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Le canard qui vous fait du bien dossier tattoos loupés quand le tatouage fait des ratés n°3 - Du 5 au 12 février 2015 un gastro à prix discount Syriza Les expat’ approuvent

10 du Mat n°3 du 05 Février 2015

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Au sommaire : - Tattoos Loupés : quand le tatouage fait des ratés - Syriza : les expat' approuvent - Un gastro à prix discount

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Page 1: 10 du Mat n°3 du 05 Février 2015

Le canard qui vous fait du bien

dossiertattoos loupés

quand le tatouagefait des ratés

n°3 - Du 5 au 12 février 2015

un gastro à prix discount

SyrizaLes expat’approuvent

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Oyez, oyez

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OURSEdité à l’ISCPA Lyon

47, rue Sergent-Berthet, Lyon 9ème.

Téléphone : 04 72 85 71 76.

Directrice de publication Isabelle Dumas

Rédactrice en chef Garance Cherubini

Secrétaire de rédaction Léa Cardinal

Maquettiste Léna Ailloud

Rédacteurs Léna Ailloud, Lorenzo Calligarot, Lizzie Carboni,

Léa Cardinal, Martin Casamatta, Antoine De Longevialle, Alexandre Festaz,

Irchade Kari, Léa Laboureau, Arthur Vernassière, Déborah Zago.

Contacter la rédaction : [email protected]

Retrouvez-nous sur le web : www.10dumat.iscpalyon.fr Photo couverture : © Irchade Kari

@iscpalyon #10dumat

facebook.com/10dumat

@10dumat

Toi, tattoo compris

Il est partout. Il s’expose dans les vitrines, se partage sur les réseaux sociaux, et se paye même l’affiche au prestigieux musée du quai Branly. Encore mal vu il y a tout juste vingt ans, le tatouage est aujourd’hui « encré » dans la pop culture. Nombreux sont les gens qui arborent un petit griffonnage, plus ou moins

dissimulé, ou au contraire exhibé fièrement sur leurs corps. En France, on compte aujourd’hui une personne tatouée sur dix. Aux Etats-Unis, le chiffre monte à trois sur dix. Mais parmi eux, combien savent réellement d’où est issue cette pratique ? Ce rite ancestral, vieux de plusieurs milliers d’années, a perdu son histoire en cours de route. Comme beaucoup de pratiques devenues « à la mode », il s’est popularisé en laissant derrière lui son identité. Car une identité, c’est justement ce que cherchent souvent à revendiquer les tatoués. En prison, les chefs de gangs se marquent la peau pour s’affirmer et revendiquer leur grade. En Amérique latine, les mareros se tatouent en signe de courage et d’appartenance au clan armé. A l’inverse, dans la Rome antique, les maîtres tatouaient leurs esclaves pour les différencier des citoyens. Historiquement, le tatouage a un rôle social : il différencie, distingue, voire stigmatise, celui qui le porte. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Les tatoueurs sont assaillis de demandes pour des dessins d’ancres marines, d’hirondelles qui s’envolent, ou de triangles isocèles sur le bras. « C’est psyché, tu comprends. » Il y a dix ans, c’était les signes chinois et les dauphins. Eh oui. Le tatouage n’a pas échappé aux effets de mode douteux. Sauf que, contrairement aux jeans pattes d’eph’, dont on se débarrassait avec soulagement à la fin des an-nées 90, l’hirondelle impersonnelle restera, elle, éternellement sur la peau. « Je suis trop amoureuse de lui, je vais me faire tatouer son prénom pour l’avoir en moi toute ma vie », entend-on désormais dans les cours des lycées. Mauvaise idée, ma petite. Du haut de tes seize ridicules années, tu n’as pas idée de ce que représente « toute une vie ». Tu ne sais pas qu’à 50 ans, ton Roméo, tatoué sur ton poignet, t’agacera à chaque fois que ton regard se posera dessus. Quelle erreur de jeunesse… Mais rassure-toi, les jeunes ne sont pas les seuls à franchir le pas, puis le regretter. Le tatouage fait désormais aussi partie de la panoplie d’étapes à passer lors de la crise de la quarantaine. Le papillon sur l’épaule de Jocelyne, offert par sa meilleure amie, en témoigne. Mais cette fois-ci, on ne peut pas le mettre sur le compte de l’erreur de jeunesse. Il va falloir faire avec. « Welcome to my life, tattoo », comme le chantaient les Who en 1967.

Garance Cherubini

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puzzle

la tronche de la semaine

CHAPEAU BAS en jeuxde société

le sportifdu dimancheSystema, un art de

vivre russe p.13

retour vers le passé

c’est passé à la trappe

écran total

Arnaud Mizzon, le comédien lyonnaise qui

fait rire la Toile p.10

ça fait jaser Tatouage : le meilleur

du pire p.4-5Vanessa, le réçit d’un

tatouage raté p.6

Elles vous mettent à nu pour les sans-abris. p.7

le jugement dernier

Nouvelles tensions au-tour de la corrida p.11

Podemos sur les traces de Syriza p.11

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Troquer son sandwich contre un vrai repas p.8

Tsipras redonne de l’espoir aux expatriés

grecs p.9

photomaton

Lyon 1933, prémices d’une résistance p.12

Empire : la série coup de poing p.14

Chronique : tonton Chi-rac, papy Giscard p.15

Tough Guy Challenge, la folie anglaise p.14

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Enfant, j’admirais les tatouages de Phoe-be Halliwell, l’une des trois sorcières de la série Charmed. J’achetais des

Malabars seulement pour pouvoir coller les tatouages au même endroit que mon idole, jusqu’à ce que ma mère m’ordonne « Efface moi ça ! ». Adolescente, obnubilée par le plan de prison tatoué sur le torse du héros de Prison Break, Michael Scofield, je décidai de faire de même, à l’aide d’un stylo Bic. Au-jourd’hui, malgré ces deux coups de foudre, les seules marques indélébiles qui demeurent sur ma peau, ce sont ma tâche de naissance et des multiples citatrices, témoins de mon étourderie. Pourtant, il y a quelques jours, j’ai décidé de sauter le pas, influencée par les scribouilles pseudo-artistiques de Lena Dunham, actrice et réalisatrice de la série américaine Girls. Ni une ni deux, j’ai sauté sur mon ordinateur, et googlisé le mot « tatouage », à la recherche d’inspiration et de bonnes adresses de ta-toueurs. Que ne fut pas mon effroi, en voyant

que certaines personnes entrées dans un salon de tatouage avec la plus belle idée de tattoo, en ressortaient avec une immondice sur le bras ! Traumatisée par les photos des ratés du tatouage, c’est la peur au ventre que j’entamai ma tournée des tatoueurs du 1er arrondissement lyonnais.

Rihanna et ses « 21 tattoos dégueus » C’est partagé entre mon désir d’être mar-quée à vie, et ma peur de porter le niqab pour cacher mon tatouage raté, que je suis entrée chez « Emprunte ». « Les tatouages ratés, ça arrivent souvent ! Il y a de plus en plus de mecs qui se font tatouer chez eux, donc forcément... » Ces premiers mots, de Sophie, l’une des tatoueuses de l’établisse-ment, suffisent à me hérisser les poils. Avant que ma première larme de trouillarde ne coule, Gauthier, le manager, qui a commencé à se faire tatouer à 7 ans, tente de me ras-surer. Il m’affirme qu’ici, ils « ne ratent jamais un tatouage, mais ils ont l’impression d’avoir

mal fait, car ils sont constamment insatisfaits ». Presque calmée, ma peur du tattoo raté refait surface quand je demande : « Qu’est-ce qui leur arrive pour avoir l’idée de se faire un tatouage voué à la laideur ? » La réponse de Gauthier est sans appel : « Ils écoutent Rihan-na, et veulent se faire l’un de ses 21 tattoos dégueus. » Autant vous dire que moi, et mon idée de tatouage, inspiré de Lena Dunham, sommes repartis du salon tête baissée. Puis, c’est avec l’espoir de voir ma peur du tatouage raté enterrée, que je prends la di-rection du salon « Arxe ». Dès mon arrivée, je mitraille Jessica, la tatoueuse-perceuse, de questions. « On récupère plein de tatouages ratés. Généralement, ce sont ceux sur les doigts : on refuse de les faire en salon, donc ils les font faire par leurs potes. Je pousse un « ouf » de soulagement à l’entente de sa réponse. Mais ma frousse revient au galop, lorsqu’elle évoque les jeunots qui viennent la voir avec une photo de Rihanna, ou des Marseillais pour avoir le même tatouage.

