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La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France? DROIT Victor et LEYDIS Corentin Maitre de mémoire : RAYNA Thierry 1

La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

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La technologie NFC peut-elle permettre le développement du

paiement mobile dans les points de vente en France?

DROIT Victor et LEYDIS CorentinMaitre de mémoire : RAYNA Thierry

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SOMMAIRE :

1. REMERCIEMENTS............................................................................................................................3

2. INTRODUCTION................................................................................................................................4

3. REVUE DE LITTÉRATURE / DÉVELOPPEMENT......................................................................63.1. LE MOBILE AU COEUR DE L’EXPÉRIENCE D’ACHAT.........................................................................63.2. LE PAIEMENT MOBILE....................................................................................................................103.3. LE PAIEMENT MOBILE VIA LA TECHNOLOGIE NFC........................................................................133.4. THÉORIES DES MODÈLES D’ACCEPTATION DE LA TECHNOLOGIE...................................................17

4. CADRE D’ANALYSE........................................................................................................................22

5. DESCRIPTION DE LA MÉTHODOLOGIE..................................................................................255.1. DÉFINITION DES OBJECTIFS............................................................................................................265.2. ÉLABORATION DES HYPOTHÈSES...................................................................................................265.3. DÉLIMITATION DE LA POPULATION DE L’ENQUÊTE.......................................................................275.4. CHOIX DE L’ÉCHANTILLON............................................................................................................275.5. CADRAGE DE PROJET DU QUESTIONNAIRE.....................................................................................275.6. RÉALISATION D’UN PRÉ-TEST........................................................................................................285.7. RÉDACTION DÉFINITIVE DU QUESTIONNAIRE ET CHOIX DU MODE D’ADMINISTRATION................28

6. DÉPOUILLEMENT DU QUESTIONNAIRE.................................................................................305.1. INTRODUCTION..............................................................................................................................305.2. LES ÉLÉMENTS MODÉRATEURS......................................................................................................30

5.2.1. L’expérience...........................................................................................................................305.2.2. Le genre..................................................................................................................................315.2.3. L’âge......................................................................................................................................31

5.3. LES DÉTERMINANTS.......................................................................................................................315.3.1. La performance espérée (âge et genre) :...............................................................................315.3.2. Effort demandé (âge, genre et expérience)............................................................................335.3.3. Prix (âge et Genre)................................................................................................................335.3.4. Habitude (âge, genre et expérience)......................................................................................355.3.5. Conditions facilitantes (âge, genre et expérience) :..............................................................375.3.6. Influence sociale (âge, genre et expérience) :.......................................................................405.3.7. Motivations hédonistes...........................................................................................................415.3.8. Autres.....................................................................................................................................42

6. ANALYSE DES RÉSULTATS.........................................................................................................44

7. CONCLUSION...................................................................................................................................48

8. BIBLIOGRAPHIE.............................................................................................................................51

9. ANNEXES...........................................................................................................................................54

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1. Remerciements 

Nous tenons à remercier en premier lieu Thierry Rayna pour son aide, ses conseils et sa disponibilité tout au long de la rédaction de ce mémoire de recherche.

Nous tenons également à remercier l’ensemble des professeurs de l’ESG Management School pour leurs enseignements.

Enfin nous souhaitons remercier tout ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’élaboration de ce mémoire.

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2. Introduction

Le smartphone connaît depuis quelques années un fort développement tant sur le taux

d’équipement que sur ses statistiques d’utilisation.

En Mai 2013, d’après le baromètre trimestriel réalisé par la Mobile Marketing

Association, on comptait en France plus de 24,1 millions de possesseurs de smartphones, soit

près de 45% de la population française de 15 ans et plus, contre 33,4% en 2011.

Ce baromètre met également en avant les 3 millions de mobinautes ayant déjà réalisé des

achats à partir de leurs smartphones.

Le smartphone occupe pour l’instant une place assez minime dans le processus d’achat

d’un produit ou d’un service. Les clients utilisent principalement leur smartphone pour obtenir

des informations sur les produits et pour recevoir des bons d’achats ou des réductions sur

certains produits. Dès lors, les distributeurs et commerçants ont donc principalement développé

des applications mobiles ou sites mobiles pour répondre à ces deux besoins. Les objectifs

principaux des distributeurs sont donc de rendre l’acte d’achat de leurs clients plus simple et de

leur permettre de s'assurer que l’achat effectué est le bon.

L’utilisation du smartphone comme moyen de paiement pourrait permettre de proposer

aux consommateurs une expérience utilisateur complète en alliant la recherche des produits, la

recherche d’alternative, la vérification du prix, le paiement via son smartphone, et les avis post-

achat.

Plusieurs technologies existent aujourd’hui pour proposer le paiement mobile en

magasin. (Citizy, Square, Skimm!, Google Wallet, à compléter). La majorité des technologies

disponibles sont l’oeuvre d’entreprises désirant être les premières sur un créneau porteur.

Aucune d’entre elles ne s’est aujourd’hui, vraiment imposée en France.

La technologie NFC a l’avantage d’être pré-installée sur de plus en plus de smartphones.

Ainsi, en France, d’après l’Association Française du Sans Contact Mobile (AFSCM), le nombre

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de smartphones équipés de la technologie NFC est estimé à plus de 3,5 millions, soit près de

15% des smartphones en circulation.

La technologie NFC permet à deux appareils d’échanger des données à courte distance.

Son utilité dans le cadre du paiement mobile réside dans le fait qu’intégrée dans un smartphone,

la NFC permet à celui-ci de transmettre à un lecteur compatible des données bancaires. Il suffit

de passer le mobile à moins de 10 centimètres du récepteur pour que le tag soit lu et le paiement

réalisé. Cette technologie permet de réaliser des transactions rapides car il n’y a pas de

vérifications pour les achats inférieurs à vingt euros.

La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement sans contact

mobile en points de vente en France?

Dans un premier temps nous avons réalisé un état des lieux du paiement mobile sans

contact NFC. Le déroulement de ce travail commence par l’étude de la place du smarphone dans

le processus de décision d’achat, mettant ainsi en lumière l’absence de paiement mobile en point

de vente. Pour comprendre ce manque nous étudierons les différentes solutions de paiements

mobiles disponibles, et dans celles-ci, plus particulièrement, celles soutenues par la technologie

NFC. Cette partie nous permettra d’avoir une connaissance globale de l’offre.

Dans un second temps, après avoir formulé des hypothèses sur l’adoption ou non du

paiement mobile sans contact via NFC, nous analyserons les résultats obtenus à un questionnaire

auprès d’utilisateurs potentiels. Nous tenterons de déduire si les consommateurs souhaitent

utiliser cette technologie. Cette partie nous permettra d’avoir une vision de la demande.

Enfin, nous tenterons de valider ou pas les hypothèses formulées afin de dégager une ou

des tendances pouvant esquisser l’avenir de ce moyen de paiement.

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3. Revue de littérature / Développement

3.1. Le mobile au coeur de l’expérience d’achat

Le but premier des téléphones portables était de rester en contact à tout moment avec son

entourage. Il est maintenant devenu un outil permettant d’effectuer une grande quantité

d’actions. Cette évolution des usages a été possible grâce à la miniaturisation des composants

technologiques et suite à l’avènement de l’internet mobile haut débit. Cela a permis aux

consommateurs d’être pro-actif avec leurs téléphones et d’avoir des attentes plus importantes

envers les entreprises.

Les smartphones sont alors devenus un nouvel outil de communication pour les

entreprises. Les commerçants et distributeurs ont compris rapidement que le mobile pouvait leur

permettre d’enrichir l’expérience utilisateur.

L’expérience en boutique peut être augmentée par le mobile. L’utilité du smartphone

dans le processus d’achat est pour l’instant de convaincre l’acheteur que l’achat effectué est le

bon (Lowden, 2011). La part du trafic provenant du mobile est en constante augmentation par

rapport au web, c’est pourquoi nombre de distributeurs ont mis en place un site ou des

applications sur mobiles. L’objectif de ces sites mobiles ou applications est de faciliter tous les

services proposés par les distributeurs. L’augmentation croissante des applications mobiles (ou

site internet mobile) a rendu l’environnement mobile beaucoup plus attractif pour beaucoup

d’utilisateurs (Karaatli, Ma & Suntornpithug, 2010).

L’augmentation continue d’applications, de services et d’appareils mobiles ne va pas

seulement attirer de nouveaux utilisateurs, cela va peut-être également améliorer l’expérience

utilisateur pour les entreprises intégrant le mobile dans leurs stratégies globales (Karaatli, Ma &

Suntornpithug, 2010).

Les technologies mobiles permettent aujourd’hui aux distributeurs d’étendre leur cible

pour leurs services existants (recherche d’informations principalement) mais aussi de proposer

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des nouveaux services innovants comme des services de géolocalisation, l’envoi de push

notifications pour des promotions spécifiques ou des services de couponing (bons de réduction).

Ces services ont été mis en place pour éviter qu’un client ne soit pas satisfait de son expérience

en magasin.

L’expérience mobile doit donc prendre en compte tout ce que souhaitent les

consommateurs pour leurs proposer des services innovants répondant réellement à leurs besoins.

Si l’expérience mobile est optimisée, alors l’expérience utilisateur et la satisfaction client auront

plus de chances d’être de bonne qualité. Cette stratégie mobile in-store se doit d’être cohérente

avec la stratégie globale de l’entreprise pour que le client puisse bénéficier de la meilleure

expérience possible. (Lowden, 2011)

Le processus de décision d’achat des consommateurs est expliqué par Kotler et Keller

(2006). Ce processus d’achat contient 5 étapes principales. La compréhension de ces 5 étapes

adaptées au mobile peut permettre aux distributeurs de mener des stratégies répondant aux

besoins des consommateurs.

Tout d’abord la reconnaissance d’un problème ou d’un manque. D’après Kotler et Keller

(2006) c’est ici que le processus d’achat commence. Ce besoin provient de différents facteurs

influençant le consommateur. Ces facteurs peuvent être internes (manque d’un produit chez soi

par exemple) ou externes (effet de mode pour un produit par exemple). Les technologies mobiles

permettent de rentrer en contact lorsque le client est dans un magasin ou lorsqu’il souhaite

acheter sur internet sur son mobile. Les communications marketing sur mobile peuvent alors être

interprétées comme un facteur extérieur qui aide les consommateurs à établir son besoin

(Karaatli, Ma & Suntornpithug, 2010).

Une fois que la reconnaissance du besoin est établie, le consommateur est décidé à

chercher des informations permettant de combler celui-ci.

Kotler et Keller (2006) décrivent deux phases où le consommateur est en recherche

d’informations. Lors de la première phase, le consommateur est passif mais réceptif aux

informations qu’il reçoit. Puis le consommateur devient alors actif dans la recherche

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d’informations pour le besoin rencontré. Le smartphone peut alors permettre de trouver

rapidement des informations à travers les sites mobiles et les applications dédiés.

Le mobile permet donc aux consommateurs de recevoir et d’accéder aux informations en temps

réel et à n’importe quel endroit, du moment qu’une connexion réseau existe. Cela est profitable

aux consommateurs qui gagnent du temps et limitent leurs efforts de recherche. (Karaatli, Ma &

Suntornpithug, 2010). Ces recherches d’informations sont valables en dehors du magasin mais

également dans le magasin. Par exemple, si un utilisateur souhaite connaître les trois magasins

Carrefour les plus proches de lui, il lui suffit d’ utiliser l’application mobile Carrefour et de se

géolocaliser. Les magasins les plus proches lui seront alors indiqués. Une fois dans le magasin, le

consommateur pourra utiliser son smartphone pour rechercher des détails sur certains produits.

Pour la recherche d’informations, quatre principales sources d’informations ont été mises en

évidence. Ces sources d’informations peuvent être :

• personnelles, via l’entourage du consommateur

• publicitaires, via l’analyse des sites internet, des packagings, et des conseils

commerciaux

• issues du grand public, via les média et les consommateurs du besoin

• expérimentales, via les tests de produits répondant au besoin du consommateur.

Le consommateur peut se tourner vers l’une de ces sources pour obtenir les informations

qu’il souhaite obtenir. Ces quatre groupes ont été classés en fonction de leur influence. La source

publicitaire permet d’obtenir le plus d’informations sur le produit ou le service, mais les sources

personnelles et grand public légitiment le produit car les informations issues de ces sources sont

indépendantes et ne sont pas dictées par un motif purement commercial.

La troisième étape consiste à évaluer les alternatives au besoin. La méthode la plus

utilisée par les consommateurs consiste à peser le pour et le contre des différents besoins pour

ensuite faire un choix rationnel. Pour chaque besoin, chaque consommateur a sa propre manière

pour évaluer les alternatives. Les sentiments personnels ainsi que les croyances des

consommateurs sont également des éléments permettant de choisir un besoin parmi plusieurs

(Kotler & Keller, 2006). Les applications de comparateurs de prix (idealo, prixing,

quiestlemoinscher, par exemple) peuvent également permettre au consommateur de faire un

choix, si le prix est un critère.

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Les appareils mobiles et les services associés permettent aux consommateurs de

bénéficier des avantages du shopping online (essayer un produit par exemple) et en magasin

(trouver des produits similaires d’une autre marque par exemple). Ainsi le consommateur pourra

s’assurer qu’il aura examiné les principales alternatives à son besoin.

Puis vient la décision d’achat. A cette étape, le consommateur a normalement des

préférences parmi les différents produits qu’il souhaite acheter. Kotler et Keller (2006) mettent

en avant cinq points pouvant influencer l’achat : la marque, le vendeur, la quantité, le délai, et le

moyen de paiement. Plus l’achat est d’ordre commun, moins le consommateur devra prendre en

compte ces facteurs lors de sa décision d’achat.

Le mobile peut être utilisé de différentes manières lors de l’achat d’un bien. Les

applications mobiles peuvent permettre aux utilisateurs de chercher l’emplacement d’un produit

dans un magasin, de préparer une liste d’achat et donc de gagner du temps, de disposer de ses

cartes de fidélité de distributeurs à tout moment, d’utiliser des coupons de réduction, etc.

Cependant le paiement mobile, encore peu développé aujourd’hui, pourrait faciliter

l’achat de produits “communs” en accélérant le processus d’achat des produits.

