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campagne 2013-2014
Directrice de la publication et de la rédac-tion : Annette FICHTL ≈ Rédaction : Maddalena MORETTI, Stanislas POU-DOU, Caroline DEGRAVE≈ Editeur : GRAB HN - Association loi 1901 siège social situé 9 rue de la Petite Cité, CS 80882 27008 Evreux Cedex Tél. 02 32 78 80 46 - Fax 09 53 32 33 16 - [email protected]
≈ Imprimé sur papier recyclé par :Graphelio, P.A.T La Vatine, 7 rue Linus Carl Pauling, 76130 Mont-Saint-Aignan≈ Tirage : 160 ex≈ Dépôt légal : à parution≈ n°ISSN : en cours
Avec le soutien financier de :
• GRAB HN •Les Agriculteurs BIO de Haute-Normandie
90C’est le nombre de variétés
de blé testées
420C’est le nombre de carottes
de reliquats d’azote
3000C’est le nombre de kilogrammes de céréales
récoltées pendant cette campagne
Table des matières
1. Introduction ............................................................................................. 22. Bilan climatique ....................................................................................... 33. Légende des tableaux ............................................................................... 54. Essai microparcelles blé tendre ................................................................ 6
4.1. Dispositif expérimental ........................................................................................................... 6 4.2. Caractéristiques agronomiques............................................................................................... 7 4.3. Maladies ................................................................................................................................ 10 4.4. Précocité ................................................................................................................................ 12 4.5. Résultat de l’essai BIOCER ..................................................................................................... 13 4.6. Résultat de l’essai ITAB .......................................................................................................... 16
5. Résultats pluriannuels des essais microparcelles ..................................... 186. Essai macroparcelles blé tendre .............................................................. 23
6.1. Département 27 .................................................................................................................... 23 a. Dispositif expérimental ......................................................................................................... 23b. Caractéristiques agronomiques............................................................................................. 24c. Résultats de l’essai ................................................................................................................ 25
6.2. Département 76 .................................................................................................................... 28 a. Dispositif expérimental ......................................................................................................... 28b. Caractéristiques agronomiques............................................................................................. 28
7. Au final, que choisir ? .............................................................................. 307.1. Variétés productives .............................................................................................................. 30 7.2. Variété de compromis ........................................................................................................... 31 7.3. Variétés de qualité ................................................................................................................ 33
8. Essai microparcelles triticale ................................................................... 358.1. Dispositif expérimental ......................................................................................................... 35 8.2. Caractéristiques agronomiques............................................................................................. 36 8.3. Maladies ................................................................................................................................ 36 8.4. Précocité ................................................................................................................................ 37 8.5. Résultats d’essai .................................................................................................................... 38
9. Lentille en cultures associées .................................................................. 399.1. Contexte et enjeux ................................................................................................................ 39 9.2. Objectif .................................................................................................................................. 39 9.3. Dispositif expérimental ......................................................................................................... 39 9.4. Résultats et commentaires .................................................................................................... 39
2 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
EDITOJe ne sais pas comment vous l’avez vécu : ici nous avons été sur le qui-vive, pendant six semaines, pour arriver au bout de cette moisson. Les résultats sont hétérogènes en fonction des dates de récoltes et des productions. Chaque année a ses particularités, 2014 restera gravée dans nos mémoires.
Beaucoup de travail pour un résultat décevant, c’est l’une des constantes du métier d’agriculteur, amplifiée par notre choix de produire en bio. J’ai, moi-même, été déstabilisé par cette campagne hors normes focalisé sur mon travail et déçu par cet été. Au pied des silos conventionnels, j’ai vu des tas de blés germés s’amonceler comme des cailloux en bout de champ. J’ai aussi été le témoin de toutes ces applications fongicides pour éradiquer la rouille qui a particulièrement sévi.
Quelqu’un m’a affirmé que cette perte de point de repères dans les saisons était, en partie, due au réchauffement climatique. Les signes étant là, j’ai l’impression qu’on s’obstine toujours dans les méthodes qui accélèrent le processus.
Nous n’y pouvons rien. Nous pouvons, seulement, faire en sorte que notre énergie se renouvelle pour continuer, s’adapter, donner cette envie.
Je pense souvent à nos jeunes présents sur le terrain pour développer l’agriculture biologique. Cette mission demande de la persévérance. Au coté des performances économiques nécessaires dans les prévisionnels, d’autres facteurs moins mesurables mais indispensables auront leur importance en rythme de croisière. Ce rythme il faut du temps pour le mettre en place. Les agriculteurs Picards qui nous ont reçu en juin nous en ont laissé percevoir une partie.
J’ai vraiment ressenti ça, cet été, en me remémorant le chemin personnel suivi depuis ma conversion : les années de réussites, d’échecs et en parallèle le chemin collectif parcouru à travers nos structures (GRAB, FNAB, Biocer, UBIOS, ITAB, INRA…) qui nous a fait croiser les personnes avec qui nous travaillons tous les jours. Ils portent la qualité de ce travail de terrain jusqu’au document de synthèse indispensable pour préparer la récolte 2015 et les idées neuves de notre avenir. Je les remercie, ils justifient notre soif d’idéal.
Yves Vanhoecke, Administrateur
1. Introduction
Ces résultats d’essais sont valables en un lieu donné, une année donnée, d’où l’importance de consulter également les références pluriannuelles.
Remerciements Ce travail est le résultat d’une collaboration entre les agriculteurs biologiques, les techniciens du GRAB HN et les techniciens de BIOCER. Nous tenons à remercier Yves VANHOECKE, Philippe DORCHIES, Pascal ZOUTARD et Mathieu GRENIER pour leur disponibilité lors de la mise en place et de la moisson des essais ; David CHRISTIEN, technicien de la coopérative BIOCER qui a participé au suivi des essais du semis jusqu’à la récolte ; Grégoire ROUYER, animateur aval UBIOS-BIOCER, pour son aide précieuse et Romain WITTRISCH pour l’entretien du matériel. Nous remercions particulièrement Olivier REBOUL et Yves VANHOECKE, administrateurs du GRAB HN et Pierre DE CONTES, directeur de BIOCER, pour leur lecture critique du manuscrit.
Bonne lecture ! L’équipe grande cultures du GRAB HN
Maddalena MORETTI et Stanislas POUDOU En partenariat avec
Actions réalisées avec le soutien financier de
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2. Bilan climatiqueAnnée climatique particulièrement mauvaise du début à la fin. La saison a été marquée par un hiver et un printemps doux, avec des températures exceptionnel-
lement élevées (2 à 3 °C au-dessus de la moyenne) du mois de décembre jusqu’au mois d’avril dans les deux départements (figure 1).
Figure 1 : Précipitations et températures maximales et minimales enregistrées en Seine-Maritime (Rouen - Boos) et dans l’Eure (Evreux - Huest). Données Météo France (les données moyennes sont calculées sur la période 1981 – 2010).
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septembre octobre novembre décembre janvier fevrier mars avril mai juin juillet
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BILAN CLIMATIQUE SEINE-MARITIME
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septembre octobre novembre décembre janvier fevrier mars avril mai juin juillet
Préc
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Précipitations 2013-2014 Précipitations moyennesT° min 2013-2014 T° min moyenneT° max 2013-2014 T° max moyenne
Tem
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ture
(C°)
BILAN CLIMATIQUE EURE
4 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
Les conséquences ont été importantes au niveau du salissement. La levée précoce des adventices et le manque de gel n’ont pas fait bon ménage. On a donc eu, cette année, de sérieux problèmes avec les coquelicots (notamment sur la plateforme de l’essai en microparcelles) et les vulpins. La sanve a aussi posé des problèmes dans les céréales d’hiver, alors que d’habitude on la retrouve plutôt dans les cultures de printemps.
Le manque de froid pendant l’hiver peut expliquer la forte attaque de rouille jaune, qui a été extrêmement précoce : les premiers symptômes ont été observés sur triticale dès le mois de février. Le développement de la maladie est aussi lié à la pluviométrie. Les mois de janvier et de février ont été doux et humides. Les pluies ont été étalées dans le temps (sur 41 jours en janvier et février contre 23 en moyenne en Seine-
Maritime, et 33 jours au lieu de 20 en moyenne sur la même période dans l’Eure). La relative sècheresse de mars et avril semblait avoir réglé le problème de la rouille : les symptômes se sont atténués. Ils ont repris avec les précipitations abondantes et étalées du mois de mai (14 jours de pluie à Evreux et 16 à Rouen).
Les températures constamment élevées se traduisent au mois d’avril par un écart de 250 et 300 degrés-jour par rapport à la moyenne, respectivement en Seine-Maritime et dans l’Eure. Si l’on compare les dates d’épiaison de la variété ATTLASS depuis 2007 (figure 2), on constate une avance d’une dizaine de jours par rapport aux années précédents.
Mauvaise jusqu’au bout, l’année se termine avec des épisodes pluvieux répétés qui repoussent la conclu-sion des moissons. Surtout en Seine Maritime.
Figure 2 : Dates d’épiaison de la variété ATTLASS sur la plateforme d’essai en microparcelles depuis 2007. Les essais étaient implantés au Plessis-Grohan de 2007 à 2010 et à Dame-Marie de 2010 à 2014.
11-mai 16-mai 21-mai 26-mai 31-mai 05-juin 10-juin 15-juin
2010 2011 2012 2013 2014 2009 2008 2007
DATE D'ÉPIAISON - ATTLASS
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3. Légende des tableauxVariables Unité de mesure Abréviation Commentaire
Rendement q/ha Rdt Les pesées sont effectuées à la récolte après triage. Pour l’homogénéité des résultats, les rendements sont recalculés à 15% d’humidité.
Indice de rdt % Evaluation du rendement par rapport à la moyenne de 4 variétés témoins (Titlis, Capo, Pactole et Renan) présentes tous les ans dans les essais.
Gluten humide % GHum Taux de gluten sur le poids frais. Paramètre lié à la qualité boulangère.
Indice de GHum % Evaluation du taux de gluten humide par rapport à la moyenne de 4 variétés témoins (Titlis, Capo, Pactole et Renan) présentes tous les ans dans les essais.
Poids spécifique kg/hL PS Mesuré à la récolte, il permet de connaître la masse volumique des grains.
Humidité % Taux d’humidité des échantillons à la récolte après triage.
Taux de protéines % Prot Taux de protéines dans la matière sèche.
Pourcentage de levée
% C’est le pourcentage de pieds levés sur les 400 grains/m2 semés. Il permet d’évaluer les pertes après semis, et se mesure au stade 1 à 2 feuilles.
Hauteur cm Mesure prise à la floraison, du collet jusqu’à l’épi.
Coefficient de tallage
Coef. de tallage
Ratio entre le nombre d’épis/m2 et le nombre de pieds/m2.
Ecart type Celle des valeurs analysés
Donnée statistique qui mesure l'étalement d'un ensemble de valeurs autour de leur moyenne.
Coefficient de variation
% CV Donnée statistique calculée à partir de l’écart type et liée à la significativité de l’essai (plus le CV est faible, plus l’essai est significatif).