Maman, j’ai raté mon tattoo !Inscrire à l’encre lettres et dessins de façon indélébile sur sa peau, c’est le choix que fait chaque année un français sur dix. Parmi eux, on retrouve le meilleur, mais surtout le pire. Visage de Johnny Halliday, phallus aux motifs tribaux et autres fantaisies font partie de la longue liste des plus grands ratés de l’histoire du tatouage. Même si les tatoués sont de plus en plus nombreux dans l’Hexagone, 90 % d’irréductibles Gaulois

résistent à la tentation du tatouage … ou du moins, essayent.

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ça fait jaser

Les mains de benôit, tatoueur au salon de tatouage empreinte. © déborah zago

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En voyant mes yeux écarquillés, Jessica me rassure : « On ne fait jamais un tatouage qui a déjà été fait, on va obligatoirement le mo-difier. Le but d’un tatouage, c’est qu’il soit unique, sinon ca n’a pas d’intérêt. »

Soleil intime Mon soulagement augmente d’autant plus lorsque je rencontre Léo, du salon « Tattoo station ». « Rihanna est un peu passée à la trappe. Maintenant, il y a les signes de l’infini, les attrape-rêves, les mappemondes… « Des fois, on voit arriver des trucs abominables, je ne peux pas me permettre de poser une merde comme ça ! ». Bon ok, au moins, je pourrai compter sur la franchise de Léo pour

sauver ma fierté (et ma peau). Toujours en quête d’un tattoo original, ma curiosité me pousse à demander au tatoueur le truc le plus fou qu’il ait réalisé. Âmes sensibles s’abste-nir. « La zone la plus folle, je dirais le tour de l’anus. J’ai tatoué un soleil ! Tu tournes autour d’un rond, alors forcément ! » J’essaye d’ef-facer toutes les images interdites aux moins de 25 qui viennent d’envahir mon esprit. Mais c’est sans compter sur le tatoueur, qui ajoute : « Pour moi, c’est un bout de peau. Que je tourne autour d’un nombril ou d’un anus, c’est pareil ». Démoralisée et des images d’anus ensoleil-lés plein la tête, je poursuis mon chemin vers « Hell Yeah ». Sur place, Tommy, l’apprenti tatoueur, nous donne d’autres idées de ta-touages saugrenus qui sont passées par la tête de quelques illuminés. « Il y a des gens qui viennent se faire tatouer des dessins faits par leurs amis... Mais qui ne savent pas vraiment dessiner ! ». Et là, c’est le drame. A peine avait-il fini de me parler des gribouil-lis de monsieur et madame tout le monde,

que mes yeux sont sortis de leurs orbites en entendant que certaines sont allées jusqu’à se faire tatouer (tenez-vous bien), un bon-homme en bâton… avec un phallus. Une fois rentrée, et après cette quête effrénée du ta-touage raté, je me dis qu’une idée de tattoo façon Lena Dunham est à oublier.

Irchade kari et déborah zago

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Tattoo : top 3 des pires parties du corpsCe qui est bien avec les tatouages, c’est que ça peut être aussi beau que raté. Et comme tout ce qui est raté nous fait (un peu) rire, voici notre top 3 des pires idées de tattoos en fonction du lieu choisi. En troisième position, on retrouve le tatouage de l’anus. Parce que non, ce n’est pas parce que votre anus ressemble à un soleil que vous allez faire des cacas papillons. En deuxième position : le tatouage du pubis. Et puis pendant qu’on y est, se faire tatouer un pubis sur n’importe quelle partie du corps est aussi à oublier. Enfin, en première position (roulement de tambour), on vous conseille de bannir le tatouage des yeux. Vraiment.

ça fait jaser

Top 3 des tatouages les plus laids

1. Swagg Man, le rappeur américain qui s’est fait tatouer plusieurs marques de luxe sur la peau, dont Louis Vuitton. Cette pub vivante est payée dès qu’ils se fait griffonner une marque sur un bout de peau. 2. Stian Ytterdahl, 18 ans, qui s’est fait dessiner un ticket de caisse de Mc Donald’s sur l’avant-bras droit. De quoi nous couper l’appétit.3. L’homme qui s’est fait tatouer un chat sur le ventre. L’idée peut paraître mignonne, mais lorsqu’on regarde le bide du monsieur de plus près, on se rend vite compte qu’il a fait en sorte que son nombril représente l’anus du chat qu’il s’est fait tatouer. Très classe.

l’homme au nombril félin © DRStian Ytterdahl et son ticket de macdo © DRLe rappeur au tatouage de marque © DR

Le fameux bonhomme phallus, tatoué sur un bras ©DR

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Vous aviez le prénom de votre petit ami tatoué sur la peau. Pourquoi

avoir décidé de le faire ?

C’était une manière de lui prouver que je tenais vraiment à lui. On était très amoureux à l’époque, j’étais jeune et je pensais qu’il était « l’homme de ma vie ». A l’époque, on parlait d’avoir des enfants, et d’habiter ensemble. Alors je me suis dit, autant me faire tatouer le nom de ma moitié. Chose que j’ai vite regrettée…

Justement, qu’avez-vous fait lorsque vous avez commencé à regretter ce tatouage ?

En réalité, j’avais un peu prévu le coup. Le jour où je me suis fait tatouer, je me suis assurée auprès du tatoueur que l’on puisse recou-vrir le prénom facilement.

Comment avez-vous recouvert votre tatouage ?

Je suis allée chez un tatoueur, et j’ai vu avec lui ce qu’on pouvait

faire pour pouvoir recouvrir le pré-nom. Forcément, il fallait un tattoo plus gros, et plus épais que celui d’origine. Et qui me plaise aussi ! On s’est arrêtés sur l’inscription « hope » accompagnée d’une plume, qui recouvre entièrement le pré-nom.

Cette expérience vous a-t-elle « dégoûtée » des tatouages ?

Non, pas du tout, puisque j’ai fait d’autres tatouages depuis ! Par contre, ça m’a servi de leçon. C’est une chose à laquelle je pense avant de me faire tatouer : je ne me ferai plus jamais encrer le pré-nom d’un copain, ou même d’un mari. Les seuls prénoms que l’on peut marquer sur sa peau, ce sont ceux de ses enfants. J’ai d’ailleurs le prénom de ma fille tatoué sur le bras, et celui-là, je ne le regrette-rai jamais.

propos recueillis par irchade kari et déborah zago

Faute effacée, à moitié pardonnée

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ça fait jaser

Les prénoms, créateurs officiels de tattoos ratés

« L’amour n’a pas de prénom. » C’est comme ça que Gauthier, manager du salon de tatouages Empreintes à Lyon, essaye tant bien que mal de prévenir celles et ceux qui insistent pour inscrire un patronyme sur leur peau. « On évite de tatouer des prénoms, ou certains motifs comme le signe infini, trop répandu. On essaye plutôt de diriger les gens vers autre chose. Un tattoo, c’est à vie, et c’est quelque chose censé nous représenter. D’ailleurs, là, quelqu’un vient de nous appeler pour faire recouvrir un prénom ! »Et cette lubie ne touche pas que les jeunes filles en fleur. Les hommes aussi peuvent être victimes de ce genre de mauvaises idées. Si Gauthier arrive parfois à en dissuader certains, d’autres sont prêts à tout pour inscrire le nom de leur moitié sur leur peau, pour ressortir fièrement du salon de tatouage… Avant de le regretter.

