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Histoire médecine et armées, 2010, 38, 5, 469-476 469 Les praticiens des armées dans l’histoire de l’art dentaire. Depuis les siècles les plus anciens, les armées comptent au nombre des leurs des chirurgiens-dentistes. Ceux-ci ont toujours été des personnages marquants dans l’histoire de l’art dentaire. Nous allons en quelques lignes faire un aperçu des différentes formes d’exercice qui ont été les leurs, et de leur influence sur l’évolution de l’odontologie au cours des siècles. Mots-clés : Chirurgien-dentiste des armées. Histoire. Odontologie Résumé For centuries dentists have been working in the armed forces. Their professional art has always had great consequences on odontology’s history. We will now describe the different aspects of their tasks and how they have influenced the evolution of odontology over centuries. Keywords: Army dentist. History. Odontology. Abstract Introduction. En 2000 avec la création du corps des chirurgiens- dentistes des armées, le Service de santé des armées et le ministère de la Défense manifestaient tout l’intérêt que portent les armées à l’exercice de l’art dentaire. Malgré ce fait tout récent, l’odontologie militaire existe depuis des siècles et son évolution reste étroitement imbriquée à celle de la profession de chirurgien-dentiste en général. En quelques portraits, nous allons tenter de cerner une partie de l’influence des praticiens des armées dans l’histoire de l’art dentaire. Les origines. Les premiers chirurgiens-dentistes reconnus comme tels ne le furent qu’au début du XVIII e siècle (avec notam- ment Pierre Fauchard). Antérieurement, l’art dentaire n’était qu’un des nombreux rameaux de la médecine et de la chirurgie. Les premières traces d’intervention dentaire remontent cependant au début du néolithique. On retrouverait ainsi des signes de soins odontologiques dans la vallée de l’Indus. La preuve est faite que les dentistes apparurent chez les Égyptiens vers 2700 av. JC avec Hésy-Rê (1). Sa fonction était clairement identifiée sur cinq panneaux d’acacia découverts dans son tombeau. Des fouilles archéologiques nous ont également livré des papyrus médicaux, qui sont pour certains de véritables traités chirurgicaux. Ainsi le papyrus Ebers daté environ à 1550 av. JC contient une quinzaine de paragraphes consacrés à la thérapeutique dentaire. Le papyrus Edwin Smith est un catalogue de traumatismes avec pour chacun leur diagnostic, leur traitement et leur pronostic. À cette époque, le dentiste était d’abord un prêtre, le traitement consistait en premier lieu à agir sur l’origine divine ou démoniaque du mal. Aucun instrument dentaire n’a été clairement identifié, le pavot aurait été utilisé comme remède… Des documents similaires sont retrouvés chez les Grecs et les Romains. Chez les Grecs, Hippocrate (460-355 av. JC) reste incontournable. Il nous a laissé dans ses œuvres complètes des mentions particulières à l’art dentaire (« De la dentition » ou « Des fractures » par exemple) (2) O. LECOMTE, chirurgien-dentiste en chef. D. TRISTAN, médecin en chef. Correspondance : O. LECOMTE, Lorient Défense, Service médical Lion, Base des fusiliers marins et des commandos, BP 92 222 – 56998 Lorient Cedex. E-mail : [email protected]éfense.gouv.fr O. Lecomte a , D. Tristan a . a Service médical Lion, Base des fusiliers marins et des commandos, BP 92 222 – 56998 Lorient Cedex. DENTAL PRACTITIONERS AND DENTISTRY HISTORY. Article reçu le 20 novembre 2009, accepté le 4 mars 2010.

3-1 Les Praticiens Des Armees Dans l Histoire de l Art Dentaire Lecomte

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  • Histoire

    mdecine et armes, 2010, 38, 5, 469-476 469

    Les praticiens des armes dans lhistoire de lart dentaire.

    Depuis les sicles les plus anciens, les armes comptent au nombre des leurs des chirurgiens-dentistes. Ceux-ci onttoujours t des personnages marquants dans lhistoire de lart dentaire. Nous allons en quelques lignes faire un aperudes diffrentes formes dexercice qui ont t les leurs, et de leur influence sur lvolution de lodontologie au cours dessicles.

    Mots-cls : Chirurgien-dentiste des armes. Histoire. Odontologie

    Rsum

    For centuries dentists have been working in the armed forces. Their professional art has always had great consequenceson odontologys history. We will now describe the different aspects of their tasks and how they have influenced theevolution of odontology over centuries.

    Keywords: Army dentist. History. Odontology.

    Abstract

    Introduction.En 2000 avec la cration du corps des chirurgiens-

    dentistes des armes, le Service de sant des armes et leministre de la Dfense manifestaient tout lintrt queportent les armes lexercice de lart dentaire. Malgr cefait tout rcent, lodontologie militaire existe depuis dessicles et son volution reste troitement imbrique celle de la profession de chirurgien-dentiste en gnral.En quelques portraits, nous allons tenter de cerner unepartie de linfluence des praticiens des armes danslhistoire de lart dentaire.

