30
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient 61 avril 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

  • Upload
    audelor

  • View
    474

  • Download
    4

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Dans le cadre du programme européen «LEADER», Lorient Agglomération a missionné AudéLor pour une analyse de la structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Plus concrètement, cette action consiste en : une synthèse des expériences réussies sur d’autres territoires (Bretagne et France), un recensement des acteurs locaux de la filière, un état des lieux des projets locaux (chaufferies, plateformes…), des entretiens avec les acteurs sur le fonctionnement actuel, les perspectives de développement, les freins, les conditions de développement, une proposition d’un programme d’actions, l’animation de réunions avec les acteurs du réseau pour l’appropriation des résultats de l’étude.

Citation preview

Page 1: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filièrelocale bois énergiedans le pays de Lorient

N°61 avril 2014

Page 2: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 20142

Contact : Reynald [email protected] 02 97 88 22 41

Page 3: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 3

Sommaire

Introduction p5

Mémo p9

1. Le développement de la demande :une montée en puissance des chaudières collectives p10

2. Le système d’approvisionnement et l’origine du bois :délégation, régie et filière locale p14

3. Les ressources locales à mobiliser p15

4. Une filière locale dans le pays de Lorient ? p22

Page 4: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 20144

Page 5: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Dans le cadre du programme européen«LEADER», la communauté d’agglomérationa missionné l’Agence d’Urbanisme et de Dé-veloppement du Pays de Lorient, AudéLor,pour une analyse de la structuration d’unefilière locale bois énergie dans le pays deLorient.

Plus concrètement, cette action consiste en :

n une synthèse des expériences réussiessur d’autres territoires (Bretagne et France)n un recensement des acteurs locaux de

la filièren un état des lieux des projets locaux

(chaufferies, plateformes…)n des entretiens avec les acteurs sur le

fonctionnement actuel, les perspectives dedéveloppement, les freins, les conditions dedéveloppementn une proposition d’un programme d’ac-

tionsn l’animation de réunions avec les acteurs

du réseau pour l’appropriation des résultatsde l’étude.

Le bois constitue une énergie renouvelablequi se développe rapidement pour les be-soins domestiques, industriels et agricoles.Depuis une dizaine d’années les collectivitéslocales se dotent d’installations pour chaufferleurs équipements ou alimenter un réseau dechaleur. La Ville de Lorient a ouvert le bal audébut de la décennie 2000 et depuis, plu-sieurs communes du pays de Lorient ontfranchi le pas ou s’apprêtent à le faire.

Le contexte est aujourd’hui favorable à lapoursuite de ce développement :

n Le bois pour fournir de l’énergie est inté-gré dans le cadre d’une politique globale dedéveloppement des énergies renouvelables(Grenelle de l’environnement). En effet, lebilan carbone est considéré comme neutre,la combustion du bois étant compensée parla croissance de la forêt dans le cadre d’unegestion durable (c’est au moins le cas enFrance). La pollution atmosphérique issued’une chaudière collective utilisant du boisnon souillé ne présente pas de risque spé-cifique compte tenu des techniques ac-tuelles de traitement des fumées1. n Localement, l’agenda 21 et le plan cli-

mat de Lorient Agglomération ont affirmé lesoutien de la communauté d’agglomérationà la structuration au développement d’unefilière locale. n Le prix du bois, au regard des autres

combustibles, reste peu élevé, et surtoutnon indexé aux produits pétroliers. Les éner-gies fossiles (gaz, fuel) et l’électricité enre-gistrent une hausse importante sur ladernière décennie et les perspectives nesont pas favorables. n Le secteur bois énergie bénéficie de

fonds d’aide spécifiques directes au déve-loppement de chaudières collectives (fondschaleur ADEME, plan bois Énergie Bretagne2007-2013, département…)2 . Les subven-tions ont ainsi couvert plus de 40% du finan-cement des opérations de Lorient,Hennebont et Lanester.

Introduction

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 5

(1) : En revanche, certains appareils de chauffage domestique fonctionnant au bois, sont sources de pollutions atmosphériques notamment par les particulesfines. Le renouvellement d’un parc d’appareils anciens et peu performants et le renforcement de l’isolation des bâtiments devraient réduire dans les deuxprochaines décennies cet impact. (cf. Le bois et la qualité de l’air, note de synthèse, ADEME, Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durableet de la Mer, Juillet 2009). (2) : Le plan bois régional 2007-2013 est en cours de révision.

Page 6: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 20146

En conséquence, en dépit d’un investisse-ment conséquent, l’amortissement d’uneinstallation bois (bénéficiant de subventionsde surcroit) est tout à fait acceptable pourune collectivité. Ces critères, économiques et environnemen-taux, ne suffisent pas. Il faut en effet aumoins deux autres conditions n La disponibilité : fabriquer des «pla-

quettes» qui satisfont aux chaudières instal-lées nécessite une ressource locale ourégionale disponible à tout moment de l’an-née ; transporter le combustible sur des cen-taines de kilomètres n’est en effet passouhaitable pour rester cohérent avec lesautres objectifs environnementaux (réduc-tion des émissions gaz à effet de serre) etsociaux (développement de l’emploi local).n Le stockage. Le volume des plaquettes,

couramment utilisées dans les chaudièrescollectives, est élevé (de l’ordre d’un m3

pour 250 kg de combustible). Les combus-tibles doivent le plus souvent être entrepo-sés pour être asséchés.

Dans le rapport, nous avons choisi de privi-légier les installations les plus puissantes(puissance supérieure à 200 kW) générale-ment destinées à chauffer des équipementspublics, des logements collectifs ou alimen-tant un réseau de chaleur urbain, pour les-quelles majoritairement, le combustibleutilisé se présente sous forme de «pla-quettes». Le combustible, sous forme de gra-nulés ou pellets est plutôt destiné aux pluspetites chaudières. On utilisera le terme de «filière bois énergie»,sans distinction d’échelle spatiale, pour dé-signer l’ensemble des modes d’approvision-nement possibles pour la production dechaleur en utilisant le bois issus des forêtsou du bocage, les broyats de chutes issus del’industrie du bois, le bois issu des déchets(cagette ou palettes), des coproduits issusde la transformation du bois (écorces etsciures).

Le bois, une énergie renouvelable à faible émission de gaz à effet de serre.

Gaz Fuel Charbon BûchesDéchiquetéPlaquettes

Granulés

Même énergie d’environ 1,5 kWh, soit la quantité de chaleur nécessaire pour porter à ébullition environ 25 l d’eau

Énergies fossiles Énergies renouvelables

190 g de butaneet propane

1/4 de litrede fuel

270 g decharbon

(Anthracite)

1,5 dm3 debûches

2,5 litresde plaquettes

540 g degranulés

575 g de CO2 564 g de CO2 982 g de CO2La combustion du bois donne également du CO2 enquantité. C’est une restitution du carbone stocké. le

bilan carbone est nul.

0,44 € 0,24 € 0,20 € 0,05 € 0,07 € 0,15 €

Introduction

Tarifs juin 2012

Page 7: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 7

Émission de gaz à effet de serre (équivalent CO2) pour produire 1 kWh utile chez l’usager.Les émissions intègrent également la combustion et la mise à disposition (transport du àla livraison).

Une énergie dont les coûts de marché évoluent favorablement.