Il y a des tatouages beaux, d’autres un peu moins. Des noirs, d’autres en couleur. Des discrets, ou plus provocateurs… Et puis il y a ceux que l’on regrette d’avoir faits.

Souvent des erreurs de jeunesse, des tatouages faits par l’ami d’un ami, ou encore tout simplement, la déception en voyant le résultat. Bref, il y a des jours où l’on ferait mieux de se casser une jambe. C’est un peu ce que s’est dit Vanessa, le jour où elle a décidé

d’inscrire le prénom de son ex, Alexandre, de manière indélébile sur sa peau.

Vanessa a fait recouvrir un de ses tatouages © Vanessa D.

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Elles vous déshabillent pour la bonne causePlus que quelques jours avant l’événement. Quatre amies organisent un vide-dressing

caritatif, qui se tiendra ce samedi 7 février au passage des Créateurs. Un projet donc vous allez entendre parler, encore longtemps.

Manon, Clarisse, Maureen et Elise sont presque prêtes. A moins d’une se-maine de l’événement, elles règlent

les derniers détails. Il est vrai que depuis plu-sieurs mois, il a fallu tout organiser : mettre en place le vide-dressing, contacter des créa-teurs, trouver des bénévoles, dégoter des partenaires... Une organisation de taille, que les étudiantes mènent à la baguette. C’est dans le cadre de leurs études que les quatre amies ont eu l’idée du projet. Depuis un an, elles étudiaient les possibilités d’orga-niser un événement avec l’association Don-ner la main, qui aide les plus démunis. Mais les filles tombent d’accord quant à la nature de l’événement : hors de question de faire une brocante. « On a eu envie de créer un vide-dressing caritatif, pour les sans-abris. C’est original et unique, et puis, le concept du vide-dressing, ça marche bien », explique Clarisse.

« Déshabillez-vous pour habiller les sans-abris »

C’est le premier vide-dressing caritatif. « Dés-habillez-vous pour habiller les sans-abris ». C’est simple : un article vendu, et 40% du prix final ira aux associations. En plus du vide-dressing, aux allures d’un vrai maga-sin – vêtements pour femmes, hommes et enfants, étiquetés sur des portants - des activités sont prévues tout au long de la jour-née. Car du haut de leurs 19 ans, et avec un

budget inexistant, les petites nanas de l’IUT ont enfilé leurs robes de professionnelles, et réquisitionné des créateurs de la région, pour deux défilés, à 12 et à 15 heures. Il paraît même que Miss Lyon 2014 se prêtera au jeu du défilé sur le tapis rouge. « Du beau monde », comme le dit si bien Manon. Elle et ses trois acolytes ont également voulu don-ner la chance à un jeune étudiant en mode pour offrir un final au défilé de toute beauté (chut, c’est une surprise). Et tout au long de la journée, pour des tout petits prix, l’école Peyrefitte – un de leurs nombreux parte-naires - proposera des maquillages et soins aux participantes. Du hip-hop se dansera aussi dans le passage Thiaffait, ce jour-là. Mais les filles en ont passé du temps, pour arriver à tout cela. « C’est un investissement personnel chaque jour, on est à fond depuis le début », précise Maureen. Cette dernière a vu son appartement s’encombrer, depuis le début de la collecte, de nouvelles colocataires un peu spéciales. Des valises et des cartons, entièrement remplis de vêtements, meublent désormais son chez-elle. Car des vendeuses, il y en a « énormément. » Maintenant, il faut faire venir les acheteuses.

UN éNORME ENGOUEMENT

Le mot d’ordre à quelques jours du jour J : impatience. « On a hâte, car on a remarqué un énorme engouement autour de notre pro-jet. Et on a envie que tout se passe bien, pour

pouvoir être fières de nous », explique Ma-non. « Les vendeuses sont aussi nombreuses à avoir donné leur accord pour qu’à la fin de la journée, ce qui n’a pas été pas vendu re-vienne foyer Notre-Dame de Lyon », explique Elise. Les quatre étudiantes croisent les doigts pour que les acheteuses soient au ren-dez-vous, malgré le froid du mois de février. Et elles ont tout fait pour. « On a créé une journée qui se veut urbaine, avec du hip-hop notamment. On veut sensibiliser les jeunes, que ça leur parle ! ». Rendez-vous donc sa-medi 7 février pour une action solidaire, qui s’annonce déjà mémorable. Trois mots pour finir : chapeau bas mesdemoiselles. Léna ailloudSamedi 7 février, de 10 heures à 18 h 30Au passage Thiaffait, 9, rue Leynaud, Lyon 1er.Métro hôtel de ville.

chapeau bas

Maureen, Manon, Elise et Clarisse vous attendent nombreux samedi. © Léna Ailloud

L’association Donner la main/Don de soi a été créée par Jean-Marc Roffat, un journaliste de la région. Elle est connue pour intervenir sur les cas d’urgence. Elle souhaite faire connaître et sensibi-liser le public sur les cas graves d’iso-lement, d’handicap et de pauvreté no-tamment. L’association médiatise donc les urgences en organisant également des évènements pour récolter des fonds pour les situations urgentes.

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en jeux de société

Situé à deux pâtés de maisons du cam-pus René-Cassin, qui aurait pu deviner que ce cachait là un restaurant d’appli-

cation ? Bon, cette appellation ne doit pas forcément vous dire grand-chose. Il s’agit d’un lieu d’apprentissage, où des élèves en bac professionnel s’exercent en cuisine, en tentant de ravir vos papilles. Du coup, 10 du Mat s’est demandé si ça valait vraiment le coup de troquer son Tupperware contre une carte du restaurant Les saveurs de Jehanne.

« Une table pour trois, s’il-vous-plaît »« Bonjour monsieur, vous aviez réservé ? » La première impression est forcément étrange, lorsque l’on rentre dans la salle de récep-tion. Un jeune homme de quinze ans, bien apprêté, vous installe à votre table. Celle-ci, déjà dressée, serviettes pliées et ensemble de couverts alignés (apparemment, il faut commencer avec ceux les plus éloignés de l’assiette, CQFD). Amuse-bouche en guise d’appetizer : moules marinières façon brochette. A chaque plat, de l’entrée (un gâteau de foie à la sauce to-mate), au dessert (un crumble aux pommes et son sorbet citron), en passant par le plat principal (un assortiment de courgettes, to-mates et oignons farcis, avec poivrons reve-nus à la poêle), tout est accompagné de la petite explication du serveur-élève. Chaque jour, le menu change, et est le même pour

tous.Et il faut dire que les plats ne manquent pas de mordant. Les produits sont frais et bien cuisi-nés. Seul bémol : une présentation pas toujours au poil. Cependant, on confondra vo-lontiers ce que l’on trouve dans notre as-siette avec ce que l’on est en droit d’attendre d’un « vrai » restaurant.

