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Benchmark des solutions e-Commerce Mesure ce qui est mesurable et rend mesurable ce qui ne l’est pas. Galileo Galilei Philippe Humeau et Matthieu Jung System édition 2013

Benchmark des solutions e-commerce pour la France par NBS System

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Superbe décryptage réalisé par NBS System sur les solutions e-commerce disponibles pour le marché français : WebSphere Commerce, ATG Oracle, Intershop, Hybris, Magento, VirtueMart, Prestashop, RBS Change, Drupal Commerce, Oxid eShop, Opencart, Zencart. Manquent juste à l'appel : OsCommerce (on n'imagine pourquoi) et Microsoft Commerce Server/MOSS, voire Demandware Bonne lecture...

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Benchmark des solutions e-Commerce

“Mesure ce qui est mesurable et rend mesurable ce qui ne l’est pas.” Galileo Galilei

Philippe Humeau et Matthieu Jung

S y s t e m

édition 2013

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S y s t e m

NBS System

NBS System évolue dans le monde de la sécurité informatique et de l’héberge-ment depuis 1999. Avec plus de 3 000 sites infogérés à ce jour, NBS System est le leader de l’hébergement et de l’infogérance e-Commerce & Magento. Basé en France et en Angleterre, NBS System est constitué de véritables experts non seulement en administration systèmes et réseaux mais aussi en sécurité informa-tique. Cette double expertise permet de faire face à de nombreux challenges et c’est ainsi qu’est né CerberHost, notre cloud privé de très haute sécurité. Le sec-teur du e-Commerce nous a permis d’avoir une croissance exponentielle depuis maintenant 5 ans et cette publication est un juste retour à la communauté.

Consulting

Les auteurs sont en mesure de vous apporter différents services si vous souhaitez plus d’informations concer-nant cette étude. Formation, webinar ou consulting sont disponibles pour vous aider à choisir votre solution e-Commerce.

Infogérence & Hébergement e-Commerce

NBS System propose des solutions d’hébergement et d’infogérance avec une attention particulière sur les opti-misations de performance, la sécurité et la haute disponibilité. Comme vous le constaterez dans cette publication, nous ne sommes pas seulement là pour « redémarrer un serveur ». Nous accompagnons quotidiennement nos clients e-Commerçants en leur transmettant notre expérience et nos connaissances des solutions e-Com-merce.

http://is.gd/e_commerce

Lien vers l’étude complète

Les Offres de NBS System

A propos de NBS System

Prenez contact et nous étudierons vos besoins : [email protected]

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Introduction page 4

1 - WebSphere Commerce page 20 2 - ATG Oracle page 34 3 - Intershop page 50 4 - Hybris page 65 5 - Magento page 81 6 - VirtueMart page 92 7 - RBS Change page 100 8 - Drupal Commerce page 112 9 - Oxid eShop page 124 10 - Prestashop page 135 11 - Opencart page 144 12 - Zencart page 152

Conclusion page 159

Sommaire

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Introduction

Avant-propos p. 5 Objectif de cette étude p.5 Solutions couvertes par cette étude p.6 A propos de notre méthodologie p.7 Une ligne éditoriale indépendante p.7 La segmentation du marché p.8 Notre philosophie & nos objectifs p.9

Analyse comparative des solutions E-commerce v2 p. 10 Une année de transition pour beaucoup d’acteurs p.10 Tendances p.11 Les enjeux de 2013 p.13 Une bataille à venir sur le Tier 2 p.14 Typologie des commerçants p.16 “Zone de confort” par solution p.17

Mesure de l’occupation territoriale par solution p.18 Java ou PHP ? p.19

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Avant-propos

Un peu plus d’un an s’est écoulé depuis que nous avons publié notre première étude comparative sur les solutions e-Commerce. Plus de 15 000 personnes, de 44 pays différents, nous ont lu et nous tenons tout d’abord à les remercier pour ce succès.

Forts de ce premier résultat, nous nous sommes sentis investis d’une

nouvelle responsabilité : proposer un guide encore plus complet aux commerçants ayant besoin d’une source d’information précise, digne de confiance et impartiale. Nous considérons plus que jamais que l’objectif de ce livre est d’aider les décideurs, tant au niveau technique que commercial, à trouver les solutions les plus appropriées à leurs besoins.

Afin de mieux vous aider dans votre processus de décision, il nous a paru essentiel d’inclure, en plus de nouveaux tableaux, KPI (Indicateurs Clés de Performance) et grilles d’analyse, un plus grand nombre de solutions logicielles.

Si vous avez lu notre livre précédent, « Le livre blanc des solutions e-commerce », vous avez probablement remarqué que certaines des « prévisions » que nous avions formulées se sont avérées exactes. Nous avons dit par exemple que la stratégie de PrestaShop consistant à vouloir tout faire comme Magento était une erreur. La stratégie du CEO de courir après Magento a été désavouée et celui-ci a été remplacé par un nouveau CEO, tourné vers les petites et moyennes boutiques en ligne et focalisé sur la façon de monétiser ce bassin de clientèle.

Nous avions également qualifié Hybris d’« étoile montante », considérant que l’engouement pour cette solution ainsi que son positionnement très précis était une vraie tendance. Hybris a levé 30 millions de dollars début 2013 et a été rachetée par SAP quelques jours avant la publication anglaise de ce livre, confortant l’entreprise dans son rôle d’acteur majeur dans le domaine du e-commerce haut de gamme.

Parmi les autres déclarations que nous avions faites dans la version précédente de ce livre, beaucoup se sont concrétisées par des faits au cours de l’année 2012. Nous avions mentionné que RBS Change était une solution sous-estimée et nous avons pu constater qu’elle a effectivement gagné du terrain au cours des 6 derniers mois, triplant le nombre de ses agences partenaires et gagnant des parts de marché sur le Tier 3.

“L’objectif de ce livre est d’aider les décideurs, tant au niveau technique que commercial.”

Introduction

Objectif de cette étude

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Pour commencer, les solutions Oracle ATG, IBM WebSphere, OpenCart, VirtueMart et ZenCart ont été intégrées, portant à 12 le nombre de solutions analysées (avec Magento, PrestaShop, OXID eShop, Hybris, Intershop, Drupal Commerce et Change). Ce type d’étude est un travail sans fin car plusieurs frameworks voient le jour chaque année, venant ainsi grossir une gamme déjà impressionnante de plus d’une centaine de solutions.

Demandware, une solution qui l’an dernier semblait pourtant techniquement intéressante, n’est plus inclue. N’ayant montré aucun intérêt à communiquer avec nous (ni avec d’autres entreprises d’ailleurs) et ce, malgré les tentatives que nous avons faites à plusieurs reprises en Europe, nous avons décidé de ne plus insister et d’abandonner, car nous ne pouvions pas inclure une solution sans avoir pu effectuer de tests, de vérifications, d’interviews ou encore d’étude comparative. (Rectificatif: L’éditeur est finalement revenu vers nous en mai dernier, mais il nous était alors impossible de l’inclure à nouveau).

Les autres éditeurs ont quant à eux manifesté un vif intérêt pour notre travail. Nous avons rencontré un personnel et des dirigeants très compétents et hautement qualifiés qui nous ont accordé un temps inestimable. Nous avons eu accès à leurs technologies, documentations, présentations, boutiques de démonstration, feuilles de route, listes de fonctionnalités, références et bien plus encore. Les auteurs tiennent à adresser leurs plus sincères remerciements à toutes les personnes qui, au sein des équipes des éditeurs ont, en dialoguant avec nous, contribué indirectement à ce livre.

Petit message aux éditeurs : si l’on peut parfois vous agacer un peu, ce n’est en aucun cas gratuit ou malveillant de notre part. C’est notre façon d’informer les commerçants et cela vous permet aussi de voir plus clairement les axes d’amélioration possibles.

L’Allemagne, les États-Unis et la France sont sans aucun doute les pays leaders dans le domaine des solutions e-Commerce. Ces pays totalisent chacun 3 solutions ou plus, dont 5 pour l’Allemagne, parmi les 12 que nous avons analysées.

Introduction

Solutions couvertes par cette étude

“Oracle ATG, IBM Websphere, Open-cart, Virtuemart et Zen Cart ont été intégrées. ”

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Les analyses de toutes les solutions ont été faites aux moyens :

• d’interviews• de tests techniques• d’un audit automatisé (de grande envergure) sur les sites qui utilisent ces technologies• d’un dialogue avec les clients finaux et les intégrateurs • de documentations (fournies par l’éditeur et/ou par des tiers)

La plupart des tableaux et des graphiques sont extraits de l’un de nos projets internes : Colossus. Cet outil indexe des millions de sites pour prendre les empreintes de leur technologie, en récupérant des pages web et recherchant la signature caractéristique d’un framework. Nous prenons également le temps de générer le code HTML (et non la page complète ou encore le temps de téléchargement du réseau), ce qui nous donne un bon aperçu des performances de la solution.

Notre liste (très longue) étant classée selon le trafic, elle est normalement statistiquement exacte.

Nous avons été accompagnés par les éditeurs pour tester et évaluer leurs solutions, nous avons pu tous les interroger, tant au niveau technique que stratégique. En dehors des citations directes facilement identifiables car elles sont entre guillemets ou en italique et mentionnées avec leurs auteurs, tous les commentaires, les résultats, les analyses et les différents points de vue sont uniquement ceux de l’auteur. Nous ne sommes pas plus sponsorisés, influencés et nous ne travaillons pas plus pour une équipe que pour une autre.

Après la publication de l’année dernière, vos témoignages en tant que lecteurs concordaient tous sur un point : cette étude approfondie a été et est nécessaire pour mieux comprendre les solutions et ainsi faire son choix. Vous nous avez dit que ce livre était un outil utile permettant d’aller au-delà du discours commercial de l’éditeur et d’avoir un point de vue extérieur.

Par ailleurs, la plupart des éditeurs eux-mêmes nous ont apporté un grand soutien, contents d’être « mis au défi » et d’obtenir par la même occasion un point de vue neutre sur leur travail et sur leur logiciel.

Introduction

A propos de notre méthodologie

Une ligne éditoriale indépendante

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Afin de faciliter la lecture de notre analyse, nous souhaitons vous faire part de certains points communs. Pour différencier les clients et les solutions, nous devons commencer par présenter un système simple : Les Tiers. Le Tier 1 représente le segment supérieur du marché, les plus grands sites, ceux dont le classement se situe dans le Top 500 des détaillants ou générant un chiffre d’affaires de plusieurs centaines millions de dollars en ligne. Ils sont peu nombreux, mais représentent un chiffre d’affaires important.

Le Tier 2, de taille un peu plus grande, comprend des sites qui génèrent entre 20 et 200 millions de dollars en ligne. Le Tier 3 comprend les sites générant entre 2 et 20 millions de dollars et le Tier 4 est composé de petits sites qui lancent leur activité ou qui représentent un nouveau canal de distribution pour une petite entreprise, ou encore de petites boutiques (comme les sites créés pour fournir des revenus complémentaires à un couple).

Introduction

La segmentation du marché

Il est important de bien regarder le graphique ci-dessus, il donne toutes les clefs pour bien comprendre le livre.

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Le monde du e-Commerce est un monde fantastique, en plein développement international, alors que l’économie classique est souvent sur le point de s’effondrer. Nous souhaitons aider les gens à se mettre en ligne, peu importe s’il s’agit de petits ou de grands sites, afin de leur permettre de trouver la solution e-Commerce la mieux adaptée à leurs besoins, ou qui tout au moins répondra à la règle des 80/20. Le domaine du e-Commerce est incroyablement varié et novateur, les typologies de commerçants sont nombreuses et aucune solution ne peut vraiment prétendre couvrir les besoins de tout le monde.

En outre, le commerce électronique a permis à notre activité d’hébergement et d’infogérance de connaître une formidable croissance au cours des dernières années. Nous avons maintenant l’occasion de redonner à la communauté un peu de ce que l’e-Commerce nous a apporté et nous sommes sincèrement très heureux de pouvoir partager ce succès.

De plus, pour vous convaincre de l’indépendance de notre opinion, nous pensons qu’il serait intéressant que vous connaissiez toutes les motivations qui nous ont poussées à travailler durant plus de 6 mois sur un tel livre, mis gratuitement à votre disposition, alors que notre métier n’est absolument pas celui de l’édition.

La réponse est simple : nous sommes une société d’hébergement spécialisée dans l’e-Commerce et nous souhaitons montrer que nous ne sommes pas seulement là pour réinitialiser les serveurs de nos clients ou encore restaurer une sauvegarde.

Nous connaissons bien les rythmes, les processus, les méthodes et usages de nos e-commerçants. Nous savons ce qu’est une période de vente, ce qu’une fin d’année signifie ou tout ce que le stress de la nouvelle version d’un site peut entraîner. Nous connaissons la valeur d’une minute de temps d’arrêt et de quoi sont faites les solutions e-Commerce, quelles sont leurs forces et quels sont les pièges à éviter.

Nous avons aussi un petit espoir que quelqu’un sera prêt à nous sponsoriser avec quelques bières.

Introduction

Notre philosophie et nos objectifs

“Si vous pensez avoir besoin des services d’une société d’héber-gement dédiée bien informée, experte en e-commerce, n’hésitez pas à nous contacter.”

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L’analyse comparative des solutions e-commerce v2

Nous attendions beaucoup des entreprises que nous avons passées en revue l’an dernier, mais peu d’entre elles ont progressé et aucune ne l’a fait sur tous les fronts.

Magento a laissé tomber sa CE (Community Edition), ce qui a quelque peu refroidit les supporters de l’Open Source. La solution n’a presque rien de nouveau techniquement parlant, même si l’entreprise a continué à progresser en termes de parts de marché et en ce qui concerne les services et la qualité apportés aux clients de la version Enterprise. Certains projets ont aussi disparu en silence. C’est le cas de Magento Go (qui n’a même pas été mentionné sur scène à Imagine) ou de The Fabric, qui était censé être une plate-forme mondiale pour les solutions et les services e-commerce d’eBay.

Oxid eShop n’a pas réussi à s’installer en France et ne se montre pas vraiment rentable (si l’on peut parler de rentabilité), bien qu’elle soit leader en Allemagne. Il semble que la société allemande, même si elle s’appuie sur un logiciel très performant et différent d’un point de vue philosophique, a du mal à se développer en dehors de ses frontières.

Drupal Commerce revendique des dizaines de milliers de téléchargements de son framework par semaine, mais a une présence très marginale dans le TOP 1 million de sites Internet. Elle a signé un partenariat stratégique avec une entreprise très importante en France, mais reste presque invisible en termes de clients installés ou d’appels d’offre au sens large sur le marché. De même que pour RBS Change et OXID eShop, Drupal Commerce est une solution qui a du potentiel mais n’a qui pas encore décollé. Nous continuons à croire en ces acteurs et à penser qu’ils pourront devenir des acteurs de poids dans les deux prochaines années et nous les avons pour cela gardés dans la liste des frameworks analysés.

Intershop semble regarder Hybris dévorer l’Europe alors que la solution a encore du mal à trouver une stratégie visant à avoir une présence locale dans d’autres pays. Si l’on devait faire une comparaison, ce serait comme une équipe de foot qui redescendrait dans la division inférieure : la solution serait sur le point d’être reléguée dans le Tier 2.

Hybris a augmenté son portefeuille clients de 20 % mais un pourcentage significatif des intégrations est retardé en raison de complications liées à l’intégration du framework. Ce qui est visible est merveilleux et provoque l’enthousiasme de beaucoup, mais parfois, ce qui compte, c’est ce qui n’est pas dit. C’est le cas d’Hybris, mais cela s’applique en fait à la plupart des acteurs.

Introduction

2012 : Une année de transition pour beaucoup d’acteurs

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PrestaShop souffre de certains de ses choix. L’entreprise a un grand bassin de clientèle, mais a encore des difficultés à devenir rentable en dehors de celui-ci. Cependant, une restructuration et des changements profonds ont été entrepris au cours de l’année dernière par cet acteur qui compte le 2ème plus grand portefeuille clients e-Commerce dans le top 1 million de sites Internet. L’équipe est actuellement à la recherche d’un business model « révolutionnaire » qui lui permettrait de commencer sa véritable ascension.

RBS Change a dû régler ses contradictions internes en séparant son modèle intégrateur (RBS) de l’activité de son éditeur (Change). Un an après, RBS reste le plus grand frein au développement de Change, ce qui est regrettable. La version 4 du produit, annoncée pour septembre, est spectaculaire et remarquable par de nombreux aspects, mais sans plus de liberté et avec un modèle maladroit, il est compliqué pour l’entreprise de rassembler une communauté Open Source. Cela semble évoluer dans la bonne direction, même si cela se fait quelque peu lentement compte tenu du marché galopant.

En ce qui concerne les nouveaux arrivants VirtueMart, OpenCart et ZenCart, nous avons eu peu d’indications et d’informations les concernant avant cette année (alors qu’IMB et Oracle étaient déjà sur notre liste de surveillance l’an dernier) et nous n’avons par conséquent pas d’opinion particulière sur ce qui a progressé ou non dans l’activité de ces frameworks.

Le marketing prend sa revanche et est maintenant de retour aux opérations dans un secteur qui n’est finalement qu’un canal de distribution de plus.

Après de nombreuses années durant lesquelles les connaissances techniques étaient encore source de convoitise, où seules les équipes techniques ou les sous-traitants étaient capables de prendre en main « le site », l’industrie a déployé d’énormes efforts pour redonner le contrôle aux populations non-techniques. Celles-ci ont en revanche une plus grande expérience dans la vente et connaissent mieux les besoins des clients, leurs comportements et leurs attentes. Chacun a retrouvé son domaine d’expertise : l’équipe technique pour développer et intégrer et l’équipe commerciale et marketing pour animer la vie du site et dynamiser les ventes.

Comme nous le verrons, les éditeurs ont compris le message et se sont adaptés à cette nouvelle réalité, en procurant des outils plus souples, simples, dynamiques et conviviaux qui « accroissent le potentiel » d’un des piliers de tout projet e-commerce : le gérant du magasin.

Nous constatons également de nouvelles tendances. Par exemple, le modèle de licence est en pleine évolution, en particulier pour les « grandes » solutions comme ATG, WebSphere Commerce & Hybris. Nous voyons arriver de nouveaux modèles comme celui du « pay-as-you-grow » (paiement progressif en fonction du résultat), « on-premise » (précommandé), « on-demand » (à la demande), etc. La bonne vieille licence que vous payez (dans certains cas, sur une base annuelle ou incluant l’année suivante un pourcentage de ce prix pour la maintenance), semble être mise de côté

Introduction

Tendances

“2013 & 2014 : le véritable avènement de la fonction

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par ces nouveaux modèles. Il faut également être très vigilant en ce qui concerne la tarification, la propriété et les limites de la licence. Tous les éditeurs n’agissent pas de la même manière dans ce domaine, loin de là. Pour certains, vous êtes propriétaire d’une version de licence, pour d’autres, vous payez chaque année le même montant alors que d’autres éditeurs vous donnent la propriété de votre licence et vous fournissent les mises à jour moyennant un paiement forfaitaire (entre 18 et 25 % de la valeur initiale de la licence).

Soyez donc vigilants malgré tout car WCS, Hybris et ATG sont connus pour être les champions des démonstrations « toutes faites ». Ils vous montrent un système très impressionnant… tant qu’on ne regarde pas ce qui se cache derrière le rideau. Si certaines fonctions particulières sont importantes pour vous, demander à ce qu’elles soient testées devant vous lors de la démonstration, afin de vous assurer que le produit les gère correctement.

Cependant, pour être en mesure de s’adresser à ces clients dont les budgets sont plus petits, ils convergent tous vers une nouvelle stratégie : la personnalisation d’une boutique de démonstration déjà créée. En définitive, au lieu de proposer une intégration « qui démarre de zéro », ils proposent maintenant de personnaliser

une boutique démo spécifique déjà très complète et fonctionnelle. Cela permet de réduire les coûts de tout le monde, tout en offrant de meilleures possibilités de délais de commercialisation.

Enfin, en ce qui concerne les tendances, il est impressionnant de voir la vitesse à laquelle les feuilles de route et les listes de fonctionnalités convergent. Nous avons décidé de ne pas couvrir les fonctionnalités de base communes à tous les frameworks car il ne s’agit pas là d’un point de différenciation. De nombreuses

fonctionnalités sont cependant désormais disponibles dans toutes les solutions. Certaines d’entre elles, auparavant spécifiques à une solution ou bien plus avancées, sont devenues maintenant des éléments standards à toutes les solutions. Les points de différenciation sont plus faciles à identifier et nous avons pu nous concentrer davantage sur la philosophie et la stratégie globale de chacune des solutions, plutôt que sur une liste rébarbative de fonctionnalités.

Introduction

“Les principaux acteurs des Tiers 1 et 2 lorgnent le Tier 3, dont le bassin de clientèle est en pleine croissance.”

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Dans la sphère du e-Commerce, en constante évolution, les fournisseurs innovent constamment tandis que les gérants de boutiques en ligne cherchent en permanence à apporter plus de valeur ajoutée à leurs clients et à l’entreprise. Dans ce mouvement perpétuel, certains éditeurs réagissent plus vite que d’autres et nous avons défini quelques clés qui prendront certainement tout leur sens l’année prochaine.

• Multi-, Cross- & Omni- canal : Il s’agit de la capacité d’un acteur à fournir une intégration parfaite de ses canaux de revente, tout en restant cohérent dans sa logistique. L’entreprise doit également avoir un service intégré pour le client et véhiculer une image cohérente de la marque. Ce point concerne principalement les marques/détaillants. Acheter en ligne et récupérer ses achats en magasin, disposer d’un stock unique, en ligne & hors ligne, fidéliser et créer la reconnaissance à travers tous les canaux, etc.

• Searchandising & Merchandising : C’est la capacité à présenter la bonne information, au bon endroit, et au bon moment. Il peut s’agir d’offrir le bon produit au bon segment de clientèle à travers le canal approprié ou il peut s’agir de méthodes permettant de booster les ventes et de faciliter les ventes croisées. En un mot, fournir un contenu pertinent.

• Mobile & Responsive design : Le mobile n’est plus une simple mode, c’est une réalité. Tout le monde n’a pas des mobiles aux capacités équivalentes et les entreprises sont plus ou moins sensibles à ce sujet. Pourtant, aucune ne peut l’ignorer car les consommateurs l’utilisent de plus en plus et partout : au lit, dans les magasins, sur le canapé ou même dans le métro.

• CMS et capacités de création de templates : Un site montrant la marque sous son meilleur jour, prenant les codes visuels de l’entreprise en ligne et fournissant une édition simple, sans passer par une intégration fastidieuse, apporte plus de flexibilité et de capacités d’habillage.

• Logistique et capacités d’interfaçage : La logistique, qu’elle soit intégrée au produit ou interfacée de manière externe, est la clé de nombreux succès. Les logiciels offrant ces fonctionnalités, ou tout au moins un moyen facile d’intégrer cet aspect de l’activité au niveau international donne un coup de pouce aux petites entreprises et est totalement indispensable pour les grandes entreprises.

Introduction

Les enjeux de 2013

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Les grandes maisons (IBM et Oracle) ont été surprises par la rapidité d’Hybris à gagner du terrain de manière significative sur les Tiers 1 & 2. Avec une levée de fonds de 30 millions de dollars pour renforcer son avantage, Hybris a commencé à être un peu trop visible au goût d’Oracle et d’IBM, pour ne pas citer Intershop. Mais le coup le plus dur pour IBM et Oracle vient d’être porté par un champion allemand : SAP. Il fallait s’y attendre

et dorénavant la bataille du Tier 1 se joue sans le moindre doute à trois joueurs, peut-être quatre si Intershop peut digérer ce changement et maintenir sa position.

IBM a perdu un peu de terrain au cours des deux dernières années sur le marché du Tier 1, ce qui a profité à ATG. Bien que les deux sociétés soient moins bien représentées en Europe qu’aux États-Unis, elles se livraient à une concurrence « privée » jusqu’à ce qu’Hybris arrive. IBM prévoyait son retour face à Oracle, mais doit maintenant faire face à un troisième acteur. Dans le même temps, Oracle trouvait qu’ATG n’était pas assez répandue en Europe et a commencé à bâtir un plan pour accroître sa présence sur ce marché, plan qui a également été légèrement mis à mal par Hybris.

Même si Hybris n’est pas encore vraiment puissant sur le Tier 1, ses objectifs sont clairs, et l’entreprise va tenter de compter sur ce segment. Le fait que la solution soit maintenant soutenue par SAP élève sa position dans la chaîne de valeur. Cela permet à Hybris de voir les choses en grand et de parler directement aux clients les plus importants. SAP fournira des composants de logiciels complémentaires clés, comme peuvent déjà le faire Oracle et IBM, permettant à Hybris de bénéficier de son célèbre ERP. Enfin, SAP a acquis certains contacts clés dans la plupart des grandes entreprises, qu’Hybris cherche à obtenir.

Il n’en reste pas moins que le principal problème de tous ces concurrents est que ceux-ci visent le même marché et qu’ils ont tous besoin de travailler avec les grands comptes pour devenir ou rester importants.

Seulement, le Tier 1 reste un « petit marché » en termes de potentiel clients. Certes, ces clients sont tous de très gros poissons, mais ils ne changent pas facilement leurs systèmes e-Commerce. Peu de nouveaux comptes apparaissent chaque année dans ce segment, chaque signature comptant donc triple, que ce soit pour la référence ou pour le chiffre d’affaires réalisé.

Introduction

Une bataille à venir sur le Tier 2

“La lutte entre WebSphere Commerce, ATG et Hybris a modifié l’équilibre global du pouvoir.”

Tier 1

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Dans ce match des géants, Intershop aura du mal à lutter contre tous ces tirs croisés et a déjà été poussée du Tier 1 vers le Tier 2, en seulement quelques années. Le père de tant de dérivés de logiciels e-Commerce souffre de son silence alors que la concurrence est très agressive ou prépare la riposte. ATG, IBM et Hybris regardent également vers le marché du Tier 2, où il y a de la place pour la croissance et où plus de clients sont disponibles ou sensibilisés.

Magento, de son côté, essaie de se développer sur ce segment et commence à obtenir des résultats et des clients.

Aujourd’hui, l’e-Commerce est loin d’être seulement un business pour les marques. D’autres niches ouvrent aussi leurs portes à ce canal de distribution, notamment sur le Tier 2, comme les produits pharmaceutiques, le B2B, les industries, les télécommunications, etc.

Pour certaines des entreprises analysées dans ce livre, le Tier 2 est celui qui enterrera leur réputation ou qui sera au contraire leur Eldorado. Par exemple, lorsqu’un client aussi emblématique que Nespresso passe d’Hybris à Magento, il perd des points pour l’un et en gagne pour l’autre.

Le Tier 3 connaîtra aussi une forte concurrence.

Cependant, les acteurs émergents tels que Drupal Commerce et Change veulent également se développer sur ce segment, tout comme OXID eShop et quelques autres. Le Tier 3, c’est « le terrain d’essai » où l’on peut commencer à gagner de l’argent et à faire des bénéfices, mais c’est aussi la porte d’entrée sur le marché du Tier 2.

Magento va peut-être perdre un peu de sa position dominante, car elle a en quelque sorte pris de la distance par rapport au modèle Open Source en se consacrant davantage à la clientèle de la catégorie Enterprise. Cela libère une place qui attire beaucoup l’attention de nombreux acteurs émergents.

Sur ce Tier 3, les clients sont suffisamment importants pour payer les licences et les services et grâce à leurs noms servant de références, ils peuvent pousser un éditeur vers le niveau supérieur. Le marché est assez grand pour y générer un chiffre d’affaires significatif et il continue à se développer. L’inconvénient par contre est que ce Tier, relativement accessible en termes de complexité et d’exigences, attire les nouveaux arrivants.

Le Tier 3 reste le plus grand de tous les marchés. Il suffit de voir que même avec 500 clients générant en moyenne 100 millions en ligne, le Tier 1 ne pèse « que » 50

Introduction

“Loin d’être négligeable, le Tier 2 est un domaine dans lequel les clients sont ma-tures, ont un budget, des objectifs et des moyens.”

“Magento domine ce segment, à la fois très grand et productif.”

Tier 3

Tier 2

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milliards. Le Tier 3 compte des dizaines de milliers de sites et, dans l’hypothèse d’un chiffre d’affaires moyen de 2 millions d’euros, nous parlons ici d’un marché dont le volume est 10 fois plus important que celui du Tier 1, avec cent fois plus de clients uniques, d’où le nom que nous lui avons donné : « Le terrain d’essai ».

Le Tier 4 est de plus en plus occupé par des produits SaaS conçus pour répondre aux centaines de milliers de nouveaux sites e-Commerce créés chaque année. Même si parmi ces acteurs la majorité n’atteindra jamais des sommets ou mourra dans l’année suivant leur création, il s’agit d’un Tier important.

Sur ce segment, si vous êtes un framework comme PrestaShop, vous vous trouvez en lutte perpétuelle avec les acteurs du Tier 3, dont vous voudriez capter une partie de la clientèle et avec le SaaS conçu pour répondre au Tier 4, très compétitif au niveau des prix.

Une bonne nouvelle pour les acteurs présents dans ce domaine : peu de nouveaux arrivants tentent de percer sur ce terrain, ce qui est relativement sécurisant. Par contre, il est difficile de faire de la marge ou du chiffre d’affaires. Les clients sont souvent très ignorants en ce qui concerne le commerce électronique et parfois ils sont très exigeants, même lorsqu’ils ont un budget très faible. Lorsqu’un client se présente avec un budget de 10 000 $ et vous demande la logistique d’Amazon, le design de Tag Heuer et l’expérience utilisateur de Zappos, vous vous sentez * très * seul...

Les commerçants ne sont pas tous les mêmes. Afin de fournir une vision plus précise des capacités du framework, nous devons définir des catégories, dans lesquelles la majorité entrera.

Les besoins des personnes appartenant à une même catégorie sont généralement très similaires, ce qui devrait vous aider à écarter rapidement les frameworks qui ne sont pas adaptés à vos besoins. Voici les catégories que nous avons retenues :

• Boutiques généralistes (Amazon, Pixmania, Price Minister, Newegg, etc.)• Grands magasins en ligne (Galeries Lafayette, Macys, etc.)• Systèmes de ventes privées ou flash (Vente Privée, BrandAlley, Rue La La, etc.)• Marques et détaillants (Nike, Levis, H & M, etc.)• Boutiques spécialisées (myfishtank, scooterworld) ou de produits spéci-fiques (lamps.com, bike.com)• Biens non matériels (musique, e-books, logiciels, applications, jeux)• B2B (principalement la vente aux professionnels ou aux entreprises)

Introduction

Tier 4

Typologie des commerçants

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« Zone de confort », solution par solution

(*) Le budget inclut les licences (lorsqu’elles sont nécessaires) et les développements / l’intégration.(**) Le budget inclut les frais de Licence et d’entretien, les évolutions du site, l’héberge-ment.

L’année dernière, ce graphique a donné lieu à certaines interprétations quant à son contenu. Si la flèche s’arrête sur 100 M€, cela ne signifie évidemment pas que la solution ne peut pas générer un chiffre d’affaires plus grand. La longueur des flèches et leur positionnement ont été soigneusement pensés, mais cela reste une moyenne. Certains clients peuvent atteindre 20 M€ avec OpenCart et d’autres 1 M€ avec Hybris, mais ce n’est pas « habituel ». Sur le segment le plus élevé par exemple, les solutions sont plus adaptées pour accueillir un grand nombre d’utilisateurs sur le back office et sont très souples quand il s’agit d’interfaçage. Elles sont donc plus adaptées à une grande entreprise et leurs coûts sont également plus élevés.

Introduction

“Zone de confort” par solution

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Ce graphique représente le « poids » de chacune des solutions sur chaque segment.

Nous avons ici divisé le marché en 6 Tiers (au lieu des 4 habituels) afin d’apporter une plus grande précision. La taille du point représente le poids de la solution dans un segment donné. Plus il est gros, mieux c’est.

Lorsque deux points sont de même taille, cela signifie que les chiffres relatifs aux parts de marché sont comparables (par ex., ATG et WebSphere commerce sont toutes les deux en tête concernant le nombre de très grands sites, avec 49 sites contre 45 relevés dans le Top 10 000 sites du web). Lorsque la taille d’un point est inférieure d’un ordre de grandeur par rapport à un autre, cela signifie que le nombre de sites représentés est nettement inférieur à celui dont le point est plus gros.

Par exemple, dans le segment des sites de taille moyenne, Magento a un très gros point et il n’y a pas de point correspondant à la deuxième ou troisième échelle de grandeur, car deux ordres de grandeur séparent Magento de la solution qui vient juste après dans ce segment. Cela signifie que, dans ce cas, Magento a 7 fois plus de sites que ses suiveurs.

Dernier point, ce classement (la taille du site) est fait en fonction du trafic du site. C’est pour cette raison que certains « petits » sites ou sites « émergents » utilisent WebSphere Commerce, ATG ou Hybris. En réalité ils ne sont pas petits mais B2B. Ils ont un faible trafic mais ont pourtant un chiffre d’affaires très significatif ce qui explique pourquoi ils ont besoin de solutions e-commerce importantes.

Introduction

Mesure de l’occupation territoriale par solution

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Vous constaterez une division des mondes entre Java et PHP. Les solutions Java visent principalement les grands comptes (Tier 1 & Tier 2), ce que l’on peut facilement comprendre, notamment à travers quatre points essentiels :

• La rapidité du back office, particulièrement en cas de nombreuses connexions simultanées• Les coûts des licences & prestations sont beaucoup plus élevés (PHP est plus accessible)• La gestion massive d’un grand nombre de références (SKU)• La couche présentation est séparée de la couche logique, ce qui permet d’évoluer plus facilement et souvent mieux

Mais les solutions Java ont aussi des inconvénients. Tout d’abord, vous devez séparer les couches logique, données et présentation, ce qui signifie que vous avez besoin d’une infrastructure plus importante. Donc, si vous êtes un compte de taille « moyenne » qui peut fonctionner normalement sur 4 serveurs, vous devrez très probablement augmenter ce nombre, si ce n’est pas le doubler.

Le coût des licences et des prestations de ces sociétés qui travaillent en Java (Intershop, Hybris, IBM et Oracle) est souvent plus élevé. Le TCO est globalement presque toujours plus cher avec un framework Java, mais les possibilités sont aussi souvent supérieures.

Les grands clients peuvent réfléchir librement sur ces deux mondes car de plus en plus de solutions PHP (et leurs intégrateurs) sont « Business Class » et fiables. Java est quant à elle également une option évidente, sa philosophie allant au-delà du TCO et de la liste des fonctionnalités. Les produits PHP sont tous soutenus par une communauté, souvent grande d’ailleurs. Ils sont également Open Source et des petites modifications peuvent y être apportées à un niveau plus profond, permettant une grande extensibilité, peu coûteuse. Quand un problème survient, il est facile d’en effectuer le suivi et de l’analyser. Trouver une solution est aussi généralement très facile, grâce aux nombreux forums et blogs.

Introduction

Java ou PHP ?

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WebSphere Commerce

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Quand on pense au e-Commerce, au dynamisme et aux nouvelles tendances, peu de gens pensent à IBM. Pourtant, l’entreprise est à l’origine d’une grande partie des systèmes d’information modernes et le fait de ne pas être une start-up ne signifie pas pour autant que l’on est dépassé.

Un géant comme IBM ne peut pas être éjecté quel que soit le marché sur lequel il se positionne. Pour des raisons de réorganisation, l’une de ses stratégies peut momentanément souffrir d’un manque de justesse, mais l’entreprise sera toujours en mesure de faire des choses.

Avec sa ligne de produits «  Smarter  » (smarter city, smarter commerce, smarter planet, etc.), « Big Blue » est en train de faire du e-Commerce l’une de ses priorités. L’entreprise s’est montrée un peu timide ces deux dernières années dans ce domaine, principalement parce qu’elle avait beaucoup à faire avec l’acquisition de technologies et de personnel destinés à pouvoir mieux répondre à ses clients.

Éditeur IBMEffectif (dans le monde) Environ 434 000 personnesChiffre d'affaires en 2012 104,5 milliards de dollarsBusiness model (e-commerce) Licence, pay-as-you-grow, SaaS. Coût des licences Voir plus basTechnologie JavaFramework Architecture tout-en-un Base de données DB2, Oracle, Apache DerbyVersion (à la date de l'étude) WSC V7 (Feature Pack 6)Licence Propriétaire & abonnementPremière sortie 1996Origine États-UnisBudget de réalisation d'un site web (bas/moyen/haut)

100 à 200 K€ / 500 K€ / > 500 K€

Typologie de recommandation Détaillants, généralistes, multi-canal, B2B

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Deux ans d’assimilation

Tier 3Tier 4 Tier 2 Tier 1Non ciblé Marginal Co-leader Leader

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System22

Après un cycle de consolidation et d’intégration au cours duquel IBM a investi près de 3 milliards de dollars dans plusieurs acquisitions dont Sterling Commerce, DMODigital Analytics et Tealeaf, le géant peut être de retour dans l’arène.

Ces deux années lui ont été nécessaires pour créer une ligne d’activité cohérente, mais elles ont eu aussi un coût, laissant le champ libre à un nouvel acteur (Hybris) et laissant le temps à un concurrent déjà présent (ATG) de préparer son propre retour en Europe. (Même si, dans les pays du Nord ainsi qu’au Royaume-Uni et aux États-Unis, IBM a perdu moins de terrain et que son image ne s’est pas autant dégradée.)

La gamme de produits e-Commerce d’IBM, WebSphere Commerce Server (ci-après WCS), a vu le jour en 1996. Avec la version 7 (sortie fin 2009) et le feature pack 6 (appelé FEP6), IBM a désormais un produit qui est tout sauf obsolète.

Par exemple, le FEP6 a (entre autres choses) été le déclic pour modifier les éléments visuels sur le site et a apporté un système d’URL d’aperçu fonctionnel, sans avoir besoin de se connecter.

Déjà acteur majeur sur les Tiers 1 et 2, sa part de marché sur le Tier supérieur est plus

grande que celle de l’ATG d’Oracle et que celle d’Hybris. IBM n’est pas très réputé à l’heure actuelle dans le domaine du e-Commerce, principalement parce qu’au cours des trois dernières années elle s’est consacrée sur ce marché aux innovations, aux nouveaux arrivants, à sa transformation, etc.

De plus, avec des références comme Staples (15 milliards de dollars en ligne), Canon, Ikea, Sony, Goodyear, Zara et bien d’autres de ce type, IBM pourrait avoir l’air d’être « seulement » un acteur du Tier 1. En réalité, la stratégie de l’entreprise consiste à s’ancrer plus profondément dans le Tier 2 et peut-être à essayer d’aborder également la partie supérieure du Tier 3 et avec l’arrivée de l’offre SaaS, les clients dont le chiffre d’affaires en ligne va de 5 à 10 millions de dollars jusqu’à plusieurs milliards de dollars peuvent maintenant envisager sérieusement le WCS.

Les concurrents de WCS qualifient ce produit de « nul », de soi-disant complexe et de très coûteux (entre autres amabilités). La démonstration technique que nous avons vue était loin de cette image et IBM a une vraie carte à jouer, là où on l’attend le moins. Le back office n’est certes pas, et de loin, le plus attirant visuellement, mais il est très complet.

Bien sûr, il y a de nouveaux venus sur la place, mais personne ne devrait oublier que le leadership n’est ni gagné, ni perdu d’avance : rien n’est encore joué pour les années à venir.

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Un acteur majeur de retour

“Les packs de fonctionnalités sont livrés tous les 6 mois afin de préserver la dynamique du marché. ”

Un produit à jour

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Avoir une gamme de produits totalement intégrée peut parfois donner mal à la tête. Si vous choisissez WCS, il sera livré avec la base de données DB2 (Oracle est également pris en charge) ainsi qu’avec le serveur d’application maison (un Apache modifié et une machine virtuelle Java).

D’autre part, le fait d’avoir un produit complet permet à IBM de vous dire en toute sécurité ce que vous devez gérer : un volume spécifique ou une typologie de trafic. De plus, les mises à niveau sont en quelque sorte plus sûres car la chaîne complète peut être reproduite dans le laboratoire d’IBM avant qu’un pack de service ne soit mis sur le marché. Ce système est très évolutif mais cela a un prix : vous devez vous adapter à l’environnement de piles d’IBM car ce n’est pas l’éditeur qui s’adaptera à vous.

Autre fait d’importance : WCS a une documentation très exhaustive, parfois même trop d’ailleurs, et complètement publique. Certains de ses concurrents se sont certainement beaucoup inspirés de ces précieuses ressources pour améliorer leur propre produit. Il est parfois frappant de voir à quel point certaines fonctions, proposées par des logiciels crées bien après WCS, sont similaires.

WCS a un back office en flash fonctionnel (le centre de gestion). Certains vous diront que c’est un choix très particulier mais cela rend finalement la gestion très pratique, permettant par exemple la fonction glisser & déposer. Cela permet aussi au gérant du magasin d’avoir une interface conviviale. Le fait que le back office ne soit pas compatible sur iPad n’est pas un problème car la gestion d’un grand site e-Commerce ne se fait pas de toute façon depuis un iPad.

La version actuelle intègre un éditeur de catalogue totalement comparable à celui de Magento ainsi qu’un moteur de promotion presque identique.

Le back office est réactif, bien organisé et fonctionnel. Il fournit également un accès plus étroit aux principales fonctions : un système de  «  precision marketing  », une gestion cross-canal et également un accès intégré aux composants OMS (Système de Gestion des Commandes) et DMO (Digital Marketing Optimization) en option.

Le moteur de recherche est alimenté par Solr et WCS bénéficie d’un système à facettes très correct. À ce propos, il est intéressant d’apprendre que le concept de la navigation à facettes a été élaboré par IBM et que l’entreprise avait même quelques brevets dans ce domaine. Une fonctionnalité intéressante que nous avons appréciée : le back office inclut des vidéos pédagogiques pour aider l’utilisateur à comprendre certaines fonctionnalités.

Les briques complémentaires qu’IBM peut fournir sont «  Plug ‘n Play  », c’est-à-dire qu’aucune intégration spécifique n’est nécessaire pour que les fonctions OMS, DMO ou Tealeaf fonctionnent avec WCS. Le produit principal est lui-même basé sur Java, Apache Struts et Rational Application Developer (sur Eclipse IDE améliorée avec des plugins visuels).

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“Le package de software et de produits configurables est de très bonne qualité, au point que le configurateur est utilisé par Cisco et certains producteurs et revendeurs automobiles.”

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License, SaaS & tarification

Le catalogue de logiciels d’IBM est incontestablement très grand et pour éviter de perdre des clients en raison de sa complexité, IBM a fait plusieurs choix. Pour la ligne de produits spécifiques WCS, cela se traduit par un système de paiement « pay as you grow » assorti d’une approche plug & play pour les produits complémentaires.

La licence WCS classique, qui comprend la pile applicative et DB2, se décline en plusieurs versions :

• Express • Professional • et Enterprise

L’édition Express a été adaptée pour les entreprises des marchés intermédiaires (moins de 1 000 salariés).

L’édition Professional est plus puissante car elle a beaucoup plus de fonctionnalités, la plus importante étant la possibilité de gérer le traitement des commandes cross-canal. La solution sera capable de connecter l’ERP avec les points de vente (POS) et avec d’autres partenaires des canaux de distribution. Cette édition est conçue pour les e-commerçants B2C de taille plus importante ayant un réseau de points de vente ou un site de commerce électronique qui génère un chiffre d’affaires élevé (Tier 2).

L’édition Enterprise est adaptée aux e-commerçants ayant un chiffre d’affaires plus élevé et elle inclut toutes les caractéristiques énumérées ci-dessus ainsi que la gestion multi-boutiques et les fonctionnalités B2B. IBM garantit que cette fonctionnalité permettra aux e-commerçants de créer de nombreux sites, tous uniques, au service des différentes marques, régions ou groupes ciblés, le tout sur une seule instance du logiciel.

Les licences sont livrées avec des cas d’utilisation, des structures filaires, des chartes éditoriales, des outils de tests (tests unitaires, scenarios sélénium, tests de non-régression, etc.), et une boutique statique permettant de tester rapidement le concept (très pratique pour les partenaires d’intégration). Il est alors possible d’ajouter facilement les composants OMS, DMO et Tealeaf. Il s’agit là de l’approche « classique », plutôt orientée vers les clients du Tier 1.

Mais la concurrence a fait bouger les lignes et forcé IBM à se précipiter vers le modèle de paiement « pay as you grow » et vers des modèles de facturation plus diversifiés. Il est maintenant possible d’utiliser WCS comme un SaaS, où le prix de vos licences est fixé en fonction de votre chiffre d’affaires. Le SaaS est à la mode dans la stratégie d’IBM. De fait, quelques autres produits ayant ce mode de livraison sont déjà disponibles.

En ce qui concerne le dimensionnement de l’infrastructure (dont le prix de la licence dépend également), un service interne est chargé d’évaluer la puissance nécessaire pour gérer le trafic attendu. À ce propos, le prix de WCS a récemment évolué de manière incontestable et est devenu beaucoup plus agressif. L’offre SaaS est un exemple, mais certaines plate-formes raisonnables peuvent obtenir des billets d’entrée au-dessous de 100 000 euros sur 3 ans.

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La licence inclut le logiciel, la maintenance et les révisions ultérieures du logiciel (mineures et majeures), la documentation et les modèles. La première année, le support est inclus dans le prix. Le forfait annuel est ensuite de 20 % pour les années suivantes. Le support est 24/7 et illimité et les tickets sont pris en charge dans les 2 heures.

Cela permet aux clients qui souhaitent prendre le chemin de l’intégration de voir et de comprendre les principales fonctionnalités de chacune d’elles. Pour les clients qui choisissent une personnalisation basée sur l’un de ces templates (la version SaaS), il convient de choisir la base la plus proche de leurs besoins.

