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N°02 Mardi 22 février 2011 Catherine Bailhache [email protected] 02 41 57 11 08 06 11 92 56 40 Soizig Le Dévéhat [email protected] 02 51 81 59 33 06 85 03 73 65 www.lacor.info Créée en 1982, l’ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l’Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute et Basse- Normandie, Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes. Elle regroupe vingt-cinq structures (cinémas pour la plupart labellisés « recherche » et associations) tournés vers la défense de l’art et essai et de la recherche dans le cinéma. L’ACOR a pour principal objectif la mise en œuvre, seule ou en collaboration avec des partenaires extérieurs, de pratiques com- munes de programmation, d’animation et de promotion des films, destinés à favoriser la découverte de nouveaux spectateurs et la rencontre des publics avec des œuvres cinématographiques et audiovisuelles variées et de qualité. C O M M U N I Q U E S o m m a i r e 1 Du côté des adhérents de l'ACOR : Retours vers le futur à Chateauroux 2 Soutiens GNCR 3 Soutien GNCR | soutien ACID / GNCR 4 Soutien ACID, recommandation GNCR 5 - 6 Soutiens AFCAE actions promotion, Jeune Public et Répertoire avec le soutien de la DRAC Centre et des DRAC Bretagne, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l o u e s t p o u r l a r e c h e r c h e présidée par Yannick Reix — coordonnée par Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat – bureaux ACOR – Port de Vallée – 49320 ST-SULPICE/LOIRE tél : (33) 2 41 57 11 08 – fax : (33) 2 41 68 25 16 – [email protected] Du côté des adhérents de l'ACOR Retours vers le futur 5 èmes Rencontres cinématographiques dédiées à la mémoire au cinéma Apollo à Chateauroux du 6 au 13 avril 2011 Programme détaillé bientôt disponible sur le site de l' Apollo et de Centre image. Manifestation organisée par le cinéma Apollo, en partenariat avec le Pôle Patrimoine de Centre Images et de nombreux acteurs locaux ou régionaux • Regards sur l'histoire, les arts et traditions populaires du Berry Conférence de Daniel Bernard : « Traditions, rites et coutumes populaires du Berry : une ethnographie du quotidien » Fragments d’histoire thiauline : Rencontre avec les Thiaulins de Lignières, groupe folklorique créé en 1946 , à travers quelques films. Ciné-concert par l’ Orchestre de la Nuit du Berry : Les musiciens de l’orchestre de la Nuit du Berry, dirigés par Patrick Foulatier vont réanimer au son des vielles et des cornemuses les films tournés par des cinéastes amateurs en Berry de 1936 à 1970. L’Affaire Carteron, un crime parfait documentaire de Fabrice Garate-Delgado (France, 2009, 52 ') • Célébration du 140 ème anniversaire de la Commune de Paris Projection de La Commune (Paris, 1871) de Peter Watkins (France, 2000, 3H30) • Découverte de l’histoire du son et des trucages au cinéma À la découverte d’une collection : Collectionneur d’objets relatifs au son, à la musique et au cinéma, Jean-Yves Patte nous entraînera au gré de ses (dé)monstrations dans la fabuleuse histoire du son au cinéma. Au bonheur des trucages : Ciné-concert, spectacle de magie en famille Cette séance reconstitue le spectacle cinématographique des baraques foraines de 1900 en mêlant fééries des pionniers du cinéma, tours de magie et films amateurs ! Le pianiste Christophe Heyraud accompagnera les pitreries et les trucages imaginés par Segundo de Chomón et ses contemporains, Gaël Brinet réalisera des tours de magie en relation avec les trucages découverts à l’écran... • L’histoire de l’Indochine L’Empire du Milieu du Sud de Jacques Perrin et Éric Deroo (France, 2010, 1H26, couleur, N&B) | Loin du Vietnam film collectif réalisé par Alain Resnais, Joris Ivens, William Klein, Claude Lelouch, Jean-Luc Godard... (France, 1967, 1H55) • Les années 70 au travers du parcours des Rolling Stones Gimme Shelter de Albert et David Maysles (États-Unis, 1970, 1H30) | Stones in Exile de Stephen Kijak (Grande-Bretagne, 2010, 1H01) • Les films de famille en héritage : regards croisés sur la reconstitution troublante des souvenirs familiaux L’Été à Zedelbeek de Chiara Malta (France/Italie, 2007, 39') | The Marina Experiment de Marina Lutz ( États-Unis, 2010,18') • Le cinéma d’Artavazd Pelechian Au début (1967, noir et blanc, 10') | Les Saisons (1972, noir et blanc, 30') | Notre siècle (1982, noir et blanc, 50') • Table ronde professionnelle : Attention, archives en chantiers ! Cette année encore cinq réalisateurs nous présentent leurs projets de films qui convoquent, manient ou s'inspirent d'images et de sons d'archives. Archives brutes, essais de séquences ou montages en cours selon l'état d'avancement de chaque projet viendront compléter la présentation et nourrir les discussions avec le public. • Ateliers de pratiques artistiques Restitution des ateliers menés à Châteauroux durant les vacances d’hiver dans le cadre du dispositif Passeurs d’images. Du théâtre d’ombres au remake, la manipulation demeure le meilleur moyen de découvrir comment se fabriquent les images. Projection de Les Aventures du Prince Ahmed de Lotte Reiniger. • Interludes festifs : performance visuelle et sonore avec Nyktalop Mélodie • Exposition : Images d’un monde disparu, photographies de la vie quotidienne dans l’Indre 1850-1950 la Commune (Paris, 1871) Loin du Vietnam Stones in Exile l'Ete à Zedelbeek Notre siècle

2011 | Communiqué n°02

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Association des cinémas de l'ouest pour la recherche

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Page 1: 2011 | Communiqué n°02

N°02Mardi 22

février 2011

Catherine [email protected]

02 41 57 11 0806 11 92 56 40

Soizig Le Dévé[email protected]

02 51 81 59 3306 85 03 73 65

www.lacor.info

Créée en 1982, l’ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l’Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute et Basse-Normandie, Pays-de-la-Loire et

Poitou-Charentes. Elle regroupe vingt-cinq structures (cinémas pour la plupart labellisés « recherche » et associations) tournés vers la défense de l’art et essai et de la recherche dans le cinéma.