Groupes homo-gènes
A, B, C, D … Les modalités caractérisées par la même lettre ne sont pas significativement différentes d’un point de vue statistique.
Tableau 1 : Unités de mesure et intérêt des variables proposées dans les tableaux d'évaluation des variétés de blé tendre d’hiver (BTH) et de triticale
OBTENTEURS/ REPRESENTANTS : SP : Sem Partners LD : Lemaire Deffontaines B&B : B & B Développement AO : Agri Obtentions SE : Semences de l’Est SF : Semences de France RAGT : RAGT 2n Sec. : Secobra recherche Causs. : Caussade Semences
6 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
L’objectif des expérimen-tations est la recherche d’espèces et de variétés céréalières adaptées à la conduite en agriculture biologique et aux conditions pédoclima-tiques de la région Haute-Normandie.
4. Essai microparcelles blé tendreLa plateforme expérimentale comprend deux essais :
∗ Essai BIOCER, avec l’objectif de vérifier la performance des variétés commercialisées par la coopérative et d’aider les agriculteurs dans leur choix des variétés ;
∗ Essai ITAB, qui a pour objectif d’estimer les performances en conduite biologique des nouvelles variétés proposées par les semenciers. Cet essai est mené dans le cadre d’un réseau de criblage au niveau national.
4.1. Dispositif expérimental
Lieu Dame-Marie (27)
Date de semis 25 octobre 2013 Type de sol Limon sableux Précédent Luzerne de 2 ans
Reliquat azoté sortie hiver 40 unités sur 2 horizons Intervention 2 binages (17 et 31 mars 2014)
Récolte 31 juillet 2014 Préparation du sol Labour
Densité de semis 400 gr/m2
Résultat de la parcelle 25 q/ha (TITLIS)
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4.2. Caractéristiques agronomiques
ESSAI BIOCERVariété (Représentant)
Levée Vigueur au
départ Coef. de tallage
Port Couverture sortie hiver
Hauteur Salissement
ATARO (LD) 69,8 6 1,03 5 4 100,0 7 ATHLON (SU) 68,8 5 1,05 3 3 87,5 6 ATTLASS (SP) 83,6 6 1,15 3 4 91,3 5 BLASIUS (SP) 85,2 5 0,74 5 4 107,5 6 CAPO (SP) 75,3 4 0,97 5 7 121,3 3 CHEVALIER (SP) 73,2 6 0,75 5 6 97,5 7 HENDRIX (AO) 82,4 5 0,81 9 6 92,5 9 HERMES 75,9 5 0,77 3 4 125,0 versé KAMPMANN 77,4 4 0,70 3 4 117,5 4 LUKULLUS (SP) 67,2 3 0,55 7 6 96,3 5 MATHEO (SF)* 72,4 5 0,92 7 5 85,0 3 MIDAS (LD) 67,8 3 0,76 5 4 98,8 4 MOLINERA (B&B) 72,6 5 0,76 3 7 85,0 8 OXEBO (LD) 73,1 5 1,09 7 4 96,3 6 PACTOLE 82,1 4 0,81 3 3 99,3 4 PIRENEO (LD) 69,6 4 0,69 7 8 95,8 5 RENAN (AO) 69,4 4 0,85 1 4 95,0 7 RITTER 75,8 3 0,72 5 6 127,5 5 SATURNUS (SE) 72,9 4 0,72 7 5 95,0 5 SIALA (ROLLY) 72,3 5 0,90 1 2 84,5 8 SKERZZO (AO) 68,7 6 0,92 7 5 91,3 8 TITLIS (ROLLY) 81,5 6 0,78 3 4 97,5 4 TOBIAS (KWS)* 74,8 4 0,79 5 6 112,5 3 WIVA (PINAULT) 75,0 4 0,90 3 3 112,5 4
MOYENNE 74,5 4,6 0,80 4,7 4,8 100,5 5,5
Date de notation 20 novembre
2013 5 décembre
2013 17 juin 2014
28 mars 2014
23 avril 2014
17 juin 2014
27 juin 2014
Tableau 2 : Vigueur au départ (1 très faible, 9 élevée), pourcentage de levée, coefficient de tallage (rapport entre nombre d’épis/m2 et nombre de pieds/m2), note de couverture en sortie d'hiver (1 couverture très faible, 9 couverture totale de l'inter rang), port (1 port très dressé, 9 port très étalé), salissement (1 très faible, 9 très élevé) et hauteur des variétés de BTH. * Nouvelles variétés.
L’essai a été semé dans de bonnes conditions. Les pourcentages de levée sont donc plutôt bons, (tableau 2), avec une moyenne de l’essai d’environ 75 % contre 60 % en 2013. Contrairement à l’an dernier, l’écart entre les variétés les plus perfor-mantes et les moins performantes est inférieur à 20 %. ATHLON, SKERZZO et LUKULLUS font partie, pour la deuxième année consécutive, des variétés avec les moins bonnes levées. ATTLASS et BLASIUS obtiennent encore les meilleurs résultats.
La vigueur au départ a été plutôt bonne, avec une valeur moyenne de 4,6. MIDAS, LUKULLUS et RITTER sont très chétifs, tandis que ATARO, ATTLASS, CHEVALIER, SKERZZO et TITLIS, très vigoureux.
En début de saison, les blés étaient donc bien développés. La note de couverture en sortie hiver est satisfaisante, avec une moyenne de 4,8 contre 2,5 l’an dernier. La reprise de végétation a été rapide grâce aux températures douces de l’hiver. Les deux binages, pourtant efficaces, n’ont pas empêché le salissement rapide des parcelles. La compétition avec les adven-tices a été, dans la plupart des cas, défavorable aux blés.
Il a été impossible de noter la couverture au stade deux nœuds comme on le fait d’habitude. Cette évaluation suppose l’estimation du pourcentage de sol laissé nu par la culture. Une présence trop importante d’adventices rend cette appréciation, déjà
8 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
subjective, trop aléatoire. Nous avons donc préféré noter le salissement en fin de cycle. TOBIAS, MATHEO et CAPO ont obtenu les meilleures notes : CAPO a su se défendre grâce à sa hauteur. A l’opposé HENDRIX, malgré son port étalé, n’est pas couvrant. Cela s’explique par la forme particulière de ses feuilles, enroulées sur elles-mêmes. Nous retrouvons ensuite MOLINERA, court, SIALA, court et avec un port dressé, et SKERZZO, avec un faible pourcentage de levée.
La moyenne des hauteurs des épis est 20 cm plus élevée que celle de l’an dernier. ATTLASS mesure ainsi 91 cm contre 76 cm en 2013. C’est un constat généralisé dans la plaine. En effet, l’influence des températures hivernales sur la hauteur des blés est connue (exemple des variétés autrichiennes qui sont
toujours plus hautes quand elles sont cultivées chez nous, dans un climat océanique). Ces températures inhabituelles peuvent donc expliquer une hauteur des pailles importante.
En général, le blé réagit à un faible pourcentage de levée par un coefficient de tallage important. Font exception ATTLASS et OXEBO, avec des bons coefficients de tallage malgré les levées correctes, ainsi que LUKULLUS et PIRENEO (et en partie MIDAS), avec des faibles valeurs pour les deux paramètres. Cela se traduit par un faible nombre d’épis/m2. La moyenne de l’essai reste très décevante avec 0,80 épis par pied.
ESSAI ITAB Variété (representant)
Levée Vigueur au
départ Coef. de tallage
Port Couverture sortie hiver
Hauteur Salissement
ADESSO (SP) 77,4 4 0,85 5 8 104,5 2 ALBERTUS (SP)* 59,8 4 1,02 7 6 100,0 4 ANGELUS (SP) 64,2 3 0,74 7 6 103,8 2 ATTLASS (SP) 85,8 6 0,80 5 3 88,8 2 BELEPI (LD)* 70,1 5 0,91 9 7 90,0 5 CELLULE (FD)* 54,4 3 1,19 7 6 82,5 3 CH CAMEDO (B&B) 67,4 5 0,76 3 3 92,5 3 ENERGO (CAUSS.) 75,4 3 1,06 1 4 109,3 2 FLAMENKO (AO)* 62,7 4 1,55 7 8 90,0 3 FRUCTIDOR (SF)* 68,3 4 1,02 7 4 87,5 5 GALLUS (SE)* 61,6 2 1,12 7 6 100,0 3 GHAYTA (AO)* 69,6 4 0,77 7 3 82,0 3 GREGORIUS (SE) 62,7 4 0,79 5 5 108,3 2 LENNOX (SU) 71,3 3 1,03 7 6 91,3 2 NOBLESKO (RAGT)*
57,8 6 1,25 9 7 88,3 4
RENAN (AO) 69,2 6 0,94 3 4 93,8 3 RONSARD (SEC.) 73,9 6 1,22 5 7 75,8 3 RUBISKO (RAGT) 74,7 7 0,87 7 7 81,3 2 SATURNUS (SE) 66,0 4 1,02 7 4 92,8 3 SKERZZO (AO) 70,2 6 1,10 7 8 97,5 2 TOGANO (ROLLY) 58,7 5 0,91 7 6 88,5 3 UBICUS (LD)* 63,4 3 1,09 9 6 105,0 3
MOYENNE 67,9 3,9 1,00 6,3 5,4 95,0 2,9
Date de notation 20 novembre
2013 5 décembre
2013 17 juin 2014
28 mars 2014
23 avril 2014
17 juin 2014
27 juin 2014
Tableau 3 : Vigueur au départ (1 très faible, 9 élevé), pourcentage de levée, coefficient de tallage (rapport entre nombre d’épis et nombre de pieds), note de couverture en sortie d'hiver (1 couverture très faible, 9 couverture totale de l'inter rang), port (1 port très dressé, 9 port très étalé), salissement (1 très faible, 9 très élevé) et hauteur des variétés de BTH. * Nouvelles variétés.
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La moyenne des pourcentages de levée des variétés dans l’essai ITAB est inférieure à la moyenne de l’essai BIOCER (tableau 3). ATTLASS, SATURNUS, SKERZZO RENAN sont testées dans les deux essais. Pour les trois premières il ne s’agit pas du même lot de semences. Toute comparaison directe est donc à faire avec précaution. Ceci dit, les moyennes des pourcen-tages de levée de ces quatre variétés dans les deux essais sont proches (73,6 % pour l’essai BIOCER contre 72,8 % pour l’essai ITAB). Par contre, les moyennes de l’ensemble des variétés de chaque essai sont différentes : 74,5 % pour l’essai BIOCER contre 67,9 % pour l’essai ITAB. Cette différence est donc liée aux variétés.
Les plus mauvaises levées ont été observées chez ALBERTUS, CELLULE, NOBLESKO (trois nouveautés) et TOGANO. Parmi les meilleurs pourcentages de levées, on retrouve ATTLASS, suivie par ADESSO, ENERGO et RUBISKO. L’an dernier ENERGO avait déjà une bonne levée (94 %) contrairement à RUBISKO (42 %).
