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Webster G. Tarpley La Terreur Fabriquée, Made in USA 11 Septembre, le mythe du XXI e siècle Traduit de l’américain par Tatiana Pruzan et Benoît Kremer Éditions Demi-Lune

38914287 911 La Terreur Fabriquee

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Webster G. Tarpley

La Terreur Fabrique, Made in USA11 Septembre, le mythe du XXIe sicleTraduit de lamricain par Tatiana Pruzan et Benot Kremer

ditions Demi-Lune

Ouvrage publi sous la direction dArno Mansouri

ditions Demi-Lune 18, rue Eugne Sue 75018 Paris Tl. : 01 42 64 37 96 www.editionsdemilune.com

Thierry Palau, pour la conception graphique de la couverture et sa ralisation Lucie Bouquet pour la conception du logo Rsistances Photos de couverture : Image dOussama ben Laden REUTERS/ Stringers Image du bras tatou HereIsNewYork.com Webster G. Tarpley, 2005 Tous droits rservs Premire dition anglaise publie en mars 2005 aux tats-Unis par Progressive Press Sous le titre original 9/11 Synthetic Terror, Made in USA ISBN original 0-930852-31-1 Deuxime dition US, janvier 2006 Troisime dition US, juin 2006 ditions Demi-Lune, 2006 pour la traduction franaise Tous droits de reproduction, de traduction et dadaptation rservs ISBN 2-9525571-4-4 Dpt lgal : 1er trimestre 2007 10 9 8 7 6 5 4 3 2

Le Code de la proprit intellectuelle interdit les copies ou reproductions destines une utilisation collective. Toute reprsentation ou reproduction intgrale ou partielle faite par quelque procd que ce soit, sans le consentement de lditeur, de lauteur ou de leurs ayants cause, est illicite et constitue une contrefaon sanctionne par les articles L-335-2 et suivants du Code de la proprit intellectuelle.

SOMMAIREPrface de la 2e dition Prface de la 3 ditione

.............................................................................. ..............................................................................

5 20 29 39 95

Introduction . . . . . . . . . ......................................................................................... Chapitre 1 : Le mythe du XXIe sicle...................................................... .....................

Chapitre 2 : Thorie et pratique du terrorisme fabriqu

Chapitre 3 : La crise mondiale des annes 90 : terreau du 11 Septembre ..................................................... 149 Chapitre 4 : Al-Qaida : la lgion arabe de la CIA...............................

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Chapitre 5 : Les prtendus pirates taient-ils capables de piloter des avions ? ......................................................... 227 Chapitre 6 : L effondrement des btiments 1, 2 et 7 du World Trade Center ..................... ................................... 281 Chapitre 7 : Quest-ce qui a touch le Pentagone ? Chapitre 8 : Shanksville Chapitre 9 : Ici le gouvernement occulte : Le prochain, ce sera lAnge Chapitre 10 : L anthrax.............................

313 325 339 383

............................................................................

...... ...................................

..............................................................................

Chapitre 11 : Dlits dinitis, tlphones cellulaires, MI-6 et Mossad .................................................................. 393 Chapitre 12 : La thorie du complot : une grande tradition amricaine.. ...................................

411

Chapitre 13 : Le mythe du 11 Septembre : une schizophrnie collective ............................................ 425 Chapitre 14 : Les rseaux suspects.........................................................

445

Chapitre 15 : L intgrisme islamique : une cration de la politique trangre des tats-Unis .................................. 473 Chapitre 16 : Arrire-plan des lections de 2004 : le terrorisme fabriqu et la guerre .................................. 487 pilogue Annexes. . . . . . . . . . . . . . . . ..................................................... ................................... . . . . . . . . . . . . . . . . ..................................................... ................................... . . . . . . .........................................................................................

