14181746 Chopin Alfred Cortot Edition de Travail 24 Preludes 18

5/9/2018 14181746 Chopin Alfred Cortot Edition de Travail 24 Preludes 18

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ED ITION NA TIONALE

CHOPIN24 Preludes

Op.28hlTlOl'l DE TRAVAIL

par

ALFRED CORTOT

TlUVAILLER, no n seulement le passage difficile,mais la difficulte elle-meme, ell lui restituant soncaractere elementaire,

ALFRED CORTOT

EDITIONS. MAURICE SENART20, Rue du Dragon, Paris

Tous droit. dOn:ecalion, de repredueuee et dO.rranaementl re.en~.pour l ous pay. y eompris la Suede. I.No"ese et le Denemark.

Copyrish' 1926. by Edi.ioas Maurice SellUl. Pa.i.I m p r 1 l 1 1 e r i o Fr.~i.e de M l u i q u e



FRED. CHOPIN



LES PRELUDES' DE CHOPINNotice documentaire de Laurent Ceillier(Extraite des programmes analytiques d'Alfred Carlot)

24 Prilud~ pour Ie Piano. d ed ie s a son ami Camille PLEYEL par F r e a . Chopin Prix 7.50 .Diviees en deux Iivees. Paris. chez Ad. Catelin ct ell!:, Editeurs des 'Compositeurs Reunis, Rue Grange-Batelierf'. nC 26.

Lo~dre chez "'essel et CIII . Leipzig. chez Breitkopfet Haertel.

Parus en Septembre 1839 sans numero d'ceuvre, lesPreludes, qui prennent rang d'op. 28, forment une collectionde pieces ecrites dans chacune des vingt-quatre tonalitesgroupees selon l'ordre normal de leurs gammes, chaque tonmajeur etant suivi de son relatil mineur. QueUe que SOlicette presentation theorique, que legitime le but musical decette forme de composition, les Preludes de Chopin nepeuvent pas un seul instant etre consideres sous l'aspectdidactique. Comme pour les Etudes, Ie cadre rationnel, s'ilest rernpli, est depasse par la valeur artistique de telles pieces,

Avant de partir pour son sejour a Majorque avecGeorge Sand (Octobre 1838) Chopin montra a l'editeurCamille Pleyel (egalement facteur des pianos qui elaient leafavoris de Chopin) quelques Preludes qu'il avait composesdepuis peu, et lui dit son intention de lui en lournir unecollection ordonnee de vingt-quatre. Pleyel s'enthousiasmapour ces premiers exemples, et Chopin convint avec lui delui vendre 2.000 francs la future collection ; en attendant,Pleyel remettait 500 francs. Devant Adolphe Gutmann, undes eleves du Maitre, celui-ci dit un jour j'ai vendu lesPreludes a Pleyel pa rce qu'il les aimait,

L'arrivee a Majorque eut lieu dans la premiere moitiede Novembre. Chopin, aussitot, s'etait mis a la compositiondes pieces promises ; le J 5 ilecrit a son ami Fontana : Turecevras bientot les Preludes , Mais la triste maladie quiavail motive ce sejour aux climats doux, le rninait ; l'ache-vement du recueil se trouva retarde du fait de cette rechutequi l'arreta et il en rend compte dans une nouvelle lettre, Ie3 Decembre : Je ne puis pas t'envoyer les manuscrits, carils ne sont pas encore prets, Pendant les trois dernieressemaines, j'avais et6 malade cornme un chien, malgre lachaleur de dix-huit degres, malgre les roses,les orangers, lespalrniers et les Iiguiers en fJeurs. J'avais pris tres froid. Lestrois medecins les plus celebres de l'ile se sont rassernblespour une consultation; I'un flairait ce que j'avais expectore ;l'autre' percutait 111.d'ou j'avais expectore, Ie troisierneauscultait pendant que j'expectorais. Le premier dit que jemourrai,le deuxieme que je mourais, Ie troisierne que j'etaisdeja mort. Et cependant je vis cornme je vivais l'an passe ....Mais rna maladie fit du tort 11mes Preludes, que tu recevrasDieu sait quand !.... Le J 4, ilespere Iaire bientot expedier>ses Preludes. Le 28 : Je ne puis t'expedier les Preludes, ilsne sont pas finis. Je vais mieux a present et je vais travailler. Enfin, Ie J 2 Janvier (1839) nous lisons : je t'envoie lesPreludes, recopie-les avec 'NoH [pianiste et compositeur,cornpatriote de Chopin J . Je pense qu'il n'y a pas de fautes.Tu en donneras une copie a Probst [editeur J et Ie manuscrita Pleyeill - une partie de l'argent que Pleyel versera devrascrvir a payer le loyer de son appartement, Le 6 Mars,nouvelles indications a Fontana J'aimerais que

mes Preludes soient dedies a Plevel (surement il est encoretemps, car ils ne sont pas encore i~primes) et la Sallade[Ia deuxieme J a Schumann .... Si Pleyel ne veut pas renoncera la dedicace de la Ballade, tu dedieras les Priludes aSchumann.... Tu informeras Probst du changement desdedicaces. Il Les Preludes furent en effet dedies C I. a son amiCamille Pleyel a sur la premiere edition, mais par une sorted'obligation curieuse.I'edition allemande qui parut en rnemetemps chez Breitkopl portait une autre dedicace, a joseph-C. Kessler D, I'auteur des Etudes reputees, lequel avait offerta Chopin la dedicace de sea Preludes op. 31 - c'etait doncun echange de politesse. Pleyel, qui les aimait, -dit toujours ce sont rnesPreludes ll.

A partir de ce moment, Chopin est en butte a desennuis et des quiproquos avec ses differents editeurs (sesoeuvres paraissant a la fois dans une maison Irancaise, uneallemande et une anglaise), et l'auteur assaille journellementIe pauvre Fontana, reate a Paris, de recommandationspratiques sansnombre au sujet de ses interets. Au debutd'Avril, Chopin n'avait toujours recu de Pleyel que les500 francs d'a-compte, d'avant son depart. Apres sonretour en France, enfin, il ecrit de Nohant (ete 1839) : Pleyel m'a ecrit que tu avais ete tres obligeant et avaiscorrige les Preludes. Sais-tu combien Wessel [leur editeurpour l'Angleterre J les paye ? .Ce serait bon a savoir pourl'avenir, Les Preludes parurent en Septembre (1839). Parune bizarrerie que ron rencontrait deja dans la dedicace desEtudes op. lOa J. (sic) Liszt, la premiere page des Preludesporte aussi J . Chopin (au lieu de F).