Des produits plus frais que l’hiverUn repas de midi à 16,20 €, avec, plat et des-sert, dans un vrai restaurant (donc assis, et servi à table), et à deux pas du campus, ça attire l’attention. Certains crient déjà à l’ar-naque. Pas de souci : 10 du Mat a tout prévu. D’accord, l’addition est plus élevée que dans un supermarché. Mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’au-delà d’un service digne d’un vrai restaurant, c’est le rapport qualité/prix qu’il faut retenir, comme l’explique Yannick Lunion, chef de travaux au lycée Jehanne de France. « On travaille avec des produits frais, suivant des méthodes traditionnelles. Au niveau des tarifs, on essaie de s’aligner par rapport à la concurrence. Il ne faudrait pas être accusé

de paracommer-cialisme. Dans le quartier (le 9ème ar rondissement, Ndlr), les mêmes tarifs sont prati-qués, mais les pro-duits ne sont pas toujours frais et préparés sur place. Et sont servis avec une prestatio peut -ê t r e ,mo ins soignée. »

Sans oublier que se rendre dans un restau-rant d’application, c’est aussi rendre service aux élèves qui y étudient. C’est grâce à vos commentaires dédaigneux et à votre mau-vaise foi que ces derniers pourront évoluer. Et puis, pas besoin de donner de pourboire. Comme l’explique Yannick Lunion, « faire tra-vailler nos élèves dans ce restaurant d’appli-cation, ça valorise leur travail ».

Une fausse bonne idée ?Vous l’aurez compris, le restaurant Les sa-veurs de Jehanne a tout d’un grand. Enfin, presque. Quelques points viennent tout de même ternir l’ardoise de notre hôte. « Le res-taurant d’application n’est pas un restaurant commercial, reconnaît Yannick Lunion. Il n’y a pas d’enregistrement dans les registres de commerce. Nous n’acceptons donc pas les chèques restaurant, et cela limite forcément la clientèle. En revanche, il n’y a pas de temps d’attente, ni de renouvellement des tables. » Ce qu’il faut aussi souligner, c’est le temps monopolisé par le repas. Certes, le service est rapide, mais il faut quand même compter une bonne heure si l’on se met en tête de se faire tout le menu. C’est plus un temps pri-vilégié que l’on s’accorde de temps à autre, qu’une alternative quotidienne aux mauvaises habitudes alimentaires. Les club-sandwichs ont gagné la bataille, mais pas la guerre.

alexandre festazLes saveurs de Jehanne,6, rue de la Fraternelle, Lyon 9ème.

Jehanne cuisine gastro pour peu d’eurosMarre des club-sandwich mangés sur le pouce ? Ou encore de la salade sous film

plastique avec sa vinaigrette contenue dans un tube à essai ? 10 du Mat vous comprend, et a fait un long voyage (traversé deux rues quoi) pour vous faire découvrir un havre

culinaire à portée de porte-monnaie.

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en jeux de société

le plat principal ne vous laissera pas sur votre faim © deborah zago

une table bien dréssée, comme on les aime© deborah zago

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en jeux de société

Décidément, Alexis Tsipras a de quoi pa-voiser. Dès le lendemain de sa victoire électorale, il recevait déjà les félicita-

tions de son homologue François Hollande. Avec à la clé, une invitation du président fran-çais, qui l’a reçu à Paris, le 4 février dernier. Même la chancelière allemande a déclaré, via son porte-parole, que le Premier ministre grec était « un hôte bienvenu ». Que de gentillesses et d’ama-bilités de part et d’autre ! Mais est-ce vraiment sincère ? Jusqu’à maintenant, François Hollande n’avait jamais daigné répondre aux sollicitations d’Alexis Tsipras, qui souhaitait, lui, le rencontrer depuis 2012. Et ce n’est pas sans dire qu’Angela Merkel n’est pas enchantée par la victoire de Syriza, elle qui ne veut pas en-tendre parler d’un abandon des mesures d’austérités en Grèce. Or, c’est jus-tement l’objectif d’Alexandre Tsipras.

Des dépenses à foison

Le coût de son programme économique, Syriza le chiffre à 12 milliards d’euros. Il comprend notamment une hausse du salaire minimum à 751 euros (contre 586 euros au-jourd’hui), un 13ème mois pour les retraites de moins de 700 euros, et un arrêt des priva-tisations (notamment le port de Pirée). Mais Alexandre Tsipras compte surtout sur une ré-duction de la dette publique (qui atteint à ce jour 175 % du PIB) pour faire passer toutes ces réformes ambitieuses. Car à eux seuls, les taux d’intérêts engloutissent 4% du PIB

grec chaque année. Eleni Ferlet, militante du Parti de gauche dans la 3ème circonscription de Lyon (voir encadré), ne s’est pas faite prier pour dire tout le bien qu’elle pense de Syriza. Un juge-ment qui vient du cœur, elle dont les racines sont à Athènes : « C’est un grand change-

ment d’orientation politique. Syriza est un peu notre parti frère. Maintenant, il va falloir régler la question de la dette illégitime, c’est-à-dire les taux d’intérêts exorbitants que paie la Grèce. » Mais si Alexis Tsipras va au bout de ses idées, il lui faudra convaincre la « Troï-ka » (Commission européenne, FMI et BCE), qui n’a toujours pas versé à la Grèce le prêt de 7 milliards d’euros, prévu au départ pour décembre 2014.

La diaspora grecque en première ligne

Manolis Bibilis habite à Lyon depuis 18 ans. Mais son pays d’origine, c’est la Grèce. S’il n’a pas voté le 25 janvier dernier, ce peintre à la double nationalité franco-grecque est aus-

si membre du Conseil d’administration de la communauté hellénique lyonnaise. Pour lui, le programme de Syriza n’est que la « suite lo-gique » du plan d’austérité imposé par l’Union européenne : « Le programme de Tsipras va amener des changements structurels, mais

j’ai peur qu’en période de crise, les résultats soient trop faibles. Diminuer la dette, c’est très bien, mais il faut à côté une augmenta-tion de la production. » La situation en Grèce, Manolis la connaît bien. Une grande par-tie de sa famille est encore sur place, comme bon nombre de ses amis. « Je sais ce que mes com-patriotes endurent tous les jours. La soupe populaire, l’explosion du nombre de suicides… Mais j’ai beau habiter Lyon, je me sens complètement concerné par ces

événements. » Un constat que partage également Vassilia Sgouri, vice-présidente de l’association des expatriés grecs lyonnais : « Je n’ai pas pu prendre part à l’élection, car il n’y avait pas la possibilité de voter par procuration en Grèce. Je pense que corriger les structures de l’Etat prendra du temps. Mais il faut faire confiance à ces jeunes, ceux de Syriza, qui veulent me-ner des négociations honnêtes avec l’Europe, afin qu’elle donne plus de temps à la Grèce pour payer ses dettes. Cela passera par la croissance, et non par l’exploitation et la stigmatisation du peuple. » Alexis Tsipras est prévenu : il est attendu au tournant.

antoine de longevialle

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en jeux de société

Les grecs lyonnais votent Tsipras Le 25 janvier dernier, la Grèce a vécu un jour historique. Alexis Tsipras, son nouveau

Premier ministre, issu du parti de la gauche radicale Syriza, pourrait bouleverser l’économie du pays. A peine formé, le nouveau gouvernement fait déjà des émules

à l’étranger, et ne laisse pas indifférent les Lyonnais d’origine grecque.

D’après DEFKALION, près de 2000 grecs expatriés vivent à Lyon © mediterranee.com

Eleni Ferlet, une franco-grecque militanteFervente militante du Parti de gauche, Eleni Ferlet travaille actuellement à Lyon, dans la 3ème circonscription de Lyon. Née en France de parents grecs, elle a passé toute sa jeunesse dans l’Hexagone, où elle a fait ses études. En tant que militante politique, elle continue de suivre activement l’actualité de son pays d’origine, d’autant plus qu’une bonne partie de sa famille y vit encore. Et comme elle le signale avec humour, « ils sont plutôt contents de l’élection de Tsipras ». Habituée des allers-retours entre Lyon et Athènes, elle déclare « n’avoir pas vu la Grèce dans cet état depuis sa tendre enfance ».

