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Modélisation en évolution et génétique quantitative
Patrice DAVID
Le problème : modéliser l’évolution d’un ou plusieurs caractères sous diverses conditions
• 3 méthodes
Phénotypique
OptimisationThéorie des jeuxDynamique adaptative
Génétique des pops
locusModifieursFréquences, déséquilibres de liaison
Génétique quanti
Variance génétiqueHéritabilitéGradient de sélection
3 façons de représenter la transmission des caractères
Phénotypique
Hérédité uniparentale clonale
Génétique des pops
Lois de Mendel
Génétique quanti
Hérédité quantitative
• 1) La GQ comme modèle de transmission des phénotypes
• 2) Un exemple de modèle d’évolution formalisé en GQ
• 3) Le gros avantage de la GQ : le lien avec des paramètres mesurables
• 4) Les limites; évolution à long terme
• 5) Résumé
PLAN
• 1) La GQ comme modèle de transmission des phénotypes
• 2) Un exemple de modèle d’évolution formalisé en GQ
• 3) Le gros avantage de la GQ : le lien avec des paramètres mesurables
• 4) Les limites; évolution à long terme
• 5) Résumé
• Les débuts de la GQ : Les biométriciens
Francis Galton (1822-1911)
-Accent sur les distributions continues des caractères (opposé aux mendéliens)- va de pair avec une vision de l’évolution par décalage progressif (id)
portrait
La GQ en une équation, et en plus elle est pas compliquée
P = G + E
La déviationPhénotypique(1 individu par rapport à sa pop)
La déviationGénotypique(1 individu par rapport à sa pop)
La déviationEnvironnementale(1 individu par rapport à sa pop)
Jusqu’ici, un exercice purement formel; ça ne sert à rien si G et E restent indéterminés
VP = VG + VE
(Cov(G,E)=0)
P = G + E
Cov(PX,PY; X et Y jumeaux) = Cov(Gx+Ex,Gy+Ey) =Cov(Gx,Gy)+Cov(Gx,Ey)+Cov(Ex,Gy)+Cov(Ex,Ey) =Cov(Gx,Gy) =
(sachant que Gx=Gy…)Cov(Gx,Gx) = V(Gx) =VG
G est la moyenne d’un même génotype répliqué (cloné) et distribué au hasard dans les environnements
Déterminer G
Autre écriture de la même chose : ressemblance entre clones
Généralisation = L’hérédité en GQ se représente comme une ressemblance (=covariance) entre apparentés dans une population
• Cohérence de la GQ avec Mendel : le modèle allélique de Fisher
- Covariances entre apparentés autres que des jumeaux ou clones (repro sexuée)
Cov(PX,PY; X parent et Y enfant) = .. = ½ VA
Mendel = parent et enfant partagent la moitié de leurs gènes
Fisher (1916)
G = i + j +i,j
V(G)= 2 V() + V() = VA + VD
Cov(PX,PY) = 4 cov(iX,iY) + cov(ijX,ijY)
= 2 A VA + D VDEffets additifs des allèles
InteractionNon additive(eg dominance)
Var additiveVar de dominance
Probas d’identités entre allèles ou paires d’allèles entre les deux individus X et Y; dépend de leur apparentement
Quelques aspects du modèle de Fisher
-Le modèles peut intégrer autant de locus qu’on veut et rester valide, pour peu que les effets des locus s’additionnent entre eux…
-Une famille n’est pas un génotype : plus de la moitié de la VA ségrège à l’intérieur d’une famille de plein frères
-On ressemble plus à son plein-frère qu’à ses parents…
L’évolution en GQ : une deuxième équation, pas beaucoup plus compliquée que la première, et quelques variantes
R= h² S
= (VA / VP) S
= VA (S/VP)
= VA.
-3 -2 -1 0 1 2 3 mid-parent
enfant
0h2
Parentsrejetés
Parentsconservés
S
R
Réponse à la sélection
héritabilitéDifférentiel de sélection
Gradient de sélection
= dLn(W) / dX
Extension à plusieurs caractères
-La covariance génétique / La corrélation génétique entre deux caractères (eg trade-off)
-Bases de ces corrélations : déséquilibres de liaison + pléiotropie
-L’effet d’entraînement ou sélection indirecte
Rx = VA(x) X) + CovA(X,Y) Y)
Généralisation
R = G.
