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www.lemonde.fr 64 e Année - N˚19637 - 1,30 ¤ - France métropolitaine --- Mercredi 12 mars 2008 Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directeur : Eric Fottorino Algérie 60 DA, Allemagne 1,90 ¤, Antilles-Guyane 1,90 ¤, Autriche 2,00 ¤, Belgique 1,40 ¤, Cameroun 1 400 F CFA, Canada 3,25 $, Côte d’Ivoire 1 400 F CFA, Croatie 18,50 Kn, Danemark 20 KRD, Espagne 2,00 ¤, Finlande 2,50 ¤, Gabon 1 400 F CFA, Grande-Bretagne 1,40 £, Grèce 2,00 ¤, Hongrie 650 HUF, Irlande 2,00 ¤, Italie 2,00 ¤, Luxembourg 1,40 ¤, Maroc 10 DH, Norvège 24 KRN, Pays-Bas 2,00 ¤, Portugal cont. 2,00 ¤, Réunion 1,90 ¤, Sénégal 1 400 F CFA, Slovénie 2,20 ¤, Suède 25 KRS, Suisse 2,90 FS, Tunisie 1,8 DT, USA 3,30 $, Afrique CFA autres 1 400 F CFA, Tilda Swinton dans le rôle principal de « Julia ». CAMILLE NATTA L’Artemis s’est échoué, lundi 10 mars, aux Sables-d’Olonne (Vendée). Des vents ont soufflé jusqu’à 130 km/h sur l’Europe. L’équipage d’un chalutier a été secouru en Manche. Près de 60 000 foyers ont été privés d’électricité en France. La chute d’une branche a tué une femme dans l’Eure. F. PERRY/AFP a Interview. Alain Juppé : « Les excès démagogiques contre le gouvernement ont remobilisé notre électorat ». Page 10 a Portrait. Valérie Fourneyron, la socialiste qui a enlevé Rouen à la droite dès le premier tour. Page 17 a Cantonales. La gauche espère remporter trois à six cantons, le PS peut ravir la Seine-Saint-Denis au PCF. Page 13 Intempéries L’Europe de l’Ouest a été traversée par une forte tempête A uteur de La Vie rêvée des anges en 1998, le cinéaste français Erick Zonca est de retour avec Julia. Porté par l’inter- prétation stupéfiante de Tilda Swin- ton, le film se joue des codes du thriller pour suivre la cavale d’une femme cynique au bout du rouleau, kidnappeuse d’enfant pour tenter d’échapper à sa déchéance. Même désespoir pour le poli- cier, moralement défait et physi- quement détruit, joué par Daniel Auteuil dans MR73, nouveau film de l’ancien flic Olivier Marchal, qui veut remettre au goût du jour le bon vieux polar à la française. Et toutes les sorties de la semaine. a Lire pages 31 à 33 A Marseille, le MoDem conclut une alliance avec la gauche pour battre Jean-Claude Gaudin. A Toulouse, il se rallie au maire UMP en ballottage diffici- le, Jean-Luc Moudenc. A Paris, le maire socialiste, assuré de sa réélection, renvoie les négociations avec le MoDem au lende- main du second tour. A Pau, enfin, François Bayrou lui-même, fondateur et président du parti centriste « non aligné », va devoir compter sur le bon vouloir de l’UMP s’il veut être élu maire. D’ailleurs, Alain Juppé, le triomphateur de Bordeaux, dit au Monde qu’il souhaite la victoire de François Bay- rou à Pau, mais qu’il n’ira pas le soutenir. La diversité de ces situations souligne un paradoxe : le MoDem n’a su capter qu’une fraction de l’électorat de François Bayrou (3,7 % des suffrages en cumul natio- nal, contre 18,5 % lors de la présidentielle), mais il se retrouve en position d’arbitre dans plusieurs villes importantes. La relative contre-performance du MoDem n’oblige pas la direction nationa- le du PS à transiger, tandis que l’UMP est plutôt encline à négocier pour sauver quelques villes. a P ourra-t-on un jour se vacciner contre l’hypertension artérielle ? C’est ce que laisse espérer un essai clinique conduit par une société suisse, dont les résultats sont publiés dans la revue The Lancet. Le vaccin expérimental testé par Cytos Biotechnology permet de diminuer la tension artérielle, notam- ment au petit matin. L’originalité de cet- te approche vaccinale est saluée par les spécialistes, qui soulignent cependant une inconnue de taille : on ne peut exclu- re que des injections répétées engen- drent des affections auto-immunes, com- me celles observées dans un autre essai vaccinal destiné à lutter contre la mala- die d’Alzheimer. a Lire page 8 L ’action EADS plongeait en Bourse mardi 11 mars au matin. Le construc- teur aéronautique européen subit le contrecoup de deux mauvaises nouvelles. Boeing va contester la décision de l’US Air Force d’accorder un contrat d’avions ravitailleurs de 35 milliards de dollars au tandem EADS-Northrop Grumman. Le groupe de Chicago va demander au Government Accountability Office, l’orga- ne d’investigation du Congrès, de réexa- miner cette décision du 29 février. Une procédure qui va durer cent jours. Louis Gallois, le patron d’EADS, considère que « le processus a été mené de manière extrê- mement professionnelle, transparente et équilibrée ». Seconde raison qui explique le recul de l’action EADS mardi matin : la publication par le groupe de résultats moins bons que prévu pour 2007. Il a per- du 446 millions d’euros l’an dernier, à comparer avec un bénéfice de 99 millions d’euros en 2006. a Lire page 14 Une kidnappeuse, un flic déchu : sombres héros du cinéma français Un essai vaccinal pour lutter contre l’hypertension PAGE TROIS La France fermée aux Tchétchènes Adam Siev, un Tchétchène de 28 ans, a pu rejoindre sa fiancée, réfugiée à Angers, et demander l’asile. Mais c’est sans doute le dernier, car Paris a pris des mesures pour interrompre la filière. France-Israël Rapprochement Shimon Pérès, président israélien et Prix Nobel de la paix, effectue la première visite d’Etat en France depuis le début du mandat de Nicolas Sarkozy. Un symbole fort après des années de froid. Pages 4, 21 et l’éditorial page 2. SNCF Grève La CGT appelle à une grève à la SNCF, mercredi 12 mars. La première à laquelle devra faire face Guillaume Pepy en sa qualité de nouveau président de l’entreprise ferroviaire. Page 15 Irak Les supplétifs de l’Amérique Hier, ils étaient de redoutables ennemis. Ces 80 000 hommes, dont plus de 80 % de sunnites, sont miliciens, au service de et salariés par les Etats-Unis. Reportage pages 18-19 Santé Les adolescents ont changé Plus grands, pubères plus tôt, plus enclins à l’obésité : les adolescents ne sont plus tout à fait ce qu’ils étaient. Page 34 Boeing conteste en justice le contrat d’EADS aux Etats-Unis Pour en savoir plus sur nous, tournez ces pages. Le MoDem est l’acteur ambigu du second tour des municipales Entretien « C’était une erreur de vouloir politiser cette élection », nous déclare Alain Juppé UK price £ 1,40 François-Marie Banier Johnny Dasolo roman © Martin dʼOrgeval Gallimard "Des moments de grâce où l'amitié enchante les lieux, donne un surcroît de beauté aux femmes et procure l'illusion que le monde est à prendre." Bernard Pivot, Le Journal du Dimanche

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64e Année - N˚19637 - 1,30 ¤ - France métropolitaine --- Mercredi 12 mars 2008 Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directeur : Eric Fottorino

Algérie 60 DA, Allemagne 1,90 ¤, Antilles-Guyane 1,90 ¤, Autriche 2,00 ¤, Belgique 1,40 ¤, Cameroun 1 400 F CFA, Canada 3,25 $, Côte d’Ivoire 1 400 F CFA, Croatie 18,50 Kn, Danemark 20 KRD, Espagne 2,00 ¤, Finlande 2,50 ¤, Gabon 1 400 F CFA, Grande-Bretagne 1,40 £, Grèce 2,00 ¤, Hongrie 650 HUF, Irlande 2,00 ¤, Italie 2,00 ¤, Luxembourg 1,40 ¤, Maroc 10 DH, Norvège 24 KRN, Pays-Bas 2,00 ¤,Portugal cont. 2,00 ¤, Réunion 1,90 ¤, Sénégal 1 400 F CFA, Slovénie 2,20 ¤, Suède 25 KRS, Suisse 2,90 FS, Tunisie 1,8 DT, USA 3,30 $, Afrique CFA autres 1 400 F CFA,

Tilda Swinton dans le rôle principal de « Julia ». CAMILLE NATTA

L’Artemis s’est échoué, lundi 10 mars, aux Sables-d’Olonne (Vendée). Desvents ont soufflé jusqu’à 130 km/h sur l’Europe. L’équipage d’un chalutier

a été secouru en Manche. Près de 60 000 foyers ont été privés d’électricitéen France. La chute d’une branche a tué une femme dans l’Eure. F. PERRY/AFP

a Interview. Alain Juppé : « Les excèsdémagogiques contre le gouvernementont remobilisé notre électorat ». Page 10a Portrait. Valérie Fourneyron,la socialiste qui a enlevé Rouenà la droite dès le premier tour. Page 17a Cantonales. La gauche espèreremporter trois à six cantons, le PS peutravir la Seine-Saint-Denis au PCF. Page 13

Intempéries L’Europe de l’Ouest a été traversée par une forte tempête

A uteur de La Vie rêvée desanges en 1998, le cinéastefrançais Erick Zonca est de

retour avec Julia. Porté par l’inter-prétationstupéfiantedeTildaSwin-ton, le film se joue des codes duthriller pour suivre la cavale d’unefemmecyniqueau bout durouleau,kidnappeuse d’enfant pour tenterd’échapper à sa déchéance.

Même désespoir pour le poli-cier, moralement défait et physi-quement détruit, joué par DanielAuteuil dans MR73, nouveau filmde l’ancien flic Olivier Marchal,qui veut remettre au goût du jourle bon vieux polar à la française.

Et toutes les sorties de lasemaine. a

Lire pages 31 à 33

AMarseille, le MoDem conclut unealliance avec la gauche pour battreJean-Claude Gaudin. A Toulouse, il

se rallie au maire UMP en ballottage diffici-le, Jean-Luc Moudenc. A Paris, le mairesocialiste, assuré de sa réélection, renvoieles négociations avec le MoDem au lende-maindu secondtour.APau, enfin,FrançoisBayrou lui-même, fondateur et président

du parti centriste « non aligné », va devoircompter sur le bon vouloir de l’UMP s’ilveut être élu maire. D’ailleurs, Alain Juppé,le triomphateur de Bordeaux, dit au Mondequ’il souhaite la victoire de François Bay-rou à Pau, mais qu’il n’ira pas le soutenir.

La diversité de ces situations souligneun paradoxe : le MoDem n’a su capterqu’une fraction de l’électorat de François

Bayrou(3,7 %dessuffragesencumulnatio-nal, contre 18,5 % lors de la présidentielle),mais il se retrouve en position d’arbitredans plusieurs villes importantes.

La relative contre-performance duMoDem n’oblige pas la direction nationa-le du PS à transiger, tandis que l’UMP estplutôt encline à négocier pour sauverquelques villes. a

P ourra-t-on un jour se vaccinercontre l’hypertension artérielle ?C’est ce que laisse espérer un essai

clinique conduit par une société suisse,dont les résultats sont publiés dans larevue The Lancet. Le vaccin expérimentaltesté par Cytos Biotechnology permet dediminuer la tension artérielle, notam-ment au petit matin. L’originalité de cet-te approche vaccinale est saluée par lesspécialistes, qui soulignent cependantune inconnue de taille : on ne peut exclu-re que des injections répétées engen-drent des affections auto-immunes, com-me celles observées dans un autre essaivaccinal destiné à lutter contre la mala-die d’Alzheimer. a

Lire page 8

L ’action EADS plongeait en Boursemardi 11 mars au matin. Le construc-teur aéronautique européen subit le

contrecoup de deux mauvaises nouvelles.Boeing va contester la décision de l’USAir Force d’accorder un contrat d’avionsravitailleurs de 35 milliards de dollars autandem EADS-Northrop Grumman. Legroupe de Chicago va demander auGovernment Accountability Office, l’orga-ne d’investigation du Congrès, de réexa-miner cette décision du 29 février. Uneprocédure qui va durer cent jours. LouisGallois, le patron d’EADS, considère que« le processus a été mené de manière extrê-mement professionnelle, transparente etéquilibrée ». Seconde raison qui expliquele recul de l’action EADS mardi matin : lapublication par le groupe de résultatsmoins bons que prévu pour 2007. Il a per-du 446 millions d’euros l’an dernier, àcomparer avec un bénéfice de 99 millionsd’euros en 2006. a

Lire page 14

Une kidnappeuse, un flic déchu :sombres héros du cinéma français

Un essai vaccinalpour lutter contrel’hypertension

PAGE TROIS

La France ferméeaux TchétchènesAdam Siev, un Tchétchènede 28 ans, a pu rejoindresa fiancée, réfugiée à Angers,et demander l’asile. Maisc’est sans doute le dernier,car Paris a pris des mesurespour interrompre la filière.

France-IsraëlRapprochementShimon Pérès, présidentisraélien et Prix Nobelde la paix, effectue lapremière visite d’Etat enFrance depuis le début dumandat de NicolasSarkozy. Un symbole fortaprès des années de froid.Pages 4, 21 et l’éditorial page 2.

SNCFGrèveLa CGT appelle à unegrève à la SNCF, mercredi12 mars. La premièreà laquelle devra faireface Guillaume Pepyen sa qualité de nouveauprésident de l’entrepriseferroviaire. Page 15

IrakLes supplétifsde l’AmériqueHier, ils étaient deredoutables ennemis. Ces80 000 hommes, dont plusde 80 % de sunnites, sontmiliciens, au service de etsalariés par les Etats-Unis.Reportage pages 18-19

SantéLes adolescentsont changéPlus grands, pubèresplus tôt, plus enclinsà l’obésité : les adolescentsne sont plus tout à faitce qu’ils étaient. Page 34

Boeing contesteen justice lecontrat d’EADSaux Etats-Unis

Pour en savoir plus sur nous, tournez ces pages.

Le MoDem est l’acteur ambigudu second tour des municipalesEntretien « C’était une erreur de vouloir politiser cette élection », nous déclare Alain Juppé

UK

pric

1,40

François-Marie BanierJohnny Dasolo

roman

©MartindʼO

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Gallimard

"Des moments de grâce oùl'amitié enchante les lieux,donne un surcroît de beautéaux femmes et procurel'illusion que le monde està prendre."Bernard Pivot, Le Journal du Dimanche

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La polémique sur le pouvoir d’achat est unsigne qui ne trompe pas : le chômagen’est plus la principale préoccupation desFrançais. Cette peur n’a pourtant pas dis-paru. Le retentissement provoqué par la

fermeture annoncée de l’usine ArcelorMittal deGandrange en témoigne. Ces sentiments contradic-toires correspondent assez bien à la réalité statisti-que : avec 7,5 % d’actifs sans emploi en métropole,le chômage retrouve un plancher qu’il n’avait pasatteint depuis 1983, mais il n’a pas disparu pourautant. Dans certains départements – le Nord, l’Hé-rault, le Gard, les Bouches-du-Rhône, notam-ment –, il dépasse même encore les 10 %.

La référence à 1983 ne doit pas laisser croire quenous sortons d’un tunnel long de vingt-cinq années. Au dernier trimestre 2001, le taux dechômage était certes un peu plus élevé (7,7 %), maisnous étions encore plus près de la barre desdeux millions de chômeurs (2,048 millions, contre2,084 aujourd’hui). Pour mémoire, le million dechômeurs a été dépassé (à la hausse cette fois) audeuxième trimestre 1977, et les deux millionssept ans plus tard. Le pire – 10,9 % et 2,8 millionsde chômeurs – remonte au deuxième trimestre del’année 1997.

Malgré tout, pourquoi bouder notre plaisir ?Alors qu’à la fin des années 1990 certains déclinolo-gues nous avaient prédit la fin du travail, il n’en estrien. Il n’y a même jamais eu autant de salariés surlaplanète. Mieux : malgré l’arrivée tout à fait excep-tionnellede centaines de millions de Chinois etd’In-diens sur le marché du travail mondial, l’Occidentvoit à la fois sa population active augmenter et sontaux de chômage diminuer. La France ne fait pas

exception à la règle. Les 25 millions d’actifs ont étédépassés en 1985, et les 28 millions devraient l’êtrecette année. Comme le prouve la baisse du chôma-ge, la croissance est suffisante pour encaisser cetteaugmentation. En 2007, pas moins de300 000 emplois ont été créés. Quasiment unrecord. Dans certains secteurs, c’est l’euphorie.L’Association pour l’emploi des cadres (APEC),gérée par les partenaires sociaux, estime que

66 000 nouveaux emplois de cadres ont vu le jouren2007,une progression de23 % par rapport à l’an-née 2006. Alors que cette catégorie sociale connaîtune situation de plein emploi, avec un taux de chô-mage de 3,8 %, l’APEC prévoit pour 2008 une nou-velle progression de 25 % des recrutements.

Malgré la crise actuelle, banques et assurancessont les secteurs les plus porteurs. Même si l’indus-trie recrute, ce secteur continue, globalement, dedétruire des emplois. Heureusement, les services etla construction en créent bien davantage. Mêmesans les turpitudes de ses dirigeants, l’Union desindustries et des métiers de la métallurgie (UIMM)n’aura plus demain la place qui était la sienne hier.Les services vont prendre le relais.

Cette transformation explique une partie du mys-tère. Impossible autrement de comprendre pour-quoi le secteur privé crée tant d’emplois. Il y a

dix ans, avec une croissance équivalente, la Francevoyait au mieux son chômage se stabiliser. Dans uneéconomie industrielle, ce sont les gains de producti-vité qui provoquent la croissance et génèrent doncl’emploi. Mais, en 2007, en France, l’emploi et lacroissanceéconomiqueontprogresséaumêmeryth-me(+ 1,9 %).Siceschiffresseconfirment, celasigni-fie que les gains de productivité ont été nuls. Sansdoute parce que, dans une économie de services,d’autres critères sont à prendre en compte. Réduireles emplois créés en 2007 à des « petits boulots »serait excessif. Néanmoins, une partie d’entre eux –entre 50 000 et 100 000 – seraient des services auxparticuliers, des emplois à temps très partiel.

Résultat : 1,4 million de personnes (soit 5,6 %des actifs), salariées à temps partiel, souhaiteraienttravailler davantage. Dans certains secteurs commela grande distribution, la pression est forte pour queles directions favorisent le passage à temps completde leurs salariés. Par ailleurs, 700 000 personnessans emploi disent vouloir travailler. Mais commeelles n’ont pas effectué de démarche récente ou nesont pas disponibles dans les deux semaines àvenir, elles ne sont pas comptabilisées parmi lesdemandeurs d’emploi.

Inégalités salarialesOn le voit : la situation de l’emploi s’améliore

mais reste insatisfaisante. Son évolution risquemême d’accentuer les inégalités, avec, d’un côté, lescadres toujours très recherchés, et donc correcte-ment rémunérés, et, de l’autre, une multiplicationd’emplois peu qualifiés. On peut regretter cettesituation, mais ne soyons pas hypocrites : un paysqui, chaque année, laisse 160 000 jeunes sortir dusystème scolaire sans diplômes ne peut pas espéreravoir une économie qui ne reposerait que sur desemplois stables et qualifiés. C’est pour cette raisonque, de Martine Aubry à la CFDT, une partie de lagauche préconise depuis longtemps le développe-ment des « emplois de proximité ».

Comme le note Patrick Artus, économiste chezNatixis, la France (comme l’Espagne et l’Italie) voitses inégalités salariales s’aggraver parce que despersonnes exclues jusqu’ici du marché du travailobtiennent des emplois peu qualifiés. La situationest différente (et pire) en Allemagne, où, en six ans,la part de la population menacée de pauvreté (cargagnant moins de 70 % du salaire médian) a bondide 18,9 % à 25,4 %. Pas moins de cinq millions d’Al-lemands ont quitté la classe moyenne et font partiedes défavorisés. Schématiquement, l’ascenseursocial monte du sous-sol au rez-de-chaussée enFrance, il descend du premier étage au rez-de-chaussée outre-Rhin.

Outre la tertiarisation de l’emploi, l’autrecaracté-ristique de la baisse actuelle du chômage est qu’ellene semble pas s’accompagner d’une réforme struc-turelle du marché du travail. Sur les trois spécifici-tés du chômage en France – exclusion des jeunes,des plus âgés et durée d’inscription à l’ANPE pluslongue –, seule la troisième évolue (un peu) dans lebon sens. Comme le note le Conseil d’orientation del’emploi – un organisme paritaire rattaché au pre-mierministre –, « la Franceprésente des résultats cor-rects sur l’emploi des 25-54 ans ». Le problème estque « l’emploi des jeunes a décroché depuis les années1970 » et que « l’emploi des seniors s’est effondré dansles années 1980 et ne s’est pas amélioré depuis ».Conclusion : alors que l’Union européenne s’estfixé comme objectif de parvenir à un taux d’emploide 70 % en 2010, il oscille en France autour de60 %. Un niveau insuffisant pour que les Françaisaient vraiment le sentiment que le chômage ne lesmenace plus. a

Courriel : [email protected]

UIMM par Nicolas Vial

Sarkozy et Israël

Itzhak Rabin, le premier ministre israélienassassiné à Tel-Aviv par un juif extrémisteen novembre 1995, avait forgé un principe :négocier avec les Palestiniens comme s’il n’yavait pas de terrorisme, combattre le terroris-

me comme s’il n’y avait pas de négociations.Ehoud Olmert, son lointain successeur, n’a ni soncharisme ni sans doute sa vision stratégique,même s’il s’est résolu à accepter le principe dedeux Etats sur le territoire de la Palestine manda-taire. A la tête d’une coalition dont la longévité estparadoxalement assurée par la fragilité – person-ne n’a intérêt à retourner devant les électeurs –, ilnavigue entre la répression des Palestiniens quitirent sur les villes israéliennes depuis la bande deGaza, l’agrandissement des colonies et la poursui-te des pourparlers avec Mahmoud Abbas, sous lapression des Américains.

De son côté, le chef de l’Autorité palestinienneest dans une situation encore plus difficile. Il n’apas les moyens de lutter contre le terrorisme, qu’ila au moins le mérite de condamner verbalement,puisqu’il a perdu tout contrôle sur les extrémistes.Et il n’a pas le choix d’interrompre les négocia-tions avec Israël. Ce qu’il est convenu de nommerpar antiphrase « le processus de paix » est la seu-le justification de son existence politique. Le vou-drait-il qu’il serait vite rappelé à l’ordre par lesAméricains et les Européens, qui le tiennent sous

perfusion. La suspension des pourparlers qu’ilavait décidée après les bombardements israélienssur Gaza n’a pas résisté à quelques heures d’entre-tien avec la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice.

On devrait s’en féliciter comme on devraitsavoir gré au premier ministre israélien de ne pasavoir remis en cause la reprise des négociationsaprès l’attentat contre la yeshiva de Jérusalem.Les apparences au moins sont sauves. Le prési-dent George Bush peut continuer à feindre de croi-re que l’Etat palestinien verra le jour au côté del’Etat israélien avant la fin de l’année, comme pré-

vu à la conférence d’Annapolis. Les Européenspeuvent continuer à brandir la « feuille de rou-te », et les Français se réjouir d’avoir récolté, à laréunion de Paris des généreux donateurs, 7 mil-liards de dollars (4,551 milliards d’euros) d’aidepour les Palestiniens.

Tout cela, malheureusement, ne rapproche guè-re la fin d’un conflit aussi vieux que les 60 ans d’Is-raël. Depuis le début des années 2000, avec les« paramètres Clinton » et l’« accord de Genève »

entre Israéliens et Palestiniens manifestant uneouverture d’esprit d’autant plus grande qu’ilsn’avaient pas de responsabilités politiques, lescontours d’une solution sont connus. Le but estclair, mais le chemin qui y mène est semé d’embû-ches sur lesquelles buttent tous les jours les prota-gonistes du drame.

Toutes tendances confondues, les Israéliensinsistent sur les garanties de sécurité. Cette exigen-ce est légitime. Ils veulent même imposer une pério-de probatoire entre un éventuel accord de paix et samise en œuvre. Ce serait la période de tous les dan-gers. Car il est probable qu’un accord provoqueraitundéchaînement de laviolence àcôté duquel les vio-lences de ces dernières semaines apparaîtront com-me des incidents et les va-et-vient entre pourpar-lers, suspension et reprise comme des péripéties.

L’idée d’une force internationale s’imposeraalors. Les Européens doivent s’attendre à être sol-licités dans une aventure qui sera plus délicateencore que l’opération Finul renforcée au Liban.Il s’agirait moins de veiller au respect d’un accordque d’imposer sa mise en œuvre. D’éviter que laspirale de la violence ne défasse chaque jour ceque les hommes politiques auront mis des annéesà tisser. Autrement, d’éviter que ne se perpétue lequotidien du Proche-Orient. a

Courriel : [email protected]

L’emploi au milieu du gué

La spirale du Proche-Orient

Analyse

Ce n’est peut-être qu’un hasard du calendrierdiplomatique, mais il n’en est pas moinssignificatif que Shimon Pérès soit le pre-mier président étranger à se rendre en visited’Etat en France depuis l’élection de Nico-

las Sarkozy. Le président de la République se veut un« ami véritable du peuple juif et de l’Etat d’Israël » etest qualifié comme tel par les dirigeants israéliens.Son entrée à l’Elysée a été saluée par les dirigeantsisraéliens, même si, après une période très tendue, lesrelations entre les deux Etats s’étaient un peu amélio-rées avec la visite à Paris en 2005 d’Ariel Sharon.Mais Jacques Chirac était toujours considéré commele continuateur gaulliste de la « politique arabe de laFrance ».

Dès avant son élection, M. Sarkozy avait pris ses dis-tances avec cette filiation. Non seulement il se refusaità répéter les déclarations officielles et équilibrées sur leconflit israélo-palestinien. Il les qualifiait de « palino-dies » contredites par la tradition du ministère des affai-res étrangères consistant à « diaboliser Israël ». Il expri-mait franchement sa proximité avec l’Etat hébreu et ilétait soucieux de ne pas le voir se perdre dans le rôle del’agresseur alors qu’il le tenait pour la victime. Il n’estdonc pas étonnant qu’il ait été reçu en Israël en hom-me d’Etat au temps où il était simple président del’UMP.

Mais l’amitié crée des obligations. A l’instar d’unautre ami d’Israël, François Mitterrand, plaidant pourla création d’un Etat palestinien à la tribune de la Knes-set, M. Sarkozy est convaincu que son soutien de princi-pe à Israël lui impose de mettre en garde ses dirigeantscontre une politique qu’il juge contraire aux objectifspoursuivis. Ce « langage de la vérité » l’amène à réité-rer la position classique de la diplomatie française : lameilleure garantie de sécurité pour Israël est la créa-tion d’un Etat palestinien moderne, démocratique etviable avant la fin de 2008, et cette création suppose lafin de la colonisation.

Car, sur le fond, la politique de la France au Proche-Orient n’a pas fondamentalement changé depuis l’élec-tion de M. Sarkozy. On pourrait même soutenir qu’endix mois le président de la République a mené une poli-tique arabe très active, visitant nombre de pays, duMaghreb au golfe Persique, leur promettant l’aide fran-çaise pour construire une industrie nucléaire civile etannonçant la création d’une base militaire permanenteà Abu-Dhabi. Il est vrai que la perception du danger ira-nien, commune à la France et à Israël, n’est pas étran-gère à cet activisme. Les dirigeants israéliens saventgré à la France de sa fermeté sur ce dossier.

Mais ce qui a changé surtout entre Paris et Jérusa-lem, c’est le climat. Et, comme l’a dit l’ambassadeurisraélien en France, dans une atmosphère d’ouverturemême les désaccords sont plus faciles. a

Chronique

Frédéric LemaîtreEditorialiste

0123 est édité par la Société Editrice du Monde (SA). La reproduction de tout article est interdite sans l’accord de l’administration. Commission paritaire des publications et agences de presse n° 0712 C 81975 ISSN 0395-2037

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0123

International Daniel Vernet

2 Mercredi 12 mars 2008

Page 3: le monde 2008 03 12

C’est dans un faubourg d’Angers(Maine-et-Loire), dans le studiode sa fiancée, native, comme lui,de Tchétchénie, qu’Adam Siev,âgé de 28 ans, a posé son baga-

ge. Il salue les visiteurs d’un timide « bon-jour », l’un des rares mots de français qu’ilconnaisse. Visage carré, épaules massives,le jeune homme a l’air étonné d’être là. Il araison. Sans doute est-il l’un des derniersémigrés tchétchènes à avoir pu gagner laFrance. L’un des derniers miraculés de cet-te guerre oubliée des confins de la Russie,qui n’ait pas, sitôt arrivé à Roissy, été ren-voyé directement à Moscou. Adam Sievest un genre de migrant en voie d’extinc-tion : il a eu finalement accès au formulai-re de demande d’asile…

Il est vrai qu’Adam Siev est un voya-geur atypique : plutôt que de s’envolerpour l’Europe d’un aéroport d’Ukraine,de Biélorussie, de Moldavie voire de Tur-quie ou d’Egypte – comme le font la majo-rité des candidats à l’exil d’origine tchét-chène –, il a choisi de partir de Moscou,avec un billet pour Alger via Paris ou,plus exactement, via Roissy. Ce choixinhabituel se révélera payant.

« On a eu la totale »« Pour aller en Algérie, on a besoin

d’un visa. Mais on l’obtient assez facile-ment », explique Assia M., 24 ans, enFrance depuis sept ans, mariée religieu-sement à Adam. Les jeunes gens commu-niquent le plus souvent par téléphonemobile. Adam n’a qu’une idée en tête :rejoindre Assia, qui vit et travaille àAngers depuis six ans. Loin des soldatset des check-points de Grozny. Ledimanche 27 janvier, Adam décolle deMoscou. L’avion se pose quelques heu-res plus tard sur le Tarmac de Roissy.« J’avais dit à Adam : quand tu arrives,va tout de suite voir un agent de police etdemande le droit d’asile », poursuitAssia. Ce qu’il fait, docilement.

Conduit au local de police, où patientedéjà une famille de Tchétchènes en prove-nance du Caire, le jeune homme doit don-ner son passeport, ses billets d’avion etson téléphone mobile, que les policiers« éteignent aussitôt ». Quant à la deman-de d’asile, pas question. Il a beau dire etdemander, les policiers restent de mar-bre. Impuissant, Adam est conduit sousbonne escorte jusqu’à « son » avion, enpartance pour Alger. Après tout, n’est-cepas la destination marquée sur sonbillet ? Arrivé à Alger, avec son visa enbonne et due forme, il téléphone à Assia.Il ne parle ni le français ni l’arabe. Et letchétchène n’est pas franchement à lamode parmi les personnels de l’aéroportde Dar El-Beida.

Assia, en revanche, maîtrise parfaite-ment la langue d’Albert Camus et deKateb Yacine : c’est elle, par téléphonemobile interposé, qui, de Paris, parlemen-te avec l’employée algérienne de la com-pagnie Air France, afin d’avancer la datede retour d’Adam. Ce dernier obtient uneréservation sur le vol du lendemain, lun-di 28 janvier. Cette seconde escale pari-sienne représente son ultime chance.

Assia décide de venir l’attendre, avec unede ses amies tchétchènes. Elle appréhen-de un peu, forcément. Pour la jeune fem-me, aussi, c’est un moment crucial.

L’avion se pose à l’heure et Assia aper-çoit la silhouette d’Adam, à travers labaie vitrée du terminal 2B. Ils se fontsigne. La jeune femme interpelle unagent de la police des frontières, poursavoir ce qui va se passer. Le fonctionnai-re se montre aimable, Assia lui parle de laTchétchénie, elle lui explique la situationd’Adam – qui fuit les persécutions et lesviolences. Le fonctionnaire semble atten-tif. Comme en passant, il demande à faireune copie de ses papiers d’identité. Assiane se méfie pas. Elle propose même deservir d’interprète, en cas de besoin.Après tout, elle connaît la France. Elle-même est devenue française en 2006.Elle a confiance. Toujours flanquée deson amie tchétchène, elle suit l’hommejusqu’au local de police. Et le piège sereferme : les deux jeunes femmes appren-nent qu’elles sont placées en garde à vue,

car suspectes d’« aide à l’entrée et auséjour irrégulier » d’un étranger.

« On a eu la totale : les menottes, les inter-rogatoires interminables, la fouille au corps àdeuxreprises, etunenuitde détention », résu-me Assia. Ses copains, Jeanne M., une étu-diante d’origine rwandaise, et Jean A.,employé dans un fast-food et Angevin puresouche, réunis autour d’un café, dans unebrasserie d’Angers, sourient. L’incidentfait partiedu passé. Car l’histoire, cette fois,s’est bien terminée. Quand l’avocate com-mise d’office rencontre les deux femmes,mardi 29 janvier, elle ne comprend pas cequ’elles font là. Il faudra pourtant attendrel’après-midi pour qu’on les relâche.

Adam, placé en zone d’attente, subit lemême traitement. Il a détruit son passe-port, ses titres de transport et tout ce quipouvait permettre de déterminer sa natio-nalité : pour pouvoir le remettre dans unavion à destination de Moscou, les autori-tés françaises doivent d’abord prouverqu’il est russe. Cette fois-ci, il a donc letemps et l’opportunité de remplir le for-

mulaire de demande d’asile. Peut-êtresera-t-il finalement débouté et expulsédu territoire français. Mais au moinsaura-t-il la possibilité – prévue par la loi– de plaider sa cause. En attendant, il estlui aussi relâché, sur décision du juge deslibertés et de la détention de Bobigny.

Adam Siev ne le sait pas, mais il est un« miraculé » : depuis le 1er février, l’obliga-tion d’un visa de transit aéroportuaire(VTA) interdit à l’immense majorité desTchétchènes candidats à l’exil de quitter laRussie.« Il va devenirde plusen plus compli-qué d’arriver jusqu’en France. Mais, relèveMartin Rosselot, coordinateur du Comitétchétchène, celan’aura pour effet quede ren-forcer le commerce parallèle et les filières clan-destines. Car les Tchétchènes continueront às’exiler. » Selon lui, cela en découragerapeut-être quelques-uns qui venaient pourdes raisons économiques, mais certaine-ment pas ceux qui ont des « raisons vala-bles et légitimes » de demander l’asile. a

Catherine Simonet Laetitia Van Eeckhout

C’est l’histoire d’Adam, qui voulait fuir les dangers de Grozny et rejoindre sa fiancée à Angers,et qui a obtenu in extremis le formulaire pour demander l’asile. Avant que la règle ne change...

Le dernier réfugié tchétchène

Page trois Immigration

INTRODUITS par la France dans le débateuropéen, aujourd’hui utilisés par les Etatsde l’espace Schengen, les visas de transitaéroportuaire (VTA), exigés pour effectuerune escale dans un aéroport de transit, per-mettent aux autorités de contrôler l’embar-quement d’étrangers sur les vols internatio-naux non directs. En France, depuis les pre-miers, institués en 1995, la liste des paysvisés n’a cessé de s’allonger. Elle compteaujourd’hui 22 pays, en plus des 12 soumisà cette obligation dans l’ensemble de l’espa-ce Schengen, un record en Europe. La listenationale espagnole, par exemple, compte8 pays.Les autorités françaises ont ajouté à leur lis-te, par arrêtés des 15 janvier et 1er février,Djibouti et « les Russes provenant d’un aéro-port situé en Ukraine, Biélorussie, Moldavie,Turquie ou Egypte ». Hasard ? Ces ajoutsont eu lieu après un pic d’arrivées, findécembre 2007, de personnes fuyant dessituations de guerre en Somalie (souventen l’occurrence sous couvert d’un docu-ment de Djibouti) ou en Tchétchénie.

Cette mesure vise, affirme le ministèrede l’immigration, à assécher les filièresd’immigration clandestine transitant parParis. Les associations constatent que « cesont les principales nationalités sollicitantl’asile à la frontière qui font l’objet d’une tellemesure ». « Leur instauration a immédiate-ment pour effet de faire chuter voire de neu-traliser la demande d’asile en provenance deces Etats », relèvent le Groupe d’informa-tion et de soutien des immigrés (Gisti) etl’Association nationale d’assistance auxfrontières pour les étrangers (Anafé) dansun recours en annulation des arrêtés fixantla liste des ressortissants soumis au VTA.Recours que doit examiner, jeudi 13 mars,le Conseil d’Etat.

« Depuis l’instauration de deux nouveauxVTA, pratiquement plus aucun Somalien ouTchétchène n’arrive à Roissy, observe Caroli-ne Maillary, de l’Anafé. Extrêmement diffici-les à obtenir, les VTA ont pour effet d’empê-cher l’embarquement sur des vols internatio-naux de personnes tentées de demander l’asi-le au cours d’un arrêt en France. »

Jusqu’au dernier trimestre 2007, le tauxd’amission des Tchétchènes était de100 %. Dans un rapport publié en novem-bre 2006, la Commission nationale consul-tative des droits de l’homme (CNCDH)appelait les autorités françaises à « s’abste-nir d’imposer l’exigence de VTA aux ressortis-sants de pays en grande instabilité politiqueet en proie à la violence, dont sont originairesde nombreux demandeurs d’asile ». a

L.V.E.

PARIS3/5 RUE DU FAUBOURG SAINT HONORÈTEL. 0 1 44949595DOLCEGABBANA.IT

Assia et Adam, chez eux à Angers, où la jeune femme est installée depuis six ans. FRANCK TOMPS POUR « LE MONDE »

Commentassécherles filièresde l’exil

0123Mercredi 12 mars 2008 3

Page 4: le monde 2008 03 12

LA VISITE d’Etat de quatre jourscommencée, lundi 10 mars àParis, par le président israélien,Shimon Pérès, « résume, selonlui, soixante ans de l’histoire d’Is-raël, durant lesquelles la France ajoué un rôle extrêmement impor-tant ». « Je suis venu lui dire mer-ci », a-t-il déclaré dans un entre-tien au Figaro. Shimon Pérèsn’est pas rentré dans les détails.Mais il aurait pu mentionner quec’est grâce aux Mirages françaisqu’Israël a remporté la guerredes Six-Jours (1967) en détrui-sant au sol l’aviation égyptienne.Et que Paris a permis à l’Etat juifd’acquérir ce que M. Pérès lui-même avait appelé, il y a quel-ques années, « une capaciténucléaire », en l’occurrence unréacteur et du combustible. Les

autorités israéliennes n’ont toute-fois jamais reconnu disposer del’arme atomique.

Le climat entre les deux payss’est ensuite dégradé. La fameusephrase du général de Gaulle pro-noncée le 27 novembre 1967 :« Un peuple d’élite, sûr de lui etdominateur », scelle une rupturepolie avec Israël et une nouvelleorientation pro-arabe de la politi-que française. L’époque du sou-tien à l’Etat naissant et de la gran-de amitié qui a conduit à l’aventu-re conjointe de Suez (avec laGrande-Bretagne), en octo-bre 1956, est terminée. Israël setourne alors vers les Etats-Unisqui deviennent le grand allié et lepourvoyeur d’armes.

Au fil des ans, Paris va désor-mais garder ses distances et son

appréciation critique de la politi-que israélienne. Les relations nesont ni bonnes, ni mauvaises.Elles oscillent au gré des événe-ments et des guerres. L’invasiondu Liban en 1982 n’est guère

appréciée par François Mitterrandqui, à l’époque, prône la créationd’un Etat palestinien. Comme lereconnaît aujourd’hui un diploma-te israélien, « c’était inaudible pourles Israéliens et aujourd’hui c’est aucœur de notre politique ».

La France est alors de plus enplus marginalisée. Jacques Chirac

est considéré comme pro-arabe etfavorable aux Palestiniens. Sa visi-te à Jérusalem en octobre 1996 estrestée dans toutes les mémoires.Furieux des excès de zèle des servi-ces de sécurité israéliens, il avaitmenacé de reprendre l’avion.

Les relations continuèrent dese dégrader avec l’arrivée d’ArielSharon au pouvoir enfévrier 2001 pour devenir carré-ment mauvaises. Le 19 octobre2003, le quotidien Maariv publieune photo de Jacques Chirac avecce titre, « Le collaborateur »,expliquant que le chef de l’Etatreprésente « le visage de l’antisé-mitisme français ». Le 18 juillet2004, Ariel Sharon invite les juifsde France à émigrer « d’urgen-ce » en Israël pour fuir « un anti-sémitisme déchaîné ». Les hon-

neurs rendus par la France à Yas-ser Arafat après sa mort, le11 novembre 2004, à l’hôpitalmilitaire Percy de Clamart, achè-vent de pourrir la situation. ElieBarnavi, ancien ambassadeurd’Israël en France, parle alors de« grave francophobie en Israël ».

Un pic a été atteint. La décruedu désamour commence consa-crée par le voyage d’Ariel Sharon,en juillet 2005. Il salue les effortsde la France dans la lutte contrel’antisémitisme. Jacques Chiracfait valoir que « par-delà lesmalentendus, la réalité est celled’une relation forte » entre lesdeux pays. L’arrivée de NicolasSarkozy au pouvoir ne fait querenforcer les retrouvailles aprèsune longue bouderie. a

(Jérusalem, correspondant)

KURDISTAN IRAKIEN

Agression contreune journalistedu « Monde »

« Une relation forte » qui oscille au gré des événements et des guerres

Eclairage

L’ENVOYÉE SPÉCIALE du Mon-de en Irak, Cécile Hennion, a étéagressée, samedi 8 mars, dans sonhôtel d’Erbil (Kurdistan irakien),par un homme cagoulé et arméd’un couteau. Elle a été griève-ment blessée aux mains dans lalutte avec son agresseur, qui a fina-lement pris la fuite. Après avoirété hospitalisée à Erbil, où elle asubi une intervention chirurgica-le, elle a quitté l’Irak mardi matin11 mars, et devait être rapatriéedans la journée à Paris. Au termede deux jours d’enquête, la policed’Erbil a annoncé, lundi, dans uncommuniqué, avoir « identifié etarrêté le criminel qui a attaqué »Cécile Hennion, et précise que« son dossier a été transféré au tri-bunal ». L’homme, qui est passéaux aveux, est un employé de l’hô-tel où notre journaliste résidait.

Le Monde témoigne sa recon-naissance aux autorités du Kurdis-tan irakien, qui ont mis tout enœuvre pour soigner Cécile Hen-nion et conduire l’enquête. Lejournal remercie également leQuai d’Orsay, et tout particulière-ment le docteur Frédéric Tissot,consul de France à Erbil, qui a étéun précieux soutien. a

C ’est un « ami d’Israël » qui areçu un « ami de la Fran-ce », lundi 10 mars, en fin

d’après-midi, à l’Elysée. En réser-vant au président israélien, Shi-mon Pérès, la première visited’Etat accordée à un homologueétranger depuis le début de sonquinquennat, Nicolas Sarkozyentendait illustrer « la force etl’ancienneté de l’amitié qui lie [les]deux peuples ».

Les deux hommes se sont ren-contrés durant une heure, dèsl’arrivée du chef de l’Etat d’Israëlsur le sol français. A l’issue del’entretien, M. Pérès s’est félicitéd’avoir en M. Sarkozy « un amivéritable du peuple juif, un amihonnête et vrai de l’Etat d’Israël,sans aucune ambiguïté » et a sou-ligné que cette visite le ramenait« cinquante-trois ans en arrière,âge d’or des relations franco-israé-liennes. La France nous a beau-coup aidés à la période la plus criti-que de notre histoire ».

Illustrant une nouvelle fois saconception d’une amitié « exigean-te », le président français a de son

côté tenu à adopter « le langage dela vérité ». Au cours de l’entretien,puis lors du dîner donné en l’hon-neur de M. Pérès à l’Elysée, le pré-sident de la République a déclaré :« En tant qu’ami je vous dis que lasécurité d’Israël passe par l’arrêt dela colonisation. » Une positionrépétée alors même que le gouver-nement israélien vient de donnerson feu vert à laconstruction de 750logements dans unecolonie proche de Jéru-salem, en Cisjordanie.

« Ma conviction estclaire, a aussi insistéM. Sarkozy, la meilleuregarantie de sécurité pourIsraël, c’est la créationd’un Etat palestinienmoderne, démocratique et viableavant fin 2008 », date arrêtée parles accords intervenus en novem-bre 2007 à Annapolis (Etats-Unis) entre Israéliens et Palesti-niens. « Les paramètres d’un règle-ment sont connus. Tout est désor-mais affaire de volonté. »

« Au moins M. Sarkozy n’est passoupçonné de double langage », sefélicite un diplomate israélien.« L’intimité retrouvée [entre lesdeux pays] n’empêchera pas lesdésaccords entre nous », avait recon-

nu Daniel Shek, l’ambassadeurd’Israël en France, quelques joursavant l’arrivée de M. Pérès enFran-ce. « Mais dans l’atmosphère d’ami-tié, d’ouverture, de dialogue quirègne aujourd’hui entre nous, mêmeles désaccords sont plus faciles. »

La rencontre entre MM. Sarko-zy et Pérès a aussi été l’occasionde souligner des analyses conver-

gentes sur d’autres dos-siers, tels que le nucléai-re iranien. « Lui, com-me nous, sommes d’ac-cord pour voir en l’Iranle plus grand dangeraujourd’hui », a décla-ré M. Pérès. « Un Irandoté de l’arme nucléaireest inacceptable », arépété M. Sarkozy lun-

di soir, précisant que « la Francesera toujours aux côtés d’Israëlquand son existence sera mise encause ».

Le projet d’Union méditerra-néenne défendue par le présidentfrançais, qui souhaite y associerIsraël, ainsi que la volonté françai-se d’inclure l’Etat juif dans la fran-cophonie ont également étésalués par le président israélien.

Durant ses quatre jours de visi-te, M. Pérès aura l’occasion de ren-contrer le premier ministre, les

présidents de l’Assemblée natio-nale et du Sénat et le maire deParis. Il inaugurera, jeudi, leSalon du livre, dont l’invité d’hon-neur est Israël, qui commémorecette année le 60e anniversaire desa création. L’événement est boy-cotté par plusieurs pays arabes ;une attitude déplorée parM. Pérès.

Les fastes réservés à la visite nedoivent pas masquer le caractèreessentiellement symbolique dudéplacement de M. Pérès en Fran-ce. En dépit de la stature interna-tionale acquise par le Prix Nobelde la paix sur les sujets diplomati-ques, M. Pérès n’a aucun pouvoirde décision dans son pays.

En juin, lors de la visite qu’ileffectuera en Israël et dans les ter-ritoires palestiniens – et non plusen mai, afin, sans doute, de ne pasinterférer avec les commémora-tions officielles de la création d’Is-raël –, M. Sarkozy aura l’occasionde rencontrer le premier ministreisraélien et de s’exprimer devantla Knesset. Il en profitera peut-être pour aller admirer les 3 600oliviers plantés au sud de Tel-Aviv, que le président israélien luia offerts dans le cadre de la visited’Etat. a

Stéphanie Le Bars

LIBAN SEIZIÈME REPORT DE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE

Le blocage politique au Liban pèsesur l’organisation du sommet arabe de DamasBEYROUTH

CORRESPONDANTELe président du Parlement liba-nais, Nabih Berri, ne cherche plusà justifier les reports successifs del’élection du chef de l’Etat. Enquelques mots, il a fait annoncer,lundi 10 mars, l’ajournement dedeux semaines de la réunion duParlement qui devait être consa-crée, mardi, à ce scrutin. Ce seiziè-me report depuis la fin septem-bre 2007 reflète l’impasse politi-que interne qui pèse désormaissur le succès du sommet arabeprévu, les 29 et 30 mars, à Damas.

La tenue du sommet n’est pascompromise. Ce qui l’est, c’est leniveau de la représentation desEtats arabes à cette réunionannuelle, lors de laquelle le prési-dent en exercice – actuellementl’Arabie saoudite – passe le relaisau pays hôte. Damas assure qu’aumoins 9 chefs d’Etat – sur les 22membres de la Ligue arabe – ontconfirmé leur présence. A en croi-re un de ses responsables, la Ligueignorait encore, lundi, de quelschefs d’Etats il s’agissait. Ce mêmejour, le Liban était le seul pays ara-be à ne pas avoir encore été invitéau sommet. Compte tenu de lavacance de la présidence depuis le

24 novembre 2007, le conseil desministres exerce les prérogativesprésidentielles. Or, le régimesyrien et la majorité politique liba-naise sont à couteaux tirés.

Le roi Abdallah Ben Abdel Aziz,d’Arabie saoudite, et le présidentégyptien, Hosni Moubarak – lesdirigeants des deux plus puissantsEtats arabes – ont fait savoir qu’ilslieraient leur présence à celle d’unprésident libanais. Dans le cascontraire, ils se feraient alors repré-senter par des responsables dedeuxième rang. D’après des sour-ces de la majorité libanaise, le roiAbdallah II de Jordanie et d’autreschefs d’Etat pourraient les imiter.

Alliance avec TéhéranUne majorité de dirigeants ara-

bes accusent la Syrie d’entraver lescrutin présidentiel, via les objec-tions et les conditions posées parses alliés de l’opposition libanaise.Ce qui bloque la mise en œuvred’une« feuillederoute »arabedes-tinée à sortir le Liban de la crise. Lesecrétairegénéralde laLiguearabe,Amr Moussa, a rappelé, dimanche,quecepland’actiondonnelapriori-té à l’élection d’un président – enl’occurrence le commandant enchef de l’armée, le général Michel

Sleimane, considéré comme lemeilleur candidat de compromisentre l’opposition et la majorité.

Pour Riyad et Le Caire, le paysdu Cèdre cristallise désormais lesgriefs retenus contre le régimesyrien auquel il est aussi reprochéson alliance avec l’Iran et sa politi-que vis-à-vis de la Palestine et del’Irak. Par la persuasion ou lespressions, ils ont tenté, en vain àce jour, de convaincre le prési-dent syrien, Bachar Al-Assad, delâcher du lest au Liban. Damasnie être en mesure d’imposer àses alliés libanais une solutionqu’ils rejettent. Elle a par ailleursclamé qu’elle ne braderait pas leLiban sur l’autel du sommet.

Via ses alliés libanais, le pouvoirsyrien exerce au Liban une capaci-té de paralysie des institutions.Pour dessources arabes etocciden-tales, il en use pour obtenir, notam-ment, des garanties concernant letribunal à caractère internationalchargé de juger les responsablesprésumés de l’assassinat de l’an-cien premier ministre libanais,Rafic Hariri. Damas veut mettre àl’abri d’éventuelles poursuites desresponsables syriens qui seraientimpliqués dans cet assassinat. a

Mouna Naïm

International

EXTRAIT DES MINUTES DUGREFFE DE LA COUR

D’APPEL DE PARISPar arrêt de la 9ème chambre (section B)de la cour d’appel de Paris du 11janvier 2008, DE CASABIANCADidier, né le 6 septembre 1947 àSchaerbeck, Bruxelles (Belgique), deBernard DE CASABIANCA et deHERILIER Colette, demeurant 12 rueRosa Bonheur 75015 Paris, a étécondamné à 18 mois d’emprisonne-ment avec sursis, la publication del’arrêt par extraits dans le JournalOfficiel ainsi que dans les quotidiensle Monde et le Figaro, et l’affichagede l’arrêt, par extraits, pendant 3 moissur les panneaux réservés à l’affichagedes publications officielles à la mairiede la commune où le contribuable ason domicile, pour : SOUSTRAC-TION A L’ETABLISSEMENT OUAU PAIEMENT DE L’IMPOT :OMISSION DE DECLARATION -FRAUDE FISCALE, courant 2002, àParis, infraction prévue par l’article1741 AL.1 du Code général desimpôts et réprimée par les articles1741 AL.1, AL.3, AL.4, 1750 AL.1 duCode général des impôts, l’article 50 §I Loi 52-401 du 14/04/1952. OMIS-SION D’ECRITURE DANS UND O C U M E N T C O M P TA B L E :FRAUDE FISCALE, courant 2001, àParis, infraction prévue par l’article1743 AL.1 1° du Code général desimpôts, les articles L.123-12, L.123-13, L.123-14 du Code de commerce etréprimés par les articles 1743 AL.1,1741 AL.1, AL.3, AL.4, 1750 AL.1 duCode général des impôts, l’article 50§I de la Loi 52-401 du 14/04/1952. LaCour a, en outre ordonné, aux frais ducondamné : 1° la publication de cetarrêt, par extrait, dans le J.O. et lesquotidiens le Monde et le Figaro. 2°l’affichage de cet arrêt, par extrait,pendant 3 mois, sur les panneauxréservés à l’affichage des publicationsofficielles de la commune de 75015Paris où le contribuable a son domici-le. Pour extrait conforme délivré àMonsieur le procureur général sur saréquisition. Pour le Greffier en Chef.

p u b l i c a t i o n sj u d i c i a i r e s56, bd Mission Marchand 92411 Courbevoie cedexTél. 01 49 04 01 85 - Fax. 01 43 33 51 36www.osp.fr - [email protected]

L’annonce, dimanche 9 mars, parIsraël de la construction de750 logements dans une colonieproche de Jérusalem, en Cisjorda-nie, a suscité, lundi 10 mars, unconcert de protestations interna-tionales. Les Etats-Unis, principalallié de l’Etat juif, ont jugé cettedécision « inopportune ». Lesecrétaire général de l’ONU, BanKi-moon, a souligné que les colo-nies sont « contraires (…) au droitinternational ». Et le gouverne-ment allemand a jugé que la déci-sion israélienne était un « dangerpotentiel » pour le processus depaix. Interrogé sur ce point, lundi,le président israélien, ShimonPérès, a déclaré : « Je ne pensepas qu’Israël crée de nouvellesimplantations. » – (AFP.)

Michel Bôle-Richard

TUNISIEAl-Qaida revendiquel’enlèvement de deuxtouristes autrichiensTUNIS.La branche d’Al-Qaida auMaghreb a affirmé avoir enlevéun couple de touristes autri-chiens porté disparu depuis lami-février dans le sud tunisien,selon un enregistrement diffusé,lundi 10 mars, par la chaîne detélévision Al-Jazira. Le porte-parole du ministère autrichiendes affaires étrangères a indiquéque Vienne allait « vérifier la cré-dibilité » de l’enregistrement.Selon la presse autrichienne, lesdeux noms donnés par Al-Qaidasont bien ceux des touristes por-tés disparus. – (AFP.)

