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Action Universitaire - Juin 2011

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Page 1: Action Universitaire - Juin 2011

L ’Action Universitaire - page 1

l’Action

UNIversitaire Le journal de l’Union Nationale Interuniversitaire

nouvelle formule - juin 2011 - 4 euros

Entretien avec

Agnès

Verdier-

Molinié

propos recueillis par

Inès Charles-Lavauzelle

et Olivier Vial

Dans l’esprit denombreux Fran-çais, les fonction-naires sontgarants du servicepublic. Pourquoidites-vous, c’est letitre de votre livre,que les fonction-naires sont contrel’Etat ?

Les fonctionnaires se sont retournés contre l’intérêtgénéral, car à force de vouloir sanctuariser leur statut,leurs retraites différentes de celles du privé, etc… ils sesont focalisés sur leur intérêt. C’est un système qui,finalement, devient tellement centré sur lui-même qu’iln’est plus au service de la collectivité, et donc plus auservice de l’Etat.

Vous dites aussi que c’est le lobby le plus puissant. Quedéfend ce lobby, avec quels intérêts, quels moyens ?

Ce lobby est très fort car il bénéficie d’une allianceobjective entre les hauts fonctionnaires et les syndicats.D’une part les hauts fonctionnaires ont tout intérêt àconserver un statut qui leur permet notamment de fairede la politique sans risque. En effet, contrairement à leurshomologues d’autres pays, les hauts fonctionnairesfrançais peuvent se faire élire en conservant leur statut,ce qui leur offre un formidable parachute en cas dedéfaite.

De l’autre côté, les syndicats défendent ce statut car ilsbénéficient de financements très importants sur lesdeniers publics.En France, comme le dit le conseillerd’Etat Hadas-Lebel, 80% des financements des syndicatsproviennent de la poche des contribuables, c’est-à-diredes collectivités locales mais aussi directement de l’Etat,des ministères, etc…

Rendons-nous compte qu’aujourd’hui, on ne saitabsolument pas combien de professeurs sont mis à 100%à disposition des syndicats ! L’éducation nationaleannonce le chiffre de 2000, mais à notre avis, le chiffreest plus élevé. Pourquoi ne pas faire preuve d’unminimum de transparence sur ces sujets ?

“Quand l‘Etat d’un côtéessaie de ne pas remplacerun fonctionnaire sur deuxpartant en retraite, de leurcôté les collectivités lo-cales embauchent encoreplus de personnel.”

Page 2: Action Universitaire - Juin 2011

Dans votre livre, vousdites que les fonction-naires sont aussi sur lepavé, les alliés des syndi-cats, car depuis quelquesannées le nombre de gré-vistes dans la fonctionpublique est plus élevéque dans le privé.

Absolument. Dans les années 70-80, 5% seulement desjours de grève étaient le fait du public,aujourd’hui le rapport s’est totalementinversé. Désormais, plus de 60% des joursde grève déclarés le sont dans le secteurpublic. C’est vraiment incroyable ! Parexemple, durant la réforme des retraites,les manifestants étaient principalementdes personnels des ministères, que ce soitde l’Education nationale mais aussi desimpôts, de l’agriculture, ou des personnelsdes grandes entreprises publiques.

Pour contourner la loi sur le service minimum, lesgrévistes ont fait preuve d’innovation. Pouvez-vousnous donner quelques exemples ?

Oui, bien sûr ! Ils s’adaptent aux changements dusystème. Depuis le vote du service minimum en juillet2007, ils ont mis au point des grèves de 59 minutes, quipermettent de faire moins d’une heure de grève et doncde ne pas avoir un jour entier non rémunéré.

Cela permet, en contournant le système, par des grèvestournantes, de désorganiser complètement le trafic,notamment dans les transports en commun.

Quand bien même son application n’est pas encoreoptimale, le service minimum a, je le note dans mon livre,beaucoup apporté. Pourtant une question reste ensuspens : tous les jours de grève ne sont-ils vraiment paspayés ? Rien n’est moins sûr.