La vigueur au départ est faible et sensiblement inférieure par rapport à celle de l’essai BIOCER. NOBLESKO obtient une des meilleures notes, malgré un faible nombre de pieds. La vigueur est très bonne pour RUBISKO. Mauvaises notes pour GALLUS (2),
suivi par ANGELUS, CELLULE, ENERGO, LENNOX et UBICUS (3).
Par rapport à l’essai BIOCER, les mauvaises levées ont été compensées par des meilleurs coefficients de tallage. En tête de liste arrive FLAMENKO, suivi par RONSARD et NOBLESKO, qui a rattrapé sa mauvaise levée. Pour certaines variétés (ANGELUS, CH CAMEDO, GHAYTA et GREGORIUS), le faible nombre de pieds s’accompagne d’un mauvais tallage, ce qui amènera à un faible nombre d’épis/m2.
La note de couverture est élevée en sortie d’hiver et meilleure que l’an dernier, comme pour l’essai BIOCER. ADESSO, FLAMENKO et SKERZZO obtiennent les meilleurs résultats. SKERZZO est, dans cet essai, plus couvrant grâce à sa meilleure levée. A l’opposé nous retrouvons ATTLASS, CH CAMEDO et GHAYTA.
L’essai ITAB est hétérogène au niveau du salissement. A part une partie envahie par les coquelicots, le reste des microparcelles était relativement propre, ce qui explique le faible écart entre les variétés et la valeur moyenne faible.
Les variétés les plus hautes sont ADESSO, ANGELUS, ENERGO, GREGORIUS et UBICUS. GHAYTA et CELLULE sont parmi les blés les plus courts.
10 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
Les conditions climatiques de cette année ont été favorables au développement des maladies. Dans une logique d’évaluation variétale, des années comme celle-ci nous permettent de mettre les variétés de blé à l’épreuve.
La campagne 2013/2014, marquée par l’humidité et la douceur à la sortie de l’hiver et au printemps a favorisé certaines maladies et notamment les rouilles. On constate que la septoriose s’est développée sur l’ensemble des variétés. Cepen-dant, ses symptômes se sont superposés à ceux, bien plus importants, de la rouille jaune.
4.3. Maladies Dans les figures 3 et 4 les variétés sont classées suivant leur sensibilité aux rouilles.
La forte attaque de rouille jaune a empêché une évaluation efficace de la septoriose, présente sur l’ensemble des variétés.
Peu de surprise du côté des variétés les plus sensibles à la rouille jaune. Nous retrouvons SATURNUS (7,4), suivi par PIRENEO (6,3) et HERMES (5), suivies de RITTER, LUKULLUS et TOGANO.
Parmi les moins sensibles, OXEBO se détache par sa résistance exceptionnelle malgré une forte pression de maladie. En général, la plupart des variétés se comportent bien. 30 % des variétés ont une sensibilité inférieure à 1, et 65 % inférieure à 2. Etonnamment, la sensibilité des variétés de l’essai ITAB, sélectionnées pour une conduite conventionnelle, est comparable à celle de l’essai BIOCER (respectivement 2,1 et 2,2).
Comme d’habitude la rouille brune est apparue plus tardivement que la rouille jaune. Les notations de sensibilité ne dépassent pas 3,5 : la plupart des variétés sont résistantes ou très peu sensibles. CHEVALIER est de loin la plus sensible, avec une note de 3,5, suivie par ATARO à 1,5, GREGORIUS à 1,25 et HENDRIX à 1.
Rouille jaune
Roille brune avec une petite tache de septoriose
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Sensibilité à la rouille jaune
Figure 3 : Sensibilité des variétés de BTH à la rouille jaune, 0 = aucun symptôme, 9 = 100% de la surface des feuilles touchée. * présence de rouille sur épis dans quelque répétition, **présence de rouille sur épis dans toutes les répétitions. Le point vert représente la moyenne de l’essai. Notations du 17 juin.
Sensibilité à la rouille brune
Figure 4 : Sensibilité des variétés de BTH à la rouille brune, 0 = aucun symptôme, 9 = 100% de la surface des feuilles touchée. Le point vert représente la moyenne de l’essai. Notations du 17 juin.
Adesso*
Albertus*
Angelus
Ataro
Athlon Attlass Belepi*
Blasius
Capo
Cellule
Camedo
Chevalier
Energo
Flamenko* Fructidor Gallus**
Ghayta
Gregorius
Hendrix
Hermes
Kampmann
Lennox*
Lukullus Matheo
Midas
Molinera
Noblesko Oxebo
Pactole
Pireneo
Renan* Ritter Ronsard**
Rubisko
Saturnus**
Siala
Skerzzo*
Titlis
Tobias
Togano* Ubicus Wiva
0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 8,0
Variétés Biocer
Variétes ITAB
Variétés communes
Toutes les autres
Ataro Athlon Attlass
Blasius
CH Camedo
Chevalier Energo
Gallus Gregorius
Hendrix
Lukullus
Molinera Noblesko
Pactole
Ronsard
Rubisko
Siala
Skerzzo
Titlis
Wiva 0,00 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00 3,50 4,00
Variétés Biocer
Variétes ITAB
Variétés communes
12 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
Le réseau ITAB de criblage national des variétés de céréales en agriculture biologique est un réseau de screening variétal qui vise à repérer les variétés ayant un potentiel intéressant en conduite biologique.
4.4. Précocité
PACTOLE
MIDAS LUKULLUS
LENNOX
GREGORIUS TOGANO
RONSARD SIALA FRUCTIDOR SKERZZO MATHEO UBICUS TITLIS GALLUS RENAN BLASIUS MOLINERA CHCAMEDO HENDRIX SATURNUS FLAMENKO ENERGO ATTLASS GHAYTA CAPO CHEVALIER PIRENEO NOBLESKO WIVA
RUBISKO ATHLON CELLULE ADESSO BELEPI ALBERTUS ANGELUS KAMPMANN ATARO OXEBO TOBIAS RITTER HERMES
18-mai 19-mai 20-mai 21-mai 22-mai 23-mai 24-mai 25-mai 26-mai 27-mai 28-mai 29-mai 30-mai 31-mai Figure 5 : Date d’épiaison des variétés de BTH en 2014. Date à laquelle 50 % des épis sont dégainées à hauteur de 50 %.
Dans la figure 5, les variétés des deux essais sont classées en fonction de leur précocité à épiaison. Vu les conditions météorologiques de l’année, ces dates sont avancées d’une dizaine de jours par rapport à une année « normale ».
A signaler les variétés HERMES, RITTER et TOBIAS, très tardives. De façon générale, dans l’essai ITAB on retrouve des variétés plus précoces que dans l’essai BIOCER.
Petite curiosité : la variété KAMPMANN, sélectionnée à partir de RENAN pour sa hauteur, épie 5 jours après RENAN. Est-ce une question de taille (5 jours de plus pour parcourir les 22 cm de tige supplémentaire) ?
Epiaison des variétés de BTH - 2014
Variétés Biocer Variétes ITAB Variétés communes
13
4.5. Résultat de l’essai BIOCER Les résultats des deux essais sont, cette année, très décevants. Favorisés par l’hiver doux et l’humidité, les coquelicots et les vulpins ont proliféré. Leur forte présence a provoqué par endroits la verse du blé. De plus l’attaque de rouille jaune pénalisé les essais. Résultat : une moyenne de 20,9 q/ha pour les quatre
variétés témoins. La moyenne de rendement de ces 4 variétés sur les 11 ans d’expérimentation en micro-parcelles est de 43,3 q/ha. On parle donc, cette année, d’une perte d’environ 50 %.
Le salissement a été plus important dans l’essai BIOCER.
ESSAI BIOCERVariété Humidité PS Prot GHum Rdt Groupes homogènes
OXEBO 16,2 72,0 11,1 20,7 30,9 A
ATTLASS 16,0 71,6 12,2 21,3 30,3 A
ATHLON 15,9 70,7 13,0 26,1 25,7 A B
MATHEO* 17,3 71,3 12,7 22,4 24,7 A B C
TITLIS 16,6 74,7 14,8 28,9 24,2 A B C
SKERZZO 17,1 71,9 12,7 24,7 22,4 A B C
CAPO 16,5 75,9 12,8 25,3 22,1 A B C
TOBIAS* 17,7 75,0 14,4 26,9 21,9 A B C
HENDRIX 17,6 69,9 12,5 21,8 21,1 A B C
PACTOLE 16,7 69,9 13,2 26,7 19,3 A B C
BLASIUS 17,3 75,1 12,9 25,5 18,7 A B C
MIDAS 17,3 72,2 12,0 20,6 18,6 A B C
RENAN 17,7 67,8 13,1 24,2 17,5 A B C
ATARO 17,6 74,3 13,3 25,9 17,4 A B C
RITTER 18,6 68,5 13,1 24,5 16,5 A B C
CHEVALIER 18,1 70,2 11,9 22,5 16,2 A B C
KAMPMANN 16,4 71,2 12,9 22,7 16,2 A B C
WIVA 18,7 73,1 15,1 30,5 16,0 A B C
MOLINERA 16,6 69,1 15,9 29,0 15,6 A B C
HERMES 18,3 68,9 14,0 28,5 14,7 B C
LUKULLUS 18,6 69,5 13,6 23,3 14,2 B C
SIALA 18,0 64,6 15,2 27,8 14,0 B C
SATURNUS 19,6 68,1 13,0 23,4 12,5 B C
PIRENEO 19,6 66,2 13,7 25,6 9,6 C
Moyenne 17,5 70,9 13,3 24,9 19,2
Ecart-type 1,91 0,41 4,98
CV 2,70 3,12 26,0 Tableau 4 : Humidité (%), poids spécifique (kg/hL), taux de protéines (%), gluten humide (%) et rendement (q/ha) des variétés de BTH de l’essai BIOCER recalculés à 15 % d’humidité. Pour les groupes homogènes, les variétés avec la même lettre ne sont pas significativement différentes entre elles d’un point de vue statistique.
Les PS sont très faibles (-8 points par rapport à l’an dernier) compris entre 65 (SIALA) et 76 kg/hL (CAPO). C’est un phénomène généralisé pour la moisson 2014, mais particulièrement important sur la plateforme d’essai. Une première explication serait le taux
d’humidité des échantillons, qui même après triage immédiat, contenaient encore du vert. Une seconde explication serait les pluies répétées sur les blés mûrs avant la moisson.