Deux facteurs peuvent également influencer le consommateur entre ce qu’il avait prévu d’acheter

et ce qu’il va réellement acheter. (Kotler & Keller, 2006)

• Tout d’abord les « attitudes négatives » des autres personnes vis à vis de son premier choix

ainsi que la « motivation du consommateur » à suivre l’avis d’autres personnes, représentent le

premier facteur.

• Le deuxième facteur met en avant les situations non anticipées qui vont faire changer le

consommateur d’avis. Si de nouveaux risques apparaissent au cours de l’achat alors, le

consommateur sera plus enclin à changer sa décision.

La dernière étape du processus d’achat est le comportement post-achat du consommateur.

Le consommateur souhaite savoir si son achat a été le bon. La satisfaction du consommateur est

déterminée par la différence entre les performances réelles du produit et ses attentes initiales. Si

la performance réelle du bien acheté égale ou dépasse les attentes du consommateur, alors le

consommateur sera satisfait de son achat (Kotler & Keller, 2006). Une fois l’achat réalisé, le

consommateur devient alors actif et donnera facilement son avis à son entourage. Il peut ainsi

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soit, promouvoir le produit ou, à l’inverse, avertir sur la mauvaise qualité du bien acheté en

utilisant son smartphone.

Les services mobiles peuvent alors permettre aux consommateurs d’être plus confiants

quant à leur achat et de limiter les regrets sur l’achat d’autres produits. Ils peuvent également

améliorer le service client post-achat. Les consommateurs peuvent recevoir à tout moment des

notifications sur leurs achats (livraison du produits, rappel des conditions d’échange, enquête de

satisfaction).

Il ne manque donc qu’un élément aux distributeurs pour proposer une expérience

utilisateur optimale : le paiement mobile. L’utilisation des smartphones comme moyen de

paiement pourrait alors permettre aux distributeurs d’accroître l’expérience “in-store”,

d’augmenter les ventes, de bénéficier d’un engagement plus important de la part du

consommateur et de mieux le fidéliser.

3.2. Le paiement mobile

Les principaux types de paiement mobile qui existent aujourd’hui sont : (Carlos R.W. de

Meijet et Jonathan Bye, 2011)

Le paiement par SMS :

Ce type de paiement est le plus souvent utilisé pour transférer de l’argent entre particuliers

notamment dans les pays peu développés ou les banques ne sont que peu présentes. M-pesa au

Kenya est un système permettant d’envoyer de l’argent pas SMS depuis un mobile. Environ 50%

de la population kenyane utilise ce moyen de paiement (Brett King, 2012)

Paiement par QR code :

La start up Skimm! utilise une application de lecture de QR code pour effectuer des paiements.

Une fois l’application reliée à une carte bancaire, la lecture du QR code entraîne le paiement.

Lecture de la carte bancaire par le smartphone via un périphérique “dongle” :

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Square lancé en 2009 par Jack Dorsey, co-fondateur de Twitter permet la lecture d’une carte

bancaire sur son smartphone. Ce système favorise les échanges entre particuliers ou entre petits

commerçants et particuliers. Des concurrents directs de Square ont été lancés en Europe SumUp

(présents dans 10 pays), iZettle (présent dans 7 pays et soutenu par American Express).

Des systèmes concurrents indirects de Square ont également été créés qui sont soutenus par un

accessoire Bluetooth : Payleven, mPowa et Jusp qui utilisent un appareil Bluetooth, mPowa.

Deux types d’accessoires existent donc : les accessoires pour la prise jack des smartphones et

tablettes mais aussi des lecteurs de carte connectés en bluetooth au téléphone.

Le paiement sans contact :

Ce type de paiement permet à l’utilisateur de régler directement en magasin en n’effectuant

qu’une seule action : faire passer son téléphone au dessus d’un terminal récepteur. Le Google

Wallet principalement utilisé aux Etats-Unis et au Canada utilise la technologie NFC et permet

des transactions mobiles sans contact. En France Cityzi est basé sur le même fonctionnement et

regroupe beaucoup de gros acteurs : Bouygues Télécoms, Orange, SFR, Société Générale, CIC,

BNP Paribas, Crédit Mutuel, Gemalto, Identive, Safran, etc... Cityzi est une “initiative française

de déploiement de la technologie NFC” qui permet le paiement sans contact pour des biens et des

services mais aussi la fidélisation via des applications mobiles partenaires.

Cependant le paiement mobile ne fait pas forcément l’unanimité. Ainsi Apple ne propose

toujours pas cette fonctionnalité sur l’iPhone. Apple privilégie aujourd’hui la création d’un

univers dédié à la fidélisation “Passbook” où les marques peuvent proposer leur carte fidélité et

envoyer des bons de réductions (couponing).

Le paiement sans contact est majoritairement soutenu par la technologie NFC. Cette

technologie utilise les réseaux sans fil à haute fréquence qui permettent des échanges entre deux

appareils (le smartphone et le terminal dans le cas du paiement mobile). Pour une optimisation de

l’utilisation de la technologie NFC, le smartphone devra être équipé d’une application de

paiement qui sera fournie en principe par les banques. (Carlos R.W. de Meijet et Jonathan Bye,

2011)

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Les fonds nécessaires à ces paiements peuvent provenir de différents endroits (Fumiko

Hayashi, 2012) :

● d’un compte bancaire par transfert électronique

● d’une carte de crédit (numéro de carte)

● du décompte depuis la facture de l’opérateur téléphonique (ou compte prépayé)

● ou enfin via une application présente dans le mobile (exemple App “Wallet”)

Les avantages pour les consommateur sont (Carlos R.W. de Meijet et Jonathan Bye, 2011) :

● de gagner du temps par une vitesse de transaction beaucoup plus rapide que le paiement

par carte : il suffit de passer son téléphone au dessus d’un terminal.

● d’avoir un moyen de paiement adapté à leur mobilité

● de limiter le nombre de moyens de paiement en regroupant carte bancaire et cartes de

fidélité dans un même appareil.

● d’ajouter les points de fidélité, d’utiliser des coupons de réduction, directement lors de la

transaction.

Le paiement mobile pourrait également profiter aux commerçants qui :

● pourraient interagir plus facilement avec leurs clients

● analyser plus facilement les demandes des clients.

● proposer des offres personnalisées

Les consommateurs utilisent majoritairement le paiement sans contact pour les achats

inférieurs à 20€. Les principales banques françaises proposent des cartes bancaires sans contact

ne nécessitant pas de code de confirmation pour tous les achats inférieurs à 20 euros, sans

minimum de paiement.

Il existe également des freins au développement du paiement mobile (Carlos R.W. de

Meijet et Jonathan Bye, 2011 & Fumiko Hayashi, 2012) :

● un écosystème très complexe avec une multitude d’acteurs (banques, opérateurs,

constructeurs, systèmes d’exploitation, commerçants, etc). Aujourd’hui il n’existe que

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peu de synergie entre ces différents intervenants, ce qui rend complexe le déploiement du

paiement mobile à grande échelle.

● les problèmes de sécurité du paiement mobile ne sont toujours pas clairement définis. Par

exemple : quelle protection existe si l’on perd son téléphone?

● les smartphones ne sont pas tous prêts pour le paiement mobile. Les systèmes

d’exploitation ou les technologies ne permettent pas, aujourd’hui, un développement

massif.

● le manque d’un standard unique sur lequel tous les acteurs pourraient s’appuyer pour

développer le paiement mobile est sans doute l’un des points le plus gênant.

● l’apprentissage des usagers à ce nouveau type de paiement.

Tous ces freins ont contribué à une attitude de “wait and see” depuis plusieurs années : tous les

acteurs attendent que l’un d’entre eux bouge pour ensuite le suivre. Cela pénalise avant tout le

consommateur, qui est lui, a priori, demandeur de ce type de service.

3.3. Le paiement mobile via la technologie NFC

La NFC (Near Field Communication) est une technologie de communication sans fil

permettant l’échange de données en champs proches (10 cm maximum). Cette technologie

supporte trois modes de communication :

- Lecture/écriture : L’appareil lit un tag NFC lui permettant alors de récupérer des données.

- Émulation : L’appareil émet des données pouvant être lues par un lecteur compatible.

- Pair à pair (Peer-to-Peer) : Deux appareils échangent simultanément des données.

Dans un premier temps cette technologie fut employée dans le cadre de la gestion des

droits d’accès via l’utilisation de carte à puce sans contact, c’est à dire en mode lecture/écriture.

Puis dans un second temps, cette technologie a été réutilisée à l’intérieur des smartphones pour

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permettre l’échange de donnée entre deux appareils et le paiement sans contact (Ghag, Hegde,

2012).

De ce fait elle se trouve être intégrée dans un nombre croissant de mobile ce qui ouvre

l’éventail des applications et usages :

- le ticketing : en replacement d’un ticket (de transports ou d’accès) (Ville de strasbourg)

- le partage de données et contenus entre deux devices

- le lancement d’un service: activer un service sur un autre support (clés de voiture

BMW, Hyundai)

- l’accouplage: entre plusieurs supports et ou Wi-Fi

- le paiement: en remplacement d’une carte de crédit ou de monnaie pour de petits

paiements

Du point de vue du paiement mobile sans contact cette technologie s’avère pertinente, car

elle permet la transmission des données bancaires en remplacement d’une carte de paiement, tout

en bénéficiant des nombreuses applications possibles sur smartphone (couponing,

géolocalisation, …).

Depuis 2011 de nombreux projets pilotes ont vu le jour tel que Mobile Shopping Sitges

en Espagne et Tap2Pay en Norvège équipant clients et commerçants de terminaux et mobiles

compatibles. Le succès du premier a permis d’étendre l’expérience jusqu’à Barcelone, tandis que

le second a remporté 97% de satisfaction auprès des testeurs. (Nordlund, Bentsen, Guaus, 2012).

En France, des projets pilotes ont été lancés à Nice, Strasbourg, Caen et Bordeaux par Cityzi.

À l’issue de ces projets une mise sur le marché de ce nouveau moyen de paiement aurait

dû suivre, pourtant elle se fait toujours attendre.

Quels sont les freins qui peuvent entrer en compte depuis le bilan du succès d’une expérience

locale jusqu’au déploiement à grande échelle du paiement sans contact NFC ?

Principalement, le problème vient d’une offre bien trop segmentée et fragmentée,

combinée à un grand nombre de parties prenantes voulant toutes devenir le grand bénéficiaire de

ce futur marché (Meijer, Bye, 2011) . Suite au manque de standardisation, chacun des acteurs

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tente d’imposer sa norme en la plaçant au centre du processus de paiement, ce qui lui permet de

devenir le principal commissionné. À la table des négociations nous retrouvons donc :

● Les fabricants de smartphone: Samsung, HTC, Asus, Blackberry ...etc

● Les opérateurs téléphoniques MNOs : Orange, Bouygues Télécoms, SFR

● Les opérateurs téléphoniques MVNOs type banques : CIC Mobile, Crédit Mutuel Mobile,

La Poste Mobile,

● Les banques françaises : Société Générale, Crédit Agricole, BNP Paribas, CIC, LCL etc.

● Les fournisseurs de carte SIM : Gémalto, Oberthur,

● Les fabricants de terminaux : Vérifone, Gémalto, Ingénico

● Les fabricants de carte de paiement : Visa, MasterCard, American Express

Au-delà de la discussion portant sur qui sera le plus grand bénéficiaire, demeure la

question de la sécurité qui est le fondement de tout moyen de paiement (Ghag, Hegde, 2012).

Concernant le paiement sans contact NFC, l’utilisation de l’accronyme STRIDE permet de

résumer l’ensemble des risques pouvant survenir (Damour, Achten, Coutant, 2009) :

Spoofing identity

Usurpation de l’identité du titulaire légitime

Ce type de risque est issu de la perte ou du vol d’un téléphone, mais aussi du fait d’un

clonage de ce dernier.

Tampering with Data -> Modifier, ajouter, effacer des données

Des données sont introduites avant ou durant une communication dans le but d’attaquer

le récepteur ou les infrastructures.

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Page 16: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

Répudiation -> Déni d’action du titulaire légitime

Correspond à une attaque par sur-facturation

Information disclosure -> Obtention d’informations personnelles

C’est par le biais d’”écoute passive” de communication que des données sont volées pour

être réutilisées plus tard à mauvais escient.

Denial of service -> Réaliser une refus d’accès ou corrompre un système

Souvent matérialisé par une attaque par encombrement du canal, cela peut amener à la

destruction du tag NFC.

Elevation of privilege -> Gagner des accès privilégiés afin de corrompre ou nuire à un système

Correspond au Jailbreaking dans le cas des iPhones

L’étude de ces éléments de risques nous permet de dégager 3 axes de sécurité pour un

mobile NFC : la sécurité du mobile, la sécurité du canal de communication et enfin la sécurité du

système (le lecteur).

Et c’est bien autour de cette sécurité du mobile, incluant la sécurité des données bancaires

que se cristallise la majorité des débats (Ghag, Hegde, 2012). Ainsi il existe aujourd’hui 3

espaces potentiels de stockage des données bancaires, lesquels sont défendus par des acteurs

différents :

● UICC : au sein de la carte SIM du téléphone, cette solution est fortement préconisée par

les MNO, ainsi que les MVNO’s car ils seraient alors propriétaires des données.

● Carte intégrée au téléphone : Située dans une carte intégrée au smartphone mais sur un

circuit indépendant permettant de sécuriser son accès, cette solution est fortement

préconisée par les fabricants de téléphones et fournisseurs d’OS.

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● Carte SD : Au sein d’une carte SD amovible, cela permettrait la sécurisation par

l’application de paiement sans contact mobile, ou bien une application tiers de stockage.

● Cloud : Solution récemment mise en place par le Google Wallet après avoir testé le

stockage à l’intérieur du mobile

Par exemple, au États-Unis cette bataille est représentée par la décision de l’opérateur

Verizon visant à bloquer l’installation du Google Wallet (Google, Citibank, MasterCard) sur les

terminaux de ses abonnés dans le but de promouvoir sa propre solution ISIS (Verizon, AT&T, T-

Mobile).