L’ACOR a pour principal objectif la mise en œuvre, seule ou en collaboration avec des partenaires extérieurs, de pratiques com-munes de programmation, d’animation et de promotion des films, destinés à favoriser la découverte de nouveaux spectateurs et la rencontre des publics avec des œuvres cinématographiques et audiovisuelles variées et de qualité.

C O M M U N I Q U ES o m m a i r e

1 Du côté des adhérents de l'ACOR : Retours vers le futur à Chateauroux

2 Soutiens GNCR

3 Soutien GNCR | soutien ACID / GNCR

4 Soutien ACID, recommandation GNCR

5 - 6 Soutiens AFCAE actions promotion, Jeune Public et Répertoire

avec le soutien de la DRAC Centre et des DRAC Bretagne, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes

A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ’ o u e s t p o u r l a r e c h e r c h eprésidée par Yannick Reix — coordonnée par Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat – bureaux ACOR – Port de Vallée – 49320 ST-SULPICE/LOIRE – tél : (33) 2 41 57 11 08 – fax : (33) 2 41 68 25 16 – [email protected]

Du côté des adhérents de l'ACORRetours vers le futur5èmes Rencontres cinématographiques dédiées à la mémoire au cinéma Apollo à Chateauroux du 6 au 13 avril 2011

Programme détaillé bientôt disponible sur le site de l' Apollo et de Centre image.

Manifestation organisée par le cinéma Apollo, en partenariat avec le Pôle Patrimoine de Centre Images et de nombreux acteurs locaux ou régionaux

• Regards sur l'histoire, les arts et traditions populaires du BerryConférence de Daniel Bernard : « Traditions, rites et coutumes populaires du Berry : une ethnographie du quotidien »

Fragments d’histoire thiauline : Rencontre avec les Thiaulins de Lignières, groupe folklorique créé en 1946 , à travers quelques films.

Ciné-concert par l’Orchestre de la Nuit du Berry : Les musiciens de l’orchestre de la Nuit du Berry, dirigés par Patrick Foulatier vont réanimer au son des vielles et des cornemuses les films tournés par des cinéastes amateurs en Berry de 1936 à 1970.

L’Affaire Carteron, un crime parfait documentaire de Fabrice Garate-Delgado (France, 2009, 52 ')

• Célébration du 140ème anniversaire de la Commune de ParisProjection de La Commune (Paris, 1871) de Peter Watkins (France, 2000, 3H30)

• Découverte de l’histoire du son et des trucages au cinéma À la découverte d’une collection : Collectionneur d’objets relatifs au son, à la musique et au cinéma, Jean-Yves Patte nous entraînera au gré de ses (dé)monstrations dans la fabuleuse histoire du son au cinéma.

Au bonheur des trucages : Ciné-concert, spectacle de magie en familleCette séance reconstitue le spectacle cinématographique des baraques foraines de 1900 en mêlant fééries des pionniers du cinéma, tours de magie et films amateurs ! Le pianiste Christophe Heyraud accompagnera les pitreries et les trucages imaginés par Segundo de Chomón et ses contemporains, Gaël Brinet réalisera des tours de magie en relation avec les trucages découverts à l’écran...

• L’histoire de l’Indochine L’Empire du Milieu du Sud de Jacques Perrin et Éric Deroo (France, 2010, 1H26, couleur, N&B) |

Loin du Vietnam film collectif réalisé par Alain Resnais, Joris Ivens, William Klein, Claude Lelouch, Jean-Luc Godard... (France, 1967, 1H55)

• Les années 70 au travers du parcours des Rolling Stones Gimme Shelter de Albert et David Maysles (États-Unis, 1970, 1H30) | Stones in Exile de Stephen Kijak (Grande-Bretagne, 2010, 1H01)

• Les films de famille en héritage : regards croisés sur la reconstitution troublante des souvenirs familiaux

L’Été à Zedelbeek de Chiara Malta (France/Italie, 2007, 39') | The Marina Experiment de Marina Lutz ( États-Unis, 2010,18')

• Le cinéma d’Artavazd PelechianAu début (1967, noir et blanc, 10') | Les Saisons (1972, noir et blanc, 30') | Notre siècle (1982, noir et blanc, 50')

• Table ronde professionnelle : Attention, archives en chantiers !Cette année encore cinq réalisateurs nous présentent leurs projets de films qui convoquent, manient ou s'inspirent d'images et de sons d'archives. Archives brutes, essais de séquences ou montages en cours selon l'état d'avancement de chaque projet viendront compléter la présentation et nourrir les discussions avec le public.

• Ateliers de pratiques artistiquesRestitution des ateliers menés à Châteauroux durant les vacances d’hiver dans le cadre du dispositif Passeurs d’images.

Du théâtre d’ombres au remake, la manipulation demeure le meilleur moyen de découvrir comment se fabriquent les images.

