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17 E JOURNEE DE RENCONTRE DE L'OBSERVATOIRE TECHNOLOGIQUE Villes numériques de demain La 17 e Journée de rencontre de l’Observatoire technologique (OT) du Centre des technologies de l’information (CTI) organisée le 23 novembre 2007 était consacrée aux « Villes numériques de demain ». Plus de 250 personnes ont assisté à la manifestation et ont pu apprécier le potentiel d'innovation que recèlent les technologies de l'information lorsque l'on parle de l'avenir de nos villes. Comme le relève Daniel Kaplan sur InternetActu.net, quand les urbanistes ou les élus pensent l’avenir des villes, ils le font en général sans les opérateurs de télécommunications mobiles, les four- nisseurs de services en ligne ou les communautés numériques. Quand les spécialistes des technologies de l’information et de la communication se projettent dans l’avenir, ils n’appellent pas les constructeurs de parkings, les transporteurs ou les compagnies des eaux. Mais il serait temps de s’apercevoir que décision après décision, nous construisons ensemble la ville du futur. Les technologies peuvent apporter certaines réponses aux défis des villes de demain, que ce soit au plan de la qualité de vie, de la compétitivité économique, de la sécurité, de la cohésion sociale ou du dynamisme culturel. En France notamment des groupes de travail ont déjà planché sur la question, réfléchissant aux opportunités et aux risques liés à l'usage de ces technologies dans ce domaine. Des architectes et des urbanistes ont déjà intégré ces notions dans leurs travaux; des scientifiques réfléchissent à de nouveaux modes de mobilité urbaine; des artistes intègrent les nouvelles technologies dans leur vision de la ville du futur; certaines villes ont lancé des initiatives avant- gardistes, d’autres envisagent des projets révolutionnaires. On le voit, les pistes d'investigation dans ce domaine sont nombreuses et variées. Davantage d’informations sur ot.geneve.ch Cette 17 ème Journée de rencontre a permis de rassembler les collaborateurs du Département des constructions et des technologies de l'information de l'Etat de Genève autour d’un thème commun qui était également d’un intérêt évident pour l’ensemble du public. Ce dernier a ainsi eu l'occasion d'entendre quatre orateurs qui ont présenté chacun un aspect de cette vaste problématique. Gilles Berhault préside actuellement l’association ACIDD (Association com- munication et information pour le développement durable) ainsi que les comités d’organisation de TIC 21 et de l’Université d’été de la communication pour le développement durable. Xavier Comtesse est responsable de l’antenne romande d’Avenir Suisse. Il a travaillé dans les milieux scientifiques, dans les start-ups et dans l’administration fédérale. Il fut le premier Consul Scientifique Suisse à Boston où il créa la Swiss House. Christophe Guignard est co-fondateur de fabric | ch, une agence d’architecture et de recherche basée à Lausanne. Il a étudié l’architecture à l’EPFL, à Montréal et à New York. Il est également professeur à l’Ecole cantonale d’art de Lausanne. Bruno Marzloff a une formation de sociologue. Il est le fondateur du Groupe Chronos et co-anime le projet français Villes 2.0. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le thème de la ville et de la mobilité. Le conseiller d'Etat Mark Muller, en charge du Département des constructions et des technologies de l'information ainsi que Jean-Marie Leclerc, directeur général du Centre des technologies de l’information se sont également exprimés sur les enjeux liés aux nouvelles technologies. UN OBSERVATOIRE TECHNOLOGIQUE, POURQUOI FAIRE ? Créé en 1996 et rattaché à la direction générale du CTI, l’Observatoire technologique (OT) apporte son soutien à l’exercice des métiers informatiques dans les domaines liés aux grands systèmes d’informations de l’Etat. Il assure une vision stratégique de la technologie à mettre en oeuvre, une interaction de solutions techniques et technologiques cohérentes et compatibles entre les divers métiers de l’administration. L’OT a pour principal mandat d’aider la direction générale du CTI à intégrer une vision e-Société dans ses choix. Cela passe par une veille stratégique et technologique, à l’intersection des mondes de la recherche, des technologies de pointe et de la société. De larges domaines sont ainsi explorés, au-delà des seules questions technologiques et tout en replaçant l’individu et la société au centre de la réflexion. C’est dans cette perspective que l’OT a élaboré en 2002 le « référentiel e-Société ». L’OT est également une structure d’échange où peuvent se rencontrer des organisations intéressées par une collaboration avec l’Etat de Genève dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. Le partenariat de l’OT regroupe des organisations étatiques et para-étatiques, des milieux académiques, des organisations internationales et des entreprises privées. C’est un lieu de réflexion sur des sujets touchant les intérêts des différents partenaires. L’OT y joue un rôle de médiateur et de catalyseur et y apporte conseils et expertise. Décembre 2007 Département des constructions et des technologies de l'information Photo: Wolfgang Staudt (sur Flickr)