Si dans l’ensemble ça s’améliore, on a toujoursl’impression qu’il faut avancer contre un lobbyextrêmement fort et très organisé. Au moment de laréforme des retraites, on a senti que les personnelspublics étaient les plus déterminés, alors que la réformeadoptée était plutôt timide à leur encontre. Ce qu’il fal-lait faire, c’était une réforme universelle, c’est-à-dire unsystème de retraite universel, avec les mêmes règles pourtous. Sur ce sujet, nous faisons face à une véritable réti-cence, et ce, même au plus haut niveau des personnelspublics qui ne veulent absolument pas disposer du mêmesystème de retraite que le personnel du privé. En effet,ils savent très bien que si le taux de remplacement estsensiblement identique aujourd’hui entre le public et leprivé, celui du privé va chuter dans les prochaines annéeset ils ne veulent pas avoir à subir cette baisse.

La France a-t-elle les moyens d’entretenir 5,2 millionsde fonctionnaires ?

Le premier problème, c’est que ce nombre ne baisse pas,parce que quand d’un côté l’Etat essaiedifficilement de ne pas remplacer unfonctionnaire sur deux partant en retraite,de leur côté les collectivités localesembauchent encore plus de personnel.D’un côté, on supprime 33 000 postes etde l’autre, on embauche 40 000personnes !

Les Allemands, dont les services publicssont appréciés, ont 30% de fonctionnaires de moins quela France. On a donc un vrai défi à relever. Mais ce quel’on sait moins sur l’Allemagne, c’est que sur les4,5 millions de fonctionnaires allemands - pour80 millions d’habitants - 60% sont embauchés souscontrat de droit privé.

Dans mon livre, je propose de revenir sur l’extension dustatut qui a été faite à l’ensemble des agents publics.Comme le font les Allemands et les Britanniques, onpourrait garder un statut public recentré autour desmissions régaliennes de l’Etat (la défense, la police, lajustice, une partie du budget et une partie de ladiplomatie) et pour les autres, on les emploierait sous descontrats de droit privé qui suivraient les mêmes règlesque ceux qui sont applicables à leurs concitoyenssalariés du privé.

Entretien avec

Agnès

Verdier-MoliniéDirecteur de la Fondation iFRAPdepuis décembre 2009, diplôméed’Histoire économique contempo-raine.Auteur de : La mondialisation va-t-elle...nous tuer ? et Les fonction-naires contre l’Etat : le grandsabotage

L ’Action Universitaire - page 2

La mondialisation va-t-elle... noustuer ? JC Lattès, 2008, 162 pages9 euros

Un élève dans l’enseigne-ment privé coûterait aumoins 2000 euros demoins par an et par élèveà la collectivité par rap-port à l’enseignement pu-blic.

Les fonction-naires contrel’Etat : legrand sabotage,Albin Michel,202 pages, 17€

Page 3: Action Universitaire - Juin 2011

Directeur de la publication : Olivier Vial

Rédactrice en chef adjointe :

Inès Charles-Lavauzelle

Imprimé par nos soins - dépôt légal second trimestre

2011 - Mensuel

Une publication de l’UNI -

34, rue Emile Landrin -

92100 Boulogne -

tél : 01.78.16.40.30 - fax. : 01.78.16.40.31

L’Action

UNIversitaire

Dans ce numéro

C’est un vrai tabou car, aujourd’hui, si on propose cela en France, on al’impression de dire un gros mot, quand bien même tous les autres paysd’Europe ont déjà réformé leur statut “à vie” du public. Il faut se dire quece statut est finalement un objectif de réforme très intéressant, notammentdans le cadre de 2012.

Comment peut-on évaluer la qualité du service public et la performancede l’administration ?

C’est très difficile car d’après les enquêtes d’opinion, on se rend compte queles Français ne sont pas si mécontents que cela. Avec 55% des dépensesnationales pour la fonction publique, si les Français n’étaient pas contents,ce serait absolument terrible. Cependant, quand on creuse un peu, on noteque seul 30% des Français sont satisfaits de leur service des impôts et qu’àpeine 18% le sont de Pôle Emploi. On peut donc légitimement dire qu’ilreste d’énormes efforts à accomplir.

