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Le canard qui vous fait du bien hors série lyon métropole pour les nuls n°6 - Du 26 février au 5 mars 2015

10 du Mat - numéro 6

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Sixième et dernier numéro de l'hebdomadaire des étudiants en troisième année de journalisme, spécialisés en presse écrite, de l'ISCPA Lyon.

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Le canard qui vous fait du bien

hors série

lyon métropole pour les nuls

n°6 - Du 26 février au 5 mars 2015

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Oyez, oyez

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OURSEdité à l’ISCPA Lyon

47, rue Sergent-Berthet, Lyon 9ème.

Téléphone : 04 72 85 71 76.

Directrice de publication Isabelle Dumas

Rédactrice en chef Déborah Zago

Secrétaire de rédaction Alexandre Festaz

Maquettiste Garance Cherubini

Rédacteurs Léna Ailloud, Lorenzo Calligarot, Lizzie Carboni,

Léa Cardinal, Kévin Charnay, Garance Cherubini, Alexandre Festaz,

Guillaume Fradin, Irchade Kari, Benjamin Logerot, Antoine de Longevialle

et Eléonore Ribes.

Contacter la rédaction : [email protected]

Retrouvez-nous sur le web : www.10dumat.iscpalyon.com Photo couverture : © Lorenzo Calligarot

@iscpalyon #10dumat

facebook.com/10dumat

@10dumat

Amicalement vôtreChère Métropole,

A première vue, nous n’avons aucun point commun. Toi, tu es sérieuse et encore mystérieuse pour bon nombre de gens. Alors que 10 du Mat a été l’instrument des folies et autres inepties qui ont frappé la rédaction. Toi tu as pour but de « simplifier l’organisation administrative », d’après tes pères politiques. Tandis que nous, nous ambitionnons d’informer, faire rire et surprendre nos lecteurs at-tentionnés. En somme, sur le papier, nous étions un peu comme les deux héros de la série télé britan-nique du siècle dernier « Amicalement vôtre ». Comme Roger Moore alias Dany Wilde et Tony Curtis qui campait le personnage de Lord Brett Sinclair, nous venions de deux mondes différents et nous avions des aspirations opposées. Tout nous séparait lorsque nous avons commencé à nous pencher sur ton sujet. Pourtant au fil des jours, en apprenant à te connaître, nous avons commencé à nous identifier à toi. En terminant ce 6ème et dernier numéro, nous avons réalisé que nous étions les Charlie et Lulu, les Marlène Dietrich et les Greta Garbo lyonnais. Non loin l’envie de nous comparer à ces « illustres » personnages, mais au final les contraires s’attirent et nous nous ressemblons terriblement. Comme toi, notre canard a vu le jour en janvier 2015.Comme toi, encore beaucoup de personnes ignorent notre existence. Comme toi, nous avions des buts, des rêves, des envies. Et comme toi, nous sommes au moment du bilan. Voilà deux mois que nous nous sommes lancés. Deux mois que nous nous donnons corps et âmes, jusqu’à en être aussi épuisé que Tom Hanks dans « Il faut sauver le soldat Ryan ». Deux mois que nous existons pour vous, vivons pour vous, écrivons pour vous. Vous mes chers lecteurs, qui découvrez ce dernier numéro, qui le feuilletez en dévorant un croissant à 10 heures du mat’, vous avez été nos juges et notre obsession pendant deux mois. Au plaisir de vous recroiser au détour d’autres articles. Amicalement vôtre.

déborah zago

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puzzle

la tronche de la semaine

CHAPEAU BAS en jeuxde société

le sportifdu dimanche

La métropole ne change pas le sport

p.13

retour vers le passéc’est passé

à la trappe

culturation

Michèle Vullien, la mobilité comme

priorité p.10

ça fait jaser Métropole, ça change quoi pour moi ? p.4-5Interview : David Ki-

melfeld, vice-président de la Métropole p.6

Optimod’Lyon, nouvelle application

pour taxis p.7

miroir

Métropole : quelle image pour les entre-

prises ? p.11Lyon vise le top

pour la santé p.11

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Que reste-t-il du Rhône ? p.8

Elections départementales dans le nouveau Rhône P.9

chrono’ express

1969 : la Communauté urbaine voit le jour p.12

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Métropole : pas d’im-pact sur la culture p.14

Comparaison : les autres métropoles p.15

La Métropole en quelques dates p.16

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La vie est un éternel questionnement. A 5 ans, on se questionne sur l’avenir de Oui-Oui. A 15 ans, on s’interroge sur les

techniques de drague. A 20 ans, mille ques-tions nous taraudent : comment vais-je payer mon emprunt étudiant ? Qu’est-ce que je vais faire plus tard ? Où vais-je boire ce soir ?Mais depuis le premier janvier dernier, une

autre question est venue s’ajouter à notre pile d’interrogations existentielles. Cette ques-tion qui me semblait aussi mystérieuse que l’Atlantide de Jules Verne, tient en quelques mots : qu’est-ce que ça change la métropole de Lyon pour moi ? Depuis que j’ai ouvert un canard gratuit et zieuté un article intitulé « La Communauté urbaine de Lyon laisse place au

Grand Lyon Métropole », la Métropole a rem-placé l’éternel « Où vais-je boire ce soir ? », par « C’est quoi ce truc ? ».Face au flou qui l’entourait, une seule chose me paraissait bonne à faire : enquêter pour élucider ce mystère.

A LA RECHERCHE DE LA SACRO-SAINTE REPONSEPremière étape : demander à mon entourage.Tel inspecteur Gadget, c’est armé de mon ca-lepin et de mon stylo que je suis allé interro-ger mes amis étudiants à Lyon 3 au sujet de la Métropole. « Hein ? », « Quoi ? », « Qu’est-ce que tu racontes toi encore ?!? », sont les ré-ponses des lumières qui pullulent dans mon groupe d’amis. Après cet échec cuisant, j’ai profité de ma pause déjeuner pour interroger Davina Cherifini, l’employée de la cafet’ du campus René-Cassin à Vaise. Et sa réponse a été sans appel : « Ça ne change rien et ça ne sert à rien ». Je me rabats donc sur mes parents. Après avoir interrompu le dîner de famille avec ma question, ce sont des regards interloqués que j’ai eu en guise de réponse.

La Métropole : c’est pas sorcier !Avant, lorsqu’on tentait de nous expliquer ce qu’est la métropole de Lyon, nous étions face à un charabia administratif qui nous échappait complètement, et ne répondait pas

à la fatidique question. Mais ça, c’était avant que 10 du Mat n’endosse le rôle de Fred & Jamy (anciens animateurs de l’émission « C’est pas sorcier »),

pour vous expliquer tout ça.

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LA VOIX DES LYONNAIS« La Métropole ça change quoi pour vous ? » C’est la question que nous sommes allés poser aux Lyonnais et aux habitants de la jeune Métropole.