Le temps d’intégration moyen d’un projet important prend généralement entre 6 et 12 mois. Il s’agit d’un cycle de projet complet, où IBM maîtrise parfaitement le service conseil qu’elle propose depuis longtemps déjà. D’autre part, la méthode de personnalisation permet de mettre un projet en ligne en 2 à 4 mois. Après deux ans, la « réversibilité » est totale et garantie. Vous pourrez récupérer vos données et votre design à tout moment.

Cette approche «  full OPEX  » (approche intégrale basée sur les dépenses d’exploitation), où votre site est comptabilisé comme un coût d’exploitation et non comme un investissement, est une tendance plus fréquente sur les nouveaux marchés qui testent leur business model ou dans les entreprises désireuses de réduire leur plan d’investissement en cette période de crise. Le modèle de facturation actuel est lié aux pics de trafic, mais nous croyons qu’il évoluera également vers un système basé sur le chiffre d’affaires, le concept étant de toute façon d’avoir un modèle de paiement « pay-as-you-grow ».

On appelle ce mode d’intégration « SaaS », en référence au sens premier du terme : il s’agit d’un logiciel, loué comme un service et IBM a de bonnes raisons de se précipiter dans cette direction. Tout d’abord, parce qu’Hybris fournit des méthodes de facturation de licences extrêmement souples. Ensuite, parce que cela ne fait aucun doute que WCS est puissant, complet et évolutif, mais que c’est aussi un produit complexe à comprendre et à développer.

Les utilisateurs sont généralement très satisfaits des fonctionnalités, mais les développeurs rencontrent des difficultés avec la pile applicative complexe, 100 % pensée et élaborée par IBM. Si vous recherchez vos pratiques habituelles Java, la courbe d’apprentissage sera raide.

Est-ce que WCS va réussir dans cette voie ? Il est encore trop tôt pour le dire. De même que pour Hybris, peu de clients ont déjà bénéficié de ces méthodes pour raccourcir les délais de développement. Cependant, si IBM veut atteindre le Tier 3, où les clients ont moins de ressources internes ou moins de budget, prendre cette

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Boutiques de démonstration & customisation

“Une boutique-témoin « Aurora », très complète, permet de faire une démonstration des fonctionnalités de WCS. D’autres boutiques spécialisées propres à ce marché sont disponibles: B2C, B2B, Mobile, localisation par langue ou par pays, etc.”

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voie est une nécessité. L’intégration « classique » sur mesure est réservée aux grands clients disposant de budgets conséquents et ayant des planifications plus longues.

La pile applicative d’IBM offre de très bonnes performances natives. L’inconvénient de ne pas être standard et propriétaire est ici compensé par un contrôle total de tous les composants, donnant à IBM une vision très précise des besoins techniques pour un projet spécifique.

Dans notre livre de l’année dernière, nous avons beaucoup insisté sur les problèmes ou les performances des systèmes de caches des solutions. Ce point est certainement l’une des clés de l’évolutivité, de l’efficacité de chaque performance et du coût.

WCS intègre le système « Dynacache » sur ce point précis. En outre, il est à noter que la plupart des solutions Java et surtout WCS utilisent le modèle « en entonnoir », qui diminue la pression sur les ressources à chaque étape (voir graphique).

Pour ceux qui sont familiarisés avec Magento, le système est très proche d’un FPC (Full Page Cache) et d’un cache de bloc qui auraient fusionné. Pourtant, le système de dépendance est plus évolué que celui de Magento, permettant à WCS de faire des invalidations de cache spécifiques à tout moment d’une session de navigation, sans invalider l’ensemble du FPC. Une fonction comparable a été récemment ajoutée à la version Magento EE 1.13, même si elle est encore moins

orientée « contraintes ». WCS n’invalide un bloc dynamique ou un bloc statique (appelé fragment) que s’il doit le faire.

D’après ce que nous avons compris, la résolution des dépendances de cache est également effectuée par le filtre cache du moteur de cache dynamique qui permet l’invalidation, le « tout-ou-rien» (Hit ou Miss) des requêtes du client. Il faut aussi noter que ce système de cache est entièrement personnalisable par l’administrateur du site qui peut définir la stratégie de cache.

Pour faire court, WCS n’invalide jamais entièrement un cache mais est capable d’évaluer en permanence ce qui dépend de quoi et quel fragment ou contenu statique doit être invalidé ou pas.

Pour conclure sur ce système très impressionnant, la mise en cache de fragment Edge est supportée nativement.

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Performances

“Le Dynacache lui-même est capable de multiplier par 3 le débit de la plate-forme, permet-tant d’obtenir des performances tout à fait comparables aux plus performantes du marché. ”

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Offrir les meilleures performances a un prix : il faut connaître beaucoup de technologies différentes ainsi que l’environnement spécifique d’IBM. Si vous souhaitez exploiter toute la puissance et peaufiner chaque point, il est important que vous soyez formés à ce système Dynacache et bien informés sur le réglage des technologies suivantes : JVM (Machine Virtuelle Java), les paramètres de file d’attente, DB2, JMS, en plus des classiques (OS / CPU / HDD / Réseau). Par conséquent, il est fortement recommandé de choisir une société d’hébergement ayant développé une véritable expertise dans ces domaines.

L’approche centrée sur le client en fonction de son comportement est maintenant bien plus que des mots : c’est devenu un outil visuel.

L’illustration ci-dessus montre un scénario complet, basé sur cet outil, entièrement édité par un éditeur visuel simple.

L’équipe marketing et le gérant du magasin peuvent désormais, de manière dynamique et avec la fonction glisser-déposer, créer des parcours clients, des scénarios de navigation, des tests A/B et bien plus encore. Avec près de 20 déclencheurs (canal, social, histoire, navigation, recherche, etc.) et autant d’actions (promotion, vente croisées/montée en gamme, point de vente, e-mail, SMS, bornes, etc.), les possibilités sont énormes. Google est votre référent externe ? La requête du client était cappucino ? Vous pouvez ensuite pousser dynamiquement sur la page d’accueil votre gamme de machine à café.

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Un outil marketing époustouflant

“L’outil «Precision Marketing» est une fonctionnalité qui, à ce jour et pour autant que nous le sachions, est absolument unique sur le marché puisque WCS est la seule solution offrant un tel outil de pointe combiné à une interface intuitive.”

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Avec l’outil DMO intégré, cela devient possible d’utiliser « intelligent offer », qui détecte automatiquement la recommandation pour pousser l’utilisateur, en fonction d’une analyse du trafic et des opérations réalisées (par exemple: l’utilisateur qui achète X achète aussi généralement Y) DMO propose également une analyse conjointe de l’efficacité du scénario de « Precision Marketing  ». Comme le disent les IBMistes, DMO représente la « sagesse des corbeaux », en permettant aux recommandations et aux scénarios de s’adapter « à la volée ». L’outil « Precision Marketing » de WCS n’a pas besoin de DMO pour être autonome, c’est une extension intéressante, mais pas indispensable.

Les possibilités sont tout simplement incroyables. Imaginons juste qu’un gérant de magasin veuille récompenser l’un des ambassadeurs de la marque. Il peut détecter les personnes qui parlent le plus de la marque sur les réseaux sociaux et leur envoyer des SMS ou des e-mails pour leur offrir un code de réduction. Il peut également faire automatiquement la relance de base d’un panier abandonné lorsqu’un visiteur n’y a pas touché depuis 7 jours. Tests A/B, branchement conditionnel sur un mot recherché, marketing cross-canal, mise en page spécifique en fonction de différents paramètres, etc. Il semble qu’ici, la créativité est la seule limite.

De plus, toutes les règles peuvent être vérifiées afin de comprendre pourquoi une décision a été déclenchée. Le système est livré avec une vidéo d’auto-formation en 13 langues, la fonction est donc non seulement intuitive à utiliser, mais elle bénéficie aussi d’une documentation complète.

Tealeaf, récemment acquis par IBM, est un produit très intéressant. Il identifie les problèmes, les perturbations et les ruptures dans la navigation du client. Si quelque chose les agace, si un accès leur est refusé ou encore si quelque chose bloque leur décision d’achat, Tealeaf devrait vous permettre de l’identifier.

Il s’agit d’une « gestion de l’expérience client » qui permet au commerçant de voir ce que le client voit, de réduire les abandons et d’utiliser un tableau de bord global pour donner la priorité à l’amélioration des sites en fonction de l’expérience « silencieuse » de l’utilisateur, celle dont ils ne vous parlent pas directement.

DMO est une solution basée sur la « sagesse de la foule ». Elle permet aux directeurs de magasins de comprendre les tendances et les comportements des visiteurs. Il s’agit en fait d’une solution d’analyse web orientée e-commerce, qui vérifie un grand nombre de paramètres et de réactions pour faire parler les statistiques.

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Tealeaf & DMO

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Associé à l’outil «  Precision Marketing », ce système est très précis et efficace, notamment pour déterminer le profil des utilisateurs et réagir de façon dynamique à leurs actions.

L’écosystème est moins développé que celui d’une solution e-Commerce Open Source comme PrestaShop, Drupal Commerce ou Magento, mais les ressources internes d’IBM sont grandes. L’entreprise compte plus de 300 personnes dans le monde, principalement basées au Canada en ce qui concerne le laboratoire e-commerce.

La complexité du catalogue et de l’intégration transversale des compétences a amené le géant à segmenter ses offres et à les rendre aussi modulaires que possible. Cela permet à des partenaires extérieurs de travailler sur un ou plusieurs composants, en fonction de leurs besoins ou de leur taille.

L’éditeur lui-même fournit les produits ainsi que des conseils. Il propose également un accompagnement des projets. Les clients ou les intégrateurs ont également accès à des experts en conseil (prestations facturées par Global Business Service) qui vont les aider à améliorer leurs performances, la formation ou d’autres aspects.

En ce qui concerne les partenaires, Aliznet, Technology Everywhere, Salmon, Micropole, CGI, Sogeti, Infosys, HCL, Pixelixir, Ecocea, et bien d’autres à travers le monde, sont capables de se développer sur la plate-forme. (Quoi qu’il en soit, lorsque vous contacter IBM, vous serez très probablement redirigés vers un partenaire compétent).

Le développement mobile est basé sur Worklight qui fournit les fonctions HTML5, Hybrid & Native, intégrant un serveur d’application privé et une API REST. IBM parle du concept d’« omni-consommateur » et c’est là que commence la stratégie cross-canal, à la croisée des fonctionnalités mobiles et du produit OMS.

Le livre se concentre principalement sur la solution e-Commerce, nous passerons donc rapidement sur les fonctions secondaires, mais pour les clients des Tiers 1 et 2, un OMS fait incontestablement une grande différence.

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Ecosystème

OMS, Multi canal & mobiles

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IBM Order Management permet la conception de workflows très efficaces pour faire face aux nombreuses commandes qu’un site e-Commerce doit traiter. La suite est composée des applications mobiles associées Order Management, Always in stock, Drop ship & Store. Pour ne parler que de l’OMS, celui-ci permet au cross-commerce d’être plus efficace dans le système « acheter en ligne / retirer en magasin ». Par exemple, lorsqu’une commande est passée en ligne, il est possible de demander à un magasin physique de

préparer cette commande pour que le client vienne la récupérer. Plusieurs actions peuvent être déclenchées à tout moment de la commande, vers tous les canaux. Lorsque le produit est prêt, l’OMS peut par exemple déclencher l’envoi d’un message SMS pour en informer le client.

La personne qui tient le magasin peut suivre les commandes directement à partir de son navigateur ou via une application de téléphone très complète, ce qui le rend très pratique à gérer au quotidien (celle-ci inclut des fonctions comme scanner les codes-barres sur une coque ou un lecteur de cartes de crédit).

l’OMS permet la gestion sur seuil, de faire l’inventaire en temps réel des différents stocks sur les différents canaux de distribution, de gérer les cartes de fidélité et bien plus encore, ce qui en fait un véritable plus pour les activités cross-canal dans un site plus grand. (Certaines fonctionnalités sont montrées ici : http://www.youtube.com/watch?v=OCyc9S6XNlE)

En ce qui concerne les capacités PIM, le Master Data Management d’IBM (MDM ou PIM) est pré-intégré et configuré avec WCS. Il est toujours moins évolué que celui d’Hybris et certains clients, voulant davantage que les simples fonctions de base d’un PIM, ont pour cela décidé de choisir celui d’Heiler.

Pour compléter les aspects cross-canal, la caisse enregistreuse du POS (Point de Vente) peut avoir accès à un moyen de paiement plus intelligent si ce dernier utilise déjà une machine IBM.

C’est le centre de gestion qui organise le CMS. Il gère des éléments tels que des fichiers (images, docs, etc.) ou des URL. Ces éléments sont stockés, triés et peuvent être utilisés dans n’importe quelle feuille de produit ou par l’outil de marketing pour remplir dynamiquement une section e-spot (un emplacement de précision dans une page).

Des pages types sont disponibles et le gérant du magasin peut choisir un template spécifique pour créer facilement un nouveau contenu ou réorganiser la page d’accueil ou celle du panier, sans avoir besoin d’avoir de compétences en codage. La solution permet de gérer un espace de travail test pour éviter de casser une fonctionnalité du site en production, avec une gestion des autorisations d’accès utilisateur complète.

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Le CMS

“Sterling Commerce a été acquise par IBM pour son OMS. Elle était déjà le leader mondial dans le domaine du Système de Gestion des Commandes et équipait 6 des plus grands clients de ces solutions sur 10.”

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Dans chaque espace de travail (stocks, segment de clients) une simulation peut être faite ainsi qu’une prévisualisation, ce qui permet, par exemple, de simuler une vente flash avant qu’elle n’ait lieu. Le système permet également de modifier l’installation en un clic et une équipe peut travailler sur la mise en ligne de la nouvelle collection, sans interférer avec le site principal.

Comme beaucoup d’acteurs, IBM a adopté l’approche « Kickstart » (boutiques préconfigurées), avec un modèle SaaS et des boutiques démo adaptables qui permettent aux clients de créer des boutiques en ligne rapidement et sans devoir être confrontés à la difficulté de créer un projet complet « à partir de zéro ».

Avec cette nouvelle stratégie, IBM est en mesure de répondre à plus de demandes «  raisonnables  ». En fait, WCS est aussi étonnant pour un client modeste que pour Staples, donnant aux clients des Tiers 2 et 3 une formidable occasion d’exploiter la puissance du WCS pour leur propre activité. Certains clients ont désormais la possibilité de choisir entre un Magento et un WCS d’IBM, à des prix comparables et avec des délais de commercialisation similaires.

Comme Oracle et Intershop, IBM devra revoir ses plans en raison de l’acquisition d’Hybris par SAP. L’offre d’IBM est très complète, mais elles sont désormais trois grandes entreprises à être capables de fournir un vaste catalogue de logiciels et de prestations.

Nous ne pouvons que regretter le fait que toute la pile applicative de WCS soit propriétaire, ce qui ne convient ni au LAMP classique, ni aux templates de l’industrie Java. Cette philosophie est de la vieille école et elle pourrait bénéficier d’un lifting d’autant plus qu’IBM est devenu un partisan sérieux de l’Open Source. C’est vraiment dommage que cette philosophie n’ait pas encore gagné WCS. Ces choix obligent l’entreprise d’hébergement à être compétente en ce qui concerne la pile applicative DB2/JVM/Apache-derby mais, d’un autre côté, ce package offre des possibilités d’évolution faciles et sûres. Toujours en ce qui concerne la marge de progression, WCS offre une gestion des données moins souple et moins complète qu’Hybris à un certain point de vue, mais nous pouvons certainement nous attendre à des progrès dans ce domaine car Hybris est désormais considéré comme un concurrent de poids.

WCS fournit un nombre incroyable de fonctionnalités et peut, le plus souvent, gérer tous vos besoins. Mais tout a un prix et l’achat de la suite complète « intégrale » peut devenir très coûteux.

Le Tier 1 est encore un terrain de jeu naturel pour « Big Blue  ». Elle y offre une expertise par secteur, par solution, et ses clients peuvent se permettre de s’offrir le « paquet global », incluant DMO, l’OMS, et Tealeaf.

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“Avec un produit très complet et une approche marketing impression-nante, WebSphere Com-merce Server est un acteur naturel sur le marché du Tier 1. ”

Conclusion

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La fonction principale qui a impressionné notre équipe a été sans aucun doute l’outil de « Precision Marketing ». Celui-ci est complètement unique, tant par son approche que par sa complétude. Un des points essentiels qu’il convient de souligner est que l’équipe de marketing est totalement autonome et peut utiliser des fonctionnalités extrêmement avancées, sans avoir besoin de connaissances techniques. Avec un simple glisser & déposer, il est possible d’appliquer des filtres, un branchement conditionnel, une analyse et bien plus encore.

Ce point ne doit bien sûr pas nous faire oublier une approche cross-canal forte et intégrée, un système de cache remarquablement efficace, un web service très développé et un système de searchandising plus que correct.

La documentation abondante peut être considérée comme un avantage ou un inconvénient, selon sa taille, mais on ne peut pas vraiment se plaindre d’avoir accès à cette ressource en cas de besoin. Disons simplement qu’elle pourrait être plus centralisée, plus conviviale et mieux structurée. Les produits complémentaires DMO, Tealeaf ou encore l’OMS vont bien compléter le tableau d’ensemble, à un coût additionnel, bien entendu.

WebSphere Commerce

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System33

(Plus il y a d’étoiles, mieux c’est. Sur chaque KPI (indicateur clé de performance), il y a au moins une solution avec 5 étoiles ; il s’agit donc d’une comparaison entre les solutions.)

Points forts de Websphere Commerce

Informations  Générales   WCSChiffre  d'affaires  pour  envisager  la  solution >    5  M  $  (2  M  $  en  SaaS)Place  actuelle  dans  le  marché Tiers  1  -­‐  2

Orientation  de  l'éditeur Tiers  1  -­‐  3

Profil  (M  :  Marque  ou  Détaillant,  P  :  Pure  player,  D  :  Grand  Magasin,  VP  :  Ventes  privées,  B2B) M,B2B,P

Open  Source Non,  Java

Mise  en  avant  de  l'éditeur Outils  de  marketing

Mise  en  avant  de  l'éditeur Cross  Commerce

Mise  en  avant  de  l'éditeur Personnalisation

Ce  qui  nous  impressionne Outil  de  marketing  &  système  de  cache  

Ce  qui  nous  laisse  sceptique Stack  propriétaire,  coûts

Budget  min.  pour  un  site  (à  partir  de  zéro)  /  (personnaliser  une  boutique  de  référence) 300  K  €  /  150  K  €  

KPI  Généraux   WCSCoût  de  la  solution  (licence,  intégration,  hébergement)     Flexibilité  du  système  de  licences  (pic,  à  la  demande,  pré  commande,  etc.) Délais  de  mise  sur  le  marché  (en  développant  de  0  /  en  personnalisant  une  boutique  exemple) /Variété/Qualité  des  boutiques  à  customiser  pour  son  usage  (en  plus  de  la  boutique  de  base) Capacités  marketing  (moteur  de  promotion,  coupon,  chèque-­‐cadeau,  etc.) Navigation  et  présentation  du  catalogue  (à  facettes/multi-­‐boutiques/multilingue/etc.) Écosystème  (communauté,  partenaires,  intégrateurs,  forums,  etc.)   Facilité  de  prise  en  main  et  d'utilisation  du  back  office

KPI  techniques WCSSimplicité  technique  du  développement  (plus  il  y  a  d'étoiles,  plus  c'est  simple) Nombre  de  logiciels  tiers,  d’extensions,  de  services  disponibles     Nombre  de  produits  /  services  complémentaires  de  l'éditeur Rapidité  du  front  office  (rendu  de  la  page  web  du  client)   Évolutivité  du  front  office    (coût  et  capacité  à  servir  plus  de  clients  avec  moins  de  serveurs)   Évolutivité  et  rapidité  du  back  office  (nombre  d'utilisateurs  simultanés) Capacités  CMS  en  natif Capacité  du  web  service  en  natif  (interfaçage  avec  des  tiers,  par  exemple  ERP  ou  logistique) Liste  des  fonctionnalités  B2C  (par  défaut,  sans  extensions  ou  programmes  complémentaires) Mobile  (application  native,  application  Hybrid,  responsive  design)  

KPI  des  fonctionnalités  avancées   WCSFonctionnalités  de  personnalisation  et  de  searchandising  étendues   Fonctionnalités  Multi-­‐,  Cross-­‐  &  Omni-­‐  canal Gestion  avancée  du  catalogue  (PIM,  multi-­‐catalogue,  caractéristiques,  packages,  etc.) OMS  (Système  de  Gestion  des  Commandes)  intégré  ou  nativement  interfacé Outils  de  marketing  avancés  (contenu  adaptatif,  segmentation,  nav  &  tunnels  dynamiques,  etc.) Capacités  B2B  en  natif  

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Oracle ATG

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Éditeur OracleEffectif (dans le monde) Environ 115 000Chiffre d'affaires en 2012 37,1 milliards de dollarsBusiness model (e-commerce) Licence Coût des licences N/CTechnologie JavaFramework DAF, Nucleus, Data Anywhere ArchitectureBase de données Oracle, MySQLVersion (à la date de l'étude) 10.2Licence Propriétaire & abonnementPremière sortie 1998 (ATG appartient à Oracle depuis janvier

2011)Origine États-UnisBudget de réalisation d'un site (bas/moyen/haut)

100 à 200 K€ / 500 K€ / > 500 K€

Typologie de recommandation Détaillants, Grands magasins, Marques.

Art Technology Group (ATG) a été fondée dans les années 90 par deux diplômés du MIT et a été rachetée par Oracle pour 1 milliard de dollars en 2010. ATG a été l’une des rares entreprises à avoir survécu à la bulle internet et l’entreprise est devenue l’un des leaders dans le monde du e-commerce, une histoire quelque peu semblable à celle d’Intershop d’ailleurs.

Quand Oracle a décidé d’acquérir ATG, elle n’affichait pas d’aussi bons résultats financiers que certains de ses concurrents, mais il était clair qu’elle avait un grand potentiel technique, et c’est ce qui a attiré Lawrence J. Ellison, le charismatique CEO et magnat des affaires qui dirige Oracle.

La solution fait désormais partie de l’environnement d’Oracle et joue sur le secteur du Tier 1, avec les autres frameworks Java, tels qu’Intershop, Hybris et IBM WebSphere Commerce.

Un peu d’histoire

“Comme IBM, Oracle a acquis d’autres sociétés leaders ou au potentiel élevé, afin de renforcer son offre, à savoir RightNow, Fatwire, Retek et le célèbre Endeca.”

Oracle ATG

Tier 3Tier 4 Tier 2 Tier 1Non ciblé Non ciblé Co-leader Très puissant

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Historique des acqusitions d’Oracle dans le secteur e-Commerce

A l’instar d’IBM également, ces acquisitions ont conduit à un processus d’assimilation qui a pris près de 2 ans.

Oracle connaissait le potentiel du e-Commerce dans l’avenir de l’industrie du web et n’a pas hésité à faire de gros investissements pour ses boutiques. C’est de toute façon un comportement habituel chez Oracle qui est un acheteur en série et qui est connu pour l’intérêt qu’il porte à ce mode de croissance. La décision d’acheter Sun, avec les célèbres Java et MySQL, était là encore très stratégique, comme la quasi-totalité des décisions d’Oracle d’ailleurs.

Même si l’entreprise dont la trésorerie atteint des milliards de dollars a perdu du terrain en Europe, ses forces convergent pour faire ce changement. En ce qui concerne IBM, l’ascension rapide d’Hybris a été une surprise pour Oracle, mais le géant a un plan. En fait, la plupart des grandes entreprises ont des produits d’Oracle, que ce soit la base de données, PeopleSoft, ATG, MySQL, Java ou l’un de ses logiciels, parmi les centaines qu’il gère. Cette très forte empreinte dans les industries de pointe fournit aux représentants locaux d’Oracle, aux ingénieurs, au personnel ou aux commerciaux un incroyable réseau leur permettant de recueillir des informations sur les besoins des clients. C’est également pour eux un excellent moyen de pouvoir chuchoter directement à l’oreille des décideurs.

IBM procède de la même manière et Hybris a engagé, précisément dans cette intention, des personnes ayant déjà des réseaux. Ces trois-là vont désormais utiliser des réseaux très similaires pour détecter des projets, tout particulièrement depuis qu’Hybris reçoit l’aide de son grand frère SAP. Nous pouvons peut-être extrapoler ce qui se passe en France. Un groupe de trois commerciaux, plusieurs personnes chargées de la prévente ainsi qu’un spécialiste CRM/commerce de détail est censé se former prochainement, certains d’entre eux venant de Pixmania. Si une telle association se reproduisait dans d’autres pays de l’U.E., le message de l’éditeur serait alors clair : ATG est de retour en Europe.

Au contraire d’Hybris, d’Intershop et d’IBM, nous n’avons pas perçu de réelle volonté de la part d’Oracle d’essayer d’atteindre les petits clients. Le cœur du segment d’ATG est le Tier 1 et plus précisément le TOP 500 des détaillants. Le représentant d’Oracle avec qui nous avons discuté semble ne pas vraiment avoir l’intention de s’adresser aux clients dont le chiffre d’affaires en ligne n’atteint pas au moins 15 millions d’euros. En revanche, il considère ce montant comme une bonne base à partir de laquelle il est possible d’aider les clients à atteindre de nouveaux sommets, en particulier grâce à l’internationalisation.

Oracle ATG

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Les trois piliers d’ATG sont : l’expérience client, le comportement des clients et la fourniture d’outils permettant d’être compétitif. Selon la vision de la société, la gestion d’un commerce de détail se compose de trois activités principales : acheter, commercialiser et vendre. Puis vient l’étape suivante : Prix & promotion, jusqu’à avoir les meilleurs prix (pas les plus bas), ceux-ci étant la clé pour obtenir de meilleures ventes & marges. Sur ce point, Oracle s’appuie sur le logiciel et l’expérience de Retek. Le géant a en effet acquis cette entreprise au tout début de sa vague d’achats e-Commerce.

La gestion d’une entreprise en ligne fait appel à la fois au marketing entrant et au marketing sortant, d’où l’une des priorités : transférer le budget investi dans les opérations de back office vers le front office, vers l’acquisition, l’expérience et la fidélisation de clients.

Pour ce faire, le dynamisme et le rythme des changements est un élément clé. S’adapter à un marché en constante évolution, de la meilleure façon possible, en offrant aux consommateurs une expérience achat & support cohérente, à travers tous les canaux, semble être une philosophie de premier plan.

L’intention d’Oracle de fournir les meilleurs outils pour faire face à ce nouveau paradigme se matérialise par sa forte orientation expérience client.

Avec des outils adaptés, il est possible de fournir une expérience client sur mesure, plus profonde et plus complète que celle qu’Amazon

serait pourrait livrer et, en plus, un détaillant sera également en mesure d’exploiter un réseau de magasins physiques. Amazon doit satisfaire tout le monde et tous types de besoins, alors qu’un commerçant particulier peut se concentrer uniquement sur le fait d’apporter une expérience produit plus cohérente. C’est comme la différence entre acheter une paire de Nike dans un magasin Footlocker ou chez Wal-Mart.

• L’expérience client pour acquérir des visiteurs,• L’expérience client pour les convertir, • L’expérience client pour qu’ils parlent de votre marque, • et l’expérience client pour qu’ils soient satisfaits et qu’ils reviennent.

Et ce ne sont pas que des mots. L’acquisition d’Endeca a en effet été faite dans ce but précis. De plus, l’un des deux back offices est destiné à « l’expérience utilisa-teur » et l’autre au « e-Commerce ».

“Oracle considère comme nous que la plupart des e-commerçants font désormais face à Amazon. Il ne s’agit plus d’un jeu entre IBM et Oracle. Dé-sormais, cela tourne plutôt à la ba-taille entre un détaillant et Amazon.”

Oracle ATG

L’expérience client au coeur de la philosophie d’ATG

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La personnalisation « inside out » permet au détaillant d’apporter à ses clients les plus fidèles une expérience plus pratique et la personnalisation « outside in » permet au site de se transformer lui-même pour un nouveau visiteur, en fonction du profil de la session de navigation déterminé par Endeca. La commercialisation, au lieu d’être vraiment séparée et placée dans un module différent, est considérée comme une extension de la personnalisation.

Quand nous en sommes venus au sujet du cross-canal, le représentant avec qui nous avons parlé a simplement dit : «  Un canal est principalement une barrière organisationnelle  », soulignant clairement que la société fait peut-être une différenciation en interne, mais qu’une chose telle que la distinction entre les canaux n’existe pas pour les clients.

À l’instar d’Hybris, d’IBM et de quelques autres, Oracle propose des magasins ATG préconçus, appelés « Customer Reference Stores » (Magasins de Référence Client). Ils ont été conçus afin d’éviter de devoir créer des sites «  à partir de zéro  », ce qui nécessite généralement une gestion orientée projet. Les magasins de référence permettent une intégration rapide grâce à la personnalisation d’un magasin existant, développé selon les meilleures pratiques par l’équipe de l’éditeur. Il existe une deuxième version de ce magasin de Référence Client : la version B2B.

Ce système est également un compromis entre une approche totalement sur mesure et un délai de commercialisation rapide. Le temps nécessaire pour la mise en ligne avec une boutique de référence est d’environ 6 mois alors qu’avec un système de commerce global cela peut prendre un an, voire plus, en fonction du niveau de maturité du client.

Quand Oracle a acquis Endeca, nul doute qu’Hybris et IBM se soient senties toutes les deux un peu contrariées, d’autant plus qu’IBM avait déjà vu Oracle acquérir l’une des technologies phares de sa stratégie : Java... Cependant, en ce qui concerne la niche précise du e-Commerce, Oracle a fait un coup de maître en acquérant Endeca.

Hybris travaillait activement avec Endeca et de nombreux grands clients ont voulu aller au-delà des fonctions intégrées de Solr en termes de navigation à facettes. Il en va de même pour IBM, mais Big Blue avait déjà travaillé sur une plus grande intégration et personnalisation de Solr, améliorant ses capacités. Quoi qu’il en soit, lorsqu’Oracle a acquis Endeca, cela a en quelque sorte remis en cause la pérennité de la collaboration à long terme entre les deux sociétés. Oracle aura au moins gagné la possibilité de mieux contrôler la façon dont Endeca peut collaborer avec Hybris et IBM. Jusqu’à présent, il semble que le produit soit toujours disponible auprès d’IBM & d’Hybris si le client le souhaite mais, pour être honnête, quand un client

Intégration versus développement

“La boutique de référence est multilingue, multi-pays, mul-ti-devises et intègre la plupart des fonctionnalités classiques d’ATG et d’Endeca.”

Endeca: le tireur d’élite

Oracle ATG

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impose Endeca, Oracle est probablement immédiatement mis au courant d’un projet e-ommerce sur lequel il peut rivaliser avec ATG.

Les bureaux d’Endeca et d’ATG sont désormais dans le même bâtiment à Boston, ce qui favorise une interaction plus étroite entre les équipes. Tous sont en contact avec la société-mère Oracle, fournissant des solutions pour les détaillants comme des back end, des bases de données, des ERP et bien d’autres encore.

Avant Endeca, Oracle personnalisait les sites de ses clients grâce à technic. Avec Endeca, il crée maintenant des expériences utilisateurs personnalisées à partir de toutes les expériences consommateurs antérieures et grâce à la « sagesse de la foule ».

Si tant de clients clés utilisaient Endeca sur le Tier 1 (Hybris, WCS et ATG), c’est vraisemblablement parce que cette solution était la meilleure pour le searchandising, l’expérience client et la navigation à facettes.

C’est là qu’on peut dire qu’Oracle est à la fois expérimenté dans l’édition de logiciels et dans l’acquisition d’entreprises. En effet, réussir une intégration de manière si parfaite ne peut être que le fruit de l’expérience et du travail.

Dans un monde où Amazon est un leader de poids, les solutions e-Commerce doivent apporter des axes de différenciation. «  L’expérience

client d’Amazon n’est pas si exceptionnelle que ça » (d’après ce qu’on dit), d’où la stratégie d’Oracle d’améliorer ce point. Au centre de cette stratégie, il s’agit d’offrir une expérience client de qualité tout en retenant la clientèle sur le long terme (surtout quand on voit aujourd’hui le coût d’acquisition d’un client).

Endeca a une gestion multidimensionnelle du catalogue, d’une certaine manière assez proche du modèle EAV de Magento.

Les échanges peuvent être faits en JSON, avec des messages XML, ce qui en fait une solution très polyvalente et facile d’accès, quel que soit le langage. Le système n’est donc pas seulement bon en soi, il est aussi facilement extensible avec d’autres langages de programmation.

Endeca a pour rôle de fournir toutes les fonctionnalités de personnalisation qu’Oracle vend dans sa suite e-commerce. Peu importe si le visiteur est un nouveau venu ou un visiteur régulier, Endeca va recueillir les informations le concernant et être capable de lui proposer le bon produit en utilisant des stratégies différentes.

Si un visiteur connu vient sur le site, Endeca va vérifier son historique d’achat et les informations recueillies seront stockées en fonction du profil du visiteur. Les produits affichés apparaîtront alors en fonction des goûts de ce client et selon des règles de commercialisation. C’est la méthode inside-out.

Si le visiteur n’est pas connu, ce sera la méthode de commercialisation outside-in

Endeca: le nec plus ultra des outils de personnalisation

“Après deux ans de tra-vail, Endeca et ATG ont réussi une intégration agréable et sans limites et ne font désormais qu’un.”

Oracle ATG

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qui sera appliquée. Edenca essayera de comprendre comment le visiteur est venu sur le site (d’où il vient, en utilisant le référent et les paramètres d’URL), quel type de mots-clés il a tapé sur Google, la façon dont le visiteur navigue sur le site, la façon dont il regarde les produits et puis les éléments affichés s’adapteront à ce comportement client unique, étape par étape.

Lorsque suffisamment de données auront été recueillies, il sera alors possible de créer des règles de fonctionnement qui associeront le contenu du site avec les profils des visiteurs. Cette fonctionnalité est vraiment formidable pour tous les professionnels du e-Commerce qui savent que proposer les bons contenus, au bon moment et au bon client est l’un des aspects les plus difficiles du e-Commerce. Quand un site est capable de personnaliser tous les contenus en fonction des goûts des visiteurs, le taux de conversion grimpe mécaniquement. Les modèles peuvent être modifiés dynamiquement en fonction du déclencheur du référent, du canal, de la date, du segment, du dispositif utilisé, du composant, de la localisation ou de tout autre critère.

Les règles qui ont été déclenchées par le système peuvent être contrôlées afin d’en vérifier les raisons et elles peuvent être rapidement corrigées en cas de comportement incorrect.

Voici les captures d’écran d’un processus de personnalisation sur les boutiques de démonstration d’ATG et d’Endeca. Nous avons eu le privilège de participer à une démonstration en direct et nous avons été frappés par la facilité d’utilisation de

toutes les fonctionnalités d’Endeca. À titre d’exemple, sur ces captures d’écran, on peut voir toutes les étapes qu’il faut faire pour configurer sur la page d’accueil l’affichage de pantalons spécifiques, juste pour le « trentième groupe et quelques ». Ce comportement peut être installé en quelques minutes et être utilisé pendant des périodes cruciales, comme Noël par exemple. Pour chaque catégorie différente (hommes, femmes, hommes autour de 25 ans, femmes qui n’achètent que des

“Endeca n’est pas un outil en-tièrement automatisé. Il y a du travail à faire, il a besoin d’être mis à jour, mais il propose un framework intéressant qui permet de « transformer » le contenu du site en fonction de la typologie de l’utilisateur.”

Oracle ATG

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pantalons, etc.), l’e-commerçant peut configurer différentes pages d’accueil.

ATG est livré avec Endeca incorporé (et vraiment proprement intégré par défaut) et il est (toujours) possible d’acheter le produit séparément, pour l’intégrer à une autre plate-forme e-Commerce.

Oracle ATG

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On devrait appeler le produit Oracle commerce plutôt qu’Oracle e-Commerce étant donné que, comme la plupart des solutions cross-canal, l’éditeur souhaite faire tomber les barrières entre l’e-Commerce et le commerce « classique » qui existent dans sociétés de vente au détail. Le « silo » du commerce physique et du commerce en ligne n’existe que sur un plan organisationnel interne et Oracle se bat contre cette logique en proposant des produits qui vont dans ce sens.

Dans la réalité, les clients naviguent entre les canaux, recueillant des informations sur l’un, publiant un avis sur l’autre et achetant sur un troisième. Dans ce contexte, les «canaux» ont tendance à être des obstacles organisationnels. Néanmoins, ce commerce sans frontières implique pour l’entreprise d’avoir des produits solides pour supporter cette flexibilité. Ce n’est pas un réel problème pour Oracle qui compte des milliers de produits et notamment des ERP très puissants capables d’intégrer la chaîne d’approvisionnement, la logistique, la facturation, l’expédition, le « fulfillment », etc. À l’instar d’IBM,

le portefeuille de logiciels de l’entreprise est très large et Oracle possède notamment plusieurs solutions ERP, pour les plus grandes entreprises comme pour celles de taille moyenne.

Le cœur d’ATG est multi-sites depuis un peu plus de deux ans et gère de nombreux canaux, comme le Web, le Mobile, Call Center (intégré dans ATG), un magasin social et physique. La dernière version (10.2) propose une application universelle pour iPad et iPhone. On peut regretter que le SDK d’Android ne soit pas encore disponible pour la version actuelle d’ATG, mais l’éditeur va très probablement résoudre ce problème.

Multi & Cross Canal

“Sephora et même Louis Vuitton gèrent les ventes en magasin depuis leurs boutiques physiques, en se connectant sur une tablette au site internet.”

Oracle ATG

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Les 4 leaders des Tiers 1 et 2 offrent tous des compétences de haut niveau dans le B2B.

Ce n’est donc pas étonnant que ces clients aient des chiffres d’affaires conséquents, exigent de nombreuses fonctionnalités spécifiques et fassent une grosse consommation de produits complémentaires.

C’est la raison pour laquelle ATG a inclus dans son produit quelques fonctionnalités B2B importantes. Les modules B2C et B2B étaient généralement séparés auparavant, mais le produit est dorénavant livré nativement avec les deux, probablement parce que les limites sont de moins en moins nettes pour de nombreuses entreprises, qui font à la fois du B2C pour leurs clients finaux et du B2B pour leurs revendeurs.

Un magasin de référence B2B spécifique est disponible. Il comprend des flux de commandes spécifiques, comme notamment un centre de coûts, des accréditations et des limites d’engagement, une facturation automatique, des commandes récurrentes, la génération des commandes, et bien plus encore. Les fonctions de personnalisation, qui sont en quelque sorte le cœur de l’expérience B2C, sont également disponibles en B2B.

Complété par d’autres composants tels qu’eBusiness Suite, Siebel ou DOO, le produit excelle vraiment en fournissant des prestations de service B2B efficaces. Le BCC (Business Control Center) permet de gérer plusieurs organisations, contrats, utilisateurs, autorisations ainsi qu’une tarification spécifique par client, plusieurs niveaux de prix en fonction du volume, des catalogues spécifiques et bien plus encore.

Pendant la démonstration, nous avons vraiment apprécié l’organisation du back office. Il n’est pas vraiment révolutionnaire en termes de technologie, mais le concept est très intéressant.

Tout d’abord, la console est toujours contextuelle. Vous n’avez pas en permanence une multitude de menus, sous-menus ou d’icônes sous les yeux. Vous ne passez donc pas votre temps à chercher votre chemin, le back office vous montrant uniquement les articles qui peuvent vous intéresser en fonction du contexte dans lequel vous vous trouvez. Si vous modifiez le catalogue, les éléments visibles à l’écran n’affichent que les actions en rapport avec cette tâche. Après avoir vu beaucoup de back offices différents, on peut dire que la simplicité et l’aspect soigné de celui-ci font vraiment la différence.

La console elle-même est en Flex pour pouvoir inclure les fonctions glisser & déposer. Par contre, l’inconvénient est incontestablement que vous ne pouvez pas l’utiliser avec une tablette. Il intègre également une fonction bluffante : la possibilité de basculer facilement du back au front et inversement pour pré-visualiser les modifications que l’on fait. C’est intéressant car vous pouvez revenir en arrière à tout moment, sans avoir besoin d’un environnement de pré-production. Vous testez une modification à la

B2B

Un back office très attrayant & évolutif

Oracle ATG

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volée et vous la validez ou vous l’annulez aussi simplement que si vous annuliez une manipulation dans un logiciel de bureau. Vous pouvez également simuler facilement une vue de segment client ou vérifier vos règles de commercialisation. De plus, l’outil de merchandising visuel permet une édition visuelle agréable des pages.

Le moteur de promotion, très proche de ceux de Magento et de WCS, est complet et efficace. Il n’a rien de vraiment unique, mais tous les éléments principaux des solutions leaders y sont disponibles.

La structure du serveur d’applications, commune à tous les produits Java, permet au back office de fonctionner correctement, même lorsque de nombreux acteurs l’utilisent simultanément. Le système incorpore des workflows clairs, avec des étapes de validation, un fonctionnement multi-utilisateurs, un

système de retour en arrière, des fonctions de mise en scène et de pré-production.

La navigation est simple et claire, très orientée gérant du magasin.

Les deux consoles sont séparées (back office & vente) afin de permettre de meilleures performances globales. La console de vente est en HTML et Javascript, et utilise Ajax pour que les ventes puissent se faire à partir d’une tablette. Elle est légère et efficace, ce qui permet à des centaines de vendeurs de l’utiliser en même temps sans tuer les performances du système. De plus, si vous êtes un très gros client et que vous avez des volumes impressionnants, Oracle fera entrer Exadata et Exalogic dans la danse. Cela coûte très cher mais les résultats sont incontestables.

Le logiciel est, bien sûr, multi-boutiques, multi-devises et le magasin de référence utilise des JSP. Les profils utilisateur peuvent être partagés entre toutes les vues des magasins et les paniers peuvent également bénéficier de ce mécanisme de partage, on peut filtrer le catalogue par site et la barre de recherche inclut par défaut le système d’auto-complétion.

Sur le plan de la performance, nous avons vu une démonstration sur un ordinateur portable standard et Endeca était néanmoins très rapide, ce qui est de bon augure en ce qui concerne les performances globales du front end. Le fait que le moteur d’Endeca ne soit pas en Java et qu’il n’utilise pas d’accès à la base de données (pour la vue front end) contribue à ces bonnes performances (pour l’administrer, vous aurez donc besoin de Java).

Framework

La plate-forme e-Commerce d’Oracle est un ensemble de différentes solutions appelé Oracle ATG Commerce Suite. ATG comprend plusieurs éléments « racine » (tous intégrés au produit par défaut) :

Autres details techniques

“Le moteur de promotion est suffisamment intelligent pour être réactif et quand le volume d’un panier s’approche d’un seuil (par exemple 98 $ dans le panier pour une promotion à partir de 100 $), la promotion s’af-fiche.”

Oracle ATG

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• « Dynamo Application Framework » (DAF) fournit la couche de base du code, nécessaire pour faire fonctionner la plateforme e-Commerce sur n’importe quel serveur. • Nucleus est un framework de composants et de services Java prédéfinis que les développeurs d’applications peuvent personnaliser et utiliser comme base pour la construction d’un site web. • Endeca est le moteur de searchandising et de personnalisation• FatWire fournit les fonctionnalités CMS

Vous pouvez ensuite ajouter, sur demande, des applications supplémentaires qui optimisent les performances du framework. ATG Web Commerce Merchandising, Search, Business Intelligence et Service Center sont les principales. Si vous voulez en savoir plus sur toutes les applications, nous vous recommandons de lire cette documentation officielle.

Une solution de recommandations est également disponible pour aider les e-commerçants à afficher le bon produit au bon moment. Pour cela, elle crée des statistiques sur la boutique en ligne, le catalogue de produits et le comportement de l’acheteur et les met en relation avant de les analyser en profondeur. Les recommandations de produits sont ensuite liées à ces données plutôt que fondées sur les achats antérieurs.

Au contraire d’Hybris, pour qui le PCM (PIM) est un composant essentiel inclus dans la solution, Oracle et IBM fournissent des composants complémentaires pour gérer cette fonction. Cela a pour conséquence un coût plus élevé, mais les PIM/PCM sont eux-mêmes plus avancés que ceux d’Hybris.

Comme pour celui de WCS, ATG a une application PIM de pointe, couvrant tous les aspects du problème et pas seulement ceux liés au e-commerce. Ce produit s’appelle «  PIM data Hub  ». En interne, vous disposez déjà au sein d’ATG d’un catalogue de produits de pointe, facilement extensible et en particulier pour l’e-commerce.

ATG repose sur un framework d’intégration qui s’appelle «  Data Anywhere Architecture  » et qui permet l’interfaçage de plusieurs sources de données, en utilisant des structures XML. DDA intègre :

- Les jeux de données ATG (utilisateurs, commandes, catalogues, etc.)

PIM & gestion de produits avancée

“La solution de recommandations est uniquement axée sur les produits alors que le module de personnalisation permet de changer dynamiquement le contenu entier du site.”

Webservice & structure

(*) http://docs.oracle.com/cd/E24152_01/Platform.10-1/ATGMultiApp/html/s0101introduction01.html

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- Des connecteurs externes (base de données, LDAP, HTML, XML), ainsi qu’un système de cache avancé- Un connecteur universel (Integration Repository) qui permet de programmer en Java un connecteur spécifique « sur mesure ». - L’interfaçage global entre l’intégration et le modèle de données est entière-ment en XML

Le web service vous permettra d’interagir avec la quasi-totalité des fonctionnalités de base des composants d’ATG, à savoir : tous les jeux de données, les méthodes de sessions utilisateur, les commandes (créer, mettre à jour, etc.), les prix, les promotions, les inventaires, les catalogues, etc. On peut quasiment tout faire grâce aux méthodes du web service, notamment mettre à jour un panier, déconnecter un utilisateur, vérifier un niveau de stock ou actualiser n’importe quelle règle.

Il est possible d’étendre ce web service déjà très riche en concevant vos propres méthodes, grâce à un assistant, pour manipuler les objets, quels qu’ils soient, ou pour appeler n’importe quelle méthode. De plus, tous ces services sont également accessibles en mode REST.