Chauffage domestique

Fuel

Gaz

Électricité

Poêle à granulés

Bûches à granulés

Plaquettes chaudière

Bûches chaudière

0 50 100 150 200 250

(g éq. CO2)

300 350 400 450 500

466

222

33

33

40

42

105

Situation en 2012

Prix national €/Mwh

120

Plaquette forestière

Plaquette bocagère

Plaquette de scierie

Broyat de recyclage de classe A

Granulés (vrac)

Fuel

Gaz

Électricité

100

80

60

140

20

0

Source : ADEME

Page 8: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 20148

Introduction

Évolution des prix ces 5 dernières années - Valeurs à monnaie courante

Bois plaquettes (30% HR) Bois bûches (séchées 1 an) Bois pellets ou ganulés (vrac)

Mazout (2000 l) propane vrac Gaz naturel tarif B

Électricité tarif simple Électricité tarif bi-horaire

cEUR /kWh(PCI)

25 24,723,6

9,18,17,95,54,23,1

06/20

08

09/20

08

12/20

08

03/20

09

06/20

09

09/20

09

12/20

09

03

/2010

06/20

10

09/20

10

12/20

10

03/20

11

06/20

11

09/20

11

12/20

11

03/20

12

06/20

12

09/20

12

12/20

12

03/20

13

06/20

13

20

15

10

5

0

Un investissement conséquent maisamorti par le prix du combustible…

Comparatif des coûtsde fonctionnement

chaufferie bois chaufferie fioul

20

40

60

80

100

0chaufferie bois

Annuité d'empruntet provision

Maintenancesurveillance

Achat du fioul Achat du bois

…et soutenu par les pouvoirs publics

1 200 000 2 000 000

1 500 000

1 000 000

500 000

1 000 000

800 000

800 000

600 000

400 000

0

Département

ADEME

Région (plan bois)

FEDER

Ville

ANRU

Région (ANRU)

Financements des installations de Lorient (1 090 000 €) en 2001 et de Lanester (1 850 000 €) en 2010

Page 9: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 9

1 mégawatt (MW) = 1000 kilowatt (KW)= 1 million watts (W)

La puissance d’une installation s’exprime en watt : Elle définit un potentiel de production d’énergie. Pour produire de l’énergie, il faut qu’elle…fonctionne.

La consommation s’exprime en kWh C’est l’énergie produite lorsque l’installation fonctionne. Une chaudière d’1 MW fonctionnantà plein pendant une heure produit 1MWh.

Le pouvoir calorifique dit «inférieur» (PCI) exprime la production de chaleur «sensible»par unité de combustible. Il est fonction du type de bois et surtout de son taux d’humidité.

Voici quelques équivalences :

Pour mesurer les volumes de plaquettes de bois, l’unité est le mètre cube apparent(MAP) qui varie entre 250 kg/m3 pour du bois sec à 350 kg/m3 pour du bois fraîchementbroyé. Elle permet d’évaluer les volumes de stockage, les coûts de transport et la capacitéd’autonomie des silos. Pour comparer des volumes (mètres cubes) et des masses (tonnes) etdéduire l’énergie produite, voici quelques équivalences (source : Comité National pour le Dé-veloppement du Bois)

1 MAP de plaquettes = 330 kg de plaquettes ; 0.5 m3 de plein bois ; 3/4 Stères ; 220 kg de granulés ; 500 kg d’écorces88 m3 de gaz naturel ; 78 kg de propane ; 100 l de fioul = 1000 kWh

Mémo

Granulés de boisPCI : 4,4 à 4,6 kWh/kgHumidité sur brut : 5 à 10 %Masse volumique : 700 à 750 kg/m3

PlaquettesPCI : 3,3 à 3,9 kWh/kgHumidité sur brut : 20 à 30 %Masse volumique : 200 à 300 kg/m3

3/4 de stèrede bûches

500 kgd’écorces

220 kgd’écorces

1m3 apparentde plaquettes

Déchiquetage=

==

1000kWh

100litres

Page 10: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Nous constatons depuis environ 10 ans unemultiplication des chaufferies collectives enFrance et notamment en Bretagne et dansle Pays de Lorient... Elles sont portées pardes collectivités mais aussi par des bailleurssociaux, industriels, agriculteurs.

Par des collectivités avec ré-seaux de chaleur urbains

La Ville de Lorient, après avoir choisi la so-lution bois pour les serres municipales

(chaudière de 220 kW), a installée unedeuxième chaudière à proximité du stade duMoustoir dès 2003. Sa puissance, 1500 kW(deux chaudières de 750 kW), permet dedesservir la piscine, le Grand Théâtre, la tri-bune présidentielle du stade., Elle utilise1200 tonnes de plaquettes bois. Elle rem-place quatre installations, trois au gaz, uneau fuel. À l’époque, l’investissement avait re-présenté 1 089 000 € dont 230 000 pourla seule chaudière. Les subventions repré-sentaient 45% de l’investissement (ADEME,Région, Département, FEDER). Depuis, d’autres bâtiments en sont équipés,la priorité étant de remplacer de vieilleschaudières par des chaudières bois pourdes équipements énergivores : Keryado(chaudière à granulés) et crèche Bouvet,100kW, École Bois Bissonnet, 200 kW.S’ajoutent encore 2 projets alimentant les

Cité Kesler

GymnaseJean Zay

GymnaseLéo Lagrange

GymnasePierre de Goubertin

Future chaufferie bois

Hôtel de Ville

CAF

Foyerlogement

Médiathèque

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201410

1. Le développement de la demande : une montée enpuissance des chaudièrescollectives.

Le réseau de chaleur de Lanester,d’une longueur de 1700 mètresdessert 13 points de livraison,parmi lesquels, l’hôtel de Ville, lelycée et la résidence Kessler De-villers

Page 11: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 11

écoles maternelles Kersabiet, NouvelleVille (2 fois 200 kW) et Poulorio (et la mai-son du Garde du Parc Chevassu (50 kW).C’est en tout, une puissance installée deplus de 2 MW. La Ville de Lanester s’est équipée en 2010d’une chaudière d’une puissance bois de1350 kW pour une puissance totale de4170 kw (2 chaudières gaz), avec un réseaude 1700 m qui alimente notamment lesgymnases de Coubertin, Leo Lagrange etJean Zay, le Foyer d’Aragon, la médiathèque,l’Hôtel de Ville, la C.A.F., le Lycée Jean Macé,la résidence Kesler Devillers, 220 loge-ments, le patrimoine de Bretagne Sud Habi-tat. L’investissement s’est élevé à 1,8 M€HT dont 60 % de subvention (ADEME,FEDER, Région, Département, ANRU) ;