Jean-Luc Glatard, chargé de la logistique à l’Idrac :« Pour l’instant, on n’en voit pas vraiment les effets, comme ça vient de commencer. Il faut voir à la longue. »Philippine Gouri, étudiante en master 2 à l’Idrac :« On ne savait pas du tout qu’il y avait une Métropole. Ça ne change rien dans ma vie. »Marc-Henri Wach, employé du Cefam :« La Métropole ne change rien. »Virginie Kasowski, étudiante en master 1 à l’université Lyon 1:« La Métropole ne change absolument rien. Mon mec est dans la politique, donc je sais que la Métropole existe, mais ça ne change rien. »

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« LA métropole, ça change quoi pour moi ? » © déborah zago

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Voyant que mon entourage était aussi fiable que Wikipédia, j’ai décidé de trouver la ré-ponse tant convoitée sur le seul et l’unique : Internet. Enfin, je finis par trouver une ré-ponse à la question sur le site www.gran-dlyon.com :« Depuis le 1er janvier 2015, la Communauté urbaine de Lyon a fait place à la Métropole de Lyon ! Une collectivité moderne qui réunit les champs d’action du Département et de la Communauté urbaine sur les 59 communes qui composent le territoire du Grand Lyon. Le Département continue d’exercer ses com-pétences pour les 228 autres communes ». Autant dire que je reste toujours dans le brouillard après avoir lu ce blabla adminis-tratif. Alors, j’ai décidé de me saisir de mon smartphone et de l’utiliser pour autre chose que Facebook, pour appeler Agnès Benoist, l’attachée de presse de Gérard Collomb. Au bout du fil, une femme pressée me réponds « Appeler mon service presse, je suis en pleine réunion ! ». Ne m’avouant pas vaincu, j’appelle le service presse du Grand Lyon et là, un homme me décourage en répétant « Je n’ai PAS que ça à faire. Envoyez-moi un mail, je vous répondrai dans l’après-midi ». Pour moi, appartenant à la génération Y, l’attente a failli mettre fins à mes espoirs.

MON HOMME POLITIQUEToujours déterminé à trouver une réponse à ma question, j’ai décidé d’interroger les ins-tigateurs du projet « Métropole ». L’heureux élu est Marc Grivel, président du groupe Sy-nergies-Avenir, qui représente 29 communes alentours et qui est également maire de Saint-Cyr-Au-Mont-d’Or. Naïf et désireux d’avoir

une réponse à ma question existentielle, je répète à nouveau « Qu’est-ce va changer la Métro-pole ? ». En guise de ré-ponse, c’est un pamphlet politique que j’ai obtenu : « Il y aura une sous-re-p r é s e n t a -tivité des c o m m u n e s au sein du

Conseil métropolitain, ce qui est inacceptable. Le vote des municipales est pourtant l’élec-tion où le taux de participation est le plus élevé dans notre pays. Les Français élisent avant tout un maire. Et que va-t-on dire aux habitants de l’agglomération ? Que leur élu n’a pas le droit d’être représenté ? C’est un déni de démocratie et une faute politique ».Sourire crispé par l’incompréhension face à ce langage politicien, je renouvelle ma ques-tion en précisant « Que va changer la Métro-pole, dans MA vie de tous les jours ? ». « En deux mois, les gens ne s’en sont pas aperçus tout de suite, mais ce sera dans la durée. Par exemple, si un administré pose une question à son maire, sur la police de la circulation, ou sur un emplacement illégal occupé par des gens du voyage. Et bien le maire devra ré-

pondre : « Il faut demander à la Métropole ». Le signal envoyé à la population est très mau-vais, car il laisse penser que le maire ne sert plus à rien. C’est inacceptable ».Outre le fait que la Métropole est aussi inté-ressante qu’un épisode de soap opéra, l’in-formation qui m’a interpellé c’est d’apprendre que ses habitants seront appelés au vote en 2020 pour élire les 165 représentants qui siégeront au Conseil métropolitain. Une nou-velle qui a réussi à me saper le moral. Moi qui croyais que grâce à la création de la Métro-pole j’échapperais à une élection (la dépar-tementale) et, finalement, je serai appelé au vote dans cinq ans. Passé la frustration née de cette information, je décide de dévaliser le bureau de tabac de tous les journaux lyon-nais qui s’y trouvent, dans le but d’en savoir davantage. A la lecture de Tribune de Lyon, Lyon Capitale et autre Progrès, j’apprends qu’en plus d’avoir permis aux élus d’aug-menter leurs salaires de 20 %, une hausse des impôts locaux de 5 % a été votée par la nouvelle entité en janvier dernier.Résultat de cette enquête : si l’on réside dans le Grand Lyon Métropole, on peut partir en week-end à Rome ou faire un barbecue les 22 et 29 mars, sans craindre de ne pas rem-plir son devoir de citoyen… Sauf pour les flemmards qui, comme moi, pleurent déjà à l’idée d’élire les conseillers de leur circons-cription, en 2020 pendant les prochaines municipales.

dossier irchade kari et antoine de longevialle

Infographie garance cherubini

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3 questions à … Philippe Cochet, du groupe UMP au Conseil métropolitain et maire de CaluireQuel premier bilan peut-on tirer deux mois après la mise en place de la Métropole ?Philippe Cochet : Force est de constater qu’il n’y a toujours pas de feuille de route. On reste dans le flou à propos de la politique du logement, du social, etc. La transition s’est déroulée très vite et du coup cela a étouffé le cœur du sujet, à savoir l’orientation politique. Mais les citoyens ne s’intéressent guère à ce problème.Vous êtes aussi maire de Caluire. Qu’est-ce que cela va changer dans la vie de vos administrés ?Franchement, pas grand-chose, à part que l’administratif sera dorénavant géré par la Métropole et non par le département du Nouveau Rhône. La seule nouveauté pour nos concitoyens c’est l’aug-mentation de 5 % des impôts locaux. On pouvait espérer mieux comme début.Que pensez-vous du redécoupage électoral ?C’est un redécoupage politique. Si la droite revient au pouvoir en 2017, nous reviendrons dessus parce que ce n’est rien d’autre qu’une réforme qui vise à conforter la majorité socialiste dans sa position actuelle. Mais il y a aussi la représentativité des communes qui pose problème. A partir de 2020, la Métropole verra ses pouvoirs considérablement accrus, au détriment des maires qui auront moins de compétences. C’est une erreur. On ne peut pas nier le rôle d’un maire comme on s’apprête à le faire.

ça fait jaser

59communes

78 % des recettes du Conseil général du Rhône reviennent à la Métropole

1, 3 milliond'habitants

3,5 millions d'euros

budget de la

Métropole

2ème agglomération

de France

sources : 20 minutes et l’Express

Quels ont été les changements concrets qu’a apportés la Métro-pole dans votre rôle d’élu ?

C’est déjà l’ensemble des compétences du Conseil général que nous avons récupéré. C’est-à-dire beaucoup de choses au fond. L’accompagnement du handicap, la prise en charge des personnes âgées, la gestion des collèges, des assistantes maternelles, tout ce qui se rapporte à l’aspect social somme toute. Après, personnellement, dans mon rôle de maire, c’est la totalité du contact avec mes administrés qui est à revoir. A la suite de la suppression des conseillers généraux, c’est désormais à nous de renforcer la proximité avec les citoyens lyonnais.