Le CMS acquis par Oracle s’appelle Fatwire et il est, comme pour Endeca, entièrement intégré à ATG. Le centre de contrôle global s’appelle WebCenter Sites.

Des templates de pages sont fournies par défaut mettre en avant les promotions du site. Oracle va bientôt sortir des livres blancs pour aider à comprendre les méthodes et les procédures d’intégration d’un template efficace.

Les fonctionnements d’Endeca et du CMS sont étroitement liés, permettant ainsi la création de pages contenant ces deux produits ainsi que de divers éléments tels

que documentation, vidéo, images, etc. Endeca Experience Manager se charge ensuite d’envoyer le visiteur vers la

Le CMS : Fatwire

“L’éditeur utilise les fonctions glis-ser & déposer et est totalement WYSIWYG. La fonction glisser & dé-poser permet de déplacer les dif-férents blocs qui composent une page, les contenus sont facilement modifiables et contrôlables, direc-tement dans le contexte.”

Oracle ATG

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création adaptée à ce qu’il recherche.

Le modèle de licence est très classique. Il s’agit d’un achat de départ, suivi d’un montant annuel représentant 22 % de la facturation des licences globales. Ce système donne accès à toutes les nouvelles versions et à l’équipe de support.

Oracle est actuellement en train d’étudier le modèle de livraison et de facturation SaaS, vraisemblablement parce que la concurrence se dirige clairement dans cette direction (c’est le cas d’IBM) ou a déjà sauté le pas (comme Hybris).

Oracle est cependant déjà très sensibilisé au modèle de livraison SaaS, plusieurs de ses produits l’ayant déjà adopté, comme HCM (Management des Ressource Humaines) ou certains produits CRM. Le projet est en route et il faudra probablement attendre encore plusieurs trimestres pour qu’il soit finalisé.

Actuellement, l’utilisation des licences est soit facturé par nombre de processeurs, soit par nombre d’utilisateurs de l’application. Oracle est très transparent quant à sa politique de prix (disponibles publiquement sur ce site). Cela dit, avec la volonté de reprendre les affaires et la pression exercée par Hybris pour acquérir des références, il y a certainement une marge de négociation possible.

Soyons honnêtes : si vous n’êtes pas sur le Tier 1 (ou un grand du Tier 2), ATG n’est probablement pas un choix logique. L’éditeur concentre tous ses efforts sur les entreprises qui font au minimum quelques dizaines de millions en ligne si elles visent une croissance exponentielle. Par contre, si vous êtes déjà au-dessus de ces chiffres, ATG est une solution que vous ne pouvez pas ignorer lors d’un appel d’offres. C’est l’un des progiciels e-Commerce les plus chers, mais il est sans doute aussi l’un des plus complets.

Le délai nécessaire pour lancer une activité e-commerce avec ATG peut être rapide (6 mois) avec un site pré-codé. Lorsque les besoins sont complexes, cela peut prendre beaucoup de temps. La méthode consistant à personnaliser un site pré-codé en est encore à ses tout débuts. Pour être honnête, l’expérience semble commencer maintenant pour Oracle. (Hybris a 6 mois d’expérience dans ce domaine et IBM environ 3 au moment où nous écrivons ces lignes).

Nous n’avons pas vraiment pu rassembler de preuves concernant l’existence d’un OMS intégré (proposé nativement par Hybris et qu’IBM fournit par l’intermédiaire de l’excellent (et facultatif) Sterling Commerce), mais certains outils concernant le B2B existent cependant, comme eBusiness Suite, Siebel ou encore DOO. Si l’OMS est important pour votre entreprise B2C, vous devriez rencontrer l’équipe d’Oracle pour creuser ce point directement car nous n’avons pas trouvé au sein d’ATG de solution vraiment intégrée pour répondre à ce besoin. C’est étonnant étant donné que la solution cherche à couvrir les besoins des grandes enseignes et des grandes marques ainsi que les besoins B2B. Toute grande entreprise B2C sera confrontée à la nécessité d’avoir un Système de Gestion des Commandes complet, il est donc probable qu’Oracle soit certainement en train de préparer quelque chose en ce qui concerne ce point précis.

Le modèle de licence

Conclusion

Oracle ATG

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System48

Un autre problème connu concerne les performances du moteur de recherche sur les grands catalogues. Ce point semble faire apparaître la nécessité d’une optimisation et d’une réflexion approfondies, même si nous n’avons pas eu la possibilité de le vérifier par nous-mêmes.

En revanche, ATG propose d’autres fonctions très faciles à utiliser, comme le déploiement multi-site / multi-pays / multi-devises. Celles-ci sont très fonctionnelles et rapides à mettre en marche.

Vous pouvez acheter toutes les briques que vous voulez dans votre portefeuille (ATG est toutefois livrée avec Endeca nativement). Si votre entreprise a besoin d’un grand nombre de logiciels qu’Oracle peut fournir, l’éditeur apportera des conseils en architecture et viendra avec un intégrateur personnalisé en fonction de vos besoins.

La documentation relative à ATG est fantastique, très complète, et on peut la trouver facilement en ligne. Il existe certes des experts de l’intégration d’ATG, mais il faut juste être prêt à les payer très cher, le fait qu’ils soient vraiment nécessaires se reflète en effet dans le prix.

ATG est une solution onéreuse, dédiée à la clientèle haut de gamme. L’entreprise a la ferme intention de revenir sur le marché européen, où elle a été moins active ces dernières années, perdant du terrain au plus grand profit des nouveaux arrivants. Comme IBM, Oracle semble avoir profité de ces deux années où elle s’est montrée discrète pour développer une intégration plus poussée des technologies qu’elle a acquises dans un framework central. L’heure est désormais venue de (re)construire une dynamique sur le plan international. En ce qui concerne l’Europe, l’expansion d’ATG implique de pouvoir désormais disposer d’une force de vente locale, d’un réseau de partenaires et de quelques équipes de support vraiment fortes et localisées afin de corriger l’image qu’elle avait auparavant. Mais la tempête arrive avec l’Alliance SAP/Hybris. Cette nouvelle grande puissance va en effet essayer de se développer rapidement en Europe, où Oracle a fermement l’intention d’être de retour. Pire encore, ce nouveau duo peut également atteindre l’Amérique d’une manière plus efficace encore que lorsqu’Hybris était seul.

Oracle ATG

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Points forts d’Oracle ATG

Oracle ATG

Informations  Générales   ATGChiffre  d'affaires  pour  envisager  la  solution >    10  /  20  millions  $Place  actuelle  dans  le  marché Tiers  1

Orientation  de  l'éditeur Tiers  1

Profil  (M  :  Marque  ou  Détaillant,  P  :  Pure  player,  D  :  Grand  Magasin,  VP  :  Ventes  privées,  B2B) M,B2B

Open  Source Non,  Java

Mise  en  avant  de  l'éditeur Personnalisation

Mise  en  avant  de  l'éditeur Merchandising

Mise  en  avant  de  l'éditeur Expérience  sur  le  Tiers  1

Ce  qui  nous  impressionne Navigation  &  back  office

Ce  qui  nous  laisse  sceptique Timing  du  projet,  coûts

Budget  min.  pour  un  site  (à  partir  de  zéro)  /  (personnaliser  une  boutique  de  référence) 500  K  €  /  250  K  €

KPI  Généraux   ATGCoût  de  la  solution  (licence,  intégration,  hébergement)     Flexibilité  du  système  de  licences  (pic,  à  la  demande,  pré  commande,  etc.) Délais  de  mise  sur  le  marché  (en  développant  de  0  /  en  personnalisant  une  boutique  exemple) /Variété/Qualité  des  boutiques  à  customiser  pour  son  usage  (en  plus  de  la  boutique  de  base) Capacités  marketing  (moteur  de  promotion,  coupon,  chèque-­‐cadeau,  etc.) Navigation  et  présentation  du  catalogue  (à  facettes/multi-­‐boutiques/multilingue/etc.) Écosystème  (communauté,  partenaires,  intégrateurs,  forums,  etc.)   Facilité  de  prise  en  main  et  d'utilisation  du  back  office

KPI  techniques ATGSimplicité  technique  du  développement  (plus  il  y  a  d'étoiles,  plus  c'est  simple) Nombre  de  logiciels  tiers,  d’extensions,  de  services  disponibles     Nombre  de  produits  /  services  complémentaires  de  l'éditeur Rapidité  du  front  office  (rendu  de  la  page  web  du  client)   Évolutivité  du  front  office    (coût  et  capacité  à  servir  plus  de  clients  avec  moins  de  serveurs)   Évolutivité  et  rapidité  du  back  office  (nombre  d'utilisateurs  simultanés) Capacités  CMS  en  natif Capacité  du  web  service  en  natif  (interfaçage  avec  des  tiers,  par  exemple  ERP  ou  logistique) Liste  des  fonctionnalités  B2C  (par  défaut,  sans  extensions  ou  programmes  complémentaires) Mobile  (application  native,  application  Hybrid,  responsive  design)  

KPI  des  fonctionnalités  avancées   ATGFonctionnalités  de  personnalisation  et  de  searchandising  étendues   Fonctionnalités  Multi-­‐,  Cross-­‐  &  Omni-­‐  canal Gestion  avancée  du  catalogue  (PIM,  multi-­‐catalogue,  caractéristiques,  packages,  etc.) OMS  (Système  de  Gestion  des  Commandes)  intégré  ou  nativement  interfacé Outils  de  marketing  avancés  (contenu  adaptatif,  segmentation,  nav  &  tunnels  dynamiques,  etc.) Capacités  B2B  en  natif  

(Plus il y a d’étoiles, mieux c’est. Sur chaque KPI (indicateur clé de performance), il y a au moins une solution avec 5 étoiles ; il s’agit donc d’une comparaison entre les solutions.)

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Intershop

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Éditeur IntershopEffectif (dans le monde) 530 personnesChiffre d'affaires en 2011 50 M €Business model Produits e-commerce (différents business

models), Services professionnels, Service complet, Marketing en ligne

Coût des licences Prix en fonction des CPU/cores, du nombre de transactions ou des revenus réalisés en ligne. Licence perpétuelle à partir d’environ 75 000 €.

Technologie JavaFramework -Base de données OracleVersion (à la date de l'étude) Intershop 7.3 & Enfinity Suite 6.4Licence PropriétairePremière sortie 1992Origine AllemagneBudget de réalisation d'un site (bas/moyen/haut) 75 à 100 K € / 500 à 800 K € / > 800 K €Typologie de recommandation Marques & détaillants, B2B, grands maga-

sins

Intershop est une société allemande fondée en 1992 et cotée à la Bourse de Francfort. Ce n’est pas seulement l’une des plus anciennes solutions e-Commerce qui existe : c’est aussi l’une des rares entreprises à avoir résisté à la bulle internet à la fin des années 90. La solution est utilisée par de grandes entreprises comme T-mobile, HP, Sun Microsystem, Smart, Tom Tom et beaucoup d’autres. Intershop cible uniquement les entreprises qui sont sur les Tiers 1 et 2 et dont les principaux concurrents sont Oracle ATG, IBM WebSphere et Hybris.

Les références qu’elle a acquises ainsi que l’image d’une société très expérimentée sont des atouts qu’Intershop tente d’exploiter afin de devenir LA solution entre

Historique

“Intershop est une multinationale qui a des bureaux partout dans le monde, ce qui représente une vraie force dans le paysage du e-Commerce.”

Intershop

Tier 4 Tier 3 Tier 2 Tier 1Non ciblé Outsider Puissant Outsider

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System52

toutes. Les grandes entreprises savent que travailler avec Intershop coûtera de l’argent, mais elles sont sûres que le travail sera fait de manière efficace. La « rigueur allemande » célèbre dans le monde entier est l’ADN de l’entreprise.

Toutefois, cette image peut aussi être un inconvénient, Intershop pouvant être perçue comme une entreprise manquant de créativité. Intershop a négligé pendant de trop nombreuses années l’aspect marketing de la solution. Ce simple fait illustre parfaitement l’énorme fossé qui existe entre la philosophie des autres solutions et celle d’Intershop. Comme c’est souvent le cas et comme c’est le cas aussi d’OXID eShop par exemple, Intershop n’est pas le meilleur pour faire la promotion de ses produits, de ses innovations ou de ses très gros clients. Ses concurrents par contre, comme Hybris par exemple, font tout pour être vus dans les médias. Quand la solution Intershop 7.0 est sortie, la communication a été loin d’être impressionnante et nous n’en avons pas vraiment su grand-chose en dehors de l’Allemagne... Cela semble un peu étrange pour une solution qui a des clients et des utilisateurs dans le monde entier. Cependant, Intershop a renforcé son équipe produit avec comme objectif de faire connaître la solution et ses innovations techniques.

Intershop est désormais confrontée à un nouveau défi : celui de garder sa place dans le paysage à un moment où IBM et Oracle sont de retour aux affaires et où Hybris est poussé vers l’avant par son nouvel « ami » SAP. Cette dernière nouvelle est certainement la pire pour Intershop, étant donné qu’Intershop et SAP sont toutes les deux des sociétés basées en Allemagne et cela paraît donc plus qu’évident que SAP peut facilement attaquer les clients allemands d’Intershop avec Hybris. Toutefois, il est à noter que la bureaucratie de SAP ralentira considérablement les plans d’Hybris en termes de ventes, de time-to-market pour les projets mais surtout l’esprit vif et rapide d’Hybris ne sera plus le même. Il est possible que certains talents d’Hybris se lassent de cette bureaucratie ce qui afaiblira la solution. Intershop considère ce rachat comme une menace...mais qui peut se transformer en opportunité.

Intershop est une solution qui offre une évolutivité incroyable. Capable de gérer des millions de produits et de traiter des dizaines de milliers de commandes par jour, la solution Intershop a été conçue pour les grands projets e-commerce, ayant une stratégie internationale et multi-sites. Par exemple, une célèbre marque gère à elle seule pas moins de 25 boutiques Intershop en ligne comptant des millions de produits, dans plus de 30 pays, et traduites en 20 langues.

Voici quelques autres statistiques impressionnantes, qui nous ont été données par Jean-Claude Noguès, un revendeur français d’Intershop. Un de ses clients, La Monnaie de Paris (l’entreprise qui fabrique les euros français et des pièces/médailles de collection), peut faire jusqu’à 10 000 commandes/heure quand un nouvel euro français est lancé. Toujours selon M. Noguès, Intershop est une solution très évolutive. Lors des pics d’activité, il est possible d’y ajouter des serveurs, sans limites, de manière « hot plug ». Intershop a été conçue pour les plus grands et certains clients de la solution réalisent jusqu’à 5 commandes/secondes tous les jours !

Un produit évolutif adapté aux grands acteurs - Système du Tier 3

“Après 20 ans d’expérience, Intershop continue d’afficher des résultats impression-nants. ”

Intershop

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Au total, si l’on regroupe tous les clients d’Intershop, ceux-ci gèrent des sites dans 75 pays, dans plus de 50 langues, ils servent le nombre impressionnant de 1,5 milliard de pages et affichent plus de 250 millions de produits, qui sont vus 715 millions de fois par jour... Tout cela se traduit par 1,3 millions de commandes et des ventes à hauteur de 200 millions d’euros en moyenne chaque jour...

L’architecture trois Tiers (Tier web, Tier application, Tier données) conçue par Intershop est l’une des clés de la grande évolutivité de la solution. Ce système permet à chacun des Tiers d’évoluer en fonction des besoins, par le biais d’un mécanisme de mise en cache qui assure une vitesse constante et des temps de réponse fiables. Il est en quelque sorte comparable à la conception d’IBM dans WCS, sauf que la capacité « Hot Plug » est ici unique. (NBS System est la seule société d’hébergement en mesure de fournir ce type d’extensibilité de plateforme « hot-plug » pour Magento, mais pour des raisons de R&D interne et non de capacité native du produit, comme c’est le cas d’Intershop.)

Les 3 applications ont leurs propres mécanismes et sont conçues pour que tout ce qu’elles fournissent soit optimisé. Le Tier web gère le système de cache et l’affichage des pages, en vérifiant ce qui peut être statique et ce qui doit être dynamique. Le Tier applicatif exécute toutes les tâches principales, de la génération de pages à la demande d’informations sur la livraison dans le système de transport. Enfin, le Tier de données est divisé en une base de données relationnelle et un système de fichiers partagés, qui gère le référentiel de données.

Intershop a décidé de « diviser la charge de travail » afin de développer sur chaque niveau des optimisations spécifiques, permettant ainsi à la solution d’être robuste et fiable quand un pic de trafic apparaît.

L’illustration ci-dessous montre la segmentation de l’architecture Intershop, commune à tous les frameworks Java.

Intershop

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Intershop est destiné aux grands projets internationaux qui ont des besoins techniques élevés et une plate-forme capable de gérer de nombreux problèmes complexes au niveau global. Intershop a donc élaboré un framework d’application «  Multi-Touch

Point » (voir image ci-dessous) qui aide les entreprises à optimiser tout leur système d’information grâce à la segmentation des organisations, des applications et des dépôts de données.

Le Multi-Touchpoint Framework permet aux e-commerçants d’ajouter facilement des “touchpoints”, les assigner à des structures organisationnelles et accéder à des dépôts de données qui contiennent différents types de contenus. Les touchpoints et les données peuvent être partagées à travers des pays ou des marques. Les préférences en termes de fonctionnalités et de workflows peuvent être configurés en se basant sur les besoins spécifiques d’un touchpoint.

L’objectif est d’équiper les équipes “business” avec un outil visuel qui leur permet de modéliser et configurer l’environnement complexe d’une activité.

• Searchandising

Intershop offre un framework de système de recherche qui s’interface facilement avec d’autres moteurs de recherche tels que FAST ou Fredhopper. Intershop utilise également SolR et FACT Finder pour l’outil de recherche natif de la solution. Voici quelques exemples de fonctionnalités natives avec le search d’Intershop.

Intershop

Le framework Multi-Touch Point Application

“L’aplication « Multi-Touch Point » est la pierre angulaire de la stratégie multi-canal d’Intershop.”

Searchandising et merchandising

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L’interface de recherche d’Intershop fournit un un template pour ajouter la fonction de recherche guidée au storefront d’Intershop 7. Lorsqu’un utilisateur effectue une recherche, plusieurs filtres sont présentés avec le resultat de la recherche. Les filtres permettent d’affiner le résultat final en attribuant des valeurs lors de la recherche de l’utilisateur.

Une navigation dynamique est disponible lorsque l’utilisateur navigue à travers le catalogue produits en indiquant pour chaque catégorie et sous-catégorie combien de produits sont disponibles. Une auto-complétion est également disponible. Lorsqu’un utilisateur tape un mot, le moteur de recherche comprend la fin du mot tout en y associant des images.

La technologie Solr intégrée à Intershop permet de créer des navaigations à fa-cette intuitives et flexibles. Cette navigation a comme objectif de pouvoir navi-guer plus facilement à travers les gigantesques catalogues des clients d’Inters-hop en affinant les recherches.

Finalement, les synonymes et antonymes peuvent être configurés de manière à être reconnus pour les recherches.

• Merchandising

En ce qui concerne le merchandising et la recommandation, Intershop propose une fonctionnalité appelée Intershop Advanced Recommendation Engine basée sur les solutions Prudsys RDE. Prusdys est un logiciel d’analyse en temps réel modulaire allemand qui a développé un moteur de decision en temps réel (RDE pour Realtime Decisioning Engine). Prudsys travaille aussi en collaboration avec IBM, OXID eSales et Hybris.

Il convertit les données recueillies à partir de l’analyse en temps réel en produits personnalisés et en offre d’information, un processus qui permet également la création de recommandations individuelles pour les visiteurs anonymes du site. La fonction de recommandation, en fonction des objectifs de vente, peut également être utilisée pour définir dynamiquement des prix dans le but d’augmenter les marges.

En termes de développement, Intershop a une philosophie vraiment différente de celle de la plupart des autres solutions. Cet environnement de développement basé sur Eclipse s’appelle Intershop Studio. Les développeurs y convertissent tous leur processus logiques et leurs workflows dans une interface utilisateur

graphique. Selon les utilisateurs d’Intershop, cette méthode, lorsqu’elle est maîtrisée, représente vraiment un gain de temps. Bien sûr, les gens doivent être formés, mais cette approche atypique permet aux développeurs de se libérer l’esprit quand il s’agit de la logique de développement, car ils peuvent essayer, tester et optimiser leurs idées presque « en temps réel » grâce à l’IDE.

“Prusdys RDE permet d’optimiser et de personnaliser entièrement le processus de vente sur tous les points de contact clients, sans avoir besoin d’effectuer de manipulations.”

Intershop

L’architecture de l’application Intershop

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Cette méthode de développement implique néanmoins que les développeurs comprennent le concept à l’origine du produit, mais elle leur permet ensuite de traduire leurs idées directement dans une interface graphique au lieu de les coder. Un aspect très positif de cette méthode est que les erreurs de codage sont moins fréquentes puisque les développeurs n’ont pas à coder jour et nuit pour développer quelque chose de complexe. Avec Intershop, ils ont plutôt à réfléchir à la manière dont ils peuvent organiser ensemble les composants visuels dans le gestionnaire visuel de pipeline appelé Visual Pipeline Manager (VPM), afin de créer quelque chose de logique. Ensuite, Intershop Studio génère automatiquement le code Java correspondant. C’est impressionnant !

Afin de mieux décrire cette touche de magie, l’illustration ci-dessous montre les couches qui font partie de l’architecture de l’application. Le processus commence par la cartographie des objets business puis se dirige ensuite vers les « pipelets » et les gestionnaires de pipeline afin d’être finalement traduit en code via une interface visuelle. Le tout aboutit ensuite dans la couche de présentation qui affiche la page web en HTML avec des templates et des feuilles de style.

• La couche Business object

Première couche de l’architecture, l’objet métier ou «  business object  » est l’endroit où la solution Intershop 7 est configurée, adaptée et étendue. Cette interface permet aux e-commerçants de mettre en relation des objets entité avec leurs attributs et leurs contacts via une interface d’application.

• La couche pipeline

Les pipelines sont au cœur de la capacité d’’Intershop à séparer la logique métier du code et de la conception web. Un pipeline est un modèle logique d’un processus métier spécifique. Chaque pipeline est composé d’un certain nombre de « pipelets » (comparable aux servlets Java conventionnels offrant une fonctionnalité spécifique). Ceux-ci sont utilisés pour modéliser un processus métier complexe. L’utilisation d’un

Intershop

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System57

éditeur graphique dans Intershop Studio pour gérer, créer et modifier des pipelines est une fonction unique du processus de développement.

• La couche Pipelet

Un Pipelet est un élément d’un programme individuel ayant une fonction métier spécifique et clairement définie, telle que «  obtenir le prix de ce produit  » ou encore «  montrer les catégories auxquelles ce produit appartient  ». Les pipelets sont des classes Java qui divisent les fonctionnalités fournies par la couche des objets business en petits composants réutilisables. Chacun de ces éléments a sa propre fonction individuelle, qui peut être utilisée dans différents pipelines.

• La couche présentation

La dernière couche de l’architecture est faite pour « présenter  » les développements qui ont été faits. Elle montre les résultats définitifs dans les pages HTML et permet de voir comment une page peut être structurée par Intershop Studio. Les principaux outils de cette couche sont les templates et les feuilles de style. Les feuilles de style précisent la manière dont les pages et le contenu statique sont affichés. Par ailleurs, les templates peuvent contenir des déclarations et des expressions d’Intershop Markup Language (IML) qui fournissent un contenu dynamique directement lié à la session ou au visiteur particulier (informations sur la livraison ou données relatives au profil personnel). Ces outils,

combinés avec l’architecture d’Intershop, permettent aux e-commerçants de créer différentes pages à partir d’un même template. L’IML permet également d’avoir des contenus pseudo-dynamiques, c’est-à-dire d’insérer un bloc dynamique dans un contenu statique afin d’optimiser la performance.

Ce modèle remonte à 1999 et il est l’un des atouts majeurs d’Intershop. Intershop ne fournit pas d’accélérateurs ou de boutiques kickstart comme IBM et Hybris, mais ce modèle de développement réduit les besoins en termes de temps et de budget total. C’est la raison pour laquelle les propositions commerciales d’Intershop peuvent parfois être très compétitives au niveau des prix.

Les clients d’Intershop font parties des plus grandes marques du monde et la solution est connue pour être l’une des meilleures dans le B2B. En conséquence, Intershop a sa propre technologie de gestion de l’information produit (PIM) et celle-ci est vraiment intéressante.

Lorsque vous gérez des milliers de produits, l’impression du catalogue de l’entreprise peut vite devenir un cauchemar. Avec Intershop, toutes les informations produit sont stockées et centralisées dans une seule instance qui donne la possibilité de publier des informations sur chacun des canaux et de générer automatiquement le contenu à imprimer.

Intershop

“Avec une telle archi-tecture, un projet In-tershop est composé d’environ 25 % de dé-veloppement spéci-fique et 75 % du work-flow peut être réalisé sans toucher une seule ligne de code.”

Gestion de l’Information Produit (PIM)

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La structure du PIM est assez simple. Le gérant du magasin doit définir les types de produits, les attributs et les infrastructures des produits. Par la suite, si une information est modifiée, il sera facile de la modifier dans toute la liste des produits, la qualité des données étant assurée.

Un autre atout majeur du système PIM d’Intershop est sa capacité à pouvoir importer des données directement d’un ERP. Il analyse automatiquement les formats de fichiers d’importation et les fusionne dans Intershop avec le modèle de données.

En ce qui concerne le commerce mobile, Intershop a une fonction dédiée, appelée Intershop Mobile Connector, qui utilise la technologie Sevenval FIT. Cette technologie permet aux boutiques e-Commerce d’être accessibles de n’importe quel dispositif (PC, tablette, smartphone) grâce à un balayage automatique. La boutique adapte son contenu en fonction des applications que le client utilise : non seulement avec le système d’exploitation, mais aussi avec le navigateur, les résolutions d’écran, les exigences particulières des écrans tactiles, les claviers, les molettes de défilement et les stylets.

Ce responsive design natif est un bon point pour Intershop. Cela lui permet de vraiment pouvoir réduire le temps de développement si toutes les pages sont conçues de manière à s’adapter à tous les dispositifs. Après le développement, tout est automatisé et c’est beaucoup mieux qu’un template intégralement en «  responsive design  » qui tente de s’adapter à tous les dispositifs. Intershop choisit de délivrer des pages uniques afin d’offrir une expérience d’achat sur mesure.

Le commerce mobile

“Le PIM va convertir les informations qu’il a reçues de l’ERP vers le référentiel Intershop. ”

Intershop

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En plus de la technologie Sevenval, Mad Mobile peut aussi être utilisée avec Intershop. Intershop possède également sa propre plate-forme de commerce mobile. Basée sur du RESTful API, la plate-forme supporte des apps natives, des sites mobiles, des WebApps, etc. A noter que les données sont liées entre tous les touchpoints et donc entre toutes les applications d’Intershop. Que l’utilisateur achète un objet sur son mobile et qu’il procède au checkout sur son PC ne posera aucun problème car toutes les données sont partagées via le Multi-Touchpoint Framework

Finalement, Intershop offre un site mobile de référence qui est basé sur des frameworks JavaScript, JQuery Mobile et HTML5. Les contenus de ce template peuvent être utilisés comme un accélérateur de projets de commerce mobile.

Le CMS d’Intershop fournit toutes les fonctionnalités nécessaires aux informaticiens et aux utilisateurs professionnels. Un contenu multimédia riche peut être administré et géré au sein du CMS et il supporte les fonctions d’édition WYSIWYG temps réel pour les non-techniciens.

Les changements de templates des catégories, produits, groupes ou segments d’utilisateurs, promotions ou tests A/B peuvent être créés et gérés par des utilisateurs professionnels sans qu’un déploiement de code ne soit nécessaire. Les modifications et les contenus dynamiques réalisés avec Intershop Studio dans l’architecture de l’application peuvent être pré-visualisés dans le CMS.

Le CMS PErmet également de prévisualiser les pages selon l’outil utilisé (tablettes, smartphones, ordinateur de bureau

Le modèle B2B est l’activité historique de la solution, qui a construit son succès sur ce modèle. Par conséquent, Intershop fournit une liste incroyable de fonctionnalités pour le B2B, la plus complète d’ailleurs parmi celles de toutes les solutions que nous avons analysées jusqu’à présent.

Intershop possède des magasins dans 75 pays et ses contenus sont traduits dans plus de 50 langues. La solution répond aux demandes des grandes entreprises qui ont besoin de boutiques e-Commerce disponibles dans de nombreuses langues pour satisfaire tous leurs clients internationaux.

La solution a la capacité de s’adapter au business model de son client. Il n’existe pas de modèle préconçu pour e-commerçants car le B2B est assez complexe. Les fonctionnalités et la flexibilité d’Intershop dans le B2B permettent à la solution de s’adapter à presque n’importe quelle architecture complexe qu’un client peut avoir. Par exemple, Intershop a construit des fonctionnalités de gestion de contenu et de

B2B

Intershop

CMS

“HP, l’un des plus gros clients d’Intershop, gère 17 langues et plus de 40 de-vises grâce à un modèle B2B complexe et unique construit avec Intershop.”

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System60

partage de contenu sur la plateforme de Merck. Elle a également conçu la boutique en ligne de Deutsche Telekom (le premier fournisseur de services en technologies de l’information et de la communication en Allemagne) pour supporter une infrastructure totalement nouvelle où plus de 100 systèmes sont connectés.

Tout comme en B2C, les clients B2B souhaitent une expérience d’achat confortable avec une interface de commande agréable et intuitive. Intershop offre donc la possibilité de gérer les environnements B2B et B2C à travers une seule et même plate-forme avec les mêmes fonctionnalités avancées : Search, SEO, PCM et système de promotions pour ne citer que celles-ci.

Bien entendu, certaines fonctionnalités ne sont disponibles qu’en B2B. Catalogues et prix optimisés, dashboard dédié, commandes rapides (un client peut rentrer une ID de produit avec un motant associé pour effectuer une commande rapide) ou templates de commandes (des templates peuvent être crées en cas d’achat fréquent des mêmes produits afin de gagner du temps et éviter de naviguer à travers tout le catalogue pour les prochaines commandes) sont autant de fonctionnalités disponibles dans l’offre B2B d’Intershop.

La plate-forme centralisée d’Intershop 7 permet aux entités B2B de créer et de gérer une multitude de clients : ‘client individuel’, ‘client business’ ou ‘client punchout’ avec la console de Business Management. Ces clients peuvent être ensuite assignés à des segments bien spécifiques. En utilisant des templates préconfigurés, un nombre illimité de sites peut-être crée configuré afin d’adresser facilement ces différents types de segments. Ces sites peuvent être centralisés pour la gestion quotidienne . De plus, la plate-forme B2B d’ Intershop offre la possibilité de gérer les ‘touchpoints’ (tout comme les sites B2C) tels que les sites en ligne, sites optimisés pour mobiles, outils de call center, etc.

Intershop est l’une des plus anciennes solutions e-commerce sur le marché, mais nous ne voyons pas vraiment l’équipe lors d’événements professionnels ou de communications officielles au-delà des frontières de l’Allemagne.

Intershop n’a pas de filiale en France et au Royaume-Uni. Certaines entreprises sont des revendeurs de la solution, mais il n’y a pas de stratégie véritablement marquée et aucune aide ne leur est apportée localement. Cela est regrettable car Intershop est une solution qui peut intéresser les grandes entreprises, partout dans le monde. Les revendeurs essayent d’être visibles sur leurs marchés, mais ils se battent contre d’autres solutions encore plus visibles et parfois même entre eux lorsque qu’un e-commerçant est intéressé par Intershop.

Intershop doit faire quelque chose à ce sujet, au moins en Europe de l’ouest, car la solution est de plus en plus considérée comme endormie sur ses lauriers alors que ses concurrents sont agressifs. En outre, l’entreprise allemande se concentre principalement sur le marché américain et sur l’Asie et a laissé de côté l’Europe occidentale, laissant la porte ouverte à ses concurrents. L’équipe, nichée à Jena (ville allemande), semble avoir un peu le « syndrome de la tour d’ivoire », car elle n’est pas vraiment en phase avec les changements très rapides qui se produisent sur son marché.

Intershop

La stratégie d’Intershop

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Intershop offre une certaine flexibilité en ce qui concerne le support de l’infrastructure, les possibilités de déploiement, et les modèles de licence.

Pour la licence, le prix peut être basé sur les core/CPU, le nombre de transactions ou par les revenus réalisés en ligne. Intershop offre la possibilité de commencer un projet avec un risque amoindri (avec un modèle basé sur les transactions en ligne ou sur les revenus en ligne par exemple). Lorsque le modèle basé sur les transactions/revenus commence à créer des dépenses OPEX, trop lourdes à gérer, il est possible de passer sur un modèle où l’on devient propriétaire de la licence. Aucune pénalité n’est infligée en cas de changement de modèle. Le même modèle existe avec l’infrastructure et le déploiement.

Le client à le choix de placer son infrastructure dans son datacenter, dans celui d’Intershop ou dans un datacenter tiers ou bien encore dans un cloud poublic. Finalement, le déploiement de la plate-forme d’Intershop peut se faire on-premise, dans un environnement déjà hébergé ou bien dans un environnement hybride.

Intershop cible les marques internationales qui ont au moins un chiffre d’affaires compris entre 10 millions à 1 milliard d’euros. Intershop est une solution JAVA typique qui nécessite un certain budget pour lancer un site web. En conséquence, la solution n’est destinée qu’à un petit nombre de clients potentiels, généralement parmi les 1 000 plus grands détaillants mondiaux. La solution est sans aucun doute puissante, mais l’équipe ne fait pas de réels efforts de communication ou de marketing qui lui permettraient pourtant de dire au monde ce qu’elle est capable de faire exactement. Par exemple, l’équipe commerciale pense que le fait d’avoir une gestion de l’information produit (PIM) est quelque chose d’habituel ou encore que la possibilité de changer l’aspect visuel du frontend sans efforts est quelque chose de commun. Pensée par des ingénieurs, développée par des ingénieurs et dirigée par des ingénieurs, il semble que la société dispose d’une certaine marge d’amélioration en ce qui concerne sa stratégie commerciale et marketing.

Intershop sait que la philosophie de l’entreprise doit être revue afin d’être mieux équipée face à ses concurrents beaucoup plus extravertis. Quand on voit que Magento est capable de créer un événement comme Imagine eCommerce (et d’en tirer profit), d’autres solutions plus grandes paraissent bien plus petites. Comme autre exemple, nous pouvons citer la présence soutenue d’Hybris dans les médias ces deux dernières années, conduisant à un véritable battage médiatique. IBM et ATG parient sur leurs réseaux déjà présents à l’intérieur des entreprises ciblées pour être en mesure d’imposer leurs solutions.

Ce point est désormais une clé du développement et Intershop sait que la stratégie de faire «  profil bas  » ne peut plus continuer bien longtemps. L’éditeur tente actuellement d’améliorer son programme de partenariat et veut être plus visible au niveau international. L’objectif est de montrer aux concurrents que la solution possède de nombreuses années d’expérience et que les équipes sont prêtes à se battre contre les nouveaux venus, impatients de manger une part du gâteau des

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Les inconvénients d’Intershop

Fléxibilité des coûts d’Intershop

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Tiers 1 et 2. En effet, il n’y a pas qu’IBM et Oracle qui veulent faire leur retour : Hybris est déjà en train de gagner du terrain sur ce segment et Magento a la ferme intention d’accéder au Tier 2. Quand le temps devient orageux comme cela, la stratégie joue un rôle fondamental, surtout depuis la récente acquisition d’Hybris par SAP.

Le dernier inconvénient d’Intershop que nous avons constaté est le fait que la solution n’intègre que la base de données d’Oracle et, selon les spécialistes d’Interhop, la base de données d’Oracle est chère et complexe à maîtriser, bien que ce soit un outil très puissant.

D’après ce que nous savons, Intershop est la seule solution Java qui ne fonctionne qu’avec une seule base de données (même ATG supporte MySQL). Cela réduit nettement la portée en termes d’optimisation des coûts et impose d’avoir un système d’information compatible avec Oracle. Curieusement, c’est aussi une façon pour Oracle (qui détient ATG), de savoir quand et où un projet Intershop est prévu. Toutefois, en ce qui concerne l’évolutivité visée par la solution, ce choix s’explique en quelque sorte de lui-même.

Nous leur avons néanmoins posé la question et la réponse a été claire. Intershop cible principalement les entreprises et le support de grands environnements de commerce évolutifs. Oracle a fait ses preuves et offre de nombreuses fonctions intégrées, prend en charge tous les aspects de l’évolutivité, de l’infrastructure et des scénarios de déploiement. C’est d’ailleurs, aux yeux d’Intershop, le meilleur support (presse, correctifs, mises à jour, etc.) et Oracle est incroyablement rapide lorsqu’il traite les requêtes complexes avec PL/SQL, un langage intégré assez puissant. Comparé à MySQl, Oracle peut être personnalisé et adapté, propose des fonctions de sauvegarde à chaud (MySQL fournit cette fonction uniquement pour des moteurs sélectionnés) et fournit des mécanismes de mise en cluster.

Intershop est une solution mature et complète qui fournit des fonctionnalités pour des projets internationaux et très techniques sur le Tier 2, mais l’un de ses problèmes est le fossé qui sépare ses fonctions B2B et B2C.

Il s’agit d’une solution e-Commerce puissante et très mature dont il faut tenir compte quand il s’agit de réfléchir au choix d’un grand site e-Commerce.

Cependant, Intershop essaie de rattraper son manque d’innovation dans le B2C par rapport à d’autres solutions et c’est pour améliorer ce point que la nouvelle version de la solution (Intershop 7) a été conçue. Le framework multi-canal (appelé multi-touch point) pour la stratégie multi-canal est l’une des nouvelles fonctionnalités sur lesquelles Intershop met l’accent afin de renforcer le côté B2C. Par ailleurs, les fonctionnalités de PIM, de searchandising et de merchandising ont été considérablement améliorées. Ces outils restent toutefois moins emblématiques que le PIM d’Hybris, l’outil Precision Marketing de WCS ou que le système de personnalisation d’ATG (Endeca).

Le marché allemand va devenir très concurrentiel pour Intershop (notamment avec l’arrivée du couple SAP/Hybris) et à l’international en raison des manœuvres d’IBM et d’Oracle puisque que SAP va essayer d’acquérir de plus en plus de comptes dans l’e-commerce, grâce à un ticket commun avec son ERP très intéressant.

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Conclusion

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Nous avons trouvé qu’Intershop studio et l’architecture de son application étaient impressionnants et qu’ils pouvaient réduire considérablement les coûts de développement des e-commerçants et aussi les délais de mise sur le marché, les projets Java ayant généralement des cycles de développement durant entre au moins 6 et 12 mois.

Intershop est une solution puissante. Cela doit être dit et répété. Elle souffre d’un énorme manque de communication et de plus en plus de gens voient Intershop comme un acteur e-commerce « has been » alors que c’est au contraire l’un des plus respectables.

Son fondateur est aussi celui qui a fondé Demandware par la suite ! Intershop a de nombreux atouts et certains d’entre eux sont parmi les mieux notés dans notre liste de KPI mais, pour les e-commerçants, il reste encore le problème de l’écosystème. Il n’y a pas tellement d’intégrateurs d’Intershop bien connus et les seuls qui font encore confiance à la solution sont tentés de se spécialiser sur hybris car c’est la solution qui explose en ce moment. Intershop doit être de retour dans le jeu, rapidement et avec force, car elle est à l’heure actuelle dans une position instable alors qu’elle devrait plutôt incarner un leader naturel.

Intershop

“Très compétitive en ce qui concerne la couverture des besoins en B2B, Inters-hop, qui inclut de nom-breuses fonctionnalités de base et qui est à l’origine de brillantes études de cas concernant des clients tels que HP, Merck ou encore Deutsche Telekom, est lea-der dans ce domaine.”

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Points forts d’Intershop

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(Plus il y a d’étoiles, mieux c’est. Sur chaque KPI (indicateur clé de performance), il y a au moins une solution avec 5 étoiles ; il s’agit donc d’une comparaison entre les solutions.)

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Hybris

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Hybris, acteur dynamique sur le marché depuis plus d’une décennie, a obtenu ces derniers temps des résultats impressionnants en termes de croissance et de performance. Avec une expérience inégalée sur les meilleures pratiques (à travers des centaines de projets) impliquant les catalogues et les systèmes de gestion des produits, Hybris a gagné du terrain parmi les principales solutions e-Commerce européennes.

Aujourd’hui, quel que soit l’angle sous lequel vous examinez Hybris, vous trouverez certainement que c’est une réussite, à l’image de ses investisseurs qui ont récemment injecté 30 millions de dollars dans la solution.

Hybris

A major actor is back

Éditeur SAPEffectif (dans le monde) Approx. 58 000 personnes (estimation)Chiffre d'affaires en 2011 ~21 milliards €Business model Produits & servicesCoût des licences À partir de 150 K € pour une plateforme

omni-commerce incluant Hybris PCM, Hybris Commerce (B2B ou B2C), Hybris Customer Service, Hybris OMS, Hybris WCMS, Hybris Accelerator, Hybris Mobile

Technologie JavaFramework -Base de données Oracle, SQLServer, MySQLVersion (à la date de l'étude) 5.0Licence PropriétairePremière sortie Juin 2002Origine SuisseBudget de réalisation d'un site

(bas/moyen/haut)

€100-200k / €500k / > €500k

Typologie de recommandation Marques, détaillants, B2B, grands magasins

Qui est Hybris ?

“L’entreprise, fondée en 1997 à Munich, connaît une croissance rapide depuis son lancement et commence à réelle-ment prendre son envol depuis quelques an-nées. ”

Tier 4 Tier 3 Tier 2 Tier 1Non ciblé Tentative Leader Percée

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Mieux encore, quelques mois plus tard, en juin 2013, Hybris a été acquis par l’un des plus grands acteurs au monde dans le domaine des logiciels : SAP. Partageant la même culture, la même langue et la même mentalité (Hybris est une solution basée en Suisse), Hybris et SAP étaient naturellement compatibles. SAP va renforcer le positionnement d’Hybris en fournissant les principaux accès aux grands comptes avec lesquels elle travaille déjà, et elle va également renforcer les bases du logiciel grâce à sa base de données et, surtout, son système ERP célèbre dans le monde entier.

L’ERP est déjà un élément central dans la stratégie e-Commerce, qui manquait de toute façon à Hybris pour pouvoir rivaliser avec les acteurs dominants : IBM et Oracle. C’est désormais de l’histoire ancienne car d’ici quelques mois, cette partie sera couverte par SAP, le roi de cette spécialité. Cette belle alliance est en train de donner naissance à une nouvelle superpuissance dans le monde du e-Commerce.

Et comme le succès arrive rarement par hasard, on ne rencontre chez Hybris que des personnes expérimentées. La plupart des dirigeants se sont formés au sein de grandes entreprises de logiciels (Sales force, SAP, etc.). Ils accumulent généralement des années de pratique et un large réseau de contacts. La recette de leur succès : une expertise, des références et des logiciels capables de gérer des projets complexes et des gros volumes sans faiblir. Il faut noter également le récent recrutement de Brian Walker, qui travaillait auparavant chez Forrester. Ce transfert a jeté un peu de suspicion en ce qui concerne l’objectivité des analyses que Forrester a réalisées sur Hybris, mais cela apporte en tout cas un dirigeant très compétent de plus à l’entreprise.

Dans notre version précédente de ce livre, nous avons considéré Hybris comme étant principalement un acteur du Tier 2. La solution a depuis fait du chemin vers le Tier 1 et Hybris est maintenant un acteur dont il faut tenir compte, même pour les plus grands projets, comme le confirment par exemple les récentes signatures de Metro, Cosco ou Samsung prove. Cela est d’autant plus évident depuis qu’elle est détenue par SAP, l’entreprise se concentrant désormais également sur les plus gros clients.

En plus de la composante ERP, le fait de se rapprocher de SAP apportera aussi quelques synergies à Hybris, comme un très bon aperçu de la relation client sur tous les canaux avec SAP Jam social et une plateforme analytique en temps réel, Hana, avec son système de traitement base de données en mémoire.

Oracle ATG, WebSphere Commerce et Intershop, les trois grands leaders des Tiers 1 et 2 se livraient depuis des années une concurrence tranquille. Ils ont signé d’énormes contrats avec des marques internationales sans qu’il n’y ait de réel danger à l’horizon. La concurrence était presque organisée, ou en tout cas connue, et même l’arrivée de Demandware était attendue et négociée. Tout allait pour le mieux dans le monde des solutions Java mais un jour, une équipe allemande a amicalement dynamité la partie...

Stratégie différente, philosophie différente, dirigeants expérimentés, produit sérieux, Hybris les a plutôt pris de court et a ensuite très rapidement accéléré la cadence. Grâce à ses fonctionnalités de haut niveau et en ciblant principalement les grands

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Le “nouvel arrivant”

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clients orientés cross-canal, Hybris a commencé à marquer des points de façon significative. Aujourd’hui, Hybris est considéré comme « l’un des trois », avec Oracle ATG et IBM WebSphere Commerce. L’entreprise a innové dans un segment où rien de vraiment nouveau ne s’est passé depuis quelques années et a trouvé sa place grâce à une stratégie agressive.

Au départ, Hybris était principalement connue pour sa Gestion de Contenu Produit (PCM), mais en intégrant un Système de Gestion des Commandes (OMS) et avec la mise en œuvre de sa stratégie multi-canal, l’entreprise est rapidement devenue un acteur très complet.

Cependant, il ne faut pas oublier qu’Hybris n’est pas la seule solution performante au niveau de ces fonctions, même si elle est effectivement très visible et qu’elle est très probablement celle qui communique le plus, donnant l’impression d’être la seule à innover sur ce marché. Une fois ceci précisé, il y a de bonnes raisons au battage médiatique actuel autour de cette solution.

