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campagne 2012-2013 Directrice de la publication et de la rédac- tion : Annette FICHTL ≈ Rédaction : Romain WITTRISCH, Maddalena MORETTI ≈ Editeur : GRAB HN - Association loi 1901 siège social situé 9 rue de la Petite Cité, CS 80882 27008 Evreux Cedex Tél. 02 32 78 80 46 - Fax 09 53 32 33 16 - [email protected] ≈ Imprimé sur papier recyclé par : Graphelio, P.A.T La Vatine, 7 rue Linus Carl Pauling, 76130 Mont-Saint-Aignan ≈ Tirage : 200 ex ≈ Dépôt légal : à parution ≈ n°ISSN : en cours Avec le soutien financier de : GRAB HN Les Agriculteurs BIO de Haute-Normandie 92 C’est le nombre de variétés de blé testées 550 C’est le nombre de carottes de reliquats d’azote 6400 C’est le nombre de kilogrammes de céréales récoltées pendant cette campagne

Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

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campagne 2012-2013

Directrice de la publication et de la rédac-tion : Annette FICHTL ≈ Rédaction : Romain WITTRISCH, Maddalena MORETTI ≈ Editeur : GRAB HN - Association loi 1901 siège social situé 9 rue de la Petite Cité, CS 80882 27008 Evreux Cedex Tél. 02 32 78 80 46 - Fax 09 53 32 33 16 - [email protected]

≈ Imprimé sur papier recyclé par :Graphelio, P.A.T La Vatine, 7 rue Linus Carl Pauling, 76130 Mont-Saint-Aignan≈ Tirage : 200 ex≈ Dépôt légal : à parution≈ n°ISSN : en cours

Avec le soutien financier de :

• GRAB HN •Les Agriculteurs BIO de Haute-Normandie

92C’est le nombre de variétés

de blé testées

550C’est le nombre de carottes

de reliquats d’azote

6400C’est le nombre de kilogrammes de céréales

récoltées pendant cette campagne

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2 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

Table des matières

1. Introduction ........................................................................................................................ 32. Les sites d’essais pour la campagne 2012-2013 ................................................................. 43. Bilan climatique ................................................................................................................... 54. Nomenclatures et définitions des tableaux de résultats : .................................................. 65 Essai microparcelles blé tendre .......................................................................................... 7

5.1 Essai variétés ITAB ....................................................................................................... 7 5.2 Essai variétés BIOCER................................................................................................. 11

6. Résultats pluriannuels des microparcelles. ...................................................................... 167. Évaluation variétale de blés paysans ................................................................................ 238. Évaluation densité de semis en blé tendre ....................................................................... 269. Essai macroparcelles blé ............................................................................................... 27

9.1 Département 27 ........................................................................................................ 27 9.2 Essai macroparcelles blé - 76 ..................................................................................... 31

10. Évaluation variétale en orge de printemps ................................................................... 3411. Évaluation variétale en blé de printemps ..................................................................... 3712. Évaluation de la fertilisation azotée en agriculture biologique .................................... 3913. Les engrais organiques .................................................................................................. 4014. Les engrais verts ............................................................................................................ 42

14.1 Plateforme d’essai engrais verts – Dame Marie (Dép.27) ......................................... 42 14.2 Continuité des travaux engrais verts : ....................................................................... 49

15. Lentille en cultures associés .......................................................................................... 51

Page 3: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

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1. Introduction Des références agronomiques et économiques indispensables au développement de l’agriculture biologique en région. Les expérimentations réalisées par le GRAB HN sont source de références agronomiques et économiques indispensables au développement de l’agriculture biologique en région. Elles sont conçues, réalisées et analysées par l’équipe grandes cultures du GRAB HN, en relation avec les agriculteurs biologiques, et la coopérative BIOCER. L’objectif principal est la recherche d’espèces et de variétés céréalières adaptées à la conduite en agriculture biologique et aux conditions pédoclimatiques de la région. Plusieurs essais variétaux sont reconduits chaque année. Ainsi, des synthèses pluriannuelles approfondissent la connaissance des variétés adaptées à l’agriculture biologique et permettent de juger les nouvelles variétés testées par rapport aux variétés de référence. Ce document vous permettra tout au long de la campagne de pouvoir comparer la réalité de votre terrain avec les observations réalisées dans ces essais. Il vous servira, en cas de doute comportemental d’une variété, à vérifier les notations agronomiques (port, couverture, maladies observées, etc…), et à orienter vos choix pour les campagnes suivantes.

Ces résultats d’essais sont valables en un lieu donnée, une année donné, d’où l’importance de consulter égale-ment les références pluriannuelles.

Romain WITTRISCH – Chargé de références au GRAB HN

« Alors que la récolte mondiale de céréales bat tous les records sur la moisson 2013, les résultats en agriculture biologique sont plutôt mitigés en raison des excès climatiques difficiles à corriger. Sur l’Eure et la Seine Maritime, les résultats en terme de rendements varient d’une ferme à l’autres. Le constat est similaire sur nos différents sites d’expérimentations. La qualité de la récolte 2013 s’avère plutôt

moyenne en terme de protéines et gluten humide. »

Le GRAB HN tient à remercier les agriculteurs qui accueillent ces essais : Yves VANHOECKE, Ludovic HERVIEU, Philippe DORCHIES, Pascal ZOUTARD, François TERRIER, Jacques FOLLET, Jules DUCLOS apprenti à la coopérative BIOCER, David CRISTIEN technicien de la coopérative BIOCER, Grégoire ROUYER animateur aval UBIOS-BIOCER sans oublier Clarisse et Marie HERVIEU pour leur participation spontanée à la réalisation de ces essais.

Bonne lecture ! L’équipe grande cultures du GRAB HN

Romain WITTRISCH et Maddalena MORETTI

En partenariat avec

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4 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

2. Les sites d’essais pour la campagne 2012-2013

Dame Marie (27), Comme chaque année, la majorité des essais grandes cultures biologiques se trouve sur la ferme d’Yves Vanhoecke. Nous avons mis en place : • un essai blé tendre d’hiver : 92 variétés de blé tendre (22 variétés BIOCER, 22 variétés ITAB, 24 variétés INRA en cours de sélection, 12 variétés Rolly en cours de sélection et 12 populations) en microparcelles de 12 m². • un essai orge de printemps qui se compose de 7 variétés ( 5 brassicoles et 2 fourragères) en macroparcelles de 100m2. • un essai blé de printemps qui se compose de 10 variétés en macroparcelles de 100 m2. • un essai variété de lin en partenariat avec Arvalis. • un essai engrais verts en interculture courte et longue.

En parallèle, nous avons poursuivis les travaux de la campagne 2011/2012 sur la plateforme engrais verts. Pour rappel, en Mars 2012, nous avons semé sept espèces de trèfles en interculture longue. Sur la même parcelle, après récolte (août 2012), nous avons implanté 10 espèces en interculture courte afin de comparer ces deux pratiques.

Les Andelys (27), nous avons mis en place une plateforme engrais verts se découpant en interculture longue (semis sous couvert) et

interculture courte (semis post-récolte). Il s’agit de comparer ces deux types d’intercultures au travers de la conduite des espèces, de leurs reliquats azotés et de l’impact de l’engrais vert sur la culture suivante.

Saint-Vaast-Dieppedalle (76), à l’automne, nous avons semé 10 variétés de blé tendre en macroparcelles en précédent luzerne. Il s’agit de

faire une étude comportementale des variétés de blés en agriculture biologique.

La Veille Lyre (27), à l’automne, nous avons semé 10 variétés de blé tendre en macroparcelles sur un précédent luzerne. Il s’agit de faire une étude

comportementale des variétés de blés en agriculture biologique.

Beaumontel (27), • Essai engrais organiques sur triticale. Il s’agit de tester

l’efficacité de ces engrais et d’étudier leurs impacts sur le rendement, la qualité (du triticale) et la marge brute.

• Plateforme engrais verts d’interculture longue (semis sous couvert). Il s’agit de comparer le comportement des différentes espèces semées sous-couvert, leurs reliquats et leurs impacts sur la culture suivante.

Buis sur Damville (27), au printemps, nous avons implanté un essai olentille en cultures associées. Il s’agit d’étudier les différentes possibilités d’associer

la lentille à d’autres espèces en mélange. L’objectif de cet essai est de faire une comparaison au niveau de la conduite culturale de chaque mélange et d’étudier le résultat des différentes associations en marge brute.

1

5 2

3

4 6

Binage des microparcelles – Mai 2013

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5

3. Bilan climatique

Les fréquentes précipitations du mois d’octobre (20 jours de pluie en Seine-Maritime et 16 dans l’Eure), ont parfois compliqué les opérations de semis, avec des plages très serrées pour les travaux de champ, qui ont parfois amené à des ajustements dans les assolements. Les conséquences ont été observées sur les peuplements des cultures, avec des pourcentages de levées souvent décevants. Les rendements sont aussi très hétérogènes, surtout pour les espèces sensibles à la structure du sol.

Les fortes précipitations du mois de décembre (+ 116 mm entre octobre et décembre en Seine-Maritime et + 72 mm dans l’Eure) expliquent les faibles reliquats mesurés dans les deux départements en sortie d’hiver. A partir du mois de janvier jusqu’au mois de mai, les températures moyennes sont retombées sur des valeurs régulièrement inférieures à la norme, avec des écarts souvent plus importants dans l’Eure qu’en Seine-Maritime (en particulier au mois de mars : jusqu’à 4°C en moins). Dans les deux départements ont été mesurés environ 240° C jours en moins que la moyenne, ce qui représente à peu près deux phyllothermes.

Les températures basses, accompagnées par de faibles précipitations ont limité le développement des maladies. Cependant, le manque de pluie, au printemps et en début d’été n’a pas empêché le remplissage du grain car les températures étaient assez basses. L’alternance de périodes sèches et de chaleur du mois de juin ainsi que des premiers quinze jours du mois de juillet ont arrêté le développement des céréales tout en accélérant leur maturité.

Les fortes pluies de fin juillet n’ont pas eu d’autres conséquences que de ralentir le démarrage de la moisson.

L’objectif des expérimentations est la recherche d’espèces et de variétés céréalières adaptées à la conduite en agriculture biologique et aux conditions pédoclimatiques de la région Haute-Normandie.

Seine Maritime

Eure

Page 6: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

6 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

4. Nomenclatures et définitions des tableaux de résultats :

Variables Unité de mesure

Abréviation Commentaire

Rendement à 14,5 %

d’humidité q/ha Rdt

Les pesées se pratiquent à la récolte, les rendements sont recalculés à 14,5% d’humidité pour être sur la même échelle de comparaison.

Groupes homogènes

A, B, C, D, E GH Classement statistique selon le rendement qui permet de définir les groupes variétaux homogènes.

Coefficient de variation

% CV Donnée statistique calculée à partir des rendements. Elle permet d’évaluer la valeur significativité de l’essai (plus le CV est faible, plus l’essai est significatif).

Poids spécifique

kg/hl PS Réalisé à la récolte, il permet de connaître la masse volumique des grains.

Ecart type q/ha Donnée statistique calculée à partir des rendements. Elle permet de mesurer la dispersion, ou l'étalement, d'un ensemble de valeurs autour de leur moyenne.

Humidité % H Humidité des échantillons à la récolte.

Gluten humide

% GHum Variable mesurant la qualité boulangère d’une céréale (substance protidique visqueuse). Il s’agit de la totalité du gluten obtenu.

Gluten index % Gindex Rapport entre le gluten n’ayant pas traversé la grille de la centrifu-geuse et celui qui l’a traversé. Mesure réalisée en laboratoire.

Taux de protéines

% Prot Variable liée à la qualité boulangère d’une céréale Réalisée en laboratoire

Densité à la levée

Nombre de pieds par m²

Permet d’évaluer les pertes après semis, se pratique au stade 1 à 2 feuilles.

Hauteur mètre Mesure prise à floraison, du collet jusqu’à l’épi. Verse de 0 à 9 De 0= aucune verse, à 9 = 100% de la surface versée

Maladies de 0 à 9 De 0 = zone saine, à 9 = 100% de la surface attaquée Nous détaillerons les maladies rencontrées et l’organe touché.

Epiaison Stade Date à laquelle 50% des épis sont dégainés à hauteur de 50%

Indice de rdt % Evaluation du rendement selon un tronc commun de variétés référentes. Les références restent constantes sur plusieurs années

Indice de GH % Evaluation du taux de gluten humide selon un tronc commun de modalités référentes.

Vigueur de départ

De 0 à 9 De 0 = pas vigoureux à 10 = très vigoureux.

Note de couverture

de 0 à 10 De 0 = pas couvrant (terre visible) à 10 = très couvrant (terre non visible).

Nouvelle variété

N Nouvelles variétés testées

Phyllo-thermes

Somme des températures en degrés jours de croissance séparant le dégainement de deux feuilles successives.