IRAKHuit soldats américains tuésBAGDAD. Trois soldats améri-cains et un interprète irakien ontété tués, lundi 10 mars, par l’ex-plosion d’une bombe dans le cen-tre-nord de l’Irak. Le même jour,cinq autres GI sont morts dansun attentat-suicide à Bagdad. Lessoldats étaient descendus de leurblindé pour visiter certaines desboutiques qui ont rouvert ces der-niers mois dans l’ancien quartierprospère d’Al-Mansour. Dans laprovince de Diyala, au nord-estde Bagdad, une femme kamikazes’est fait exploser dans le bureaud’un chef tribal rallié aux Améri-cains, tuant Cheik Taher Gadba-ne Al-Kharki. – (AFP.)

« La Francenous a beaucoupaidés à la périodela plus critiquede notrehistoire »

Shimon Pérès

Le président Nicolas Sarkozy accueille son homologue israélien,Shimon Pérès, à son arrivée à l’Elysée, lundi 10 mars. JACQUES BRINON/AP

La colonisation provoqueun concert de protestations

Diplomatie La visite d’Etat à Paris du président Shimon Pérès illustre « l’ancienneté » de l’amitié franco-israélienne

M. Sarkozy appelle à la créationd’un Etat palestinien avant fin 2008

4 0123Mercredi 12 mars 2008

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En fait, il va en avoir maintenant 10.000, rassemblant les buts et aspirations de femmes aux quatre coins du monde.

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de réaliser ces aspirations. Grâce à des partenariats avec des universités de pointe et des organismes de développement,

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et durable les économies locales, avec un effet d’entraînement sur les générations futures. La formation sera complétée

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BANGKOK

CORRESPONDANTL’envoyé spécial des Nations unies sur laBirmanie, Ibrahim Gambari, s’est vuopposer un refus confinant aux sarcas-mes, de la part de la junte, à ses tentativesde débloquer la situation entre le pouvoirmilitaire et l’opposition. Au cours d’unevisite de cinq jours en Birmanie, M. Gam-bari a rencontré à deux reprises la chef defile de la Ligue nationale pour la démocra-tie (LND), Aung San Suu Kyi, autoriséepour l’occasion à quitter son domicile deRangoun, où elle est assignée à résiden-ce. Rien n’avait filtré de leurs entretiensau départ du diplomate de l’ONU, lundi10 mars.

Ce qui avait, en revanche,été rendu public de ses conver-sations avec des représentantsde la junte, par celle-ci, n’étaitnullement encourageant. A laproposition que l’ONU assistele régime dans l’organisationd’élections prévues pour 2010,selon le calendrier adopté parles militaires, ces derniers ont sèchementrépondu que la question relevait « de lasouveraineté nationale » birmane et qu’ilsavaient « assez d’expérience » pour sedébrouiller eux-mêmes.

Auparavant, les militaires avaientrepoussé sans égards diplomatiquesl’idée qu’ils puissent amender le projetde Constitution qu’ils ont adopté en2007, et s’apprêtent à faire entériner parréférendum en mai, pour permettre àMme Suu Kyi de briguer un mandat élec-tif. La « souveraineté nationale », là enco-re, est invoquée pour interdire pareil rôleà une femme qu’ils considèrent commeétrangère à la Birmanie dans la mesureoù elle a été mariée à un Britannique,l’universitaire Michael Aris, décédé, et

que leurs enfants ont conservé la nationa-lité du Royaume-Uni.

Si M. Gambari a entendu, dans le huis-clos de ses entretiens, des propos plusamènes, il les a, sur le moment, gardéspour lui. Le chef de la junte, le généralThan Shwe, l’a snobé. Le ministre de l’in-formation, le général Kyaw Hsan, lui afait publiquement la leçon en l’accusantde placer des paroles d’encouragementdans la bouche de l’opposante, PrixNobel de la paix.

L’envoyé de l’ONU a reconnu que le« centre » de ses « franches » conversa-tions avait été occupé par la question dessanctions occidentales à l’encontre de la

junte. il a laissé entendre queles militaires ne bougeraientpas tant que celles-ci demeure-raient en l’état. Les Etats-Unisviennent, au demeurant, derenforcer les leurs en frappantd’interdit tout rapport avec desfirmes contrôlées par divershommes d’affaires birmansaussi notoirement liés à la jun-

te qu’au trafic de stupéfiants. Des socié-tés ayant pignon sur rue, à Singapournotamment, sont de facto frappées parces sanctions.

C’est, semble-t-il, sous la pression dela Chine que les militaires birmansavaient accepté de recevoir le médiateurde l’ONU début mars, pour sa troisièmemission depuis la répression des mani-festations de l’été 2007, alors qu’ilsauraient préféré ne le revoir qu’en avril.Il reste à M. Gambari à dire au Conseilde sécurité dans quelle mesure la teneurde ses conversations à huis clos corres-pond à l’impression de nette hostilitéque les généraux ont publiquement faitpasser. a

Francis Deron

Le chef spirituel des Tibétainsvient de se livrer à un virulentréquisitoire de la politique de laChine au Tibet. L’approche desJO suscite un regain de tensionautour de la question tibétainePÉKIN

CORRESPONDANT

Le dalaï-lama a prononcé, lundi10 mars, depuis la ville indienne oùil est en exil, un discours d’une rare

virulence contre le régime de Pékin à l’oc-casion du 49e anniversaire de sa fuite deLhassa, qu’il avait dû quitter précipitam-ment en 1959 après un soulèvement man-qué de la population de la capitale tibétai-ne contre l’armée d’occupation chinoise.

Contrastant avec son approche habi-tuellement plus conciliante à l’égard dela Chine, le chef de l’Eglise tibétaine adénoncé une « répression continuelle »par les forces de sécurité du régime etdes « violations énormes et inimaginablesdes droits de l’homme », le tout s’accom-

pagnant « de la négation de la liberté reli-gieuse et de la politisation des questionsreligieuses ».

Au même moment, illustrant ce regainde tension autour de la question tibétai-ne, environ soixante-dix moines ont étéarrêtés lundi à Lhassa, après avoir prispart à deux petites marches commémo-rant le soulèvement de 1959. Selon laradio américaine Radio Free Asia, la plusimportante procession a mobilisé quel-que trois cents religieux qui ont tenté derejoindre le centre-ville à partir du monas-tère de Drepung, situé en périphérie deLhassa. Les forces paramilitaires chinoi-ses étaient déployées mardi dans la citépour la seconde journée consécutive.

Le discours de Sa Sainteté TenzingGyatso, 72 ans, 14e dalaï-lama et PrixNobel de la paix 1989, s’inscrit dans cecontexte crispé. Le chef tibétain sembledésormais découragé après avoir inlassa-blement répété – au risque de s’attirer lescritiques de jeunes Tibétains en exil pourlesquels sa politique trop « molle » n’apas porté ses fruits – que « le Tibet fait par-tie de la Chine » et qu’il est prêt au dialo-

gue avec Pékin : « Depuis la reprise decontacts directs en 2002 [entre le gouverne-ment en exil tibétain et le gouvernementchinois], aucun changement positif ne s’estproduit au Tibet, a-t-il regretté. Les autori-tés chinoises continuent d’agir de manièreque l’on peut qualifier de comportementinhumain. »

« Génocide culturel »Le dalaï-lama, qui n’a cessé de dénon-

cer le « génocide culturel » en cours sur leToit du monde, a mis de nouveau l’accentsur le fait que « la langue, les coutumes, lestraditions du Tibet sont en train de disparaî-tre », tandis que l’augmentation de lapopulation non tibétaine d’ethnie chinoi-se han « a réduit les Tibétains à une insigni-fiante minorité dans leur propre pays ».

Le chef du gouvernement en exil, quisiège dans la petite ville himalayenne deDharamsala (Inde), a cependant affirméqu’il approuvait la tenue en Chine desJeux olympiques. Il a par ailleurs affirméqu’il était déterminé à poursuivre sa poli-tique modérée « de la voie du milieu ».Mais les autorités chinoises ont toujourschoisi d’ignorer ces ouvertures du dalaï-lama, ne cessant de fustiger ses velléités« séparatistes ».

La communauté tibétaine en exil a com-mencé par ailleurs à se mobiliser, cinqmois avant le début des Jeux de Pékin quecertains dissidents perçoivent comme l’oc-casion d’attirer l’attention sur les ques-tions des droits de l’homme en Chine. Par-tis lundi de Dharamsala dans l’intentionde passer clandestinement au Tibet etd’organiser une marche symbolique dansleur pays d’origine, une centaine d’exiléstibétains ont été arrêtés dans leur progres-sion par la police indienne. Mais l’un deleur porte-parole a indiqué qu’ils poursui-vraient leur marche. a

Bruno Philip

LA HAYE

CORRESPONDANCEUne délégation de l’Armée derésistance du Seigneur (Lord’sResistance Army, LRA), grouperebelle du nord de l’Ouganda, estvenue, lundi 10 mars, « négocier »auprès de la Cour pénale interna-tionale (CPI) le retrait de man-dats d’arrêt émis en juillet 2005 àl’encontre des chefs du mouve-ment. La LRA conduit depuis1986 une guerre au cours delaquelle elle a notamment enlevéet enrôlé 25 000 enfants.

Depuis juillet 2006, des négo-ciations de paix entre le gouverne-ment et la LRA se poursuivent.Fin février, plusieurs accordsintermédiaires ont été signés.Mais les rebelles, dont le chef,Joseph Kony, fait partie des cinq

suspects visés par la Cour, condi-tionnent l’accord final au retraitdes mandats d’arrêt, issus d’uneenquête ouverte par le procureurà la demande du président ougan-dais, Yoweri Museveni.

Lundi, le procureur, qui s’oppo-se à ce retrait, a refusé de rencon-trer la délégation, reçue finale-ment au greffe. Le représentantde la LRA dans les négociations,David Matsanga, se prévautd’une décision de la CPI rendue àla fin du mois de février deman-dant à Kampala de confirmer lamise en place d’un tribunal spé-cial en Ouganda. Celle-ci est pré-vue dans un accord signé finfévrier avec les rebelles.

En effet, la CPI n’est compé-tente que si les Etats n’ont pasles moyens ou la volonté de pour-

suivre les criminels de guerre.En jugeant les responsables de

crimes, l’Ouganda mettrait un ter-me à la procédure de La Haye.Pour faire progresser les négocia-tions, le gouvernement s’est enga-gé à juger ces derniers dans destermes flous que les rebelles inter-prètent comme un non-lieu pourJoseph Kony. On ne peut « signerun accord avec quelqu’un et ensuitelui passer les menottes », estimeM. Matsanga, qui accuse la Courde nuire aux négociations. Maiscelle-ci perdrait toute crédibilitési elle retirait les mandats d’arrêt.

L’ONU, qui peut soit déclen-cher des arrestations, soit deman-der à la Cour de suspendre ses pro-cédures pendant un an, pourraitdétenir la clef du problème. a

Stéphanie Maupas

ISLAMABAD

CORRESPONDANTEDeux explosions meurtrières ont frappéune nouvelle fois, mardi 11 mars, la villepakistanaise de Lahore, faisant au moins20 morts et des dizaines de blessés. Lepremier attentat, d’une très forte intensi-té, a quasiment soufflé l’immeuble occu-pé par l’Agence fédérale d’investigation(FIA) alors que le second a visé un bâti-ment abritant des compagnies privées.Selon les images des télévisions, des fla-ques de sang et des morceaux de corps semêlaient aux monceaux de gravats et auxdizaines de voitures incendiées quiétaient garées à proximité de l’immeublede la FIA.

Cet attentat est le troisième à frapperla capitale de la province du Pendjabdepuis le début de l’année. Le 10 janvier,26 personnes avaient été tuées lors d’uneattaque-suicide au cœur de la ville et, le4 mars, cinq personnes avaient été tuéeset 19 blessées dans un double attentat-suicide visant une école navale militaire.Aucun de ces attentats n’a été revendi-

qué. Les autorités accusent traditionnel-lement le chef des talibans pakistanais,Baitullah Mehsud, mais les experts dou-tent de plus en plus de la capacité de celui-ci à intervenir aussi souvent et en deslieux très éloignés, et avec un tel niveaud’organisation.

Depuis le 1er janvier, vingt-huit atta-ques – dont quinze suicides – ont été per-pétrées au Pakistan, tuant près de300 personnes. La volonté de déstabili-ser le pays paraît être l’objectif de cettecampagne qui connaît une ampleurrenouvelée depuis les élections du18 février remportées par les partis oppo-sés au président Pervez Musharraf. Lesgroupes soupçonnés de recourir à cettestratégie sont nombreux.

Le rétablissement de la sécurité seraune des premières tâches auxquellesdevra s’atteler, dans des conditions diffi-ciles, le nouveau gouvernement de coali-tion qui sera constitué dans les prochai-nes semaines. L’état d’alerte général a étédéclaré à travers tout le pays. a

Françoise Chipaux

International

Le dalaï-lama dénonce la répression« inimaginable » de Pékin au Tibet

C’est, semble-t-il,sous la pressionde Pékin que lesmilitaires birmansavaient acceptéde recevoirM. Gambari

BIRMANIE TROISIÈME MISSION D’IBRAHIM GAMBARI

L’émissaire de l’ONU s’est heurtéà la ligne dure de la junte birmane

OUGANDA COUR PÉNALE INTERNATIONALE

Les rebelles ougandais de la LRA conditionnentla paix à l’arrêt des poursuites contre leur chef

Des moines tibétains en exil en Inde marchent, lundi 10 mars, contre la tenue des Jeux olympiques à Pékin. MANAN VATSYAYANA/AFP

PAKISTAN VINGT MORTS DANS LA CAPITALE DU PENDJAB

Un nouvel attentat à Lahore illustrel’insécurité persistante au Pakistan

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Brahmapoutre

Lahore

Srinagar

LhassaDharamsala

Calcutta

Islamabad

New Dehli Katmandou

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6 0123Mercredi 12 mars 2008

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BOGOTA

CORRESPONDANTE

Rojas va-t-il toucher larécompense de 5 milliardsde pesos colombiens

(1,8 million d’euros) offerte pourla capture d’un chef guérillero ?« C’est promis, c’est dû », affirmel’intéressé. De son vrai nomPablo Montoya, il s’est présentéle 6 mars aux autorités, aprèsavoir tué son chef, Ivan Rios, undes sept membres de la directiondes Forces armées révolutionnai-res de Colombie (FARC, extrêmegauche). « J’ai agi pour le bien dupays », insiste le déserteur, qui aprésenté la main de sa victime,comme preuve de son forfait.

Lundi 10 mars, Rojas était surtoutes les ondes. « Pour rien au

monde, les FARC ne libérerontIngrid Betancourt. Il faut que samère, Yolanda, y pense », a-t-ildéclaré à Radio Caracol. Fils depaysan, analphabète, il auraitpassé seize ans dans le maquis. Ila entendu dire qu’Ingrid Betan-court est dans le sud de la Colom-bie, qu’elle est une « femme rebel-le », mais il ne l’a jamais vue.

A l’en croire, lestrois Américains prisen otages par les FARCdepuis cinq ansauraient été « condam-nés à une peine pareilleà celle de Simon Trini-dad », un chef de laguérilla extradé etcondamné à 60 ans deprison aux Etats-Unis.

Selon Rojas, Ivan Marquez,membre du « secrétariat » desFARC, séjourne au Venezuela.Manuel Marulanda, le chef histori-que de la guérilla, pourrait lui aus-si s’y trouver. « Rojas est aux mainsde l’armée depuis cinq jours et il atout intérêt à dire ce que les militai-res veulent entendre », rappelle

un fonctionnaire international.Rojas refuse toutefois de donnerdes détails sur les conditions dumeurtre d’Ivan Rios. Le chef gué-rillero aurait été tué avec sa com-pagne dans leur sommeil. Leurscorps ont été retrouvés, le fronttroué d’une balle.

« Les chefs maintenant vont seméfier de leurs propres troupes »,

prédit le déserteur. Iljuge que son crime est,pour les FARC, un« coup encore plus durque la mort de RaulReyes », le numérodeux de la guérilla, tuépar l’armée colombien-ne en territoire équato-rien le 1er mars.

A Bogota, les observateurs enconviennent. Ce succès macabreet inattendu de la lutte contre lesFARC place néanmoins le gou-vernement colombien en por-te-à-faux. La politique de récom-penses a été mise en place pourinciter les informateurs à la déla-tion, non au meurtre, ni à la muti-lation des cadavres.

Frank Pearl, conseiller prési-dentiel pour la réinsertion, adéfendu le paiement de la récom-pense promise à Rojas. Selon lui,c’est un moyen d’inciter d’autresguérilleros à suivre son exemple,développant ainsi « un mécanis-me pour désorganiser les FARC ».

Rojas est passible d’être incul-pé d’assassinat. En considérantque la légitime défense pouvaitêtre invoquée, le procureur géné-ral, Mario Iguaran, a évoqué lapossibilité d’un non-lieu, qui per-mettrait à Rojas de toucher larécompense promise.

Plusieurs juristes ont critiquécette hypothèse. « Un Etat dedroit ne peut pas payer pour un cri-me commis », s’insurge RamiroBejarano, ex-directeur des servi-ces de sécurité. Le cas est « signi-ficatif de la dégradation généraledu conflit », écrit le quotidien ElTiempo, dans son éditorial demardi. Et de conclure : « Dansbien peu de pays, quelqu’un présen-te une main amputée pour récla-mer une récompense de l’Etat. » a

Marie Delcas

A en croire le déserteur,un chef des FARC, IvanMarquez, et leur dirigeanthistorique, ManuelMarulanda, séjourneraientau Venezuela

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Le guérillero colombien qui a tué son chefréclame aux autorités sa récompense

International

NEW YORK

CORRESPONDANTL’« affaire Spitzer », qui a éclaté,lundi 10 mars, aux Etats-Unis,provoque une tempête médiati-que qui pourrait se transformeren tornade politique. Figure pro-metteuse du Parti démocrate, sur-nommé « M. Propre » pour avoirbâti sa carrière sur la lutte contrele crime et la délinquance finan-cière, Eliot Spitzer, 48 ans, gou-verneur de l’Etat de New York,partisan et collecteur de fonds dela candidature de Hillary Clintonà l’investiture démocrate à l’élec-tion présidentielle, a reconnudevant des enquêteurs avoir eurecours aux services d’une prosti-tuée de luxe. « Tout ça n’est pasbon pour Hillary Clinton », écritun internaute sur politico.com,un des grands blogs politiquesaméricains.

Tout a commencé le 6 mars,avec l’arrestation, à Brooklyn etdans le New Jersey, de quatre per-sonnes soupçonnées de gérer surInternet un réseau de prostitu-tion actif à New York, Washing-ton, Miami, Londres et Paris.

Le 7 mars, M. Spitzer appre-nait que la police fédérale (FBI)détenait des enregistrementstéléphoniques l’impliquant dansune transaction financière envue de « rencontrer » une prosti-tuée du réseau de l’EmperorsClub VIP, le 13 février, à Washing-ton. Le FBI aurait la preuve qu’illui avait versé un « acompte » de3 200 dollars.

Lundi, le gouverneur, accompa-gné de sa femme Silda, s’adres-sait aux médias. Sans évoquer lesfaits mais une « affaire privée », ils’excusait « d’abord devant [sa]famille » et aussi « le public »pour sa conduite.

Brillant, médiatique, détermi-né, Eliot Spitzer a construit toute

sa carrière sur l’« éthique ». Attor-ney general (ministre de la jus-tice) de l’Etat de New York, ilavait âprement bataillé de 2001 à2003 contre les responsables demalversations à Wall Street. Ban-quiers d’affaires, maisons de cour-tage et assureurs s’étaientd’abord gaussés du « justicier soli-taire mégalomane », avant qu’ilne fasse rendre gorge aux plusgrands : Citigroup, MerrillLynch, AIG, le premier assureurmondial, plusieurs gros fonds spé-culatifs…

« Revanche de Wall Street »Accusés de multiples délits,

dont celui de conseiller à leursclients des investissements qu’ilssavaient déjà trop risqués, tousavaient fini par payer de lourdesamendes. Nombre de leurs diri-geants avaient démissionné.Avant la délinquance financière,M. Spitzer s’en était pris auxproxénètes.

Gagnant le surnom d’Eliot« Ness » Spitzer, il est devenugouverneur de l’Etat de New Yorken 2006. Malgré l’hostilité farou-che des républicains, il y a défen-du une politique « éthique » ethumaine – proposant ainsi, sanssuccès, une régularisation dessans-papiers.

« Wall Street tient sa revan-che », commentait lundi le sitedealbreakers.com, très informéde la vie du milieu des affaires.Pro-républicaine, la chaîne detélévision Fox a annoncé sa démis-sion avant de démentir la nouvel-le. Mais sa concurrente CBS jugeque ce départ est « inévitable ».Sur les médias, l’expression « lelien de M. Spitzer avec la prostitu-tion » revient en boucle.

« Mes pensées et mes vœux vontà sa famille », s’est contentée dedéclarer Hillary Clinton, en cam-pagne en Pennsylvanie, où des pri-maires auront lieu le 22 avril.« Pour le reste, attendons de voir lesprochains jours », a ajouté la séna-trice de New York. a

Sylvain Cypel

ÉTATS-UNIS RÉSEAU DE PROSTITUTION

Le gouverneur de New Yorkcité dans un scandale de mœurs

Apeine 11 heures du matin,Bill Clinton allume un groscigare. Il sourit. Le cortège

part sur une route du Mississippi.L’ancien président des Etats-Unisvient d’en finir avec son premiermeeting du jour. Trois autres sontau programme. Il file à grande allu-re dans ce fief républicain – quivote, mardi 11 mars, aux primairesdémocrates – pour présenter, uneénième fois depuis le début de cet-te campagne présidentielle, sonnuméro parfaitement rôdé au ser-vice de sa femme, Hillary.

En un peu moins d’une heure,celui qui reste parmi les présidentspréférés des Américains depuisJohn F. Kennedy brûle les planchesdu pays avec une faconde intraita-ble et une santé insolente. Un exer-cice de style en forme de plaidoyerpour défendre la candidature decelle qu’il considère, « indépendam-ment du fait qu’[il] soit marié avecelle, comme la plus capable à dirigerle pays ». Rien qu’en février, « Mis-ter President », comme on l’appel-le, a ainsi visité 75 villes, allant jus-qu’à cinq rencontres publiquesquotidiennes.

« Sincèrement, je ne sais pas com-ment il tient », glisse une de ses jeu-nes collaboratrices. Ici dans ceSud profond comme ailleurs,devant quelques dizaines ou plu-sieurs centaines de personnes, ilfait rire ; défend avec à-propos leprogramme d’Hillary, ajustant etdétaillant, selon le contexte local,certaines propositions, sansjamais se départir de cet air jovialet sérieux à la fois qu’on luiconnaît. Tel un crooner infatiga-ble, il répétera à chaque étape les

mêmes petites blagues : « Il fautmaintenant que je dise certaines cho-ses, sinon je ne rentre pas à la mai-son ce soir. » A quatre reprisesdans la journée, il rappellera com-ment il s’est senti perdu le jour oùil a dû quitter la Maison Blanche.« Devoir s’arrêter aux feux rouges,ne plus entendre une musique dèsque l’on pénètre une pièce… C’étaitsi facile en tant que président de croi-re qu’on était quelqu’un ! »

Le nom du rival Barack Obamane sera mentionné qu’une seulefois en réponse à une question del’auditoire. Seulement une allu-sion à un ticket Clinton-Obama,« une équipe imbattable », selonlui. La proposition, reprise parHillary Clinton, a été rejetée par leprincipal intéressé, lui même endéplacement dans le Mississippi.

« Ce sont ces moments que nousguettons chez Bill, ces détails quipeuvent être des faux pas ou simple-ment de nouvelles idées qu’il entendfaire passer, reconnaît un journa-liste de la chaîne ABC. Il teste certai-nes formules reprises généralementun peu plus tard par Hillary. » BillClinton serait une « main invisi-ble » guidant la campagne de safemme, selon le magazine Time.

Il est 22 heures dans la petiteville de Meridian, dernière tribu-ne du jour. Bill aura évoqué Hilla-ry à plus de 500 reprises avant dereprendre l’avion pour Washing-ton. Dehors, une septuagénaire àpeine sortie de la salle demande :« Quel homme ferait cela pour safemme ? » a

Nicolas Bourcier (PassChristian, Biloxi, Ellisville,

Meridian, envoyé spécial)

« Pour rienau monde,les FARC nelibéreront IngridBetancourt »

Le déserteur Rojas

Dans le Mississippi, Billse démultiplie au service d’Hillary

0123Mercredi 12 mars 2008 7

Page 8: le monde 2008 03 12

Un vaccin expérimental a permisde réduire l’hypertension artérielle

BRUXELLES

BUREAU EUROPÉENLe réchauffement de la planète neconstitue pas seulement un dan-ger pour l’environnement, il metaussi en péril la sécurité interna-tionale. Tel est le leitmotiv d’undocument établi conjointementpar les services du haut représen-tant de l’Union européenne,Javier Solana, et de la Commis-sion, qui sera présenté, jeudi13 mars, aux chefs d’Etat et degouvernement, au cours de la réu-nion du Conseil européen.

Selon ce rapport, les change-ments climatiques représententun « multiplicateur de menaces »,qui « exacerbe les tendances, les ten-sions et l’instabilité existantes ».Aussi l’Union doit-elle se donnerles moyens de répondre à ces ris-ques en renforçant ses capacités« de recherche, d’analyse, de suiviet d’alerte rapide » et en amélio-rant ses outils de protection civileet de gestion de crises face auxcatastrophes à venir.

Le texte distingue plusieurs for-mes de menaces liées aux change-ments climatiques. Certaines ontpour cause la recrudescence prévi-sible des conflits sur l’accès auxressources. « La pénurie d’eau, en

particulier, est susceptible de provo-quer des troubles civils et des perteséconomiques substantielles, mêmedans les économies solides », écri-vent les auteurs, qui mentionnentaussi « les tensions liées à l’approvi-sionnement énergétique », dont lamultiplication accroîtra l’instabi-lité. Les conflits pourraient égale-ment s’intensifier autour des res-sources situées dans les régionspolaires, rendues exploitables parle réchauffement.

« Pertes de territoires »Les régions côtières, où vit

près d’un cinquième de la popu-lation mondiale, sont particuliè-rement menacées. « Les mégapo-les, et leurs infrastructures de sou-tien, telles que les installations por-tuaires et les raffineries de pétrole,sont souvent implantées en bordde mer ou dans les deltas des riviè-res », note le rapport, qui s’in-quiète des conséquences de l’élé-vation du niveau de la mer. Deplus, « le recul des côtes et la sub-mersion de vastes zones pour-raient entraîner des pertes de terri-toires, et même la disparition depays entiers ».

Autre conséquence possible,l’accroissement des migrations

risque de créer des situations diffi-ciles. Selon les Nations unies, indi-que le document, on dénombrerad’ici à 2020 des millions demigrants environnementaux.

« Ces migrations, ajoute-t-il,pourraient se traduire par une aug-mentation du nombre de conflitsdans les régions de transit et de des-tination. » Certaines des régionsles plus vulnérables aux change-ments climatiques, comme l’Afri-que du Nord et le Proche-Orient,étant voisines de l’Union euro-péenne, celle-ci devrait connaîtredes pressions migratoiresaccrues.

Enfin, le réchauffement peutdéstabiliser les Etats les plus fragi-les, s’ils ne parviennent pas à y fai-re face, et favoriser la « radicalisa-tion politique ».

Il risque aussi d’« attiser les res-sentiments » entre les principauxresponsables des changementsclimatiques et ceux qui seront lesplus touchés. Cette « fracturepotentielle », selon le rapport, nesera pas seulement une divisionNord-Sud mais comportera unedimension Sud-Sud, avec la partcroissante de la Chine et de l’Indedans les émissions mondiales. a

Thomas Ferenczi

Un essai clinique conduitpar une firme suisse a montrédes résultats encourageants.Mais des injections répétéespourraient engendrerdes effets secondaires nocifs

La navette Endeavour a décollé, mardi11 mars à 7 h 28 (heure de Paris), ducentre spatial Kennedy de Cap Canave-ral (Floride). Elle emporte dans sa soutele premier des trois éléments du labora-toire orbital Kibo, principale contributiondu Japon à la station spatiale internationa-le (ISS), ainsi que Dextre, le bras robotisé

canadien. La principale mission des septastronautes de l’équipage sera de fixerces deux nouveaux éléments à la stationorbitale. Endeavour devrait ramener surTerre l’astronaute français LéopoldEyharts, parti le 7 février sur Atlantis enmême temps que Columbus, le labora-toire orbital européen.

Environnement & Sciences

CLIMAT UN DOCUMENT PRÉSENTÉ AU PROCHAIN CONSEIL EUROPÉEN

Selon l’Union européenne, le réchauffementclimatique menace la sécurité internationale

ESPACE ENDEAVOUR EN ROUTE POUR LA STATION SPATIALE

Pourra-t-on demain prévenir l’hyper-tension artérielle comme on pré-vient, depuis longtemps déjà grâce à

des vaccins, un nombre croissant de mala-dies infectieuses ? Une telle perspectivene semble plus aujourd’hui totalementirréaliste, comme le montrent les résul-tats d’une étude clinique publiée dans lescolonnes de l’hebdomadaire médical bri-tannique The Lancet daté du 8 mars. Cetravail visait à étudier l’innocuité et l’effi-cacité d’un vaccin expérimental contrel’hypertension artérielle mis au point pardes chercheurs de la société suisse CytosBiotechnology. Cette nouvelle approchethérapeutique se fonde sur l’un des systè-mes moléculaires régulateur de la pres-sion exercée par le courant sanguin sur laparoi interne des artères.

Il s’agit du système dit « rénine-angio-tensine », qui est déjà la cible des deuxprincipales familles de médicaments anti-hypertenseurs. Spécialisés dans le déve-loppement de procédés visant à stimulerle système immunitaire pour luttercontre des affections chroniques et trèsfréquentes (dépendance à la nicotine,obésité), les chercheurs de la société suis-se ont développé une molécule destinée àmoduler le fonctionnement du systèmerénine-angiotensine.

Dénommé CYT006-AngQb, leur vac-cin expérimental induit la productionpar l’organisme d’anticorps contre l’an-giotensine II, peptide de petite taille qui apour propriété d’augmenter la pressiondu sang sur la paroi des artères en rédui-

sant le diamètre de ces dernières. Cesanticorps devraient limiter le nombredes liaisons de ce peptide avec ses récep-teurs et provoquer ainsi une forme derelâchement artériel. Le vaccin est quantà lui constitué du peptide chimiquementassocié à une particule virale produitepar recombinaison génétique.

L’étude publiée dans The Lancet a étéfinancée par Cytos Biotechnology et coor-donnée par Martin F. Bachmann, direc-teur scientifique de cette société. Elle aété menée à Lausanne et à Berlin, auprèsde 72 personnes volontaires souffrant deformes légères ou modérées d’hyperten-sion artérielle. Après tirage au sort et enrespectant la méthodologie dite du « dou-ble aveugle », où le prescripteur neconnaît pas la nature du produit qu’iladministre à son patient,24 personnes ont reçu un vac-cin dosé à 300 microgrammes,24 un vaccin dosé à 100 micro-grammes, et 24 un vaccin pla-cebo. Trois injections ont étéfaites sur une période de troismois (à 0, 4 et 12 semaines).

Les chercheurs ont alorsobservé une diminution, seloneux, statistiquement significati-ve de la pression artérielle diurne dans legroupe recevant la dose de 300 micro-grammes. Ils précisent que cette diminu-tion est plus particulièrement nette aupetit matin : elle est, selon, eux compriseentre 1,3 et 2,5 centimètres de mercure à8 heures. Quelques effets secondaires ontété observés : il s’agissait le plus souventde réactions bénignes et passagères, surle site de l’injection. Plusieurs personnes(trois patients dans le groupe « 100 micro-grammes » et sept dans le groupe« 300 microgrammes ») ont égalementressenti des symptômes similaires à ceuxobservés dans les syndromes grippaux.

Que peut-on conclure de ces données

préliminaires ? « Les résultats de cette nou-velle biothérapie sont surprenants et pro-metteurs, et la vaccination pour l’hyperten-sion pourrait se montrer très utile pour denombreux patients », estiment les doc-teurs Ola Samuelsson et Hans Herlitz(département de néphrologie, hôpitaluniversitaire Sahlgrenska, Göteborg, Suè-de), dans un commentaire du Lancet. Cesdeux spécialistes rappellent notammentles difficultés rencontrées en pratiquepar les personnes qui, ne parvenant pas àréduire leurs chiffres tensionnels à partird’une modification de leur alimentationou de leur mode de vie, doivent prendrequotidiennement des médicaments anti-hypertenseurs.

Mais ils s’interrogent aussi sur les pos-sibles conséquences de stimulations répé-

tées du système immunitaire àpartir d’une telle constructionvaccinale. En l’état des don-nées disponibles, plusieursinjections devraient être prati-quées chaque année pourmaintenir les bénéfices anti-hypertenseur observés lors decet essai. Une recherche vacci-nale voisine, concernant uneforme de prévention de la mala-

die d’Alzheimer, a récemment montréque de telles entreprises pouvaient nepas être dénuées de sérieux risques d’in-duction de mécanismes équivalents àceux qui sont à l’origine des affectionsauto-immunes.

Cytos Biotechnology avait, sur lemême principe que celui concernant l’hy-pertension artérielle, lancé un essai vacci-nal concernant l’obésité. Il s’agissait d’in-duire la production d’anticorps contreune hormone peptidique ayant une actionstimulatrice de l’appétit. Lancé enmai 2005, cet essai avait été abandonnéfin 2006 faute de résultats satisfaisants. a

Jean-Yves Nau

Les chercheursprécisentque la diminutionde la pressionartérielle est plusparticulièrementnetteau petit matin

DON EMMERT/AFP

POLLUTIONRespirer du diesel modifiele fonctionnement du cerveauInhaler des gaz d’échappementde moteur diesel provoque unstress cérébral, même en cas d’ex-position de courte durée, selonune étude néerlandaise publiéedans la revue Particle and FibreToxicology. Des volontaires, bran-chés à un électro-encéphalogra-phe, ont respiré pendant une heu-re des vapeurs de diesel. L’activi-té électrique de leur cerveau amontré des signes de stress aprèstrente minutes d’exposition, quise sont prolongés pendant l’heu-re suivante. L’équipe de PaulBorm (université de Zuyd) fait

l’hypothèse que les nanoparticu-les présentes dans les suies defumée, capables de pénétrer jus-qu’au cerveau, induisent cesmodifications. « Des études com-plémentaires seront nécessairespour évaluer les implications clini-ques de ces observations », indi-que-t-il.

CLIMATOLOGIELa feuillaison est plusprécoce dans les forêtsboréales eurasiennesEntre 1982 et 2002, l’apparitiondes feuilles dans les forêts boréa-les eurasiennes a été avancée decinq jours, ce qui traduit une aug-mentation sans précédent de la

température printanière, selonune analyse de données satellitai-res parue dans Global Change Bio-logy de mars. Au court du XXe siè-cle, une telle précocité de lafeuillaison n’avait pas été obser-vée à une telle échelle.

Les bébés phoques de la merBaltique menacés de mortpar le réchauffementSelon le Fonds mondial de lanature (WWF), des centaines debébés phoques, nés ces dernièressemaines, seraient menacés demourir de froid en mer Baltique,en raison de la fonte précoce de labanquise, qui les prive de la pro-tection de leurs nids de glace.

SUPPLÉMENT GRATUIT DE 108 PAGESMercredi 12 mars avec 0123 daté jeudi 13 mars 2008

0123www.lemonde.fr

SÉQUENCES VOYAGE

STYLES

8 0123Mercredi 12 mars 2008

Page 9: le monde 2008 03 12

L’annonce de la diffusion,fin mars, d’un film dupopuliste Geert Wilders surle Coran a obligé La Hayeà s’organiser contred’éventuelles représailles

BRUXELLES

CORRESPONDANTPatrick Moenaert, le maire de Bru-ges, exige des excuses et une miseau point de la part du magazinejuif anversois Joods Actueel à pro-pos de « l’affaire Kalmann ». MarcKalmann, qui se présente commeun professeur américain de64 ans, avait affirmé, en février,avoir été chassé d’un restaurantbrugeoisparce qu’ilportaitune kip-pa (Le Monde du 9 février). Brugessoutient que des enquêtes menéespar la police et le service du touris-me remettent fondamentalementen question cette version.

M. Moenaert, qui avait d’abordprésenté ses excuses au touristeaméricain, estime aujourd’huique « s’il s’est effectivement passéquelque chose dans le restaurant,les proportions qui ont été donnéesà cette affaire font naître beaucoupde questions ». Sollicité par Le Mon-de, le maire renvoie à une réponsedonnée, le 26 février, à unconseiller municipal. Il y évoquedes « informations confidentielles »provenant des Pays-Bas et permet-

tant de confirmer que M. Kalmannest, en fait, un Néerlandais et « unmythomane ». Il aurait vécu auxEtats-Unis mais ne serait pas pro-fesseur ; il régnerait « une incertitu-de quant à son lieu de naissance » :le touriste a dit être né à Aus-chwitz, peu avant la Libération.M. Moenaert soutient que ses poli-ciers ont dressé un procès-verbalpour antisémitisme et « donné foiaux affirmations de l’intéressé ».

« Il s’est passé quelque chose dansce restaurant mais nos propresrecherches semblent confirmer uneimposture », explique MichaelFrei-lich, rédacteur en chef de JoodsActueel. Le journaliste rejette la fau-te sur les policiers qui ont pris notede la plainte – brandie par M. Kal-mann lors de sa visite au journal –sans exiger aucune pièce d’identi-té. « Cet homme est venu nous par-ler avec des larmes dans les yeux. S’ila menti, il nous a aussi causés dutort, ainsi d’ailleurs qu’à l’ensembled’une communauté qui affronte fré-quemment de vrais actes antisémi-tes », déclare M. Freilich. a

J.-P. S.

LE GOUVERNEMENT social-libéral hongrois vient d’essuyerun sérieux revers à l’occasion duréférendum sur des mesuresimpopulaires de la réforme de lasanté adoptée par le Parlement endécembre 2007. La popularité dupremier ministre socialiste,Ferenc Gyurcsany, qui a engagéde douloureuses réformes structu-relles pour sortir le pays d’un défi-cit public excessif, ne cesse de sedégrader. Il a annoncé lundi10 mars que l’annulation desdites mesures ferait l’objet d’unvote au Parlement le 17 mars.

Plus de 82 % des Hongrois ontvoté dimanche pour la suppres-sion du forfait d’1,2 euro imposésur chaque consultation médicaleet par jour d’hospitalisation, etcontre l’introduction de droitsd’inscription à l’université. Sym-boles du programme de réformesdu gouvernement, ces mesuresont un impact économique limité,à 0,1 % du PIB, mais leur rejet aun effet politique certain. La fortemobilisation au référendum(50,49 %) souligne, selon la plu-part des analystes hongrois, « ladéfaite personnelle du premierministre », jugé responsable de lachute du pouvoir d’achat et sou-vent accusé d’arrogance.

C’est évidemment l’avis du lea-der de l’opposition de droite, Vik-tor Orban, qui est à l’initiative decette consultation. « Le référen-dum est une victoire pour la Hon-grie. Les seuls perdants de ce référen-dum sont les partis de la coali-tion », a-t-il déclaré au soir duscrutin. Sa formation politique, leFidesz, qui avait déjà tenté d’obte-nir la chute du gouvernement àl’automne 2006 par des manifes-

tations de rue, avait appelé en jan-vier à la démission de M. Gyurcsa-ny en cas d’échec au référendum.Il a salué, dimanche, l’expressionde l’« unité nationale ».

Les consultations populairessur des lois adoptées peuvent êtreorganisées en Hongrie à l’initiati-ve de tout citoyen à condition deréunir 200 000 signatures, de res-pecter la Constitution et derecueillir au moins 25 % des suf-frages exprimés. Le Parlementdoit alors tenir compte de cesrésultats. Après un an de bataillejuridique, le Fidesz a obtenu lavalidation du scrutin par la Courconstitutionnelle le 22 janvier.

Pour l’historien Zoltan Rippcité par l’agence MTI, le vote dedimanche marque surtout la vic-toire du populisme et pourraitannoncer une crise de la démocra-tie parlementaire si le référen-dum devenait une pratique cou-rante pour contester les décisionsdu gouvernement.

Justifiant la décision du premierministre d’annuler les mesuresrejetées par les électeurs, le polito-logue socialiste Attila Agh a estiméque puisque « c’est la Cour constitu-tionnelle qui a permis ce référen-dum », M. Gyurcsany « ne faitdonc que respecter la Constitution ».« Mais il poursuivra son mandat etses réformes jusqu’au bout comme ill’a annoncé dimanche, car il a l’en-tier soutien du parti », a-t-il dit.« La question qui demeure, estimecependant l’économiste Juan Car-los Rodaro, est la capacité deM. Gyurcsany, avec 15 % seule-ment d’opinions favorables, à pour-suivre ses réformes, dont le rythmeva certainement se ralentir ». a

Anne Rodier

Europe

Les Pays-Bas craignent une rééditionde l’affaire des caricatures danoises

BELGIQUE SUSPICION DE « MYTHOMANIE »

Bruges remet en questiondes accusations d’antisémitisme

HONGRIE REVERS POUR LE PREMIER MINISTRE

Les réformes hongroisesfreinées par un référendum

LA HAYE

ENVOYÉ SPÉCIAL

La tension monte aux Pays-Bas à la suite de l’annoncepar le député populiste Geert

Wilders qu’il fera diffuser avant lafin du mois son film Fitna, censédénoncer le Coran et « les dangersde l’islam ». Toutes les chaînes detélévision néerlandaise ont refuséle projet, notamment parce que lechefduParti de la liberté (PVV)exi-geait qu’il soit montré dans sonintégralité.

M. Wilders a alors indiqué qu’iltiendrait une conférence de presseà La Haye, probablement le28 mars. Les organisateurs onthésité avant de lui donner l’autori-sation d’utiliser leur salle mais ontexpliquéqu’ils entendaient respec-ter le principede la liberté d’expres-sion. Le débat reste cependantouvert quant au paiement des fraisliés à la sécurité de l’événement :lesautoritésont fait savoir audépu-té que la protection des partici-pants lui incomberait. M. Wilderspourrait donc finalement organi-ser la diffusion sur le site Internetspécial qu’il a créé très récem-ment : fitnathemovie.

Personne n’aurait encore vu lefilm en question, préparé dans leplus grand secret depuis l’autom-ne 2007. Des médias néerlandaiscroient toutefois savoir qu’il dure-rait quinze minutes et qu’on y ver-rait Mahomet caricaturé dans undessin animé. Certains affirmentaussi que M. Wilders ybrûlerait le Coran, unlivre dont il avait récla-mé l’interdiction enaoût 2007 et qu’il décritcomme « le Mein Kam-pf de la religion qui vise àéliminer les autres et lestraite de chiens d’in-croyants ».

Divisé, le gouverne-ment néerlandais n’es-père plus faire interdirele film, comme le voulaient cer-tains ministres. Fitna ne déroge,selon son auteur, à « aucune règlede l’Etat de droit ». M. Wilders aproposéde lemontrerenavant-pre-mière au coordinateur national dela lutte antiterroriste, à conditiond’avoir préalablement la garantiequ’il ne serait pas censuré.

Il y a une dizaine de jours, le pre-mier ministre chrétien-démocrate,Jan Peter Balkenende, avait invitéle leader populiste à arrêter sonprojet compte tenu des risquesqu’il faisait, selon lui, courir à sonpays.« Je trouve importante la liber-té d’expression mais je pense aussiaux possibles victimes, aux militai-res, aux entreprises, aux ambassa-des,auxNéerlandais vivantà l’étran-

ger », avait indiqué le chef du gou-vernement.

M. Balkenende a été accusé parM.Wilders d’avoir lui-même « pro-voqué et amplifié l’inquiétude », enfaisant en sorte que “tout le mondesoit au courant, de Tombouctou àl’Afghanistan” ». Un chroniqueur

réputé, Afshin Ellian,spécialiste de la multi-culturalité à l’universitéde Leyde, reproche aupremier ministred’avoir annoncé que lefilm allait automatique-ment entraîner la colèredes musulmans, ce quiaboutissait en bout deligne à donner raisonaux islamophobes.D’autres intellectuels

soulignent que le bon moyen d’ar-rêter le projet de film était de traî-ner M. Wilders devant les tribu-naux pour incitation au racisme.

Les autorités de La Haye, quicraignent une réédition de l’affairedes caricatures danoises du pro-phète, ont des plans qui visent à« exfiltrer » M. Wilders si la situa-

tion devenait trop menaçante. Ilsont mis en garde les ambassades etles entreprises nationales implan-tées dans des pays sensibles, auMoyen-Orient, en Afrique, en Asiedu Sud-Est, où des milliers desmusulmans étaient descendusdans la rue en 2006 pour brûlerdes drapeaux danois. Des plansd’évacuation ont été mis au point.Médecins sans frontières Neder-land a pris les devants en rapa-triant des équipes du Pakistan.

Sur le plan diplomatique, legouvernement tente de faire com-prendre aux pays musulmansqu’il ne peut être assimilé à M. Wil-ders. Il s’efforce d’obtenir le sou-tien de ses partenaires européensafin de ne pas se trouver isolé sil’affaire débouchait sur une crisediplomatique avec des capitalescomme Téhéran ou Le Caire.La Haye entend enfin obtenir lesoutien de ses partenaires au seinde l’OTAN, afin de ne pas mettreen danger sa mission militairedans la province d’Uruzgan, dansle sud de l’Afghanistan. a

Jean-Pierre Stroobants

RÉSULTAT NET: 1101 MILLIONS D’EUROSDIVIDENDE : 0,45 EURO PAR ACTION

Prochain rendez-vous : Relations actionnairesAssemblée Générale le 22 mai 2008

NATIXIS 30, avenue Pierre-Mendès-France 75013 Paris France – T : +33 1 58 32 30 00 www.natixis.com

Pour sa première année d’exercice opérationnelle, Natixisa dégagé un bénéfice supérieur à 1,1 milliard d’euros

dans un environnement marqué par une crise sectorielleet financière d’une ampleur exceptionnelle.

Un impact de la crise concentré La crise financière qui a affecté les marchés bancaire

et financier à partir de l’été 2007 s’est traduite pour Natixis

par un impact fort, mais limité à certains métiers de la Banque

de Financement et d’Investissement. Les dépréciations

de portefeuilles d’actifs financiers dans ces métiers, intervenues

pour l’essentiel au quatrième trimestre 2007, ramènent le

résultat net à 1,1 milliard d’euros, malgré les bonnes

performances enregistrées au titre du premier semestre.

Un modèle économique résistantDans tous ses métiers, à l’exception de BFI, le groupe affiche

une croissance forte de son activité et de ses résultats. C’est le

cas notamment des métiers de la Gestion d’actifs (RBE: +14 %),

des Services (+13%) et du Capital investissement et Gestion

privée (+12 %). La capacité de Natixis à résister à des chocs

externes violents confirme la pertinence du modèle économique

fondé sur un portefeuille d’activités diversifié et de larges bases

de clientèle. Les travaux d’intégration au sein de Natixis se sont

par ailleurs poursuivis dans le respect du calendrier.

Une situation financière saineLa structure financière du groupe demeure très solide et stable

par rapport à 2006. Les capitaux propres ressortent ainsi

à 16,9 milliards d’euros. Les ratios prudentiels se situent parmi

les meilleurs de la place.

Dividende 2007Le dividende au titre de l’exercice 2007 proposé à l’Assemblée

Générale des actionnaires du 22 mai 2008 s’élève à 0,45 euro

par action. Une option de paiement en actions sera également

proposée aux actionnaires(1). Cette option sera exerçable

jusqu’au 18 juin, le dividende étant payé le 30 juin.

(En millions d’euros) Produit Net Produit Net 2007/2006 Résultat Brut Résultat Brut 2007/2006Bancaire 2007 Bancaire 2006 d’Exploitation 2007 d’Exploitation 2006

Banque de financement et d’investissement

Avant dépréciations (1) 3 054 3 494 - 13 %

Après dépréciations (1) 1 834 3 494 - 48 % -161 1 389 –

Gestion d’actifs 1 710 1 497 + 14 % 427 386 + 11 %

Capital investissement et gestion privée 504 449 + 12 % 337 302 + 12 %

Services 1 299 1 151 + 13 % 480 383 + 25 %

Poste Clients 916 840 + 9 % 259 235 + 10 %

(1) Dépréciations liées aux expositions subprimes et aux rehausseurs de crédit

(1) Les principaux actionnaires de Natixis, la Banque Fédérale des Banques Populaires et la Caisse Nationale des Caisses d’Epargne, ont annoncé leur décision d’opter pour lepaiement en actions.

MALTELe Parti nationalistepro-européense maintient au pouvoirLA VALETTE. Le Parti nationaliste,au pouvoir depuis plus de vingtans à Malte, a, une nouvelle fois,remporté dimanche 9 mars, lesélections législatives, face sonrival de gauche, le Parti travaillis-te, mais d’une marge infime. La

formation du premier ministre,Lawrence Gonzi, a obtenu49,3 % des voix, contre 48,8 %aux travaillistes, 1,3 % à l’Allian-ce démocratique (Verts) et 0,5 %à Action nationale (extrême droi-te). M. Gonzi, qui a présidé à l’en-trée de son pays dans l’Unioneuropéenne en 2004, défend unepolitique pro-européenne et libé-rale en économie. – (AFP.)

« Je trouveimportantela libertéd’expression maisje pense aussiaux possiblesvictimes »

Jan Peter Balkenendepremier ministre

0123Mercredi 12 mars 2008 9

Page 10: le monde 2008 03 12

AU SOIR du premier tour, François Bay-rou a indiqué qu’il n’y aurait « pas deconsigne générale » du Mouvement démo-crate au second tour, mais un examendes situations « ville par ville, candidatpar candidat ».

Résultat, le MoDem, qui a franchi labarre des 10 % dans quarante villes ouarrondissements, est au centre de toutesles sollicitations. Et la géographie électo-rale d’entre-deux tours prend des alluresde cousu main.Fusions PS-MoDem. Jean-Luc Benna-hmias, chef de file du MoDem à Mar-seille, ne cachait pas sa volonté d’aboutirà un accord avec la liste de gauche condui-te par Jean-Noël Guérini. Celui-ci a étérapidement conclu. « L’essentiel de nos

propositions a été repris dans le programmecommun que nous formons », s’est félicitéM. Bennahmias, dont la liste a obtenu5,54 % des voix au premier tour.

A Chartres, où Eric Chevée (MoDem)était arrivé en troisième position avec13,74 %, devancé par le maire sortant,Jean-Pierre Gorges (UMP, 46,12 %) etFrançoise Vallet (PS, 29,25 %), les listesPS et MoDem devraient fusionner.

Le PS (36,34 %) et le MoDem(15,47 %) s’apprêtent également àfusionner à Melun pour tenter de ravir lapréfecture de Seine-et-Marne à l’UMPGérard Millet, qui a réuni 48,19 % dessuffrages au premier tour.

Fusion annoncée, aussi, à Poissy (Yve-lines), entre la liste de Richard Bertrand

(MoDem, 26,9 %) et celle de FrédéricBernard (PS, 27,1 %) afin de déloger Jac-ques Masdeu-Arus (UMP, 42,2 %), quiconcourt pour un cinquième mandat.Fusions UMP-MoDem. Le MoDem,qui avait obtenu 8,6 % au premier tour,a en revanche décidé à Colombes (Hauts-de-Seine) de fusionner sa liste avec cellede la maire sortante (UMP) Nicole Goue-ta (42,46 %) sur laquelle figure en troi-sième position la secrétaire d’Etat auxdroits de l’homme, Rama Yade, alorsque la liste d’union de la gauche arecueilli 43,56 %.

Arrivée en quatrième position à Metzavec 14,69 % des suffrages, NathalieGriesbeck (MoDem) a décidé de s’allieravec l’UMP Marie-Jo Zimmermann

(16,68 %), dans une triangulaire avec lemaire sortant (divers droite) Jean-MarieRausch (24,16 %) et la liste d’union de lagauche (34,04 %).

Jean-Luc Forget (MoDem, 5,90 %)avait tenté, à Toulouse, de négocier unaccord avec Pierre Cohen (PS, 39 %).« Il nous a aimablement éconduits »,a-t-il regretté. Un accord a été concluavec Jean-Luc Modenc (UMP, 42,60 %).Ni fusion ni accord. A Saint-Etienne,Gilles Artigues (20,23 %) maintient saliste au second tour. « Nous n’étions pasdemandeurs d’un rapprochement », préci-se ce fidèle de M. Bayrou. Aucun accordn’est intervenu, non plus, à Blois, Caen,Strasbourg, Paris, Tarbes. a

Patrick Roger

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BORDEAUX

CORRESPONDANTELa liste conduite par Alain Juppé,battu aux législatives de 2007, aété élue au premier tour desmunicipales à Bordeaux avec56,62 % des voix. L’ex-premierministre commente les résultats.Les enjeux locaux semblentavoir prévalu au premier tourdes élections municipales. Est-ce une surprise ?

Non. Pendant la campagne,des sondages avaient reflétéqu’au moins deux tiers des élec-teurs souhaitaient que leur maires’exprime sur la gestion locale.Les bons résultats du PS ne tra-duisent-ils pas un vote-sanctioncontre Nicolas Sarkozy ?

Il y a une percée incontestablede la gauche, notamment par rap-port aux municipales de 2001.C’est vrai que le contexte nationaln’a pas été positif là où les équipessortantes étaient fragiles. Mais cen’est pas la vague puissante annon-cée. Les excès démagogiquescontre le gouvernement ont, aucontraire, fini par remobilisernotre électorat, et la « sarkopho-bie » ambiante a eu un effetinverse. Quant au vote-sanction, jene l’ai senti ni à Bordeaux, niailleurs, dans mes contacts, mesrencontres ou mes lectures. C’estun argument politicien quand onest dans l’opposition. Et la sanc-tion du gouvernement, ça ne dureque quinze jours contre un mairequi reste six ans.