    Les origines.Les premiers chirurgiens-dentistes reconnus comme

    tels ne le furent quau dbut du XVIIIe sicle (avec notam-ment Pierre Fauchard). Antrieurement, lart dentairentait quun des nombreux rameaux de la mdecine et de la chirurgie.

    Les premires traces dintervention dentaire remontentcependant au dbut du nolithique. On retrouverait ainsi des signes de soins odontologiques dans la valle de lIndus.

    La preuve est faite que les dentistes apparurent chez lesgyptiens vers 2700 av. JC avec Hsy-R (1). Sa fonctiontait clairement identifie sur cinq panneaux dacaciadcouverts dans son tombeau. Des fouilles archologiquesnous ont galement livr des papyrus mdicaux, qui sontpour certains de vritables traits chirurgicaux. Ainsi lepapyrus Ebers dat environ 1550 av. JC contient unequinzaine de paragraphes consacrs la thrapeutiquedentaire. Le papyrus Edwin Smith est un catalogue detraumatismes avec pour chacun leur diagnostic, leurtraitement et leur pronostic. cette poque, le dentiste taitdabord un prtre, le traitement consistait en premier lieu agir sur lorigine divine ou dmoniaque du mal. Aucuninstrument dentaire na t clairement identifi, le pavotaurait t utilis comme remde

    Des documents similaires sont retrouvs chez les Grecs et les Romains.

    Chez les Grecs, Hippocrate (460-355 av. JC) resteincontournable. Il nous a laiss dans ses uvres compltesdes mentions particulires lart dentaire ( De ladentition ou Des fractures par exemple) (2)

    O. LECOMTE, chirurgien-dentiste en chef. D. TRISTAN, mdecin en chef.Correspondance: O. LECOMTE, Lorient Dfense, Service mdical Lion, Base desfusiliers marins et des commandos, BP 92222 56998 Lorient Cedex.E-mail : [email protected]

    O. Lecomtea, D. Tristana.

    a Service mdical Lion, Base des fusiliers marins et des commandos, BP 92222 56998 Lorient Cedex.

    DENTAL PRACTITIONERS AND DENTISTRY HISTORY.

    Article reu le 20 novembre 2009, accept le 4 mars 2010.

  • Chez les Romains, le premier acte dentaire ralis par un praticien des armes remonte au Ier sicle av. JC. Eneffet, Scribonius Largus, mdecin des armes, trouva demultiples remdes la mauvaise haleine, base de cornede cerf, de ttes de souris et de livres, de pierre ponce etde myrrhe. (3)

    Plus tard, Pline lAncien (23-79 av. J.-C.), qui taitAmiral de la Flotte, conseillait lusage dun dentifrice base de cendres, de tte de livre, de marc et parfois decendres de ttes de souris.

    Le moyen ge.Aprs cette priode initiale, peu de dcouvertes seront

    faites dans le domaine de lodontologie jusqu la fin dumoyen ge et le dbut de la renaissance. Lexercice de lartdentaire restait le domaine dun certain empirisme, voireparfois de charlatanisme.

    Une f igure, cependant, sillustra dans le domainemdical et chirurgical, essentiellement pour la partieanatomique : Guy de Chauliac (1298-1368) (4). Issudune famille modeste, il tudia Toulouse, puisMontpellier. Il fut largement influenc par les travaux desmdecins grecs et arabes. Mdecin et chanoine (mais pasmilitaire !) il est lauteur de Chirurgica magna , lagrande chirurgie, dont le cinquime chapitre traite desmaladies spciales : la langue et les dents, les amputationsdes membres gangrens. Il discuta de lanatomie desdents, de leur ruption, lista les maladies dont elles sontlobjet, voqua la prvention par lhygine dentaire (ilprconisait un dentifrice base de vin ventuellementadditionn de poivre et de menthe. Il fut le premier utiliser le terme de dentateur et dentistes .

    La renaissance. la Renaissance, tout change. De multiples dcouvertes

    sont ralises dans le domaine intellectuel, artistique ouscientifique. Lodontologie opratoire reste cependant ledomaine du colporteur ou du barbier, jusquen 1425lorsque le Parlement dicta un arrt interdisant tout actechirurgical aux barbiers. Les chirurgiens furent alors lesseuls pouvoir exercer lart dentaire.

    Un personnage sillustre plus particulirement :Ambroise Par (1510-1592), considr comme le pre dela chirurgie militaire (5). Dans ses ouvrages, il expliquecomment soigner et extraire les dents, dcrit desinstruments ddis. Le chapitre II de son IVe livre sintitule Instruments pour arracher et casser les dents , danslequel il dcrivait un instrument universel dextraction, le polican , (6) On pourra noter quil conseillaitlutilisation dhuile de girofle, qui est toujours utiliseaujourdhui par les chirurgiens-dentistes sous ladnomination deugnol.