Projection de Les Aventures du Prince Ahmed de Lotte Reiniger.

• Interludes festifs : performance visuelle et sonore avec Nyktalop Mélodie

• Exposition : Images d’un monde disparu, photographies de la vie quotidienne dans l’Indre 1850-1950

la Commune (Paris, 1871)

Loin du Vietnam

Stones in Exile

l'Ete à Zedelbeek

Notre siècle

Page 2: 2011 | Communiqué n°02

Soutiens GNCRDharma guns (la succession Starkov)de F-J OssangFrance – 2010 – 1H33 – avec Guy McKnight, Elvire, Lionel Tua, Diogo Doria...Solaris Distribution – 9 mars 2011

Mostra de Venise 2010 : Horizons | Festival Entrevues de Belfort 2010

Edition d’un document 4 pages GNCR ▼

Fiche film, téléchargements sur le site du distributeur ici

Une fille pilote un hors-bord et tracte un jeune skieur. Ils bravent l’un comme l’autre leurs limites quand un choc survient…Par la suite, Stan van der Daeken s’éveille du coma pour découvrir que des généalogistes recherchent un individu dont l’identité correspond à la sienne. Loin de s’interroger sur la réalité de cette filiation testamentaire, il souscrit à l’héritage du Professeur Starkov et s’embarque pour le pays de Las Estrellas…

Présentation du film sur le site des Inrocks ici | Présentation sur le site lesfilmslibèrentlatete.com iciInterview (audio) avec le réalisateur lors du festival Entrevues ici (durée : 12,46')

Le cinéma est ce medium orphique qui permet de sortir les corps des ténèbres. Dharma Guns décrit ce voyage, les puissances de la lumière qui traverse l’argentique, invente la fable et les situations visuelles nécessaires à la description d’un tel processus.La fable : un jeune homme, indistinctement poète, scénariste et guerrier, meurt. Comment restituer l’advenue des images dans son cerveau ? Quelles dernières images verrons-nous, au cours de notre agonie ? Des images d’amour ? D’angoisse ? Notre esprit s’occupera-t-il à régler des situations psychiques, à trouver les causes de sa mort, à frayer un chemin vers une autre vie ? Et dans quel état ces images ultimes nous arriveront-elles ? Des éblouissements ? Des lueurs ? Des envahissements ? De quel statut relèveront-elles ? Des souvenirs, des hypothèses, des présomptions ? La plastique magistrale de Dharma Guns permet de ressentir les mouvements des yeux, des nerfs optiques, des synapses et des circonvolutions comme si F.J. Ossang avait été capable de greffer le cinéma aux lieux mêmes de la naissance des images psychiques, sur le système nerveux central. “Mes yeux ont bu”, entend-on dans ce traité digne des espérances qu’Artaud plaçait dans le cinéma. Dharma Guns toujours en vol, en vogue, toujours vers l’Ile des Morts, chef d’œuvre qui sous nos yeux vient se placer lentement, dans le ralenti sidérant d’une évidence, aux côtés de Nosferatu et de Vampyr. Nicole Brenez

Un précédent film de F.J Ossang est disponible à l'Agence du court métrage : Silencio (expérimental - 20’ - 2006 - Prix Jean Vigo 2007 du court métrage)

Entretien avec le réalisateur autour de Silencio ici

[…] Aimanté par le monde, l’œil de FJ Ossang s’enracine dans la nature. Le soleil, l’eau, l’air, la terre conjugués, déclinés, multiples ou uniques, divers ou identiques, constituent le cœur de son œuvre. La lumière, qui souvent au cinéma manifeste une présence divine, semble ici une source d’aveuglement, d’éblouissement, d’émerveillement : contrejours, soleils noirs, coruscation dans une forêt. Le philosophe Gaston Bachelard a écrit la bible païenne de la terre, des airs, de l’eau et des rêves… Au long de ses études, l’auteur de La poétique de l’espace a écrit autour de la notion du miroitement : regarder la lumière directement et la recueillir ne revient pas au même. FJ Ossang l’a compris et compose ses œuvres avec des images vivantes, spontanées mais également avec leurs reflets, portes ouvertes sur les abîmes. Sans dialogue, Silencio n’en est pas pour autant silencieux. La composition industrielle des Throbbing Gristle nous plonge dans une espèce de récital de psaumes modernes. Hallucinants, ahurissants cinépoèmes de la lumière et du souffle, les courts métrages de FJ Ossang chantent un monde nouveau, ivre, dégénéré et nomade. Donald James - extrait d'un article parue dans la revue Bref, article entier ici

L'Etrange affaire Angelicade Manoel de Oliveira

Portugal / France / Espagne / Brésil – 2010 – 1H35 – avec Ricardo Trêpa, Pilar López de Ayala, Leonor SilveiraEpicentre – 16 mars 2011

Festival de Cannes 2010 - Ouverture d’Un Certain Regard | Festival international du film de Toronto 2010

Edition d’un document 4 pages GNCR ▼

Fiche film sur le site du distributeur ici

Une nuit, Isaac, jeune photographe et locataire de la pension de Dona Rosa à Régua, est appelé d'urgence par une riche famille afin de faire le dernier portrait de leur fille Angélica, une jeune femme décédée juste après son mariage. Dans la maison en deuil, Isaac découvre Angélica et reste sidéré par sa beauté. Lorsqu'il porte à son œil l'objectif de son appareil photo, la jeune femme semble reprendre vie pour lui seul. Isaac tombe instantanément amoureux. Dès lors, Angelica le hantera nuit et jour, jusqu'à l'épuisement.