La Ville d’Hennebont a installé une chau-dière d’une puissance de 600 kW, dans lecadre de la réalisation du complexe aqua-tique du Kerbihan, la ville a décidé la miseen œuvre de production d’eau chaude fonc-tionnant en bi-énergie (biomasse et gaz)ainsi que la création d’un réseau de cha-leur pour assurer le chauffage de divers bâ-timents (la maison des associations et lamaison de l’enfance, le bâtiment Che-vassu, l’EHPAD, la maison Gérard Philippe).Avant 2015, 66 logements construits parCap Lorient Habitat auront été raccordésau réseau. L’enquête menée auprès des 30 communesdu pays de Lorient montre que peu d’autrescommunes ont envisagé de s’équiper enchaudière bois. Seules Ploemeur et Groixont manifesté leur intérêt. La ville de Ploemeur, va disposer d’une pre-mière installation au bois pour son futur es-pace culturel (médiathèque). Cettechaudière d’une puissance de 56 kW fonc-tionnera avec un combustible sous forme degranulés. Sur sa lancée, la ville étudie la

possibilité d’avoir recours à une chaudièrecollective avec réseau de chaleur dans lecadre de la zone d’aménagement concerté. La ville de Groix, projette également d’amé-nager un réseau de chaleur alimentant lamairie, le Village Vacances VVF, et l’EHPAD. À l’occasion du projet d’extension du Triskell,Lorient Aggglomération étudie la mise enplace d’un réseau de chaleur dans le sec-teur universitaire. L’étude de faisabilité (jan-vier 2014) intègre les gros consommateurscomme les Lycées Dupuy de Lôme, Colbert,Marie le Franc et Saint-Joseph, l’Université(UFR, IUT, RU, BU…), d’autres gros consom-mateurs publics ou privés éventuels, les im-meubles ou ensembles d’immeublesd’habitations situés à proximité du tracé. Il s’agit aussi de proposer le ou les meilleursemplacements de la chaufferie collectivebiomasse en fonction des besoins de cha-leur estimés.

Par des bailleurs sociaux

Bretagne Sud Habitat, a décidé de se rac-corder au réseau de chaleur de Lanester dé-crit plus haut (400 logements) et à celuid’Auray.

Lorient HabitatRéalisation d’une chaufferie bois gaz centra-lisée à Kervenanec Lorient desservant, viaun réseau de chaleur enterré, environ 300logements, dans le cadre d’une réhabilita-tion, puissance 720 kW.Réalisation d’une seconde chaufferie à Ker-guillette. L’installation comprenant unechaudière bois (puissance : 720 kW) et 2chaudières gaz (puissance unitaire : 900kW) et un réseau de chaleur.

Page 12: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Par les établissements desanté

Kerpape, le centre de rééducation à Ploe-meur, a installé en octobre 2013 une chau-dière d’une puissance de 750 KW coupléeà une chaudière gaz en remplacement del’ancienne installation qui fonctionnait aufuel. Une seconde chaudière d’une puis-sance sensiblement égale est projetée en2014. Les besoins sont estimés à 800tonnes par an soit un volume de 6000 m3.Bois Ouest Énergie a été retenu commefournisseur. La livraison s’effectue par ca-mion de 90 m3, à raison d’une livraison parsemaine environ. Afin de sécuriser son approvisionnement etd’en maîtriser le coût, le centre de Kerpapeestime avoir besoin d’un lieu de stockage àproximité de la chaudière. Il annonçait sonintention de déposer un dossier auprès del’ADEME avant la fin de l’année 2014 (entre-tien du 14 janvier 2014). Il serait prêt à par-ticiper avec les collectivités à lastructuration d’une filière bois locale. Deux maisons de retraite à Ploemeur bourget Lorient (Lorientis) seront également équi-pées d’une chaudière bois d’une puissancede 250 KW environ chacune.

Par des industriels

L’entreprise Colin à Plouay (185kW) est spécia-lisée dans la fermeture de fenêtres et portes etdans la rénovation en menuiserie. Implantéenotamment à Plouay, elle s’est dotée d’unechaudière d’une puissance de 185 kW. Le Touze, menuiserie et scierie a installé àLorient une chaufferie de 1500 kW il y a unevingtaine d’années. L’installation comprendla chaudière, le silo de stockage des déchetsbois et un broyeur. Elle sert à sécher le boiset les bâtiments.

Par des agriculteurs

L’Earl De Restrezerch à Pont- Scorff (élevagede porcs et 120 ha de surface agricole), 120kW, 300 m3 de bois déchiqueté (80 tonnes).A Inguignel, exploitation équipée d’unechaudière automatique à bois déchiqueté,35 kW pour chauffer une maison rénovée de180 m2 et la production d’eau chaude ensalle de traite. 45 m3 de bois issu de l’ex-ploitation (15 tonnes).

Les chaudières individuelles

Les chaudières individuelles se développentégalement. Les données proviennent desdemandes de subvention octroyées directe-ment par la Communauté d’agglomérationet par les communes de Ploemeur, Quéven,Guidel. Une vingtaine de demandes par ansont enregistrées entre 2009 et 2011, 10en 2012. Il s’agit quasi exclusivement dechaudières à bois granulés représentantquelques tonnes par an. Selon Ingrid Chatelain, de l’agence de l’éner-gie, ALOEN, les ménages hésitent à consen-tir un investissement lourd pour s’équiperd’une chaudière bois et privilégient souventles travaux d’isolation, ce qui correspondaux objectifs politiques fixés par ailleurs.

En tenant compte des projets engagés,le seul développement des chaudièrescollectives entrainerait une consomma-tion de 6000 à 8000 tonnes par an.

Ce volume est-il suffisant pour créer une « fi-lière bois locale » ? Selon, l’agence de l’éner-gie, AILE, le seuil théorique permettant defaire fonctionner une filière locale se situeaux alentours de 5000 tonnes par an. C’estalors que des économies d’échelle peuvent

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201412

Page 13: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 13

se réaliser en mettant en commun un ouplusieurs lieux de stockage et en mutuali-sant les moyens de récoltes et de produc-tions de plaquettes. Or, dans les 10 prochaines années, le déve-loppement des installations contribuera àaugmenter encore la consommation debois. Dès lors la question du mode de mobi-lisation de cette ressource, de sa prove-nance, de la qualité du bois disponible estposée. Elle se pose déjà à l’échelle de la ré-

gion Bretagne avec la perspective d’unemultiplication de très gros projets commecelui porté par Dalkia pour la ville deRennes. Nous allons voir qu’à une échelle plus lo-cale, cette question de l’approvisionnementdépend avant tout du système d’organisa-tion choisi (deuxième partie du rapport) etde la capacité des collectivités à mobiliserla ressource locale plus que de la ressourceen elle-même (troisième partie).

GAVRES

LARMOR-PLAGE

PORT-LOUIS

PLOEMEUR

LORIENT

RIANTEC

PLOUHINE

LOCMIQUELIC

LANESTER

MERLEVENEZ

KERVIGNAC

QUEVEN

GESTELCAUDAN

Hôpital Charcot

HENNEBONT

réseau urbain

activité / industrie

santé

autre chaudière

plateforme

Puissance des chaudières

100 Kwatt

700 Kwatt

1500 Kwatt

Page 14: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Lorient, Lanester et Hennebont, toutes lestrois à l’initiative d’un projet de réseau dechaleur alimenté par une chaudière bois,ont chacune mis en place un système d’ap-provisionnement différent.

La Ville de Lanester afait le choix d’une dé-légation de servicepublic (DSP). Ce choix«s’expliquait par l’am-pleur et la technicitédes investissements àréaliser : 1 890 500 €HT, ainsi que par lesavoir-faire néces-saire au fonctionne-ment et à lamaintenance des ins-tallations qui serontconstruites» (ClaireLièvre, Ville de Lanes-ter). La durée de laconcession est de 24ans. Le contrat com-prend notammentl’exploitation deschaudières et du ré-seau de chaleur ainsique la fourniture descombustibles. Le boisest donc fourni direc-

tement par le concessionnaire Dalkia. L’ori-gine exacte n’est pas précisée. L’entreprise,filiale de Véolia, dispose d’une plate-forme

à Fougères. On suppose donc que le boisprovient du grand ouest, Bretagne et Dépar-tements voisins. C’est la raison pour la-quelle, en 2012, la ville s’est interrogée del’origine de l’approvisionnement et s’esttournée vers AudéLor pour étudier lescontours possibles d’une filière bois àl’échelle du Pays de Lorient.