    Sous Louis XIV.Couillard, matre chirurgien de Montlimar, dans son

    livre le chirurgien oprateur dcrit entre 1639 et 1660des exercices de lart dentaire trs empiriques. Il tait fortdlicat de cerner la qualit relle du praticien. Ceux-ci,

    notamment les oprateurs ambulants, se donnaient eneffet des titres pompeux chirurgien des camps etarmes , mdecin chirurgien du roi du Maroc , chirurgien du rgiment royal italien (7) Il est biendifficile de retrouver une trace dun praticien des armes.On peut cependant citer dAquin, mdecin du roi (8). Ilparticipa en effet avec le souverain la campagne desFlandres en 1676. Il dcrivit les multiples pisodesdentaires dont le roi souffrit et les traitements qui furentmis en uvre : essence de girofle, de thym, cataplasmesde mie de pain et de lait, le bouton de feu, des gargarismesde vin et fleur doranger

    Quelques dcennies plus tard, laube du XVIIIe sicle,sous Louis XIV, la profession volua de faon notoire. Eneffet, en 1699, les Lettres Patentes du roi imposrent auxarracheurs de dents et charlatans de se former auprs dunmatre et de passer des examens auprs de la Communautdes Chirurgiens de la ville o ils voulaient exercer.Lexercice de lart dentaire tait devenu une vritableprofession avec un embryon de code de dontologie.

    Ldit de janvier 1708 portant cration de mdecins etchirurgiens inspecteurs gnraux, chirurgiens majors descamps et armes, mdecins et chirurgiens majors deshpitaux des villes et places de guerre, et des armes deterre initia quant lui un premier Service de sant desarmes avec un statut de praticien des armes part entire.

    Le XVIIIe sicle.Au XVIIIe sicle, on retrouve la trace de multiples

    chirurgiens-dentistes ayant eu lien avec les armes.

    Ren-JacquesCROISSANT DE GARENGEOT.Garengeot (1688-1759) (fig. 1) fut probablement lun

    des prcurseurs des chirurgiens-dentistes des armes. Ilfit ses tudes dans un hpital maritime, fut mdecin dubord du Comte de Toulouse . Sa carrire militairedbuta sur le tard comme chirurgien major du RoyalInfanterie avec lequel il participa aux batailles deFontenoy, Raucoux, Lawfeld, Rosbach, Crevelt etMinden. Dans le nouveau trait des dents , il indiquaitles instruments de diagnostic et de traitement. Il tait unadepte du plican, et dcrivait comment lutiliser de faonjudicieuse. Il proposa mme des amliorations quil avaitapportes linstrument. Il dcrivit enfin deux daviers etleurs inconvnients. Il est galement connu pour sesquerelles avec Vigneron, fabricant dinstrument, qui luireprochait de stre appropri certaines de sesdcouvertes, mais surtout avec Pierre Fauchard qui luireprochait certaines de ses thories, notammentlutilisation du nitre. (9, 10).

    Le premier chirurgien-dentiste : PierreFAUCHARD (1678-1761).

    Il est classiquement le premier chirurgien-dentiste. Ilfut le premier employer cette dnomination dechirurgien-dentiste, notamment dans son remarquableouvrage Le chirurgien-dentiste ou trait des dents (11). Cette publication a marqu un tournant majeur danslvolution de la profession, la transmission du savoir ne

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  • se faisant plus exclusivement oralement, mais surtout parcrit. Fauchard fut-il rellement praticien des armes ? Undoute subsiste (12). Lors de son passage Nantes vers1693, il tudia trs certainement lcole de mdecine etdans les hpitaux maritimes sous la direction duchirurgien major du roi Portelet. En revanche, il na, trsprobablement, jamais t embarqu sur un navire de laMarine royale. On peut cependant signaler que saformation initiale fut brillamment ralise par le Servicede sant des armes de lpoque, et que sa carrire, par lasuite, fut le catalyseur de rels progrs dans le domaine delodontologie. Le rle de Pierre Fauchard fut dcisif danslvolution de la mdecine dentaire, la faisant passer dundomaine artisanal et empirique une discipline mdicaleet scientifique (13).

    LOUIS LECLUZE (ou FLEURY ou LECLUSE).Sil est un personnage surprenant, cest bien Louis

    Lecluze (1711-1792) (14). Parfois appel Lecluse ouFleury (15), sa carrire fut double : comme chirurgien-dentiste et simultanment comme acteur du thtre de lafoire Paris. Il fut linventeur dun nouveau levier quisert tirer les dernires dents molaires lorsquelles sontappuyes au moins de deux dents solides , qui servira demodle Winter pour son non moins clbre lvateur,toujours employ aujourdhui. On notera quil futchirurgien-dentiste des armes et de Maurice de Saxe en Flandres de 1746 1748.

    La fin du XVIIIe sicle.Sous Louis XVI, lexercice de la chirurgie (dont la

    chirurgie dentaire) tait fort rglement. partir de 1768,certains chirurgiens se virent reconnatre la qualitdexpert dentiste. Une des voies majeures de formationtait dembarquer comme chirurgien bord dunbtiment de la Marine royale (16).

