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Presses Universitaires du Mirail Castro, trente ans de pouvoir absolu « Fidel; a critical portrait », 1986 by Tad Szulc; Marc Soporta Review by: Pierre Vayssiere Caravelle (1988-), No. 50, 25 ANS D’AMERIQUE LATINE (1988), pp. 257-259 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40853062 . Accessed: 11/06/2014 05:01 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.108.85 on Wed, 11 Jun 2014 05:01:33 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

25 ANS D’AMERIQUE LATINE || Castro, trente ans de pouvoir absolu « Fidel; a critical portrait », 1986by Tad Szulc; Marc Soporta

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Presses Universitaires du Mirail

Castro, trente ans de pouvoir absolu « Fidel; a critical portrait », 1986 by Tad Szulc; MarcSoportaReview by: Pierre VayssiereCaravelle (1988-), No. 50, 25 ANS D’AMERIQUE LATINE (1988), pp. 257-259Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40853062 .

Accessed: 11/06/2014 05:01

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NOTES DE LECTURE 257

et Almagro. L'apport de la monarchie se résume surtout à une série de privilèges: concession de titres (gouverneur, alguazU mayor, ade- lantado mais rarement l'anoblissement), concessions économiques (exemption d'impôt surtout sur Valmojarifazgo et Volcábala, partici- pation à des bénéfices). La capitulation donne lieu au montage d'une compagnie de commerce assez similaire à la sociedad de mar (le terme de compaña aurait été plus approprié), car elle est fondée sur une invitation à prendre part à une expédition, généralement à ses frais, contre d'éventuels bénéfices futurs. Le corps expéditionnaire qui en découle est une forme de service militaire aux Indes qui fonctionne sur des bases coutumières dans lesquelles le capitaine et ses hommes ont des devoirs réciproques.

Après l'étude du système, l'auteur nous livre les textes des 75 capitulations des Indes du XVIe siècle dans une transcription paléo- graphique remarquable. Ce corpus remplacera dorénavant les recher- ches dans les différentes collections et liasses d'archives, en fournis- sant le texte de référence.

Bernard Grunberg.

Tad SzuLC. - Castro, trente ans de pouvoir absolu. - Paris, Payot, 1987, 696 p., 178 FF. (Trad, de « Fidel; a critical portrait », 1986, par Marc Soporta).

Voici une biographie presque exhaustive - mais résolument parti- sane - d'un géant politique encore au faîte du pouvoir. Tad Szulc suit l'affaire cubaine depuis plus de vingt-sept ans et a pu rencontrer à plusieurs reprises le « líder máximo ».

Dès le début, nous sommes prévenus : Fidel Castro est un « animal politique pas comme les autres », convaincu de « pouvoir affecter subjectivement la réalité objective de (son) pays » (p. 14). Ce fils turbulent d'un propriétaire foncier d'origine espagnole, sportif et passionné, élevé dans des collèges religieux, subit dès son entrée à l'Université de Droit de la Havane - en 1945 - l'impact des idées progressistes et libérales de deux partis « bourgeois » (« el Autén- tico » et « el Partido Liberal »), mais apprend très vite à manœuvrer entre les gangs politiques qui infestent le milieu étudiant. Idéaliste et romantique, il monte des opérations-suicide en 1953 et 1956 (l'atta- que de la caserne Moneada de Santiago et le débarquement de 82 guérilleros sur une plage anonyme de la province orientale de l'île), qui finissent par abattre la dictature pourrie de Batista, avec, soit dit en passant, la bénédiction des Nord-Américains (janvier 1959). Mais

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258 CM.H.L.B. Caravèlle

au bout de quelques mois, le gouvernement américain déchante, face au « socialisme larvé » de Castro qui infléchit réellement le nouveau régime vers une forme de communisme pro-soviétique, tout en mani- festant une prétention inédite à assurer l'indépendance absolue de l'île face au suzerain naturel de la région... A partir de 1961, les ponts sont définitivement coupés entre les deux Etats.