A la lecture globale des résul-

tats, j’ai été frappé par la pressionde l’extrême gauche et par la margi-nalisation du Front national. Lediscours du FN s’est essoufflé, leleader a vieilli et certaines idéesont été reprises sans hypocrisie parNicolas Sarkozy. Cela a joué dès laprésidentielle, et ça se maintient.La stratégie d’ouverture est-ellela bonne ?

L’ouverture a payé, à Bordeaux[un ex-PRG et un Verts figuraientsur la liste Juppé] mais aussiailleurs. Je n’ai pas compris la que-relle au sujet des étiquettes politi-ques sur les listes. A Bordeaux, jen’ai jamais mis mon appartenancepolitique sur les documents decampagne. Même aux électionsdans le 18e à Paris, j’étais le candi-dat de Chirac, pas du RPR.

C’est le corollaire de la deman-de de la population : les enjeuxlocaux l’emportent sur le reste. ABordeaux, des gens de gauche ontvoté pour moi. On dit qu’on n’estjamais élu sur un bilan mais, en cequi me concerne, ce fut monmeilleur atout. Mais ça ne fonc-tionne pas toujours. Le bilan estune arme si une adéquation existeavec la personnalité qui le porte.Après avoir voulu nationaliserles enjeux du scrutin, NicolasSarkozy s’est mis en retrait…

C’était une erreur de vouloirpolitiser cette élection. C’était unmauvais mélange des genres, enco-re moins bon quand la situationnationale n’est pas porteuse.Quand il est venu à Bordeaux [le22 janvier], sur le chemin de Pau,

je lui ai dit que ce n’était pas unebonne stratégie et il a compris.Que conseillez-vous aux candi-dats qui vous sollicitent ?

Jean-Luc Moudenc [candidatapp. UMP à Toulouse] m’a propo-sé de participer avec lui à un mee-ting jeudi. Je vais lui envoyer unevidéo en témoignage de soutien,car nous avons des synergies entreBordeaux et Toulouse. J’ai aussiété appelé par le maire sortantd’Angoulême, la candidate deMont-de-Marsan. François Bay-rou ne m’a pas demandé de venirà Pau, et je n’irai pas, mais je sou-haite sa victoire. Tous ces candi-dats en ballottage doivent reveniraux enjeux locaux. Ce n’est pas letroisième tour de la présidentielle,ni la sanction du gouvernement.François Fillon appelle à un désis-tement mutuel entre le MoDem,en perte de vitesse, et l’UMP.

J’ai eu des contacts à ce sujetavec Jean-Claude Gaudin et Jean-Pierre Raffarin. Cette stratégie estla bonne. Je serais plutôt favorableà une négociation globale. Encorefaut-il qu’on se parle franchement,ce qui n’est pas le cas actuelle-ment. Quant à l’affaiblissement duMoDem, ce n’est pas une surprisevu l’hétérogénéité de son électoratet sa stratégie à géométrie politi-que variable.Hier cloué au pilori, aujourd’huiporté aux nues, comment vivez-vous cette versatilité de l’électo-rat bordelais ?

Les électeurs ne sont pas versati-les. Depuis mon arrivée à Bor-

deaux, je n’ai fait que progresser.Ce sont les médias politiques quiont parlé d’une « défaite cuisan-te » aux législatives de juin 2007,alors que j’ai été battu de seule-ment 700 voix. Il y a eu un accidentà la présidentielle de mai 2007[Ségolène Royal a été majoritaire àBordeaux au second tour], une élec-tion nationale, politisée, avec uneambiguïté entre maire et ministre.Et votre réhabilitation nationale ?

Cela m’inspire de l’amusement.Le terme de « recours » qu’onemploie parfois est excessif et à lalimite du ridicule, car le pays ne vitpas de drame national ni de crisegrave. Que cela soit clair : je neprendrai pas de responsabilitésnationales, car je ne me sens pas lebesoin de le faire, et j’ai envie deplaider la cause des villes souventignorées et méprisées.Vous n’avez plus aucune ambi-tion nationale ?

Ma curiosité est toujours aussigrande, je m’intéresse aux problè-mes nationaux et internationaux.Je m’exprime en public quand çam’intéresse et je ne m’interdiraipas de continuer. Par exemple, j’aidit que la laïcité est au cœur de lanotion même de la République.Mais je ne veux plus m’investir dela même manière. Pour des respon-sabilités suprêmes, c’est clair, j’aiété mis hors-jeu.Est-ce une position définitive ?

C’est ce que je pense aujour-d’hui. a

Propos recueillis parClaudia Courtois

France Municipales

Pas question, pour François Bayrou,de se laisser garrotter par l’UMP.Depuis sa permanence électorale

de Pau, le président du MoDem a rejeté,lundi 10 mars, la « proposition de négocia-tions globales » que lui avaient faite, dansla matinée, Patrick Devedjian et Jean-Pierre Raffarin. Une sorte de « donnant-donnant » promettant un retrait ausecond tour d’Yves Urieta, le maire sor-tant (ex-PS) de Pau soutenu par l’UMP,en échange d’accords UMP-MoDemdans les villes où la majorité présidentiel-le est en difficulté.

« Si les responsables duMoDem acceptent de soutenirles listes de la majorité présiden-tielle, naturellement nous sou-tiendrons les candidats duMoDem qui sont en position dese maintenir et d’être soutenuspar notre majorité », avaitdéclaré le premier ministre,François Fillon.

M. Bayrou a dénoncé le« grand bluff » de cette offre, qu’il assimi-le à un « baiser de la mort ». Se disantdéterminé à se « battre sur [ses] convic-tions », il a écarté toute négociation decet ordre. « Je n’ai d’ailleurs eu aucunappel d’aucune sorte en provenance del’UMP », a-t-il ajouté.

L’ancien candidat à l’élection présiden-tielle n’a pas hésité longtemps. S’il accep-tait la proposition piège de l’UMP, il seretrouvait dans la situation paradoxale etencombrante de devoir un éventuel suc-cès à ses adversaires les plus acharnés à

sa perte. M. Bayrou l’a donc refusée, lais-sant ses partisans choisir leurs alliancesau cas par cas. Alors que les listes électo-rales pour le second tour devaient êtredéposées mardi avant 18 heures, les négo-ciations ont déjà commencé. En refusantl’offre globale de l’UMP, le président duMoDem s’est assuré de retrouver la postu-re de résistant et de martyr qui ne lui apas si mal réussi jusqu’à présent.

L’attitude à adopter face à M. Bayrouperturbe et divise l’UMP depuis la créa-tion par Jacques Chirac du parti unique

de la droite en 2002. Profitantdu désaccord stratégique ausommet au Parti socialiste surla marche à suivre vis-à-vis duleader centriste, la majorité avoulu cette fois régler son sort,en se proposant de le « sau-ver » pour mieux le ramenerdans le giron de la droite.

Les candidats UMP en diffi-culté, tels Jean-Claude Gaudinà Marseille ou Françoise de

Panafieu à Paris, se sont eux aussi décla-rés en faveur d’une alliance sans délai.« Si M. Bayrou est bien informé, il m’auraentendu, il aura entendu M. Raffarin. Ilsaura qu’à l’UMP il y a des gens qui ne sontpas acharnés contre lui, loin s’en faut »,voulait croire M. Gaudin. Et chacun depromettre à ses alliés espérés qu’ilsseraient « bien traités »…

Lundi matin, lors de la réunion de cabi-net autour de Nicolas Sarkozy, celui-cis’est montré, selon un des participants,plutôt « rugueux » à l’encontre de son

ancien adversaire à l’élection présiden-tielle. L’occasion d’affaiblir M. Bayrou enle privant d’une base de reconquête à Pauétait tentante, fût-ce au prix de pertespour la majorité.

Certains conseillers de l’Elysée ont jugéles offres de services faites à M. Bayroutrop rapides : « Avant de négocier, il fautmenacer », pestait l’un d’eux. Jean-Fran-çois Copé, réélu au premier tour à Meaux

(Seine-et-Marne), s’est montré réservé àl’idée d’un rapprochement avec le prési-dent du MoDem : « Je n’ai pas souvenirqu’ilaitune seule foisditdubiendugouverne-ment actuel. » « Tuer Bayrou n’est pas lemeilleur signal à envoyer aux électeurs duMoDem dont nous avons besoin », relèvepour sa part M. Devedjian.

AlainJuppé, rééluaupremier tour àBor-deaux, s’est proposéde jouer le « monsieurbons offices » en faveur du ministre del’éducation nationale, Xavier Darcos, enposition délicate à Périgueux. A Colombes(Hauts-de-Seine), la ville où Rama Yade seprésente en troisième position, M. Deved-jian, président du conseil général desHauts-de-Seine, a parrainé l’accord desecond tour entre l’UMP et le MoDem.

Ces gestes en direction du MoDem onteu le don d’exaspérer les alliés centristes del’UMP rassemblés dans le Nouveau Cen-tre, qui avaient lâché M. Bayrou en 2007pour rallier M. Sarkozy. Leur chef de file,FrançoisSauvadet, a dénoncé cette« dansedu ventre (…) ridicule et totalement ineffica-ce » de « certains dirigeants de l’UMP ». a

Philippe Ridet et Patrick Roger

Majorité Le président du MoDem a rejeté la « proposition de négociations globales » de MM. Devedjian et Raffarin

Le « cas » Bayrou perturbe l’UMP

« Tuer Bayroun’est pas le meilleursignal à envoyeraux électeursdu MoDem »

Patrick Devedjian,secrétaire généralde l’UMP

Ville par ville, les alliances à la carte du MoDem

Alain Juppé : « La sanction du gouvernementne dure que quinze jours, un maire reste six ans »

10 0123Mercredi 12 mars 2008

Page 11: le monde 2008 03 12

Les primaires ont compliquéles fusions de listes PCF-PSLE JEU des alliances se compli-que après la série de « primai-res » qui ont opposé le PS ou lesVerts au PCF au premier tour desélections municipales, dimanche9 mars. Les instances nationalesdes trois partis ont appelé, lundi10 mars à l’Assemblée nationale,au « désistement républicain » ausecond tour. Mais localement, laconcurrence entre militants autre-fois alliés a laissé des traces. Et lesdiscussions avant le dépôt des lis-tes, mardi 11 mars, sont très ten-dues.

Dans les villes de plus de20 000 habitants, sept primairesont été déclenchées par le PS dansles municipalités communistesen Seine-Saint-Denis, deux dansle Val-de-Marne. Si la fédérationPS du Val-de-Marne paraît accep-ter l’union à Vitry et Orly, il n’enest pas de même en Seine-Saint-Denis.

A Saint-Denis, où DidierPaillard, le maire sortant PCF aobtenu 42 %, contre 22 % à Geor-ges Sali (PS), l’accord achoppe surla représentation des socialistes.Les communistes, qui expliquentavoir déjà intégré cinq socialistessur leur liste au premier tour, refu-sent l’application de la proportion-nelle. Le PS, lui, ne veut pas enten-dre parler de ces dissidents, qu’il aexclus. Même schéma à Bagnolet.

A Aubervilliers, où Pascal Beau-det, maire sortant, a obtenu 35 %,contre 32 % au PS, les discussionssemblaient bloquées avec les socia-listes, qui exigent « la parité ». AVilletaneuse, les négociations seheurtent au même problème, lessocialistes demandant cinq postesd’adjoints sur neuf.

La fédération PS du départe-ment a appelé ses troupes, lundisoir, à « chercher l’union ». Maissans exclure des maintiens. « Pourfaire une fusion acceptable, la seulerègle, c’est le rapport de forces dupre-mier tour », assure Bruno Le Roux,secrétaire national aux élections.« Si on n’est pas entendu, onsemain-tiendra », prévient Claude Bartolo-ne, chef de file du PS en Seine-Saint-Denis.« Pasquestion de se fai-re couillonner en mettant trop de PSalors qu’ils réintégreront les dissi-dents », rétorque Michel Laurent,responsable des élections au PCF.

Maintien de Mme VoynetLes discussions avec les Verts ne

sont pas plus simples. A Mon-treuil, la sénatrice Verts Domini-que Voynet a déclaré qu’elle semaintenait face au maire (app.PCF), Jean-Pierre Brard, « pourlaisser le choix aux électeurs de gau-che ». Les instances nationales desVerts ont laissé faire.

Dernière composante en posi-tion de compter, la LCR. Les amisd’Olivier Besancenot ont tenté,dans les villes où ils ont fait plus de5 %, d’obtenir une « fusion techni-que » pour obtenir des élus, sansparticipation à la majorité munici-pale. Les discussions entaméesavec le PS, notammentà Clermont-Ferrand, Toulouse, Bar-le-Duc,Nancy, Agen ou Villeurbanne, ontété interrompues par le PS, lundisoir. « Le PS nous barre la route desconseils municipaux pour préférerdes discussions avec le MoDem. C’estscandaleux », s’insurge Pierre-François Grond, membre dubureau politique de la Ligue. a

Sylvia Zappi

A Strasbourg, socialistes etVerts s’unissent sans le MoDem

Metz, bastionde la droite, pourraitbasculer à gauche

METZ

CORRESPONDANTDevancé au premier tour des municipales,dimanche 9 mars, de dix points (24,1 %contre 34 %) par le socialiste DominiqueGros, Jean-Marie Rausch (divers droite),qui brigue à 78 ans un septième mandat demaire à Metz, devra compter au secondtour avec la fusion de deux listes de droite :cellede la députée UMP Marie-Jo Zimmer-mann et celle de son ex-première adjointeNathalie Griesbeck, soutenue par leMoDem. Les deux candidates, que l’oncroyait brouillées à jamais, ont créé la sur-prise, lundi. Mme Zimmermann conduira laliste. Mme Griesbeck, députée européenneet conseillère générale, figurera en posi-tion symbolique pour éviter le cumul. Ellesont reçu le soutien d’un indépendant,Emmanuel Lebeau. A eux trois, ils totali-sent au premier tour 37 % des voix.

M. Rausch estime être « le candidatnaturel pour faire barrage à la gauche »mais reconnaîtque seschances sont« min-ces ». « Ma carrière est derrière moi, dit-il.Les deux autres, en revanche, jouent gros carsi la gauche devait l’emporter, elles en porte-raient la responsabilité. » Metz n’a jamaiseu de maire de gauche. a

Nicolas Bastuck

STRASBOURG

CORRESPONDANTUn accord de fusion a été réalisé àStrasbourg, lundi 10 mars, entrela liste de Roland Ries (PS) et laliste d’Alain Jund (Verts). La listeRies a obtenu 43,89 % des voix aupremier tour des municipales,dimanche, face à celle de Fabien-ne Keller (UMP), maire sortante(33,92 %). Les Verts ont obtenu6,36 %.

Les Verts auront sept places surla liste (six éligiblesen casde victoi-re, une en cas de défaite). Ilsauront, dans le premier cas, deuxadjoints, un conseiller délégué etcinq délégués à la communauté

urbaine. Ils s’engagent sur le voteannuel du budget et la solidarité degestion, mais conserveront ungroupe séparé. L’accord est « équi-libré », selon M. Jund.

M. Ries a précisé avoir proposédeux places éligibles au MoDemde Chantal Cutajar (5,73 % desvoix), « sans contrepartie », maisqu’il avait essuyé un refus.Mme Cutajar a déploré que ne luisoit pas proposé un accord sur leprogramme. Le numéro deux dela liste, l’ex-secrétaire nationaldes Verts Yann Wehrling, ne sevoyait proposer que la 51e place,l’avant-dernière éligible. a

Jacques Fortier

Comme lors de la présidentielle,la gauche traditionnelle a besoinde l’électorat centriste pour êtremajoritaire aux municipales.La direction du PS a du malà assumer cette évolution

Le Parti socialiste est conduit à élargirau centre sa stratégie d’alliance

Le premier tour des élections munici-pales a définitivement levé letabou de l’élargissement vers le

centre des alliances du Parti socialiste.La multiplication d’accords avec leMoDem à la veille du second tour confir-me, même si les dirigeants du PS éprou-vent quelques difficultés à l’assumer,que le centre de gravité politique du pre-mier parti de la gauche est train de sedéplacer.

La prise d’autonomie de François Bay-rou avait pris au dépourvu le PS pendantla présidentielle de 2007. Ségolène Royalavait, sans attendre le feu vert de son par-ti, tenté de s’allier avec le fondateur duMoDem. Une fin de non-recevoir luiavait été adressée par M. Bayrou mais sadémarche, d’abord critiquée au sein duPS, a agi comme un déclic. Cette initiati-ve, intervenue alors que les communistes

et les Verts enregistraient une défaite pré-sidentielle de grande ampleur, a libéré laparole de ceux qui considèrent que la gau-che traditionnelle est désormais structu-rellement minoritaire dans le pays.

La conclusion d’accords dès le pre-mier tour des municipales, en particulierà Dijon, Grenoble ou Montpellier, a étéprésentée par le PS comme un pendantde « l’ouverture » sarkozyenne : les repré-sentants du MoDem n’apparaissaientqu’à titre « individuel ». Or, depuisdimanche 9 mars, des fusions de listesont lieu à Marseille, à Chartres ou Asniè-res. Les conditions imposées à ses nou-veaux partenaires par le PS – l’engage-ment sur un programme municipal et lareconnaissance de tous les autres alliésde gauche – sont inchangées mais lanature du rapprochement a changé ;dorénavant, il s’agit d’accords de parti àparti.

Pourtant, cet élargissement – auquelils ont tout intérêt – est difficile à gérerpour les socialistes, portés par les bonsrésultats d’une union de la gauche plutôtperformante dans les urnes municipalesmais beaucoup moins lorsqu’il s’agit deconquérir l’Elysée. En position de faibles-se, compte tenu de l’ensemble de ses sco-

res du premier tour, le MoDemne dispose pas d’une stratégie claire auniveau national. Coupable d’un légerécart de langage qui risquait de laisserpenser que des négociations pouvaientse généraliser avec le parti de FrançoisBayrou, Ségolène Royal a dû corriger letir. Après avoir, au soir du premier tour,prôné « des alliances, partout » avec leMoDem, la présidente de la région Poi-tou-Charentes a précisé lundi10 mars, sur France Inter, qu’ils’agissait de « lancer un appelaux électeurs » centristes afinqu’ils votent à gauche au secondtour. Lundi, François Hollandea rappelé que le PS « n’est pasdans une stratégie d’alliances »avec le parti de M. Bayrou qui,dans la grande majorité des cas, est inca-pable de se maintenir au second tour.

Pour autant, on ne peut réduire laquestion du rapprochement avec leMoDem à un simple effet d’aubainemunicipale qui se refermera au soir dusecond tour. Bertrand Delanoë, à peineavait-il conclu un accord avec les Verts,n’a-t-il pas proposé lundi soir à Mariellede Sarnez « un partenariat original avecle MoDem » ? L’offre a été repoussée

mais elle suggère que le maire de la capi-tale ne veut pas laisser le MoDem pari-sien s’échapper de sa sphère d’influence.Mme Royal ne dit pas autre chose lors-qu’elle propose de forger « un nouvelalliage progressiste » allant des altermon-dialistes aux centristes.

Dans ces conditions, la question desalliances devrait être au cœur du pro-chain congrès socialiste. Encore faudrait-

il que ce thème ne soit passeulement évoqué en termesde tactique électorale maisaussi de projet. « Il est natu-rel de se poser la question de laconquête d’un électorat hostileà la surenchère idéologique,sensible enfin à la problémati-que de l’intérêt général ; la

gauche doit prendre en compte cette réalité,qui est celle d’une opinion publique en avan-ce sur les partis politiques », assure Gaë-tan Gorce, député socialiste « rénova-teur ». Quant à Gérard Collomb, assuréde sa réélection à Lyon, il estimait, ausoir de sa victoire, que le PS doit « évolueren interne » et faire « sa mue culturelle »avant de s’interroger sur l’attitude du par-ti vis-à-vis du MoDem. a

Jean-Michel Normand

France Municipales

La questiondes alliancesdevrait êtreau cœurdu prochaincongrès socialiste

0123Mercredi 12 mars 2008 11

Page 12: le monde 2008 03 12

A Paris, M. Delanoërecomposesa majorité à sa main

M. Moudenc (UMP) et M. Cohen (PS) se livrent un duel serré à Toulouse

ACCORD a minima avec les Verts, désac-cord persistant avec le MoDem. Fort deses 41,6 % au premier tour qui devraitdonner, pour la première fois, une majori-té absolue aux élus PS-PCF-MRC-PRGcandidats sur les listes conduites par Ber-trand Delanoë au premier tour, le mairede Paris a privilégié des alliances avec lagauche et les Verts.

S’agissant des écologistes, « on lesreprend mais on ne sera plus dépendantsd’eux », se félicitait, lundi 10 mars, un pro-che du maire de la capitale. Au terme del’accord noué lundi, après quinze heuresde discussion avec les représentants deM. Delanoë, les écologistesont obtenu l’as-surance de garder la mairie du 2e arrondis-sement. Le bon score du maire sortant decet arrondissement Jacques Boutault(Verts), 30 % des voix, a « surpris »M. Delanoë, qui s’est dit prêt sans bargui-gner à renoncer à confier la mairie au PS,pourtant arrivé en tête.

« Logique partisane »Sur la base de leur score de 6,78 % au

niveau parisien – contre 12,31 % en 2001 –,les écologistes ont négocié une fusion deslistes avec celles de la gauche dans les11 arrondissements encore en ballottageoù ils ont obtenu plus de 5 % des voix. Ilssont assurés d’obtenir 9 élus au conseil deParis. Ils étaient 23 en 2001, mais 17 à laveille du scrutin après plusieurs départs auMoDem. « Les Verts ne seront plus un grou-pe charnière, note Yves Contassot, adjoint(Verts) sortant de M. Delanoë. Le mairesera tenté de passer en force sur tous les sujets.Maisnousauronsaussiuneplusgrande liber-té pour exprimer nos désaccords devant lapopulation. » Dans la future majorité, legroupe communiste devrait passer de 11 à8 élus et le MRC de 7 à 5.

En revanche, le MoDem, qui comptait10 élus au conseil de Paris, pourrait n’enavoir plus aucun, le 16 mars. Malgré sonscore de 9,06 %, mais faute d’avoir trouvéun accord pour fusionner avec le PS. « Lespositions floues » du MoDem avant le pre-mier tour et « les divergences sur le fond ren-dent difficile la perspective d’une gouvernan-ce commune de Paris », a de nouveau indi-qué, lundi, M. Delanoë.

Mardi, Marielle de Sarnez a dénoncé,dans Le Parisien, le choix de « la fermetu-re » et la « logique partisane » du maire deParis. La chef de file du MoDem avait pro-posé des « partenariats avec la gauche » lesoirdu9 mars. « Trop tard », explique l’en-tourage M. Delanoë, qui envisage, enrevanche, de proposer au MoDem des« présidences de commissions ou de SEM[sociétés d’économie mixte] de la Ville »,au vu de « l’attitude constructive » duMoDem, a précisé M. Delanoë. Le MoDema décidé de se maintenir au second tourdans le 14e, le 15e et le 5e.

Candidat du MoDem dans le 5e, Philip-pe Meyer (14,3 % au premier tour) estimeque son maintien affaiblit les chancesLyne Cohen-Solal, la candidate du PS debattre Jean Tiberi (UMP), arrivé légère-ment en tête. Celle-ci « dénonce l’impassedu vote MoDem, puisqueM. Meyer n’a aucu-ne chance d’être élu ». Et compte sur le sou-tien sur le terrain de M. Delanoë. a

Béatrice Jérôme

TOULOUSE

ENVOYÉ SPÉCIAL

La bataille de Toulouse fait rage et la jour-née de lundi 10 mars a donné lieu à denombreuses tractations. A droite, le mai-re sortant, Jean-Luc Moudenc (UMP),qui a rassemblé 42,6 % des suffrages, n’aguère l’embarras du choix. Son éventuel-le victoire repose sur un double pari :mobiliser les nombreux abstentionnistes(43,5 %) de ce premier tour et rallier lemaximum des 5,9 % des voix obtenuespar le candidat du MoDem, Jean-Luc For-get. « Il faut lui tendre la main et l’inviterà rejoindre la liste », estime DominiqueBaudis, l’ancien maire de la ville. Celui-cien a « parlé avant le premier tour » avecl’intéressé car, explique-t-il, « Jean-LucForget et Jean-Luc Moudenc appartien-nent à la même famille ». Les deux hom-mes se sont rencontrés mais, en fin de soi-

rée, rien n’avait filtré sur l’issue de leurdiscussion. Au final, après avoir entrete-nu le suspense toute la journée de lundi,M. Forget a fini par se rallier au maire sor-tant. Il obtiendrait sept places éligibles,dont trois d’adjoints au maire.

« Nécessité d’une alternance »A gauche, le candidat socialiste, Pierre

Cohen, qui a totalisé 39 % des voix, dispo-se de meilleures réserves que son concur-rent, mais sa situation n’en est pas simpli-fiée pour autant. Soucieux d’éviterl’écueil qui avait valu en 2001 à son prédé-cesseur, François Simon, d’échouer dansla conquête du Capitole en ouvrant sa lis-te lors du second tour aux candidats desMotivé-e-s, M. Cohen s’applique cettefois à ne froisser personne. Tant sur sagauche, où il doit composer avec deux lis-tes qui se sont partagées à parts quasi-

ment égales 11 % des suffrages, que sursa droite, où il s’efforce de ménager lesélecteurs du MoDem.

Aussi M. Cohen s’est-il appliqué à ren-contrer séparément les trois chefs de file.Rencontres de pure forme en vérité, puis-que M. Cohen ne semble pas décidé àremodeler sa liste. « Je souhaite réunirautour de moi une majorité unie et solidai-re », s’est-il justifié en annonçant qu’il nefusionnerait ni avec la liste Debout, pré-sentée par les Motivé-e-s et la LCR, ni avecla gauche alternative, ni avec le MoDem.

Tout juste s’est-il contenté de proposerune place à François Simon, le chef defile de la gauche alternative, que l’intéres-sé a aussitôt refusée. « Je ne suis pas unmercenaire, je n’irai pas seul », a commen-té celui-ci, qui s’était empressé dimanchede fixer les enchères à « quatre ou cinqcandidats ».

Pour décrocher un succès dimanche,M. Cohen parie sur « la volonté des Tou-lousains » d’en finir avec la droite qui diri-ge le Capitole depuis trente-sept ans.C’est sur ce constat, plus encore que surson projet, qu’il espère rassembler « les60 % de Toulousains qui aspirent au chan-gement ». C’est la leçon qu’il a tirée de sarencontre avec M. Forget : « Même si laconclusion de cette rencontre n’est pas celled’un accord de fusion, nous avons constatédes convergences sur la nécessité d’une alter-nance politique à Toulouse. »

De son côté, pour conserver son man-dat, M. Moudenc brandit le risque d’unehausse des impôts locaux en cas d’une vic-toire de son adversaire. Les deux hom-mes ont rendez-vous jeudi soir. Ils débat-tront en direct sur TLT, la chaîne de télé-vision toulousaine. a

Yves Bordenave

MM. Guérini et Bennahmiasont entériné un accordface à Jean-Claude Gaudin.L’extrême gauche appelle,elle, à « en finir » avec l’équipeUMP sortante

A Marseille, le PS et le MoDem s’allientpour « rompre avec le vieux clientélisme »

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MARSEILLE

CORRESPONDANT RÉGIONAL

Lespetits candidats de Marseille, long-temps négligés, sont devenus, lundi10 mars, l’objet de toutes les sollicita-

tions politiques. Dès midi, Jean-Luc Ben-nahmias, tête de liste du MoDem, rencon-trait Jean-Claude Gaudin (UMP) dans sonbureau de maire. Il lui demandait « latransparence dans l’attribution des places decrèches et les logements, et un groupe auconseil municipal » – en clair : cinq élus. Etsurtout un « moratoire sur l’incinérateur deFos », condition inacceptable par le maireet président de la communauté urbaine,qui se bat depuis des années sur le planpolitique et judiciaire pour l’imposer.

Déçu de n’avoir dépassé les 5 % quedans trois secteurs sur huit, M. Bennah-mias savait bien qu’il avait peu de chancesd’être entendu de ce côté-là.

A 14 heures, il se rendait au siège decampagne de Jean-Noël Guérini, le candi-dat socialiste, évidemment plus ouvert.« C’est normal puisqu’on était tous les deuxdans l’opposition », soulignait le responsa-ble centriste. Après quelques allers-retours entre les deux permanences, iltenait à 19 h 30 une conférence de pressecommune avec M. Guérini. « Notre accordmarque la volonté de rompre avec le vieuxclientélisme », lançait ce dernier, quiannonçait « une victoire à portée de main ».

« Engagement de la nation »Ayant compris que la rencontre avec le

MoDem ne déboucherait sur rien, M. Gau-din avait expliqué dans l’après-midi que ladiscussion sur l’incinérateur, « qu’il fautappeler centre d’enfouissement et de métha-nisation », ne pouvait aboutir. Il ajoutaitque la négociation avait aussi achoppé

« sur le nombre de places de crèches àconstruire ».

Du coté de l’extrême gauche, représen-tée par la liste Marseille contre-attaque àgauche (LCR, collectifs antilibéraux, alter-natifs), dont les voixsont aussi indispensa-bles à la gauche, on se disait d’abord heu-reux d’avoir à gérer le dépassement de labarre des 5 % dans quatre secteurs. « Laquestion de la fusion des listes peut effective-ment se poser », expliquait son porte-paro-le, SamyJohsua, dans l’après-midi. Il l’esti-mait cependant peu probable : « Jean-Noël Guérini a sur ses listes des gens qui ontvoté Sarkozy, il a dit qu’il choisirait lui-même les colistiers et surtout qu’on devait serassembler sur son propre programme. »

A 23 heures, la question était tranchée :Marseille contre-attaque à gauche, qui n’afinalement reçu aucune proposition, décla-rait close la période des tractations. Ellerappelait pourtant qu’elle voulait « en finiravec celui qui fit alliance avec Le Pen en1986, et qui est le numéro deux de l’UMP,l’ami de Hortefeux, l’organisateur des raflesde sans-papiers », c’est-à-dire le maire sor-tant. Au siège de campagne de M. Guérini,on restait confiant sur le désistement des« électeurs antilibéraux » vers la gauche.

Quant à M. Gaudin, il résumait lorsd’une conférence de presse le contenud’une lettre de Nicolas Sarkozy (Le Mondedu 10 mars) confirmant « l’engagement dela nation pour faire de Marseille la grande

métropole de la Méditerranée ». Dans cettemissive, le président reprend les promes-ses faites par François Fillon en début decampagne, dont la plupart étaient déjàantérieures à sa venue, comme le soutienau Muséede la civilisationet de la Méditer-ranée ou l’accroissement des aides accor-dées par l’Agence nationale de rénovationurbaine (ANRU). Il y ajoute une escouadedepoliciers etpréciseque le tracéde la futu-re ligneà grande vitessequi passepar Mar-seille « a sa préférence ».

M. Gaudin a précisé qu’ayant reçu cettelettre vendredi, il n’avait pas voulu en faireétat juste avant le premier tour pour quecela n’ait pas « l’air d’une manœuvre ». a

Michel Samson

France Municipales

Jean-Luc Bennahmias (à gauche), tête de liste MoDem, avec le socialiste Jean-Noël Guérini, lundi 10 mars. BRUNO SOUILLARD/PQR/MAXPPP

12 0123Mercredi 12 mars 2008

Page 13: le monde 2008 03 12

Panne informatiqueau ministère de l’intérieurFAIT INHABITUEL, les résultatsdes élections municipales et can-tonales ne sont parvenus aux jour-naux quotidiens que très tardive-ment dans la nuit du dimanche10 mars au lundi 11, de façonincomplète, et avec des erreurs.

« La première ville de plus de10 000 habitants est arrivée à 1 heu-re du matin, avec plus de trois heuresde retard par rapport à nos prévi-sions », explique ainsi José Bolufer,directeur des services informati-quesdu groupe Le Monde.Le Mon-dea fourni les résultats de 753 com-munes de plus de 10 000 habi-tants, au lieu des 891 prévues.

Le ministère de l’intérieur refu-se de parler de « bug ». Mais il abien été victime d’une panne infor-matique majeure.

Lesrésultatsont d’abordparcou-ru le chemin traditionnel : les mai-ries les ont envoyés, par téléphoneou par fax, dans les préfectures, quiles ont communiqués via un systè-meIntranet au ministère. « La syn-thèse s’est faite tout à fait normale-ment », assure-t-on dans l’entoura-ge de la ministre de l’intérieur,Michèle Alliot-Marie. Mais les ser-veurs, hébergés par une sociétéexterne, dont le ministère n’a pasvoulu divulguer le nom, se sontécroulés à plusieurs reprises. « Dès

22 h 30, nous avons travaillé sur lesystème de secours, le ministère nousa proposé une adresse de délestagepour accéder aux données », préciseJosé Bolufer. Le système étantengorgé, les services de l’intérieuront dû ressaisir les résultats. Letaux de participation définitif n’aété établi que lundi après-midi.

Le prestataire, qui avait traité lesélections présidentielle et législati-ves de 2007, utilise « ce que l’onpeut trouverdeplus puissant », assu-re Bertrand Maréchaux, directeurdes systèmes d’information duministère. Le fait que ce dernierdonnait, pour la première fois, leslistes complètes dans les villes demoins de 3 500 habitants, n’estpasde nature à fournirune explica-tion convaincante, d’autant que« la capacité de traitement avait étédoublée ». M. Maréchaux confiait,lundi soir, n’avoir toujours pastrouvé « de véritable explicationtechnique ».

Mme Alliot-Marie, rompant avecl’habitude de la plupart de ses pré-décesseurs, s’est refusée dimancheà toute apparition publique pourdonner les résultats et s’est conten-tée d’un communiqué diffusé à23 h 13. a

Isabelle Mandraudet Nathalie Guibert

La gauche espère conquérir trois à sixdépartements à l’issue des cantonalesLa gauche, qui dirige51 conseils généraux sur101, semble assuréede conquérir au moinsl’Allier, la Corrèzeet le Lot-et-Garonne

MoDem

Nouveau Centre

UMP

à gauche à droite

vers le PS vers l’UMP

Divers droite

PS

PCF

Divers gauche

Radicaux de gauche

Sou

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: Le

Mon

de

Paris n’est pas concernée

par les élections cantonales.

C’est le Conseil de la ville de Paris

qui exerceles attributions

dévoluesaux conseils

généraux.

France métropolitaineLes conseils généraux sortants

Risque de basculement

Lot-et-Garonne

Seine-et-Marne

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Le PCF s’apprête à perdre la Seine-Saint-DenisLE PCF obtient un résultat miti-gé aux élections cantonales enrégion parisienne. Si les commu-nistes devraient garder leconseil général du Val-de-Mar-ne sans trop de difficultés, ilsdevraient perdre celui de Seine-Saint-Denis, un bastion qu’ilsdétiennent depuis sa création,en 1965.

Dans le Val-de-Marne, seulsdeux sièges maintenaient unemajorité à gauche. Le premiertour des cantonales, dimanche9 mars, a conforté les listesemmenées par les conseillersgénéraux PCF sur leurs six can-tons renouvelables. Dans lestrois cantons de Vitry, les deuxde Champigny, comme celui duKremlin-Bicêtre, les candidatsPCF ou apparentés étaient en

tête au soir du premier tour etdevraient l’emporter le 16 mars.

Le PS et le PCF sont tombésd’accord pour appliquer la règledu désistement réciproque. Lagauche pourrait donc gagnertrois sièges de plus. Ainsi à Fon-tenay-Ouest, siège détenu par ladroite, la candidate communisteest en tête à gauche et pourrait, àla faveur du désistement socialis-te, emporter le canton. A L’Haÿ-les-Roses, à l’inverse, le PS pour-rait prendre le canton détenupar la droite. Enfin, à Orly, lecandidat divers gauche soutenupar le maire sortant, GastonViens, devrait être élu le16 mars. « La gauche et la majori-té emmenée par Christian Favier[président PCF du conseilgénéral] devraient sortir renfor-

cés », assure Laurence Cohen,secrétaire fédérale du PCF. Unerencontre entre les différentesfédérations de la gauche devaitsceller, mardi 11 mars, l’accorddéfinitif.

Défaite douloureuseEn Seine-Saint-Denis, en

revanche, le destin des commu-nistes semble plié. Les primaireslancées par le Parti socialiste luiont été plutôt favorables : sur lecanton de Montreuil-Nord, lasortante Claire Pessin-Garric,soutenue par le PCF, est arrivéederrière le socialiste FrédéricMolossi. A Saint-Denis-Sud,Ronan Kerrest, PCF, est battupar Mathieu Hanotin. Ces deuxcantons perdus suffisent à fairetomber la majorité communiste.

Deux autres cantons pour-raient rester entre les mains duparti : celui de Montreuil-Est etcelui de Noisy-le-Sec.

Le socialiste Claude Bartolo-ne, élu dans le canton de Pantin-est, a donc réussi son pari deravir le conseil général de Seine-Saint-Denis au PCF et devrait endevenir le président, avec unemajorité de 17 sièges au PS et 13au PCF.

Si la défaite est douloureusepour les communistes, elle estmoins nette qu’attendu. Les dis-cussions de répartition desmoyens entre les deux partisvont s’engager. Les communis-tes devraient garder plusieursvice-présidences mais aussi desmoyens de groupe. a

Sylvia Zappi

AVEC 66,5 % de participation aupremier tour, les municipales de2008 enregistrent une mobilisa-tion en légère baisse par rapport à2001 (67,4 %), et s’inscrivent dansla diminution continue de la parti-cipation aux élections communa-les depuis 1983 (78,3 %).

« Le printemps civique et démocra-tique de 2007 n’a pas eu d’effet d’en-traînement, commenteJérômeFour-quet, directeur adjoint du départe-ment opinion publique de l’IFOP.Un tiers des Français ne se sont pasdéplacés, alors que les municipalessont considérées comme des électionsimportantes et que la figure du mairese caractérise par un fort niveau d’at-tachement. »

Demanièregénérale, la participa-tiondistingue les territoi-res ruraux et urbains.Les départements où onaleplusvotésont laLozè-re (83,5 %) et la Haute-Corse (81,1 %). Al’inverse, la participationa été la plus faible en Ile-de-France : Seine-Saint-Denis (52,3 %), Val-de-Marne (54,7 %), Val-d’Oise (56,4 %), Paris etHauts-de-Seine(56,9 %). L’effet desvacances scolaires,qui seterminaient dimanche 9 mars, n’estpas démontré : si la mobilisation abaissé en Ile-de-France, elle s’estmaintenue en Aquitaine.

La démobilisation a été particu-lièrement importante dans les quar-tiers populaires. L’abstention a pro-gressé de manière significative àGrigny, dans l’Essonne (de 46 % à55,3 % entre 2001 et 2008), auxMureaux, dans les Yvelines (de42,5 % à 52,4 %), ou à Sarcelles,dans le Val-d’Oise (de 49,6 % à55,2 %). Une abstention élevée aaussi été enregistrée à Saint-Denis(56,2 %), Stains (56,3 %), Bobigny(53,6 %). Tout comme dans la ban-lieue de Lyon, à Vaulx-en-Velin(56 %) et Vénissieux (51,7 %). Elledépasse même 60 % à Roubaix,dans le Nord.

Ville-symbole des émeutes de

2005, Clichy-sous-Bois, peuplée de28 200 habitants, illustre cette ten-dance. La commune avait connuune forte hausse des inscriptionssur les listes électorales en 2006,puis une abstention limitée à 18 %pour la présidentielle. Or l’absten-tion a dépassé 55 % dimanche.Conséquence, le nombre de votantsen 2008 (4 325) est similaire à celuide 2001 (4 123), alors que la villecompteprèsde 2 000 électeurs sup-plémentaires. Elu avec 65,9 % dessuffrages au premier tour, soit2 792 voix, le maire sortant, ClaudeDilain (PS), n’est choisi que par unhabitant sur dix.

« Dès que l’intensité d’une campa-gne chute, ce sont les populations lesmoins prédisposées à voter qui s’abs-

tiennent, souligne le poli-tologue Jean-Yves Dor-magen, auteur avec Céli-ne Braconnier deLa Démocratie de l’abs-tention (Gallimard). Lestaux de participation de2008 correspondent àceux d’avant la présiden-tielle. Comme si 2007avait seulement marquéune sorte de parenthèseenchantée. »

Fin 2007, dans uneétude, l’Insee avait insis-

té sur le caractère « exceptionnel »de la mobilisation pour la présiden-tielle, suivie d’une abstentionrecord aux législatives : « Les élec-teurs ne délaissent pas les urnes maiss’expriment par un vote intermittentet sélectif. »

Ce comportement touche en pre-mier lieu les jeunes des quartierspopulaires, très mobilisés contreNicolas Sarkozy en 2007 maisretombés, depuis, dans l’abstention.Cela explique les résultats para-doxaux observés dans des commu-nes comme Aulnay-sous-Bois,Colombes ou Argenteuil : SégolèneRoyal l’avait largement emportélorsde laprésidentielle,mais lescan-didatssocialistesonteudu malà fai-re le plein des voix dans un contexteplus favorable à la gauche. a

Luc Bronner

La gauche pourrait emporterle Lot-et-Garonne

Municipales Cantonales

VOTE DÉMOBILISATION DANS LES BANLIEUES

L’abstention relativise l’élancivique du printemps 2007

Yerres (Essonne) et ses28 500 habitants ont établi unrecord au premier tour des élec-tions municipales dans les villesde plus de 20 000 habitants, enreconduisant à 79,7 % leur mairesortant, Nicolas Dupont-Aignan,

confronté à une liste de gauche.Un résultat d’autant plus mar-quant que le président de Deboutla République, opposant à la ratifi-cation du traité européen de Lis-bonne, est en rupture avec lamajorité UMP.

Au vu des résultats du pre-mier tour des élections can-tonales, la gauche peut

« raisonnablement » espérer uneprogression de quatre ou cinq siè-ges au sein de l’Assemblée desdépartements de France (ADF),qu’elle préside depuis 2004 avecune courte majorité de 51 sur 101.

Aux trois départements (Allier,Corrèze, Lot-et-Garonne) dont lebasculement en sa faveur paraîtprobable, s’ajoutent les gains pos-sibles de la Charente-Maritime,de l’Indre-et-Loire et des Deux-Sèvres, où la droite ne disposeque d’un siège de majorité et setrouve en situation délicate dansdeux cantons.

La partie semble en revancheplus difficile en Côte-d’Or et dansla Somme, où il faudrait à la gau-che gagner trois sièges pour fairebasculer la majorité.

La droite semble désormaisavoir limité ses espoirs de conquê-te à la Seine-et-Marne et croiseles doigts pour récupérer la prési-dence des Hautes-Alpes, détenuepar un divers gauche bien que lagauche y soit minoritaire. a

P. Rr

AGEN (Lot-et-Garonne)CORRESPONDANTE

Dimanche 16 mars, si la gauche neconquiert ne serait-ce qu’un can-ton soumis à renouvellement sansen perdre, elle ravira le conseilgénéral du Lot-et-Garonne à ladroite. Et s’installera à sa présiden-ce, après avoir cru pouvoir y parve-nir en 2004, puis en 2005.

Pendant vingt-deux ans, JeanFrançois-Poncet, ex-UDF recon-verti à l’UMP, a présidé le conseilgénéral sur ces terres radicales.En 2004, lors du renouvellementde la moitié du conseil général, lePS avait obtenu d’excellents résul-tats dans le département. Cesrésultats l’auraient placé en situa-tion d’égalité parfaite avec la droi-te et lui auraient permis de dispu-ter la présidence du conseil géné-ral à l’UMP Michel Diefenbacher– le dauphin désigné de M. Pon-cet –, si une conseillère généralePS n’était décédée à quelquesjours du scrutin. L’élection du pré-sident de l’assemblée départemen-tale s’est ainsi déroulée avec unsiège laissé vacant, permettant àla droite de disposer de vingt can-tons contre dix-neuf pour la gau-che.

Le rapport ayant été rééquili-bré, en juin 2004, avec le rempla-cement du siège vacant, la majori-

té départementale a dû gouvernergrâce à la voix prépondérante deson président. Elle a failli vaciller,en 2005, avec l’annulation del’élection cantonale de Duras parle Conseil d’Etat. Ce dernier avaitestimé que la candidate UMP,élue avec quinze voix d’avance,avait bénéficié d’une consigne devote illégale de Jean François-Pon-cet, qui avait envoyé une lettre, àla veille du second tour, aux viti-culteurs de la cave coopérativelocale. A la grande déception de lagauche, la cantonale partielle quia suivi a confirmé le premier vote.

Ballottages incertainsSur les vingt cantons renouve-

lables cette année, quinze étaientaux mains de l’UMP et cinq dansle giron de la gauche plurielle.Après le scrutin du dimanche9 mars, chaque camp a déjàconquis trois cantons mais cer-tains ballottages s’annoncentincertains. Si Agen-Centre paraîtsur le point de basculer à droite,pas moins de sept cantons sontsusceptibles de préférer la gau-che, parmi lesquels Laplume,ancien fief de M. François-Pon-cet et Marmande-Ouest oùMichel Dienfenbacher sembleavoir déjà fait le plein des voix. a

Florence Moreau

« Dèsque l’intensitéd’une campagnechute, ce sontles populationsles moinsprédisposéesà voter quis’abstiennent »

Jean-Yves DormagenPolitologue

79,7 % : le meilleur score pour M. Dupont-Aignan

0123Mercredi 12 mars 2008 13

Page 14: le monde 2008 03 12

LES QUOTIDIENS et les magazi-nes ont gagné des lecteurs en2007. Tels sont les résultats del’étude Audipresse, nouvelle socié-té d’études créée en 2007 qui ras-semble les études AEPM (magazi-nes) et EPIQ (quotidiens) surl’audience de la presse, publiéemardi 11 mars. Certes, les élec-tions présidentielle et législatives,et l’« effet Sarkozy », ont incité àla lecture, mais pas seulement.

L’audience de la presse magazi-ne a augmenté de 1,2 % en 2007,par rapport à la périodejuillet 2006-juin 2007. La Francereste très consommatrice demagazines, avec 48,3 millions depersonnes, soit 97,2 % de la popu-lation âgée de 15 ans et plus, quilisent chaque mois au moins unmagazine. Les hebdomadaires sesont bien comportés, avec unehausse de 1,5 %. L’ensemble de lapresse d’information a progresséde 4,2 %. La presse économiqueet patrimoniale a également profi-té de ce climat favorable(+5,6 %), ajoute Audipresse.

« Toutes les familles de presse sonten progression en 2007, ce qu’onn’avait pas vu depuis dix ans », sefélicite Xavier Dordor, directeurgénéral d’Audipresse. Autre ensei-gnement, « les titres augmentent enlectorat sur lespublics lesplus utilisa-teurs d’Internet, preuve que le Webne concurrence pas le papier maisque les deux se complètent », souli-gne M. Dordor.

La presse quotidienne nationa-le (PQN), qui avait perdu des lec-teurs lors de la précédente vague,connaît, elle aussi, une légère haus-se. Chaque jour, 22,7 millions deFrançais lisent un quotidien.

Près de 7,78 millions de person-nes lisent un quotidien national(+ 0,2 %) chaque jour. En inté-grant la presse hippique(600 000 lecteurs), la PQN totali-se 8,173 millions de lecteurs. Le

Monde a vu le nombre de ses lec-teurs augmenter de 7,7 % en2007, à 2,03 millions, passantdevant Le Parisien, Aujourd’hui enFrance et restant derrière L’Equi-pe (2,3 millions). Bon score pourLibération, qui a vu ses lecteursprogresser de 10,4 % en 2007 (à890 000). Le Figaro stagne(+ 0,5 %, à 1,19 million).

Les gratuits en têteL’audience de la presse quoti-

dienne régionale a progressé de0,6 %, avec 16,729 millions de lec-teurs chaque jour, Ouest-Francerestant largement en tête(2,337 millions). Sans surprise, lapresse quotidienne gratuite pour-suit son offensive avec une haus-se de 6,6 % de son audience,20 Minutes restant le quotidien leplus lu en France (+ 4,3 %, à2,52 millions), malgré une diffu-sion en baisse de 3,9 %, devantMetro. « 20 Minutes se félicited’avoir un taux de reliquats de seu-lement 0,2 % », explique son prési-dent, Pierre-Jean Bozo.

Nouveauté depuis 2006,l’audience des marques de quoti-diens (qui mesure l’impact dessuppléments et des sites Internet)touche 36,4 millions de person-nes, L’Equipe étant numéro un(7,46 millions), devant Le Monde(6,5 millions), 20 Minutes et LeFigaro suivant au coude-à-coudeavec 4,5 millions de lecteurs. a

Pascale Santi

Boeing a annoncé, lundi 10 mars,qu’il allait porter plainte contre lerésultat de l’appel d’offres sur le

contrat des avions ravitailleurs de l’ar-mée américaine, attribué le 29 février auconsortium transatlantique EADS-Northrop Grumman. D’un montant de35 milliards de dollars (22,7 milliardsd’euros), ce contrat porte sur la livraisonde 179 appareils.

Cette plainte devait être déposée mar-di 11 mars, devant la Cour des comptesaméricaine, le GAO (GovernmentAccountability Office), l’instan-ce saisie par les entreprises sou-haitant contester un contratpassé par une administrationaméricaine. « Nos équipes ontexaminé de près la décision surles avions ravitailleurs et onttrouvé de sérieux manquementsdans le processus [de décision],qui méritent que nous fassionsappel », a expliqué dans uncommuniqué le PDG deBoeing, Jim McNerney.

« Nous avons le sentiment que le proces-sus a été mené de manière très profession-nelle, transparente et équilibrée », a réagide son côté Louis Gallois refusant decommenter plus cette contestation. Leprésident exécutif d’EADS souligne lefait que « ce n’est pas par hasard quenous avons gagné les quatre dernières cam-pagnes d’avions ravitailleurs dans le mon-de ». Face à Boeing, EADS a imposé sonAirbus A330 en Grande Bretagne, enAustralie, en Arabie saoudite et dans lesEmirats arabes unis.

La procédure va entraîner la suspen-sion du contrat pendant un délai maxi-mum de cent jours, le temps que la courdes comptes examine la plainte et trans-mette sa recommandation. Le GAO n’apas de pouvoir d’injonction et la déci-sion finale appartiendra au Pentagone,

le commanditaire du contrat. Pendantce temps, c’est-à-dire jusqu’au début dumois de juillet, d’autres options sont pos-sibles comme un règlement amiable uneannulation de la plainte. initialement,les premiers avions devraient entrer enservice en 2013 pour remplacer la flottevieillissante de KC-135, dont certainsétaient en service depuis les années1960.

Depuis qu’il a fait un point vendredi7 mars avec le Pentagone pour se faireexpliquer les raisons de son échec,

Boeing menaçait de saisir lajustice. Principal fournisseurde l’armée en avions ravi-tailleurs, Boeing était donnéfavori de cet appel d’offre.

Son échec a provoqué untollé dans les rangs politiquesau nom de la sécurité nationa-le et des emplois menacés parun groupe étranger, sur fondde campagne présidentielle.L’affaire a aussi choqué alorsque Washington et Bruxelles

ont un contentieux devant l’Organisa-tion mondiale du commerce (OMC) surles subventions respectives à Boeing et àEADS.

Initialement attribuée à Boeing en2003, la commande a été retirée aprèsun scandale de corruption ayantconduit à des peines de prison de plu-sieurs responsables et à la démission duPDG de l’époque. Boeing et Northrop sesont battus ces derniers jours à coup decommuniqués, alors que le Pentagonedéfendait un processus de décision« rigoureux ».

« Compte tenu de ce que nous avonsvu, nous continuons de penser que nousavons proposé l’avion le plus performant,le moins risqué, et celui dont le cycle de viea le coût probable le plus bas, au regarddes critères de l’appel d’offres de l’armée

de l’Air » a souligné M. McNerney. Deson côté, Northrop-Grumman a souhai-té « faire le point sur les nombreux com-mentaires erronés » diffusés par sonconcurrent.

Le groupe a souligné qu’il était lesignataire du contrat avec l’US Air For-ce, EADS n’étant que « l’un des sous-trai-tants de premier plan », aux côtésd’autres groupes américains. Il a estiméque le contrat représentait 25 000emplois aux Etats-Unis et 1 500 créa-tions nettes d’emplois.

Northrop a aussi souligné qu’à l’issuede sa propre analyse avec l’armée sur l’at-tribution de ce contrat, « il est ressorti quenotre offre était clairement supérieure »,en termes de spécifications techniques etde prix.

L’armée de l’air américaine n’a passouhaité faire de commentaire. « Dans lamesure où nous n’avons pas vu la plainteformelle, nous sommes dans l’incapacité decommenter », a indiqué sa porte-paroleJennifer Cassidy. a

Dominique Gallois (avec AFP)

« Ce n’est paspar hasard quenous avons gagnéles dernièrescampagnes d’avionsravitailleursdans le monde »

Louis Galloisprésident d’EADS

Le départ de Fidel Castro p. 2 et 3

La victoire de 1959 p. 4 et 5

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Février-Mars 2008

HORS-SÉRIE ARCHIVES

0123

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L’ANNÉE 2007 sera mauvaisepour EADS. Pour la deuxièmefois depuis sa création, en 2000,le groupe franco-allemand d’aéro-nautique et de défense a plongédans le rouge, enregistrant uneperte nette de 446 millionsd’euros, contre un bénéfice de99 millions en 2006.

Le résultat d’exploitation s’estlui aussi dégradé mais parvient àrester très légèrement positif à52 millions d’euros contre 399 mil-lions en 2006. Cette annonce pro-voquait une baisse du coursd’EADS, mardi 11 mars, l’actionplongeant de 6,48 % à 16,16 eurosà l’ouverture de la séance.

Le groupe franco-allemand apoursuivi sa réorganisation aprèsla crise de sa principale filiale, Air-bus, voici deux ans. EADS a pâtiprincipalement de trois chargesexceptionnelles que sont les provi-sions pour faire face aux retards de

l’avion de transport militaireA400M, celles dues au lancementdu futur long-courrier A350XWB,et aussi celles constituées pourPower8, le plan de redressementd’Airbus. A cela s’est ajouté l’im-pact de la détérioration de la paritéentre le dollar et l’euro.