14 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
Néanmoins, la qualité est au rendez-vous. Les taux de protéines sont bons et même OXEBO, à la limite inférieure de l’essai, ne descend pas en dessous de 11 %. Ces valeurs se traduisent par des taux de gluten humide excellents. WIWA atteint 30 %, suivi par MOLINERA et TITLIS à 29 %. Les blés fourragers comme OXEBO et ATTLASS sont respectivement à 20,7 et à 21,3 %. Du côté des rendements, malgré un coefficient de variation de 26 %, l’essai est statistiquement interpré-table. La moyenne est très faible (19,2 q/ha), la pire observée depuis 2003. OXEBO et ATTLASS sortent en tête mais leurs rendements ne sont pas significative-
ment différents par rapport aux autres variétés jusqu’à HERMES. Dans les derniers, on retrouve les variétés les plus sensibles à la rouille jaune : SATURNUS, PIRENEO, LUKULLUS et HERMES. SIALA, peu sensible à la rouille, a obtenu la pire note de couverture en sortie hiver avec un port très dressé (tableau 2). Résultat : un salissement important réduisant son potentiel. Le faible rendement de CHEVALIER, habituellement comparable à celui d’ATTLASS, pourrait s’expliquer par sa sensibilité à la rouille brune. Dans le graphique suivant (figure 6) les variétés sont classées suivant des critères quantitatifs et qualitatifs.
.Figure 6 : Rendement (q/ha) et gluten humide (%) des variétés de BTH dans l’essai BIOCER. Les variétés testées pour la première fois sont représentées en rouge. Les axes du graphique représentent la moyenne de l’essai.
Le positionnement des variétés très productives ATTLASS et OXEBO est confirmé. CHEVALIER a un rendement décevant qu’il n’arrive pas à compenser par un meilleur taux de gluten. Les variétés de qualité LUKULLUS et SATURNUS n’ont pas su compenser leurs pertes en rendement par un meilleur taux de gluten contrairement à PIRENEO et SIALA. Très bonne performance de TITLIS, qui associe un rendement relativement bon à une qualité excellente.
Les résultats des produits bruts sont forcément décevants (figure 7). Malgré les primes qualité, les faibles rendements impactent fortement les produits bruts de l’essai. Toutes les variétés sont valorisées en meunerie sauf SIALA, à cause de son PS trop faible. Le produit brut moyen est de 745 €/ha, contre 1300€/ha l’an dernier. OXEBO, ATTLASS, ATHLON et TITLIS restent tout de même des valeurs sûres. TOBIAS et MATHEO, sont à suivre pour confirmer leurs performances.
Ataro Athlon
Attlass
Blasius Capo
Chevalier Hendrix
Hermes
Kampmann Lukullus
Matheo
Midas
Molinera
Oxebo
Pactole Pireneo
RenanRitter Saturnus
Siala
Skerzzo
Titlis
Tobias
Wiva
20
22
24
26
28
30
32
5 10 15 20 25 30 35
Glut
en (%
)
Rendement (q/ha)
RENDEMENT ET GLUTEN HUMIDE MICROPARCELLES 2014 ESSAI BIOCER
15
Figure 7 : Produits bruts des variétés de BTH dans l’essai BIOCER en microparcelles. Les primes et réfactions liées au taux de gluten sont calculées selon la grille de prix BIOCER. Pour les PS le barème appliqué est : PS<65 : fourrager ; 65<PS<70 -5€/T/point inférieur à 73 ; 70<PS<73 -1€/T/point inférieur à 73 ; 73<PS<75 : norme ; PS>75 +1€/T/point supérieur à 75. Les primes et les réfractions liées à l’humidité ne sont pas prises en compte. Prix hors primes : 360€/T. Les variétés en vert sont valorisées comme fourragères.
300
400
500
600
700
800
900
1000
1100
1200
Prod
uit b
rut (
€/ha
) PRODUIT BRUT DES VARIÉTÉS 2014 ESSAI BIOCER
moyenne 745,2 €/ha
16 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
4.6. Résultat de l’essai ITAB Les résultats de l’essai ITAB sont synthétisés dans le tableau suivant (tableau 5). Sur cette partie de la
plateforme le salissement était moins fort et plus hétérogène. Les tendances générales sont confirmées.
ESSAI ITAB
Variété Humidité PS Prot Ghum Rdt Groupes homogènes
ATTLASS 16,4 70,0 11,6 20,7 33,1 A
FLAMENKO 15,1 64,7 11,9 20,9 32,8 A B
RUBISKO 15,5 67,1 11,4 24,4 31,4 A B C
ENERGO 17,3 74,3 13,9 25,5 28,9 A B C D
CELLULE 17,1 68,7 11,1 18,8 28,5 A B C D
FRUCTIDOR 17,3 68,3 11,1 18,2 25,7 A B C D E
SKERZZO 17,1 70,9 13,0 25,1 25,2 A B C D E
RONSARD 17,1 64,3 11,6 20,9 24,7 A B C D E
GHAYTA 16,7 68,2 14,3 26,2 23,9 A B C D E
LENNOX 17,3 70,8 13,6 25,7 23,3 A B C D E
CH CAMEDO 18,2 68,7 13,3 26,3 21,8 A B C D E
UBICUS 17,4 70,9 14,0 25,8 21,1 B C D E
GREGORIUS 18,1 71,3 13,1 23,1 20,7 C D E
NOBLESKO 18,5 64,1 11,8 18,9 19,9 C D E
ADESSO 17,7 72,6 13,5 25,5 19,3 D E
ANGELUS 19,6 70,4 13,2 25,9 19,0 D E
BELEPI 18,1 58,7 12,3 25,7 18,8 D E
GALLUS 16,2 68,1 11,8 21,4 18,5 D E
RENAN 18,5 69,6 13,4 24,3 18,4 D E
TOGANO 18,6 67,3 14,8 28,0 14,4 E
SATURNUS 20,2 67,9 13,1 22,6 14,3 E
ALBERTUS 19,4 69,9 13,5 24,2 14,1 E
Moyenne 17,6 68,5 12,8 23,5 22,6
Ecart-type 1,5 0,4 3,8
CV 2,3 3,2 16,7 Tableau 5 : Humidité (%), poids spécifique (kg/hL), taux de protéines (%), gluten humide (%) et rendement (q/ha) des variétés de BTH de l’essai ITAB recalculés à 15 % d’humidité. Pour les groupes homogènes, les variétés avec la même lettre ne sont pas significativement différentes entre elles d’un point de vue statistique.
Tableau 6 : Valeurs moyennes de PS (kg/hL), protéines (%), gluten humide (%) et rendement (q/ha) des essais BIOCER et ITAB.
Si l’on compare les quatre variétés présentes dans les deux essais (ATTLASS, RENAN, SKERZZO et SATURNUS), on constate peu de différences pour le PS, les protéines et le gluten. En revanche, les moyennes des PS, des
protéines et des glutens de l’essai ITAB sont systémati-quement inférieures à celles de l’essai BIOCER (tableau 6). L’effet variété est donc plus prégnant que l’effet terrain.
A l’image de l’essai BIOCER, les PS sont très faibles : de 58,7 kg/hL (BELEPI) à 74,3 kg/hL (ENERGO). BELEPI est ainsi déclassé en fourrager, malgré sa bonne qualité.
Variable BIOCER ITAB PS 70,9 68,5 Prot 13,3 12,8 Ghum 24,9 23,5 Rdt 19,2 22,6
17
FRUCTIDOR et CELLULE ont les plus mauvaises notes en termes de qualité (protéines et gluten) tandis que TOGANO se place en tête de liste pour ces critères.
Les variétés communes aux deux essais ont un rende-ment moyen supérieur dans l’essai ITAB (22,8 contre 20,7 q/ha). Il y a donc un effet terrain. Mais cet effet ne peut expliquer seul l’écart entre les deux essais (+18,8 % entre les moyennes générales et +10,0 % entre les moyennes des 4 variétés communes). Cette différence est surement due à un effet variété.
La moyenne de l’essai ITAB est de 22,6 q/ha. Malgré un coefficient de variation important, les résultats sont statistiquement interprétables. En tête de liste on retrouve ATTLASS. Les groupes homogènes nous disent qu’il y a une différence statistiquement significative entre le groupe des variétés plus productive (ATTLASS, FLAMENKO et RUBISKO) et les dernières classées à partir d’ADESSO.
Le graphique suivant (Figure 8) positionne les variétés suivant leur productivité et leur qualité.
Figure 8 : Rendement (q/ha) et gluten humide (%) des variétés de BTH dans l’essai ITAB. Les variétés testées pour la première fois sont représentées en rouge. Les axes du graphique représentent la moyenne de l’essai.
La variété ATTLASS est à sa place habituelle. RUBISKO et ENERGO, deux nouveautés de l’an dernier, confirment leurs performances même dans les conditions très difficiles de cette année. Comme dans l’essai BIOCER, les variétés très sensibles à la rouille (SATURNUS et TOGANO) chutent en rendement. Mais, tandis que TOGANO récupère en gluten, SATURNUS se positionne dans le mauvais quadrant du tableau. ANGELUS et RONSARD, qui avaient fait rêver la campagne précédente, ne confirment pas leurs performances. ANGELUS, par son faible coefficient de tallage, associé à une mauvaise levée, a donné 188 épis/m2, la valeur la plus basse de l’essai. RONSARD,
à l’autre extrême avec un peuplement de 360 épis/m2 (le meilleur de l’essai), est limité dans son potentiel de rendement par sa sensibilité à la rouille jaune. Parmi les nouveautés de cette année, GHAYTA semble intéressante. On la retrouve dans le graphique proche de SKERZZO. Elle est un peu moins bonne en rendement mais légèrement meilleure en qualité. Les produits bruts (figure 9) sont meilleurs par rapport à l’essai BIOCER. RUBISKO, ATTLASS et ENERGO se détachent de toutes les autres variétés. L’essentiel des variétés sont valorisées en meunerie sauf celles avec un très mauvais PS (FLAMENKO, RONSARD, NOBLESKO et BELEPI). Dommage pour FLAMENKO qui
Attlass
Flamenko
Rubisko
Energo
Cellule Fructidor
Skerzzo
Ronsard
Ghayta Lennox
CH Camedo
Ubicus
Gregorius
Noblesko
Adesso
Angelus Belepi
Gallus
Renan
Togano
Saturnus
Albertus
18
20
22
24
26
28
30
10 15 20 25 30 35
Glut
en (%
)
Rendement (q/ha)
RENDEMENT ET GLUTEN HUMIDE MICROPARCELLES - ITAB 2014
18 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
aurait pu être à côté d’ATTLASS en tête du graphique. On le suivra pour voir son potentiel dans des années
moins difficiles. RUBISKO double ATTLASS grâce à sa meilleure performance qualitative.
Figure 9 : Produits bruts des variétés de BTH dans l’essai ITAB en microparcelles. Primes et réfractions liées au taux de gluten sont calculées selon la grille de prix BIOCER. Pour les PS, le barème appliqué est : <65 fourrager, 65<PS<70 -5€/T/point inférieur à 73, 70<PS<73 -1€/T/point inférieur à 73 ; 73<PS<75 norme ; PS>75 +1€/T/point supérieur à 75. Les primes et les réfractions liées à l’humidité ne sont pas prises en compte. Prix hors primes : 360€/T. Les variétés en vert sont valorisées comme fourragères.