Sans contestation possible, le cinéaste le plus âgé du festival, le centenaire Manoel de Oliveira continue à signer des films qui ne cachent pas leur dévotion au théâtre, à la littérature et à la préhistoire de septième art, en particulier à Georges Méliès.Dans cette histoire d’un photographe appelé en pleine nuit pour faire le portrait mortuaire d’une jeune fille et qui tombe raide amoureux en voyant le cadavre ouvrir les yeux et lui sourire, l’obscur désir du vivant pour la morte est figuré par des trucages charmants montrant la transe des amants virtuels en lévitation au-dessus d’un lit, comme des personnages du peintre Chagall.On retrouve dans L’Etrange Affaire Angélica bien des thèmes qui tracassent et inspirent de Oliveira : rêve d’un rapport charnel avec un ange, ensorcèlement d’un homme sage par une blonde impassible, goût pour les amours frustrées, les énigmes non révélées. Il faut observer ici attentivement les tulipes et les horloges, les cages à oiseaux…La mort rôde dans ce film au charme suranné qui célèbre le travail à l’ancienne des métayers à bêche. Mais ce ballet de spectres fait également référence (à travers le personnage du jeune photographe) à la mémoire des juifs qui ont fui via l’Espagne et le Portugal pendant la seconde guerre mondiale. Le plafond de la maison d’Angélica, la morte au visage extatique, est doté d’une peinture où se côtoient la colombe de l’Esprit saint et une étoile juive.“Ces éléments démontrent que la relation entre catholiques et juifs n’étaient pas une relation agressive et exclusivement conflictuelle mais une relation de compréhension et d’échange”, dit l’auteur qui rappelle qu’après la révolution française, les juifs se forgèrent des noms dont certains empruntés aux arbres, comme Pereira en hommage au poirier ou Oliveira en hommage à l’olivier. Pistes d’interprétation pour un éloge poétique de l’amour absolu, amour d’une femme trop vite enterrée ou amour des dieux qui promettent l’éternité. Jean-Luc Douin – festivalcannes.blog.lemonde.fr – critique ici

Autres critiques : Philippe Azoury – Libération ici | Grégory Coutaut - www.filmdeculte.com ici | Jacky Bornet ici | Gérard Crespo - www.avoir-alire.com – critique ici

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Soutien GNCRHa Ha Hade Hong SangsooCorée du Sud – 2010 – 1H56 – Ju-Bong Gi, Kim Min-Sun, So-Ri Moon, Kim Sang-kyungLes Acacias –16 mars 2011

Festival de Cannes 2010 : Prix Un Certain Regard

Edition d’un document 4 pages GNCR ▼

Un réalisateur coréen émigré au Canada revient en Corée du Sud et rencontre un ami critique de cinéma. Ils rencontrent une jeune femme...JO Munkyung, réalisateur, prévoit de quitter Séoul pour vivre au Canada. Quelques jours avant son départ, il revoit autour d’un verre son grand ami BANG Jungshik, critique de film. Lors de ce rendez-vous arrosé, les deux amis découvrent par hasard qu’ils se sont rendus récemment dans la même petite ville en bord de mer, Ton-yung.Ils décident de se raconter leur voyage réciproque à condition de n’en révéler que les moments agréables. Ne réalisant pas qu’ils y étaient tous les deux au même moment, côtoyant les mêmes personnes, les réminiscences de leur été torride se livrent tel un catalogue de souvenirs.

Livraison quasi-annuelle de Hong Sang Soo, qui « fait presque partie de la famille », comme l’a dit Thierry Fremaux lors de la présentation de Hahaha cette année au festival de Cannes. Les films se suivent et s'enchainent en effet rapidement dans la filmographie du cinéaste coréen, comme d'infinies nuances autour de thèmes fétiches, et les amateurs retrouvent rapidement dans ce dernier long-métrage son univers familier tissé de film en film : même histoire à la fois ironique et émouvante de personnages de dragueurs minables et de filles compliquées, même scènes de beuverie où on ne sait plus très bien si les acteurs simulent, même structure en deux parties… et (pourtant ?) toujours le même plaisir pour le spectateur. A mi chemin entre la verve de La femme est l’avenir de l’homme et la tendre acidité de La vierge mise à nu par ses prétendants, Hahaha rentre même directement dans la catégorie de ses tout meilleurs films. Ceci grâce à la justesse permanente de son scénario, son sens des dialogues (souvent hilarants), sa direction d’acteurs toujours parfaite, et son casting all-star, qui réunit autour d’acteurs habitués du réalisateur, l’actrice principale d’Oasis et la marâtre de The Housemaid. A Cannes, le film a été projeté à Un Certain Regard, où il a obtenu le grand prix de la part du jury enthousiaste présidé par Claire Denis. Il aurait également tout à fait pu prétendre à une sélection en Compétition officielle, où il aurait sans doute également brillé au palmarès.

Grégory Coutaut – www.filmdeculte.com – critique iciAutre critique sur www.plan-c.fr ici

Soutien ACID / Soutien GNCR108 Cuchillo de Palo

documentaire de Renate Costa Espagne – 2010 – 1H30 – 35 mmUrban distribution – 23 mars 2011

Festival des Trois Continents 2010 à Nantes : Montgolfière d'Argent et Prix du Jeune Public

Edition d’un document 4 pages ▼

Fiche film et texte de Oriol Canals sur le site de l'ACID ici

Autre critiques : Christophe Kantcheff dans Politis ici | Damien Leblanc – cinema.fluctuat.net ici

Rodolfo Costa était différent. Il ne voulait pas être forgeron comme tous les membres de sa famille. Il voulait être danseur. Dans le Paraguay des années 80, sous la dictature de Stroessner, son nom fut mis sur la liste de « 108 homosexuels », arrêtés et torturés.