    Sous la rvolution franaise, la crise sociale npargnapas le systme de sant et les chirurgiens-dentistes. Lesexperts dentistes jouaient alors un second rle danslombre des chirurgiens. Ils y restrent lors de la rdactiondes cahiers de dolances lors de la convocation des tatsgnraux en avril 1789, et ne manifestrent pas dedemande particulire propos de leur profession, mmesi des experts dentistes participaient aux dbats.

    La loi de Le chapelier du 2 mars 1791 marqua uncruel retour en arrire, en abolissant le statut dexpertdentiste. Les charlatans de tout genre envahirent les villeset les campagnes

    Il fallut attendre 1794 (14 frimaire an III) avec lacration du statut dofficier de sant et des coles de santde Paris, Montpellier et Strasbourg pour que lexercicesoit de nouveau un minimum rglement, plusparticulirement pour les hpitaux militaires et navals.

    La f in du sicle verra galement lapparition de laconscription ds 1792. En 1798, la loi Jourdain met enplace un service national de cinq annes, par tirage ausort, avec la possibilit de financer sa place.

    Quelques militaires ont laiss trace de leur carrire : Louis VICTOIR SAGOT, tait sergent au rgiment du

    Pimont. Il rfutait lintrt de placer des obturationsdentaires (17) ;

    Pierre AUZEBI (ou AUZEBY) (1736-aprs1800),fut admis dans la communaut des experts dentistes en1762. Il travailla sein de lcole royale militaire de Lyon.Il publia en 1771 un trait dans lequel il critiquaitvivement les oprateurs itinrants et les charlatans. Ilpensait que la carie dentaire trouvait ses origines dans undsquilibre des humeurs. Il inventa de multiplesremdes : un baume antiscorbutique, un liquide pouracclrer lruption dentaire, un liquide sdatif pourtraiter la carie (17) ;

    Jean Bertrand LAUDET, tait originaire de la rgion dAuch. Il fut lve des coles royales de chirurgie de Lyon entre 1783 et 1786. Il se targuait dtredentiste du roi de Bavire. Sa carrire se poursuivit sous lEmpire. Il fut chirurgien adjudant major de lasection Le Change (17) ;

    Charles PELISSON (ou PLISSON) (1763-1793),tait capitaine dans la Garde nationale, section du Port du Temple. Arrt et incarcr pour son opposition la Convention aprs avoir t dnonc, il fut fusill le 1erdcembre 1793;

    DE CUVILLIER, tait expert dentiste ambulant, il fut dentiste des armes du roi. Il traitait galement lespathologies ophtalmiques. Il soignait gratuitement lesplus pauvres (17) ;

    LESCARDE, se disait lve de Bourdet, chirurgiendes hpitaux maritimes de Brest, La Rochelle et Arras. Ilproposait comme traitement les opiacs, des coraux, des

    Les praticiens des armes dans lhistoire de lart dentaire. 471

    Figure 1. Lun des premiers prcurseurs des chirurgiens-dentistes des armes :Ren-Jacques-Croissant de Garengeot (Photographie : Muse du Service desant des armes Paris).

  • btonnets parfums, et une dcoction antiscorbutique qui blanchissait les dents (17) ;

    NODOT, fut adjudant chirurgien major au rgimentdu Poitou Champigny sur Yonne, mais aussi dans leshpitaux de Strasbourg, Brianon, Mont-Dauphin etVerdun. Il blanchissait, rparait et obturait les dents. Iltraitait galement les hernies et les maladiesvnriennes (17) ;

    SALGUES, tait matre chirurgien Sens. Il proposaitdes remdes contre la carie et la gingivite, mais aussi desbandages lastiques pour hernies. Il fut lieutenant de lacompagnie de canonniers du 3e bataillon de la Gardenationale de Sens (17) ;

    HULDRIC, fut chirurgien-dentiste des gardes dupalais. Il se disait spcialiste des maladies de la bouche. Ilse vantait de traiter les odeurs buccales nausabondes,dobturer et nettoyer les dents, de poser des dentsartificielles, dextraire les dents et racines (ventuellementsans instruments la demande du patient) (17) ;

    Charles MARTIN LAFORGUE, tait fils de dentiste.Son pre lui avait appris le mtier. Il fut compositeur de chants patriotiques, violoniste, miniaturiste, acteurdans une troupe de thtre amateur, et mme directeur de thtre. Il fut enrl dans la Garde nationale deStrasbourg. Il en fut dsign commandant en chef du 1er bataillon en 1792 (17) ;

    tienne BOURDET (1722-1789), fut un personnageminemment reconnu dans les salons parisiens. Il futsuccessivement dentiste de la reine en 1759, dentiste du roien 1763. En 1776 et 1777, il fut dentiste du roi, du prince,de lcole royale militaire, de monsieur le duc dOrlans.En 1785, il tait dsign chirurgien-dentiste du roi, de lareine, du comte dArtois (qui fut plus tard Charles X) (18) ;

    CAP-DE-VILLE, clamait de traiter toutes lesmaladies, y compris celles des dents, sans cependantexpliquer comment, parfois mme sans voir ou toucher lepatient. Il fut chirurgien de Marine (18) ;

    James GARDETTE et Joseph LEMAIRE, taientdeux dentistes franais. Ils sembarqurent commechirurgiens sur des btiments de la Marine royale. Aucours de lhiver 1780, pendant la guerre de scessionamricaine, alors quils taient en escale Newport, ilsformrent Joseph FLAGG et plusieurs autres citoyensamricains la dentisterie. Ils furent ainsi probablement lorigine de l American dentistry , lart dentaireamricain, dimportation europenne (19).