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c’est passé à la trappe

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«Non je rigole ! » Si ce n’est pas sa phrase préférée, elle devrait bien-tôt le devenir. Visage enfantin et

sourire rieur de celui qui s’apprête à faire une bêtise, Arnaud Mizzon revient sur son parcours. S’il est aujourd’hui le papa de la nouvelle web-série lyonnaise qui tourne sur les réseaux sociaux, son travail de comédien a commencé il y a dix ans. Alors qu’il n’avait que 17 ans, il participe au festival humoristique Juste pour rire. « J’avais des mots sur tous mes carnets de liaison quand j’étais adolescent. Même plus tard, en mas-ter, j’avais droit à des re-marques », explique-t-il.Après une licence hôtelière à l’institut Vatel, puis un master II dans la finance, son CV n’affiche pas tou-jours la mention rire. « J’ai travaillé sept mois à Shan-gaï en tant que chef de projet, lors d’un stage. Puis je me suis fait repérer dans la rue, et j’ai eu un petit rôle dans un grand film chinois », se sou-vient le jeune homme. La ligne de départ est franchie, pour celui qui espère bientôt vivre de sa carrière de comédien. Même si ses pa-rents n’ont pas toujours été en accord avec ses envies, il a quand même suivi sa passion. A 24 ans, le Lyonnais décide de tout quitter, et monte sur les planches pour la première fois, pendant sa formation professionnelle de théâtre. « Mais ce qui me plaît vraiment maintenant, c’est d’être sur les plateaux de

cinéma », confie-t-il, les yeux pleins d’étoiles.

Un débutant chez les plus grands Engrenages, No Limit ou encore Les 30 ans de Canal+ : sous ses faux airs de Jean Dujar-din, Arnaud parvient doucement à se faire sa place sur les grandes productions françaises. Même s’il n’a que des petits rôles, voire par-fois qu’une seule phrase à dire, pour lui,

c’est déjà beaucoup. « J’ai donné la réplique à Vincent Cassel, et même si je ne lui ai dit que « allez viens danser », je tremblais de la tête aux pieds », confie-t-il. Sa réplique, sur un ton stressé mais bel et bien réelle, sera bientôt à l’affiche du prochain film de Maïwenn, jeune réalisatrice française. Petit à petit, le comédien assure sa place sous les projecteurs, et surtout sous le re-gard des réalisateurs. En 2014, Canal+ a soufflé ses 30 ans bougies et là encore, Arnaud était de la partie. « Mon plus beau

souvenir, je l’ai partagé sur scène avec An-toine de Caunes, devant 3 650 personnes. J’avais un petit rôle dans son sketch. Dans les coulisses, j’étais le seul inconnu parmi les Marion Cotillard et autres Jamel », raconte-t-il. Dernier casting en date pour le Lyonnais : celui de la série Braquo, également produite par la chaîne cryptée.

Celui qui avait du bagou

En bon vivant qui se respecte, Arnaud déconne tout le temps. Mais quand il s’agit de bosser et créer sa web-série, le co-médien se met dans la peau du chef de projet. Objectif : démarcher des personnalités, des « guest-stars », pour Les CDD. « J’ai twitté la comédienne Axelle Laffont, je l’ai harce-lée jour et nuit pour qu’elle vienne sur Lyon. Aujourd’hui, c’est devenue ma marraine », confie-t-il fièrement. Sur les 15 épisodes, le jeune

producteur accueille 10 per-sonnalités, à découvrir dans les prochaines semaines. Il semble loin le temps où le petit Arnaud, du haut de ses 5 ans, organisait ses propres pièces de théâtre. « Je revois encore le vieux caméscope de mes parents, et ma mère qui tirait le rideau. » A 34 ans (ah non, toujours 27, c’est vrai), le Lyonnais rêve d’une carrière à la Jean Dujardin, et surtout, du prix tant convoité par le monde du ciné-ma : un césar. lizzie carboni

Arnaud Mizzon, un contrat pour rire« Moi, j’ai toujours aimé faire le con. » Après seulement deux minutes d’interview,

Arnaud Mizzon pose déjà le décor. A 34 ans (non en fait, il blague), à 27 ans, il vient de se lancer dans un nouveau challenge : produire une web-série sur les CDD,

son nouveau bébé dont il est très fier.

la tronche de la semaine

un cdd pour deuxLa web-série lyonnaise, c’est un projet qui mûrit depuis huit mois, et dont le premier épisode a débarqué sur Internet le 30 janvier dernier. Le pitch : deux potes qui vont s’essayer à différents métiers, en 15 épisodes. Dans le premier épisode, figure Maxime Plaisantin, ancien élève de l’ISCPA. Aujourd’hui, si trouver un CDD n’est pas une mince affaire, Arnaud, lui, préfère en rire. Quand on lui demande comment est-ce qu’il a eu cette idée, la réponse est simple : « Je roulais dans le Sud quand j’ai vu deux mecs sur le bord de la route, qui fumaient leurs clopes, l’air complètement paumé. Et je me suis dit que c’était mon pote et moi », lâche-t-il. J’ai posté le projet Les CDD sur une plateforme de crowdfunding et en un mois, on a récolté 5 300 €. » Une série qui reste pour le moment cantonnée au format web, mais qu’il espère bien diffuser à la TV, son objectif pour la saison 2.

La web-série d’Arnaud espère être diffusée un jour à la télévision © Alexia Domin Fassero

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Jeu vidéo : les anti-Corrida voient rougeEntre afficionados et opposants à la tauromachie, la guerre ne date pas d’hier.

Mais cette fois, c’est autour d’un jeu vidéo, dans lequel l’internaute peut se glisser dans la peau d’un torero, que le conflit a refait surface.

Pots de peinture rouge jetés sur les spectateurs, interruption de corridas ou affiche de taureaux gisant dans une mare de sang… Les anti-corridas sont habitués aux actions coup de poing pour

défendre leur cause. Et une fois de plus, ils ont pris le taureau par les cornes pour affirmer leur révolte face à l’annonce de la sortie du jeu vidéo Toro. Développé par une entreprise espagnole, le jeu est censé sortir au mois d’avril sur PC et X-Box. Mais une pétition contre Microsoft - qui distribue le jeu - a déjà atteint près de 60 000 signatures. Le texte accuse « un jeu qui contribue à l’ancrage culturel, et à la glorification de la barbarie et de la maltraitance envers les animaux ». Les réactions sur les réseaux sociaux sont également nombreuses, et ne touchent plus seulement les fans de tauromachie. Beaucoup s’indignent par exemple que des dizaines de jeux de guerre, où des « humains » peuvent être massacrés, sortent chaque mois, sans créer

de polémique. Contacté par 10 du Mat, le président de la Fédération des luttes pour l’abolition des corridas, Thierry Hély, n’est pas de cet avis :

« Il faut se battre contre tout ce qui banalise l’image de la corrida auprès des jeunes. Ce jeu tente de faire ri-mer torero avec héros, alors qu’il est loin d’en être un. On ne montre pas la souffrance des animaux, les cris de douleur des taureaux, et les lames d’acier qui font gicler le sang. On fait passer la tauromachie pour un truc sympa. » Pour tenter d’apaiser les ten-sions, les concepteurs du jeu ont tenu à répondre aux attaques par l’intermé-

diaire du quotidien espagnol El Diario : « On ne voit jamais une goutte de sang, et le jeu permettra aussi de contrôler le taureau et d’en-corner le torero. » Pas sûr pour autant que cet argument réussisse à calmer les ardeurs des opposants. Lorenzo calligarot

Arnaud Mizzon, un contrat pour rire

capture d’écran du jeu video « toro », qui fait polémique © dr

Podemos profite de SyrizaUn vent de contestation contre la rigueur économique souffle sur l’Europe. Après la vic-toire du parti grec Syriza, un espoir s’élève un peu partout sur le vieux continent. C’est le cas du mouvement Podemos (« nous pouvons »), en Espagne, qui a repris du poil de

la bête lors d’un énorme rassemblement de onze mille personnes, ce samedi 31 janvier.

