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Web viewLes biens meubles et immeubles, les repères, les échelles de valeurs, les idéaux, les identités

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Auteur: Cyriaque Maixent EBENGA

Titre: Reconstruire le Congo-Brazzaville

Editeur: Editions Chlo des lys

ISBN: 978-2-87459-541-7

Prix: 27,9

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DESCRIPTION DU LIVRE

Biographie de lauteur:

N en 1968, Cyriaque Maixent EBENGA est Ingnieur de formation. Passionn par les Droits de lHomme, il suit des formations et travaille comme consultant auprs de Organismes non gouvernementaux.

Membre de plusieurs associations, il a t la cheville ouvrire du groupe dEtudes et de Recherches TRIAD-EST.

Description du livre

Le louvrage traite de la dcennie de guerre civile qui a tout dtruit au Congo-Brazzaville:

Les biens meubles et immeubles, les repres, les chelles de valeurs, les idaux, les identits

Une dcennie de travail ne suffira pas reconstruire, reconstituer le patrimoine du Congo. Il faudra persvrance, humilit, mutuelle confiance et foi en lhomme de la part des acteurs pour fonder une nouvelle citoyennet, un nationalisme constructeur. Dans cette perspective, une contractualisation politique simpose: adopter un programme minimum de ralisations que chacun dfendra, mettra en uvre et suivra. Elle rsultera de concertations et de ngociations sincres bases sur la mthode de lenveloppe japonaise de la collaboration dans la concurrence.

Lauteur propose dessayer cette mthode, lchance nous apprcierons!

EXTRAIT AVANT-PROPOS

La situation politique, conomique, sociale et culturelle des pays anciennement coloniss est dramatique. Elle lest davantage que celle des pays dvelopps, du fait non seulement de leurs ressources limites (?) mais surtout parce que nulle perspective radieuse nest envisageable pour leur population, en particulier les jeunes. Et si, de faon gnrale, elle est dj difficile pour les pays qui nont pas connu de guerres civiles, ethniques ou des gnocides, ceux qui les ont vcus en souffrent davantage cest notamment le cas du Congo-Brazzaville.

Songeons que les trois gnrations qui composent la socit congolaise actuelle ont, du fait des bouleversements sociaux, politiques et culturels, trois univers quasiment inconciliables. Les plus gs qui ont connu lpoque de la colonisation avec ses peines et parfois ses joies, mais surtout sa stabilit dabord, ensuite la rvolution poque hroque si charge mais si exaltante et enfin la dmocratie tropicalise, avec ses malheurs et drames. Ceux-l critiquent les dcennies dindpendance. Les adultes, jeunes et moins jeunes, eux nont pas de souvenirs bien nets de lpoque rvolutionnaire. Ils se sont retrouvs au sortir de ladolescence, embarqus dans des guerres fratricides: sengager de gr ou de force pour survivre, donc tuer ou se faire tuer. Aucun repre ne leur reste sinon la peur, lhostilit sociale, le manque daffection, bref ils ont plus appris har, dtruire qu aimer et construire. Enfin les plus jeunes qui sont les plus nombreux. Ils nont malheureusement ni lcole pour sinstruire, ni la socit pour sinitier, ni les mdias pour sinformer, ni mme une famille pour spanouir puisque celle-ci est disloque. Les parents sont spars ou dcds et, dans la plupart des cas, la seule responsable reste une mre analphabte, dmunie, qui entretient une famille nombreuse et misreuse. Ces jeunes, nayant plus dinterlocuteurs ne sont mme plus rassurs, ni couts, encore moins intgrs. Cest la voie ouverte la dlinquance, la dviance sociale, au dsespoir, la vie au quotidien, sans rflexion sur le prsent, encore moins sur lavenir. Et en corollaire, la fuite en avant dans les solutions de facilit, le refuge dans la foi, les religions bricoles ( la carte), voire le proslytisme.

A la base de cette situation apparat le manque de culture: mme lhistoire locale est mal connue.

Il savre impossible dans le cadre familial, communautaire, scolaire et universitaire, dapprendre lhistoire actuelle, celle de la vie comme des peuples, des communauts, des tribus, des groupes sociaux, culturels bref de la nation congolaise, quil sagisse de la colonisation, de la rvolution, de lexprience dmocratique, des guerres civiles, de la paix arme ou du libralisme sauvage.

Cette inculture manifeste, ce manque total de repres et de perspectives, conduisent se poser les questions suivantes:

Comment, un pays dot par ses potentiels naturelles considrables, sa population, sa littrature, sa musique, sa culture en gnral au point dtre considr comme le quartier latin de lAfrique Equatoriale, a-t-il pu basculer dans la violence aveugle?

Comment un pays, symbole dune rvolution clatante et de lengagement anti-imprialiste, est-il tomb dans le libralisme sauvage?

Comment un pays, o rgnait la cohabitation ethnique pacifique, a-t-il pu tomber dans des guerres interethniques successives?

Comment un pays qui avait des perspectives de dveloppement a-t-il pu dcliner au point de ne pouvoir ni scolariser, ni soigner, ni mme nourrir ses populations?

Ce sont l quelques questions parmi les plus douloureuses.

Une des explications avances est le mauvais usage de largent du ptrole, qui, pour lessentiel, sert enrichir des classes de prdateurs malhonntes et dirresponsables, mais aussi financer les guerres. Mais cette explication, malgr sa pertinence, se rvle insuffisante, dans la mesure o dans les pays ptroliers tels que le Nigeria, le Gabon etc. des guerres ne se sont pas multiplies. Remarquons en particulier quau Congo, le ptrole na pas t la cause vritable du dlicat problme de succession.

Reste approfondir le travail de recherche, comme nous allons tenter de le faire.

Mais dautres questions apparaissent qui ne tiennent pas au pass. Elles concernent lavenir, la reconstruction ou la construction dun pays, dune nation: de la nation congolaise.

Comment faire pour reconstruire le pays? Quel projet de socit adopter? Comment mobiliser les forces et les ressources? Comment entretenir la mobilisation de faon durable?

A ces questions, il est difficile de rpondre car un regard rtrospectif nest pas pertinent, les conditions socioculturelles ayant fondamentalement chang.

Lhistoire universelle nous aide garder espoir et enrichir la rflexion. Dans cette perspective, la diaspora a une grande responsabilit. Elle est plus loigne des contraintes sociales et conomiques, plus dtache des contingences quotidiennes, plus ouverte aux autres, plus concerne par le regard des autres, notamment dans les pays dmigration ou dexil. Elle a le recul ncessaire une apprciation plus sereine de la situation, llaboration ou tout au moins lesquisse de solutions mme transitoires. Elle peut tre handicape cependant par lignorance de certaines ralits ou la mconnaissance.

Cest ainsi que de jeunes congolais, sans prjugs idologiques ni socioculturels, se sont retrouvs du fait de lexil difficile discuter, tenter de comprendre et expliquer le drame et esquisser quelques pistes de cheminement. Ils invitent les ans tmoigner, pour crire une histoire dpassionne du pays; les jeunes explorer ce pass douloureux et les intellectuels dgager des solutions.

Cet ouvrage na quune ambition: inviter les Congolaises et les Congolais faire tomber les murs ethniques rigs et l, bannir les idologies tribalistes qui gangrnent la socit congolaise et travailler sans exclusive la reconstruction du Congo.