Il est difficile d’évaluer les services publics. La meilleure façon de procéderconsiste encore à mettre les acteurs en concurrence. Il est donc nécessaired’établir des comparaisons. C’est ce que la fondation IFRAP a fait pourévaluer le coût de l’enseignement privé par rapport à l’enseignement public.Les écarts ont incroyables : le privé coûterait près de 2000 euros de moinspar an et par élève à la collectivité.

Pour comparer, il faut avoir accès aux données et pouvoir chiffrer pourchaque service public ce qui est comparable. Le service de l’eau par exemple,est-il moins cher s’il est géré par une régie publique ou par uneentreprise ? C’est un énorme travail et cela demande aussi de faire tomberdes tabous, car si l’on part toujours du principe que le privé sélectionne,qu’il n’est pas ouvert à tous, qu’il ne fait que, par exemple, “privatiser lesdividendes” et “nationaliser les pertes”, eh bien évidemment on est dans uneimpasse totale de réflexion et de discussion. Les autres Européens sont pluspragmatiques que nous. Les Suédois, par exemple, font gérer leurs hôpitauxpublics par des chaînes de cliniques privées et s’en trouvent très heureux.

Finalement, on se rend compte que les Européens se fichent un peu que cesoit un personnel sous statut ou une entreprise sous monopole qui luidélivre un service. Avant tout, ce qu’ils veulent, c’est que le service soit àl’heure, qu’il soit efficace et que la qualité du service rendu soit à la hauteurde l’argent dépensé.

Les Français sont, sans aucun doute, aussi pragmatiques que leurs voisinseuropéens, simplement cela fait des années qu’on leur dit des choses qui nesont pas tout à fait justes et je crois qu’il faut commencer par rétablir en lamatière certaines vérités.

Entretien avec

L ’Action Universitaire - page 3

Entretien avec : p.1-3

Agnès Verdier-Molinié

Page de gauche p.4

Spéciale SuperZéros

Page de droite p.5

LivresLe dictionnaire du Pr. Rougeot

Education p.6

Echec scolaire et immigration :la vérité des chiffres

Des nouvelles de l’UNI p.7

BrèvesEn ImagesHistoire d’affiche

En campagne p.8

Pétition contre la légalisation de la drogue

Retrouvez l’intégralité de cet

entretien, ainsi que d’autres en

vidéo sur notre site,

rubrique podcast.

http://www.uni.asso.fr

Podcast

Page 4: Action Universitaire - Juin 2011

Page de gauche...

L ’Action Universitaire - page 4

Le 28 juin, Martine Aubry a "proposé sa candidature à l’élection présidentielle". Heureusement qu’elle ne s’adressequ’aux militants socialistes, car les Français, eux, semblentpeu disposés à l’imaginer à ce poste.

Selon, une enquête TNS Sofres / Canal +, publiée en juin2011, à peine 40 % des Français la juge "être bien préparée"pour la fonction.

Le livre programmed'Arnaud Monte-bourg fait un flop.

Alors qu'ArnaudMontebourg alancé sacampagne avecun show et unclip à l'améri-caine, son livreprogramme"des idées etdes rêves", quiest pourtant aucoeur de sacampagne, luifait un flop.Entre le 6 et le

19 juin, seuls 97 exem-plaires de ce livre ontété vendus en France(Source Edistat).

Le fichage politique,une spécialité socia-liste ?

Jean-Marc Ayrault, ledéputé-maire de Nanteset président du groupesocialiste à l'Assembléenationale, avaitdemandé en 2007 à sesmilitants de remplir unefiche signalant les oppo-sants politiques dansleur quartier. Avec detelles compétences, ga-geons qu'il trouvera saplace dans l'organisationdes primaires socialistes.

Aubry, candidate peu crédible

Le PS propose la création de 300 000 nouveaux

emplois jeunes. Pour quoi faire ? La question

reste toujours sans réponse.

Corrèze parmiles départementsles plus endettés

Avec 333 millionsd’euros, la

dette dudépartementde la Corrèze

équivaut à 101,9% deson budget

annuel ! C’est le seul

département dans cecas... Et comme il est

peu peuplé, il pèse surchaque Corrézien

1 329 euros de dette.