5. Résultats pluriannuels des essais microparcelles
Depuis de nombreuses années, le GRAB HN travaille avec BIOCER et l’ITAB pour tester en microparcelles un grand nombre de variétés (les premiers essais datent de 1981). Deux facteurs sont étudiés :
- D’une part, la stabilité des performances des variétés déjà connues et largement utilisées en système biologique, essentiellement dans le cadre de l’essai BIOCER,
- D’autre part, le potentiel de variétés sélec-tionnées pour l’agriculture conventionnelle et possédant des caractéristiques intéressantes en bio, essentiellement dans le cadre de l’essai ITAB.
Les graphiques des pages suivantes reprennent les résultats des variétés depuis 2003. Ces résultats sont présentés sous forme d’indice, afin de comparer les différentes années. L’indice est calculé par rapport à la moyenne annuelle de 4 variétés témoins (RENAN, TITLIS, CAPO et PACTOLE) présentes chaque année. Dans le premier graphique (figure 10) les variétés sont positionnées à la fois par rapport à leur productivité et à leur qualité. Les variétés en rouge ont une seule année de référence. Leur position dans le graphique pourrait être modifiée, tandis que les variétés testées depuis longtemps ont une position plus stable.
400
500
600
700
800
900
1000
1100
1200
1300
Prod
uit b
rut (
€/ha
)
PRODUIT BRUT DES VARIÉTÉS - ITAB 2014
moyenne 816,0 €/ha
Le classement pluriannuel permet d’observer le comportement des variétés sur plusieurs années et ainsi de les comparer les unes aux autres.
19
Figure 10 : Moyennes pluriannuelles de rendement et gluten humide des variétés de BTH dans les essais en microparcelles. Les variétés testées pour la première fois sont représentées en rouge. Les moyennes sont indexées annuellement sur le rendement et le taux de gluten humide moyen de 4 variétés de référence : CAPO, RENAN, PACTOLE et TITLIS.
Les graphiques des pages suivantes (figures 11 à 16) reprennent les mêmes données, classées en nombre d’années de références. On peut alors apprécier la stabilité des résultats pluriannuels des variétés présentes cette année. Encore une fois ces résultats sont présentés sous forme d’indices pour les comparer d’une année à l’autre.
De plus, ils permettent de positionner les perfor-mances de cette année par rapport à l’historique.
L’année 2014 a été vraiment extrême. De nombreuses variétés ont connu leur plus mauvais rendement, notamment celles sensibles aux rouilles jaune ou brune (SATURNUS, TOGANO, MIDAS, LUKULLUS, PIRENEO et CHEVALIER) et plus généralement les variétés peu couvrantes (RENAN et SIALA). D’un point
de vue qualitatif, SATURNUS, LUKULLUS et MIDAS ont également été dans leur plus mauvaise année.
Très bonne année en revanche pour CAPO (très haut), TITLIS et ATHLON.
Capo
Renan
Saturnus
Titlis
Ataro
Pactole
Pirénéo
Skerzzo
Attlass
Siala
Chevalier
Hendrix
Lukullus Blasius
Midas Athlon
Hermes Molinera
Oxebo
Ritter
Rubisko
Togano Adesso
Angelus Ch Camedo
Energo
Grégorius Kampmann
Lennox
Ronsard
Wiwa
Albertus
Belepi
Cellule
Flamenko
Fructidor
Gahyta
Gallus
Matheo
Noblesko
Tobias
Ubicus
60
70
80
90
100
110
120
60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160
Glu
ten
(inde
x)
Rendement (index)
RENDEMENT ET GLUTEN PLURIANNUEL
20 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
Figure 11 : Rendement pluriannuel indexé des variétés de blé dans les essais en microparcelles. Les index sont calculés par rapport à la moyenne de 4 variétés de référence : RENAN, PACTOLE, TITLIS et CAPO. Le chiffre au-dessus du nom de la variété représente le nombre d’années de référence.
Figure 12 : Gluten pluriannuel indexé des variétés de blé dans les essais en microparcelles. Les index sont calculés par rapport à la moyenne de 4 variétés de référence : RENAN, PACTOLE, TITLIS et CAPO. Le chiffre au-dessus du nom de la variété représente le nombre d’années de référence.
40
60
80
100
120
140
160
11 11 11 11 10 10 9 9 8 8 7 7 7 6 5 4 4
Capo Renan Saturnus Titlis Ataro Pactole Pirénéo Skerzzo Attlass Siala ChevalierHendrix Lukullus Blasius Midas Athlon Hermes
Inde
x
RENDEMENT PLURIANNUEL 11-4 ANS
2014 moy pluri min max
40
50
60
70
80
90
100
110
120
130
11 11 11 11 10 10 9 9 8 8 7 7 7 6 5 4 4
Capo Renan Saturnus Titlis Ataro Pactole Pirénéo Skerzzo Attlass Siala ChevalierHendrix Lukullus Blasius Midas Athlon Hermes
Inde
x
GLUTEN PLURIANNUEL 11-4 ANS
2014 moyenne min max
21
Figure 13 : Rendement pluriannuel indexé des variétés de blé dans les essais en microparcelles. Les index sont calculés par rapport à la moyenne de 4 variétés de référence : RENAN, PACTOLE, TITLIS et CAPO. Le chiffre au-dessus du nom de la variété représente le nombre d’années de référence.
Figure 14 : Gluten pluriannuel indexé des variétés de blé dans les essais en microparcelles. Les index sont calculés par rapport à la moyenne de 4 variétés de référence : RENAN, PACTOLE, TITLIS et CAPO. Le chiffre au-dessus du nom de la variété représente le nombre d’années de référence.
40
60
80
100
120
140
160
11 8 3 3 3 3 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Titlis Attlass Molinera Oxebo Ritter Rubisko Togano Adesso Angelus Ch Camedo Energo GrégoriusKampmann Lennox Ronsard Wiwa
RENDEMENT PLURIANNUEL 3-2 ANS
2014 moyenne min max
40
50
60
70
80
90
100
110
120
130
11 8 3 3 3 3 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Titlis Attlass Molinera Oxebo Ritter Rubisko Togano Adesso Angelus Ch Camedo Energo GrégoriusKampmann Lennox Ronsard Wiwa
GLUTEN PLURIANNUEL 3 - 2 ANS
2014 moyenne min max
22 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
Figure 15 : Rendement indexé des variétés de blé dans les essais en microparcelles. Les index sont calculés par rapport à la moyenne de 4 variétés de référence : RENAN, PACTOLE, TITLIS et CAPO. Le chiffre au-dessus du nom de la variété représente le nombre d’années de référence.
Figure 16 : Gluten indexé des variétés de blé dans les essais en microparcelles. Les index sont calculés par rapport à la moyenne de 4 variétés de référence : RENAN, PACTOLE, TITLIS et CAPO. Le chiffre au-dessus du nom de la variété représente le nombre d’années de référence.
40
60
80
100
120
140
160
11 8 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Titlis Attlass Albertus Belepi Cellule Flamenko Fructidor Gahyta Gallus Matheo Noblesko Tobias Ubicus
RENDEMENT NOUVEAUTÉS
2014 moyenne min max
40
50
60
70
80
90
100
110
120
130
11 8 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Titlis Attlass Albertus Belepi Cellule Flamenko Fructidor Gahyta Gallus Matheo Noblesko Tobias Ubicus
GLUTEN NOUVEAUTÉS
2014 moyenne min max
23
6. Essai macroparcelles blé tendreLe choix variétal est un levier important pour améliorer le rendement des blés en agriculture biologique. L’évaluation variétale est donc importante pour fournir les outils de décision
nécessaires à un choix cohérent. Les essais en macroparcelles (100 m2) sont conduits selon les pratiques des agriculteurs. Ils sont donc plus représentatifs de la réalité en plein champ.
6.1. Département 27
a. Dispositif expérimental
Lieu La-Vieille-Lyre (27)
Date de semis 29 octobre 2013 Type de sol Limon Précédent Luzerne de 2 ans
Reliquat azoté sortie hiver
47 unités sur 2 horizons
Intervention 1 binage (9 avril) Récolte 1 août 2014
Préparation Labour Densité de semis 400 gr/m2
Résultat de la parcelle 39,5 q/ha (ATTLASS)
24 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
b. Caractéristiques agronomiques
ESSAI EURE
Variété Levée Coef. de
tallage Couverture sortie hiver
Hauteur Maladies
Rouille jaune
Rouille brune
Sep-toriose
ATTLASS (SP) 74,7 0,81 5,0 73,3 0,5 0,5 0,5
BLASIUS (SP) 70,4 0,80 4,0 83,3 0 0,5 0,5
LENNOX (SU) 75,1 0,84 4,5 75,0 1 0 0,5
LUKULLUS (SP) 63,6 0,92 5,5 80,0 3,5 0 2
MIDAS (LD) 77,8 0,62 5,0 78,3 4 0 3,5
MOLINERA (B&B) 66,0 0,87 5,5 80,0 1 1,5 1
RENAN (AO) 64,4 0,79 4,5 71,7 2,5 0 2,5
RUBISKO (RAGT) 74,2 0,99 7,5 61,7 0,5 0 0,5
SKERZZO (AO) 72,7 0,71 6,0 71,7 2 0 1
TITLIS (ROLLY) 62,4 0,84 6,5 86,7 1 1 1
MOYENNE 70,1 0,82 5,5 76,2
TAMPON CHEVALIER (SP)
63,3 1,10 6,0 76,0 1 2 1
Date de notation 22 novembre
2013 19 juin 2014
25 mars 2014
19 juin 2014
Tableau 7 : Pourcentage de levée, coefficient de tallage (rapport entre nombre d’épis à floraison et nombre de pieds), note de couverture en sortie d'hiver (1 couverture très faible, 9 couverture totale de l'inter rang), hauteur et maladies (0 = aucun symptôme, 9 = 100% de la surface des feuilles atteinte) des variétés de BTH en macroparcelles dans l’Eure.
Les levées ont généralement été relativement bonnes, surtout comparées à celles enregistrées l’an dernier sur le même site (63 %). Deux variétés ont cependant été plutôt décevantes : CHEVALIER ayant d’habitude une bonne levée et TITLIS, qui peut faire bien mieux. Très bonne levée en revanche pour MIDAS, la meilleure de l’essai (77,8 %). Les coefficients de tallage ne font pas rêver non plus, avec une valeur étonnamment faible pour MIDAS (0,62). Malgré cela, les notes de couver-ture sortie hiver sont bonnes, encore une fois grâce aux températures douces. Les meilleures valeurs sont pour RUBISKO, qui profite de sa bonne levée et de son bon tallage. Il confirme sa rapidité de reprise de végétation comme dans l’essai ITAB.
Les hauteurs sont systématiquement inférieures d’environ 20 cm par rapport aux essais en microparcelles, sauf pour MOLINERA, déjà à 85 cm. Elles sont aussi inférieures par rapport à l’an dernier sur le même site. La pression maladies, notamment en rouille jaune, a été moins forte qu’à Dame-Marie. Cela peut s’expliquer par l’absence, des variétés plus sensibles qui peuvent fonctionner comme foyer d’infection. Les premiers symptômes des rouilles brune ont été observés sur les deux plateformes en macroparcelles sur RENAN dès la fin mars. BLASIUS et RUBISKO ont eu le meilleur compor-tement face à l’ensemble des maladies, tandis que MIDAS, suivi par LUKULLUS et RENAN, ont été attaquées de façon importante par les rouilles.