Parlons d’eux justement, qu’est-ce que la Métropole va apporter de nou-veau aux citoyens ? C’est avant tout un changement d’interlo-cuteurs pour eux. J’ai souvent tendance à prendre des exemples pour illustrer l’ap-port de la Métropole. Alors imaginons un homme. Ce dernier est à la recherche d’un emploi mais possède également un handicap partiel. Il souhaite aussi inscrire ses enfants au collège, ou se renseigner sur la prise en charge des petits dans les crèches. Au lieu de devoir se rendre dans des dizaines guichets et de réexpliquer sans cesse sa situation et ses besoins, il fera tout au même endroit. Au

fond, c’est LE but de la Métropole : simplifier les démarches et éviter la multiplication des interlocuteurs. La période est à l’économie et à la ré-cession, la Métropole et sa volonté de supprimer des interlocuteurs a-t-elle permis de faire des économies ? En tout, ce sont 36 conseillers généraux qui n’existent plus et qui font approximativement économiser un million d’euros à la collecti-vité. En tant de crise, c’est loin d’être négli-geable. En revanche, nous sommes, et heu-reusement, dans un système avec des postes qui sont assurés pour les fonctionnaires. On ne peut pas arriver et virer tout le monde. Après, est-ce que certains postes seront supprimés au moment du départ à la retraite

de certains ? Sûrement que si.

Avez-vous eu des demandes de vos administrés sur le rôle de cette Métro-pole ? A vrai dire, très peu. J’ai eu beaucoup de questions de la part des associations de quartiers qui s’occupent de certaines de ces compétences, pour savoir comment la transi-tion allait se faire. Après, j’en ai eu quelques-unes pendant la campagne des municipales mais pas énormément.

Quel est votre rôle au sein de la Mé-tropole ?Je m’occupe principalement des questions économiques au sein de la Métropole. Mais je fais aussi partie d’une délégation sur l’inser-tion. Je cherche à faire de meilleures passe-relles entre ces deux entités qui fonctionnent bien mieux quand elles sont combinées.

Beaucoup de métropoles se créent en ce moment, qu’est-ce que celle de Lyon a de particulier ? La vraie particularité de la métropole Lyon-naise est que c’est la seule qui a récupéré les compétences du Conseil général.

lorenzo calligarot

« La Métropole simplifie les démarches »Maire du 4ème arrondissement depuis juillet 2011, David Kimelfeld a tout fait très vite. Devenu président de la fédération PS du Rhône un an plus tard, il est désormais premier vice-président de la Métropole de Lyon. Il incarne pour beaucoup le successeur désigné

de Gérard Collomb, mais il a, pour 10 du Mat, pris le temps de revenir sur la mise en place de cette Métropole.

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Le conseil de la métropole de Lyon

Le conseil de la Métropole siège au 20, rue du Lac dans le 3ème arrondissement et est présidé par Gérard Collomb. Cette entité prend le relai du conseil communautaire de la communauté urbaine de Lyon, qu’a remplacé la Métropole. Le sénateur-maire est entouré de 165 conseillers métropolitains, dont 25 vice-présidents. Ces derniers ont chacun un thème qui leur est propre, David Kimelfeld gère par exemple l’économie (voir ci-dessus) mais d’autres s’occupent des universités, des ressources humaines ou encore de la culture et de l’urbanisme. Les groupes les plus représentés dans ce conseil sont l’UMP (41 sièges), le PS (33 sièges) et le groupe Synergies-Avenir avec 29 sièges.

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david kimelfeld est le premier vice-président de la métropole de lyon © DR

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Les taxis ont leur appli’La Métropole lance une application pour faciliter les déplacements intelligents.

Celle-ci comportera une interface qui permettra de localiser les stations de taxis, ainsi que la présence de ces derniers. Elle s’inscrit dans une volonté de lutter contre

la concurrence des VTC, mais bénéficie aussi aux clients.

Optimod’Lyon, c’est la nouvelle applica-tion de la Métropole pour privilégier les systèmes de transports intelligents

en milieu urbain. Pas très sexy au premier abord. Elle devrait, entre autres, intégrer les données des taxis de la Métropole pour faci-liter les usagers à les trouver. « C’est avant tout une application pour les particuliers. Ce n’est pas elle qui va nous donner du travail », affirme Pascal Wilder, président de la Fé-dération nationale des taxis indépendants du Rhône.Son utilisation semble, somme toute, assez rudimentaire. « Pour nous, ça reste avan-tageux car les clients vont savoir où nous trouver, reconnaît Pascal Wilder. Lorsqu’ils seront dans la rue et qu’ils ne sauront pas où se trouve la station de taxis la plus proche, ils utilisent l’application pour nous trouver. Ce sera notamment utile pour les touristes, car ce sont eux que nous visons aussi avec ce genre d’initiative. » De plus, il sera aussi possible d’appeler directement une centrale téléphonique pour obtenir un taxi.

Concurrencer les VTCIl faut savoir que des applications pour trou-ver des taxis en ville existent déjà depuis quatre, voire cinq ans. Il y a Mob1Taxi, une appli’ lyonnaise créée par des conducteurs indépendants, ou encore Taxiloc, une ap-

pli’ nationale qui se trouve être déjà à l’ori-gine d’un service de covoiturage par taxi. Mais malgré ces exemples, les applications qui tendent à faciliter la proximité entre les clients et ce service de transport souffre d’un manque de communication.« Cette application représente bien évidem-ment un enjeu face à la concurrence des VTC (Véhicule de tourisme avec chauffeur, Ndlr), admet Pascal Wilder. Cela fait plusieurs an-nées que nous utilisons des appli’, mais nous n’avons pas les mêmes fonds pour notre communication. On ne peut pas faire mieux qu’Uber à ce niveau-là. C’est une entreprise internationale qui n’a pas du tout les mêmes moyens que des compagnies comme Allo Taxi. Grâce au soutien de la Métropole, on peut en-fin se faire connaître. Nous bénéficions d’une visibilité qui est désormais devenue néces-saire si l’on veut communiquer. »

La Métropole, nouvelle alliée des taxisPour pallier ce manque de communication, Pascal Wilder est allé trouver Gilles Vesco, conseiller membre de la commission perma-nente de la métropole de Lyon aux Nouvelles mobilités urbaines. Et bien sûr, leur premier échange autour de cette idée s’est déroulé à une station de taxis. « Je connais bien Gilles Vesco, relate le président du syndicat. Je l’ai croisé il y a quelques mois, et j’en ai profité

pour lui soumettre l’idée d’une application, lancée avec le soutien de la Métropole, qui permettrait de répertorier tous les taxis. Je savais qu’il était très intéressé par les nou-velles technologies, il a été très réceptif. Entre temps, il est venu à diverses réunions avec les syndicats de taxis, et il a soutenu ce projet jusqu’au bout. »Gilles Vesco, qui n’a pas pu répondre à nos questions à temps, confiait à Acteurs de l’économie que « la Métropole souhaite éga-lement accompagner les taxis dans la mo-dernisation de leurs véhicules en proposant des bornes de recharges électriques pour favoriser les énergies propres ». L’application semble donc représenter une première ap-proche dans l’actualisation de l’utilisation des taxis au sein de la Métropole.Aujourd’hui, les deux hommes et les équipes de la Métropole finalisent l’application. Se-lon Pascal Wilder, elle ne devrait pas être disponible avant six mois. Le temps de réu-nir toutes les données. Cela représente une charge de travail importante, quelque peu ralentie par la lenteur administrative. En effet, il faut répertorier l’intégralité des taxis et les équiper, eux ainsi que les stations, de bornes de localisation. Un véritable chantier.