Dans l'Hisioire de ma vie, George Sand a donne uneimportante relation de cette periode de composition desPreludes et qui rnalgre un souci de litterature et de miseen relief de soi-meme n'en est pas moins interessant aconnaitre,

"... Supportant la soulirence avec assez de courage, it nepouvait vaincre l'inquietude de son imagination. Le cloitre etait pourlui plein de terreurs et de fantomes. merne quand il se portait bien.II ne Iedisait pas, et ilfallut le deviner. Au retour de mes explorationsnocturnes dans les ruines avec mes tnfants. jeIe trouvais a dix heuresdu soir, pale, devant san piano, les yeux hagards et les cheveuxcomme dresses sur la tete. IIlui fallait quelques instants pour nousreconnaitre, II Iaisait ensuite un effort pour rire, et it nous jouairdes chases sublimes qu'il venait de composer, ou, pour mieuxdire, des idees terribles au dechirantes qui venaient de s'ernparerde lui, cornrne it son insu, dans cette heure de solitude, de tristesseet d'effroi. C'est I" qu'il a compose les plus belles de ces courtespages qu'il intitulait modestement des Preludes. Ce sont des chefs-doeuvre. Plusieurs presentent a la pensee des visions de moinestrepasses et I'audition des chants Iunebres qui l'aseiegeaient : d'autressont melancoliques et suaves : ils lui venaient aux heures de solei!et de sante, au bruit du rire des enfants sous la [enetre. au sonlointain des guitares, au chant des oiseaux sous la Ieuillee humide.



D'autres encore sont une tristesse morne, e t, en vous charmantl'oreille, vous rmvrent Ie cceur. II y en a un qui lui vint par unesoiree de pluie lugubre et qui jette dans l'arne un abattement ef-Iroyable. Nous I'avions laisse bien portant ce jour-la, Maurice etmoi, pour a1ler a Palma acheter des objets necessaires a notre,campement. La pluie etait venue, les torrents avaient deborde ""Nous nous hations en vue de I'inquietude de notre malade. Elle avaitete vive, en eflet; rnais elle s'etait comme figee en une sorte dedesesperance tranquille, et iIjouait son admirable Prelude en pleurant.En nous voyant entrer, iI se leva en jetant un grand cri, puis iInousdit d'un air egare et d'un ton etrange : " Ah! je Ie savais bien queYOUS etiez morts! Quand iI eut repris ses esprits et qu'il vit l'etato u 1l0USetions, il lut malade du spectre retrospectif de n08 dangers;mais ilm'avoua ensuite qu'en nous attendant il avait vu tout celadans un reve, et que, ne distinguant plus ce reve de la realite, iI.'etait calme et comrne assoupi en jouant du piano, persuade qu'iletait mort lui-rneme. IIse voyait noye dans un lac; des gouttea d'eaupesantes et glacees lui tombaient en mesure sur la poitrine ..." Sacomposition de ce soir-la etait bien pleine des gouttes de pluie quiresormaient ...

Liszt designait le huitieme Prelude (en Fa dieze mineur]comme pouvant donner cette impression; d'autresont periseque Ie morceau qui se rapportait Ii cette scene devait etre lequinzieme (en Re be mol) ou le sixieme (Si mineur),

Le 2< Prelude (La mineur} est Ie seul qui ait soulevedes critiques. Kleczinski dit qu'il doit etre ecarte du recueilen raison de sa bizarrerie . Huneker Ie trouve esaeperentaux nerls, laid, desesperant, grotesque et discordant. D'apres Ie temoignage de Tarnowsky, en contradictionavec les comrnentateurs de Chopin, ce Prelude etait un deceux composes deja avant Ie depart pour l'ile Majorque. -Le 4' Prelude (Mi mineur) et le 6< (Si mineur} furent tousdeux executes Ii l' orgue par Lelebure- W ely, au serviceIunebre de Chopin le 30 Octobre 1849 a la Madeleine. -Le 17< Prelude (Mi bemol mineur] gagna Moscheles Iil'admiration de Chopin, pour lequel il n'avait eu jusqu'alorsqu'une mediocre estime. Niecks trouve qu'il rappelle lesRomances sans paroles de Mendelssohn. Quelqu'un ayantparle de ce Prelude devant Mendelssohn precisement, celui-ci repondit : je l'aime ; je ne peux pas vous dire combienni pourquoi, si ce n'est que c'est une chose que je n'auraisjamais pu ecrire moi-meme, - Le 18 Prelude (Fa mineur)offre une curieuse analogie thematique avec l'Au/schwung(Essor), deuxieme piece des Phanlasiestucke op . . 12- deSchumann qui avaient paru l'annee d'avant. Edgar Poe a ditdu 19' Prelude' (Mi bemol majeur) : La beaute de touteespece qui s'y donne cours excite inevitablement une amesensible aux larmes.

Dans le compte rendu qu'il fit (Gazette Musicale du2 Mai 1841) d'un concert O U Chopin avait joue de sesPreludes, Liszt ecrit : Les Priludes de Chopin sont descompositions d'un ordre tout Ii fait Ii part. Ce ne sont pas'seulement, ainsi que le titre pourrait le faire penser, desmorceaux destines it etre joues en guise d'introduction itd'autres morceaux, ce sont des preludes poetiques, analoguesa ceux d'un grand poete contemporain, qui bercent l'ame ensonges dores, et l'elevent jusqu'aux regions idealee, Admi-rabIes par leur diversite, Ie travail et le savoir qui s'y trouventne sont appreciables qu'enun scrupuleux exam en, Tout ysemble de premier jet, d'elan, de soudaine venue. lIs ont lalibre et grande allure qui caracterise les reuvres de genie, Schumann, enfin, signalait ainsi la parution de cet ouvragemagnifique : J e dois signaler ces Preludes comme treeremarquables. J 'avoue que je m' attendais it quelque chose de,res different, enleve en grand style comme ses Etudes.

C' est presque le contraire : ce sont des esquisses, descommencements d'Etudes, ou, si vousvoulez, des ruines,des plumes d'aiglee follement melees. Mais dans chaquepiece nous trouvons son ecriture raffinee, perlee : c'est deFrederic Chopin, nous le reconnaissons meme dans lespauses et dans sa respiration ar-lente, II est l'ame poetiquela plus hardie et la plus fiere d'aujourd'hui. Le cahier contientaussi evidemment des traits fievreux et morbides ; laissezchacun y chercher ce qui lui convient et l'enchante - seul, lePhilislin, neanrnoins, n'y trouvera rien,

Bien qu'il puisse paraitre temeraire d'ajouter uncommentaire quelconque a la pensee musicale du chef-d'ceuvre de Chopin, Alfred Cortot croit ne pas exceder sonrole d'interprete en perrnettant Ii ses auditeurs d'evoquer enmeme temps que lui les images romantiques, ardentes,poetiques ou desolees que lui Sl.lggerent ces pages uniquesdans l'histoire de la musique.