25
c. Résultats de l’essai
ESSAI EUREVariétés Humidité PS Prot Ghum Rdt Groupes homogènes
RUBISKO 16,0 69,9 11,9 21,1 37,2 A
TITLIS 17,8 71,4 12,8 23,9 30,8 A B
LENNOX 16,6 71,0 11,9 20,9 30,4 A B
ATTLASS 16,4 65,6 11,5 20,5 29,9 A B
BLASIUS 17,4 73,3 11,9 21,8 24,9 B C
SKERZZO 17,3 70,0 12,3 21,4 22,7 B C
MIDAS 17,7 68,7 12,4 21,2 20,1 B C
LUKULLUS 18,4 68,5 12,7 22,1 17,7 C
RENAN 18,6 66,9 12,4 21,2 17,5 C
MOLINERA 19,8 62,6 13,2 22,7 15,3 C
MOYENNE 17,6 68,8 12,3 21,7 24,6
Ecart type 2,5 0,3 4,5
Coef. variation % 3,7 2,5 18,1 Tableau 8 : Humidité (%), poids spécifique (kg/hL), taux de protéines (%), gluten humide (%) et rendement (q/ha) recalculés à 15 % d’humidité des variétés de BTH de l’essai en macroparcelles dans le 27. Pour les groupes homogènes, les variétés avec la même lettre ne sont pas significativement différentes entre elles d’un point de vue statistique.
Les tendances générales déjà décrites se confirment à la Vieille-Lyre. Un essai très sale, avec beaucoup de matricaires, coquelicots, gaillets et vulpins.
Les PS sont toujours faibles, et MOLINERA est la variété la plus pénalisée. BLASIUS et TITLIS sont parmi les meilleures comme dans l’essai à Dame-Marie. Peu de différences au niveau des protéines, avec seulement 1,5 point de écart entre la meilleure variété (MOLINERA à 13,2 %) et la moins bonne (ATTLASS à 11,5 %). Le même manque de contraste est observé pour les glutens, à l’exception de TITLIS qui atteint des valeurs très élevées (23,9 %).
La différence importante par rapport à l’an dernier concerne les rendements. Si l’on reprend les variétés communes sur les deux années (TITLIS, ATTLASS, SKERZZO, MIDAS, LUKULLUS et RENAN)
leur rendement moyen en 2013 était de 51,4 q/ha. Cette année il est de 23,1 q/ha. Une perte de 55 %, ce qui confirme les observations en microparcelles. Moins décevant que les autres, TITLIS se confirme, comme à Dame-Marie, dans une de ses meilleures années. Chute importante de MOLINERA, qui était très sale et qui connaît un problème variétal au niveau de la fertilité des épis. RENAN, sale et malade, n’arrive pas à garder sa réputation de valeur sûre. LUKULLUS et MIDAS payent cher leur sensibilité à la rouille jaune et le faible peuplement d’épis. Le groupe des variétés plus productives comprend RUBISKO, TITLIS, LENNOX et ATTLASS, statistiquement équivalentes.
Ces résultats sont repris dans le graphique suivant (figure 17).
26 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
Figure 17 : Rendement et gluten humide des variétés de BTH de l’essai en macroparcelles dans l’Eure. Les axes représentent la moyenne de l’essai.
Par rapport au positionnement des variétés dans le graphique pluriannuel (figure 10) et tout en tenant compte des résultats de l’année (figure 17), on constate un comportement franchement décevant de la part de RENAN (sale et malade). ATTLASS (très sale), SKERZZO, LUKULLUS et MIDAS (tous les trois malades), sont décalés vers la gauche à cause de leur rendement particulièrement faible. TITLIS, au contraire, se retrouve seul et bien placé dans le bon quart du graphique. Ces tendances confirment les
résultats obtenus sur les microparcelles, sauf pour ATTLASS et SKERZZO qui ont ici des performances inférieures à celles de Dame-Marie.
Au niveau des résultats économiques la moyenne demeure décevante (figure 18), comme dans les essais en microparcelles, même si toutes les variétés sont valorisées en meunerie, sauf MOLINE-RA (le paradoxe !) à cause de son PS.
Rubisko
Titlis
Lennox Attlass
Blasius
Skerzzo Midas
Lukullus
Renan
Molinera
Chevalier
18
19
20
21
22
23
24
25
10 15 20 25 30 35 40
Glut
en (%
)
Rendement (q/ha)
RENDEMENT ET GLUTEN - MACROPARCELLES 27
27
Figure 18 : Produits bruts des variétés de BTH dans l’essai en macroparcelles dans le 27. Primes et réfractions liées au taux de gluten sont calculées selon la grille de prix BIOCER. Pour les PS, le barème appliqué est : <65 fourrager, 65<PS<70 -5€/T/point inférieur à 73, 70<PS<73 -1€/T/point inférieur à 73 ; 73<PS<75 norme ; PS>75 +1€/T/point supérieur à 75. Les primes et les réfractions liées à l’humidité ne sont pas prises en compte. Prix hors primes : 360€/T. Les primes et les réfractions liés à l’humidité ne sont pas prises en compte. Les variétés en vert sont valorisées comme fourragères.
300
400
500
600
700
800
900
1000
1100
1200
1300
Rubisko Titlis Lennox Attlass Blasius Skerzzo Midas Renan Lukullus Molinera
Prod
uit b
rut (
€/ha
)
PRODUIT BRUT - MACROPARCELLE 27
moyenne de l'essai 848,7 €/ha
28 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
6.2. Département 76
a. Dispositif expérimental
b. Caractéristiques agronomiques
ESSAI SEINE-MARITIME
Variété Levée
Coef. de
tallage
Couver-ture sortie
hiver
Hau-teur
Maladies Rouille jaune Rouille
brune Sep-
toriose Pietin échau-dage
ATTLASS (SP) 74,0 0,99 5,5 70,0 0 0 0
BLASIUS (SP) 67,7 1,03 3,0 83,3 0 2 0 +
LENNOX (SU) 62,7 0,95 4,0 73,3 0,5 0 0,5
LUKULLUS (SP) 55,0 1,10 2,5 76,7 3,5 0 4
MIDAS (LD) 59,7 0,94 4,0 85,0 3 0 3,5
MOLINERA (B&B) 48,0 1,19 4,5 68,3 1 5 3
RENAN (AO) 67,7 1,00 5,5 68,3 grillé +
RUBISKO (RAGT) 87,3 0,87 6,0 65,0 0 0 2,5
SKERZZO (AO) 70,3 1,11 6,5 66,7 0,5 0, 5 2 +
TITLIS (ROLLY) 70,0 0,88 6,5 81,7 3 0,5 3,5 +
MOYENNE 66,2 1,01 4,5 73,8
TAMPON CHEVALIER (SP)
63,5 1,09 5 75,0 0 5 0,5
Date de notation 17
janvier 2014
1 juillet 2014
1 avril 2014
1 juillet 2014
Tableau 9 : Pourcentage de levée, coefficient de tallage (rapport entre nombre d’épis à floraison et nombre de pieds), note de couverture en sortie d'hiver (1 couverture très faible, 9 couverture totale de l'inter rang), hauteur et maladies (0 = aucun symptôme, 9 = 100 % de la surface des feuilles atteinte) des variétés de BTH en macroparcelles en Seine-Maritime.
Lieu Saint Vaast Dieppedalle (76)
Date de semis 18 novembre 2013 Type de sol Limon Précédent Luzerne de 3 ans
Reliquat azoté sortie hiver 40 unités
Intervention Houe rotative (23 mars) Récolte -
Préparation Labour Densité de semis 400 gr/m2
Résultat de la parcelle -
29
L’essai a été semé dans de mauvaises conditions par manque de disponibilité de meilleurs créneaux d’intervention. Toutes comparaisons directes entre les essais en Seine-Maritime et dans l’Eure au niveau des pourcentages de levée doivent être faites avec précaution, puisque les semences ne proviennent pas du même lot. Ceci dit on n’observe pas de différences importantes, exception faite pour MIDAS et MOLINERA qui affichent des levées vraiment très faibles dans le 76. Par contre les coefficients de tallage sont en moyenne meilleurs que dans l’Eure, et bien meilleurs par rapport à l’an dernier sur le même site.
Les couvertures en sortie hiver sont bonnes grâce aux températures hivernales douces. Un bémol toutefois pour LUKULLUS et BLASIUS, (2,5 et 3), derniers du classement.
En général, les variétés sont légèrement plus courtes que dans l’Eure, comme l’an dernier.
La pression maladies est plus importante que dans l’Eure, surtout pour la septoriose et la rouille brune. Cette différence s’explique surement par un climat maritime plus humide.
Au moment où nous rédigeons cette synthèse l’essai en macroparcelles n’a pas encore été récolté. Les résultats seront donc communiqués ultérieurement. VOIR ANNEXE
30 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
7. Au final, que choisir ?Le choix n’est pas simple! Il est pourtant capitale pour mettre toutes les chances de réussite de son côté. Chaque variété a ses qualités et ses défauts.
Des comparaisons vous sont donc proposées afin de vous aider à choisir en fonction de vos besoins et de votre contexte pédoclimatique.
7.1. Variétés productives
Figure 19 : Rendements et gluten des variétés ATTLASS, OXEBO, CHEVALIER et ENERGO en index de 4 variétés de référence (CAPO, PACTOLE, RENAN et TITLIS)
ATTLASS (SP – 2004) – c’est une valeur sûre. Ses pourcentages de levée sont toujours parmi les meilleurs des essais. Constamment dans le premier groupe en productivité, avec des variations qui peuvent être importantes en index mais qui ne descendent jamais en dessous de la moyenne et qui peuvent monter jusqu’à 165 dans les meilleurs années. Avec un précédent et dans un contexte climatique favorable, il n’est pas rare qu’il soit valorisable en meunerie, permettant de combiner rendement et qualité. Très résistant aux maladies.
CHEVALIER (SP 2006) – Son point fort par rapport aux autres variétés productives est la qualité. Son point faible est sa sensibilité à la rouille brune. Il est plus tardif qu‘ATTLASS. Il est décevant depuis quelques années. Il n’a plus réussi à répéter ses bons résultats de 2010 et 2011.
OXEBO (LD 2010) – Une productivité très bonne, comparable à celle d’ATTLASS mais un faible taux de gluten, le moins bon parmi les productifs. Il a très peu de chance de passer en blé meunier. Court et très résistant aux maladies.
RUBISKO (RAGT – 2011) – Depuis deux ans il a les mêmes productivitésqu‘ATTLASS avec une qualité légèrement supérieure. Précoce et couvrant, malgré sa petite taille, il est assez résistant aux maladies.
ENERGO (Caussade – 2009) – Des rendements trèsintéressants accompagnés d’une qualité non négligeable. Résistant aux maladies. Trop tôt pour le considérer comme une valeur sûre. Variété prometteuse à suivre (2 ans de référence).