Poser la question de la « conversion » de Castro au marxisme, c'est aussi s'interroger sur sa bonne foi. « Chercher à retracer la trajec- toire idéologique de Fidel Castro est une entreprise complexe et tortueuse » (p. 237), dans la mesure où, pour des raisons de cohérence intellectuelle a posteriori, le leader cubain a toujours eu tendance à antidater son adhésion au marxisme. On sait aussi qu'il est un comé- dien politique de grand talent, un joueur qui sait prendre des risques. Avec « son incorrigible mentalité de professeur », il s'acharne à expli- quer rationnellement (et à sa façon) l'évolution de son « Ego » poli- tique... Pour lui, le passage à l'acte ne se résume pas à un seul événement (la nationalisation des raffineries américaines, le débar- quement de la Baie des Cochons ou l'affaire des fusées); c'est une mutation lente, progressive, largement souterraine qui l'aurait con- duit de la révolte romantique à la révolution marxiste-léniniste. Tad Szulc nous raconte les épisodes plus ou moins obscurs de l'enracine- ment du leader à la tête de l'Etat cubain : élimination des tièdes et des opposants de tous bords, subversion du vieux parti commu- niste, bientôt englobé dans un nouveau « parti communiste cubain » fondé en 1965 et qui pratique un culte de la personnalité à Fidel, mi-caudillo, mi-petit-père des peuples. Depuis près de vingt ans, Castro jouit d'un pouvoir sans partage : temps presque immobile où le leader anime, décide, tance et encourage au gré de ses inspirations : c'est le Fidel d'aujourd'hui - et intemporel à la fois - qui sait admi* rablement gouverner par la parole, qui pratique - de moins en moins d'ailleurs - l'art de la communication chaude où il révèle des talents peu communs d'indignation ou de colère, feinte ou réelle, qui pratique l'humour corrosif, et qui fascine toujours les foules cubaines par son panache, ses défis, son engagement physique, sa bravoure. Ses ennemis le dépeignent comme un dictateur impitoyable et fourbe; ses admirateurs sont des inconditionnels, qui lui vouent un culte inébranlable. Et il est vrai que dans l'histoire cubaine de ces vingt-cinq dernières années, les uns et les autres trouvent des arguments : Castro est un maniaque du détail et veut tout contrôler; il est rancunier et ne tolère pas les contradicteurs; pour conforter la révolution, il n'a pas hésité à mettre en prison, parfois pour de très longues durées, plus de quinze mille personnes (aujourd'hui, il n'y aurait plus que cinq cents prisonniers politiques à Cuba...).

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NOTES DE LECTURE 259

Et que dire de la face cachée du dictateur ? Après la mort de Celia Sanchez, sa véritable compagne pendant vingt-trois ans, Fidel Castro adulé et admiré à travers le monde, vit la solitude de la soixantaine dans un activisme à peine entamé par l'âge : lui qui a établi une censure sévère, s'est abonné à l'agence Reuter pour un demi-million de dollars : sa curiosité est universelle, à la fois humaine et livres- que. Cet insomniaque a des horaires décousus et mêle inextricable- ment l'art de la politique, la réflexion intellectuelle et l'activité physi- que (il pratique encore à Cayo Verde son sport favori, la plongée). S'il a dû renoncer au célèbre cigare, il a un faible pour la bonne chère, le Chivas et le foie gras.

Dans son épilogue, signé en 1987, l'auteur insiste sur la forte crise que traverse l'île de Cuba aujourd'hui : « l'absolutisme absolu » de Castro n'a pas réussi à éliminer les maux dont souffre la société cubaine : anarchie et chaos de la production, absentéisme, corruption. Malgré l'aide colossale du grand frère - révélée par la noria de navi- res soviétiques qui investissent le port de la Havane - , la crise est là : chômage larvé, salaires réels en baisse, désillusion de la jeunesse née après 1959. L'utopie de la Sierra Maestra semble bien effacée de la préoccupation quotidienne des Cubains d'aujourd'hui...

Pierre Vayssiere.

Montserrat Ordóñez. - Ekdysis. - Roldanillo (Colombie), Ediciones Embalaje del Museo Rayo, 1987, 35 p.

Par son titre et par ses épigraphes, ce recueil de poèmes renvoie à la culture et à la littérature du monde occidental, depuis la Grèce antique jusqu'à l'époque contemporaine. Malgré cet aspect très réfé- rentiel, sciemment mis en avant, il y aussi une rupture nette avec ce que tout héritage a de facilement conventionnel. Le livre est com- me une traversée réussie des écrans tendus par des siècles d'accu- mulation de savoirs et d'écrits, traversée qui implique une conscience aiguë de la texture et de la symbolique de ces écrans. Avant tout, il se veut retour aux sources, au-delà même des émotions qui suppo- sent, elles aussi, la convention et l'expression apprêtée, donc menson- gère. Ici, on en revient aux évidences premières, dominées par celles de la vie et de la mort.

Poésie existentielle, où l'évidence est tout autant découverte que retrouvée, toujours durement conquise. En un parallèle momentané avec la littérature amie, l'histoire ennemie n'est reconnue ici que pour être re jetée parce que sont re jetées les aliénations qu'elle a

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