    Ainsi, ce XVIIIe sicle fut finalement bien htroclite.Alors que le dbut de la priode fut marqu par uneamlioration du cadre rglementaire de lexercice et uneobligation de formation des praticiens, la fin du sicle voitun cruel retour en arrire avec la drglementation delexercice de la profession. Il est galement possible demettre en avant limportance de la chirurgie de Marine,qui embarquait des chirurgiens comptents dans demultiples domaines de la mdecine et de la chirurgie, etnotamment en odontologie. Leurs talents taient parailleurs reconnus dans lensemble de la France.

    Le XIXe sicle. Sur Hyldegarde NITZELER tait pharmacienne de

    lhpital militaire de Nancy vers 1800. Elle publia un

    certain nombre de formules destines lart dentaire,parmi lesquelles une eau pour les dents et la fortificationdes gencives, des gargarismes, un remde pour le tartre.Ces remdes taient constitus de principes actifsnaturels : cochlaire, sauge, alos, myrrhe, safran, alcoolet miel pour leau pour les dents par exemple ; l opiatpour gurir le tartre des dents tant compos dagentsabrasifs : corail, pierre ponce, additionns de sucre candiet de sirop de rose (20) ;

    Dominique Jean LARREY (1766-1842), reste unchirurgien de lEmpire connu du plus grand nombre,notamment par la cration de ses clbres ambulances en1792 pour les armes en campagne. Sa carrire militairefut galement exemplaire : chirurgien en chef de la Gardeimpriale puis de la grande arme, inspecteur gnral duService de sant de lempire, professeur au Val-de-Grce,chirurgien en chef des Invalides. La mdecine dentaire fitpartie intgrante de son activit tout au long de sa carrire.Ainsi, aprs une thse sur le sujet de la carie des os , ilembarque sur La Vigilante comme chirurgien deMarine. Il travaille sur le scorbut. Plus tard au cours de sescampagnes de guerre, de 1796 1815, il poursuivra sesrecherches sur le scorbut, notamment lors de la campagnedgypte. (21) Il comprendra toute limportance delhygine dans sa prvention. Il est moins connu pour sesinterventions dentaires, notamment celle qui fut ralisesur un colonel russe le 24 aot 1812 (22). Celles-ciprfiguraient probablement les dbuts de la chirurgiemaxillo-faciale. On pourra souligner que les chirurgiensmilitaires du dbut du XIXe sicle taient comptents entermes de chirurgie dentaire (fig. 2) ;

    Edme-Marie MIEL (1777-1830), tait capitaine de laGarde nationale. Il fut lun des morts de 28 juillet 1830, au cours dune opration de maintien de lordre sur unebarricade la tte de la 3e compagnie de chasseurs du 1er bataillon de la 4e lgion. Il fut galement dentiste, formpar LAFORGUE et LAVEROUX. Il se distingua plusparticulirement par la description dun instrument pour excuter facilement une opration occasionne par lafracture des pivots des dents artificielle dans les racines etdes travaux sur lruption dentaire et les anomalies dedentition (23).

    La fin du sicle verra enfin lapparition dune nouvellerglementation de lexercice de la profession par la loi du30 novembre 1892 et le dcret du 25 juillet 1893, qui crele diplme de chirurgien-dentiste et rend obligatoirelenseignement dentaire pour les praticiens.

    Concernant la conscription, la loi Cissey instaure en1872 le service universel, dune dure de un cinq ans,par tirage au sort, sans remplacement possible. Il faudraattendre 1905 pour que soit instaur un service national,obligatoire, personnel et gal pour tous, dune dure dedeux ans. Bien videmment, les dentistes taientconcerns au mme titre que les autres franais.

    Le XXe sicle.Premire Guerre mondiale.

    partir de 1908, le diplme de chirurgien-dentiste futrendu obligatoire pour tous, odontologistes etstomatologistes par la rforme mene par Charles GODON.

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  • Lors de la mobilisation gnrale en 1914, les dentisteset les stomatologues furent incorpors au mme titre que le reste de la population. Ils taient considrs par lecommandement plus comme une gne et un embarras que comme une relle utilit. Ce point de vue volueranotoirement au cours du conflit. Lhygine dentaire tait en effet, ds le dpart, quasi-inexistante chez les poilus ; les conditions de vie dans les tranchesnamlioraient pas la situation. En outre, le nombre deblesss de la face devint rapidement consquent. Lecommandement se trouva, donc assez vite, face un relproblme face la demande de consultations et sonincapacit y rpondre. Ds 1915, le Service de sant desarmes commencera organiser le soutien dentaire ausein des armes. Les chirurgiens-dentistes taient desimples soldats au dbut du conflit (fig. 3).