François Hollande estainsi à la tête du

département le plusendetté par habitant.

Région Poitou-Charentes : la

dette explosede 61 %

Si la régionPoitou-Cha-rentes, dont

Ségolène Royal estprésidente depuis 2004,

connaît uneaugmentation de la

dette de 61,4%, elle ledoit notamment à une

augmentation sansprécédent du nombre

d’embauches. En effet,le conseil régional du

Poitou ne connaît pas lacrise : +95% d’effectifs

(hors transferts) en cinqans, ce qui constitue un

record, selon lesdonnées de l’association

des régions de France.

Page 5: Action Universitaire - Juin 2011

... Page de droite

La loi sur lesLibertés et lesResponsabili-tés des Uni-versités seraune des ré-formes les

plus importantes à porterau crédit du gouvernement.Cet échange entre ValériePécresse et Axel Kahn per-met de mieux connaîtrecette loi, ce qu’elle achangé, mais aussi ce qu’ilreste à améliorer afin dedoter la France d’universi-tés capables de rivaliseravec les meilleures dumonde. Un débat droite-gauche, sur l’université, lacroissance, la recherche. Etdonc sur l’avenir de laFrance.Axel Kahn, Valérie Pé-cresse, Controverses, NiLéditions, 254 p., 19 €.

Immigration,Intégration,longtemps cedébat a étépiégé, interdi-sant ainsi de seposer les

bonnes questions. Dès lors,comment s’étonner que les“solutions “ proposées de-puis plus de trente ans serévélèrent toutes ineffi-caces. Or, l’enjeu est im-mense. La cohésionnationale est menacée.C’est pourquoi MalikaSorel, membre du HautConseil à l’Intégrationnous invite à tenir un lan-gage de vérité. Chosequ’elle fait admirablementdans ce livre.

Malika Sorel, Immigration,Intégration, le langage de vé-rité, éditions Mille et uneNuits, 282 p., 18 €

PhobieEst-ce un délit que d’avoir peur de ce qui estsemblable ? Aussi bizarre que cela puisse pa-raître, si l’on prend les mots au pied de la lettre,la réponse à cette question baroque est oui. Eneffet, l’homophobie (puisque c’est de cela qu’ils’agit) est un mot composé de deux racinesgrecques qui désignent la peur, une peur ir-raisonnée et angoissante (phobie) et d’autrepart ce qui est semblable (homo-). Jusqu’à unepériode récente, ces éléments étaient correc-tement utilisés, chacun dans son emploi, parexemple dans des mots comme « agoraphobie» (peur angoissante de la foule) ou « homo-nyme » (mot ayant la même forme qu’unautre). Dans homophobie, on trouve d’abordun glissement de sens, de peur à aversion, trèsrépandu aujourd’hui dans des mots de mêmeformation et surtout une absurdité étymolo-gique, homo- étant pris comme abréviationd’homosexuel. Dans la même lignée, on ren-contre aussi transphobie : aversion (au moinssupposée) pour les transsexuels.

Dans l’arsenal répulsif du politiquement cor-rect, et même du juridiquement correct, l’is-lamophobie occupe aussi une place aupremier rang. Curieusement, la christiano-phobie est à peu près absente du vocabulairebien-pensant, alors qu’il est avéré que, dans lemonde entier, les chrétiens sont de loin lesplus persécutés en raison de leur religion.

Les déviations linguistiques sont rarement in-nocentes. C’est ce qui illustre, entre autres, laprolifération des « -phobies ». Des motscomme peur, ou même aversion, évoquent dessensations ou sentiments assez ordinaires, quenous avons tous éprouvés et que nous éprou-

verons encore. Rien de diabolique ou decondamnable là-dedans. En revanche, le motphobie, issu du vocabulaire de la psychiatrie,évoque, plus ou moins confusément, des réac-tions anormales, démesurées, inquiétantes, quirisquent donc d’être dangereuses et dont ilfaut préserver la société en les condamnant eten les réprimant.