La Ville de Lorient procède en régie et s’ap-provisionne très localement. Les deux tiersde l’approvisionnement proviennent de boisd’opportunités, bois d’élagage essentielle-ment récoltés à Lorient et dans l’aggloméra-tion. La ville est en contact avec unequinzaine d’élagueurs professionnels. Elleprocède elle-même au broyage sur placepour les gros volumes (la ville loue unbroyeur) ou utilise sinon des plateformes deproximité : à Caudan, sur le site de l’hôpitalCharcot (environ 150 tonnes), ou celle del’association KOAD Énergie (cette plate-forme a depuis disparu) qui loue une par-celle à un agriculteur. Le reste provient dechutes de scieries ou de bois forestier. Laplateforme Emaüs à Rédéné fournit aussiune part des besoins de la Ville en pla-quettes forestières à un prix de 60 € latonne. Le bois déchiqueté, livré séché ou humideest entreposé dans un hangar loué par laville sur le site du Port de Commerce.

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201414

2. Le systèmed’approvisionnementet l’origine du bois :délégation, régie etfilière locale

Page 15: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 15

À Hennebont, le délégataire Dalkia s’est vuconfier la maintenance de l’équipement. Laville a conservé la maîtrise de l’approvision-nement. Deux systèmes coexistent. 1° Un marché avec un fournisseur. En2011, la ville a conclu pour un an un contratavec Sylveco pour des plaquettes forestières(70 %) et provenant de déchets industrielsbanals (30 %) sous forme d’un marché àbon de commande. Le prix d’achat pratiquéétait de 46,5 € la tonne.

En 2012, le contrat a été revu en excluantl’incorporation de déchets industriels. Fin2012, le marché a été confié à Bois Éner-gie ouest. 72 € /Tonne livrée – 100 % pla-quette forestière – 35 % humidité équivautà 24 €/MWh.

2° Une filière Bois énergie locale (500tonnes de plaquettes forestières sur les 800tonnes nécessaires pour la chaudière). Lebois est issu des abattages et élagages pra-tiqués par la Ville. Ce bois est stocké puisdéchiqueté et transformé en plaquettesavant d’être transporté dans deux hangarsagricoles que la Ville Loue. Ces plaquettesnécessitent une intervention de gerbage parun prestataire pour la mise dans les hangarspuis transport vers le silo. À terme, cette filière alternative nécessite dumatériel de broyage et de déchiquetageainsi qu’un hangar pour le stockage et le sé-chage, situé sur le territoire communal,route de la Becquerie. Enfin, à Lorient, quartier de Kervénanec,une telle délégation d’exploitation est éga-lement confiée à Dalkia par Cap LorientHabitat.

Dans le territoire du pays de Lorient, plu-sieurs sources de bois coexistent. Elles sontplus ou moins abondantes mais elles nesont pas mobilisées de manière équiva-lente. En raison du caractère urbain du ter-ritoire, la ressource issue des activitésindustrielles ou de l’entretien des jardins,parcs et bords de voiries ne présente-t-ellepas un potentiel au moins aussi élevé quecelui du bocage et de la forêt pourtant assezétendus ?

1° le bois issu de la forêt

Malgré son caractère urbain, le pays de Lo-rient offre un taux de boisement supérieurà 25% soit le plus élevé de Bretagne. Lescommunes d’Inzinzac, Plouay, de Lanvau-dan, Bubry, Quistinic affichent les taux deboisement les plus forts, supérieurs à 30%alors que la moyenne régionale est plutôt de10%.

D’après l’étude réalisée par le Conseil Gé-néral du Morbihan, la ressource potentiellebrute représenterait environ 14 000 tonnespar an3 . Les rémanents d’entretien de laforêt sont de loin le gisement le plus impor-tant. Pourtant la forêt reste peu exploitée.

La structure éparpillée de la propriété fores-tière avec plus de 5000 propriétaires, trèsmajoritairement privés, ne favorise pas unegestion optimale.

3. Les ressources localesà mobiliser

(3) : Les chiffres cités font référence à une disponibilité «brute» à distinguer d’une disponibilité nette dans les conditions techniques et économiques dumoment. La disponibilité nette augmente mécaniquement avec le prix du bois.

Page 16: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201416

Le morcellement important desboisements du Pays de Lorient

Peuplements feuillus majoritaires

Peuplements résineux majoritaires

Espaces urbanisés

Périmètre du Pays

Page 17: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 17

La plaquette, produite directement à partirde la forêt, est obtenue par broyage de bois,qu'il soit sous la forme de billons, grumes,arbres entiers, ou rémanents d'exploitationforestière.

Les opérations de broyage sont réalisées di-rectement sur le centre de stockage et deconditionnement. Des billons ou grumesstockés sont passés dans un broyeur quiprojette la plaquette ainsi produite soit dansun hangar de stockage, soit directementdans un camion pour la livraison. Les arbres entiers avec leurs branches peu-vent également être utilisés. Il est néan-moins nécessaire que le broyage se réaliseen forêt ce qui présente des contraintes desite et élève le prix de revient.

Le CETEF du Morbihan, en partenariat avecle CRPF de Bretagne et l’AILE ont conduitune étude4 sur les plaquettes forestières enBretagne. 10 chantiers représentatifs desessences présentes dans le Morbihan ontété analysés. La production de plaquettessèches (25% d’humidité) est revenue enmoyenne à 120 € la tonne livrée, ce qui auregard des prix de marché s’avère tropélevé. La structure du coût révèle un poidsimportant de la partie abattage (32%) etabattage + débardage (50%) en raison sem-ble–t-il d’une faible productivité des par-celles au regard des coûts des machines etde la main d’œuvre nécessaire. L’étude pré-cise aussi que la nécessité de stockage poursécher les plaquettes humides alourdit lecoût. Or, les grosses chaudières (supé-rieures à 10 MW) seraient capables d’absor-ber des plaquettes humides (supérieures à45%) ce qui réduirait significativement lescoûts du bois livré.

Les bois issus de l’entretiendu bocage

Le bocage est particulièrement présentdans le Morbihan et dans le pays de Lorient.Son intérêt écologique, paysager et écono-mique est désormais démontré, il fait l’objetd’un soutien actif des collectivités et de lachambre d’agriculture5 . Le programme,«Breizh bocage», vise à la reconstitution dubocage, à l’amélioration de la qualité del’eau, à la valorisation du paysage. Leshaies, en effet, écrêtent les crues, diminuentle ruissellement à l’origine de l’érosion dessols. Elles constituent aussi un habitat pourcertaines espèces animales et végétales.

L’entretien des haies est cependant néces-saire. Leur élagage devient dès lors unesource de valorisation en plaquettes ou boisbûches.

Dans le pays de Lorient la disponibilité bruteserait de 4500 tonnes (programme Breizhbocage). Comment mobiliser cette res-source ?