La démocratisation de ce moyen de paiement sera fortement corrélée à la mise en place

de standards (Zheng, Li, Jiang, 2012). Dans ce but, il est à noter que les initiatives

gouvernementales peuvent être fortement incitatrices (l’utilisation de technologie NFC dans les

transports publics permettrait un mise en production à grande échelle, par exemple). Dans le

même temps le service serait porté à la connaissance d’un public, à ce jour grandement néophite.

A contrario, les initiatives des marchands ont peu d’impact car ils sont trop nombreux, et cela ne

ferait que fragmenter un peu plus l’offre.

Du point de vue du marchand, ce moyen de paiement a longtemps été perçu comme

coûteux du fait des terminaux. Cependant, selon Visa, “Aujourd’hui, plus de 60 000

commerçants en France acceptent les paiements sans contact. Ils seront près de 150 000 fin

2013.” . Ce déploiement de terminaux initialement prévu pour les cartes de paiement sans

contact pourrait bénéficier au paiement NFC, car ils utilisent les mêmes fréquences.

Le succès d’un produit étant la rencontre d’un dispositif avec des dispositions - et partant

du principe que la mise en place du dispositif ne devrait être qu’une question de temps - il nous

semble pertinent d’étudier de manière empirique si le public possède ces dispositions.

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3.4. Théories des modèles d’acceptation de la technologie

Pour mieux comprendre les facteurs pouvant déterminer la demande nous avons décidé

d’appuyer notre étude sur les théories des modèles d’acceptation de la technologie.

Les premières études scientifiques proposant des modèles théoriques à propos de

comportements individuels face à l’introduction d’une nouvelle technologie de l’information,

furent réalisées par Martin Fishbein et Icek Ajzen en 1975. Ils proposèrent le modèle de la

théorie de l’action raisonnée (Theory of Reasoned Action - TRA). Celle-ci associe directement le

comportement d’un individu à son intention d’avoir ce comportement, lequel découle de deux

facteurs : l’attitude face aux conséquences de l’adoption du comportement et les normes

subjectives de l’individu (plus globalement face aux normes de la société). Schématiquement,

s’opposent deux croyances internes à l’individu: une première portant sur les conséquences

personnelles, une deuxième sur les conséquences vis à vis de la société (externe).

Quelques années plus tard (1985, 1991), partant du constat qu’il n’y a pas que des

éléments strictement internes qui entrent en considération, Icek Ajzen souhaita compléter sa

théorie avec de nouveaux facteurs pouvant influencer un comportement individuel. Ainsi

l’individu ne contrôle pas l’ensemble des facteurs et des contraintes (ou opportunités) qui

peuvent subvenir. Ces dernières seront modélisées sous la forme d’une troisième variable

appelée perception du contrôle sur le comportement. Celle-ci pouvant être positive ou négative,

elle émane de l’environnement de l’individu. Cette théorie comprenant trois variables - fonctions

de l’intention d’avoir un comportement - s’appelle théorie du comportement planifié (Theory of

Planned Behavior - TPB).

Jusqu’alors ces études s’attachaient plus à l’étude de la psychologie sociale dans sa

généralité qu’à l’étude de l’adoption des technologies de l’information, ces dernières en étant à

leurs prémices.

C’est en 1989 que Richard Davis et Richard Bagozzi décidèrent d’élaborer un modèle

théorique concernant les comportements individuels face à l’adoption des technologies de

18

Page 19: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

l’information. Sur la base des travaux sus-cités ils réalisèrent le modèle d’acceptation de la

technologie (Technology Acceptance Model - TAM). Ce modèle reprend la théorie de l’action

raisonnée - lien entre le comportement d’un individu et son intention d’avoir ce comportement -

donc l’usage d’une technologie et son intention. De la même manière, l’intention dépend de

l’attitude de l’individu et donc de ses croyances : subdivisé en deux parties dans ce modèle, elles

sont l’utilité perçue et la facilité d’utilisation perçue. Plus simplement : “À quel point serai-je

plus efficace?” et “Quel effort cela me demandera?”.

Depuis sa publication, ce modèle fut utilisé dans de nombreuses études et son

fonctionnement s’est démontré maintes fois. Cependant toutes ces études et applications ont

fonctionné en ‘vase clos’ et leurs apports n’ont jamais été mis en commun. C’est ce à quoi

Venkatesh, Morris, Davis et Davis (2003) ont souhaité remédier en unifiant plusieurs des travaux

portant sur l’adoption des technologies de l’information.

La théorie unifiée d’acceptation et d’usage des technologies (Unified Theory of

Acceptance and Use of Technology - UTAUT) fut finalisée en 2003 et se veut la synthèse de 8

modèles analysés dans le cadre d’une étude portant sur 215 entreprises. Un des fondements de la

théorie constitue la relation rétroactive entre l’intention et l’usage, elles même fonctions de

déterminants, lesquels ont une influence pouvant varier dans le temps. Enfin des variables

modératrices interviennent d’une manière globale. Ainsi nous pouvons découper la théorie

comme suit :

● L’intention est déterminée par la performance attendue, l’effort demandé et l’influence

sociale liée à l’usage de la technologie

● L’usage est déterminé par l’intention et les conditions facilitantes (externes)

● L’impact des déterminants est modéré par l’âge, le genre, l’expérience et le contexte

(volontaire/obligatoire) d’utilisation.

Enfin en 2012 Venkatesh, Thong et Xu ont élaboré l’UTAUT 2 qui est une extension de

l’UTAUT dans un contexte de consommation/consommateur. Le résultat ajoute trois

19

Page 20: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

déterminants (la motivation hédoniste, le prix, et l’habitude) et supprime un élément modérateur

(contexte d’utilisation).

La thérorie de l’UTAUT 2 comporte donc sept déterminants :

● La performance espérée

● L’effort demandé

● L’influence sociale

● Les conditions facilitantes

● Motivations hédonistes

● Le prix

● L’habitude

Les trois éléments modérateurs sont :

● L’âge

● Le genre

● L’expérience

Ces éléments influent dans un premier sur l’intention d’avoir un comportement puis sur l’usage.

20

Page 21: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

Titre : Modèle de recherche : UTAUT 2

Ce dernier modèle se plaçant dans un contexte de consommation - donc analysant le

comportement d’un consommateur - il sera celui que nous retiendrons pour analyser la situation

de la demande française en paiement mobile sans contact par technologie NFC.

21

Page 22: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

4. Cadre d’analyse

La polarisation croissante des activités du quotidien autour du smartphone semble être

une tendance lourde de notre société : communication (appel, sms, mms, visio), capture du réel

(appareil photo, caméra, dictaphone), organisation (agenda, réveil), recherche d’information

(internet mobile et applications), consommation culturelle (lecteur mp3, ebook) et consommation

de biens et services (sites et applications e-commerce). Ainsi le smartphone est en passe de

devenir l’extension indispensable à toutes les activités de la vie quotidienne.

L’exemple est d’autant plus parlant si l’on étudie de plus près le processus d’achat online

et ses étapes. Ainsi nous constatons que toutes les étapes clés peuvent être réalisées via le

smartphone : (Kotler, Keller, 2006 et Lendrevie, Lévy, Lidon, 2006)

- Reconnaissance du besoin : navigation sur l’internet mobile ou au sein d’une

application

- Recherche d’informations : recherche sur les sites mobiles ou applications

- Évaluation des alternatives : sites et applications mobiles de comparatif

- Achat : paiement sécurisé sur un site ou une application mobile

- Évaluation du produit et sentiment post-achat : service après vente par mail, chat ou

réseaux sociaux

La majorité de ces étapes est elle aussi applicable dans le cadre d’un achat réalisé depuis

un smartphone dans un point de vente physique, à l’exception de l’action qui suit la décision

d’achat, c’est à dire le paiement. En effet le paiement mobile en magasin reste aujourd’hui très

marginal en France.

Plusieurs modèles de paiement mobile en points de vente sont apparus se basant chacun

sur des technologies différentes, depuis la lecture de QR code jusqu’au transfert des données

bancaires via NFC en passant par la lecture de carte bancaire via des périphéques. C’est autour

de solutions utilisant la NFC que nous souhaitons axer notre recherche car c’est celle vers

laquelle les plus gros acteurs du marché semblent se tourner. Le paiement mobile sans contact

22

Page 23: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

NFC permet d’effectuer un paiement entre un smartphone et un terminal de paiement par

transmission des données bancaires via la technologie NFC

Cependant depuis les premières annonces, le temps de mise sur le marché du paiement

mobile via la technologie NFC s’avère très long. La cause en est l’immense spectre des parties

prenantes qui multiplie les initiatives solitaires, bilatérales ou multilatérales freinant la mise en

place de standards. Car en effet, en plus des banques et fabricants de téléphone, viennent

s’ajouter les opérateurs téléphoniques, fournisseurs de carte SIM, fabricants de terminaux

bancaires et fabricants de cartes de paiement.

C’est donc l’ensemble de ces acteurs qui doit s’entendre dans le but de mettre au point

une solution stable et sécurisée à grande échelle.

Cette fragmentation est amplifiée par l’enjeu financier que représente le marché du

paiement mobile sans contact, chacune des parties prenantes tentant de mettre au point une

norme lui permettant de récupérer une commission sur les transactions. Ainsi chacun tend à

promouvoir une solution qui le place au centre du processus d’achat.

Dans le même temps l’un des freins tend à disparaître : le coût d’équipement des

commerçants en terminaux compatibles qui est actuellement supporté par les fabricants de cartes

de paiement et qui souhaitent promouvoir les cartes de paiements sans contact. Ces dernières

utilisent en effet, les mêmes fréquences que les mobiles NFC.

Hormis les freins à la mise en place du paiement mobile sans contact via NFC, reste à

savoir si les consommateurs sont prêts à utiliser ce nouveau type de paiement. C’est précisément

ce point sur lequel nous souhaitons axer notre travail d’étude empirique.

Pour cela nous nous appuierons sur les théories de modèles d’acceptation de la

technologie afin d’analyser et interpréter nos résultats. Le modèle qui semble le plus approprié à

notre problématique est celui de l’Unified Theory of Use and Acceptance of Technology 2

(UTAUT2). Mis au point en février 2012 par Venkatesh, Thong et Xu elle est une extension de

l’UTAUT placé dans un contexte de consommation. Cette théorie nous permet de lister les

23

Page 24: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

éléments influençant le processus de décision des consommateurs dans l’optique d’utiliser une

nouvelle technologie.

Les déterminants de cette théorie sont les suivants :

● La performance espérée : le gain de ‘productivité’ et/ou de temps dans les paiements en

point de vente

● L’effort demandé : le temps d’adaptation à ce mode de paiement

● L’influence sociale : l’impact de l’utilisation du paiement mobile NFC sur ses relations

interpersonnelles

● Les conditions facilitantes : qui correspondront à l’ensemble des processus mis en place

par les distributeurs et commerçants

● Motivations hédonistes : le plaisir retiré de l’utilisation du service

● Le prix : qui dépendra de celui fixé par les distributeurs

● L’habitude : bien qu’étant fonction de l’utilisation, nous pouvons la rapprocher de

l’utilisation du smartphone en lui même et du paiement sans contact par carte bancaire

Enfin ces déterminants sont influencés par des éléments dit modérateurs qui sont : l’âge, le genre

et l’expérience.

Sur la base de ce modèle nous allons donc recueillir le point de vue et les attentes des

consommateurs vis à vis du paiement mobile sans contact via NFC.

24

Page 25: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

5. Description de la méthodologie

Notre méthodologie d’étude terrain s’est articulée en deux étapes : une première

consistant en le recueil d’informations subjectives via des entretiens individuels, puis une

seconde recueillant des informations plus objectives via un questionnaire.

Dans un premier temps nous avons débuté notre travail de recherche par 3 entretiens

individuels (deux semis directifs + 1 directif) avec des spécialistes des secteurs du paiement sans

contacts et de la technologie NFC :

● Éric Jouve, Director NFC, Payment & Mobility Products chez Identive Group, groupe

coté au NASDAQ spécialisé dans l’identification sécurisée par carte, puces RFID, tag

NFC et via le Cloud.

● Alexis Gros, Consultant paiement mobile & M-Acceptance chez Gallit, cabinet de

conseisl en monétique et transactions électroniques sécurisées, anciennement chargé de

mission au sein de l’AFSCM

● Bernard Noël, Directeur Général de Crédit Agricole Cards & Payments, filiale du Crédit

Agricole.

Les 2 premiers entretiens ont été réalisés par téléphone, le troisième par mail.

Les informations ainsi collectées nous ont permis de découvrir de manière plus

approfondie l’univers du paiement mobile grâce aux connaissances de ces professionnels. Nous

souhaitions ainsi obtenir un état des lieux de l’offre de paiement mobile sans contact. Ces

échanges ont orienté notre travail de recherche dans un premiers temps, puis conforté notre

volonté de réaliser une enquête terrain quantitative par la suite. En effet au terme de notre travail

de recherche les informations manquantes à notre étude se trouvaient être du côté de la demande.

C’est pourquoi nous désirions déterminer si le grand public serait enclin à utiliser le

paiement mobile sans contact via NFC. Pour ce, l’utilisation de questionnaire pour réaliser notre

25

Page 26: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

enquête terrain nous semblait être la méthode la plus appropriée en raison de ses apports en

quantité et objectivité de l’information.

Nous avons donc réalisé un questionnaire dans le but de répondre à la question : Le grand

public est-il prêt/enclin à utiliser le paiement mobile sans contact via la technologie NFC ?

Ci-dessous se trouve le descriptif de la méthologie que nous avons utilisée pour mener notre

enquête terrain :

5.1. Définition des objectifs

L’objectif de notre enquête est celui d’une enquête descriptive (Lapointe, 2000)

recueillant à l’été 2013 : la connaissance, les représentations et les attentes du grand public vis à

vis du paiement sans contact mobile NFC.

Plus spécifiquement nous pouvons rapprocher notre objectif des 2 types d’objectifs suivant

(Ghiglione, 1987) :

● L’estimation de la connaissance, des représentations et des attentes du grand public vis à

vis de ce moyen de paiement

● La description des déterminants pouvant expliquer l’acceptation ou non de ce nouveau

moyen de paiement

5.2. Élaboration des hypothèses

Ces objectifs ont pour but de répondre aux hypothèses suivantes :

Hypothèse 1 : Le paiement mobile NFC est aujourd’hui peu connu en France.