I. - Agitate, ut majeur: AUente/iivreu3e del'aimce ,2.- Lento, la mineur : Miditation douloureuse; la

mer d13erle, au loin.... ,3. - Vivace, sol majeur: Le chant du ruisseau ,4. - Largo, mi mineur : Sur une iombe .5 . - AHegro molto, re majeur: L'arbre plein dechants 6. - Lento assai, si mineur : Le mal du paY3 .7 . -- Andantino, la majeur : Des lou'Penirs dilicieux

flotten! comme un parfum a tra ve rs L a m emo ir e .... ,8. - Molto agitate, fa dieze mineur : La neige tombe,

le vent hurle, la lemp~te /ail rage ; mais en mon ttlste caur,l' orage ell plus terrible encore'.9. - Largo, mi majeur: Voix prophiliques .10. - Allegro molto, ut dieze mineur : Fusees qui

relom ben t '.I I. - Vivace, si majeur: Desir de jeune fille .12. - Presto, sol dieze mineur : Chevauchie dans la

nuit .13. - Lento, fa dieze majeur: Sur Iesolitranger, parune nuit itoille, ei en pensanl a la bien-aimie lointaine ,14. - Allegro, mi bemol mineur : Mer orageuse ,15. - Sostenuto, re bemol majeur: Mai la Mort e.

la, dans l'omb re . .. . .!6. - Presto con Iuoco, si bemol mineur : La coursea l'abtme ,17. - Allegretto, la bernol majeur: Elle m'a dit : [e

t'alme ... ,18. - Allegretto molto, fa mineur : lmprecation .19. - Vivace, mi bemol majeur: Des aile, des ailes,

pour m'enfuir lIers vous, 8 ma blen-aimee ! ,20. - Largo, ut mineur : Funirailles .21. - Cantabile, si bem~l majeur : Retour solitaire o '

l'endroit de. al>eux).22. - Molto agitate, sol mineur : Rivolte .23. - Moderato, fa majeur: Na ta de [ ou an t ,24. - Allegro appassionato, r e mineur : Du sang,

de la volupte, de la mort ,(Publi~ avee l'aulori~alion Je

I'Eco/e Normaie de Mu~ique de Pari. )



PR~~LUDESOp.28

rable thernatique

EDlTlO~ NAT(ON~LE



I!

Prelude N 1

L 'e la n pa .ss ionne , I'a rd eur impa tiente qui a niment ee pre lud e sont command es pa r Pexacte ponc tu-a t.ion d e la for-mule syncopee , qui, d e rnesure en m esure, conduit , ha le ta nte e t f i .>vr-euse , la J igne m e l o-d ique jusqu 'a Pexa lta tion d es 21,,!e, 22,,!e, 23,,!e et 24,,!e mesures; point culm ina nt d 'une eourb e qu 'inf led J iteusuite un b r e f d im inuendo pend a nt leque l la sonor ite s 'a f f a ib li t, m a is non la pressa nte insistance d ' unry thme qui d e v ient sem b la b le a ux b a ttem ents d 'un coeur epuise d 'emotion.

POUI' avoir toute sa signif ica t ion pa the tique , ce tte d eclam a tion entrecoupee, necessite la m ise en va -leur rig'oureuse d u s il e nce qui preced e les syncopes a u d ebut d e chaque mesure . Nous recommandons ace t ef f et un emploi de la p ed a .le forte strictement conforme a ux ind ica t ions d u texte musica l, l'enf 'once -m ent et Ie rclevernent d u pied e ta nt e f f 'ectues a vec d ecision e t ne tte te .

O n s 'exe rce ra d 'a bord d e la ma nle re suiva nte: a u glissem ent d n nouce d 'une note a l 'uutre.

Continuer a insi toute la pa rt ie melod ique en s'a t ta eha nt it d ega ger son ca ra cte re expressif e t en ob-serva nt scrupuleusement.Ia mesure e t les ind ica tions d e p e d a le.

PU is, r e pr end re le m erne exercice , mars en a joutant ce tte fois la r epunse des d oigts superieurs, qui,tout en souligna nt it l'octa ve , Ie d essin syncope du pouce , r e ta b li t l'equilib l'e ry thm ique pa r I 'a ppui qu 'el-l e prend stir le second temps d e cha que mesure .

===- = = = - :::==- ~ ~~ !l s-s-s .r, . 5 ~S, ::;

EX . , n5 n~ nE :A i~ "etc. :/~-U:/~-Lr:;~-U:;~-L{~3 P - 1 - - . L . !.1 1 .s.: _/~ -.:!--I --.L I . - - 3 _ _ ) - - 2 . _ 1 ~ ~:=:::::-:==--- . . . . : _ = = = = - - - ~

EDITION N ATIO NA LE E.M.S'I04!1

Vc iller a u lega to des d eux pa rt ie s e t a la lege r-e predom ina nce soncre du pouce .Puisv le s e l e rnentsux pt-essif s d u pr-e lud e eta nt a insi isoles, on a ssure ra Pexecution precise et coulantea . la fois d u d essin d 'a ccompa gnem ent que se pa rta g-ent le s d eux m a ins en le tra va illa nt a insi:

O bserver Ie d oigte d u texte et a rticule r la rgement. On s'ef force ra sous cette form e de conserverIe ca ra cte r e irnp e tueux du morcea u, ma lgrs I'a b sence d e la ce llule melo d ique anima trlce . Un moyen in-f a illib le d 'y pa r venir consiste ra a supposer menta lem ent la formule syncopes om ise et ses f luctua t ionsexpr essives , tout en jouant l'exe rcice ci -d essus, conf 'orrnem ent a ux nuances ind iquees,



On terrninera c e travail o e preparation par l'etude des variantes ci -apres, que l'on transposeradans tous les tons en les conformant aux dis.iosttions harmoniques de la partie de main d ro i e .Ces formules constituent dex ce llents exe rci ces pour affermir la position de la main et np.vc[onperl'In dependance des doigts, tacteurs indispensables d'une technique satisfaisante dans Pe xecut ion desaccords de quat re notes sous leurs divers aspects, br ises ou slmult.anes.

3. 4. ten. ten.il, i ] j d ! J Pr 1 fl l T D ' I IW u r r \ . w m rten, ten.

~~J J J J J Jften.~J J J : 1

ten.