• Gestion de Contenu Produit (PCM), le cheval de Troie

La gestion de contenu produit (PCM) est la pierre angulaire de la solution et son atout majeur. Aujourd’hui, peu de solutions sont en mesure de fournir un PCM aussi complet, en particulier dans un contexte e-Commerce. Certaines solutions existent mais actuellement peu d’entre elles sont nativement interfacées avec un logiciel e-Commerce (à l’exception du prometteur Akeneo). Le PCM d’Hybris est une carte majeure et c’est l’une des fonctions principales ayant permis de convaincre les plus grandes marques d’inclure Hybris dans leur offre.

La gestion de produit peut se faire via différents canaux et toutes les activités annexes y sont associées : impression, médias, magasin physique, réseaux sociaux, etc. Véritable marque de fabrique d’Hybris, cette spécialisation est précieuse pour les grandes marques qui ont à gérer des millions de produits et qui sont amenées à changer fréquemment au fil du temps.

Le principal point fort du PCM est sa capacité à gérer des produits d’une manière très fonctionnelle. Prenons l’exemple d’une nouvelle couleur introduite dans le catalogue et donc un produit qui doit être mis à jour. En plus d’être convivial, le PCM va permettre au e-commerçant de mettre à jour la nouvelle couleur sur le site, dans tous les POS, mais aussi dans le catalogue imprimé via une passerelle directe entre Hybris PCM et InDesign (Iquest.comet développé par Werk-2) . C’est franchement pratique quand on sait le temps qu’il faut pour mettre à jour le contenu des fichiers d’impression un par un. Le PCM est un gain de temps, donc un gain de productivité, en particulier pour les e-commerçants qui doivent gérer de très grandes listes de produits. Également appréciable pour son application eShop Manager, le PCM

Hybris

Les trois piliers d’Hybris

“L’approche centrée sur le contenu peut également être vue dans les divers « tableaux de bords » des solutions (centres de gestion), qui affichent tous des informations étendues sur les produits lorsqu’ils sont gérés/vus/modifiés.”

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signale les fiches produit incomplètes qu’il détecte pour permettre d’en effectuer rapidement la correction.

Bien sûr, le PCM peut gérer des packages, des règles, des ressources virtuelles et avancées orientées objet, des attributs. Le seul petit problème qu’il pourrait y avoir est le compromis qu’Hybris a choisi de faire entre taille & performance. Pour éviter l’écueil du modèle EAV (celui utilisé par Magento par exemple) qui oblige un grand nombre de requêtes « jointes » à récupérer complètement tous les paramètres d’un produit, Hybris fonctionne par défaut sur une matrice de 100 colonnes. Elles sont pré-établies, qu’elles soient utilisées ou non, et si un produit est présent dans plusieurs catalogues, elles sont dupliquées pour chacun d’entre eux, ce qui rend le système assez rapide mais aussi un brin consommateur de ressources lorsqu’il s’agit de stockage.

Hybris sait qu’il a un excellent produit PCM et, parmi les 500 clients que la solution revendique, un peu moins de la moitié n’ont pas encore adopté la solution e-Commerce, sinon le PCM lui-même. La stratégie visant à poser cette première brique dans un environnement client pour ensuite le convertir entièrement à Hybris Software Suite est une spécialité de la maison.

• Système de Gestion des Commandes

Les principaux éditeurs de solutions e-Commerce ont tendance à améliorer leur système en faisant l’acquisition d’autres technologies. Nous avons tout particulièrement observé que les solutions Java rachètent des sociétés car ce sont celles qui ont le plus d’argent. Hybris ne fait pas exception à la règle, avec l’acquisition d’iCongo en 2011. L’acquisition de ce système de gestion de commande intégré (OMS) était stratégique. En ajoutant de nouvelles fonctionnalités à la solution, elle cherchait à

devenir encore plus compétitive pour tous les grands comptes qui souhaiteraient choisir Hybris.

L’une des principales fonctions de cet OMS consiste à pouvoir contrôler les stocks de tous les entrepôts et de tous les points de vente, en temps réel, par statut, article, entrepôt, quantité, etc. Avec Hybris, le client fixe les règles qu’il veut appliquer pour

sa logistique (par exemple urgence ou réduction des coûts) et l’OMS cible le bon entrepôt ou point de vente (le plus proche s’il s’agit d’une urgence ou le moins cher s’il s’agir de réduire les coûts) en fonction de la localisation géographique du client.

L’OMS prend en charge NoSQL sur MongoDB (pour des raisons de performance et de coûts), il intègre un système de règles avancé pour pouvoir établir le prix des frais de livraison et automatiser les requêtes relatives aux stocks en fonction de différents facteurs. Cette brique n’est pas séparée du fonctionnement global et fonctionne au contraire dans un workflow global, permettant aux différentes phases de préparation (prélèvement, emballage, étiquetage, expédition...) d’être gérées de manière centralisée. Légèrement moins complète que Sterling Commerce d’IBM, la solution fournit tout de même un framework très complet et évolutif, capable de gérer les sites des clients les plus exigeants.

Pour éviter d’altérer les performances, l’ERP et l’OMS ne sont pas directement reliés

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“L’OMS a été conçu pour opti-miser le processus de logistique global, une clé de la rentabilité et de l’évolutivité, comme l’a démontré Amazon.”

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entre eux par une liaison en temps réel. Ils fonctionnent au contraire de manière asynchrone, ce qui assure la tolérance aux pannes et aux ralentissements du système de sauvegarde de l’ERP

• Stratégie multi-canal

La vision globale d’Hybris est de devenir une solution qui réponde à tous les besoins d’un e-commerçant, du prélèvement dans l’entrepôt lorsqu’un achat a été effectué sur un téléphone ou sur un site web, à la livraison physique en magasin. Tous les canaux doivent être couverts et toutes les données doivent être regroupées dans un système central appelé Master Data Management (MDM).

Quoi qu’il en soit, au-delà du battage médiatique actuel, la solution parle de multi-canal et de cross-canal depuis 2005 et elle intègre un véritable produit dédié (comme l’OMS & le PCM) ou des ponts, afin de permettre aux clients de réussir dans ce domaine, comme l’OCC (Omni Canal Connect). Dans sa version 5, Hybris fournit également un système de gestion en magasin « instore manager », un outil qui permet au vendeur d’un magasin physique de fournir au client des informations provenant du site ou encore de réaliser directement la vente à partir du point de vente physique.

En d’autres termes, Hybris devient la couche centrale de l’ensemble du système e-commerce en recueillant des données provenant des canaux en ligne/hors ligne, de tous les utilisateurs et des sources internes/externes. Avec Hybris, vous pouvez connecter à peu près tout ce que vous voulez . Hybris veut être perçue comme une solution omni-canal qui permet l’omni-commerce en donnant au client une vue unique des commerçants à travers le commerce numérique et physique.

Cela est résumé dans le graphique ci-dessus.

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“Selon M. Chemouny, Vice-Pré-sident Europe du Sud et Amérique Latine d’Hybris, « la stratégie mul-ti-canal est l’ADN de l’entreprise, Hybris est née avec ».”.

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Aucune stratégie multi-canal ne serait complète sans une gestion Mobile. Là encore, les acheteurs ont changé leurs habitudes et les éditeurs de logiciels ont dû faire face à ce nouveau type d’usage. Hybris a, une fois de plus, envisagé le problème selon une approche globale et différente. Le besoin de mobilité est croissant dans les villes où il devient de plus en plus compliqué de conduire d’un point A à un point B sans être confronté à des heures d’embouteillages.

Ajouté à d’autres réflexions, cela a amené l’éditeur à considérer le Mobile comme un canal totalement différent, devant donc être géré de manière centralisée et harmonieuse mais avec une utilisation spécifique. Le contenu affiché provient d’un catalogue spécifique, avec une application qui varie totalement en fonction de votre typologie.

Certaines marques affichent juste un catalogue, d’autres gèrent des catalogues très volumineux pour vos achats alimentaires et enfin certains sont B2B... Cela montre non seulement qu’il y a différents types d’usage et de besoins, mais aussi différents canaux, clients, volumes, etc.

Une marque aura peut-être besoin d’un responsive design là où un acteur B2B aura besoin d’une application transactionnelle, moins design, mais plus performante et incluant plus de fonctionnalités.

Le CMS inclus est très correct, il permet l’édition visuelle des contenus et aussi d’avoir accès à des fonctionnalités avancées sans avoir besoin de faire appel à un intégrateur HTML. En outre, le CMS est le lien entre les données et la vue, deux fonctions distinctes qui sont étroitement liées.

Le CMS facilite également, comme la plupart des composants Hybris, le travail collaboratif ainsi qu’un workflow. Il permet également de modifier, prévisualiser et valider les différentes mises à jour.

Le B2B est nativement un bon marché pour Hybris. Avec des fonctionnalités multi-canal et une gestion de catalogue centralisée (incluant la version imprimée), il avait déjà les bases. Poussant plus loin son avantage, Hybris a créé des outils spécifiques.

Les clients d’Hybris peuvent déléguer certaines fonctions à leurs propres clients, comme par exemple émettre des demandes, faire des devis, gérer des budgets, créer des commandes récurrentes, etc. Il est également possible de gérer les autorisations des différents profils, ce qui permet à la fois d’avoir un contrôle plus strict et de pouvoir déléguer davantage.

Hybris

Mobile

“Hybris tient compte de tous ces aspects et propose une appli-cation pour IOS ou pour Android mobile, et surtout un SDK pour per-mettre aux développeurs de créer des applications sur mesure.”

CMS

B2B

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Un accélérateur B2B dédié est également disponible, mettant un peu plus l’accent sur cette fonction particulière. Intershop est encore un peu en avance sur ce point précis, mais le fait qu’Hybris mette l’accent de manière si significative sur le cross-canal en fait un candidat naturel sur ce segment.

Ce qui fait également la force d’Hybris, c’est sa capacité à fournir des applications tant « on-demand » (à la demande), que « on-premise » (pré-commandé) ou encore hybrides. Cette souplesse dans la facturation des licences permet aux clients d’essayer les fonctions spécifiques de la solution puis de passer ensuite à une solution plus intégrée.

• OnDemand

Si un e-commerçant a juste besoin de quelques fonctionnalités ou n’a pas tout le budget nécessaire pour exécuter toutes les applications d’Hybris, il peut décider d’en sélectionner certaines et de payer à la demande. Le modèle « on-demand » d’Hybris est SaaS (déjà hébergé) et c’est un bon moyen pour une marque bien établie de tester un nouveau marché ou une activité e-Commerce.

Les tarifications sont soit calculées en fonction d’un système «  Pay As You Grow  » soit en fonction des revenus «  revenue-based  ». Le modèle «  on-demand  » permet de migrer vers un modèle «  on-premise  » ou hybride si les e-commerçants décident de devenir propriétaire de la solution. Ce nouveau modèle de livraison d’Hybris est clairement un moyen de rivaliser avec Demandware et son modèle SaaS à la demande.

Hybris sait à quel point il est difficile de lancer un projet et le temps que cela prend a une grande marque, et c’est pour cela qu’elle se sert de ce modèle de livraison pour établir un premier contact avec le client. Cette stratégie est intelligente et c’est d’ailleurs l’une des raisons de la réussite actuelle de la solution. Toutefois, soyez bien conscients qu’Hybris parie sur la réussite de ses clients avec ce mode de livraison et que la réversibilité des contenus (le fait de pouvoir les récupérer) n’est possible que dans certaines conditions, liant les clients à la solution jusqu’à ce qu’ils atteignent un certain seuil.

• OnPremise

« On-premise » signifie que vous êtes propriétaire de l’ensemble de la solution et que la tarification est basée soit sur les core/CPU soit sur le système « Pay As You Grow ». Ce modèle peut également être choisi avec Hybris managed services si le client ne veut pas avoir à gérer l’hébergement ou s’il a déjà un partenaire dans ce domaine.

La facturation est calculée en fonction du nombre de cœurs. Le montant minimum est de 100 000 euros, mais la licence est alors perpétuelle et elle inclut les nouvelles versions (majeures et mineures). Les frais annuels récurrents de maintenance et de

Hybris

Modèle de livraison

“Dans le modèle «on-de-mand», un pourcentage sur le chiffre d’affaires réalisé en ligne est facturé. C’est un forfait mensuel auquel s’ajoute un montant pro-gressif, par seuil, en fonction du résultat.”

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mise à niveau vont de 18 à 26 %, selon le niveau de service demandé.

Durant ces projets d’intégration, Hybris assure désormais lui-même la gestion de la qualité afin d’éviter certains problèmes qui ont eu lieu par le passé. Quoi qu’il en soit, c’est ce qu’attendent les clients du Tier 1 d’un acteur majeur, et le modèle « on-premise » est principalement fait pour eux.

• Hybrid

Le modèle hybrid est un mélange entre les modèles « on-premise » et « on-demand ». Voici une citation d’Ariel Ludi, PDG d’Hybris, expliquant le modèle : « Avec le modèle hybrid d’Hybris, un client peut commencer avec OnDemand et, lorsqu’il atteint une masse critique ou veut avoir davantage de contrôle sur certains aspects de la solution, il change pour OnPremise. Le client est finalement libre de choisir quand faire la coupure entre OnPremise et OnDemand et peut, avec le temps, passer plus d’éléments vers la formule OnPremise si cela est nécessaire ».

Hybris peut également apporter un soutien au business plan d’un nouveau projet e-Commerce et fournir ensuite au client les fonctions qui lui conviennent. Par exemple, une marque peut choisir de n’utiliser que le PCM et, petit à petit, demander de plus en plus de fonctionnalités au fur et à mesure que le site se développe. En conséquence, Hybris est impliqué dans l’ensemble du projet et connaît tous les besoins des clients.

Le modèle de tarification est fixé au début du projet et est alors basé sur le chiffre d’affaires envisagé. Alors que d’autres solutions ont des modèles de licence très strictes, Hybris a fait le choix de commencer doucement et développer son activité commerciale main dans la main avec ses clients en leur proposant une solution puissante qui va leur permettre de se développer.

Les partenaires sont divisés en deux groupes : l’un qui travaille sur les accélérateurs et l’autre qui fait de l’intégration. En France, par exemple, Decade et Business & Decision sont des partenaires qui travaillent autour de l’intégration d’accélérateurs sur les Tiers 2 et 3 tandis que GFI, Keyrus et SQLi travaillent sur «  l’intégration complète », comme Accenture (à une échelle mondiale).

Un accélérateur est une boutique de démonstration, déjà parfaitement fonctionnelle, qui a un objectif spécifique comme le B2B ou les télécommunications par exemple. Un e-commerçant peut choisir ces boutiques pré-configurées qui lui permettent de réduire les délais avant sa mise en service. L’intervalle de temps considéré varie de trois à six mois, ce qui est un délai plutôt court pour une solution complète comme Hybris. L’accélérateur est un bon moyen d’acquérir les meilleures pratiques de la solution et de démarrer un projet e-commerce à partir de zéro. Cela permet de valider un business model avant de monter en puissance vers une version plus grande.

Au lieu de passer du temps à rédiger un cahier des charges, les accélérateurs permettent au client et à l’intégrateur de travailler seulement sur la différence entre ce qu’un accélérateur spécifique fait déjà et les besoins des clients. En raison de la

Hybris

Les accélérateurs

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séparation minutieuse entre le modèle de données et sa couche de présentation, l’accélérateur devient principalement un CMS, rendant possible une intégration rapide tout en permettant au client de profiter de la pleine puissance d’Hybris.

Les boutiques « accélérateurs  » sont prêtes à être affichées sur les téléphones et la personnalisation du design peut être faite très facilement, ce qui réduira le temps d’intégration et augmentera le taux de réussite. Plusieurs clients d’Hybris continuent à utiliser les accélérateurs comme principal site e-Commerce.

Et si d’un côté l’accélérateur lie le client à Hybris, il lui fournit également un accès non négligeable aux capacités d’Hybris, à un

moindre coût. Chaque médaille a son revers mais ce compromis, s’il est évalué soigneusement, peut être très intéressant.

L’acquisition récente d’Hybris par SAP peut modifier légèrement ce point étant donné qu’à l’heure actuelle nous ne connaissons pas le programme de SAP. Est-ce que SAP va amener Hybris à se concentrer principalement sur les clients du Tier 1 ? Si cette volonté d›être plus accessible à la clientèle de classe moyenne survivra à ce changement stratégique ou non, nous ne le savons pas à la date de publication de ce livre.

Comme toutes solution JAVA, Hybris possède des fonctionnalités avancées de searchandising et de merchandising. Ces deux concepts marketing sont vraiment importants pour les e-commerçants des Tiers 1 et 2. Ils permettent d’optimiser le taux de conversion (le Saint Graal du e-Commerce) en affichant le bon produit, au bon moment, et au bon visiteur.

En d’autres termes, le searchandising est le moyen de faciliter et d’intégrer la recherche sur un site e-Commerce. Par exemple, avoir de nombreux filtres tels que le choix des couleurs, la taille, l’univers du produit et une recherche basée sur l’auto-complétion, qui va comprendre ce que vous cherchez et afficher les produits d’une manière dynamique, c’est ce que nous avons appelé l’optimisation searchandising.

Le Merchandising est la façon dont un site adapte son affichage en fonction du comportement, des achats, des paniers abandonnés, des ventes flash, etc. Le site est entièrement dynamique et l’équipe marketing peut choisir les produits qui seront poussés selon un calendrier précis. Quand les e-commerçants ont des milliers et des milliers de produits, c’est la seule façon de personnaliser le contenu, comme si vous faisiez vos achats dans un magasin physique et que vous décidiez d’aller dans la section femmes pour acheter quelque chose de précis.

Avec Hybris, ces deux concepts marketing sont gérés par Endeca, une solution puissante qui a été rachetée par Oracle ATG (voir la partie sur ATG pour plus d’informations sur Endeca). Endeca est toujours un partenaire stratégique pour Hybris mais cette acquisition a clairement affaibli Hybris dans ces 2 domaines

Hybris

“Il existe plusieurs versions d’accélérateurs disponibles en B2B et B2C en fonction de votre marché : maga-sin d’électronique en B2B, magasin de détail en B2C, grand magasin, télécommu-nications, luxe, vendeur de produits non matériels, etc.”

Searchandising et merchandising

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System75

stratégiques pour tous les grands e-commerçants. Que se passera-t-il si un jour Oracle décide d’arrêter de faire des affaires avec Hybris ?

De plus en plus de marques sont attirées par Hybris et nous avons constaté qu’en Europe la solution avait grignoté des parts de marché à ses concurrents. Un bref coup d’œil sur les derniers chiffres de 2012 nous montre la croissance de la solution: + 126 clients, + 60 % de croissance, chiffre d’affaire total supérieur à 110 millions de dollars et une augmentation de + 200 % du chiffre d’affaires en Amérique du Nord.

Hybris veut rester la solution e-Commerce ayant la plus forte croissance en termes de chiffre d’affaires et a levé 30 millions de dollars pour atteindre cet objectif. La stratégie de sortie de l’investisseur était claire : l’introduction en bourse. SAP a finalement offert à Hybris un retour sur investissement plus rapide qu’il n’y paraît. Mais qu’elle se positionne en tant qu’investisseur ou en tant que SAP, Hybris doit augmenter sa part de marché et coloniser de nouveaux marchés. Cela pourrait également conduire l’entreprise à « manger » un peu plus du chiffre d’affaires de son écosystème en faisant plus de choses sur le plan interne qu’à l’heure actuelle, consolidant des revenus en réalité réalisés par d’autres. La société est déjà souvent considérée comme un joueur « solo » par ses partenaires ou par des partenaires potentiels et la nécessité d’augmenter massivement son propre chiffre d’affaires peut amplifier cette perception.

En ce qui concerne l’internationalisation, Hybris se lance avec déjà une solide expérience : celle de l’Europe. Multilingue, multi-devises, sauf peut-être pour le système d’imposition incompréhensible des États-Unis, la solution a déjà connu la complexité de l’internationalisation à travers son expérience européenne.

En ce qui concerne l’expansion sur les Tiers 1 & 2, Hybris bénéficie de trois stratégies qui ont fait leurs preuves. La première, dont nous avons parlé un peu plus tôt, consiste à mettre le pied dans la porte avec le PCM. La seconde est plus liée à l’approche philosophique. La prévente d’Hybris est souvent liée au business plan lui-même. Pour faire court : «  dîtes-nous quels sont vos projets et nous ferons les calculs, en maximisant votre vrai potentiel en ligne et hors ligne, puis nous construirons ensemble votre business plan ». Que cela vous plaise ou non, le client sensible à cet état d’esprit peut rapidement être convaincu. Sans oublier l’équipe commerciale qui concentre ses efforts sur une cible précise. Elle chasse littéralement les clients qu’elle veut gagner et agit comme un sniper, ne dépensant pas son énergie inutilement sur des cibles de moindre importance mais en se concentrant au contraire sur les grands comptes.

La dernière méthode habituellement utilisée consistait à pratiquer des prix très variables en fonction de la « valeur » et de l’intérêt que le client ciblé représentait pour Hybris. Mais maintenant que l’entreprise doit exploiter des revenus beaucoup plus importants, le temps de la flexibilité extrême des grilles de prix des Tiers 1 et 2 risque d’appartenir au passé. Quoi qu’il en soit, sur le marché du Tier 1, la solution est souvent plus en concurrence avec un développement spécifique qu’avec d’autres concurrents, hors le développement en interne est très coûteux. Hybris se positionne cependant comme une bonne option, indépendamment d’un fort taux d’actualisation sur les prix publics.

Hybris

La statégie d’Hybris

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System76

Toutefois, la croissance attendue par l’investisseur ne peut pas seulement se faire en diminuant les marges de négociation, en faisant plus de choses en interne et en s’établissant dans de nouveaux pays. L’entreprise a été très innovante en ce qui concerne le système de licences et la facturation des coûts, avec un système de paiement « Pay As You Grow » qui lui permet de se tourner vers un bassin de clientèle vraiment important et en pleine croissance : le Tier 3.

Qu’est-ce que cela va changer pour les e-commerçants ? Le Tier 3 est le cœur du marché, où presque toutes les solutions sont en concurrence. Si Hybris développe un modèle basé sur les accélérateurs, encore plus simple qu’aujourd’hui et ne nécessitant que peu de personnalisations, il y a des chances pour qu’Hybris devienne l’une des principales solutions e-Commerce leaders étant présentes sur 3 Tiers à la fois (1, 2 et 3).

Hybris a de grands projets pour l’avenir et les dirigeants feront tout ce qu’ils pourront pour conquérir le marché. Nous devons absolument suivre cette solution avec attention, car l’entreprise fera de nombreuses annonces en 2013 et la nouvelle version (Hybris 5.0) ne sera que le début.

Une fois de plus, cette stratégie peut évoluer au cours des prochains mois ou années car SAP peut changer de cap, même si cela semble peu probable étant donné que les deux sociétés se renforcent mutuellement.

Lorsqu’Endeca a été rachetée par Oracle, ce fut un double mauvais coup pour Hybris. Endeca était non seulement le revendeur exclusif d’Hybris pour les États-Unis, mais la plupart de ses installations étaient aussi alimentées par sa couche searchandising. Les relations sont maintenant différentes et l’on trouve encore Endeca dans certaines installations d’Hybris, mais l’avenir du couple n’est plus du tout évident.

Cette décision d’Oracle a également forcé Hybris à trouver rapidement une alternative à Endeca lorsque les clients manifestent des besoins en recherche & merchandising avancés. L’équipe a en quelque sorte résolu le problème par une intégration plus poussée de Solr, mais comme cela a été fait dans l’urgence, cette intégration reste un peu moins avancée que celle d’IBM.

Il serait logique maintenant que SAP acquiert une société spécialisée dans le searchandising et la personnalisation, comme FredHopper ou Celebros, pour compléter sa gamme et remplacer Endeca.

Hybris

L’« incident » Endeca

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System77

Il ne faut pas compter sur le personnel pour vous dire quelles sont les marges de progression d’Hybris.

Ils sont briefés comme des politiciens et vous devez déceler les points sur lesquels ils ne mettent pas l’accent pour trouver les potentiels points faibles de cette solution ultra puissante. Quand vous osez affronter les plus grands noms du secteur comme IBM ou Oracle et que vous voulez rivaliser avec l’une des solutions les plus expérimentées comme Intershop, vous devez avoir une réponse quasi parfaite à tout. Cela est également vrai si vous voulez faire face aux petits commerçants dans le Tier 3 et Hybris, comme tout le monde, a des marges de progression.

En premier lieu, Hybris doit renforcer son écosystème, en permettant aux partenaires de travailler et de gagner avec l’éditeur. L’évangélisation est évidemment un autre point car de nombreux clients des Tiers 1 et 3 n’ont pas encore tellement conscience qu’Hybris peut répondre à leurs besoins et, comme toutes les autres solutions, le framework doit être connu et maîtrisé par les développeurs pour permettre à plus de clients d’être livrés.

La mise en cache des pages par reverse proxy et le système de mise en cache lui-même ne sont pas encore optimaux, ce qui laisse de la marge pour l’amélioration des performances, même si hors de la boîte, le framework délivre un temps de chargement très rapide pour chaque page. L’un ne contredit cependant pas l’autre car la vitesse de rendu d’une page individuelle montre la qualité du moteur global là où la prise en main du cache est plus liée au coût de la mise à niveau. À l’heure actuelle, Hybris est très rapide dans le rendu des pages mais peut être optimisée en ce qui concerne sa consommation de ressources afin de diminuer le coût de son évolutivité. D’autre part, nous avons apprécié le fait que les outils aient des accès séparés aux données, et aient même parfois une base de données différente, conférant ainsi à la solution la capacité d’avoir plusieurs personnes qui travaillent simultanément sur la plate-forme.

En ce qui concerne le searchandising et le merchandising, la perte d’Endeca a porté un coup dur et les fonctionnalités natives du produit peuvent être améliorées. Pourtant, rien n’empêche le client d’adopter Endeca ou d’autres produits comme Celebros, Fredhopper ou de demander une intégration plus poussée du moteur Solr natif.

On sait moins que la pile logicielle d’Hybris renferme deux faiblesses, appelées Jalo et Impex. Jalo est un composant Java (Jakarta Logic) intégrant à la fois le modèle de données et la logique métier. L’une des fonctions principales gérées par Jalo est la session de l’utilisateur, qui conserve ses paramètres, mais l’objet de la session Jalo n’est pas persistant. Cela pose de nombreux problèmes car le composant n’est plus entretenu par la communauté depuis 2001. Depuis, il n’a plus évolué et ne s’est donc pas adapté aux nouveaux usages ni à la nouvelle structure des données, dégradant la capacité évolutive de la plate-forme, ou tout du moins le coût de la montée en charge. Hybris pense à remplacer le composant par quelque chose de plus efficace et de bien entretenu comme Hibernator ou JPA, mais rien n’est encore fait.

Hybris

Les marges de progression

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System78

Impex, la couche utilisée pour importer et exporter des données (d’où son nom Imp-Ex) est également très intéressante. C’est ce qu’ont utilisé les vieux SGDB comme Informix ou COBOL, mais il n’est absolument pas compatible avec XML, il est en format CSV. Si votre ERP ou CRM est plus évolué et fonctionne en XML (c’est très probablement le cas), un pont XML -> CSV et CSV -> XML devra être créé. Cela devient très compliqué d’utiliser Blob/Clob (grand objet binaire ou grand objet caractère). De la même manière, des données complexes ou hiérarchisées peuvent devenir un problème. Pour pallier ce déficit, certains clients intègrent un ETL tiers comme Talend pour faire correspondre les deux ensembles de données.

Peut-être également en raison du caractère relativement récent du travail, quelques intégrations ont connu des problèmes et des retards. Le choix de l’éditeur d’orienter massivement les clients vers son accélérateur a été en partie fait pour résoudre ce point, en partie pour conquérir des parts de marché dans le segment du Tier 3. Les accélérateurs étant conçus par l’équipe de l’éditeur, cela permet de garantir un code de qualité et d’éviter les complications liées à l’intégration, ce qui permet de répondre au problème de manière très constructive. Néanmoins, pour être un acteur des Tiers 1 et 2, il est parfois nécessaire d’adapter son produit afin d’exploiter au maximum tout son potentiel. Hybris peut le faire, sans aucun doute, mais comme nous l’avons dit précédemment, l’intégration des partenaires sera un élément clé.

Pour répondre à ces points et aussi (principalement) à la feuille de route de la fonctionnalité, Hybris possède un comité consultatif clientèle (Customer Advisory Board). C’est l’endroit idéal pour exprimer vos demandes à l’éditeur de façon structurée, ce qui manque à d’autres acteurs comme Magento par exemple.

Même si les entreprises sont de taille différente, on peut comparer les approches philosophiques e-Commerce d’Hybris et de RBS Change car elles ont toutes les deux une vision axée sur le multi/cross canal. Le point de vue d’Hybris consiste à créer une suite logicielle intégrée globale cherchant à traiter autant de points que possible. La vision de son cousin Change est quant à elle de gérer l’e-Commerce et de laisser d’autres logiciels, généralement déjà préexistant dans l’environnement du client, faire le travail dont ils s’occupent déjà.

Change prétend être uniquement un logiciel e-Commerce qui interface avec d’autres, alors qu’Hybris veut être une suite complète de commerce modulaire.

La solution est basée sur Java et la plupart de ses composants s’appuient sur des frameworks. Il est tout à fait possible, sinon recommandé, de travailler avec un IDE comme Eclipse. Le back office utilise une interface utilisateur XUL, offrant une belle intégration visuelle. Quoi qu’il en soit, il convient de souligner que les back offices, même s’ils ne sont pas entièrement intégrés à un autre comme dans ATG, sont très agréables visuellement parlant et leur présentation est « un régal pour les yeux ».

Le mobile peut être développé via un SDK. Le web service est très complet et il comprend une nomenclature riche facilement accessible permettant de développer

Hybris

Hybris/RBS Change: 2 approches différentes pour une même question

Aspects techniques complémentaires

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System79

des produits complémentaires, des interfaces, des ponts ou encore des services. Il fait parti des plus développés que nous ayons vus jusqu’ici.

Puisque l’acquisition d’Endeca par Oracle a sérieusement remis en cause la pérennité des relations entre les deux sociétés, Hybris doit maintenant s’appuyer sur Solr pour s’occuper de la navigation à facettes et du searchandising, au moins dans sa version native. L’intégration actuelle de Solr dans Hybris est correcte sans être extraordinaire, mais elle couvre les besoins classiques. Si on a besoin d’aller au-delà, en mode intégration, il est possible de remplacer Solr par un moteur plus avancé ou de le personnaliser en fonction de ses besoins.

Hybris a clairement une position dominante, si ce n’est de leader, au niveau de certains KPI, et elle doit progresser sur des fonctionnalités telles que le merchandising, le searchandising et le marketing de pointe.

En termes d’écosystème, il n’y a pas (encore) beaucoup d’intégrateurs qui travaillent avec

la solution et faire partie de ce monde privilégié semble être compliqué. Les logiciels tiers ne sont pas tellement nombreux, mais le produit est déjà très complet et de toute façon facilement extensible.

Techniquement robuste, parfois complexe à intégrer, mais incontestablement puissante, Hybris a fait un choix judicieux en proposant un grand nombre d’« accélérateurs ». Ces boutiques en lignes pré-développées, adaptées à des utilisations concrètes, permettront de réduire le temps d’intégration et d’augmenter le taux de réussite, ainsi que de faciliter la pénétration sur le marché du Tier 3. Les e-commerçants qui évoluent à la frontière entre le Tier 2 et le Tier 3 devraient probablement envisager un accélérateur dans leur approche car c’est une formule économiquement intéressante, qui offre en plus de bonnes options de délais de commercialisation.

Hybris connaît ce problème et a fait un choix judicieux en fournissant des accélérateurs sous la forme de boutiques pré-configurées, qui diminuent le temps d’intégration tout en étant quasiment clé en main. Celles-ci peuvent être utilisées aussi bien par les e-commerçants qui n’ont pas un budget suffisant pour démarrer un projet Hybris à partir de zéro ou par les plus grands acteurs qui veulent valider un business model.

Les trois principaux atouts d’Hybris sont son PCM, son OMS et sa stratégie multi-canal. Avec ces outils, un e-commerçant sera prêt à livrer une concurrence féroce et son investissement sera facilement rentable s’il y a une équipe ou des personnes compétentes qui savent comment manipuler ces trois armes. En cas de plus gros besoins, le web service, très complet, peut vous aider à réaliser une intégration spécifique.

Maintenant que la solution est détenue par SAP, les portes du marché du Tier 1 sont grandes ouvertes et beaucoup de choses peuvent se produire entre les quatre solutions Java et au sein de leurs bassins de clientèle. Avec une levée de fonds et une maison-mère solide comme le roc, nous pouvons miser beaucoup sur Hybris

Hybris

“Hybris est une solution très équilibrée, capable de s’adapter rapidement aux changements et déjà assez mature pour couvrir la plupart des besoins.”

Conclusion

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System80

Points forts d’Hybris

Informations  Générales   HybrisChiffre  d'affaires  pour  envisager  la  solution >    5  millions  $Place  actuelle  dans  le  marché Tiers  2

Orientation  de  l'éditeur Tiers  1  -­‐  3

Profil  (M  :  Marque  ou  Détaillant,  P  :  Pure  player,  D  :  Grand  Magasin,  VP  :  Ventes  privées,  B2B) M,D,B2B

Open  Source Non,  Java

Mise  en  avant  de  l'éditeur PIM

Mise  en  avant  de  l'éditeur Cross-­‐canal

Mise  en  avant  de  l'éditeur Accélérateurs

Ce  qui  nous  impressionne La  dynamique  

Ce  qui  nous  laisse  sceptique Jalo  lib  &  XML  import

Budget  min.  pour  un  site  (à  partir  de  zéro)  /  (personnaliser  une  boutique  de  référence) 250  K  €  /  100  K  €

KPI  Généraux   HybrisCoût  de  la  solution  (licence,  intégration,  hébergement)     Flexibilité  du  système  de  licences  (pic,  à  la  demande,  pré  commande,  etc.) Délais  de  mise  sur  le  marché  (en  développant  de  0  /  en  personnalisant  une  boutique  exemple) /Variété/Qualité  des  boutiques  à  customiser  pour  son  usage  (en  plus  de  la  boutique  de  base) Capacités  marketing  (moteur  de  promotion,  coupon,  chèque-­‐cadeau,  etc.) Navigation  et  présentation  du  catalogue  (à  facettes/multi-­‐boutiques/multilingue/etc.) Écosystème  (communauté,  partenaires,  intégrateurs,  forums,  etc.)   Facilité  de  prise  en  main  et  d'utilisation  du  back  office

KPI  techniques HybrisSimplicité  technique  du  développement  (plus  il  y  a  d'étoiles,  plus  c'est  simple) Nombre  de  logiciels  tiers,  d’extensions,  de  services  disponibles     Nombre  de  produits  /  services  complémentaires  de  l'éditeur Rapidité  du  front  office  (rendu  de  la  page  web  du  client)   Évolutivité  du  front  office    (coût  et  capacité  à  servir  plus  de  clients  avec  moins  de  serveurs)   Évolutivité  et  rapidité  du  back  office  (nombre  d'utilisateurs  simultanés) Capacités  CMS  en  natif Capacité  du  web  service  en  natif  (interfaçage  avec  des  tiers,  par  exemple  ERP  ou  logistique) Liste  des  fonctionnalités  B2C  (par  défaut,  sans  extensions  ou  programmes  complémentaires) Mobile  (application  native,  application  Hybrid,  responsive  design)  

KPI  des  fonctionnalités  avancées   HybrisFonctionnalités  de  personnalisation  et  de  searchandising  étendues   Fonctionnalités  Multi-­‐,  Cross-­‐  &  Omni-­‐  canal Gestion  avancée  du  catalogue  (PIM,  multi-­‐catalogue,  caractéristiques,  packages,  etc.) OMS  (Système  de  Gestion  des  Commandes)  intégré  ou  nativement  interfacé Outils  de  marketing  avancés  (contenu  adaptatif,  segmentation,  nav  &  tunnels  dynamiques,  etc.) Capacités  B2B  en  natif  

Hybris

(Plus il y a d’étoiles, mieux c’est. Sur chaque KPI (indicateur clé de performance), il y a au moins une solution avec 5 étoiles ; il s’agit donc d’une comparaison entre les solutions.)

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System81

Magento

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System82

Éditeur eBay Inc.Effectif (dans le monde) 400 personnes (estimation)Chiffre d'affaires en 2011 50 M $ (estimation)Business model Freemium (version gratuite et payante +

services)Coût des licences 15 500 $ pour le 1er serveur puis 11 970 $

par serveur web et par an et 5 900 $ pour la licence « peak »

Technologie PHPFramework ZendBase de données MySQL (Oracle & MsSQL devraient fonction-

ner également). Intégration NoSQL et Mongo déjà testé avec succès avec la version EE.

Version (à la date de l'étude) Communauté : 1.8, Enterprise : 1,13 Licence Open Source, OSL v3Première sortie 2008Origine États-UnisBudget de réalisation d'un site (bas/moyen/haut)

15 / 40 / 150 K €

Typologie de recommandation Marques et détaillants, boutiques spéciali-sées sur un produit ou un thème spécifique

Le succès de Magento est l’un des plus impressionnants jamais connus dans le domaine du e-Commerce. Peu d’entreprises ont été capables de connaître un développement aussi rapide et important. Aujourd’hui, Magento est le leader sur presque tous les Tiers (à

l’exception du Tier 1), la solution bénéficie toujours de l’énorme soutien de sa communauté et occupe chaque année une place plus importante sur le marché.

Yoav Kutner, le CTO, a proposé, pour obtenir un peu de soutien de la

Historique

“En 2007, Roy Rubin et Yoav Kutner ont posé les premières bases de Magento, à un moment où le marché était désespérément à la recherche d’une alternative au osCommerce agonisant.”

Magento

Tier 4 Tier 3 Tier 2 Tier 1Acteur clé Leader Percée Tentative

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System83

communauté, de concevoir de A à Z un nouveau framework Open Source, basé sur Zend. Roy Rubin, le CEO, a décidé de mettre toutes les forces et les réserves de l’entreprise dans ce pari.

Basé à Los Angeles, les dirigeants de l’entreprise ont été voir les communautés naissantes tant de fois qu’ils auraient pu acheter un aller-retour gratuit pour la lune avec tous les miles qu’ils ont accumulés. Après 3 ans d’activité, PayPal les a reconnu et a acheté une quantité importante des actions puis, un an plus tard, eBay a achevé l’acquisition (la valeur de la transaction est souvent évaluée autour de 180 millions de dollars).

L’architecte technique à l’origine de ce fantastique succès, le brillant Yoav Kutner, s’attèle maintenant à d’autres créations, avec son logiciel OroCRM, un CRM Open Source, dédié au e-Commerce.

Magento « 1 » a conquis le cœur de près de 150 000 e-commerçants et un peu plus de 2 000 d’entre eux ont même décidé d’acheter la licence « Enterprise » de l’éditeur. Ce fut un succès vif et rapide. Le produit a même commencé à toucher certains du Tier 1 dont le chiffre d’affaires dépassait les cents millions en ligne.

Mais Magento 2 est très attendu pour plusieurs raisons. Cette nouvelle plate-forme permettra non seulement de corriger les bugs passés mais également de passer en revue un grand nombre de composants. Le code sera documenté, simplifié et quelques améliorations technologiques seront apportées (voir ci-dessous).

Toutefois, lorsque que vous êtes en train de restructurer en profondeur votre plate-forme principale, cela devient compliquer de vendre la version actuelle à des clients qui savent qu’ils auront à rebâtir leur site après la sortie de la version 2.0 et c’est la raison pour laquelle eBay est resté évasif lorsque nous l’avons interrogé sur la date de sortie. Il ne voulait pas pénaliser les ventes des licences actuelles. Le fait que ce projet Open Source rassemble des contributions joue également un rôle important, de même que le fait que presque tous les développements de logiciels prennent, à un moment ou à un autre, du retard.

Les ventes de la version EE sont déjà dans certains pays un peu en-dessous des chiffres attendus pour le dernier semestre et il ne serait donc pas très judicieux de compromettre davantage ces chiffres. Pour faire face à ces enjeux, l’éditeur a trouvé une stratégie : sortir une dernière version robuste (à savoir l’EE 1.13) avant la sortie de la version 2, et garantir au client un support de 3 ans. Magento 2 est prévue en version bêta pour la fin de 2013 et des tests de production seront probablement effectués entre la fin du 1er trimestre et le 2ème trimestre 2014.

Une année dans l’ombre de Magento 2

Magento

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System84

Objectifs que nous considérions essentiels en 2012

Fin 2011, nous considérions que les points suivants étaient essentiels pour que Magento puisse conserver son leadership :

• Convaincre des clients du Tier 2 et peut-être aussi certains du Tier 1,• Se remettre en marche d’un point de vue technique après la fusion avec eBay Inc. et le départ de Yoav Kutner,• Renforcer le support de la version EE en termes de compétences et de réac-tivité,• Améliorer les performances globales de la solution,• Continuer à faire évoluer la version CE (libre et Open Source).

Elle domine le marché du Tier 3, a connu une croissance sur le Tier 2 et s’est même un peu montrée sur le segment du Tier 1. eBay a contribué à ce que la solution perce chez de plus gros clients, faisant de 10 à 100 millions de dollars en ligne. La percée sur le Tier 2 commence à être significative et elle est impressionnante de par sa rapidité. Magento n’a pas fait que convaincre les

plus gros commerçants : elle domine désormais totalement le marché du Tier 3 avec une part de marché supérieure à 25 %, atteignant même 40 % dans certaines régions...

Pourtant, Magento doit rester prudent en ce qui concerne ses positions existantes. Elle est sans aucun doute leader sur le Tier 3, mais de grands acteurs comme IBM ou encore Hybris lorgnent ce segment. De plus, avec leur nouvelle approche consistant à fournir des boutiques en ligne faciles à personnaliser, ces deux-là ont la ferme intention de convaincre un grand nombre de petits acteurs du Tier 2 et du Tier 3 qu’ils peuvent obtenir un produit plus fonctionnel et plus développé à un prix comparable. Le bassin de clientèle de la licence EE de Magento est clairement ciblé et IBM et Hybris proposent des fonctionnalités très attrayantes et des prix alléchants pour les attirer.

En ce qui concerne le leadership technique, rien ni personne ne remplacera jamais la perte de Yoav Kutner, qui a contribué à ce que Magento agisse telle une belle au bois dormant (techniquement parlant) au cours de l’année dernière. La réorganisation de l’équipe ukrainienne et des sites de production qpar eBay a également coûté son pesant de personnes qualifiées. L’équipe technique a été réorganisée et certains processus ont été renforcés. La feuille de route ne s’est pas vraiment améliorée, mais elle était tellement en avance sur la concurrence que Magento ne ressentait aucune urgence à la développer.

Sur ce point, M. Rubin nous a dit : « Le produit a mûri rapidement et c’était une bonne stratégie au début. Depuis qu’eBay est intervenu, l’entreprise a été restructurée et nous avons été plus prudents depuis les 18 derniers mois car le bassin clientèle était

Un bref coup d’oeil sur 2012

“Magento est le leader en termes de parts de mar-ché (sans tenir compte de la taille des commer-çants).”

Magento

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System85

plus large et nous avons dû nous en occuper et faire attention aux moindres détails. Le mouvement [technique] a dû ralentir et nous avons dû être plus prudents. Ce n’est pas vraiment dû à l’acquisition par eBay, mais plutôt au fait que nous avons connu une croissance rapide ».

eBay s’est également concentré sur le fait d’apporter de la stabilité à la clientèle de la version Enterprise et à répondre plus rapidement aux demandes de support. Même si le niveau et le contenu des solutions que l’équipe du support a trouvées à son arrivée sont encore inégaux, les choses ont progressé dans ce domaine. Il y a encore une marge d’amélioration, en particulier lorsque l’éditeur souhaite rivaliser avec des solutions plus grandes en fournissant un service de meilleure qualité dans ce domaine.

En ce qui concerne le personnel, un autre départ, qui était prévu, a eu lieu : celui de Bob Schwartz. Il a quitté l’entreprise après avoir accompli la mission pour laquelle il avait été désigné et peut être fier de ses résultats. Nommé par Roy Rubin pour améliorer Magento et en faire un produit de pointe, il a rempli sa mission. Ce départ n’est pas vraiment dommageable pour l’entreprise au niveau business puisque, même si Bob Schwartz était un président très compétent, tout cela était déjà planifié lorsqu’eBay a racheté Magento et organisé la fusion des équipes.

La version Enterprise a fait des progrès et est aujourd’hui l’un des produits les plus stables que l’on puisse trouver, tandis que la version CE n’a pas fait de réel progrès et que ses utilisateurs se sont sentis un peu «  seuls  ». D’autre part, ce n’est un secret pour personne que M. Kutner était la seule personne orientée Open Source dans l’entreprise et qu’eBay n’est pas vraiment habituée à ce modèle. La version CE est complètement « au point mort », mais nous avons eu la chance de tester une première version de Magento EE 1.13 et les performances ont été clairement boostées, cette version marque une rupture en termes d’efficacité et peut « occuper la place » jusqu’à la sortie de la version 2.0.

Le projet était peut-être trop ambitieux, ou trop timidement défini, mais au final : « The Fabric était un trop gros défi et cela n’a pas fonctionné ». X.Commerce s’est donc réorienté vers Magento. 

Et comme l’a souligné Roy Rubin lors de son interview : « l’e-Commerce ne concerne pas juste notre propre technologie ; eBay nous apporte un réseau de partenaires, un portefeuille de technologies et de compétences, l’accès à de nouvelles données, etc.

Si les commerçants veulent être en mesure de rivaliser, et même d’affronter Amazon, je crois que le groupe eBay peut apporter une grande valeur ajoutée et de nombreux outils et services dans ce domaine ».