Hypothèse 2 : Les consommateurs seraient intéressés par ce nouveau moyen de paiement.

Hypothèse 3 : Les consommateurs n’ont pas assez confiance en cette technologie pour réaliser

des transactions

26

Page 27: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

Hypothèse 4 : Le paiement mobile sans contact serait pertinent pour des achats en commerce de

proximité.

Hypothèse 5 : Le prix n’est pas un facteur bloquant à l’utilisation de ce service.

5.3. Délimitation de la population de l’enquête

La population de l’enquête regroupe l’ensemble des personnes concernées par le

paiement en point de vente, qui sont donc amenées à réaliser des paiements dans des lieux

physiques. Par extension, seront donc exclus les jeunes enfants dont le paiement en point de

vente n’est pas récurrent au quotidien.

5.4. Choix de l’échantillon

Compte tenu des contraintes de budget et de temps nous estimons qu’un échantillon se trouvant entre 150 et 200 personnes sélectionnées selon la méthode aléatoire sera assez pertinent pour nous permettre d’analyser les résultats obtenus.

5.5. Cadrage de projet du questionnaire

Notre questionnaire sur le paiement mobile NFC doit apporter des informations en lien

avec les déterminants de l’acceptation de la technologie selon la théorie de l’UTAUT2

(Venkatesh 2007) à savoir :

- Quelles sont les performances espérées ?

- Quels sont les efforts demandés ?

- Quelle est l’influence sociale ?

- Quelles sont les conditions facilitantes ?

- Quelles sont les motivations hédonistes ?

27

Page 28: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

- Le prix est-il un facteur important ?

- Quelles sont les habitudes des consommateurs ?

Ces sept déterminants seront modérés par trois éléments modérateurs qui sont :

- le genre

- l’âge

- l’expérience.

La répartition des questions en fonction des déterminants et des éléments modérateurs est

disponible en annexe. (Annexe X).

5.6. Réalisation d’un pré-test

Nous avons réalisé un premier questionnaire via la plate-forme de formulaire proposée

par le service Drive de Google Inc (En annexe).

Pour ce pré-test nous avons pris en compte des critères nous permettant d’éviter certains écueils :

● vocabulaire courant

● questions concises et de tailles équivalentes

● valeurs équivalentes entre les réponses

● technique de l'entonnoir

● questions filtres

● position des questions implicantes

Nous avons également utilisé les déterminants de l’UTAUT2 pour base à la logique de nos blocs

de questions. De plus ce pré-test nous a permis de mettre en forme nos idées, pour organiser et

hiérarchiser nos questions et les réponses que nous souhaitions obtenir, ainsi que d’améliorer ce

questionnaire.

28

Page 29: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

5.7. Rédaction définitive du questionnaire et choix du mode d’administration

Une fois le questionnaire corrigé sur la base des retours pré-test, nous avons rédigé notre

questionnaire sur la plate-forme web de sondage Sphinx. Le mode d’administration retenu a donc

été par Internet.

Concernant la diffusion de ce questionnaire nous avons utilisé les canaux suivants :

- Mail à nos collaborateurs respectifs (Fnac.com, Carrefour et Visuamobile)

- Mail à nos listes de contacts respectives

- Partage sur les réseaux professionnel LinkedIn et Viadéo (statut et groupe)

- Partage sur les réseaux sociaux Twitter et Facebook (Statut et groupe professionnel)

29

Page 30: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

6. Dépouillement du questionnaire

5.1. Introduction

Ce questionnaire comprenant 28 questions a recueilli les perceptions de 193 répondants,

échantillon composé à 53,1% d’hommes et 46,9% de femmes. En ce qui concerne les tranches

d’âge il n’y a aucun représentant des moins de 18 ans, tandis que les 18 - 25 ans sont les plus

représentés (60,9%). Viennent ensuite les 26 - 35 ans (26,6%), les 36 - 45 ans (6,3%), 46 et 55

ans (3,1%) et enfin les plus de 55 ans (3,1%). Ces écarts de représentation seront à prendre en

compte au moment de l’analyse.

Les statistiques descriptives suivantes présentent dans un premier temps les réponses aux

questions de type ‘éléments modérateurs’ qui nous permettront dans un second temps de croiser

leurs influences sur les réponses aux questions de type ‘déterminants’. Enfin nous terminerons

par les réponses aux questions de type ‘autres’.

5.2. Les éléments modérateurs

5.2.1. L’expérience

Q01 : “Savez-vous ce qu'est le paiement mobile NFC ?”

Cette première question fait partie de l’élément modérateur de l’expérience. Elle nous apporte

des informations permettant d’avoir un premier aperçu sur la popularité de la technologie NFC.

Nous remarquons que 37,3% des répondants à cette question (72 personnes) déclarent savoir ce

qu’est le paiement mobile via la technologie NFC.

Q02 : “Pouvez-vous le décrire en quelques mots :”

Dans un second temps cette question nous permet d’évaluer la connaissance en paiement mobile

sans contact NFC, et donc de valider/contrôler la question Q01. Ici les verbatims nous permettent

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Page 31: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

de comptabiliser que 61 répondants sur 72 ont une connaissance s’approchant

approximativement de la réalité, dont 31 une connaissance précise.

QXX “Parmi ces éléments, lequel considérez-vous comme le plus important lorsque vous

réalisez un paiement ?”

Cette question nous donne des informations sur ces critères d’expérience influençant fortement le

choix d’un moyen de payement. C’est la sécurité qui se place en critère le plus important pour

63,7% des répondants, 13% disent privilégier la simplicité, 12,4% la rapidité, 6,2% le confort et

enfin 4,7% le coût.

5.2.2. Le genre

QXX “Vous êtes ?”

Les répondants sont composés à 53,1% d’hommes et 46,9% de femmes.

5.2.3. L’âge

QXX “Vous avez ?”

En ce qui concerne les tranches d’âge il n’y a aucun représentant des moins de 18 ans, tandis que

les 18 - 25 ans sont les plus représentés (60,9%). Viennent ensuite les 26 - 35 ans (26,6%), les 36

- 45 ans (6,3%), 46 et 55 ans (3,1%) et enfin les plus de 55 ans (3,1%).

5.3. Les déterminants

5.3.1. La performance espérée (âge et genre) :

QXX : “Quels bénéfices percevez-vous ?”

Cette question concerne l’utilité que les consommateurs peuvent percevoir dans l’utilisation du

paiement mobile NFC. Lorsque nous demandons aux répondants quels bénéfices ils perçoivent à

l’utilisation de ce service nous leurs proposons de noter chacun des facteurs suivants :

31

Page 32: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

- Paiement plus rapide

- Déplacement plus léger

- Meilleure interaction avec le commerçant

- Des moyens de paiement centralisés

- La sécurité des transactions

Au global il ressort comme principal avantage la rapidité de paiement avec une note moyenne de

4,21 sur 5, suivie de très près par l’avantage d’avoir des déplacements plus “léger” 3,77 et un

moyen de paiement centralisé 3,60. Ces deux facteurs étant très similaires, la proximité de leurs

résultats conforte la validité de ce bénéfice. La sécurité des transactions se place en avant-

dernière position avec une moyenne de 2,63. Enfin l’interaction avec le commerçant n’est par

perçue comme un bénéfice car elle obtient une moyenne de 2,44.

Si nous étudions maintenant ces résultats en prenant en compte l’élément modérateur du genre

l’ordre des bénéfices ne varie pas. Dans le même temps les femmes favorisent le critère des

déplacements plus légers (3,81) au détriment de l’aspect centralisé des moyens de paiement

(3,81). Aussi ces dernières pénalisent plus fortement l'interaction avec le commerçant (2,32) que

les hommes (2,56).

Du point de vue de l'âge, les résultats des tranches 18-25 ans et 26-35 ans sont très proches et

aucune divergence ne se détache des réponses au global. A contrario, les tranches supérieures

montrent des différences significatives : ainsi les 36-45 ans place la sécurité en point le plus

négatif (2,67) tandis que les 46-55 ans place la centralisation des moyens de paiement en

bénéfice le plus important (4,00). Enfin les plus de 56 ans et plus, mettent l’accent sur la rapidité

des transactions (4,67) et la légèreté des déplacements (4,50)

QXX : “Dans quels types de commerces seriez-vous prêt à utiliser votre smartphone pour

acheter un produit?”

C’est en supermarché que la plus grande part des répondants souhaiteraient utiliser ce type de

paiement (76,2%), puis pour les péages et parkings (71,0%) et grands magasins (64,2%). Enfin

32

Page 33: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

les commerces de proximité et bars / restaurants ne comptabilisent respectivement que 56,5% et

56%.

Plus précisément nous voyons que les hommes favorisent les bars/restaurants (65,6%) au

détriment des commerces de proximité (60%) mais le reste du classement reste le même. Les

femmes quant à elles ont exactement la même répartition qu’au global.

En prenant en compte l’élément modérateur de l'âge nous constatons que le classement est

quasiment inchangé pour les 18-25 ans et les 26-35 ans. Cependant les 36-45 ans - hormis le fait

d’attribuer de plus nombreuses réponses aux supermarchés (83,3%) - privilégient les grands

magasins (66,7%) aux péages et parkings (58,3%). Enfin les 46-55 ans et plus de 56 ans placent

eux aussi les supermarchés en premier, suivis ex-aequo par les bars/restaurants et péages et

parkings, avant de placer ex-aequo eux aussi les commerces de proximité et grands magasins.

5.3.2. Effort demandé (âge, genre et expérience)

QXX : “Comment percevez-vous le temps d'adaptation à ce service ?”

Nous cherchons ici à déterminer si l’utilisation de ce service leur parait demandé un effort

important ou non. Nous utilisons la notion de “temps d’adaptation” au lieu d’ “effort” afin

d’éviter le biais induit par sa connotation négative.

Au global ce sont 63,7% des répondants qui considèrent le temps d’adaptation comme rapide.

Mais 30% d’entre eux estiment le temps d’adaptation long pour l’utilisation de ce service.

L’influence de l’élément modérateur de genre n’a pas d’impact sur ces résultats.

En ce qui concerne l'âge, la population qui perçoit le temps d’adaptation comme le plus rapide

est celle des 26-35 ans avec 37,5% comme très rapide, et 41,2% comme rapide. De 36 ans à 55

ans la majorité (62,5%) estime le temps d’adaptation comme assez rapide alors que les plus de

56 ans estiment quant à eux le temps d’adaptation comme assez long (50%).

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Page 34: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

Du point de vue de l’expérience il est à noter que les répondants ayant déjà entendu parler du

paiement sans contact NFC sont plus nombreux à estimer un temps d’adaptation long 37,5% que

ceux n’en ayant jamais entendu parler 25,6%.

5.3.3. Prix (âge et Genre)

QXX “Seriez-vous prêt à payer pour ce service (paiement mobile NFC)?”

Cette question a pour objectif de déterminer si le prix est un obstacle au développement du

paiement mobile NFC.

Seulement 16,6% des répondants déclarent être prêts à payer pour ce service. Une très large

majorité ne souhaite donc pas payer de fais supplémentaires pour ce nouveau moyen de

paiement.

Ce sont principalement les hommes qui déclarent être prêts à payer pour ce service à 65,6%.

L’élément modérateur du genre est donc important ici. Du point de vue de l’âge ce sont

majoritairement les moins de 35 ans qui sont prêt à payer pour ce nouveau service. Ils

représentent 81,3% des répondants qui déclarent être prêts à payer pour ce service.

QXX : “Quels prix seriez-vous prêt à payer pour ce service ?”

Cette question a pour objectif de vérifier la véracité de la première question sur le prix et de voir

pour quels types de frais les répondants sont prêts à dépenser. Les répondants avaient le choix

entre les réponses suivantes :

“Je suis prêt à acheter une application et à payer un abonnement annuel”

“Je serais prêt à acheter une application mais sans frais annuel “

“Je suis prêt à dépenser l'équivalent de ce que je dépense pour ma carte bleue “

“Je ne souhaite pas payer de frais supplémentaire pour ce service “

Nous constatons qu’à cette question les répondants ne sont plus que 54,9% à déclarer ne pas

souhaiter payer de frais supplémentaire contre 83,4% à la question précédente. Puis 20,7% des

répondants déclarent “être prêt à acheter un application mais sans frais annuel” et 18,7% d’entre

34

Page 35: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

eux sont “prêt à dépenser l’équivalent de ce que je dépense pour (leur) carte bleue”. Enfin ils ne

sont que 5,7% à se déclarer “prêt à acheter une application et à payer un abonnement annuel”.

72,7% des hommes se déclarent prêts à “acheter une application et à payer un abonnement

annuel” contre 27,3% des femmes. Pour les autres critères, l’élément modérateur du genre n’a

pas d’influence sur ces résultats.

33% des répondants âgés de 36-45 ans et 33% des plus de 55 ans sont prêts à acheter une

applications sans frais annuel. Cela représente 13 points de plus que la moyenne sur l’ensemble

des catégories d’âge. Les autres catégories d’âge sont très proches de cette moyenne. 26,5% des

répondants des 26-35 ans sont prêts à payer les mêmes frais qu’ils ont pour leur carte bleue pour

ce service. Cela représente 8 points de plus que la moyenne sur l’ensemble des catégories. Les

autres catégories d’âge sont très proches de cette moyenne.

33% des 46-55 ans sont enclins à acheter une application mobile et à payer un abonnement

annuel pour utiliser le paiement mobile NFC lorsque la moyenne des catégories d’âge est de

5,7%.

QXX : “Pourquoi ?”

Nous avons également demandé aux répondants d’expliquer leurs choix. Trois principaux

éléments apparaissent suite à l’étude de ces verbatim :

- Le coût de ce service ne doit pas être supporté par le consommateur mais par les

banques et/ou les distributeurs proposant ce service

- La carte bancaire est déjà un moyen de paiement pratique. Les bénéfices du paiement

mobile NFC sont trop faibles par rapport à la carte bleue pour payer ce service

- La sécurisation des transactions inquiète également les consommateurs donc ils ne

souhaitent pas payer pour un service qu’ils ne considèrent pas comme sécurisé.