Ces glissements de sens injustifiés, subrepticeset irraisonnés, entraînent des conséquencespratiques extrêmement graves, en particulierdans l’ordre judiciaire. Ils renforcent une ten-dance pernicieuse, de plus en plus répandue,de la législation pénale qui consiste à prévoirnon seulement des actes, mais des sentiments,ce qui relève d’une conception totalitaire dela justice. Après tout, j’ai le droit, ou du moinsje devrais l’avoir, d’aimer, de ne pas aimer oumême de haïr qui je veux, sans que les tribu-naux s’en mêlent. Là où je suis condamnable,c’est si je passe à l’acte nuisible ou si j’incited’autres à commettre de tels actes.

Ce glissement, inadmissible et vicieux dansson principe, entraîne des conséquences en-core plus graves pour ses applications de fait.En effet, si j’exprime une critique quelconqueenvers l’homosexualité ou l’islam (car ce sontles deux sujets réellement en cause), je suissoupçonné de malveillance, d’aversion systé-matique, mon jugement peut influencer d’au-tres personnes, qui, elles, se sentiront peut-êtreincitées à commettre des actes répréhensibles.Voilà un exemple, hélas ! très concret, où, àpartir d’un principe faux, une logique devenuefolle peut entraîner des catastrophes.C’est par de tels procédés que, dans notre pays,la liberté d’expression se réduit comme peaude chagrin.

Retrouvez d’autres définitions sur notre site : uni.asso.frDérapage / Populisme / Républicain /

Parité / Diversité

L ’Action Universitaire - page 5

Livres

L’UNI se félicite de la nomination de Laurent Wauquiez auxfonctions de ministre de l’Enseignement supérieur et de la Re-cherche, avec qui elle a eu l’occasion de travailler en 2006 surl’aide sociale étudiante.

L’UNI salue la promotion de Valérie Pécresse aux fonctions de porte-parole du Gou-vernement, et surtout ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme del’Etat, fonction ô combien importante en cette période de sortie de crise.

Réactions de l’UNI suite au remaniement

Page 6: Action Universitaire - Juin 2011

Education

En

Ima

ge

s

Jacques Legendre,Président de la commis-

sion de la culture, del'éducation et de lacommunication

Claude Guéant adéclaré que "lesdeux tiers deséchecs scolaires,sont l'échecd'enfants d'im-migrés". Leslycéens de

l'UNL et les parents d'élèves dela FCPE ont condamné ces propos enindiquant qu'ils ne s'appuyaient sur"aucune réalité statistique". A quoicorrespond la réalité ?

Olivier Vial : Les statistiques sur ce sujetsont rares, mais grâce à l'enquête PISAréalisée tous les trois ans par l'OCDEauprès d'élèves de 15 ans, des chiffrespour l'année 2009 existent et ils sontéloquents. En compréhension de l'écrit,par exemple, l’écart de résultat entre lesélèves nés en France de parents françaiset ceux nés de parents étrangers est de60 points en France, contre 43 enmoyenne pour l’OCDE. Quand on saitqu'un écart de 40 points représente unretard d’une année scolaire complète, onne peut que constater que les élèves issusde l'immigration connaissent un échecscolaire important. En moyenne à 15ans, ils ont accumulé un an et demi deretard par rapport aux autres élèves.

En France, les élèves issus de la premièregénération d'immigrés ont ainsi deuxfois plus de risques de compter parmi les

élèves peu performants. La situations’améliore pour les élèves de la deuxièmegénération, même si les écarts restenttrès élevés. Ainsi, 35 % des élèves de ladeuxième génération restent dans legroupe des élèves les plus faibles recenséspar l’enquête PISA, contre 17 % pourles autochtones et 42 % pour les élèvesde la première génération.

Les différences de résultats entre lesimmigrés et les Français ne procèdent-elles pas avant tout de différencessociales ?