Mais une question demeure  : qu’est devenu Magento GO ? L’éditeur l’a lancé il y a quelques années en faisant une campagne de communication forte, puis l’a totalement laissé tomber lors de sa dernière rencontre Imagine. L’approche était séduisante et avec Magento comme SaaS d’entrée de gamme, c’était un sérieux rival sur ce marché du SaaS. Mais il semble que les choses n’ont pas aussi bien

Ebay, Magento Go, X.Commerce & the Fabric

Magento

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System86

marché et Magento, qui déteste parler de problèmes ou d’échecs, a préféré enterrer silencieusement la solution plutôt que de s’expliquer sur ses erreurs.

Peut-être que «  Go  » réapparaîtra un jour avec Magento 2, chez un distributeur professionnel eBay à l’esprit dynamique, ou peut-être pas, c’est difficile à dire.

Lorsque Magento parle de communauté, cela peut vouloir dire plusieurs choses et étant donné le succès de cette communauté, nous pouvons prendre quelques lignes pour l’analyser. Tout d’abord, Magento a une communauté d’intérêts. C’est le principal succès de l’éditeur, rapprocher un écosystème utile et bénéfique pour tout le monde. Il est allé au-delà, créant des amitiés et des aventures personnelles mais au départ et à l’arrivée, il y a toujours le business.

Tant que cette communauté partagera les mêmes intérêts, elle restera vivante et en bonne santé. Mais l’un des piliers de cette communauté était... la version Community du logiciel. Depuis quelques années maintenant, la version « Community Edition » a été un peu mise de côté, ayant connu peu de mises à jour et pas ou peu de nouvelles fonctionnali-tés, à tel point qu’en 2013, lors de la dernière rencontre «  Imagine » (meeting annuel qui a

lieu aux États-Unis), la version CE 1.8 n’a été annoncée que pendant 20 secondes, alors que l’événement durait 2 jours et demi... La version CE n’a été mentionnée à aucun autre moment.

Cette attitude a semé le doute quant à l’engagement de Magento pour cette version de son produit. De plus, eBay laisse également de l’espace pour le développement d’un autre produit Open Source et gratuit, ce qui pourrait être une erreur étant donnée la vitesse à laquelle un nouveau produit peut en chasser un autre.

En outre, seul un faible pourcentage de sites Magento utilise la version EE. La CE est une manière très accessible de commencer avec Magento puis, par la suite, de pouvoir mettre à niveau avec une licence EE. Couper les ailes de la CE compromet donc aussi la possibilité qu’a cette version de convaincre les gens de choisir ce framework plutôt qu’un autre. La version CE (et le produit Magento en général) était beaucoup plus avancée que celle de ses concurrents, même après la récente percée technique. eBay a pu rester sur sa position pendant un certain temps, mais les acteurs émergents sont désormais dans les parages.

eBay n’était pas vraiment un éditeur et n’est certainement pas une entreprise orientée Open Source, même si elle progresse dans ce sens. Il s’agit d’une activé axée sur le développement de son chiffre d’affaires, ce qui est logique. L’Open Source n’est pas vraiment sa première préoccupation, ce qui explique qu’elle ait récemment développé la version EE et mis de côté la version CE. Le véritable changement peut venir de la version 2 : soit la licence évolue vers un modèle encore plus strict, soit

La communauté & le modèle Opensource

“Depuis quelques années maintenant, la version « Community Edition » a été un peu mise de côté, ayant connu peu de mises à jour et pas ou peu de nouvelles fonctionnalités”

Magento

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System87

le code source retravaillé maintiendra une licence orientée Open Source (modèle Freemium) et redonnera un nouveau souffle à la version CE.

Cette version inclura des changements importants dans le code de base, dans la liste des fonctionnalités et au niveau de l’efficacité. Comme tout a un prix, Magento 2 ne sera pas rétro-compatible avec Magento 1. Il ne sera pas possible d’effectuer une mise à niveau directe mais un processus de migration devrait être fourni. Avec la restructuration profonde du logiciel, on devrait également assister à la renaissance de la version CE, qui profitera (toutes les sources sont d’accord sur ce point) de ces nouvelles bases.

Parmi les changements attendus, on peut citer ceux-ci :

• Des web services renforcés, avec le support de REST• Un support pour d’autres bases de données (comme MS SQL, Oracle, NoS-QL, etc.)• Documentation• Des capacités de tests unitaires• Une profonde réécriture du code source pour le simplifier• De meilleures performances• Des fonctionnalités du CMS et de création de templates plus avancées• Etc. (vous pouvez en voir d’autres sur le référentiel GIT : https://github.com/magento/magento2)

Avec la feuille de route presque publique de Magento 2, nous pouvons mettre en évidence quelques-unes des fonctionnalités qui manquent et que nous aurions aimé trouver, quelques-uns des éléments clés qui pourraient procurer la croissance de demain.

Certaines d’entre elles représentent déjà les tendances actuelles, comme par exemple : des fonctionnalités cross-commerce, des fonctionnalités de web service étendues, une gestion de produits avancée (PIM), des fonctionnalités CRM de pointe, de solides fonctionnalités du CMS, etc.

Mais l’un des points fort de Magento a toujours été son extensibilité. La boutique « Magento connect » est livrée avec des extensions et des produits qui compensent, grâce à des éléments externes, les fonctions de base qu’il manque. En cela, l’ancien CTO Yoav Kutner va peut-être apporter, avec OroCM, une réponse de taille au sujet du CRM et Akeneo risque de sérieusement changer la donne avec son logiciel PIM (Produit de Gestion d’Information).

Restent les fonctionnalités cross-commerce et cross-canal qu’il serait très intéressant de trouver prochainement au cœur de la solution. Actuellement, aucune mesure concrète n’a été prise en ce sens. Ce sera peut-être le cas pour la version 2 ?

Magento 2.0

Magento

Les objectifs pour 2013

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System88

Avec une part de marché indécente sur la plupart des Tiers, Magento s’est non seulement imposé comme leader dans la plupart des domaines, mais la solution concurrence désormais les grandes entreprises. Le succès de sa licence Enterprise, qui alimente maintenant quelques milliers de sites à travers le monde, a été un facteur essentiel à sa croissance et à sa crédibilité. Le pari a été gagné.

Mieux encore, plus ceux-ci sont gros, plus ils ont tendance à prendre la licence Enterprise. Près de la moitié d’entre eux l’utilisent sur le Tier 2. Magento a soigné ses relations clients, et cela commence à payer. Le temps que la cellule de support a passé à l’organisation dans le but d’offrir une meilleure qualité joue également un rôle important, de même que le portefeuille de références qui ne cesse de s’agrandir.

Il est toujours regrettable que quelqu’un ne puisse, avec le temps, être entièrement «  propriétaire  » de sa licence EE. Le paiement de la licence est entièrement renouvelable chaque année. La plupart des concurrents de Magento vous font payer leur licence une seule fois puis vous facturent un forfait annuel (généralement autour de 20 %). Magento est plus proche d’un « service d’abonnement » vous accordant un droit d’usage plutôt que d’une licence.

La formule EE propose également une option intéressante, la « peak licence », pour les pointes de trafic. Avec des sociétés d’hébergement qui sont de plus en plus en mesure de fournir de la flexibilité dans le Cloud, les serveurs peuvent être sollicités pour faire face à des pics de trafic temporaires. La licence « peak » EE coûte 5 900 dollars pour une utilisation maximum de 25 % du temps par an.

eBay a près d’une centaine de millions de comptes actifs, PayPal en compte environ 2 millions, Magento a 150 000 boutiques et... il y a encore quelque chose à jouer. Le projet n’est pas encore prêt ou officiel, mais il semble que chez eBay un groupe de travail interne envisage de mettre sur le marché un nouveau service d’exploration de données.

Mais avec toutes ces données, eBay pourrait être sur le point de sortir un service en temps réel qui, par la simple intégration d’un fichier JS, pourrait permettre au commerçant d’afficher les produits selon un comportement dynamique. Le temps change ? Les clients achètent beaucoup de manteaux d’hiver sur eBay ? Les britanniques se précipitent pour faire le plein de pastilles combustibles ? PayPal enregistre de nombreuses transactions concernant un produit spécifique ? Toutes ces données recueillies pourraient amener un changement en temps réel du comportement de votre boutique, des produits mis en valeur ou de ceux présentés lors d’une action de montée en gamme.

Magento

Un scoop ?

A propos de la licence EE

“En somme, ce service offrirait à tous les com-merçants d’eBay, de Magento ou de GSI une incroyable flexibilité en temps réel, due à toutes les informations recueil-lies par eBay, à travers tous ses canaux.”

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System89

Extensible et flexible, la solution peut couvrir, grâce à sa gigantesque liste de fonctionnalités ou à ses nombreuses extensions, un très large éventail de besoins. Magento est encore un produit difficile à coder et tout le monde n’est pas capable de le gérer correctement. Le choix de l’éditeur de certifier les développeurs était donc nécessaire pour élever le niveau du code et pour que seules les personnes compétentes y aient accès. C’est également un choix très intelligent puisque les entreprises paient pour obtenir leur label et que peu de choses sont faites (pour le moment) pour vérifier la qualité de leur travail. De plus, si un partenaire propose des références et une liste de programmeurs certifiés, même s’il fait partie de la catégorie « silver » ou s’il s’agit d’un partenaire associé, il est généralement fiable.

Durant la période 2012 - début 2013, la CE (Community Edition, l’édition gratuite) a été mise de côté, voire quasiment abandonnée car rien n’a été fait du côté d’eBay pour la faire progresser. La pâle version 1.8, sortie à Imagine 2013, ne fait pas vraiment de progrès significatifs. Tout l’accent est mis sur la version EE, ce qui est un signal inquiétant pour les personnes qui comptent à long terme sur la version CE. Étant donné que le code source de la version EE est « privé » et que la version CE a été mise de côté, l’éditeur a en quelque sorte pris de la distance par rapport à son modèle Open Source, ce qui est regrettable à de nombreux points de vue.

Magento est en train de percer sur le marché du Tier 2, commence parfois à être visible sur le Tier 1, et est aussi en train de gagner du terrain sur le Tier 3. La pause technique qu’elle a faite en 2012 est principalement liée aux efforts que l’équipe a fournis dans sa réorganisation, mais aussi et surtout dans la version 2.

Il n’y a pas grand-chose à attendre en termes de nouvelles fonctionnalités avant le premier trimestre 2014, mais la version 1.13 de l’EE permettra une nette amélioration des performances et donnera une plus grande stabilité à un produit dont la version est déjà propre. Nous aurions apprécié avoir quelques nouveaux outils comme un OMS (système de gestion des commandes), un CMS, des fonctionnalités cross-canal ou B2B pour compléter la liste déjà impressionnante des fonctionnalités du produit, mais cela devra attendre au moins jusqu’à l’arrivée de Magento 2.

Magento devra faire face à des concurrents, mais elle a surtout cherché récemment à gagner du terrain sur le Tier 2 ainsi qu’à restructurer ses ventes, ses partenaires et ses processus. Maintenant que cela est fait, Magento 2 attire toute l’attention et ce sera un tournant décisif du match.

Le marché informatique évolue rapidement et les concurrents de cette entreprise leader ne sont pas dupes. Hybris a levé 30 millions de dollars afin de consolider sa position de leader sur le marché ciblé par Magento, tandis qu’IBM, Intershop et Oracle ont la ferme intention d’être de retour sur l’échiquier. Change publiera bientôt une version 4 très puissante et efficace, orientée CMS et cross-canal. Drupal Commerce compte aussi jouer un rôle sur le marché du Tier 3. Très solide et soutenue par un géant, Magento peut toujours être rejointe par ses concurrents, au moins sur leurs propres segments, comme c’était le cas d’osCommerce lorsque Magento est arrivé pour tout révolutionner.

Magento

Conclusion

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System90

Aucune entreprise (ou très peu) travaillant sur Magento ne souffre de la crise. Le framework, pour être maîtrisé, requiert des capacités techniques et Magento s’attaquera à cet aspect dans la version 2, mais le marché développé par l’éditeur est à l’image d’un buffet à volonté, qui ne cesse de grossir et dans lequel chaque professionnel en informatique compétent est invité à prendre sa part du gâteau.

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System91

Points forts de Magento

Magento

Informations  Générales   MagentoChiffre  d'affaires  pour  envisager  la  solution >    500  K  $  Place  actuelle  dans  le  marché Tiers  2  -­‐  3  -­‐  4

Orientation  de  l'éditeur Tiers  2

Profil  (M  :  Marque  ou  Détaillant,  P  :  Pure  player,  D  :  Grand  Magasin,  VP  :  Ventes  privées,  B2B) M,B,S,P

Open  Source CE  Oui  /  EE  Non

Mise  en  avant  de  l'éditeur Polyvalence

Mise  en  avant  de  l'éditeur Communauté  

Mise  en  avant  de  l'éditeur Coûts

Ce  qui  nous  impressionne Écosystème

Ce  qui  nous  laisse  sceptique Cross  Commerce

Budget  min.  pour  un  site  (à  partir  de  zéro)  /  (personnaliser  une  boutique  de  référence) 25  K  €

KPI  Généraux   MagentoCoût  de  la  solution  (licence,  intégration,  hébergement)     Flexibilité  du  système  de  licences  (pic,  à  la  demande,  pré  commande,  etc.) Délais  de  mise  sur  le  marché  (en  développant  de  0  /  en  personnalisant  une  boutique  exemple) Variété/Qualité  des  boutiques  à  customiser  pour  son  usage  (en  plus  de  la  boutique  de  base) n/cCapacités  marketing  (moteur  de  promotion,  coupon,  chèque-­‐cadeau,  etc.) Navigation  et  présentation  du  catalogue  (à  facettes/multi-­‐boutiques/multilingue/etc.) Écosystème  (communauté,  partenaires,  intégrateurs,  forums,  etc.)   Facilité  de  prise  en  main  et  d'utilisation  du  back  office

KPI  techniques Magento  (CE/EE)Simplicité  technique  du  développement  (plus  il  y  a  d'étoiles,  plus  c'est  simple) Nombre  de  logiciels  tiers,  d’extensions,  de  services  disponibles     Nombre  de  produits  /  services  complémentaires  de  l'éditeur Rapidité  du  front  office  (rendu  de  la  page  web  du  client)   /Évolutivité  du  front  office    (coût  et  capacité  à  servir  plus  de  clients  avec  moins  de  serveurs)   /Évolutivité  et  rapidité  du  back  office  (nombre  d'utilisateurs  simultanés) Capacités  CMS  en  natif Capacité  du  web  service  en  natif  (interfaçage  avec  des  tiers,  par  exemple  ERP  ou  logistique) Liste  des  fonctionnalités  B2C  (par  défaut,  sans  extensions  ou  programmes  complémentaires) /Mobile  (application  native,  application  Hybrid,  responsive  design)  

KPI  des  fonctionnalités  avancées   MagentoFonctionnalités  de  personnalisation  et  de  searchandising  étendues   Fonctionnalités  Multi-­‐,  Cross-­‐  &  Omni-­‐  canal Gestion  avancée  du  catalogue  (PIM,  multi-­‐catalogue,  caractéristiques,  packages,  etc.) OMS  (Système  de  Gestion  des  Commandes)  intégré  ou  nativement  interfacé Outils  de  marketing  avancés  (contenu  adaptatif,  segmentation,  nav  &  tunnels  dynamiques,  etc.) Capacités  B2B  en  natif  

(Plus il y a d’étoiles, mieux c’est. Sur chaque KPI (indicateur clé de performance), il y a au moins une solution avec 5 étoiles ; il s’agit donc d’une comparaison entre les solutions.)

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System92

VirtueMart

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System93

Éditeur VirtueMartEffectif (dans le monde) 5 personnesChiffre d'affaires en 2012 N/CBusiness model Certifications & ModulesCoût des licences GratuitTechnologie PHP 5Framework Joomla!Base de données MySQLVersion (à la date de l'étude) 2.0.20bLicence GPLPremière sortie 1997Origine AllemagneBudget de réalisation d'un site (bas/moyen/haut)

5 K € / 5 à 10 K € / 15 K €

Typologie de recommandation Pure player

VirtueMart est un framework e-Commerce Open Source gratuit, en PHP et basé sur Joomla!, l’un des CMS Open Source les plus connus au monde. VirtueMart a une histoire un peu compliquée, son développement ayant été étroitement lié au projet de Joomla!. Le modèle Open Source étant déjà assez compliqué en soi, lorsque deux projets Open Source sont interdépendants, cela peut alors devenir doublement complexe.

Pour faire court, avant VirtueMart il y avait phpShop, une application web e-Commerce basée sur Mambo, un autre CMS Open Source, à partir duquel le fork Joomla! (ci-après Joomla) a été créé en août 2005. Joomla est d’ailleurs l’un des rares exemples de fork ayant surpassé son logiciel parent.

Mambo, Joomla!, VirtueMart, une histoire compliquée

VirtueMart

Tier 4 Tier 3 Tier 2 Tier 1Visible En déclin Non ciblé Non ciblé

“Après le fork de Mambo, phpShop a changé son nom en VirtueMart, sup-portant officiellement le CMS nouvellement créé : Joomla.”

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System94

VirtueMart a utilisé pendant longtemps les nombreuses fonctionnalités de phpShop créées par le lead developer Sören Eberhardt-Biermann. Ce module e-Commerce basé sur Joomla était le plus connu au sein de la communauté et le duo Joomla/VirtueMart a été le seul module capable de fournir un CMS et

des fonctions e-Commerce durant pas mal de temps.

Cependant, de nouveaux projets e-Commerce Open Source et beaucoup plus modernes se sont développés, comme Magento ou PrestaShop par exemple, donnant à VirtueMart une image quelque peu obsolète. Les utilisateurs n’étaient plus satisfaits de la solution et ont demandé une extension e-Commerce plus stable, plus professionnelle et surtout plus complète. Mais, à cette époque, la base installée de VirtueMart était déjà importante et la capacité du CMS avait convaincu certains sites importants, apportant à VirtueMart des parts de marché sur les tiers 3 et 4.

Il était temps de créer une nouvelle version de la marque afin de conserver la base d’utilisateurs de VirtueMart mais aussi pour être en conformité avec les nouvelles pratiques du e-Commerce. C’est ainsi que Sören Eberhardt-Biermann en est venu à choisir Max Milbers comme nouveau chef de projet et lui a confié la mission de concevoir une architecture et un code source complètement nouveaux. VirtueMart 2.0 est sortie en décembre 2011, incluant certaines des meilleures pratiques de la programmation moderne.

Avantages & inconvénients

À l’heure actuelle, VirtueMart est toujours très populaire, et un grand nombre d’e-commerçants l’utilisent en production. Ceci-dit, les boutiques qui utilisent actuellement VirtueMart dans la section « boutiques en production » du site officiel ne sont pas très connues et semblent être plutôt des petits projets e-Commerce. Ni les marques internationales ni les détaillants de renommée mondiale ne sont représentés. VirtueMart est principalement utilisée par la communauté Joomla et cela pourrait prendre du temps avant que la solution ne connaisse autant de succès que d’autres grands frameworks e-Commerce.

Le succès et la popularité du framework sont liés à sa très grande communauté et, bien sûr, à celle de Joomla!. Le forum officiel de VirtueMart est dynamique. Il compte plus de 300 000 membres et plus de 250 000 messages y ont été postés. De nouvelles discussions y sont lancées chaque jour, signe d’une communauté vivante. La section des extensions du site officiel de VirtueMart n’en montre que 60 disponibles (mais il y a cependant plus de 200 extensions VirtueMart sur le site officiel de Joomla!). Une recherche sur themeforest n’a donné que 19 résultats.

VirtueMart : intégré au CMS de Joomla! Le Pour et le Contre

VirtueMart

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System95

Ces statistiques nous montrent le problème d’une solution basée sur un CMS connu. De même que Drupal Commerce et son manque de développements en interne, VirtueMart ne propose pas beaucoup d’extensions (mêmes payantes) et utilise la puissante communauté de Joomla pour développer ses capacités complémentaires.

Il ya toujours un peu de l’histoire de la poule et l’œuf dans un tel partenariat entre deux parties d’un logiciel. Si un e-commerçant faisait une mise à jour de Joomla! ou de VirtueMart, est-ce que les deux versions seraient compatibles ? Les extensions dédiées de VirtueMart fonctionneront-elles toujours ? VirtueMart est-elle autonome en ce qui concerne sa feuille de route ? Si une mise à jour a été faite sur Joomla!, VirtueMart continuera-t-il à la supporter, et quand le fera-t-elle ?

Une autre préoccupation que l’on peut avoir avec Joomla! concerne la sécurité. Le logiciel a longtemps été impopulaire dans le domaine de la sécurité, servant de terrain d’entraînement pour les nouvelles recrues. On disait même qu’il était plus que facile de trouver des vulnérabilités dans Joomla ou dans l’une de ses extensions. Nous avons souvent vu des failles de sécurité basiques au niveau de l’extension Joomla, comme des XSS (Cross Site Scripting) ou des SQLi (injections SQL), mettant les propriétaires des sites dans des situations critiques. Joomla! a une mauvaise réputation dans ce domaine. Se reposer sur ce framework pour développer un système commercial nécessite donc d’être très attentif à ce qui est fait et au choix des extensions. Il faut faire (de toute façon), au strict minimum, une vérification ou un pentest du site avant qu’il ne soit officiellement mis en fonctionnement.

Ces points devront être pris en compte au moment de choisir VirtueMart. Être lié à un puissant CMS est une bonne chose, mais cela a aussi quelques inconvénients qui doivent être analysés.

VirtueMart fournit les fonctionnalités de base d’une solution e-Commerce : com-mentaires, évaluations, page de paiement, gestion de coupons, gestion de la TVA et toutes les autres fonctionnalités dont peuvent avoir besoin les e-Commerçants pour administrer une boutique de manière efficace.

Toutefois, il lui manque les fonctions avancées nécessaires au cas où les besoins deviendraient un peu plus compliqués que ceux d’une simple boutique B2C de base. Le commerce mobile, le B2B, le multi-canal ou encore le multi-boutique sont quelques-unes des fonctions qui ne sont pas prévues dans la solution hors de la boîte. De plus, le B2B et le multi-canal sont compliqués à construire en tant qu’extensions car ils nécessitent une certaine structure globale de l’infrastructure sous-jacente. L’équipe en charge du développement de la solution, qui ne compte que 5 développeurs, fait face à un manque flagrant de main-d’œuvre pour être en mesure d’améliorer la solution.

D’un côté positif, bien sûr, le CMS est de très bonne qualité et VirtueMart se classe parmi les meilleurs dans le monde PHP sur ce point précis, avec Drupal Commerce et RBS Change. Le système de templates est également basé sur Joomla!, ce qui permet à VirtueMart d’offrir des milliers de choix disponibles, le CMS étant utilisé dans le monde entier par une importante communauté Open Source. Cela permettra donc aux e-Commerçants d’installer un template et/ou de passer de l’un à l’autre,

Fonctionnalités

VirtueMart

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System96

même sans être vraiment technophiles.

VirtueMart peut être considéré comme un module Joomla! facilement personnalisable grâce à des extensions et des templates développés par la communauté Joomla!. Un autre point positif : il est assez facile de trouver un bon « Joomlancer » (freelance spécialisé dans Joomla), à des prix abordables et si une fonction venait à manquer, l’e-commerçant la trouverait certainement parmi les centaines proposées par Joomla.

VirtueMart sait que se lancer dans un nouveau framework comme Joomla! peut poser quelques problèmes et tente pour cela d’apporter son aide en mettant à la disposition de tous, sur son site officiel, une partie documentation très bien faite. Des tutoriels sont proposés dans le but de donner des instructions, étape par étape, sur la façon d’accomplir certaines tâches spécifiques avec VirtueMart. Des manuels sont également prévus pour pouvoir se former par soi-même au back office. Ces guides sont clairs et écrits de manière à ce que tout le monde puisse les comprendre. C’est suffisamment rare pour que ça mérite d’être signalé. De plus, pour les développeurs, l’équipe de VirtueMart a créé un wiki ouvert à tous.

Vue de l’administrateur de VirtueMart

VirtueMart

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System97

La concurrence exercée par le duo Drupal et Drupal Commerce est de toute évidence rude pour le duo Virtuemart/Joomla!. Drupal n’a rien à envier à Joomla en ce qui concerne les capacités de son CMS, son extension e-Commerce est moderne et efficace, elle se développe et est financée. Le défi est de taille.

Selon la dernière enquête que nous avons réalisée en avril 2013 (basée sur le top 1 million d’Alexa), VirtueMart est la deuxième solution e-Commerce la plus représentée sur le web (après Magento). Dans le même temps, nous avons également constaté que VirtueMart avait perdu un peu plus de 8 % de sa clientèle en 8 mois. Ce déclin est bien inférieur à celui de Zen Cart, mais perdre environ un pour cent par mois, dans un marché en croissance de plus de 10 % par an, n’est néanmoins pas bon signe.

VirtueMart a connu bien des difficultés au cours de sa vie, mais cette seconde version est un signe de maturité. Toutefois, si garder sa base de clientèle existante est une chose, en acquérir une nouvelle est une autre affaire, et cinq développeurs ne peuvent suffire à lutter équitablement contre la concurrence.

La solution e-Commerce est stable, mise à niveau, et une équipe de développeurs travaille dessus. Basée sur Joomla!, elle tire également parti de ses points forts : un CMS souple, un système de modélisation facile à utiliser et une grande communauté qui fournit de nombreux supports, tant au CMS qu’à la solution e-Commerce.

D’un autre côté, le fait d’être basé sur Joomla! pourrait causer quelques problèmes. Le concept de VirtueMart est de construire une boutique en ligne, en utilisant les extensions disponibles. Choisir les extensions qui répondent à un besoin précis est assez simple et les mettre ensemble également, mais l’inconvénient de ce concept est que Joomla peut devenir un désastre si l’on y installe trop d’extensions. Le CMS aurait en effet tendance à perdre beaucoup en termes de performance, car il n’est pas vraiment fait pour gérer un grand nombre d’extensions, sans parler de la sécurité. Étant donné que les novices ont la mauvaise habitude d’installer le plus d’extensions possible sans vérifier si elles sont encore à jour ou compatibles entre elles ou avec les versions utilisées, cela peut conduire à certains problèmes.

L’autre difficulté avec VirtueMart est le fait que les utilisateurs devront maîtriser deux produits afin d’être capables de gérer correctement une boutique. Il leur faut apprendre comment fonctionne le CMS Joomla, avec son environnement particulier, en plus du framework e-Commerce et de toutes ses règles spécifiques. Par contre, ceux qui connaissent Joomla seront à l’aise avec VirtueMart car il est proche du CMS en termes de code et de concept de développement.

À noter également que VirtueMart offre des fonctionnalités e-Commerce basiques en comparaison d’autres solutions du même âge. Elles ne sont pas totalement obsolètes, mais ce ne sont pas les plus récentes non plus. La solution ne propose pas non plus de fonctionnalités avancées telles que B2B, commerce mobile ou multi-canal. VirtueMart cible les e-commerçants qui veulent une boutique pouvant être mise en place rapidement, avec une personnalisation quasiment gratuite grâce au marché d’extension et aux nombreux templates disponibles.

Conclusion

VirtueMart

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System98

Il a de nombreuses qualités mais doit encore être amélioré de façon à pouvoir rivaliser avec Drupal Commerce ou PrestaShop. Les fonctions fournies ne sont pas suffisantes pour les e-commerçants qui, par exemple, commenceraient à vendre à un niveau international ou souhaiteraient avoir des interactions avec un groupe de magasins physiques. Une feuille de route claire doit être annoncée par l’équipe.

Enfin, le fait que les fonctions déjà fournies par les extensions ne seront jamais développées dans la version native de la solution n’est peut-être pas la meilleure façon de procéder dans une perspective à long terme.

“Selon nous, VirtueMart est un framework conçu pour les entreprise des Tiers 3 et 4, déjà équipées avec Joomla!.”

VirtueMart

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System99

Points forts de VirtueMart

VirtueMart

Informations  Générales   VirtueMartChiffre  d'affaires  pour  envisager  la  solution À  partir  de  0Place  actuelle  dans  le  marché Tiers  3  -­‐  4

Orientation  de  l'éditeur Tiers  3  -­‐  4

Profil  (M  :  Marque  ou  Détaillant,  P  :  Pure  player,  D  :  Grand  Magasin,  VP  :  Ventes  privées,  B2B) M,P

Open  Source Oui

Mise  en  avant  de  l'éditeur CMS

Mise  en  avant  de  l'éditeur Simplicité

Mise  en  avant  de  l'éditeur Communauté

Ce  qui  nous  impressionne Système  de  Template

Ce  qui  nous  laisse  sceptique Rythme  d'évolution

Budget  min.  pour  un  site  (à  partir  de  zéro)  /  (personnaliser  une  boutique  de  référence) 10  K  €

KPI  Généraux   VirtueMartCoût  de  la  solution  (licence,  intégration,  hébergement)     Flexibilité  du  système  de  licences  (pic,  à  la  demande,  pré  commande,  etc.) n/aDélais  de  mise  sur  le  marché  (en  développant  de  0  /  en  personnalisant  une  boutique  exemple) Variété/Qualité  des  boutiques  à  customiser  pour  son  usage  (en  plus  de  la  boutique  de  base) n/aCapacités  marketing  (moteur  de  promotion,  coupon,  chèque-­‐cadeau,  etc.) Navigation  et  présentation  du  catalogue  (à  facettes/multi-­‐boutiques/multilingue/etc.) Écosystème  (communauté,  partenaires,  intégrateurs,  forums,  etc.)   Facilité  de  prise  en  main  et  d'utilisation  du  back  office

KPI  techniques VirtueMartSimplicité  technique  du  développement  (plus  il  y  a  d'étoiles,  plus  c'est  simple) Nombre  de  logiciels  tiers,  d’extensions,  de  services  disponibles     Nombre  de  produits  /  services  complémentaires  de  l'éditeur Rapidité  du  front  office  (rendu  de  la  page  web  du  client)   Évolutivité  du  front  office    (coût  et  capacité  à  servir  plus  de  clients  avec  moins  de  serveurs)   Évolutivité  et  rapidité  du  back  office  (nombre  d'utilisateurs  simultanés) Capacités  CMS  en  natif Capacité  du  web  service  en  natif  (interfaçage  avec  des  tiers,  par  exemple  ERP  ou  logistique) Liste  des  fonctionnalités  B2C  (par  défaut,  sans  extensions  ou  programmes  complémentaires) Mobile  (application  native,  application  Hybrid,  responsive  design)  

KPI  des  fonctionnalités  avancées   VirtueMartFonctionnalités  de  personnalisation  et  de  searchandising  étendues   Fonctionnalités  Multi-­‐,  Cross-­‐  &  Omni-­‐  canal Gestion  avancée  du  catalogue  (PIM,  multi-­‐catalogue,  caractéristiques,  packages,  etc.) OMS  (Système  de  Gestion  des  Commandes)  intégré  ou  nativement  interfacé Outils  de  marketing  avancés  (contenu  adaptatif,  segmentation,  nav  &  tunnels  dynamiques,  etc.) Capacités  B2B  en  natif  

(Plus il y a d’étoiles, mieux c’est. Sur chaque KPI (indicateur clé de performance), il y a au moins une solution avec 5 étoiles ; il s’agit donc d’une comparaison entre les solutions.)

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System100

RBS Change

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System101

Éditeur RBSEffectif (dans le monde) Environ 160 personnes (RBS + Change)Chiffre d'affaires en 2011 N/C (mais inférieur à 10 M € pour les

licences Change)Business model Licence, support, formationsCoût des licences De 500 à 8 000 € selon le package de

composantsTechnologie PHPFramework n/a (Zend pour la V4)Base de données MySQL, OracleVersion (à la date de l'étude) 3,6Licence Open Source – Affero GPL v3Première sortie 1997Origine FranceBudget de réalisation d'un site

(bas/moyen/haut)

15 K € / 20 à 45 K €/ 80 K €

Typologie de recommandation Marques & détaillants, B2B

Change a été développé et alimenté par RBS, une société française qui n’a absolument aucun lien avec la célèbre banque écossaise. Le groupe s’occupe principalement de l’ingénierie et de la revente de matériel informatique. Puis, il y a un peu plus de dix ans, certaines personnes au sein de RBS ont décidé de créer un framework, à l’origine un CMS, pour leurs propres besoins.

Change, l’un des acteurs les plus surprenants du marché, est désormais un concurrent à prendre en considération dans l’arène du Tier 3. L’entreprise a de sérieux objectifs et souhaite augmenter rapidement ses parts de marché sur les Tiers 3 & 2, tout en pouvant continuer à prendre en charge des projets ayant un budget compris entre 50 et 100 000 euros.

RBS & Change

“La solution a évolué pendant près de 10 ans puis a commen-cé à inclure des fonctionnalités e-Commerce et est rapidement devenue une plate-forme mon-diale, entièrement Open Source depuis 2010. ”

RBS Change

Tier 4 Tier 3 Tier 2 Tier 1Non ciblé En hausse Concurrent Tentative

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System102

Pourtant, pour lever des fonds et gagner en autonomie, l’équipe de Change doit maintenant se séparer de RBS, sa maison mère. Les activités ne sont pas les mêmes, les objectifs non plus et même si RBS finance l’équipe, un framework Open Source tel que Change a besoin d’une structure d’entreprise quelque peu différente. À noter également que la société mère RBS a une activité d’éditeur qui est perçue comme pouvant parfois faire concurrence aux partenaires intégrateurs de Change et cela met toujours mal à l’aise de voir qu’un éditeur peut devenir à l’occasion votre concurrent en matière d’intégration.

Même si cette situation est de moins en moins fréquente, Change doit maintenant, pour toutes les autres raisons mentionnées ci-dessus, mener une vie autonome. Cela lui permettrait de lever des fonds et de se développer au niveau international, tout en envoyant un message sérieux aux acteurs du marché quant à sa capacité à jouer un rôle majeur dans les années à venir.

2013 est une année de transition pour Change, que ce soit en ce qui concerne le logiciel lui-même ou la société. 2014 devrait voir l’explosion à une bien plus grande échelle de cet acteur très expérimenté, avec sa toute nouvelle version 4 ainsi qu’une nouvelle structure destinée à l’activité de l’éditeur.

Tout d’abord, pourquoi avoir choisi le nom de « Change »?

Change se définit comme un CMS e-Commerce, orienté cross-canal. La solution a une vision très claire et le framework, quand on le creuse un peu, est totalement en phase avec cet état d’esprit. Quoi qu’il en soit, tout au long de nos échanges, nous avons ressenti une grande cohérence entre les discours de tous les interlocuteurs avec qui nous nous sommes entretenus. Les résultats sont clairs, les méthodes sont claires et, techniquement parlant, ces personnes savent exactement où elles vont.

De plus, si le développement commercial a encore une marge d’amélioration, la vision technique est quant à elle déjà très mature.

La conception du produit est vraiment différente à plusieurs égards. À titre d’exemple, lorsque vous créez la fiche produit, vous décrivez celui-ci en utilisant XML. Lorsque cela est fait, tout le back office intègre alors automatiquement les nouveaux champs de vos produits et leurs associe automatiquement le composant approprié pour l’éditer.

En outre, certains extraits de code PHP sont aussi créés afin de vous aider à intégrer/interroger n’importe quel paramètre de votre produit ou catégorie directement depuis votre code. Vous ne décrivez plus votre catalogue en quelque sorte, vous compilez sa structure et Change s’occupe de tout, de la base de données à la méthode en permettant d’accéder aux contenus depuis le CMS.

La philosophie de Change

“Nous n’avons pas de ré-ponse officielle, mais peut-être simplement parce sa philosophie tout entière est différente. Les enjeux aux-quels s’attaque Change sont les mêmes mais les méthodes pour les aborder sont quelque peu différentes.”

RBS Change

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System103

Prenons, à titre d’exemple, les workflows du framework. Associer le workflow technique du framework avec l’aspect humain est essentiel et les fonctions primitives permettant de le faire sont construites dans la logique du framework. Ils sont, encore une fois, configurables via XML et vous pouvez appeler n’importe quelle méthode du web service et personnaliser votre propre workflow. Si nous prenons le workflow «  retour produit  », vous pouvez le définir et le site central validera chaque étape. Change peut générer en ligne l’étiquette pour aider votre client à retourner le produit par la poste, l’entrepôt scannera ensuite cette étiquette avec un lecteur de code-barres peut-être relié à une application C#, qui mettra à jour les web services du site et remboursera le client tout en comptabilisant ce produit à nouveau dans les stocks. Chaque rôle utilisateur peut gérer une partie d’un workflow.

« La conception du workflow est une tâche très difficile à demander à une agence web/un intégrateur et très peu de solutions offrent un framework pour développer et personnaliser les vôtres aussi facilement  », explique Eric Voltzenlogel. L’équipe de Change a identifié cela comme un enjeu moderne. Elle a beaucoup travaillé sur cet aspect précis et on peut vraiment dire que le résultat est souple et intelligent. Les intégrateurs partenaires apprécient la conception de type « couteau suisse » de Change, qui fournit des outils, sans les rendre dépendants de conceptions ou de processus rigides.

C’est juste un autre exemple, mais ici la clé se trouve dans le fait que la philosophie soit différente. Vous devez personnaliser le framework pour qu’il s’adapte à votre processus, il ne s’agit donc pas de réelle «  personnalisation d’une boutique de démonstration » ici, mais ce produit peut s’adapter comme un gant à la plupart des processus d’entreprise, avec un système de programmation à la fois très logique et structuré. Il n’est pas nécessaire de « programmer » Change en profondeur pour atteindre cet objectif, puisque le moteur gère lui-même le workflow, fournit une configuration facile grâce à XML et génère même des codes PHP pour vous aider.

« Change devient une plaque tournante de la communication en fournissant à votre système de vente, à votre ERP, à votre CRM ou tout à autre composant, une plate-forme de communication étendue via un accès HTTP/HTTPS  » nous a expliqué l’architecte en chef Franck Stauffer. Cette façon de penser peut paraître un peu technique, et elle l’est en effet, mais elle a pour résultat une plus grande souplesse et beaucoup de liberté dans la façon de penser vos ventes au niveau mondial. Il s’agit là d’une approche programmatique du e-Commerce.

« Change » permet au CTO de décider comment l’application d’entreprise dédiée sera faite, dans quelle langue, sur quel dispositif, quel groupe d’utilisateur elle vise, en s’appuyant sur une banque de données centrale intégrant également la logique transactionnelle et de workflow.

Cette souplesse et cette philosophie est le pilier d’un autre élément essentiel de Change : le Cross-Commerce.

RBS Change

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System104

« Change » peut aussi se transformer facilement pour une typologie de client spécifique grâce à ce système de workflow très efficace. Comme Eric Volgentzel nous l’a dit : « [Change] remplit les trous en traitant tous les petits problèmes techniques que d’autres systèmes ne gèrent pas, à un coût abordable ».

Voici un autre exemple simple qui permet de mieux expliquer la logique. Manfield, une marque qui utilise Change comme système e-Commerce, n’a pas de stocks centralisés ni d’entrepôt. Chaque commande faite en ligne doit être vérifiée dans l’ERP interne existant puis envoyé directement au point de vente physique ayant le produit en magasin. Donc, si vous commandez 3 articles, ils peuvent être livrés de 3 endroits différents, sans que le client en soit informé.

Les marques et les détaillants qui possèdent des points de vente physiques ont souvent construit leurs systèmes et processus différemment, chaque projet devenant ainsi tout à fait unique. Le mode de pensée de Change lui permet de s’adapter à presque toutes les typologies sans nécessité de modifier les systèmes, les habitudes ou les méthodes existantes. Si le POS utilise une caisse enregistreuse, un lecteur de code-barres ou un dispositif spécifique, il peut s’adresser directement au système nerveux de Change à travers son web service et Change poursuivra ensuite avec les données, en les envoyant vers un autre logiciel si nécessaire ou en les traitant lui-même si c’est à lui de les gérer.

Change se dirige plus vers un standard « Omni-canal » que vers le cross-canal. Tous les canaux ont maintenant tendance à être utilisés en même temps comme vecteurs d’information, de transaction, de communication et de fidélisation. N’importe quel canal doit être en mesure de fournir toutes ces fonctions.

Les composants Open Source externes choisis pour couvrir certains besoins, comme le CMS ou les recherches, sont de qualité et étaient parfaitement actuels lorsqu’ils ont été sélectionnés. On peut citer par exemple PHPTAL, Solr ou Smarty.

Les versions 3.X actuelles souffrent encore un peu de l’esprit « maison » qui a conduit

le développement à son état actuel, ne respectant pas encore toutes les normes de codage, mais la mise en œuvre est globalement correcte, ce qui explique les très bonnes performances de la solution.

Le processus d’installation aurait pu être rendu plus facile mais, dans un projet de Change et à ce prix, le client ne le fait jamais lui-même, c’est un intégrateur qui s’en charge. Cependant, la structure pourrait (et va) bénéficier d’un peu de nettoyage, d’une configuration centralisée, d’un meilleur programme d’installation et d’une certaine normalisation.

Cross Commerce & Cross Canal

“La conception globale de Change est à la fois très bien conçue et ingénieuse. L’archi-tecture est élégante, légère et flexible. ”

RBS Change

Techniquement : un framework riche de fonctionnalités

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System105

En ce qui concerne les fonctions principales du e-Commerce, le système de navigation à facettes et de recherche s’appuie sur Solr et est très efficace, les différents états/étapes d’une commande sont gérés de manière asynchrone, permettant un traitement fluide et la tolérance aux pannes d’un composant externe (annonces, passerelle de payement, ou autre).

Le système de gestion des commandes n’est pas aussi complet que ceux de Sterling Commerce et d’Hybris, mais est tout de même très correct, notamment du fait de ses workflows très efficaces. La facturation peut être contrôlée dans ou en dehors de Change grâce à un ERP dont l’intégration est possible avec Cegid, SAP, Navision, Colombus, et certaines applications AS400. Les courriers et le paiement différés peuvent être déclenchés lors de l’expédition de la commande. Enfin, vous trouverez toutes les fonctions classiques que l’on est en droit d’attendre de tout système e-Commerce.

Le back office utilise XUL, ce qui implique l’utilisation de Firefox, mais XUL étend les capacités de base du langage HTML et lui donne un plus bel aspect. Ce n’est pas follement innovant ni particulièrement esthétique, mais le résultat est correct et est assez explicite. Le web service contient environ une centaine de méthodes en version 3.6.4, presque toutes orientées vers la gestion du catalogue et des produits.

À propos des fonctions secondaires, quelques goodies sont nativement inclus, comme un forum, un blog, une galerie photo et un générateur de formulaire très pratique.

Toutes les solutions mettent l’accent sur leur positionnement. Change & Hybris partagent de nombreux points de vue, mais diffèrent sur un point : l’un fait la plupart des travaux avec son propre produit (Hybris), l’autre laisse les autres faire ce qu’ils font déjà et se concentre sur le côté e-Commerce (Change).

Mais au-delà de cette première grande différence, un autre point commun les rassemble : Change parie beaucoup sur son CMS, comme le fait Hybris. Le CMS intégré dans Hybris est très bon pour ce que l’on en a vu et Change tend à avoir une orientation MVC très comparable (Modèle/Vue/Contrôleur), séparant les données de la couche vue.

Quand vous avez l’intention d’être une solution cross-canal conviviale, vous devez absolument être en mesure de livrer vos contenus sur plusieurs types d’écran différents, avec différentes connexions Internet et des besoins clients variés. Nous retrouvons ici la philosophie de Change, car il est tout à fait possible d’utiliser la base de produit stockée dans Change et de remplacer l’application de front end sur n’importe quel canal, si le client se sent plus à l’aise avec un autre produit ou avec

un produit préexistant.

Les formations sont essentiellement axées sur cela car dans l’esprit de l’entreprise, e-Commerce = merchandising = gestion de contenu, un point de vue largement partagé par Drupal Commerce.

Quand le CMS est au coeur de la logique

“Pour Change, le CMS est le point central, une fois que vous avez compris ses fonc-tionnalités et son organisa-tion, tout devient très simple.”

RBS Change

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System106

Le back office reflète bien sûr cette orientation avec une fonction de personnalisation facile à utiliser et, si vous souhaitez aller plus loin dans la personnalisation, la création de templates est rendue très facile grâce à l’utilisation de PHPTAL & Smarty (et plus tard dans la V4 de Twitter Boostrap). Le framework fournit également des extraits de code PHP natifs permettant d’accéder à tous les contenus des articles ou des catégories du catalogue.

Les performances de Change sont juste... impressionnantes. Ce sont aussi les plus rapides (juste devant Hybris) selon l’étude que nous avons effectuée auprès d’un million de sites.

Nous ne nous sommes pas contentés de nous fier uniquement à notre première étude  : nous avons aussi des clients qui utilisent déjà Change et nous avons également eu l’occasion de mettre la solution au banc d’essai. Le produit gère 4 fois plus de trafic qu’un produit Magento avec la même infrastructure, en ayant un temps de chargement du cœur plus court.

Sur les serveurs web frontaux, nous comptons (en interne) 10 000 visiteurs uniques par jour et par cœur, là où nous modulons généralement Magento sur 2 500 visiteurs uniques par cœur et par jour. En outre, la séparation entre les accès en lecture et en écriture (Read & Write) dans la base de données pour le front et le back office donne vraiment une vitesse incroyable au framework.

Le fait d’avoir une empreinte aussi faible sur les ressources du serveur a un impact très positif : vous dépensez moins pour monter en puissance, et le produit monte très bien en charge.

Dans la version 4, l’intégration d’AngularJS et le nettoyage du code rendra son fonctionnement encore plus rapide, ce qui n’était pas précisément urgent, compte tenu des performances actuelles, mais c’est tout de même un beau bonus à prendre en compte.

Le modèle Open Source choisit actuellement par Change est peu adapté au développement d’une réelle communauté de développeurs. Si vous voulez avoir une activité avec Change, vous avez besoin d’être formés au préalable à la théorie, ce qui représente une condition coûteuse. C’est un principe sain d’une certaine manière, qui permet d’éviter l’augmentation du nombre de développeurs freelance et la multiplication d’un grand nombre d’extensions.