    Le grade de dentiste militaire, assimil un adjudant,apparat en 1916 par les dcrets du 26 fvrier etlinstruction du 27 fvrier 1916.

    La loi du 18 octobre 1918 donnera ensuite accs troisgrades pour les chirurgiens-dentistes :

    dentiste auxiliaire (correspondant un gradedadjudant) ;

    dentiste de 2e classe (sous-lieutenant) ; dentiste de 1re classe (lieutenant).

    Henri PETIT.Un bon exemple du destin dun chirurgien-dentiste

    pendant la Grande guerre est sans doute celui dHenriPETIT. Henri PETIT fit ses tudes la facult de Nancy

    en 1901, ds les dbuts de lenseignement dentaire danscette ville, qui fut la premire appliquer la loi de 1892. Ilfut ensuite incorpor au 79e rgiment dinfanterie pourson service militaire en 1906. partir de 1908, ds salibration des obligations militaires, il dveloppa unconcept damnagement opratoire du cabinet dentaire.Mobilis le 2 aot 1914, il est affect au 79e Rgimentdinfanterie de Nevers. Il est bless par un obus pendant labataille de la Somme le 25septembre 1914. Il sera nommalors infirmier en 1915 pendant sa convalescence. lissue de celle-ci, il rejoint lambulance 1/44 de la 74edivision dinfanterie. Un cabinet dentaire existe au seindu groupement des brancardiers divisionnaires o il estaffect. Ce sera son emploi jusquen 1916. En effet, Il estnomm en 1916 adjudant dentiste de lambulance 1/44 le10 juin 1916, il sera stationn au chteau de Morey enMeurthe et Moselle. En octobre 1916, il rejoindra lecentre hospitalier de Dugny (Meuse), puis celui deVerdun en fvrier 1917. Daot septembre 1917, il estaffect au centre dentaire de Pvy (prs de Reims). Il estdcor de la Croix de guerre le 11 septembre 1917. Enoctobre 1917, il sert lambulance de stomatologie n 2,stationne Ambly sur Meuse. Il sera nomm dentiste de 1re classe en 1918. Il participera aux combats deMonchy-Humires prs de Compigne. Il sera dmobilisle 12 mars 1919, il reprendra alors son exercice civil. Lacitation loccasion de sa Croix de guerre estparticulirement logieuse : Dentiste rgimentaire qui,au cours des oprations offensives de 1918, a second entoutes circonstances le mdecin chef, se prodiguant sanscompter dans le service qui lui avait t confi . (24)

    Robert MORCHE.Robert MORCHE fut un autre chirurgien-dentiste,

    beaucoup plus anonyme celui-l. Engag volontairependant la Premire Guerre mondiale, il fut affectinitialement lhpital du Val-de-Grce (f ig. 4). Il dcrit dans le Monde dentaire davril 1923 un univers totalement diffrent de celui dHenri PETIT, mais la relecture de ses textes, on ne peut sempcher depenser que certains passages restent aujourdhui de la plus grande actualit (25).

    Les praticiens des armes dans lhistoire de lart dentaire. 473

    Figure 2. lve chirurgien et chirurgien en tenue dopration 1805(Photographie : Muse du service de sant des armes Paris).

    Figure 3. Pendant la Premire Guerre mondiale : le service dentaire delHpital auxiliaire 52 Paris (Photographie : Muse du service de sant desarmes Paris).

  • Enfin, on ne peut pas oublier de citer Henri LENTULO,inventeur dun trs clbre bourre-pte. Il tait dorigineitalienne et sengagea le 28 aot 1914 comme lgionnairede 2e classe au 1er Rgiment de marche de la Lgiontrangre, avant de servir successivement comme mdecinauxiliaire au 4e Rgiment de marche du 1er Rgimenttranger, puis au 2e Rgiment tranger, au 359e Rgimentdinfanterie, comme dentiste au 2e Bataillon de chasseurs.Il sera cit lordre du 359e RI, participera de multiplescombats dans lAisne, les Vosges, la Champagne. Il seragaz pendant la bataille de Verdun (26).

    Hlas, ds la fin de la Premire Guerre mondiale, ledbut de mtamorphose du Service de sant dans ledomaine de lodontologie sarrte net. Il ne reste que lesnormes progrs accomplis en chirurgie maxillo-facialeet en odontologie dvelopps en traitant les multiplesblesss de la face. Il reste galement le dbut de la mise enplace des techniques didentif ication sur la base deslments dentaires lors des tentatives didentification descorps des nombreuses victimes (notamment sur la basedes pices prothtiques retrouves) (27).

    Lentre deux guerre.Entre les deux guerres, seuls des chirurgiens-dentistes

    de rserve existent. Lactivit odontologique militaire se limite donc aux sances organises par les coles de perfectionnement des officiers de rserve (EPOR) qui sont cres ds 1925 Paris, puis partir de 1931 danschaque rgion militaire.

    partir de 1934, les chirurgiens-dentistes peuventaccder au 3e galon.

