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COMPTE RENDU CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ARTHROSCOPIE (SFA) 4, 5 et 6 décembre 2003, Toulouse Poignet/Hanche 1 Assistance arthroscopique et voie per- cutanée dans les ostéosynthèses du scaphoïde carpien C. MATHOULIN, C. SPALVIERI (Paris) INTRODUCTION. Le but du traitement est d’obtenir une réduction parfaitement anatomique des fragments osseux en évi- tant toute malrotation. L’arthroscopie du poignet permet de véri- fier et d’aider à la qualité de cette réduction en contrôlant l’ostéo- synthèse par voie cutanée. MATÉRIEL. Nous n’avons opéré que 12 patients par cette tech- nique (8 hommes pour 4 femmes). L’âge moyen était de 31 ans (entre 18 et 51 ans). Le délai moyen entre la fracture et la chirurgie était court (13 jours). Il s’agissait toujours de fracture du corps du scaphoïde. Tous les patients présentaient des baisses de la mobilité et de la force musculaire ainsi que des douleurs qui étaient perma- nentes, modérées. MÉTHODES. Les patients ont toujours été opérés en chirurgie ambulatoire sous anesthésie loco-régionale et garrot pneumatique. L’ostéosynthèse se faisait par une très courte voie d’abord pal- maire située à la base du tubercule distal du scaphoïde. L’arthros- cope était mis en place par une entrée 3-4 radio carpienne et radiale médio carpienne. La réduction pouvait faire appel à des manœu- vres internes. L’ostéosynthèse définitive fait appel à une vis de Herbert. La mobilité était débutée immédiatement en laissant le patient choisir lui-même son secteur de mobilité. RÉSULTAT. Notre recul moyen est de 27 mois (9 à 37mois). Le temps de consolidation moyen était de 7,1 semaines (5 à 8). Les mobilités et la force musculaire ont été améliorées dans tous les cas. Les douleurs ont disparu complètement dans tous les cas. Nous n’avons eu aucune complication. L’utilisation du Mayo Wrist Score a montré 8 excellents résultats et 4 bons résultats. CONCLUSION. Cette technique nous apparaît simple et très confortable pour les patients. Elle permet de retrouver un poignet indolore et fonctionnel rapidement en évitant la pose d’un plâtre. 2 Traitement arthroscopique des lésions aiguës du ligament scapho-lunaire C. MATHOULIN, C. DROSSOS (Paris) INTRODUCTION. Les entorses du ligament scapho lunaire sont génératrices d’instabilité chronique avec une évolution arthrogène. L’utilisation de l’arthroscopie du poignet permet de diagnostiquer ces lésions même à un stade de début, et de les traiter en réalisant une fixation stable. MATÉRIEL. Notre série comporte 41 patients (31 hommes, 10 femmes). L’âge moyen était de 32 ans (entre 19 et 46 ans). Il s’agissait de 32 lésions isolées et de 9 lésions associées à une fracture du radius. La variance ulnaire était en moyenne de 2,7 mm (entre 2 et 5 mm). Le délai entre la lésion et le traitement était inférieur à 2 mois. Les douleurs étaient toujours présentes, la force musculaire était globalement diminuée par rapport au côté opposé. Les mobilités étaient peu limitées. Selon la classification de Geis- sler nous avions 13 stade II, 19 stade III et 9 stade IV. MÉTHODE. Les patients étaient opérés sous garrot pneumati- que et anesthésie loco-régionale en chirurgie ambulatoire. L’arth- roscope est mis en place par une entrée 3-4 radio carpienne et radiale médio carpienne permettant l’exploration de l’articulation. Après avoir réduit la dissociation scapho-lunaire par manœuvres externes et internes, la fixation se faisait sous contrôle arthrosco- pique et fluoroscopique grâce à la mise en place de 2 broches croisées. Une attelle antérieure était posée jusqu’à l’ablation des broches pour 2 mois. RÉSULTATS. Notre recul moyen est de 37mois (entre 14 et 49 mois). La mobilité était normale dans 35 cas. Les douleurs ont disparu dans 37 cas et étaient modérées à l’effort dans 4 cas. La force musculaire a augmenté par rapport au pré-opératoire mais dans 9 cas elle n’est jamais revenue au niveau du côté sain. Nous avons eu 1 lésion du nerf radial. DISCUSSION. L’immobilisation prolongée de l’espace scapho-lunaire permet dans les cas aigus d’obtenir une cicatrisa- tion satisfaisante et durable dans le temps. L’utilisation de l’arth- roscopie du poignet facilite la qualité de la réduction et du bro- chage en limitant les voies d’abord avec une rançon esthétique négligeable. 3 Trapézectomie arthroscopique : note de technique et résultats préliminaires des 10 premiers cas B. POURJAMASB, P.DESMOINEAUX, P.BEAUFILS (Le Chesnay) L’arthrose trapézo-métacarpienne est une affection fréquente touchant approximativement 16 à 25 % des femmes après méno- pause. Au stade d’arthrose évoluée, de nombreux traitements chi- rurgicaux ont été décrits, avec des résultats variables. Les auteurs décrivent une technique arthroscopique de résection partielle de Trapèze, permettant un abord chirurgical moins invasif. Le patient est installé en décubitus dorsal avec une table à bras. La distraction articulaire est obtenue au moyen d’un doigtier japonais positionné sur le pouce. L’articulation est distendue par l’injection de sérum physiologique. L’aiguille peut être laissée en place pour permettre Revue de chirurgie orthopédique © Masson, Paris, 2004 2004, 90, 176-190