, 7 'ti5 ~ to ~ 8.j jiiiiJ J J I J : 1 jj : !. . .r r r r ten. ten.4 j j J # j i : 1 t ! 1 J tuJ :1 1 ! 1 1 J ! W :1 1ten. ten. . . .. . .

Nous recommandons.Tors de Pexecut ion rapide du prelude, d'eviter tout autant la secher e ssedu e it, Pexces de nettet e que I'empatement resultant d'un legato exager e.

L'un et l'autre seraient en contradiction avecle sentiment fremissant de cette piece.

EDITION NATIONAL~



Agitato

1Ut majeur 1 I ! f '

' 1 ' c O . * ' 1 ' c o . * ' l 'w.

*- - - _ ._____

' f e l l . v.:~"C D Dans ledlt.on Mi k u lt , le r-yt hme syncope in itial est c onse r v e au COUI'S de c es trois rnc s ure sE DI T! ON ' N 'A TI ON AL F Copyrr.gf,t by EDITIONS fll.4URIC SF.NAFfT 1126'Paris EDInONS MAURICE SENART,20.rue du Drag-on. E M.S 5049 Tous t roit s dJe::J. :ev,difJn, de re p r o a uction: de trQducii01let ,t'rr.rrn.n/rlfments roee r-res POU1 tous pays.

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5

Prelude N 2

La parfaite execution technique de cet admirable prelude est moins aisee que son apparence peu com-pli quee Ie laisserait supposer.

Toutes les notes, tous les silences meme, compris dans la melodie de la main drotte, qu i Ilotte, plain-te douloureuse et poignante, au-dessus du rythme monotone de la basse , sont empreints d'une significa-tion intense, alors que cependant Ie caractere ,!:\eneral du morceau n'excede jamais Ie ton concentre de la meditation.

La justesse de I'interpr etation est done Iiee ici au choix de sonorites r eellement suggestives d'un sen-timent d'accablement et d'amertume. Elle doit, avant tout, sinspirer dans sa ponctuation penetrante.desaccents merne de I'emotion humaine. Nous entendons bien que des exercices preparatoires ne suffi ron tpas a . faire naitr e chez des executants depourvus de senslb il ite naturelle, les qualites requises par Preu-vie de Chopin - Mais nous ne doutons pas toutefois qu'une application intelligente au travail de la sono-rite en sol, ne parvienne a . developper Ie gout de la declamation expressive dont no us trouvons ici unexemple si parfaitement emouvant.

Nons avons deja traite de ce genre d'execution dans l'edit ion de travail des Etudes de Chop i n(commentaires des Etudes N,?VI Op. 10, et N'? V II Op. 25).

Nous y renvoyons pour cette etude toute spectate en insistant sur la va leur technique inappreciabledu travail nuance des trois exercices dont nous rappelons ci-dessous la formule - On les transpose-a danstous les tons, en variant Ie mouvement, en modi fr ant les valeurs,les doig tes et les degres d'lntensite COII-formement aux mo de les indiques dans notre edition des Etudes:

Nous repetons que la gradation de la sonorite, principalement dans un mouvement lent, doit e t reobtenue par l'appesantissement ou I'alleg ement progressif de la main dont les doigts se bornent a trans-mettre Ie poids sur Ie clavier, Ie poignet et Pavant-bras restant completernent souples.

Cette observation convient eg'alement it Pexecution de la main gauche - glas lointain dans la brume,ou rumeur affaiblie de l'ocea"7i- mais ici la difficulte s'augrnente du fait des ex t ensions qui rendent la liai-son des enchainements particulierernent delicate, surtout dans Ia teinte voilee qui est indispensable.On s'y preparera par les exercices suivants, it transposer chromatiquement sur tous Ies degres de lagamme:

[OITION NI\TIONALE

I.



G

011 veillpra speeialement au legato de l a partie me diane qui ser-a mise un peu en dehurs-I1 en sera,au reste, de mern e lors de Pexecut.ion du prelude. Cette nuance sera Iacilitee par Ie contact etroit des21))e,3n:'e et 4n:'e doigts avec Ie clavier, Ie 5'f.'e doigt et Ie pouce atteignant au contraire les notes qu' isont a jouer au moyen _4'un deplacement lateral du poignet - La douceur et la reg ular+te d' attaqu e dece s derniers doigts, principalement du pouce, seront en raison directe de la soupJesse de ce mouvement,sorte de por tarnento balance dont il ne faut pas chercher a diminuer I'amplitude.

II aidera egalement it assurer la parfaite simult.aneite d'enfcncement des deux notes de chaqueacco i-d .

L' emploi de la pedale dans ce morceau, et, particulierement de la pedale forte, est selon nous impos-sible it noter avec precision. L'instrurnent dont on dispose, les dimensions et la resonnance du local danslequel on joue, la disposition imaginative mornentanee de l'interprete , autant de facteurs qui interdisent u-nl.' pre meditation trop arr etee dans l'emploi de cette subtile creatrice ri'atmosphere qu'est la pedale.

Ce que 1I0US pouvons dire, c'est qu'il convient de ne pas alourdir la trame harmonique de Ia bassepar ulle p,:dalf trop lente ou trop enf'oncce et que cependant les vibrations des notes r i P , la melodierpnn-eipalement la tenue du "Ia." des 14Jl!e et 15n:e mesures) risqueraientfort de s'evanouir inopinement si ellesu'eta ient soutenues par la resonnance des notes de basse vibrant harmoniquement avec elles-ce qui n'estpossible qu'enemployant l a pedale forte. II s'agit done de trouver Ie cornpromis necessaire.

A titre d'indicatinn lychnique, et sans qu'il entre dans notre p ensee de conseiller pareil usage de lapedale dans l'Interpret.ation de cettc piece, nous eng-ag'eons a la jouer plusieurs fois de suite, en se servantdes deux pedales mis es ('('.;jr;intemrnt, mais en donnant Ii la pedale forte un incessant mouvement de vi-hration - Ii raison de deux batt ements au moins par creche - On rernarqu era que, par ce moyen,les no-tes de In rnelodie s'isolent aisernent de celles de l'accompagnement dont Ie legato se trouve neanrnoins assu-rt' s a ns crainte de confusion.

E DI TI ON ! "I 1.i .T IO NA LE E..M.S.:;O',f!



7

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FDrTIOr..' NATIONJ\lE E.1'v1.S.Zj()4B



8 Prelude N 3

Pour conserver it ce Ieuillet d'album d'inspiration si fraiche, si vive et spontanee, to u te sa. grace ju-venile, il importe de ne pas denaturer Ie role de la main gauche en la parant d'une v ir tuosite agressive.