alexandre festaz

chapeau bas

L’appli’ Optimod’Lyon sera bientôt capable de vous dire combien de taxis attendent à une station © alexandre festaz

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«Le Rhône reste un départe-ment fort. » Non, ce ne sont pas les mots d’un politicien,

mais bien ceux de Philippe Bertrand, chef de projet à L’Insee, qui a partici-pé à une étude pour chiffrer ce dépar-tement tout neuf. « Le Nouveau Rhône a beaucoup d’atouts : une population jeune, diplômée du supérieur, au re-venu élevé ». On aurait pu craindre qu’il ne devienne qu’un territoire « dortoir », servant de foyer aux 48 % des actifs rhodaniens travaillant dans la Métropole, mais pas vraiment. « Il y a de nombreux échanges avec Lyon, mais le Rhône possède une zone vers Saint-Exupéry où il y a de l’emploi ». Ce qui n’empêche pas le département de souhaiter « plus d’emplois au sein de son territoire ».La Métropole emporte aussi ses chômeurs et fait donc diminuer leur nombre dans le Nouveau Rhône, passant donc de 11 % à 8 %. Mais à Belleville ou encore Villefranche, où plus d’un quart des habitants vivent avec un bas revenu et où le chômage est supérieur 16 %, l’aide sociale res-tera très importante.

Un budget de 440 millions d’eurosReste la question des transports, car tous ces travailleurs allant vers Lyon créent quelques troubles. « Il y a des enjeux liés à la congestion du trafic, car 90 % des actifs utilisent leur voi-ture, et les équipements restent à dé-velopper », souligne Philippe Bertrand.Des transports à développer et une aide sociale pour des foyers précaires à soutenir : voilà deux compétences coûteuses sous la responsabilité du département. Les recettes ne seront donc plus les mêmes, le budget s’élè-vera à 440 millions d’euros contre 1,7 milliards l’année dernière. Pour ce qui est de la dette, elle sera absorbée à 65 % par la Métropole, soit 568,4 millions d’euros. En plus de cela, Lyon Métropole devra passer à la caisse, et verser une dotation an-nuelle au département de 75 millions d’euros, pour combler son manque à gagner.

guillaume fradininfographie garance cherubini

Que reste-t-il du Rhône ?Le 1er janvier 2015, le Rhône tel que nous le connaissions est mort,

pour laisser place au Nouveau Rhône. Amputé de la métropole lyonnaise, que reste-t-il à ce qui était l’un des départements les plus puissants du pays ?

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en jeux de société

en bleu, le nouveau département du rhône. En rouge, la métropole

de lyon © dr

Quand Lyon cohabitait avec Saint-EtienneLa communauté urbaine n’est pas la seule à avoir vu ses fron-tières changer. Le département du Rhône a lui aussi évolué au fil des années. Par le passé, Lyon et Saint-Etienne ont par exemple appartenu au même département. Il s’agissait du Rhône-et-Loire, qui regroupait les actuelles régions du Beaujolais, du Forez et du Lyonnais. Lyon était déjà à l’époque la ville la plus importante administrativement. Créé en 1790, il n’a cependant pas eu une longue vie. Le département a été séparé en deux en 1793, suite au soulèvement de Lyon contre la Convention nationale, pour donner naissance à la Loire d’une part, et au Rhône de l’autre. En divisant ce département, le but était de réduire l’influence de Lyon. Malgré cette brève cohabitation, les conditions qui ont unis ce département vont influencer sur les départements du Rhône et de la Loire.

500 m€budget annuel

440 000 habitants

228communes

23cantons

3 200entreprises et commerces 1 700

agents

sources : département du rhône

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Depuis le 1er janvier, le département du Rhône ne compte plus que 13 cantons. Les habitants des 59 communes de la

Métropole ne seront pas concernés par le scrutin. À l’heure actuelle, sur les 23 sièges du Conseil départemental, le PS n’en pos-sède que deux (voir graphique ci-dessus). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la gauche aura du mal à renverser la vapeur. « Avant la création de la Métropole, c’était difficile pour la gauche de gagner. Mainte-nant c’est impossible. On peut miser sur deux cantons remportés par la gauche, pas plus », annonce sans sourciller Geoffrey Mercier, journaliste politique du Progrès.En effet, depuis que la Métropole ne fait plus partie du nouveau Rhône, les 17 cantons diri-gés par un conseiller général PS ont été sup-primés. L’enjeu se situe donc ailleurs. Entre l’UMP et l’UDI. L’UDI est ultra-majoritaire au Conseil avec 14 sièges contre quatre pour l’UMP. « Il y a une chance que l’UMP inverse la tendance. Même si des alliances se sont nouées sur un certain nombre de cantons, les deux partis s’affrontent dans cinq d’entre eux », précise Geoffrey Mercier. Les cantons

de Brignais, Genas et Thizy-les-Bourgs ont été créés récemment. Cela représente six sièges de plus à pourvoir, ce qui pourrait être une clef des élections.

Participation faible, FN en progressionAucun sondage n’a encore été publié à pro-pos des départementales dans le nouveau Rhône. Mais comme pour toutes les élections, un gros score est à prévoir pour le FN. « Il y a des chances que le Front national arrive en tête au premier tour dans plusieurs cantons. Mais, honnêtement, je ne pense pas que des élus FN siègeront au Conseil départemental », analyse le journaliste politique.Selon Geoffrey Mercier, le taux de partici-pation à ces élections devrait être très bas, « ce qui empêchera toute triangulaire ». Un nouvel enjeu se présente cette année, avec le nouveau mode de scrutin par système de binôme (voir encadré ci-dessous). « Comme c’est un binôme qui est élu, si une association demande une subvention, cela pourra poser problème si l’un veut l’accorder et l’autre nom », expose-t-il pour conclure. kévin charnay