3 - Trapézectomie arthroscopique : note de technique et résultats préliminaires des 10 premiers cas

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COMPTE RENDU

CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ARTHROSCOPIE (SFA)

4, 5 et 6 décembre 2003, Toulouse

Poignet/Hanche

1 Assistance arthroscopique et voie per-cutanée dans les ostéosynthèsesdu scaphoïde carpien

C. MATHOULIN, C. SPALVIERI (Paris)

INTRODUCTION. Le but du traitement est d’obtenir uneréduction parfaitement anatomique des fragments osseux en évi-tant toute malrotation. L’arthroscopie du poignet permet de véri-fier et d’aider à la qualité de cette réduction en contrôlant l’ostéo-synthèse par voie cutanée.

MATÉRIEL. Nous n’avons opéré que 12 patients par cette tech-nique (8 hommes pour 4 femmes). L’âge moyen était de 31 ans(entre 18 et 51 ans). Le délai moyen entre la fracture et la chirurgieétait court (13 jours). Il s’agissait toujours de fracture du corps duscaphoïde. Tous les patients présentaient des baisses de la mobilitéet de la force musculaire ainsi que des douleurs qui étaient perma-nentes, modérées.

MÉTHODES. Les patients ont toujours été opérés en chirurgieambulatoire sous anesthésie loco-régionale et garrot pneumatique.L’ostéosynthèse se faisait par une très courte voie d’abord pal-maire située à la base du tubercule distal du scaphoïde. L’arthros-cope était mis en place par une entrée 3-4 radio carpienne et radialemédio carpienne. La réduction pouvait faire appel à des manœu-vres internes. L’ostéosynthèse définitive fait appel à une vis deHerbert. La mobilité était débutée immédiatement en laissant lepatient choisir lui-même son secteur de mobilité.

RÉSULTAT. Notre recul moyen est de 27 mois (9 à 37 mois).Le temps de consolidation moyen était de 7,1 semaines (5 à 8). Lesmobilités et la force musculaire ont été améliorées dans tous lescas. Les douleurs ont disparu complètement dans tous les cas.Nous n’avons eu aucune complication. L’utilisation du MayoWrist Score a montré 8 excellents résultats et 4 bons résultats.

CONCLUSION. Cette technique nous apparaît simple et trèsconfortable pour les patients. Elle permet de retrouver un poignetindolore et fonctionnel rapidement en évitant la pose d’un plâtre.

2 Traitement arthroscopique des lésionsaiguës du ligament scapho-lunaire

C. MATHOULIN, C. DROSSOS (Paris)

INTRODUCTION. Les entorses du ligament scapho lunairesont génératrices d’instabilité chronique avec une évolutionarthrogène. L’utilisation de l’arthroscopie du poignet permet de

diagnostiquer ces lésions même à un stade de début, et de les traiteren réalisant une fixation stable.