« 108 », c’est le nombre d’homosexuels qui furent arrêtés et torturés sous la dictature d’Alfredo Stroessner, dans les années 1980 au Paraguay. Bien des non dits demeurent autour de cette période. Renate Costa revient à Asunción où elle est née, pour éclaircir le mystère entourant la vie et la mort de son oncle, Rodolfo Costa, il y a dix ans. Rodolfo qui, refusant de devenir forgeron comme son père et ses frères, avait choisi de devenir danseur. Rodolfo qui fit partie des 108 homosexuels humiliés et torturés par le régime dictatorial. Pour mieux comprendre qui il était, Renate interroge les gens qui l’ont connu, travestis, professeur de danse, voisins... Chacun témoigne, parfois dans l’émotion des souvenirs. « Je te raconte comment il était avant sa mort, je ne t’explique pas » précise une voisine, soulignant la fragilité de l’enquête, la distance qui demeure entre la subjectivité, les interprétations, et la vérité.La cinéaste s’implique à tous les niveaux. Elle commente en off son enquête, sans faire fi de sa dimension affective ni des difficultés qu’elle rencontre (...). Renate ne se présente pas comme une inquisitrice courageuse « mettant le doigt où ça fait mal », elle assume de devoir aussi composer avec ses faiblesses. Les questions qu’elle pose sont parfois orientées, et on la voit de temps en temps apparaître à l’écran : qu’elle console un homme pleurant en parlant de Rodolfo ou que le cadre s’attarde sur son visage, nous sentons bien la composante émotionnelle de son enquête.Le film réussit bien à rendre inextricables l’intime et le politique, à évoquer la période dictatoriale via la vie qu’a menée Rodolfo, vie déviante devant rester cachée, vie violemment condamnée. Si la dictature n’est plus aujourd’hui au Paraguay, les plaies qu’elle a ouvertes ne semblent pas complètement refermées : l’un des hommes ayant connu Rodolfo préfère ne pas apparaître à l’image par peur du regard des autres, des tags contre les crimes répressifs demeurent sur les murs, l’évocation de la période Stroessner est toujours douloureuse. En tentant d’approcher un défunt, Renate s’approche du passé de son pays, et de ses résonances dans le présent.L’enquête est aussi un émouvant échange entre un père et sa fille, l’une interrogeant souvent l’autre. Homophobe convaincu, le frère de Rodolfo ne sait visiblement pas grand-chose de la vie de ce dernier. Parce qu’il n’a jamais voulu voir, on le devine, parce qu’il préfère la facilité de l’ignorance. Il ne cherche d’ailleurs pas à savoir précisément sur quoi sa fille est en train de faire un film. Les échanges entre Renate et lui peuvent être assez tendus. Elle s’insurge contre son intolérance homophobe, elle lui reproche d’être incapable de parler d’intimité (foi, Église, maximes, sont pour le père de commodes outils de fuite). Mais la tendresse, la tolérance et l’amour dominent la relation. Renate redoute d’apprendre à son père le résultat de son enquête (Rodolfo a été emprisonné et torturé). Elle a choisi la lucidité douloureuse au confortable aveuglement, mais de quel droit l’imposer à son père ? [...]Cuchillo de Palo est un film mélancolique avançant comme sur un fil, précautionneusement. La cinéaste nous entraîne avec délicatesse dans son enquête, qui s’ouvre progressivement, de l’intimité à l’historique, du passé à l’actuel, d’une histoire de famille à la question du rapport à l’Autre, à la Différence.

Marion Pasquier – Critikat – critique ici

Page 4: 2011 | Communiqué n°02

Soutien ACID

Robert Mitchum est mortde Olivier Babinet et Fred Kihn France – 2010 – 1H31avec Olivier Gourmet, Pablo Nicomedes, Bakary Sangaré, Danuta Stenka, André Wilms, Maria Bock...Shellac – 13 avril 2011

Festival de Cannes 2010 – Sélection ACID | Festival Premiers Plans à Angers 2011 : Prix du jury

Edition d’un document 4 pages ▼

Fiche film sur le site de l'ACID ici | Site officiel ici | Interview avec les réalisateurs ici

C'est plutôt genre Johnny Walker (2008 - 29') précédent film d'Olivier Babinet est disponible à l'Agence du court métrage. (fiche film ici)

Franky, acteur de seconde zone est embarqué par son manager Arsène dans une voiture volée, pour rencontrer son réalisateur fétiche, au-dessus du cercle Polaire. Une odyssée mélancomique à travers l’Europe.

