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Intérieurs 2010 le style français
CARTE BLANCHE À 10 CRÉATEURS CONTEMPORAINSTristan Auer / Buttazzoni & Associés /
François Catroux / Joseph Dirand /
François-Joseph Graf /
India Mahdavi / Chahan Minassian /
Alberto Pinto / Olivia Putman /
Pierre Yovanovitch /
ArtcurialHôtel Marcel Dassault7 rond-point des Champs Elysées - Paris 8è
Ouvert tous les jours de 11h à 19hEntrée 10 euros avec catalogue de l’exposition offertAccès : Mº Franklin Roosevelt, lignes Nº 1 et 9
Contacts presse Agence 14 Septembre :Laurent Denize d’EstréesEmilie [email protected] Charié[email protected] 55 28 38 28
ARTCURIAL & AD PRÉSENTENT DU 8 AU 23 SEPTEMBRE 2010 L’EXPOSITION :
HAUTE DÉCORATION :Une vision du style français en 2010
ARTCURIAL et le magazine AD, à l’occasion de son 10è anniversaire, ont
imaginé un projet inédit et original dédié aux décorateurs, avec lesquels la
maison de vente et le magazine entretiennent des relations privilégiées.
Pour cette première édition, carte blanche est donnée à 10 créateurs
contemporains pour mettre en scène leur vision du style en 2010 dans une
exposition d’exception scénographiée dans les superbes salons haussmaniens
d’Artcurial à l’Hôtel Marcel Dassault, situé au rond-point des Champs
Elysées.
Cette exposition souhaite offrir au grand public une opportunité rare de
découvrir les talents et savoir-faire d’une profession et de tous les corps de
métiers qui l’entourent, un monde d’artistes et d’artisans qui ont peu
d’occasions de s’exprimer en dehors de leurs chantiers privés.
Afin de présenter un panorama reflétant la diversité de la création française
d’aujourd’hui, la sélection associe de grandes figures de la décoration,
créateurs confirmés et talents émergents. Ainsi se côtoient les décors
imaginés par François Catroux, François-Joseph Graf, Alberto Pinto, India
Mahdavi, Olivia Putman, Chahan Minassian, Tristan Auer, Laurent
Buttazzoni et Fréderic Lavaud, Pierre Yovanovitch et Joseph Dirand.
Avec “Intérieurs 2010”, ARTCURIAL et AD renouent avec une tradition
française : celle des grands événements dédiés aux arts décoratifs qui ont écrit
les plus belles heures de la décoration internationale.
L’exposition sera accompagnée d’un catalogue publié par AD qui présentera
chacun des 10 participants d’ « Interieurs 2010 », leur inspiration, leurs
fournisseurs et les coulisses de chaque mise en scène. Les textes de ce
catalogue sont de Cédric Saint-André Perrin. L’exposition est coordonnée
par Cédric Morisset.
Le salon ondoyant de FRANÇOIS CATROUX
«Je souhaitais sortir de l’angle droit pour m’attaquer aux courbes,
ce qui n’est à priori pas mon fort…» François Catroux compose ici
une architecture fluide, où les volutes de staff des panneaux
muraux dessinent une cheminée quand les percées, situées devant
les fenêtres, forment des meurtrières. Tout n’est que galbes,
rebondis et sinuosités. Les fauteuils en métal de Ron Arad des
années 90 font écho à un canapé en velours de Vladimir Kagan de
la fin des années 60 et aux tables basses contemporaines en Inox du
designer turc Megaron.
Légende du style français, François Catroux a débuté sa carrière
par l’aménagement de la maison de couture milanaise Mila Schön
en 1967. Mais c’est la réalisation de son propre appartement
parisien qui l’a définitivement lancé. Depuis, il conçoit des
résidences privées aux quatre coins de la planète. François Catroux
compose des jeux entre les volumes architecturaux et la lumière.
Peu de couleurs, un goût pour les matières naturelles et une
tendance à minimiser ses effets ; le décorateur donne dans l’épure,
mais ses réalisations atemporelles ne font pourtant aucun
compromis au confort.