5.3.4. Habitude (âge, genre et expérience)

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Page 36: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

L’habitude concernant le paiement mobile NFC ne pouvant être déterminée - car

quasiment nulle à l’échelle de la population française - nous avons choisi comme critères ceux

relatifs à l’utilisation du smartphone, des applications bancaires ainsi que du paiement sans

contact par carte bancaire.

QXX : “Possédez-vous l'application mobile de votre banque ?”

65,6% des répondants possèdent l’application de leur banque sur leur smartphone, avec

proportionnellement une plus grande part de femmes (68,6% contre 62,2%). Du point de vue de

l'âge, de 18 à 45 ans la répartition reste sensiblement la même avant de grimper à 100% pour les

46 à 55 ans et de descendre à 16,7% pour les plus de 55 ans.

Par le prisme de l’élément modérateur de l’expérience on note que les répondants ayant déjà

entendu parler du paiement mobile NFC sont plus enclins à posséder l’application de leur banque

(77,8%) que les autres (57,9%)

Si nous prenons également en compte les critères les plus importants lors du paiement comme

élément modérateur de l’expérience, nous observons que les répondants privilégiant la rapidité et

le confort sont les plus enclins à posséder l’application de leur banque (83,3% et 75%). A

contrario, les répondants privilégiant la sécurité et le coût sont les moins enclins à posséder

l’application de leur banque (62,6% et 44,4%)

Quels types de fonctionnalités (sur votre application bancaire) utilisez-vous ?

En terme d’usages, ces applications sont principalement utilisées pour la consultation de solde

(90,2%) et pour effectuer des virements (48,7%). Enfin un quart des répondants utilisent les

fonctionnalités de gestion de budget et 9,3% de consultation des cours de la Bourse. Le genre,

l'âge et l’expérience n’ont donc pas d’influence particulière sur ces résultats.

QXX “Si l'application de votre banque vous proposait le paiement NFC, l'utiliseriez vous ?”

À cette question, les répondants ont affirmé à 58% qu’ils l’utiliseraient. Dans le même temps ils

ont été 11,4% à répondre par la négative et 30,6% à ne pas se prononcer. Les hommes montrent

plus d’intérêt et répondent par la positive à 65,6% contre 52% des femmes. La catégorie d'âge la

plus favorable s’avère être les 46-55 ans dont 66,7% répondent par la positive.

36

Page 37: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

Il est à noter que les répondants connaissant auparavant le paiement mobile NFC sont à 72,2%

prêts à utiliser l’application de leur banque pour payer avec leur mobile. De l’autre côté les

répondants ne connaissant pas ce moyen de paiement auparavant ne souhaitent pas l’utiliser à

37,2%.

Enfin en croisant ces résultats avec le choix de l’élément le plus important lors du paiement,

nous obtenons l’ordre suivant : ceux privilégiant la rapidité à 83,3%, le confort à 66,7%, la

simplicité à 64%, la sécurité à 52% et enfin le coût à 44,4%.

QXX : “Avez-vous déjà réalisé un paiement depuis votre smartphone (hors achat d'une

application) ?”

Au global, 39,4% des répondants ont déjà réalisé un paiement depuis leur smartphone. L’élément

modérateur du genre n’a pas d’influence sur les résultats. Cependant on observe une relation

inversement proportionnelle entre l’âge et le nombre de répondants ayant réalisé un paiement

depuis leur smartphone.

De plus les répondants déclarant connaître le paiement mobile NFC ont déjà réalisé un paiement

depuis leur smartphone pour 55,6% d’entre eux, contre 29,8% des autres. L'observation de ces

résultats par le biais des qualités préférées des répondants lors d’un paiement nous prouve que

les consommateurs les plus à l’aise avec le paiement mobile sont ceux privilégiant le confort

(50% d’entre eux ont déjà réalisé un paiement mobile) et la simplicité (48%). Viennent ensuite

ceux favorisant la rapidité (41,7%), la sécurité (36,6%) et enfin le coût (33;3%).

QXX “Possédez-vous une carte bancaire sans contact ?”

Au global, 16,6% des répondants affirment posséder une carte bancaire sans contact, 60,4% ne

pas en posséder, alors que 22,8% ne savent pas. Les hommes sont plus nombreux à posséder une

carte de paiement sans contact. Du point de vue des tranches d’âges ce sont les 46-55 ans qui

sont les plus équipés (66,7%) suivis des 26-35 ans (25,5%). Enfin viennent les 18-25 ans avec

12%, les 36-45 ans avec 8,3% puis aucun des plus de 55 ans ne possède de carte bancaire sans

contact.

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Page 38: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

Ce sont 31,9% des répondants ayant déclaré connaître le paiement mobile NFC qui possèdent

une carte de paiement sans contact, contre seulement 7,4% des répondants ne connaissant pas ce

moyen de paiement. Le croisement de ces données avec l’élément le plus important lors d’un

paiement ne fait pas ressortir de données pertinentes.

QXX “Avez vous déjà réalisé un paiement à l’aide de cette carte?”

Parmi les 42 possesseurs de carte bancaire sans contact 42,9% ont déjà réalisé un paiement sans

contact. Les éléments modérateurs d’âge, de genre et d’expérience n’ont aucune influence

particulière sur ces résultats.

5.3.5. Conditions facilitantes (âge, genre et expérience) :

QXX “Où avez-vous entendu parler du paiement mobile NFC ?”

Cette question avait pour but de déterminer si les consommateurs potentiels avaient déjà une

connaissance de cette technologie. Cinq réponses étaient possibles sachant que les répondants

pouvaient cocher plusieurs réponses :

● Publicité

● Article

● Reportage

● Monde professionnel

● Bouche à oreille

L’analyse des résultats nous montre que 61,1% des répondants déclarant savoir ce qu’est le

paiement mobile NFC (44 répondants sur 72) déclarent avoir entendu parler du paiement NFC

dans des articles de presse. 56,9% de ces répondants ont connu le paiement mobile par NFC via

le monde professionnel.

L’élément modérateur du genre n’entraîne que peu de différences entre les hommes et les

femmes. En proportion, les femmes ont plus entendu parler du paiement mobile NFC dans le

monde professionnel (31,5% contre 25,8% pour les hommes)

38

Page 39: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

L’élément modérateur de l’âge a une légère influence sur la source d’informations. Ainsi les 18-

25 ans ont plus entendu parler du paiement mobile NFC via le bouche à oreille (72,4%) lorsque

36% des 26-35 ans déclarent avoir pris connaissance du paiement mobile NFC à travers des

reportages.

Les répondants à cette question connaissaient obligatoirement le paiement NFC. L’influence des

éléments importants lors d’un paiement n’a pas d’intérêt à être croisé avec ses réponses, nous

n’utilisons donc pas l’élément modérateur de l’expérience pour cette question.

QXX “Quelles images étaient véhiculées ?”

Cette question a pour objectif principal de déterminer les images véhiculées par la

communication autour du paiement mobile NFC. Lorsque nous demandons aux répondants,

déclarant savoir ce qu’est le paiement mobile NFC, quelles images étaient véhiculées, nous leurs

proposons de noter chacun des facteurs suivants de 1 à 5 (5 étant “tout à fait” et 1 étant “pas du

tout”) :

- Rapidité des transactions

- Sécurité des transactions

- L’avenir du paiement

- Pratique au quotidien

- Simple à utiliser

L’analyse des réponses nous permet de mettre en avant comme principale image véhiculée la

rapidité des transactions (4,46). Puis viennent la simplicité d’utilisation (4,31) et l’aspect

pratique au quotidien (4,31). L’avenir du paiement arrive comme quatrième critère avec 4,10 de

moyenne dont 38,9% de “tout à fait”. Enfin la sécurité des transactions arrivent en dernière

position avec seulement 2,92.

L’élément modérateur du genre impacte légèrement les images véhiculées comme la rapidité des

transactions, l’avenir du paiement, l’aspect pratique au quotidien et sur la simplicité d’utilisation.

Ainsi pour quatre des cinq images véhiculées sont plus favorablement perçues par les femmes.

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Page 40: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

L’élément modérateur de l’âge influence certaines images véhiculées lors des différentes

communications. Ainsi la population de 18 à 35 ans déclare à 83,3% percevoir ce moyen de

paiement comme simple à utiliser. Les personnes de plus de 46 ans déclarent eux que l’image de

simplicité était peu véhiculée. Idem pour l’image de l’avenir du paiement : 70,3% des moins de

35 ans déclarent avoir perçu l’image d’avenir du paiement contre seulement 33,3% des plus de

46 ans.

L’élément modérateur de l’expérience n’a pas d’utilité car tous les répondants à ces questions

savaient ce qu’est le paiement mobile NFC. Comme ces réponses sont subjectives car il s’agit

d’images véhiculées, elles ne peuvent pas être corrélées à l’élément le plus important lors d’une

transaction pour les répondants.

5.3.6. Influence sociale (âge, genre et expérience) :

QXX : “Avez-vous déjà vu quelqu'un payer avec son mobile en point de vente ?”

Cette question avait pour but de faire un état des lieux du paiement mobile en point de vente. A

cette question seulement 7,8% des interrogés déclarent avoir vu un paiement effectué à l’aide

d’un mobile.

L’élément modérateur du genre nous permet de voir que les hommes déclarent trois fois plus

avoir vu quelqu’un payer avec un smartphone en magasin que les femmes (12,2% contre 3,9%)

L’élément modérateur de l’âge nous permet de constater que 13 des 15 répondants (soit 86,7%)

ayant répondu “Oui” à cette question ont moins de 35 ans.

L’élément modérateur de l’expérience permet d’observer que 18,1% des répondants déclarant

savoir ce qu’est le paiement mobile NFC ont déjà vu quelqu’un payer avec son mobile en point

de vente.

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Page 41: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

QXX : “Où ?”

En majorité, les ces paiements ont été réalisé dans des supermarchés (73,3%), puis viennent les

grands magasin (27,7%). Aucun autre point de vente n’as été cité parmi les 15 répondants. Les

éléments modérateurs n’ont pas d’influence particulière sur ces résultats.

QXX : “Qu’en avez-vous pensez ?”

L’analyse des verbatims de cette question nous permet de constater que les principaux points

relevés par les répondants sont la “rapidité” (9 des 15 répondants) ainsi que l’aspect pratique (6

des 15 répondants). Cependant deux répondants précisent que la sécurisation des données leurs

fait “peur”.

5.3.7. Motivations hédonistes

QXX :”Pensez-vous apprécier l'usage de ce nouveau moyen de paiement ?”

Cette question avait pour but de voir si les répondants pourraient aimer utiliser le paiement

mobile NFC. L’analyse des résultats nous permet de constater que 58,6% déclarent penser

apprécier le paiement mobile NFC (réponse “plutôt oui” et “tout à fait”). Ils ne sont que 3,6% à

déclarer ne pas apprécier du tout l’utilisation de ce moyen de paiement s’ils devaient l’utiliser.

Ce sont majoritairement les hommes qui déclarent penser apprécier ce nouveau moyen de

paiement : 64,5% d’entre eux ont répondu “tout à fait” ou “plutôt oui” à cette question. Les

femmes sont quant à elles 53,9%. L’élément modérateur du genre est donc ici important.

L’élément modérateur de l’âge nous permet d’observer que ce sont les catégories 18-25 ans et

36-45 ans qui déclarent le plus penser apprécier l’utilisation de ce nouveau moyen (61,6% et

58,3% de ces deux catégories respectives ont déclaré “tout à fait” ou “plutôt oui” à cette

question).

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Page 42: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

Parmi les répondants ayant déclaré savoir ce qu’est le paiement mobile NFC, 72,2% d’entre eux

déclarent penser apprécier l’usage de ce nouveau moyen de paiement (dont 34,7% de “tout à

fait”)

Les répondants qui considèrent que le confort est le critère le plus important lors d’une

transaction sont ceux qui déclarent le plus pouvoir apprécier utiliser le paiement mobile NFC

(83,4% de “Plutôt oui” et de “tout à fait”).

Dans l’ordre décroissant viennent ensuite les critères de rapidité (79,1% déclarent penser

apprécier l’utilisation du paiement mobile NFC : réponse “tout à fait” et “plutôt oui”) , de

simplicité (76%) et de coût (55,5%).

Enfin, les répondants qui considèrent que la sécurité est le critère le plus important lors d’une

transaction sont les moins enclins à utiliser ce nouveau moyen de paiement. Ils ne sont que

48,8% à déclarer cela (dont seulement 13% de “Tout à fait”)

5.3.8. Autres

QXX : “Possedez-vous un smartphone ?”

Nous constatons que 96,9% des sondés possédent un smartphone.

QXX “Quels sont les principaux usages de votre smarphone ?”

Voici la liste des fonctionnalités les plus utilisées par les répondants, classé par ordre

d’importance:

- Appel 94,3%

- SMS 93,8%

- Internet Mobile 86,0%

- Photo 72,0%

- Réseaux sociaux 67,9%

- Navigation GPS 53,4%

- Musique 52,8%

- Jeux 33,2%

- Achat e-commerce 13,5%

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Page 43: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

QXX “Quelle est la marque de votre smartphone ?”

Voici la liste de la marque des smartphones des répondant :

- Apple 59,1%

- Samsung 18,1%

- Blackberry 6,7%

- Nokia 5,2%

- HTC 4,1%

- Nexus 2,6%

- Sony 2,1%

- Wiko 1,6%

- Motorola 0,5%

QXX “Quelles est votre catégorie socio-professionnelles ?”

- Etudiants 51,6%

- Cadres 28,6%

- Employés 14,6%

- Professions intermédiaires 3,1%

- Artisans 0,5%

QXX “Vous vivez dans une ville de :”

- Moins de 10 000 habitants : 10,4%

- de 10 001 à 49 999 habitants : 19,8%

- de 50 000 à 199 999 habitants : 11,5%

- Plus de 200 000 habitants : 58,3%

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Page 44: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

6. Analyse des résultats

Hypothèse 1 - Le paiement sans contact mobile est aujourd’hui peu connu en France :

Sur la base de notre échantillon, nous constatons que seulement 37,2% déclarent savoir

ce qu’est le paiement mobile NFC. Suite à l’analyse des verbatim nous constatons que parmi

ceux déclarant savoir ce qu’est le paiement mobile NFC, moins de la moitié ont une

connaissance précise. Cela représente 16% de notre échantillon total.