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les élections par canton

Canton d’Anse : Le conseiller sortant est Daniel Pomeret (UDI). Des binômes étiquetés Front de gauche, UDI, UMP et FN se présentent.Canton de L’Arbresle : Le conseiller sortant est François Baraduc (UDI). Des binômes étiquetés FN, EELV, UMP, UDI, De-bout la France et PRG/PS se présentent.Canton de Belleville : Le conseiller sortant est Bernard Fialaire. Des binômes étiquetés divers gauche, FN et UDI se pré-sentent.Canton du Bois-d’Oingt : Le conseil-ler sortant est Charles Bréchard. Des binômes étiquetés UMP, PS, FN, UDI et divers gauche se présentent.Canton de Brignais : Il s’agit d’un can-ton créé depuis début 2014. Des binômes étiquetés divers gauche, FN, PS, UMP, divers droite et Debout la France se pré-sentent.Canton de Genas : Il s’agit d’un canton créé depuis début 2014. Des binômes étiquetés PS, UMP et Mouvement pour la France/FN se présentent.Canton de Gleizé : Le conseiller sortant est Michel Thien. Des binômes étiquetés Front de Gauche, UMP, UDI et FN se pré-sentent.Canton de Mornant : Le conseiller sortant est Paul Delorme. Des binômes étiquetés divers gauche, FN, UMP, UDI et PS se présentent.Canton de St-Symphorien-d’Ozon : Le conseiller sortant est Raymond Durand. Des binômes étiquetés PS, FN, divers droite, UMP et divers gauche se présentent.Canton de Tarare : Le conseiller sortant est Jacques Larrochette. Des binômes étiquetés PS, divers gauche, SIEL/FN et UMP se présentent.Canton de Thizy-les-Bourgs : Il s’agit d’un canton créé depuis début 2014. Des binômes étiquetés FN, divers gauche (deux binômes) et UDI/UMP se présentent.Canton de Vaugneray : Le conseiller sortant est Georges Barriol. Des binômes étiquetés UMP, divers gauche, FN, PS ainsi qu’un binôme sans étiquette se présentent.Canton de Villefranche-sur-Saône : Le conseiller sortant est Jean-Jacques Pignard. Des binômes étiquetés UDI/UMP, divers droite, PS, FN et divers gauche se présentent.

le nouveau mode de scrutin installe la paritéPour la première fois, le nouveau mode de scrutin installera la parité lors des départementales. Deux conseillers départementaux seront élus dans chaque canton. Les candidats devront se présenter en binôme, composé d’une femme et d’un homme, et le binôme de suppléants doit aussi être paritaire. Autre nouveauté : les conseillers départementaux sont maintenant tous élus en même temps, pour une durée de six ans, alors que le Conseil général était avant renouvelé par moitié tous les trois ans.

Nouveaux enjeux pour les départementales

en jeux de société

L’assemblée départementale sortante

Les 22 et 29 mars auront lieu les prochaines élections départementales dans le nouveau Rhône.

Depuis le redécoupage des cantons, une quarantaine d’entre eux ont été supprimés, et trois ont été créés.

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c’est passé à la trappe

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Déjà toute petite, sa grand-mère lui don-nait comme surnom « la combattante », comme si elle manifestait son envie

d’être entendue. A bientôt 71 ans, Michèle Vullien se révèle comme une figure politique de la ville. Sa coupe au bol et son dynamisme sont les principaux traits qui la caractérisent. La politique, mais surtout le souci de bien faire, c’est son dada. Après une enfance en région parisienne, elle étudie les sciences économiques et sociales avec des profes-seurs de taille, tels que Raymond Barre ou René Dumont. Ce n’est qu’en-suite qu’elle se tourne vers une branche so-ciale, en travaillant pour une caisse de retraites et de prévoyances des cadres. En parallèle, elle est aussi administratrice fédérale du Crédit Mu-tuel. A l’écouter parler, on com-prend la détermination et la ténacité de ce petit bout de femme. A seulement 20 ans et face à des hommes de 80 ans, la « jeunette » doit faire ses preuves. Avec deux enfants à charge, la mère de famille décide de s’arrêter de travailler pendant 16 ans. Mais en profes-sionnelle qui se respecte, elle garde un pied dans le monde actif et prend la casquette de présidente d’un groupe nommé « Avenir re-traite ». Les années passent, et 1995 marque un changement dans sa vie, mais surtout dans sa carrière. Elle devient maire de la commune de Dardilly à 51 ans, et là encore, elle a besoin de prouver ce qu’elle sait faire. Sa clé pour avancer, c’est le travail en équipe et la motivation. Surtout la motivation. « Je ré-unis toute mon équipe une fois par semaine. Je veux que les gens y trouvent du plaisir, qu’il ne fasse pas les choses par dévouement », confie-t-elle.

La politique et les femmesDans le même temps, Michèle Vullien prend le premier poste féminin du Sytral. La place des femmes en politique et dans la société en général, on peut dire qu’elle y tient par dessus tout. « J’ai remarqué qu’il y avait peu d’élues femmes. Soit elles sont de gauches

ou écologistes, mais la politique reste un monde très machiste ». Six ans plus tard, c’est au tour du deuxième mandat, où elle est réélue et s’occupe désormais du développe-ment urbain. Rebelote, un troisième mandat, où elle se verra confier le volet de la mobilité et des transports. C’est loin d’être terminé, Gérard Collomb lui fait confiance et la choisit à nouveau : elle siège alors à la 11ème place de la vice-présidence du Grand Lyon. Sa « ca-pacité de travail, sa résistance et sa loyauté » semblent avoir payé, comme elle le dit si bien. Si elle est arrivée à ses fins, ce n’est pas le cas de tout le monde. En l’écoutant, on se dit que ce n’est pas un hasard si elle est née l’année du droit de vote accordé aux femmes. Après vingt longues années en politique, Mi-chèle Vullien croit coûte que coûte aux droits des femmes et espère encore une égalité homme-femme en politique, comme ailleurs.

« Au Crédit Mutuel, je me suis bagarrée pour qu’on fasse rentrer des femmes », précise-t-elle. Lorsqu’elle tend l’oreille et assiste à des conversations d’élus, cette dernière s’avère sidérée : « Dans certains conseils, on m’a déjà dit qu’on ne trouvait pas de femmes, mais les cherchent-ils vraiment ? ».

Allier l’urbain et l’humain

En avril 2014, cette élue de la région découvrait tout juste sa feuille de route, pour le projet de la Métropole. N’être af-filiée à aucun parti po-litique et passer au-de-là des clivages, c’est aussi ce qui l’a aidée à tracer sa route. Comme lorsqu’elle était 11ème vice-présidente au Grand Lyon, Michèle Vul-lien demeure consciente que la mobilité est indis-pensable aux citoyens.