Des réunions d’information se sont tenuesces dernières années. La moitié des agricul-teurs serait intéressée par une diversifica-tion en faveur des énergies renouvelables etnotamment du bois énergie. Mais selon la Chambre d’Agriculture du Mor-bihan, la mobilisation est restée faible enraison du manque de temps et d’une rému-nération jugée trop faible.

La Ville de Lorient est en relation avec desagriculteurs et CUMA pour valoriser le boisdu bocage. Elle estime à 1200 m3 le volumeainsi récolté (soit 20% des besoins environ).

(4) : Étude de faisabilité pour la production de plaquettes forestières en Bretagne, CRPF, CETEF 56, Chambre d’agriculture du Morbihan, AILE, septembre2009. (5) : Entretien courant des haies et autre bordures de champ, valorisation du bois, Chambres d’agriculture de Bretagne, octobre 2006.

Page 18: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Les expériences menées notamment dansles Pays des Cornouailles ou d’Auray nousmontrent : 1- L’intérêt global d’entretenir les haies etde valoriser la matière issue de l’élagage enrémunérant ainsi le travail accompli. Cet in-térêt bien compris par les communes est ap-paru comme un signe encourageant lesagriculteurs à se lancer. 2- La nécessité de convaincre chaque ex-ploitant et d’animer le réseau. Cela néces-site du temps, de la force de persuasion etla présence d’un référent, interlocuteur desagriculteurs.

Les taillis à courte rotation

Encore marginale, cette source peut s’avérer,dans certains cas, intéressante. Les taillis àtrès courtes rotations (TTCR), sont cultivéspour un usage énergétique. Saule, eucalyp-tus, peuplier ou robinier faux acacia, miscan-thus sont les principales essences cultivablesen taillis et aptes à supporter des coupes fré-quentes. Tous les 2 ou 3 ans, la récolte peutêtre entièrement déchiquetée et vendue sousforme de plaquettes forestières.

L’AILE a coordonne un programme européensur l’expérimentation de la filière TTCR enBretagne (projet Life Environnement Wilwa-ter) et le Syndicat d’Assainissement d’Hen-nebont, Inzinzac-Lochrist y a répondu enplantant 4 hectares de saules en 2006 pourla valorisation des boues du syndicat et pro-duire du bois énergie. Le coût d'implantationest de l’ordre de 2500 à 3000 € les 15 000boutures par hectare. Un hectare peut four-nir à terme 36 tonnes de matière sèche parcycle. Le bois vendu (ou autoconsommé) à80 €/tonne, laisse une marge nette qui nedépasse pas 100 €/hectare, selon AurélieLeplus. “À terme, avec des surfaces plan-

tées plus importantes, permettant de répar-tir les charges fixes de récolte, ces margespourront atteindre 400 €/hectare, sans lesprimes allouées aux cultures énergétiques".

Les scieries

La plaquette issue des industries de trans-formation du bois (Produits connexes dusciage). Elle est produite à partir des chutesde bois résultant du sciage des grumes.La granulométrie dépend du broyeur utilisé.Le plus souvent cette plaquette est trèsadaptée pour les chaufferies de moyennepuissance.

La Ville de Lorient a recours pour sa chau-dière du Moustoir à des chutes de scieriespar le biais d’un GIE comprenant quatrescieurs. Cette ressource fournit 400 m3 soitune centaine de tonnes par an pour une res-source évaluée à 464 tonnes (RecensementGIE Bretagne Scierie, 2011).

Le bois d’opportunité

Le bois d’opportunité désigne la ressourceissue de l’entretien ou de l’abattage d’ar-bres. Il s’agit de récupérer le bois provenantde chantiers dispersés sur le territoire.Concrètement, plusieurs cas de figure seprésentent. : n Les linéaires (bords de route, lignes élec-triques…) n Les aménagements paysagers (parcs pu-blics)n Les élagages de propriétaires privésn Les linéaires de bord de rivières : Les tra-vaux d’entretien se sont accélérés ces troisdernières années ; ils sont désormais sou-tenus par la collectivité au travers descontrats territoriaux de milieux aquatiques.

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201418

Page 19: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 19

La ressource est aujourd’hui exploitée par : n La Ville de Lorient en régien La Ville d’Hennebont en régien Les fournisseurs de plaquettes fores-tières comme Bois Ouest Énergie.

L’exploitation s’effectue par contacts entrele demandeur et un exploitant, élagueurs, leplus souvent. C’est ainsi que procède la Villede Lorient qui conventionne avec une quin-zaine d’élagueurs intervenant à Lorient etaux environs ainsi qu’avec des entreprisesde travaux publics, TPSL à Caudan, Pigeonà Hennebont, Colas à Locoal Mendon.

Les Villes de Ploemeur, Languidic, Quéven,Gestel, Caudan, Hennebont ainsi que la Di-rection interrégionale des routes (DIR) et leConseil Général du Morbihan sont égale-ment sollicités. Enfin, l’hôpital Charcot à Caudan stockeaussi des quantités de bois issus des tra-vaux d’entretien du domaine. KOAD énergie se situait sur le même cré-neau de la récupération de bois d’opportu-nité.

C’est une ressource abondante mais disper-sée car liée à des chantiers. Elle est difficileà évaluer. Les chiffres varient entre 12 000tonnes (Ville de Lorient pour le Pays de Lo-rient) et 25 000 tonnes (étude ODEM pourle Conseil Général du Morbihan).

Les déchets verts

Le volume, non négligeable, des particuliersqui déposent leurs déchets verts dans lesbacs des déchetteries prévus à cet effet pré-sente-t-il un intérêt ? Le gisement de déchets verts récoltés endéchetteries représentait 17 595 tonnespour Lorient Agglomération en 2011. La partligneuse, exploitable en vue de fabriquer ducombustible, n’est pas triée à la source niextraite après dépôt. Elle n’est donc pas ex-ploitable aujourd’hui. Nous n’avons pasconnaissance de collectivité qui aurait en-gagé ce tri à une exception près en Bre-tagne. La communauté de communes de laBretagne Romantique (Ile et Vilaine) et lesyndicat mixte de traitement des orduresménagères, en vue de diminuer l’apport dedéchets verts en déchetteries, proposentaux particuliers un broyeur en location. C’estun premier pas vers une valorisation éner-gétique du bois des jardins des particuliers. Lorient Agglomération devrait effectuer untest de tri à la source sur la déchetterie dePloemeur afin de déterminer la part li-gneuse des déchets apportés par les parti-culiers, en dehors de la période estivale(entretien avec Sébastien Lejal, le 3 janvier2014).

Le cas des lignes électriquesEn tant que concessionnaire des réseaux dedistribution d’électricité, ERDF et RTE sontresponsables de l’exploitation des lignesmoyenne et basse tension. ERDF doit no-tamment veiller à la qualité de l’électricité(stabilité de la tension, absence de coupure,etc.) ainsi qu’à la sécurité des personnes etdes biens à proximité des ouvrages. L’éla-gage est une des actions d’entretien néces-saire pour remplir pleinement cette mission.L’article 12 de la loi du 15 Juin 1906 sur les

Page 20: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

distributions d’énergie reconnaît au conces-sionnaire le droit de couper les arbres et lesbranches qui, se trouvant à proximité del’emplacement des conducteurs aériensd’électricité, gênent leur pose ou pourraientpar leur mouvement ou leur chute occasion-ner des courts -circuits…

Le bois en fin de Vie

Il provient des industries du bois ou utilisantdes emballages, palettes, panneaux en bois.Son utilisation n’est possible qu'à conditionque le bois utilisé ne soit pas peint ou vernis,ou aggloméré. Elle implique que le circuit derécupération garantisse un strict tri et unecaractérisation entre bois souillé et bois pro-pre. Il faut que la quantité de bois puisse ga-rantir une combustion exempte de polluants(traitement des bois, etc...).