Des raisons existent pour ce faible niveau de connaissance. Ainsi, les communications sur

ce moyen de paiement proviennent davantage du monde de l’entreprise ou de la presse. Les

acteurs pouvant promouvoir ce nouveau moyen de paiement (banques, opérateurs téléphoniques,

fabricants de terminaux) ne communiquent pas encore assez pour qu’une majorité de cet

échantillon sache ce qu’est le paiement mobile NFC.

Les personnes ayant connaissance de cette technologie représentent principalement une

population avertie. Ainsi les répondants qui savent ce qu’est le paiement mobile NFC sont en

grande majorité des détenteurs de cartes bancaires sans contact et d’applications mobiles de

banque. Ces deux critères sont donc des éléments facilitateurs permettant la connaissance du

paiement mobile sans contact.

A contrario, le faible nombre de cartes bancaires sans contact utilisées en France est un

élément ne favorisant pas l’émergence et donc la connaissance du paiement mobile NFC. Si un

consommateur ne connait pas les cartes bancaires sans contact alors il a peu de chance de

connaître le paiement mobile NFC.

L’hypothèse numéro 1 est donc validée. La connaissance du paiement mobile NFC chez les

consommateurs provient d’un comportement de type “pull” plutôt que “push” (communication

publicitaire). Pour connaitre le paiement mobile NFC, il faut chercher l’information.

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Page 45: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

Hypothèse 2 - Les consommateurs sont intéressés par ce nouveau moyen de paiement :

58,6% des répondants déclarent vouloir utiliser ce nouveau moyen de paiement s’il était

disponible. Les consommateurs les plus enclins à être intéressés par ce service sont avant tout

ceux qui souhaitent des paiements plus commodes et plus rapides. Les bénéfices perçus par les

répondants sont donc un moyen de paiement centralisé et un gain de temps conséquent.

Le temps d’adaptation semble important pour cette technologie. L’effort demandé aux

consommateurs existe, ce qui peut être un frein pour le développement du paiement mobile NFC.

Cette technologie est donc une technologie additionnelle nécessitant un temps de formation et

d’adaptation de la part des consommateurs. Plus l’âge augmente, plus ce temps d’adaptation

semble important.

Parmi les répondants déclarant avoir vu un paiement mobile NFC en magasin, ils sont

une très grande majorité à avoir trouvé cela “pratique” et “rapide”. Ils seront donc enclins à

parler de manière positive du paiement mobile NFC.

Dans le même temps, il y a une relation positive entre le fait de connaître le paiement

mobile NFC et le fait de vouloir essayer ce moyen de paiement.

L’hypothèse numéro 2 est donc partiellement validée. Les consommateurs semblent avoir besoin

de voir des paiements de ce type ou des démonstrations avant de l’adopter et de le promouvoir.

Hypothèse 3 : Les consommateurs n’ont pas assez confiance en cette technologie pour réaliser

des transactions

63,7% des répondants considèrent la sécurité comme le critère le plus important lors

d’une transaction. Les consommateurs souhaitent donc un service sécurisé. Cependant, lorsque

nous demandons aux consommateurs de classer les bénéfices qu’ils perçoivent au paiement

mobile NFC, la sécurité est en avant dernière position. De plus, plus l'âge des consommateurs

augmente plus la sécurité apparaît comme problématique avec ce moyen de paiement.

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Page 46: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

Dans le même temps, les consommateurs ayants déjà assisté à ce type de paiement

remontent un “mode de transaction - sans contact - qui ne fait pas confiance”, ou “le fait de ne

pas faire de code PIN n’est pas rassurant”.

Ici nous observons une corrélation positive entre l’utilisation d’une application bancaire ,

et la confiance en ce moyen de paiement. Ainsi les consommateurs ayant l’habitude d’utiliser

l’application de leur banque sur leur smartphones sont plus enclins à réaliser des transactions

avec ce moyen de paiement. Nous pouvons en déduire que la banque apparaîtt comme un tiers de

confiance.

L’hypothèse numéro 3 est donc validée, alors que la sécurité est importante pour les

consommateurs, le paiement mobile NFC n'apparaît pas sécurisé.

Hypothèse 4 - Le paiement mobile sans contact est pertinent pour des achats en commerce de

proximité :

En grande majorité les consommateurs prévoient d’utiliser ce moyen de paiement pour

régler leurs achats en supermarchés, péage et parking et grands magasins. Ainsi ils placent les

commerces de proximités et bars/restaurants en dernières places. Toutes tranches d’âges

confondues, ces résultats sont identiques. Dans le même temps nous avons constaté que les rares

paiements mobiles ayant été observés par les consommateurs se sont réalisés dans des

supermarchés.

Ces résultats peuvent être recoupés avec les critères de choix d’un mode de paiement,

ainsi la sécurité apparaît primordiale pour une grande partie des consommateurs. Par conséquent

les grosses infrastructures - types supermarchés, hypermarchés et grands magasins - sont vues

comme rassurantes dans le cadre de l’utilisation ou l’expérimentation d’un nouveau moyen de

paiement.

Par extension, nous pouvons conjecturer que les attentes de rapidité et simplicité des

consommateurs sont plus fortes dans le cadre de paiement en supermarché où les problématiques

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Page 47: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

de gain de temps sont plus importantes. Le paiement mobile NFC - grâce à sa rapidité de

transaction perçue - répond à ce besoin.

L’hypothèse numéro 4 est donc invalidée, les consommateurs souhaitent a priori utiliser

ce mode de paiement pour des montants assez importants. Les consommateurs semblent donc

considérer ce moyen de paiement comme une alternative à la carte bancaire.

Hypothèse 54 - Le prix n’est pas un facteur bloquant à l’utilisation de ce service :83,4% des répondants ne souhaitent pas payer de frais supplémentaire pour ce service. La

sécurisation des transactions est perçue comme faible et les risques de fraude en cas de mobile

volé important. Le coût du service ne doit pas être du côté du consommateur mais donc plus du

distributeur ou de la banque.

Parmi les répondants prêts à payer ce sont les moins de 35 ans qui seraient le plus prêts à

payer. Cette population semble donc être la plus en attente de cette technologie.

L’hypothèse numéro 5 est donc réfutée. Le prix est un facteur bloquant au développement

du paiement mobile NFC. Les consommateurs sont prêts à utiliser ce moyen de paiement si cela

est gratuit.

Ainsi ces hypothèses nous permettent de constater que l’intention d’utiliser le paiement mobile NFC est présente chez les consommateurs sans pour autant être un besoin. L’attraction de ce moyen de paiement n’est pas assez forte pour justifier un coût d’utilisation, le manque de communication joue en la défaveur de ce moyen de paiement soufrant d’image peut “sécurisée”.

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Page 48: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

7. Conclusion

Le paiement mobile sans contact peine à se développer aujourd’hui en France. Deux

“axes” peuvent expliquer ce phénomène : la technologie et les comportements.

En premier lieu, la multiplicité des solutions technologiques pouvant soutenir ce moyen

de paiement ralentit la mise en place d’une solution standardisée, nécessaire au développement

du paiement mobile NFC. Beaucoup d’acteurs ont des points de vue divergeant sur la

technologie à adopter. De plus, tant qu’Apple n’incluera pas la technologie NFC dans l’iPhone il

sera difficile d’élaborer une solution de paiement mobile unifiée. De plus le marché potentiel

sera privé d’une part considérable des consommateurs (22% en France selon la Marketing

mobile association, juin 2013)

Cependant le développement des puces NFC dans le mobile combiné au renouvellement

du parc de terminaux de paiement compatible NFC porte à penser que les conditions sont réunies

pour que les choses avancent malgré tout. Le fait de s’appuyer sur le réseau actuel de terminaux

de paiement tend à favoriser cette technologie à l’instar d’autres solutions pouvant paraître moins

sécurisées.

Par ailleurs, la sécurité est un élément clé pour les consommateurs en ce qui concerne les

paiements. Le sans contact (cartes bancaire et mobile) souffre d’une image peu sûre. Le fait que

le code PIN ne soit pas obligatoire pour les montants inférieurs à 20€ participe à véhiculer une

image d’insécurité de ce moyen de paiement.

Aujourd’hui les consommateurs ne semblent pas en attente de ce moyen de paiement,

principalement par manque de connaissance. Ainsi l’intention d’utiliser le paiement mobile NFC

est fortement corrélée à la connaissance de celui-ci.

D’après la théorie de l’UTAUT 2 la relation entre l’intention et l’utilisation réelle de ce

service sera déterminée par les conditions facilitantes et l’habitude.

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Page 49: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

Les conditions facilitantes permettant l’adoption de ce nouveau moyen de paiement sont

l’ensemble des mesures d’accompagnement des consommateurs de la part des acteurs proposant

ce service (communications, démonstrations auprès des consommateurs).

Les habitudes des consommateurs devraient évoluer rapidement dans un environnement

de plus en plus mobile, où le taux d’équipement en smartphone est en croissance. Ces habitudes

ainsi que les demandes des consommateurs envers les services de paiement mobile devraient

donc s’adapter lorsque les marchés du smartphone et du paiement sans contact seront matures .

Dans le même temps les éléments modérateurs d’âge et d’expérience influent également

sur cette étape. Ainsi les jeunes devraient être les premiers à faire usage de cette technologie, car

ils sont déjà les plus sensibles à l’intention d’utiliser ce moyen de paiement. De la même manière

les consommateurs avertis et ceux privilégiant la rapidité et la simplicité devrait être les plus

disposés à passer de l’intention à l’usage.

Des freins au développement de ce nouveau moyen de paiement existent. La

méconnaissance du grand public vis à vis de la technologie NFC et du paiement mobile ainsi que

le manque de communication de la part des principaux acteurs ne favorisent par l’émergence de

ce nouveau service.

Si les avantages de commodité et de rapidité liés à ce nouveau moyen de paiement

supplantent ces obstacles, alors le paiement mobile NFC devrait se développer dans les points de

vente en France.

Pour compléter ce mémoire il serait nécessaire d’effectuer des recherches

complémentaires dans le futur. Ces recherches pourraient notamment concerner les distributeurs

pour voir la place de la technologie NFC et du paiement mobile dans leurs stratégies globales.

Une analyse plus profonde de la technologie en elle même est également nécessaire pour voir si

elle est suffisamment sécurisée pour être déployée à grande échelle.

Enfin, les possibilités de fidélisation et de couponning (bons d’achat) des consommateurs

seraient également à étudier pour les distributeurs. En effet si l’on combine le paiement mobile à

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une mécanique CRM, les distributeurs pourraient alors eux aussi bénéficier du paiement mobile

NFC. Si les distributeurs et les consommateurs y voient des avantages clairs, alors ce moyen de

paiement deviendra populaire.

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Page 51: La technologie NFC peut-elle permettre le développement du paiement mobile dans les points de vente en France?

8. Bibliographie

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http://www.forum-smsc.org/

http://www.nfc-forum.org/home/

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9. Annexes

Annexe 1 : interview Bernard Noël, Directeur général Crédit Agricole Cards & Payments réalisé par mail.

1. Pour commencer, pouvez-vous vous présenter en quelques mots?Je suis Directeur Général de Crédit Agricole Cards & Payments, filiale du groupe Crédit Agricole spécialisée dans le traitement des opérations de paiements et services associés (cartes bancaires, prélèvements, virements, automates bancaires, transactions commerçants, etc.)

2. En quoi consiste précisément votre poste?Gérer l’industrialisation du domaine des paiements pour toutes les entités du groupe Crédit Agricole. Processer l’ensemble des transactions de paiement du groupe (8 milliards de transactions par an)

3. Quelle place le paiement mobile représente-t-il dans l’activité du CA ?Le paiement mobile est au cœur de la stratégie paiement du groupe C.A. Le marché du paiement mobile est actuellement en phase de lancement. Plusieurs expérimentations ont été réalisées avec des partenaires industriels et bancaires. Le groupe C.A. a lancé l’offre Kwixo en mai 2011 pour le paiement à distance et le transfert d’argent de personne à personne via mobile.

4. Depuis quand travaillez-vous à des problématiques liées au paiement mobile? au NFC ?Les études sur le paiement mobile et NFC ont été lancé depuis plusieurs années. Ces travaux ont permis de lancer en 2005 le projet PEGASUS (regroupement de 6 banques, 4 opérateurs mobiles, les réseaux VISA Mastercard et industriels). Une mise ne œuvre dans le Groupe a ensuite été réalisée.

5. Que pensez-vous du NFC ? Pensez-vous qu’elle sera la technologie de base pour l’adoption du paiement mobile à grande échelle ?L’adoption du paiement mobile ne dépend pas de la technologie. Mais il dépend de l’offre de service et de son écosystème. La notion de confiance est également un élément majeur d’adoption par le client

6. Pour vous quelle est aujourd’hui la technologie la plus sûre permettant les transactions via mobile ?La technologie SIM centric (Secure Element Embedded) représente la meilleure protection des clés de sécurité bancaires sur le mobile pour la délivrance du service de paiement. Cette technologie contribue à la sécurisation des transactions et doit s’intégrer dans un écosystème sécuritaire complexe.

7. Pour vous quelle est aujourd’hui la technologie la plus rapidement utilisable permettant la transaction en magasin ?Il s’agit de la technologie NFC en mode non connecté.

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8. Quel est la position de vos collaborateurs par rapport au paiement mobile? Et plus particulièrement NFC?Les collaborateurs peuvent être des testeurs et/ou des utilisateurs. Ils ont contribué à l’évaluation de plusieurs solutions NFC, micro SD,…Leur position est alignée sur celle de la direction générale.

9. La technologie NFC est-elle pour vous complémentaire aux applications de type Passbook (carte de fid, coupons, etc.) ?Oui.

