1
PREMIÈRE LECTURE | Actes 4, 8-12 B ien que la Pentecôte soit un événement du passé, Pierre est toujours « rempli de l’Esprit Saint ». S’il a été emprisonné, c’est à cause du miracle que lui et Jean ont accompli au Temple et du discours qu’il y a prononcé. Pierre interpelle les « chefs du peuple et les anciens » : comment pourraient-ils, lui et Jean, être condamnés « pour avoir fait du bien à un infirme » ? Mais ce bien n’est pas le résultat de quelque pouvoir magique qu’ils détiendraient : c’est « le nom de Jésus le Nazaréen » qui a rendu possible la guérison de l’infirme. Enfin, Pierre invoque le psaume 117 pour démontrer que Jésus est devenu « la pierre d’angle » : rejetée par les bâtisseurs, elle est désor- mais celle qui assure le salut « sous le ciel » et « aux hommes », quels qu’ils soient. DEUXIÈME LECTURE | 1 Jean 3, 1-2 O n reconnaît facilement certains éléments, retouchés, du fameux prologue de l’évangile de Jean : « À tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » ; « le monde ne l’a pas reconnu ». La vie chrétienne est perçue ici dans le sillon tracé par l’incarnation du Verbe. Les « bien-aimés » à qui la lettre est adressée sont « appelés enfants de Dieu ». Mais il y a là, plus qu’une dénomination, une réalité et une voca- tion à développer. Autrement dit, un « déjà là » et un « pas encore » : « Ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. » L’existence chrétienne est tendue vers l’espérance de voir le Ressuscité dans sa pleine gloire. PSAUME | Psaume 117 C e psaume d’action de grâce fait déjà par- tie d’un ensemble que les juifs appellent le « Hallel égyptien », une lecture d’office pour les fêtes de pèlerinage, dont la Pâque. Le caractère communautaire est indiqué dans la première strophe, avec l’usage du pluriel : « Rendez grâce au Seigneur. » Les deux strophes suivantes expriment une action de grâce individuelle, accompagnant la bénédiction prononcée par la communauté litur- gique. Le verset 22, utilisé comme antienne, est le texte le plus utilisé dans le Nouveau Testament (six fois en tout) pour illustrer le renversement de situation opéré par la résurrection de Jésus. Il est la « pierre d’angle » d’un temple nouveau et d’une communauté nouvelle. ÉVANGILE | Jean 10, 11-18 L ’ensemble du discours démontre la parfaite unité entre Jésus et le Père : les psaumes et les prophètes (Jérémie et Ézékiel) avaient justement représenté le Seigneur comme étant le berger par excellence d’Israël. Jésus lui-même a fait de l’image du berger une parabole du soin que Dieu prend de la brebis perdue. Il insiste, ici, sur le lien intime qui le relie à ses brebis. Le berger qu’est Jésus guide ses brebis, les fait paître, les protège : mais en tant que « vrai berger », il va bien au-delà de la tâche du berger. Jésus « donne [sa] vie pour [ses] brebis ». Sa mort et sa résurrection ont valeur de rassemble- ment : grâce à Jésus, « il y aura un seul troupeau et un seul pasteur ». « Moi, je suis le bon pasteur… » On donne souvent à l’évangile du jour le titre de « parabole du bon pasteur ». Mais il y a ici plus qu’une comparaison. Ce « Moi, je suis… », fréquent dans l’Ancien Testament, revendique une autorité égale à celle de Dieu et une relation étroite avec le Père. CLéS DE LECTURE 70 Les Cahiers Prions en Église n°255

« Moi, je suis le bon pasteur… - preprod-img.aws.la ... · représenté le Seigneur comme étant le berger par excellence d’Israël. Jésus lui-même a fait de l’image

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: « Moi, je suis le bon pasteur… - preprod-img.aws.la ... · représenté le Seigneur comme étant le berger par excellence d’Israël. Jésus lui-même a fait de l’image

70 Les Cahiers Prions en Église n°255 Les Cahiers Prions en Église n°255 71

Première lecture | Actes 4, 8-12

Bien que la Pentecôte soit un événement du passé, Pierre est toujours « rempli de l’Esprit

Saint ». S’il a été emprisonné, c’est à cause du miracle que lui et Jean ont accompli au Temple et du discours qu’il y a prononcé. Pierre interpelle les « chefs du peuple et les anciens » : comment pourraient-ils, lui et Jean, être condamnés « pour avoir fait du bien à un infirme » ? Mais ce bien n’est pas le résultat de quelque pouvoir magique qu’ils détiendraient : c’est « le nom de Jésus le Nazaréen » qui a rendu possible la guérison de l’infirme. Enfin, Pierre invoque le psaume 117 pour démontrer que Jésus est devenu « la pierre d’angle » : rejetée par les bâtisseurs, elle est désor-mais celle qui assure le salut « sous le ciel » et « aux hommes », quels qu’ils soient.

Deuxième lecture | 1 Jean 3, 1-2

On reconnaît facilement certains éléments, retouchés, du fameux prologue de l’évangile

de Jean : « À tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » ; « le monde ne l’a pas reconnu ». La vie chrétienne est perçue ici dans le sillon tracé par l’incarnation du Verbe. Les « bien-aimés » à qui la lettre est adressée sont « appelés enfants de Dieu ». Mais il y a là, plus qu’une dénomination, une réalité et une voca-tion à développer. Autrement dit, un « déjà là » et un « pas encore » : « Ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. » L’existence chrétienne est tendue vers l’espérance de voir le Ressuscité dans sa pleine gloire.

Psaume | Psaume 117

Ce psaume d’action de grâce fait déjà par-tie d’un ensemble que les juifs appellent le

« Hallel égyptien », une lecture d’office pour les fêtes de pèlerinage, dont la Pâque. Le caractère communautaire est indiqué dans la première strophe, avec l’usage du pluriel : « Rendez grâce au Seigneur. » Les deux strophes suivantes expriment une action de grâce individuelle, accompagnant la bénédiction prononcée par la communauté litur-gique. Le verset 22, utilisé comme antienne, est le texte le plus utilisé dans le Nouveau Testament (six fois en tout) pour illustrer le renversement de situation opéré par la résurrection de Jésus. Il est la « pierre d’angle » d’un temple nouveau et d’une communauté nouvelle.

Évangile | Jean 10, 11-18

L’ensemble du discours démontre la parfaite unité entre Jésus et le Père : les psaumes et les

prophètes (Jérémie et Ézékiel) avaient justement représenté le Seigneur comme étant le berger par excellence d’Israël. Jésus lui-même a fait de l’image du berger une parabole du soin que Dieu prend de la brebis perdue. Il insiste, ici, sur le lien intime qui le relie à ses brebis. Le berger qu’est Jésus guide ses brebis, les fait paître, les protège : mais en tant que « vrai berger », il va bien au-delà de la tâche du berger. Jésus « donne [sa] vie pour [ses] brebis ». Sa mort et sa résurrection ont valeur de rassemble-ment : grâce à Jésus, « il y aura un seul troupeau et un seul pasteur ».

« Moi, je suis le bon pasteur… »On donne souvent à l’évangile du jour le titre de « parabole du bon pasteur ». Mais il y a ici plus qu’une comparaison. Ce « Moi, je suis… », fréquent dans l’Ancien Testament, revendique une autorité égale à celle de Dieu et une relation étroite avec le Père.

clés de lecture

70 Les Cahiers Prions en Église n°255