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5. Essai microparcelles blé tendre

5.1 Essai variétés ITAB

Dispositif expérimental Lieu Dame-Marie (27)

Date de semis 30/10/12 Type de sol Limon sablo argileux (Argile 13,5% ; Limons 63% ; Sables 21,3%) Précédent Luzerne de 2 ans Reliquat azoté entrée hiver 130 unités sur 3 horizons Reliquat azoté sortie hiver 45 unités sur 3 horizons Intervention 2 binages (18/04/2013 et 10/05/2013) Récolte 02/08/2013 Système Labour Densité de semis 400 gr/m2 Résultat de la parcelle 35 q/ha (TITLIS)

Caractéristiques agronomiques

Varié

ITAB

Vigu

eur

au d

épar

t (0

-9)

% d

e le

vée

Coef

f. de

ta

llage

Couv

er-

ture

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(0-9

)

Couv

er-

ture

à 2

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0-9)

Couv

er-

ture

à

épia

ison

(0

-9)

Date

d'

épia

ison

Haut

eur

en m

ètre

N AMICUS (LD) 5,5 85 0,8 3,8 4,0 3,7 10-juin 0,71

N ANGELUS (SP) 4,0 84 0,9 2,5 5,5 6,6 11-juin 0,80

ATHLON (SU) 2,2 52 1,0 3,3 3,7 4,0 10-juin 0,61

ATTLASS (SP) 5,0 83 0,8 2,5 4,3 4,5 12-juin 0,67

BOMBONA 5,0 83 0,7 2,8 5,0 5,0 10-juin 0,86

N BOREGAR (RAGT) 2,0 59 1,1 1,8 4,0 4,0 12-juin 0,59

N CAMEDO (B&B) 3,5 81 0,7 2,8 4,8 5,0 13-juin 0,69

ELEMENT (Causs.) 4,0 80 0,9 2,5 6,3 7,0 09-juin 0,88 N ENERGO (Causs.) 5,3 94 0,8 4,0 4,0 6,0 09-juin 0,86

N GREGORIUS (SE) 5,0 92 0,6 2,8 5,6 5,3 11-juin 0,76

N JOKER (SP) 4,5 79 0,8 3,8 5,5 5,2 12-juin 0,71

N LENNOX (SU) 5,3 80 0,8 3,3 4,9 4,2 12-juin 0,72

MIDAS (LD) 2,5 71 0,8 2,5 4,5 5,0 11-juin 0,83

MOLINERA (B&B) 5,3 92 0,8 3,0 5,8 6,0 11-juin 0,70

NOGAL (Florimond) 3,6 81 0,8 2,5 5,8 4,5 05-juin 0,64

RENAN (AO) 3,0 74 0,8 2,3 6,1 6,5 11-juin 0,70

N RONSARD (Sec.) 4,0 98 0,9 3,0 5,3 4,2 11-juin 0,58

N RUBISKO (RAGT) 2,0 42 1,5 1,5 5,3 4,7 11-juin 0,65

SATURNUS (SE) 5,2 78 0,7 3,0 6,0 5,7 12-juin 0,74

SKERZZO (AO) 4,0 64 1,0 2,3 6,0 5,4 10-juin 0,67

SULTAN (SE) 3,6 78 0,6 2,3 4,5 3,7 11-juin 0,72

TOGANO (Rolly) 5,7 86 0,8 2,8 4,8 5,0 09-juin 0,76

MOYENNE 4,1 78 0,8 2,7 5,1 5,1 0,72

Date de Notation 26 nov. 2012

04 déc. 2012

19 juin 2013

05 mars 2013

17 mai 2013

19 juin 2013

19 juin 2013

Page 8: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

8 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

MALADIE – ESSAI ITAB

Variété ITAB Septoriose (0-9)

Rouille jaune (0-9)

Rouille brune (0-9)

Pietin verse (0-9)

AMICUS (LD) 1,5 0 0,8 0,4 ANGELUS (SP) 1,5 0 0,8 0,4 ATHLON (SU) 0 0 0 0 ATTLASS (SP) 1,0 0 0,5 0,3 BOMBONA 2,5 0 1,3 0,6 BOREGAR (RAGT) 0,3 0 0,1 0,1 CAMEDO (B&B) 1,8 0 0,9 0,4 ELEMENT (Causs.) 2,0 0 1,0 0,5 ENERGO (Causs.) 1,5 0 0,8 0,4 GREGORIUS (SE) 3,3 0 1,6 0,8 JOKER (SP) 0,8 0 0,4 0,2 LENNOX (SU) 2,0 0 1,0 0,5 MIDAS (LD) 1,7 0 0,8 0,4 MOLINERA (B&B) 1,0 0 0,5 0,3 NOGAL (Florimond) 0,3 0 0,1 0,1 RENAN (AO) 1,0 0 0,5 0,3 RONSARD (Sec.) 0 0 0 0 RUBISKO (RAGT) 0,3 0 0,1 0,1 SATURNUS (SE) 0,3 6 2,9 4,2 SKERZZO (AO) 0,8 0 0,4 0,2 SULTAN (SE) 1,0 0 0,5 0,3 TOGANO (Rolly) 1,3 1 1,0 0,9

Marqué par un automne très doux, les variétés présentes dans l’essai ont dans l’ensemble une bonne vigueur au départ (moyenne de l’essai à 4,1). Il est observé, bien souvent, une corrélation entre la vigueur au départ et le pourcentage de levée. La germination des blés sur 2012 est satisfaisante (autour de 80%). Cependant, certaines variétés connaissent des soucis de germination comme ATHLON 52%, BOREGAR 59% et RUBISKO 42%. Nous n’en connaissons pas les raisons car les lots de semences proviennent des directement semenciers. Nous notons cette année comme la campagne 2011/2012 un faible coefficient de tallage pour l’ensemble des variétés. La moyenne des coefficients de tallage est inférieur à 1 alors qu’habituellement elle se trouve autour d’1,2. Cela signifie qu’il y a eu moins d’épis formés que de grains germés. Les

conditions climatiques ont pénalisé les blés. La pluviométrie excessive de l’hiver a favorisé le lessivage d’azote qui est estimé à 25 à 30 kg/ha d’azote (reliquat entrée d’hiver 130 kg/ha – reliquat sortie d’hiver 45 kg/ha – consommation d’azote estimé du blé 60 kg/ha). La note de couverture permet de juger la capacité de la variété à couvrir le sol et donc sa concurrence vis-à-vis des adventices. Elle va de 0 = sol nu à 9 = sol couvert. Le stade 2 nœuds est le plus important, car c’est à ce moment que l’adventice ou la culture prend le dessus. La date d’épiaison moyenne, cette année, se situe autour du 10/06/12 soit 15 jours de retard par rapport à l’année 2012. Nous noterons que NOGAL (blé du sud de la France) est plus précoce d’une semaine par rapport aux autres variétés.

.

Le réseau ITAB de criblage national des variétés de céréales en agriculture biologique est un réseau de screening variétal qui vise à repérer les variétés ayant un potentiel intéressant en conduite biologique.

La campagne 2012/2013, marqué par l’humidité et la douceur de l’hiver a favorisé les maladies se développant à l’automne. On constate que la septoriose s’est dévelop-pée sur l’ensemble des variétés. Cependant, elle n’a pas explosé par le manque de températures. Il en va de même pour la rouille jaune qui a été contenue tout au long de l’année à l’exception de la variété Saturnus, réputée pour sa sensibilité a la

Page 9: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

9

Résultats d’essais Variété ITAB Rdt net PS Prot Ghum

RONSARD 34,4 76,6 9,9 15,7 RUBISKO 32,6 76,5 10,3 16,1 ANGELUS 32,5 79,6 10,7 18,4 ATTLASS 31,7 76,9 10,0 16,7 LENNOX 31,5 78,3 10,8 17,8 JOKER 31,1 78,3 10,3 17,7

ENERGO 30,9 78,7 11,1 19,1 CH CAMEDO 28,7 78,7 11,2 19,2

AMICUS 28,5 79,5 10,5 15,5 BOREGAR 28,4 75,5 10,8 16,7 TOGANO 27,3 77,8 12,7 20,8 SULTAN 27,2 77,1 11,3 18,6 ATHLON 26,7 76,2 11,1 19,6 ELEMENT 26,6 80,7 11,4 16,2

GREGORIUS 26,3 80,6 12,0 19,9 MIDAS 26,2 81,4 11,7 22,0 RENAN 26,1 78,5 11,2 18,8

SKERZZO 24,6 78,6 12,1 20,5 MOLINERA 24,3 79,3 13,5 24,6 SATURNUS 23,5 81,6 12,8 23,9

NOGAL 23,2 78,4 11,9 22,3 BOMBONA 19,7 80,3 11,5 19,4

Moyenne générale 27,8 78,6 11,3 19,0

Ecart-type 4,2 0,9 0,3 CV 14,9 1,2 2,5

L’essai, situé dans une zone humide est hétérogène en terme de rendements. D’importantes différences de rende-ments sont constatées entre le bloc 1 et le bloc 4. L’essai n’est statistiquement pas interprétable car le coefficient de variation est trop important (14,9%). Nous ne pouvons pas classer les variétés selon des groupes homogènes. Cependant, certaines données sont intéressantes à faire ressortir. L’essai est situé proche de l’essai microparcelle BIOCER mais nous observons presque 10 q/ha entre les deux (moyenne de l’essai BIOCER 37,2 q/ha – moyenne de l’essai ITAB 27,8 q/ha). Cet écart de rendement est lié à deux principaux facteurs. Le réseau de criblage ITAB sélectionne des variétés utilisées en

agriculture conventionnelle pour les tester en biologique. A contrario, la coopérative BIOCER utilise des variétés adaptées à l’agriculture biologique. Cela démontre que le choix variétal pour une conduite en agriculture biologique est primordial. Le second facteur est l’effet zone de terre qui en agriculture biologique n’est pas lissée par des fertilisants et engrais chimiques de synthèse. Ceci démontre l’importance d’implanter la culture dans de bonnes conditions afin de ne pas entraver son potentiel. La variété RONSARD sort première de l’essai avec un rendement de 34,4 q/ha. Nous n’avons observé aucunes maladies tout au long de la campagne sur cette

variété. RONSARD est classée dans la catégorie de blé biscuitier en agriculture conventionnelle. Il est donc normal d’observer un taux de protéine et un taux de gluten faible (respectivement 9,9% et 15,7%). Néanmoins, une variété biscuitière utilisée en conventionnel ne le sera pas forcément en agriculture biologique. Il est donc nécessaire de réaliser des tests afin d’analyser le réel potentiel de la variété en biscuiterie.

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10 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

RONSARDRUBISKO

ANGELUS

ATTLASS

LENNOXJOKER

ENERGOCH CAMEDO

AMICUS

BOREGAR

TOGANO

SULTAN

ATHLON

ELEMENT

GREGORIUS

MIDAS

RENAN

SKERZZO

MOLINERA

SATURNUS

NOGAL

BOMBONA

14,0

16,0

18,0

20,0

22,0

24,0

15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39

Gluten

en

%

Rendement en q/ha

Rendement * Gluten humide microparcelles - ITAB 2013

La variété RUBISKO, utilisée en agriculture intégrée se positionne au niveau de l’ATTLASS (variété reconnue en agriculture biologique pour son rendement important et une qualité en dessous de la moyenne). La variété ANGELUS, nouvelle variété de chez Sem-Partner, semble intéressante. Son potentiel de rendement est au niveau

d’un ATTLASS avec une qualité supérieure (18,4% de gluten humide). Les variétés CH CAMEDO et ENERGO se positionnent au dessus de la moyenne en terme de rendement et à la moyenne en qualité. On retrouve ces deux blés parmi les premiers en produit brut €/ha. Les résultats de la variété ATHLON ne sont pas représentatifs de son potentiel de rendement mais traduisent un problème lors de la

germination. La variété MOLINERA semble se détacher des autres variétés sur la qualité. Classée comme BAF (blé améliorant), elle se situe première de l’essai comme l’année passée. Cette variété pourrait remplacer SATURNUS, sensible à la rouille jaune, dans les années à venir.

