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Brésil, des opportunités de carrière mais pas l´eldorado les echos business carriere 06jan2014

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Article Les Echos Business Carrière - Besoins de compétences au Brésil

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Page 1: Brésil, des opportunités de carrière mais pas l´eldorado   les echos business carriere 06jan2014

Tous droits réservés - Les Echos 6/1/2014 P.Les Echos Business

Brésil :desopportunitésdecarrière,maispasuneldoradol Le marché du travail local est d’un accès difficilepour un salarié français, mais néanmoins prometteur.l Le pays manque d’ingénieurs. Les hautes technologies,ainsi que le tourisme, sont aussi de bons filons.

Thierry Ogier—Correspondant à São Paulo

Malgré un fort ralentissement de lacroissance, le marché du travailbrésilien attire des candidats detous pays, notamment français. Endépit du comportement cyclothy-mique de l’économie, ils se bouscu-lent toujours au portillon. Depuisdes générations. Le marché du tra-vail y est pourtant difficile, maisprometteur pour ceux qui parvien-nent à se frayer un passage au seindesméandresd’uneadministrationcauchemardesque. Le pays man-que d’ingénieurs. Les hautes tech-nologies,ainsiqueletourisme,sontaussi de bons filons. Repérage.

• UN ACCÈS AUX DÉCIDEURSPLUS FACILEAu Brésil, les opportunités sont àtous les étages, même parfois endehors des grandes métropoles quesont Rio de Janeiro et São Paulo.Cyrielle Chopin, à peine trente ans,vient ainsi de décrocher un emploid’assistante de direction à SafeDemo,unfabricantd’airbagsinstalléà Curitiba, dans le sud du pays, où laprésence française s’est nettementaffirmée depuis l’installation deRenaultàlafindesannées1990.Lau-réate d’un prix volontariat interna-tional en entreprise (VIE) décernéparUbifrance,ellesouhaiteresterauBrésilentantqu’expatriéeousalariéelocalepouraccompagnerledévelop-pementdecettePMEde8personnes,dont les effectifs devraient plus quedécupler en trois ans. « Il y a beau-coupdechosesàconstruire,beaucoupde défis à relever, raconte cette titu-laire d’un master en managementinternational. Ilyaplusdemoyensdeprogresser qu’en France. » Installéedepuis un an à Rio, Alexia Ohenes-saian, elle, n’a pas eu froid aux yeux.« Ici, les gens se présentent les uns auxautresetilyabeaucoupd’entraide.Onpeut accéder facilement aux déci-deurs », dit-elle. Elle est désormaisreprésentantedelaBanquepubliqued’investissement (BPI).

• UN CRÉNEAU PORTEUR : LESNOUVELLES TECHNOLOGIESLe Brésil souffre encore d’un grosdéficit en matière de main-d’œuvrequalifiée. « Quand on part à la

recherche d’une recrue sur le marchédu travail, il est difficile de trouver lebon candidat dans des postes quidemandent une bonne qualifica-tion », annonce André Rapoport,directeur des ressources humainesde la filiale de Sanofi. « On manqued’ingénieurs, même dans les mines,ajoute Patrick Hollard, directeurrégional de Michael Page. Dans lepétrole, la situation est telle que c’estle candidat qui fait son prix ! »

A vingt-cinq ans, Jaâfar Sadaouin’a guère eu de mal à trouver unemploi quand il a débarqué à SãoPaulo l’an dernier. Grâce à unesolide formation (ESC Montpellier)et de bons contacts professionnels,le voici « account manager » chezSplio,uneentrepriselocaled’e-mailmarketing. Jaâfar Sadaoui recon-naît lui-même qu’il est sur le boncréneau. « Les nouvelles technolo-gies sont un secteur très porteur,notamment tout ce qui touche àl’e-commerce, aux applicatifs. Je levois tous les jours. Il y a un très grosturnover dans les entreprises locales,donc beaucoup d’occasions de trou-ver un emploi », dit-il. Le fait d’avoirla nationalité brésilienne lui a sim-plifié la tâche (voir ci-dessous).

• UN MANAGEMENTÉMOTIONNELAlors, leBrésil,uneldorado ?« Sur-tout pas », s’insurge Charles-HenryChenut, du cabinet d’avocats fran-co-brésilien Chenut Oliveira Santi-agoquiaccompagnel’implantationet les aléas des Français au Brésil.Même s’ils sont de plus en plusnombreux à se jeter à l’eau, lesemployeurs sont loin de les atten-dre à bras ouverts… « Attention, nepartez pas la fleur au fusil ! », pré-vient encore Patrick Hollard, lechasseur de têtes qui reçoit un CVde jeune diplômé par jour.

Les anciens confient les clefspour réussir. « Etre brésilien ou nepas être », résume Frédéric Donier,du cabinet de consultants Cres-cendo. Et cela va bien au-delà del’apprentissage, indispensable, dela langue portugaise. « Il ne suffitpas de se mettre au parfum, il faut sejeter dans le bain, s’immerger, se“brésilianiser” », assure ce spécia-liste en intelligence économique. Etsavoir prendre des gants, lorsqu’onaccède aux postes commandes.

« La façon de gérer le personnel estvraiment différente. Le contexte est

davantage émotionnel, plus sensible.Il faut montrer de la confiance, durespect, de la considération avantd’exiger une performance ou unobjectif », explique Thierry Guillot,directeur du Hyatt à São Paulo.Ceux qui ne prendraient pas cons-cience de cet aspect ou tenteraientd’imposer leur style éprouveraientalors beaucoup de mal à s’intégrer.« Une fois qu’on a compris que l’ondoit adopter un autre style de mana-gement, on peut avoir des success-stories fantastiques. C’est beaucoupplus efficace et gratifiant que de tra-vailler en France », poursuit ThierryGuillot.

« Aux yeux des Brésiliens, le Fran-çais allie rigueur et technique. On voitdetrèsbellescarrièresauBrésil »,con-firmeCyrilleFourny,directeurfinan-cier d’Helibras, la filiale brésilienned’EurocopteràSãoPaulo,aprèsavoirdébuté à l’usine d’hélicoptères d’Ita-juba, au fin fond de l’Etat du MinasGerais. « Il n’y avait que deux ou troisFrançais dans la ville. Pas de cinéma.On était bien obligé de s’intégrer ! » n

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« Il ne suffit pasde se mettre

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FRÉDÉRIC DONIERCabinet de consultants

Crescendo