Texte de soutien de l'ACID

Invoquer Robert Mitchum, cette icône du cinéma américain, est une prise de risque que les réalisateurs négocient avec une habileté jouissive. La rigueur de la mise en scène, des cadres, d’une lumière belle sans être esthétisante, permet à des acteurs complètement atypiques dans le paysage cinématographique français de déployer subtilement leur talent singulier. On pense à Jarmush, dans sa première période, avec ici de la couleur. Il y a là autant de plaisir à partager que d’intelligence cinématographique. Un plaisir de voir Olivier Gourmet dans un rôle qui lui va comme un gant de cuir, de découvrir Pablo Nicomedes en insomniaque manipulé par le désir fou de son père spirituel, d’écouter l’impeccable Bakary Sangaré en musicien monomaniaque. Un plaisir aussi de traverser ces paysages à la poursuite d’un rêve de cinéma, cette illusion désirable, rendue d’autant plus actuelle et vivante avec les actions bourrées d’imagination de nos héros. Il faut s’engouffrer sans attendre dans ce road-movie aérien, parfois mystique, dans lequel deux précaires s’inventent un futur, et de la sorte se construisent un présent au gré de leurs improbables rencontres. Et lire dans cette fable, contre toute monotonie, une résolution à vivre au coeur de ce qui fait la vie quand elle s’invente. Stéphane Arnoux et Marion Lary

Recommandation GNCRAgua fría

de Paz FabregaCosta Rica / Espagne / Mexique / France – 2009 – 1H23

avec Montserrat Fernandez, Lil Quesada Morua, Freddy Chavarría, Annette VillalobosFloris Films – 23 mars 2011

Festival de Rotterdam 2010 : Tiger Award du meilleur film

Pendant des vacances de Nouvel An, Rodrigo (30 ans) et Mariana (20 ans) se rendent en voiture sur la côte Pacifique dans le sud du Costa Rica. Lorsqu’ils arrivent, au milieu de la nuit, ils découvrent Karina (7 ans) qui s’est enfuie de chez elle. Ils décident de passer sur place le reste de la nuit, et d’essayer de trouver de l’aide le matin. Mais à l’aube, la petite fille est partie...

Note d’Intention de Paz FabregaL’histoire, ici, est un dispositif par où atteindre de brefs instants dans lesquels des choses ordinaires, et qui arrivent à des gens ordinaires, sont pénétrées de signification. Il s’agit non pas de rebondissements, ou de ce qui s’ensuit, mais du désir de passer un peu de temps avec ces personnages, à cet endroit, avec le sentiment que c’est à nous qu’ils parlent de ce que nous avons ressenti sans jamais pouvoir l’exprimer, ou dont nous avons pensé que cela n’arrivait à personne d’autre.À travers l’histoire de ces deux filles, les lieux dans lesquels elles se trouvent, et ce qui se passe autour d’elles, l’atmosphère de menace qui s’instaure confronte la plupart des personnages à la possibilité d’une tragédie. Pour finir, il n’arrive rien, et c’est là, peut-être, l’unique tragédie, celle à laquelle Mariana donne corps. Ce que je veux saisir, c’est ce sentiment de paralysie propre à un petit pays traditionnel où jamais rien ne se passe, et où l’on continue à voir dans la jeunesse une maladie que le temps et la patience sont les plus propres à guérir. Une paralysie qui atteint plus particulièrement les filles jeunes, enchevêtrées dans le réseau de leurs doutes et de leurs hésitations, et leurs désirs broyés dans l’anxiété constante qui devient leur définition.L’inquiétude fébrile de Mariana naît du mensonge de Karina ; elle veut faire quelque chose, elle veut la sauver. Mais il n’est rien qu’elle puisse faire, et pour des raisons absurdes : parce que l’hôtel est loin, parce que son mari est en retard, parce qu’elle se rendrait importune en insistant davantage. Elle peut voircomment les choses se passent au dehors, elle veut participer, c’est un monde sur lequel elle veut influer d’une manière ou d’une autre, mais elle ne peut pas.

Je travaille avec des acteurs non professionnels ; j’ai commencé parce qu’il n’y a pas beaucoup d’acteurs de formation dans mon pays. J’ai trouvé dans leur jeu, avec mes courts-métrages, quelque chose de très particulier, que je souhaite pousser plus avant dans ce film. J’ai procédé à un large casting, puis, à partir d’un travail d’atelier, j’ai rapproché mes personnages des gens qui les interprétaient, et j’ai enrichi le scénario à partir de leurs improvisations et des éléments de leur propre vie.Je voudrais que Agua Fría de Mar soit ce genre de premier film qui déborde d’amour des choses, et du besoin de les montrer, et après lequel il demeure, dans un registre inhabituel, une certaine forme de beauté. Ces tout petits moments dessinent la jeunesse de quelqu’un, une culture et un pays.

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Soutiens AFCAEWinter's Bone de Debra GranicUSA – 2010 – 1H40 – avec Jennifer Lawrence, John Hawkes, Kevin Breznahan et Dale DickeyPretty Pictures – 2 mars 2011

Festival Sundance 2010 : Grand Prix du jury, Prix du meilleur scénario | Festival Deauville 2010 : Prix du jury

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Bande annonce et téléchargement sur le site de Pretty Pictures ici Conférence de presse sur le film au festival de Deauville ici (durée : 31')Critiques : Audesou – ls2n.fr ici | Marine Bénézech - www.avoir-alire.com ici | Tootpadu - www.mulderville.net ici

Ree Dolly a 17 ans. Elle habite au cœur du Missouri, dans la forêt des Ozarks et assure seule la subsistance de sa famille : son frère et sa sœur, plus jeunes, sa mère malade. Ses efforts assurent à ce foyer un équilibre précaire. Celui-ci se trouve menacé quand son père, pour sortir de prison, hypothèque leur maison et prend la fuite. Ree n'a alors d'autre choix que de se lancer à sa recherche sous peine de tout perdre. Elle va se heurter à la loi du silence qui règne dans cette contrée sauvage. Elle n'a qu'une idée en tête : sauver sa famille. À tout prix.