« Ces résultats ne me satisfontpas, reconnaît Louis Gallois, prési-dent exécutif d’EADS, mais ilssont marqués par des provisionsconstituées soit pour préparer l’ave-nir, soit pour régler les difficultés dupassé. » Pour lui, le groupe estremis en ordre de marche. « 2007a été une année difficile marquéepar de nombreux défis, affirme-t-ildans un communiqué. Nous avonsréalisé d’importants progrès, mêmes’il nous reste beaucoup à faire pourreconquérir l’entière confiance denos investisseurs et de nos clients. »

Si deux activités ont été en perte– Airbus et les avions de transport

militaires –, les trois autres quesont les hélicoptères (Eurocop-ter), l’espace (Astrium) et la défen-se sécurité sont bénéficiaires.

Paradoxalement, le groupe nes’est jamais aussi bien porté sur leplan commercial. Les prises decommandes ont doublé en un anpour atteindre 136,8 milliardsd’euros. Le flux de trésorerie dis-ponible est passé à 3,4 milliardsd’euros, contre 869 millions en2006. « Les améliorations consta-tées dans les différentes divisions,ainsi que notre récente percée sur lemarché de la défense américainannoncent un démarrage promet-teur pour 2008 », estime le prési-dent d’EADS. Signe de cette ambi-tion, le groupe vise un résultatd’exploitation (EBit) de 1,8 mil-liard d’euros cette année.

Néanmoins, affirme M. Gallois,« le vrai défi, c’est le dollar ». La fai-blesse de la monnaie américaineface à l’euro va conduire, dès leprintemps,à des mesures addition-nelles sur Power8 qui auront unimpact sur 2011 et 2012. De plus,cela va conduire EADS à accélérersa politique de diversification deses approvisionnements et de sesimplantations en zone dollar.

Dix prioritésAvant la publication des résul-

tats, M. Gallois a adressé, le 5 mars,une lettre à l’ensemble des salariésdu groupe pour leur exposer lesprincipales priorités de 2008. Ellessont au nombre de dix. Le patrond’EADS insiste sur la nécessité dese lancer dans une politique d’ex-pansion. Il entend « proposer auconseil d’administration deux pro-jets d’acquisition dans les domainesde ladéfense, de la sécurité ou des ser-vices, l’un d’entre eux au minimumdevant être aux Etats-Unis ». Ils’agit de « positionner EADS dansles marchés de défense et sécuritéaméricainset–étape majeure–assu-rer un démarrage réussi pour leKC-45A », l’avion ravitailleur rete-nu par l’US Air Force. a

D. G.

TRANSPORT AÉRIENAIR France KLM dépose uneoffre pour la reprise d’AlitaliaLe numéro un mondial du trans-port aérien, Air France-KLM, areçu lundi 10 mars le feu vert deson conseil d’administrationpour déposer le 14 mars une offrede reprise de la compagnie Alita-lia, en difficultés financières.L’Etat italien, qui en détient49,9 %, souhaite vendre sa part.L’offre doit obtenir l’aval du gou-vernement italien. – (AFP.)

JOUETSMajorette repris par un fondsd’investissementLe tribunal de commerce deLons-le-Saunier a désigné, lundi10 mars, le fonds d’investisse-ment français Compagnie MI29pour reprendre Majorette,ancienne filiale de Smoby, enredressement judiciaire. Le plande reprise de la Compagnie MI29prévoit de conserver 55 salariéssur un effectif total de 78 person-nes. – (AFP.)

TEXTILEDu pareil au même est la cibled’une OPA hostileH Partners Distribution – sociétéd’investissement contrôlée parOlivier Halley, un des membresde la famille fondatrice de Promo-dès et actionnaire-clé de Carre-four – a lancé, lundi 10 mars, uneoffre publique d’achat non sollici-tée sur le groupe de vêtementspour enfants Du pareil au mêmepour un montant de 92,7 mil-lions d’euros. – (AFP.)

CHRONOLOGIE

2003. Boeing remporte un contrat por-tant sur 100 avions ravitailleurs pour l’ar-mée de l’air des Etats-Unis, mais à l’issued’une commission d’enquête parlemen-taire pour « concussion », le Congrèsvote en 2004 son annulation.Septembre 2005. EADS et l’américainNorthrop préparent une propositionconjointe.29 février 2008. Ils emportent lecontrat des avions ravitailleurs.

Un KC-135 de Boeing effectue une opération de ravitaillement en vol, au-dessus du Pacifique en avril 2005. V. GEMPIS/US AIR FORCE/AP

Aéronautique Le marché portant sur la fourniture d’avions ravitailleurs à l’armée américaine fait l’objet d’une plainte

Boeing conteste le contrat remporté par EADS

AÉRONAUTIQUE UNE PERTE NETTE DE 446 MILLIONS D’EUROS EN 2007

Malgré des ventes record, EADS dans le rougePRESSE 22,7 MILLIONS DE FRANÇAIS LISENT UN QUOTIDIEN

Les journaux ont gagné des lecteurs en 2007

(en millions de lecteurs)

Source : audipresse

L’effet «Sarkozy»

Nationale

Urbaine gratuite

L’Equipe

Le Monde

Le Parisien

Le Figaro

Libération

Métro

20 Minutes

Les Echos

La Tribune

L’Humanité

AUDIENCE DE LA PRESSE QUOTIDIENNE EN 2007

2,30

2,03

2,00

1,20

0,89

0,63

0,40

0,34

La Croix 0,30

2,53

2,32

14 0123Mercredi 12 mars 2008

Page 15: le monde 2008 03 12

Le mouvement de grève à laSNCF, mercredi 12 mars, àl’appel de la seule CGT, sera

placé sous le signe des premières.Ce sera la première grève d’am-pleur nationale à laquelle seraconfronté Guillaume Pepy, le toutnouveau président de l’entrepriseferroviaire. Et ce sera la premièrefois que le service minimum severra mis à l’épreuve d’un mouve-ment national.

Les revendications des chemi-nots CGT ont, en revanche, un airde déjà-vu : l’organisation syndi-cale majoritaire de la SNCFdemande l’ouverture de « vérita-bles négociations » sur la pénibili-té, dans le cadre de la réforme durégime spécial de retraite, ainsique sur l’avenir du fret.

Mercredi, doit se tenir la der-nière table ronde conclusive entrela direction et les organisationssyndicales sur la pénibilité. Dansles faits, le mouvement de grèvedevait débuter mardi à 20 heurespour prendre fin jeudi à 8 heures.La nouvelle loi sur le service mini-mum obligeant les grévistes à sedéclarer 48 heures à l’avance, laSNCF a d’ores et déjà annoncéque le trafic serait « pratiquementnormal » sur « l’ensemble duréseau ».

Une nouvelle fois, le fret est aucœur des revendications des che-minots, avec comme premier sou-hait de « maintenir l’activité fretdans l’entreprise intégrée SNCF »et de « garantir l’unicité de la trac-tion ». C’est-à-dire de renoncer àavoir des conducteurs unique-ment voués aux trains de fret etde garder les établissements d’ex-ploitation communs à toutes lesactivités de la SNCF. Pas ques-tion, donc, pour les cheminotsque l’activité fret fonctionne com-me une filiale indépendante de laSNCF.

Ces revendications sont àl’inverse de ce que prévoit la réor-ganisation du fret lancée enmars 2007 et qui devrait être ache-

vée au deuxième semestre de cet-te année. La SNCF veut créer une« famille fret » avec des conduc-teurs dédiés, avec plus polyvalen-ce, et des matériels consacrés.

Les organisations syndicales,qui défendent une « famille che-minots » contre une « famillefret », redoutent qu’en autonomi-sant le fret au maximum (person-nels, matériels, exploitation), ilsoit plus aisé de le filialiser puisde le privatiser.

La réorganisation du fret pré-voit également près de 2 000 sup-pressions d’emplois, soit 10 %des effectifs.

« Nouveau projet industriel »Depuis le 9 janvier, Fret SNCF

a engagé – sans grand succès,puisqu’une seule organisationsyndicale, la FGAAC, a acceptéd’engager le dialogue – des dis-cussions sur l’organisation du tra-vail. Toutefois, tous les cheminotsen connaissent le contenu puis-que deux documents ont été large-ment diffusés dès le 4 janvier surl’Intranet de Fret SNCF. Deuxdocuments qui commencent parla même phrase : « Le sauvetagedu fret au sein de la SNCF appelleun nouveau projet industriel et denouvelles conditions d’emploi. »

Un sauvetage qui s’impose : en2007, les pertes du fret devraientavoisiner celles enregistrées en2006, soit 260 millions d’euros,

pour un chiffre d’affaires de1,7 milliard. Sans les grèves desmois d’octobre et de novembre,Fret SNCF aurait pu ramener sespertes à 200 millions. Le program-me d’action lancé il y a un an pré-voit un retour à l’équilibre en2010.

L’organisation du travail est aucœur du remaniement. « Les che-minots voient passer les trains de laconcurrence et ça ne les laisse pasinsensibles ! » dit Luc Nadal, direc-teur adjoint du Fret. Une concur-rence dont la productivité seraitmeilleure, de l’ordre de 20 % à30 %, grâce à des structures plussouples et une polyvalence assu-mée des cheminots privés : parexemple, celui qui conduit le trainassure également le chargement.

Car depuis que le fret a étéouvert complètement à la concur-rence, il y a juste deux ans, le1er avril 2006, les opérateurs pri-vés ont une part de marché de8 %, mesurée selon le tonnage, àla fin de 2007. Cette part pourraitatteindre 12 % à 13 % à la fin de2008, prévient Luc Nadal.

Pour conserver ses parts demarché, la SNCF doit parvenir àse structurer comme une entrepri-se privée. Cette réorganisation per-mettra-t-elle à M. Pepy, commelui a demandé le président de laRépublique, de « construire un lea-der du fret et de la logistique » ? a

François Bostnavaron

La CGT a appelé àla grève, mercredi 12 mars.C’est le premier conflitsocial que doit affronterle nouveau présidentde l’entreprise, M. Pepy

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LE MONDE 141x215 REVELATION.indd1 1 10/03/08 11:37:34

LES EFFECTIFS des usines euro-péennes de General Motors (GM)ne seront pas épargnés par le plande départs volontaires annoncémi-février qui concerne potentiel-lement 74 000 ouvriers dans lemonde. Lors d’un comité d’entre-prise européen, le chiffre de5 400 suppressions d’emplois aété annoncé aux syndicats. GMEuropeemploie actuellement quel-que 55 700 salariés.

Selon Jean-Marc Ruhland, délé-gué CFDT chez GM, cité parl’AFP, la restructuration concerne-ra pratiquement tous les sites euro-péens. Mais à degrés divers : lesusines d’Anvers (Belgique), deBochum (Allemagne) et de Sara-gosse (Espagne) seraient les plustouchées avec respectivement1 300, 930 et 900 suppressionsd’emplois. En Grande-Bretagne,le site d’Ellemere Port verrait500 salariés partir. Celui de Rüs-selsheim (Allemagne) serait aussiconcerné. Enfin, dans l’usineTrollhtan de Saab (Suède), unplan de réduction d’un peu plus de100 postes est déjà en cours.

La France ne sera pas épar-gnée. Ainsi, à l’usine de Stras-bourg, qui fabrique des boîtes devitesse automatiques à cinq et sixvitesses et emploie 1 400 salariés,256 départs sont programmésdont 34 « naturels », 130 ouvriersrecevront une indemnité de départvolontaire, 92 autres salariés desservices de maintenance pour-raient être repris par une autresociété. La direction de l’usine étu-die une reprise de cette activité parun partenaire extérieur.

« Des discussions sont en coursentre la direction et les représen-

tants du personnel pour augmenterl’efficacité dans toutes nos usines enEurope », a indiqué un porte-parole d’Opel à Francfort. « Maisil est trop tôt pour donner desdétails. Il n’est pas question de pro-grammer de restructuration ou desuppressions d’emplois drastiquesen Europe », assure-t-il

Faire baisser les coûtsC’est apparemment lors d’une

réunion informelle, lundi10 mars, avec Manfred Kraener,numéro un de GM en Europe, etJohn Buttermore, PDG de la divi-sion Powertrain – spécialiséedans les moteurs et les transmis-sions –, que les syndicats ont

appris la nouvelle. « Ils nous ontd’abord félicités pour notre travailet nos efforts, a indiqué au MondeRobert Roland, délégué syndicalCGT à Strasbourg. Puis ils nousont dit “il va falloir continuer lesefforts de productivité du fait de laconcurrence” et ils ont confirmé lessuppressions de postes. »

Depuis 2000, les effectifs del’usine de Strasbourg sont passésde 2 100 à 1 450 personnes.« Aujourd’hui, on tourne à flux ten-du. Nous produisons 1 700 boîtesde vitesse par jour. Nous n’en avonsjamais produit autant et nous n’em-bauchons plus d’intérimaires »,souligne M. Roland.

Interrogée, la direction de l’usi-ne n’a pas souhaité s’exprimer.Toutefois, selon les syndicats, lessuppressions de postes touche-raient en priorité les cols blancs,techniciens et cadres.

Mi-février, le constructeur amé-ricain avait annoncé une perte net-te de 38,7 milliards de dollars(26,8 milliards d’euros) en 2007conséquence d’une charge de38,3 milliards pour dépréciationd’avoirs fiscaux liés aux exercicesprécédents. GM avait alors annon-cé un nouveau plan de départsvolontaires. En 2006, 30 000ouvriers payés environ 75 dollarsl’heure avaient déjà accepté de par-tir. La direction veut les remplacerpar 16 000 ouvriers payés beau-coup moins cher (25 dollars). GMveut se rapprocher des ratios deproductivité des constructeursasiatiques. Il vise un ratio de coûtsfixes rapportés au chiffre d’affai-res de 25 % d’ici 2010 contre enco-re 29,7 % en 2007. a

Nathalie Brafman

Les cheminots acceptent malla réforme du fret à la SNCF

Economie & Entreprises

AUTOMOBILE LE GÉANT AMÉRICAIN A PERDU 38,7 MILLIARDS DE DOLLARS EN 2007

Les usines européennes de General Motorspourraient supprimer 5 400 postes

La poursuite de la grève chezl’équipementier automobile amé-ricain American Axle and Manu-facturing (AAM) entraînait, lundi10 mars, la fermeture temporairede onze usines de GeneralMotors (GM) et la suspension par-tielle de l’activité dans 18 autres.Le mouvement de grève chezAAM, qui est une ancienne filialede GM, a commencé le 26 février.Il a été lancé par le syndicat del’automobile UAW, à l’issue denégociations infructueuses avecla direction. Celle-ci souhaiterenégocier le prochain contratsalarial d’entreprise. AAM fournitau constructeur environ 70 %des pièces dont il a besoin pourproduire ses plus gros véhicules :essieux, châssis et composantsassociés.

FINANCELe fonds américainBlackstone en perte fin 2007Le fonds d’investissement améri-cain Blackstone a annoncé, lundi10 mars, une perte de 170 mil-lions de dollars (110,7 millionsd’euros) au 4e trimestre 2007, dufait de la crise financière. Sur l’an-née, Blackstone est bénéficiairede 1,62 milliard de dollars.

La Société générale réussitson augmentation de capitalLa Société générale a annoncé,mardi 11 mars, le « succès » deson augmentation de capital de5,5 milliards d’euros. La deman-de d’actions a été près de deuxfois supérieure à l’offre. Sesactionnaires institutionnels(CDC, Groupama, etc.) ont toussouscrit. – (AFP.)

INTERNETAmazon peut reprendreles livraisons gratuitesLe libraire en ligne Amazon a obte-nu, en référé, la levée de l’exécu-tion provisoire du jugement du11 décembre 2007, qui lui interdi-sait les livraisons gratuites. Ama-zon peut reprendre la gratuité deport, en attendant le jugement enappel (audience le 9 octobre).

BERLIN

CORRESPONDANCE

Outre-Rhin, le succès de la libérali-sation du fret ferroviaire, engagéeen 1994 avec plus de dix ansd’avance sur l’échéance européen-ne, est fréquemment cité en exem-ple. La Deutsche Bahn (DB), lacompagnie des chemins de fer alle-mands, a gardé un rôle dominantdans le transport de marchandisespar le biais de sa filiale fret,Railion. Mais la part de ses concur-rents a connu une croissancenotoire ces huit dernières années.Quasi inexistants dans un premiertemps, ils occupaient 2 % du mar-ché en 2000 et 13 % en 2005.

Aujourd’hui, quelque 300 opé-rateurs privés détiennent plus de18 % du secteur. « Une quinzaineseulement sont des acteurs significa-tifs », nuance toutefois ArthurMartini, président du NetzwerkPrivatbahnen, une fédérationdéfendant les intérêts des concur-rents de la DB.

Depuis le début des années2000, le fret en Allemagne est

devenu une activité rentable. Lacroissance du secteur est constan-te et élevée : en 2006, le tonnagetransporté sur le rail a progresséde 12 %, bénéficiant tant à l’opéra-teur dominant qu’à ses nombreuxconcurrents. Et la part du ferroviai-re dans le transport de marchandi-ses représente 17 %, contre unemoyenne européenne de 12 %.

RéorganisationSans aucun doute, le fret alle-

mand recueille les fruits d’unecroissance vigoureuse tirée par lesexportations. Le pays jouit enoutre d’une situation géographi-que stratégique, au cœur des fluxeuropéens de marchandises.Enfin, l’ouverture à la concurren-ce, en conduisant à une baissegénérale des prix, a considérable-ment accru l’attractivité du sec-teur. « La Deutsche Bahn, surtout,a été contrainte d’améliorer sonoffre », observe un expert.

Largement déficitaire à l’origi-ne, Railion a profité de la libéralisa-tion pour se réorganiser : au prix

de nombreuses suppressions d’em-plois et de fermetures de gares,priorité a été donnée aux lignes lesplus rentables et aux contrats lesplus lucratifs. En réaction, de nom-breux concurrents de la DB ontchoisi de se positionner sur des cré-neaux spécialisés. Par exempleRail4Chem, l’un de ses rivaux lesplus dynamiques créé en 2000 parBASF et récemment acquis parVeolia Cargo, se concentre sur letransport de produits chimiques.

Dans tous les cas, l’internationa-lisation est un des axes privilégiéspar les opérateurs allemands quinouent des coopérations avecleurs homologues des pays voi-sins. Railion, en particulier, s’estengagé dans une vaste politiqued’alliances à l’échelle européennejusqu’à mettre sur pied des chaî-nes logistiques complètes, inté-grant rail, route et mer. Outre l’Al-lemagne, la société possède aujour-d’hui des filiales dans quatrepays : le Danemark, l’Italie, lesPays-Bas et la Suisse. a

Marie de Vergès

Aux Etats-Unis, 11 sitesdu constructeur sontau chômage technique

Rout

e

Fer

Oléod

ucs

Fluv

ial

240,8

96,3

41,221,8 7,9

45,7

42,6

22,2

20,8

18,8

16,3

40,9

310,5

Russie

Ukraine

Allemagne

Biélorussie

Pologne

France

Royaume-Uni

Italie

Autriche

Rép. tchèque

Sources : direction générale de la mer et du transport et UIC

La France a un retard à comblerPOIDS DES DIFFÉRENTSMODES DE TRANSPORTSEN 2006 EN FRANCE

POIDS DU FRET FERROVIAIRE

(en milliards de tonnes/km)

(en milliards de tonnes/km, en 2006)

1 604,2

Une activité rentable en Allemagne

0123Mercredi 12 mars 2008 15

Page 16: le monde 2008 03 12

VALEURS DU CAC40LES BOURSES DANS LE MONDE 11/3, 9h53

Pays Indice Dernier % var. Maxi Mini PER cours 2008 2008

ACCOR ............................◗ 45,11 44,98 0,29 -17,53 55,75 44,47 2,95 T FR0000120404AIR FRANCE-KLM .............◗ 15,60 15,73 -0,83 -35,14 24,61 15,60 0,48 T FR0000031122AIR LIQUIDE ......................◗ 91,12 91,09 0,03 -10,48 105,21 82,15 4,00 T FR0000120073ALCATEL-LUCENT .............◗ 3,42 3,47 -1,44 -30,91 5,15 3,42 0,16 T FR0000130007ALSTOM.............................◗ 132,30 132,94 -0,48 -10,00 153,60 113,15 0,80 T FR0010220475ARCELORMITTAL ..............◗ 47,43 47,59 -0,34 -10,83 54,15 35,35 0,21 A LU0323134006AXA ....................................◗ 20,31 20,17 0,69 -25,85 27,60 19,99 1,06 T FR0000120628BNP PARIBAS ....................◗ 55,86 56,06 -0,36 -24,74 75,41 55,54 3,10 T FR0000131104BOUYGUES........................◗ 42,93 42,80 0,30 -24,68 57,25 42,62 1,20 T FR0000120503CAP GEMINI ......................◗ 33,57 33,65 -0,24 -21,93 43,58 31,12 0,70 T FR0000125338CARREFOUR ......................◗ 47,61 47,49 0,25 -10,66 53,75 43,52 1,03 T FR0000120172CREDIT AGRICOLE ............◗ 17,08 17,06 0,12 -25,96 23,38 17,00 1,15 T FR0000045072DANONE............................◗ 51,57 51,76 -0,37 -16,01 64,00 50,10 2,00 T FR0000120644DEXIA.................................◗ 14,94 14,89 0,34 -13,19 18,65 13,27 0,61 T BE0003796134EADS ..................................◗ 16,40 17,28 -5,09 -24,87 22,20 15,01 0,10 T NL0000235190EDF .....................................◗ 61,14 60,85 0,48 -24,96 83,90 56,93 0,58 A FR0010242511ESSILOR INTL.....................◗ 39,10 39,10 n/d -10,42 44,39 35,00 1,10 T FR0000121667FRANCE TELECOM ............◗ 21,57 21,42 0,70 -12,39 26,14 21,16 1,20 T FR0000133308GAZ DE FRANCE................◗ 38,14 37,74 1,06 -4,65 43,47 33,35 1,10 T FR0010208488LAFARGE............................◗ 108,56 109,11 -0,50 -12,80 125,45 102,65 3,00 T FR0000120537LAGARDERE ......................◗ 49,62 50,40 -1,55 -3,26 54,68 42,63 1,20 T FR0000130213L'OREAL .............................◗ 76,81 77,23 -0,54 -21,61 99,26 74,25 1,18 T FR0000120321LVMH MOET HEN. ............◗ 65,80 66,09 -0,44 -20,42 83,93 61,95 0,35 A FR0000121014MICHELIN ..........................◗ 60,89 61,65 -1,23 -22,43 79,90 55,12 1,45 T FR0000121261PERNOD RICARD ..............◗ 68,24 68,18 0,09 -13,67 79,97 61,65 1,26 S FR0000120693PEUGEOT ...........................◗ 47,11 47,95 -1,75 -9,14 53,68 44,78 1,35 T FR0000121501PPR .....................................◗ 84,50 85,00 -0,59 -23,18 112,76 79,90 3,00 T FR0000121485RENAULT ...........................◗ 63,76 64,77 -1,56 -34,27 99,16 63,63 3,10 T FR0000131906SAINT-GOBAIN .................◗ 49,63 49,51 0,24 -23,04 65,26 46,50 1,70 T FR0000125007SANOFI-AVENTIS .............◗ 47,73 47,24 1,04 -24,21 66,90 46,73 1,75 T FR0000120578SCHNEIDER ELECTRIC.......◗ 77,00 77,47 -0,61 -16,92 94,29 69,01 3,00 T FR0000121972SOCIETE GENERALE ..........◗ 64,65 64,08 0,89 -30,18 93,52 62,52 5,20 T FR0000130809STMICROELECTRONICS ...◗ 6,90 7,03 -1,85 -29,59 9,89 6,87 0,19 T NL0000226223SUEZ...................................◗ 41,72 41,39 0,80 -10,41 49,35 37,70 1,20 T FR0000120529TOTAL ................................◗ 48,32 48,13 0,39 -14,97 59,50 46,41 1,00 A FR0000120271UNIBAIL-RODAMCO ........◗ 161,57 161,30 0,17 7,77 174,41 136,51 1,70 A FR0000124711VALLOUREC.......................◗ 145,19 145,09 0,07 -21,58 185,25 120,02 4,00 S FR0000120354VEOLIA ENVIRON. ............◗ 48,09 47,52 1,20 -22,99 64,00 46,60 1,05 T FR0000124141VINCI..................................◗ 42,85 43,16 -0,72 -15,40 50,80 39,60 0,47 A FR0000125486VIVENDI.............................◗ 24,45 24,53 -0,33 -22,08 31,60 24,42 1,20 T FR0000127771

Mardi 11 mars 9h45Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code cours préc. /préc. 31/12 haut bas net ISIN

FRANCE CAC 40 4576,64 11/3 0,21 5665,94 2/1 4505,14 22/1 10,50

CAC Mid100 6620,09 11/3 0,12 7736,69 2/1 5759,58 22/1

CAC Small 90 6620,71 10/3 -0,38 8124,81 2/1 6034,08 22/1

SBF 250 3231,84 10/3 -1,26 3953,69 2/1 3175,77 22/1 11,00

ALLEMAGNE DAX Index 6445,78 11/3 -0,04 8100,64 2/1 6384,40 23/1 10,70

ROYAUME UNI FTSE 100 index 5652,90 11/3 0,42 6534,70 4/1 5338,70 22/1 10,70

SUISSE Swiss market 7054,06 11/3 -0,01 8421,00 3/1 6950,91 22/1 11,40

ETATS-UNIS Dow Jones ind. 11740,15 10/3 -1,29 13279,54 2/1 11634,82 22/1 11,80

Nasdaq composite 2169,34 10/3 -1,95 2661,50 2/1 2168,67 10/3 17,80

JAPON Nikkei 225 12658,28 11/3 1,01 15156,66 4/1 12352,79 11/3 12,80

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Cours en euros.◗ : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). # : valeur faisant l'objet d'un contrat d'anima-tion. Plus haut et plus bas : depuis le 1/1/2008. n/d : valeur non disponible. A : acompte, S : solde, T : totalité.

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Dernier cours connu le 11/3 à 9h

Valeur Cours date

en euro valeur

Fonds communs de placementsECUR.1,2,3 FUTUR 48,80 9/3ECUR.ACTS EUROPEC 18,20 9/3ECUR.CAPIPREMIEREC 2665,97 9/3ECUR.CAPITAL.C 55,23 9/3ECUR.DYNAMIQUE +D 39,08 9/3ECUR.ENERGIE D 43,64 9/3ECUR.EURIBOR 1196,95 10/3ECUR.EXPANSION C 17578,64 10/3ECUR.INVEST D 52,56 9/3ECUR.MONEPRE.INSTC 113174,45 10/3ECUR.MONEPREMIEREC 2309,76 10/3ECUR.SECURIPREM.C 2487,53 9/3ECUREUIL SENSIPREM 3292,53 9/3ECUR.TRESORERIE C 64,23 9/3ECUR.TRIMESTRIEL D 260,13 9/3

ATOUT QUANTEURO D 109,99 7/3CAAM ACTS EUROPE C 326,08 7/3CAPITOP MONDOBLIG 67,71 6/3Fonds communs de placementsATOUT EUROLAND D 161,39 7/3ATOUT EUROPE C 491,08 7/3

ATOUT EURO MONDED 36,23 7/3ATOUT FRANCE C 208,50 7/3ATOUT FRANCE D 164,91 7/3ATOUT MODERATIONSC 111,17 7/3ATOUT MONDE C 37,88 7/3ATOUT VERT HORIZ C 15,35 7/3ATOUT VIVACTIONS C 106,85 7/3CAPITOP EUROBLIG C 127,37 7/3CAPITOP EUROBLIG D 83,61 7/3CAPITOP MONETAIREC 215,51 12/3CAPITOP REVENUS D 159,27 7/3ATOUT HORIZON DUO 9,91 7/3

EURCO SOLIDARITE 259,35 7/3MONELION JOUR C 555,57 10/3MONELION JOUR D 429,39 10/3SICAV 5000 159,38 7/3SLIVAFRANCE 244,61 7/3SLIVARENTE 40,88 7/3SLIVINTER 121,74 7/3TRILION 775,41 7/3Fonds communs de placementsDYNALION EUROPE 85,12 7/3EGERIS AC 25-65C 185,53 7/3EGERIS AC 25-65D 147,84 7/3EGERIS AC 55-100C 164,12 7/3EGERIS AC 55-100D 135,26 7/3EGERIS AC PEA25-65 165,30 7/3EGERIS ACPEA55-100 60,08 7/3EGERIS PRUDENT 200,49 10/3INTERLION 310,39 6/3EGERIS OBJ CAC7000 96,42 7/3

Fonds communs de placementsCM-CIC DYN.INTERN. 26,92 7/3CIC OBLI C.T. D 133,42 10/3CIC OBLIGATIONS D 25,25 10/3CIC EURO OPPORTUNI 32,89 10/3

CM-CIC ACTS USA 6,33 6/3CM- CIC ACTS JAPON 4,15 6/3CIC PROFILE EQUILI 19,19 7/3CM-CIC TEMPERE 162,61 7/3CIC PLAN BOURSE 12,64 7/3CIC FRANCE D 31,85 10/3CIC EUROLEADERS C 38,69 10/3

Multi-promoteursCM EUROPE ACTIONS 26,53 10/3Fonds communs de placementsCM ACTIONS EURO C 23,41 10/3CM SELECTION PEA 8,55 10/3CM OBLIG CT C 193,90 10/3CM MID ACTS EUROPE 20,50 7/3CM-CIC TEMPERE 162,61 7/3CM-CIC DYN.EUROPE 35,94 7/3CM FRANCE ACTION C 36,36 10/3CM MONDE ACTIONS 243,38 7/3CM-CIC EQUILIBRE 69,57 7/3CM MID-ACTS FRANCE 43,34 10/3

LBPAM ACTIONS AMERIQUE C 20,37 7/3LBPAM ACTIONS AMERIQUE D 18,65 7/3LBPAM ACTIONS DEVELDURABLE C 126,77 7/3LBPAM ACTIONS DEVELDURABLE D 118,38 7/3LBPAM ACTIONS EURO R 28,99 7/3LBPAM ACTIONS FRANCE C 96,35 7/3LBPAM ACTIONS FRANCE D 86,85 7/3LBPAM ACTIONS INDICE FRANCE 37,67 7/3LBPAM ACTIONS INDICE EURO 91,79 7/3LBPAM ACTIONS MIDCAP C 112,57 7/3LBPAM ACTIONS MIDCAP D 104,24 7/3LBPAM ACTIONS MIDCAP E 9061,77 7/3LBPAM ACTIONS MONDE C 190,77 7/3LBPAM ACTIONS MONDE D 162,01 7/3LBPAM ACTIONS PACIFIQUE C 17,69 7/3

LBPAM ACTIONS PACIFIQUE D 15,72 7/3LBPAM MONETAIRE 1 C 123,21 10/3LBPAM MONETAIRE E 56180,99 10/3LBPAM MONETAIRE1D 108,64 10/3LBPAM OBLI COURT TERME C 23,51 9/3LBPAM OBLI COURT TERME D 18,08 9/3LBPAM OBLI LONG TERME 1 C 141,21 9/3LBPAM OBLI LONG TERME 1 D 129,39 9/3LBPAM OBLI MOYEN TERME C 231,31 9/3LBPAM OBLI MOYENTERME D 181,21 9/3LBPAM OBLI MONDE C 151,36 9/3LBPAM OBLI MONDE D 129,40 9/3LBPAM OBLI REVENUS 758,09 9/3LBPAM PROFIL 80 PEA D 80,40 9/3LBPAM PROFIL 100 C 72,14 7/3LBPAM PROFIL 100 D 66,15 7/3LBPAM PROFIL 15 C 218,55 9/3LBPAM PROFIL 15 D 200,22 9/3LBPAM PROFIL 50 C 223,42 9/3LBPAM PROFIL 50 D 205,23 9/3LBPAM PROFIL 80 C 231,30 9/3LBPAM PROFIL 80 D 213,11 9/3LBPAM PROFIL 80 PEA C 87,79 9/3LBPAM TRESORERIE 2 C 3061,24 10/3LBPAM TRESORERIE 2 D 2320,91 10/3Fonds communs de placementsLBPAM ACTIONS TELECOM 48,19 7/3LBPAM 1ERE MOYEN TERME 11341,38 9/3LBPAM 1ERE MONETAIRE E 8303,10 10/3LBPAM ACTIONS EUROPE C 67,66 7/3LBPAM ACTIONS FINANCE 76,38 7/3LBPAM ACTIONS SANTE 90,19 7/3LBPAM ACTIONS TECHNOLOGIE 19,93 7/3LBPAM ACTIONS EUROPE D 66,04 7/3LBPAM ALTERNA 10 R 118,60 9/3LBPAM MONETAIRE I 594913,83 10/3LBPAM OBLI CREDIT 128,30 9/3LBPAM OBLI EUROPE C 118,46 9/3LBPAM OBLI EUROPE D 106,13 9/3

FCP Multi-gestion

F&C ASIA PACIFIC DYNAMIC A 13,34 10/3F&C ASIA PACIFIC DYNAMIC I 13,35 10/3F&C ASIA PACIFIC DYNAMIC X 13,41 10/3F&C COM GL EM MKTS HDG 104,75 10/3F&C DIVERS.GR. X GBP 96,37 10/3F&C EMERGING MKTS. BD A USD 12,67 10/3F&C ENHALPHAUKEQ I GBP 97,16 10/3F&C ENHALPHAUKEQ X GBP 97,32 10/3F&C EUR INFLATION LINK BD A 10,16 10/3F&C EUR INFLATION LINK BD B 9,90 10/3F&C EUROPEAN CORPORATE BD A 16,61 10/3F&C EURO HIGH YLD BD A 12,49 10/3F&C EUROP SM CAP A 14,10 10/3F&C EUROPEAN EQTY A 15,06 10/3F&C GL .EMG. MKT. A USD 26,37 10/3F&C GL CONV BD AH 12,51 10/3F&G GLOBAL CONVERTIBLE BD A 11,85 10/3F&C GL REAL ESTATE A 12,85 10/3F&C GTAA ALPHA FUND A 93,03 7/3F&C GTAA ALPHA FUND I 93,50 7/3F&C GTAA ALPHA FUND I 99,03 7/3F&C JAPAN.EQTY A 20,05 10/3F&C NORTH AMER EQ. A 18,02 10/3F&C PACIFIC EQTY A 38,86 10/3F&C STEWARDSHIP INT A 8,14 10/3

F&C STEWARDSHIP INT I 8,46 10/3F&C US SMALL COMP A USD 71,90 10/3F&C US SMALL COMP C USD 7,85 10/3F&C GLB CLIMATE OPPORTUNITIES 44,50 10/3F&C GLB CONVERTIBLE OPP EUROIH 12,62 10/3........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

EcofrictionsLes bonbons de la colère

COURS DE L'EURO

TAUX D'INTÉRÊT LE 11/3Taux Taux Taux Tauxj.le j. 3 mois 10 ans 30 ans

france 4,13 4,56 3,95 4,55

royaume-uni 5,33 5,78 4,32 4,42

italie 4,13 4,56 4,36 4,98

allemagne 4,13 4,56 3,75 4,47

japon 0,58 1,00 1,32 2,38

états-unis 3,10 2,90 3,55 4,48

suisse 2,42 2,82 2,95 3,44

Comment limiter la promo-tion des produits gras etsucrés destinés auxenfants ? Cette question

devait être débattue lors d’une réu-nion de concertation organiséepar le ministère de la santé, ven-dredi 7 mars. Mais les représen-tants de l’industrie agroalimen-taire et de la de la distribution etles publicitaires ont pratiqué lapolitique de la chaise vide.

« Réaction de mauvaisehumeur », explique Jean-RenéBuisson, président de l’Associa-tion nationale des industries ali-mentaires (Ania). A l’origine deson agacement, le dernier coupmédiatique de Michel-EdouardLeclerc, qui, dans un entretienaccordé au Parisien du 7 mars, aannoncé son intention de retirerdes caisses de ses magasins treizeréférences de confiserie d’ici au1er juin.

L’initiative a fait sortir de sesgonds M. Buisson, qui a qualifié lediscours du président des centresE. Leclerc de « démagogique » et aaccusé ce dernier de faire « cava-lier seul », alors que l’interprofes-sion devait justement se réunirlundi 10 mars pour tenter de défi-nir une position commune.

La ministre de la santé, Rosely-ne Bachelot, a en effet demandé le4 février aux distributeurs et aux

fabricants d’élaborer des pistesd’action afin de contenir la pro-gression de l’obésité. Mme Bache-lot a notamment évoqué la sup-pression, d’ici avril, de la publicitépour les produits trop gras ou tropsucrés pendant les programmestélévisés destinés aux enfants. Elles’est aussi prononcée pour la sup-pression au 1er juin des confiseriesaux caisses des supermarchés.

Mais, dans un premier temps,elle souhaite que l’ensemble desparties prenantes s’accorde.Au regard de l’échange entreMM. Buisson et Leclerc, c’est malparti. Or, en cas d’échec de cetteapproche basée sur le volontariat,Mme Bachelot n’exclut pas « desmesures législatives d’interdiction ».

Au-delà de la polémique entrefabricants et distributeurs, la posi-tion de Mme Bachelot va dans lesens du collectif associatif « Obési-

té, protégeons nos enfants » ani-mé notamment par UFC-Que choi-sir et les deux fédérations deparents d’élèves PEEP et FCPE.Ce collectif demande « l’encadre-ment des publicités télévisées pourles produits déséquilibrés ». C’estce qui existe déjà en Grande-Breta-gne, où les chaînes ne peuventplus insérer de spots publicitairespour des aliments trop gras outrop sucrés dans les émissions des-tinées aux enfants de 4 à 15 ans.

Les chaînes de télévision n’ontpas accueilli le projet avec lemême enthousiasme. « L’interdic-tion de la publicité n’est pas une bon-ne solution au problème de l’obésitéinfantile », déclare EmmanuelleGuilbart, présidente du pôle jeu-nesse de Lagardère Active quiregroupe, entre autres, les chaînespour enfants Tiji, CanalJ, mais aus-si la chaîne de la TNT, Gulli. Elles’inquiète des conséquencesqu’aurait l’arrêt de la promotionde certains produits sur l’écono-mie de ces chaînes. « La chaîneGulli dépend à 100 % de la publici-té. Or, l’industrie alimentaire repré-sente 20 % de notre chiffre d’affai-res et près des deux tiers de ce mon-tant serait concerné par les mesuresd’interdiction », précise Mme Guil-bart. Les friandises n’ont pas finide susciter la polémique. a

Laurence Girard

PER - Price Earning Ratio (ou cours/bénéfice) : cours de Bourse divisé par le bénéfice par action estimé pourl'exercice courant. PER : Jacques Chahine Finances ; données : la Cote Bleue.n/d : valeur non disponible.

Achat Vente

dollar us ................................1,5364...........1,5365

yen .......................................156,7000 ......156,7400

couronne tchèque .............25,0500.........25,0700

couronne danoise ...............7,4565...........7,4567

livre sterling.........................0,7644...........0,7645

forint hongrois...............263,0600 ......264,0600

zloty polonais ......................3,5570...........3,5670

couronne suédoise ..............9,4072...........9,4122

couronne slovaque ..........32,3170.........32,4170

franc suisse ...........................1,5681...........1,5688

couronne norvég. ...............7,8806...........7,8846

rouble ...................................36,6040.........36,7040

livre turque...........................1,9193...........1,9293

dollar australien ................1,6681...........1,6691

dollar canadien ...................1,5244...........1,5254

yuan chinois .......................10,9118.........10,9218

won sud-coréen ............1482,9000 ....1483,9000

dollar néo-zéland...............1,9290...........1,9390

rand sud-africain .............12,2575.........12,2675

TAUX

OR

MARDI 11 MARS 9h53 Cours % var.

LIGHT SWEET CRUDE.....................107,67.......-0,21

FranceLa hausse des prix des produitsalimentaires, d’hygiène et d’en-tretien dans les grandes surfa-ces est de l’ordre de 5 % sur unan, a indiqué, lundi 10 mars,Christine Lagarde sur LCI. Laministre de l’économie se fondaitsur les résultats d’une enquêteeffectuée de février 2007 àfévrier 2008 par la directiongénérale de la concurrence et dela consommation (DGCCRF)dans 5 700 grandes surfaces.

Zone euroLa Banque centrale européen-ne est « inquiète des mouve-ments excessifs » des taux dechange, a affirmé, lundi 10 mars,son président, Jean-Claude Tri-chet, en marge de la réunionbimestrielle du G10 au siège de laBanque des règlements interna-tionaux à Bâle (Suisse).Vendredi 7 mars, la monnaieeuropéenne avait atteint un nou-veau record face au billet vert,à 1,5464 dollar.

PétroleLe prix du pétrole brut a dépas-sé la barre des 108 dollars lebaril lundi 10 mars à New York,et établi un nouveau record abso-lu à 108,21 dollars. Sur leNew York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweetcrude pour livraison en avril a luiaussi terminé la séance à unrecord en clôture, à 107,90 dol-lars. A Londres, le baril de brentde la mer du Nord a atteint unniveau historiquement haut,à 104,42 dollars le baril.

La ministre a demandéaux distributeurs et auxfabricants de réfléchiraux moyens de contenirla progression de l’obésité

MARDI 11 MARS 9h53 Cours % var.

ONCE D'OR EN DOLLAR.................973,15.......-0,55

PÉTROLE

SICAV ET FCP

TABLEAU DE BORD

L’INDUSTRIE de la défense a uncaractère stratégique. Ce qui don-ne un sens au projet en prépara-tion en France et en Allemagnevisant à protéger EADS, le fabri-cant d’Airbus, contre des action-naires indésirables. La formulevers laquelle penchent Bonn etParis est celle de la « golden sha-re » – une action dite préférentiel-lequi permettrait aux deux gouver-nements de s’opposer à l’arrivéed’un actionnaire jugé hostileau-dessus d’un certain seuil.

La mesure serait justifiée d’unpoint de vue politique et commer-cial. Et elle pourrait même bénéfi-cier aux actionnaires du groupe. Ilest en effet difficile d’imaginer lePentagone accordant un contratpluriannuel de 35 milliards de dol-lars à un groupe européen dont,par exemple, la Russie contrôlerait30 % du capital.

Le ministère américain de ladéfense a bien accordé un telcontrat à EADS–alors qu’uneban-que russe détient encore 5 % ducapital du groupe. Mais c’est parceque l’Etat français, le groupeLagardère et l’allemand Daimlercontrôlent encore le groupe. Et siles Américains contestent lecontrat qui aurait dû à leurs yeuxrevenir à Airbus, c’est plus pourdes raisons politiques et sociales.

Le sujet est important pour le

groupe franco-allemand et laréussite de la stratégie de sondirecteur général, Louis Gallois.Celui-ci veut réduire la dépendan-ce du groupe vis-à-vis d’Airbus,en renforçant ses activités dedéfense. Il souhaite aussi investiren dehors de la zone euro, pour seprotéger des fluctuations errati-ques du dollar.

Or les clients de M. Gallois ontbesoin de savoir qu’EADS n’estpas susceptible d’être racheté dujour au lendemain par un oligar-que russe ou par un fonds souve-rain pas forcément amical. Cas defigure impossible pour l’instanttant que les actionnaires français,allemands et espagnols sont réu-nis dans un pacte contrôlant plusde 50 % du groupe. Mais Lagardè-re et Daimler veulent vendre leurparticipation.

M. Gallois pourra donc enfin seretrouver un jour avec des action-naires qui s’intéresseraient àl’avenir du groupe. Mais cela veutdire aussi qu’il devra, pour lessatisfaire, accélérer sa politiquede création de valeur. Il y aurabeaucoup d’espoirs déçus chezles protectionnistes habituelsqui, en France comme en Allema-gne, espèrent que la « golden sha-re » servira à protéger EADS desvents de la mondialisation. a

Pierre Briançon

Economie & Finances

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EADS, une « golden share »pour gâter les actionnaires

SELON le stéréotype, un responsa-ble des risques bancaires est unintello rêveur, gribouillant des let-tres grecques sur un tableau. Maisles erreurs mathématiques ne sontpas responsables des malheurs deWall Street. Les régulateurs decinq pays ont publié une étude surles pratiques de gestion des ris-ques de onze banques. Les pertesétaient surtout la conséquenced’erreurs de débutant commisespar les dirigeants.

Ceux qui ont perdu le plusn’avaient pas de système efficacepour collecter les données et mesu-rer les risques pris dans l’ensem-ble de leurs établissements. Ils ontdonné trop de liberté aux respon-sables des différents métiers pourfixer les limites de risques et n’ontrien fait pour casser les barrièresbureaucratiques qui empêchentles mauvaises nouvelles de remon-ter au sommet. Une multituded’activités ont ainsi donné librecours à leur appât du gain sansque leurs performances soient éva-luées à la lumière des risques pris.

Quand certaines activités ontcommencé à mal tourner, les diri-

geants n’ont pas été alerté asseztôt. Quand ils l’ont été, il était engénéral trop tard pour couvrir ouvendre la position perdante. Celan’a rien de nouveau et s’était déjàproduit lors des crises liées auxjunk bonds (obligations pourries)et, ensuite, à la bulle Internet.L’étude montre que les banquesayant tiré les leçons du passé ontété, elles, capables d’identifier lamontée des périls dès 2006.

Lesbanquiersaimentaussi àblâ-mer les dysfonctionnements desmodèles de risques de crédit. Maisles régulateurs ont trouvé que lesperdants utilisaient des modèlesdépassés et statiques. Autre erreurmassive : l’incapacité des banquesà mesurer le risque de liquidité.

Si les régulateurs avaient faitporter la responsabilité sur uneerreur technique, cela aurait étéplus confortable car facile à corri-ger. La résurgence périodique de lastupidité bancaire est un problèmemoins facile à résoudre. a

Dwight Cass

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La stupidité des banquesest récurrente

16 0123Mercredi 12 mars 2008

Page 17: le monde 2008 03 12

Elle sera mairede Rouen, aprèsla victoire de sa listedès le premier tourdes municipales contrele centriste PierreAlbertini. Médecin,passionnée de sport,cette socialiste estissue d’une familled’industriels de droite

DécryptagesPortrait

1959Naissance au Petit-Quevilly(Seine-Maritime).

1983Docteur en médecine.

1991-1995Médecin de l’équipede France de volley-ball.

1995Adjointe au maire de Rouen,chargée des sports.

2007Députée (PS) dela première circonscriptionde Seine-Maritime.

2008Bat le centriste PierreAlbertini au premier tourdes municipales à Rouen.

Le duffle-coat beige éliméa fait toute la campagne.Le vêtement bâille, défor-mé par les heures passéesà distribuer les tracts,arpenter les cages d’esca-lier, entrouvrir les portespour glisser quelques

mots, bavarder. Valérie Fourneyron l’aporté jusqu’au bout de sa campagne, com-me un talisman qu’elle ne pouvait plusquitter. Pas d’élégance pour convaincre,mais qu’importe. Il fallait gagner. « Jesens un enthousiasme, une envie de parta-ger comme jamais », lançait à quelquesencablures du scrutin celle qui s’installe-ra, samedi 15 mars, dans le fauteuil qu’aoccupé Jean Lecanuet pendant vingt-cinqans à la mairie de Rouen.

Avec son mari Philippe, médecin géné-raliste, cette femme de 48 ans a élevé qua-tre enfants. Elle se démultiplie et rassureses amis en leur disant qu’elle se « régénè-re dans le sport ». Mais la politique n’estjamais loin : lorsqu’elle enfile le maillotdu conseil régional de Haute-Normandie,c’est pour le Raid Normand, sorte de ral-lye découverte multi-discipline, « un trucvachement sympa où on se marre entrecopains ». Pendant toute la campagne, onn’entendait qu’un seul mot d’ordre : « Lavictoire, c’est après la ligne d’arrivée. »

Les électeurs lui ont donné raisondimanche 9 mars. Ce jour-là, la fille d’unetrès bourgeoise famille d’industriels, lesAbsire-Sevrey, tanneurs à Rouen depuisle XIXe siècle, a fait mettre plus que legenou à terre à la droite locale, écrasé lemaire Pierre Albertini, ancien de l’UDFpassé de Bayrou à Sarkozy en un week-end de premier tour de présidentiellemais exclu de l’ouverture qui suivit.

L’ouverture, justement, elle en rigole :« J’en ai été avant que ce ne soit à lamode. » C’était en 1995. Yvon Robert,l’énarque que Laurent Fabius avait attiréauprès de lui au Grand-Quevilly, avaitété envoyé au feu pour ravir la ville de

Rouen aux héritiers de Jean Lecanuet.Une rencontre par l’intermédiaired’amis communs, et il lui propose deréfléchir à une politique sportive munici-pale, alors qu’elle n’a aucune accointan-ce particulière avec le Parti socialiste.Elle n’avait « jamais fait de politiqued’une façon concrète », mais se prend aujeu, participe à l’équipe de campagne, estélue sur la liste conduite par Yvon Robertet se retrouve propulsée au rang d’adjoin-te au maire de Rouen chargée des sports.

Elle connaît son job sur le bout desdoigts. Elle entre – comme elle marche,tête baissée – dans les cercles socialistesrouennais rompus aux débats intermina-bles des congrès. Elle impressionne parsa détermination et emporte l’adhésionde ses collègues élus devenus « camara-des ». Après trois ans de mandat, elle estpropulsée au poste de première adjointe.

Néophyte ? Pas si sûr. Valérie a appro-ché la chose publique très jeune. Chez lesAbsire, on est catholique, de droite, maisattaché et attentif aux valeurs sociales.C’est le grand-père maternel qui lui a lais-sé ce goût. Guy Lauprêtre était un gaullis-te qui fut responsable local du RPRau Havre, soutien actif d’Antoine Rufe-nacht. Un amoureux de la chose publiquequi lui a communiqué sa passion, l’aemmenée dans des discussions politiques

à n’en plus finir. « Il a beaucoup compté »,admet-elle en racontant avec une pointede fierté qu’à ses obsèques il y avait, réu-nis, ses amis à elle, de gauche, et ceux deson grand-père, de droite.

A l’écouter, on sent poindre en perma-nence la nécessité de la reconnaissance

du travail accompli, quelles que soient lesconvictions de ses interlocuteurs. Les pre-miers engagements, « dans la famille »,précise-t-elle, furent pour Giscard d’Es-taing, dans les années 1970. Elle choisitde faire médecine, comme sa mère, et pra-tique en parallèle le volley-ball à hautniveau. Docteur en médecine en 1983,

elle poursuit par la médecine du sport,s’intéresse à la traumatologie, à la physio-logie de l’effort.

Engagée par les clubs locaux de hockeysur glace, de football, chargée du suivid’athlètes de haut niveau, la jeune méde-cin découvre la vie publique. Elle estmédecin inspecteur régional de la jeu-nesse et des sports, chef de mission auministère, puis médecin directeur du cen-tre régional de médecine sportive en Hau-te-Normandie et enfin médecin de l’équi-pe de France de volley-ball. En 1995, lors-qu’elle franchit les portes de l’hôtel de vil-le de Rouen, la novice en politiqueconnaît de près les arcanes de l’adminis-tration.

Cette ascension aurait pu s’arrêter neten mars 2001 lorsque la mairie a basculé àdroite. Mais le mandat d’élue municipalel’avait transformée. Ce fut alors « unedéfaite violente au regard de l’investisse-ment consenti ». Epreuve d’autant plusdouloureuse que pendant ces années pas-sées à l’hôtel de ville, elle avait perdu unde ses fils, tué dans un accident de scoo-ter. Moment d’incompréhension, où lesregards des proches sont forcément accu-sateurs, y compris de ceux qui participentà la ronde un peu folle des réunions quis’enchaînent et bousillent la vie defamille.

L’échec politique de 2001 n’arrête rien.Son objectif est de retrouver un mandatmunicipal, « celui qui correspond le mieuxà la façon de faire de la politique, à l’engage-ment public ». Elle devient conseillèrerégionale, puis conseillère générale en2004, députée en juin 2007 après une ten-tative infructueuse en 2002. La mairie deRouen, but ultime ? Pas de réponse. Ellepréfère parler de sa visite, lundi matin,dès le lendemain de la victoire, à ses« potes des Hauts de Rouen », quartier enrénovation urbaine où elle a bataillécontre « la démagogie éhontée du maire deRouen ». Elle s’y sent chez elle. Son pointde rendez-vous est le restaurant associatifPlein Sud tenu par des femmes africaines.Ces femmes qui « vont plus au fond des dos-siers, pour qui l’attention fait davantagepartie du caractère ». Mais il faudra « s’ins-crire dans la durée et faire la promotion del’engagement public chez les femmes ».

Il n’y aura cependant aucune faiblessede sa part sous prétexte de parité. La pre-mière sortie de la première femme appe-lée à devenir maire de Rouen la mènera àCaen, dans l’autre Normandie. Où Philip-pe Duron, son camarade socialiste, aspireà devenir maire, à la place d’une femme,l’UMP Brigitte Le Brethon. a

Etienne BanzetPhoto Benoît Decout/rea

PARCOURS

Valérie Fourneyron

Unepour tous

Etre maire correspondle mieux à la façonde faire de la politique,à l’engagement public

0123Mercredi 12 mars 2008 17

Page 18: le monde 2008 03 12

C’est un jeune officier auxyeux clairs qui termineson troisième séjour enIrak. Face au Françaisqui l’apostrophe dans lelobby de l’Al Rachid, der-nier « palace » à peuprès en état de marcheau cœur de la fameuse

« zone verte » ultra-fortifiée de Bagdad,Dexter F. a une hésitation. « Sorry“frenchie”, je n’ai pas le droit de vous parlernommément, vous le savez bien. » On sait.Depuisun an environ, lesautorités irakien-nes font la même chose et interdisent àleurs policiers, soldats et même aux méde-cins de s’exprimer dans la presse. Notam-ment sur les attentats, les attaques, le nom-bre des victimes. Heureusement, tout lemonde n’obéit pas…

Para de la 82e unité aéroportée, le sol-dat américain a fini par se laisser tombersur la banquette decuir noir. On l’avait ren-contré début 2007 dans un Pizza Hut deCamp Victory, l’immense base logistiqued’environ 60 000 hommes et femmes quel’US Army a édifiée comme une ville debanlieue texane près de l’aéroport interna-tional de Bagdad. A l’époque, Dexter enta-mait un troisième séjour irakien qui allaitdurer quinze mois. Il était hors de lui.