La licence Affero elle-même n’est pas vraiment un problème et est tout à fait adaptée. Quoi qu’il en soit, le code source est disponible sur Github(*) et certaines personnes

Extrêmement rapide & hautement évolutive

“Avec SOLR pour la re-cherche, qui indexe de façon très efficace le catalogue, nous avons là tout simplement la solution la plus rapide du marché à ce jour.”

RBS Change

Un modèle Open Source maladroit

(*) https://github.com/RBSChange/Change

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System107

semblent commencer à contribuer, mais nous sommes loin de la dynamique de Magento qui a rassemblé des milliers de développeurs en quelques mois.

Les temps sont différents et Change ne progresse pas dans un marché presque vide, comme c’était le cas de Magento. Cette situation peut être également liée à un marché qui n’est pas très adapté et la liste des contributions reste assez courte.

Étant donné que l’interface et l’ouverture de ce marché d’extension est une clé pour se faire rapidement adopté au niveau international, ça ne fait aucun doute que l’équipe de Change travaille sur une refonte. La philosophie de Change est de toute façon de ne pas tout faire en interne et de laisser les experts faire ce dans quoi ils excellent, en interfaçant plutôt avec eux. Un framework qui n’est pas disposé à faire tout par lui-même doit donc rassembler une communauté pour créer des ponts vers d’autres logiciels et extensions pour renforcer ou étendre les fonctionnalités internes.

Il est évident aussi que sensibiliser la communauté des développeurs autour de cet excellent framework devrait l’aider à prendre de l’ampleur.

La version 4 de Change, attendue pour septembre, va révolutionner une grande partie des bases de la solution. Les concepts et l’esprit de Change restent intacts, mais de nombreux changements sont annoncés sur le plan technique.

Tout d’abord, la solution a opté pour angularJS (de Google), qui permet de nombreuses améliorations très intéressantes. Même si Change était déjà la solution la plus rapide et la plus légère sur le marché, Angular va stimuler encore davantage le côté rapidité en réduisant les manipulations DOM et en permettant également au contrôleur de vue de configuration avancée d’être directement du côté du client, réduisant ainsi la pression exercée sur les serveurs.

Le moteur de template, anciennement PHPTAL, sera remplacé par un composant plus moderne : Twig. À noter également que, comme Drupal Commerce, Change supportera Elasticsearch, un moteur de recherche moderne et très efficace, pouvant être distribué et entièrement RESTful. SQLite rejoindra également la série des bases de données prises en charge.

AngularJS fournit également un modèle MVC très efficace et permet, entre autres fonctionnalités intéressantes, de remplir de façon dynamique une partie d’une page sans avoir besoin de régénérer la totalité du code HTML. Cela signifie en fait que l’on peut «  faire un trou» dans  une page statique et le remplir avec du contenu dynamique. Pour ceux qui sont familiarisés avec le Full Page Cache de Magento, il s’agit d’une version beaucoup plus efficace donnant la possibilité d’être en FPC tout le temps, même lorsqu’un contenu basé sur le client s’affiche sur la page. De plus, au contraire du cache très soigné et avancé d’IBM qui nécessite quelques ajustements, le système de cache de la V4 de Change sera simple à utiliser et à paramétrer grâce à l’utilisation d’AngularJS.

Change était la solution la plus rapide ? Et bien, c’était avant... Désormais, elle va passer de légère, évolutive et étonnamment rapide à une solution dont on demandera « est-ce que quelqu’un a vu la page se charger ??? »

La version 4

RBS Change

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System108

La version 4 utilisera également Twitter Bootstrap, un ensemble d’outils très pratiques et efficaces permettant une intégration parfaite des templates en « responsive design ». Les différents acteurs du marché prévoient soit la disparition des applications avec habillage (par exemple les sites « responsive design ») soit la disparition de l’approche de cette application. Nous n’avons pas d’avis particulier à ce sujet mais il est évident que la technologie APP et les fournisseurs évoluent beaucoup plus rapidement et que ceux-ci sont plus difficiles à coder qu’un template en « responsive design ». Pour cette simple raison, choisir Twitter Bootstrap ne peut pas être un mauvais choix.

AngularJS et Twitter bootstrap seront également intégrés au back office afin de l’améliorer, de le débarrasser de la couche XUL et de lui assurer un maximum de compatibilité sur les tablettes, les mobiles et les navigateurs qui ne sont pas seulement Firefox ou affiliés. Angular offre également la possibilité d’envoyer une page, remplie avec un contenu spécifique, via une simple URL et ce, à des fins de révision ou de validation, le destinataire recevant exactement le même contenu.

Le web service sera également renforcé étant donné que toute la philosophie de la solution consiste à permettre à Change d’interagir avec d’autres composants d’un système d’information existant. Davantage de méthodes seront disponibles dans une approche REST, permettant des interactions plus profondes entre les composants et avec la logique de Change, même sans l’interface web frontale. Change sera une plaque tournante pour la présentation et les transactions entre les systèmes, en affichant en continu des contenus sur différents canaux. Tous les contenus auront des méthodes de web service pour permettre une interaction directe. De fait, le web service devra être parfaitement complet étant donné que l’objectif de l’éditeur est de construire ses propres front end et back end au-dessus du web service de REST.

Également disponible en version 4 : le workflow incluant les fonctions de validation step & right, un système de traduction interne, et bien plus encore. Aucun PCM/PIM (Gestion de l’Information Produit) ne sera directement incorporé, mais des ponts seront créer pour faciliter l’intégration avec les PCM/PIM externes, probablement comme Akeneo, un autre produit Open Source, dédié au PIM.

La version actuelle n’utilise pas de framework. La V4 intégrera quant à elle le Framework Zend. Cette démarche est importante pour plusieurs raisons, à commencer par le fait d’être dans un processus d’uniformisation du style de codage et de l’espace de noms. En fait, le code est plutôt propre, mais il y a une marge de progression pour atteindre les meilleures pratiques actuelles de la programmation orientée objet en PHP. L’équipe est parfaitement consciente de cela et l’adoption de ZF2 est le résultat de cette réflexion. Il offrira de meilleures capacités de personnalisation, un meilleur processus d’évolution, une stratégie qui n’est pas entièrement «  faite maison » et une meilleure uniformisation de l’installation.

La version 3.6 est déjà très complète et les éditeurs offrent sans aucun problème un chemin de migration de la version 3.6 vers la version 4. Cela permet à l’éditeur de continuer à vendre la version 3.6 avant la sortie de la version 4, et au client d’être sûr d’obtenir la mise à niveau vers la version 4 dès que celle-ci sera disponible.

Enfin, n’oublions pas le point phare apporté par la version 4 de Change : le système de périphérique maître/esclave. Cette fonction est tout à fait unique, bien pensée, et très utile pour les e-commerçants prêts à se déployer à l’échelle mondiale. Illustrons cela par un exemple.

RBS Change

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System109

Imaginez une société basée à New York. La société possède des filiales à Paris, à Tokyo et à Reykjavik. Avec tout le respect dû à nos amis islandais, leur marché est plus petit et l’entreprise signe un petit contrat avec une société d’hébergement local. Le marché français est important et la filiale commence à travailler avec une infrastructure plus grande. Le Japon est quant à lui un marché de taille moyenne où la société ne prévoit que cinq mille visiteurs par jour. New York sera le maître, et les périphériques de Reykjavik, Paris et Tokyo seront les esclaves. Ils pourront gérer localement leurs commandes, celles-ci étant néanmoins consolidées au niveau du système central à New York. Chaque gérant du magasin local aura son back office. Celui du périphérique maître sera quant à lui consolidé, lui permettant ainsi de voir ce qui se passe dans les périphériques esclaves. Si, dans le futur, l’entreprise souhaite se déployer en Espagne ou en Autriche, il lui suffira simplement d’avoir un contrat avec des hébergeurs locaux, leur donner l’accès SSH au périphérique maître et le magasin local sera alors automatiquement déployé.

En plus d’être une méthode de déploiement très rapide, c’est aussi un bon système de montée en gamme, avec une gestion déléguée localement et une consolidation dans le périphérique maître. Le dialogue est établi entre les périphériques en utilisant les méthodes natives du web service de Change. En outre, la logique centrale est d’être « proche du client  », ce qui permet encore une fois des performances de pointe.

Change est une plat-eforme qui stocke des contenus, intégrant un système de workflow très intelligent et puissant et offrant des performances incroyables. La solution se positionne comme étant un CMS pour l’e-Commerce avec une orientation très marquée vers le cross-canal/cross-commerce. Ce positionnement fait qu’elle se trouve plus souvent confrontée à Hybris qu’à Magento ou à Drupal Commerce, ce qui permet aux équipes de Change d’offrir une alternative vraiment économique à la solution allemande très puissante.

L’entreprise compte déjà de grandes références comme Yamaha Motorsport, Ducan diet, Rossignol ou encore Auber. Son marché naturel est définitivement la partie supérieure du Tier 3 et un peu du Tier 2, où les clients font de 5 à 50 millions de chiffre d’affaires en ligne. Avec une licence dont le coût est déjà abordable et un coût d’évolutivité 3 à 5 fois inférieur à celui de ses concurrents, la solution est nativement faite pour aborder les clients qui recherchent de la souplesse dans leurs interactions avec les systèmes. Ces points forts font de Change un choix logique et naturel, que les marques ou les détaillants ayant à la fois des points de vente physiques et un site e-Commerce ont tout intérêt à inclure dans leur appel d’offre.

Change s’adapte également très facilement aux demandes B2B, principalement en raison de sa flexibilité, jusqu’à ce qu’une certaine taille soit atteinte. Pour les principaux acteurs B2B, les fonctions intégrées dans Intershop, IBM et Hybris pour gérer les canaux vont faire la différence. Le seuil de Change, qui se situe autour de dix millions, permet néanmoins à des activités B2B de taille moyenne de faire un pas dans le commerce en ligne avec Change.

Conclusion

RBS Change

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System110

La version 4 promet d’être une base solide comme le roc pour assurer la croissance de Change, à condition que le framework prenne son autonomie par rapport à la société mère RBS. Une fois que cela sera fait, on peut parier que Change deviendra un acteur international vraiment important, l’une des solutions PHP pour l’e-Commerce les plus haut de gamme.

Nous avons récemment découvert qu’il pouvait être délicat d’utiliser plusieurs ser-veurs frontaux dans la version 3.x. Si cela n’est pas impossible, cela n’est ni simple ni abouti, ce qui est quelque peu regrettable.

Les prochaines étapes sont les suivantes : une version V.4 robuste (dans le temps), une séparation avec RBS pour permettre une levée de fonds et l’internationalisation dans la foulée. Si toutes ces conditions sont remplies, Change passera peut-être

d’ici quelques années de la position « d’important acteur français sur le marché intermédiaire » à celle d’un acteur ayant un poids majeur dans l’e-Commerce au niveau international.

“L’écosystème de Change a été multiplié par 2 entre 2012 et 2013, rassemblant des intégra-teurs, des développeurs et des partenaires tiers qui ont permis au logiciel de se renforcer mais également de signer avec des plus gros clients.”

RBS Change

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System111

Points forts de RBS Change

Informations  Générales   ChangeChiffre  d'affaires  pour  envisager  la  solution >    1  million  $Place  actuelle  dans  le  marché Tiers  3

Orientation  de  l'éditeur Tiers  2  -­‐  3

Profil  (M  :  Marque  ou  Détaillant,  P  :  Pure  player,  D  :  Grand  Magasin,  VP  :  Ventes  privées,  B2B) M,D,P,VP

Open  Source Oui

Mise  en  avant  de  l'éditeur Cross  Commerce

Mise  en  avant  de  l'éditeur CMS

Mise  en  avant  de  l'éditeur B2B

Ce  qui  nous  impressionne Architecture

Ce  qui  nous  laisse  sceptique Indépendance  de  RBS

Budget  min.  pour  un  site  (à  partir  de  zéro)  /  (personnaliser  une  boutique  de  référence) 50  K  €

KPI  Généraux   ChangeCoût  de  la  solution  (licence,  intégration,  hébergement)     Flexibilité  du  système  de  licences  (pic,  à  la  demande,  pré  commande,  etc.) Délais  de  mise  sur  le  marché  (en  développant  de  0  /  en  personnalisant  une  boutique  exemple) Variété/Qualité  des  boutiques  à  customiser  pour  son  usage  (en  plus  de  la  boutique  de  base) n/cCapacités  marketing  (moteur  de  promotion,  coupon,  chèque-­‐cadeau,  etc.) Navigation  et  présentation  du  catalogue  (à  facettes/multi-­‐boutiques/multilingue/etc.) Écosystème  (communauté,  partenaires,  intégrateurs,  forums,  etc.)   Facilité  de  prise  en  main  et  d'utilisation  du  back  office

KPI  techniques ChangeSimplicité  technique  du  développement  (plus  il  y  a  d'étoiles,  plus  c'est  simple) Nombre  de  logiciels  tiers,  d’extensions,  de  services  disponibles     Nombre  de  produits  /  services  complémentaires  de  l'éditeur Rapidité  du  front  office  (rendu  de  la  page  web  du  client)   Évolutivité  du  front  office    (coût  et  capacité  à  servir  plus  de  clients  avec  moins  de  serveurs)   Évolutivité  et  rapidité  du  back  office  (nombre  d'utilisateurs  simultanés) Capacités  CMS  en  natif Capacité  du  web  service  en  natif  (interfaçage  avec  des  tiers,  par  exemple  ERP  ou  logistique) Liste  des  fonctionnalités  B2C  (par  défaut,  sans  extensions  ou  programmes  complémentaires) Mobile  (application  native,  application  Hybrid,  responsive  design)  

KPI  des  fonctionnalités  avancées   ChangeFonctionnalités  de  personnalisation  et  de  searchandising  étendues   Fonctionnalités  Multi-­‐,  Cross-­‐  &  Omni-­‐  canal Gestion  avancée  du  catalogue  (PIM,  multi-­‐catalogue,  caractéristiques,  packages,  etc.) OMS  (Système  de  Gestion  des  Commandes)  intégré  ou  nativement  interfacé Outils  de  marketing  avancés  (contenu  adaptatif,  segmentation,  nav  &  tunnels  dynamiques,  etc.) Capacités  B2B  en  natif  

RBS Change

(Plus il y a d’étoiles, mieux c’est. Sur chaque KPI (indicateur clé de performance), il y a au moins une solution avec 5 étoiles ; il s’agit donc d’une comparaison entre les solutions.)

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System112

Drupal Commerce

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System113

Éditeur Commerce GuysEffectif (dans le monde) 55 personnesChiffre d'affaires en 2011 N/CBusiness model Support, Services professionnels, Formation,

Hébergement Cloud, MarketplaceCoût des licences Pas de coût de licence - support à partir de

7 500 $/anTechnologie PHPFramework DrupalBase de données mySQL, PostgreSQL, MangoDB, SQL ServerVersion (à la date de l'étude) Drupal Commerce 1.5Licence GPLPremière sortie 2011Origine France / États-UnisBudget de réalisation d'un site

(bas/moyen/haut)

20 K € / 30 à 70 K € / plusieurs millions d'euros (selon l'éditeur)

Typologie de recommandation Marques et détaillants, boutiques spéciali-sées sur un produit ou un thème spécifique

Drupal Commerce (D-C) est une solution basée sur un modèle très spécifique qui doit être compris si l’on veut le séléctionner pour son activité e-Commerce.

Alors, qui fait quoi dans Drupal Commerce ?

Premièrement, il y a Drupal, un CMS Open Source puissant utilisé par une large communauté. Drupal a été créé en Janvier 2001 (date de la première version) et a de nombreuses années d’expérience. Le CMS est robuste, il est utilisé par de grandes entreprises comme Twitter, Ikea, MTV UK ou encore la Maison Blanche et il est facile à prendre en main.

En plus de cela, une couche e-Commerce a été développée par Commerce Guys, l’entreprise qui est derrière Drupal Commerce. Cette couche apporte les outils nécessaires pour créer un site e-Commerce

Drupal & Drupal Commerce

“Drupal est connu pour être une superstar dans le domaine du CMS.”

Drupal Commerce

Tier 4 Tier 3 Tier 2 Tier 1En hausse En hausse Tentative Non ciblé

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System114

avec Drupal : gestion des produits et du catalogue, système fiscal, processus d’encaissement, gestion des commandes, etc.

En d’autres termes, D-C est une solution e-Commerce construite sur la dernière version de Drupal (v.7), qui conjugue la souplesse de Drupal avec les fonctionnalités e-Commerce dont ont besoin les e-commerçants.

Drupal Commerce est la plus jeune plate-forme e-Commerce de ce panorama. La version 1.0 a été annoncée lors de l’événement DrupalCon de Londres en 2011 et a connu un succès rapide. La communauté Drupal attendait cette version avec impatience. Les utilisateurs de Drupal étaient impatients de savoir si ce framework allait battre Ubercart (le précédent module e-Commerce de Drupal) et révolutionner l’e-Commerce de Drupal, comme annoncé par Commerce Guys.

Commerce Guys affirme que 25 000 sites sont actifs depuis la première version (ces chiffres nous semblent un peu « gonflés »). Le CEO nous a dit qu’« actuellement, aucune solution n’était passée de 0 à 25 000 boutiques en 18 mois. [...] c’est un démarrage nettement plus rapide que ceux de Magento et de PrestaShop ».

Toujours selon Commerce Guys, le marché français ne représente que 8 % alors que les États-Unis et le Royaume-Uni adoptent Drupal Commerce à un rythme plus rapide.

Quelques mots doivent être dits sur la société qui est derrière D-C, à savoir Commerce Guys. C’est une société française et américaine qui a également une filiale au Royaume-Uni. Cela représente un total (au moment de la publication) de 55 employés, dont 30 en France. Les États-Unis gèrent le développement de la communauté avec le charismatique Ryan Szrama aka « Monsieur Drupal Commerce », qui essaie de convertir les utilisateurs de Drupal à D-C.

La plupart de la Recherche & du Développement se fait en France et le CTO est également français. Certains américains travaillent en France et l’équipe est composée de nombreuses nationalités différentes.

Commerce Guys a levé 5 millions de dollars en mars 2012 auprès d’Alven Capital, ISAI et également Open Ocean Capital, les mêmes qui ont soutenu MySQL il y a quelque temps. Selon Frédéric Plais, CEO de Commerce Guys, «  le fait d’avoir des gens de l’équipe de MySQL derrière nous (l’une des plus grandes réussites de l’Open Source) est quelque chose de très gratifiant ».

L’entreprise

“Drupal Commerce est relativement international et n’a pas peur de se dé-velopper partout où il y a de la place pour le faire!”

Drupal Commerce

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D-C utilise la communauté Open Source pour renforcer sa solution. Le cœur du framework est en effet complètement personnalisable avec pas moins de 16 000 modules disponibles gratuitement. D-C n’a donc pas ajouté de nouvelles grandes fonctionnalités à son framework car, selon Commerce Guys les modules existants fournissent déjà tout ce dont on peut avoir besoin. Cela est vrai dans un sens, mais que faire si un e-commerçant a des besoins très précis qui nécessitent des développements spécifiques. Est-ce que la solution peut couvrir tous ses besoins avec les modules ?

S’appuyer sur Drupal est une vraie force qui peut aussi se révéler être une grande faiblesse. En effet, en s’appuyant fortement sur une couche clé qui n’est pas sous son contrôle, D-C n’est pas vraiment entièrement maîtresse de son destin. Par ailleurs, Drupal est connu pour être très innovant. Les technologies, les fonctionnalités de base et le framework qu’elle utilise évoluent rapidement. D-C devra s’adapter à ces changements alors que la solution n’a que peu de contrôle sur eux. Bien sûr, certains des principaux développeurs de Commerce Guys contribuent à la construction de la feuille de route de Drupal, mais en étant encore totalement dépendant de bases dont vous n’avez que peu de contrôle peut être un pari risqué.

Si vous êtes un développeur Drupal expert et que l’on vous demande de construire un site e-Commerce, votre choix peut se porter tout naturellement sur D-C. Vous connaissez déjà parfaitement le CMS et vous serez rapide et efficace dans la gestion des workflows et des données. Un développeur Drupal va gagner du temps à coup sûr puisque le framework a été adapté pour lui mais, pour ceux qui ont une autre expérience et qui n’ont jamais pratiqué Drupal, il ne faut pas sous-estimer la courbe d’apprentissage car elle est au moins aussi raide que celle de Magento.

La facilité de prise en main pour les utilisateurs finaux a un prix et les e-commerçants doivent tenir compte du fait que Drupal est l’un des frameworks PHP les plus évolués et compliqués du marché. De plus, il faut faire attention au fait que Drupal est un produit qui change constamment, et cela à un rythme très rapide.

La liste des fonctionnalités de Drupal Commerce ne rivalise pas encore avec celle des acteurs du Tier 1 ni même avec celles de solutions présentes depuis longtemps, comme Magento ou PrestaShop. La gestion rapide des versions (5 sorties en 18 mois) montre cependant une volonté de progresser dans ce domaine.

Comme indiqué précédemment, D-C est totalement dépendante des évolutions de Drupal. Ceci est illustré, pour le meilleur et pour le pire, dans le projet Drupal 8. Cette nouvelle version du CMS de classe internationale est une refonte profonde des fondamentaux du framework. Elle reposera désormais en partie sur le projet de Symfony 2 qui est en constante évolution, et monte en flèche dans la communauté PHP. Mais il s’agit d’un changement parmi tant d’autres car le projet Drupal 8

Dépendre de Drupal : bon ou mauvais ?

“Drupal Commerce est une solution qui combine deux couches puissantes mais celles-ci pourraient aussi ajouter de la complexité au projet.”

Drupal Commerce

Drupal 8 et Drupal Commerce 2.0

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représente probablement la plus ambitieuse refonte de toutes les versions. Pour faire court, quand un projet Open Source modifie sa version principale, c’est généralement pour des raisons importantes. Il en va de même pour D-C, migrant de la branche 1.X à la 2.X.

D-C étant étroitement lié au moteur de Drupal, l’équipe a décidé de geler la feuille de route et le développement jusqu’à la sortie de la version 2 de Drupal, ce qui est tout à fait logique. Drupal 8 devrait sortir dans une version stable en juillet ou en août 2013 et D-C 2 devrait être lancée au même moment en version Beta.

On peut s’attendre à de nouvelles fonctionnalités pour compléter la liste des capacités existantes et également à une plus grande capacité d’intégration du web service. API est un maître-mot dans le projet D-C et Drupal 8 (comme la plupart du secteur informatique de toute façon) va dans le sens des web services REST. C’est un très bel atout (et gratuit de surcroît) pour D-C qui n’a pas à le créer lui-même et à partir de zéro. Comme habituellement chez D-C, les avantages et les inconvénients de Drupal semblent souvent se compenser mutuellement. La gestion du panier consommera moins de ressources avec un système de signalisation à la place d’une actualisation systématique. On pourra utiliser le système de tarification grâce à des points d’entrée avec une API pour permettre une interaction à la fois meilleure et plus légère. Le processus de paiement sera également profondément corrigé. Tous les changements profonds et l’intégration de fonctionnalités peuvent être suivis sur roadmap page of Drupal commerce.

Pour les développeurs qui ne sont pas des ninjas de Drupal ou pour ceux qui ne veulent pas passer des heures sur le projet, il est possible de lancer une « boutique Kickstart » avec des configurations préinstallées. La langue, la monnaie, la TVA et de nombreuses autres fonctionnalités peuvent être décidées lors de l’installation, afin de disposer d’un magasin prêt à fonctionner dès que possible. Selon Commerce Guys, le lancement d’une boutique Kickstart est un gain de temps considérable (entre 50 à 100 heures pour la personnalisation).

Cette fonction est une grande réussite pour Drupal Commerce car on rencontre habituellement les « boutiques accélérateur » dans les frameworks Java et celles-ci sont généralement réservées aux acteurs les plus grands. Pour un e-commerçant, être capable de configurer rapidement une boutique tout en conservant une bonne capacité de personnalisation est quelque chose de formidable. On peut facilement tester un business model sans avoir à y passer énormément de temps ni à dépenser des sommes considérables.

Le principal piège de ces accélérateurs est identique à celui de la famille Java : si un e-commerçant démarre un site web avec un accélérateur, il sera très profondément lié à D-C. Si l’e-commerçant souhaite cesser d’utiliser D-C, il devra redémarrer son projet à partir de zéro. Kickstart, accélérateur et Demandware sont très semblables sur ce point : ils sont fonctionnels et offrent un ticket d’entrée plus faible, mais ils rendent le client très dépendant et prisonnier de la solution.

Drupal Commerce

Boutiques Kickstart

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Drupal Commerce a construit sa propre place de marché dans laquelle vous pouvez acquérir un PaaS (Platform as a Service), quelques extensions, un support et des formations. Il s’agit essentiellement de l’endroit où vous pouvez trouver toutes les prestations payantes proposées par D-C. La place de marché est dédiée aux clients pour qui les bases proposées par la solution ne sont plus suffisantes.

• Commerce Platform

La PaaS (Platform as a Service), appelée « Commerce Platform », cible les développeurs de D-C. Il s’agit d’un environnement dans lequel les développeurs peuvent faire leurs tests, gérer plusieurs équipes, créer leurs propres workflows personnalisés et voir qui fait quoi grâce à une interface propre et bien conçue. Cette plate-forme est dans un environnement sécurisé, des sauvegardes sont effectuées en continu et elle permet un rétablissement dynamique du service. Les développeurs peuvent utiliser la plate-forme afin de trouver de nouvelles optimisations ou de créer de nouveaux conteneurs de développement de manière flexible.

Cette plate-forme a-t-elle été construite afin de diminuer la complexité du développement de Drupal Commerce ? C’est bien possible et, si c’est le cas, cela montre que Commerce Guys est consciente que cela représente un obstacle. L’entreprise essaye de faciliter la vie des développeurs et n’importe qui peut demander une invitation sur la version bêta.

• Formations & extensions

D-C propose des formations pour les débutants, pour les développeurs, et une master class pour ceux qui n’ont pas d’expérience directe avec Drupal mais qui veulent convertir leurs talents de développeurs en compétences D-C prêtes à l’emploi.

Marketplace Commerce

Drupal Commerce

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En ce qui concerne les extensions de commerce payantes particulières, 10 d’entre elles seulement sont disponibles pour le moment, comme PayPal, Skrill, be2bill, Kiala, Jirafe et quelques autres. Il s’agit principalement de solutions de paiement et d’outils de logistique et d’analyse. Ce chiffre est faible à un point préoccupant par rapport à celui de Magento, dont le nombre d’extensions atteignait plusieurs centaines après un an. Il y a 322 extensions gratuites à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Drupal fournit bien sûr déjà tout autour du CMS, mais les extensions de Magento Connect sont loin de ne concerner que le CMS. Ces chiffres ne sont-ils pas étonnamment bas pour une plate-forme revendiquant que, d’ici quelques mois, elle sera adoptée par un nombre d’entreprises bien plus important que PrestaShop et Magento...?

Drupal Commerce a signé avec des références de taille, telles que RoyalMail, Kenzo, McDonalds, Cartier ou encore The Doors.

Toutes doivent gérer un grand nombre de contenus (photos, vidéos, chansons, etc.) afin de préserver leur identité de marque qui a été créée depuis des années dans le monde « physique ». Par exemple, Kenzo et Cartier sont deux marques de luxe extrêmement exigeantes quant à leur stratégie de communication et de marketing. La seule façon de préserver cette stratégie sur Internet est d’être capable de gérer facilement les contenus et Drupal Commerce répond clairement à ces besoins.

Le côté CMS (venant de Drupal) accroît le potentiel de l’équipe marketing grâce à un outil simple et efficace permettant de gérer le contenu et les visuels. On peut également être intéressé par le composant e-Commerce car la partie CMS gère déjà fréquemment une identité visuelle en ligne. Le site web peut finalement devenir la pierre angulaire de l’image de l’entreprise avec une équipe marketing capable d’adapter directement les contenus en fonction des tendances, du lancement de nouveaux produits ou de toute autre actualité sur l’entreprise.

Cette possibilité exclut très probablement le développement personnalisé. Cela consiste plus en une intégration et une personnalisation légère. Toutefois, Drupal Commerce est une solution évolutive et peut être adaptée aux cycles de vie de nombreux sites web classiques grâce à ses nombreux modules. Par ailleurs, si un problème concernant le CMS semble difficile à résoudre, cela ne prendra pas longtemps pour trouver la solution sur les forums, lors des événements ou sur d’autres sites car la Communauté Drupal est tout simplement gigantesque.

“Gratuit et Open Source, Drupal Commerce peut également être un bon point de départ pour les petites boutiques d’e-Commerce et les pure players qui veulent un site web robuste malgré un budget serré.”

Drupal Commerce

Pourquoi choisir Drupal Commerce?

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D-C intègre par défaut un moteur de promotion. Celui-ci peut gérer les besoins de base du travail de promotion, avec les scénarios « fréquemment » utilisés.

Si on a besoin d’établir des règles avancées, comme celles que M. Plais nous a données comme exemple « -20 % sur les produits blancs, vendredi matin, de 6 à 10 heures, à Paris seulement », il existe un outil plus avancé appelé « Rules » (Règles). Pour en savoir plus : (http://bit.ly/10Cj2Oz).

Pour l’animation classique du catalogue (création de diaporama, nouvelle page de collection, etc.), un module Drupal très célèbre, appelé « vues » (hé oui, chez Drupal, on fait simple) est utilisé. Celui-ci est extensible, ce qui signifie qu’avec un peu de code, vous pouvez l’adapter parfaitement aux besoins de votre site.

La recherche est gérée par Search API, qui peut être relié à Solr, Elastic search et quelques autres moteurs de recherche. Ce module gère également des fonctionnalités de navigation « à facette », comme le filtrage et un catalogue dynamique affichant les fonctionnalités. http://demo.commerceguys.com/ck/products

Les fonctionnalités multi-* sont partiellement gérées par le moteur principal de Drupal (langue, localisation, etc.) et quelques autres le sont par le moteur de D-C (monnaie, catalogues, etc.)

Être jeune et plein de talent n’apporte pas la maturité instantanément. Intershop, Change, et bien d’autres ont mis des années à développer leurs fonctions cross-commerce et B2B. De plus, Drupal commerce ne semble pas vraiment cibler ce segment de marché, d’où le peu de fonctionnalités inclues nativement dans le framework pour couvrir ces besoins.

Les entreprises ayant des activités cross-canal ou B2B ne seraient pas encore vraiment à l’aise avec Drupal Commerce. La version 2 de D-C, qui arrive bientôt, offrira une API REST complète, qui permettra aux tiers de compenser ces problèmes, si quelqu’un toutefois est prêt à apporter sa contribution dans ce domaine. La seule capacité native de D-C concernant le cross-commerce est sa capacité mobile, ce qui peut suffire à un pure player en ligne. Mais, pour les marques qui disposent d’un canal de distribution physique et qui souhaitent utiliser la pleine puissance du commerce cross-canal, impliquant le point de vente physique, D-C n’a pas encore de réponse à fournir.

Complètement à l’opposé, il devrait être assez facile de faire un très beau « site  » Mobile car le framework Drupal offre toutes les capacités nécessaires au développement d’un template intégralement en « responsive design ». Les fonctions primitives nécessaires font déjà partie des normes de Drupal, rendant les templates, quels qu’ils soient, faciles à afficher sur une tablette ou sur un téléphone. Ce ne sera pas gratuit, mais vous ne serez pas limités par le framework.

Drupal Commerce

Cross Commerce, B2B & Mobile

Moteur de promotion, recherche, navigation à facettes

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La plate-forme « Commerce Kickstart » devrait bientôt fournir une application native destinée à être compatible avec l’iPhone et l’iPad.

Selon l’équipe de Direction, Drupal Commerce connaît un succès phénoménal et unique sur le marché du e-Commerce et de l’Open Source, comptant des dizaines de milliers de téléchargements par mois. Toujours selon cette même équipe, plus de 25 000 boutiques e-Commerce ont adopté Drupal Commerce en seulement 18 mois. En mars 2013, Commerce Guys a annoncé que le nombre de téléchargements du framework avait atteint les 300 000...

Drupal Commerce avait peu de boutiques en production selon le « Top 1 million d’Alexa », une étude réalisée en mars 2013 par Tom Robertshaw. Nous obtenons des chiffres similaires lorsque nous exécutons notre propre moteur de détection, bien que D-C soit difficile à détecter. L’éditeur compte environ 450 boutiques dans le même échantillon, sa méthode de détection étant précise. Si nous extrapolons ces chiffres (et non les nôtres), cela nous donne un peu plus d’un millier de sites en production utilisant Drupal Commerce…

Ceci étant dit, tous les éditeurs que nous connaissons jouent avec les chiffres, Magento avec ses boutiques actives, Hybris « confond » souvent ses clients d’une manière globale (incluant ceux qui n’utilisent que le PIM) avec le nombre de ses clients utilisant effectivement la solution.

Un autre outil qui donne une vision pragmatique du marché est themeforest.net. Ce site est une place de marché dédiée aux thèmes pour les solutions CMS et e-Commerce. Si un e-commerçant ou une entreprise veut créer un site web rapidement et ne souhaite pas avoir à gérer la conception du site, il se rend sur ThemeForest, parcourt tous les thèmes disponibles et en achète un dans la liste. Les concepteurs offrent de toute évidence des thèmes pour les solutions e-Commerce et CMS qui sont massivement utilisés, car ils ont ainsi plus de chance de gagner de l’argent avec.

Une recherche sur ThemeForest nous a donné (le 18 mai) 263 résultats avec Magento, 62 avec PrestaShop et 3 678 avec Wordpress. Une recherche Drupal Commerce a donné 5 résultats contre 122 pour le CMS Drupal lui-même. Là encore, on constate un rapport d’au moins 50 entre Drupal Commerce et Magento...

D’après toutes les analyses que nous avons réalisées, il semble difficile que Drupal commerce ait atteint les chiffres annoncés publiquement et nous ne pouvons que regretter que le « besoin de paraître grand » ait conduit à cette stratégie un peu exa-gérée (Ces chiffres proviennent du site web de Drupal.

Drupal Commerce : un énorme succès ?

Drupal Commerce

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La solution est destinée tant aux grandes marques qu’aux petites entreprises. Les équipes de marketing des marques doivent être capables de fournir facilement de nombreux contenus et le puissant CMS de Drupal est déjà l’un des plus robustes à ce niveau.

Pour les petites entreprises, Drupal Commerce est une solution qui peut s’adapter à des budgets serrés pour la création d’un site web évolutif. Drupal Commerce a également lancé son offre « Kickstart », avec des boutiques préconfigurées qui ciblent tous ceux qui n’ont pas assez de compétences en informatique pour lancer un site web à partir de zéro et c’est aussi pour cela que Drupal Commerce est une solution qui convient à tant de typologies d’entreprise, sa zone de confort allant du Tier 4 à la zone d’entrée du Tier 2.

Nous pouvons d’une certaine manière nous interroger sur la manière dont la vision commerciale de D-C peut évoluer. Offrir de la formation et des prestations de service n’est pas vraiment évolutif. Si vos clients se multiplient rapidement, votre bande passante humaine deviendra vite un goulet d’étranglement. Le SaaS, en revanche, permet de faire évoluer rapidement et de manière correcte sur le long terme et devient même encore plus puissant lorsque la clientèle augmente. Si nous croyons en ces deux points, il y a de grandes chances pour que Drupal Commerce se dirige tout droit dans cette direction, en utilisant la couche de service uniquement en tant que source de revenu temporaire pour alimenter les autres unités commerciales. Cela dit, la levée de fonds a également été faite pour satisfaire ce point, laissant un léger doute quant aux intentions réelles sous-jacentes. Il est probable que Commerce Guys ne cherche à maintenir ses services que pour les très grands sites dont le choix ne se porterait de toute façon jamais sur une offre SaaS, mais qui sont cependant de très bonnes vitrines.

La souplesse de Drupal est également due à la taille de son écosystème : les agences web, les développeurs et de nombreux autres partenaires ont déjà décidé de mettre l’accent sur Drupal et sont à deux pas de son frère Drupal Commerce. Ceci est très bien pour les e-commerçants quand on sait que l’écosystème d’une solution est souvent la clé du succès, en particulier dans le domaine de l’Open Source. Trouver un bon développeur ou une bonne agence ne sera pas si difficile, mais les nouveaux arrivants chez Drupal devront cependant faire face à une courbe d’apprentissage abrupte, en raison de son architecture spécifique et très avancée. Nous vous conseillons donc, comme pour Magento, de prendre des personnes expérimentées pour gérer la création de votre site.

Être basé sur Drupal est ce que l’on peut appeler une garantie de qualité. Si votre objectif principal est plus l’édition de contenu que les fonctions natives, choisir Drupal Commerce ne peut pas être une grosse erreur. Drupal est puissante et robuste, son code est propre, ce n’est donc pas prendre de gros risques que de baser votre activité e-Commerce sur cette solution. Les architectes qui sont derrière les solutions et qui pilotent la feuille de route et le développement sont des experts de Drupal, et ils sont parfaitement capables d’anticiper et même de tirer parti de la meilleure des évolutions de Drupal (le CMS).

Conclusion

“Si l’on devait décrire Drupal Commerce en un mot, ce serait souplesse.”

Drupal Commerce

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La version 2 de D-C sera une première refonte permettant d’atteindre la maturité et la stabilité plus rapidement. Les sorties trop précoces et encore « fraîches », que nous regrettions dans la branche 1.5.X de PrestaShop, ont peu de chances de se produire avec Drupal Commerce. Le framework est encore très jeune et moins complet que certains de ses concurrents en ce qui concerne la liste des fonctionnalités, mais il est néanmoins profondément mature pour ce qui est de ses principes fondamentaux de codage et du de son développement de base.

Axé sur le CMS et laissant derrière elle les outils B2B et cross-canal, Drupal se met dans une position très particulière, en ne couvrant pas certains besoins des plus grands, tout en offrant d’excellentes possibilités aux clients du Tier 3. Le framework est toutefois encore très jeune et on peut parier sans risque que les lacunes au niveau de la couverture des besoins des grandes marques ou des détaillants seront rapidement comblées.

Un autre point clé de Drupal Commerce réside dans son approche du back office hautement personnalisable, à tel point qu’un workflow peut être divisé en différentes parties, chacune menant à une interface de back office spécifique dédiée à une population. Le back office peut ainsi être entièrement sur mesure, adapté et personnalisé de manière à s›adapter à chaque besoin.

Cependant, Drupal Commerce doit encore améliorer la courbe d’apprentissage de ceux qui ne maîtrisent pas le CMS Drupal. Commerce Guys tente de se concentrer sur la communauté Drupal afin de répandre la solution aussi vite que possible, mais a tendance à oublier les non-utilisateurs de Drupal, qui pourraient être intéressés par la solution.

Drupal Commerce est un framework plus qu’une solution, permettant au client et aux intégrateurs de faire exactement ce qu’ils veulent sans avoir à apporter abso-lument tous les composants d’une solution globale, le but étant de transformer le produit pour le client plutôt que l’inverse, une philosophie partagée par de plus en plus de gens dans le monde du e-Commerce.

Drupal Commerce

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Points forts de Drupal Commerce

Informations  Générales   Drupal  ComChiffre  d'affaires  pour  envisager  la  solution >    500  K  $Place  actuelle  dans  le  marché Tiers  3

Orientation  de  l'éditeur Tiers  2

Profil  (M  :  Marque  ou  Détaillant,  P  :  Pure  player,  D  :  Grand  Magasin,  VP  :  Ventes  privées,  B2B) M,P,VP

Open  Source Oui

Mise  en  avant  de  l'éditeur CMS

Mise  en  avant  de  l'éditeur Communauté  

Mise  en  avant  de  l'éditeur Modularité

Ce  qui  nous  impressionne CMS

Ce  qui  nous  laisse  sceptique Les  chiffres  annoncés

Budget  min.  pour  un  site  (à  partir  de  zéro)  /  (personnaliser  une  boutique  de  référence) 20  K  €

KPI  Généraux   Drupal  ComCoût  de  la  solution  (licence,  intégration,  hébergement)     Flexibilité  du  système  de  licences  (pic,  à  la  demande,  pré  commande,  etc.) n/cDélais  de  mise  sur  le  marché  (en  développant  de  0  /  en  personnalisant  une  boutique  exemple) Variété/Qualité  des  boutiques  à  customiser  pour  son  usage  (en  plus  de  la  boutique  de  base) Capacités  marketing  (moteur  de  promotion,  coupon,  chèque-­‐cadeau,  etc.) Navigation  et  présentation  du  catalogue  (à  facettes/multi-­‐boutiques/multilingue/etc.) Écosystème  (communauté,  partenaires,  intégrateurs,  forums,  etc.)   Facilité  de  prise  en  main  et  d'utilisation  du  back  office

KPI  techniques Drupal  ComSimplicité  technique  du  développement  (plus  il  y  a  d'étoiles,  plus  c'est  simple) Nombre  de  logiciels  tiers,  d’extensions,  de  services  disponibles     Nombre  de  produits  /  services  complémentaires  de  l'éditeur Rapidité  du  front  office  (rendu  de  la  page  web  du  client)   Évolutivité  du  front  office    (coût  et  capacité  à  servir  plus  de  clients  avec  moins  de  serveurs)   Évolutivité  et  rapidité  du  back  office  (nombre  d'utilisateurs  simultanés) Capacités  CMS  en  natif Capacité  du  web  service  en  natif  (interfaçage  avec  des  tiers,  par  exemple  ERP  ou  logistique) Liste  des  fonctionnalités  B2C  (par  défaut,  sans  extensions  ou  programmes  complémentaires) Mobile  (application  native,  application  Hybrid,  responsive  design)  

KPI  des  fonctionnalités  avancées   Drupal  ComFonctionnalités  de  personnalisation  et  de  searchandising  étendues   Fonctionnalités  Multi-­‐,  Cross-­‐  &  Omni-­‐  canal Gestion  avancée  du  catalogue  (PIM,  multi-­‐catalogue,  caractéristiques,  packages,  etc.) OMS  (Système  de  Gestion  des  Commandes)  intégré  ou  nativement  interfacé Outils  de  marketing  avancés  (contenu  adaptatif,  segmentation,  nav  &  tunnels  dynamiques,  etc.) Capacités  B2B  en  natif  

Drupal Commerce

(Plus il y a d’étoiles, mieux c’est. Sur chaque KPI (indicateur clé de performance), il y a au moins une solution avec 5 étoiles ; il s’agit donc d’une comparaison entre les solutions.)

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OXID eShop

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Éditeur OXIDEffectif (dans le monde) 60 personnesChiffre d'affaires en 2012 N/CBusiness model Marketplace de modules et de thèmes, sup-

port, servicesCoût des licences PE : 2 990 €, EE : à partir de 14 990 € (sur

demande), en fonction des « mandats » (sites complémentaires)

Technologie PHP 5Framework AucunBase de données MySQLVersion (à la date de l'étude) 4,7Licence GPL V3Première sortie 2003 (externalisée depuis 2008)Origine AllemagneBudget de réalisation d'un site (bas/moyen/haut)

3 K € / 10 à 50 K € / 100 K €

Typologie de recommandation B2C, boutiques spécialisées

OXID a été créée en 2003 par Andrea Seeger, Roland Fesenmayr et Lars & Eric Jankowfski. La solution était Open Source (GPL V3) lorsque sa 4ème version a été rendue publique, en octobre 2008. C’est l’une des 5 solutions allemandes que nous avons analysées dans ce livre, faisant de l’Allemagne le pays le plus prolifique sur le marché des solutions e-Commerce.

Récemment, lors du dernier OXID Commons (le rendez-vous annuel de la communauté d’OXID), dans un style à la « Steve Job », le produit est passé à GitHub, en direct sur scène, enracinant le framework encore plus profondément dans le modèle Open Source.

Comme beaucoup de frameworks modernes, et surtout comme Magento, OXID a commencé son travail en 2003. En effet seules quelques solutions étaient disponibles et la plupart d’entre elles étaient à usage commercial et propriétaire. La seule option qui restait alors était osCommerce, et elle était déjà dépassée en 2003 de toute façon. Cela a conduit les Américains de Varien et les allemands d’OXID à commencer à éditer leurs propres solutions.

Contexte historique

OXID eShop

Tier 4 Tier 3 Tier 2 Tier 1Très puissant Percée Non ciblé Non ciblé

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L’objectif de l’équipe était de créer un framework permettant aux intégrateurs tiers de créer des boutiques pour eux ou pour leurs clients.

Aujourd’hui, avec de solides références telles que Neckermann (les Galeries Lafayette allemandes) ou Medimops, qui fait des milliers de transactions en ligne tous les jours, OXID eShop est une solution mature, solide, et la qualité de sa production est haut de gamme. Le framework est très réputé en Allemagne, où il se bat contre Magento en ce qui concerne les parts de marché, mais il manque indéniablement de visibilité et de stratégie au niveau international.

OXID est assis sur le marché du Tier 3 avec ses offres freemium (sur le Tier 4 avec sa version gratuite), mais cible aussi certains clients qui se laisseraient normalement séduire par ses cousins allemands Intershop et Hybris. Cela pourrait sembler être un objectif lointain, mais l’éditeur a déjà quelques clients importants et prestigieux comme Carrera, Intersport, Zeiss, ou la boutique de pièces de rechange de Mercedes Benz.

Une communauté puissante et florissante

La communauté d’OXID, composée de partenaires, de clients, de contributeurs et de l’éditeur, est très active et pleine de dynamisme. L’événement emblématique qui rassemble une fois par an tous les professionnels et fans de la solution s’appelle « OXID Commons ».

Les chiffres de cette année, si l’on ne tient compte que des informations indiquées sur le forum, révèlent près de 30 000 utilisateurs enregistrés, 18 000 fils de discussions et 120 000 messages postés.

En raison de son importance, et comme nous le verrons plus tard, cette communauté pourrait aussi permettre de s’ouvrir à d’autres pays, certains outils importants seront mis à jour, comme le Wiki, les tutoriels, les traductions, le système de newsletter, etc.