70
80
90
100
110
120
130
140
150
160
170
20142013201220112010200920082007200520042003
Inde
x
BLÉS PRODUCTIFS
Rendement Chevalier Gluten Chevalier Rendement Attlass Gluten AttlassRendement Oxebo Gluten Oxebo Rendement Rubisko Gluten Rubisko
31
7.2. Variété de compromis
Figure 20 : Rendement et gluten des variétés RENAN, BLASIUS, MIDAS et SKERZZO en index de 4 variétés de référence (CAPO, PACTOLE, RENAN ET TITLIS)
70
80
90
100
110
120
130
140
150
160
170
20142013201220112010200920082007200520042003
Inde
x
BLÉS DE COMPROMIS RENDEMENT
Skerzzo Renan Midas Blasius
70
80
90
100
110
120
130
140
150
160
170
20142013201220112010200920082007200520042003
Inde
x
BLÉS DE COMPROMIS GLUTEN
Skerzzo Renan Midas Blasius
32 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
RENAN (AO – 1989) – Considéré comme une valeur sûre, avec très peu de variations entre les bonnes et les mauvaises années. A réserver aux bonnes terres dans des parcelles propres. Son point faible est son pouvoir couvrant, qui devient intéressant tard dans son cycle, après le stade 2 nœuds. Cette année son faible pouvoir couvrant lui a coûté cher au niveau du rendement. La variété s’est aussi trouvée sensible aux maladies. C’est la moins bonne en gluten dans ce groupe, mais elle est toujours bonne en panification en pure.
SKERZZO (AO – 2012) – Meilleur par rapport à RENAN aussi bien en rendement qu’en qualité, sauf en 2012 et 2013 où il semblait avoir décroché. Quelque soucis cette année avec la rouille jaune.
PACTOLE (AO – 1986) – Des performances proches de RENAN, mais meilleur dans les terres salissantes ou pauvres. Très alternatif, il peut être semé jusqu’à début mars en cas de nécessité.
MIDAS (LD – 2008) – Bon en rendement et en qualité, mais sa sensibilité à la rouille jaune en fait une variété à risque. Il est de haute taille. ATARO (LD - 2004) – Ses prestations dans l’Eure sont plutôt moyennes, mais il semble intéressant au nord de la Seine. Haut, couvrant et tardif, un peu sensible à la rouille brune.
ATHLON (SU - 2010) – A priori sans avenir en bio, depuis 4 ans il nous étonne avec des résultats tout à fait convenables. Précoce et rustique, elle a cependant unfaible pouvoir couvrant dû à sa petite taille et à son port dressé. BLASIUS (SP - 2007) – La variété avec le meilleur taux de gluten dans ce groupe (sauf en 2013). Les rendements sont dans la moyenne du groupe. Il a du mal à décoller en sortie d’hiver. Plutôt résistant aux maladies. Haute taille.
LUKULLUS (SP - 2008) – Equivalent à BLASIUS, plus couvrant mais très sensible à la rouille jaune.
33
7.3. Variétés de qualité
Figure 21 : Rendement et taux de gluten des variétés SIALA, SATURNUS et TITLIS en index de 4 variétés de référence (CAPO, PACTOLE, RENAN et TITLIS)
70
80
90
100
110
120
130
140
150
160
170
20142013201220112010200920082007200520042003
BLÉS DE QUALITÉ GLUTEN
Titlis Saturnus Siala
60
80
100
120
140
160
20142013201220112010200920082007200520042003
BLÉS DE QUALITÉ RENDEMENT
Titlis Saturnus Siala
34 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
TITLIS (Rolly - 2005) – C’est une valeur sûre mais il est peu compétitif vis-à-vis des adventices. Cependant, il semble avoir un effet allélopatique sur les vulpins. Rendements toujours corrects avec des taux de gluten constamment bons.
SIALA (Rolly - 2006) – Il peut être meilleur que TITLIS en rendement. Assez court et très peu couvrant. A réserver aux parcelles propres. Du point de vue des rendements, il est sur une pente négative depuis quelques années. C’est vraiment un second choix.
SATURNUS (SE - 2001) – Blé haut et couvrant. Malgré une qualité toujours bonne, ses rendements constamment inférieurs par rapport aux autres variétés en font une variété de second choix. Son gros point faible est la sensibilité à la rouille jaune. Franchement déconseillé.
PRECONISATION CAMPAGNE 2014-2015 Type de blé Productif Compromis Qualité
VALEURS SURES ATTLASS OXEBO
RUBISKO
SKERZZO RENAN MIDAS
BLASIUS PACTOLE
TITLIS (SIALA)
A CONFIRMER ENERGO ATARO
ATHLON
A SUIVRE CELLULE
FLAMENKO GHAYTA
TOBIAS WIWA
A EVITER HENDRIX PIRENEO SATURNUS
35
8. Essai microparcelles triticale
Le GRAB HN fait partie depuis de nombreuses années du réseau national de criblage variétal du blé tendre d’hiver coordonné par l’ITAB.
A partir de cette année, nous intégrons le travail d’évaluation variétale du triticale. Cette céréale est intéressante pour sa rusticité en deuxième paille
derrière blé. Elle est aussi une alternative intéres-sante au blé tendre d’hiver pendant la période de conversion à l’agriculture biologique (valorisation en C2) et dans les fermes conduites en mixité (problème des doublons). L’objectif de ce travail est de fournir des références locales pour cette culture.
8.1. Dispositif expérimental
Lieu Dame-Marie (27)
Date de semis 25 octobre 2013 Type de sol Limon sableux Précédent Luzerne de 2 ans
Reliquat azoté sortie hiver
40 unités sur 2 horizons
Intervention 2 binages (17 et 31 mars 2014) Récolte 31 juillet 2014
Préparation Labour Densité de semis 400 gr/m2
Résultat de la parcelle 25 q/ha (TITLIS)
36 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
8.2. Caractéristiques agronomiques
ESSAI TRITICALE
Variété Levée Vigueur au
départ Coef. de tallage
Port Couverture sortie hiver
Hauteur Salissement
AMARILLO (UNI) 79,1 4 0,88 7 7 118,8 2
CALORIUS (SE) 83,6 5,5 0,99 7 6 122,5 2
FIDO (MOMONT) 68,4 5 1,23 5 8 120,3 3
GRANDVAL (AO) 85,0 5 0,84 7 6 125,0 2
KEREON (FD) 66,8 4,5 1,21 5 7 118,8 3
LOGO (SP) 86,8 5 0,93 3 4 125,0 1
TREMPLIN (SER) 72,9 5 1,06 9 9 115,0 3
MOYENNE 77,5 4,8 1,0 6,1 6,7 120,8 2,3
Date de notation 20 novembre
2013 5 décembre
2013 17 juin 2014
28 mars 2014
23 avril 2014
17 juin 2014
27 juin 2014
Tableau 10 : Vigueur au départ (1 très faible, 9 élevé), pourcentage de levée, coefficient de tallage (rapport entre nombre d’épis et nombre de pieds en sortie hiver), note de couverture en sortie d'hiver (1 couverture très faible, 9 couverture totale de l'inter rang), port (1 port très dressé, 9 port très étalé), salissement (1 très faible, 9 très élevé) et hauteur des variétés de triticale.
Le triticale est une espèce généralement plus rustique et couvrante que le blé. Cette différence est confirmée par une comparaison des caracté-ristiques agronomiques des essais de blé et de triticale. Attention toutefois, il y a moins de variétés testées que dans les essais blés. La vigueur au départ est bonne, avec une moyenne de 4,8 et très peu d’écart entre les variétés. Le pourcentage de levée est moyennement bon avec quelques décrochages pour KEREON et de FIDO (respectivement à 66,8 et 68,4 %). A l’opposé LOGO, GRANDVAL et CALORIUS, sont autour de 85 %. Le coefficient de tallage est inversement proportionnel au pourcentage de levée. En d’autres termes, les variétés mal levées
(FIDO et KEREON) récupèrent sans souci le manque de pieds par leur tallage.
Le port et la note de couverture du triticale en font une espèce très couvrante, exception faite de LOGO, la plus dressée des variétés testées. Cette observation peut sembler contradictoire par rapport à la note de salissement, qui est pour cette variété la meilleure de l’essai. L’explication repose à la fois sur sa hauteur et sur son bon pourcentage de levée, le meilleur de l’essai, qui lui ont permis de rapidement couvrir le sol. TREMPLIN, KEREON et AMARILLO sont les triticales les plus courts.
8.3. MaladiesMême si le triticale est plus rustique que le blé, cette année l’épidémie de rouille jaune a commencé de façon plus précoce et plus importante sur cette céréale (tableau 11). Lors des premières notations du 25 février toutes les variétés étaient atteintes, sauf AMARILLO, tandis que la présence de rouille sur les blés était, à cette époque, faible et limitée aux plus sensibles.
Dans la figure 22, les variétés de triticale sont classées en fonction de leur sensibilité à la rouille jaune suivant les notations effectuées à la mi-juin. Certaines variétés ont vu leur sensibilité augmenter avec le temps ( et AMARILLO, LOGO
) tandis que d’autres ont su contenir la FIDOmaladie même si elles ont été attaquées précocement (TREMPLIN, KEREON et GRAND-
37
). Bien que le triticale puisse être sensible à la VALrouille brune et à l’ergot, aucun symptôme de ces deux maladies n’a été observé dans l’essai.
VARIETE 25 FEV 14 27-MAI 17-JUIN
AMARILLO 0 7 5 CALORIUS 1 4 3
FIDO 2 2 7 GRANDVAL 4 3 3
KEREON 2 1 1 LOGO 3 5 6
TREMPLIN 2 1 1 Tableau 11 : Sensibilité à la rouille jaune des variétés de triticale en fonction de la date de notation.
Figure 22 : Sensibilité des variétés de triticale à la rouille jaune, 0 = aucun symptôme, 9 = 100% de la surface des feuilles touchée. * présence de rouille sur épis dans quelque répétition, **présence de rouille sur épis sur toutes les répétitions. Le point vert représente la moyenne de l’essai. Notations du 17 juin.
8.4. Précocité L’épiaison des variétés présentes sur l’essai s’est déroulée sur 15 jours, de la plus précoce AMARILLO à la plus tardive GRANDVAL. Nous
n’avons pas d’historique pour les triticales en microparcelles, donc pas de comparaison possible avec les années précédentes.
LOGO FIDO
AMARILLO CALORIUS TREMPLIN KEREON GRANDVAL
30 avril 1-mai
2-mai
3-mai
4-mai
5-mai 6-mai
7-mai
8-mai
9-mai
10-mai 11-mai
12-mai
13-mai
14-mai
Figure 23 : Date d’épiaison des variétés de triticale. Date à laquelle 50 % des épis sont dégainés à hauteur de 50 %.
