous croyez ! Ô, Prophête ! Quand les croyantes viennent à toi te jurer allégeance : - qu’elles n’associeront rien à Dieu ni ne voleront ni ne forniqueront ni ne tueront leurs enfants ni ne forgeront, des pieds et des mains, de calomnie ni ne te désobéiront en ce qui est convenable, - alors reçois leur allégeance, et implore de Dieu pardon pour elles, Dieu est pardonneur, miséricordieux. La question qui leur fut posée est : Qu’est-ce qui vous a fait sortir pour l’amour de Dieu, de Son prophète et de l’Islam ? Ce n’est pas pour l’amour de l’argent ni d’un homme ? Ensuite on leur présenta le serment en six points. Si elles acceptent, elles feront le serment au Prophète. Ces six points sont présents dans les paroles de Dieu, qu’Il soit exalté : Ô, Prophète ! Quand les croyantes viennent à toi te jurer allégeance : qu’elles n’associeront rien à Dieu ni ne voleront ni ne forniqueront ni ne tueront leurs enfants ni ne forgeront, par devant leurs mains et leurs pieds de calomnies ni ne te désobéiront en ce qui est convenable, - alors reçois leur allégeance, et implore de Dieu pardon pour elles, Dieu est pardonneur, miséricordieux]. (S.60/ V.9 à 12).

1°) L’idolâtrie : C’est un péché qui ne saurait êtr e pardonné et auquel on ne peut associer la foi. Dieu, qu’Il soit exalté dit : [Non, Dieu ne pardonne pas que Lui soient donnés des Associés ; en deçà, Il pardonne à qui Il veut.] (S.4/ V.116).

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[Quiconque en vérité donne à Dieu des Associés, oui, Dieu lui interdit le Paradis.] (S.5/V.72). [Quiconque donne à Dieu des Associés, toutes ses bonnes actions tombes en disgrâce. Alors que dans l’au-delà, il est parmi les perdants. Celui qui associe à Dieu une autre divinité, qu’il soit roi, humain, génie ou autre, son refuge est la géhenne.] C’est ainsi que l’Islam fut édifié sur l’unicité, sans ambiguïté et la sincérité dans tout ce que l’on entreprend pour Dieu l’Unique. D’où Ses paroles : [Il leur a été commandé, d’adorer Dieu, en purifiant pour Lui la religion, en sincères.] (S.98 – V.5). 2°) Le vol : le vol est un problème social se propa geant parmi les membres de la communauté. La loi doit s’en mêler et la justice doit être la même pour tous. Il est impératif que les fortunes, entendons-nous bien les richesses étatiques, soient réparties équitablement entre les différentes couches de la société. Lorsque le chômage augmente, la pauvreté suit donc les concernés devient vers le vol, le meutre, tout cela pour répondre à leurs besoins. Dans l’Islam, les gouvernants prennent leurs responsabilités des productions effectives. Au cours du Califat de Omar, fils d’El Khattab (que Dieu l’agrée), il y eut une année de disette, de sécheresse et de famine, il pardonna au voleur qui vola pour se nourrir uniquement. Car dieu (qu’Il soit exalté a dit) :

[Quant au voleur et à la voleuse, coupez-leur la main en sanction de ce qu’ils auront accompli et en guise de châtiment venant d’Allah ! Allah est Tout-puissant et très Sage.] (S.5/V.38)

3°) La fornication : C’est une effroyable perversio n de la société, si elle s’établit parmi les membres de cette même collectivité, le tableau ne sera que plus sombre. Le meilleur exemple (ou le pire) en est le Sida, qui n’a pour cause que l’amour tout azimut, sans parler des enfants illégitimes qui deviennent une plaie pour l’humanité propageant le vice. Les maladies sexuellement transmissibles courent les rues, comme le Sida, fléau d’aujourd’hui. Avec la liberté des mœurs, il n’y a plus aucun respect des valeurs ni de l’éthique ni donc des préceptes divins. C’est une calamité, et les fornicateurs ne pourront jamais défendre leur religion, ni même leur pays, sauf s’ils sont très bien rémunérés, comme des mercenaires. Dieu (qu’Il soit exalté) a défendu la fornication dans un verset :

[Ce qui aux croyants est rendu illicite.] (S.24/V.3).

4°) Le meurtre : C’est une odieuse conception ne po uvant être accomplie que par un démoniaque ou un profanateur. En réalité, la vie de l’être humain est chère et respectable, Dieu (qu’Il soit exalté) dit : [Nous avons anobli les enfants d’Adam.] (S.17/V.70)

La femme se rend compte de cette importance, parce qu’elle porte l’enfant en son sein, pendant neuf longs mois. Une fois qu’elle l’a mis au monde, elle veille sur lui, nuit et jour.

5°) La calomnie et la diffamation : la médisance de s gens porte un grand préjudice sur la communauté, elle inflige un rude coup à l’entente et à la fraternité. Dieu ordonna de lier la main droite et le pied gauche ou vice-versa, à tout médisant.

Dieu (qu’Il soit exalté) dit : [Ô croyants ! Si un pervers (médisant) vous apporte une nouvelle, cherchez la preuve.] (S.49/V.06)

6°) La désobéissance au Prophète : parmi ce qui alt ère les œuvres pies du croyant, est la désobéissance au Prophète (salut et bénédiction sur lui). Celui qui obéit au Prophète, obtempère à Dieu. Celui qui désobéit au Prophète déroge à Dieu.

Dieu, qu’Il soit exalté dit :[ Dis : si vous avez toujours aimé Dieu suivez-moi. Dieu vous aimera et vous pardonnera vos péchés.] (S.3 /V.31)

[…et Obéissez à Dieu et à son Prophète.] (S.58/V.13)

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Parce qu’il est celui qui transmet. Dieu et Son Prophète n’ordonnent que le bien, et interdisent le mal. Dieu (qu’Il soit exalté) dit :[ Ce que le messager vous apporte prenez-le ; et ce dont il vous empêche, abstenez-vous en.] (S.59/V.7)

Dieu (qu’Il soit glorifié) fit descendre en leur faveur des versets du Coran lus jusqu’à la fin des temps.

Femmes ayant gravé leur nom dans le livre de l’éternité,

Femmes prises pour l’exemple, pour leur foi en Dieu et pour leur patience,

Femmes s’étant sacrifiées pour que la parole de Dieu soit inexpugnable.

FIN DU LIVRE