Cette année, OXID Commons (2013) a accueilli 800 participants et 50 exposants. Un Barcamp a eu lieu le lendemain, où près d’une centaine de participants se sont réunis pour échanger leurs idées et leurs feedbacks et contribuer ainsi à la feuille de route d’OXID, relative à la mise à jour du système, à Solr, aux performances, etc.

Les trois piliers d’OXID

OXID eShop

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Nous retrouvons la « touche allemande » dans le code source d’OXID pour ce qui est de sa qualité et de son contrôle.

Même si les tests unitaires dépendent de la manière dont ils sont qualitativement conçus, ceux-ci couvrent désormais plus de 93 % du code d’OXID. À ce jour, aucun autre framework Open Source (et très peu de payants) ne peut en dire autant.

En ce qui concerne le code, les commentaires ne sont pas présents partout, il est toujours en avance sur le code source de Magento et la complexité de la structure de la base de données le rend beaucoup plus évolutif que son concurrent américain. Toujours dans la démarche qualité, l’équipe propose un service permettant de certifier des modules réalisés par des sociétés tierces afin de s’assurer qu’ils sont bien conformes aux exigences de la plateforme. En fait, 75 des 500 extensions sont certifiées sur le marché des modules.

À noter également que l’Allemagne est un pays terriblement compliqué en ce qui concerne les lois et les usages, rendant le logiciel déjà prêt pour la plupart des idées saugrenues qui pourraient surgir dans l’esprit des autres gouvernements. Par exemple, quand nous avons demandé si le produit était déjà en conformité avec la loi européenne de régulation des cookies, cela a fait sourire notre interlocuteur, car c’est en quelque sorte le minimum que la solution pouvait faire, étant contrainte de s’adapter à des réglementations bien plus complexes au niveau local.

Une autre clé importante de la réussite d’OXID réside dans son système de mise à jour très intéressant. Le domaine du e-Commerce est en constante évolution, des outils y sont ajoutés et modifiés chaque jour. La gestion d’une activité si intense de mise à jour n’est pas facile pour l’éditeur, mais elle est encore plus difficile à organiser pour les clients finaux.

Personne n’a vraiment obtenu un résultat comparable à l’incroyable système de mise à jour de Wordpress mais OXID a fait un excellent travail autour des scripts de mises à niveau, qui sont bien au-dessus de ceux de ses concurrents PHP.

Si vous souhaitez passer d’une version à l’autre, disons de la version 4.7.0 à la version 4.7.5, vous pouvez utiliser une mise à jour cumulative du correctif étant donné que le système de DB et de template ne seront probablement pas différents, permettant ainsi la rétrocompatibilité de vos thèmes et de vos extensions. (Pour en savoir plus sur cette fonctionnalité : http://wiki.oxidforge.org/Cumulative_Packages)

Il existe aussi un chemin de migration simple pour passer de la version CE à la version Pro et de la version Pro à la version Enterprise, vous pouvez même passer de la version CE à la version EE. Cette prestation s’appelle « cross update ». La migration est scriptée, la principale différence étant le correctif de base de données. L’équipe de support est accessible pour terminer le travail si vous êtes un client PE ou EE.

Une architecture et un code source propres

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Un système de mise à niveau simple

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À l’instar de Magento, OXID est disponible en 3 versions  : CE, PE et EE pour Community Edition, Professional Edition et Enterprise Edition. Il est même probable qu’OXID ait créé cette segmentation de marché avant Magento. Quoi qu’il en soit, le code source initial est totalement identique entre toutes les versions et d’autres services ou fonctions sont apportées, en plus de la version CE.

La version PE offre un éditeur WYSIWYG intégré (WYSIWYG Pro). Celui-ci est uniquement disponible dans la version sous licence d’OXID, à partir de la version PE, car il ne fait pas lui-même partie des composants GPL. Ce composant ne donne pas entière satisfaction à l’équipe et sera remplacé prochainement, probablement par un produit compatible avec la licence GPL, qui sera proposé à partir de la version CE.

La version PE est également livrée avec un système de connecteur SOAP supplémentaire pour relier votre ERP à votre boutique OXID. Un ensemble de services est inclus, le support professionnel, qui est accessible durant les heures ouvrables ou plus tard en fonction de vos besoins.

L’Enterprise Edition (EE) a été conçue pour les clients nécessitant un scénario de charge élevée et elle gère principalement la gestion des évolutions et des pics de trafic. Pour compléter l’offre EE, le logiciel intègre un système de permissions et de rôles plus approfondi, avec un réglage fin, jusqu’au niveau de la gestion de chaque champ.

La version EE fournit également la gestion multi-boutique et multi-catalogue grâce à un système intéressant de « boutique principale » et de « mandats », qui sont une sorte de sites subalternes. La base de données peut être divisée en termes d’accès, les esclaves gérant les accès en lecture (READ) et le maître gérant les accès en écriture (WRITE), ce qui facilite considérablement la montée en charge d’un site à forte charge.

La licence est à vie et en ce qui concerne le coût du support, il est légèrement moins cher que la plupart des concurrents. Le modèle commence à 59 € par mois pour le support de la version PE, auquel il faut ajouter un montant correspondant à 1 % par mois du prix de la licence pour l’édition Enterprise.

Le B2B ne fait pas partie des points forts d’OXID, qui fournit des fonctions très ba-siques nativement dans ce domaine particulier. Si vous avez déjà rempli un numéro de TVA, même dans une boutique B2C, la TVA ne s’affiche plus dans la version EE, mais ce n’est pas non plus un gros problème.

Cela dit, l’éditeur y pense et la communauté apporte quelques réponses avec des modules tels que séries edited de Shoptimax (SMX) et plusieurs autres. Ces modules offrent un système de remises en fonction de la quantité, des systèmes de TVA, per-mettent la gestion de l’impression du catalogue, et bien d’autres fonctions encore.

Les éditions Community, Professional & Enterprise

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B2B

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Néanmoins, le B2B n’est pas encore nativement la force d’OXID, d’après ce que nous avons pu voir.

OXID a quelques outils intéressants dans le service Multi & Cross canal. Tout d’abord, certains d’entre nous ont eu l’occasion de voir une sorte d’ « iPhone géant », une surface tactile, conçue pour parcourir la boutique en ligne, lorsque l’on est dans le magasin. Cet appareil, construit par Polytouch, est visuellement très attrayant pour les clients qui se tournent tout naturellement vers lui pour parcourir votre catalogue. Si aucun vendeur n’est disponible dans la seconde, l’écran peut mettre le client en mémoire « tampon » pendant quelques minutes, jusqu’à ce l’un d’eux se libère, ou il peut également être utilisé pour effectuer des transactions en magasin.

Le dispositif POS est très particulier et, une fois détecté par le site, son affichage s’adapte aux besoins locaux spécifiques du magasin. Cela permet de mieux gérer la navigation via une interface adaptée aux écrans tactiles.

L’Allemagne est un marché avec une structure spécifique et des consommateurs très exigeants. Le «  cross commerce  » devient donc un besoin par défaut pour la plupart des marques et des détaillants. Le battage médiatique autour de « l’Omni-canal » et des « omni-consommateurs » a même fait sourire notre contact chez OXID, car cela avait été anticipé par l’équipe depuis déjà un bon moment maintenant.

Certaines fonctionnalités classiques comme le localisateur de magasin, le scanner de code-barres, ou «  payer en magasin se faire livrer chez soi  » sont

intégrées. Certains des modules disponibles sur la place de marché sont destinés à améliorer les fonctionnalités natives d’OXID, rendant sa fonction multi-canal conviviale. Même s’il n’est pas parfait ou complet sur ce point, OXID peut déjà offrir une expérience étonnamment abordable et correcte aux entreprises qui choisissent de l’adopter.

Un design mobile sera livré en juin, directement dans le template par défaut de la boutique de démonstration, permettant une personnalisation rapide. À la fin de l’année, un responsive design global sera livré par l’équipe, basé sur Twitter Bootstrap. Ce sera simplement un package supplémentaire, un template par défaut nativement « responsive ». Le système est assez simple : vous pouvez réaliser votre propre template personnalisé à partir du template central principal, ce qui permet d’obtenir une intégration très efficace du canal mobile, à un faible coût.

Mobile & Multi-canal, incluant un accès POS

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Un partenaire d’OXID, Mobilemojo, offre également une application native pour les appareils Apple, mais il semblerait qu’Android ait pour le moment été laissé de côté. D’autres sociétés publient des modules sur la place de marché pour vous aider à démarrer votre expérience mobile.

L’entreprise a cherché à s’exporter en France afin de gérer un premier mouvement d’expansion, mais le résultat a été un échec (comme nous nous y attendions et le signalions dans la première version de ce livre). La création d’une filiale, détenue et administrée par l’équipe principale, semble être un élément essentiel pour réussir mais OXID, à cette époque, a essayé de vendre le logiciel sous licence exclusivement à un revendeur tiers.

Il n’en reste pas moins que cette expérience a été digérée et que la volonté de se développer sur un autre marché est encore quelque part dans l’esprit de l’entreprise, même si rien ne l’incite vraiment à le faire.

Le marché allemand est en effet l’un des plus grands d’Europe, se classant à la deuxième ou première place selon les différentes études et les différents chiffres que nous avons pu nous procurer. De plus, quand on est une solution Open Source, il est également possible de s’étendre à de nouveaux marchés, avec l’aide d’outils adaptés à votre communauté.

A ce propos, Marco Steinhäuser (le community manager d’OXID) a un plan pour réformer globalement les outils de la communauté, comme le forum, le marché de l’extension, le système de traduction et quelques autres.

OXID eShop fournit déjà une traduction 100 % complète des éléments de front et de back office en :

• Allemand• Anglais• Français

Et 5 autres sont en route. (En savoir plus sur ce sujet : http://translate.oxidforge.org/)

La seconde tentative d’OXID consiste désormais à mettre un pied en Pologne, par l’intermédiaire de MakoLab, un partenaire à la fois important et dynamique. D’une manière plus générale, il est plus que probable que l’entreprise essaye de se développer à travers une communauté de partenaires locaux, comme Magento l’a fait avec succès auparavant.

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Internationalisation

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Efire fournit un point central pour interfacer avec d’autres plate-formes : passerelle de paiement, système de prix, gestionnaires de flux, reciblage, places de marché, systèmes de crédit, programmes de fidélisation, « fulfillment », etc.

Il extrait des données de votre site web et alimente les plateformes tierces.

À titre d’exemple, efire peut extraire la liste complète de produits coûtant moins de 30 €, invendus après 30 jours, et les publier sur eBay.

Ce n’est là qu’une des nombreuses fonctionnalités de ce modèle SaaS vraiment unique et très intéressant. Le système est satisfaisant mais n’est pas encore suffisamment étrenné pour obtenir une qualité haut de gamme, mais il en prend la direction (c’est prévu pour la fin d’année). Malgré cela, il est néanmoins largement utilisé par les clients d’OXID. Les Allemands étant du genre prudent, il ne peut donc pas être bien loin de sa forme définitive.

EFire semble, à première vue, être un système très avancé et pourtant facile à utiliser, permettant d’automatiser et d’intégrer facilement des services de tiers.

Il semble qu’eFire ne soit disponible pour le moment que sur le marché allemand, ce qui est logique, mais regrettable. Cette fonctionnalité est vraiment bien pensée et le fait d’apporter des services SaaS en continu à la boutique via cette plate-forme est une évolution intéressante du modèle.

Recherche

Le moteur de recherche par défaut fournit les fonctionnalités simples et efficaces habituelles que l’on peut attendre de lui et offre aussi un petit bonus en rendant possible l’association de mots-clés et de produits. Cela vous permet, par exemple, de répondre automatiquement aux fautes de frappe les plus courantes faites par vos clients.

Il peut également être remplacé par FactFinder, une solution très efficace, offrant un support de qualité. Les deux équipes étant basées dans la même ville (Freiburg), il

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Aspects techniques

OXID eFire

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n’est pas étonnant qu’elles se soient rencontrées. Celebros est également interfacé via un module et Solr est facile à intégrer.

Certains commerçants, comme Mayersche, indexent pas moins de 6,5 millions de produits avec un combo OXID + Solr, ce qui prouve que les limites vont, au moins, au-delà de ces chiffres.

Qualité du code

En ce qui concerne les méthodes de développement, OXID est codé avec les méthodes d’Agile, ce qui permet nativement aux équipes spécialistes de ces techniques d’avancer rapidement.

Contrairement à Magento, qui commencera à le faire dans sa version 2, OXID eShop intègre des fonctionnalités de tests unitaires dans presque toute la surface du logiciel. Rien de tel que la rigueur allemande !

Parmi les nombreuses usines de code que vous pouvez trouver dans l’e-Commerce, le feedback de la plupart des experts qui se sont penchés sur le code d’OXID Shop est généralement positif : le code et les modèles sont propres, parmi les plus qualitatifs du marché. Le framework est beaucoup plus facile à maîtriser pour un développeur que ceux de Drupal Commerce ou encore de Magento, et moins expérimental que ceux de VirtueMart ou de Zen Cart.

Performances

L’exemple le plus frappant est le site Medimops(*) qui gère plus de trois millions de produits, des milliers de commandes par jour et montre de bonnes performances techniques en ce qui concerne la vitesse de chargement des pages.

Le système de cache est efficace et le cache avancé du back end, comme memcached, est pris en charge. Il offre la possibilité d’utiliser le système Varnish ESI et le système « Dynamic Content Cache » d’OXID, réduisant ainsi le nombre de requêtes SQL à environ 1/10 de leur nombre initial. La structure de la base de données est assez simple, comprenant 5 fois moins de tables qu’une instance Magento.

Quelques précisions

La nouvelle version Enterprise 5 offre également la possibilité de séparer les bases de données en lecture et en écriture (Read & Write), pour fournir une capacité d’évolution incroyable. Aucun autre framework n’a jamais vraiment mis en œuvre à grande échelle cette séparation spécifique des deux fonctions avec MySQL, et ce serait tout à fait propre à OXID.

Les équipes ont pris un certain retard avec la mise en œuvre d’un web service RESTful, même si un projet de communauté existe. Le secteur du e-Commerce semble adopter massivement cette philosophie RESTful, car elle permet les appels sans blocage, ainsi qu’une meilleure évolutivité, un meilleur temps de latence et une sécurité accrue. L’équipe de l’éditeur n’a cependant pas

OXID eShop

(*) http://www.medimops.de/

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encore converti son web service en une version compatible avec REST et OXID est plutôt orientée SOAP actuellement, qui n’est pas bloquant de toute façon.

Smarty est utilisé comme un système de templates, mais sa performance unitaire est inférieure à celle de RBS Change cependant (en utilisant la même bibliothèque), d’après ce que nous avons pu voir en ligne. Cela dit, l’évolutivité et la vitesse de rendu unitaire ne sont pas toujours en directement liées et OXID offre une très bonne capacité d’évolutivité.

Un moyen facile de démarrer une boutique consiste à télécharger le système OXID, à le déployer et à personnaliser un thème enfant basé sur Azure (le template par défaut). Pour finir le travail, il vous suffit de jeter un œil sur la place de marché et de trouver les modules dont vous aurez besoin pour votre site. Par exemple, vous pouvez également télécharger les données de démonstration pour faire des tests, si vous voulez comparer la solution.

L’équipe d’OXID fournit, en plus du support de l’agence de web, le soutien direct de l’éditeur. Dans le cas de besoins très particuliers, comme par exemple des modules sur mesure, l’éditeur peut parfois s’en charger directement.

OXID est une solution légère, de qualité et mature. Elle est livrée avec de nombreuses fonctions intégrées qui peuvent être facilement étendues avec la place de marché de modules. Le code et l’architecture sont restés simples, un peu comme dans PrestaShop, permettant des intégrations très rapides, il a été d’ailleurs dit qu’une équipe de 2 développeurs a été capable de créer un site en 2 semaines, à partir de zéro. (http://www.ellapaul.de)

La plate-forme eFire, qui permet d’utiliser de nombreux services différents de tiers sans pour autant nécessiter d’intégration, est brillante, mais encore limitée aux allemands. L’internationalisation est l’une des principales faiblesses d’OXID de toute façon, qui compte peu d’entreprises offrant des prestations dans d’autres pays. OXID eShop est beaucoup plus proche d’un système e-Commerce personnalisable là ou Magento est plutôt un framework destiné à être intégré, ce qui réduit généralement de 50 % les délais de mise sur le marché.

Le sentiment d’efficacité est renforcé par les faits : de grands sites choisissent la solution OXID eShop et connaissent une belle réussite grâce à elle, les volumes peuvent être vraiment impressionnants et la solution est stable comme un roc. Enfin, OXID eShop est un concurrent très sérieux de Magento dans son cœur de cible et l’histoire aurait été très différente si le produit avait cherché plus tôt à acquérir une visibilité à l’échelle européenne.

Solution allemande propre et sérieuse, les premiers grands clients du Royaume-Uni ou de la France qui choisiront de tenter leur chance avec ce produit bénéficieront sans aucun doute de toute l’attention et du contrôle de qualité allemands que l’on peut imaginer, la solution s’assurant ainsi de la réussite de ces premières références de cas clients.

OXID eShop

Conclusion

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Points forts d’Oxid eShop

Oxid eShop

Informations  Générales   OXID  eShopChiffre  d'affaires  pour  envisager  la  solution >    500  K  $Place  actuelle  dans  le  marché Tiers  3  -­‐  4

Orientation  de  l'éditeur Tiers  2  -­‐  3

Profil  (M  :  Marque  ou  Détaillant,  P  :  Pure  player,  D  :  Grand  Magasin,  VP  :  Ventes  privées,  B2B) M,P

Open  Source Oui

Mise  en  avant  de  l'éditeur Performance

Mise  en  avant  de  l'éditeur Évolutivité

Mise  en  avant  de  l'éditeur Mise  à  jour  facile

Ce  qui  nous  impressionne Système  de  mise  à  niveau

Ce  qui  nous  laisse  sceptique L'ambition  de  la  solution

Budget  min.  pour  un  site  (à  partir  de  zéro)  /  (personnaliser  une  boutique  de  référence) 50  K  €

KPI  Généraux   OXID  eShopCoût  de  la  solution  (licence,  intégration,  hébergement)     Flexibilité  du  système  de  licences  (pic,  à  la  demande,  pré  commande,  etc.) Délais  de  mise  sur  le  marché  (en  développant  de  0  /  en  personnalisant  une  boutique  exemple) Variété/Qualité  des  boutiques  à  customiser  pour  son  usage  (en  plus  de  la  boutique  de  base) n/cCapacités  marketing  (moteur  de  promotion,  coupon,  chèque-­‐cadeau,  etc.) Navigation  et  présentation  du  catalogue  (à  facettes/multi-­‐boutiques/multilingue/etc.) Écosystème  (communauté,  partenaires,  intégrateurs,  forums,  etc.)   Facilité  de  prise  en  main  et  d'utilisation  du  back  office

KPI  techniques OXID  eShopSimplicité  technique  du  développement  (plus  il  y  a  d'étoiles,  plus  c'est  simple) Nombre  de  logiciels  tiers,  d’extensions,  de  services  disponibles     Nombre  de  produits  /  services  complémentaires  de  l'éditeur Rapidité  du  front  office  (rendu  de  la  page  web  du  client)   Évolutivité  du  front  office    (coût  et  capacité  à  servir  plus  de  clients  avec  moins  de  serveurs)   Évolutivité  et  rapidité  du  back  office  (nombre  d'utilisateurs  simultanés) Capacités  CMS  en  natif Capacité  du  web  service  en  natif  (interfaçage  avec  des  tiers,  par  exemple  ERP  ou  logistique) Liste  des  fonctionnalités  B2C  (par  défaut,  sans  extensions  ou  programmes  complémentaires) Mobile  (application  native,  application  Hybrid,  responsive  design)  

KPI  des  fonctionnalités  avancées   OXID  eShopFonctionnalités  de  personnalisation  et  de  searchandising  étendues   Fonctionnalités  Multi-­‐,  Cross-­‐  &  Omni-­‐  canal Gestion  avancée  du  catalogue  (PIM,  multi-­‐catalogue,  caractéristiques,  packages,  etc.) OMS  (Système  de  Gestion  des  Commandes)  intégré  ou  nativement  interfacé Outils  de  marketing  avancés  (contenu  adaptatif,  segmentation,  nav  &  tunnels  dynamiques,  etc.) Capacités  B2B  en  natif  

(Plus il y a d’étoiles, mieux c’est. Sur chaque KPI (indicateur clé de performance), il y a au moins une solution avec 5 étoiles ; il s’agit donc d’une comparaison entre les solutions.)

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PrestaShop

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Éditeur PrestaShop SAEffectif (dans le monde) 70 personnesChiffre d'affaires en 2011 6,1 M €Business model Marketplace de modules et de thèmes,

supportCoût des licences GratuitTechnologie PHP 5Framework AucunBase de données MySQLVersion (à la date de l'étude) 1.5.4Licence OSL v3.0 & AFL v3.0Première sortie 20 février 2008Origine FranceBudget de réalisation d'un site (bas/moyen/haut)

0 / 10 K € / 60 K €

Typologie de recommandation B2C, boutiques spécialisées sur un produit ou un thème spécifique

PrestaShop est une solution e-commerce PHP et Open Source française créée par Bruno Lévêque, facile à prendre en main et très répandue dans le monde. Il y a 135 000 boutiques en ligne (dont 2 % en mode SaaS) qui fonctionnent avec PrestaShop aujourd’hui. Chaque mois, entre 100 et 150 boutiques en ligne sont lancées avec PrestaShop. Cette solution est l’un des leaders e-Commerce en termes de magasins en ligne actifs selon la plupart des études, y compris celle que nous avons réalisé avec notre propre outil.

C’est un point très positif pour tous les futurs e-commerçants qui souhaitent utiliser cette solution. Plus une solution est répandue, plus il est facile de trouver de l’aide, des informations, des fonctionnalités complémentaires gratuites, de bons organismes qui connaissent la solution, etc. En choisissant une telle solution, les chances d’échouer sont considérablement réduites. C’est la force de l’Open Source et PrestaShop dispose d’une grande communauté.

Avec près de 50 % de ses revenus provenant de la place de marché des extensions, la solution dispose désormais d’un business model qui semble être rentable.

A propos de la solution

PrestaShop

Tier 4 Tier 3 Tier 2 Tier 1Très puissant Percée Non ciblé Non ciblé

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System137

Il paraîtrait même que l’entreprise (c’est son CEO qui le dit) fait de nouveau des bénéfices depuis 2013. Son fondateur annonce quant à lui que le chiffre d’affaires estimé pour les États-Unis est de 2 millions de dollars, ce qui est une bonne nouvelle.

Techniquement parlant, PrestaShop est un système PHP orienté objet, très lisible et facile d’accès. La solution repose sur la base de données MySQL et a une empreinte sur les performances techniques du serveur. PrestaShop est, de loin, la solution la plus simple à développer parmi celles examinées dans ce livre. Ce seul fait explique déjà pourquoi ce framework est largement adopté au niveau mondial. Les techniques de codage très évoluées de Drupal Commerce ou de Magento sont sans aucun doute sophistiquées et d’une certaine manière efficaces, mais elles excluent un grand nombre de développeurs de par leur complexité.

Pourtant, la simplicité ne signifie pas que l’on soit limité pour autant. Le web service est l’un des plus développés du marché et ses nombreuses fonctionnalités sont constamment améliorées. L’application mobile est bonne et plutôt complète, même en comparaison avec celles fournies par les entreprises facturant des milliards de dollars. La liste des fonctionnalités est très poussée, grâce notamment à la venue dans l’entreprise de Christophe Cremer, qui fut de courte durée mais néanmoins inspirante. Le rêve de PrestaShop de devenir le nouveau Magento a probablement conduit l’entreprise à certains excès mais cela lui a aussi permis de faire pendant cette période un bond de géant en ce qui concerne sa feuille de route.

Une grande partie du code a dû être retravaillée car l’empressement qui prévalait à ce moment-là était peut-être une bonne chose pour le marketing mais n’était pas si efficace en terme de qualité. Le fondateur lui-même s’est recentré sur l’essentiel et a corrigé beaucoup d’erreurs et quelques failles de sécurité. À sa sortie, la version 1.5 a été considérée par beaucoup comme une version bêta, un travail non abouti. Les difficultés semblent maintenant être résolues et le code source de PrestaShop est de nouveau très opérationnel et beaucoup plus propre.

Le système de cache, moins avancé que celui de Magento, n’est donc pas aussi efficace. Cependant, le système étant assez léger, les sites développés sous PrestaShop peuvent fonctionner rapidement si la configuration du serveur ou les performances sont bien réglées. Dans la zone d’ombre, on peut noter que PrestaShop ne repose encore sur aucun framework.

On pourrait penser que la version 2 en utilisera un, mais pour l’instant tout est « fait maison ». Cette approche a des avantages mais aussi quelques inconvénients, qui ont conduit la plupart des autres solutions à s’appuyer sur un framework (Zend, Symfony, Drupal, etc.). De plus, même des solutions basées sur Java reposent sur des frameworks. Le framework détient de nombreuses fonctions primaires, vous permettant de vous concentrer sur votre propre valeur ajoutée, ce qui représente incontestablement un atout. Par exemple, quel est l’intérêt de redévelopper un connecteur de base de données, un parseur ou un système de cache si votre framework les fournit déjà ?

Loin de ne faire que courir après les autres, PrestaShop cherche également à innover là où elle peut, comme ça a été le cas avec l’assurance paniers virtuels ou avec

PrestaShop d’un point de vue technique

PrestaShop

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l’exportation directe vers eBay. Certains applicatifs tiers intéressants permettent de manipuler le catalogue avec un applicatif « riche » (écrit en langage C) qui permet de gagner beaucoup de temps en l’éditant en mode déconnecté (une synchronisation par le web service est faite par la suite).

Comme toutes les solutions en PHP, PrestaShop ne peut pas atteindre les plus grands sites (générant plusieurs dizaines ou centaines de millions d’euros en ligne) car au-delà du défi technique, les solutions PHP utilisent un langage interprété (PHP) (MySQL la plupart du temps) mais pas de serveur d’applications de logiciels médiateurs. Cela ne permet pas de créer un entonnoir, comme dans la solution WCS, où des milliers de chargements simultanés n’impliquent pas des millions de requêtes dans la base de données.

Le back office est en langage HTML de base (pas en Xul ou en Flash), mais il est clair et plus convivial que celui de Magento. De plus, une démonstration entièrement fonctionnelle est disponible en ligne sur leur site web, sur le front office et sur le back office. (http://www.prestashop.com/en/demo).

Lorsque nous avons testé la solution, nous avons constaté que les temps de chargement de PrestaShop étaient lents, mais cela est principalement dû au fait que les personnes utilisant PrestaShop ont généralement un petit budget et utilisent des sociétés d’hébergement inefficaces et non spécialisées.

Dans notre première édition, nous avions indiqué que la solution PrestaShop était adaptée aux petits e-commerçants et que sa stratégie consistant à essayer de rivaliser avec Magento était probablement une erreur. La dernière phrase de notre conclusion sur PrestaShop était : « [...] De même, avoir une stratégie « en propre » et ne plus se focaliser uniquement sur celle de Magento pourrait être bénéfique, la solution a suffisamment d’avantages à faire valoir pour se forger un chemin. Être différent, unique, jouer de ses propres forces a souvent beaucoup plus de vertus que de courir après le meilleur de sa catégorie ».

Que s’est-il passé ?

PrestaShop a traversé une rude tempête en 2012 et beaucoup de gens ont cru que la solution était sur le point de mourir. De nombreuses personnes licenciées ont porté plainte contre l’entreprise, les premières versions 1.5 sorties n’étaient pas abouties et avaient des bugs, les revenus étaient encore incertains et le business model était mal conçu.

Tout a commencé lorsque l’ancien PDG, Christophe Cremer, a été écarté par ses associés. Sa stratégie de courir après Magento a été une erreur très coûteuse et PrestaShop s’est trouvée au bord de la faillite.

La société était à court d’argent et a dû licencier des développeurs ainsi que certaines personnes clés. Certains d’entre eux qui ont décidé de poursuivre l’entreprise en justice ce qui, en France, peut vraiment coûter * très cher *.

Quand tout cela a été divulgué, l’ensemble de l’écosystème e-Commerce se

Comme prévu, PrestaShop a connu une année difficile

PrestaShop

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demandait si PrestaShop allait survivre à cette crise. Mais c’est dans les périodes de crise que l’on reconnaît les personnes fortes et comme le dit le dicton chinois « Les tuiles qui protègent de la pluie ont toutes été posées par beau temps ». Le fondateur a revu ses prérogatives et a nommé M. Tezner comme CEO afin de restructurer l’entreprise, tout en corrigeant les aspects techniques et en essayant de percer sur le marché américain. La société a déménagé ses bureaux du centre de Paris vers la banlieue et a commencé à modifier sa stratégie de communication. Aujourd’hui, PrestaShop n’a pas honte de dire que la solution a pour cœur de cible les petits e-commerçants. C’est plutôt judicieux quand nous savons que, rien qu’en France, 95 % des e-commerçants ont un chiffre d’affaires inférieur à 1 million d’euros.

Ces décisions difficiles ont sans doute sauvé l’entreprise d’un avenir encore plus sombre et, même si cela a été dur pour PrestaShop, la solution est toujours présente et connaît même une croissance continue. Quoi qu’il en soit, les logiciels Open Source largement utilisés adoptés ne meurent jamais. Lorsqu’ils atteignent une telle ampleur, il y a toujours quelqu’un pour s’occuper du framework, ce qui permet aux commerçants de choisir une solution Open Source pour se sentir rassurés. Depuis Septembre 2012, les comptes sont annoncés à nouveau dans le vert, mais cela est difficile à vérifier puisque la société ne publie ni son bilan ni ses comptes. (Selon la loi française, l’entreprise devrait les publier, mais elle peut aussi choisir de ne pas le faire et préférer payer une amende).

L’entreprise semble être maintenant sur la bonne voie et capable de réagir et de s’adapter à un marché en constante évolution. Le test de résistance a été plus difficile que pour la plupart de ses concurrents, mais PrestaShop a tenu bon. Les idées développées en interne sont intéressantes et certains changements importants sont à prévoir au cours de 2013.

La version 1.5 a été faite pour cibler les grands comptes. Elle était censée apporter toutes les nouvelles fonctionnalités qui manquaient à PrestaShop pour être en mesure de rivaliser avec Magento : multi-devises, multi-boutiques et multi-stock... à peu près toutes les fonctions commençant par « multi ».

C’est le dernier héritage légué par l’ancien PDG Christophe Cremer et PrestaShop n’a pas pu stopper cela car une stratégie de communication complète destinée à promouvoir toutes ces fonctionnalités était déjà prévue. Le bon côté de la version 1.5 est qu’elle offre aux petits e-commerçants la possibilité d’obtenir des fonctionnalités qui sont généralement destinées aux grands.

L’application mobile a été améliorée (même si elle était déjà parmi les plus convaincantes du marché) et les e-commerçants ont désormais accès à un large éventail de thèmes en « responsive design » sur addons.prestashop.com. L’équipe de développement veut vraiment simplifier la vie des utilisateurs et des développeurs en leur fournissant des applications de codage faciles à prendre en main. L’application mobile a été récompensée au salon français du e-Commerce en tant que meilleure application dans la catégorie Mobile.

En ce qui concerne la feuille de route, PrestaShop a déjà commencé le développement d’une version 2.0 et a prévu de nouvelles versions mineures afin d’améliorer les

Quelles sont les nouveautés de PrestaShop?

PrestaShop

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System140

fonctionnalités tous les 2 ou 3 mois. L’équipe veut continuer l’internationalisation de sa communauté dans l’objectif de devenir la 1ère solution e-Commerce en termes de boutiques actives dans le monde. Un autre de leurs objectifs principaux est que la solution devienne en 2013 encore plus facile à utiliser pour les e-commerçants et les développeurs. Les développeurs travaillent également sur une refonte de PrestaBox, la version SaaS de PrestaShop, et de grands changements seront annoncés en 2013.

Comme nous le disions ci-dessus, seulement 2 % des utilisateurs utilisent la version « SaaS like  » de PrestaShop alors que l’objectif de l’entreprise est de devenir le numéro un des solutions e-Commerce pour les petits comptes. Si PrestaShop veut conquérir l’ensemble du marché, nous pouvons supposer qu’elle va utiliser son SaaS comme une pierre angulaire de sa stratégie à long terme afin d’être le logiciel e-Commerce le plus facile à utiliser au monde.

Pour les e-commerçants qui ne s’y connaissent pas en hébergement, en web design, en PHP ou encore pour ceux qui n’ont pas toutes les compétences nécessaires pour gérer une activité e-Commerce : le SaaS est la seule solution.

Mais Prestabox ne peut être, en l’état, la solution SaaS leader de demain. Ce système n’est pas encore entièrement autonome, complet et évolutif. De plus, Il a de sérieux concurrents, bien équipés, sur son marché national (la France). Oxatis & Powerboutique et ePages occupent une place prépondérante. Sur le plan international, Venda, BigCommerce, Shopify ou encore Demandware ont de plus en plus de parts de marché. Donc, pour s’imposer dans ce panorama très compétitif, PrestaShop devra apporter à la fois un produit très complet et efficace, mais aussi un business model novateur. L’expérience accumulée avec Prestabox pourrait également aider l’entreprise à passer en douceur d’un modèle à l’autre.

Pourtant, PrestaShop vient d’une sphère où les coups volent et où les e-commerçants sont particulièrement exigeants. Amener le produit d’intégration à un SaaS de qualité comparable sèmerait sans aucun doute la pagaille parmi les acteurs existants. Si cela est fait d’une manière intelligente, le produit d’intégration Open Source pourrait partager le code source du SaaS, permettant à PrestaShop de maintenir une unique gamme de produits capable d’aborder également le marché du SaaS.

Avec 8,6 % de parts de marché et 130 000 boutiques en ligne actives dans le monde, le modèle SaaS serait la prochaine étape logique pour la solution et l’on pourrait assister très prochainement à une compétition féroce entre ces acteurs du e-Commerce SaaS.

Bruno Lévêque, co-fondateur de PrestaShop, est allé aux Etats-Unis pour vivre son rêve américain et a donné son statut international à la solution. Son objectif est de concurrencer les autres solutions directement sur le terrain et d’obtenir 15 % des

Est-ce que Prestashop prévoit de devenir SaaS ?

PrestaShop

Développement de PrestaShop USA

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System141

parts de marché aux États-Unis. Cela semble assez difficile à réaliser quand on voit que Magento (le leader mondial du e-Commerce) gère 200 000 boutiques en ligne partout dans le monde et possède 26 % des parts de marché.

Mais cette expansion est stratégique pour PrestaShop dont les dirigeants ont compris que s’ils voulaient s’ancrer profondément dans le Tier 4 et se positionner dans le Tier 3, être connu en France n’était pas suffisant. D’autre part, si la solution devenait célèbre aux États-Unis, le marché le plus concurrentiel pour les solutions e-Commerce, elle pourrait devenir un leader incontestable dans le monde entier. Par ailleurs, M. Lévêque aime le modèle américain, la manière de penser des capital-risqueurs et l’état d’esprit en général de ses pairs de la Silicon Valley. C’est, sans aucun doute, une source d’inspiration constante pour son projet.

M. Lévêque est un stratège et un expert technique mais quand PrestaShop a connu une période difficile vers octobre 2012, il aurait peut-être été intéressant que le co-fondateur de la solution lui-même parle à la communauté à travers des communiqués de presse, des conférences de presse ou lors d’un barcamp. Benjamin Teszner a surmonté l’essentiel de la tempête et a fait un gros travail en répondant à toutes les personnes qui ont essayé de ruiner la solution. Cette question de leadership aurait pu être un piège pour PrestaShop qui a beaucoup misé sur sa communauté mais qui manque d’un leader pour promouvoir le produit et ses atouts. L’ancien PDG avait d’autres faiblesses, mais il a en tout cas certainement beaucoup attiré l’attention sur le produit.

PrestaShop

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System142

PrestaShop a modifié sa stratégie et c’est une bonne nouvelle. Le nouveau CEO, Benjamin Teszner, a non seulement décidé d’arrêter de courir après Magento, mais aussi de commencer à gagner plus d’argent afin d’être rentable.

PrestaShop a perdu beaucoup de temps avec ce changement de direction mais la solution est encore massivement utilisée par les boutiques en ligne et il ne fait aucun doute qu’elle va apprendre de ses erreurs. L’objectif de devenir le leader sur le Tier 4 semble accessible, mais cela nécessitera un business model différent et novateur...

L’équipe a maintenant une feuille de route claire, elle connaît la stratégie de l’entreprise et de nouvelles fonctionnalités sont prévues. Si PrestaShop investit dans une version SaaS et consolide son business model, nous pourrions voir l’émergence sur le Tier 4 d’un leader de poids.

Pour les e-commerçants qui se lancent en ligne, deux voies sont possibles : prendre un SaaS ou personnaliser un framework d’intégration en fonction de leurs besoins. À l’heure actuelle, PrestaShop s’inscrit dans cette seconde lignée et représente une solution très abordable, avec des ressources qualifiées faciles à trouver. La simplicité de la solution, la disponibilité d’un écosystème solide, tout cela garantit une intégration facile, dans les limites d’une planification contrôlée.

Des modèles très efficaces et bien pensés sont disponibles, incluant de nombreux autres modules qui laissent souvent les intégrateurs avec une faible charge de travail, consistant souvent en une petite intégration. PrestaShop peut aussi être une véritable alternative pour tous ceux qui gèrent une activité plus grande, mais qui souhaitent éviter la complexité des autres acteurs, notamment pour les « pure players », car l’infrastructure n’est pas conçue pour couvrir les besoins des magasins physiques.

PrestaShop

Conclusion

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System143

Points forts de PrestaShop

PrestaShop

Informations  Générales   PrestaShopChiffre  d'affaires  pour  envisager  la  solution À  partir  de  0Place  actuelle  dans  le  marché Tiers  4

Orientation  de  l'éditeur Tiers  3

Profil  (M  :  Marque  ou  Détaillant,  P  :  Pure  player,  D  :  Grand  Magasin,  VP  :  Ventes  privées,  B2B) M,P

Open  Source Oui

Mise  en  avant  de  l'éditeur Simplicité

Mise  en  avant  de  l'éditeur Coût

Mise  en  avant  de  l'éditeur Communauté  

Ce  qui  nous  impressionne Délais  de  mise  sur  le  marché

Ce  qui  nous  laisse  sceptique Réel  décollage  économique  ?

Budget  min.  pour  un  site  (à  partir  de  zéro)  /  (personnaliser  une  boutique  de  référence) 10  K  €

KPI  Généraux   PrestaShopCoût  de  la  solution  (licence,  intégration,  hébergement)     Flexibilité  du  système  de  licences  (pic,  à  la  demande,  pré  commande,  etc.) n/cDélais  de  mise  sur  le  marché  (en  développant  de  0  /  en  personnalisant  une  boutique  exemple) Variété/Qualité  des  boutiques  à  customiser  pour  son  usage  (en  plus  de  la  boutique  de  base) n/cCapacités  marketing  (moteur  de  promotion,  coupon,  chèque-­‐cadeau,  etc.) Navigation  et  présentation  du  catalogue  (à  facettes/multi-­‐boutiques/multilingue/etc.) Écosystème  (communauté,  partenaires,  intégrateurs,  forums,  etc.)   Facilité  de  prise  en  main  et  d'utilisation  du  back  office

KPI  techniques PrestaShopSimplicité  technique  du  développement  (plus  il  y  a  d'étoiles,  plus  c'est  simple) Nombre  de  logiciels  tiers,  d’extensions,  de  services  disponibles     Nombre  de  produits  /  services  complémentaires  de  l'éditeur Rapidité  du  front  office  (rendu  de  la  page  web  du  client)   Évolutivité  du  front  office    (coût  et  capacité  à  servir  plus  de  clients  avec  moins  de  serveurs)   Évolutivité  et  rapidité  du  back  office  (nombre  d'utilisateurs  simultanés) Capacités  CMS  en  natif Capacité  du  web  service  en  natif  (interfaçage  avec  des  tiers,  par  exemple  ERP  ou  logistique) Liste  des  fonctionnalités  B2C  (par  défaut,  sans  extensions  ou  programmes  complémentaires) Mobile  (application  native,  application  Hybrid,  responsive  design)  

KPI  des  fonctionnalités  avancées   PrestaShopFonctionnalités  de  personnalisation  et  de  searchandising  étendues   Fonctionnalités  Multi-­‐,  Cross-­‐  &  Omni-­‐  canal Gestion  avancée  du  catalogue  (PIM,  multi-­‐catalogue,  caractéristiques,  packages,  etc.) OMS  (Système  de  Gestion  des  Commandes)  intégré  ou  nativement  interfacé Outils  de  marketing  avancés  (contenu  adaptatif,  segmentation,  nav  &  tunnels  dynamiques,  etc.) Capacités  B2B  en  natif  

(Plus il y a d’étoiles, mieux c’est. Sur chaque KPI (indicateur clé de performance), il y a au moins une solution avec 5 étoiles ; il s’agit donc d’une comparaison entre les solutions.)

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System144

OpenCart

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System145

Éditeur OpenCartEffectif (dans le monde) N/CChiffre d'affaires en 2012 N/CBusiness model (e-commerce) ModulesCoût des licences Gratuit

Technologie PHPFramework AucunBase de données MySQLVersion (à la date de l'étude) 1.5.5.1Licence GPLv3Première sortie 2009Origine Etats-UnisBudget de réalisation d'un site

(bas/moyen/haut)

5 K€ / 10 K€ / >10 K€

Typologie de recommandation Pure player

OpenCart est une solution e-Commerce Open Source PHP fondée par Daniel Kerr. Il n’y a pas tellement d’informations sur l’histoire d’OpenCart et sur la façon dont les dirigeants ont décidé de créer cette solution. C’est plutôt inhabituel car la communauté Open Source aime généralement relayer ce genre d’histoire.

L’étude menée par Tom Robertshaw classe OpenCart en sixième position et estime que ce framework a gagné près de 40 % de part de marché en seulement six mois.

Qui se cache derrière OpenCart?

“OpenCart a été créée en 2009 et la solution présente déjà des chiffres impres-sionnants. L’étude menée par Wappalyzer sur le top 10 des meilleures applica-tions classe OpenCart en quatrième position sur une base de 140 000 sites web répertoriés.”

OpenCart

Tier 4 Tier 3 Tier 2 Tier 1Percée Puissant Non ciblé Non ciblé

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System146

Nous avions parcouru des tonnes de sites et de blogs qui parlent d’OpenCart lorsque websynn.com a finalement attiré notre attention.

Un post appelé « pourquoi il ne faut pas utiliser OpenCart » nous a interpellés. L’auteur dénonce non seulement la grossièreté de l’équipe de l’éditeur sur les forums, mais aussi le système de mise à niveau des solutions.

Nous avons d’abord pensé qu’il s’agissait juste d’un message de plainte parmi tant d’autres, mais les commentaires étaient cette fois-ci vraiment intéressants. L’équipe officielle d’OpenCart a répondu aux auteurs et a déclenché la guerre dans la section des commentaires, impliquant les fans d’OpenCart et ses détracteurs.

Plusieurs personnes ont pointé du doigt les aspects négatifs de la solution et les mauvaises manières de l’équipe sur le forum officiel. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles l’un des administrateurs et le contributeur principal d’OpenCart, qui s’appelle « Qphoria », a commenté le message en disant que, parfois, ça peut effectivement lui arriver de perdre patience et de répondre de manière inhabituelle car il reçoit les mêmes e-mails 10 fois par jour. C’est une réponse plutôt dure de la part d’un community manager, mais nous devons tout de même garder à l’esprit qu’OpenCart est une solution Open Source dont l’utilisation est gratuite. Comme l’a expliqué Qphoria, peu de développeurs travaillent sur le projet et les utilisateurs attendent des réponses professionnelles exactement comme s’il s’agissait d’un service.

Les commentaires et feebacks sur ce post sont toujours une bonne source d’informations. Si cela vous intéresse d’avoir des feebacks directs sur ce sujet et si vous avez le temps, alors n’hésitez pas à y jeter un œil, il y en a des centaines !

Nous nous sommes rendu compte avec le temps que de jeter un rapide coup d’œil sur le forum d’une solution Open Source permettait généralement d’obtenir des chiffres intéressants. Les forums d’OpenCart comptent 52 000 utilisateurs alors que, en comparaison, Magento en a plus d’un million et PrestaShop 400 000. La solution est plus jeune, mais les chiffres ne sont pourtant pas encore très impressionnants.

Sur le plan positif, la communauté OpenCart, bien que petite, est relativement internationale et active. Il est possible de trouver des extensions qui permettent de traduire votre site web dans pas moins de 17 langues différentes ! En ce qui concerne les paiements, le site officiel d’OpenCart affirme que 23 passerelles de paiement sont déjà inclues dans le produit ! On peut trouver sur internet de nombreux contenus relatifs à OpenCart. Dans l’ensemble, nous pensons qu’il est préférable d’avoir une communauté petite mais pleine de personnes vraiment motivées par la solution.

La communauté d’OpenCart ne semble pas (pour le moment) organiser d’événements ou de barcamps, même si ceux-ci permettraient de mettre en relation les membres de la communauté avec l’équipe de l’éditeur.

Un Blog “incident” intéressant

OpenCart

OpenCart – un grand succès ?

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System147

En ce qui concerne les partenaires, OpenCart a gagné en popularité aux États-Unis où la solution compte déjà onze partenaires et au Royaume-Uni, où elle en a sept.

OpenCart est basée sur un framework « Modèle – Vue - Contrôleur  » classique, destiné à faciliter l’ensemble de la structure du code afin d’aider les développeurs qui travaillent ensemble à l’aide d’une hiérarchie organisée de données. Ce modèle est très utile lorsque plusieurs équipes travaillent sur un même projet (agences web et développeurs internes par exemple). L’objectif est de séparer la couche de base de données (modèle), l’affichage de template pour le front end et le back end (vue) et le code fonctionnel (modèle) afin d’atteindre l’objectif principal : la réutilisabilité du code.

le framework MVC (presque toutes les solutions PHP sont basées sur cette typologie) aide à concevoir un code propre et optimisé pour le futur site. Un code propre est essentiel pour éviter les ennuis en cas de modification sur le site. Une seule erreur dans votre code, et votre site souffrira beaucoup après une mise à jour de la solution, surtout si un changement profond est fait dans la conception du framework ou de son workflow. On appelle cela une « dette technique », c’est-à-dire que l’on atteint rapidement l’objectif, mais en ayant une dette, que l’on devra rembourser plus tard.