C'est a rendre les fins accents de la main droite, it souligner delicatement son rythme primesau-tier et la tendresse de quelques-unes de ses inflexions, que doit sattacher I'Interpret e, et Ie dessin f1u-irle et Ieg er de Ia basse prendra une valeur p oe t ique d'autant plus caract.eristique que la discretionde son murmure permettra it la fantaisie subtile de la partie superieure de se mieux affirmer.

Cette discretion impJique, au demeurant , u ne rare perfection technique, car, si il est n ecessaire queIe trait de main gauche so it estornpe, iln'est pas moins indispensable qu'il so it parfaitement net.eg al etharmonicux. NOLlS pensons faciliter ce r esultat en indiquant les elements d'une etude preparatoire specia-lenient consacree it develop per ces attributs de l'execution .

I'? S'exercer au passage du pouce en montant et en descendant, car c'est lit l e principal obstacleit Ia I'cgularite du jeu:

1 I 1 1 1 1 1 I I

m.g. ~fsd#t r [ ~ r r i r F ~ j r ltu F ~ j C r f ' r F e r fr :~2 :1 2 1 2 3 2 _l 2 '3 4. 3 2 3 !~3 .2 3 4 3 2 3 4 !) 4 3 2 3 4 5 4 3 2 4 3 4-

/~ ~"4,,~, r , ~"~' ~5 4!#~ ~T ~ - e t 1 1 7 1 l 1 He C ' P , HQIIJ n ; 1 : : 1 12, .142 l~ ~4 'J~.'5~ 43a transposer dans tous cs tons.Dans Pet ud e de l'exercice N'? 4, on veillera it la rigoureuse s imultanei te d'attaque des accords.ainsiqu'a la rapidite et a . Ia souplesse de s d eplac ements de la main.

Les trois premiers exercices peuvent indilferemment i"Me travailles 11(f p et pp Le quatr ieme ne se-ra travaille que pp et dans un mouvement plutdt anirne.

2'1 Etudier la pr-ecision fie l'attaque, qui dans la nuance piano et dans Ie mouvement rapide du traitqui nous occupe,gagnera sur un piano a double echappement.a ne pas depasser Ie premier echappernent.

Le travail en staccato du doigt, dans la nuance p est pour ce mode de jeu Ie meilleur des exercicesct ce lui qui permet le mieux d'assurer Ie contrdle du degre d'enfuncernent de la touche.

Avant de travailler Ie trait lui-meme, on fer-a bien de s'exercer selon les formules suivant es qui fami-liariseront avec les dlff'icultes des mouvements later aux de la main, rendues plus sensibles encore par I'e-xecut ion =n staccato du doigt.

1 2~~1 I]~ ~ 5 2 ~ ~ i ~ ~ ~1IIg * t i t . r q F r ! ftf :11. p.:? ph :II~ 4 4 t t ?QJ :11

. Transposer dons tous lestons.39 Travail rythmique et l i e du trait, alternativement lI!f et p en deplacant les accents et les posi-

tions d'applli de la main.1.~.~------ ~~ ~~~~ !i~~~

:>. t J : ~ E g w r ruf ~[If [ ruf kerf: B l e r m t_~F m E W f : ll e t c .21323412312321. 23 . 3 2 1. 1

5 2 1 2

9i! jil lfilI ID ~* t i W ij~iEflriij) : 1 1~:rn~~~:e~:h;:~~t!quementLes memes -formules d'exercice s er ont fructueusement appliquees aux quatre mesures pendant l e s-

quell es la main droite s'unit it la main gauche, dans une conclusion volubile et d'une virtuosite charmante.On n'emploiera la peda.le forte que par touches legeres, en evitant de la conserver pendant la perio-

de descendante de la formule de main gauche.

EDITION NATIONALE EM.S.J;019



Vivace (-)(-).\.,

Sol majeur p3

C D On pout jcue r- cc r~~ ..vee le ponce de la rnain dr-o.te. Dans cc cas 0:;' emploiern pour les quatr e doubles cr oc hes suivante-s lc doigte 1-2:1-1.EDITION NATlONri.LE E.:II.S.:)O\\I



4

(poco espreseioo}

o sc i ~~- - - - ~ - - - - - - - - - - - - - - - - ~ 4 ~

/r',.!.!'I.!'if'l'(J~., ~~(J lot ,,1 ~

p-,j ~. - 2 3~1 2~. . . . . '" '~ ---:--;,- ~~' f e u ,. . - - - -

.~' l ' c i l . -* "' ! c o .,'.'.'

EDITION NAT 10 NAL E



11

On chercherait en vain, dans l'oeuvre melancol ique et f ievreusernent passionnee au chantre elu de Jadouleur, une page plus tristement significative que celle-ct. oi; tient, en quelques mesures, Pune des n luspalpitantes Images du desespoir que la musique ait jamais p.nregistre,

Sous l'insistance g emlssante de la lente plainte qui s'eplore a la main droite, en longs sanglots ac-cables .Ia main gauche parait s'immobiliser dans l'inflexib ilite indifferente d'un rythme monotone d'accordsrepetes. Mais, it chacune des modifications, qui, note a note, desagregent les harmonies, pour en preparer,par une insensible chute chromatique, de plus seusibles, de plus penetrantes encore, c'est comme Ie sursautd' une blessure av i vee, I a renaissante morsure d'une souffrance intolerable qui s'exaspere jusqu' a ce mo-ment d'exaltation presque dements que Chopin se borne it souligner des seules indications sl1'(410 et./iJ1"ft',Puis, brise, sans force, aneanti par cet exces de detr esse , Ie dessin melodique se replie sur lui-meme.se rt-n-ferme It nouveau dans I'immobilite prostr ee du do lent intervalle de seconde qui marque tout ce preluded'un accent inouhllab le . Et , apres un court et redoutable silence, trois lents et sourds accords, qui sem-blent fixer I'eternite au seui! d'une tombe entr'ouverte.

Un tel sentiment, certes, est loin de se pouvoir tr-aduire avec les do igts se ule rn en t , Mais sa qua-lite meme exige une execution techniquement irreprochable.

Et si,pour I'etude de la main dro it.e , no us ne pouvons que renvoyer aux observations re-latives au d euxleme v p r - e lu de, Ie role de l a main gauche, par contre, appeJIe quelques commen-taires d'ordre pratique.

II faut tout d ' abord poser comrne condition essen tie lie, Ia s imultaneit e d'attaque des notes cons-tituant chaque accord, et ceci, dans Ja nuance piano qui est la nuance dominante du prelude, ne vapas sans une ree l le difficulte.