10. Pour vous, quels sont les principaux freins à la généralisation du NFC?- délai d’équipement du réseau d’acceptation et attente d’une masse critique- complexité du partage de la valeur dans l’écosystème existant- Compatibilité des équipements mobiles avec les infrastructures- Evolution des normes partagées- niveau de confiance des clients dans l’usage 11. Pour vous, quels sont les principaux moteurs à la généralisation du NFC?- simplicité d’usage- banalisation des équipements- richesse du bouquet de services (bancaires ou non bancaires)

12. Quel est votre ressenti par rapport à la demande (consommateur) vis à vis du paiement mobile?Le besoin client est à créer. Il y a environ 1/3 du marché qui est appétant au mode de paiement mobile.L’usage est fort sur la carte et le temps de changement est toujours très long dans les moyens de paiement

13. Que pensez vous de l’accord Samsung-Visa (http://pro.clubic.com/e-commerce/paiement-en-ligne/actualite-543830-paiement-mobile-samsung-visa-signent-accord-mondial.html) ? Cela va t-il lancer le NFC pour de bon ?L’accord va dans le sens de la promotion mais ce n’est pas suffisant. Notre sentiment est que le NFC se lancera sur le long terme, environ 10 ans, et non pas massivement à court terme

14. Que pensez-vous des différents acteurs qui souhaitent lancer leur propre système de paiement mobile (exemple Apple)Il s’agit d’une réaction normale des « globales playeurs »qui maîtrisent l’ensemble de la chaîne de valeur (google, paypal, …). Il y a un risque de désintermédiation des banques à terme. Ces acteurs sont sur des systèmes propriétaires globaux qu’ils ne veulent pas ouvrir. Par contre, ils utilisent le système et les réseaux cartes.

15. Dans le cadre de votre travail vous êtes amené à collaborer avec les acteurs de secteurs différents, quels sont-ils et quelle est leur vision du paiement mobile via NFC?- les banques, qui semblent partagées à 50/50. Les nouveaux acteurs qui y voient l’opportunité de rentrer sur le marché des paiements en ligne

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- les opérateurs mobiles, acteurs proactifs qui font la promotion d’une solution basée sur la SIM- la grande distribution et les commerces, qui recherchent une simplicité d’usage- les industriels et ICS (VISA, Mastercard..), qui souhaitent se positionner sur un nouveau business en développement

16. Est-ce que la réticence d’Apple à inclure le NFC dans ses smartphones peut à terme ne pas permettre le déploiement du NFC à grande échelle ?Non. Apple ne fait pas le marché dans ce domaine.

17. Comment les différents acteurs concernés définissent quel sera le standard ? est-ce chacun pour sa peau ou alors y a-t-il un réel partage d’opinions ?Il existe un réel partage d’opinion sur les travaux de standardisation. Toutes les solutions devront utiliser les réseaux internationaux et les systèmes cartes qui utilisent obligatoirement des standards.Mais pas sur le business…

18. Avez-vous des contacts chez les différents acteurs ? Si oui avec qui ? Pour quelles raisonsNous ne pouvons pas révéler les contacts éventuels pour des raisons de confidentialité..

19. Vers quel horizon pensez-vous que le paiement via mobile en magasin sera généralisé ?Le développement du paiement mobile suit le cycle classique de développement d’un nouveau produit nécessitant des évolutions industrielles majeures. Les 4 phases standards sont : Lancement / Croissance / Maturité / Déclin.La phase de lancement du paiement mobile se situe sur la période 2013-2015.La phase de croissance devrait se dérouler sur une période de 5 annéesLa maturité ou généralisation devrait être atteinte en 2020 sous réserve du développement du réseau d’acceptation.

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ANNEXE 2 : Verbatim entretien Alexis Gros Réalisé par téléphone le 14/03/2013

Corentin Leydis : Pourriez vous vous présentez en quelques mots :

Alexis Gros : Je travail depuis 3 ans et demi environs sur les technologies de paiement, j’ai commencé 6 mois à l’AFSCM en stage de communication, suite à quoi je suis partie chez Gemalto où j’ai travaillé sur le TSM (Trusted Service Manager) [...] Sur le NFC Mobile une des principales difficulté est que l’on est pas sur un service déployé par un seul acteurs mais la plupart du temps par tout un écosystème qui induit des opérateurs mobiles, des industriels pour les cartes SIM compatibles, des constructeurs de téléphones mobiles, des banques, des opérateurs de transport... le soucis est que d’un point de vue de confidentialité des données il faut un intermédiaire de confiance entre l’opérateur et la banque qui permet de parler avec un élément de sécurité, en l’occurence en France la carte SIM. Ce dans le but d’installer de manière sécurisé sur le téléphone l’application et offrir un service confidentiel et sécurisé aux clients finaux.

CL: C’est donc un service que vous étudiez ou bien que vous developpez?

AG : J’ai donc travaillé chez Gémalto qui est une entreprise leader dans les cartes à puces et solution de sécurité associé (SIM Passport) la sécurisation des services solution de paiemQui s’est positionné en fournisseur de service pour permettre d’installer des applications bancaire sur les cartes sim des opérateurs mobile. Donc être un intermédiare entre les deux acteurs. Il faut savoir que sur l’architecture Francaise vous avez d’un coté les opérateurs mobiles qui a une TSM qui va parler avec une opérateur de transport (ex Véolia), mais aussi toutes les banques qui vendent des applications de paiement sans contact mobile. Cependant ce TSM ne va pas être en contact direct avec les opérateurs de services. Il faudrait que vous voyez sur un schémas je vous conseil d’aller sur le site de la GFMA pour mieux comprendre.

….

AG : En gros au lieu d’avoir 2 acteurs qui se connectent à chaque fois, c’est plus compliqué, les systèmes d’informations sont très différents d’une banque à l’autre, d’un opérateurs mobile à l’autre. Le TSM propose une plateforme qui est capable de connecter avec l’ensemble des SI des acteurs, qui fait l’intermédiaire. Cela existe dans tous les pays qui utilisent un Secure Element.

CL : Lors de mes recherche j’ai pu constater une problématique concernant le lieu de stockage des donnée dans le téléphone, c’est ce type de problèmatique?

AG : la question n’est pas de savoir où es-ce qu’on sécurise l’information, elle est sécurisé à un endroit du téléphone : soit la carte sim, soit un élément de sécurité qui est une puce directement dans le téléphone (Ex Nexus Google). Mais ce n’est pas un élément de sécurité qui est éprouvé pour le moment. Ensuite il y a la micro sd mais il n’y a pas de standard donc... Par contre la ‘manière’ Secure Element Google en a un sur ses Nexus et il l’utilise donc pour les applications Google cela fonctionne mais l’application Google

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c’est une application de paiement qui utilise une carte émise par un partenaire de Google, une puis mastercard... Pour revenir au TSM il sécurise la transmission d’information du SI bancaire jusqu’au SI opérateur, puis du SI opérateur jusqu’à la carte SIM, et enfin jusqu’à l’application (MAJ,...). L’application de la carte SIM n’est pas dutout adapté (Type JAVA) et communique donc ensuite avec une application présente sur le mobile pour avoir une interface graphique plus agréable.Nous avons donc la distinction : élément sécurisé sur la carte SIM, élément client dans le téléphone. Ces deux applications communique alors par un système de clès...

Depuis le début de l’année de nouvelles carte SIM sont déployé en France qui sont certifié ‘EL4+ ‘ qui signifie qu’elles ont la même sécurité qu’une carte bancaire classique.

AG : Au sein de Gémalto j’ai donc étudié pendant 1 ans les marchés sur lesquels nous pourrions implanter notre offre de PSM, puis j’ai réalisé des études marketing durant 1 an.Enfin je suis retourné à la AFSCM où j’ai réalisé diverse tâche budget, communication, marketing. Je souhaitez prendre du recul sur le NFC, passer sur une autre technologie.Je suis alors rentré chez Gallit qui est une societé de conseil en monétique. Spécialisé sur les technos de paiement éléctronique. Je suis business analyst pour surveiller les grandes tendances du marché, et à coté de ça je fais des études pour des banques et des fonds financiers.

CL : Ces études concernent toujours le paiement mobile?

AG : Je travail aussi sur les technologie d’acceptation, c’est à dire le fais d’accepter sur mobile le paiement par carte bancaire. Nous proposons donc un produit appeler m-acceptance.

CL : Pourrait-on rapprocher ce système de celui utilisé par Square?

AG : Oui c’est en fait un produit tout à fait similaire à Square sauf qu’en Europe nos cartes de crédit n’ont pas le même fonctionnement qu’aux Etats Unis, notre produit est donc adapté. Nous utilisons la carte à puce (chips & pin).

CL : Cette solution est plutot destinée aux particuliers ou aux entreprise?

AG : Sur le sujet nous allons bientot sortir un livre blanc que j’ai rédigé, c’est assez confidentiel mais en gros ça peut être utilisé par les particuliers mais c’est assez cher et ça n’est pas sur les particulier que nous arriverons à faire du profit. Prenons l’exemple de Square qui a aux environs de 2 millions d’utilisateurs, ils ont tendance à cibler leur offre aux entreprises type Starbuck car il necessite de gros volumes pour réaliser des marges acceptable.

La m acceptance se confronte à des problèmatique très locale (Sécurité législation) qui ralentissent le déploiement international de Square.

CL : Au fil de mes recherche j’ai pu constater que les banques ne semblait pas favorable à cette ‘transition’, le voyant peut être comme une perte de contrôle du moyen de paiement, comment le voyez vous?

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AG : Aujourd’hui les banques de proximité ne represente plus une activité extrèmement lucrative comparativement au globale... mais ils on conscience que c’est une opportunité pour eux. Ils sont le mieux positionnés pour lancer cette solution, infrastructures, expérience en solution sécurisée. Dans le même elle doit réelement progresser en terme de relation client. Cela peut être utilise pour gagner des PDM sur les concurrents, se rénover... Aujourd’hui toutes les start-up qui propose des solution QR code et Peer To Peer sont soutenue par des banques. Pour avoir un soutiens réglementaire et obtenir rapidement de gros volumes.

CL : Aujourd’hui on voit beaucoup d’acteur lancer leur propre solution de paiement, donc un éparpillement. Votre proposition est celle d’une solution unifiée?

AG : En fait selon moi il y a deux types de solutions : Universelles et en circuits fermés. Sur les circuits fermés le dilemme est celui de savoir s’il faut d’abord équiper les commerçant en terminaux compatible ou bien les clients en mobile NFC. Faut-il que ce soit les accepteurs qui soit équipé (Récepteur) ou bien les éméteurs qui soit équipé? Dans toutes les innovations cela se passe ainsi. A contrario avec les solutions universelles types M-acceptance façons Square il y moins de problème car tout le monde est équipé d’une carte bancaire. …...

Le TPE sans contact va communiquer avec toutes les cartes Mastercard, Visa, ou encore tous les mobiles NFC. Sur le NFC je pense que en France on a eu la sagesse de travailler sur une technologie universelle pour pouvoir faire travailler ensemble tous les acteurs de la chaine (opérateurs banques). Ce qui nous fais arriver à une solution qui à du mal à décoller, car c’est difficil de faire travailler tout ces acteurs ensemble mais au final nous aurons une solution utilisable par tous. C’est la vraie promesse du marché Français, aujourd’hui les applications de paiement sans contact sont déployable sur tous les mobile Windows Phone, Blackberry, Android, et peuvent fonctionner dans tous les points de vente équipé de TPE sans contact. A date ce type de TPE devrait avousiner 10% du parc Français.

CL : A ce propos comment se déroule ce déploiement? Est-il favorisé?

AG : Les banques font des efforts mais elles ne sont pas en contact direct avec les commerçant. Le renouvellement prend du temps, sachant qu’un cycle bancaire monétique prend 10 ans pour faire atterrir une technologie. Pour exemple le NFC ça fait 10 ans que cela existe, on en parle en france depuis 5 6 ans donc ça mettra encore du temps.

CL : Donc globalement tous les acteurs vont dans le même sens ?

AG : Non, il suffit de regarder sur les membres participant au AFSCM, certaines banques n’y sont toujours pas, et n’y serait peut être pas non plus demain, mais le fait est qu’il y a aujourd’hui assez d’acteurs pour faire avancer les choses. L’avantage est qu’aujourd’hui les acteurs qui sont impliqué le sont vraiment à fond. Par exemple Free n’est pas impliqué aujourd’hui, ceci dit ça n’est peut-être pas leur priorité.

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CL : À contrario Orange est très impliqué aujourd’hui.

AG : Effectivement, particulièrement au niveau international où ils s’impliquent grandement ce qui se répercute en France. Particulièrement à partir de 2011 et 2012 où ils ont mis un coup de boost sur le déploiement des mobiles compatible NFC. Ça a été un moteur qui a entrainé Bouygues et SFR qui on fait l’effort d’acheter des mobiles compatible NFC. En se rendant sur le site de Citizy on peut voir une vingtaine de téléphone mobile NFC disponible en France ce qui est assez impressionnant.

CL : Ceci dit il me semble qu’en terme de proportion le parc mobile n’est pas encore très équipé...

AG : Effectivement cela dit je crois qu’il s’élève à 2 millions aujourd’hui. Mais c’est toujours le même problème il faut laisser du temps pour que les applications compatible soit mise en services, pareil pour les TSM et enfin les SI. Longtemps nous avons stagné dans la situation de la poule et de l’oeuf. D’un coté les opérateurs ne voulait acheter de téléphone compatible car il n’y avait pas de TPE et de l’autre les commerçant ne voulais pas investir dans des TPE paiement sans contact car il n’y avait pas de téléphone NFC. Aujourd’hui ce cercle vicieux s’est brisé et c’est sur la bonne voie.

CL : Pour élargir, que penser du fait qu’Apple n’a toujours pas mis en vente de mobile NFC? Es-ce une question de temps ou de stratégie différente?

AG : A mon avis Apple a toujours eu une stratégie comportant un temps d’observation assez long. Ils ont tendance à lancer leurs innovations une fois que la technologie est très mure afin d’être sur de ce qu’ils proposent. Je prends l’exemple de SIRI qui en soit était déjà disponible depuis bien longtemps sur d’autres terminaux, cependant avec une qualité de produit inférieure. En somme je serais étonné de voir qu’ils sont sur une technologie ouverte, j’ai plutôt tendance à croire qu’ils sont sur une technologie fermé inaccessible à tous les autres acteurs. Cependant comme je vous ai dit au niveau du paiement on est rapidement confronté à des problématiques très locales et je doute qu’ils arrivent à obtenir une offre globale de paiement de proximité.