0

200

400

600

800

1000

1200

€/ha

Produit brut €/ha(inclus prime qualité)

Nouvelles variétés

Blé panifiable Blé fourrager Moyenne

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11

5.2 Essai variétés BIOCER Note : L’essai était situé au même endroit que l’essai ITAB.

Dispositif expérimental Lieu Dame-Marie (27)

Date de semis 30/10/12 Type de sol Limon sablo argileux (Argile 13,5% ; Limons 63% ; Sables 21,3%) Précédent Luzerne de 2 ans Reliquat azoté entrée hiver 130 unités sur 3 horizons Reliquat azoté sortie hiver 45 unités sur 3 horizons Intervention 2 binages (18/04/2013 et 10/05/2013) Récolte 02/08/2013 Système Labour Densité de semis 400 gr/m2 Résultat de la parcelle 35 q/ha (TITILS)

Caractéristiques agronomiques

Varié

BIO

CER

Vigu

eur a

u dé

part

(0

-9)

Pour

cen-

tage

de

levé

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Coef

f. de

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llage

Couv

er-

ture

sort

ie

hive

r (0

-9)

Couv

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ture

à 2

uds

(0

-9)

Couv

er-

ture

à

épia

ison

(0-9

)

Date

d'

épia

ison

Haut

eur

en m

ètre

N ADESSO (SP) 4,7 91 1,0 2,7 7,1 6,0 08-juin 0,88

N AREZZO (RAGT) 1,5 33 2,0 1 6,6 4,3 05-juin 0,71

ATTLASS (SP) 5,7 84 1,1 3 5,3 4,3 10-juin 0,76

BLASIUS (SP) 4,2 80 1,0 2 7,1 4,9 07-juin 0,86

BRENTANO (SP) 3,0 86 1,0 2,5 5,6 5,0 11-juin 0,78

N CAMPREMY (UNI) 3,0 81 1,1 2,7 5,9 3,8 07-juin 0,76

CAPO (SP) 4,7 73 1,1 2,2 6,6 7,1 09-juin 0,96

CHEVALIER (SP) 4,0 65 1,4 2,2 5,8 5,6 09-juin 0,76

N CIMABUE (SP) 3,8 87 1,0 2,7 5,9 5,8 01-juin 0,66

HENDRIX (AO) 4,0 71 1,3 3 7,6 6,6 09-juin 0,72

LUKULLUS (SP) 4,2 69 1,1 2 6,5 4,3 09-juin 0,86

MIDAS (LD) 2,2 45 1,6 2,2 6,5 5,0 09-juin 0,94

PIRENEO (LD) 3,5 75 1,1 2,0 7,3 6,8 09-juin 0,93

PREMIO (RAGT) 5,2 81 1,0 3 5,5 5,8 08-juin 0,70

RENAN (AO) 4,7 75 1,2 2,7 7,4 7,1 07-juin 0,78

SATURNUS (SE) 3,7 76 1,0 2,7 6,8 5,0 09-juin 0,84

SIALA (ROLLY) 3,0 69 1,1 2,7 5,9 3,9 05-juin 0,74

SKERZZO (AO) 4,5 65 1,2 2 8,1 6,8 09-juin 0,78

N SOISSON (FD) 3,0 47 1,9 2 5,8 5,0 06-juin 0,72

TITLIS (ROLLY) 4,3 77 0,9 2,7 5,6 5,9 09-juin 0,82

TOGANO (ROLLY) 6,7 91 1,1 3,2 6,1 6,5 08-juin 0,82

TRISO (SP) 5,3 73 1,2 3,2 5,8 5,6 09-juin 0,97

MOYENNE 4,0 72 1,2 2,5 6,4 5,5 0,8

Date de Notation 26 nov. 2012

04 dec. 2012

16 juin 2013

05 mars 2013

17 mai 2013

19 juin 2013

19 juin 2013

Page 12: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

12 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

Maladie – ESSAI BIOCER

Variété Biocer

Septoriose (0-9)

Rouille jJaune (0-9)

Rouille brune (0-9)

Pietin verse (0-9)

ADESSO (SP) 0,5 1,25 0,9 0,9 AREZZO (RAGT) 0 0 0 0 ATTLASS (SP) 0 0 0 0 BLASIUS (SP) 0,25 0 0,1 0,1 BRENTANO (SP) 0,25 0,75 0,5 0,5

CAMPREMY (UNI) 0,5 0 0,3 0,3

CAPO (SP) 0,5 0 0,3 0,3 CHEVALIER (SP) 0 0 0 0 CIMABUE (SP) 0,25 0 0,1 0,1 HENDRIX (AO) 0 0 0 0 LUKULLUS (SP) 0,5 0 0,3 0,3 MIDAS (LD) 0,25 0 0,1 0,1 PIRENEO (LD) 0,25 0 0,1 0,1 PREMIO (RAGT) 0,5 0,5 0,5 0,5 RENAN (AO) 0 0 0 0 SATURNUS (SE) 0,25 1,87 1,1 1,1 SIALA (ROLLY) 0,25 0,25 0,3 0,3 SKERZZO (AO) 0,5 0 0,3 0,3 SOISSON (FD) 0,25 0 0,1 0,1 TITLIS (ROLLY) 0,5 0 0,3 0,3 TOGANO (ROLLY) 0 1 0,5 0,5 TRISO (SP) 0,25 0 0,1 0,1

L’objectif de l’essai est de tester de nouvelles variétés commercialisées en partie par la coopérative BIOCER. La campagne 2012/2013, marqué par l’humidité et la douceur de l’hiver a favorisé les maladies se développant à l’automne. On constate que la septoriose s’est dévelop-pée sur l’ensemble des variétés. Cependant, elle n’a pas explosé par le manque de températures. Il en va de même pour la rouille jaune qui a été contenue tout au long de l’année à l’exception de la variété Saturnus, réputée pour sa sensibilité a la rouille jaune .

Moisson microparcelles - Essai Biocer 2013 Rouille jaune sur SATURNUS - Essai Biocer 2013

Page 13: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

13

Résultats d’essai

Variété BIOCER PS Prot Ghum Rdt net Groupes homogènes

ATTLASS 77,0 9,8 15,1 48,7 A PREMIO 76,7 11,2 16,9 44,4 A B HENDRIX 79,0 10,8 16,7 43,4 A B

BRENTANO 77,4 9,2 15,8 41,3 A B CHEVALIER 79,0 10,6 18,6 41,2 A B

RENAN 78,8 12,2 20,2 38,3 A B SOISSON 79,8 10,7 18,4 38,2 A B MIDAS 81,9 11,2 22,3 37,0 A B

AREZZO 80,3 10,4 19,0 36,9 A B TOGANO 79,7 11,7 18,1 36,6 A B PIRENEO 80,8 11,2 20,1 36,6 A B

CAMPREMY 79,4 10,6 18,4 36,5 A B ADESSO 81,9 11,2 20,7 35,7 B TRISO 79,0 11,2 16,8 35,5 B

BLASIUS 81,0 11,0 18,4 35,2 B LUKULLUS 81,9 9,6 21,8 35,1 B

CAPO 82,7 10,7 21,1 34,9 B CIMADU 80,7 12,8 23,2 34,2 B SKERZZO 79,2 11,3 21,1 32,7 B

SIALA 80,9 11,6 23,4 32,1 B TITLIS 80,8 12,0 22,6 32,1 B

SATURNUS 82,9 11,5 23,0 32,0 B

Moyenne générale 80,0 11,0 19,6 37,2

Ecart-type 0,6 1,1 4,0 CV 0,7 10,0 10,9

L’essai microparcelle BIOCER est marqué par des résultats corrects en terme de rendement et moyen en terme de qualité (protéine et gluten). La moyenne de l’essai est de 37,2 q/ha et de 11% de protéines (pour rappel, sur la campagne 2011/2012 : 32,9 q/ha et 13,9% de protéines). Les conditions climatiques froides n’ont pas permis de laisser exprimer le potentiel de rendement maximum des variétés de blés. On se retrouve avec trois groupes homogènes sur la variable rendement avec un écart-type de 4,0 q/ha et un coefficient de variation de 10,9%. Les PS, de manière générale sont relativement bons (supérieur à 72 kg/hl). La faible pression de la rouille jaune a permis aux variétés sensibles (PIRENEO, MIDAS, SATURNUS, TOGANO) d’exprimer

leur potentiel sur la campagne 2012/2013. Il est nécessaire de prendre en compte cette variable lors de l’analyse des résultats. La qualité des blés dans l’essai est relativement mauvaise par rapport à l’année passée. Les meilleurs blés classés BPS ne dépassent pas 23% de gluten humide. Le tableau ci-dessus présente les résultats techniques de chacune des variétés qui sont classées en groupes homo-gènes selon leur rendement net (à 14,5% d’humidité). Les variétés dans un même groupe homogène (même lettre) ne peuvent être discriminées entre elles. C’est le changement de lettre qui définit donc la hiérarchie. Néanmoins, la variété ATTLASS se trouve à sa place habituel en haut de tableau avec un rendement de 48,7 q/ha.

Page 14: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

14 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

Ce mapping permet de classer et positionner les variétés de blé tendre quant à leur rendement et leur qualité. Au vu des conditions météorologiques, les variétés n’ont pas pu exprimer leur potentie. On se retrouve avec des résultats très groupés (attention à l’échelle du graphique). La variété ATTLASS est à sa place habituelle. Elle sort première de l’essai avec un résultat de 48,7 q/ha. En revanche, son taux de protéines est inférieur à 10% avec un gluten humide de 15,1%. Elle est donc déclassée en fourrager. Il en va de même pour les variétés PREMIO, HENDRIX BRENTANO et TRISO. La variété TITLIS a surpris cette année. Son rendement moyen (32,1 q/ha)

et son taux de protéine / gluten (respectivement 12% et 32,1%) sont en dessous des valeurs habituelles. Le position-nement de la variété SKERZZO est également surprenant au niveau de l’indicateur de rendement par rapport aux autres années. Celle-ci a été pénalisée par son positionnement dans l’essai. Pour information, à moins de 300 mètres de l’essai, chez Mr Yves VANHOECKE, la même variété a eu un rende-ment en plein champ de 50 q/ha en précédent lin avec un apport organique de 35 UN/ha. La variété MIDAS, connue pour sa sensibilité à la rouille jaune, n’a pas été touchée cette année. De ce fait, elle s’exprime bien dans l’essai avec un rendement de 37 q/ha et un taux de protéines de 11,2%.

Blé panifiable Blé fourrager Moyenne

Page 15: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

15

Certaines variétés témoins étaient présentes dans les deux essais microparcelles BIOCER et ITAB. Ces deux essais, sont situés dans la même parcelle. L’effet terrain est impressionnant. On peut avoir des écarts de rendement de plus de 17 q/ha selon les variétés. D’où l’importance d’implanter la culture dans de bonnes conditions dans les parcelles hétérogènes.

Visite microparcelles - Mars 2013

0,0

10,0

20,0

30,0

40,0

50,0

60,0

ATTLASS MIDAS RENAN SATURNUS SKERZZO TOGANO

q/ha

Rendement net en q/ha des variétés témoins Essai ITAB / BIOCER

BIOCER

ITAB

Page 16: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

16 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

10 ans d’expérimentation

6. Résultats pluriannuels des microparcelles. Depuis 10 ans, le GRAB HN, BIOCER et l’ITAB testent en microparcelles un grand nombre de variétés. Il s’agit d’étudier la stabilité des variétés connues en termes de rendement et de qualité. Ainsi, nous pouvons positionner les variétés nouvelles par rapport aux anciennes. Les graphiques des pages suivantes reprennent les résultats des variétés, classées en nombre d’années de référence, selon leurs résultats de rendement ou de gluten, calculés en indice afin de comparer les variétés d’une année sur l’autre. L’indice (100%) correspond à la moyenne des témoins (RENAN, TITLIS, CAPO) pour chaque année depuis dix ans. Les graphiques présentent l’indice maximal, l’indice minimal et la moyenne de la variété obtenue sur la durée d’essai. Le trait permet de voir la stabilité de la variété sur plusieurs années. L’histogramme correspond à la valeur de l’indice pour la campagne 2012-2013. Il permet de juger du comportement de la variété cette année. Est-elle au meilleur de ce qu’elle a déjà donné, au moins bon, ou dans sa moyenne ?

Caractéristiques techniques pluriannuelles

Concernant nos variétés de références, nous observons que RENAN et CAPO sont dans leur meilleure année en indice pluriannuel. De manière générale, TITLIS semble avoir été pénalisé car il est quasiment dans sa moins bonne année. Comme indiqué dans l’essai BIOCER, la variété SATURNUS s’en sort bien sur la campagne 2012/2013 de part la faible pression maladie. ATTLASS n’est pas à son maximum de potentiel de rendement mais tout de même au dessus de sa moyenne pluriannuel. Elle reste une vraie référence de productivité et doit faire partie de votre choix variétal. Les deux nouvelles variétés inscrites par Agri-Obtention en Bio, SKERZZO (CF99102) et HENDRIX (RE04073), ne sont pas nouvelles pour le GRAB HN puisque nous les testons depuis cinq à sept ans. Nous pouvons donc les préconiser avec suffisamment de recul. Sur la campagne 2012/2013, leurs comportements est inverses à nos observations générales. La campagne 2012/2013 est hétérogène en terme de rendement. Beaucoup de variétés

sont en dessous de leurs moyennes pluriannuelles (TITLIS, SKERZZO, SIALA, LUKULLUS, BLASIUS,MIDAS) alors que d’autres connaissent leurs meilleurs années (RENAN, HENDRIX, MOLINERA). En terme de qualité, nous sommes sur une année moyenne type avec beaucoup de variétés proches de leurs moyennes pluriannuelles (RENAN, CAPO, SKERZZO, HENDRIX) Dans le graphique suivant, NOGAL et ATHLON confirment leur stabilité en année sèche (2011) et humide (2012) en revanche, BRENTANO, ELEMENT, SULTAN, VULCANUS et FIGARO semblent beaucoup moins rustiques. Quant aux variétés testées pour la première année, leur potentiel de rendement en bio n’est pas suffisant hormis, la variété CIMABUE qui semble offrir un bon compromis rendement / gluten. Une variété qui est à suivre l’année prochaine.