    La Seconde Guerre mondiale. La drle de guerre .

    partir de septembre 1939, et pour la seconde fois aucours du sicle, tous les praticiens sont de nouveaumobiliss pour assurer la dfense de la patrie. Le 16 mars1940, la Socit odontologique de Paris attire lattentiondes ministres de la Guerre, de la Marine et de lAir surlintrt que prsente la collecte des donnesanthropomtriques pour lidentification des militaires encas de carbonisation. (28)

    Ds le dbut de la drle de guerre, le Service de santsorganise pour assurer les soins dentaires. Sont ainsicrs les cabinets dentaires de garnison (pour les soinsdentaires courants), les services techniques rgionaux destomatologie (pour les soins odonto-stomatologiques nepouvant tre raliss dans les cabinets dentaires degarnison, les extractions chirurgicales, la prothsecomplte), les services techniques interrgionaux (pourla chirurgie et la stomatologie avec dlabrements osseuxdes maxillaires et de la face) (28).

    La France libre. la fin de la drle de guerre , avec linvasion en

    1940, la dsorganisation est complte. Le Service desant va renatre partir de 1942 en zone libre et enAfrique du nord. Il se ralliera aux anglo-amricains partir de novembre 1942 en Afrique du nord.

    Le Service de sant de larme de lAir comptera parmises rangs des dentistes. Lun dentre eux disparatra parailleurs en mission de guerre au cours de laquelle il servaitcomme observateur. (29)

    Le service dentaire amricain, la libration. partir des dbarquements en France, le soutien

    mdical des forces est assur par le Service de sant delarme amricaine. Celle-ci dispose dune composantemobile avec les troupes combattantes et dune composantefixe larrire des zones de combat. la fin du conflit, ondnombrait 116 chirurgiens-dentistes du Service de santamricain mort au cours des combats (30).

    Le destin particulier de Gustave GINESTET.Le mdecin gnral Gustave GINESTET (1897-1966),

    plus particulirement connu comme pionnier dans le domaine de la chirurgie maxillo-faciale, a cependant eu quelques influences dans le domaine de la mdecine dentaire tout au long de la premire moiti duvingtime sicle (31).

    Ds quil eut russi son certificat dtudes suprieuresen physique, chimie et sciences naturelles, ncessaire son inscription en facult de mdecine, il devanalappel et sengagea le 2 aot 1916 comme 2e classedans la 18e section dinfirmiers militaires. Il y fit sesclasses, puis suivit lhpital complmentaire deBordeaux une formation complmentaire de mdecin qui dura un an. Le 22 mai 1917, il rejoignait lhpitaldorigine dtape Prouilly, avant dtre affect le 2 juillet1917 lambulance 7/10 du Xe corps darme. Ayantacquis une formation mdicale satisfaisante, il rejoint uneunit de premire ligne, le poste de secours du 2e Bataillondu 5e Rgiment dinfanterie territoriale, Chalons surVesle, au nord-est de Reims, o il est cit lordre durgiment le 28 fvrier 1918.

    Le 19 avril de la mme anne, il est affect en premireligne au 297e rgiment dinfanterie, puis au 75e Rgimentdinfanterie.

    la fin de la guerre, il poursuit sa carrire militaire etest incorpor lcole du Service de sant militaire Lyon. Aprs avoir soutenu sa thse en 1922, il est affect lhpital militaire de Toulouse, puis lcoledapplication du Service de sant militaire en 1923.

    474 o. lecomte

    Figure 4. Pendant la Premire Guerre mondiale : le service de chirurgiedentaire de lhpital Buffon, complmentaire du Val-de-Grce Paris(Photographie : Muse du service de sant des armes Paris).

  • Le 23aot 1923, il embarque pour la Syrie. Le 9octobre1924, il est mdecin la 1re Compagnie mhariste Palmyre. Le 1er juin 1925, il rejoint son frre Flix,chirurgien-dentiste, linstitut dentaire de lhpital deBeyrouth. Aprs sa participation aux oprations de luttecontre la rvolte des Druzes, il gagne Damas et le servicede chirurgie gnrale de lhpital Henri Verbizier. Il ycre le service de stomatologie. Il publiera une vingtainedarticles dans des revues franaises et syriennes. Il futcofondateur et directeur de linstitut dentaire de Damasau sein duquel il enseigna pendant quatre annes. Ilregagna la France le 2 juillet 1931, o il fut assistant, puischef de service lhpital du Val-de-Grce et lhpitalDesgenettes, toujours dans le domaine de la stomatologie.

    Au dbut de la Seconde Guerre mondiale, il fut nommmdecin chef de lambulance chirurgicale lgre despcialit n 237, de la VIIe arme jusqu sa dissolution le10 juillet 1940.

    De 1940 1945, il exera dans le sud-ouest, Luchonpuis Toulouse, en zone libre, avant de regagner Lyon etlhpital Desgenettes.

    Le 13 aot 1945, il rejoignait Paris et lhpital du Val-de-Grce au sein duquel il poursuivit ses activits dechirurgie maxillo-faciale et de stomatologie.