« C’est même un champ important car il conditionne tous les axes de vies, explique-t-elle, déterminée. Comme je dis souvent, les trottoirs ne sont ni de gauche, ni de droite, il faut passer au dessus de tout cela et avancer. »Allier l’urbain à l’humain, telle est la devise de la 2ème vice-présidente du Conseil de la Métropole. Les citoyens étant au cœur du su-jet, ils doivent être au courant de ce qui se passe dans leur ville. Pour sensibiliser le plus grand nombre, le maire de Dardilly propose des présentations au Crédit Mutuel, où elle a travaillé, à la Chambre de commerce et d’in-dustrie de Lyon, mais aussi par le biais des conseils municipaux et des différentes petites communes, d’autant plus concernées. « Je crois beaucoup à cette communication par les sites et journaux communaux. » En tout cas, si c’était à refaire, elle referait tout.

léa cardinal

Michèle Vullien, petit bout de femme tenaceMaire de Dardilly depuis 1995, Michèle Vullien est aussi deuxième vice-présidente

du Conseil de la Métropole. Intéressée par les besoins des citoyens depuis des années, c’est en battante qu’elle milite pour améliorer la vie des Grands Lyonnais.

la tronche de la semaine

Depuis près d’un an, Michèle Vullien occupe la place de 2ème vice-présidente du Conseil de la Métropole © Lascoutounax

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c’est passé à la trappe

Il faut dire qu’ici, on est plutôt bien pourvu. La ville est le berceau de nombreux laboratoires (Sanofi Pasteur, Mérial, Biomérieux). Le Lyonbiopôle à Gerland regroupe de nombreuses PME (Petites et

moyennes entreprises) et TPE (Très petites entreprises), françaises ou étrangères, spécialisées dans la santé. Un cluster (ré-seau d’entreprises composé de PME et TPE) donc important, qui porte également Bioaster, le seul institut de recherche technologique lié à la santé en France. Le laboratoire P4 éga-lement, est très important dans la recherche et l’étude des bactéries et de virus mortels. Et bien d’autres structures en-core. « Ce serait tout à fait pos-sible de faire de Lyon le numéro 1 français de la santé, déclare Hélène Badon-Murgue, chargée de communication chez Sanofi Lyon. Les col-laborations possibles avec les autres entreprises publiques et privées sont nombreuses, ce qui facilite cet objectif. On peut même parler d’un objectif mondial. Rejoindre le niveau de Boston ou Shanghai, qui possèdent des clusters importants, est un véritable objectif. Et nous

sommes aidés par Only Lyon qui promeut la ville, donc le secteur de la santé, à l’international ». Chez Bioaster, on préfère tenir des propos plus réservés. « C’est tou-jours bien d’avoir un positionnement fort c’est sûr, et c’est bien d’af-

ficher ses positions. Mais de là à dire que tout le secteur de la santé se trouvera à Lyon ? Non. C’est un secteur très vaste et il ne faut pas oublier Paris ou Marseille qui ont des structures importantes. Pour Lyon il est possible d’être premier mais sur certaines spécialités comme les vaccins ou les maladies infectieuses, c’est là-dessus surtout que

la ville est forte », précise un employé chez Bioaster. Des propos qui se vérifient quand on sait que le vaccin contre la dengue est en développement à Lyon, grâce au groupe Sanofi. Lyon a donc la possibilité de se démarquer d’autres villes françaises mais seulement sur certains points et pas sur le sec-teur entier qui nécessite quelques progrès.

benjamin logerot

Peut-on attirer plus d’entreprises ?Depuis janvier 2015, 59 communes forment la Métropole.

Les nouvelles entreprises ne sont pas en reste dans ce projet. Comment le nouveau statut donné à la capitale des Gaules va-t-il changer la donne ?

«Depuis un mois et demi, date de la création de la Métropole, je n’ai enregistré ni plus, ni moins de nouvelles demandes d’immatriculations », confie Sylvie Reveyrand, de la Chambre

de commerce et d’industrie. Si la Métropole est encore jeune, l’image qu’elle prévoit de renvoyer dans les mois qui viennent est favorable aux nouvelles entreprises. « C’est une marque d’innovation institu-tionnelle à renvoyer à ceux qui ont l’image d’une France vieille et trop rigide », explique Emmanuelle Sysoyev, chargée des relations entreprises à l’Aderly, l’Agence pour le développement économique de la région lyonnaise. En 2014, cette dernière recense 80 nouvelles entreprises qui ont généré 1 922 emplois. « Je ne pense pas que le critère de la Métropole soit favorable ou défavorable aux investisseurs étrangers notamment. Ce n’est pas un changement en tant que tel. Ils n’ont pas la connaissance sur ce terme donc peu leur importe que Lyon soit métropole ou pas », conclut madame Sysoyev.

L’attractivité de la Métropole Alors quelle stratégie la Métropole doit-elle adopter pour attirer des entreprises ? « L’impact de Lyon Métropole ne pourra se mesurer que d’ici deux ou trois ans. Les entreprises qui s’implantent sont ensuite suivies pendant plusieurs années », détaille Emmanuelle Sysoyev. La localisation dans le Sud-Est, les compétences en santé et chimie, la qualité de vie et les gros projets d’urbanisme : ce sont les critères avancés par la nouvelle Métropole pour dynamiser le secteur des en-treprises. « Le fait que Lyon soit devenue métropole permet aussi de réduire le nombre d’interlocuteurs, donc c’est une démarche qui va s’avérer plus simple pour les nouvelles entreprises », raconte Emma-nuelle Sysoyev. En 2014, ce ne sont pas moins de 80 entreprises du domaine de la santé et de la chimie qui ont été répertoriées dans la région lyonnaise.

lizzie carboni

Lyon vise le top de la santéLe sénateur-maire Gérard Collomb a déclaré vouloir faire de Lyon, et par extension la

Métropole, la première ville française dans le domaine de la santé. Un pari peu risqué.

les laboratoires Sanofi et Biomérieux à Marcy l’Etoile © sanofi

De la communauté urbaine à la MétropoleDans le Rhône, le projet de rassembler différentes communes sous une même entité

ne date pas d’hier. Bien avant Gérard Collomb et la Métropole, il y a eu la Communauté urbaine de Lyon, devenue par la suite « Courly »,

avant de prendre l’appellation de Grand Lyon.

«1969, année érotique », chantait Gainsbourg. Mais à Lyon, c’est aussi l’année du changement, et du ras-

semblement. Le 1er janvier naissait en effet la Communauté urbaine de Lyon, qui avait alors la forme d’un Etablissement public de coopération intercommunale. En d’autres termes moins barbares, il s’agit en fait d’une structure qui regroupe 55 communes du Pays lyonnais, rassemblées pour gérer en-semble des compétences de base. Au départ, elles sont au nombre de douze. Parmi elles, l’eau, les transports en commun, la voirie, la gestion des déchets... Au départ, les compé-tences de la communauté étaient essentielle-ment « techniques » : constructions, travaux, aménagements… L’autre élément fédérateur est l’appartenance au réseau du Sytral : les communes de la Communauté sont en effet desservies par les transports en commun TCL. Du côté des élus, tous les maires ne sont pas convaincus de la légitimité de l’entité : la Communauté ne fait pas l’unanimité. Trois ans après sa création, elle adopte le petit nom du sigle « Courly ». Plus court, plus simple à mé-

moriser, et surtout plus accessible. En 1980, un personnage nommé Courlyno fait son ap-parition : véritable mascotte de la Métropole, il s’affiche sur les campagnes publicitaires et revues institutionnelles.