Le bureau présidentiel de JOSEPH DIRAND
«J’avais envie d’une pièce futuriste et mégalo : le bureau du
président élu par la terre entière. Au centre trône une table de
travail sculpturale, à l’esthétique presque fasciste, pour ironiser sur
la démocratie de demain.» À son meuble en marbre veiné, doté
d’un plateau de 4 mètres de long, répond un banc, lui aussi en
marbre, surmonté d’une stèle miroir en acier Inox. « Pour l’idée
assez narcissique de pouvoir se mirer depuis son bureau. En toute
modestie… »
Diplômé de l’école d’architecture de Paris Belleville, il crée son
agence en 1999. À son actif, le nouveau décor de la boutique Pierre
Balmain, moult appartements privés et, cette rentrée, la fondation
Rosemblum spécialisée dans les oeuvres d’art contemporain à
visée sociale et politique.
Sensible à la dynamique des espaces, Joseph Dirand joue sur la
dualité entre réminiscences architecturales du passé et
minimalisme abstrait. Ce mixte stylistique fait de lui l’apôtre d’un
nouveau classicisme à la française.
La garçonnière de play-boyde BUTTAZZONI & ASSOCIÉS
«J’aime bien les lieux multiples ; j’avais envie d’une pièce à vivre où
l’on pourrait à la fois dormir, recevoir, travailler… Et s’amuser » !
lance Laurent Buttazzoni. D’où l’idée d'une banquette modulable,
au centre de la pièce, qui fasse aussi bien office de lit que de canapé.
Les tablettes rétractables sur le côté se muent donc en écritoire,
plateau-repas voire table basse. L’espace pensé comme un grand
studio est tapissé de lainage marine à rayures tennis. Élégance
toute masculine !
Laurent Buttazzoni et Frédéric Lavaud ont étudié l’architecture
intérieure à L’ESAG Penninghen où ils se sont rencontrés avant de
faire leurs classes chez Andrée Putman. Associés depuis 1995, le
duo s’est fait connaître à travers l’agencement des boutiques Maria
Luisa, il enchaîne depuis projets publics comme privés. Réputés
pour leurs architectures au tracé rigoureux, les décorateurs
dynamisent les espaces à coups de couleurs fortes.
Le cabinet de collectionneur de CHAHAN MINASSIAN
«Flanelle grise, veau velours anthracite, cuir cendré tressé, velours,
acier brossé…, quoi de plus masculin, racé et feutré, pour construire
l’écrin d’un esthète collectionneur», suggère Chahan Minassian.
D’emblée, le regard est happé par un monumental tryptique à la
mine de plomb, de 7 mètres de large par 2,40 m de haut, signé de
l’artiste David Roth. À cette oeuvre tout en hachures cinétiques
acier répond une console cubiste d’Hervé Van der Straeten.
Compressions de César, sculpture de Tony Cragg et toiles de Lucio
Fontana entretiennent également de subtiles correspondances.
« Textures, textures, textures, tout est histoire de textures »,
reprend le décorateur.
Parisien, d’origine Arménienne, né au Liban, Chahan Minassian
est tout autant architecte d’intérieur, qu’antiquaire, designer et
galeriste. Après avoir longtemps pratiqué ses activités aux États-
Unis, il a créé son agence en 1993, puis sa galerie en 1999
introduisant le design américain des années 50-60 dans le paysage
de la décoration française. Chahan Minassian, c’est avant tout une
ambiance. Une forme de sérénité sophistiquée et intemporelle née
d’un luxe de matières, toutes en demi-teintes, baignées de lumières
tamisées.
Le studio dandy de TRISTAN AUER
« Bienvenue dans le repaire d’un égoïste ! » s’amuse Tristan Auer.
J’ai voulu une pièce deux en une, avec un côté sombre pour
recevoir, l’autre plus blanche, qui invite à s’isoler. Un mur miroir
sans tain délimite les deux espaces. » Deux ambiances donc,
comme deux humeurs. L’une moite, envoûtante et vénéneuse
évoque un sous-bois de jungle où poussent des plantes nocturnes.