Winter's Bone est une étude de caractères âpre et profonde qui, au-delà de sa dimension sociale (la précarité des conditions de vie dans les Monts Ozark), invite à se méfier de ce que les zones d'ombre cachent, à comprendre au-delà des mots et à lire à travers les lignes. Le résultat est simple et complexe, beau et intense. La réalisatrice Debra Granik, dont c'est le deuxième long métrage, possède l'art de scruter minutieusement une réalité très quotidienne pour mettre à jour une fatalité inexorable. Ici, elle dépeint l'univers d'une adolescente à la recherche d'une quiétude morale et psychologique, qui doit veiller sur un frère et une sœur encore préservés dans une bulle d'innocence et faire preuve de vaillance pour parvenir à ses fins : lutter contre une précarité en partant à la recherche d'un père porté disparu. Pour faire toute la lumière sur le passé, l'héroïne doit se révolter contre une communauté de hillbillies qui semble cacher un secret honteux, comme un monstre dans les marécages avoisinants. Autour d'elle, la nature semble posséder une force matérielle et spirituelle - il faut être attentif aux sons, aux bruits, aux murmures. Sa seule arme, c'est la foi inébranlable qui l'anime : elle a des qualités de cœur et un esprit d'indépendance qui lui feraient soulever des montagnes. L'actrice qui l'incarne (Jennifer Lawrence, une révélation) illumine cet univers d'ombres comme un ange, seule bougie d'une Amérique profonde : elle a un visage d'enfant mais s'exprime comme une adulte. A l'image de ce paradoxe, le film est à la fois doux et angoissant. Granik fait passer la rudesse du quotidien (la violence des échanges) avec la poésie (un enfant qui saute sur un trampoline). De la même façon, la protagoniste neutralise une vérité effrayante et invraisemblable avec un mélange d'inconscience et de détermination. Plus elle avance, plus elle tente le diable. La mise en scène fait confiance à l'intelligence du spectateur en laissant une large part au non-dit. De même, les personnages sont détaillés avec une précision et une profondeur qui représentent une aubaine pour les acteurs, tous excellents. Mais la vraie force de Winter's Bone réside dans sa ténuité : sa douce capacité à construire une tragédie sans accentuer les repères, son atmosphère anxiogène mise en valeur par une photographie crépusculaire et un rythme lymphatique. Soudain, lorsque l'on finit par saisir la nature réelle de la menace, on bascule dans la fable fantastique sans quitter le réalisme des premières images. On peut comprendre qu'après de telles épreuves, la conclusion (donc la morale) du récit soit aussi apaisante qu'un rayon de soleil après la pluie.

Romain Le Vern – wwww.excessif.com – critique ici

le Voleur de lumièrede Aktan Arym Kubat – Kirghizistan / Allemagne / France / Pays-Bas – 2009 – 1H20

avec Aktan Arym Kubat, Taalaikan Abazova, Askat Sulaimanov, Asan Amanov, Stanbek ToichubaevZED – 2 mars 2011

Festival de Cannes 2010 – Quinzaine des Réalisateurs

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Dans un village perdu au milieu des montagnes Kirghizes, loin du pouvoir et de l’économie, Monsieur Lumière (« Svet-ake ») entretient les lignes, trafique parfois les compteurs pour venir en aide aux plus démunis. Coeur ouvert et généreux, il ne leur apporte pas seulement l’électricité : il écoute, conseille, conforte les peines et tempère les disputes conjugales de ces villageois oubliés par la civilisation moderne. Monsieur Lumière a un rêve : construire sur les montagnes des éoliennes pour alimenter toute la vallée en électricité. Mais il va devoir faire face à des hommes puissants et corrompus qui sont les nouveaux maîtres du pays.

Fiche film sur le site du distributeur ici | Entretien avec le réalisateur sur le site de la Quinzaine des réalisateurs ici

"Croisement improbable de Monsieur Hulot et de Gengis Khan, l'acteur cinéaste Aktan Arym Kubat, silhouette singulière comme on n'en voit plus au cinéma, balade son personnage d'électricien généreux, illuminé et en proie à une baisse de tension dans un pays en pleine tourmente. A mi-chemin entre fable et état des lieux politique, l'ombre de Don Quichotte plane sur ce coin de toundra et le film." JS (avis du comité de sélection de la Quinzaine)

Si le nom d’Aktan Arym Kubat ne vous dit absolument rien, celui d’Aktan Abdykalikov suscitera peut-être davantage de souvenirs dans votre précieuse mémoire de cinéphile. Effectivement, le réalisateur du Fils adoptif (1998) et du Singe (2001) nous revient aujourd’hui avec un troisième long-métrage signé du nom de son père biologique, un patronyme à la consonance purement kirghize, là où son précédent nom était encore largement influencé par l’ancienne présence soviétique. Autre changement notoire, le réalisateur ne réalise pas ici un énième volet autobiographique, mais préfère se lancer dans une pure fiction où affleure encore son goût pour les ambiances contemplatives, toujours troublées par des pointes de violence sourde.En s’attachant à suivre les pas d’un personnage à la naïveté touchante (interprété avec pudeur par le cinéaste lui-même), Kubat en profite pour confronter son Candide à la dure réalité politique du Kirghizstan. Seul pays de la région à faire l’expérience de la démocratie, cette ancienne possession de l’URSS ne cesse d’être bouleversée par des émeutes et de brusques changements de pouvoir. C’est de cette instabilité dont le cinéaste se fait ici le témoin à travers une histoire qui semble a priori anodine, mais qui en dit finalement plus long que de grands discours sur la situation d’une région gangrénée par le clientélisme et la corruption. Idéaliste, le personnage principal voit son unique but (aider son village en développant l’électricité par éolienne) contrecarré par les agissements des nouveaux maîtres de la région. Avec ses hommes politiques fantoches et ses chefs d’entreprise carnassiers, le réalisateur signe une critique virulente d’un système gagné par le gangstérisme d’affaire. L’air de rien, il construit une tragédie du quotidien qui finit par toucher le spectateur. […] www.avoir-alire.com - ici