2007 - Villes numériques de demain

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Page 1: 2007 - Villes numériques de demain

17 E JOURNEE DE RENCONTRE DE L'OBSERVATOIRE TECHNOLOGIQUE

Villes numériques de demainLa 17e Journée de rencontre de l’Observatoire technologique (OT) du Centre des technologies de l’information (CTI) organisée le 23 novembre 2007 était consacrée aux « Villes numériques de demain ». Plus de 250 personnes ont assisté à la manifestation et ont pu apprécier le potentiel d'innovation que recèlent les technologies de l'information lorsque l'on parle de l'avenir de nos villes.

Comme le relève Daniel Kaplan sur InternetActu.net, quand les urbanistes ou les élus pensent l’avenir des villes, ils le font en général sans les opérateurs de télécommunications mobiles, les four-nisseurs de services en ligne ou les communautés numériques. Quand les spécialistes des technologies de l’information et de la communication se projettent dans l’avenir, ils n’appellent pas les constructeurs de parkings, les transporteurs ou les compagnies des eaux. Mais il serait temps de s’apercevoir que décision après décision, nous construisons ensemble la ville du futur.

Les technologies peuvent apporter certaines réponses aux défis des villes de demain, que ce soit au plan de la qualité de vie, de la compétitivité économique, de la sécurité, de la cohésion sociale ou du dynamisme culturel. En France notamment des groupes de travail ont déjà planché sur la question, réfléchissant aux opportunités et aux risques liés à l'usage de ces technologies dans ce domaine.

Des architectes et des urbanistes ont déjà intégré ces notions dans leurs travaux; des scientifiques réfléchissent à de nouveaux modes de mobilité urbaine; des artistes intègrent les nouvelles technologies dans leur vision de la ville du futur; certaines villes ont lancé des initiatives avant-gardistes, d’autres envisagent des projets révolutionnaires. On le voit, les pistes d'investigation dans ce domaine sont nombreuses et variées.

Davantage d’informations sur ot.geneve.ch

Cette 17ème Journée de rencontre a permis de rassembler les collaborateurs du Département des constructions et des technologies de l'information de l'Etat de Genève autour d’un thème commun qui était également d’un intérêt évident pour l’ensemble du public.

Ce dernier a ainsi eu l'occasion d'entendre quatre orateurs qui ont présenté chacun un aspect de cette vaste problématique. Gilles Berhault préside actuellement

l’association ACIDD (Association com-munication et information pour le développement durable) ainsi que les comités d’organisation de TIC 21 et de l’Université d’été de la communication pour le développement durable. Xavier Comtesse est responsable de

l’antenne romande d’Avenir Suisse. Il a travaillé dans les milieux scientifiques, dans les start-ups et dans l’administration fédérale. Il fut le premier Consul Scientifique Suisse à Boston où il créa la Swiss House. Christophe Guignard est co-fondateur

de fabric | ch, une agence d’architecture et de recherche basée à Lausanne. Il a étudié l’architecture à l’EPFL, à Montréal et à New York. Il est également professeur à l’Ecole cantonale d’art de Lausanne. Bruno Marzloff a une formation de

sociologue. Il est le fondateur du Groupe Chronos et co-anime le projet français Villes 2.0. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le thème de la ville et de la mobilité.