Les résultats de l'enquête de l'OCDEpermettent de lever cette interrogation,puisqu'ils présentent également lesécarts de performance entre élèves issusde l'immigration et élèves autochtonesen les corrigeant des variables socio-économiques. Après cette correctionstatistique, l'écart de performancedemeure très significatif. Les résultatsdes élèves issus de l'immigration restentinférieurs de 30 points à ceux des élèvesautochtones (contre 27 points enmoyenne OCDE). Cela démontre queles élèves issus de l'immigration sontconfrontés à d'autres difficultés quecelles liées à leur contexte socio-économique. Certains auteurs, commeMalika Sorel, membre du Haut Conseilà l'Intégration (HCI), pointent d'autresfacteurs comme, par exemple, lesdifficultés de maîtrise de la langue,

l'implication moins forte des familles,l'opposition dans certains cas entre la"culture enseignée à l'école" et celletransmise au sein de la cellule familiale.

Parler "d'enfants d'immigrés" a-t-il dusens ? Cette expression correspond-elleà un tout homogène ?

Les enfants issus de l'immigration,surtout à l'échelle des pays de l'OCDE,ne constituent pas un ensemblehomogène car, si l’ensemble des pays del’OCDE connaissent tous desphénomènes d’immigration, la naturede l'immigration dépend en grandepartie de l'histoire et de la politiquemigratoire de ces pays.

Ainsi, la Finlande, la Grèce, l’Irlande,l’Italie, le Portugal, l’Espagne, leRoyaume-Uni et la France pratiquentdes politiques migratoires peu sélectiveset connaissent des écarts de résultatsscolaires importants. A l’inverse,l’ Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis sont des paysoù la politique d’immigration favoriseles plus qualifiés. L’écart de résultat entreles élèves issus de l’immigration et lespopulations autochtones y est alorsbeaucoup plus faible.

Entretien paru le 26 mai2011 sur le site Atlantico.

Echec scolaire et immigration : la vérité des chiffres

Ecole de la transmission le 25 mai 2011Colloque du CERU

L ’Action Universitaire - page 6

Olivier VialPrésident de l’UNI

Directeur duCERU

Claude Boichot

Inspecteurgénéral

Albert-JeanMougin

Vice-présidentdu SNALC

Claudine CauxPrésidente de la

PEEP

Hervé MaritonDéputé

Claire MazeronVice-présidente

du SNALC

Armelle DugueDirectrice despartenariats de

l’OFQJ

Page 7: Action Universitaire - Juin 2011

Des nouvelles de l’UNI

Le CERU sur France Ô

Olivier Vial, directeur duCERU, est intervenulors de l’émission“Toutes les Frances” surl’emploi des jeunes dansles quartiers.

Le MET sur Europe 1.Rémi Martial, présidentdu MET, branche étu-diante de l’UNI, étaitl’invité de Pierre-LouisBasse sur le thème : “lesindignés sont-ils conta-gieux ?”

La jeunesse n’est plusce qu’elle était... tantmieux !49 % des Français ontune image négative de lajeunesse. De nombreuxpréjugés se sont ainsi dé-veloppés finissant parposer un véritable pro-blème politique.

Cette note du CERUs’attaque à lever cinq deces préjugés, comme, parexemple : les jeunes sontde gauche, les jeunesveulent devenir fonc-tionnaires, les jeunessont pessimistes...

Une fois, ces préjugéslevés, la droite compren-dra-t-elle qu’elle peutparler aux jeunes sanstravestir ses valeurs etson message.

Olivier Vial, La jeunessen’est plus ce qu’elle était ...tant mieux !, éditionBOD, 54 p., 5 €

Bon de commande en dernière page

15 juillet

Fermeture des bureaux de l’UNI,

le temps dequelques semaines

de vacances.

Depuis son origine, l’UNI s’estengagée dans la dénonciation dutrafic de drogue qui s’estfortement développé après mai1968. A l’époque, ces campagnesde terrain (affiches et tracts) ontoccasionné quelques incidents, carles dealers en questionn’entendaient pas être privés de leurgagne-pain criminel. En 1993,l’UNI a lancé les comités d’actionlycéens contre la drogue, aveccomme slogan “Dealer c’est tuer”.La pétition nationale qui

accompagnait cette campagne a rencontré un formidable succès.