Autres critiques : Benoît Thevenin – laternamagika.wordpress.com ici | www.plan-c.fr ici | Frédéric Renou – Gazette des 3 Continents ici | le cinéma pour tous ici |Stéphane Simon - www.palmaresmagazine.com ici

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Soutiens AFCAE Jeune public

Popeye et les mille et une nuits programme de 3 courts métrages de Dave FleischerUSA – de 1936 à 1939 – 53' – VF 35 mm et VOSTFR numériqueCinéma Public Films – 13 avrilA partir de 5 / 6 ans

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Site du distributeur iciDocument sur le travail des frères Fleischer réalisé par le Ciné 104 ici

Aladin et la lampe merveilleuseOlive doit écrire une histoire en vue de réaliser un film, et bien sûr Popeye le marin hérite du premier rôle… il sera Aladin. La princesse, jouée par Olive, est d’une grande beauté et tous la convoitent. La lutte pour son cœur entre un sinistre personnage et Aladin sera décidée grâce aux vœux exaucés du génie de la lampe magique.

Popeye et Ali BabaAli Baba et ses quarante voleurs se sont échappés ! À cette annonce, Popeye et Olive, accompagnés de Gontran le gourmand, prennent aussitôt l’avion en direction de l’Orient pour mettre la main sur ce fameux brigand…

Popeye et Sinbad le marinPopeye et ses amis voguent sur la mer et passent près de l’île du redoutable Sinbad le marin. Les apercevant, ce dernier fait d’Olive sa prisonnière. Bien sûr, Popeye ne l’entend pas de cette manière et va tout faire pour la délivrer…

les Couleurs de la montagne de Carlos César ArbelaezColombie – 2010 – 1H33 – avec Hernán Mauricio Ocampo, Nolberto Sánchez, Génaro AristizábalGebeka Films – 27 avril – A partir de 11 / 12 ansFestival San Sebastian 2010 : Prix “Nouveaux réalisateurs“ | 21ème festival Ciné Junior : prix Cicae

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Photos et dossier de presse à télécharger sur le site du distributeur iciFiche pédagogique ici

LA PRADERA - Un village dans la cordillère des Andes en Colombie...Manuel a un vieux ballon avec lequel il joue chaque jour au football avec les garçons de son âge. Pour ses 9 ans, Ernesto, son père, lui offre un nouveau ballon et une paire de gants de gardien de but. Un jour, Manuel et Julian, son copain de toujours, envoient le ballon sur un champ de mines par inadvertance. Malgré le danger, toute la bande de gamins décide d’aller le récupérer coûte que coûte...Derrière les jeux d’enfants, les signes d’un conflit armé gangrènent la vie quotidienne, la plupart des habitants étant poussés inexorablement à quitter les lieux.

[…] Loin de moi l’idée d’avoir réalisé un film qui a pour but d’expliquer le conflit armé ni même la situation politique qui étreint mon pays. Je me suis concentré par-dessus tout sur la situation dramatique qui est vécue par les populations civiles. Le sujet du film porte avant tout sur les Hommes en général et s’adresse à un large public. Peu importe ce que fait un groupe armé ou un autre à LA PRADERA, c’est plutôt le contexte psychologique vécu par les personnages principaux qui est au centre du sujet du film.

J’ai choisi de me placer du point de vue des enfants parce que cela me permet de créer un contraste marqué avec le monde des adultes, son absurdité et son côté irrationnel. Ainsi, ce décalage me permet de laisser «hors cadre» beaucoup de violence pour ne la suggérer que par le son ou le silence, ce qui est certainement plus efficace que la montrer d’une manière explicite. […]

Le film a des influences du côté du cinéma iranien. Il est vrai que comme le disait Truffaut les enfants apportent automat quement de la poésie et le cinéma iranien est plein de poésie, dans la mesure où il utilise un langage simple et direct... Mais on peut aussi retrouver l’influence d’autres films comme Au revoir les enfants de Louis Malle ou Simon el mago du colombien Victor Gaviria... […] Carlos César Arbeláez, extrait du dossier de presse

Soutien AFCAE RépertoireEnquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçonde Elio PetriItalie – 1970 – 1H52 – avec Gian Maria Volonte, Floridan BolkanTamasa distribution – 16 mars 2011 – 2 copiesPrix spécial du Jury au Festival de Cannes 1970 | Oscar du meilleur film étranger en 1970

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Fiche film, dossier de presse et photo sur le site du distributeur ici

En Italie, au début des années 70, le chef de la brigade criminelle, persuadé que ses fonctions le placent au-dessus des lois, égorge sa maîtresse. Il met ensuite tout en oeuvre pour prouver que personne n’aura l’intelligence, ni même l’audace, de le soupçonner…

« La virulence, la valeur universelle de ce pamphlet (une féroce enquête sur les mécanismes qui garantissent l’immunité aux serviteurs du pouvoir en les soustrayant au contrôle des citoyens), la frénésie baroque de l’écriture ont apporté au film un très grand succès. Indagine reste l’œuvre la plus originale et la plus inquiétante de Petri. C’est sûrement l’un des films que le monde entier à l’époque a le plus envié au cinéma italien. »

Aldo Tassone

Critique de Anne-Violaine Houcke sur Critikat ici | critique DVD ici ou ici