Le conseiller d'Etat Mark Muller, en charge du Département des constructions et des technologies de l'information ainsi que Jean-Marie Leclerc, directeur général du Centre des technologies de l’information se sont également exprimés sur les enjeux liés aux nouvelles technologies.

UN OBSERVATOIRE TECHNOLOGIQUE,POURQUOI FAIRE ?

Créé en 1996 et rattaché à la direction générale du CTI, l’Observatoire technologique (OT) apporte son soutien à l’exercice des métiers informatiques dans les domaines liés aux grands systèmes d’informations de l’Etat. Il assure une vision stratégique de la technologie à mettre en oeuvre, une interaction de solutions techniques et technologiques cohérentes et compatibles entre les divers métiers de l’administration.L’OT a pour principal mandat d’aider la direction générale du CTI à intégrer une vision e-Société dans ses choix. Cela passe par une veille stratégique et technologique, à l’intersection des mondes de la recherche, des technologies de pointe et de la société. De larges domaines sont ainsi explorés, au-delà des seules questions technologiques et tout en replaçant l’individu et la société au centre de la réflexion. C’est dans cette perspective que l’OT a élaboré en 2002 le « référentiel e-Société ».L’OT est également une structure d’échange où peuvent se rencontrer des organisations intéressées par une collaboration avec l’Etat de Genève dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. Le partenariat de l’OT regroupe des organisations étatiques et para-étatiques, des milieux académiques, des organisations internationales et des entreprises privées. C’est un lieu de réflexion sur des sujets touchant les intérêts des différents partenaires. L’OT y joue un rôle de médiateur et de catalyseur et y apporte conseils et expertise.

Décembre 2007 Département des cons tructions et des technologies de l'information

Photo: Wolfgang Staudt (sur Flickr)

Page 2: 2007 - Villes numériques de demain

LES INTERVENTIONS EN BREFL'urbanisation croissante de la planète pose des défis considérables auxquels les technologies de l'information et de la communication sont susceptibles d'apporter des réponses concrètes. Celles-ci vont nous aider à construire et à urbaniser la ville de demain, mais également à interagir avec elle et avec ses habitants. Les interventions brièvement résumées ci-dessous illustrent à la fois ces défis et ce potentiel d'innovation.

Rédaction: Patrick Genoud – Observatoire technologique – Tél: +41 (22) 388 13 50 – Fax: +41 (22) 388 13 57 – E-mail: [email protected] - Site Web: http://ot.geneve.chCentre des technologies de l'information – Département des constructions et des technologies de l'information – République et canton de Genève

Gilles Berhault Président de l’Association communication et information pour le développement durable (ACIDD)

Pour Gilles Berhault, il faut entrevoir la contrainte environnementale comme un extraordinaire levier qui va nous aider à changer d’époque. Et les technologies de l'information, même si elles constituent une partie du problème, recèlent cependant un formidable potentiel d'innovation qui nous aidera à résoudre les défis majeurs qui se présentent à nous. Dans la mesure où nous aurons su poser la question de l’éducation à la société de la connaissance, ces technologies permettront de mieux appréhender un monde complexe et en constante évolution. Elles seront notamment le support des réseaux sociaux qui favoriseront le partage, la découverte d'idées et de solutions à des problèmes globaux ainsi que le renforcement des systèmes démocratiques et participatifs.