MATÉRIEL. Notre série comporte 41 patients (31 hommes,10 femmes). L’âge moyen était de 32 ans (entre 19 et 46 ans). Ils’agissait de 32 lésions isolées et de 9 lésions associées à unefracture du radius. La variance ulnaire était en moyenne de 2,7 mm(entre 2 et 5 mm). Le délai entre la lésion et le traitement étaitinférieur à 2 mois. Les douleurs étaient toujours présentes, la forcemusculaire était globalement diminuée par rapport au côté opposé.Les mobilités étaient peu limitées. Selon la classification de Geis-sler nous avions 13 stade II, 19 stade III et 9 stade IV.

MÉTHODE. Les patients étaient opérés sous garrot pneumati-que et anesthésie loco-régionale en chirurgie ambulatoire. L’arth-roscope est mis en place par une entrée 3-4 radio carpienne etradiale médio carpienne permettant l’exploration de l’articulation.Après avoir réduit la dissociation scapho-lunaire par manœuvresexternes et internes, la fixation se faisait sous contrôle arthrosco-pique et fluoroscopique grâce à la mise en place de 2 brochescroisées. Une attelle antérieure était posée jusqu’à l’ablation desbroches pour 2 mois.

RÉSULTATS. Notre recul moyen est de 37 mois (entre 14 et49 mois). La mobilité était normale dans 35 cas. Les douleurs ontdisparu dans 37 cas et étaient modérées à l’effort dans 4 cas. Laforce musculaire a augmenté par rapport au pré-opératoire maisdans 9 cas elle n’est jamais revenue au niveau du côté sain. Nousavons eu 1 lésion du nerf radial.

DISCUSSION. L’immobilisation prolongée de l’espacescapho-lunaire permet dans les cas aigus d’obtenir une cicatrisa-tion satisfaisante et durable dans le temps. L’utilisation de l’arth-roscopie du poignet facilite la qualité de la réduction et du bro-chage en limitant les voies d’abord avec une rançon esthétiquenégligeable.

3 Trapézectomie arthroscopique : notede technique et résultats préliminairesdes 10 premiers cas

B. POURJAMASB, P. DESMOINEAUX, P. BEAUFILS(Le Chesnay)

L’arthrose trapézo-métacarpienne est une affection fréquentetouchant approximativement 16 à 25 % des femmes après méno-pause. Au stade d’arthrose évoluée, de nombreux traitements chi-rurgicaux ont été décrits, avec des résultats variables. Les auteursdécrivent une technique arthroscopique de résection partielle deTrapèze, permettant un abord chirurgical moins invasif. Le patientest installé en décubitus dorsal avec une table à bras. La distractionarticulaire est obtenue au moyen d’un doigtier japonais positionnésur le pouce. L’articulation est distendue par l’injection de sérumphysiologique. L’aiguille peut être laissée en place pour permettre

Revue de chirurgie orthopédique © Masson, Paris, 20042004, 90, 176-190

un repérage à l’amplificateur de brillance. Deux voies d’aborddorso-latérale et dorso-médiale sont réalisées permettant indiffé-remment l’introduction d’un arthroscope de poignet (diamètre2,7 mm) et d’instruments motorisés (fraise). Une résection du1/3 inférieur du Trapèze est effectuée réalisant une arthroplastiemodelante. En postopératoire le patient est rééduqué immédiate-ment sans immobilisation complémentaire. Depuis décembre2002, 10 patientes âgées de 57 à 70 ans ont été opérées selon cettetechnique, toutes en chirurgie ambulatoire. Le recul moyen est de102 jours. Aucune complication en dehors d’une irritation provi-soire d’une branche sensitive dorsale du pouce n’a été constatée.Le confort postopératoire immédiat semble meilleur qu’après unechirurgie à ciel ouvert. Cependant aucune patiente n’était totale-ment indolore à la révision. Le recul n’est pas suffisant pour jugerde l’efficacité fonctionnelle définitive de cette technique mais àl’instar du traitement chirurgical conventionnel, le résultat sembleêtre lent à s’installer. Ces résultats préliminaires montrent quecette technique est facilement réalisable, peu invasive et comporteun risque faible de complications. Cette technique arthroscopiquepar un abord limité laisse la porte ouverte aux autres traitements encas d’éventuelles insuffisances de résultat.