La solution offre un large éventail de documentation (comment installer, configurer, administrer la boutique en ligne, etc.) sur son site internet, ce qui est un point positif pour une solution Open Source. Grâce à cette bibliothèque, il est facile pour les développeurs d’essayer OpenCart. De glorieux concurrents, comme Magento par exemple, proposaient beaucoup moins de documentation à leurs débuts.

Les intégrateurs HTML apprécieront également l’existence de milliers de thèmes

officiels, payants ou téléchargeables gratuitement. Une recherche avec OpenCart sur themeforest.net montre 181 résultats alors que PrestaShop en montre 45 et Magento 212, ce qui démontre également l’intérêt des freelances pour la solution. Là encore, la communauté OpenCart est petite mais efficace !

L’un des modules les plus connus d’OpenCart est « vQmod » (Virtual Quick Mod), créé par Qphoria. Ce module a été conçu afin de faciliter la vie de ceux qui veulent modifier les fichiers de base de la solution sans entraver leur capacité à mettre à jour le logiciel. VQmod enregistre en fait la modification apportée à la base sous la forme de fichiers XML. La source est ensuite corrigée avec les modifications apportées au fichier de script, et enregistrée dans un fichier temporaire. Ce fichier temporaire est

“Dans l’ensemble, OpenCart est bien répandue au niveau international avec des parte-naires dans 26 pays au total, montrant qu’une dynamique est en train de se développer.”

OpenCart

les caractéristiques techniques principales ?

“OpenCart est une solution conviviale pour les déve-loppeurs : l’architecture du système, la configuration de l’héritage, le système de confi-guration XML et l’utilisation du modèle MVC, tout cela fait qu’il est généralement agréable de travailler avec.”

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System148

remplacé par l’original lors de l’exécution et le fichier source d’origine reste toujours intact.

Cela entraîne une modification «  virtuelle  » de la base lors de l’exécution sans qu’aucune modification réelle ne soit écrite dans les fichiers de base. VQmod n’est pas limité à OpenCart et peut être utilisé sur d’autres CMS ou sur d’autres plateformes. Nous pouvons apprécier une fois de plus la qualité de la communauté

Vue de l’administrateur d’OpenCart

OpenCart est une solution qui couvre les besoins de base des e-commerçants. Des fonctionnalités telles que la gestion multi-boutique, les coupons, les chèques cadeaux, ou encore les taux d’imposition multiples sont inclues par défaut dans la version. Il y a également un nombre intéressant d’extensions disponibles par rapport à d’autres solutions telles que PrestaShop, Drupal Commerce ou encore Magento, qui ont également du choix !

Mais ce bel avantage est également un point faible pour OpenCart. La solution par défaut ne fournit pas de fonctionnalités avancées telles que le commerce mobile ou les outils multi-canaux, par exemple. Il est cependant facile de trouver une extension pouvant répondre aux besoins des commerçants. Pour le commerce mobile, il existe de nombreux templates disponibles qui sont prêts à l’emploi ou des extensions qui offrent un responsive design. Il en est de même pour le B2B, la gestion des blogs et bien d’autres fonctionnalités dont un commerçant pourrait avoir besoin.

“Si certaines fonctionnalités ne sont pas encore disponibles, il est possible que vous les trou-viez dans le répertoire d’ex-tension d’OpenCart, celui-ci contenant plus de 8 000 exten-sions (dont 2 500 gratuites).”

OpenCart

Des fonctionnalités avancées disponibles grâce aux extensions

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System149

Le principal inconvénient ici est que la personnalisation à l’extrême peut conduire à des problèmes de performance. Que va-t-il arriver à une boutique si certaines de ses extensions ne supportent pas une nouvelle version du cœur ? L’e-commerçant devra trouver des solutions, engager des consultants, et peut-être modifier le code de son site web, ce qui pourrait conduire à un gaspillage d’argent.

OpenCart n’est donc pas la meilleure solution pour les e-commerçants qui ne sont pas habitués à ce modèle. Évaluer les extensions, les comparer, vérifier si elles répondent aux normes de sécurité et, enfin, les installer et les tester, tout cela est un long processus, d’autant plus long lorsque les e-commerçants n’ont pas d’expérience en informatique. Sur les Tiers 3 et 4, beaucoup d’entre eux ne sont pas des professionnels de l’informatique et ces deux segments sont pourtant ciblés par OpenCart.

OpenCart

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System150

OpenCart est une solution qui peut être utilisée pour différents types d’activité. Les start-up, les entreprises qui se lancent dans l’e-Commerce ou même les professionnels plus expérimentés peuvent choisir cette solution pour leur activité. OpenCart est une solution professionnelle qui offre un grand nombre de fonctionnalités e-Commerce, gratuitement. Elle est facile à installer et facile à prendre en main, elle propose de nombreux thèmes, sa communauté, petite mais internationale, peut venir en aide et ses tarifs d’hébergement sont raisonnables.

D’après nos recherches et nos études, OpenCart semble être davantage utilisée par les développeurs ayant une solide expérience en PHP. Ils ont adopté la solution et aiment jouer avec elle par le biais d’une personnalisation complète

comprenant des extensions et des développements faits en interne. OpenCart est certainement une solution à envisager lorsque l’on a des compétences en codage. Il y a des milliers de thèmes et d’extensions disponibles sur le site officiel et les boutiques sont facilement personnalisables. L’installation de la solution n’est pas si compliquée que cela, celle-ci est facile à prendre en main et la communauté peut être d’une grande aide.

D’une certaine manière, cette solution peut également être envisagée dans une perspective d’investissement. D’autres frameworks tels que Magento ont commencé de la même manière, avec des chiffres comparables, avant de connaître l’énorme succès qu’on leur connaît. OpenCart monte assurément en puissance, et plus encore aux États-Unis qu’en Europe, mais ce n’est peut-être qu’une question de temps avant que l’écosystème ne se développe.

Cependant, OpenCart pourrait être délicate à prendre en main pour un novice en informatique qui voudrait se lancer dans une première boutique e-Commerce. Même si la communauté est utile et très efficace, nous ne voyons pas encore beaucoup d’agences qui proposent OpenCart dans leurs prestations. Les e-commerçants technophiles peuvent développer seuls leur boutique en ligne, les autres peuvent recruter un directeur technique ou commencer à chercher à recruter un des membres pointus de la communauté.

La stratégie d’OpenCart n’est pas vraiment lisible et nous ne savons pas encore à quoi nous attendre de la part de l’entreprise. Nous aimerions trouver la « perle rare », et ce framework l’est peut-être. De nombreuses questions restent encore ouvertes quand nous pensons à OpenCart et à son avenir, mais nous souhaitons vraiment le meilleur à cette solution.

“La solution cible le Tier 3 et le Tier 4 et se pose en sérieux concurrent dans ce segment.”

OpenCart

Conclusion

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System151

Points forts d’OpenCart

OpenCart

Informations  Générales   OpenCartChiffre  d'affaires  pour  envisager  la  solution À  partir  de  0Place  actuelle  dans  le  marché Tiers  3  -­‐  4

Orientation  de  l'éditeur Tiers  3  -­‐  4

Profil  (M  :  Marque  ou  Détaillant,  P  :  Pure  player,  D  :  Grand  Magasin,  VP  :  Ventes  privées,  B2B) P

Open  Source Oui

Mise  en  avant  de  l'éditeur Extensions

Mise  en  avant  de  l'éditeur Communauté  

Mise  en  avant  de  l'éditeur Coût

Ce  qui  nous  impressionne Nombre  d'extensions

Ce  qui  nous  laisse  sceptique Pour  les  bons  développeurs

Budget  min.  pour  un  site  (à  partir  de  zéro)  /  (personnaliser  une  boutique  de  référence) 10  K  €

KPI  Généraux   OpenCartCoût  de  la  solution  (licence,  intégration,  hébergement)     Flexibilité  du  système  de  licences  (pic,  à  la  demande,  pré  commande,  etc.) n/cDélais  de  mise  sur  le  marché  (en  développant  de  0  /  en  personnalisant  une  boutique  exemple) Variété/Qualité  des  boutiques  à  customiser  pour  son  usage  (en  plus  de  la  boutique  de  base) n/cCapacités  marketing  (moteur  de  promotion,  coupon,  chèque-­‐cadeau,  etc.) Navigation  et  présentation  du  catalogue  (à  facettes/multi-­‐boutiques/multilingue/etc.) Écosystème  (communauté,  partenaires,  intégrateurs,  forums,  etc.)   Facilité  de  prise  en  main  et  d'utilisation  du  back  office

KPI  techniques OpenCartSimplicité  technique  du  développement  (plus  il  y  a  d'étoiles,  plus  c'est  simple) Nombre  de  logiciels  tiers,  d’extensions,  de  services  disponibles     Nombre  de  produits  /  services  complémentaires  de  l'éditeur Rapidité  du  front  office  (rendu  de  la  page  web  du  client)   Évolutivité  du  front  office    (coût  et  capacité  à  servir  plus  de  clients  avec  moins  de  serveurs)   Évolutivité  et  rapidité  du  back  office  (nombre  d'utilisateurs  simultanés) Capacités  CMS  en  natif Capacité  du  web  service  en  natif  (interfaçage  avec  des  tiers,  par  exemple  ERP  ou  logistique) Liste  des  fonctionnalités  B2C  (par  défaut,  sans  extensions  ou  programmes  complémentaires) Mobile  (application  native,  application  Hybrid,  responsive  design)  

KPI  des  fonctionnalités  avancées   OpenCartFonctionnalités  de  personnalisation  et  de  searchandising  étendues   Fonctionnalités  Multi-­‐,  Cross-­‐  &  Omni-­‐  canal Gestion  avancée  du  catalogue  (PIM,  multi-­‐catalogue,  caractéristiques,  packages,  etc.) OMS  (Système  de  Gestion  des  Commandes)  intégré  ou  nativement  interfacé Outils  de  marketing  avancés  (contenu  adaptatif,  segmentation,  nav  &  tunnels  dynamiques,  etc.) Capacités  B2B  en  natif  

(Plus il y a d’étoiles, mieux c’est. Sur chaque KPI (indicateur clé de performance), il y a au moins une solution avec 5 étoiles ; il s’agit donc d’une comparaison entre les solutions.)

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System152

Zen Cart

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System153

Éditeur Zen Ventures, LLC Effectif (dans le monde) N/CChiffre d'affaires en 2012 N/CBusiness model (e-commerce) N/CCoût des licences Gratuit – Open Source

Technologie PHPFramework AucunBase de données MySQLVersion (à la date de l'étude) v.1.5.1Licence GPLv3Première sortie 2003Origine États-UnisBudget de réalisation d'un site

(bas/moyen/haut)

5 K € / 10 K € / > 10 K €

Typologie de recommandation Pure player

Selon le site officiel de Zen Cart, la première version de la solution remonte à juin 2003. Le code de Zen Cart est à l’origine un fork d’osCommerce (c’est même le fork le plus populaire d’osCommerce !) et la solution est désormais très répandue dans le monde du e-Commerce. Zen Cart a toujours des développeurs et des amateurs, et il est assez facile de trouver de l’aide et de l’information à son sujet.

Statistiquement parlant, Zen Cart est à la septième place dans le classement Wappalyzer, avec 5 652 sites utilisant la solution. Notre propre analyse du top 1 Million Alexa classe Zen Cart en quatrième position, mais avec 2 000 boutiques de moins que l’année dernière. Zen Cart semble avoir perdu une quantité très significative de ses parts de marché en seulement un an !

1 600 plugins sont disponibles sur le site officiel de Zen Cart et plus de 6 millions de téléchargements ont été effectués. Le nombre de plugins n’est pas si énorme que cela si l’on considère le fait que la solution a dix ans, mais elle représente toujours une bonne source pour les e-commerçants ayant besoin d’une personnalisation spécifique sur leur boutique en ligne.

Une solution ancienne, mais encore reconnue

Zen Cart

Tier 3Tier 4 Tier 2 Tier 1Puissant Marginal Non ciblé Non ciblé

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System154

Le forum est aussi une grande source d’aide pour tous les « Zenners » car beaucoup d’entre eux y participent. Zen Cart affirme que le forum est la source officielle pour obtenir de l’aide concernant la solution. C’est un vrai signe qui montre que l’histoire de Zen Cart est profondément ancrée dans le modèle Open Source.

Jeter un oeil sur les statistiques du forum officiel est un excellent indicateur pour voir si une solution est populaire et toujours active. Le forum de Zen Cart compte près de 120 000 membres et environ un million de messages y ont été postés. C’est un point positif, qui montre bien que si un site rencontrait des problèmes, il y aurait toujours quelqu’un pour l’aider rapidement et efficacement.

L’équipe de Zen Cart prend son temps et préfère faire des petites mises à jour afin d’améliorer la solution, petit à petit. Ceci explique qu’aujourd’hui la dernière mise à jour est la v.1.5.1, sortie en septembre 2012. Néanmoins l’équipe travaille dur pour pouvoir sortir la version v.2 de la solution. La certification PA-DSS, que l’équipe a obtenue en 2012, en est un bon exemple (cette certification fournit des normes de sécurité aux fournisseurs qui développent des applications de paiement). Selon l’éditeur, cela a été long, mais l’équipe peut maintenant en être fière car il n’y a qu’une seule autre solution Open Source à avoir obtenu cette certification (il s’agit de Magento, avec sa passerelle de paiement sécurisée - Magento Secure Payment Bridge).

Zen Cart a publié une feuille de route qui montre les évolutions futures de la solution. Le principal objectif de l’équipe est la sortie de la v1.6.0, qui rajeunira l’apparence du framework en intégrant une toute nouvelle mise en page.

Ce signal est très positif en effet et il était également nécessaire pour la communauté, surtout quand on voit le taux d’abandon récent qui est monté en flèche. Prendre son temps n’est parfois pas la meilleure chose à faire lorsque l’on a des concurrents aussi actifs. Les principaux reproches concernaient la mauvaise conception, laissant la solution bien trop à l’écart des tendances e-commerce actuelles.

Quoi qu’il en soit, cette refonte de l’aspect et de la convivialité montre que l’équipe de Zen Cart est consciente des problèmes actuels et qu’elle s’attèle à les résoudre. Dans la nouvelle version, l’intégration de HTML 5 et de CSS3 combinée au responsive design pour les mobiles ainsi qu’à

jQuery rendra les personnalisations beaucoup plus faciles et, espérons-le, redonnera un second souffle à cette solution vétérane.

Améliorer la solution étape par étape

“La philosophie de Zen Cart est de faire les choses correctement, même si cela doit prendre du temps.”

Zen Cart

“Nous savons depuis longtemps que l’aspect visuel de notre template actuel « par défaut » est dépassé, plutôt terne, et qu’il ne présente pas notre produit principal sous son meilleur jour. Eh bien, cela va bientôt changer !”

Page 155: Benchmark des solutions e-commerce pour la France par NBS System

Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System155

L’une des fonctionnalités les plus célèbres de Zen Cart est le système de remplacement de template, qui permet aux développeurs de personnaliser l’apparence et les fonctionnalités d’une boutique sans avoir à modifier les fichiers de base. Toutes les modifications effectuées dans un template sont conservées et compatibles après qu’une mise à jour ou une correction ait été effectuée. Il s’agit d’une séparation nette entre le modèle et la vue, relativement classique à l’heure actuelle.

En permettant aux développeurs d’installer plusieurs templates pour une même boutique, le système de remplacement permet de changer l’apparence de la boutique en fonction du contexte, que ce soit la période, pour promouvoir une vente de liquidation, le lancement spécial d’un produit, etc.

Les éléments clés sur lesquels la solution a été construite n’étaient malgré tout pas si mauvais ni si éloignés des besoins à couvrir dans une solution e-Commerce moderne. Avec un nombre de catégories et d’options de produits illimité, des chèques-cadeaux et un moteur de promotion correct, la solution aurait pu évolué « naturellement » vers l’excellence.

Il en est de même pour les fonctions multi*. Multilingues, multi-devises, multi-taux d’imposition, qui représentait vraiment une bonne base pour les boutiques internationales. Il y avait aussi un système d’autorisation simple mais efficace, et quelques outils de reporting de base.

Mais les modules d’administration étaient beaucoup trop compliqués et la feuille de route n’a pas mis l’accent sur les modifications vraiment urgentes pourtant nécessaires depuis des années. D’une certaine manière, Zen Cart est un exemple vivant de ce qui peut arriver à n’importe quelle solution qui évolue trop lentement ou dans la mauvaise direction.

Zen Cart a sorti peu de versions majeures en dix ans et la boutique de démonstration a l’air un peu vieillotte. La conception et l’expérience utilisateur sont dépassées et certaines fonctionnalités basique, disponibles maintenant dans presque tous les frameworks concurrents, ne sont pas inclues dans le produit de base. Comparatif des produits, widgets pour réseaux sociaux, évaluations ou même possibilité de zoomer sur les photos des produits, toutes ces fonctions, entre autres, ne sont pas disponibles hors de la boîte, et par rapport à toutes les solutions que nous avons analysées jusqu’ici, Zen Cart a un manque de fonctionnalités de base.

Il en est de même pour l’interface d’administration qui est beaucoup moins pratique et intuitive que celle de presque toutes les autres solutions. Ce problème de fonctionnalités et de conception est une faiblesse majeure pour Zen Cart, héritée du manque d’extensibilité et de la conception dépassée du osCommerce.

Techniquement

Zen Cart

Un rendez-vous manqué ?

Un peu dépassé

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System156

Le monde du e-Commerce est de plus en plus professionnel et la conception est aujourd’hui un point clé pour les boutiques e-Commerce. Les normes et les attentes de l’expérience utilisateur sont désormais très exigeantes et se lancer dans une boutique sans trop d’investissement est possible, grâce à de beaux templates réalisés par des concepteurs web modernes sur des plateformes modernes.

Zen Cart est un grand projet Open Source, mais il semble que les dirigeants ne soient pas aussi motivés qu’ils devraient l’être pour adapter la solution au monde

e-Commerce d’aujourd’hui. Jeter un œil à la liste des fonctionnalités est suffisant pour comprendre que Zen Cart ne répond pas aux défis du e-Commerce auxquels sont confrontés actuellement les e-commerçants. B2B, B2C, SEO, commerce mobile, évolutivité, conception, expérience utilisateur, toutes ces fonctions clés ne sont pas intégrées dans Zen Cart.

Il est toujours possible de trouver des plugins qui couvriront une partie de ces besoins, grâce à la communauté Zen Cart qui joue un rôle très utile.

Aujourd’hui, si une solution veut survivre, elle doit se battre férocement contre des concurrents qui offrent de véritables possibilités d’innovation. Comme nous en avons été témoin au cours de ces dernières années, les e-commerçants ont désormais le choix des rois, ayant la possibilité de choisir entre plusieurs solutions. Leurs premières rencontres avec Zen Cart manqueront probablement de facteurs clés pour qu’ils se décident à suivre cette voie.

Ci-dessous, le panneau d’administration.

Zen Cart

“Même si le coût est raisonnable, il est loin d’être sûr qu’une expérience Zen Cart revienne moins cher qu’une expérience PrestaShop, PrestaS-hop étant beaucoup plus conviviale et complète.”

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System157

Zen Cart est une solution qui date et qui semble être dépassée lorsqu’on la compare à ses concurrents. Elle lutte néanmoins pour essayer de combler ce retard en faisant chaque mois des communiqués afin de satisfaire les besoins des e-commerçants et de s’adapter aux nouvelles tendances du e-Commerce, et sa base est suffisamment fonctionnelle pour pouvoir couvrir la distance.

En 2003, Zen Cart a rassemblé une large communauté et a connu un grand succès car son équipe a cherché à créer quelque chose de plus avancé qu’osCommerce (leader à l’époque). En faisant cela, Zen Cart est devenue l’une des solutions e-Commerce les plus avancées et proposait une boutique clé en main, avec des fonctionnalités basiques mais efficaces. Cela a été une réussite et Zen Cart a été adoptée par une large communauté de développeurs.

Quelques années plus tard, d’autres solutions sont arrivées, avec la même idée qu’avait eu Zen Cart en 2003 : créer une meilleure solution pour remplacer le osCommerce agonisant. Magento et PrestaShop étaient les deux solutions qui avaient le plus grand succès et elles ont rapidement dépassé le leadership de Zen Cart. Apparence plus jeune, liste de fonctionnalités plus poussée, meilleure évolutivité et facilité d’utilisation avec des conceptions modernes, tels étaient les points phares de ces nouvelles solutions. Pour l’anecdote, Magento a même utilisé le slogan de Zen Cart, L’art du e-commerce (The art of e-commerce), comme thème principal de la conférence Imagine 2013 à Las Vegas démontrant, si cela en était la peine, que les dents de ce vieux lion étaient vraiment usées.

Zen Cart aurait pu rivaliser avec ces nouveaux arrivants en faisant une levée de fonds et en recrutant une équipe complète de développeurs afin de pouvoir offrir des mises à jour régulières, mais elle ne l’a pas fait et la solution est maintenant en

train de perdre des parts de marché et semble condamnée à partager le sort de son ancêtre (osCommerce).

Sans les fonds dont Magento, PrestaShop, Drupal Commerce et les autres ont bénéficié, la tâche est presque désespérée.

VirtueMart partage les mêmes préoccupations et s’est lancée dans un nouveau projet, à partir de zéro ou presque. Cette seconde version de

VirtueMart a convaincu les utilisateurs de continuer à utiliser la solution et cela a été un succès. Zen Cart devrait peut-être aussi penser à cette possibilité et tirer profit de son actuel bassin de clientèle, de son nom et de sa marque, afin de préparer son retour.

Conclusion

Zen Cart

“Zen Cart peut revenir à la vie avec une toute nouvelle version de la solution, actuellement en cours de développement, mais la distance à couvrir est très importante.”

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Avril 2012 – Philippe Humeau & Matthieu Jung – NBS System158

Points forts de Zen Cart

Zen Cart

Informations  Générales   ZenCartChiffre  d'affaires  pour  envisager  la  solution À  partir  de  0Place  actuelle  dans  le  marché Tiers  4

Orientation  de  l'éditeur Tiers  4

Profil  (M  :  Marque  ou  Détaillant,  P  :  Pure  player,  D  :  Grand  Magasin,  VP  :  Ventes  privées,  B2B) P  

Open  Source Oui

Mise  en  avant  de  l'éditeur Communauté

Mise  en  avant  de  l'éditeur Fonctionnalités

Mise  en  avant  de  l'éditeur Coût

Ce  qui  nous  impressionne Pas  grand-­‐chose

Ce  qui  nous  laisse  sceptique Leur  avenir

Budget  min.  pour  un  site  (à  partir  de  zéro)  /  (personnaliser  une  boutique  de  référence) 5  K  €

KPI  Généraux   ZenCartCoût  de  la  solution  (licence,  intégration,  hébergement)     Flexibilité  du  système  de  licences  (pic,  à  la  demande,  pré  commande,  etc.) n/cDélais  de  mise  sur  le  marché  (en  développant  de  0  /  en  personnalisant  une  boutique  exemple) Variété/Qualité  des  boutiques  à  customiser  pour  son  usage  (en  plus  de  la  boutique  de  base) n/cCapacités  marketing  (moteur  de  promotion,  coupon,  chèque-­‐cadeau,  etc.) Navigation  et  présentation  du  catalogue  (à  facettes/multi-­‐boutiques/multilingue/etc.) Écosystème  (communauté,  partenaires,  intégrateurs,  forums,  etc.)   Facilité  de  prise  en  main  et  d'utilisation  du  back  office

KPI  techniques ZenCartSimplicité  technique  du  développement  (plus  il  y  a  d'étoiles,  plus  c'est  simple) Nombre  de  logiciels  tiers,  d’extensions,  de  services  disponibles     Nombre  de  produits  /  services  complémentaires  de  l'éditeur Rapidité  du  front  office  (rendu  de  la  page  web  du  client)   Évolutivité  du  front  office    (coût  et  capacité  à  servir  plus  de  clients  avec  moins  de  serveurs)   Évolutivité  et  rapidité  du  back  office  (nombre  d'utilisateurs  simultanés) Capacités  CMS  en  natif Capacité  du  web  service  en  natif  (interfaçage  avec  des  tiers,  par  exemple  ERP  ou  logistique) Liste  des  fonctionnalités  B2C  (par  défaut,  sans  extensions  ou  programmes  complémentaires) Mobile  (application  native,  application  Hybrid,  responsive  design)  

KPI  des  fonctionnalités  avancées   ZenCartFonctionnalités  de  personnalisation  et  de  searchandising  étendues   Fonctionnalités  Multi-­‐,  Cross-­‐  &  Omni-­‐  canal Gestion  avancée  du  catalogue  (PIM,  multi-­‐catalogue,  caractéristiques,  packages,  etc.) OMS  (Système  de  Gestion  des  Commandes)  intégré  ou  nativement  interfacé Outils  de  marketing  avancés  (contenu  adaptatif,  segmentation,  nav  &  tunnels  dynamiques,  etc.) Capacités  B2B  en  natif  

(Plus il y a d’étoiles, mieux c’est. Sur chaque KPI (indicateur clé de performance), il y a au moins une solution avec 5 étoiles ; il s’agit donc d’une comparaison entre les solutions.)

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159

Conclusion

Les solutions p.161 ATG vs Websphere Commerce p.161 Tier 1 p.162 Tier 2 p.163 Tier 3 p.163 Tier 4 p.165

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160

Conclusion

Dans un monde où presque toutes les entreprises doivent maintenant faire face à une forte concurrence, les éditeurs de solutions ont mis l’accent sur des stratégies différentes pour équiper leurs clients et leur permettre d’affronter les batailles à venir. S’il est vrai que le marché global du e-Commerce se développe au niveau mondial, ce n’est néanmoins pas un Eldorado vers lequel on peut se tourner sans s’y être préparé. La concurrence est rude et les marges sont souvent faibles. Pour compliquer encore les choses, les systèmes de publicité, le reciblage, les places de marché et autres prestataires de web marketing tentent également de grignoter une part de ces maigres profits.

Des nouvelles plus inquiétantes nous attendent... aujourd’hui, le monde du e-Commerce semble divisé en deux groupes : ceux qui sont Amazon et ceux qui le sont pas. Certains analystes sérieux ont estimé qu’Amazon pourrait représenter jusqu’à 20 % du e-Commerce mondial en 2017...

Dans la grande valse du e-Commerce, certains ont une place naturelle en ligne. Il s’agit principalement des marques et des distributeurs de renom, qui ont un groupe de consommateurs qui reconnaissent et valorisent leurs produits et leurs prestations. Ces acteurs ne sont pas vraiment en concurrence avec des géants comme Amazon, mais ils peuvent l’être avec une autre marque. En bref, si vous êtes Diesel, vous êtes plus en concurrence avec Levis qu’avec Amazon.

Viennent ensuite tous les autres... Ceux qui ne sont pas des marques, qui n’ont pas d’espace « naturel » en ligne et qui devront se battre pour exister en ligne. Même les très grands sites et le commerce traditionnel ont beaucoup de mal à rivaliser avec Amazon. Donc, si vous n’êtes pas une marque, vous ne voudrez probablement pas jouer sur ce terrain.

Et le lien vers la solution e-Commerce est exactement celui-ci. Si vous êtes une marque vous devez choisir judicieusement votre système, mais cela est aussi très vrai si vous avez l’intention de vous positionner sur une niche. Vous pouvez choisir de proposer soit une grande variété de produits similaires (ex. : huiles essentielles, magasin de lampes, etc.) soit une large gamme de produits conçus pour une niche (ex. : tout pour les aquariums de poissons tropicaux).

De cette manière, vous ne serez pas en concurrence avec Amazon qui offre à peu près tout et n’importe quoi, mais vous apporterez de la valeur ajoutée en vous positionnant comme spécialiste, en offrant des possibilités exclusives, en apportant une connaissance approfondie du domaine concerné, ou encore une belle possibilité de monter en gamme (comme dans l’exemple des aquariums). En offrant une expérience client unique, des connaissances spécifiques, une grande variété de produits et, éventuellement, des services ou des options de livraison spécifiques, vous pouvez vous faire une place sur le web.

Certains frameworks vont vous aider à obtenir ce résultat car ils offrent de nombreuses possibilités de personnalisation visuelle, permettant de plonger vos clients dans votre univers. Il existe diverses fonctions dans les frameworks qui peuvent aider les sites récemment crées à acquérir des clients dans leur segment spécifique. Dans ce livre, nous avons tenté de les mettre en évidence.

Conclusion

Page 161: Benchmark des solutions e-commerce pour la France par NBS System

161

Les acteurs B2B sont ceux qui parviennent le mieux à préserver leurs marges et ils sont généralement en augmentation. Ces activités, pour être gérées correctement, requièrent des outils avancés et des fonctionnalités spécifiques, ce qui coûte généralement beaucoup d’argent, mais l’investissement en vaut trè souvent la peine.

Elles ont toutes un point commun et couvrent les besoins de base (panier, catalogue, etc.). Certaines des solutions peuvent vous amener très loin et vous aider à exceller dans une zone particulière que vous considérez être un élément essentiel pour votre entreprise. Les enjeux peuvent varier et c’est à vous de les définir. Certains e-commerçants ont besoin de visibilité, d’autres doivent conserver ou améliorer des marges déjà très faibles. Les uns peuvent voir leur avenir dans une stratégie multi-canal totalement intégrée là où d’autres se concentreront sur les CMS pour se doter d’une image de marque forte.

Bien sûr, personne ne veut choisir une solution ayant des lacunes, mais nous sommes désolés de le dire, aucune d’entre elles n’a obtenu 5 étoiles pour tous les critères sélectionnés. Nous risquons même de déclencher la grogne des éditeurs eux-mêmes, qui considèrent leur solution parfaite à tout point de vue. Mais le but de ce livre est de vous aider à prendre une décision, et nous espérons que ce sera la bonne pour votre entreprise.

Tout au long de ces lignes, nous avons mis en évidence les avantages et les inconvénients de chaque solution, de la manière la plus objective possible. Nous ne sommes pas ici pour dire qui est leader ou qui ne l’est pas, comme Gartner ou Forrester. Notre but était de creuser dans les entrailles de chaque solution, de décortiquer leurs visions et leurs choix technologiques afin de vous apporter tous les éléments qui nous semblaient essentiels. Une telle étude ne pouvant être exhaustive, nous vous conseillons donc vivement de choisir deux ou trois solutions qui pourraient répondre à vos besoins et de les contacter (ou de contacter leur intégrateur) avant d’arrêter votre choix.

Sur le Tier 1, elles proposent toutes les deux des solutions très complètes.

Pour les différencier, il faut se pencher plus sur les détails que sur les fonctions de base. IBM fournit (selon nous) un meilleur outil de marketing alors qu’Oracle domine complètement la personnalisation. Endeca (le moteur de personnalisation d’ATG) peut également être utilisé avec WCS, mais l’interface est totalement native au sein d’ATG. En ce qui concerne l’aspect multi & cross canal, IBM a une tête d’avance et, en ce qui concerne l’ERP, Oracle est mieux équipée.

Sur le plan de la performance, même si nous n’avons pas eu l’occasion de comparer

Les solutions

“Sachant qu’environ 50 % seulement des données recueillies ont pu être publiées pour des raisons de lisibilité, les auteurs se tiennent à votre disposition pour vous aider à faire votre choix si vous souhaitez obtenir des détails sup-plémentaires.”

ATG vs Websphere Commerce

Conclusion

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162

les deux concurrents sur un très gros trafic, le système de mise en cache WCS est tout simplement excellent et devrait permettre de réduire les coûts d’hébergement. Nous avons également eu l’impression que le back office d’ATG était un peu plus convivial, même si cela est très subjectif. Enfin, la taille à partir de laquelle on peut commencer à envisager ATG est supérieure à celle de WCS car IBM a un intérêt stratégique pour les commerçants du Tier 3 qu’Oracle ne manifeste pas encore. Parmi les éléments de différenciation, on peut aussi citer les capacités mobiles (qui sont un peu plus avancées pour IBM). Petit avantage encore pour IBM dans le secteur de l’OMS, qui couvre les besoins en B2C & B2B, mais la lutte est vraiment serrée.

L’ascension du nouveau couple Hybris/SAP va modifier le jeu de ces deux joueurs lorsque SAP aura complètement intégré Hybris dans son offre de base, mais aussi lorsqu’elle aura intégré ses différents produits entre eux. SAP peut toutefois d’ores et déjà fournir à la fois un ERP et un système e-Commerce haut de gamme, et cette combinaison en fait une véritable force.

Sur le Tier 1, Hybris peut être envisagé, mais le marketing de pointe et la personnalisation de l’environnement des clients n’atteignent pas encore la qualité de ceux des deux acteurs mentionnés ci-dessus. Intershop est principalement un adversaire dans le B2B, mais il est aussi probablement le plus fort dans ce domaine particulier. Quoi qu’il en soit, tous se battront pour vous convaincre qu’ils peuvent couvrir vos besoins au meilleur prix. Bien sûr, toutes les solutions haut de gamme (Tiers 1 & 2) couvrent tous les principaux domaines du jeu (cross-canal, marketing, expérience client, mobile, etc.), mais il existe des facteurs de différenciation. Chacun de ces géants s’est montré davantage tourné vers un domaine en particulier :

• Environnement personnalisé du client pour Oracle• Marketing dynamique de pointe pour IBM• Gestion des produits pour Hybris• B2B pour Intershop

IBM et Hybris sont tous les deux très orientés vers le cross/multi-canal, légèrement devant Oracle et Intershop, mais la différence n’était pas assez grande pour pouvoir vraiment attribuer cette force à un des acteurs en particulier.

À noter également qu’ATG, WCS & Hybris ont tous décidé de proposer des boutiques pré-développées pour offrir le choix entre : une personnalisation « rapide » ou un développement «  à partir de zéro  ». Ces 3 entreprises suivent toutes le même mouvement, qu’elles l’appellent magasin de référence, accélérateur, ou boutique de démonstration. Pour Hybris et WCS, qui sont à l’affût du marché du Tier 3, ces boutiques personnalisables sont une manière de proposer un retour sur investissement meilleur ou plus rapide aux e-commerçants ayant de petits budgets.

Tier 1

Conclusion

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163

Les clients du Tier 2 bénéficient d’un choix très large. ATG et WCS sont parfaitement adaptées à eux, et nous entrons dans le domaine de l’excellence en ce qui concerne Hybris et Intershop. Mais le choix s’agrandit encore avec Magento, qui peut être une solution très intéressante au niveau prix, sans oublier quelques autres frameworks PHP qui peuvent également parfaitement s’adapter à des besoins particuliers.

Si vous êtes un client du Tier 3 : vous avez de la chance. Les solutions Hybris et IBM, prêtes à vous convaincre d’adopter leurs solutions, vont vous apporter des produits incroyablement puissants à des prix très abordables. Les principaux acteurs veulent gagner du terrain étant donné que ce marché en expansion représente un très grand bassin de clientèle et continue à se développer.

Mais ce terrain de jeu est là où Magento excelle. Seule, la solution pourrait être confrontée à des difficultés pour faire face aux ambitions des acteurs PHP de moindre envergure, tout en contenant les 4 grands, mais Magento est loin d’être seule. Elle est soutenue par eBay, une autre super-puissance du monde du e-Commerce. Même si le business model original d’eBay a pris quelques coups, le géant est encore très fort et a eu le temps de se diversifier. La décision la plus intelligente qu’il a prise a probablement été de racheter et de développer PayPal, qui lui permet désormais de réaliser la moitié de des profits. Magento, comme nous pouvons le voir, est très solide pour ce marché du tier 3 où elle se paye une belle part du gâteau, supérieure à 25 %.

Pourtant, le leader de ce segment a souffert de sa réorganisation et de certains départs, en plus du fait que sa version 2 est retardée un peu plus chaque trimestre et que la version Open Source a été un peu abandonnée au plus grand profit de la version Enterprise.

Magento doit faire face à beaucoup de choses et la version 2, en fonction de sa qualité et de sa date de sortie, va soit permettre à l’entreprise de garder l’avantage, soit lui faire perdre du terrain. Une chose est sûre, Magento pourra compter encore pendant un certain temps sur son solide écosystème, ce qui lui permet de calmer le jeu jusqu’à ce que la v2 sorte. Nous souhaitons sincèrement que cette version comblera les lacunes en matière de cross commerce, de marketing de pointe et de performance du back office, pour que le produit puisse atteindre de nouveaux sommets.

Mais les lignes peuvent bouger maintenant que des concurrents de qualité sont dans la course et essayent de mordre les mollets du roi. Ils souffrent tous de divers petits problèmes qui altèrent leurs capacités à se précipiter vraiment dans la moindre brèche laissée par Magento.

Drupal Commerce gagne du terrain, mais lentement, et son business model actuel, axé sur le service, semble être un peu compliqué pour lui permettre de réellement prendre son envol. Le modèle SaaS sera peut-être une option. Change doit encore

Tier 3

Conclusion

Tier 2

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éclaircir sa relation complexe avec RBS et, pour finaliser sa version 4, être capable de rivaliser au meilleur niveau.

PrestaShop a connu en 2012 sa pire année depuis sa création et essaie maintenant de trouver un moyen de monétiser son incroyable bassin de clientèle (potentiel). L’avenir de VirtueMart est encore difficilement prévisible et la solution a perdu du terrain sur les Tiers 1 et 2, même s’il semble qu’elle essaye de rebondir.

OXID Shop, qui a réussi à convaincre l’un des marchés les plus exigeants (l’Allemagne), n’a pas vraiment réussi à devenir rentable et à se développer hors de ses frontières. Enfin, Zen Cart & OpenCart, qui ont tous les deux une forte empreinte dans le monde du e-Commerce, semblent être incapables d’alimenter vraiment leur croissance. Ce sont des solutions trop « orientées développeur », ressemblant plus à un terrain de jeu pour geeks qu’à une solution orientée utilisateur.

Mais ces acteurs ont également des points forts en commun : ils peuvent être alimentés, ils sont capables de résoudre leurs problèmes, et certains d’entre eux sont en train de prendre véritablement de l’ampleur. Ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu’un injecte de l’argent dans l’une de ces solutions et elles pourraient alors exploiter un important chiffre d’affaires sur le marché du Tier 3 et éventuellement sur celui du Tier 2, sur le dos du roi.

Une autre des caractéristiques communes à toutes les solutions Open Source PHP réside dans le fait qu’elles sont immortelles, éternelles. Une fois qu’elles ont atteint une certaine ampleur, il y aura toujours quelqu’un pour les entretenir ou créer des forks. Choisir l’une de ces solutions n’est donc pas un pari très risqué, surtout si l’on considère que l’on garde en moyenne un site 3 ans avant de changer de plate-forme.

Conclusions de notre réflexion sur ces « 7 sœurs »

• PrestaShop : La plus accessible, riche en fonctionnalités et désormais stable en version 1.5. Elle va peut-être révolutionner son modèle d’ici un an ou deux, se dirigeant vers une stratégie encore plus orientée vers le modèle SaaS. C’est presque le seul acteur capable de s’adresser au Tier 4, et de lui porter un réel intérêt.

• OpenCart : La solution possède une architecture et une philosophie intéres-santes et elle peut monter en puissance, en particulier avec des développeurs. La stratégie de l’éditeur n’est pas encore très claire, mais le produit mérite d’être vu !

• Zen Cart : La solution semble agoniser ou ne pas encore avoir une qualité de production haut de gamme, pour les fans seulement.

• VirtueMart : Peut aussi bien rebondir que s’éteindre lentement. Cet outil est principalement approprié pour les entreprises ayant déjà du Joomla dans leurs services informatiques.

• RBS Change : A tout pour devenir un acteur de poids avec sa version 4, mais Change doit prendre son indépendance vis-à-vis de RBS pour rencontrer

Conclusion

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son destin. • Drupal Commerce : L’entreprise a fait ses premiers pas l’année dernière en prétendant que c’était des pas de géant. Ce n’est peut-être pas le point de vue le plus objectif et les grands noms ne semblent pas encore en être convaincus, mais Drupal Commerce est sûrement en train de construire son avenir, peut-être dans une direction « mu », un mode SaaS comme WordpressMu.

• OXID eShop : OXID doit soit devenir rentable par lui-même, soit trouver des fonds externes pour faire en sorte qu’en dehors de l’Allemagne les gens prennent conscience que la solution propose un produit vraiment intéressant. Néanmoins, laisser tomber cette réflexion orientée sur la famille pour une ré-flexion plus orientée entreprise n’est peut-être pas ce qu’ils veulent de toute façon.

Si vous êtes un client du Tier 4 : La première question à laquelle vous devez répondre est : SaaS ou pas Saas ?

Si vous voulez vous développer rapidement et simplement tester votre business model à un faible coût, passez à PrestaShop, OXID eShop, Opencart ou même à un Drupal Commerce « fait maison » si vous en avez les moyens.

Ces produits vous mèneront étonnamment loin avec un confort tout à fait convenable. Une fois que vous aurez atteint un plus grand chiffre d’affaires, vous aurez probablement des enjeux différents à gérer et un produit de milieu de gamme pourra alors être envisagé.

Tier 4

Conclusion

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Nous vous remercions de nous avoir lus, d’avoir pris le temps d’écouter nos opinions et d’avoir lu les conclusions de notre étude car c’est pour vous, chers lecteurs, que nous avons écrit ces lignes.

Philippe Humeau & Matthieu Jung, NBS System.

Conclusion

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Marques déposées & copyrightsNBS, NBS system, No blue screen, Cerberhost, IBM, Websphere Commerce, Websphere, Oracle, ATG, Intershop, Hybris, SAP, Magento, Ebay, Apple, Iphone, Ipad, Android, iOS, Virtuemart, Joomla, Drupal, Drupal Commerce, RBS, RBS Change, Oxid eShop, Oxid eSales, Prestashop, Opencart, Zen Cart, Os commerce, Demandware, Levis, Diesel, Amazon, Zend, PHP, Linux, Java, Zappos, Tag Heuer, Pixmania, Price minister, Newegg, Galerie Lafayette, Macys, Vente privée, Brandalley, Rue la la, Nike, H&M, DB2, DMODigital, Tealeaf, Staples, Canon, Ikea, Sony, Goodyear, Zara, Sterling, iCon-go, SOLR, Apache, Celebros, Fredhopper, Aliznet, Technology Everywhere, Salmon, Micropole, CGI, Sogeti, Infosys, HCL, Pixelixir, Ecocea, MIT, Peoplesoft, Retek, Footlocker, Wal-MArt, Sephora, Louis Vuitton, eBusiness Suite, Siebel, Flex, Exadata, Exalogic, Fatwire, Prusdys, Fact Finder, T-mobile, HP, Sun Microsystem, Smart, Tom Tom, Enfinity,Merck, Deutsche Telekom, GSI Commerce, MySQL, Metro, Cosco, Samsung, MongoDB, Talend, PayPal, OroCRM, Akeneo, Magento Go, X.Commerce, MS SQL, NO SQL, GIT, GITHUB, PHPtal, smarty, AS400, Cegid, Navision, Colombus, AngularJS, Google, Twitter, Twitter bootstrap, SQLite, Twig, Ikea, MTV, DrupalCon, Alven Capital, ISAI, Skrill, be2bill, Kiala, Jirafe, RoyalMail, Kenzo, McDonalds, Cartier, The Doors, Oxid Commons, Varien, Nec-kermann, Medimops, Shoptimax, Polytouch, Mobilemojo, Oxid eFire, Ellapaul, PrestaBox, Forrester Ainsi que leurs logos, marques déposées et/ou les copyrights qui leur appartiennent. Si votre marque est citée dans l’étude et si vous souhaitez la retirer, n’hésitez pas à contacter les auteurs pour les avertir.

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2013, tous droits réservés à NBS System.

Conclusion

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A propos des auteurs Cette étude a été pilotée par Philippe Humeau pendant plusieurs mois, assisté par Matthieu Jung.

Philippe Humeau, CEO et co-fondateur de NBS System en 1999.Après avoir obtenu son diplôme de l’EPITA en 1999, Philippe Hu-meau co-fonde NBS System et en devient le premier consultant en sécurité informatique. Il est maintenant Directeur Général et en charge du développement de NBS System.Philippe s’est spécialisé dans le e-Commerce en 2006 en déve-loppant une expertise sur l’optimisation des performances afin d’obtenir des sites toujours plus rapides. Matthieu Jung, Responsable Communication & Marketing.Matthieu est en charge du web-marketing et de la communica-tion chez NBS System. Toujours à l’affût de nouvelles actualités e-Commerce, Matthieu scrute le web en permanence pour être au courant des dernière infos et des meilleures pratiques du sec-teur. Il assiste Philippe Humeau dans l’organisation d’événements tels que le Bargento ou la ZendCon Europe. Matthieu est égale-ment un contributeur du blog Ecommerce-squad.com.

Remerciements Les auteurs souhaitent remercier tous les experts et les éditeurs des solutions e-Commerce qui ont accepté de partager leurs informations avec nous. Un grand merci également à notre fantastique traducteur Bénédicte Mutel ([email protected]) qui nous a aidé plus d’une fois à traduire tous nos contenus et Amélie Hardy ([email protected]) qui a réalisé ce template. Vilya Ean & Julien Didier (Agence Dn’D), Jean Claude Nogues (DataSolution), Tom Robertshaw (MeanBee) et tout le staff de NBS System.

Mentions légalesEditeur : NBS System, 140 bd Haussmann, 75008 Paris, FranceImprimerie : Com’Tools, Espace performance bât C1-C2, 35769 Saint Grégoire Cedex, FranceDate de sortie : 14 juin 2013Contact : +33.1.58.56.60.80, [email protected]

Conclusion

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S y s t e m

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