A l'eneontre de ce que J'on pourrait suppo:;er, c'est Ie travail individuel de ehacune des pa r tie sde }'accord qui donnera ici Ie meilleur resultat , Nous voulons dire, que au lieu de s'exercer ell re-p etant chaque accord tel qu'il est .ecrtt, ou se contentera de poser les doigts sur les touches qui le 1 ; 0111 -posent, sans les enfoncer, puis on travaillera chaque position separement, It la rnaniere des exe r cicesdits des dOig-t8 tenus, de Ja fa



12

4Mi mineur

C D tenuto se1Jij}?'e

~' . ;) !j.~ 24 .1?) >~exec. ~~~ / Q . ~ 2 ~ -r- ,_., 2 I, . , " - - - - - - - :-------- >~ - - I - " "I ~~~. , .~.... . . . . . . . . . . . . . . ~~;f. ~L L 1 I L I I Ij Jl 2{

2 )! !.q ~ r;r; .j, !j ?, ' f e o ,

I fJ u - - - - " ( - - - - - - . z r- . b ~ # f & ~:. @) smor:s. . : - - - - '- .-/'b~ j) ( J ~) - - - - - ~ pp 2 1 r':\~I I I I '[1 I L j_ 1 J l! ld ~ - -, 2 f) " -C D Le i-enouve lteme nt de 1;1 pvda le Ior-t o sur chncurie des modifications bar moni ques de 1



13

Prelude N 5

Bruissement leg er des feuilles dans la brise, gazoUlIl is enivres dans I' ornbre des ramures, murmurejas eur de I'eau, cest if sug'gerer une impression semblable que tendra l'interprete de ces Iignes chuchotantes.

Mais les capricieux rnea.ndres de la ligne melo dique sopposeront souvent, de tous les pieges de leursarabesques cornpliquees it la realisation de ce dessein. Les dilf'icultes qu'ils engendrent sont de deux sortes,I'une ayant trait a la cornbinaison du legato et des extensions dans un mouvement plutot rapide, l a secondeconsequente it la necess ite poet ique d'un jeu parfaiternent eg a l, malgr e I'Incommodit e de certaines posi-tions de la main et de certains passag-es du pouce.-Et ceci s'entend naturellement de Ia main gauchecomme de l a main droite , l'une et Pautr e concourant a I'impression d'ensemble par une disposition graphi-que analogue.

Pour se Iamiliariser avec les ecarts associes au principe de la liaison, nous conseillons les exercices su i-vants qui ont pOUI' effet dp developper les possibilites d'extension entre les doigts, sails avoir a redouter les in-convenients d'ordre physiologique qui sent souvent le resultat d'un travail de cet ordre, Iatigue.Jourdeur, affai -blissement musculaire.