« Franchement, lâche-t-il à la premièrequestion, heureusement qu’on s’en va, jen’en peux plus. Voilà maintenant qu’onnous oblige à siroter le thé avec des types quinous tiraient dessus il n’y a pas six mois. Etqui nous tirent encore peut-être à la nuit tom-bée, on n’en sait rien. Des types qui ont par-fois tué les nôtres, qui ont torturé, mutilé oudécapité des civils. C’est dégueulasse… »Tout Bagdad ne parle plus que de ces« types », les « sahwas », les « Filsd’Irak », les « comités populaires d’autodé-fense » ou encore les « citoyens locauxconcernés », comme les a curieusementbaptisés l’ambassade américaine.

Peu importe l’appellation,ce sont bien les mêmes hom-mes, les mêmes groupes, tousavec la même paye et la mêmemission, qui sont recrutésdepuis un an environ pouraider, moyennant 10 dollarspar jour, à établir dans leursquartiers, dans leurs villes ouleurs tribus, la pax americanaen Irak. Payer l’ennemi pourqu’il cesse ses attaques. Sala-rier les « bad guys », les« bandits », les « rebelles »,les « insurgés », les « terroristes » pourqu’ils changent de camp, qu’ils deviennentles yeux et les oreilles de l’armée, qu’ils ces-sent, à tout le moins, de tirer sur les« boys » ou de placer des engins explosifssous leurs pieds.

L’idée, qui, comme dit le général DavidL. Petraeus, commandant en chef du corpsexpéditionnaire, « a largement contribué »à la baisse de 60 % à 70% des attaques etdes attentats depuis huit mois, était telle-mentsimpleque certains, dans les chancel-leries, se demandent pourquoi il a falluprès de 4 000 soldats tués, 29 000 blesséset, selon l’OMS, au moins 150 000 victi-mes irakiennes, pour en arriver là.

Lapremière raison est simple, les stratè-gesde Washington ne l’avaient pas envisa-gée. C’est un petit clan tribal sunnite del’immense province sunnite d’Al-Anbar,

qui fut longtemps « la » place forte des dji-hadistes anti-occidentaux, qui approchale premier, fin 2006, les commandantsaméricains du cru. Le père et trois des frè-res du cheikh Abdoul Sattar Abou Richa,petit chef local qui, jusque-là, ne s’intéres-sait guère, dit-on, qu’à la meilleure maniè-re de détrousser les véhicules qui traver-saient « son » territoire tribal, avaient étéégorgés par des fidèles d’Al-Qaida en Irak.

Pourquoi ? Refus de coopérer sans dou-te. On ne saura jamais combien de milliersde civils irakiens, notamment chiites, ontété massacrés dans des centaines d’atten-tats aveugles, y compris des dizaines de« résistants » opposés à l’occupation maisjugés par trop « mécréants », par les obs-curantistes patentés du djihad. Du côté deDiyala et de Mossoul, où ils sont engagésdepuis huit semaines dans « une offensivede longue haleine » contre « les dernièresconcentrations terroristes », les soldatsamé-ricains et irakiens découvrent plus d’uncharnier par semaine. 20, 30, 40 cadavresà chaque fois, presque toujours avec lesmains liées dans le dos, une balle dans lanuque et parfois des traces d’horribles tor-tures sur le corps.

C’est, entre autres, à cause de ces tue-ries que le phénomène du Réveil (Sahwa

en arabe) a commencé.Assaillis par leurs ouaillesqui n’en pouvaient plus durigorisme moyenâgeux queles fanatiques salafistesimposaient dans leurs villa-ges ou leurs quartiers à Bag-dad, Fallouja, Ramadi ouBakouba, des dizaines decheikhs tribaux, souventplus importants qu’AbouRicha, qui sera assassiné enseptembre, dix jours aprèsavoir imprudemment serré

la main du président Bush face aux télévi-sions, ont fini par imiter l’exemple et offertleurs services à l’Amérique.

La deuxième raison du retard aveclequel le haut commandement américaina engagé le plus formidable et le plus dan-gereux pari tactique du conflit irakien,c’est un lieutenant-colonel d’infanterie,anonyme lui aussi parce que, selon la for-mule consacrée, il « n’estpas autorisé à par-ler à la presse », qui l’explique : « Nousnous sommes aveuglés tout seuls. Nousavons cru en notre propre propagande quifaisait de tous ceux qui nous attaquaient soitdes baassistes acharnés, soit des fanatiquesislamistes aux ordres d’Al-Qaida. »

A la veille de son départ définitif d’Irak,le général Raymond Odierno, numérodeux du corps expéditionnaire, ne disaitpas autre chose : après avoir admis que

l’Amérique avait commis des erreurs« en 2003 et 2004, avec le démantèlementde l’armée irakienne, l’éviction des baassis-tes de l’administration, etc. », il affirmait,en février à Newsweek, avoir tardivement« réalisé que beaucoup de ces gens qui nouscombattaient n’étaient pas vraiment desinsurgés. Ils n’étaient pas vraiment idéologi-quement opposés au progrès. (…) Ilsessayaient juste de survivre. »

En janvier 2007, les « citoyens locauxconcernés » étaient moins de 1 500 quandle président Bush, jouant son va-tout, déci-da d’envoyer, à partir de juin et pour unan, 30 000 soldats supplémentaires pourrenforcer un corps expéditionnaire alorsestimé à 135 000 hommes. « Nos élusréclamaient des résultats rapides – et visi-bles – sur le terrain, se souvient Dexter. Ilfallait changer de tactique. »

L’idée, développée alors par M. Bush,était d’ouvrir « une fenêtre d’opportunité »au gouvernement du chiite Nouri Al-Mali-ki afin qu’il prenne rapidement toutes lesmesures législatives et pratiques à une« nécessaire réconciliation nationale »entre les communautés du cru. Pour l’es-sentiel, l’Amérique attend toujours. Maisle fameux « surge », le sursaut, l’effortdont le succès ou l’insuccès occupe lesdébats politiques en cours dans la campa-gne des primaires américaines, a incontes-tablement fonctionné parce que le généralPetraeus a su profiter de deux développe-ments assez inattendus : la suspension,depuis août 2007, des activités armées des60 000 miliciens de l’Armée du Mahdicréée par le prêcheur chiite radical Moqta-da Al-Sadr, et la surprenante montée enpuissance du phénomène « sahwa ».

Aujourd’hui, les supplétifssont autour de 80 000, deconfession sunnite à 82 %,et « anciens terroristes pourau moins la moitié d’entreeux », glisse un officier

supérieur chiite. Le général Petraeusrésuma sa motivation dans Time, le11 février : « On ne peut pas tuer toute uneinsurrection, on ne peut pas vaincre tout lemonde. Il faut les retourner. » En apparen-ce, c’est fait. La seule question qui angois-se la région est de savoir pour combiende temps…

Répartis dans près de 150 milices sup-plétives, « les Fils d’Irak » sont essentielle-ment basés dans la moitié nord du pays.Sauf au Kurdistan où les pouvoirs autono-mes n’en veulent sous aucun prétexte etvitupèrent contre celles qui ont été crééesautour de leur région, dans les environs deMossoul et Kirkuk. Les Kurdes ne sont pasles seuls à se méfier du phénomène.

« Subrepticement, s’alarme un ministreadjoint chiite qui dirige une grande admi-nistration à Bagdad, c’est une nouvellearmée, un gros cheval de Troie, une miliceplus puissante et plus dangereuse que toutescelles qui existent déjà que les Américainsont créée. Que veut Washington au fond ?Répéter les erreurs commises en Afghanis-tan ? Multiplier les “seigneurs de guerre”qu’il sera impossible de désarmer ? Préparerla prochaine guerre civile peut-être ? Remet-tre la minorité sunnite au pouvoir pour fairepièce à l’Iran et satisfaire ses alliés sunnitesdu Golfe, les Saoudiens, les Jordaniens, lesEgyptiens ? »

Alaa Abou Ahmed, un grand costaudpresque imberbe, âgé « d’environ30 ans », mécanicien de son état et mem-bre salarié de la milice créée l’an dernierdans le « chaud » district d’Al-Dora, dansle sud de la capitale, nous explique com-ment le « réveil » a sonné pour lui. Ilavoued’abord sans complexeavoir « parti-cipé » au nettoyage ethnique des chiitesqui habitaient naguère son quartier.« Oui, j’en ai tué certains », reconnaît-ild’un pâle sourire en coin. « Des salauds detoute façon. (…) Mon frère habite mainte-nant une petite maison qui appartenait à untueur de Jaish-Al-Madi », la milice d’Al-Sadr, accusée par de nombreux sunniteschassés des anciens quartiers mixtes de lacapitale d’avoir été le fer de lance du carna-ge interconfessionnel en 2006 et une gran-de partie de 2007.

En avril 2007, reprend Abou Ahmed,« notre cheikh nous a réunis à la mosquée.

On était une cinquantaine. Il a dit que lesgens d’Al-Dora, les honnêtes commerçants,les derniers médecins, les instituteursdisaient qu’ils en avaient assez des combatset des raids des apostats » (dans le langagecodé en vigueur depuis le début de laguerre civile, les « apostats », pour les acti-vistes sunnites, sont les chiites, et les « tak-firis », « ex-communicateurs », pourleurs homologues chiites, ce sont les sun-nites). « Il a dit qu’un officier infidèle avaitproposé d’arrêter les combats, de mettre desmurs anti-bombes autour de nos quartiers,de nous laisser protéger nous-mêmes nosrues et nos maisons. Il a dit que les“Amrikis” proposaient de nous organiser, defournir des armes et des véhicules en cas debesoin. Et même de nous donner un salairede 14 000 dinars par jour (environ 10 dol-lars ou 7 euros) ! Certains d’entre nous ontcrié à la trahison. Les autres ont accepté. »

Comme beaucoup de ceux passés à lacoopération avec « l’envahisseur », lechef du groupe d’Alaa, un certain SalehKashgul Saleh, était colonel dans les ser-vices de sécurité intérieure – les« moukhabarates » de triste mémoire –de Saddam Hussein. « Qu’avions-nous àperdre ?, poursuit notre interlocuteur. Laplupart d’entre nous ont accepté que les infi-dèles prennent leur photo et leurs emprein-tes pour entrer leur identité dans leurs ordi-nateurs en échange du badge qui nous per-met de sortir armés. Pas moi. Quand jesors, j’emprunte celui d’un de mes cousins.Je préfère rester anonyme. Un jour, les“Amrikis” partiront. »

IrakReportage

« On ne peut pastuer toute uneinsurrection,on ne peut pasvaincre tout lemonde. Il fautles retourner »

Général David Petraeus

Cinq ans après l’invasion, les Américainsont engagé un formidable pari tactique en Irak.Ennemis d’hier, 80 000 sunnites, anciens« terroristes », ex-saddamistes et guerrierstribaux sont désormais salariés des Etats-Unis.Amis ou « chevaux de Troie » de la rébellion ?A Bagdad, le débat fait rage.

Les

de

Patrice ClaudeBagdad, envoyé spécial

janissairesl’Amérique

18 0123Mercredi 12 mars 2008

Page 19: le monde 2008 03 12

Les listes peuvent tomber entre les mainsdes moudjahidin. Ou bien dans celles des« Iraniens » qui nous gouvernent et dontil faudra bien qu’on s’occupe, plus tard…

Depuis octobre, au moins deuxcents miliciens des « comités sahwas »,dont plusieurs dizaines de cheikhs clani-ques, ont été assassinés, parfois sur ordred’Al-Qaida, souvent par des membres deleur propre petite armée ou de leur tribu.Pour certains, c’est une nouvelle guerrecivile, intrasunnite désormais, qui démar-re en Irak. « Les sahwas sont presque tousinfiltrés ou complices des rebelles », répè-tent inlassablement les officiers irakiensde l’armée et de la police qui sont presquetous chiites et qui se méfient des « Filsd’Irak » comme de la peste.

Les militaires américainsadmettent qu’il « peut y avoirdes traîtres » au sein de leursnouveaux groupes de supplé-tifs. Plusieurs dizaines d’entreeux ont dû être arrêtés pour

des exactions contre les civils, ou « meur-tres extrajudiciaires ». Sur le terrain, beau-coup, comme Dexter, ne « tournentjamais le dos » aux nouveaux alliés. Maisles officiers insistent : « Notre processus desélection est bon », affirme le contre-ami-ral Greg Smith, porte-parole de l’USArmy.

Une chose est sûre, le processus quiavait consisté, dès avril 2003, à liquiderl’armée et tous les services de sécuriténationale, de même qu’à interdire tout

emploi public aux adhérents du partiBaas, est bel et bien renversé. A Adha-miyeh, l’un des derniers bastions sunnitesde Bagdad, le nouvel homme fort était unancien officier de police, le colonel RiyadAl-Samarraï. Tué le 7 janvier dans unattentat-suicide, il a été immédiatementremplacé par un solide gaillard en vestede cuir, naguère officier baasiste lui aussi,nommé Farouk Abdou Sattar Al-Obeidi.

A la satisfaction des généraux de l’USArmy, l’« œuvre » du « martyr héroïque »,comme disent les affiches de deuil colléessur les murs décrépits et troués de ballesdu quartier, se poursuit. Les centaines demiliciens qu’il avait recrutéspour « défendre » le lieu conti-nuent le « travail ». On peutles voir à toute heure du jouret de la nuit, certains en civilavec keffieh rouge et blancsur le chef, d’autres tête nue,en vareuse vaguement kaki,kalachnikov au poing, dres-ser des barrages autour desvoies et des lieux stratégi-ques, fouiller les véhicules etles passants, vérifier les papiers de tousceux qui entrent ou sortent du quartier.

A Fazl, autre quartier central de la capi-tale, Adel Al-Mashadani, ancien officierde la Garde républicaine spéciale de l’an-cien dictateur, est désormais « le Lion deBagdad ». Au service des Américains.Que les murs de ses rues soient couvertsde graffitis à la gloire du « grand martyrSaddam » ou réclament « la mort pour

Maliki ! », le premier ministre chiite dupays, importe peu. Le « Lion » contrôleplusieurs centaines d’hommes en armeset il affirme à qui veut l’entendre que« jamais la police ou l’armée des “Perses”qui contrôlent l’Irak n’entrera » dans« sa » zone.

A Amriya, c’est un certain AbouAhmed, ancien capitaine de l’armée baa-siste et ancien chef d’une unité de l’Arméeislamique en Irak, l’une des organisationsmajeures de la « résistance », qui dirige le« Réveil » local. Dans la partie ouest duGrand Bagdad, qui inclut notamment lalocalité d’Abou Ghraib, Abou Marouf,

naguère « émir » local d’ungroupe de la résistance natio-naliste dénommé Brigadesde la révolution de 1920,contrôle aujourd’hui la zoneavec 13 000 « salariéscontractuels ».

Ramadi, Bakouba, Diya-la, c’est à peu près partout lamême chose désormais. Etles frictions qui tournent par-fois à l’affrontement armé

avec la police ou l’armée irakiennes semultiplient. La majorité chiite qui dominele gouvernement depuis les élections de2005 reste rétive à la volte-face américai-ne. Depuis un an que le général Petraeusréclame l’intégration d’au moins un quartde ses auxiliaires sunnites dans l’armée etla police, moins de 12 000 d’entre euxseraient « en passe » d’y être acceptés.

Initialement très critiques du phénomè-

ne, le premier ministre Maliki et son prin-cipal allié politique, Abdel Aziz Al-Hakim,chef du premier parti chiite de l’Assem-blée, ont tempéré leur position et saluentdésormais, en public, « le sursaut patrioti-que des frères sunnites » qui a permis dediminuer l’intensité des carnages. Cequ’ils en pensent vraiment transparaît deleurs décisions.

Pas question par exemple d’ac-corder aux Américains – quiveulent aller jusqu’à100 000 supplétifs –, tout cequ’ils demandent pour leurs« nouveaux amis ». Pas de

quartier général du « Réveil » à Bagdad,pas d’armements lourds, pas de véhiculesblindés. Même le rétablissement des servi-ces publics – eau courante, électricité,reconstruction des écoles, transports,ramassages des ordures, etc. – promis parl’US Army à ses supplétifs dans les zonestribales, les villages et les quartiersurbains tarde à être mis en œuvre. « Lamauvaise volonté et la corruption du gouver-nement sont patentes », nous disait l’undes « pères » autoproclamés du phéno-mène, le cheikh Ali Hatem Al-Ali Sulei-man, « prince » de la grande tribu desDouleym.

Le développement des sahwas a mon-tré son efficacité sur le terrain. Dans la pro-vince d’Al-Anbar, les attaques antiaméri-caines ont diminué de 90 %. Les géné-raux s’interdisent pour autant de crier vic-toire et le contre-amiral Greg Smith ne ces-

se de mettre en garde « contre tout triom-phalisme intempestif ».

Le général Petraeus et ses adjoints tien-nent le même langage et réclamentd’ailleurs qu’une fois la majorité des30 000 renforts du « surge » rentrés chezeux – d’ici à juillet en principe – soncontingent soit maintenu à « au moins »135 000 hommes pour « toute l’année2008, et sans doute plus longtemps ». ABagdad, chacun ou presque en est persua-dé, quelle que soit l’identité de celui ou cel-le qui occupera la Maison Blanche l’anprochain, les Américains ne sont pas prêtsau départ.

Où en sera alors le phénomène sahwa ?Mystère. « Toute l’entreprise est un pari,lâche Labid Abbawi, sous-secrétaired’Etat aux affaires étrangères, un formida-ble pari sur l’avenir de l’Irak. » Qu’ils aientchangé de cheval pour des raisons mer-cantiles – outre les salaires des supplétifs,des « dons » de dizaines de milliers de dol-lars sont discrètement distribués auxcheikhs des tribus pacifiées –, par refusdu fanatisme, par sursaut patriotique, ousimple tactique en attendant des joursmeilleurs, les Fils d’Irak veulent à présentjouer un rôle politique.

Un « Parti du Réveil » est en cours decréation. Certains réclament déjà des pos-tes ministériels. La chance de la majoritéchiite, pour l’instant, est que la nouvellearmée supplétive n’obéit pas à un chefmais à 100, à 1 000. Elle est désunie, frac-tionnée, divisée. « Grâce à Dieu… », se ras-sure-t-on dans la « zone verte ». a

« Toutel’entreprise estun formidablepari sur l’avenirde l’Irak »

Labid Abbawi,haut fonctionnaire irakien

Un membre d’un comité populaire d’autodéfense, le 18 janvier, à Saha, dans la banlieue sud de Bagdad. YURI KOZYREV

0123Mercredi 12 mars 2008 19

Page 20: le monde 2008 03 12

Pour des cursus plus professionnalisésUne approche par compétences des formations universitaires provoque de violentes crispations. Bien à tort, car elle est urgente

Pierre Méhaignerie (UMP) sou-haite que votre parti se retire àPau pour que François Bayrousoit élu. Y êtes-vous favorable ?

M. Bayrou n’a pas souhaité denégociation nationale. Nous,nous sommes dans une logiqued’ouverture, de rassemblement.On voit bien, après ce qu’a dit Ber-trand Delanoë à Paris, que c’est lagauche qui est dans une logiquede fermeture et de sectarismevis-à-vis du MoDem. Pas nous.La droite s’est débarrassée duFront national, qui, jusque-là,l’empêchait de gagner dans cer-taines élections. Le MoDemn’est-il pas un nouveau problè-me sur votre chemin ?

L’alpha et l’oméga du deuxiè-me tour, c’est la mobilisation denotre électorat populaire. Lesrésultats seront très très serrésdans de très nombreuses villes. Sinotre électorat est mobilisé, lesrésultats seront équilibrés.Les résultats de ce premier toursont-ils un avertissement pour legouvernement ?

Nous savions que ces électionsne seraient pas les plus faciles.C’est à chaque fois le cas pour desélections intermédiaires, quel quesoit le gouvernement. Les gensveulent des résultats. « Il faut queles résultats viennent plus viteencore, monsieur le ministre »,disent-ils. Aucun Français ne nousdemande de mettre fin aux réfor-mes. Au contraire.Le mode de gouvernance de Nico-las Sarkozy a-t-il compté ?

Dans les Côtes-d’Armor, dansune entreprise de transport, unsalarié m’a dit : « Le président, ilest comme il est. Ce que je veux, cesont des résultats. » (…) Il y a uneperception très juste de la partdes Français, selon laquelle cetimmobilisme nous serait fatal.Nous sommes la dernière généra-tion à pouvoir être courageux. Sinous ne menons pas ces réfor-mes, nos enfants, eux, n’aurontaucune marge de manœuvrepour le faire, auront des déficits àcombler tellement gigantesquesque l’on ne pourra plus. Et lemodèle social sera un lointain sou-venir. Parce que les chosesn’étaient pas faciles, ils ont choisiNicolas Sarkozy. Ils pensent qu’ilest à la fois le seul capable detransformer le pays, le porteurdes réformes et celui qui est capa-ble de réussir.Le scandale de l’UIMM est-il denature à fragiliser le Medef, alorsque des négociations socialesd’importance sont en cours ?

La modernisation voulue parLaurence Parisot et Frédéric Saint-Geours, le nouveau président del’UIMM, va dans le bon sens. Maisil faut à la fois modernisation ettransparence. Je présenterai, en2008, un texte sur la certificationdes organisations syndicales etprofessionnelles, pour que, plusjamais, vous ne puissiez avoir unevalse des millions sans que l’onsache d’où les choses sont partieset où elles sont arrivées.Les retraités manifestaient lasemaine dernière. Allez-vousaugmenter leurs pensions ?

Nous allons augmenter les pen-sions des retraités dès cette année2008 : cela aura un coût pour l’en-semble des caisses de retraite. a

Propos recueillis parRaphaëlle Bacqué, ThomasHugues et Stéphane Paoli

Dans l’enceinte desuniversités, cer-tains mots sententparfois le soufre :l’autonomie en estun ; la profession-nalisation en est un

autre.Evoquerdevant desuniversi-taires ce que pourrait être uneapproche professionnalisante ou« par compétences » des cursusuniversitaires entraîne souventune levée de boucliers contre unesupposée dégradation de la voca-tion de l’université. Il suffit d’évo-quer la mission d’orientation etd’insertion professionnelle attri-buée par la loi Pécresse au servicepublic de l’enseignement supé-rieur ou le rapport Hetzel (2006)pour créer des crispations intellec-tuelles.

Il est plus que temps de sortirdu marasme des confusions. Dequoi ne s’agit-il pas ? Ecartons lesreprésentations erronées. Toutd’abord, des cursus universitaires

conçus avec une approche profes-sionnalisante ou « par compéten-ces » n’éliminent pas l’acquisitionnécessaire de connaissances disci-plinaires ou scientifiques de hautniveau et fondées sur les avancéesde la recherche : un enseignant, unmédecin, un chimiste, un avocat,un ingénieur, un psychologue sansde solides connaissances ne peu-vent être compétents.

D’autre part, de tels cursus neconsistent pas à adopter une seulemodalité pédagogique (telle quel’approche par problème ou parprojet, adoptée par certaines uni-versités américaines ou européen-nes). Ce qui doit être recherché,c’est une variété de situations d’ap-

prentissage (cours magistraux,situations d’étude de problèmes,projets, laboratoires, conférences,ateliers, stages, travaux dirigés…)concourant de façon cohérente àdes objectifs de préparation à la vieprofessionnelle.

Ils ne se limitent pas non plus àvouloir répondre aux besoins àcourt terme des secteurs profes-sionnels employeurs. Les évolu-tions des métiers et des contextesprofessionnels sont tels que desprogrammes fondés sur une logi-que d’adéquation formation-emploi à court terme seraient inap-propriés et dangereux. Il ne s’agitpas de transformer les universitésen des écoles professionnelles pré-parant à des postes de travail ou àdesemplois. Il s’agit plutôt dedéve-lopper chez les étudiants une largepalettedeconnaissanceset decom-pétences pour qu’ils puissent faireface à l’évolution des secteurs d’ac-tivité, y réussir des parcours et destransitions professionnels.

Enfin, les approches par compé-tences ne traitent pas de la mêmefaçon les diverses facultés ou éta-blissements d’enseignement supé-rieur. Elles doivent se concrétiserde façon différenciée selon qu’ils’agit de facultés ou de départe-ments préparant à des métiers(médecine, ingénierie, psycholo-gie, notariat…) ou préparant à deschamps professionnels pouvantinclure une grande diversité demétiers (lettres, sciences humai-nes, philosophie, droit, sciences del’éducation, histoire de l’art…). Lesétudes doctorales préparant à larecherche mériteraient égalementune approche particulière.

De quoi s’agit-il donc ? L’évolu-tion et l’ouverture internationaledu marché du travail, les exigencesde compétitivité auxquelles nepeutse soustraire la France, entraî-nentpour lesuniversités lanécessi-té deconcevoir les cursusde forma-tion et des parcours permettantaux étudiants :

– de disposerde solides chancesde réussite dans leur insertion etdans leur vie professionnelle ;

– de se positionner, dès leur sor-tie de l’université, comme desoffreursde compétences et non pascomme de simples demandeursd’emploi ou diplômés ;

– de savoir combiner et mobili-ser en situation professionnelle lesressources (connaissances, savoir-faire, modes de raisonnement,capacités intellectuelles, réflexioncritique, culture…) qu’ils ont acqui-sesdans leurs cursus.Une véritablepolitique d’alternance articulantles formationsau sein de l’universi-té et les stages trouve, ici, sa place ;

– d’évoluer et de se développerprofessionnellement afin d’êtremobiles sur des marchés du travailde plus en plus instables ;

– d’avoiracquisune fortecapaci-té de réflexion critique et éthiqueleur donnant la possibilité d’êtredes acteurs d’innovation et de pro-grès dans leurs futures activités etcontextes professionnels et de tra-vailler de façon solidaire et efficacedans des collectifs de travail ;

– d’effectuer de nouveauxapprentissages tout au long de leurvie. Actualiser ses connaissances,en acquérir de nouvelles ou lesapprofondir, intégrer de nouveauxsavoir-faire, s’entraîner à des rai-sonnements divers, tirer les leçonsde l’expérience constituent desimpératifs pour tout professionnelsoucieux d’évoluer et d’être à lahauteur des changements de son

environnement.Unebonne capaci-té d’apprentissage est une ressour-ce essentielle pour défendre sonemployabilité.

Une telle approche justifie-t-elleleblocage desamphiset des labora-toires auquel on a assisté ces der-niers temps ? En quoi serait-elleincompatible avec les missions tra-ditionnelles de diffusion de savoirsde haut niveau, de recherche avan-

cée et de réflexion critique sur lesavoir ? Il faut que des idéologiesdépassées rendent bien aveuglespour ne pas voir le bien-fondé etl’urgence de repenser intelligem-ment les liens de l’université avecla vieprofessionnelle. Un jourvien-dra où les nouvelles générationsdemanderont des comptes. Etavec raison. a

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Débats

Xavier Bertrand :« Aucun Françaisne nous demande demettre fin aux réformes »« Le Franc-Parler »France Inter b i-TÉLÉ b

« Le Monde »Xavier Bertrand,ministre des relations socialeset de la solidarité

Guy Le BoterfDirecteur de Le Boterf Conseil.professeur associé à l’universitéde Sherbrooke (Canada)

Une bonne capacitéd’apprentissageest une ressourceessentiellepour défendreson employabilité

20 0123Mercredi 12 mars 2008

Page 21: le monde 2008 03 12

L’invitation d’Israël au Salon dulivre de Paris suscite une vaguede commentaires habituels dèslors qu’il s’agit de ce pays. L’ap-pel au boycottage de cette mani-

festation culturelle par la plupart des paysarabes est certes regrettable mais tout àfait attendu, Israël y est rompu depuis bel-le lurette, quel que soit le contexte politi-que du moment. Le boycottage, au-delàdes faux-semblants, est un appel à la néga-tion pure et simple d’une identité, d’unEtat dont l’existence ne cesse d’être remiseen question.

Ce qui surprend en revanche, c’est lesilence assourdissant de l’ensemble de lacommunautédes écrivainset éditeurs fran-çais qui participe de fait au Salon du livre.Pas un mot, pas une ligne pour soulignerque cette manifestation offre justement lapossibilité de se parler par-delà les pesan-teurs diplomatiques habituelles. Pas unmot, pas une ligne pour dire la formidableopportunitéque nousdonne cettemanifes-tation pour découvrir, échanger, polémi-quer, voire comprendre ! Pas un mot, pasune ligne pour rappeler que ce ne sont pasdes représentants officiels d’un Etat quisont invités, mais des écrivains !

Nous regrettons profondément aussil’attitude (devrions-nous dire la posture ?)de la plupart des écrivains arabes appelantau boycottage d’un pays coupable, seloneux,de « crimes contre l’humanité ». Label-le affaire ! Outre que ces écrivains ont l’in-

dignation sélective, nous aurions aiméentendre, par exemple, l’écrivain égyptienAlaa El Aswany nous donner son senti-ment sur les centaines de milliers de Dar-fouris assassinés sur le territoire d’un paysvoisin du sien, le Soudan, dont nombre desurvivants, comble de l’ironie, se réfugienten Israël après avoir été traités comme dubétail humain par l’Egypte !

Le monde arabe est malheureusementcriblé d’exemples de ce genre. Les intellec-tuels arabes qui ont le courage de lesdénoncer sont menacés physiquementdans leurs propres pays. Qui en parle ?

Le Salon n’est pas l’ONUOn a tout à fait le droit de critiquer la

politiquedu gouvernement israélien, nom-bre d’auteurs de ce pays n’ont pas attendules contempteurs habituels, c’est même unsport national et c’est plutôt la preuved’une vigueur démocratique assez raredans la région. Regardez, lisez les romans,

les témoignages, les livres d’historienspubliés sur les différentes guerres qu’aconnues Israël aussi bien que sur la sociétécivile et ses injustices, vous y trouverez lescritiques, les interrogations, les œuvres lesplusaiguës, les plus talentueuses.Onaime-rait en lire d’équivalentes provenant del’autre camp. Faut-il ici rappeler que lesvingt-deux pays arabes réunis traduisentmoins de titres étrangers que la Grèce ?

Ce Salon du livre n’est pas l’ONU ou unTPI, c’est, ce devrait être, le lieu de tous lespossibles. Mais l’écrivain qui se fait porte-voix de son gouvernement, quel qu’il soit,est un idéologue, non un créateur ; l’écri-vainégyptien,parexemple,quientendpro-fiter de cette manifestation pour « distri-buer des photos d’enfants palestiniens victi-mes de la politique israélienne » instrumen-talise grossièrement le malheur au lieud’essayer de le penser, ce qu’on serait endroit d’attendre de lui.

Aussi nous saluons nos confrères ara-besqui bravent courageusement les mena-ces et interdiction qui leur sont faites departiciper au Salon du livre par leurs gou-vernements respectifs, qu’ils soient ici lesbienvenus. Et nous serons ravis, demain,nous l’espérons, de participer à un Salondulivre où l’Etat palestinien, libreet démo-cratique, sera l’invitéd’honneur de la Fran-ce, où toutes les sensibilités littéraires etintellectuelles de ce pays en devenir serontreprésentéesetpourront s’exprimeren tou-te liberté. a

Shimon de la Rive gaucheEspérons que la visite en France du président d’Israël renforce l’amitié ancienne entre les deux nations

S’il est un homme qui illustrel’amitié vieille et sans cesserenouvelée entre la France etIsraël, c’est, sans aucun dou-te, le président de l’Etat d’Is-raël, Shimon Pérès. Il est pro-bable que bien des écueils

auraient pu être évités si les Israéliensavaient ajouté du cartésianisme à leur rai-sonnement, et si les Français avaient misplus de bonne volonté à comprendre lasituation complexe de l’Etat juif. Il est pos-sible que cela tienne au fait que le peuplefrançais et le peuple israélien ont unevision universelle d’eux-mêmes. Ils ontfondé leur nation sur une idée – la Révolu-tion de 1789 pour la France, le sionismepour Israël.

Pour mieux comprendre encore cettelongue relation entre les deux nations,souvenons-nous des déclarations de deuxministres français des affaires étrangères– celle de Chateaubriand, en 1811 : « Ce

peuple…. a assisté dix-sept fois à la ruine deJérusalem, et rien ne peut le décourager ;rien ne peut l’empêcher de tourner sesregards vers Sion », et celle de Lamartine,en 1835 : « Cette terre, réorganisée par unenouvelle nation juive, mise en valeur pardes mains intelligentes, serait à nouveau laTerre promise de jadis, si la Providence larendait à son peuple, et si le courant des évé-nements mondiaux lui apportait la paix etla liberté. »

Rien ne prédisposait Shimon Pérès à lacivilisation française. Mais, très prochecol-laborateurdeDavidBenGourion, il se trou-va obligé d’apprendre le français et tombaamoureux de la culture française et deParis, cette capitale qu’il découvrit en 1946

et qu’il aime à chanter, comme Yves Mon-tand,à qui le liaitune vieilleet fidèle amitié.Une ville où il se plaît à aller sur les tracesdu correspondant viennois de la Neue FreiePress, Theodor Herzl, le fondateur du sio-nisme politique, ou à la recherche d’EliezerBen Yehuda, le père de l’hébreu moderne.Il est intéressant de constater que ces pen-seurs sionistes ont forgé dans les bistrotsduQuartier latin l’idéologiequiallait boule-verser l’avenir du peuple juif .

Depuis 1953, Shimon Pérès a su, à forcede travail et de talent, trouver les moyensqui lui ont permis de « confondre les alléesdu pouvoir de la IVe République et les traver-ses de la Knesset ». Le général de Gaulle nel’oubliera pas, rappelant à David Ben Gou-rion : « Vous savez certainement ce que faitM. Pérès le jour. Moi, je sais ce qu’il fait lanuit. » Il est vrai que le président de l’Etatd’Israël n’oubliera pas sa rencontre avecl’économiste Georges Elgozy – conseillerd’Edgar Faure –, de même que le soutien

de Maurice Bourgès-Maunoury et AbelThomas, de Christian Pinaut et Guy Mol-let, de Pierre Mendès France et du généralKoenig, ainsi que de nombreux résistantsfrançais. Tous ces hommes ont réponduaux demandes israéliennes : entre 1953 et1967, la France a aidé le jeune Etat d’Israëlplus qu’aucun autre pays, à un momentoù il en avait le plus besoin. Elle fut le pre-mier fournisseur en moyens de défensepour l’Etat juif naissant, bien plus que lesEtats-Unis.

Il convient aussi de rappeler le toastque le général de Gaulle a porté à Paris, en1961, à Ben Gourion : « Israël, notre ami,notre allié » ; le discours du présidentFrançois Mitterrand à la Knesset, à Jérusa-lem, en 1982 : « Oui, le peuple français estl’ami du peuple d’Israël », et enfin le dis-cours du président Nicolas Sarkozy, audernier dîner du CRIF, insistant sur la soli-de relation franco-israélienne.

Shimon Pérès a toujours trouvé letemps de rencontrer des intellectuels etdes écrivains. Passionné par FernandBraudel et Claude Lévi-Strauss, il est tou-jours au courant de l’activité intellectuelleen France. Ajoutons à sa francophilie sondésir de voir Israël faire partie de la gran-de famille des pays francophones : c’estainsi qu’en 1993 il déposa le dossier d’ad-mission d’Israël à l’Organisation interna-tionale de la francophonie. L’une desrègles, incompréhensible et obsolète, decet organisme étant celle de l’unanimité,Israël à ce jour ne fait pas partie de cetteinstitution internationale. Souhaitons

que l’appel pour l’admission d’Israël,signé par les candidats – dont le présidentSarkozy – à la veille de l’élection demai 2007, se transforme en réalité.

Durant sa visite officielle en France, Shi-mon Pérès rencontrera la communautéjuive, la première d’Europe, qui entretientune relation quasi charnelle avec l’Etatd’Israël. Rappelons-le, la France a été lepremier pays à « émanciper » les juifs en1791, dans le sillage de la Révolution fran-çaise ; même si l’affaire Dreyfus a divisé lasociété française, ce fut surtout la victoirede la liberté ; en dépit des crimes impar-donnables commis par le régime de Vichy,c’est en France que la proportion la plusélevée (75 %) de la communauté juive aéchappé à la Shoah, principalement grâceà l’action de Justes français, dont ungrand nombre sont honorés à YadVachem, à Jérusalem. Enfin, en 2007,dans la crypte du Panthéon, a été dévoiléeune inscription : « Hommage de la nationaux Justes de France » lors d’une cérémo-nie présidée par le président Chirac etSimone Veil.

Aujourd’hui, Pérès arrive à Paris, aumoment où le président Sarkozy peaufineun projet important, celui de l’Union pourla Méditerranée. Il sera en total accordavec Shimon Pérès, car les deux hommesont compris que l’intérêt d’Israël, y com-pris sur le plan de la sécurité, est d’accep-ter l’existence d’une patrie palestiniennedémocratique et prospère. La majoritédes Israéliens accepte le partage et désireque les deux peuples vivent côte à côte.Israël faisant partie de la Méditerranée,les politiques d’Israël et de la France serejoignent, et c’est sur cette amitié qu’ilfaudra construire l’avenir.

En y contribuant, la France jouera unrôleoriginal et retrouvera l’influence qu’el-le n’aurait jamais dû perdre. Car, commele dit Shimon Pérès lui-même dans Com-bat pour la paix (Fayard, 1995), « la merMéditerranée peut une fois encore en venir àreprésenter ce qu’elle avait été à l’aube del’histoire : un berceau de la culture, un sen-tier de vie et un horizon d’espoir ». a

Olivier RolinEcrivain

Olivier RubinsteinEditeur (Denoël)

Débats

Ouverture par Selçuk

Homélie laïquesur le « nouveaucléricalisme »

Jean-Luc Mélenchon est un redoutabledécrypteur de signes. Socialiste bien àgauche, républicain inébranlable,

franc-maçon et laïcard pur sucre, le séna-teur PS de l’Essonne s’est livré à l’exégèsedes discours de Nicolas Sarkozy sur la laï-cité. D’une conférence devant le GrandOrient de France, où il a analysé la prosedu chef de l’Etat à Latran (20 décembre2007) et à Riyad, en Arabie saoudite(14 janvier), et y a même rattaché des pro-

pos tenus par M. Sarkozy en 2005, àNeuilly, devant l’association Bible, il atiré un petit livre incisif pour dénoncer le« nouveau cléricalisme » de celui qu’il seplaît à appeler « le chanoine de Latran ».

La thèse de Jean-Luc Mélenchon estsimple : les positions de Nicolas Sarkozys’apparentent à une violation de la loi de1905 sur la séparation des Eglises et del’Etat dont, comme président de la Répu-blique, il devrait être l’intransigeant gar-dien. Cela ressemble à un pamphlet, maisl’ancien ministre a l’habileté de ne pascéder à cette facilité en habillant sonréquisitoire d’un docte argumentaire. Il adécrypté des encycliques papales commeMirari vos (1832), dans laquelle Grégoi-re XVI, avec un ton inquisitorial contrel’indifférentisme religieux, dénonce laliberté de la presse, « liberté la plus funes-te, liberté exécrable ».

Le sénateur consacre un sort particu-lier à Vehementer nos (1906), charge auvitriol contre la loi de 1905, « très grave-ment injurieuse pour Dieu », dans laquellePie X enjoignait aux catholiques de nepas la respecter et de ne pas créer d’asso-ciations cultuelles. Cette plongée dans lesencycliques papales permet à M. Mélen-chon d’établir de fortes connivencesentre les réflexions de M. Sarkozy et cel-les des pontifes romains. Ainsi relève-t-ilune parenté entre l’évocation par le « cha-noine de Latran » des « souffrances » descatholiques en 1905 et le commentaire deJean Paul II parlant, en 2005, d’« événe-ment douloureux et traumatisant pourl’Eglise de France ».

Rien dans les « prêches » de M. Sarko-zy ne rencontre l’indulgence de son cen-seur. Le baptême de Clovis ? C’est la« première forme d’alliance entre Eglise etpouvoir politique » en vue d’une « domi-nation mutuellement assistée ». La« contribution spirituelle » de SaintLouis ? Louis IX « s’illustra surtout dansdes persécutions sans précédent contre leshérétiques et les juifs ». M. Mélenchondécrit un président qui, à Riyad, se mueen « prédicateur » du « Dieu transcen-dant qui est dans la pensée et le cœur de cha-que homme ». A ses yeux, le « chanoine »« s’est institué commentateur et source dethéologie à propos du contenu des reli-gions ». « Il n’est pas sûr, ironise-t-il, quele monarque wahhabite à qui le discoursétait censé s’adresser ait vraiment adhéré àl’œcuménisme du président prédicateur ».

En grand prêtre de la laïcité, l’auteurs’insurge contre la « laïcité positive » deM. Sarkozy – « un concept papal » inven-té par Benoît XVI en 2005 –, selon lequella laïcité veille à la liberté de « croire et dene pas croire », mais « ne considère pasque les religions sont un danger mais plutôtun atout ». Pour M. Mélenchon, c’est lamarque d’un « retour du religieux danstout l’espace public », un « nouveau clérica-lisme ». Dans la même veine, il égratignel’insistance de M. Sarkozy sur l’aspira-tion des hommes à « une dimension quiles dépasse ». « Alors que sa propre propen-sion aux consommations ostentatoires estmise en cause, observe-t-il, il est presquesavoureux de lire que, pour le président dela République, la ‘‘question du sens de lavie’’ se poserait à chaque conscience en réac-tion avec la frénésie de consommationsmatérielles… ».

Le procès est mené sans excès de nuan-ces, mais la cause est entendue : sur la laï-cité, M. Sarkozy affiche « la radicalité desa rupture avec les principes constants de laRépublique ». La messe est dite. a

Michel Noblecourt

Les écrivains israéliens à Paris, une chanceAuteurs et éditeurs français doivent condamner les appels au boycottage

Claude SitbonSociologue, Fondation de Jérusalem

Très proche collaborateurde David Ben Gourion,il se trouva obligéd’apprendre le françaiset tomba amoureuxde la culture française

Laïcité : réplique au discoursde Nicolas Sarkozy, chanoinede LatranJean-Luc MélenchonEd. Bruno Leprince, 80 pages, 5 ¤.

Lelivredujour

0123Mercredi 12 mars 2008 21

Page 22: le monde 2008 03 12

Carnet

Le CarnetFaites part

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80 boulevard Auguste Blanqui75707 Paris cedex 13

Tarifs 2008 (prix à la ligne)

Naissances, Anniversaires de naissance, Mariages, Fiançailles… : 18 g TTC

Décès, remerciements, Avis de messe, Anniversaires de décès, Souvenirs : 24 g TTC

Thèses : 15 g TTC

Réduction abonnésUn justificatif d’identité sera demandé.

Vous pouvez nous transmettre vos annonces la veille pour

le lendemain :• du lundi au jeudi jusqu’à 19 h ;

• le vendredi jusqu’à 17 h;• le samedi et jours fériés

jusqu’à 16 h.

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AU CARNET DU «MONDE»

Naissances

Carol et Barry MAGIDOFF,Charlotte et Hugo VINSONNEAU,

Ninon et Jonathan

ont la joie d'annoncer la naissance de leurpetit-fils et fils

Samuel Jules MAGIDOFF,

le 8 mars 2008, à Paris.

Monique et Guy MAZELpartagent avec sa cousine,

Héloïse,la joie d'annoncer la naissance de leurpetit-fils,

Mathis,

le 3 mars 2008,

au foyer deCarine et Xavier.

Mariages

Stéphanie WACHEet

Bertrand NEYRET

sont heureux de faire part de leur mariagecélébré le 8 mars 2008, en l'Abbaye auxHommes de Caen.

Décès

La Vieille Loye (Jura).

M. Pierre Bachelier,son fils,

Aurore, Laurent, Fabien,ses petits-enfants,

M. Pierre Mourin,son frère

Et toute la famille parente et alliée,

ont la douleur de faire part du décès de

Mme veuve Maurice BACHELIER,née Jeanne MOURIN,

survenu le 7 mars 2008, à Auzeville(Haute-Garonne), à l'âge de quatre-vingt-deux ans.

Ses obsèques religieuses ont eu lieu lemardi 11 mars, à 10 heures, en l'église deLa Vieille Loye.

Jeanne rejoint

Maurice,

son époux décédé en 1993,

Jean,

son fils décédé en 2002.

M. Pierre Bachelier,4 ter, chemin du Carrelet,31320 Castanet-Tolosan.

Colette BERGÉ,actrice,

nous a quittés le 8 mars 2008.

Une cérémonie nous rassemblerale mardi 11 mars, à 16 h 30, au crématoriumdu Père-Lachaise, à Paris 20e.

Sa disparition nous plonge dans unegrande tristesse.

Phil Lee,son mari,

Francine Bergé,sa sœur,

Raphaël Bergé,son neveu

Et ses amis.

Francine Cicurel,son épouse,

Michel et Sophie Cicurel,David et Alejandra Cicurel,Jeremy et Margalit Cicurel,Ilana et David Revcolevschi,

ses enfants,Frank, Philippe, Deborah, Sam, Elsa,Judith, Lila, Noam, Eve,

ses petits-enfants, Gérard et Mireille Wiener,Simone et Hervé Bentata,

ses beaux-frères et belles-soeurs, Michel et Joan Mendès-FranceEt leurs enfants,Mireille Mendès-France,Elise, Emmanuel, Oriane, Anaëlle,

ses neveux et nièces,Sylvain Levy,

ont la douleur de faire part dela disparition de

Raymond CICUREL,musicien,

survenue le 9 mars 2008.

Les obsèques auront lieu au cimetièreparisien de Pantin, ce mardi 11 mars,à 14 heures. Réunion à l'entrée principale.

Ni fleurs ni couronnes.

Ils rappellent la mémoire de sa fille

Liora,

partie en 1980 à l'âge de douze ans.

« Comme une gazelle languit aprèsdes sources fraîches, ainsi languit

mon âme après Toi, mon Créateur ».( Psaume 42).

Olivier et Karine,

ont la douleur de faire part du décès deleur père

RogerBARDOT de CLAREMBAUT,

survenu le 8 mars 2008.

Encarnacion Fenoy,son épouse,

Sylviane et Lucien,ses frère et sœur,

René-Georges, Louis-Richard,Marie-Elisabeth,

ses enfants,Sophie, Hélène, Vincent,

leurs conjoints,Raphaël, Julia, Clara, Simon,Odile, Anne, Antoine, Adrien,

ses petits-enfants,

ont la douleur de faire part du décès de

M. René FENOY,Croix de guerre 1939-1945,

chevalier des Palmes académiques,ancien censeur du Lycée Saint-Louiset directeur des classes préparatoires

du Collège Stanislas,

survenu le 5 mars 2008, à Alicante,dans sa quatre-vingt-sixième année.

Les obsèques ont eu lieu à Montpellier,dans l'intimité familiale.

Jean-Claude Casanova,président de la Fondation nationaledes sciences politiques,

Richard Descoings,directeur de Sciences Po,

Les membres du conseild'administration de la FNSP,

saluent avec émotion la mémoire de

Mme RenataFRITSCH BOURNAZEL,directeur de recherche au CERIet retraité depuis juillet 2006,

qui nous a quittés à l'âge de soixante-sixans.

Ils expriment à sa famille leur vivesympathie et leurs plus sincèrescondoléances.

De double culture, Renata FritschBournazel a mené plusieurs projets derecherche sur l'Allemagne dans le monde,ses relations avec la France, la Russie, laPologne, mais aussi sur la deuxièmeguerre mondiale et l'après-guerre. Elle aété membre du Conseil scientifique del'Institut fédéral d'études orientales etinternationales de Cologne pendant denombreuses années.

Bordeaux.

Mme Albert Garrigues,M. et Mme Alain Garrigues

et leurs enfants,M. et Mme Jean-Michel Garrigues

et leurs enfantsEt toute la famille,

ont la douleur de faire part du retour àDieu, dans sa quatre-vingt-septièmeannée, de

M. Albert GARRIGUES,

officier de la Légion d'honneur,commandeur de l'ordre

national du Mérite,commandeur de l'ordre

de Saint-Grégoire-le-Grand,commandeur de l'ordre

d'Isabelle-la-Catholique,officier du Mérite allemand.

La cérémonie religieuse aura lieu lemercredi 12 mars, à 15 heures, en l'égliseSaint-Ferdinand, rue Croix de Seguey, àBordeaux.

L'inhumation aura lieu dans l'intimitéfamiliale.

« Entre dans la Joie de ton Maître. »

338, boulevard Président Wilson,33000 Bordeuax.

Frédéric GROVER,

né à Paris en 1920, est décédé àVancouver, le 29 janvier 2008.

Il avait été professeur de littératurefrançaise du XXe siècle, d'abord àSwarthmore College, aux États-Unis, puisà l'Université de Colombie Britannique,à Vancouver.

De la part de

Marianne,son épouse,

Claire, Eve, Fabrice et Caroline,ses enfants

Et ses quatre petits-enfants.

Jean-Paul et Francine,Claude et Anne,Françoise,Olivier,

ses enfants,Ses petits-enfantsEt ses arrière-petits-enfants,

ont la tristesse de faire part du décès de

Simone IMHOF,

le 7 mars 2008, dans sa quatre-vingt-treizième année.

Les obsèques auront lieu vendredi14 mars, à 14 h 30, en l'église Saint-PierreSaint-Paul, place Hérold, Courbevoie(Hauts-de-Seine).

Société IMHOF,34, rue Louis Ulbach,92400 Courbevoie.

Paris. Ecully. Corenc. Lans-en-Vercors.

Didier Lebel (†) et Brigitte Lebel-Chavanat,

Noël et Françoise Lebel,Marie-Christine Lebel,Bertrand et Laura Lebel,Thierry et Sophie Lebel,

ses enfants,

Olivier, Anne-Sophie, Ségolène, Pascale et Séverine,

Pierre-Eloi, Aube et Quentin,Maÿlis, Sébastien et Vianney,Doan,Grégoire, Guilhem et Gaspard,

ses petits-enfants et leurs conjoints,

Ses dix-huit arrière-petits-enfants,

Gérald Bezombes,Dominique Chavanat,

Les familles Allart et Flichy,

ont la tristesse de faire part du décès de

Mme Paul LEBEL,née Marie-Françoise ALLART,

survenu le 8 mars 2008,dans sa quatre-vingt-quatorzième année.

La cérémonie religieuse aura lieu lemercredi 12 mars, à 15 h 30, en l'égliseSaint-Séverin, Paris 5e. Elle sera suivie del'inhumation le jeudi 13 mars, à 14 h 30,aux Houches (Haute-Savoie).

Geneviève Léger-Coutou,son épouse,

Marie-Solange Léger,sa sœur,

Henri-Dominique et Christine Léger,Alain et Roselyne Léger,Jean-Marc et Marie-Laure Léger,

ses enfants,

Ses douze petits-enfantsEt son arrière-petit-fils,

ont la tristesse d'annoncer le rappel àDieu de

M. Jean-Etienne LÉGER,

chevalier de la Légion d'honneur,officier de l'ordre national du Mérite,

officier des Palmes académiques,croix de guerre 1939 - 1945,

ancien directeurPechiney Ugine Kuhlmann,

professeur honoraire à l'École Centraledes Arts et Manufactures,

à Neuilly-sur-Seine, le 8 mars 2008,dans sa quatre-vingt-seizième année.

La cérémonie religieuse sera célébréele mercredi 12 mars, à 11 heures, en l 'église Saint-Pierre de Neuilly, 90, avenue du Roule.

Cet avis tient lieu de faire-part.

17, rue Parmentier,92200 Neuilly-sur-Seine.

Claire Mouzas,son épouse,

Docteur Georges Mouzas,son frère et Joyce,

Lucas Mouzas et Claire Lemanski,Agnès Flohr et Denis Herpin,

ses enfants,Julien et Mélanie,Jefferson, Thomas, Alexis,Ferdinand, Hippolyte, Jules,Sango, Anis,

ses petits-enfants,

ont la tristesse d'annoncer la mort de

Byron MOUZAS,architecte,

survenue le 7 mars 2008,dans sa quatre-vingt-troisième année.

Il sera enterré mercredi 12 mars, àMontjustin, (Alpes-de-Haute-Provence).

65, rue de Lourmel,75015 Paris.

Ses enfants,Ses petits-enfants,La famille Durand, la famille Nadjo,

les familles parentes, alliées et amies,

ont le chagrin de faire part du décès de

Mme Hélène NADJO,née DURAND,

survenu à Fontenay-aux-Rosesle 16 février 2008,à l'âge de quatre-vingt-quatorze ans.

La cérémonie religieuse a eu lieu auBénin, le samedi 1er mars, en l'égliseNotre-Dame de Porto-Novo.

Une messe sera célébrée le jeudi 13 mars, à 19 heures, en l'église Saint-Pierre-Saint-Paul, 3, avenue du Parc,92260 Fontenay-aux-Roses.

15, avenue Nationale,91300 Massy.

Mme Anne Nesteroff-Seyrès, Natasha,

sa filleEt Ludmilla,

sa petite-fille,

ont la tristesse de faire part du décès le 5 mars 2008, à Paris, de

Wladimir D. NESTEROFF,ancien élève de

l'Institut français du pétrole,docteur ès sciences

en géologie dynamique,directeur de recherches au CNRS.

20, rue du Commandant Mouchotte,75014 Paris.

Mme Mauricette Oursin,son épouse,

Ses neveux et nièces,Sa famille,

ont la tristesse de faire part du décès du

docteur Philippe OURSIN,ancien attaché des Hôpitaux de Paris,

survenu le 8 mars 2008,à l'âge de soixante-quinze ans.

Une bénédiction aura lieu le 14 mars,à 10 heures, en l'église Saint-Antoine,au Chesnay et sera suivie de l'inhumation,dans l'intimité, à Ouroux-en-Morvan.

1, rue Victor-André Robert,78150 Le Chesnay.

Sa femme,Ses fils et ses petits-enfants,

ont la douleur d'annoncer le décès de

Gérard Marcel PÉREZ,professeur agrégé d'espagnol,

survenu le 2 mars 2008.

110, rue Raspail,92270 Bois-Colombes.