C’est à Madrid, dans la ville qui a vu naître le mouvement, que la démonstration de force de Podemos a eu lieu. Ce parti de gauche est issu du mouvement des indignés, aussi appelé « mou-

vement du 15 mai 2011 ». Date à laquelle des milliers d’Espagnols s’étaient réunis place Puerta del Sol, à Madrid. Une protestation pour crier leur colère et leur indignation contre le gouvernement, et ses réformes budgétaires. Mais aujourd’hui, c’est un véritable coup de force qu’opère le jeune mouvement, dirigé par le tout aussi jeune Pablo Iglesias (36 ans). Le rassemblement tombe à pic pour les Espagnols, puisqu’il est organisé à moins d’un an des législatives dans le pays, et à quatre mois d’élec-tions régionales. Deux échéances majeures où le parti tentera de se faire une place. Surtout qu’il avait déjà créé la surprise en mai 2014, lors des élections européennes, en obtenant cinq députés. « Cette année, nous commençons quelque chose de nouveau. Cette année est celle du changement et nous gagnerons les élections face au PP

(Parti Populaire). Nous sommes un pays de citoyens, nous rêvons comme Don Quichotte mais nous prenons très au sérieux nos rêves » a lancé, durant la marche, un Pablo Iglesias optimiste.Ce retour en fanfare de Podemos fait peur à la classe politique espa-gnole. Et il y a de quoi. « Je n’accepte pas cette idée d’une Espagne sombre que certains veulent dépeindre », a lâché avec détermination Mariano Rajoy, le chef du gouvernement en déplacement à Barcelone. Devant cet élan, la gauche traditionnelle, elle, tente de s’acoquiner avec cette nouvelle puissance, comme l’a souligné Pedro Sanchez, leader du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol). « Je demande aux socialistes de s’unir pour défaire la droite, proclame-t-il avant d’ajou-ter, complice : sur l’envie de gagner face à la droite, personne ne nous battra » Un vent nouveau souffle sur l’Europe : celui de la contestation anti-rigueur. Mais si Syriza en a été la brise, les gauches européennes espèrent qu’elle se transformera en tempête. martin casamatta

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Le 30 janvier 1933 a bouleversé le XXème siècle. Cette élection a transformé l’Alle-magne, puis plus largement, le monde.

A partir de cette date, l’événement le plus meurtrier de l’histoire, la Seconde guerre mondiale a débuté. Mais comment Lyon a ré-agi face à un tel événement ? Dans la capitale des Gaules, il faisait très froid le 30 janvier 1933. « Nous avons des photos montrant que les Lyonnais patinaient sur le Rhône », explique Michaël Douvegheant, chargé de la photothèque au musée Gadagne. La glace avait donc envahi la ville, et la bonne humeur semblait être de rigueur. Les Lyonnais étaient loin de se douter qu’outre-rhin allait se pro-duire une élection grave et dangereuse pour l’humanité. « En 1933, la ville était en pleine expan-sion. Il y a eu l’inauguration de l’hôpital Edouard-Herriot, celle du quartier Grange-Blanche, la construction du boulevard des Etats-Unis… », relate Michaël Douvegheant. La ville a aussi assisté à l’arrivée du nouveau vélodrome du parc de la Tête d’Or et de la piscine Garibaldi. Les constructions allaient bon train, la ville était bien partie pour évo-luer.

« Ce ne peut qu’être une date

graveée dans l’histoire

de l’allemagne » C’est en se rendant à la b i b l i o t h è q u e municipale de la Part-Dieu que l’on découvre comment Lyon vivait en 1933. Les journaux d’époque, conservés en version papier ou sur microfilms, nous ap-prennent que les Lyonnais étaient informés quant à la situation en Allemagne. Le Pro-grès du 30 janvier 1933 évoque, en guise de second titre de Une : « Hitler sera-t-il chan-celier ? Les dessous mystérieux de la crise allemande ». L’article explique comment s’or-ganisait le Reich avant l’élection. Le 31 jan-vier 1933, le journal a même été visionnaire, et écrivait : « Hitler a reçu ce matin la chan-cellerie des mains du président Hindenburg et de M. Von Papen. Il les avait menacés de s’emparer du pouvoir par la « force ». Le pou-voir, ils le lui ont remis. Ce peut être une date grave dans l’histoire de l’Allemagne ». Cette

dernière phrase démontre que le quotidien avait pressenti l’ave-nir. Ce jour-là à Lyon, on an-nonce une tenta-tive de suicide et un début d’épi-démie de grippe, mais aussi « une amusante céré-monie », orga-nisée pour ins-taller le coq de Pathé sur le toit

de la future nouvelle salle de cinéma. A cette même date, Le Nouvelliste titre sur Hitler en mentionnant que son « cabinet est composé d’ennemis implacables de la France », le futur donnera raison au journal. Le 2 février 1933, « le Reichstag est dissous », comme l’indique Le Progrès du jour. Hitler obtient les pleins pouvoirs et tout va aller très vite.

un objectif : lutter contre l’antisémitisme Le 8 avril 1933, Lyon décide de réagir. Les Nazis au pouvoir mettaient déjà en place des camps de concentration, dont celui de Dachau, ouvert officiellement par Heinrich Himmler en mars 1933. Ce même jour, la Ligue internationale contre l’antisémitisme organise un meeting à Lyon. L’objectif ? « Protester contre l’antisémitisme hitlérien », pour reprendre les termes des archives municipales de Lyon. Ce meeting s’inscrit donc dans la lutte contre la montée de l’Al-lemagne nazie. Plusieurs discours se sont succédés, dont celui du maire de l’époque : Edouard Herriot. Lyon a été un pionnier dans la lutte contre l’antisémitisme grandissant de l’époque. Un meeting annonciateur de l’ave-nir, puisque la ville deviendra un bastion de la résistance de la zone libre. Le résistant Jean Moulin en est d’ailleurs le parfait symbole.

Arthur Vernassière

1933 : à Lyon, la presse flaire le danger

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retour vers le passé

Le Progrès se doute que l’Allemagne cache de sombres projets © Arthur Vernassiere

Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler prenait le pouvoir en Allemagne, plongeant le pays dans le nazisme. A Lyon, cet événement historique

n’est pas passé inaperçu. Les informations sur le sujet ont circulé en masse, et les Lyonnais ont fini eux aussi par se scandaliser des manœuvres nazies.

Le nouvelliste de l’époque titrait également sur les événements qui se déroulaient en allamgne© Arthur Vernassiere

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La force tranquille du KGBEnseignés au gymnase Bayard, les cours d’arts martiaux russes Systema ne collent

pas vraiment aux préjugés. Loin des combats dignes de la mafia russe, il s’agit plutôt d’exercices respiratoires et de techniques de défense, apprises par l’instructeur en for-

mation, Stéphane Vartanian. Un véritable art de vivre.