CL : C’est vrai qu’à la vue du temps que cela vous prend pour réunir tous les acteurs, il est difficilement imaginable qu’un seul acteur comme Apple puissent offrir une produit universelle

AG : En effet il est très difficile de réunir tout ces acteurs autours d’une table, c’est très politique... on a eu l’exemple de NTT DOCOMO au Japon qui a souhaité créer une offre en partenariat avec Sony malheureusement ils se sont rapidement rendu compte que ça n’était pas viable et ils se sont maintenant rabattu sur le NFC.

ANNEXE 3 : Verbatim Éric JouveRéalisé par téléphone le 08/03/2013

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Corentin Leydis : Pour débuter pouvez vous me raconter votre parcourt, comment en etes vous venu a travailler dans le NFC :

Éric Jouve : Au tout debut cela a débuté en 99-2000 avec Nspring, des pda low coast comportant un slot cartouche. Les premier à avoir des cartes d’extention. Donc une ouverture pour faire des calculs, de la radio, du gps, du telephone. C’est à partir de ce moment là que le terminal qui ne servait jusqu’alors que d’agenda électronique ou calculatrice est devenu un outil plus performant. Pour exemple la société dans laquelle je travaillé nous avons lancé un outil control RFID. Qui permettait donc de lire des tags, nos client s’en servaient donc pour faire de l’authentification de bien pour luter contre la contre-façon, également sur la lutte de falsification de carte d’identité en Amérique du Sud. Pour l’instant c’est seulement un lecteur, par contre le mode de fonctionnement était celui du NFC, car par la suite nous avons ajouté le mode peer-to-peer.Cette idée nous avait été stimulée par les problématique de controle d’accès, par exemple dans les aéroport pour l’accès aux engard. Cela permettai de géré les heures d’accès selon tels ou tels badges.

C’est à ce moment là qu’interviennent les gros acteurs comme Philips SemiConductor (devenu NXP contructeur de controleur NFC pour les mobiles).

Petit à petit on s’est rendu compte qu’il fallait mettre un cadre plus sécurisé autour de cette techno, mais également qui allé manager les applications sécurisé à l'intérieur des téléphones. Tous les acteurs voulait prendre la main sur la sécurité.

CL : Du coup c’est à ce moment là qu’intervient le TSM :

EJ : Absolument, c’est la qu’intervient le TSM qui va gérer la façons dont la sécurité est en place à l’interieur des SIM, va être coordonnée. Mais ça n’est pas un service gratuit... Ce que l’on commence à voir également, notameent en france, toutes les banques sont en train de devenir des NVNO (Mobile Virtual Network Operator >< MNO Mobile Network Operator)

CL : Ce sont donc les banques qui déploient leur propre solution de téléphonie mobile ?

EJ : Tout à fait, du coup les banques achètent leur carte chez les même fabriquant qui font les cartes SIM. L’objectif étant de proposer du tout en 1, carte SIM + Carte bancaire.

CL : Pour l’instant cette stratégie ne saute pas aux yeux

EJ : Effectivement, mais avoir cette vision permet de mieux comprendre les tensions qu’il peuvent y avoir entre dans ces groupes. Typiquement la grosse majorité des gens regarde le paiement et le transport. Cependant depuis 2010 la techno est mature et ce qui bloque c’est de savoir par ou passe l’argent et qui contrôle quoi et qui passe à la caisse.

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CL : Donc le fait qu’il est ces MVNO pourrait faire avancer les choses car les banques n’on plus la perte de control lié à l’opérateur téléphonique?

EJ : Oui mais jusqu’a un certain point, cependant les banques étant MVNO étaient obligé d’acheter les SIM chez les MNO. Mais c’est en train de changer, et bientot ils pourront fournir leurs propres SIM. Du coup votre banque vous proposera une SIM.C’est une des grandes tendances.

Dans le même temps les MNO ne sont pas en reste et ils vont proposer leur propre wallet (type Cityzi). On pourra donc trouver chez Orange, SFR ou Bouygues des mobiles comportant l’application Cityzi et donc compatible NFC sans problème.

CL : M’étant interessé à Cityzi, ça semble la solution la plus viable pour le moment

EJ : Il y a eu un tel push qui a été fait là dessus, grace à Orange que ça a vraiment permit d’amener le NFC en France. Dans le meme temps ils sont très critiqués car ils vont partir des 3 leaders au niveau propriété intellectuelle. Entre temps il y a des guerres concernant le positionnement du secure element. Il y a eu un gros lobbing fait un niveau mondial. ....

CL : La sécurité la plus pertinente reste donc la SIM

EJ : Il faut savoir qu’il y a un très gros lobby qui se fait, car vous pouvez très bien avoir la même sécurité dans une micro SD que dans une SIM card. Au niveau sécurité ça ne change rien, il n’y a qu’une différence ‘politique’. Dans les faits la majorité des téléphones sont achetés par les opérateurs, et lorsque un acteur du type Orange décide de commander un téléphone, celui-ci l’est sur mesure. Donc lorsqu’il demande de ne pas cabler le routeur NFC à la micro SD sous peine de ne pas acheter le mobile, le constructeur obéie.

CL : D’où la lenteur de mise en place du NFC, car les opérateurs disaient je ne veux pas de NFC, aucun commerçant n’est équipé...qui de la poule ou de l’oeuf

EJ : Le fait de dire qu’il n’y a aucun commerçant équipé est une fausse excuse car c’est faux. Mais tout le monde ne le sais pas. Si vous allez chez Carrefour par exemple vous pouvez très bien payer avec votre téléphone NFC. Il y a eu à partir de 2004 un phénomène important qui à révolutionné le bancaire qui s’appelle Payway /Paypass, c’est le paiement sans contact aux US.Pour les petits montant vous déposiez votre carte sur le lecteur et puis le réglement se réalisé.Les US ont fait la migration de la piste magnétique (0 sécurité) vers le sans contact (une petite sécurité). Globalement à partir de 2005 ça à commencé à developper des carte de paiement sans contact sous la norme EMV. Cela correspont à la norme que nous avons avec PIN & CHIPS.Là dessus au alentour de 2006 on a vu un raz de marré de la mise en place du contact et du sans contact.

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Aujourd’hui la quasi totalité des terminaux produit integre le paiement sans contact. Il faut l’avouer car le paiement sans contact avec carte et via NFC se calle sur la même fréquence d’onde.Pour revenir à Carrefour vous pouvez régler vos achat de -de 25 € en utilisant le sans contact.

CL : Du coup, si l’on souhaite payer avec son mobile, on utilise une application comme Cityzi? Et y a t-il une limite de montant ici?

EJ : Tout à fait pour Cityzi, par contre la limite de 25 € concerne le paiement sans avoir à entrer de code PIN

La particularité de EMV c’est que vous êtes offline et online. Si vous etes en paypass vous êtes uniquement online, si vous êtes EMV vous avez suffisament de crypto qui permette le paiement offline mais dans une certainement limite. À l’heure actuelle il y a beaucoup de disparité dans les temps de transactions, c’est en raison de la différence offline/online. Cette différence dépend de la prise de risque que le marchand est prêt à prendre.

CL : D’un point de vue plus UX au niveau du paiement, quel est l’apport du paiement sans contact mobile via NFC? On parle beaucoup du temps de transaction

EJ : Pour le moment en dessous de 25 € vous n’avez pas besoin de PIN code, au dessus c’est à la volonté du vendeur. Ce sur quoi eje travail aujourd’hui c’est la collecte de coupon de réduction, directement avec votre téléphone, en remplacement du flash code.Regardez par exemple lorsque vous vous rendez chez carrefour vous avez plein de coupon au dos du ticket. Personnellement je suis le premier à tout jeter. Le point interessent est donc que via l’integration d’une application wallet vous allez pouvoir récupérer vos coupons à la vollé en vous ballandant dans les rayons vous collectez les coupons avec des tags et ils sont directement stockés dans votre mobile. Une fois en caisse le coupon est automatiquement consommée. La dessus intervient la dimension sociale ou je peux le partager avec quelqu’un en peer to peer.

CL : Combiné avec l’outil de géoloc du téléphone l’aspect marketing est vraiment très pertinent. Il y a déja de gros acteurs sur ce marché comme le Google Wallet.

EJ : Effectivement, beaucoup d’acteur lance leur propre solution. Jusqu’a présent l’utilisation faite du NFC est un remplacement de la carte, globalement les mobiles servent seulement à être lu. Il y a différentes façons de faire une transaction l’émulation de carte, le peer to peer.Ce que l’on commence à voir se developper, c’est un nouveau shémas, pour l’instant cela concerne les transport mais c’est en train de dévier sur le paiement:En fait vous avez un tag sécurisé, et non pas un lecteur, c’est à un dire un tag cripté qui identifie le marchand, le lieu , la caisse. Donc via le mobile vous réalisez une lecture de cette information et de façon via le secure element vous remonté les données à votre banque .

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CL : Ça se rapporte quelque peu au scan d’un QR code mais avec une techno différentes?

EJ : le problème du QR code est que vous n’avez pas d’unicité au sens transactionnelle du terme. C’est à dire que vous pouvez avoir un QR code qui vous donne un lieu mais qui ne vous garantie pas une information unique. C’est à dire que vous le copiez vous avez exactement la même chose. Là ce qui est intéressent avec le tag NFC à crypto c’est que systématiquement le code qui sera généré et lu sera unique, donc l’information unique.

CL : Et donc l’utilisation que vous en voyiez?

EJ : Par exemple dans le transport sur Strasbourg et sur Caen nous allons déployer des tags valideurs. Etant donné le cout et le temps nécessaire pour changer tous les lecteurs de transport et les rendre compatible NFC il est plus simple de permettre au gens compatible NFC de lire des tags sécurisés plutot que du rendre tous les lecteurs/valideurs compatible;L’idée des tags valideurs est d’avoir une cohabiation entre l’ancien fonctionnement et le nouveau en réduisant les couts. Les tags finiront par disparaitre mais ils auront servis pour la période de transition.

CL : Une question me viens à l’esprit : Ce système de consommateur lecteur induit un changement de sens dans la transaction, le client réalise lui même sa transaction en scannant sont produit.

EJ : Pour hé bien voyez si vous être titulaire d’une ligne mobile avec une carte prépayée, votre forfait est épuisé. Vous vous rendez alors chez votre opérateur téléphonique et dans la vitrine se trouve une vitrophanie sécurisé avec le genre de tag que je vous avez décris tout à leur, qui vous permet de faire un pop-up du montant que vous souhaitez créditer votre forfait.L’erreur à ne pas faire est de penser que 1 mode de fonctionnement sera universel. Par exemple vous ne ferez pas un paiement Paypal chez Carrefour, ou chez votre boulanger. Parce que typiquement c’est le e-money qui n’est pas lié à mastercard ou .....Donc pourquoi ne pas mettre dans les points de ventes des tag sécurisé qui permettrez de paiement de compte paypall à compte paypall, sans passez par Mastercard ou Visa.

L’idée est de créditer 1 fois votre porte monnaie virtuelle et ensuite de n’utiliser que celui-ci pour les transactions même en point de vente physique.Cela permettrai alors aux marchands de réduire les couts de transactions qu’il subissent par les banques.

CL : D’ailleurs il me semble que Square est actuellement en train de développer une solution destinée aux points de vente physique? Avec des terminaux?

EJ : La problématique c’est qu’aux Etats Unis ils commencent à avoir une multitudes de terminaux bancaire ce qui n’est vraiment pas pratique.

CL : Récemment Samsung et Visa on passé un accords, que savez-vous là dessus ?

EJ : Visa ce qui l’intesse c’est de faire partie du mouvement et récupérer une part des transactions si possible.

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CL : Et concernant le fait que Apple ne soit pas encore dans la course NFC?

EJ : Apple détient une quantité de brevet très importante concernant le NFC, mais il faut que ce soit mis en place à la manière dont ils souhaitent.

CL : L’importance des caractéristiques locale pour le système bancaire ne seront pas un frein à la mise en place d’une solution unifié Apple?

EJ : Ils devront forcement s’associer avec Visa ou Mastercard, c’est pas la mode Apple mais ils sont à un tournant.

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Annexe 4 : Répartition des questions en fonction de la théorie UTAUT2

Numéro Questions UTAUT21 Savez-vous ce qu'est le paiement mobile NFC ? Expérience2 Pouvez-vous le décrire en quelques mots ? Expérience

3 Où-avez vous entendu parler du paiement mobile NFCCondition facilitante

4 Quelles images étaient véhiculées ? Condition facilitante

5 Avez-vous déjà vu quelqu'un payer avec son mobile en point de vente ? L'influence sociale 6 Dans quel type de point de vente s'est réalisé ce paiement ? L'influence sociale 7 Qu'en avez-vous pensé? L'influence sociale

8 Pensez-vous apprécier l'usage de ce nouveau moyen de paiementMotivation hédoniste

9 Quels bénéfices percevez-vous à l'utilisation du paiement mobilePerformance espéré

10 Comment percevez vous le temps d'adaptation à ce service? Effort demandé

11Dans quels types de commerces seriez-vous prêt à utiliser votre smartphone pour acheter un pdt?

Performance espéré

12Parmi ces éléments, lequel considerez-vous comme le plus important lorsque vous réalisez un paiement ? Expérience

13 Seriez vous prêt à payer pour ce service? Prix14 Quel prix seriez vous prêt à payer pour ce service ? Prix15 Pourquoi ? Prix16 Possedez-vous un smartphone ? Autre17 Quelle est la marque de votre smartphone ? Autre18 Quels sont les principaux usages de votre smarphone Autre19 Possedez-vous l'application de votre banque Habitude 20 Quels types de fonctionnalités utilisez-vous ? Habitude

21Si l'application de votre banque vous proposait le paiement nfc, l'utiliseriez-vous Habitude

22 Avez vous déja réaliseé un paiement depuis votre smartphone? Habitude 23 Possedez vous une carte bancaire sans contact Habitude 24 Avez-vous déja réaliseé un paiement à l'aide de cette carte bancaire Habitude 25 Vous êtes Sexe26 Vous avez Age27 Quelle est votre catégorie socio-professionnelle ? Age28 Vous vivez dans une ville de Autre

Annexe 5 :

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