Le classement plurian-nuel permet d’observer

le comportement des variétés sur plusieurs

années et ainsi les comparer les unes aux

autres

Page 17: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

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10 10 10 10 8 8 8 7 6 6 6 5 5 5 4

Renan Capo Titlis Saturnus Attlass Pirénéo Skerzzo siala Hendrix chevalier lukullus Premio Triso Blasius Midas

Rendement pluriannuel 10 - 4 ans (en indice) Témoin: Titlis-Renan-Capo

2013

moy pluri

min

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18 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

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10 10 10 10 8 8 8 7 6 6 6 5 5 5 4

Renan Capo Titlis Saturnus Attlass Pirénéo Skerzzo siala Hendrix chevalier lukullus Premio Triso Blasius Midas

Gluten humide pluriannuel 10 - 4 ans (en indice) Témoin: Titlis-Renan-Capo

2013

Pluri

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max

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19

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100,0

120,0

140,0

160,0

10 10 10 8 8 3 3 3 3 3 2 2 2 2

TITLIS Saturnus Renan Skerzzo Attlass Nogal Element Athlon Sultan Brentano Bombona molinera togano rubisko

Rendement pluriannuel 2 - 3 ans (en indice)Témoin: Titlis-Renan-Capo

2013

moy pluri

min

max

Page 20: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

20 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

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10 10 10 8 8 3 3 3 3 3 2 2 2 2

Renan Titlis Saturnus Attlass Skerzzo Brentano Sultan Athlon Element Nogal Togano rubisko molinera Bombona

Gluten pluriannuel 2 à 3 ans (en indice) Témoin: Titlis-Renan-Capo

2013

moyenne

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10 10 10 8 8 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

TITLIS Saturnus Renan Skerzzo Attlass CIMABUE ADESSOCAMPREMYAREZZOGREGORIUSSOISSON BOREGAR AMICUSCH CAMEDOENERGO JOKER LENNOX ANGELUSRONSARD

Rendement pluriannuel variétés reconnues + nouvelles variétés (en indice)Témoin: Titlis-Renan-Capo

2013

moy pluri

min

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Page 22: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

22 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

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10 10 10 8 8 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

Renan Titlis Saturnus Attlass Skerzzo Soisson ArezzoCampremyADESSO Ronsard Cimadu Angelus Lennox Joker EnergoCh camedoAmicus BoregarGREGORIUS

Gluten pluriannuel - 1 an (en indice) Témoin: Titlis-Renan-Capo

2013

moyenne

min

max

Page 23: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

23

7. Évaluation variétale de blés paysans

Contexte et enjeux de l’action En agriculture biologique, sont recherchées des variétés résistantes aux attaques de ravageurs et qui se comportent bien dans un environ-nement pauvre en azote. La plupart des variétés de blé utilisées sont

souvent peu adaptées à ce système, et sont issues d’une sélection moderne pour une conduite en agriculture conventionnelle. La question se pose d’utiliser des variétés de populations issues d’une

sélection paysanne. Il est également intéressant de comparer les variétés « anciennes » avec les variétés modernes pour observer la différence de comportement entre une lignée et une population.

Dispositif expérimental Lieu Dame-Marie (27)

Date de semis 30/10/12 Type de sol Limon sablo argileux (Argile 13,5% ; Limons 63% ; Sables 21,3%) Précédent Luzerne de 2 ans Reliquat azoté entrée hiver 130 unités sur 3 horizons Reliquat azoté sortie hiver 45 unités sur 3 horizons Intervention 2 binages (18/04/2013 et 10/05/2013) Récolte 02/08/2013 Système Labour Densité de semis 400 gr/m2 Résultat de la parcelle 35 q/ha (TITLIS)

Caractéristiques agronomiques

Populations % de levée

Coeff. de

tallage

Couverture sortie hiver

(0-9)

Couverture 2 Nœuds

(0-9)

Couverture à épiaison (0-9)

Date d'épiaison

Hauteur en m

RENAN 57 1,0 2,7 5,5 5,5 06-juin 0,64 LAFAYETTE 60 0,6 3,7 7,3 8,0 18-juin 0,87

KAMPMANN 56 1,1 2,7 5,8 6,7 11-juin 0,91 BLE IDF 60 1,0 3,2 6,5 7,4 11-juin 0,93 SUCCES 53 1,0 1,7 4,5 5,5 11-juin 0,73

GROS BLEU 55 1,0 3,2 6,3 7,9 11-juin 1,05 ESSEX GLAD

SHAFT 63 0,8 3,5 7,8 8,5 18-juin 1,04

BON FERMIER 47 0,8 3,2 6,3 8,5 18-juin 1,12 HERMES 39 1,3 2,5 5,8 8,0 12-juin 0,99 RITTER 51 1,1 2,2 5,5 7,0 12-juin 1,03

BLE DE GATINE 63 0,8 2,5 5,3 7,8 18-juin 1,04 MIRACLE 41 0,9 2,2 6,3 8,4 18-juin 1,16

MOYENNE 54 1,0 2,8 6,0 7,4 0,96

Date de notation 26 nov.

2012 19 juin 2013

05 mars 2012

17 mai 2013

19 juin 2013

19 juin 2013

Page 24: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

24 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

Populations Septoriose (0-9)

Rouille jaune (0-9)

Rouille brune (0-9)

Pietin verse (0-9)

RENAN 0,2 0 0 0 LAFAYETTE 1,7 0 0 0

KAMPMANN 0,2 0 0 0 BLE IDF 0,5 0 0 0 SUCCES 0 0 0 0

GROS BLEU 0,2 0 0 0 ESSEX GLAD

SHAFT 0 0 0 0

BON FERMIER 0 0 0 0 HERMES 0 0 0 0 RITTER 0 0 0 0

BLE DE GATINE 0 0,2 0 0 MIRACLE 0 0 0 0

Les variétés de blés paysans sont intéressantes par la densité du feuillage, la rapidité de couverture et la rusticité. Les notes de couverture

sont élevées surtout à partir de l’épiaison ou le sol est quasiment couvert à 100%. Cependant, ces blés ont des hauteurs de paille impor-

tantes (plus de 1 mètre), qui les rendent très sensibles à la verse.

Résultats d’essai

Variété Rdt net Prot PS Gluten hum en %

RENAN 29,3 11,9 78,2 22,3 KAMPMANN 28,7 11,9 76,3 20,1

SUCCES 24,7 11,9 77,0 23,0 LAFAYETTE 24,5 13,5 72,9 30,7

ESSEX GLAD SHAFT 24,3 12,8 76,5 30,3 BLE IDF 23,6 13,3 76,7 28,6 RITTER 23,6 13,1 77,3 26,5

GROS BLEU 23,2 14,3 78,2 32,3 BLE DE GATINE 22,9 12,7 76,7 28,4

MIRACLE 22,2 12,5 78,5 25,0 BON FERMIER 21,8 12,9 78,5 29,7

HERMES 21,7 13,9 79,0 29,3

Moyenne générale 24,2 12,9 77,1 27,2

Ecart-type 2,5 0,3 0,9

CV 10,2 2,3 1,1

La moyenne de rendement de l’essai blé de population est de 24,2 q/ha. Les variétés anciennes de blé ont un

rendement inférieur aux blés issus d’une sélection moderne. Cet essai, situé au dessus de l’essai ITAB, fait

en moyenne 3,6 q/ha de moins que l’essai ITAB (pour rappel moyenne de l’essai à 27,8q/ha). Cependant, la

Page 25: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

25

qualité est nettement supérieur aux blés modernes. En moyenne, l’essai fait 12,9% de protéines et 27,2% de gluten humide.

On retrouve dans l’essai les trois variétés modernes RENAN, KAMPMAN (sélection massale dans RENAN) et SUCCES (blé des années 70) qui expriment un rendement

supérieur aux blés de population mais avec une qualité moindre. Les populations présentent un intérêt comme blé de qualité mais ont un potentiel de rendement faible.

Dans ce mapping, on peut observer le positionnement des variétés de population par rapport aux variétés modernes de l’essai microparcelles Biocer. Le positionnement des populations se distinguent dans la partie qualité (cercle orange) et les variétés modernes dans la partie

rendement (cercle bleu). Les variétés modernes sont beaucoup plus étalées en terme de rendement / qualité. A contrario, les populations semblent plus regroupées au niveau de leur rendement. Lorsqu’on étudie le produit brut sur les variétés de population, on

constate que qu’il est inférieur à la moyenne des produits bruts de l’essai Biocer. Les primes de qualité ne rattrapent pas les écarts de rendements qu’ont les populations.

Page 26: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

26 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

8. Évaluation densité de semis en blé tendre

Contexte et enjeux de l’action La densité de semis en blé tendre est un élément essentiel qui conditionne la bonne réussite de la culture. La densité de semis a plusieurs conséquences : le rendement, la couverture, la paille, le coût des semences, la facilité de binage, etc. L’essai densité de semis est situé dans les microparcelles au niveau des bandes tampons. Nous avons 32 parcelles tampons sur lesquelles nous avons semé la variété ATTLASS en démar-rant de 200 grains/m2 à 600 grains/m2 en augmentant la densité de semis de 100 grains/m2 par modalité.

Dispositif expérimental Lieu Dame-Marie (27)

Date de semis 30/10/12 Type de sol Limon sablo argileux (Argile 13,5% ; Limons 63% ; Sables 21,3%) Précédent Luzerne de 2 ans Reliquat azoté entrée hiver 130 unités sur 3 horizons Reliquat azoté sortie hiver 45 unités sur 3 horizons Intervention 2 binages (18/04/2013 et 10/05/2013) Récolte 02/08/2013 Système Labour Variété ATTLASS Résultat de la parcelle 35 q/ha (TITLIS)

Résultats d’essai Densité de semis en gr/m2 Rdt Net Prot Produit

Brut €/ha

Coût semence

€/ha

Marge Brute €/ha

ATTLASS 200 32,1 10,2 962 79 883 ATTLASS 300 40,4 10,1 1211 119 1092

ATTLASS 400 39,0 10,0 1170 158 1011 ATTLASS 500 43,0 10,1 1291 198 1093 ATTLASS 600 49,0 9,9 1471 238 1233

Moyenne 40,7 10,1 1221 158 1062

Page 27: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

27

238 198 119 158 79

1233 1093

1092 1011 883

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

Impact de la densité de semis dans le produit brut €/ha

Marge Brute €/ha

Coût semence en €/ha

Cet essai démontre que plus la densité de semis est élevée, plus le rendement est important. Le gain en produit brut couvre les coûts supplémentaires de semences. Ainsi, on obtient une marge brute supérieure en augmentant sa densité de semis. Au niveau

agronomique, les blés avec une densité de semis plus importante ont mieux couvert le sol et sont plus agressifs au niveau des adventices. La limite d’augmenter la densité de semis est la concurrence au niveau de l’azote (baisse du taux de protéine) et au niveau de l’eau. Une

population trop importante par m2 peut entrainer un stress hydrique dans des conditions séchantes. Sur la campagne 2012/2013, nous avons eu un léger stress hydrique au mois de Juin. Cependant, les tempéra-tures basses ont permis de contenir le desséchement des blés.

9. Essai macroparcelles blé

Contexte et enjeux de l’action

Compte-tenu du peu de marge de manœuvre pour améliorer le rendement des blés en agriculture biologique, l’évaluation variétale est importante pour vous accompagner dans votre choix. Les essais en

macroparcelles (100 m2) sont conduits selon les pratiques des agriculteurs. De ce fait, ils sont plus représentatifs de la réalité en plein champ.

9.1 Département 27

Dispositif expérimental

Lieu La veille Lyre (27)

Date de semis 06/11/2012 Type de sol Limon (Argile 12,3% Limons 73,8% Sables 11,4%) Précédent Luzerne de 3 ans Reliquat azoté entrée hiver 120 unités sur 2 horizons Reliquat azoté sortie hiver 40 unités sur 2 horizons Intervention 1 binage Récolte 03/08/2013 Système Labour Densité de semis 400 gr/m2 Résultat de la parcelle 38 q/ha SIALA

Page 28: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

28 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

Variété macroparcelles

Septoriose (0-9) Rouille Jaune (0-9)

ATHLON (SU) 0 0

ATTLASS (UB) 0 0

LUKULLUS (UB) 2 0

MIDAS (UB) 0 0

NOGAL (AS) 0 1

RENAN (UB) 0 0

SIALA (UB) 0 0

SKERZZO (AO) 0 0

TITLIS (UB) 1 0

TOGANO (RO) 0 4

Tampon Chevalier (UB)

0 0

Maladies - Macroparcelles - Eure

Caractéristiques agronomiques

Mac

ro

Dep-

27

Vigu

eur a

u dé

part

(0-9

)

% d

e le

vée

Coef

f. de

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Couv

ertu

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(0

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Couv

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nœud

s (0

-9)

Couv

ertu

re

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n (0

-9)

Date

d'

épia

ison

Haut

eur e

n m

ètre

s

ATHLON (SU) 3,3 38 1,3 2,7 7,0 6,7 09/06/13 0,77

ATTLASS (UB) 5,3 94 0,7 4,3 6,2 6,7 10/06/13 0,80

LUKULLUS (UB) 3,7 51 1,0 2,3 6,7 6,3 10/06/13 0,92

MIDAS (UB) 3,0 36 1,3 1,7 5,3 6,0 09/06/13 0,90

NOGAL (AS) 8,0 76 0,9 4,3 6,8 6,0 05/06/13 0,71

RENAN (UB) 4,3 41 1,1 1,3 6,7 8,3 10/06/13 0,81

SIALA (UB) 4,0 69 0,7 4,0 6,7 7,0 08/06/13 0,76

SKERZZO (AO) 5,7 53 1,2 3,7 7,2 8,0 11/06/13 0,80

TITLIS (UB) 7,0 79 0,6 4,0 6,0 7,0 10/06/13 0,92

TOGANO (RO) 8,0 78 0,8 4,7 6,3 7,0 09/06/13 0,84

Tampon Chevalier (UB)

6,5 81 0,8 3,5 8,0 7,0 10/06/13 0,81

Moyenne 5,3 63 0,9 3,3 6,6 6,9 0,82

Date de notation

12 déc. 2012

12 déc. 2012

25 juin 2013

21 mars 2013

21 mai 2013

25 juin 2013

25 juin 2013

Les variétés ATHLON et MIDAS ont eu des problèmes à la levée avec un taux de germina-tion de respectivement 38% et 36%, ce qui confirme les observations effectuées dans les microparcelles. Ceci est probablement lié aux lots de semences. La pression maladie est restée relativement faible. Comme dans l’essai microparcelles, les faibles températures du printemps n’ont pas entrainé une explosion de maladies. Néanmoins, il est observé sur la variété NOGAL de la fusariose de la tige (nécrose de la tige en dessous de l’épis). Cette variété semble sensible à cette maladie car cela fait deux années que nous l’observons.