Avant de débuter mon premier cours d’art martial russe, j’ai une boule au ventre. Je m’attends à débarquer au milieu d’un champ de bataille russe. Avec des agents du KGB, équipés jusqu’aux

dents, en plein entraînement commando, et une centaine de pompes à leur actif. Peut-être même une bouteille de vodka dans une main, et leur meilleur pote Mikhaïl Kalachnikov dans l’autre. L’armée d’ar-moires à glace n’attend que moi. La liste des clichés russes est encore longue, mais autant casser cette image dès le départ : l’art martial russe, ou Systema, n’est pas ce que vous croyez. Il s’avère que l’armée de colosses se transforme finale-ment en apprentis de tous âges. Les exercices du KGB sont en fait des mouvements inspirés du yoga, et le sergent instructeur n’est pas la bête noire tant redoutée, mais plutôt un maître à l’humour imparable.

quand le sergent instructeur se transforme en maître yogiUne fois le cours débuté, la séance commence par des exercices res-piratoires. Et ce pour une raison bien précise : selon Stéphane Varta-nian, le sergent instructeur du moment, « l’art martial russe Systema est basé sur la défense, mais aussi sur la respiration. Il faut savoir contrôler sa peur en situation de stress, et je ne parle pas unique-ment en cas d’attaque. Contrôler sa peur par le biais de la respiration est important dans la vie de tous les jours. En apprenant à respirer, vous évacuez les tensions et ne perdez pas vos moyens ». L’exemple type de Stéphane Vartanian est de vous mettre dans la situation sui-vante : vous vous retrouvez face à un autobus. Si la panique s’empare de vous, vous terminez écrasé comme une crêpe. Alors que si vous

respirez, vous serez plus réactifs. Après 30 minutes de relaxation et d’échauffement, les choses sérieuses commencent.

La règle d’or : protéger son cervelet Une fois le corps relaxé, nous sommes prêts à attaquer l’étape « com-bat à la russe ». Il s’agit en fait d’apprendre à éviter les coups, dés-tabiliser son partenaire et attaquer. Tout ça se fait au ralenti, histoire d’avoir confiance en ses défauts, et de corriger sa stabilité. Le Syste-ma semble reposer avant tout sur la patience et la sagesse. « Quand on pratique ce sport, il faut l’apprendre avec intelligence. Les gens qui viennent ici uniquement pour frapper vont soit apprendre la com-passion et rester, soit partir, car selon eux, il n’y a pas assez d’action. L’intérêt de Systema, c’est que ce soit accessible pour tout le monde », explique l’entraîneur. Présenté comme ça, l’art martial russe semble peut-être facile. Dé-trompez-vous : les difficultés pour devenir agent du KGB sont nom-breuses. Tian Vasne, débutant dans le Systema depuis le mois de septembre, n’arrive pas à concilier respiration et action. « Le plus difficile dans l’art martial russe est de tenir compte de sa respiration, quand nous attaquons ou nous chutons. Il ne faut surtout pas rester en apnée, car nous arrêtons d’écouter notre corps. » L’art martial russe est à la portée de tous, mais le plus important à retenir reste l’état d’esprit qui l’accompagne. Une fois le cours terminé, tous les participants se regroupent autour du « cercle de fin », et se remercient mutuellement, dans une ambiance conviviale.

Léa laboureau

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L’instructeur en chef expliquant la façon idéale de déstabiliser son partenaire © Léa Laboureau

le sportif du dimanche

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le jugement dernier

l’instant pop corn Le pitch : Florence et Vincent Leroy réussissent tout. Leur carrière, leur mariage et leurs enfants. Jusqu’au jour où ils décident de divor-cer. Le problème, c’est qu’ils reçoivent en même temps la promotion rêvée. Alors là, tout vire au cauchemar, et la guerre est déclarée. Leur objectif commun : TOUT faire pour ne pas avoir la garde des enfants. Eh oui, dans les films habituels (ou même dans la vie), c’est plutôt l’inverse. On aime ses enfants, alors logique, on veut la garde. Avec un scénario pareil, et des acteurs plutôt performants en temps normal, comme Marina Foïs et Laurent Lafitte (de la Comédie fran-çaise, tout de même), ce film possède tous les ingrédients pour plaire. Normalement. Une production facile à vendre, mais avec une histoire qui s’avère plate et un peu brouillon, finalement. Les deux scénaristes, Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, à qui on doit pourtant Le Prénom, plutôt réussi, préfèrent ce coup-ci retarder la comédie, pendant que nous, on s’ennuie tranquillement dans notre fauteuil. Empoisonnement d’enfants, yaourt jeté en pleine figure, combat au paintball qui mène l’un d’eux à l’hôpital… il est clair que les deux

parents vont trop loin. En tant que spectateur, on se demande un peu où se mettre. Le concept est peut-être clair, mais pas certain que le succès soit au rendez-vous. Entre Marina Foïs, qui joue la mère in-digne et vicieuse et le père, Laurent Lafitte, plutôt fin et manipulateur, on assiste à une partie de pitreries et de vengeances en tout genre, et ce, tout le long du film. Comprenez qu’à un mo-ment, on a juste envie que ça s’arrête. En réalité, avec deux acteurs comme ceux-ci, on s’attend à mieux, on met la barre haute, au risque d’être déçus. Mais bon, quand on peut se faire de l’argent grâce à une « super-production » qui risque de plaire au plus grand nombre (et d’en dé-cevoir certains aussi), mieux vaut accepter le challenge… Ou pas.Papa ou maman, de Martin Bourboulon, avec Marina Fois et Laurent Lafitte, Anne Le Ny, Michaël Abiteboul, Judith El Zein. En salles. 1h25

léa cardinal

Empire : la série thug life Lancée début janvier, Empire n’en finit plus de faire exploser les audiences.

A peine un mois après sa diffusion sur Fox, les producteurs envisagent déjà de produire une deuxième saison. Recette d’un succès à l’américaine.

Oubliez les blockbusters américains. Voyez plutôt des histoires de famille, et des secrets, le tout mené dans une

ambiance hip-hop. Le pitch est simple, mais subtil et efficace. Empire, c’est l’histoire de Lucious Lyon (joué par Terrence Howard, déjà vu dans Iron Man), un ancien voyou qui s’en est sorti et a laissé les mauvaises fréquen-tations derrière lui. Son succès, il le doit à sa musique : le rap. Une passion qui le suit depuis ses plus jeunes années, et qu’il décide de faire partager. Il bâtit alors Empire Records, un label qui engrange des millions de dollars. Mais, il y a une ombre au tableau (et oui, tout ne pouvait pas se passer comme sur des roulettes). L’homme apprend qu’il est atteint de sclérose latérale myotrophique, une mala-die grave dont vous avez entendu parler il y a quelques mois avec le fameux Ice bucket challenge. Bref, il lui reste trois ans à vivre, et il doit décider qui de ses trois fils lui succé-

dera. Sa femme Cookie, elle, vient de purger dix-sept ans de prison pour trafic de drogue, qui a cependant permis de lancer l’entreprise familiale. Avec une telle histoire, on imagine l’origina-

lité des dialogues, et un scénario plein de rebondissements. Des rivalités, des men-songes naissent au fil des épisodes, au sein de la famille. Les producteurs ne se sont pas gênés pour dénoncer des sujets tabous,

comme l’homophobie dans le monde du rap, que Jamal, l’un des trois fils, doit affronter au quotidien. Avec un casting quasi « black » (à 99%), Empire traite aussi de la place des Afro-américains dans la société. Eh oui,

difficile à croire, mais il n’y a bien qu’une seule blanche qui figure dans la série, la femme d’André, le fils aîné.Avec un scénario de qualité, des acteurs qui le sont aussi, le public ne peut qu’adhérer à cette nou-velle production de Fox. Côté sono, ça envoie aussi du lourd. Mêlant rap et r’n’b, les musiques restent dans les esprits (on espère que les producteurs n’auront pas à s’ex-cuser comme pour La reine des neiges). Diffusée le mercredi soir,

Empire connaît déjà un succès fou, avec près de 11 millions de téléspectateurs chaque semaine. Ce n’est pas un hasard si Fox a passé commande pour une deuxième saison, à la rentrée prochaine.