1991 : Avec le Grand Lyon, la naissance d’une vraie métropole

En juin 1989, Michel Noir est élu maire de Lyon, et au passage, président de la Com-munauté urbaine. Ce dernier instaurera des changements majeurs au sein de la commu-nauté d’agglomération. Après le développe-

ment urbain, l’entité va être un facteur de développement économique. Son pouvoir est renforcé, et l’accent est mis sur le rayonne-ment national et international de Lyon et sa communauté. C’est donc naturellement qu’en 1991, la communauté se renomme « Grand Lyon ». Beaucoup y voient une notion d’im-périalisme : Lyon écraserait les autres com-munes des alentours. Par la suite, la future métropole soutient le développement économique de l’agglomé-ration. En 1993 est créée la Direction des affaires économiques et internationales. Les successeurs de Michel Noir, Raymond Barre, puis Gérard Collomb en 2001, suivront la stra-tégie mise en place par Michel Noir. En 2003, le projet Lyon Métropole innovante vise à dé-velopper des grands pôles de compétitivité, à l’image du Lyon Biopôle. En janvier 2014, le gouvernement vote une loi sur la décen-tralisation et acquiert un statut particulier. Le Grand Lyon, qui compte alors 59 communes, devient alors Métropole de Lyon, première instance de ce type en France.

garance cherubini

3 questions à cédric polère, docteur en sciences politiques, sociologue et auteur du livre « de la courly au grand lyon, histoire d’une communauté urbaine »Quelles grandes périodes peut-on dégager dans la phase de construction de la Communauté urbaine ? C’est assez arbitraire, mais on peut dégager trois périodes : les années 1970 ont été celles de l’équipement de la Métropole en grandes infrastructures, comme les transports en commun. Les années 1980 étaient synonyme de grands projets d’aménagement et d’urbanisme des espaces publics, comme le quartier de Gerland notamment. Enfin, les années 1990 et 2000 ont symbolisé la montée en puissance en matière de développement économique et d’intercommunalité. La métropole se comporte alors comme un « gouvernement » d’aggloméra-tion, qui a de plus en plus de compétences. C’est le passage d’une institution qui se pense technique à une institution qui se pense comme un pouvoir complet, avec plus de facettes : le social, l’écologie... On « associe l’urbain et l’humain ».En quoi Lyon était-elle un terrain propice à se dégager comme l’une des grandes métropoles nationales ? C’était en effet l’une des quatre premières communautés urbaines. Cela vient du parcours historique, au cours duquel la Communauté urbaine a réussi à montrer sa pertinence. Il y avait, en 1969, beaucoup de maires sceptiques, qui se sont rendu compte par la suite que la Communauté ne leur a pas pris de pouvoir : les communes ont gardé de l’autonomie. Elle a montré qu’elle avait une valeur ajoutée, en menant des politiques que les communes n’auraient pas menées. La plupart des élus en sont convaincus, et ça a permis d’aller plus loin. Qu’est ce qui a changé entre la création de la Communauté en 1969, et la Métropole d’aujourd’hui ? Dans les années 1970, c’était surtout une communauté urbaine d’ingénieurs. Depuis, ce qui a changé, c’est le domaine de compétences qui s’est étendu : c’est dans les années 2000 qu’il y a eu une véritable politique du logement, des transports, mais aussi une politique de la ville. Et aujourd’hui, avec la Métropole qui prend les compétences sociales du Conseil général, ça ouvre encore plus le champ d’action, avec le social et la culture notamment. La façon dont la communauté est perçue a aussi changé : au début, sa fonction était seulement d’équiper, ensuite ça a été de trouver comment mener des services publics.

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retour vers le passé

le bulletin d’information de la courly en 1969 © DR

Faciliter les projets sportifs

Petites foulées autour de LyonLa métropole propose aux amoureux du sport, divers sites pour courir. Avec une mo-tivation certaine, les citadins enfileront leurs baskets, direction le parc de la Tête d’Or. Le cadre est pas mal : les pins, à côté des pandas roux et des girafes. Un programme 100 % nature avec un accès simple. Les autres, laisseront s’user leurs semelles au-tour de Parilly. Le parcours varié, sans un mètre de bitume, propose de longs footings. Mais là, se pressent beaucoup de coureurs et la tranquillité manque parfois. Comme le parcours des Berges du Rhône de 6 km, li-néaire, qui offre un cadre littoral. Le calme

se fait vite rattraper par le monde. Les plus physiques s’attaqueront aux pentes direction Fourvière qui, feront souffrir leurs cuisses. Pour ceux qui recherchent le calme total, di-rection les routes de Vernaison, dans le sud Lyonnais. Des endroits magiques, au bord de l’eau : 10 bornes aller/retour de pur bonheur. A l’Est, à Jonage, les métropolitains pourront se greffer aux associations que forment déjà des amoureux de course à pied, débutants ou pros. Les plus valeureux peuvent toujours tenter de suivre le rythme de l’OL, parc de Gerland. Bref, les nouveaux métropolitains n’ont donc plus d’excuse. Enfiler des baskets et courir : c’est facile et gratuit. léna ailloud

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le sportif du dimanche

Les sportifs lors d’une grande course nature à Sathonay Village © La Villageoise

Pas de bonnes ni de mauvaises nouvelles pour le sport à Lyon après la mise en place de sa Métropole en janvier dernier. Celle-ci sera par contre un appui pour les projets

sportifs déjà en cours.

La réforme de la Métropole n’a aucune incidence sur les activités sportives de Lyon, par rapport au Grand Lyon ou

encore à la Courly. Avec ou sans elle, Lyon s’engage à participer à plusieurs grands évé-nements : elle est comptée parmi les dix villes officiellement sélectionnées pour accueillir l’Euro 2016. Par ailleurs, la Métropole lyon-naise sera la première française à accueillir les Championnats du monde d’athlétisme vétérans en août prochain. Des ambitions déjà entamées avant sa construction et qui perdurent. Selon Yann Cucherat, adjoint au maire de Lyon et conseiller du 5ème arron-dissement, la Métropole sera un soutien pour ces projets. « Même si nous ne sommes pas encore dans les détails pour le sport dans

la Métropole, nous nous servirons de cette institution nouvelle pour terminer les gros chantiers déjà en cours. Je pense notamment au Grand Stade. » Il ajoute qu’elle laissera une place particulière au sport professionnel et qu’elle mènera « une politique ciblée sur des projets précis ». Il n’y aura donc aucun gros changement à déplorer. « Nous suivons de près l’évolution. Notre objectif est que la ville de Lyon et la Métropole soient com-plémentaires et efficaces ensemble. Mais la Métropole risque de faciliter la donne », as-sure Yann Cucherat. Si un seul petit détail est à noter aujourd’hui, c’est que l’Association sportive communauté urbaine et ville de Lyon (Ascul) devient Lyon Sport Métropole. Pour le reste, rien n’est encore définit.

10dumat, c’est aussi un site web

www.10dumat.iscpalyon.com

Peu d’impact sur la cultureThéâtre, opéra, danse, art, expositions, festivals… La culture est omniprésente

dans la ville de Lyon. Ce n’est pas pour rien qu’elle a été sacrée 1ère ville culturelle française (hors Paris). Avec la création de la Métropole,

10 du Mat s’est demandé ce que ça allait changer.