Page 29: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

29

Résultats d’essai

Variété PS Prot Ghum Rdt Net Groupes homogènes

ATTLASS 77,4 11,1 19,1 62,1 A SKERZZO 78,2 11,7 21,3 55,8 A B MIDAS 78,1 11,6 21,1 50,3 A B

TOGANO 77,6 12,3 22,0 50,2 A B RENAN 77,7 12,1 21,9 48,0 B

LUKULLUS 78,8 11,9 21,9 46,5 B TITLIS 78,6 12,4 23,9 45,8 B

NOGAL 77,7 12,3 23,0 43,9 B SIALA 77,8 12,0 21,6 42,2 B

ATHLON 76,6 11,7 22,5 30,8 C Moyenne générale 77,8 11,9 21,8 47,6

Ecart type 0,6 0,4 1,4 5,7 CV 0,8 3,8 6,5 11,9

L’essai macroparcelles de La Vieille Lyre (Eure) a été implanté l’automne dans des conditions meilleurs à par rapport aux autres essais. Les rendements sont tout à fait honorables (compris entre 30,8 q/ha et 62,1 q/ha). La variété ATTLASS, comme dans tous les essais se trouve première à 62,1 q/ha. Cependant, en terme de qualité, il s’agit de la variété avec le plus faible taux de protéine et de gluten humide (respectivement 11,1% et 19,1%). La variété ATLHON se retrouve dernière de l’essai en

rendement pour plusieurs raisons : un taux de germination très faible (38%) et un fort dégât de gibier (sanglier) sur les trois parcelles de l’essai alors que les autres parcelles ne sont pas ou peu touchées. Le SKERZZO présente de très bon résultats en terme de rendement (55,8 q/ha) mais également en terme de qualité (11,7 % de protéines et 21,3% de gluten humide). Le classement de la variété MIDAS est surprenant. Malgré son taux de germination faible de 36%, la variété s’est bien refaite au

printemps avec un coefficient de tallage fort (1,3 pour une moyenne de 0,98). La variété ATTLASS se détache des autres variétés. Les variétés SKERZZO, MIDAS et TOGANO se trouvent en seconde position. TOGANO n’est pas connue pour son potentiel de rendement mais plus pour sa qualité. Dans l’essai macroparcelles, il semble qu’elle se rapproche du RENAN. Cependant, TOGANO est fortement sensible à la rouille jaune (La plus sensible en 2013 : note de 4).

Dégâts de sangliers sur la variété ATHLON - Macro Eure 2013

Page 30: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

30 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

0

500

1000

1500

2000

2500

€/ha

Produit Brut €/t(Inclus prime qualité grille Biocer)

ATTLASS

SKERZZOMIDAS

TOGANO

RENAN

LUKULLUS

TITLIS

NOGAL

SIALA

ATHLON

17,0

18,0

19,0

20,0

21,0

22,0

23,0

24,0

25,0

26,0

27,0

25,0 30,0 35,0 40,0 45,0 50,0 55,0 60,0 65,0

Rendement * Gluten humide Macroparcelles - Eure 2013 Dans ce mapping, nous mettons en avant le ratio rendement x protéines. Nous retrouvons en haut à gauche les variétés à fort taux de protéines et faible rendement. A contrario, en haut à droite les variétés à fort taux de protéines et fort rendement. En bas à gauche, nous retrouvons les variétés ne présentant pas d’intérêt pour une conduite en système biologique car elles ont un taux de protéine et un rendement faible. En bas à droite, nous retrouvons les variétés à fort potentiel de rendement mais avec un taux de protéine faible. La variété ATTLASS se détache des autres variétés en terme de rendement avec une qualité faible. On retrouve, autour de la moyenne (trait rouge) les variétés LUKULLUS, TOGANO, SIALA, RENAN et MIDAS. La variété SKERZZO se révèle intéressante car elle a une qualité moyenne (autour de 12% de protéines) avec un rendement nettement supérieur de presque 10 q/ha . Le RENAN est comme toujours la variété moyenne par excellence avec un rendement et un gluten à la moyenne globale de l’essai. La variété SIALA est à la limite de décrocher sur la campagne 2012/2013. On a l’habitude d’observer cette variété avec une qualité nettement supérieure. Dans le cas présent, elle ne présente pas un intérêt car d’autres variétés comme le TITLIS, LUKULLUS ou NOGAL la devancent largement.

Au niveau des résultats économiques, la variété la plus productive (ATTLASS) passe en meunier avec un taux de protéine de 11,1% et un gluten humide de 19,1%. De ce fait, elle se retrouve première de l’essai en produit brut /ha. Cette variété n’est pas toujours panifiable. Sur l’essai microparcelles BIOCER, ATTLASS a un taux de protéine inférieur à 10%. Ceci déclasse cette variété de blé fourrager. Le SKERZZO, par son potentiel a sa place dans vos emblavements. De par sa qualité et son rendement au-dessus de la moyenne, on obtient un produit brut de 2078 €/ha. Les risques de le voir passer en blé fourrager sont plus faibles que pour ATTLASS. Le TITLIS,

sur l’année 2013 n’a pas révélé son potentiel habituel de rendement et se trouve en bas du tableau en produits brut €/ha. La qualité attendue est présente mais son rendement sur la campagne 2012/2013 est en dessous de la moyenne de l’essai.

Blé panifiable Blé fourrager Moyenne

Page 31: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

31

9.2 Essai macroparcelles blé - 76

Dispositif expérimental Lieu Saint Vaast dieppedalle (76)

Date de semis 17/11/2013 Type de sol Limon profond Précédent Luzerne de 3 ans Reliquat azoté sortie hiver 62 unités sur 3 horizons Intervention Herse étrille + Houe rotative Récolte 16/08/12 Système Labour Densité de semis 400 gr/m2 Résultat de la parcelle 45q/ha (mélange TITLIS / ATTLASS)

Caractéristiques agronomiques Variété Marcoparcelles

Dép-76 Pourcentage

de levée Coeff. de

tallage Couverture sortie hiver

(0-9)

Couverture à épiaison

(0-9)

Hauteur en m

ATHLON (SU) 39 1,19 1,5 3,8 0,69

ATTLASS (UB) 62 0,59 0,5 4,5 0,68

LUKULLUS (UB) 58 0,89 1 5,8 0,79

MIDAS (UB) 30 1,19 2,5 5,3 0,85

NOGAL (AS) 67 0,66 3 5,2 0,71

RENAN (UB) 42 0,87 3 5,0 0,69

SIALA (UB) 68 0,56 2,5 5,3 0,71

SKERZZO (AO) 59 0,75 2,5 5,0 0,70

TITLIS (UB) 66 0,60 1,2 6,0 0,77

TOGANO (RO) 88 0,46 2,5 6,5 0,81

Tampon Chevalier (UB) 75 0,71 4,0 0,65

Moyenne 60 0,77 2,0 5,1 0,73

Date de notation 11 janv

2013 20 juin 2013

30 mars 2013

20 juin 2013

20 juin 2013

Page 32: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

32 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

L’essai macroparcelle de Seine-Maritime a été implanté dans des conditions limites (terre très humide). Les blés ont végété un certains temps avant de démarrer leur cycle. On retrouve nos deux variétés ATHLON et MIDAS qui ont un taux de germination très faible (en dessous des 40%). Au vu de l’implantation difficile et d’une terre battante, les blés ont un coefficient de tallage faible. Pour beaucoup de variétés, on est en dessous des 70% d’épis par grains levés. Cependant, les terres de limon profond de Seine-Maritime sont favorables au dévelop-pement des blés. Arrivés au printemps, les blés se sont refaits. Proche de la mer, la pression maladie est plus importante que dans l’Eure. La rouille jaune a été observée sur les variétés sensibles de façon plus agressive. L’hiver et le début de printemps humide ont également favorisé le développement de la septoriose.

Résultats d’essai

Variété Macro 76 PS Prot Ghum Rdt Net Groupes homogènes

ATTLASS 76,3 10,5 18,5 61,1 A ATHLON 76,1 10,6 17,7 52,1 B MIDAS 78,2 11,6 20,9 50,2 B C RENAN 76,0 10,5 20,0 49,8 B C

SKERZZO 77,1 11,0 19,9 49,6 B C LUKULLUS 78,2 11,5 21,4 48,8 B C

TITLIS 75,9 12,1 23,3 45,9 C D TOGANO 77,6 12,0 22,1 45,0 C D

SIALA 77,7 11,4 21,0 44,6 C D NOGAL 75,9 12,1 24,9 42,8 D

Moyenne générale 76,9 11,3 20,4 49,0 Ecart type 1,2 0,3 2,2

Coeff. variation % 1,5 3,1 4,5

L’essai macroparcelle de Seine-Maritime, tout comme l’essai macroparcelle de l’Eure est statistiquement interprétable. Le coefficient de variation de 4,5% et

l’écart type résiduel nous permet de comparer les variétés entre elle sur le critère du rendement net.

Variété Marcopar-celles

Dép-76

Septoriose (0-9)

Rouille jaune (0-9)

ATHLON (SU) 1 0

ATTLASS (UB) 1 0

LUKULLUS (UB) 3 0

MIDAS (UB) 3 0

NOGAL (AS) 0 3

RENAN (UB) 1 0

SIALA (UB) 1 0

SKERZZO (AO) 1 0

TITLIS (UB) 2 0

TOGANO (RO) 2 3

Tampon Chevalier (UB)

0 0

Page 33: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

33

La variété ATTLASS sort première de l’essai avec un rendement net de 61,1 q/ha. ATTLASS a un taux de protéine de 10,5 % avec un taux de gluten humide de 18,5%. Il est donc valorisé en meunerie d’où un produit brut supérieur à 2000 €/ha. Cette variété, plus connue pour son potentiel de rendement que pour sa

qualité, passe selon les années et le précédent plus ou moins riche en azote en meunerie. Les variétés TITLIS, TOGANO et SIALA se situent en milieu de tableau avec un bon compromis gluten / rendement. La variété SKERZZO nous surprend au niveau de sa qualité. On est habitués à la voir avec un taux de gluten plus

important. Les variétés ATHLON et MIDAS, malgré leur taux de germination très faible, se sont bien rattrapés avec un coefficient de tallage important (supérieur à 1). Elles se retrouvent en haut du tableau avec respectivement 52,1 q/ha et 17,7 % de gluten humide pour la variété ATHLON et 50,2 q/ha et 20,9% de protéines pour la variété MIDAS.

L’ensemble des blés de l’essai de Seine-Maritime passe en meunerie. De ce fait, le classement en produit brut/ha est relativement similaire au classement du rendement.

Page 34: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

34 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

Au final, que choisir ? Dans le mapping suivant sont représentées les variétés des deux essais macroparcelles Eure et Seine-Maritime.

On peut ainsi observer le comportement des variétés en fonction de leur positionnement régional.

Préconisation Campagne 2012-2013

Type de blé Productif Qualité

Valeurs sûres

ATTLASS CHEVALIER

OXEBO HENDRIX RENAN

TITLIS SKERZZO

LUKULLUS

A confirmer ATHLON (en meilleur

année)

A suivre RUBISKO CAMEDO ENERGO ANGELUS

Blé Seine Maritime Blé de l’Eure Moyenne

Page 35: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

35

10. Évaluation variétale en orge de printemps

Contexte et enjeux de l’action

L’orge de printemps, céréale à paille, est importante dans un système de production en agriculture biolo-

gique. En fin de rotation, elle permet de semer sous couvert les cultures de fauche (type luzerne).

Dispositif expérimental

Lieu Dame-Marie (27)

Date de semis 19/04/2013 Type de sol Argilo-Limoneux Précédent Fin de rotation : blé Reliquat azoté sortie hiver 47 unités sur 2 horizons Intervention semis luzerne + roulage Récolte 14/08/2013 Système Labour Densité de semis 300 gr/m2 Résultat de la parcelle 20q/ha

Résultats et commentaires

Les rendements de l’essai orge de printemps sont inférieur par rapport aux autres années. La moyenne de l’essai fait 23,8 q/ha lorsque, sur la campagne 2011/2012, la moyenne était de 54 q/ha. Sur les 10 années d’essai en orge de printemps, il s’agit de la moins bonne année (moyenne pluriannuelle de 47,5 q/ha). L’essai a été implanté dans une parcelle humide qui a « baigné » tout l’hiver. Le labour ainsi que le semis, début avril, a été effectué dans des conditions très limite. La structure du sol, perturbée, n’a pas permis aux orges de printemps de s’implanter en profondeur. De part son cycle très court, cette culture nécessite des sols bien ressuyés pour s’implanter de façon optimale. On a pu observer dans cet essai que le système racinaire ne s’est pas développé et restait en surface. Ainsi, à la mi-juillet, durant les fortes températures, la culture a peu de réserves hydriques pour résister aux différentes vagues de chaleurs.