0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 8,0
AMARILLO* CALORIUS FIDO** GRANDVAL* KEREON LOGO** TREMPLIN
Rouille jaune
Epiaison des variétés de triticale - 2014
38 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
8.5. Résultats d’essai
ESSAI TRITICALE
Variété PS Rdt net Groupes homogènes
TREMPLIN 69,2 49,9 A KEREON 61,7 47,4 A FIDO 63,6 36,6 B GRANDVAL 58,4 29,0 C LOGO 57,6 23,7 D CALORIUS 58,4 21,0 D E AMARILLO 54,1 17,6 E
Moyenne générale 60,4 32,2 Ecart-type 3,2 2,6 CV 5,4 8,2 Tableau 12 : Poids spécifique (kg/hL) et rendement (q/ha) des variétés de triticale de l’essai ITAB recalculés à 15 % d’humidité. Pour les groupes homogènes, les variétés avec la même lettre ne sont pas significativement différentes entre elles d’un point de vue statistique.
Le PS du triticale est normalement inférieur de 4 points par rapport au blé (source : Arvalis). Malgré cela, les valeurs affichées restent très faibles.
L’essai triticale se trouvait sur la même plateforme que les essais blé. Du coup, étant plus précoce, il a dû attendre la maturité du blé pour être moissonné. Il est probable que la perte de PS soit liée à ce décalage.
Malgré la sensibilité à la rouille, les rendements des variétés de triticale sont meilleurs que ceux du blé. L’essai est très précis et les différences entre la productivité des variétés sont toujours significatives. On peut donc affirmer que TREMPLIN et KEREON
sont les meilleures de l’essai, grâce à leur résistance à la rouille et à leur capacité à rattraper le manque de pieds, dû à une mauvaise levée, par un bon tallage.
On trouve ensuite FIDO. Les symptômes de rouille (c’est la variété la plus sensible en fin de cycle) ne se sont donc pas trop répercutés sur le rendement, probablement puisqu’ils se sont manifestés tard. Il faut aussi ajouter que cette variété a eu le meilleur coefficient de tallage de l’essai. En bas de l’échelle on retrouve LOGO, CALORIUS et surtout AMARILLO. Chez ces variétés les symptômes de rouille jaune était déjà très importants pendant le remplissage des grains.
39
9. Lentille en cultures associées
9.1. Contexte et enjeux La lentille est de plus en plus cultivée dans l’Eure. En culture de printemps elle est très souvent associée avec la cameline qui se prête très bien à cette pratique, puisque elle est bien synchronisée en termes de période de semis et de récolte. Elle sert de tuteur à la lentille et ne pose pas problèmes
de compétition ni de triage. Cependant, il s’agit d’une culture relativement aléatoire, dont le rendement peut être plus ou moins bon selon la météo. De plus le marché de la cameline reste un marché de niche. La question se pose alors d’associer la lentille avec d’autres espèces.
9.2. Objectif Des essais de lentille associée ont déjà été réalisés l’an dernier. Cette année les modalités les plus intéressantes ont été reconduites et d’autres ont introduites. Il s’agit d’expérimenter l’association de
la lentille verte en semis de printemps avec des espèces autres que la cameline, tout en gardant cette culture associée comme témoin.
9.3. Dispositif expérimental
9.4. Résultats et commentaires L’essai en question n’a pas donné de résultats exploi-tables. Nous avons eu à la fois des soucis de salisse-ment très forts et de taupins, qui ont attaqué les céréales associées (avoine et orge) absentes à la récolte.
Lieu Buis sur Damville (27)
Date de semis 12 mars
Type de sol Limon caillouteux moyen à profond
Précédent Avoine d’hiver Intervention - Récolte 1 aout Préparation Labour
Résultat de la parcelle 5,4 q/ha (lentille ANICIA)
Association Densité lentille Kg/ha
Densité CA Kg/ha
Lentille 100 Lentille + cameline 100 3 Lentille + avoine 100 20 Lentille + avoine 100 40 Lentille + orge 100 80 Lentille + lupin 100 65
40 SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
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ANNEXESYNTHESE DES ESSAIS EN
GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES
CAMPAGNE 2013-2014
ANNEXE – SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
c. Résultats de l’essai
ESSAI SEINE-MARITIMEVariétés Humidité PS Prot Ghum Rdt Groupes homogènes
ATTLASS 18,1 72,4 9,7 13,7 47,7 A
RUBISKO 18,4 70,1 9,9 14,7 42,5 B
SKERZZO 17,6 73,6 10,5 12,8 37,8 B C
TITLIS 17,8 73,7 12,1 21,5 37,2 B C
BLASIUS 17,6 74,2 10,2 14,7 36,8 B C D
LENNOX 16,6 72,2 10,5 16,1 36,3 C D
LUKULLUS 17,4 74,3 11,2 20,5 33,8 C D
MIDAS 17,3 73,5 10,5 17,3 32,4 C D
RENAN 17,6 72,3 11,2 17,9 31,5 C D
MOLINERA 17,4 72,6 12,3 21,5 30,4 D
MOYENNE 17,6 72,9 10,8 17,1 36,6
Ecart type 0,3 2,5
Coeff. variation % 3,1 6,7 Tableau I : Humidité (%), poids spécifique (kg/hL), taux de protéines (%), gluten humide (%) et rendement (q/ha) recalculés à 15 % d’humidité des variétés de BTH de l’essai en macroparcelles dans le 76. Pour les groupes homogènes, les variétés avec la même lettre ne sont pas significativement différentes entre elles d’un point de vue statistique.
La moisson en Seine Maritime a été gênée par la météo. Au mois d’aout il y a eu 117,2 mm de pluie sur 16 jours, contre les 65 mm sur 9 jours de moyenne. Sur les zones littorales les précipitations ont été d’environ 170 mm sur 19 jours, ce qui correspond à 3 fois la moyenne. Ces précipitations ont été accompagnées par des températures inférieures à la norme (16,5°C contre le 17,8 de moyenne), qui ont aggravé le problème des taux d’humidité à la récolte.
Ainsi l’essai en macroparcelle a été moissonné en Seine–Maritime le 10 septembre. Ce retard aurait pu entrainer des poids spécifiques plus faibles. Au contraire, les PS, bien que globalement faible, sont plus elevés que dans le même essai dans l’Eure (72,9 kg/hL en moyenne dans le 76 contre le 68,8 dans le 27). Les écarts entre les extrêmes (70,1 kg/hL pour RUBISKO et 74,3 pout LUKULLUS) sont plus faibles.
Les taux de protéines sont inférieurs d’environ 2 points par rapport à l’Eure. ATTLASS (9,7 %) et
MOLINERA (12,3 %) se retrouvent toujours aux extrêmes de l’échelle.
Beaucoup d’écart a été observé entre les taux de gluten, qui sont inférieurs en Seine Maritime que dans l’Eure. La différence entre la variété qui se trouve en dernier place (et qui est très étonnam-ment SKERZZO à 12,8 %) et celles qui se trouvent en tête de liste (TITLIS et MOLINERA à 21,5 %) est de 8,7 %.
Cette baisse de qualité s’explique par des rende-ments bien plus élevés dans cet essai (+ 48,8 % entre les moyennes des deux essais). ATTLASS se détache de toutes les autres variétés avec un rendement de 47,7 q/ha, suivi par RUBISKO à 42,5 q/ha. En bas de l’échelle MOLINERA qui a eu un rendement de 30,4 q/ha.
L’essai, malgré ses meilleurs résultats demeure globalement décevant. L’an dernier le rendement moyen avait été de 49 q/ha avec un gluten humide de 20,4 %. En 2014 la moyenne des rendements est de 36,6 q/ha avec 17,1 % en gluten humide.
ANNEXE – SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
Figure I: Rendement et gluten humide des variétés de BTH de l’essai en macroparcelle en Seine-Maritime. Les axes représentent la moyenne de l’essai.
Contrairement à ce qui a été observé dans l’Eure, le positionnement des variétés dans le graphique rendement/qualité en Seine-Maritime est conforme à celui obtenu en pluriannuel (figure I). A l’exception de la variété SKERZZO, qui étonne par son taux de gluten particulièrement faible, et BLASIUS, qui normalement se trouvent en dessus de la moyenne.
Au niveau des résultats économiques (figure II), le Produit Brut moyen de l’essai est de 940 €/ha, 100 €/ha supérieure à celle obtenue dans l’Eure. TITLIS sort en tête de liste grâce à sa capacité de lier un bon rendement avec une bonne qualité. Les bons
rendements de ATTLASS et RUBISKO ne leur permettent pas de rattraper le déclassement en fourragers, et ils sont donc dans le dernier groupe, avec SKERZZO et BLASIUS auxquels s’ajoute un mauvais rendement.
Attlass
Rubisko
Skerzzo
Titlis
Blasius
Lennox
Lukullus
Midas Renan
Molinera
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
30 35 40 45 50
Glut
en (%
)
Rendement (q/ha)
RENDEMENT ET GLUTEN - MACROPARCELLES 76
ANNEXE – SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
Figure II: Produits bruts des variétés de BTH dans l’essai en macroparcelles dans le 76. Primes et réfractions liées au taux de gluten sont calculées selon la grille de prix BIOCER. Pour les PS, le barème appliqué est : <65 fourrager, 65<PS<70 -5€/T/point inférieur à 73, 70<PS<73 -1€/T/point inférieur à 73 ; 73<PS<75 norme ; PS>75 +1€/T/point supérieur à 75. Les primes et les réfractions liées à l’humidité ne sont pas prises en compte. Prix hors primes : 360€/T. Les primes et les réfractions liés à l’humidité ne sont pas prises en compte. Les variétés en vert son valorisées comme fourragères.
500
600
700
800
900
1000
1100
1200
1300
1400
Titlis Lukullus Lennox Molinera Midas Renan Attlass Rubisko Skerzzo Blasius
Prod
uit b
rut (
€/ha
)
moyenne 945,1 €/ha
ANNEXE – SYNTHESE DES ESSAIS EN GRANDES CULTURES BIOLOGIQUES – CAMPAGNE 2013-2014
Dans le graphique suivant, les résultats des deux essais sont comparés entre eux.
Figure III : Rendement et gluten des variétés dans les deux essais en macroparcelles. Eure en noir et Seine-Maritime en orange. Les axes correspondent à la moyenne de l’essai pour chaque département.
Les résultats des deux essais sont complétement décalés (figure III). L’essai en Seine-Maritime a eu un meilleur rendement mais une qualité inférieure. Les conditions d’expérimentation des deux essais, sont très différentes (date de semis, état du sol au moment des travaux, météo, état de salissement, désherbage etc.). Il est difficile d’attribuer à l’un ou à l’autre de ces facteurs la responsabilité de ces résultats.
Rubisko
Titlis
Lennox Attlass
Blasius Skerzzo
Midas
Lukullus
Renan
Molinera
12
14
16
18
20
22
24
15 20 25 30 35 40 45 50
Glut
en (%
)
Rendement (q/ha)
Attlass
Rubisko
Skerzzo
Titlis
Blasius
Lennox
Lukullus
Midas Renan
Molinera
12
14
16
18
20
22
24
15 20 25 30 35 40 45 50
RENDEMENT ET GLUTEN - MACROPARCELLES 76 ET 27
Eure Seine Maritime
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