«En matière de culture, [les citoyens] vont aussi mesurer les avancées que permet la métro-

pole : la convergence entre les musées, la multiplication des partenariats entre les institutions culturelles », a déclaré Gérard Collomb lors d’une interview pour le magazine Le Point. Tout d’abord notons que 20 % du budget de la Ville va à la culture. La plupart des éta-blissements culturels publics profitent de cet argent par le biais de subventions, une véritable relation d’interdé-pendance s’était créée avec les communes. Désormais, elle s’établit avec la Métropole. Les culturels, en tant qu’agents de la culture publique ou privée, avaient des comptes à rendre puisqu’ils jouissaient de l’argent de la Ville.Désormais, à la suite du transfert de com-pétences impulsé par l’instauration de la Métropole, ces établissements de tous bords changent juste de garde-fou. Ceux placés sous la gouvernance du Conseil général également. On pense aussi aux deux mu-sées, le musée Gallo-romain (avec les Nuits de Fourvière) et le nouveau-né musée des Confluences, pour lequel « cela ne change-

ra absolument rien, d’autant plus que nous sommes dans notre première année », nous

assure Claire-Cécile David, attachée de presse du musée des Confluences. Celui qui valait 300 millions change de main et la Mé-tropole hérite plutôt de sa dette, que ce soit dit. Mais il héritera peut-être également de son succès, qui sait ?

les institutions s’interrogentIl semblerait donc que seule l’appellation change. Quelques irréductibles s’inquiètent néanmoins pour l’avenir. Il est vrai que les interlocuteurs et les instances changent elles aussi malgré tout. Les trois axes de la poli-tique culturelle de la Ville demeurent : faciliter

l’accès à la culture, faire de Lyon la métropole de la création et enfin accompagner la trans-

formation de la ville et la valorisa-tion du patrimoine. La Métropole reprend également une compé-tence culturelle obligatoire pour tous les départements : la lecture publique et le schéma des ensei-gnements artistiques (notamment les écoles de musique). D’autres lieux culturels pourront tomber dans l’escarcelle de Gérard Collomb si les communes concer-nées et la Métropole s’accordent de concert. C’est alors que le débat s’est installé. Quelques uns ont pris peur. Le TNP (Théâtre na-tional populaire) de Villeurbanne,

par exemple, s’est d’abord montré réticent. Aujourd’hui « c’est aussi et surtout une ques-tion de subventions, le TNP est subventionné à 70 % par le Conseil général, donc ce sera simplement la Métropole qui prendra le re-lai », déclare Delphine Dubost, responsable de la communication du TNP. La Métropole risque de mettre un certain temps à faire l’unanimité. D’autres lieux culturels pourront tomber dans l’escarcelle de Gérard Collomb si les communes concernées et la Métropole s’ac-cordent de concert. Et c’est bien là que le débat s’est installé. éléonore ribes

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culturation

le musée des confluences © philippe jawor

Entretien avec le directeur d’un événement culturel lyonnais* « Déjà, dans un premier temps, il faut savoir que la Métropole est encore en création, elle s’installe peu à peu. Le mauvais côté, de loin, c’est le fait de changer tous les interlocuteurs. Certaines structures avaient l’habitude de parler avec certaines personnes et recréer ces liens va prendre du temps. Les festivals et autres événements alentours incontournables vont continuer leurs programmations comme si de rien n’était. La Métropole n’est pas assez structurée pour engranger des changements. Il ne faut pas oublier que Gérard Collomb a du tisser des alliances pour garder la tête de la Métropole, donc regrouper des structures. Cela pourra donc, ce sont des suppositions bien évidemment, entraîner des suppressions de postes à l’avenir. Les gros événements, grosses locomotives de l’image de la ville, vont toujours profiter du dispositif et seront à l’abri. Ce sont des rendez-vous qui ne peuvent pas disparaître, ils sont incrustés dans l’image de la ville et dans son rayonnement. Néanmoins, les petites peuvent en pâtir. Il y aura des coupes dans les budgets possiblement. Depuis l’établissement de la Métropole, il n’y a pas eu de message clair diffusé aux entités culturelles de la ville, pour les informer. Je pense qu’ils ne savent pas, et que nous ne savons pas, ce qui va se passer. » *Celui-ci préfère que nous ne communiquions pas son identité.

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métropole aix-marseille provence

création : janvier 201693 communes 1,8 million d’habitantssuperficie : 3 173 Km²budget : 524 millions d’euros

La métropole Aix-Marseille a beaucoup fait l’objet de tensions, la majorité des élus des communes concernées étant contre. Elle est la seule à regrouper deux grandes agglomérations déjà existantes, séparées par une trentaine de kilomètres. Elle absorbera quasiment tout le départe-ment des Bouches-du-Rhône, puisqu’elle englobera 93 % de sa population.

métropole européennede lille

création : Janvier 201585 communes1,1 million d’habitantssuperficie : 611 Km²budget : 1,6 Milliard d’euros

Pour Lille, capitale du Nord et ville frontalière, l’enjeu de la métropole est d’envergure. Elle se veut être de dimension européenne, pour peser dans les relations économiques avec les pays voisins comme la Belgique, ou la Grande-Bretagne. Elle fait suite à la com-munauté urbaine créée en 1967, l’une des pionnières dans le genre.

Lyon Métropole

création : Janvier 201559 communes 1,3 million d’habitantssuperficie : 541 Km² Budget : 3,3 Milliards d’euros

La métropole de Lyon, qui fait suite au Grand Lyon depuis le 1er janvier 2015, est la première en France de cette enver-gure. La particularité de cette nouvelle instance est qu’elle remplace l’ancien dé-partement du Rhône, pour les communes qui composaient la communauté urbaine. Le reste devient le « Nouveau Rhône ».

Au 1er janvier, on compte pas moins de 12 métropoles en France, dont huit créées en ce début d’année. En cause, un décret publié en 2013,

transformant automatiquement dix communautés urbaines ou d’agglomération en métropoles. Avant ce décret, il n’y en avait qu’une seule : celle de Nice-Côte d’Azur.

D’ici un an, le Grand Paris et Aix-Marseille complèteront la liste.

Que fait-on ailleurs ?

métropole du grand paris

création : Janvier 2016129 communes7 millions d’habitantssuperficie : 819 Km²budget : Non communiqué

L’ambition du Grand Paris est de rem-placer l’agglomération en une immense métropole mondiale. La métropole regroupera Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, et cinq communes de la grande couronne. Parmi les principaux projets, l’élaboration d’un métro automatique de 200 km, desservant la banlieue.

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Le début du projet

Le maire de Lyon Gérard Collomb et le président UDI du Conseil général du Rhône de l’époque Michel Mercier, pré-sentent à François Hollande leur projet de Grand Lyon Métropole, à l’occasion du sommet franco-italien. Le Président approuve le projet.

L’officialisation

Le projet est rendu public lors d’une conférence de presse.

La loi numéro 2014-58 sur la « moder-nisation de l’action publique territo-riale et d’affrmation des métropoles, concernant la création du Grand Lyon Métropole est adoptée à l’Assem-blée Nationale et au Sénat. Sa mise en application est fIxée au 1er janvier 2015.

La loi

L’élection

Les riverains voteront en même temps que les municipales pour élire les conseillers de leur circonscription qui siègeront au grand lyon métropole.

Gérard Collomb François Hollande Michel Mercier

des conseillerscommunautaires

irchade kari