L'etirement progress if etant ici combine avec la rnobilite continue des doigts et les notes extremes dechaque formule etant atteintes grace Ii Ia manier e dont la main peut pivoter SUI' Ie poignet, aucun de ces de-sagrements n'est it craindre comme dans les exercices d'extenslon uabituels (doigts fixes au clavier et main im-molrilej L qui sont non seulement dangereux.mais inutiles. En indiquant les differentes combinaisons de doigts.nousmarquuns par la fin de la neche qui les suit, Ialimite d'extension it laquelle il serait utile d'atteindre .

~~~EEltfij:#diJ 4 r - - E & F f J : f D1 2 I18 ~t 4 _1 G ~2 R ~

~ ~ - - - ~ ~ ~ = = = = = - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ~, 4 ___JR . ~ _ _4 r, ~

Nous repetons qu'il ne faudra pas essayer de garder les deux notes de I'interv lie - On se bornera a ob,server It's principes du leg-ato, c ' est it dire qu'on enchainera chaque note ala suivante it peu pres ainsi:

et sans craindre, en suivant l a progression des ecarts, d'aug menter Ie balancement de la main qui faciliteraI' attaque de chaque no te= Evitet- I'attaque sur le cote des touches.

Le meme exercice sera naturellernent employe pour la main gauche, suivant lcs memes iuterval les et con-formernent aux memes doigtes, on transposera la fur-mule donnee sur tous les degres de Ia garnme chr-omatique.

C DITION N c' 'I .TIONA LE E_M.S':j049



Comme complement it cet exercice, nous recommandons Ie travail suivant, destine a developper la souples-se du poignet dans I'execut ion des inter-valles distants.

1 r) 5 1 1 ., j 1

"'"',j j i L J ~ j j t ~ f L I En f #clhd hid 'Concernant I'egalite de jeu it laquelJe nous faisions precedernment allusion, nous pr eoonlsons les exer-

cices preparatoires ci-apres, dans lesquels Ie passage du pouce dans les positions les plus incommodes estspecialement etudie en vue de l'execution de ce prelude:

Puis on trcvaillera le texte meme, dahord les mains separees et suivant les formules rythmiques suivantes.~.~ -rr-



_. :;;;0-!.~4 . . ., .,5p(21)1:~ cresc . .\!

I /l-ll ' ) I I-.1T rl je : '. ' f e D , * '

I1+ .

,,=rq-_ ____'__--I

....J IT ir__j*

' X c i ) . ~~~ ' 1 : 0 "J ' ' fu\" ' *~ 3 ., 3 2

-(!)L; tR # maintf'nu iei dEDI TI ON NAT IONALE .31:5 c e r t a i n e s e d ition s c o n s t n u e n n e f ' r r e u l 'E.M.s.r,llHI



16 Prelude N 6

Pour b ien rend re le ca ra ctere e leg 'ia que e t med ita ti f d e ce pr-elud e, i l convient d e d onner au d essin me-lod ique d e Ie m ain ga uche , un e accentua t ion penetrant e , m a is d ont Pintensite est en ra ison d irecte d e sasobr ie t e m em e.

Ce tte oeuvre prend trop souvent, d e pa r I'exag'eration du sentiment.un caractere empha tique qui la d e -na ture irrerned ia b lemcnt , e t tra nsforme en b ana les expa nsions,les inf lexions rese rvees, contenues, qui font la va -leur a ristocra ttque d e cette conf id ence . EUe est melancolique, d esabusee, ce rte s, m ais non d esesperee ; il s'y jointIamere douceur dun regre t e t ce ne sont que d es soupirs,non d es sa nglots, qui rythment son a llure ega le ,

La seule for-m ule d e lica te , d u point d e vue technique , est J'arpeg'e qui, a plusieurs reprises et dans d es po-sit ions d ilf 'e rentes , a rnene le pouce d e la m a in ga uche, it se rvir d e pivot pour un depla ce rnent d es d oig ts in-f ei" ieurs qui le surpa ssent m om enta nernent.

Pour se preparer it vaincre c et te le ge l'e difficulte sans renoucer a ux necess i tes expressives d u phra senous preconisons I 'e tu de s ui va nte :

2 I i : i : ~ :# i L 4 1 @ 1 simil )' edh fd k,m,g,ttqtttf#Hfff,!LE, :1 1 etPff5-r , ,"~' I 'ravailler ell joua nt cha que note legerement JJ07'lmulo.Au reste , pour' la qua l i t '; genera le d e la sonorite e t d e la ponctua tion, nous renvoyons a u commeuta ire

d e l'ed i tion d e trava il d e I 'E tud e d e Chopin op.25 N': 'VJl d a ns leque l on trouvera une a na ly se d u jeu expres-sir qui s 'a ccord e ent ie rem ent a ux exigences d e ce prelud e , ta nt pour' la technique d es d oigts que uour I'~-sa ge d e Ia peda le qui d oit e tre a ussi f requent que possib le ,

Le I'ole d e la ma in d roite , qui est ici lim ite iJ ce lui d 'un a ccom pagnementjest cepend a nt extremerneutImporta nt en ce qu 'i l d e te rm ine Pa tm osphere sonore genera le , qu 'i l e ta b li t une sorte d e tond dont le ca ra c-trl'e d e ueuu-a lite ne sa ura it e tre confondu a vec ce lui d e I 'ind if f e rence . Chopin a ind ique comme d e vunt Sf'reproduire d ura nt Ie cours entier d u pre lude , un a ccent sur la prem ie re creche de cha que temps Ce t a c-cent, > !i c a ra cte ristique , e t d ont la chute regulie re perrnettra it d 'a ss im ile r ce pre lud e a u m erne t itre quel e 1 5~ e it ce lui que d eer- it George Sa nd d ans l'a necd ote ce leb r-e d e lauGoutte d'(!fl,un, entra ine que lque -Iois un soulignem ent trop m a rque d es noires qui lui correspond ent ry thm iquement. L 'a ccent ne do i t a f f e ct .e rqu e la part ie super-ieure d e la m a in d roite e t plutot so us lu form e expressive suiva nte :

~ =- =-BOO11 l'P ]I 1'1' P 1'J!que sous l'a spect d 'une note ma rquee isolem ent e t suivie d 'unc repe tit ion incolore.

Le cha ngem ent d e d oigt qui pe rm et cette ponctua tion sera l'ob je t d 'un trava il prepa ra toire d ont Ie be-nef ice depa sse ra celui d e sa seule applica tion it ce tte piece .

19 etc,Nuancer a i nsi :

2 " merne tra va il a vec II 'S d oigts inf 'e rieurs:~ ~ ~ ] ~ J ~ j 5 ~ 1 ~ 5 ~ ~ ~ simite etc.

A. - 4 - H Z : ; ; J J J . J J J%r;JjJ J i J J I ~ U J J#JNous croyons qu 'i1 est d a ns I 'e sprit d e Chopin d e jouer les qua tre d e r nie res m esures d a ns un senti-

ment d e cod a d 'iveuse , en e f f leur-a nt presque Ies notes melod i ques d e la ma in gauche , dont lit d e r n ie rereste en susp ens, sous .les vib ra tions a f fa ib lie s qui m eurent idouoemeut a . la ma in d r olte .D1TlON NAT!ONALE



17Lento assai

6Si mineur

---~~-------.~= - =

2 2 (-==---)4

.,~ II 2 8 2 8 2 3 2 .'j 2 3 2

G)selon nons: In s ono r ie de cet t e de r-nier-e note de b as se doit se pr-olo ncer-nu del a des vibrations de la rnain d i-o i!e .ED[TION I\;~TIONALE E. M 5.5049



r18

Prelude N':' 7On n'attend pas que nous alourdissions d'un commentaire technique, la poesie tendrement nostalg ique de ces

quelques mesures, Pour les bien jouer il suff'ira de les jouer pour soi-meme, en s'efforcant de retrouver dans un coindp 5;1 memoire, l'evocation doucement attendrie d'un instant de chaste bonheur. Cal' tout depend iei de la qua li t e du-r-ntiment . Trop aff'irrne.Ie rythme de Mazurka qui parfume ces Iignes , les peut rendre complaisantes et Iamilieres aI'PXCt'S; trop attenue .Ieur charme disparait. II nous semble qu'on peut sInspirer du caractere de l'improvisation, 11 l a-quclle sa spontaneite meme interdit I' indifference comme la sensiblerie, Ne rien premediter et simplement tacher l'etreruusiclen au sens etyrnolog ique du mot, c'est it dire non seulement cela, mais encore poete par surcroit.

Les seuls conseils que nous nous perrnettrons tiP donner, concernent la sonorite de la partie superieure de la maindroite, qui gagnera it etre doucement ttmbree; les repos sur les blanches qui se reproduisent toutes re s deux mesu-re s et qui peuvent, sans inconvenient rythmique, etre chaque fois prolong es impercepublement - Quant au grand ac-cord de la main droite, dans lequel Chopin emploie si ingenieusement Ie pouee sur deux touches noires voisines:

il f'audra, si on ne peut Ie plaquer en raison de l'exeguite de la main, employer l a disposition suivante:

rn a is se garder en tous cas d 'un arpegg-iando general qui denaturerait completement le sens rythmique de cetteharrnonie .

Andantino

" ' - ' IiII~' f r o . * ' ,~ . *

.M.S.00-Hi

I

I I1IEDlT ION NJ~TI0NALE I

' I T , ; !1 : , , 'Ii,, !

I!f



19

On se meprendrait singulierement en ne mettant dans Pexecution de ce prelude que Ie souci de trioJTI-pher des diff'icultes techniques, au reste, cousiderables, qu'Il renferme.

Musicalement, le dessin en triples creches, doit s'effacer devant l'interet melodique du theme du POIIC!'de la main droite. II ne SCI't qu'a en renforcer l'intensite par' leffervescence bouillonnante de son accompagnement.

II en suit les contours, en epouse fidelement toutes les inflexions expressives, qui parfois sont celles du de-sespoir et toujours de la passion, mais il ne saurait predominer et c'est mal placer son ambition pianistique quede ne chercher dans I'interpretation de ce splendide morceau qu'a tradulre conectement,ou,ce qui est pis.bril-lamment, une simple figuration dont Chopin prend soin de marquer Ia dependance expressive en l'eer-ivant en pe-tites notes.

Trois elements sont en presence dans ce prelude, dont nous allons tacher it . def 'inir le caractere.Le plus important, nous l'avons dit,est Ie theme conf'ie au pouce de la main droite. C'est de lui, de la fer-

mete de son rythme, de Pelan et de la nervosite de sa punctuation impatiente, que depend l'aecent de la piece toutentiere. Son execution necessite un travail preparatoire dont voici les bases:

19 etude pour Ie saut rap ide du pouc e entre deux notes de plus en plus eloignees:I

if ( a transposer chromatiquement sur tous Irs dl'gTes.)011 veillera.au cours de cet exercice, it l'extreme souplesse du poignet qui seule permettra la lePI'titionrapide des notes du triolet et Iacilitera ulterieurement Pexecution de la double creche du texte.2'.' etude du legato expressif dans I'executiou d'une melodie exclusivement conf'iee au pouce:

~~~~~----;----.~.- ..",.dt d 5 3 ; p n ~ 3 J 1 I J ~14J E1U #6i J M I i1J U n D J R~lIif! 1 1 t j ~ ~ ~ f1 1 ] J simle "\- - = = = = = = S imileApplique!' cette variante au texte du prelude, en t.r-avalllant par fragments de quatre mesures= Conscr

ver au poignet une extreme souplesse, comme dans l'exercice precedent.et s'efforcer au phrase eloquent I t'chaqueperiode. Cet exercice sera naturellement travaille sans p eda.le.

39 Etudier en son entier, Ie dessin melodique du Prelude, en employant les rythmes suivants:~~ ~~L! L! I U " U " I [J{Ll{1 [f~I CLr rrr I L..L.! UJ I

On travaillera ensuite Ie dessin en triples creches dont la ditf'iculte provient de la justaposition continuede deux mouvements opposes; l'un.Ie dessin en octaves que nous pourrions figurer ainsi:

determinant au contraire une contraction inevitable de la main. II s'agit done tout d'abord de vaincre pill'des exercices appropr-ies , la fatigue musculaire qui resulte de Ia repetition coust aute de ces mouvements CUII -traires dans un tempo rapide.

EDITION NATION"LE E.M.S.504!i



f

20

Nous conseutor.s comme etude prelimiuaire la Iormule suivante, basel" SUI' Ie travail du tremolo en 0(;-raves:

rp oursuivr e la pr-ogression jusqu'au saut d'octave, puis reprendre sans arret la merne for-mule sur Ie deg rechromat ique superieur et passer ainsi tous les degres de la gamme. Ne pas craindre, principalement au rno-ment du deplacement sur les touches superieures, un mouvement lateral de la main pivotantpour ainsi di-re sur Ie poignet, dam nous recommandonsune fois encore la souplesse absclue.)

Travailler ensuite, suivant la meme formule, le texte de Chopin, en ne conservant que le dessin melo.d i-que, c'est it dire:

0 1 1 n 'abandonnera cette etude essentielle que Iorsqu'on jouera avec aisance et sans fatigue, dans le tem-po merne du prelude, les trente deux rnesures sur quoi s-appuie ce dessin.

Puis on abordera l'etude de Ia partie rnediane de chaque groupe, en travaillant chromat iquement les for-mules suivantes:

2 !~ 3 2j J J J 2 .'4 3 2v . j ~JiiJljJ j 2 4 3j J J J i l l - m e J ~ J 2g't/1/..

m.d. tf!71.1l~flttWi2 !f :1 2

# - - ; " ' I/('11.

ten,d:fil.~~I.f.52 ~4,,2ten. etc.Les doubles creches al ternat ivement ie!{"rrto et s/nccato du doigt ,En reunissant ces deux elements, nous re trouvons Ie tcxte meme de Chopin, auquel on appliquera Iructu-

eusement les variantes. c i-apres:

~)ii1~l1W~m.J1 1 at, J t=,t~n. (~t(>l, ~","2. ""w~J t J4 t J J J ' J~~

EDITION NATIONALE

Reste la main gauche d,)nt 1" pouctuation est de si gTandc importance comme soutien rythmique du the-me.- L'accent marque par Chopin sur la premiere note de chaque tr iolet ne pr-endra sa signification que si1 1 1 main tornbe chaque fois de haut , Ie pouce imprimant it Ia touche une attaque hurdle et incisive qui doitcontraster avec Ie caractere li e du dessin de la main dro ite.

La creche qui termine chaque groupe sera un peu ecourtee de valeur, ann de perrnettre it la main der e prendrs son elan pOUI' I 'attaque du groupe suivant , NOliS eonseiflons de travailler sepnreruent toute Iapartie de main gauche, en s'inspirant de 'I a realisation graphique suivante:

~ > [" " " " 1 1 , 4 i t t ~g;u ,~''"'1 ",~.~.~. ",~. -).W "" ' X o . *' 5 : < ; ) . ",,""0 ""

Veiller ala nettete rythmique du coup de pe d aie, ala c larte du silence qui Je suit et a 1 .' articula-tion precise du triolet



21

8Fa; mineur

* " ' 1 ' c 0 .EDITION NATIONAL



22

~ M i \ < U ! i i n d i q u e i c i " j ( i l ~ au l i e u d e S G l ~ . e ~ s e l'f~fer-zMt a I : o r i g i n a l M , = l l g r e f';=tutorile d e c e t t e ed i l . l o n n cv s p r e I e r o n s n o t r - e\::rS1Qr; plw-; apprnr:'it_;A rroY(jns !'1()US f 1 L . : . ?'e\~e~oJppe-n-;~n[' ha.[,ln'JniqIJ2 de certe ce r iodsEDTTlC:-J N~TrO~ALE E !.f S b049



-e

poco r iten .

* ' * * ' * 'molto ag-itate e stretto

DITI01>J NdTTCNA LE E M ,S.)Oi-H



* " , I"':J ; = . _ . ,,exec..

' . I ? i . '0 M : l 1 g r e la similitude des harrno n . c s , nOIlS l:or,ccillonc:; l'cmpIo i r yt h m ique de la pcdri! forte . s u r _ch::lgup- temps) af i u dp conserver

al a ha ss e Son cru-a ct cre ncr-vcu s c m e n t o b s lie . F ' e u l - e t r c m e m e c t c ela d e p e n d d e l r n s t r u m e n l q u e l ' o n j o u a . p o u r - r - a to n l a r u p p r i r n e r -ccrnpte tem en t sur In mesure qLli precede le Le nt o, afin do bteni t- U!1 effet plus co mp !e l ri'f'vanouissement -sonore.EDITION N.\TfONALE E,M,S 504-9

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14181746 Chopin Alfred Cortot Edition de Travail 24 Preludes 18