Mark Muller Conseiller d'Etat en charge du Département des constructions et des technologies de l'information de la République et canton de Genève

Mark Muller a profité de son discours d'introduction pour annoncer en primeur le fait que le Conseil d'Etat allait déposer un projet de loi ouvrant un crédit de trente millions de francs pour développer l'administration en ligne. Que l'on parle d'administration en ligne ou des villes numériques de demain, il a ensuite rappelé la nécessité de considérer les technologies de l'information dans une perspective globale intégrant une vision sociétale ainsi que le propose le référentiel e-Société élaboré par l'Observatoire technologique. Il a conclu en remerciant le Centre des technologies de l'information de savoir se positionner comme bien davantage qu'un simple fournisseur de solutions informatiques et a rappelé que « l'informatique n'est pas une fin en soi, mais un moyen ».

Christophe GuignardCo-fondateur de l'agence d’architecture fabric | ch à Lausanne

Christophe Guignard part du constat que, en nous affranchissant d’une perception statique de l’espace et d’un temps continu, nous nous retrouvons à habiter un espace qualitatif aux dimensions multiples et variables. Il s’agit ni plus ni moins d’un nouvel environnement où le «réel» et le «présent» fluctuent en se combinant d’innombrables façons au «virtuel» et au «distant».Cet espace contemporain induit de nouveaux enjeux architecturaux et urbains. Christophe Guignard l'a illustré en présentant des projets novateurs intégrant les technologies au coeur de la démarche. Il a montré comment on peut travailler avec les interférences qui se produisent entre les différentes dimensions spatiales et temporelles pour concevoir de nouveaux modes de présence de l’architecture et nous amener à nous interroger sur notre environnement.

Xavier ComtesseResponsable de l’antenne romande d’Avenir Suisse

Jean-Marie LeclercDirecteur général du Centre des technologies de l'information de la République et canton de Genève

Le dernier mot de l’après-midi est revenu à Jean-Marie Leclerc qui a développé les grands axes du programme d'administration en ligne annoncé par M. Muller. Il a insisté sur le fait que les technologies actuelles changent complètement le paradigme dans lequel évolue l’administration. Mais attention! Le vrai enjeu n'est pas technique et l'administration ne trouvera la clé du succès qu'au travers d'une approche participative incluant tout à la fois les citoyens, les entreprises et l'économie sociale et solidaire.Jean-Marie Leclerc a également souligné la nécessité pour l'administration de devenir une organisation apprenante au service de la société.

Bruno MarzloffFondateur du Groupe Chronos et co-animateur du programme Villes 2.0

Pour Bruno Marzloff le 2.0 est, dans la ville comme sur le Web, une réponse aux défis de la complexité. Mais ce nouvel espace public doit savoir prendre en compte des enjeux importants comme l'écologie ou l'éthique de la communication urbaine. Bruno Marzloff a introduit la notion de 5ème écran, qui après le cinéma, la TV, le PC et le mobile devient le nouveau media urbain qui permet «d'éditorialiser» la ville et qui devient ainsi l'extension urbaine de la communication de et vers l'individu. Il a ensuite illustré l'univers des possibles du 5ème écran en présentant des projets concrets réalisés aux quatre coins de la planète ainsi que des études innovantes et parfois «décoiffantes»émanant de l'Ecole nationale supérieure de création industrielle.

Xavier Comtesse prétend que les territoires, modelés par les comportements et les transformations humaines, n’existent qu’à travers l’usage que l’on en fait. Ainsi les technologies de l'information et de la communication engendrent une multitude d'usages définissant à leur tour de nouveaux territoires qui se superposent sans forcément coïncider.C'est la naissance de la ville digitale composée de territoires réels ou virtuels dont les contours physiques restent largement à être définis et qui réinventent des géographies en constante évolution.Une nouvelle urbanisation naît, souvent invisible, reliant la ville et ses habitants et favorisant l'émergence d'une soft gouvernance qui échappe aux acteurs traditionnels de la démocratie: c'est la prise en charge de leur environnement et de leurs territoires par les habitants eux-mêmes.