Léa cardinal

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écran total

Lucious lyon, un ancien voyou qui a fait fortune © fox

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le jugement dernier

Top Des parodies du Prince de Bel Air, on en a vu. Et après celle de Soprano dans sa chanson Fresh Prince, on commençait à désespérer d’en voir un jour une digne de ce nom. Heu-reusement, Jimmy Fallon, le présentateur de l’émission américaine The Tonight Show, nous a prouvé que nos espoirs n’étaient pas vain. Mardi soir, c’est avec une casquette vissée sur le côté, et des couleurs criardes typiques des années 1980, que Fallon a parodié le générique de la série Le Prince de Bel Air. Et cette parodie a atteint la perfection, quand Jimmy Fallon s’est mit à danser le Carlton (danse inventée par Carlton, l’un des héros de la série) avec … Alfonso Ribeiro, alias Carlton, en personne ! Une vidéo que l’on conseille à tous les animateurs français de regarder. Qui sait, on aura peut-être le privilège de voir Laurent Ruquier parodiant Dallas, grimé en Sue Helen. I.K

FlopAvis à tous les amoureux de bonne musique. Si l’envie vous prend d’aller voir un concert à la halle Tony-Garnier mercredi prochain, n’allez surtout pas voir celui de Violetta. Après Hanna Montana, Camp Rock et High School Musical, on pensait en avoir fini avec les vedettes tout droit sorties de Dis-ney Channel. Mais avoir frôlé la surdité en écoutant les chansons mièvres de Miley Cyrus & co n’est ap-paremment pas suffisant. Alors Disney récidive, en

inondant à nouveau nos oreilles d’immondice avec Violetta. Cette série argentine sirupeuse, qui séduit uniquement les jeunes filles de moins de 15 ans, débarque à Lyon. Pour les malheu-reux qui ont une petite cousine qui les traîneront au concert le plus affligeant de la Terre, le conseil de la rédac’ tient en deux mots : boules Quies. I. K.

Le choix de la rédac

Jusqu’au 8 février, le cinéma indépendant villeurbannais Le Zola propose un cycle consacré au cinéma british et irlandais. Baptisé Ciné O’Clock, le festival fête ses vingt ans cette année, et pas n’importe comment. L’accent sera mis sur la mu-sique, avec la projection samedi 7 février d’une version restaurée de A Hard Day’s Night, film sur la rencontre entre les Beat-les. Au programme également, une soirée courts-métrages British Thrills, précédée de bande-annonces de films fantastiques britanniques d’époque. Et, cerise sur le gâteau, un ciné-concert interprété par le musicien Christian Paboeuf.Pour info, Le Zola est un cinéma géré par une association qui compte 70 bénévoles et huit salariés, et défend un cinéma indé-pendant, de proximité et de qualité. Vos 6,70 € seront donc dépensés pour une bonne cause.

Ciné O’Clock, du 31 janvier au 8 février. Au cinéma Le Zola,117, cours Emile-Zola, à Villeurbanne.

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le jugement dernier

tonton chichi & papy giscard

Rentrer chez soi après une dure journée de travail est souvent syno-nyme de pla-teau télé. Armé de notre za-pette, nous mi-traillons notre petit écran à

la recherche du programme qui

réussira à nous captiver. Après avoir douloureusement aperçu des extraits de Joséphine, ange gardien et d’un des prime times soporifiques de Cyril Hanou-na, nous tombons sur des visages familiers. Des visages que nous ne voyons plus aussi souvent qu’avant, et qui ont sur nous l’effet de la madeleine de Proust. Des bouilles connues de tous, qui ne sont autres que celles de tonton Chirac, Premier ministre, et papy Giscard, Président. Sujet de l’émission Duel sur France 5, jeudi der-

nier, la seule vue de Chichi et Gigi d’Estaing nous a remis d’aplomb. Car aujourd’hui, si l’on veut éviter les téléfilms sirupeux de TF1 ou l’humour lourdingue de D8, nous devons nous coltiner des images à nous saper le moral, de Hollande, Valls, Sarko et compagnie, qui squattent les chaînes d’infos en continu. C’est pourquoi, lorgner sur des images de ces vieux briscards, voyageant dans les DOM-TOM et partant en week-end ensemble à Brégançon, nous met du baume au cœur. Même si ces deux-là se haïssaient, oncle Chichi et papy Giscard restent notre couple préféré de la Vème République. Papy Giscard en train de barboter dans la piscine de l’hôtel avec le président américain Gerald Ford, pendant que tonton Chichi se balade en Polynésie française, avec une couronne de fleurs sur la tête. Autant de souvenirs que la rédac de 10 du Mat, dont les journa-listes sont tous nés sous Mitterrand, n’a pu connaître qu’à travers les Tumblr comme Fucky yeah Jacques Chirac, ou Duel, l’émission de France 5. C’est pour cela qu’aujourd’hui, nous les bébés de la Mitterrandie, nous militons pour voir Hollande manger un strudel avec Merkel à la fête de la Bière, pendant que Valls se balade à Calcutta, vêtu d’un sari. Pour qu’enfin, regarder les émissions politiques et autres chaînes d’infos en continu, ne nous donne plus envie de zapper sur Hanouna. irchade kari

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Jacques Chirac à Wallis et Valéry Giscard d’Estaing à Brégançon © DR

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La phrase de la semaine

« les gens qui s’arrogent le droit de dire que l’ensemble de la communauté musulmane a été offensée sont des gens qui prennent les musulmans pour des imbéciles. »

Luz, dessinateur de Charlie hebdo, concernant les manifs anti-charlie.

Courir dans le purin, so british !

photomaton

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Non, cet homme n’est pas là pour un carnaval anglais. Il par-ticipe au Tough guy challenge, « défi pour dur à cuire en fran-çais », un marathon british comprenant un cross de 10 km, suivi d’un parcours du combattant avec 250 obstacles. Tous les ans, on recense des milliers de concurrents qui prennent le départ de cette course. Situé sur les hauteurs de Wolverhampton (près de Birmingham), le tracé est réputé, selon les organisateurs, comme plus difficile que le pire entraînement militaire. Avec des conditions météos dignes d’un temps typiquement anglais, les participants doivent se confronter aux obstacles les plus fous.Petit aperçu de certains d’entre eux, au cas où certains d’entre vous auraient l’envie d’aller au suicid…, pardon, envie de se dépasser : franchir des murs à main nue ou à l’aide de cordes,

se faufiler dans des tunnels qui servaient autrefois à l’évacua-tion des eaux usagées, descendre en tyrolienne des câbles qui envoient des décharges électriques, patauger dans des mares remplies de boue (Angleterre oblige) et de purin, retourner dans la boue mais cette fois sous les barbelés, traverser des bottes de foin en feu (comme notre homme courageux sur la photo), nager dans des eaux glaciales et franchir un tunnel sous-marin, ou pour finir, sillonner un champ d’orties. En bref, un parcours de santé que John Albon, un Norvégien, a effectué en 1 h 39, temps record qui lui a permis de remporter l’épreuve. Pour ceux qui auraient encore des velléités, sachez que sur les 11 000 participants, 1 500 n’ont pas pu terminer la course. Martin Casamatta

11 000 personnes participent au tough guy challenge, et certains cherchent plus de légereté © AP Photo/Jon Super