Martine et Hélène Perentidis,sa fille et sa petite fille,

Sa familleEt tous ses amis,

ont la douleur de faire part du décès,survenu dans la paix, le 9 mars 2008, à larésidence des Chenêts, à Courbevoie, de

Emmanuel PERROT,

né le 11 avril 1921, ancien libraire,bien connu sous le nom de Beaufils.

Selon ses voeux, son corps a ététransmis à la faculté de médecinede Paris.

Cet avis tient lieu de faire-part.

Martine Perentidis,9 rue de Saint-Marceaux,75017 Paris.

Jean-Claude Casanova,président de la Fondation nationaledes sciences politiques,

Richard Descoings,directeur de Sciences Po,

Les membresdu conseil d'administration de la FNSP,

saluent avec émotion la mémoire de

M. Semih VANER,directeur de recherche au CERI.

décédé le 12 février 2008.

Ils expriment à son fils et à sa familleleur vive sympathie et leurs plus sincèrescondoléances.

Diplômé de la faculté de sciencepolitique de l'université de Lausanne,Semih Vaner, était un spécialiste dessystèmes politiques en Turquie et auMoyen-Orient mais également del'Europe (post-) communiste.

Il était président de l 'Associationfrançaise pour l'étude de la Méditerranéeorientale et du Monde turco-iranien etdirecteur des Cahiers d'Etude sur laMéditerranée orientale et le monde turco-iranien.

Toulouse.

Le docteur et Mme Bernard Petel,Le docteur et Mme Jacques Vigreux,Le docteur et Mme Philippe Vigreux,

ses enfants,M. et Mme Marc Grobien,M. et Mme Christophe Larré,M. et Mme Sébastien Vigreux,M. Loïc Petel,M. et Mme Alen Seremet,M. Benjamin Vigreux,

ses petits-enfants,Charlotte, Stanislas, Matthias, Antoine,

Valentine, Baptiste, Pauline,ses arrière-petits-enfants,

ont la douleur de faire part du décès de

Mme Odette VIGREUX,née LE NORMAND,

survenu le 9 mars 2008, dans sa quatre-vingt-treizième année.

La cérémonie religieuse sera célébréeen l'église Saint-Jérôme, à Toulouse, lemercredi 12 mars, à 9 h 30.

Adresse du deuil,Funérarium Labeur,route de Mondonville,31700 Cornebarrieu.Tél. : 05 61 85 27 30.

Remerciements

Les familles Brenac, Mincer et Michel,remercient chaleureusement toutes lespersonnes qui se sont associées à leurpeine, lors du décès du

général Maurice BRENAC,

et sont particulièrement sensibles aux témoignages d'estime et d'amitiéexprimés à son égard.

Anniversaires de décès

12 mars 2008. Un an

Michèle,

ma sœur, que tu as disparu,mais la déchirure avait pris les devants.J'aurais tant voulu, pourtant,que nous puissions nous tenirl'une l'autre, comme des sœurs.Dans le silence qui te suit,restent la douleur, le manqueet le regret des voix qui se sont tuesau lieu d'apaiser,qui ont nourri le ressentimentau lieu de plaider le rapprochement.Michèle, ma sœur, cela aurait pu êtreautrement.

[email protected]

Colloques

L'Institut Michel Villeypour la culture juridique et la philosophie

du droit de l'université Paris II(Panthéon-Assas) organise

le vendredi 14 mars 2008, une journéeintitulée : « Comment penserle comparatisme en droit ? »,

ouverture par Louis Vogel, présidentde l'université Paris II, sous la présidence

de Marie Goré et Hélène Ruiz Fabri,communication de Mme Colliot-Thélène,

MM. Garapon et Picard(matinée de 9 heures à 12 heures),MM. Papadopoulos, Schönberger

et Tusseau (après-midide 14 heures à 17 heures).Lieu : Centre Panthéon,

12, place du Panthéon, salle des Conseils.Renseignements au : 01 44 41 89 92

ou [email protected] : villey.com

Conférences

Dans le cadre des conférences« Connaissance du Vietnam »

l'Association d'Amitiéfranco-vietnamienne présente :

Regards croisés :entre Français et Vietnamiens

au XXe siècle, à travers la littératurepar Alain Ruscio, historien, Prix du livre

anticolonial 2008, et Trinh van Thao,professeur de sociologie, mardi 18 mars,

à 19 heures, mairie du XIIIe,1, place d'Italie, 75013 Paris.

Dans le cadre des Conférencesde Linguistique de Sorbonne

l'équipe de recherche« Sens, texte, histoire »

(directeur : professeur Olivier Soutet).

Conférence du professeurJean-Claude Coquet de l'universitéParis VIII-Vincennes-Saint-Denis« La sémiotique des instances »

Le jeudi 13 mars 2008,de 18 heures à 19 h 30,

à la Maison de la RechercheSalle D035, rez-de-chaussée28, rue Serpente, 75006 Paris

(métro Odéon).

Le CENTRE CULTUREL ANATOLIEDE PARIS

vous propose d'assister à la conférence« Laïcités autoritaires en terre d'Islam »

par Pierre-Jean Luizard,chercheur au CNRS,

Groupe sociétés, religions, laïcités(GSRL-CNRS/EPHE),

le jeudi 13 mars 2008, à 19 heures,entrée libre,

CCA, 77, rue La Fayette, Paris 9e.Tél.: 01 42 80 04 74.

Consultez le site www.cca-anatolie.com

Communications diverses

Au CBL, 10, rue Saint Claude, Paris 3e,jeudi 13 mars 2008, à 20 h 30 : débat avecGérard Israël, auteur de Jésus est-il Dieu ?(Ed. Payot).

www.bernardlazare.org

Semaine japonaiseà l'École normale supérieuredu 13 mars au 20 mars 2008

45, rue d'Ulm, Paris 5e.

Millénaire du Dit du Genji,Concert de shakuhachi,

musique contemporaine (Matsudaira)Projections et avant-premières cinéma :

La Traversée du temps, Eureka,The Cure, Young Yakuza

Rencontre autour du mangaGastronomie, conférences d'Azuma

Hiroki et de Horie ToshiyukiPrésentation des bourses de recherche

Les mathématiques japonaises,l'histoire du fait national au Japon.

Programme complet www.ens.fr/actualites/semaine-

japonaise.pdf

Faites part devos soutenancesde thèse, de mémoire…

Tarif 2008 : 15 g TTC

Prix à la ligne

Vous pouvez nous faire parvenirvos textes par :Tél. : 01 57 28 28 28Fax : 01 57 28 21 36E-mail : [email protected]

Le Carnet

22 0123Mercredi 12 mars 2008

Page 23: le monde 2008 03 12

Poste Sté/Secteur Lieu Rémunération kg Réf Poste Sté/Secteur Lieu Rémunération kg Réf

Les conseils en recrutement ont sélectionné… cette semaine

Les conseils en recrutement ont sélectionné… cette semaine

N o u s r a p p e l o n s à n o s l e c t e u r s q u e t o u s c e s p o s t e s s o n t a c c e s s i b l e s s a n s d i s c r i m i n a t i o n n o t a m m e n t d e s e x e o u d ’ â g e .

Responsable Achats Site e-commerce Paris – 3045.07 M

Responsable Marketing Opérationnel Editeur de logiciels Paris – 3140.08 M

Contrôleur de Gestion Industriel Groupe textile Rhône-Alpes – 3112.08 M

Responsable Commercial Mobilier contemporain Paris – 3082.07 M

Contrôleur de Gestion Industriel Instruments scientifiques Essonne – 3134.08 M

Responsable de Développement Réseau Linge de maison Paris – 3136.08 M

Chef de Produit Décoration Paris – 3124.08 M

Futur Directeur d’Agence Agence conseil en communication Rennes – 3077.07 M

Responsable Production et Logistique Lingerie haut de gamme France/Tunisie – 3125.08 M

Chef de Secteur Distribution spécialisée Rhône-Alpes – 3115.08 M

www.chantalbaudron.fr

Ingénieur Spéc. Traitement Air & Fluides BTP IDF – C132-75343-M

Ingénieur Electricien Spéc. courants forts/courants faibles BTP IDF – JC726-90113-M

Responsable Ressources Humaines Industrie Le Havre – VPC84-34193M

Responsable Grands Comptes Industrie IDF – VPC0497-369M

Responsable Production Industrie Nord – VPC12-4516-M

Consultant Formateur Service Paris – VPC02 01208-M

Responsable des Affaires Sociales Service IDF – VPC032-8443-M

Directeur Régional Loisirs Rhône-Alpes – VPC94-9482-M

Futur Directeur d’Usine Industrie lourde France et International – JC796-68372-M

Responsable des Ventes Construction IDF – VP38-2460M

[email protected]

Responsable Zone Export Santé RP – 09BEX1

Consultant en Risques Industriels Services RP – 09ALY45

Médecin Resp. des Affaires Scientifiques et Médicales Santé RP – 09AUM7

Chef des Ventes Distribution chimie RP – 09BEO1

Directeur des Affaires Juridiques Bâtiment RP – 09AEB25

R.R.H. Export Bâtiment RP – 09AEB26

Commercial Produits de levage Belgique – 09AVE5

Chargé de Recrutement (C.D.D.) Métallurgie RP – 09BFJ1

Directeur Régional Nord Santé RP – 09ADJ34

Responsable Formation Export Santé RP – 09AWV4

www.groupefsc.fr

Directeur Technique H/F Machines spéciales Centre – B6779

Directeur Développement Internet H/F Marketing direct Paris – D3286

Responsable Equipe Design H/F Equipementier sportif – – B7748

Ingénieur Produits Textile H/F Equipementier sportif – – D2396

Responsable Développement H/F Conseil Paris – C7779

Business Developer H/F Industrie Canada – C7782

Responsable Marketing H/F Conseil Paris – C8642

Directeur Opérations Mines Afrique – C4684

Directeur de Projets H/F Industrie Paris – D3289

Sales Analyst H/F Agroalimentaire Paris – B6779

[email protected]

Pharmacien Contrôle Qualité H/F Industrie pharmaceutique Yonne 45/60 TSCH544867

Médecin Pharmacovigilance Société de biotechnologies PACA 90/100 TSCH539520

Directeur des Opérations Cliniques H/F Industrie pharmaceutique Ile-de-France 100/130 TSCH546130

Chef de Groupe R&D Protéines Biotechnologies Pays-de-Loire 65 TPME545088

Directeur du Développement Commercial Industrie H/F Répartition pharmaceutique Ile-de-France 110 TPME546303

Directeur Général ou Adjoint Centre de Soins H/F Cliniques MCO Toute France 85/120 TPME545989

Responsable de la Libération des Lots Industrie pharmaceutique Ile-de-France 50 TSTE545480

Responsable du Développement Commercial Industrie pharmaceutique Bretagne 75/90 THBO540338

Directeur Délégué Institut de Formation H/F Centre de soins PACA – THBO544926

Responsable ADV et Analyse des Ventes Industrie pharmaceutique Hauts-de-Seine – THBO545090

www.michaelpage.fr

Consultant Solutions Editeur logiciel RH Paris – GH571

Responsable d’Affaires Acteur communication on line Paris – MC536

Coordinateur Technique / Consultant Editeur ERP/MES Paris – MHD549

Directeur de la Communication Editeur de logiciels IDF – AB575

Responsable Informatique Editeur de logiciels Paris – AB521

Directeur Informatique Cabinet de conseil Paris – AB576

Directeur Commercial Services Paris – AADC

Directeur Commercial Pôle Energie Envt SSII IDF – AB566

Responsable des Ventes Retail EMEA Acteur majeur loisirs numériques IDF – SF531

Ingénieur d'Affaires Grands Comptes Editeur de logiciels IDF – SF583

www.alphacdi.com

REPRODUCTION INTERDITE LE MONDE/MERCREDI 12 MARS 2008/XXIII

Page 24: le monde 2008 03 12

Al’exception des grandes premièresmédicales qui démontrent la perma-nence du progrès technique dans cet

univers, les questions de santé quand ellesoccupent la une de l’actualité le font trèsmajoritairement sous l’angle des dépenseset des fameux « trous » de la sécurité socia-le. Un traitement très paradoxal puisque sila santé est un bien inestimable, singuliermême dans le champ de l’analyse écono-mique ou sociale puisqu’il est exclu dumarché, il n’en est pas moins très réguliè-rement ramené au thème de la croissancedes dépenses et des difficultés que poseson financement. Il est plus rarement

question des difficultés de fonctionnementde ces institutions. Si l’organisation parfoisféodale du système de santé français n’estpas étranger à ces problèmes, la tensionet la pénurie de candidats dans le secteursont l’une des plus sérieuses difficultés quedoivent surmonter les responsables des

ressources humaines. « Nous sommes trèsclairement dans un secteur qui est créateurd’emplois » affiche en cœur nos experts.« Cette tension existe depuis plusieursannées. Elle est flagrante dans certainesspécialités médicales. Elle le devient aussidans les corps paramédicaux depuis 2001et le choc non préparé des 35 heures.Nous manquons en France d’infirmières,d’aides-soignantes, de kinésithérapeuteset de sages-femmes », constate GeorgesIchkanian, directeur des ressources humai-nes de la Générale de Santé, société privéequi réalise 9 % de la totalité de l’hospitalisa-tion française publique et privée confondue.

La situation est d’autant plusaiguë que la santé longtempsrepliée à l’intérieur des frontiè-res de chaque pays, entre deplus en plus dans le cercle dela mondialisation et que déjàen Europe les concurrencespour les talents et les experti-ses commencent à voir le jour.« Il y a un marché mondialiséde l’offre de soin et en toutcas une entreprise comme lanôtre qui a 178 centres desoins en Europe voit bienl’internationalisation de cesecteur d’activité. Les évolu-tions sont nombreuses cheznos voisins que ce soit en Italieoù nous dirigeons 11 établis-sements ou dans le Nord del’Europe » ajoute GeorgesIchkanian de la Générale deSanté. Dans ces transforma-tions en cours, la participationdes personnels médicaux etparamédicaux est fondamenta-le. En France, la pyramidedes âges qui va entraîner unprofond renouvellement desacteurs de ces métiers dansles 5 ans à venir va jouer unrôle non-négligeable. Pour lesprofessions sévèrement règle-mentées comme la médecineou le paramédical qui sont parailleurs soumis à de très strictsnumerus clausus, la conjonc-ture s’annonce délicate pourles employeurs « dans la durée

d’un quinquennat, il va nous falloir renou-veler la moitié du personnel des métiersde santé au sein de la fonction publiquehospitalière. Un défi que nous aurons dumal à relever car ces professions se cher-chent et que nous sommes déjà souvent ensituation de pénurie » souligne ElisabethVerger, directrice des ressources humainesde l’Etablissement Français du Sang. Lerelâchement tardif des quotas imposés par

le numerus clausus ne produira ses effetsque dans 10 ou 15 ans. D’ici là, les tensionsvont rester vives. Georges Ichkanian necache pas que pour les cinq ans à venir lesperspectives sont lourdes « même si l’op-tion libérale offerte par une organisationprivée comme celle de la Générale deSanté attire beaucoup plus facilement lesmédecins », il chasse comme tous lesemployeurs de l’Hexagone, les anesthésis-tes ou les obstétriciens avec acharnement.Pour faire face à leur besoin, le mondehospitalier innove dans son sourcing, sespolitiques d’attractivité et son organisationdes ressources humaines « nous récupé-rons par exemple, les personnels qui ontdes difficultés à continuer de supporter lestress du métier infirmier et nous multi-plions les partenariats avec les Instituts deformation infirmiers » précise ElisabethVerger. Utile mais insuffisant pour faire faceau frein que représente la limitation desplaces dans les centres de formation. «Nous pourrions intégrer 250 personnesdemain si les compétences étaient dispo-nibles » déplore Georges Ichkanian. Car iln’y a pas de crise vocationnelle soulignenos experts. Beaucoup d’aspects desmétiers de la santé séduisent : la technicitéde plus en plus pointue qui offre des carriè-res évolutives, la relation avec le malade quihumainement est souvent très riche. Pourcombler les trous, les appels aux talentsextérieurs se multiplient. Nous savons déjàque nombre d’hôpitaux français ne fonc-tionnent que grâce à la présence de méde-

cins étrangers. Il en est de même pour leparamédical « depuis 5 ans nous recrutonsune centaine d’étrangers par an : desinfirmières et des kinésithérapeutes enEspagne, au Liban où le niveau techniqueest excellent et nous abordons la prospec-tion dans les pays de l’Est comme laHongrie, la Pologne ou la Roumanie »explique Georges Ichkanian. Une prospec-tion qui repose sur une véritable démarcheindustrielle avec pré-sélection par desrelais locaux et des évaluations techniqueset culturelles. Un travail de démarchageplus complexe pour les métiers où laFrance a créé des statuts qui n’existent pasailleurs en Europe comme ceux de méde-cins biologistes par exemple. Mais la chasse aux talents ne se limite pasaux seuls personnels médicaux. Ainsi,l’Etablissement Français du Sang qui estun opérateur national découvre les exigen-ces de la conservation, du transport, desmagasins virtuels ou de la métrologie. Cesproblèmes de supply chain sont le quotidiend’un groupe comme CERP Rouen, l’un desgrands répartiteurs de médicaments enFrance. Ces grossistes du médicament quilivrent quotidiennement toutes les pharma-

cies du pays en temps record sont aussi enquête de compétences dans ces domaines.« Nous sommes en train de passer del’artisanat à un processus industriel de dis-tribution. Ce qui signifie plus de marketing,plus de merchandising plus de servicesassociés en direction des officines. Celasignifie aussi l’arrivée de profils de gestion-naires pour encadrer nos établissementsrelais et de pharmaciens responsables deces unités » indique Philippe Beaugendre,directeur des ressources humaines duGroupe CERP Rouen. On le voit du médecinau marketeur, le monde de la santé offredes opportunités d’antant plus nombreusesque le secteur est en pleine croissance etque l’attente des recruteurs est forte.

Ch. M

Paroles d’experts Santé

mardi 18 : Conseil / Audit

DOSSIER RÉALISÉ PAR LE MONDE PUBLICITÉ

Directeur des ressourceshumaines

La Générale de Santé

Georges Ichkanian

« Nous sommes clairementun secteur créateur d’emplois.Dans les 110 métiers différentsque nous occupons, nous nesommes en réalité freinés quepar la faiblesse des placesdans les centres de formation.Nous allons recruter 2 300personnes en 2008 dont 1 300créations. En termes de per-sonnel soignant, la priorité denos recherches c’est le para-médical et particulièrement lesinfirmières à hauteur de 50 %puis les aides-soignantes nousen cherchons 500, et enfin leskinésithérapeutes, les radios-manipulateurs et les sages-femmes. Par ailleurs, nousrecruterons de 1 000 à 1 500CDD ou intérim. Quant auxmédecins, 5 200 praticiens libé-raux, la croissance de ceux quinous rejoignent est de 10 %.Mais nous recherchons aussiactivement des talents pourrenforcer notre encadrement.Pour les 500 cadres clés dugroupe, nous avons créé avecHEC un cursus de formationsur 2 ans au management età la gestion des hôpitaux dedemain. Nous recherchons desprofils différents du mondehospitalier traditionnel. Il fautun profil d’entrepreneur carc’est un métier complexenotamment parce qu’il fautgérer des médecins libéraux.Mais aussi parce qu’il y a unetransformation de fond de nosmétiers : les malades restentde moins en moins longtempsdans nos établissements, il fautdonc coordonner la suite dessoins. Et puis, il y a en perspec-tive une révolution informatiqueavec le dossier médical et enfinavec l’avènement de la cartesanitaire il va falloir une plusgrande professionnalisationdes cadres intermédiaires.Nous allons passer de la tech-nique au management et audéveloppement de synergiesprivé/public avec des complé-mentarités et une mutualisa-tion des compétences. »

Directrice des ressourceshumaines

Etablissement Français du Sang

Elisabeth Verger

« Nous sommes un organismeparapublic et nous travaillonssur fonds propres. Parmi nos 70métiers, nous avons une dyna-mique d’emploi qui est répartiesur toute la France et les DOM.En 2008 nous allons créer225 emplois durant le premiersemestre, nous aurons à re-nouveler 500 postes et nousferons appel à environ 500collaborateurs temporaires.Nos attentes sont très cernées :nous sommes en chasse debiologistes qui vont nous quitterpour la moitié d’entre eux dansles 4 ans qui viennent ; demédecins de prélèvement etd’infirmiers. Inutile de dire quela compétition avec le privé estféroce pour certaines spéciali-tés comme les biologistes quireprésentent le quart de nos1 200 médecins. D’autant queles problèmes règlementairesnous compliquent la tâchepuisque les médecins et lespharmaciens biologistes n’ontpas les mêmes prérogatives :le conseil transfusionnel estexclusivement réservé aux mé-decins. Il y a là des problèmesd’équivalence de spécialitésqu’il faudra bien résoudre. Pourle personnel infirmier, nosbesoins sont moins techniquesque relationnels cela nouspermet de récupérer des infir-mières qui ne supportent plusle stress des hôpitaux. Parailleurs, depuis la réorganisa-tion du secteur de la transfu-sion il y a 8 ans, nous sommesun opérateur national dont lescontraintes de sécurité sontmaximales. Nous avons doncde plus en plus besoin de com-pétences sur ce que l’industrieappelle la supply chain. Lesmagasins virtuels, la métrolo-gie,… sont des métiers nouveauxpour nous et pour lesquels nousavons besoin d’experts. »

Directeur des ressourceshumaines

Groupe CERP Rouen

Philippe Beaugendre

« Nous sommes une professionméconnue sur un marché deniche et qui mérite d’êtredécouverte. Notre rôle d’inter-médiaire est inconnu du grandpublic alors que nous sommesun acteur incontournablepuisque la distribution desmédicaments passe à 80 % parnous. Nous livrons toutes lesofficines 2 à 3 fois par jour.Notre métier qui a déjà beau-coup évolué est en pleine muta-tion : nous passons de l’ère arti-sanale à celle du processusindustriel de la distribution.Dans un marché qui continue àcroître globalement en volumeet en valeur. Notre groupe ras-semble 3 000 salariés pour3 milliards de chiffre d’affaireset les répartiteurs regroupentenviron 2 300 collaborateursdont 200 cadres. Nos besoinsaugmentent de 10 à 15 % par annotamment pour cause de papyboum. Tout cela nous conduità rechercher des gestionnaireset des pharmaciens pour nosétablissements qui comptentde 30 à 160 personnes selon lesrégions. Nos jeunes diplômésintègrent via le point de passa-ge obligé qui est la fonctioncommerciale avant de débou-cher sur le management. Lesécoles de commerce sont lesbienvenues mais les profils plusexpérimentés nous intéressentaussi. En 2008, nous allonsembaucher 25 cadres plus descréations de postes pour nosnouvelles activités. Pour lespharmaciens qui sont trèsrecherchés, la répartition estsouvent un bon moyen de déni-cher la pharmacie de leursrêves. En termes de rémunéra-tion nous offrons un packageglobal très complet (intéresse-ment, participation, mutuelle,sur complémentaire et véhicu-le) autour d’un salaire de basequi varie de 25 à 35 K€. »

Santé : des attentes toujours insatisfaitesL’économie de la santé est au cœur du débat public depuis des années. La multiplication des plans dit de sauvetage n’a pas calmé l’intensité des interrogations.En revanche, rien sur le terrain n’a été prévu pour réguler un marché de l’emploi du secteur médical et paramédical toujours en mal de postulants. Les opportunitésd’emploi dans ces secteurs sont fortes et les attentes des acteurs du monde médical de plus en plus ouvertes.

Nous combinons un soucid’efficience avec le respect

de l’éthique(Elisabeth Verger - EFS)

Nos métiers sont en pleineévolution avec la mutualisa-

tion des compétences (Georges Ichkanian –La Générale de Santé)

Nous sommes sur un marchéde niche qu’il faut découvrir (Philippe Beaugendre – CERP Rouen)

Page 25: le monde 2008 03 12

>Santé

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Chef de projet clinique h/fAu sein du groupe Phase IV, vous conduisez la gestion des activités relatives aux essais cliniques, de la demande initiale à l’archivage des études, dans le respect du planning et du budget préalablement définis. Dans ce cadre, vous assurez la responsabilité du développement du protocole des études, cahiersd’observation notamment ainsi que la vérification et le suivi de tous les aspects de l’essai clinique incluant la communication vers le management, les propositions d’activités futures, la vérification de l’obtention des approbations réglementaires nécessaires. Vous sélectionnez les CROs et les investigateursintervenant en sous-traitance sur vos essais. Vous gérez l’ensemble de vos fournisseurs externes en particulier CROs et laboratoires centraux. Vous réalisezles visites de monitoring sur site et notamment les visites d’initiation, visites pour formation, visites pour cause et visites de co-monitoring avec lesCROs. Vous êtes en charge du suivi des ARCs investigateurs et vous assurez de la conformité de leur travail. Vous coordonnez les activités d’essais cliniquesen transversal avec les autres métiers impliqués et notamment Data Management, Assurance Qualité, Contrats et Achats, Unité Pharmaceutique, AffairesRéglementaires et Marketing. Vous êtes en charge du suivi des Adverse Events et Serious Adverse Events relatifs à vos essais. Vous assurez la revue détailléedes documents techniques et leur approbation (DMP, SAP,...). Enfin, vous collaborez avec le Marketing à des projets initiés par les Dermatologues et assurez pour lui la fourniture d’un support efficace. Titulaire d’un MASTER en Sciences du Vivant, vous possédez 5 à 7 ans d’expérience dans des fonctions similaires en Industrie Pharmaceutique. Votre anglais est courant tant à l’oral qu’à l’écrit. Votre maîtrise de la réglementation GCP, des guidelinesICH et des techniques de gestion de projet appliquées aux essais cliniques fait de vous un expert sur votre activité. Doté d’un excellent leadership, vous pos-sédez une réelle capacité convaincre et à faire passer vos idées au-delà de votre groupe de travail direct en situation de management transversal et dans uncontexte international. Vous anticipez les problèmes et êtes orienté vers la recherche de solutions. Habitué à la gestion de plusieurs projets en parallèle, vousêtes attentif au détail et produisez un travail de qualité. Réf. SA0803/CPCLIN4/MD

Responsable essais cliniques h/fAu sein de l’unité Clinical Study Management and Monitoring, vous êtes en charge du management opérationnel des centres d’essais multicentriquesincluant la participation d’ARCs internes ou externes à la société. Vous intervenez en support du Responsable essais cliniques senior dans le managementd’essais cliniques complexes et externalisés. Dans ce cadre, vous assurez la planification et les spécifications des essais cliniques incluant la revue des pro-tocoles et de leur possibilité de réalisation, la sélection appropriée des pays ainsi que à la sélection des investigateurs. En relation avec le Chef de projetclinique, vous prenez les décisions d’externalisation appropriées. Vous participez à la préparation de la documentation appropriée. Vous élaborez lesobjectifs spécifiques de recrutement par pays avec les ARCs et le Responsable de votre unité. Vous intervenez sur la sélection des CROs en identifiant lescritères spécifiques de sélection. Vous participez à la conception et à la maîtrise de leurs services. Enfin, vous rédigez le cahier des charges. Vous développezet finalisez les manuels de référence des essais (Protocole et Monitoring), CRFs, et toute documentation adéquate. Vous êtes amené à coordonner etorganiser les formations techniques telles que meetings investigateurs, meetings pour les CROs et ARCs. Avant le début des essais, vous vous assurezde l’obtention de toutes les approbations réglementaires ainsi que de la disponibilité de la documentation et des fournitures pour les investigateurs dansles délais impartis. Vous intervenez également sur le suivi des déviations, la définition de contrôles qualité et la proposition de solutions. Vous êtes legarant de l’élaboration des reportings nécessaires (CRFs, SAEs, réconciliation des documents internes et externes...). Titulaire d’un BAC+5 en Sciences duVivant, vous disposez de 5 ans d’expérience minimum dans des fonctions similaires en Industrie Pharmaceutique. Votre anglais est courant. Vous disposezd’une très bonne connaissance et pratique des guidelines FDA GCP-ICH et des règlementations locales. Vous maîtrisez les essais cliniques et leurs étapes,du démarrage de l’essai à l’archivage, ainsi que du management sur site d’une étude. Vous possédez un fort leadership. Excellent planificateur, vous êtestrès organisé et rigoureux. Vous possédez une très bonne capacité à comprendre le design d’un protocole d’étude clinique. Vous êtes flexible et adaptableet êtes orienté vers la recherche de solution. Réf. SA0803/CTM1/MD

Ingénieur applications h/fAu sein du groupe Information Management, vous êtes chargé de la configuration et de la maintenance des applications ainsi que de leurs interfaces. Dans ce cadre, vous participez aux phases de définitions des architectures (vérification des pré-requis techniques) et gérez le différentes demandes d’environnements (test, validation, production) ainsi que leur disponibilité. Vous assurez l’intégration technique des équipements scientifiques et leurs logiciels associés dans le système d’information R&D. Vous réalisez les corrections de paramétrages ou les développements complémentaires de maintenancepour les applications issues des projets. Vous élaborez les rapports de type Crystal report sur des bases de données applicatives. Vous développez et maintenezles interfaces applicatives ainsi que les outils internes de l’équipe. Vous êtes en charge de l’élaboration de la documentation et des procédures nécessaires à l’exploitation des applications. Vous analysez et gérez les retours d’informations issus des équipes d’exploitation. Vous apportez un support de second niveau en cas d’incident applicatif et gérez le cas échéant la relation avec le support éditeur. Enfin, vous suivez et analysez les performances des applicationsen regard des pré-requis indiqués au cours des projets et émettez des propositions d’améliorations. Ingénieur en Informatique, vous possédez 4 ans d’expérience minimum dans des fonctions similaires. Votre anglais est courant. Vous maîtrisez les environnements Microsoft et Citrix, les bases de donnéesrelationnelles, la méthodologie de développement, les architectures web et n-tier et enfin l’algorithmique, les langages et environnements de développement.Doté d’un très bon relationnel, vous êtes adaptable et aimez le travail en équipe. Réf. SA0803/INGAPPLI/MD

Veilleur - analyste scientifique h/fAu sein de l’unité Veille Scientifique et Concurrentielle des Services Scientifiques Centraux, vous prenez en charge auprès du Responsable :• la veille de l’environnement scientifique et concurrentiel dans les domaines de traitements des maladies de la peau et les domaines physiolo-giques connexes • l’identification des innovations émergentes et des opportunités • l’analyse des informations et la production des documents de syn-thèse et recommandations contribuant à la prise de décision.Dans ce cadre, vous assurez notamment la définition des besoins, de la méthodologie de veille (stratégie, sources) et des formats de restitution de l’information, en collaboration avec les clients internes. Vous collectez les informations par les outils de la recherche documentaire et auprès despersonnes adéquates. Vous validez et analysez l’information relative aux axes thérapeutiques dont vous avez la responsabilité, ainsi que l’identificationdes opportunités et des menaces correspondantes. Vous rédigez les rapports de synthèse périodique comme outil d’aide à la décision. Vous identifiezles opportunités d’innovation (produits, axes de recherche) par une surveillance large des nouveautés scientifiques ou technologiques, en dermatologieet hors du domaine dermatologique. Enfin, vous validez, interprétez et analysez l’information afin de fournir des synthèses et recommandations. Vousparticipez également aux évaluations des projets innovants pour Galderma, en étroite collaboration avec le Licensing R&D. Docteur en Biologie et/ouen Médecine, vous disposez d’une formation complémentaire en Sciences de l’information scientifique. Vous possédez 5 ans d’expérience en industriepharmaceutique, en R&D et/ou en veille. Vous êtes bilingue anglais. Vous maîtrisez les sources d’information biomédicales (littérature, brevets,actualité et pipelines) et leur traitement, ainsi que les stratégies de recherche de l’information. Vous êtes capable d’assimiler et d’analyser une im-portante quantité d’informations et la restituer avec valeur ajoutée. Doté d’une très bonne capacité de rédaction, vous produisez des documents clairset soignés. Réf. SA0803/VLRANALY/MD

Technicien de laboratoire analytique h/fAu sein du Contrôle Qualité Développement Chimique, vous assurez les activités suivantes, dans un contexte BPL/BPF :• la mise au point et le développement des méthodes analytiques pour les nouvelles entités chimiques • l’analyse des matières premières, réactifs,solvants, intermédiaires de synthèse et des principes actifs d’après les méthodes mises au point • les préparations suivant les spécifications établies(solutions, suspensions) dans le respect des SOP’s applicables à cette activité • les prélèvements d’échantillons et veiller au stockage des préparationspendant la durée des analyses • la livraison des produits ou préparations aux services demandeurs • le contrôle des préparations et leur stabilité.Vous participez également à la mise au point et à la validation des méthodes analytiques, ainsi qu’à la rédaction des rapports de développement. Enfin,vous gérez les appareils scientifiques du laboratoire (maintenance, qualification) et participez à la rédaction des instructions nécessaires. Vous possédezde bonnes connaissances en chimie analytique, et maîtrisez les techniques de laboratoire nécessaires à l’analyse des produits. Titulaire d’un BAC + 2en Chimie et/ou Chimie analytique, vous disposez de 2 ans d’expérience en analyse chimique en industrie pharmaceutique. Vous possédez unbon niveau d’anglais. Vous maîtrisez la bureautique classique. Réf. SA0803/TANALYTDC/MD

Cadre formulation h/fAu sein de l’unité Formulation du groupe Développement Pharmaceutique, vous assurez la mise au point des produits de la gamme « Skin Care » et développez en interne une solide expertise pour la mise au point de dispositifs médicaux destinés à la Dermatologie Correctrice. Dans ce cadre, vousconcevez et réalisez la mise au point de formulations des produits « Skin Care » dans le respect des cahiers des charges, des contraintes technico-régle-mentaires en vigueur et des plannings proposés. Vous apportez une connaissance technique et un savoir faire pour la mise au point de dispositifs médicauxcontenant notamment des biopolymères et destinés à la Dermatologie Correctrice, dans le respect des réglementations en vigueur. Vous êtez force de proposition pour le développement de nouveaux produits. Vous rédigez des notes techniques d’invention en vue de la rédaction de brevets. Enfin, vousassurez une relation optimisée de partage et d’échange d’informations avec les équipes de l’Unité de Formulation et du groupe Développement Pharmaceutique. Vous encadrerez une petite équipe de techniciens. Titulaire d’un BAC+5 minimum en formulation, vous disposez de 5 à 7 ans d’expérience minimum en R&D cosmétique et/ou pharmaceutique ou biotechnologique. Vous possédez une expérience significative en managementd’équipe de 2 ans minimum. Vous disposez d’une bonne connaissance de la formulation des formes liquides et semi-solides en environnement BPL. Unebonne connaissance des biopolymères, de leur caractérisation et de leur mise en oeuvre pour la mise au point de produits à usage humain serait un plustrès apprécié. Créatif et autonome, vous êtes très dynamique. Vous possédez un bon relationnel. Des contacts fréquents avec nos partenaires étrangers tantinternes qu’externes nécessitent une bonne pratique de l’anglais. Vous possédez un esprit d’équipe, d’initiative et d’innovation et une réelle capacité à vous investir totalement dans la mission. Réf. SA0803/CADFORMUL/MD P

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REPRODUCTION INTERDITE LE MONDE/MERCREDI 12 MARS 2008/XXV

Page 26: le monde 2008 03 12

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Sous l'autorité du Pharmacien Responsable des AffairesRéglementaires, vous assurez les missions suivantes :

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• Vous êtes l’interface entre les services réglementairesassurance/qualité et pharmacovigilance,

• Vous serez en charge de toute la veille réglementaire et scientifique au niveau national et international,

• Vous serez en charge de la mise à jour d'une base dedonnées et col lecterez toutes les informationsréglementaires provenant des filliales.

Il est nécessaire que vous ayez déjà travaillé dans unservice réglementaire dans l'industrie pharmaceutique.

De formation BAC+2 de type BTS assistanat de direction,vous parlez couramment anglais et maîtrisez les outilsbureautiques (Word, Excel, PowerPoint), ainsi qu'Internetqui sera votre principal outil pour la veille.

• 3 métiers : l’Hébergement de personnes âgées dans des structures médicalisées- les Services à la personne – le Conseil.• 1 550 personnes prises en charge réparties sur le Rhône, l’Hérault et la région parisienne.• 900 salariés.Dans un cadre de développement axé sur un véritable projet associatif, venez rejoindre nos équipes : plus de 900 femmeset hommes fédérés par un même engagement contribuent, au quotidien, au bien-être de la personne en perte d’autonomie.Une politique de ressources humaines fondée sur la reconnaissance et l'émulation des compétences qui encourage laformation et facilite la mobilité.Nous recherchons pour l’un de nos établissements relevant du secteur sanitaire :

Merci d’adresser votre candidature (lettre, cv et prétentions) par courrier à : ACPPA - M. Vianney JARROSSONDirecteur des Ressources Humaines - 7 Chemin du Gareizin - BP 32 - 69340 FRANCHEVILLE.

ou par email : [email protected]

Pour plus de renseignements sur notre Association, visitez le site internet : http://www.acppa.fr

Médecin ou de formation Soignant avec un diplôme de Direction d’Etablissement Sanitaire ouMédico-Social (Niveau I), vous avez une expérience significative du management.

Vous apportez votre dynamisme, votre sens de l’initiative, votre goût pour l’organisation, rigueuret aisance relationnelle. En charge du bon fonctionnement et du rayonnement de l’établissement,vous êtes garant de la qualité de prise en charge des résidents, de la sécurité des personnes et desbiens par l’optimisation des ressources humaines, techniques et financières.

DIRECTEUR D’ÉTABLISSEMENT H/F

(Région lyonnaise)

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Spécialiste du développement des compétences dans les secteurs de l’Habitat Social et de la Ville, l’AFPOLS contribuedepuis 35 ans au professionnalisme d’acteurs toujours plusnombreux.

Vous accompagnez les entreprises du milieu professionneldans leurs projets de développement et d’évolution des métiers,par la mise en œuvre de dispositifs de : Formation, Développementdes Compétences et des Ressources Humaines. Vous êtesresponsable de la commercialisation de vos missions. Vous participez à la réflexion sur l’évolution des métiers et des compétences.

De formation supérieure (Bac + 4/5), vous justifiez impérati-vement d’une expérience confirmée de consultant (5 ans minimum) qui fait de vous un professionnel de la formation :expertise pédagogique, capacités d’animation, conduite de projets, accompagnement du changement. Vous connaissez déjàou vous êtes motivé par le secteur de l’Habitat Social.

Nous vous proposons une responsabilité globale et une forteautonomie au sein d’une structure légère et performante.

Merci de postuler par E-mail :[email protected]

Précisez la référence FR73.18040-LM dans l’objet du mailMercuri Urval, 27-29 rue des Poissonniers,

92522 Neuilly-sur-Seine Cedex.www.mercuriurval.com

Consultant H/FFormation / Développement des compétences

Paris 8e

Rattaché directement à la Directrice de la gestion,vous aurez comme principales missions : • Elaborer les reportings mensuels (réalisés, budgets,révisés) • Participer au contrôle budgétaire (suivide la masse salariale, des coûts de distribution,des refacturations groupe, de la pagination…) • Assurer le contrôle financier (rapprochement comptabilité / gestion et suivi de la trésorerie) • Contribuer à l’optimisation des outils et desprocédures de gestion.

De formation supérieure en gestion de niveauBac+4/5 (université ou école de commerce), vouspossédez une expérience d’un an minimum dans unefonction équivalente. Vous maîtrisez parfaitementles outils informatiques de type Excel. Doté d’untrès bon relationnel, vous alliez rigueur, autonomieet esprit de synthèse.Poste basé à Paris.

Merci d’adresser

votre candidature

(CV + lettre

de motivation),

sous la référence

CGD/LM

à Morgane Bak,

VM Magazines,

8 rue J-A-de-Baïf,

75212 Paris Cedex 13.

CONTRÔLEUR DE GESTION

débutant H/FCDD d’un an

Poste à pourvoir rapidement

TélévisionCinémaLivresMusiqueArt&Scènes

1ER NEWS CULTUREL FRANÇAIS RECHERCHE

Executive Search & Services

■ Directeur Administratif et financier H/F

Division Industrielle Poste basé dans la région de Saint-Etienne (42) réf. FR11.17992-LM

Bras droit du Directeur Général de la branche, vous supervisez et coordonnez l'ensemble des fonctions finance, gestion, juridique,trésorerie, fiscale, achats, assurance et SI de nos sociétés. Vous parti-cipez activement à toutes les actions concernant le développementde l'activité. Bonnes connaissances juridiques et anglais courant.

■ Directeur Administratif et Financier Groupe H/F

Groupe immobilier indépendant – Contexte multi-sociétésPoste basé en Région Centre réf. FR73.17947-LM

Rattaché(e) au Directeur Général de votre entité et fonctionnellementaux directeurs généraux des autres sociétés. Vous êtes responsabled’une équipe pluridisciplinaire de 15 personnes, vous pilotez les activités financières, comptables, fiscales, de trésorerie, contrôle degestion, procédures d’achat, ainsi que le système d’information.

Pour en savoir plus sur ces postes et consulter toutes nos offres, connectez-vous sur notre site :

www.mercuriurval.frPostulez par E-mail : [email protected]

en précisant la référence choisie en objet du mail.

L’INSTITUT SAINTE CATHERINE à AVIGNON

L’INSTITUT SAINTE CATHERINE à AVIGNON

Établissement participant au service public hospitalier spécialisé en cancérologie et d’importance régionale

recherche à temps plein H/F :

Adresser dossier complet de candidature(lettre de motivation, CV) par courrier à :

Direction Institut Sainte Catherine - BP 846 – 84082AVIGNON CEDEX 2

ou par mail [email protected]

prb

co

m.f

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Merci d’adresser votre CV par e-mail (format WORD) :[email protected] avec en objet la réf. THBO 540338 à Hilaire de Boisgrollier (Bureau de Neuilly-sur-Seine).

www.michaelpage.fr

Responsable DéveloppementCommercialLaboratoire pharmaceutique leader sur son marché,réalisant 80% de son chiffre d'affaires à l'export,recherche dans le cadre de son développement un(e) Responsable du Développement Commercial.

Ille-et-Vilaine (35) ◆ H/FRattaché(e) au directeur de la division, votre mission est d'accompagner vos clients distributeurs dans le développement de leurs ventes.

A ce titre, vous assurez la négociation des contrats et des prix, prospectez de nouveaux marchés sur denouvelles zones géographiques et managez une équipede 3 personnes dédiée à l'ADV.

De formation école de commerce ou équivalent, vous justifiez d'une expérience d'au moins 5 ans en tantque responsable de zone export dans les secteurs de l' industrie pharmaceutique, en produits OTC ouéthiques, de la cosmétique ou de la grande distribution.

Vous maîtrisez parfaitement l'anglais, une troisièmelangue européenne est un plus.

Au delà de votre expérience, ce sont avant tout votretempérament commercial et votre forte cultureinternationale qui vous permettront de vous épanouirdans ce poste.

XXVI/LE MONDE/MERCREDI 12MARS 2008 REPRODUCTION INTERDITE

Page 27: le monde 2008 03 12

E u r o p e a n I n v e s t m e n t B a n k • E u r o p e a n I n v e s t m e n t B a n k

La Banque européenne d’investissement (BEI), l’institution definancement de l’Union européenne, qui a son siège à Luxembourg,recherche pour sa division «Services linguistiques» un(e):

� Traducteur/tricede langue maternelle française

Traduction de l’anglais (éventuellement de l’allemand, de l’italien oude l’espagnol) vers le français, de textes portant sur les différentsdomaines d’activité de la Banque.

Pour postuler et pour plus de détails, veuillez vous rendre sur le sitewww.bei.org/about et cliquer sur la référence SG08WWW03.

La BEI offre de bonnes conditions d’emploi et de rémunérationaccompagnées d’une série d’avantages. La BEI pratique unepolitique d’Egalité des Chances et les candidatures féminines sontvivement encouragées.

Tous nos postes vacants sontpubliés sur notre site webwww.bei.org/about.

INTERNATIONAL MONETARY FUND

SHORT-TERM INTERPRETER/TRANSLATOR

The International Monetary Fund is seeking freelance interpreter/translators to work under short-term contracts for itsmissions to Africa. Candidates must be professional conference interpreters with knowledge of economic terminology.Candidates should have French, Portuguese or Spanish as their A language and be capable of working from and intoEnglish and of producing final written translations into both languages in electronic format.

The IMF is also seeking freelance translators. Candidates must be able to produce high-quality final translations fromEnglish into Arabic, Chinese, French, Portuguese, Russian, or Spanish, and/or from any of these languages into English,in electronic format, and have sound experience translating economic, legal, and financial topics.

Ability to work under pressure as part of a team is essential, and familiarity with word processing software is a muchvalued asset. Selected candidates will be notified directly and may be convened for interpretation/translation tests andinterviews.

Please send your CV by March 26, 2008, listing your qualifications, interpretation and translation experience, andindicating your telephone/fax number and/or e-mail address to : [email protected], Attn : Mrs. Susana Eri,Chief Interpreter. Please indicate clearly whether you are applying as an interpreter, a translator, or both.

>C

onseil/Finance/International

http://www.easa.europa.eu

The European Aviation Safety Agency (EASA) is an Agency ofthe European Union with increasing devolved responsibilitiesfor specific regulatory and executive tasks in aviation safety.Based in Cologne, Germany, the EASA is the centrepiece of theEuropean Union’s strategy for aviation safety.

As a rapidly expanding Agency of the European Union,we continuously recruit highly qualified specialistsand administrators across a wide range of fields andspecialisations.

We invest in our employees by offering attractive termsof employment and remuneration and act as an EqualOpportunity Employer.

Interested and qualified candidates who are committed tocontribute to the achievement of the Agency’s challengingobjectives are invited to consult the “careers” section of ourwebsite where vacancies will be published regularly:http://www.easa.europa.eu

The European AviationSafety Agency

L‘Office européen des brevets recrute actuellement

des ingénieurs et des scientifiquespour exercer la fonction d‘examinateur de brevets dans ses services deMunich (DE), Berlin (DE) et La Haye (NL)

Vous avez : Nous vous proposons :

la nationalité d‘un Etat membre de l‘OEB

un diplôme sanctionnant des étudescomplètes de niveau universitaire

une bonne connaissance pratique d‘aumoins deux des langues officielles del‘OEB (allemand, anglais, français) et vousêtes prêt à apprendre latroisième langueavant de prendre vos fonctionsd‘examinateur

un emploi stable dans unenvironnement international à la pointede la technologie

une formation initiale intensive portantsur tous les aspects de l‘examen desbrevets, ainsi que des cours deperfectionnement

un traitement très intéressant, unexcellent système de prevoyancesociale et des conditions de travailmotivantes

L‘Office européen des brevets- l‘administration chargée de délivrer lesbrevets pour l‘Europe - est une organisationintergouvernementale autofinancée qui possèdeun effectif de plus de 6.000 agents répartis sur4 sites différents.

Il compte actuellement 34 Etats membres et estresponsable du système régional de brevets quiconnaît la croissance la plus rapide au monde.

Travailler pour l‘OEB, c‘est encouragerl‘innovation, la compétitivité et la croissanceéconomique, dans l‘intérêt des citoyenseuropéens.

Vos fonctions principales consisteront à examiner les demandes de brevet dans les trois langues officielles et à prendre des décisionsrelatives à la délivrance de brevets pour un maximum de 36 pays européens.

Si vous souhaitez obtenir de plus amples informations (notamment sur les domaines techniques pour lesquels il existe des postesvacants) et déposer votre candidature, nous vous invitons à consulter notre site internet :

http://www.epo.org/about-us/jobs/engineers-scientists_fr.html

ACCOMPAGNEZ LA MODERNISATION DE L’ETAT

Le Ministère de l’Education Nationale, le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche,pour renforcer leur équipe de consultants internes, recherchent un

CONSULTANT CONFIRMÉ H/F

STATUT D’AGENT CONTRACTUEL DU MINISTÈRE.POSTE BASÉ À PARIS 7ÈME (DÉPLACEMENTS DE COURTE DURÉE À PRÉVOIR EN RÉGION).

En appui des Directions centrales et des Académies, vous intervenez sur des missions de conseil et d’expertise auprèsd’interlocuteurs de haut niveau.

Diplômé(e) d’une grande école de commerce ou d’ingénieur et/ou d’un 3ème cycle universitaire, vous justifiez impérativement deplus de 5 ans d’expérience réussie en cabinet de conseil. Généraliste, vous avez conduit des missions de conseil variées etcomplexes dans les domaines de l’organisation et de la conduite du changement : pilotage de la performance / contrôle degestion, ressources humaines,…

Autonome et volontaire, vous êtes force de proposition. Vous êtes reconnu pour vos capacités d’analyse et de synthèse, votreesprit novateur et pragmatique. Vos talents relationnels et rédactionnels, votre sens de la diplomatie ainsi que votre goût dutravail en équipe vous permettront d’intégrer favorablement ce poste.

Vous voulez contribuer activement à la modernisation du service public de l’éducation : nous vous remercions d’adresservotre dossier de candidature, à notre Conseil Vediorbis search, sous la référence Men/nla par mail à :[email protected] ou par courrier au 12, rue Blaise Pascal, 92200 Neuilly sur Seine.

Visitez notre sitewww.vediorbis-search.com

Conseil en recrutement

Merci d’adresser votre CV par e-mail (format WORD) :[email protected] avec en objet la référenceODME 546025 à David Mérigonde (Bureau de Neuilly-sur-Seine).

www.michaelpage.fr

Contrôleur(se)s de GestionEtablissement public industriel et commercial de dimensionnationale recherche un(e) Contrôleur(se)s de Gestion.

Paris ◆ H/F

Sous l'autorité du Chef de Département Contrôle de Gestion,au sein de la direction financière, vous réalisez les tableaux de bords mensuels qui permettent de calibrer la performancede l'établissement en terme d'effectifs, de volumes financiers.Vous suivez la négociation des contrats d'objectifs entre leniveau central et les directions territoriales à la fois en termed'élaboration de la maquette, d'analyse de projets etd'arbitrage. Vous conseil lez les territoires en terme decontrôle de gestion et êtes force de proposition. Vous pouvezintervenir en tant qu'expert(e) auprès du réseau du contrôlede gestion grâce à votre maîtrise de SAP. Vous assurez desactivités de formateur(trice) occasionnel(le).

Titulaire d'un diplôme de l'enseignement supérieur de gestionde type école de commerce ou équivalent universitaire BAC +4/5. Vous avez au moins une première expérience enreporting, en audit externe ou en contrôle de gestioncommercial/ marketing. Vous disposez d'une connaissancedu secteur public et maîtrisez les principes de la comptabilitépublique. Ayant le goût du travail en équipe, vous devreztravailler en logique réseau à la fois au sein de la directionfinancière mais également auprès des territoires. Vous maîtrisez l'environnement SAP et ses modules CO et FM ainsi qu'Excel (Virtual Basic). Reconnu(e) pour votresens des priorités et de l'anticipation, vous saurez vousinvestir et démontrer votre sens de l'analyse.

Retrouvez notre opération spéciale

f CONSEIL / AUDITle mardi 18 mars*

dans

Retrouvez toutes nos offres sur www.lemonde.fr

*daté mercredi 19 mars.

LEGAL COUNSEL (Ref.: ECB/017/08)The Legal Advice Division of the Directorate General Legal Services of the European Central Bank (ECB) is seeking applications for the post of Legal Counsel.

The Division is responsible for assisting the ECB’s decision-making bodies in all legal aspects of the operational, institutional, regulatory and contractual framework of the ECB and of the European System of Central Banks (ESCB), including the preparation of the ECB’s legal acts and instruments. It coordinates the ECB’s consultative role with respect to draft Community legislation in areas falling within the ESCB’s fi eld of competence and assists the ECB’s decision-making bodies in matters relating to the interpretation of Community law. Its responsibilities also include advising on the labour and social security legal framework of the ECB and representing the ECB before the Community judicature.

The vacant position is within the team in charge of legal issues arising from staff matters. The successful candidate will be a highly qualifi ed lawyer who has a sound grounding in Community labour and social security law or the regulations applicable to the Community civil service. He/she will be expected to handle complex legal matters as part of a team, to show initiative and to interact with internal and external counterparts.

Qualifications and experience: • An advanced university degree in law obtained in an EU Member State. A qualification to practise law in an EU Member State or a research and publicationrecord would be an advantage. • A very good knowledge of Community law with an emphasis on Community labour and social security law. Knowledge of the regulations applicable to theCommunity civil service would be an asset. • At least two years’ experience as a practising lawyer in at least one of the above-mentioned areas. Experience in Community judicial practice andprocedure would be an asset. • Knowledge of the legal aspects of core central banking tasks and the institutional law dimension of Eurosystem or ESCB-related matters. • Excellent command ofEnglish with proven drafting ability as well as a working knowledge of French. Working knowledge of another official language of the EU would be an advantage.

Further information about the position, the required profi le and the application process is available on the ECB’s website www.ecb.int, Working for Europe. Candidates must be nationals of a Member State of the European Union.

REPRODUCTION INTERDITE LE MONDE/MERCREDI 12 MARS 2008/XXVII

Page 28: le monde 2008 03 12

recrute 400 collaborateurs en 2008dans ses écoles et filiales, dont :

dans les domaines suivants :> Communications physiques> Informatique et réseaux> Traitement de l’information et des connaissances> Sciences économiques et sociales, et management

20 enseignants-chercheurs200 doctorants et post-doctorants150 ingénieurs R&D

Informations et candidatures sur le site :www.institut-telecom.fr

E X C L U S I V I T É

Vous êtes cadre et cherchezà vous former dans l’immobilier ?

Rejoignez la 2ème promotion du :

B.A.D.G.E.* MANAGEMENT DES ENTREPRISESDES AFFAIRES ET DES HOMMES

DANS L’IMMOBILIER- Accrédité par la Conférence des Grandes Ecoles- Validé par la branche professionnelle de l’Immobilier

(CEFI)

Ouverture : FIN AVRIL 2008Dispensé à PARIS en partenariat avec l’EDHEC

Conditions d’accès :Bac + 2 et 3 ans d’expérience professionnelle ou Bac et 5 ansd’expérience professionnelle.Rythme : 3 jours/mois pendant 10 mois.Financement : plan de formation, DIF, CIF,période de professionnalisation, fonds personnels.

*Bilan d’Aptitude Délivré par la Conférence des Grandes Ecoles.