    Ses apports dans le domaine de la mdecine dentairefurent plus particulirement chirurgicaux. Il futprcurseur dans le domaine de la chirurgie orthognatique(en 1939, il dcrivait une technique dostotomie desbranches montantes de la mandibule par voie buccale),puis en 1944 une autre technique dostotomie desbranches horizontales de la mandibule.

    Dans le domaine de la chirurgie stomatologique, il nedveloppa que quelques techniques opratoires. Iltravailla cependant sur la reconstitution des crtesalvolaires partir de 1950, avec des greffons de cartilagede veau, puis avec des greffons osseux.

    Il dveloppa une multiple varit dinstruments parmilesquels nous pouvons citer, dans le domaine delodontologie, un appareil torsader les fils mtalliquespour les ligatures pri dentaires, un ouvre bouchemobilisateur, des carteurs, une aiguille pdale, desciseaux burins pour lextraction des dents de sagesse

    La Conscription.Aprs la Seconde Guerre mondiale, en avril 1945, un

    projet de cration dun corps des chirurgiens-dentistesavorte pour des raisons dordre conomique.

    Les chirurgiens-dentistes des armes ne sontreprsents que par les appels du contingent et lesrservistes. Ceux-ci accdent au grade de commandanten 1951, puis aux autres grades suprieurs partir de1971. Ils participent aux nouveaux conflits en Indochineet Algrie.

    Les premiers chirurgiens-dentistes des armes.

    Certains rservistes servent en tant quofficiers derserve en situation dactivit (ORSA).

    Lun des premiers dentre eux partir de 1972 servit laLgion trangre et participa de multiples missionsextrieures avec les rgiments o il tait affect.

    On notera que ces ORSA taient rattachs adminis-trativement au corps des pharmaciens chimistes des armes.

    Le nombre dORSA augmentera progressivementjusque dans les annes 2000. Ils participeront tous lesconflits majeurs de la fin du XXe sicle : guerre du Golfe,conflits des Balkans, Liban (fig. 5, 6).

    Le corps des chirurgiens-dentistes des armes.

    En 2000, le Service de sant cr le corps deschirurgiens-dentistes des armes, avec un effectifs prvu de 58. Ds 2001, les premiers chirurgiens-dentistes des armes intgrent ce corps, avec le statutdofficiers de carrire. Ils sont recruts sur concoursparmi les anciens ORSA.

    Le XXIe sicle.Le premier chirurgien-dentiste chef des services est

    promu en janvier 2005.Les chirurgiens-dentistes des armes occupent soit des

    postes en hpital dinstruction des armes, soit des postesen cabinets dentaires dunit interarmes. Ils participent

    Les praticiens des armes dans lhistoire de lart dentaire. 475

    Figure 5. Le cabinet dentaire de lIFOR Mostar, Bosnie 1996 ; les premierspas vers lactuel shelter dentaire (Photographie : Chirurgien-dentiste en chef Lecomte).

    Figure 6. Soins sur un militaire africain de la MINURCA Bangui 1998 ;quipement dentaire pour oprations extrieures (Photographie : Chirurgien-dentiste en chef Lecomte).

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    RFRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

    476 o. lecomte

    aux diffrentes missions du Service de sant des armes,notamment les missions extrieures et les oprations.

    Les premiers chirurgiens-dentistes sont forms par leService de sant des armes partir de 2000 dans lescoles du Service de sant des armes de Bordeaux et de Lyon. Ils seront affects en unit partir de 2007.

    Catastrophe majeure de ce dbut de XXIe sicle, letsunami en Asie du sud-est a t loccasion pour leschirurgiens-dentistes des armes de mettre en avant leurs comptences et leurs savoir-faire en termedidentification mdico-lgale. Des progrs consquentsauront t raliss cette occasion dans ce domaine (32).

    Conclusion.Des sicles les plus reculs jusqu nos jours, les

    armes et leurs praticiens auront toujours influenc leurpoque. Cette influence sest exerce la fois au niveaudes techniques de soins et de chirurgie, mais aussi au

    niveau du matriel et de son volution, de la pharmacope,sans oublier la formation des praticiens. Ces apports ontt encore plus importants lors des diffrentes priodes deconflit ou de crise que notre histoire a pu connatre.

    Le mot de la fin pourrait revenir Robert MORCHE quicrivait propos des dentistes militaires en 1923: le rledes dentistes militaires nest-il pas primordial ? Nont-ils pas rcupr des centaines de milliers dhommes pourles formations combattantes et soign des centaines et descentaines de milliers dautres qui sans eux, sans eux seuls,nauraient pu tre guris ? Nont-ils pas accompli desmiracles dans le traitement des blesss de la face ? (25).

    Les chirurgiens-dentistes des armes daujourdhuisont les dignes hritiers et successeurs de leurs grandsanciens, ils savent parfaitement participer au progrs et lvolution de lart dentaire.

    Remerciements : le Muse du Service de sant desarmes (Paris) pour son aide prcieuse et la mise disposition de son iconographie.