Les arguments développés restent pertinents, au moment oùcertains envisagent de dépénaliser le cannabis : - Il n’y a pas de drogue douce, s’il existe une différence entre lecannabis et l’héroïne, ce n’est pas une différence de nature. “Lecannabis est une drogue piège, et il n’est pas un seul consommateurd’héroïne qui n’ait un jour commencé par le cannabis”, notait-onalors.- la drogue conduit à la dépendance (y compris le cannabis) maiségalement à la dégradation, à l’avilissement et à la marginalité.

Cette campagne avait marqué un coup d’arrêt. A partir de 1994,le nombre de morts tués par la drogue a commencé à baisser, pourremonter au milieu des années 2000. Cela doit nous inciter à lafermeté (cf. pétition en dernière page).

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L’UNI a participé à unerencontre autour deierry Mariani et deplusieurs responsablesd’organisations classées àla droite de la majoritéafin de trouver le moyende faire entendre la voixde la droite de convic-tion en 2012.

2, 3 et 4 septembre

Université d’été del’UMP à Marseille.

L’UNI y serareprésentée.

20 septembre

Sortie prévue dulivre projet de l’UNI

sur l’éducation.

Les militants sont allés à la rencontre des

étudiants lors des épreuves duconcours sciences-politiques

Réunion de formationà Lyon

L ’Action Universitaire - page 7

Réunion de formationdes cadres de l’UNI

Page 8: Action Universitaire - Juin 2011

L’Action

UNIversitaire34 rue Emile landrin 92100 BoulogneTel : 01.78.16.40.30 Fax : 01.78.16.40.31

Vos réglements sont à faire par chèque à l ’ordre de l ’UNI

Ah ! Laissez-nous respirer !

Contre la censure des bien-

pensants.

Pr. Jacques Rougeot

La jeunesse n’est plus ce

qu’elle était...tant mieux !

Olivier Vial

Nom :....................................................................................................... Prénom : ............................................................................................................................................................

Adresse : ..................................................................................................................................................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Code postal : .......................................................................... Ville : .................................................................................................................................................................................

Tel : ..............................................................................................E-Mail : ..........................................................................................................................................................................1 Désire signer la pétition de l’UNI contre la légalisation du cannabis1 Désire s’abonner gratuitement à la revue quotienne de web 1 Désire souscrire un abonnement à l’Action Universitaire nouvelle formule (11 numéros) - 30 euros

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Boutique de l’UNI Je désire commander :

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à 3,5 euros l’unité

Pin’s de l’UNI

En campagne

Année après année la drogue tue davantage : 1 jeune en 1969,250 en 1988, 500 en 1992, 564 en 1994. La politique defermeté conduite au milieu des années 1990 a permis d’enrayercette hausse continue du nombre de morts, due directement àla drogue, mais “ le nombre de décès annuels liés à l’usage desubstances illicites (305 décès en 2008) tend à nouveau àaugmenter depuis 2003, après une forte baisse dans la secondemoitié des années 1990 (128 décès en 1999)” (source Francoscopie2010, éditions Larousse).

Si l’on peut tirer une leçon de ces chiffres, c’est que la fermetépaye. C’est pourquoi, nous devons rejeter l’appel lancé parplusieurs personnalités de gauche en faveur de ladépénalisation du cannabis et rappeler que :

- la consommation de cannabis chez les jeunes induit de lourdesconséquences en termes d’échec scolaire, de démotivation,d’absentéisme, d’inattention et bien sûr de santé...

- la consommation de cannabis implique également descomportements de passivité excessive ou au contraire deviolence avec de graves répercussions sur les vies professionnelleset familiales des consommateurs.

- l’argument selon lequel une légalisation du cannabisentraînerait automatiquement une diminution du trafic estquant à lui parfaitement démagogique : la délinquance, parprincipe, recherche les zones de non-droit et le trafic ne feraitque se déplacer sur d’autres drogues ou d’autres marchandisesillégales.

Parce qu’une légalisation du cannabis ferait peser un grave danger sur notre société et sur lajeunesse.

Signez la pétition contre la légalisation du cannabis.

Pétition

Non à la légalisation du cannabis