Contact ESI :Diane GILLOUINE mail : [email protected]él : 01 44 20 77 75

LE LYCEE FRANÇAIS DE KINSHASA RECRUTE

Postes de titulaires de l’Education Nationale à pouvoir :Professeur des Ecoles, Professeurs Certifiés de Lettres, d’Espagnol,d’EPS, de Sciences Physiques, de SVT, d’Histoire-Géographie, demathématiques et un(e) CPE.

Postes en contrat local à pouvoir(niveau BAC+3 minimum + 1ère expérience).

Professeurs de SVT, de Sciences Physiques, d’Allemand + Espagnol.

Contacts mèle : [email protected] tél : 00.243.89.89.97.550 ou 00.243.89.89.97.553

INAFON est l’organisateur de formations qui délivreune création pédagogique répondant à l’ensemble des besoinsdes personnels de la profession notariale. Visitez notre sitewww.inafon.fr.

Dans le cadre de notre développement, nous recherchons :

Reportant auprès du Directeur, votre mission s’articule autour de 4 axes :1. Relais actif de la politique décidée par le Conseil d’Administration.2. Animation du Conseil Paritaire de Gestion de votre région : accom-pagnement de son activité, détermination des besoins de formation,élaboration de l’offre…3. Communication auprès des études et des instances professionnelles.4. Coordination pédagogique.Vous assurez également le suivi administratif et financier de l’antenne.

Diplômé(e) Notaire ou avec une bonne connaissance de l’univers notarial, vous avez déjà à votre actif l’animation et la gestion réussies d’une petite unité. Vous savez faire preuve de curiosité, de talent relationnel, de qualités de communicant et de sensde l’organisation.Votre vision opérationnelle et la pro-activité que vous mettrez dansvotre rôle de représentation sur votre secteur seront des atouts pourréussir à ce poste. Maîtrise des outils informatiques nécessaire.

Merci de postuler par E-mail :[email protected]

Précisez la référence FR38.17354-LM et la ville choisie dans l’objet du mail

Mercuri Urval, 27-29 rue des Poissonniers,92522 Neuilly-sur-Seine Cedex.

www.mercuriurval.com

2 Responsablesd’Antennes Régionales

de Formation H/F1er poste : Basé à Paris

2ème poste : Basé à Strasbourg

Dans le cadre de son développement, l'Ecole deManagement de Strasbourg de l'Université RobertSchuman, issue de la fusion de l'IECS et de l'IAE,recrute des enseignants-chercheurs pour la rentrée2008/09

> 2 professeurs des universités> 2 maîtres de conférences

Ce nouveau pôle de management unique en France propose unMaster Grande École avec une spécificité internationale, et26 formations bac+3 à bac+5 dans tous les grands domaines dela gestion : Achat, Audit, Commerce, Comptabilité-contrôle,Entrepreneuriat, Marketing, Management et Ressources Humaines.

Contact : Ecole de Management de Strasbourg - Karine Bouvier :03 90 41 42 66 - [email protected] les informations sur www-urs.u-strasbg.fr, rubriqueRecrutements

Merci d'adresser votre CV + LM à :CNB - 22 rue du Sergent Bauchat75012 PARISou [email protected]

pour Terminale STGoption Mercatique

10 heures de cours hebdo

Profil : Personne dynamiqueet expérimentée.

Libre de suite.Possibilité d'évolution.

Ecole Technique recherche :

ENSEIGNANT EN MERCATIQUE(MARKETING) H/F

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Sous le haut Patronage du Ministèrede l'Ecologie, du Développementet de l'Aménagement Durables

XXVIII/LE MONDE/MERCREDI 12MARS 2008 REPRODUCTION INTERDITE

Page 29: le monde 2008 03 12

LE PARC NATUREL RÉGIONAL DU PERCHErecrute

son directeurCadre d’emploi des ingénieurs administrateurs et attachésà défaut contractuels

Le Syndicat Mixte de gestion du Parc naturel régional du Perche regroupe les Régions de Basse-Normandie et duCentre, les Départements de l’Orne et de l’Eure-et-Loir et les communes membres. Le Parc achève la procédure derenouvellement de son classement pour un territoire de 134 communes et 80 000 habitants à la notoriété croissante.

Missions : Collaborateur direct du Président, le directeur assure le bon fonction-nement des instances du Parc. Il anime, coordonne et veille à la miseen œuvre et au suivi du projet territorial de la nouvelle Charte, à la préparation des budgets et des programmes d’action. Il conduitl’exécution de ses budgets et mobilise les moyens nécessaires sousl’autorité du Président et du bureau. Il dirige et anime l’équipe du Parcet assure la consolidation du réseau de ses partenaires territoriaux etinstitutionnels. Il représente le Parc auprès des services des Régions,des Départements et de l’Etat ainsi qu’auprès des collectivités duterritoire et des établissements publics.

Profil et compétences requises : • Expérience de pilotage de projets, pratique des problématiques

territoriales et de l’action des collectivités.• Expérience et capacité de management (35 personnes environ),

maîtrise des finances publiques.• Pratique et maîtrise des enjeux de la préservation et de la valorisation

de la nature, du patrimoine et du développement durable.

• Réelles capacités d’animation, de négociation et de mobilisation.Aptitude à la prospective, force de proposition et d’initiative.

• Maîtrise de l’action publique, des acteurs institutionnels et desprocédures.

• Aisance relationnelle et qualités organisationnelles.

Condition : Rémunération : fonction publique territoriale.

Candidatures à adresser avant le 25 mars 2008Prise de fonction le 1er juin 2008

Candidature à adresser à Monsieur le Présidentdu Parc naturel régional du Perche

avec lettre de motivation manuscrite, CV Maison du Parc – Courboyer

61340 NOCESite internet : www.parc-naturel-perche.fr

Renseignements auprès de Madame Anne GAUDIN, responsableadministrative et financière du Parc (02.33.85.36.36).

Nous sommes un E.P.I.C.* chargé de :- élaborer la réglementation du secteur du 1% logement et contrôler

les organismes collecteurs - programmer l’emploi de fonds destinés à des actions prioritaires

de logement social- analyser financièrement et statistiquement le secteur du « 1% logement »Nous recherchons le

Directeur du départementactions prioritaires H/F

Paris

Rattaché au Directeur Général et membre du comité de direction,vous managez une équipe de 9 personnes et êtes responsable de définiret mettre en œuvre la politique d’actions sociales prioritaires : foyers de travailleurs migrants, logements outre mer, logements d’insertion,résidences hôtelières à vocation sociale, etc. En relation étroite avec lesacteurs locaux (maires, préfets, SEM…) et nationaux, vous financez etcontribuez à définir des opérations spécifiques de logement social. Votremission est très riche par la variété des situations : elle implique à la foisl’imagination de solutions nouvelles et un suivi administratif rigoureux desprocédures ou des bilans.

De formation supérieure (droit, économie, gestion, ingénieur), vousavez 10 ans minimum d’expérience dans la programmation, la constructionou l’exploitation de logements sociaux, en tant que directeur de programmeou dans une fonction liée aux investissements et à la gestion. Vos qualitésrelationnelles pour fédérer une équipe autour d’un projet, votre capacité à apporter des solutions et votre rigueur de gestion sont des critères clésde réussite.

Nous vous offrons de rejoindre une structure partenariale (Etat, patronat,syndicats) au cœur des sujets économiques et sociaux de notre époque etde prendre des responsabilités aux finalités en constant développement.

*E.P.I.C. : Etablissement Public Industriel et Commercial

Merci de postuler par E-mail : [email protected]écisez la référence FR68.18072-LM dans l’objet du mail

Mercuri Urval, 27-29 rue des Poissonniers,92522 Neuilly-sur-Seine Cedex. www.mercuriurval.com

Au service social de l’habitat

Centre Hospitalier IntercommunalRobert BallangerAulnay-sous-Bois

Hôpital de référence de Roissy et du Nord FrancilienMCO – psychiatrie – SSR

850 litsBassin de 450 000 ha

20 mn de Paris centre (RER)

recherche

PEDIATRE NEONATOLOGUERESPONSABLE D’UNITE

USI – Néonatalogie16 – 20 lits

(Centre Périnatal IIb Maternité 2500 naissancesChirurgie pédiatrique Plateau technique complet)

Candidatures à adresser à

Monsieur le DirecteurCentre Hospitalier Intercommunal

Robert BallangerBd Robert Ballanger

93602 Aulnay sous Bois cedex

>C

arrièresPubliques

Institut de Recherche public en Biologie recrute

Secrétaire Général H/FMissions : Gestion administrative et finan-cière. Prise en charge et suivi du budget(5,5 M.euros) et de la comptabilité analy-tique. Gestion des Ressources Humaines.Coordination de l’activité des Services(44 agents). Relations avec les tutelles.

Profil : Formation Supérieure en GestionFinancière et Management, Doctorat,Ecole ingénieur. Pratique de l’Informatiquede Gestion. Capacité d’organisation etd’encadrement. Maîtrise de l’anglais.

Lieu de travail : Marseille.

Position : CDD de niveau Ingénieur deRecherche avec possibilité de recrutementultérieur par concours.

Prise de fonction : 2ème trimestre 2008.

Merci d’adresser votre candidature etvos prétentions salariales à :

Mr le Secrétaire Général, CIML,Case 906, LUMINY,

13288 Marseille cedex 09

L’Agence du Patrimoine Immatériel del’Etat (APIE), service à compétence nationale créée par l’arrêté du 23 avril 2007,a pour missions de piloter le recensementdes actifs immatériels de l’Etat et des établis-

sements publics, de coordonner l’action des gestionnaires publics enanimant un réseau de correspondants ministériels, et d’apporter uneassistance opérationnelle aux gestionnaires publics par le biais de projets. Afin de soutenir notre développement, nous recherchons notre :

Chef de projet recensement H/F

Votre mission : Rattaché(e) à la Direction Générale, vous aurez pour missionde piloter le recensement des actifs immatériels des administrations et établissements publics. Dans ce cadre, vous développez une méthodologieadaptée, mettant au point des cadres et procédures de recensement en concertation avec les gestionnaires concernés et en animant le recueil desinformations et leur mise à jour en continu. Vous développez une collaborationétroite avec les services ministériels compétents (par ex : DGCP) pour la définition de normes comptables adaptées à la réalité des actifs immatériels et leur prise en compte effective dans les comptes patrimoniaux de l’Etat.Vous organisez une veille active au plan international sur l’ensemble des questions touchant au domaine de compétences, notamment en ce qui concernela comptabilisation des actifs immatériels. Dans ce cadre, vous développez leséchanges utiles et participez notamment à des conférences. En fonction devotre expérience, vous serez l’expert de l’APIE sur les questions économiques.Pour réussir dans vos missions, vous bénéficierez de l’assistance d’un cadreintermédiaire (cadre B de la fonction publique). Vous vous appuyerez égalementsur les chargés de mission de l’APIE impliqués dans les projets opérationnels.

Votre profil : De formation BAC + 5 et plus, vous avez une expérience d’au moins 5 années en économie et/ou en comptabilité publique. Vous aveztravaillé sur des projets interministériels et/ou interdirectionnels et vous avez été impliqué sur le développement et la mise en œuvre de méthodologie(s) innovante(s). Rigoureux, vous faites preuve d’esprit d’initiative et savez évolueren autonomie dans un environnement en voie de structuration. Doté(e) d’unexcellent relationnel, vous avez l’habitude de travailler en équipe.

Vous avez envie d’être un acteur actif de la modernisation de l’Etat ? Vous avezdes idées de changement, une vision à défendre ? Rejoignez nous !

Merci d’adresser votre candidature à Charles POUVREAU, MERCURI URVAL,par E-mail (format word) : [email protected]

Précisez la référence FR131.17966-LM dans l’objet du mailMercuri Urval, 27-29 rue des Poissonniers,

92522 Neuilly-sur-Seine Cedex. www.mercuriurval.com

Managers et Experts des Services au Public

■ Directeur Patrimoine H/F

Office public d'Aménagement et de construction Poste basé à Tarbes (65) réf. FR80.17168-LM

Rattaché(e) au Directeur Général, vous êtes responsable de la conception et de la mise en œuvre de la stratégie de gestion et de développement denotre patrimoine. Manager opérationnel, vous avez un goût développé pour le secteur du bâtiment, le service et la qualité.

■ Directeur de la Gestion Immobilière H/F

OISE HABITAT - Développement immobilier social local Poste basé à Creil (60) réf. FR96.15285-LM

Rattaché(e) au Directeur Général, vous prenez en charge la responsabilitéopérationnelle de notre patrimoine et des collaborateurs décentralisés en quatre agences. Force de propositions vous apportez votre expérience en gestion et management ainsi que vos idées concrètes et efficaces.

■ Directeur Général H/F

Val Touraine Habitat Poste basé à Tours (37) réf. FR96.17979-LM

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Le Maire de Mérignac,désire consolider la place de la ville comme leaderéconomique Aquitain en initiant et développant desprojets porteurs d’avenir, créateurs d’emplois, etoffrant une large part aux technologies de pointe.Dans cette perspective, il recherche :

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• Vous assurez l’accueil et l’accompagnementdes chefs d’entreprises en apportant dessolutions en matière d’urbanisme opéra-tionnel dans les projets d’implantation, dedéplacement, d’agrandissement et mobilisezà cet effet les services administratifs/tech-niques de la ville ;

• Vous identifiez les besoins des chefsd’entreprises en matière d’emploi, dévelop-pement commercial, mise en relation institu-tionnelle… et les orientez en conséquence ;

• Vous initiez et/ou accompagnez lesactions de communication et de relationspubliques du Maire à l’attention des acteurséconomiques

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pour la Direction Générale Adjointe aux RelationsInternationales et aux Affaires Européennes,

Mission Europe,

Un chargé de mission pour l’animation etl’appui technique du programme decoopération territoriale européenne

France-Italie ALCOTRA 2007-2013 (H/F)Catégorie A

Mis au service des acteurs transfrontaliers du programme pourrenforcer l’appui à l’émergence et au montage des projets dans lesterritoires concernés de la zone Sud (territoires éligibles et adjacentsde Provence-Alpes-Côte d’azur), il ou elle aura pour missionsprincipales :- L’information des porteurs de projets sur le programme et sur les

modalités pratiques de montage des projets de coopération,- L’aide à l’émergence de projets éligibles aux mesures du programme,- L’appui technique et réglementaire aux maîtres d’ouvrage pour le

montage des dossiers, notamment dans le respect des règlesd’éligibilité et des priorités du programme.

Ce poste nécessite une maîtrise écrite et orale de la langue italienne.Une formation supérieure de niveau Master en Affaires européennes,Développement local ou Aménagement du territoire est vivementsouhaitée ainsi qu’une connaissance spécifique du contexteinstitutionnel français et italien, des fonds structurels et desprogrammes communautaires.

Ce poste est basé à l’antenne régionale de Gap ; Des déplacementsréguliers sont à prévoir sur les différents territoires du partenariatfranco-italien (permis B obligatoire).

Si vous êtes intéressé(e) par cette offre, merci de nous adresservotre candidature (CV + lettre de motivation manuscrite)

sous la référence DGARIAE/ME/CM/JM/08,avant le 31 mars 2008 à l’adresse suivante :

Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Hôtel de RégionDirection des Ressources Humaines

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REPRODUCTION INTERDITE LE MONDE/MERCREDI 12 MARS 2008/XXIX

Page 30: le monde 2008 03 12

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Mission Handicap : donner sa place à chaque compétence

Le handicap nous concerne tousC’est pourquoi Société Générales’engage pour développer l’emploi et l’intégration des personnes en situation dehandicap. Notre objectif : doubler les recrutements chaqueannée pendant 4 ans et agirpour plus d’intégration, d’accompagnement et de formation. Un engagementconcrétisé par des aménagements d’horaires ouergonomiques lorsque cela estnécessaire et la volonté d’ouvrirl’ensemble des parcours de formation de l’entreprise.

Une Mission Handicappour réaliser nos objectifsAu cœur de cette dynamique,la Mission Handicap agit quotidiennement en sensibilisant et mobilisant l’ensemble des acteurs internes.Et crée les meilleures conditions de travail pourles collaborateurs handicapés.

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XXX/LE MONDE/MERCREDI 12MARS 2008 REPRODUCTION INTERDITE

Page 31: le monde 2008 03 12

Ici&ailleursA Berlin, les starssur un boulevardBerlinCorrespondante

I l y a la Walk of Fame à Hol-lywood, en Californie. Il y aurabientôt le boulevard des Stars

à Berlin. Courant 2009, la capitaleallemande va se doter d’un par-cours inscrit dans le sol à lamémoire des grands noms du ciné-ma germanophone. Initiative duMusée du cinéma et de la télévi-sion, ce projet, que la ville de Ber-lin finance à hauteur d’un milliond’euros, traversera la PotsdamerPlatz, point névralgique de lamétropole où a lieu la Berlinale.C’est Gero Gandert, membre ducomité de direction du musée, quien a eu l’idée. Sa vie durant, cecinéphile âgé de 79 ans a parcourules Etats-Unis pour en rapporterobjets ou documents ayant appar-tenu à des réalisateurs et acteursallemands en exil, tels Fritz Lang,Billy Wilder ou Marlene Dietrich.« Je voulais que ces grandes figuresaient à nouveau leur place au cœurde Berlin, je tenais à leur rendrehommage en restituant leur présen-ce dans la ville », explique GeroGandert, qui se bat depuis 2003pour obtenir le financement de cemémorial qui sera aussi dédié auxcinéastes non exilés.Son rêve va donc voir le jour, sousforme d’ellipses anthracite de ter-razzo (ciment et marbre poli)incrustées dans le sol, parseméesde poudre d’or et de pastilles deverre synthétique, le tout éclairépar en dessous. Les noms d’Han-na Schygulla ou de Rainer WernerFassbinder apparaîtront en lettresargentées. La célèbre architectelondonienne Zaha Hadid estl’auteure de cette « Promenade delumière », qui tient à se démar-quer de la Walk of Fame d’Hol-lywood Boulevard tout en adres-sant un clin d’œil aux quelque2 000 étoiles de marbre rouge.Les noms qui figureront sur le bou-levard des Stars seront décidés parun jury représentant les diversesinstitutions du cinéma allemand.Le parcours lui-même est laisséouvert, afin qu’il puisse s’enrichirchaque année de nouvelles stars.« Des noms d’hier, d’aujourd’hui etde demain y trouveront place, égale-ment issus du milieu de la télévision,puisque aujourd’hui le cinéma n’estplus rien sans elle », explique GeroGandert.Des pionniers de l’industrie ciné-matographique, tel Max Sklada-nowsky, pourraient s’y inscrire. Ace jour, la presse évoque prudem-ment les actrices Hildegard Knefet Maria Schell, ou encore le came-raman Michael Ballhaus. Tous, entout cas, feront l’objet « de respectet d’amour », selon le souhait d’unhomme qui leur a voué sa vie. a

Lorraine Rossignol

Juliad’Erick Zonca

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Une femme imbibel’écran dès la premièrescène,unefemmeimbi-bée d’alcool, tropmaquillée, yeux

vitreux, ivre du pouvoir qu’ellepeut avoir sur les cadres à cravatedénouée qui s’affalent dans un barenfumé, grisée surtout de pouvoirs’oublier, ignorer ses problèmes,plonger quelques heures dans untrip d’où elle resurgira le lende-main matin avec la gueule de bois,le rideau de scène tombé sur sonone woman show dérisoire et funè-bre.

Quand on la voit, au petit matin,jetée par un mâle dont elle nereconnaît pas le visage, titubantsur ses talons aiguilles et rajustantsa culotte, grande bringue roussemal attifée dans sa robe froissée,onpenseà deux comédiennesamé-ricaines ayant irradié l’écran deleur présence : Barbara Loden, lafemme dans tous ses états de Wan-da, qu’elle avait elle-même réalisé,surprise au lit avec un voyageur decommerce qui tente de filer à l’an-glaise tandis qu’elle ronfle surl’oreiller. Gena Rowlands, la fem-me sous influence des films deJohn Cassavetes, corps voué à ladépenseexcessive, presquethéâtra-lisée,grand châssis en proie à la fiè-vre, au plaisir d’un soir, à l’ébriéténécessaire pour compenser le videexistentiel et favoriser le don de soisans états d’âme.

Si l’on pense d’emblée à cesdeux séduisants monstres sacrés,avant même de savoir que l’intri-gue de Julia va ressembler (unpeu) à celle de Wanda et (beau-coup) à celle de Gloria, où GenaRowlands se retrouvait en cavaleavec un môme portoricain que laMafia a rendu orphelin, c’est parceque la présence de la flamboyanteTildaSwinton est tellequ’on n’ima-gine pas le film sans elle, sa façonde chanceler, de faire trembler sesmâchoires, parler avec du cotondans la bouche, fumer de façon

compulsive, se mouvoir commeune girafe nerveuse, vibrionnante.

Donc, elle s’appelle Julia. Gran-de gueule, coupée de ses amis,virée de son boulot, prompte à l’in-jure, bourrée de dettes, elle est lanouvelle héroïne d’un cinéaste atti-ré par les êtres en marge. Dans LaVie rêvée des anges (qui avait valu àElodie Bouchez et NatachaRégnier un double prix d’interpré-tation à Cannes), Isa et Marieétaient deux jeunes femmes pau-mées, rebelles à une vie de galère.L’apprenti boulanger du PetitVoleur tentait d’échapper à sondes-tin de laissé-pour-compte en rejoi-gnant la pègre. Julia, elle, croit toutàcoup pouvoirannuler sadéchéan-ce lorsque sa voisine lui proposeun « coup ».

Cette illuminée, un rien mégalo-mane, que ses troubles rendentpeu fiable, et que Julia a croiséeaux Alcooliques anony-mes, lui raconte qu’onlui a confisqué son fils,qu’elle a besoin d’unecomplicepour le récupé-rer, le kidnapper augrand-père milliardai-re…Julia, dès lors, se lan-ce dans une escalade demanipulations, une fui-te en avant qui semblesans issue, mais au fil delaquelle son appréhen-sion des autres va changer.

Julia est l’histoire en abîmed’une femme déterminée à grugertout le monde et qui se retrouve pri-se dans les nasses de l’action,

dépassée par ce qu’elle a aveuglé-ment mis en branle, l’histoired’une menteuse piégée par ses

mensonges, l’histoired’une kidnappeuse kid-nappée. Croyant dou-bler son informatrice,croyant pouvoir agirmasquée, croyant pou-voir récupérer sa rançonavec autant de facilitéque dans les thrillers oùla consigne des gares al’air d’avoir été inventéepour cela, elle fonce, nelâche rien, s’empêtre,

finit dans un cul-de-sac au Mexi-que, cernée par des crapules quiinversent les rôles.

L’originalité du scénario est defaire de cette femme une cynique,

trop préoccupée par sa survie pouresquisser la moindre compassion.Draguée par un type dans un caféde Tijuana, elle se laisse distraire,ne pense plus qu’au trouble de lasensation présente, oublie de sur-veiller le môme qui est devenu saseule monnaie d’échange. Dénuéede tout instinct maternel, elleenfer-melegamindansson coffre, le ligo-te, l’assomme de somnifères,l’abandonne dans le désert, le mal-mène, le houspille, et cependantcette femme ne nous est jamaisantipathique. Elle devient mêmepresque héroïque à la fin, dans l’in-fernale toile d’araignée où elle s’estfourrée.

Erick Zonca est trop malin pourimaginer une issue totalementrédemptrice,maisnous laisse réflé-chir aux acquis de cette épopée ini-tiatique. Son film n’est pas sansdéfauts. Quelques longueurs dansun récit pourtant truffé d’ellipses,sans doute parce qu’il durait4 h 30 au départ. Un jeu assezinexistant chez le gamin. Mais il y aTilda Swinton, sa surenchère debla-bla et la course éperdue de soncorps qui s’épuise, un scénario tor-du, une action à l’américaine dansdes décors qui évoquent parfois lesphotographies de Nan Goldin. Cen’est pas rien. a

Jean-Luc Douin

Film franco-américain. Avec Tilda Swin-ton, Saul Rubinek, Kate del Castillo,Aidan Gould. (2 h 20.)

Culture&vousCinéma

EntretienErick Zonca, cinéaste

Vous avez signé votre premierlong métrage en 1998, à 41 ans,avec La Vie rêvée des anges, puison ne vous a plus vu sur lesécrans, hormis Le Petit Voleurpour Arte en 1999. Julia a-t-il étéun film si difficile à monter ?

Attendre dix ans, c’est unmoyen de se faire désirer… Jemets du temps à écrire les scéna-rios. Il m’avait fallu trois ans etdemi pour La Vie rêvée des anges.Le Petit voleur était une partienon tournée de mon premierlong métrage et son scénario aété bouclé en un mois. Pour Julia,nous avons mis, avec Aude Py,ma coscénariste, quatre à cinqans au total pour écrire le film. Ila été particulièrement difficile àmonter. C’est un film long, de2 heures 20, tourné aux Etats-Unis et au Mexique, avec desacteurs américains et mexicains.Beaucoup m’ont reproché d’avoirécrit un scénario trop glauque,négatif, sur une femme alcooli-que.Quels sont les producteurs quivous ont soutenu ?

Au début, l’écriture a été finan-

cée par Noë Productions, avecFrédérique Dumas, qui croyait àce projet. Quand Noë a été miseen redressement judiciaire, Jac-ques Ouaniche [qui en a reprisles rênes] a voulu trouver un pro-ducteur américain. Or, BimghamRay, que je connaissais bien, unproducteur indépendant appelépar la Paramount pour relancerUnited Artists, voulait faire unremake américain du PetitVoleur. Parce que j’ai trouvél’adaptation trop bavarde et senti-mentaliste, cela n’a pas pu se fai-re mais je l’ai convaincu de pro-duire Julia. Le scénario étaitdonc déposé chez United Artistsquand, quinze jours plus tard,Bimgham s’est fait virer du stu-dio car il avait dit trop de mal deses boss dans le livre Sexe, men-songes et Hollywood…Qu’avez-vous fait ?

Je suis allé voir Michel Saint-Jean (qui dirige Diaphana). Il atrouvé le scénario glauque, le per-sonnage trop négatif, il n’aimaitpas l’idée de cette femme qui faitmal au gamin. Son assistante l’aconvaincu du contraire et contretoute attente il a voulu produirele film. Nous sommes allésensemble voir Ted Hope, l’un des

producteurs d’Ang Lee et MichelGondry. Ted, qui est pourtant untrès gros calibre dans la produc-tion américaine, n’arrivait pas àtrouver d’argent pour ce film. Ilm’a proposé trois scénaristesaméricains différents pour cou-per le scénario initial.

Pendant ce temps, j’ai refusétoutes les offres qui m’étaient fai-tes – une adaptation de la trilogiede Kieslowski, un film sur lesboat- people avec TerrenceMalic k… Au moment où j’allaisabandonner, François Marquis,le producteur de tous mes pre-miers films m’a dit : « laisse-moisix mois pour trouver de l’argent ».

Avec Ted, nous avons convain-cu Julianne Moore d’incarnerJulia. Avec cette actrice « banka-ble », Studio Canal, France 3Cinéma et un coproducteur belgeont donné leur accord financier.Nous devions tourner en dixsemaines, mais Julianne Moorene voulait pas plus de huit semai-nes. Je l’ai virée, mes producteursétaient blêmes… Nous avonsdemandé à Tilda Swinton, à quije pensais depuis le début. Elle aété immédiatement enthousiaste,nous a reçus en Ecosse. Elle étaitbien moins connue qu’auj-

ourd’hui et l’apport de StudioCa-nal a fondu. Ted a essayé en vainles studios et les fonds d’investis-sements américains. On a hésitéà y aller. Au total, j’ai fait le filmavec 4 millions d’euros.Comment s’est passéle tournage ?

On a tourné en cinquantejours. Le film faisait 4 heures etdemi, il a été considérablementcoupé. Tourner aux Etats-Uniscoûte quatre fois plus cher qu’auMexique, c’est la raison pourlaquelle nous ne sommes restésque huit jours à Los Angeles.Mais du coup, on ne nous a pasdonné de bons techniciens. AuMexique, les équipes de techni-ciens sont pléthoriques, pas tou-jours très bonnes – le chefmachino ne savait pas faire untravelling par exemple – maisagréables et réglos.Quels sont vos projets ?

Je veux retourner à New York,où j’ai un autre projet avec TildaSwinton, une comédie violente,un peu dans la veine de Taren-tino. J’ai aussi un autre projet defilm à Mexico, sur les relationssexuelles. A dans dix ans… a

Propos recueillis parNicole Vulser

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Samedi 15 mars 21hSoirée Autoportrait de Josiane BalaskoSac de Nœuds de Josiane Balasko *

Dimanche 16 mars

19h Agnès Varda, Jackie Buet :festivals de films de femmes

21h Soirée Anniversaire 30 AnsBirlyant, une histoire Tchétchènede Helen Doyle *suivie d’un concert avec Birlyant Ramzaeva

* en présence des réalisatrices

L’originalitédu scénarioest de fairede cette femmeune cynique,trop préoccupéepar sa surviepour esquisserla moindrecompassion

Dans le rôle de Julia, Tilda Swinton, dont la présence est telle qu’on n’imagine pas le film d’Erick Zoncka sans elle. CAMILLE NATTA

Cavale funèbre au fémininDix ans après « La Vie rêvée des anges », Erick Zonca met en scène Tilda Swinton, stupéfiante

Après cinq ans d’écriture, chroniqued’un film « particulièrement difficile à monter »

0123Mercredi 12 mars 2008 31

Page 32: le monde 2008 03 12

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Dans la viede Philippe Faucon

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Q u’est ce qu’on peut faireavec de bonnes inten-tions, de bons senti-ments ? Un film, répondPhilippe Faucon, au

mépris de tous les lieux communssur le revêtement de sol de l’enfer.Dans la vie, qui raconte une histoi-re de juifs et de musulmans à Tou-lon, s’empare du sujet qui fâchepar excellence (pour ne pas direde la plus sanglante des pommesde discorde) pour réaliser unecomédie ensoleillée qui tournerésolument le dos au malheur.

Le geste est beau, inattenduaussi – le dernier film de Faucon,La Trahison, mettait en scène laguerre d’Algérie et les précédents(Sabine, Samia) s’intéressaientplus à ce qui sépare le genrehumain du bonheur qu’à ce der-nier. Cet effet de surprise permetà Dans la vie de surpasser sesdéfauts – un programme pédago-gique un peu trop évident, une dis-tribution inégale et un scénarioparfois schématique – pour nelaisser, au bout de sa très brèvedurée, qu’une sensation d’apaise-ment.

Partition délicateA Toulon, donc, Sélima (Sabri-

na Ben Abdallah), une jeune infir-mière qui vient de s’établir à soncompte, se présente chez unmédecin juif (Philippe Faucon,pas très à l’aise de ce côté-ci de lacaméra) qui lui propose de pren-dre en charge Esther (Ariane Jac-quot), sa mère impotente et irasci-

ble qui consomme infirmières etauxiliaires de vie au rythme oùHumphrey Bogart finissait sespaquets de cigarettes.

Sélima est une femme moder-ne, qui cache une partie de sa viede célibataire libre (son petit amiest d’origine subsaharienne, ellefume et boit parfois de l’alcool) àsa famille algérienne. Comme lesparents de son infirmière, Esther

est née en Algérie, et ce lien du solfait un puissant antidote à l’hu-meur acariâtre de l’infirme quibientôt ne jure plus que par Séli-ma. Celle-ci fait appel à sa mèreHalima (Zohra Mouffok) afinqu’Esther soit à chaque heure desa vie entre des mains familières.Halima n’a jamais travaillé endehors de chez elle et se découvreun appétit pour l’inconnu.

Même si elle déverse des tom-bereaux d’insultes à l’endroit d’Is-raël quand la télévision montredes images de la guerre au Liban,elle se lance dans l’exploration dela culture juive, de la religion à lagastronomie, avec un enthousias-me d’étudiante en ethnologie.Flattée par cette curiosité, Estherse laisse entraîner à son tour dansle quotidien d’une Algérienne en

Provence. Pour ce duo de vieillesfemmes déracinées, PhilippeFaucon (et trois autres scénaris-tes, sa femme Yasmina Nini-Faucon, le cinéaste William Karelet Sarah Saada) a écrit une parti-tion délicate, qui mêle les instantsquotidiens (la cuisine, le ham-mam) et le bruit du monde (lesnouvelles de l’intervention israé-lienne au Liban).

C’est sans doute dans la miseen scène de ce continuo dissonantde la guerre et de l’hostilité irrai-sonnée que Dans la vie déçoit unpeu. La vieille Halima a décidéd’utiliser l’argent gagné chezEsther pour financer son pèlerina-ge à La Mecque. Elle se heurte à laréprobation de ses fils ; plus tôtdans le film, sa fille a encouru l’op-probre de cousines voilées. Dansces moments de démonstration,Philippe Faucon semble poser lesbriques de ses arguments et perdla grâce qui baigne le reste dufilm.

Car Dans la vie est un filmd’abord gracieux qui pousse natu-rellement dans l’air et la lumièrede la ville où il a été tourné. Com-me à son habitude, PhilippeFaucon a fait appel à des comé-diens non professionnels, mais iln’a pas dû être surpris en décou-vrant qu’Ariane Jacquot et ZohraMouffok, les interprètes de sesdeux matriarches méditerranéen-nes, étaient des femmes de specta-cle, capables de colères spectacu-laires comme de rires homéri-ques.

C’est quand il n’explique rien,quand il laisse les dialoguesbanals de tous les jours se dérou-ler paresseusement dans l’air duMidi – au long d’une formidableséquence à la plage, par exemple– que Dans la vie parvient à sesfins, à montrer la possibilité dubonheur et de sa condition pre-mière, la paix. a

Thomas Sotinel

Film français.Avec Sabrina Ben Abdallah, Zohra Mouf-fok, Ariane Jacquot. (1 h 13.)

MR73d’Olivier Marchal

bbb

Q uatre ans après 36, quai desOrfèvres, gros succès com-mercial, Olivier Marchal

revient sur les écrans avec sonnouveau film : MR73. Les nom-bres changent, la recette reste.Un composé d’attestation auto-biographique (Olivier Marchalfut policier), d’acteurs presti-gieux mis au service du récit –Daniel Auteuil rempile sansDepardieu et tient seul la vedettecette fois – et de métaphysique àla truelle.

Le tout servant une remise augoût du jour du bon vieux polar àla française, avec noirceur del’âme, médiocrité du genrehumain et cynisme de l’institu-tion poussés jusqu’à l’abject.

MR73, c’est d’abord le flingueavec lequel la police nationale aété équipée en 1973, un petitbijou créé par la société Manu-rhin de Mulhouse. Son rôle tragi-que dans le film n’en est pasmoins secondaire, puisqu’il ydort tout du long comme une reli-que dans un tiroir.

Tourment moralDisons que c’est un des rares

instruments de la certificationdocumentaire dont se prévaut lefilm. Pour le reste, il faudra faireavec les grandes orgues du tour-ment moral et de la déréliction,façon Dostoïevski made in Fran-ce.

Louis Schneider (DanielAuteuil) en est le héros pathéti-que. C’est un flic au SRPJ de Mar-seille, un homme moralementdéfait et physiquement détruit,qu’on voit détourner un bus sousl’effet de l’ivresse au début du

film. Il faut dire que Louis, alcooli-que notoire, ne fait globalementque des conneries, sauf quand ilest sur une enquête. Rien d’éton-nant quand on porte sur ses épau-les tant de fardeaux à la fois. Il y ale souvenir de l’accident qui atransformé sa femme en épave,qui revient le hanter régulière-ment mais que le scénario oublie-ra in fine de nous expliquer.

Effets de styleIl y a la libération d’un dange-

reux maniaque qui a massacrévoici vingt ans une famille dont lafille survivante se met aujour-d’hui sous la protection du poli-cier. Il y a l’enquête qu’il mène auprésent sur les traces d’un mysté-rieux tueur en série provençal. Ily a aussi son ennemi juré dans leservice, un fieffé teigneux, quifait tout pour lui compliquer uneexistence pourtant assez compli-quée comme ça.

Il y a, pour tout dire, beaucouptrop de choses pour un seul hom-me, voire pour un seul film, toutparticulièrement quand celui-cibalise le chemin du spectateur àgrand renfort d’effets de stylepompeux, de retours en arrièreexplicatifs et de considérationspsychologiques passablement tri-viales.

Cette inflexion délibérée versla tragédie morale, qui réussit sibien à un James Gray, se révèlefort peu convaincante chezOlivier Marchal. C’est d’autantplus regrettable que le réalisateurdispose a priori de l’expériencequi permettrait à ses films dedevenir de grands polars : cellede la connaissance intime du tra-vail policier. a

Jacques Mandelbaum

Film français. Avec Daniel Auteuil, Oli-via Bonamy, Catherine Marchal, FrancisRenaud. (2 h 04.)

Duo de femmes déracinées sous le soleil de ProvenceSur un sujet qui fâche : les relations entre juifs et musulmans, Philippe Faucon signe une comédie pleine de grâce

Zohra Mouffok, dans le rôle d’Halima. DR

Alcool, serial killer et chef teigneux,ça fait beaucoup pour un seul flicDans « MR73 », 0livier Marchal, ancien inspecteur devenu cinéaste,fait à nouveau de Daniel Auteuil un policier à la dérive

32 0123Mercredi 12 mars 2008

Page 33: le monde 2008 03 12

ÉvolutionNombre de par rapport Totalsemaines Nombre Nombre à la semaine depuis

d’exploitation d’entrées (1) d’écrans précédente la sortie

Source : Ecran Total (1) Période du 5 au 9 mars inclus

Bienvenue chezles Ch'tis 3 3 209 572 840 � – 11 % 8 223 801

Les Femmesde l'ombre 1 236 152 469 � 236 152

Paris 3 166 344 482 � – 48 % 1 322 120

Taken 2 163 347 350 � – 34 % 454 761

Benjamin Gates 2 4 129 030 527 � – 45 % 1 753 942

Asterix auxJeux olympiques. 6 128 010 998 � – 60 % 6 641 173

Soyez sympas,rembobinez 1 121 420 190 � 121 420

L'Heure d'été 1 119 039 168 � 119 039

Jumper 3 114 414 508 � – 48 % 995 586

There Will Be Blood 2 93 973 120 � – 37 % 274 492

AP : Avant-première * Estimation

Leschoixdu«Monde»

Les meilleures entrées en France

b4 Lire notre critique

bbb à voirb4 Dans la vieFilm français de P. Faucon (1 h 13).

b4 JuliaFilm français d’E. Zonca (2 h 20).

b4 HomeFilm franco-autrichien de P. Chila(50 mn).

bbb pourquoi pasModern LoveFilm français de S. Kazandjian(1 h 32).Modern Love imbrique les histoi-res amoureuses de deux amateursde comédies romantiques, incapa-bles de vivre une vie sentimentalesatisfaisante, avec l’histoire d’unecomédie musicale qu’ils voientdans la même salle. Le scénariosuscite l’intérêt pour les trajectoi-res de ses personnages mais lamise en scène neutralise la capaci-té du film à créer du rêve. I. R.Rendez-vous à Brick LaneFilm britannique de S. Gavron(1 h 37).Adapté du roman de Monica AliSept mers et treize rivières, cepremier film voudrait être une fres-que, qui va de l’indépendance duBangladesh aux attentats du11 septembre 2001, et la chroniquede la vie d’une femme, immigréebangladeshi à Londres. Cetteambition pousse Rendez-vous àBrick Lane vers le haut, avec l’ap-pui de comédiens formidables,mais elle met aussi à l’épreuvel’inexpérience et la maladresse dela cinéaste. T. S.

b4 MR 73Film français d’O. Marchal(2 h 04).Quelle classe ma classeFilm documentaire français deP. Troyon (60 mn).

Au collège Pierre-Sémard de Bobo-gny, dirigé par Joseph Rossetto,une expérience pédagogique origi-nale tente de prendre à rebours lefatalisme de l’échec. Départ à Parisd’une tournée nationale pour cetintéressant témoignage dépourvude visée esthétique. J. M.

bbb on peut éviterMon FührerFilm allemand de D. Levy (1 h 30).Fin 1944 : Adolf Hitler est au plusmal, complètement déprimé. Alorsqu’il doit prononcer un discoursJoseph Goebbels tire d’un camp deconcentration un ancien profes-seur de théâtre juif pour le coa-cher. Annoncée comme un succèsoutre-Rhin, cette comédie sinistre,qui pille outrageusement quelquesgrands classiques du genre, rappel-le le temps où le cinéma allemandsemblait venir d’on ne sait quelarrière-monde culturel. J. M.Le Voyage de Primo LeviFilm documentaire italiende D. Ferrario (1 h 32).Soixante ans après le long voyagede Primo Levi après la libérationd’Auschwitz, qui conduisit l’écri-vain, comme il le relate dans sonlivre La Trève, de Pologne jusqu’enBiélorussie pour revenir de là versl’Italie, Davide Ferrario a suivi lemême itinéraire. Le documentairequ’il en a rapporté se présentecomme une traversée express, etsans véritable point de vue de cequ’on appelle aujourd’hui « lanouvelle Europe ». I. R.

nous n’avons paspu voir10 000, de R. Emmerich.Retrouvez l’intégralitédes critiques de ces filmssur www.lemonde.fr/cinema

Julien Lucas et Alain Libolt. DR

Cinéma b b b excellentb b b à voir

b b b pourquoi pasb b b on peut éviter

Festival du film asiatiquede DeauvilleDEAUVILLE. La dixième éditiondu festival normand et orientalpropose un hommage au réalisa-teur coréen Im Kwon-taek. Sonœuvre survole plus d’un demi-siè-cle, mais on n’en a eu la révéla-tion en France que pendant ladernière décennie.A Deauville, on pourra comblercette lacune tout en découvrantson dernier film, Par-delà les ans,dans lequel Im Kwon-taekrevient sur deux de ses sujetsd’élection, l’art musical du panso-ri et l’histoire tourmentée de lapéninsule après la secondeguerre mondiale.D’autres hommages seront ren-dus au compositeur japonais JoeHitaishi, à son compatriote l’ac-teur Kôji Yakusho (L’Anguille) etau cinéaste et comédien chinoisJiang Wen. La compétition du fes-tival offrira, entre autres, le trèsbeau Wonderful Town duThaïlandais Aditya Assarat.Centre international, casino et ciné-ma Morny. Du 12 au 16 mars. deau-villeasia.congres-deauville.com

Lesfilmsdelasemaine

Homede Patrick Chiha

bbb

Encore inconnu du grandpublic, Patrick Chiha estl’auteur de l’intrigantmoyen métrage Home.Agé de 32 ans, ce cinéas-

te est autrichien de naissance, liba-naisd’ascendance, français d’adop-tion. Sans doute n’en fallait-il pasmoins pour formuler, comme il lefait ici, l’idée d’un pont reliantl’Autriche et le Liban, d’une nébu-leuse d’échos que se renverraientmutuellement l’histoire et la géo-graphiededeuxpaysqueni l’histoi-re ni la géographie n’ont jamaisrapprochés.

Le film s’ouvre dans un majes-tueux paysage autrichien de mon-tagnes boisées, sur fond d’une ver-sion chantée et arabisante de la 40e

Symphonie de Mozart. Une voiturenoire s’aventure sur les lacetsd’une petite route de crête, à l’inté-rieur de laquelle deux hommes,l’un jeune (Julien Lucas) et l’autreplus âgé (Alain Libolt), cadresd’une entreprise textile françaisevenus faire des affaires dans lepays, cherchent le lieu de leur ren-dez-vous.

En associant le monde des affai-res à ce décor millénaire, PatrickChiha s’extrait d’emblée de touteperspective naturaliste. Tout sonfilm, de fait, flotte dans une zoneindéterminée entre la sphère réelleet la sphèrementale, entre lemono-logue intérieur et le dialogue philo-sophique, entre la mise en branle

irrépressible d’un flux de mémoireet la dynamique du présent.

Emprunt au théâtreAlain Libolt incarne ici un hom-

me d’une cinquantaine d’années,né d’une mère autrichienne quis’exila au cours des années 1950 àBeyrouth, et d’un père libanais. Cevoyage qui le ramène sur les lieuxdesonenfance faitdéferler uneava-lanche de souvenirs, qu’il restituedans un curieux monologue, unesorte d’ébauche de roman oraldont il confie la primeur, sans vrai-

ment lui en donner le choix, à sonjeune collègue. Destinataire paropportunité de ce récit qui plongeau cœur de l’Autriche nazie, puisd’un Liban mythifié d’avant laguerre, celui-ci renvoie la balleavec bienveillance, le ramène versla réalité de leur mission, le laisseaussi parfois poursuivre seul.

Empruntant au théâtre, ce dis-positif, qui fait imploser un refouléhistorique lourd dans ce décorimmuable, sans aspérités, est à lafois ce qui fait la force mystérieusedu film et ce qui le rigidifie un peu.

Aéré par des prises de vues de Bey-routh filmées en super-huit quifont écho à la narration de Liboltautant qu’aux paysages autri-chiens, bousculé par le frottementavec le réel, par un humour pince-sans-rire distillé dans les dialo-gues, le film n’en propose pasmoins une musique singulière, surlaquelle le spectateurpeut mentale-ment se projeter son propre film. a

Isabelle Régnier

Film franco-autrichien. Avec AlainLibolt, Julien Lucas. (0 h 50.)

ShanghaïCorrespondant

R egroupé derrière une lour-de porte de bois, un petitgroupe d’hommes et de

femmes occidentaux sont plon-gés dans une discussion animée,observant à travers un judas cequ’on imagine être, hors champ,des troupes armées, prêtes à tirer.

Un homme d’une cinquantained’années, grand, affublé de lunet-tes rondes, ordonne que le portailsoit ouvert.

Il neige ce jour-là, l’équipe doitse contenter de quelques scènescadrées serrées, pour être « rac-cord » avec les plans des jours pré-cédents. On est dans la région deShanghaï, dans un décor qui figu-re, grandeur nature, une partie

de la ville de Nankin, un autrejour d’hiver, il y a exactementsoixante-dix ans. John Rabe, filmréalisé par Florian Gallenberger,un réalisateur allemand de35 ans et coproduit par la Franceet la Chine, est en tournagedepuis bientôt quatre mois.

Des cinq films de fictionannoncés pour 2008 sur le sac deNankin (un américain, troischinois et un allemand), qui débu-ta en décembre 1937 avec la prisede la capitale chinoise par l’ar-mée japonaise et se solda, au boutd’un peu moins de deux mois, parplusieurs centaines de milliers devictimes, celui-ci a une résonanceparticulière.

Témoignage précieuxC’est le seul réalisé par un

cinéaste allemand, et qui donneune telle place à la figure de JohnRabe, expatrié au long cours etmembre du Parti nazi, dont lejournal intime, découvert il y aseulement une dizaine d’années,fournit un témoignage précieuxsur un événement historique quicontinue d’envenimer les rela-tions entre la Chine et le Japon.Iris Chang, l’auteure sino-améri-caine du Viol de Nankin (EditionsPayot) qui contribua à la décou-verte du manuscrit de John Rabe,le décrivit alors comme l’OskarSchindler de Chine.

En cet hiver 1937, John Rabeest le représentant de Siemens àNankin. « Tout à coup, le destinlui offre un rôle. Siemens lui ordon-ne de quitter la ville, mais il reste,devient ce personnage inhabituel,plus grand que nature, qui, nuit etjour, risque sa vie pour protéger desChinois, s’interpose entre les sol-dats japonais et leurs victimes,criant aux Japonais qu’il allaitinformer Hitler de ce qu’ils fai-saient ! », raconte l’acteur UlrichTukur, qui interprète Rabe auxcôtés notamment de Steve Busce-mi et d’Anne Cosigny.

Dans ses lettres à Adolf Hitler,John Rabe demande l’aide duFührer pour mettre fin aux « atro-cités inconcevables contre la popu-lation civile sans défense » commi-ses par les Japonais – lettres quilui vaudront d’être arrêté par laGestapo à son retour en Allema-gne.

Terrain minéParce qu’il est nazi et que l’Alle-

magne est l’alliée du Japon, JohnRabe dirige le comité d’expatriésoccidentaux qui impose à l’arméejaponaise une zone de sécuritédans la partie de la capitalechinoise où les puissances occi-dentales ont leurs ambassades etdivers intérêts. Sorte de ghetto àl’envers, la zone de sécurité abri-tera quelque 250 000 Chinois deNankin qui auront la vie sauve.

Dans une des scènes d’ouvertu-re du film, John Rabe déroule ungrand drapeau représentant lacroix gammée dans le parc del’usine Siemens et pousse lesChinois qui ont trouvé refugechez lui à se cacher dessous pouréchapper aux bombardements.« Une croix gammée, symbole

pour nous du mal, qui sert à sauverla vie des gens, ce n’est pasbanal ! », opine l’acteur DanielBrühl, qui joue le diplomateRosen.

Le maniement de ce genre desymbolique a longtemps été vucomme un terrain miné en Alle-magne. « On a affaire à cette nou-velle vague de réalisateurs alle-mands, décomplexés par rapport àleur histoire, et qui abordent le ciné-ma de manière très contemporai-ne », juge Nicolas Traube, lecoproducteur français du film.

En Chine, le montage du pro-jet, qui a le statut de film chinoiset donc est soumis à la censure,ne fut pas aisé. « Il y avait le ris-que que trop de films traitent dusujet, et les autorisations ont prisdu temps car la Chine et le Japonétaient en plein effort de réconcilia-tion », constate une responsablede la production chez Huayi Bro-thers.

En dehors de John Rabe, dontla sortie est attendue fin 2008,seul Nanking Nanking, du jeuneréalisateur chinois Lu Chuan, esten cours de tournage. a

Brice Pedroletti

Le nazi qui sauva les Chinois de Nankin, héros de cinémaLe cinéaste allemand Florian Gallenberger tourne à Shanghaï l’histoire vraie de John Rabe, sujet de cinq films

DianaDamrau

Location : 01 49 52 50 50 www.theatrechampselysees.fr

soprano

Mardi 18 mars 2008 - 20h

les grandesvoix

2007

2008

Ensemble Orchestral de ParisJoseph Swensen, direction

MozartSalieriAirs extraits de La Flûte enchantée,Les Noces de Figaro, Semiramide, de Cublai

© M

icha

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sics

Théâtre des Champs-Elysées

THÉÂTRE DESCHAMPS-ELYSÉES

L’orientation du marché cinématographique reste résolument septen-trionale : la deuxième semaine d’exploitation de Bienvenue chez lesCh’tis est à la hauteur des débuts du film de Dany Boon : avec43 copies supplémentaires en circulation, la moyenne de spectateurspar écran s’élève encore à 3 821, soit largement le triple des succèsordinaires. Ce qui n’empêche pas certains films sortis le 5 mars detrouver leur public, recrutant peut-être chez les refoulés à l’entrée deséances complètes des Ch’tis. Les Femmes de l’ombre se classe entête sans remplir tout à fait les nombreuses salles où il est projeté. Dis-tribués sur un nombre plus modeste de copies, Soyez sympas, rembo-binez et L’Heure d’été parviennent à une moyenne de spectateurs parécran plus élevée, 639 et 709. A la 13e place de ce classement, avec69 023 entrées, L’Orphelinat ne rééditera sans doute pas en France leformidable succès rencontré dans son pays d’origine, l’Espagne.

Entre l’Autriche et le Liban,un roman oral et mentalLes souvenirs d’un homme d’affaires tressent un pont inattendu entre les deux pays

A droite, Ulrich Tukur dans le rôle titre de « John Rabe ».TOMOKO KIKUCHI/MAJESTIC, H&V, BETA, PAMPA

0123Mercredi 12 mars 2008 33

Page 34: le monde 2008 03 12

GRANDS CINEASTESCette semaine Michelangelo Antonioni

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Série 11

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Cette semaineMichelangelo Antonioni

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N°12 - 8,60en plus du Monde*

Augmentation de lataille, puberté plus pré-coce, mais aussi ten-dance croissante ausurpoids. Les adoles-

cents d’aujourd’hui ne sont plusceux d’hier. Une expertise collecti-ve publiée fin février par l’Institutnational de la santé et de la recher-che médicale (Inserm) présenteles principales évolutions de lacroissance et les interactionsentre puberté et obésité.

Comme dans les autres paysd’Europe occidentale, la taillemoyenne en France s’est élevéepar rapport aux générations pré-cédentes. En l’absence d’étudesplus récentes, la littérature scienti-fique montre que la taille a aug-menté de 0,7 cm par décennieentre 1900 et 1960, et de 1 à 2 cmpar décennie entre 1960 et 1990.Les centimètres gagnés ne sontpas uniformément répartis : l’évo-lution de la taille « est essentielle-ment liée à celle de la longueur desmembres inférieurs ».

Les auteurs de cette expertise

collective notent que l’accroisse-ment de la taille est associé à uneaccélération du processus de crois-sance. L’essentiel du gain est réali-sé dès les premières années de lavie. « La majeure partie de l’évolu-tion séculaire de la taille adulte estd’ailleurs atteinte dès l’âge de2 ans », soulignent-ils. Néan-moins, cette évolution peut êtreremise en question en fonction desconditions de vie. La période post-natale est en effet la plus sensibleaux facteurs environnementauxsocio-économiques, nutritionnels,familiaux, psychologiques…

Si plusieurs gènes contribuentà déterminer la taille d’un indivi-du, les facteurs de nutrition etd’environnement sont ainsi déter-minants. « La génétique joueraitun rôle peu important dans le pro-cessus d’évolution séculaire puisqueles enfants de milieu favorisé dansle tiers-monde croissent de manièreassez semblable à ceux de popula-tions de pays développés », indi-quent les experts de l’Inserm.

Les changements observés au

niveau de la croissance et du déve-loppement sont des bons indica-teurs des conditions de vie d’unesociété, notamment la situationnutritionnelle et sanitaire. « EnEurope, l’évolution séculaire de lacroissance est clairement en rela-tion avec l’industrialisation et leschangements associés des modes de

vie : cela explique que les change-ments n’aient pas débuté à la mêmeépoque dans les différents pays euro-péens », pointent les auteurs.

Actuellement, certains pays enEurope comme la Belgiqueconnaissent un ralentissement,voire un arrêt de l’augmentationde la taille moyenne. Une tendan-ce qui pourrait s’expli-quer soit par le fait queles conditions environ-nementales sont deve-nues optimales pourréaliser son potentielgénétique au plan de lataille, soit que ces condi-tions aient cessé des’améliorer au cours des décen-nies les plus récentes.