Les chaudières automatiques au bois nesont pas conçues pour épurer les fumées derejets toxiques issues de la combustion deplastiques, colles… que la réglementationimpose. D’autre part, brûler un combustiblenon adapté peut nuire au bon fonctionne-ment et à la durée de vie de la chaudière.La communauté d’Emmaüs chauffe ses bâ-timents avec la plaquette bois issue de pa-lettes de récupération. Elle s’est dotée d’uneplateforme et d’un broyeur ce qui la rend au-tonome et lui permet de vendre sur le mar-ché de la plaquette. Ce bois estpréalablement trié, il est sec et non traité.Environ 200 tonnes sont annuellement pro-duites. Des élagueurs y apportent leur bois. En2012, 370 m3 apparent plaquette (acheté 4euros le m3) ont été recueillis sur la plate-forme. Lorient a signé un partenariat avec la plate-forme pour de la plaquette issue d’élagage ;

elle n’a plus recours aux plaquettes issuesdes palettes. La société Sylv’eco, dont une des plate-formes se situe dans le Morbihan à Pers-quen utilise cette ressource qu’elle mixteavec la plaquette forestière. La ville d’Hennebont avait conclu un marchéavec Sylv’ECO en 2011/2012. Il s’agissaitd’un marché pour une fourniture d’un mé-lange de plaquettes forestières à 70% et dedéchets industriels banaux à 30 %. Le prixd’achat livré était de 46,50 €HT la tonne.Dans le cadre de ce marché d’une duréed’un an, 300 tonnes ont été commandées.La Ville d’Hennebont fait remarquer que«dans la pratique, la part des déchets debois par rapport au bois forestier est difficileà contrôler. Plusieurs livraisons ont été refu-sées pour non-conformité de la qualité. Cesmatériaux génèrent des scories ou des mâ-chefers». La Ville a depuis opté pour un com-bustible 100% d’origine forestière enarguant un meilleur pouvoir calorifique, desincidents réduits, un meilleur rendement dela chaudière et moins de cendre après com-bustion.

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201420

Page 21: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 21

Disponibilitébrute

Forces Faiblesse

Bois issus des forêts 14 000 tonnesqualité du boisproximité géographiquedu gisementdes forêts

coût d’exploitation éle-vée(120 € / Tonne sèche)

Bois issus du bocage 4500 tonnes

qualité du boisproximité géographiqueentretien et maintien dubocagediversification d’activitépour les agriculteurssynergie avec politiqued’aménagement du terri-toireinitiatives locales à proxi-mité (Quimperlé, Auray)

coût d’exploitation élevé,dispersion des chantiersmobilisation encore tropfaible des agriculteursdans le pays de Lorient

Taillis à courterotation

variable,36 Tonnes par hectarepar cycle (3 ans)

maîtrise de la ressource(quantité et qualité) réuti-lisation de friches agri-coles ou urbaines

superficie à consacrerélevée rendement faible pourune utilisation à grandeéchelle

Bois d’opportunité 12 000 à 25 000 t

disponibilité proximité géographiquecoût faiblevalorisation énergétiquede déchets

dispersion des chantiers, nécessite une animationà temps complet

Bois en fin de vie inconnucoût faiblevalorisation énergétiquede déchets

disponibiliténécessite une récupéra-tion et un triqualité du bois exigée,risque de pollution

Déchets verts descollectivités part ligneuse inconnue

valorisation énergétiquede déchetscoût faible

nécessite un tri à lasource, en déchetterie ouau niveau du centre decompostage.

Page 22: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

n Les maître d’ouvrages publiques dechaudières (villes, bailleurs, centre hospita-lier…) voir paragraphes 2 et 3 ainsi que lesagriculteurs et industriels qui exploitent leurressources. n Les porteurs de projets privés : Nasset Wind bois énergie, (rendez-vous le 19 juin2013 avec Monsieur AUDRENO)n AILE, Association d’Initiatives Localespour l’Énergie et l’Environnement, uneagence locale de l’energie creee parl’ADEME de Bretagne et les cuma du GrandOuest .

n Les fournisseurs de plaquettes àproximité du pays de Lorient (Morbihan etFinistère)

n Bois Ouest Énergie (visite et rendez-vous le 13 septembre 2013 avec Jean PierreQuermoal) BOE est issu d’un groupe de 5 en-trepreneurs de travaux agricoles. L’entrepriseintervient en amont auprès des propriétairesou exploitants pour proposer une récupéra-tion de bois destiné à être broyé sur place.BOE dispose d’un broyeur et de plusieursplateformes de stockage et de séchage dontune à Languidic qu’elle loue 6000 € parmois pour une surface de 1000 m². Elle estlocataire d’un hangar à Hennebont. Le boisest ensuite entreposé puis vendu à des utili-sateurs. BOE possède un camion remorque

à fond mouvant. Devant les prix de locationélevé (400 €/h) et pour plus de souplessel’entreprise s’est également dotée en 2012d’un broyeur. L’entreprise livre en bois la villed’Hennebont et l’hôpital de Pontivy où elle aouvert un site de stockage à Saint Gérard.Prix de rachat du bois 6 euros/m3 plaquetteapparente. Prix de revente 23 à 30 € le MWhhors livraison. Le coût du transport est selonJean Pierre Quermoal de loin le poste le pluslourd et difficilement maîtrisable.

n Sylv’eco, créé en 2009, Une premièreplateforme de 1,5 hectare a vu le jour à Pleu-dihen-sur-Rance, puis une seconde de 2 ha àPersquen (56). Le bois est issu de différentessources (Industrie, BTP et forêts) dans unrayon de 100 km. Sylv’Eco a notammentconclu des marchés avec la ville d’Hennebont,Bretagne Sud Habitat, Dalkia et Cofely (loge-ments sociaux à Auray et Concarneau...). L’en-treprise prétend disposer de 6000 tonnes destock sur les 2 sites.

n SCIC Nature et Solidaire de Ques-tembert à Elven

n GIE Bretagne Scieries au Roc SaintAndré

n SCIC Bois Sud Cornouailles : Asso-ciation Douar Énergie + Association Quim-perlé Energie

n Communauté d’Emmaüs à Rédéné

n Les broyeurs (rayon de 50 km) n Bois Ouest Énergien SCIC Nature et Solidaire à Elvenn Loic LE GALL à Scaër (entreprise de

travaux agricoles).

n Les élagueurs.On recense une trentaine d’élagueurs ou ex-ploitants forestiers dans le pays de Lorient.La Ville travaille déjà avec une quinzaine

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201422

4. Une filière locale dans lepays de Lorient ?

4.1. Les acteurs locauxde la filière(pays de Lorient et proche)

Page 23: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 23

d’élagueurs (liste disponible) dont la plupartsont proches de Lorient. Il ne semble pasexister d’organisation fédérant la professionlocalement.