Un lit de repos côtoie une girafe et une malle cabine en ce jardin
d’hiver surréaliste. L’autre zone, invite, à la détente ; des bougies se
consument en soubassement d’une console en bronze patiné,
façon cheminée new-look.
Diplômé de l’ESAG Penninghen en 1996, il a fait ses débuts chez
Christian Liaigre puis Philippe Starck avant d’ouvrir, six ans plus
tard, son agence, Izeu. À son actif, de nombreux chantiers d’hôtels,
des bureaux pour Cartier en 2002 et des appartements privés. Sa
dernière réalisation, la salle de conférences de l’hôtel Méridien de
Monaco. Fin coloriste, Tristan Auer compose des ambiances
intimistes, fruit de juxtapositions inédites. Ses décors confrontent
motifs chamarées et textures brutes, pièces vintage et mobilier sur
mesure, touches pop et classicisme formel.
Le jardin d’hiver tropical d’INDIA MAHDAVI
Le papier peint cocotier, découpé, customisé et recoloré donne le
ton exotique et ludique de l’espace. « C’est un peu l’esprit Madrague
à la maison, une paillote de plage en appartement, avec un bar en
rotin pour boire des cocktails », suggère, non sans malice, la
décoratrice. Fauteuils de jardin sixties, eux aussi en rotin, tabourets
en céramique et quantité de plantes vertes soulignent l’approche
farniente du décor.
Architecte formée aux Beaux-Arts, puis chez Christian Liaigre,
India Mahdavi fonde son agence en 1999 et explore depuis
différents territoires allant du design à l’architecture d’intérieur en
passent par la scénographie. Elle diffuse ses collections de
mobilier dans son showroom parisien de la rive gauche. India
Madhavi compose des atmosphères subtiles, aux tonalités
délicatement dissonantes, résultat de juxtapositions d’imprimés
hardis et de la confrontation de matériaux bruts et sophistiqués.
« J’opère par couches, superpositions et mélanges dans l’idée de
définir des atmosphères insolites et jamais trop figées. J’aime les
décors vivants qui laissent place à l’imaginaire. »
Le salon en éco rché de FRA N ÇO I S-JOS E P H GRA F
François-Joseph Graf compose un salon dans le salon ; un coffrage
encastré dans la pièce. Mais cette structure est coupée aux trois
quarts, révélant la construction du sol, des murs et du plafond.
« Comme une toile d’un modèle couture permet de comprendre
l’essence même d’un vêtement, je souhaite souligner la technicité
de mon métier d’architecte d’intérieur. Démontrer que la fantaisie
ne peut s’exprimer que dans une extrême rigueur. » Mobilier, tissus
et parois créés en exclusivité par le décorateur se mêlent à quelques
pièces choisies chez les grands marchands.
Fils d’antiquaire, architecte de formation, François-Joseph Graf
suit des chantiers liés aux Monuments historiques, comme le
réaménagement des salles du musée des Arts décoratifs. Il réalise
parallèlement appartements et résidences privées pour une
clientèle triée sur le volet. « J’aime réinventer les styles, redessiner
les motifs et mélanger les influences. Les décors rassurants, car
identifiables dans leur historisme, me défrisent. » Autant que les
figures de style, François-Joseph Graf honnit le blanc, le vide et le
minimalisme, il excelle dans les rapprochements de mobiliers
cultivés, motifs chamarrés et détails raffinés.
Le boudoir minimaliste-surréalistede PIERRE YOVANOVITCH
À la Mesa Table du designer T.H. Robs John Gibbins, tout en
volutes, comme une flaque au sol, répondent des entrelacs de
lamelles de bois clair, évoquant des nuages au plafond. Les murs
recouverts de plaques en tôle laquée blanc, les rideaux en résille
graphique et le mobilier aux arêtes tranchantes viennent contre-
balancer ces volutes organiques. Pierre Yovanovitch architecture
un espace animé de tensions graphiques.