4 Trapézectomie totale et ligamentoplas-tie de stabilisation du premier rayonsous arthroscopie : étude de faisabilité

S. DURAND, P. THOREUX DUMAS, O. GAGEY,A.-C. MASQUELET (Paris)

INTRODUCTION. La rhizarthrose est une pathologie fré-quente chez la femme après 50 ans. L’une des options thérapeuti-ques est la trapézectomie totale associée à une ligamentoplastie destabilisation du premier rayon. Le but de cette étude est de démon-trer la faisabilité de cette intervention sous arthroscopie et d’enpréciser la technique et les limites.

MATÉRIEL. Nous avons sélectionné 12 cadavres frais dontl’arthrose trapézo-métacarpienne était prouvée par des radiogra-phies pré-opératoires. Il s’agissait de 11 femmes et 1 homme (âgemoyen : 85 ans). Nous avons utilisé un matériel spécifique d’arth-roscopie pour petites articulations (mini shaver et optique de2,7 mm, mini-fraise ronde, couteau, mini-palpateur 1,9 mm).

MÉTHODES. Le patient est installé en décubitus dorsal, mem-bre supérieur en abduction à 90° sur table à bras, pouce au zénith.Une traction de 1,5 kg dans l’axe du bras est exercée sur le pouce.Deux voies d’abord sont utilisées au niveau de l’articulationtrapézo-métacarpienne de part et d’autre des tendons abductorpollicis longus et extensor pollicis brevis. L’irrigation est réaliséesans arthropompe. La trapézectomie totale est réalisée progressi-vement de distal en proximal. Une bandelette tendineuse del’abductor pollicis longus est ensuite prélevée par une contre-incision proximale et laissée insérée sur la base du premier méta-carpien. Cette bandelette est passée au travers de deux tunnelsosseux réalisés à la base des premier et deuxième métacarpiens. Lafixation est réalisée sur la capsule dorsale à la base du deuxièmemétacarpien. Les éléments d’évaluation ont été : le temps d’inter-vention, la qualité de la résection et de la ligamentoplastie ainsique la recherche de lésions iatrogènes.

RÉSULTATS. La trapézectomie totale plus ligamentoplastie destabilisation du premier rayon est réalisable sous arthroscopie. Audébut de notre expérience nous avons noté deux résections partiel-les du trapèze et des lésions cartilagineuses iatrogènes aux dépensdu trapézoïde et pôle distal du scaphoïde dans trois cas. Nousn’avons pas constaté de lésion de l’artère radiale ou des branchessensitives du nerf radial.

DISCUSSION. Nous avons montré la faisabilité de cette inter-vention non encore décrite sous arthroscopie. Celle-ci nécessite uncertain apprentissage. Nous n’avons pas observé de morbiditéparticulière liée à l’intervention et notamment aucune lésion neu-rovasculaire. Les résultats de cette étude préliminaire nous encou-ragent donc à débuter une étude clinique qui devra prouver lesavantages de cette technique en terme de récupération fonction-nelle, de morbidité et de coût socio-économique mais égalementsa place dans l’arsenal thérapeutique du traitement de la rhizarth-rose.

5 Résultats à court terme de 59 casde conflit antérieur de hanche, opéréspar arthroplastie conservatrice

F. LAUDE, A. NOGIER, P. PAILLARD, G. SAILLANT(Paris)

Les conflits antérieurs de hanche ont été décrits par Ganz, qui aproposé une chirurgie remodelante avec trochantérotomie, luxa-tion et creusement d’un sillon cervical.

Nous rapportons notre expérience des conflits, comparonsl’intervention de Ganz à une technique d’arthroplastie innovante(petite voie antérieure + arthroscopie), et analysons les résultats àcourt terme.

Étude rétrospective. Un opérateur, deux centres. 59 patientsopérés consécutivement (1999 à 2002). Âge : 17 à 55 ans. Critèrescliniques : douleur mécanique > 6 mois ; impingement test positif(douleur en flexion, adduction, rotation interne) ; sports d’ampli-tude. Radiographies standards : absence d’antéversion du cotyle àsa partie supérieure ; absence de sillon à la jonction tête-col (profilchirurgical) ; pas d’arthrose évoluée. Arthroscanner/arthroIRM :lésions peu évoluées du cartilage cotyloïdien ; lésion du bourre-let ; géode d’hyperpression cervicale. Deux techniques chirurgi-cales : trochantérotomie de Ganz (13 cas) ; mini-abord antérieur+ arthroscopie + distraction (46 cas).

COMMUNICATIONS PARTICULIÈRES DU CONGRÈS 2003 DE LA SFA 177