n Les paysagistes regroupés au sein del’Union des Entreprises du Paysage. En Bre-tagne, la correspondante pour le Morbihan(Anne Nezet) n’a pas pour l’instant expriméle besoin de s’inscrire dans le projet de fi-lière bois énergie. Le contact a été établi enaoût dernier.

n EDF et RTE. Procèdent par appel d’offrepour intervenir sous les lignes lorsque c’estnécessaire.

n Propriétaires privées forestiers regrou-pés au sein du syndicat des propriétaires fo-restiers (Monsieur Henri de Bronac,rencontré le 22 octobre 2012 et le 3 sep-tembre 2013). Le syndicat est intéressé parla filière bois énergie locale.

n Chambre d’Agriculture du Morbihan,contact établi avec Manuel Voisin

n Propriétaires forestiers publiques (ONF,CG, Villes).

n Gestionnaire d’infrastructures (ConseilGénéral, État, communes).

n Système décentralisé avec mobilisa-tion des ressources locales : Auray com-munauté, Sud Cornouaille

AURAY communauté (Cécile Le Bars, le 20septembre 2013). Le territoire dispose dedeux installations. La chaudière dite du Gu-menen exploitée par COFELY alimente leslogements de Bretagne Sud habitat, princi-pal bailleur social. La seconde installation,celle de la porte Océane, une zone d’acti-vité, doit s’appuyer sur une filière bois lo-cale. Avec une puissance de deux fois 440KW, elles consommeront 900 tonnes decombustibles par an pour alimenter en plusdu centre aquatique, le cinéma et les bâti-ments proches. Dès 2010, une étude de gi-sement est réalisée et conclut à unpotentiel de 12 000 tonnes en utilisanttoutes les ressources forestières, agricoles,DIB, bois d’opportunité. Auray Communautéopte pour la création d’une plate-formecommunautaire et un approvisionnementen régie de la chaufferie. Ce choix reposesur l’optimisation de deux politiques pu-bliques : le traitement des déchets et la pro-tection de la ressource en eau. La plate-forme communautaire accueillerale bois d’opportunité des communes, despaysagistes et élagueurs et, au terme desrestructurations des déchèteries, le bois quipourra y être collecté. La plate-forme devientalors une solution locale et gratuite de trai-tement des déchets de bois. Le projet devient aussi un outil de la poli-tique locale en matière de protection de la

4.2. Retour d’expériences enFrance (territoires comparables)et en Bretagne (territoiresproches), témoignage d’experts.

Page 24: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201424

Page 25: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 25

ressource en eau par le maintien et la valo-risation des haies et talus. Avec les agricul-teurs, la communauté obtient la rédactiond’une charte de gestion pérenne et raison-née du bocage en vue de signer une conven-tion d’achat de plaquette avec la collectivité.Elle établit un «juste» prix avec le mondeagricole ; 80 € la tonne. Les agriculteurs dis-posent de 2 ans pour réaliser leur plan degestion du bocage (formation et réalisation).

La Plate-forme est opérationnelle en juillet2012, après réhabilitation d’un hangar agri-cole ; elle accueille les premières «récoltes»de bois et se remplit en seulement quelquesmois. Les livraisons chaufferie peuventcommencer.

Avec les élagueurs et les services tech-niques des communes, des conventionssont signées tandis qu’avec les forestiers leséchanges commencent.

Quimperlé Concarneau

La création de la société Énergie Bois SudCornouaille sous forme de SCIC marquel’émergence d’une filière locale bois pourtout le Sud Cornouaille.

L’objectif de cette SCIC est double : n répondre d’abord aux besoins croissantsen bois de chauffage pour alimenter troispuis bientôt quatre centres aquatiques(Aquapaq de Scaër en 2005 ; Quimperlé en2009, Rosporden en 2010 puis concarneaufin 2013) ainsi que plusieurs autres chau-dières sur différentes communes installées(Saint Yvi, Scaër ou en projet (Moëlan-sur-Mer, Mellac, Arzano, Bannalec, Le Tré-voux...).n Unir les forces de deux groupementsd’agriculteurs producteurs de bois déchi-quetté (Douar Énergie et Quimperlé Énergie)

Les deux intercommunalités de Quimperlé etde Concarneau ont décidé en 2010 de met-tre en commun leurs ressources pour accom-pagner une filière bois. Une étude defaisabilité a évalué le gisement à 18 000tonnes annuelles comprenant principale-ment du bois d’opportunité et de bocage ; lebesoin d’utilisation locale est estimé à 6000tonnes. La politique voulue est de sécuriser l’appro-visionnement au meilleur coût et de favori-ser l’émergence de projets (pas de filière /pas de chaufferie et vice versa). Le coût de revient du bois déchiqueté estdifférent selon les sources mobilisées : il estplus cher s’il s’agit de l’exploitation du bo-cage (mais il répond en plus à d’autres ob-jectifs environnementaux), il l’est moinspour du bois d’opportunité6 . Le mixte estproposé à un coût de 100 € la tonne HT,prix, que les collectivités ont accepté en in-cluant des critères environnementaux dansleur appel d’offre.

Cas d’une agglomération moyenne et mo-bilisation des bois d’opportunité et DIB :Douai, 200 000 habitants.

L’agglomération de Douai (communautéd’agglomération du Douaisis) est situéedans le bassin minier du Nord Pas de calais,région très peu boisée et très urbanisée. Or,le syndicat de valorisation des déchets, leSYMEVAD valorise les bois de récupérationà des fins énergétiques. Dès 2007, parallè-lement à l’aménagement d’un grand écoquartier, le Raquet, est lancée une étude degisement de filière bois énergie. Il s’agitd’identifier sur le territoire de la commu-nauté d’agglomération du Douaisis, la pro-duction existante commercialisable encombustible bois énergie. Le nouveau centre de compostage adjoindraune unité de fabrication de combustible et

(6) : À l’arrivée sur plateforme, les plaquettes affichent pour le Bois bocage 49€ / tonne, pour le bois forestier 48€ pour le bois d’opportunité 31€.

Page 26: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

de stockage du bois après criblage etbroyage sur place. Le bois sera issu des dé-chetteries ou apporté sur place (élagueurs,paysagistes, particuliers, …) sous formebrute ou déjà broyé. Le Symevad annonce6000 tonnes de plaquettes de bois chaqueannée (dont 2300 tonnes de refus de com-post et le reste en apports directs de boisd’élagage et entretiens d’espaces verts pu-blics).

Parallèlement, la chaudière installée dansl’écoquartier du Raquet en février 2014 estgérée par Dalkia dont le contrat de délégationprévoit un approvisionnement obligatoire de-puis le centre de compostage privilégiantainsi la filière locale. trois filières semblent in-téressantes pour le projet d’aménagementdu Raquet : La production existante de com-bustibles bois, les refus de compost, les dé-chets bois des entreprises paysagistes et del'entretien des espaces verts urbains, y com-pris ceux à venir du Raquet.