Variétés Rdt Net PS Prot CAL >

2,5mm (90%)

CAL > 2,2mm (98%)

Infos Variétés

EXTASE 28,2 64,3 8,6 84,8 98,4 Fourragère PRESTIGE 27,2 64,2 8,7 82,9 98,5 Validé Brassicole BEATRIX 24,5 64,4 8,6 82,8 98,3 Validé Brassicole PWETTER 22,7 64,4 8,9 83,8 98,8 Validé Brassicole

OVERTURE 22,5 64,9 8,7 81,6 98,8 En Observation SEBASTIAN 20,9 65,0 9,1 87,5 98,7 Validé Brassicole

CALCUL 20,5 64,6 9,0 84,0 98,4 Fourragère

Moyenne générale 23,8 64,5 8,8 83,9 98,6 Ecart type 4,0 0,4 0,3 4,3 0,5

CV 16,7 0,7 2,8 5,2 0,5

Objectifs

Cet essai a pour objectif de tester le rendement et la qualité technologique de variétés d’orge de printemps pour une validation en brasserie. Ce travail se fait de façon pluriannuelle. Les variétés témoins sont PRESTIGE et SEBASTIAN, variétés préférées des malteurs. Cet essai permet également de tester de nouvelles variétés ayant des potentiels d’adaptabilité à l’agriculture biologique.

Page 36: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

36 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

Implanté dans une parcelle hétérogène et dans des conditions limites de semis, la variabilité trop importante au niveau des répétitions rend l’essai non significatif. A savoir qu’entre la moyenne du bloc 1 et la moyenne du bloc 3, nous avons plus de 7 q/ha d’écart. L’ensemble des variétés présentes dans l’essai sont validées en brasserie sur le taux de protéines qui ne dépasse pas 9%. Seule la variété SEBASTIAN est au seuil maximum. Le calibrage, critère essentiel pour une orge brassicole doit respecter les conditions suivantes : 90% du grain supérieur à 2,5 mm et 98% du grain supérieur à 2,2 mm. Dans l’essai, la norme de 90% du grain > 2,5mm n’est pas respectée par l’ensemble des variétés. En revanche, la norme des 98% du grain > 2,2mm est

respectée. La norme du calibrage peut être rectifiée par un triage à la coopérative. Dans le cas présent, nous sommes proches de la norme. Ainsi, nous estimons que l’ensemble des variétés respectent les normes de calibrage.

La variété EXTASE (fourragère) se détache des autres variétés avec un rendement net de 28,2 q/ha. Sur les trois années de recul d’essai, elle est dans sa meilleure année. A contrario, la variété CALCUL (fourragère également) est dans sa moins bonne année avec un rendement net de 20,5 q/ha.

Dans les orges brassicoles, la variété PRESTIGE est dans sa meilleure année avec un rendement net de 27,2 q/ha. Cette variété subit

d’importants écarts de rendement selon l’année. Malgré son faible rendement sur la campagne 2012/2013, la variété BEATRIX (24,5 q/ha) confirme son intérêt pour la conduite en agriculture biologique. En effet, lorsqu’on regarde son positionnement en indice pluri-annuel, elle est au dessus de la moyenne des témoins sur la campagne 2012/2013 mais également sur l’indice moyen global de ces trois années d’expérimentation (111% des témoins). La variété SEBASTIAN, connue pour sa stabilité au niveau des rendements est dans sa moins bonne année (20,9 q/ha) sans pour autant décrocher. Depuis 6 ans d’expérimentation sur cette variété, elle est toujours dans la moyenne des témoins en indice pluriannuel.

40

50

60

70

80

90

100

110

120

130

40

50

60

70

80

90

100

110

120

130

3 7 3 4 2 6 3 2 1 1 7 1

Extase Prestige Beatrix Pewter overtureSébastian Calcul Adonis Concerto Grace Scarlett Scrabble

Indice

en

%

Indice

en

%

Rendement Pluri-annuel / Orge de printemps(En indice sur témoin Pwetter, Prestige, Sébastian)

2013

moyenne

min

max

Orge Brassicole Orge fourragère

Page 37: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

37

0

200

400

600

800

1000

1200

EXTASE PRESTIGE BEATRIX PWETTER OVERTURE SEBASTIAN CALCUL

€/ha

Orge de printemps - produit brut

11. Évaluation variétale en blé de printemps

Contexte et enjeux de l’action

Le blé de printemps, céréale à paille, peut être un substitut à l’orge de printemps dans les fermes en polycultures élevages. Cette culture

permet également le semis sous couvert de la luzerne. Nous avons mis en place cet essai car les conditions difficiles d’implantations

des blés à l’automne ont suscité l’intérêt des agriculteurs pour les blés de printemps.

Dispositif expérimental

Lieu Dame-Marie (27)

Date de semis 19/04/2013 Type de sol Argilo-Limoneux Précédent Fin de rotation : blé Reliquat azoté sortie hiver 47 unités sur 2 horizons Intervention semis luzerne + roulage Récolte 14/08/2013 Système Labour Densité de semis 300 gr/m2

Objectifs

Le GRAB HN n’ayant pas réalisé ce type essai depuis 2006, nous avons fait des recherches bibliographiques afin de mettre en essai de nouvelles variétés. L’essai est situé dans la même parcelle que l’orge de printemps. Nous pouvons ainsi comparer les différences comportementales et en marge brute.

Page 38: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

38 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

Résultats et commentaires

L’essai a été semé tardivement dans des conditions difficiles. Les variétés ont été choisies en fonction de leur alternativité et de leur précocité de maturité. La variété

Pactole, sans période de vernalisation n’est pas monté en épis. Elle n’a pas été récoltée.

Variété de Blé de printemps PS Prot Rdt net Groupes homogènes SCEANCE 74,3 11,0 19,3 A SEPTIMA 73,3 11,0 17,7 A SPECIFIK 72,5 10,6 16,7 A TRISO 73,9 10,8 16,3 A LENNOX 71,5 10,5 12,4 A B TOGANO 72,6 10,7 11,3 A B TURELI 72,8 10,6 9,4 A B NOGAL 75,7 10,7 2,3 B

Moyenne générale 73,3 10,7 13,2 Ecart type 2,0 0,6 4,4 CV 2,7 5,1 33,6

Les rendements de l’essai sont plutôt décevants, avec 13,2 q/ha de moyenne. SCEANCE, SEPTIMA SPECIFIK et TRISO se démarquent, avec des rendements compris entre 15 et 20 q/ha. NOGAL, la variété réputée pourtant comme la plus précoce parmi celles présentes dans les essais en micro/macroparcelles, affiche un rendement incroyable-ment faible. La montaison a été très

tardive et postérieure à l’épiaison des autres variétés. Cette variété n’est donc pas adaptée à des semis tardifs de par son besoin en vernalisation. Il n’y a pas de différences statistiquement significatives entre les taux de protéines des différentes variétés. Le faible rendement n’a pas affecté de façon positive la qualité de ces blés. Il s’agit de pourcentages proches à la

limite entre le blé fourrager et le blé panifiable. Il est nécessaire de faire une analyse du taux de gluten pour donner une classification exacte de ces résultats. A signaler que la variété NOGAL, présente dans l’essai microparcelles à quelques kilomètres de la plateforme de blé de printemps, présente un taux de protéine d’un point plus élevé.

Blé panifiable Blé fourrager Moyenne

Page 39: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

39

12. Évaluation de la fertilisation azotée en agriculture biologique

Contexte et enjeux de l’action

La problématique de la fourniture d’azote en agriculture biologique amène à rechercher des rotations permettant une autonomie maximale. L’implantation d’engrais verts entre dans cette stratégie et peut être combinée à la gestion des adventices durant l’inter culture grâce à une couverture rapide et dense. La fertilisation des cultures peut s’opérer de deux façons :

• Endogène (par la rotation) • Exogène (par un intrant)

Les engrais organiques, de manière exogène, apportent ponctuellement de l’azote. Ces engrais à base de farine de plumes, sang séché, excrément de volaille, fumier, etc… restent dans la logique NPK (apport d’azote, phosphore, potasse) de l’agriculture conventionnelle. Ces engrais sont souvent très coûteux (3,5€ à 3,8€ /unité d’azote) par rapport à l’azote minéral (0,8€ à 1€/unité). Nous ne maitrisons pas, en sus, la période de disponibilité de l’azote pour la plante. L’utilisation de compost de déchets verts reste aléatoire qualitativement (essence d’arbres résineux, mauvais compostage,…). En agriculture biologique, la rotation est le pilier de la bonne gestion d’une exploitation pour la maitrise des adventices et de gestion de l’azote. De manière endogène, les engrais vert peuvent être une alternative pour apporter de la matière organique fraiche et de l’azote au sol. Un essai en inter culture longue et inter culture courte, avec des espèces adaptées pour le printemps et pour l’automne, a été mis en place à Dame Marie (27) sur la campagne 2012-2013 avec pour objectifs l’évaluation de différents paramètres : - Production et / ou captage de l’azote dans la rotation - Gestion des adventices durant l’inter culture - Production de biomasse pouvant être récoltée pour les animaux - Montrer aux agriculteurs conventionnels et intégrés que même en l’absence de luzerne dans la rotation

(précédent azoté important) une conversion à l’agriculture biologique est possible si l’azote est gérée sur l’échelle de la rotation grâce en partie aux inter cultures.

Les critères de choix des espèces se sont donc fait : - de manière à fournir de l’azote aux cultures suivantes, en respectant la directive nitrate (mélange avec

graminées), tout en évitant le lessivage d’automne (destruction tardive) - Selon le comportement de l’espèce vis-à-vis de sa couverture rapide du sol pour éviter le développement

des adventices.

Interculture longue : engrais vert semé sous couvert qui restera en place de 6 mois à 12 mois Interculture courte : engrais vert semé en post récolte qui restera en place de 3 à 6 mois

Page 40: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

40 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

13. Les engrais organiques

Dispositif expérimental

Lieu Beaumontel (27)

Culture Triticale Type d’essai En bande de 200 m2 avec deux répétitions

Type de sol Limon profond Précédent Blé Type d’engrais organique Farine de viande (9-5-0) Date d’épandage d’hiver Début novembre 2012 Date d’épandage de printemps 04/03/2013 Reliquat sortie hiver 39 unités d’azote Technique culturale Semis triticale - épandage engrais - houe rotative - récolte Intervention Houe Date de récolte 13/08/2013 Malgré la difficulté de mettre en place les essais engrais organiques nous avons décidé pour la dernière année de faire une plateforme sur ce thème. Depuis deux ans, nous observons l’absence d’intérêts économiques liés à cette pratique qui dans les meilleurs des cas représente une

opération blanche. Cette hypothèse doit être confirmée dans d’autres conditions d’utilisations. C’est pour cette raison que nous avons simplifié les protocoles en utilisant qu’un produit, de la farine de viande à 9-5-0 de NPK, avec différents dosages et époques d’épandage.

*Dose de semis du trèfle blanc

Modalité Rendement

net Prot PS Humidité

Produit brut (€/ha)*

Marge brut (€/ha)**

Témoin 0 41,0 8,6 68,9 16,4 1230 1230

PTPS 40UN/ha 39,2 8,4 67,9 15,9 1175 1022

PTPS 80UN/ha 48,2 8,2 68,3 15,8 1447 1170

Hiver 40UN/ha 39,3 8,5 69,9 15,0 1178 1025 Hiver 40 UN/ha + PTPS

40 UN/ha 43,8 8,5 69,6 15,2 1314 1008

Trèfle blanc nain 46,7 8,5 69,6 15,5 1401 1368

Moyenne 43,0 8,5 69,1 15,7 1230 1230 *Calculé sur la base de 30 €/q. **Calculé sur la base de 30 €/épandage ou passage de semoir et avec un prix engrais de 277 €/t, et de 6,62 €/kg pour la semence du trèfle blanc.

Modalité

Dose de fertilisation (kg/ha)

Coût (€/ha)

Coût épandage (€/ha)

Témoin 0 0 0 0 Apport d’hiver 40 UN/ha 444 123 30

Apport d’hiver 40 UN/ha + printemps + 40 UN/ha

889 246 60

Fertilisation printemps 40 UN/ha 444 123 30 Fertilisation printemps 80 UN/ha 889 246 30

Trèfle blanc nain 5* 33 30

Page 41: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

41

Dans le graphique les tirets représentent le rendement min et max pour chaque répétition. Les deux répétitions pour chaque modalités ne permettent pas une analyse statistique des résultats. Cependant, nous pouvons constater que le 40 UN/ha distribuées soit au printemps, soit en hiver ne donnent aucuns résultats. Les modalités les plus efficaces semblent être l’épandage à hauteur de 80 UN/ha au printemps et le double épandage à 40 UN/ha pendant l’hiver et 40 UN/ha au printemps. Les rendements des deux parcelles fertilisées en hiver sont assez différents (9 q/ha). Les résultats

d’un apport d’automne sont donc plus aléatoires. D’un côté il y aurait plus de temps pour la minéralisation, de l’autre côté la présence d’azote lorsque la culture en place n’est pas encore prête à l’absorber l’expose aux pertes par lessivage. Il est quand même très intéressant de remarquer, que dans ce cas, les rendements sont sensiblement égaux à ceux obtenus après un trèfle blanc. L’apport d’azote n’affecte pas le taux de protéines qui reste très faible. Lors d’un apport d’engrais organique, il est nécessaire de faire le bilan économique de cet intrant.