Vecteurévolution
Matrice de var-covargénétique ou« matrice G »
VecteurGradient desélection
Caractère X
Caractère
Y
• 1) La GQ comme modèle de transmission des phénotypes
• 2) Un exemple de modèle d’évolution formalisé en GQ
• 3) Le gros avantage de la GQ : le lien avec des paramètres mesurables
• 4) Les limites; évolution à long terme
• 5) Résumé
Ex: le Runaway de Fisher (1935) en sélection sexuelle : coévolution ornement-préférence
w(préférence / femelle) = F+(ornement du partenaire, préférence des femelles)
- the "sexy son hypothesis"
Feed-back positif, Fisher's Runaway process
w(ornement / mâle) = F+(préférence des femelles) - coût
+
+
* Le modèle monogénique haploïde de Kirkpatrick (1982)T,t exprimé uniquement chez les mâlesP,p exprimé uniquement chez les femellesviabilité : t = 1, T = 1-c
Proba (T x p / p ) = freq (T)Proba (T x P / P) > freq (T)
* coévolution due à une association (déséquilibre gamétique) entre P et T* résultat dépend des fréquences de départ
Freq(T)
freq(P)
0 10
1
Ligne d'équilibres neutres
-b Px
Pas d'évolution
* Le modèle continu de Lande (1981), Pomiankowski et al 1991
TP G sel(T)
sel(P)=
variation du trait et de la préférence moyens en une génération
matrice devariance-covariancegénétique de T et Psupposée constante aveccovariances positives
Gradients de sélection pour T et P =gains relatifs en fitness par unité de T (chez les mâles) ou P (chez les femelles), tout étant constant par ailleurs
ln W(mâle)= a P (T - T) - c T 2
bénéfice coût
ln W(femelle)= 0
Ligne d'équilibres neutres P = 2c/a T
P
T
-u 0
* Comment sauver le processus de Fisher ? le biais de mutation
* idée : les mutations tendent en moyenne à détériorer l'ornement
TP G sel(T)
sel(P)= +
Biais de mutation
P
Tau point d'équilibre
- la fitness des femelles n'est pasmaximisée (coût)
- la fitness des mâles n'est pas maximisée (id.)
• 1) La GQ comme modèle de transmission des phénotypes
• 2) Un exemple de modèle d’évolution formalisé en GQ
• 3) Le gros avantage de la GQ : le lien avec des paramètres mesurables
• 4) Les limites; évolution à long terme
• 5) Résumé
Les variances et covariances génétiques peuvent se mesurer !!!
(c’est pénible mais ça se fait)
Le principe = mesurer des covariances entre individus dont les relations d’apparentement sont connues ( pédigrées in natura ) ou fabriquées (pédigrées contrôlées au labo, croisements)
Méthodes statistiques basées sur les modèles aléatoires
Ex familles de demi-frères :Variance inter-familles = covariance intra-famille = ¼ VA
Autre façon : mesurer l’héritabilité réalisée grâce à la réponse à une sélection artificielle
H² = S / R
Ex de la sélection sexuelle : la matrice de variance-covariance génétique a-t-elle la forme spécifiée dans les modèles ?
Gasterosteus aculeatus Cyrtodiopsis whiteicorrélation frère-soeur sélection artificielle
ornement (frère)
préférence (soeur)
nb de femelles m
âle L - m
âle S
L Snon sél.
On peut aussi mesurer les gradients de sélection dans la nature
-Avoir une mesure décente de la fitness W-Avoir une mesure de caractères x, y, z-Obtenir une fonction W(x,y,z) et plus précisément les coefficients de régression partiels de ln(W) sur x, y , z (gradient de sélection)
Ex : plante Polemonium viscosum , gradient de sélection sur la taille de corolle
R= h² S marche bien
Exemples : sélection sur la teneur en gras du maïs
R= h² S marche bien, à court terme !!!