Cas d’un système centralisé délégué : An-gers

Angers, vient d’inaugurer une très grossechaudière à Biomasse avec cogénération,Biowatt. Elle alimentera deux réseaux dechaleur, 29 km et 14 000 logements en cha-leur. Le concessionnaire, Dalkia se targuede collecter 90 000 tonnes de bois énergiepar an provenant pour 2/3 de bois d’éla-gage, bois de l’industrie, bois courte rota-tion, dans un rayon de 100 km autour dusite, le tiers provient de la récupération d’ob-jets en bois en fin de vie (palettes, caisses,planches non traitées, bois de calage..) «Biowatts utilise 90 000 tonnes de bois-énergie par an sous forme de copeaux debois «propre», c’est à dire non-traité. Plusdes deux tiers du volume provient de la res-source forestière. Issus des espaces boisés

dans un périmètre de 100 km autour dusite, les plaquettes forestières sont le fruitde la transformation de bois d’élagage, debois déclassés non utilisables par l’industrieet de produits d’une sylviculture dédiée (tail-lis à très courte rotation). Le reste du boisprovient des chutes des industries de trans-formation du bois (scieries, menuiseries…),ou de la récupération d’objets en bois en finde vie (palettes, caisses, planches non trai-tées, bois de calage…)».

Rappel de la situation initiale

Les contacts et entretiens menés par Audé-Lor fin 2012 et 2013 et l’analyse de la situa-tion locale conduisent aux constatationssuivantes. Le pays de Lorient connaît un développe-ment significatif du bois énergie ; les besoinsexprimés (6000 à 8000 tonnes) ainsi que laressource estimée (supérieure à 40 000tonnes) nous amènent à conclure à la possi-ble émergence d’une filière bois locale àl’échelle du Pays.Sans intervention publique, la mise sur lemarché de combustibles se fait par l’inter-médiaire d’entreprises régionales dont lesplates-formes sont situées non loin de l’ag-glomération mais il est permis de penserqu’elles ne pourront pas répondre seules àun développement annoncé très importantdans les prochaines années ne serait-cequ’avec le projet rennais. La Ville de Lorient et dans une moindre me-sure celle d’Hennebont ont pris une avanceimportante en développant une filière localeefficace sur un plan économique, environne-mental et social. Ces villes produisent elles-mêmes leurs combustibles.

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201426

4.3. Les attendus d’une filièrelocale)

(7) : Le Symevad comprend 82 communes, 310 500 habitants, trois intercommunalités dont la communauté d’agglomération du Douaisis.

Page 27: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 27

D’autres communes ou porteurs de projets(Ville de Ploemeur, centre de Kerpape, Villede Lanester) se montrent intéressées à bé-néficier de l’expérience acquise voire à par-ticiper à l’émergence d’une structureopérationnelle. La mobilisation de la ressource locale doitprivilégier du bois dit d’opportunités, issudes chantiers d’entretien, d’élagage sur voiepublique, parcs, jardins publics ou privés.

Elle nécessite un personnel en régie qualifié,compétent, attentif et très réactifs. La mobilisation des agriculteurs pour la va-lorisation des haies n’est possible qu’accom-pagnée d’un soutien justifiant d’un prix derevient sensiblement supérieur au marché.

Vers une filière locale

Les communes et acteurs de la filière recon-naissent les bénéfices que l’on pourrait tirerd’une organisation à l’échelle du pays : n Structuration de l’approvisionnementn Valorisation des ressources en bois duterritoiren Mutualisation des investissements etdes coûtsCette organisation pourrait se matérialiserpar :n Une animation et une sensibilisation au-près des maîtres d’ouvrages notamment lescommunes, les gestionnaires de logementset d’équipements publicsn Un lieu de stockage (et de broyage) com-plété le cas échéant par une ou des plate-formes de transfertn Du matériel en commun : broyeur, souf-fleuse, camion souffleur pour livrer les silotsdifficilement accessiblesn Un personnel compétent et disponible :1 équivalent technicien de maintenance (3agents à Lorient mais pas à temps plein),

Le principal investissement serait donc laconstruction d’un lieu de broyage /stockage.

Pourquoi un lieu de broyage et destockage ? n Un point de rencontre entre les utilisa-teurs de bois et les fournisseursn Une sécurisation de l’approvisionnementpour les gestionnaires de chaudières collectivesn Une maîtrise de l’origine des produits (re-localisation)n Une solution pour les communes ou maî-tre d’ouvrage qui se sont dotées ou se dote-raient d’une chaudièren Une meilleure maîtrise des produits (qua-lité et prix).

À quelles conditions ?

n Un réseau de chaudières collectivesproches générant une masse critique. Lecentre de Kerpape, la Ville de Lorient, la Villede Ploemeur, Lorient Agglomération voireHennebont constituent potentiellement ceréseau qui mériterait de disposer d’un lieude stockage de plaquettes et de matérielsen commun. D’ores et déjà, le centre de Ker-pape s’est montré intéressé par la participa-tion à une filière locale. n Une localisation bien choisie, proche desutilisateurs, et à proximité immédiate desaxes de circulation pour une livraison aisée. n Un terrain constructible et compatibleavec une activité considérée comme indus-triellen Une assiette foncière d’une superficied’au moins un hectare8.

Qui investit ?

Trois cas de figure : n Un privé réalise l’équipement ; la collec-tivité n’intervient pas.

(8) : Il faut compter 1 m² de hangar par tonne stockée. Soit pour 5000 tonnes, 5000 m² et le double pour les accès et abords, le lieu d’entreposage du boisavant déchiquetage.

Page 28: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

n La collectivité intervient avec le privé enparticipant au financement. n La collectivité intervient en maîtrise d’ou-vrage, porte l’installation et choisit le modede gestion.

À quel coût ?

n Le coût de construction d’un hangar estde l’ordre de 400 € le m2

n Sachant qu’on considère que la dimen-sion du hangar est fonction directe de la ca-pacité de stockage à raison de 1 tonne debois stocké pour 1m². n Hypothèse : une plateforme dont la ca-

pacité de stockage est de 1000 tonnes coû-terait 400 000€. Toutefois, 1° Le taux de subvention est de 40 %2° Il est possible de réduire considérable-ment les couts d’investissement en dispo-sant de serres tunnels, à l’instar de ce quis’est aménagé sur le site des serres Munici-pales de Kerdroual. La plateforme auracoûté 110 000 € pour une surface de ?

Qui gère ?

Différents formes de gestion sont possibles(régie, SEM, SCIC, GIE, …).

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201428

Les + Les -

RégieDe manière directe ou indirecte, la collecti-vité est l’opérateur

Autonomie financière et déci-sionnelle, maîtrise de la fi-lière.

investissement à la charged’une seule collectivitépas de prestation possible àdes tiers

Société publique localeregroupement uniquement de collectivités(exemple communes et communauté d’Ag-glomération )

mutualisation des moyens

pas de prestation possible àdes tiersinvestissement public seule-ment

Société d’économie mixteune ou plusieurs personnes publiques au moins une personne privée

mutualisation des moyensconservation de l’intérêt gé-néralinvestissement moins lourd

mélange d’intérêt public etprivé

SCICC’est une société (SA ou SARL) à laquelle lacollectivité participe (dans la limite de 20 %du capital total). Cette société a pour objet«la production ou la fourniture de biens etde services d’intérêt collectif, qui présententun caractère d’utilité sociale». C’est égale-ment une société où chaque personne a unevoix à l’assemblée générale, indépendam-ment du capital qu’elle a apporté. La collectivité peut être l’investisseur dansla plateforme dont elle confie la gestion à laSCIC.

La collectivité est un acteuractif de la structuration de lafilière.

Nécessite une animation et unmode de gouvernance efficace. La SCIC est en concurrence di-recte avec des fournisseurs pri-vés.

Page 29: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 29

Page 30: Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

Tél. : 02 97 12 06 40