En terme de marge brute l’apport endogène d’azote, c’est-à-dire celui apporté par la rotation, semble être le plus efficace. Toutes les modalités d’apports exogènes donnent une marge plus ou moins inférieure à celle du témoin.

0,0

10,0

20,0

30,0

40,0

50,0

Temoin Fertilisation PTPS40UN/ha

Fertilisation PTPS80UN/ha

Fertilisation hiver40UN/ha

Fertilisation hiver+ PTPS

Trèfle

Rendement selon les modalités de fertilisation en qx/ha Re

ndem

ent (

qx/h

a)

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

Trèfle Temoin Fertilisation PTPS80UN/ha

Fertilisation hiver40UN/ha

Fertilisation PTPS40UN/ha

Fertilisation hiver+ PTPS

Bilan économique de la fertilisation organique en AB €/ha

Marge brute Coûts

€/ha

Page 42: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

42 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

Tréfle blanc HAIFA

Tréfle blanc WINTER WHITE

Trèfle perse CIRO

Tréfle incarnat CARMINA

Tréfle Alexandrie TIGRI

Minette VIRGO

Tréfle Blanc HAIFA

+ Minette VIRGO

14. Les engrais verts

14.1 Plateforme d’essai engrais verts – Dame Marie (Dép.27)

Dispositif expérimental

Lieu Dame-Marie (27)

Culture 2012 Blé (NOGAL) – Rdt 25q/ha Culture 2013 Orge de printemps (SEBASTIAN) – Rdt 20 q/ha Semis de l’orge Début avril 2013 Type de sol Limon-argileux Surface/ parcelles interculture longue 2400 m2 Surface/ parcelles interculture courte 7200 m2 Reliquat Post récolte (Aout 2012) 93 UN sur 75 cm Date du reliquat sur engrais verts Avril 2013 Récolte de l’orge de printemps 2013 04/08/2013

Modalité des bandes d’essai

Les semis sous couverts ont été effectués avec un semoir en ligne de 4 mètres sans herse rotative à la suite des deux binages au printemps 2012. Le blé, en culture au mois de mars 2012 était au stade tallage. Il n’y a pas eu de herse étrille ou roulage après le semis. L’alternance de pluie et de chaleur ont favorisé l’implantation des intercultures longues.

Les semis post récolte ont été effectués 15 jours après la récolte du blé. Deux déchaumages superficiels ont précédé le semis des engrais verts. Le semis a été effectué à l’aide d’un semoir à disque de 4 mètres avec herse rotative dans les chaumes de blé. Les conditions séchantes de l’été 2012 ont entrainé une levée hétérogène des intercultures courtes.

SarrasinLA HARPE

Cipan7(26% avoine, 14%

phacelie, 6% moutarde, 54%

vesce)

Colza Fix (fénugrec, gesse,

lentille noire, vesce de printemps)

Structure Interculture

(avoine, radis, vesce)

Tréfle Incarnant CARMINA

+Avoine Rude

PRATEX

Tréfle AlexandrieTIGRI

+Avoine Rude

PRATEX

Vesce CARAVELLE+

Avoine Rude PRATEX

Tréfle Blanc Géant EXEL

Pois +

Moutarde ETAMINE

Moutarde ETAMINE

Interculture longue – Semis sous couvert du blé

Interculture courte – Semis post récolte du blé

Date de semis : 29 mars 2012

Date de semis : 23 aout 2012

Page 43: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

43

Informations sur les couverts

Espèces et Mélanges Densité Espèce 1 kg/ha

Densité Espèce 2 kg/ha

Coût €/ha

Interculture Longue

Trèfle blanc HAIFA 5 30 Trèfle blanc WINTER WHITE 5 30

Trèfle de perse CIRO 14 100 Trèfle incarnat CARMINA 20 91 Trèfle alexandrie TIGRI 20 100

Minette VIRGO 20 193 Trèfle blanc HAIFA + Minette

VIRGO 1,5 15 149

Interculture Courte

Sarrasin - LA HARPE 25 60 Cipan 7 25 70

Colza Fix 25 65 Structure Interculture 25 65

Trèfle Incarnat CARMINA + Avoine PATREX

12 8 75

Trèfle Alexandrie TIGRI + Avoine PATREX

20 8 120

Vesce CANDY + Avoine PATREX 20 8 75 Trèfle Blanc EXEL 3 25

Moutarde Brune ETAMINE + Pois 3 80 120 Moutarde Brune ETAMINE 3 22

Commentaires en végétation

Dans nos premières observations, les trèfles répondent bien au semis sous couvert. Avec le printemps pluvieux, le développement végétatif est important. A la moisson, le TREFLE INCARNAT est extrêmement développé et gêne pendant la récolte du blé (il arrive à hauteur des épis et il est en fleur). De plus, cette espèce ne semble pas résister à la fauche car après récolte, la parcelle est exempte de trèfle. Les couverts sont semés dans un blé très court (85 cm de hauteur), il se peut que la variété ne soit pas adaptée à ces pratiques agricoles. Un blé très court et peu couvrant laisse passer la lumière et entraine un très fort dévelop-pement végétatif du trèfle. Une réflexion peut alors se faire sur le choix de semer un trèfle dans un blé plus haut et plus couvrant afin que le trèfle végète jusqu’à la récolte du blé.

Le TREFLE BLANC ne pose pas de problèmes à la récolte car il s’agit d’une espèce naine. Il reste à environ 20 cm du sol (hauteur des chaumes). Néanmoins, nous observons un salissement de la parcelle à partir de mi-septembre par des laiterons (peu problématique en agriculture biologique).

Trèfle blanc – Aout 2012

Trèfle incarnat – Aout 2012

Page 44: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

44 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

Le TREFLE DE PERSE ne pose pas de soucis à la récolte malgré un bon développement végétatif. La couverture du sol est impressionnante avec une hauteur de végétation à 45 cm début septembre. La parcelle est exempte d’adventices. Cependant, le système racinaire du TREFLE DE PERSE est moins développé que celui D’ALEXANDRIE. Les fortes chaleurs du mois de septembre dessèchent le TREFLE DE PERSE qui commence à peiner. A contrario, le TREFLE D’ALEXANDRIE, par son double système racinaire (pivot + fasciculé) explore le sol plus profondément. Il est donc moins pénalisé.

Le TREFLE D’ALEXANDRIE est intéressant par sa hauteur (30 cm) néanmoins ses feuilles plus fines et pointues assurent une couverture moindre. Du point de vu environnemental, la floraison du TREFLE DE PERSE et du TREFLE D’ALEXANDRIE au mois de Septembre sont favorables aux insectes pollinisateurs.

La MINETTE est efficace contre l’enherbement. Elle est moins haute qu’un trèfle blanc et plus couvrante. Cette espèce est concurrentielle avec une très forte agressivité après récolte du blé. Le frein principal reste son coût (200€/ha).

Pour diminuer les coûts de semence, nous avons associé LA MINETTE avec un trèfle blanc. Ce mélange est un bon compromis car la bande se comporte de la même manière qu’en conduite en pure.

Le développement végétatif des intercultures courtes peine car il y a un manque d’eau au mois de septembre avec des températures basses en fin de mois. Les bandes d’essais sont relativement hétérogènes. L’effet allélopatique du SARRASIN n’a pas été observé de part le faible peuplement. Les trèfles semés au printemps se sont bien implantés mais se sont peu développés. Malgré le faible développement des engrais verts d’été, les jeunes plantes de légumi-neuses développent quand même des nodosités (apporteur de l’azote) mais en quantités plus limitées. Les trèfles sont des plantes de jours longs. Il est indispensable de semer les trèfles dés la fin de la moisson afin de bénéficier de l’humidité présente dans le sol et anticiper sur les journées décroissantes du mois d’Août.

La biomasse du TREFLE D’ALEXANDRIE en interculture courte s’est développée plus rapidement que le TREFLE INCARNAT. A contrario en interculture longue le TREFLE INCARNAT a un développement végétatif beaucoup plus agressif.

Trèfle de perse – Aout 2012

Minette – Aout 2012

Page 45: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

45

4338

4246 48

6168

93

5463 64 65 62

72 7478

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Ratio reliquat azoté / rendement sur intercultures longuesPrintemps 2013

Azote minérale disponible U/ha

Rendement Brute en Qx/ha

Résultats et valorisation de l’essai intercultures longues

Nota : Semis sous couvert de blé printemps 2012 / Labour de printemps 2013 – Semis orge printemps 2013 – Reliquat d’azote stade 1 feuille

Dans cet histogramme, on observe l’efficacité des intercultures longues sur l’apport d’azote. Entre le témoin 0 (parcelle nue) et le trèfle blanc WINTER WHITE, nous avons un écart de 45 Unités d’azote en faveur de l’engrais vert. On observe également que sur deux espèces identiques (Trèfle blanc), la variété WINTER WHITE possède une biomasse de surface plus importante que la variété HAIFA. Ceci se traduit par un reliquat d’azote plus important de 32 unités. L’impact du reliquat d’azote est directement visible sur le rendement. Le témoin 0 donne un rendement de 54 q/ha pour 43 UN/ha alors que le trèfle blanc WINTER WHITE qui bénéficie du reliquat le plus important (93 UN/ha) fait un rendement de 78 q/ha. Il existe une réelle corrélation entre l’espèce de l’engrais vert, le reliquat azoté et le rendement à la récolte.

L’apport d’azote du trèfle incarnat (qui n’a pas supporté la fauche à la moisson) s’est vu en parti lessivé durant l’hiver pour se retrouver en dessous du témoin 0 à 38 unités d’azote/ha. La tendance a été relativement similaire pour la minette, le trèfle de perse et le trèfle d’alexandrie qui ont fané au mois d’octobre. On s’est retrouvé en présence d’un sol nu durant une bonne partie de l’hiver. Ceci a favorisé le lessivage de l’azote produit par la légumineuse. Dans cette pratique, l’engrais vert n’est pas valorisé à 100%. On observe que les rendements de ces espèces sont de 10 q/ha supérieur au témoin 0. Malgré tout, ces espèces sont intéressantes car elles couvrent le sol à 100% durant l’été. Cependant, leur cycle de végétation est court. Il semble alors intéressant de semer une culture d’hiver (fin Octobre / début Novembre) à la suite de la

minette, du trèfle de perse ou du trèfle d’alexandrie afin d’optimiser et valoriser l’azote produit par l’engrais vert. Cependant, il ne faut pas oublier qu’une culture d’hiver consomme peu d’azote avant le mois de mars. Cette pratique nécessite donc d’être expérimentée.

En végétation, le mélange trèfle blanc + minette est intéressant car les deux espèces se relaient. Après récolte du blé, la minette connait un développement végétatif impres-sionnant. La végétation très dense couvre le sol à 100%. A partir du mois de septembre, la minette commence à faner. De ce fait, le trèfle blanc prend le relais sur le couvert de minette. Du point de vue du reliquat d’azote, le comporte-ment est relativement similaire entre le trèfle blanc HAIFA (61 Unités de N) et le trèfle blanc HAIFA + minette VIRGO (68 Unités de N).

Page 46: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

46 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

Bilan économique des intercultures longues

Modalité Rendement Brut en

q/ha

Prix payé Orge de Pts

€/tonne

Produit Brut €/ha

Coût du couvert

€/ha

Marge Brute €/ha

TEMOIN 0 54 350 1897 0 1897 Trèfle incarnat CARMINA 63 350 2219 91 2128

Minette VIRGO 64 350 2233 193 2040 Trèfle de perse CIRO 65 350 2275 100 2175

Trèfle d'ALEXANDRIE TIGRI 62 350 2163 100 2063 Trèfle blanc HAIFA 72 350 2520 30 2490

Trèfle blanc HAIFA + Minette VIRGO

74 350 2576 149 2427

Trèfle blanc WINTER WHITE 78 350 2716 30 2686 D’un point de vue économique, le semis sous couvert de trèfle blanc WINTER WHITE est le plus avantageux. Son faible coût et l’apport d’azote important sur la culture suivante en font la modalité la plus intéressante.