Exemples : sélection sur la masse protéique de souris
• 1) La GQ comme modèle de transmission des phénotypes
• 2) Un exemple de modèle d’évolution formalisé en GQ
• 3) Le gros avantage de la GQ : le lien avec des paramètres mesurables
• 4) Les limites; évolution à long terme
• 5) Résumé
-démarche typique d’un modèle de GQ
1) exprimer en termes simples les gradients de sélection
2) supposer la matrice G constante, éventuellement d’une forme contrainte
3) annuler le gradient de sélection pour trouver des équilibres s’il y en a; sinon rechercher des cycles-limites
Pb : la matrice G (ou la variance génétique) n’est pas une constante fixée dans la nature
Elle résulte d’un processus de mutation + sélection + recombinaison + dérive
… dont le résultat dépend de l’architecture génétique du trait (nombre, position, effets des allèles)
-exemple d’architecture : modèle infinitésimal (Kimura, Bulmer)
-Une infinité de locus à effets très petits, additifs-Distribution gaussienne des valeurs de G (Loi normale)-VG ne diminue pas avec la sélection directionnelle
-exemple d’architecture : modèle gaussien (Lande)
-Un nombre fini de locus, additifs; effets des allèles sur le phénotype = valeurs aléatoires gaussiennes-Distribution gaussienne des valeurs de G-VG dépend de la variance de mutation, de la sélection, et de la recombinaison et peut atteindre une valeur stationnaire
-exemple : traiter un problème de trade-off
Modèle phénotypique
Modèle mendélien(génet pop)
Modèle quantitatif
Fécondité FTai
lle d
e G
rain
e
Fonction très contrainten’évoluant pas
Fécondité FTai
lle d
e G
rain
e*
*
Allèle 1
Allèle 2
Fécondité FTai
lle d
e G
rain
e
Allèles prédéfinis Matrice G fixée
Les trois types de modèles partagent la même limite : restriction des devenirspossibles liée au champ de variation défini au départ
Le paradoxe du trade-off
Modèle quantitatif (le seul vraiment mesurable en général)
Fécondité FTai
lle d
e G
rain
e
Fécondité FTai
lle d
e G
rain
e
attendu observé
-Variation de « qualité générale » des individus affectant à la fois fécondité-et taille de graine…- ex : mutations délétères ségrégeantes affectant les deux à la fois; quel est leur poids dans la trajectoire évolutive réelle de la pop- intégrer une matrice de variance mutationnelle avec pléiotropie + sélection…
• 1) La GQ comme modèle de transmission des phénotypes
• 2) Un exemple de modèle d’évolution formalisé en GQ
• 3) Le gros avantage de la GQ : le lien avec des paramètres mesurables
• 4) Les limites; évolution à long terme
• 5) Résumé
La GQ c’est
-Assez facile mais il faut aimer les variances et les covariances
-Un mode de représentation des l’hérédité adapté aux caractères continus à déterminisme multilocus plus ou moins « boîte noire » dans des espèces sexuées
-Avantageux pour pouvoir comparer les modèles avec de vraies mesures : il est possible (mais coûteux en temps et en énergie) de mesurer des variances génétiques en labo et dans la nature, et l’évolution de traits / la sélection sur des traits… mais essayez donc de mesurer des fréquences d’allèles modifieurs…
-Limité par des hypothèses passe-partout (constance de la variance génétique fixée de l’extérieur) qui sont super pratiques pour les calculs mais insatisfaisantes (c’est un peu vrai de tous les modèles d’évolution)
L’évolution de la matrice G peut être considérée comme un problème ouvert en biologie de l’évolution
3 façons de mater la matrice G dans un modèle
A l’anglaiseA l’américaine A la bourrin
-on suppose G constante, d’un trait de plume, et on y croit
(méthode culottée mais élégante et facile, produit des formules compactes et simples)
-on bricole un modèle multilocus (eg infinitésimal, gaussien) et on se lance dans les calculs
(méthode compliquée, mais on obtient des formules qui épatent la galerie avec plein de et de )
-on simule un million d’allèles et de locus avec des simuls individu-centrées
(bourrin et efficace, la grosse Bertha, on n’a pas besoin d’avoir sucé les maths au biberon, mais attention à ne pas s’égarer dans la jungle des paramètres)