Après des débuts en mode masculine chez Pierre Cardin, Pierre
Yovanovitch a, dans un premier temps, exercé l’activité
d’architecte d’intérieur auprès de ses amis avant de monter son
bureau en 2001. Il enchaîne depuis les réalisations de prestige pour
une clientèle de particuliers avisés. Non-couleurs et lignes pures
définissent l’esprit du décorateur, mais rien de radical dans ses
agencements. Pierre Yovanovitch pratique un minimalisme
onctueux où la sobriété formelle est ravivée par la chaleur des
matériaux ; beaucoup de bois, mais aussi de la pierre et du marbre.
Son sens de l’épure s’exprime également à travers un goût marqué
pour les antiquités du XXè siècle français, mais surtout scandinaves
et japonaises.
La chambre de lady D’ALBERTO PINTO
Un élégant désordre anime la chambre d’une lady anglaise en
transit entre deux voyages. Sur un bureau recouvert de miroirs des
années 40 transmuté en coiffeuse s’entrechoquent une lampe en
cristal de roche, des flacons de parfum, un plateau en écaille et un
service à thé en argent. Le lit portugais aux pieds torsadés s’ouvre
sur des draps en papier peint façon dentelle coordonnés aux
voilages – des oeuvres de l’artiste belge Isabelle de Borchgrave. De
part et d’autre de la pièce, un paravent de José Maria Sert, ayant
appartenu à Coco Chanel, déploie ses dix panneaux pour
envelopper l’espace d’un panoramique napolitain. La pièce est
saturée, confinée, calfeutrée… et hyperraffinée. Comme un petit
théâtre de l’intime.
Né à Casablanca d’un père argentin et d’une mère espagnole,
Alberto Pinto régénère le classicisme français d’une touche
d’orientalisme. C’est du monde entier qu’affluent ses clients
soucieux de profiter d’un savoir-faire exceptionnel dans l’art
d’agencer appartements, résidences, yachts, avions ou sièges
sociaux. Alberto Pinto affectionne les décors certes somptueux,
mais toujours vivants et habités. Il sait associer comme personne
pièces de provenance, d’époque et de valeurs diverses. Aux
lourdeurs historisantes, il préfère les atmosphères chaleureuses, ce
qui explique son succès international depuis la création de son
agence en 1967.
La salle de bains laboratoired’OLIVIA PUTMAN
« Je rêve d’une salle de bains qui ne serve pas qu’à se laver, mais où
l’on puisse aussi flâner, lire et pourquoi pas recevoir des amis,
confie Olivia Putman. Cette salle de bains est à mi-chemin entre le
boudoir et le cabinet de curiosités, on y prend soin de son corps
comme de son l’âme. » Dans un double salon trône une baignoire
iconique dessinée par Andrée Putman ainsi qu’une paillasse
recouverte de céramique blanche « pour l’aspect laboratoire ».
Autour de ces deux îlots centraux gravitent mobiliers, oeuvres
d’art, vaisselle, ouvrages... Aux murs des pièces plongées dans la
pénombre, sont projetées des oeuvres de Bran Van Velde, Yves
Klein ou Jean-Pierre Raynaud. « C’est un espace de découvertes ! »
Andrée Putman sut, dès les années 80, remettre à l’honneur les
pionniers du mobilier moderniste, comme Robert Mallet-Stevens,
en rééditant leur mobilier. Architecte d’intérieur, on lui doit
l’aménagement du Concorde, de l’hôtel Morgan’s à New York ou
encore du Spa Anne Fontaine à Paris. Une rétrospective à l’Hôtel
de Ville de Paris vient consacrer, fin septembre, une carrière au
service d’un fonctionnalisme élégant. L’agence, créée en 1998,
poursuit depuis 2007 son activité sous la conduite de sa fille Olivia.
Incarnation du design à la française, Andrée Putman a su imposer
un univers graphique et épuré éludant tout effet inutile.