Résultats et valorisation de l’essai intercultures courtes

Nota : 2 déchaumage Août 2012 / Semis post récolte de blé été 2012 / Labour de printemps 2013 / Semis orge printemps 2013 / Reliquat d’azote stade 1 feuille

Dans cet histogramme, les mélanges d’engrais verts ayant un faible développement végétatif se

retrouvent au niveau du témoin 0 en reliquat d’azote à plus ou moins 10 unités. Les mélanges à base de

moutarde fournissent des reliquats plus importants car cette crucifère est connue pour être une pompe à

0102030405060708090

Azot

e m

inér

al d

ispo

nibl

e U

/ha

Reliquats azotés selon espèce d'intercultures courtes (printemps 2013)

Page 47: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

47

34

93

39 53

0

20

40

60

80

100

Zone sans tréfle Zone tréfle Zone sans tréfle Zone tréfle

P. Zoutard - Semis de printemps L. Hervieu - Semis d'automne

Azot

e m

inér

al d

ispo

nibl

e U

/ha

Reliquats azotés - Trèfle blanc semé sous couvert

azote. Lors de l’implantation de l’engrais vert d’été, le reliquat post récolte était de 93 unités d’azote. La moutarde, qui s’est bien développée a valorisé l’azote présent dans le sol à la récolte. Associée avec le pois, le reliquat d’azote est de 80 unités. La moutarde est intéressante pour trois raisons : le coût de la semence (22€/ha) est faible, son implantation peut être rapide par l’utilisation d’un semoir centrifuge (type : delimbe) et elle s’implante facilement malgré des conditions de sécheresse. En revanche, la plante n’apporte pas

d’azote naturellement. Elle valorise simplement l’azote présent et le restitue à sa destruction.

En conclusion, nous ne pouvons pas faire de préconisations sur les engrais verts post récolte car les conditions climatiques ont freiné leurs développements. Au vu de la difficulté d’interpréter les résultats des engrais verts d’été, nous n’avons pas réalisé de pesée à la récolte. Par ailleurs, les intercultures longues (semis sous couvert au printemps) s’implantent beaucoup plus facilement que les intercultures

courtes (semis post récolte). Du printemps jusqu’à la moisson, les engrais verts développent leurs systèmes racinaires. Une fois la culture en place récoltée, les intercultures longues prennent la lumière et explosent en végétation. Ainsi, elles peuvent palier des périodes de sécheresse car elles ont eu 4 à 5 mois pour s’enraciner. A contrario, les intercultures courtes sont plus risquées au niveau de l’implantation dans des conditions de sécheresse.

Type d’intercultures

Avantages Inconvénients

Interculture longue

Semis dans une période de travail creuse Implantation peu couteuse

Couverture immédiate après la récolte Résiste à la sécheresse

Structuration du sol

Ne permet pas un déchaumage en post récolte N’empêche pas les repousses d’adventices

Favorise l’installation des mulots

Interculture Courte

Permet un déchaumage post récolte Plus de recul quant à cette pratique

Diversification des espèces d’engrais verts

Implantation difficile en condition de sécheresse Interculture à implanter tôt

Et alors, chez les agriculteurs ?

La pratique des semis d’intercultures longues est mise en place depuis deux ans chez les agriculteurs de l’Eure. Certains résultats démontrent l’intérêt de cette pratique pour l’apport d’azote dans la rotation. Sur la campagne

2012, Pascal Zoutard et Ludovic Hervieu ont semé des trèfles blancs sous couvert de blé. Les résultats sont parlants !

Page 48: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

48 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

Cet histogramme, on fait ressortir plusieurs éléments à mettre en relation avec la pratique des agriculteurs.

Dans le cas de Pascal Zoutard (sud de l’Eure) : La définition de l’interculture longue a été respectée. Le trèfle blanc a été implanté au mois de mars 2012 et il est resté en place jusqu’au mois de avril 2013. Durant l’hiver, le trèfle a continué à se développer doucement. Le couvert en place permet d’éviter le lessivage d’azote. Ainsi, le maïs implanté au mois de mai 2013 bénéficie des 93 unités d’azote disponible.

Dans le cas de Ludovic Hervieu (Neubourg) : La pratique de l’interculture longue n’a pas été respectée. Le trèfle blanc a été implanté au mois de Mars 2012 et il est resté en place jusqu’au mois de Octobre 2012. La végétation en surface est abondante. Cependant, le développement

racinaire n’a pas eu le temps de « marcotter ». Au mois de novembre 2012 a été implanté un triticale. Il faut savoir que du mois de Novembre jusqu’au mois de février, le besoin azoté d’un triticale est de 50 unités d’azote pour aller au stade épis 1cm. Le reliquat a été effectué début mai 2013. Le triticale, bien développé à déjà consommé une bonne partie de l’azote disponible dans le sol. En l’absence de triticale, on pourrait rajouter au reliquat ici présent 50 unités d’azote (qui correspond à la partie déjà consommée par le triticale). Le triticale n’a pas valorisé l’ensemble de l’azote produit par le trèfle car l’hiver humide a entrainé des fuites d’azote à la période durant laquelle le triticale n’était pas capable de le valoriser.

En conclusion, il est important d’adapter ses pratiques d’engrais verts en fonction des cultures suivantes.

Observations des agriculteurs

Les engrais verts semés sous couvert sont favorables à l’apport d’azote dans les sols. Cependant, cette pratique ne permet pas d’effectuer des déchaumages afin d’épurer les stocks d’adventices.

Au niveau de la structuration des sols, il est observé que la présence de semis sous couvert a nettement amélioré

la structure du sol. Le ressenti des agriculteurs est unanime. Les labours de printemps sont moins humides et se reprennent plus facilement à la herse rotative. La culture suivant l’engrais verts est nettement plus développée en végétation : « on voit qu’elle a à manger ! »

Semis Plateforme engrais verts 2013/2014 – Chez Ludovic Hervieu

Page 49: Synthèse des essais en grandes cultures bio | 2012-2013

49

14.2 Continuité des travaux engrais verts :

Dispositif expérimental

Lieu Feuquerolles (27) Beaumontel (27) uniquement en interculture longue

Culture 2013 Orge d’hiver Blé Date de semis des intercultures longues 04/04/2013 22/04/2013 Culture prévisionnelle 2014 Maïs grain (à confirmer) (Ptps) Avoine nue (Ptps) Type de sol Limon profond Limon profond Surface/ parcelles interculture longue 600 m2 600 m2 Surface/ parcelles interculture courte 600 m2

Modalité des bandes d’essai

Modalité Densité de semis Coût

Trèfle blanc nain - Winter White 5 kg/ha 33 €/ha

Trèfle blanc nain* - Winter White 5 kg/ha 33 €/ha

Trèfle blanc géant - Excel 5 kg/ha 40 €/ha

Trèfle blanc - Winter White + Minette - Virgo 2,5 kg/ha + 9 kg/ha 150 €/ha

Trèfle blanc - Winter White + Minette - Virgo 5 kg/ha + 5 kg/ha 107 €/ha

Trèfle de Perse - Ciro 10 kg/ha 87 €/ha

Trèfle d'Alexandrie 15 kg/ha 81 €/ha

Trèfle souterrain 15 kg/ha 150 €/ha

Trèfle blanc + trèfle souterrain + minette 3 kg/ha + 6 kg/ha + 6 kg/ha 169 €/ha

* Essai pour semis de maïs dans le trèfle blanc vivant.

Le but est de tester ces espèces de légumineuses vis-à-vis de leur facilité, rapidité d’implantation, de la concurrence envers la culture implantée et de son comportement

au moment de la moisson. Des reliquats seront faits en sortie d’hiver pour évaluer l’attitude de chaque espèce ou mélange pour contribuer à la nutrition azotée de la

culture suivante. Cette mesure sera mise en relation avec les rende-ments de la culture à la récolte 2014. Ceci tout en gardant un œil sur le coût de l’interculture.

Bande de trèfle de Perse après moisson d’orge d’hiver - Feuquerolles

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50 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

Trèfle d’Alexandrie Trèfle de Perse Trèfle blanc et minette

Trèfle souterrain

Les semis sous couverts ont été effectués avec un semoir en ligne de 3 mètres sans herse rotative à la suite d’un passage de houe rotative avec, après le semis, un passage de crosskillette. L’orge, en culture au mois de mars 2013, était au stade tallage. Les conditions météo ont permis une bonne implantation des intercultures longues. Le trèfle d’Aléxandrie et le trèfle de Perse étaient en pleine floraison au moment de la moisson. Leur taille et leur végétation ont légèrement gêné les

opérations de récolte. Après moisson ils ont rapidement repris leur développement, avec une deuxième floraison. Les trèfles blancs et la minette étaient moins développés au moment de la moisson, mais ils ont bien repris le dessus en post-récolte. Le trèfle souterrain a quasiment disparu en surface mais ce comportement est physiolo-gique pour cette espèce. Il réapparaitra sur la fin du mois de septembre.

Interculture courte – Semis post récolte d’orge d’hiver le 15 juillet 2013 à Feuquerolles.

L’objectif de l’essai intercultures courtes est d’évaluer la rapidité d’implantation, le pouvoir couvrant et la production de biomasse du couvert. Les reliquats en sortie d’hiver permettront aussi d’estimer la capacité de piéger l’azote et de le restituer à la culture suivante.

Les semis des intercultures courtes ont été effectués au semoir de 3 mètres avec la herse rotative 4 jours après la récolte de l’orge. Au préalable, le sol a été ouvert au canadien pour éviter l’usure prématurée des dents de la herse rotative.

Modalité Dose Composition Coût

semence €/ha

I-Sol Azote 20 kg/ha 17% phacélie, 15% trèfle d’Aléxandrie, 68 % vesce de ptps 75 €/ha I-Sol

Céréales 15 kg/ha

14% phacélie, 26% lentille, 7% moutarde tardive antinématode, 54% vesce de ptps

49 €/ha

I-Sol Estivale

20 kg/ha 56% moha bigarré, 44% de trèfle d’Aléxandrie 90 €/ha

I-Sol Mix 20 kg/ha 40% avoine strigosa, 60%vesce de ptps 49 €/ha

I-sol Rustik 15 kg/ha 10% phacélie, 26% avoine strigosa, 57% vesce de ptps, 7% moutarde tardive

antinématode 45 €/ha

I-sol TCS 20 kg/ha 24% radis, 16% phacélie, 60% sarrasin

I-sol hiver 20 kg/ha 35% seigle, 35% avoine, 30% radis

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15. Lentille en cultures associés

Contexte et enjeux La lentille est de plus en plus cultivée dans l’Eure. En culture de printemps elle est très souvent associée avec la cameline qui se prête très bien à ce genre de pratique, puisque elle est bien synchronisée en termes de

période de semis et de récolte. Elle sert de tuteur à la lentille et ne pose pas problèmes en termes de compétition. Cependant, il s’agit d’une culture relativement aléatoire, dont le rendement peut être plus ou

moins bon selon la météo. Le marché de la cameline reste un marché de niche. La question se pose d’associer la lentille avec d’autres espèces.

Objectif Il s’agit d’expérimenter l’association de la lentille verte en semis de printemps avec des espèces autres

que la cameline, tout en gardant cette culture comme témoin. Nous avons aussi testé le semis de

lentillon au printemps en association avec du triticale.

Dispositif expérimental

Résultats et commentaires : L’essai en question n’a pas de répétitions. L’analyse statistique n’est donc pas possible. Malgré cela, on peut observer que le rendement de la lentille est le plus important en

mélange avec la cameline (lentille = 16,7 q/ha). Dans les autres modalités les rendements tournent autour du 15 q/ha pour toutes les associations, hormis celle avec le pois, dont le

faible rendement est dû au manque de tuteur et aux difficultés au moment de la récolte.

Lieu Buis sur Dameville (27) Profondeur de sol 60 – 90 cm

Type de sol Limon moyen à profond

Précédent Blé

Anté-précédent Lin textile

Date de semis 03/04/2013

Désherbage Herse étrille le 25 /05/12

Date de récolte 09/08/2013

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52 Synthèse des essais en grandes cultures biologiques – Septembre 2013

Dans le tableau suivant quelques observations sur les associations en végétation et à la récolte.

Association Densité lentille Kg/ha

Densité CA Kg/ha

Observation en végétation

Maturité Triage

Lentille 100 Culture couchée et difficile à moissonner

Lentille + cameline 100 3 Salissement folle avoine Synchronisée, faible peuplement de cameline

Facile

Lentille + pois 100 81,9 Cultures couchées et salle

Synchronisé. Facile

Lentille + orge ptps 100 79,5 Parcelle très propre et bon rapport céréale légumineuse

Synchronisée Difficile

Lentille + blé ptps 100 73,5 Parcelle salle Synchronisé Difficile Lentille + triticale ptps 100 79,5 Renoué Triticale pas mûr Difficile

Lentillon + triticale ptps

100 79,5 Parcelle très propre Les deux cultures ne sont pas mûres. Récolte plus tardive à envisager.

Impossible

€/ha

Rendement

Produit brut

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En général la plateforme a subi un fort salissement, de part sa position dans la rotation. Les principales mauvaises herbes étaient la folle avoine et la renouée des oiseaux. Des différences parfois surprenantes

ont été observées entre les différentes modalités. L’association lentille /orge ptps sort très bien de l’essai, mais le triage demeure difficile à gérer. L’association lentillon / triticale est

sûrement à réessayer, vu son potentiel vis-à-vis du salissement, mais il faut prévoir une moisson plus tardive.

« Dans la bande lentille orge de printemps il y a moins de folle avoine »

LENTILLE ON OBSERVE BEAUCOUP

DE RENOUEE DES OISEAUX

LE LENTILLON A PRIS LA PLACE

DE LA RENOUEE

TRITICALE

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