L’expertise collective a égale-ment analysé les déterminants dela puberté, une période de modifi-cations importantes influencéespar de nombreux facteurs et où seproduit un pic de croissance.L’âge moyen des premières règlesa notablement diminué, passantde 17 ans à 14 ans entre le milieudu XIXe siècle et le milieu duXXe siècle. Actuellement, il est de12 ans en Italie, 12,6 ans en Fran-ce et 13,5 ans en Allemagne,confirmant une précocité crois-sante en allant de l’Europe duNord vers l’Europe du Sud.Moins d’études sont consacréesaux garçons. Le premier signe depuberté masculine – l’augmenta-tion du volume des testicules –survient vers l’âge de 12-13 ans.

De nombreux travaux scientifi-ques ont constaté une relation

étroite entre l’importance de lamasse adipeuse et la survenue dela puberté. Les situations decarence alimentaire ou cellesréduisant la masse adipeuse –comme la pratique intensive dusport – sont associées à un retardde puberté.

En revanche, surpoids et puber-té précoce vont de pair.« Les filles qui ont unepuberté précoce sontplus souvent obèses queles filles qui ont unepuberté tardive alorsque l’inverse est observéchez les garçons », mon-tre l’expertise. Les hor-

mones sexuelles fémininesauraient un effet sur le développe-ment de l’obésité, contrairementaux hormones masculines. Pourautant, la préexistence d’unsurpoids est-elle à l’origine d’unepuberté précoce ou bien est-ce

l’inverse ? Produite par le tissuadipeux et impliquée dans la régu-lation de l’appétit, une hormone,la leptine, joue un rôle importantdans la mise en place de la fonc-tion de reproduction.

La relation entre surcharge adi-peuse et maturation sexuelle fonc-tionneraitdans lesdeuxsens, préci-sent les auteurs de l’expertise.« L’accumulation de graisse aumoment de la puberté pourraitdépendre des hormones sexuelles (lesniveauxd’œstrogènes), mais laquan-tité de graisse accumulée pourraitelle-même précipiter la maturationsexuelle. » Loin d’être inerte, le tis-su adipeux se comporterait commeune « glande hormonale secondai-re », influençant la libération d’hor-mones comme les œstrogènes. Letissu adipeux jouerait donc un rôleimportant, via la leptine, dans ledéclenchement de la puberté. a

Paul Benkimoun

Lundi Mardi Mercredi Jeudi VendrediRoues libres Santé&forme A table A la maison En voyage&vous

Adosplus grands,plus tôtUne relation étroiteexiste entre puberté et obésité

L’immigration vers les pays occi-dentaux entraîne des modifica-tions des habitudes alimentairesdifférentes selon les communau-tés, indique l’anthropologue Fran-çoise Rovillé-Sausse du Muséumd’histoire naturelle dans une com-munication jointe à l’expertisecollective de l’Inserm.En France, les mères asiatiquesallaitent peu leurs enfants : ellesrecourent dans 99 % des cas àl’allaitement artificiel, responsa-ble d’un développement pondéralplus rapide.

A l’inverse, 79 % des mèresmaghrébines et 89 % des Africai-nes allaitent leur bébé.Chez l’enfant plus grand, on notedes taux élevés de consomma-tion de sodas (84 % des enfantsd’origine chinoise en boivent quo-tidiennement) et de sucre chezles enfants originaires duMaghreb et d’Afrique subsaha-rienne. Cela se traduit par l’appa-rition de « pathologies des paysindustrialisés (surpoids, cariesdentaires précoces…) », noteFrançoise Rovillé-Sausse.

L’âge moyen despremières règlesest de 12 ans enItalie, 12,6 ans enFrance, et 13,5ans en Allemagne

Des habitudes variables chez les migrants

« La Bouteille de lait », de Julia Fullerton-Batten. (REPRÉSENTÉE PAR VALÉRIE HERSLEVEN À PARIS)

ProcréationUne journéepour parler d’infertilitéPlusieurs spécialistes de la fertili-té répondront aux interrogationsdu public, mercredi 12 mars, àl’occasion de la Journée nationa-le de la fertilité organisée à Paris.Qu’est-ce que l’insémination arti-ficielle ? Comment se dérou-le-t-elle ? Qu’est-ce que le dond’ovocytes ? Quinze ateliers inte-ractifs permettront de découvrirles derniers développements dela médecine de reproduction etde faire le point sur les problè-mes éthiques que peuvent posercertaines pratiques. Plus de 10 %des couples français consultentpour l’infertilité. En 2005, lestechniques d’assistance médicaleà la procréation ont permis plusde 19 000 naissances.Journée nationale de la fertilité :mercredi 12 mars de 9 heures à 18 h 30au CNIT, La Défense. Entrée 10 euros.Renseignements : tél. : 0800-17-11-30www.journeedelafertilite.com

EtudesDu soja pour réduirele risque de cancerdu seinLes femmes qui mangent réguliè-rement de la nourriture à base desoja auraient moins de risque dedévelopper un cancer du sein,affirme une étude réalisée par leCentre national du cancer deTokyo et publiée vendredi7 mars. Les chercheurs ont suiviquelque 25 000 femmes âgées de40 à 69 ans dans tout le Japonpendant plusieurs années en pre-nant en compte leur consomma-tion de soja (tofu, soupe miso,haricots fermentés appelés« natto », etc.). Résultat :les femmes ayant le plus hauttaux de génistéine (une isoflavo-ne contenue dans le soja),c’est-à-dire consommant100 grammes de tofu et 50 gram-mes de natto par jour, ont un ris-que de cancer trois fois moinsimportant que celles ayant letaux le plus bas.

L’étude prévient toutefoisqu’une consommation excessivede génistéine, notamment sousforme de complément alimen-taire, peut, à l’inverse, augmen-ter les risques de cancer du sein.

Progrès médicalLes CHU fêtentleurs 50 ansA l’occasion du cinquantenairede la création des centres hospita-liers universitaires (CHU), l’As-sistance publique-Hôpitaux deParis (AP-HP) propose, à l’atten-tion du grand public, une sériede conférences, débats, exposi-tions, visites de plateaux techni-ques et de blocs opératoires afinde découvrir la réalité du progrèsmédical. Plus de dix thématiquesseront abordées, parmi lesquel-les la prise en charge des mala-dies chroniques, les nouvellesthérapeutiques contre le cancer,les greffes, etc.Programme des manifestations :www.jubile.aphp.fr

34 0123Mercredi 12 mars 2008

Page 35: le monde 2008 03 12

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Visionnaire et pionnier, le couturier Pierre Cardin est parve-nu pendant plus d’un demi-siècle à faire partie des grandsnoms de la mode parisienne. Depuis son premier défilé en1953, il a été récompensé par trois Dés d’or, et « l’esprit »Pierre Cardin dépasse les frontières de sa génération. PourSophie Albou, créatrice de la marque Paul & Joe, le styledu maître n’a pas pris une ride. « Sa mode demeure jolie,glamour et tellement fraîche. Cardin ce n’est pas seulement larobe futuriste », explique-t-elle. Dans ses défilés, particuliè-rement appréciés des jeunes filles, elle aime introduire uneambiance de vacances. C’est dans cette même veine qu’ellea réinterprété, « pour s’amuser », quelques pièces vintagede Cardin, achetées dans une vente aux enchères. Le coutu-rier, aujourd’hui âgé de 86 ans, a apprécié et il a accepté decontracter un mariage original avec la jeune styliste françai-se. Un contrat de sept ans pendant lequel ils devraient tra-vailler ensemble pour concevoir une dizaine de modèlespar saison, en série limitée. « Le temps d’un mariage », com-mente Sophie Albou, qui avait attrapé le virus de la modelors d’un stage chez Azzedine Alaïa. a S. Ch. (PHOTO DR)

C ’est Canal+ qui s’est lan-cée la première. Depuismardi 11 mars, la chaîne

cryptée met en ligne Canal+ à lademande. M6 suivra jeudi13 mars avec M6Replay. Le nou-veau service de Canal+ permetaux abonnés de regarder – viaInternet et sans supplément deprix – les émissions de Canal+ àleur guise, c’est-à-dire sans sesoucier de la grille des program-mes de la chaîne cryptée. Toutesles émissions, séries, documen-taires ou compétitions sportivesseront disponibles après leur dif-fusion à l’antenne à l’exceptiondes films français et des mat-ches de la Ligue 1. Les program-mes pourront être vus trois foisdurant un mois après leur pre-mière diffusion. Dans quelquesmois, Canal+ à la demande seraaussi accessible sur le câble, lesatellite ou l’ADSL.

Même principe pourM6Replay qui donne accès, viaInternet, aux émissions de lachaîne. « Quatre-vingt-dix pourcent des programmes diffusésentre 18 heures et minuit surM6 » pourront être téléchargésgratuitement pendant unesemaine après leur retransmis-sion sur M6, indique la chaîne.Seuls manqueront les films etcertains matches de football. a

G. D.

E lle se veut compacte, bonmarché et fonctionnelle,mais il n’est pas obligatoire

de la monter soi-même : la mai-son Ikea arrive en Grande-Breta-gne. Après la Suède, la Norvège etle Danemark, où plus de3 500 logements sont déjà sortisde terre, les premières résidencespréfabriquées du géant suédois

de l’ameublement ont été inaugu-rées à Gateshead, dans le nord-est de l’Angleterre. La premièretranche porte sur 36 logements.84 autres doivent suivre, avec l’ob-jectif de livrer 500 habitationspar an d’ici 2009.

Aucune commercialisationn’est pour l’instant prévue enFrance, où des acteurs comme

Maison Phénix s’emploient àrenouveler le marché de la mai-son économique et préfabriquée.

C’est en 1996 qu’Ikea s’est asso-cié à la major suédoise du BTPSkanska pour concevoir des mai-sons individuelles et des résiden-ces collectives d’appartementscensés répondre à la pénurie delogements bon marché. Le systè-me constructif, baptisé BoKlok(« bien vivre »), utilise largementle bois et la préfabrication en usi-ne, avec des adaptations de styleselon les pays.

Les prix aussi varient. En Gran-de-Bretagne, il faudra débourser130 000 euros pour un studio,200 000 euros pour une maisonavec trois chambres. La firme sué-doise veut donner la priorité auxménages à faibles revenus. Elle aconclu un partenariat, en Grande-Bretagne, avec une associationspécialisée dans le logementsocial, Home Group. Et, devantl’affluxdes demandes, prévoit d’or-ganiser un tirage au sort pour dési-gner les futurs propriétaires. a

Grégoire Allix

&vous

N otre « vie numérique » necesse de croître. Photos,musiques et vidéos pren-

nent sans cesse plus de place dansles ordinateurs familiaux. Pourstocker ces documents, les dis-ques durs standards livrés dansles machines voient leur taillerégulièrement augmenter. Il n’estpas rare de trouver, à un prixaccessible, des ordinateurs équi-pés de disque dur de 240 gigaoc-tets (Go) tandis que les machinesfixes sont souvent dotées de500 Go de stockage !De quoi accumuler demultiples fichiers puis-qu’une photo « pèse »environ 20 Mo et qu’unfilm en format stan-dard occupe750 mégaoctets (Mo).

Le disque dur, orga-ne essentiel d’un ordi-nateur, peut cependant connaîtredes défaillances. Il est composéde quelque 200 pièces mécani-ques dont certaines ont l’épais-seur d’un ongle. Il est donc sensi-ble aux chocs, aux élévations detempératures et autres variationsdu courant électrique. Du coup –même si les fabricants assurentque ce chiffre n’est pas élevé – lespannes sont fréquentes. C’estalors tout une vie numérique quidisparaît.

Car les informations inscritessur un disque dur ne peuvent pastoujours être récupérées. Et, lors-que c’est possible, cela revient

cher. Les sociétés spécialiséesdans la récupération de donnéesfacturent leur intervention300 euros au minimum, un chif-fre qui peut facilement tripler enfonction de la panne.

Le moyen le plus simple de seprémunir contre ce genre de désa-grément est d’acheter un seconddisque dur. Branché sur son ordi-nateur, il permettra d’effectuerune sauvegarde régulière de sesdonnées. Seulement 10 % des par-ticuliers réalisent cette opération.

Pourtant, acheter undisque dur revientmoins cher que de récu-pérer les données surun appareil défectueux.

Les premiers prix sesituent sous la barredes 100 euros tandisque la capacité de stoc-kage ne cesse d’aug-

menter. Des disques de 1 téraoc-tet (1 To équivalent à 1 000 Go)sont désormais disponibles pourenviron 300 euros.

Ces gros disques durs peu-vent être composés de deux dis-ques. Cette configuration per-met de sauvegarder sur le deuxiè-me les données de l’ordinateurstockées sur le premier. Si undes disques durs vient à tomberen panne, les données seront tou-jours accessibles.

Un disque dur peut égalementservir à sauvegarder les donnéescontenues sur plusieurs ordina-teurs. Des disques durs équipés

d’une connexion Wi-Fi ont faitleur apparition. La sauvegarde sefait alors par les ondes. C’est lecas, par exemple, avec Time Cap-sule, d’Apple, qui permet une sau-vegarde en continu des donnéesgrâce au logiciel Time Machineintégré dans le système d’exploita-tion des ordinateurs Mac. Autreavantage de ce type d’appareil, lesdonnées stockées sont disponi-bles pour l’ensemble des ordina-teurs de la maison.

Il existe un autre moyen derelier un disque dur aux ordina-teurs de la maison : le courant por-teur en ligne. En branchant unadaptateur sur les prises électri-ques on peut y connecter un câble

spécial (Ethernet) qui, lui même,se branche sur l’ordinateur et surle disque dur. Le réseau électri-que transporte les informationsde l’ordinateur au disque dur.

Par le même système, il est pos-sible de relier son disque à Inter-net via un modem spécial (un rou-teur) qui peut être une box qui per-met d’avoir accès à Internet. Ledisque dur peut alors être accessi-ble n’importe où dans le monde.L’accès est protégé par un identi-fiant et un mot de passe. Il estmême possible de donner l’accèsà son disque à plusieurs membresde la famille ou amis.

Autre nouveauté, les disquesdurs ne se relient plus forcément

à un ordinateur. Une nouvellegénération d’appareils multimé-dias se branche sur un téléviseurgrâce à une connexion adaptée.Ces disques durs, dont les pre-miers prix se situent en dessousde 130 euros, se pilotent avec unetélécommande. Ils permettent delire sur l’écran de son salon desfichiers vidéo, musicaux ou desphotos que l’on aura préalable-ment transférés sur le disque dur.Certains modèles autorisent aus-si l’enregistrement d’émissionsde télévision. Les disques dursmultimédias connaissent un suc-cès croissant, ils représenteraientprès d’un quart des ventes. a

Joël Morio

Aujourd’hui

Regarder la télésans grillesde programmes

Sauvegarder ses données informatiquesDe plus en plus puissants et accessibles, les disques durs externes offrent une sécurité supplémentaire

Paul & Joe a séduitPierre Cardin

Ikea veut donner la priorité aux ménages à faibles revenus. DR

La maison préfabriquée d’Ikeadébarque en Grande-BretagneLa firme suédoise profite de la pénurie de logements bon marché

Acheter un disquedur revientmoins cherque de récupérerles donnéessur un appareildéfectueux

0123Mercredi 12 mars 2008 35

Page 36: le monde 2008 03 12

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3 2 1Realise par Koalog (http://sudoku.koalog.com)

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3 9 2 6 5 7 4 1 8

4 5 7 1 8 9 3 2 6

FacileCompletez toute lagrille avec des chiffresallant de 1 a 9.Chaque chiffre ne doitetre utilise qu’uneseule fois par ligne,par colonne et parcarre de neuf cases.

SUDOKU Nº 730 Solution du no 729

Unjeupourchaque jourLundi daté mardi Affaire de logiqueMardi daté mercredi ScrabbleMercredi daté jeudi BridgeVendredi daté Samedi L’art en questionSamedi daté dimanche-lundi Echecs

SCRABBLE ® N˚576

I

II

III

IV

V

VI

VII

VIII

IX

X

Retrouvez nos grilles sur www.lemonde.fr

Solution du n° 08 - 061HorizontalementI. Chouettement. - II. Lai.Nuage. Io. - III. Agenda. Lei. -IV. Na. Æthuse. - V. Droit. Ite.Pe. - VI. Edentés. Spot. - VII. Sss.Elsa. Olt. - VIII. TB. Feuille. - IX.Ivraie. Criée. - X. Nietzschéens.

Verticalement1. Clandestin. - 2. Hagards. VI. -3. Oie. Œstre. - 4. Nain. Bât. - 5.Endetté. Iz. - 6. Tuât. Elfes. - 7.Ta. Hisse. - 8. Egout. Auch. - 9.Me. Ses. Ire. - 10. Le. Polie. - 11.Nie. Pollen. - 12. Toilettées.

II.. Gâche l’existence et est capa-ble du pire. IIII.. A un œil sur lapendule, l’autre sur le person-nel. Ouvre les comptes. IIIIII.. Citéantique. Note. Relève les cordes.IIVV.. Donnent entière satisfac-tion. Met à terre. VV.. Point pourle marin. Aux bouts de nos tousnos mots. Petit ensemble. VVII..Alecto, Tisiphone et Mégère.Sans voile. VVIIII.. Possessif.Supportent dans les coins. Lieud’enfermement. VVIIIIII.. Ecole dupouvoir. Baisseras. IIXX.. Ne com-prenait pas grand-chose. Boîteà images. XX.. Mises en réseaux.Planté avant de frapper.

11.. Grosse fatigue. 22.. Fortementaccroché. Ne supporte pas lescontraintes. 33.. Des chiffres etune lettre. Zone de libre-échan-ge. Pièce de charrue. 44.. A inté-rêt à planquer sa peau. Vientd’être. 55.. De même. Souverainsdu Pérou. 66.. Personnel. Sort lanuit pour papillonner. 77.. S’estopposée à l’indépendance. Serince l’œil. 88.. Porte conseil.Point de départ. 99.. Réfractairesau foyer. Conjonction. 1100..Mathématicien suisse. Borde lacombe. 1111.. Vitrine du Monde.Absorbe. 1122.. Bien relevée.

Philippe Dupuis

HORIZONTALEMENT VERTICALEMENT

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1 12

LE NOUVEL ÉLOISETRICOLER, v.i., en Acadie, titu-

ber. Le français d’Acadie, coloniefrançaise à l’est du Canada, est dif-férent du québécois. Autres aca-dianismes : BASIR, v. 40, disparaî-tre, cacher – BRAYON, chiffon –CHIAC, parler populaire – ELOI-SE, éclair d’orage – FROLIC, fête –NOUC ou NOUCLE, nœud –PRUSSE, épicéa – SUBLER, sif-fler – ZIRE, faire zire, dégoûter,ZIRABLE – HALENER, flairer,n’est pas un acadianisme.

Tirage : C E E P S S Ua) Dans la colonne 5, trouvez

un quadruple de 36 points.b) Trouvez et placez un helvé-

tisme de sept lettres (voir l’indiceci-dessous).

c) Avec ce même tirage, trou-vez 5 mots de huit lettres en lecomplétant avec 5 lettres différen-tes. Ces 5 lettres d’appui sont don-nées ci-dessous.

N.B. Dès que vous avez trouvéune solution, effacez-la avant decontinuer.

2. Préparation de la grille dela semaine prochaine.

d) Tirage : EILNOTU. Trouvez3 sept-lettres. Ce tirage s’appuie,

entre autres, sur les trois lettresde VAR. Trouvez les 3 huit-let-tres.

Solutions dans Le Monde du19 mars.

Indice pour le sept-lettres :mot ayant le même sens et lamême étymologie que culbute.Lettres d’appui du tirage :TOLAR, ancienne monnaie slo-vène.

Solutions du problème parudans Le Monde du 5 mars.

a) LIGNEES et GELINES, pou-les – NEGLIGES, A 6, 83 – GELA-SIEN, étage géologique, B 7, 76,SENEGALI, oiseau, ENSILAGEou trois anagrammes – ELOI-GNES, K 2, 68.

b) OBSEDA, M 2, 38 – AZO-BES, C 10, 34 – BESEF, F 10, 34,faisant BA (religion égyptienne).

c) EXPLOIT, 2 I, 76 – EXPIAT,D 7, 54 – RIXE, 8 L 52 – LAXITE,B 10, 51 – TRIPLEX, B 1, 105, fai-sant NE et EX.

d) CLORAIT ou TRICOLA, v.i.,tituba – CORTICAL, du cortex –CROLLAIT, bouclait – RACO-LAIT – TROPICAL.

Michel Charlemagne

Météo & Jeux

D

D

DA

A

985

985

1005

1020

1025

975

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En France

Météorologue en direct au 0899 700 703

(1,34 € l’appel + 0,34 € la minute) 7 jours/7 de 6h30-18h

Service proposé par MeteoNewsen partenariat avec Le Monde

http://www.meteonews.fr

Région

Nord-Ouest

Ile-de-France

Nord-Est

Sud-Ouest

Sud-Est

Front chaud Front froid

DépressionAnticyclone

Occlusion Thalweg

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LondresLondres

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St-PétersbourgHelsinki

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AmsterdamAthènesBelgradeBerlinBerneBratislavaBruxellesBudapestBucarestCopenhagueDublinEdimbourgHelsinkiIstanbulKievLa ValetteLisbonneLjubljanaLondresLuxembourgMadridMoscouNicosieOsloPragueReykjavikRigaRomeSofiaStockholmTallinTiranaVarsovieVienne VilniusZagreb

AlgerAmmanBangkokBeyrouthBrasiliaBuenos AiresDakarDjakartaDubaiHongkongJérusalemKinshasaLe CaireMexicoMontréalNairobiNew DelhiNew YorkPékinPretoriaRabatSéoulSingapourSydneyTéhéranTokyoTunisWashington

CayenneFort-de-Fr.NouméaPapeetePte-à-PitreSt-Denis >35°-10 à -5°< -10°

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faible pluieorageuxéclairciesfaible pluiepluvieuxpluvieuxpluie éparsepluvieuxensoleilléfaible pluiecouvertfaible pluiefaible pluietrès nuageuxéclairciesbeau tempsbeau tempsaverses éparsestrès nuageuxforte pluieensoleillépluie et neigeéclairciespluie et neigepluvieuxneigeuxfaible pluieensoleillééclairciesfaible pluiefaible pluieensoleilléfaible pluiepluvieuxfaible pluieéclaircies

beau tempsensoleillééclaircieséclairciesaverses éparseséclairciesbeau tempsaverses modéréesbeau tempsbeau tempsensoleilléfaible pluiebeau tempséclairciestrès nuageuxensoleillétrès nuageuxtrès nuageuxensoleilléensoleillébeau tempsaverses éparsesforte pluiebeau tempséclairciestrès nuageuxbeau tempséclaircies

ensoleilléensoleilléaverses éparsesaverses éparsesbeau tempsaverses éparses

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JeudiVendredi Samedi Dimanche

Mercredi 12 mars 12.03.200812.03.2008

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80 km/h

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Températuresà l’aube et l’après-midi

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Port Moresby

EN EUROPE DANS LE MONDE

OUTREMER

Dans le monde Après des inondations catastrophiques, les orages menaceront toujours Rio de Janeiro

Los Angeles

Chicago

Anchorage

Vancouver Québec

Miami

Paris

St-Pétersbourg

Barcelone

Le Cap

Abidjan

Marrakech

Yaoundé

Khartoum

Ankara

Riyad

Kaboul

OmskIrkoutsk

Karachi

Kuala Lumpur

Hanoi

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Auckland

Honolulu

Alice Springs

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Vladivostock

TripoliBagdad

AntananarivoLa Paz

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Caracas

Managua

Rio de Janeiro

Santiago du Chili

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Nantes

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Montpellier

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Marseille

Ajaccio

Nice

Clermont-Ferrand Lyon

Chamonix

Bordeaux

Biarritz

Limoges

Besançon

Rouen

Châlons-en-Champagne

Toulouse

Dijon

Grenoble

LilleTrès variable selon les régions

Mercredi, les pluies qui concerneront toute la moitié nord en début de matinée, se décaleront sur un axe allant de l’Aquitaine au Massif central et aux régions de l’est en fin de journée. Toutes les régions situées au nord de la Loire retrouveront donc un ciel plus changeant avec des éclaircies, des nuages et quelques averses s’atténuant progressivement. Les précipitations seront abondantes au nord des Alpes et sur le Jura. Les régions méditerranéennes conserveront un temps sec et bien ensoleillé, surtout près de la mer où le mistral et la tramontane seront assez soutenus.

STE-JUSTINE

COEFF. DE MARÉE: 89

Cumul pluviométrique le

En Europe

LEVER: COUCHER:PARIS

COUCHER:PARIS

LEVER:

Le 12h TU

Paris-Manchester

5 vols par jour

www.airfrance.fr

MOTS CROISÉS Nº 08 - 062

LeLotoLes résultats sontpubliés dans cette pagedans nos éditions datéesdimanche-lundi, mardiet vendredi

La France risque-t-elle de manquer de chercheurs ?

Soucieux d’insertion et de professionnalisation, les étudiants se détournent des filières « recherche».Un débat animé par Marc Dupuis du Monde de l’éducation.Avec Lionel Larqué, de l’association Les Petits Débrouillards,

Bertrand Monthubert, de Sauvons la recherche, JacquesTestart, président de la Fondation Sciences citoyennes,

et Philippe Vidal, du ministère de l’enseignementsupérieur et de la recherche

Le vendredi 14 mars de 15 à 16 heures,

au Bar des sciences sur le Salon dulivre de Paris, Porte de Versailles,

hall1, stand W28.

P R I X 0123D E L A R E C H E R C H EU N I V E R S I T A I R E

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36 0123Mercredi 12 mars 2008

Page 37: le monde 2008 03 12

20.50Dr House.Demi-prodige. L’Hommede ses rêves. EmpoisonnementSérie (saison 3, 15 et 16/24 ;saison 1, 8/22). Avec HughLaurie, Lisa Edelstein d.23.10New York unité spéciale.La Mort du cygne 0

Shéhérazade Série (saison 8,9 et 10/22). Avec ChristopherMeloni, Mariska Hargitay, BrianDennehy (EU, 2006) d.0.50L’Empreinte du crime.La Cité sanglante 2 Série(saison 3, 6/8). Avec HansWerner Meyer (55 min) d.

20.50Rechercheappartement ou maison.Télé-réalité. Au sommaire :Nathalie et Charles ; Christine,Alain et leurs trois enfants ;Emmanuelle et Coralie ; Charles,Catherine et leurs troisenfants ; etc.0.15Météo.0.20Enquête exclusive.Les Kamikazes du traficde cocaïne Magazine présentépar Bernard de La Villardière d.1.50L’Alternative live.Magazine musical (85 min)

20.50Pièces à conviction.Shoah par balles, l’Histoireoubliée 0 Magazine présentépar Elise Lucet. Avec SimoneVeil, Patrick Desbois d.22.55Keno, Soir 3.23.25Petits d’homme.La Deuxième Année [2/2]Documentaire. Laurent Frapat d.Les cinq bébés ont maintenantgrandi et approchent les 2 ans,l’âge de l’autonomie.0.30NYPD Blue.Des nus et des morts 0 Série(saison 7, 4/22, 40 min) d.

20.50Les Experts, Miami.Disparitions 0 Crimessur le campus 0 Piratesde l’Atlantique 2 Série (S3, 1,4 et 9/24). Avec David Caruso,Adam Rodriguez (2004) d.Delko et Horatio sont appeléssur les lieux d’un drame : unbateau vient de percuter un pont.23.20Pascal, le grand frère.Télé-réalité d.1.05Diagnostics.Course contre la montre.La Fièvre dans le sang Série(saison 1, 2 et 3/11). AvecUrsula Karven (100 min) d.

20.55Vérités assassines.Téléfilm. Arnaud Selignac.Avec Zabou Breitman, MichèleBernier, Maher Kamoun. [1/2](France, 2007) 2 d.Une psychiatre intervientdans une prison : une détenuea mené une prise d’otageset tué une gardienne.22.30Presto.Nisi dominus, de Vivaldi.22.40Un jour, un destin.Claude François : la véritésur sa mort Magazine présentépar Laurent Delahousse(75 min) d.

20.50Pékin Express,la route des Incas.Episode 8 Perdus au milieude nulle part, dans le désertd’Uyuni. Jeu présenté parStéphane Rotenberg d.22.40T’empêches toutle monde de dormir.Magazine présenté par Marc-Olivier Fogiel, avec la parti-cipation de Fabrice Eboué,Pierre Ménès et Armelle d.1.15Météo.1.20M 6 Music l’alternative.Magazine musical (60 min) d.

20.50Je crois que je l’aimeFilm Pierre Jolivet. AvecVincent Lindon, SandrineBonnaire (France, 2006) d.Un homme d’affaires fait suivrela femme qu’il aime parun détective.22.20La Traque.Téléfilm. Laurent Jaoui. AvecYvan Attal, Franka Potente,Hanns Zischler (Fr., 2008) 0 d.0.10EragonFilm Stefen Fangmeier.Avec Ed Speleers, JeremyIrons, Robert Carlyle (EU - GB,2006, v.o., 100 min) 0 d.

20.50K-19, le piègedes profondeursFilm Kathryn Bigelow. AvecHarrison Ford, Liam Neeson,Peter Sarsgaard (2002) d.Une panne à bord d’un sous-marin soviétique nucléaire risquede déclencher une catastrophe.23.00Keno, Soir 3.23.30ModiglianiFilm Mick Davis. Avec AndyGarcia, Elsa Zylberstein,Hippolyte Girardot (EU - Fr. -All., 2004, 125 min) d.Chronique des derniers moisde Modigliani.

21.00Les Mercredisde l’Histoire.The War [3 et 4/14] Le pireest à venir. Ça commenceà barder. Documentaire.Ken Burns et Lynn Novick(Etats-Unis, 2007) d.22.45A pas de loupFilm Vanessa Jopp. Avec MeretBecker, Stefanie Stappenbeck(Allemagne, 2006, v.o.) d.0.20Court-circuit.Ma mère à découvert, de KenWardrop ; Tournoi d’automne,Dorothea Nöll ; Kwiz, de RenaudCallebaut... (80 min) d.

20.50Chez Maupassant.Aux champs. Le Petit Fût Série(S2, 3 et 4/8). Avec MarianneBasler ; Tsilla Chelton (2007) d.Dans Aux champs, une femmeaisée achète le dernier enfantd’une famille de paysans.22.25Faites entrer l’accusé.Le Meurtre du député BenbaraMagazine présenté parChristophe Hondelatte d.23.45Journal, Météo.0.10Histoires courtes.Magazine. Sommaire : Monstre ;Melody (85 min) 0 d.

20.50Hard CandyFilm David Slade. AvecPatrick Wilson, Ellen Page,Sandra Oh (EU, 2005) 6 d.Une adolescente dragueun homme, le kidnappeet le torture.22.35The Last Show a a a

Film Robert Altman. AvecKevin Kline, Garrison Keillor,Lindsay Lohan, Meryl Streep,Lily Tomlin (EU, 2006) d.0.15The Hard Corps.Téléfilm. Sheldon Lettich.Avec Jean-Claude Van Damme(EU, 2006, 110 min) 0.

21.00LeMondeselonMonsanto.Documentaire. Marie-MoniqueRobin (Fr. - Can., 2008) d.22.45 Débat.23.19Thema.Le Congo, infiniment riche,démocratiquement pauvre23.20 Congo, une démocratieà inventer ? Documentaire.Bernard Lepla et MyriamLanotte (Belgique, 2007) d.23.55 Pillage au CongoDocumentaire. CarolineDumay (France, 2006) d.0.45 Patrice Lumumba[2/8]. Une tragédie africaine(Allemagne, 2000, 33 min) d.

Dominique Dhombres

F rançois Hollande ne veutpas d’alliance nationaleentre le Parti socialiste et le

MoDem. Il est seulement prêt àdes accords locaux, au cas parcas, dans certaines villes et souscertaines conditions.Ségolène Royal tenait un toutautre discours, dimanche soir,sur France 3. Elle regrette tou-jours son rendez-vous manquéavec François Bayrou entre lesdeux tours de l’élection présiden-tielle. Il y avait de la lumière dansl’appartement parisien de ce der-nier, mais il ne l’avait pas laisséemonter… François Hollande n’amanifestement aucune nostalgiede ce genre. Le premier secrétai-re, pour quelque temps encore,du PS était lundi soir l’invitéd’Audrey Pulvar, dans le« 19-20 » de France 3. « Vousavez ironisé sur ce que vous avezappelé l’appel au secours de l’UMPau MoDem. Vous avez affirméqu’il n’y avait pas de stratégie d’al-liance entre le PS et le MoDem. Cen’est pas tout à fait ce que nous adit Ségolène Royal hier.On comprend mal. Qui décide auParti socialiste et quelle est la consi-gne ? », lui demandait-elle. Lajournaliste était bien placée pourpointer cette différence. Elleavait participé dimanche soir àl’entretien en duplex avec Ségolè-ne Royal. « La chose est simple »,répondait François Hollande. Onadmirera l’adjectif.« Si, parmi les candidats, il y en aqui veulent venir avec nous, sur

notre projet, avec nos alliances àgauche, et clairement dans uneopposition à la politique de NicolasSarkozy, ils seront les bienvenus »,expliquait-il.En clair, la stratégie au cas parcas est maintenue. Quant àsavoir qui décide au Parti socialis-te et quelle est la consigne pourle second tour des municipales,la réponse va tellement de soi auxyeux de l’intéressé qu’il n’éprou-vait pas le besoin de préciserdavantage. « Il y a autant de posi-tions du MoDem qu’il y a de villesen France », disait-il encore. AMarseille, précisément, aumoment même où se déroulaitl’entretien, on apprenait que lecandidat socialiste Jean-NoëlGuérini venait de faire allianceavec Jean-Luc Bennahmias, unancien des Verts passé auMoDem. « Je préfère des fusionsde liste sur des projets politiquesplutôt que la lettre de NicolasSarkozy qui arrive sur le bureau deJean-Claude Gaudin à la veilled’un scrutin. Je préfère la clartépolitique à l’embrouille, y comprispar voie de courrier », expliquaitFrançois Hollande. Le présidentde la République promet en effetmonts et merveilles à Marseille,dans une lettre datée du 6 mars,mais rendue publique seulementlundi. « La capitale française del’Union pour la Méditerranée s’ap-pellera Marseille », écrit NicolasSarkozy à son ami « Jean-Claude », entre autres gâteriesdestinées à arracher la réélectiondu maire sortant. Cela faisait sou-rire François Hollande. a

Vu&commenté

« L’embrouillepar voie de courrier »

FRANCE 5

20.40Question maison.Magazine présenté par Stéphane Thebaut d.21.30Silence, ça pousse !Magazine d.22.00C’est notre affaire.22.30C dans l’air.23.40Les Escapades de Petitrenaud (25 min).

TMC

19.50Le Mur infernal.Jeu présenté par Laurence Boccolini.20.4590’ enquêtes.Travaux à domicile, enquêtes sur les piègeset les bonnes affaires Magazine d.22.30Extreme Makeover Home Edition :Les Maçons du cœur.La Famille Dolan [1 et 2/2]. La Famille Johnson.Documentaire (140 min) d.

NT 1

20.45Au-delà du réel, l’aventure continue.De temps en temps. La Tanière des lions.Le Refus des autres Série (saison 7, 15 et 18/22 ;saison 4, 9/26). Avec Kristin Lehman, ChrisMartin, Paul Popowich, Ingrid Kavelaars.Une jeune fille découvre par hasard un moyende changer le cours du temps.23.00Jury de stars. Divertissement d.0.15Journal (10 min).

LCP-AN/PUBLIC SÉNAT

20.00Tombé du ciel.Dieu aime-t-il la guerre ou la paix ? Magazine d.20.30Dossier urgent.Education : le piège de la précarité d.21.00Ça vous regarde.22.00Bouge la France !22.45Face à nous. Magazine (45 min) d.

FRANCE 4

20.45P.J.Vol à l’arraché. Escroquerie Série (S2, 1 et 2/6).Avec Bruno Wolkowitch, Lisa Martino (1998).22.30Toutaz.23.35Le Montreux Festivaldu rire fait son cabaret.Avec Stéphane Guillon, Yann Lambiel, PatriceThibaud, Michaël Gregorio, Otto Wessely,Vincent Roca, Jean Martiny... (95 min) d.

DIRECT 8

20.40Hôpital souterrain.Téléfilm. Serge Meynard. Avec FlorenceThomassin, Jean-Pierre Lorit, Juliette Sebran,Daniel Ceccaldi, Nathalie Besançon (Fr., 2002) d.22.15Les Livres de la 8.23.20Direct sport.Spécial UEFA Hambourg - Bayer Leverkusen.0.30Morandini ! (60 min).

W 9

20.45Enquête d’action.Prostitution : la nouvelle traite des Blanches 0

Magazine présenté par François Pécheux d.22.20Rien que la vérité.Présenté par Julie Raynaud d.23.30Inavouables désirs.Téléfilm. Bruno Costes. Avec Maeva, AlexandraHai, Georges Brasero, Estelle Desanges,Philippe Lejeune (France, 2003, 90 min) 6 d.

I-TELE

19.34 et 21.34, 0.34N’ayons pas peur des mots.Présenté par Samuel Etienne d.20.15Sans interdit.Magazine.20.40Journal de l’économie, i Bourse.21.15Journal de l’international.22.00Info soir (120 min).

Mardi 11 mars

TF1 France 2 France 3 Canal + Arte M 6

TF1 France 2 France 3 Canal + Arte M 6

MARDI 11 MARS

Regardeles hommes changer15.00 Europe 1 Frédéric Taddeïreçoit François Berléand, qu’onpourra voir, le soir même, à 21.50,sur France 2, dans l’adaptationde Maupassant, réalisée parClaude Chabrol, Le Petit Fût,avec Tsilla Chelton et Marc Citti.

Nonobstant17.05 France Inter L’invitéed’Yves Calvi est la chanteuseVéronique Sanson, qui entame,le 21 avril à Albi, « Un peu d’airpur et hop ! », sa tournée 2008,qu’elle terminera, à l’Olympia,à Paris, du 8 au 10 décembre.

Patrimoine classique23.00 Radio Classique Enregis-trements de référence du clarinet-tiste français Michel Portal.

Mercredi 12 mars

Tasmin Little ouvre de nouvellesvoies à la musique classiqueInternet La violoniste anglaise propose son dernierenregistrement, « The Naked Violin », en téléchargement gratuit

Les codes du CSA 0 Déconseillé aux moins de 10 ans 2 Déconseillé aux moins de 12 ans 6 Déconseillé aux moins de 16 ans 8 Déconseillé aux moins de 18 ans.Les cotes des films a On peut voir a a A ne pas manquer a a a Chef-d’œuvre ou classique. Sous-titrage spécial pour les sourds et malentendants d.

MERCREDI 12 MARS

Regardeles hommes changer15.00 Europe 1 L’auteur, compo-siteur, interprète et poète québé-cois Gilles Vigneault est l ’invitéde Frédéric Taddeï.

Culture vive17.10 RFI Jacques Coursil est ungénial trompettiste de free-jazzdes années 1960, qui avait misentre parenthèses sa carrièremusicale pour enseigner la linguis-tique. Trente-cinq ans plus tard,il a repris son instrument, etClameurs, album sorti en 2007,a connu un grand succès critique.

C’était hier20.00 France Musique 25e anni-versaire de la mort d’Igor Marke-vitch. Avec l’Orchestre nationalde l’ORTF.

TélévisionLes programmestélévisés 2007analysés et critiquésC’est une somme annuelle qui n’apas d’équivalent et le fruit d’un tra-vail colossal de critiques passion-nés. Télévision française, la saison2008 vient de paraître aux Edi-tions de l’Harmattan (432 pages,35 euros). Coordonné par Chris-tian Bosséno, cet ouvrage analyse300 programmes de télévision (fic-tions et documentaires en premiè-re diffusion) diffusés entre septem-bre 2006 et fin août 2007. Toutesces œuvres de création sont assor-ties de leur fiche technique. Enouverture, une chronologiedétaillée retrace les faits mar-quants de la télévision, suivie desnotices nécrologiques des person-nalités du petit écran disparusentre septembre 2006 etaoût 2007.

InternetFacebook en françaisLe site communautaire Facebookest disponible en version françaisedepuis lundi 10 mars. Cette nouvel-le version vise à répondre auxattentes des 1,4 million d’internau-tes français qui utilisent le site com-munautaire. Facebook espère éga-lement attirer les publicitaires. Lesite a été traduit en une seule jour-née avec l’aide de 4 000 internau-tes français. Chacun proposait destraductions puis votait pour choi-sir les plus appropriées.

La sélection radio

P lus de 250 000 visites surle site Internet d’une inter-prète de musique classi-

que : un record ! Depuis le 14 jan-vier, la violoniste Tasmin Littlepropose son dernier enregistre-ment en téléchargement gratuit.« J’ai voulu montrer que les musi-ciens classiques vivent avec leurépoque, explique l’artiste. On peututiliser l’incroyable pouvoir d’In-ternet pour transmettre au plusgrand nombre une image positivede ce genre musical. »

Au programme de son album,intitulé The Naked Violin, figu-rent la Troisième Partita de Jean-Sébastien Bach, la Troisième Sona-te, dite « Ballade », d’EugèneYsaÿe, ainsi que les VariationsLuslawice du compositeurcontemporain Paul Patterson. Cerépertoire en solo révèle le jeu sen-sible et puissant de la violonisteanglaise, qui a été notammentremarquée en 2003 lors d’unetournée avec l’Orchestre Philhar-monique de Berlin, dirigé parSimon Rattle, où elle jouait le

Concerto de György Ligeti. Surson site, l’auditeur a le choixentre trois modes de télécharge-ment. « Il y a différentes tailles defichiers, permettant de contenterceux qui aiment la très haute défini-tion, mais aussi ceux qui souhai-tent un téléchargement rapide »,précise la violoniste.

Forte médiatisationCe qui a créé une polémique

dans l’univers feutré de la musi-que classique, c’est l’accès gratuità ces téléchargements. En novem-bre 2007, la célèbre cantatriceBarbara Hendricks avait déjàexpérimenté la diffusion parInternet, mais proposait, à l’ins-tar du groupe de rock Radiohead,que les auditeurs rémunèrent l’al-bum à leur convenance. Pour Tas-min Little, qui a enregistré vingt-trois CD « physiques », « la bar-rière financière dissuade de nom-breuses personnes d’écouter de lamusique classique. De plus, monenregistrement a été téléchargédans certains pays, comme la

Chine, où la carte de crédit n’est pastrès répandue ».

Même si ce projet n’engendreaucun bénéfice financier direct,les retombées ne sont pas minces.A commencer par la médiatisa-tion, qui a contribué à accroître lanotoriété et l’image de la violonis-te. Tasmin Little remarque égale-ment que son expérience a suscitéun véritable débat au Royaume-Uni, concernant l’importance dela musique classique et son ensei-gnement aux enfants. « Je réflé-chis maintenant avec des membresdu gouvernement britannique pourvoir comment la musique classiquepourrait être utilisée pour enrayerla délinquance. »

Décidément entreprenante, lavioloniste Tasmin Little se dédieà présent à la direction d’orches-tre. Jouer, diriger et superviserses enregistrements : peut-être lenouveau modèle du musicienclassique. a

Antoine Pecqueur

www.tasminlittle.org.uk

Ecrans0123Mercredi 12 mars 2008 37

Page 38: le monde 2008 03 12

IL Y A 50 ANS DANS « LE MONDE »

La crise du logement

Face à la crise du capitalismemondialisé, la responsabilitédes dirigeants d’entreprisese trouve directementengagée au plan juridiqueet économique mais aussiau plan moral

SOMMAIRE

1er assureur de personnes

en France

0800 544 544

Relations Actionnaires individuels

e-mail : [email protected]

Relations Investisseurs

Tél. : 01 42 18 77 27

e-mail : [email protected]

Retrouvez l’intégralité du communiqué sur www.cnp.fr

En 2007, première année d'intégration de 50 % d'Ecureuil Vie,

CNP Assurances réalise une performance très robuste malgré

un marché de l’assurance vie en recul en France, et dans un contexte

de tension sur le marché du crédit au second semestre à la suite de

la crise des crédits hypothécaires américains. L’impact de la crise est

très limité pour CNP Assurances dont le résultat net courant hors

plus-values réalisées progresse de 20% à données comparables du fait

de la hausse continue des encours qui représentent plus de 80 % des

revenus. Le résultat net part du groupe progresse également de 7%.

La valeur intrinsèque européenne avant dividende au 31 décembre

2007 s’élève à 77,8 € par action, soit une variation de 14 % sur un an.

La valeur des affaires nouvelles à 355 M€ croît de 18 % et de 1 %

à données comparables.

Perspectives 2008

Sauf aggravation sensible de la crise financière, et même dans des

conditions d’activité dégradées en France, l’évolution des encours

devrait permettre une progression du résultat net courant du groupe

d’au moins 10 % sur l’année 2008.

Prochains rendez-vous 2008

22 avril : Assemblée Générale au Palais Brongniart à Paris

29 avril : mise en paiement du dividende

13 mai : chiffre d’affaires du 1er trimestre

Les actionnaires de CNP Assurances peuvent exprimer leur mode

de participation et de vote par correspondance via internet.

Résultat net courant horsplus-values en millions d’euros

Résultat brut d’exploitation en millions d’euros

Dividende net en euros par action

Le dividende sera proposé

à l’Assemblée Générale du 22 avril 2008.

1 837 M€

1120 M€

2,85 €

+21%

+ 20 % à données comparables

+35%

+ 20 % à données comparables

+24%

Résultats annuels 2007 de CNP Assurances

Une performance très robuste

22 millions

de personnes assurées

+ de 26 000 points de vente

en France et à l’international

LE CONSEIL municipal de Parisa consacré sa première séance detravail à l’examen de plusieursquestions orales ayant pour objetla crise du logement.Ce débat a permis au directeur del’habitation de faire une mise aupoint sur des incidents qui sesont produits récemment lors del’évacuation des occupants dedeux immeubles en état de périlgrave.Les habitants de la rue Courat(20e) ont été relogés à titre défini-tif dans les trois jours ayant suivil’évacuation. Tout autre était lecas des familles installées rueHenri-Monnier (9e). Cet immeu-ble vétuste avait fait l’objet, voicideux ans, d’une réquisition poursix foyers. Lorsqu’il fallut enordonner l’évacuation, l’adminis-tration se trouva en présence dedix-sept familles dont les querel-les incessantes requéraient fré-quemment l’intervention de la

police, et qui, par le dépôt de plu-sieurs tonnes d’ordures dans lescombles, ont précipité la dégra-dation complète de l’immeuble.Le relogement de ces asociaux,« véritables squatters profession-nels », ne peut être envisagédans les constructions nouvel-les, d’où la dispersion momenta-née des familles jusqu’à la miseà disposition de locaux. En réali-té, un gros effort est poursuivien faveur du relogement : dansles six derniers mois 82 immeu-bles ont été évacués et 29 sonten passe de l’être, représentantune population de 3 000 person-nes. Mais, a conclu le représen-tant de l’administration, « nosdifficultés sont accrues par le mau-vais service que rendent à la popu-lation ceux qui suscitent ou encou-ragent l’installation de squat-ters ». a

R.-L. Duret(12 mars 1958)

Robert Solé

Laisser le temps au temps

Billet

Ethique du capitalismemondialisé

IL N’EST JAMAIS trop tard pour bien faire. Un retraité brésilien,Sebastiao Oliveira, âgé de 101 ans, vient d’apprendre à lire et àécrire. Ayant obtenu son certificat d’alphabétisation, il envisagemaintenant de commencer des études primaires. On ne peut quelui souhaiter ensuite une longue carrière universitaire.

Dans les jardins du Vatican, une statue de Galilée (1564-1642)sera érigée l’an prochain, à la demande des membres de l’Acadé-mie pontificale des sciences. C’est un hommage sympathique,quoique un peu tardif, au célèbre astronome, contraint d’abjureraprès avoir soutenu que la Terre tournait.

Non, il n’est jamais trop tard… Nicolas Sarkozy a souhaité lun-di « la création d’un Etat palestinien moderne, démocratique et via-ble avant la fin 2008 ». Sur place, certains s’y emploient active-ment : surenchère verbale, missiles aveugles et attentats-suicidesd’un côté ; assassinats ciblés, nouvelles colonies et humiliationsde l’autre. La « communauté » internationale compte les points.Il ne faut pas désespérer. Patience. Un Etat palestinien a de bon-nes chances de voir le jour avant la fin du troisième millénaire. a

Alors qu’il a conquis unedimension universelle, lecapitalisme fait l’objetd’interrogations pressan-tes. Les premières, idéolo-giques, sont inspirées parun néomarxisme prôné

par les Etats contestant la nouvelle don-ne de la mondialisation – tel le Venezue-la de Chavez – ou les altermondialistes.

Les secondes, économiques, s’enraci-nent dans le constat de dysfonctionne-ments que la crise financière éclaire d’unjour cru : contradiction entre rémunéra-tions des dirigeants et performances desentreprises, divergence entre la progres-sion des profits et la stagnation des salai-res moyens, fuite des capitaux et évasionfiscale à vaste échelle, cascade de débâclesbancaires, bulles spéculatives, fraudes au

sein des institutions financières et d’orga-nismes patronaux, demande de réassuran-ce des marchés par les Etats, notammentpar les fonds souverains du Sud. Bref, lecapitalisme mondialisé semble profondé-ment déréglé, sinon corrompu.

Cette crise est pour le moins paradoxa-le. D’abord, ce choc de défiance intervientaprès deux décennies de débats et de réfor-mes destinés à améliorer et moraliser legouvernement des entreprises et des mar-chés. Ensuite, son intensité est maximaledans les pays développés où se trouve l’épi-centre du séisme qui ébranle les marchés,tandis que les contestations demeurentlimitées au sein des superpuissances émer-gentes – Chine, Inde, Brésil et Russie.

Les tensions qui s’exercent sur le capita-lisme se situent au point de convergencede trois évolutions. D’abord le régime issu

de la constitution de la première écono-mie-monde, avec l’internationalisationdes flux, le dépassement des pouvoirspublics nationaux, la révolution technolo-gique. Il implique la fin du monopole del’Occident sur la régulation des échangeset des paiements mondiaux, ainsi que lacohabitation du capitalisme avec des systè-mes de valeurs et de normes hétérogènes.

Ensuite le choc de la crise financière,qui révèle la montée incontrôlée des ris-ques. Avec à la clé un retour au premierplan des Etats, via les instruments classi-ques des politiques contra-cycliquesmises en œuvre aux Etats-Unis ou la mobi-lisation des ressources des fonds souve-rains pour abonder les bilans des ban-ques. Mais aussi la création d’une infla-tion différée dont les effets n’apparaîtrontque dans deux à trois ans.

Enfin, certains pays développés connais-sent des difficultés particulières, soit dufait de l’importance des bulles financièreset immobilières (Etats-Unis, Royaume-Uni, Espagne), soit du fait des incohéren-ces de leur modèle économique et social, àl’image de la France qui a fait le choix dugrand marché européen et de la mondiali-sation tout en conservant structures etmentalités d’une économie administrée.

Le caractère critique de la crise financiè-re exige des mesures d’urgence pour assu-rer le sauvetage des institutions financiè-res, ainsi qu’un soutien coordonné de l’ac-tivité par les banques centrales et les gou-vernements aux antipodes des stratégiespoursuivies par les Etats-Unis, l’Unioneuropéenne et le Japon.

Au-delà s’impose une réflexion sur lesprincipes et les règles du capitalisme mon-dialisé. Quatre axes de travail sont à explo-rer. Primo, réduire le fossé qui s’est crééentre l’universalité du capitalisme et lecaractère national de sa régulation enouvrant le G8 aux superpuissances duSud, en réformant les institutions multila-térales, en cherchant à définir un noyaudur de normes en matière sociale et envi-ronnementale. Secundo, renforcer la coor-dination des politiques économiques despays développés. Tertio, réviser les nor-mes juridiques et comptables les plus dés-tabilisantes pour les marchés (mark tomarket). Enfin, accélérer la constitutiondu grand marché européen, favoriserl’émergence d’un droit commun des socié-tés et des marchés, transférer vers l’Unionla régulation des marchés et des institu-tions financières.

Le champ d’action de l’entreprise necesse de s’étendre, de même que sa respon-sabilité. Pour autant, l’entreprise ne peutni s’autoréguler ni se trouver soumise àun principe de responsabilité illimitée. Legouvernement d’entreprise a privilégié– avec une efficacité relative – le seulpoint de vue des actionnaires. Il devrait enrevenir à des principes fondamentaux :garantir le jeu effectif des contre-pouvoirspour l’ensemble des parties prenantes, ycompris les salariés ; assurer la transpa-rence de l’information ; intégrer la dimen-sion du développement à long terme.

Au-delà des institutions du marché etde ses règles, le capitalisme est indissocia-ble d’un esprit et d’une éthique. L’espritn’est pas à chercher dans la captation duprofit ou la maximisation des rentes maisdans la prise de risque librement consen-tie et le pari de l’innovation. L’éthique,c’est la responsabilité qui croît avec laréussite, qu’elle soit celle de l’entrepriseou de ses dirigeants. Face au totalitarismesoviétique, Soljenitsyne rappelait que « lapart essentielle de notre liberté est intérieure,elle dépend de notre volonté. Si nous cédonsnous-mêmes à la corruption, nous n’avonsplus le nom d’hommes ». Face à la crise ducapitalisme mondialisé, la responsabilitédes dirigeants d’entreprise se trouve direc-tement engagée au plan juridique et éco-nomique mais aussi au plan moral : ildépend d’eux de respecter les valeurs fon-datrices de la liberté économique. a

Nicolas Baverez est économisteet historien

Carte blancheNicolas Baverez

L’actualitéEditorial et analyses ............. 2Page trois .............................. 3International ......................... 4Sciences & Environnement . 8Europe .................................. 9France ................................. 10Economie & Médias ........... 14

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a Tirage du Monde daté mardi 11 mars 2008 : 550 978 exemplaires. 1 2 3

38 Mercredi 12 mars 2008