529 555 573

Bibliographie

Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ........................................................................................ 581

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PRFACE DE LA 2

E

DITION

Pourquoi la photo dun champignon atomique sur la couverture ? * Un certain nombre de lecteurs de ce livre se posent cette question. Sans doute sattendent-ils plutt aux photos traditionnelles de la tragdie du WTC, ou aux explosions du Pentagone que lon retrouve sur la couverture des autres ouvrages consacrs au 11/9. Le champignon nuclaire est l pour montrer que ce livre se penche non seulement sur ce qui sest rellement pass le 11 Septembre, mais aussi sur les tragdies dune ampleur encore plus grande qui ont failli se produire et auxquelles nous avons chapp de peu. Parmi elles figure la menace descalade nuclaire entre les grandes puissances. Dans le courant de 2005, aprs la publication de la premire dition de ce livre, dimportants documents qui ont fait surface sont venus tayer cette voie denqute, et cest eux que nous allons maintenant nous consacrer. Tout dabord, quelques mots de notre mthode. Ce livre dfend la thse selon laquelle les vnements ont t dlibrment dclenchs par un rseau putschiste (MIHOP **). En dautres termes, son analyse considre les vnements du 11 septembre 2001 comme une provocation dlibre fabrique par un rseau putschiste de hauts responsables qui infeste lappareil militaire et scuritaire tasunien et britannique, et qui est en fin de compte domin par les financiers de Wall Street et de la City de Londres. Nous soutenons que toute autre approche non seulement fausse la ralit des attentats terroristes, mais encore aboutit invitablement laisser le public dans un tat de navet et de dsorientation, incapable didentifier la menace actuelle et future de terrorisme dtat artificiel, fabriqu et sous fausse bannire, et donc dempcher que le 11/9 ne se reproduise, y compris une chelle encore plus grande. Quelles sont les autres possibilits que le dclenchement dlibr ? Il y a bien sr la version officielle telle que codifie dans le rapport de juillet 2004 de la Commission Kean-Hamilton : cest notoirement un tissu de mensonges. Il en existe une variante dmagogique, celle du retour de manivelle (blowback), galement dite version officielle, et vous lavez bien mrit , qui accepte tous les lments cls de la version officielle (ben Laden, Atta et les autres 18 pirates de lair, al-Qaida, la dfaillance* Note de lditeur : lauteur fait ici rfrence la couverture de la version originale parue aux tats-Unis. ** Thse du dclenchement dlibr (Make It Happen On Purpose). (NdT)

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des services de renseignement tasuniens, etc.), mais en les affectant de signes moraux inverss : la catastrophe du 11/9 est vue comme une juste rtribution de la part des victimes de limprialisme pour les crimes chroniques commis par le systme. Cest cette thse qui, sous une forme attnue, sous-tend lapproche de Noam Chomsky et de Gore Vidal, comme la bien montr notre premire dition. Le retour de manivelle est cher au cur de toute une srie de cerbres de la gauche, pour autant quils acceptent de sexprimer sur le 11/9. Cette position a t embrasse sous la forme la plus grotesque par lagent provocateur de longue date Ward Churchill, de luniversit du Colorado. Churchill a appris les techniques de dmolition lors de sa carrire dans les patrouilles de reconnaissance grande distance au Vietnam ; de retour de la guerre, il sest associ la faction terroriste Weatherman, un groupe dagents de police qui a systmatiquement dtruit la plus grande organisation de gauche aux tats-Unis au XXe sicle, Students for a Democratic Society. Pendant une courte priode, Churchill a appris aux membres de Weatherman comment fabriquer des bombes et manier des armes feu , apprenons-nous dans le Denver Post du 18 janvier 1987 (http://www.khow.com/img/churchill-scan.html). Certains membres de cette faction ont pri en faisant exploser un htel particulier Manhattan ; leur enseignement navait sans doute pas t assez bon. Dans les premiers mois de 2005, la srie OReilly Factor sur Fox News a tent de confrer Churchill le statut de porte-parole en chef du mouvement pour la vrit sur le 11/9 en prtant une attention obsessionnelle ses assertions dmagogiques selon lesquelles les employs de bureau morts le 11/9 taient des criminels de guerre au service de limprialisme, (des little Eichmans , dixit). Par ce biais, le mouvement pour la vrit sur le 11/9 a t dmonis aux yeux de millions de personnes. Pour ce qui nous occupe ici, il faut surtout savoir que Churchill, dans ses diatribes, affirme galement que quiconque rejette lattribution des crimes du 11/9 Atta, ben Laden et al Qaida est un raciste qui, en ralit, prtend que les Arabes sont gntiquement infrieurs et donc incapables de mener bien cette attaque complexe et spectaculaire. Churchill est ainsi le principal candidat au prix Arlen Specter * rcompensant la plus grande crativit mise en uvre ce jour pour dfendre la version officielle. Les universitaires, en particulier, semblent incapables de le percer jour. Ses grands airs, qui ont bnfici dune attention mdiatique extrme, ont plus fait que toute autre chose pour discrditer et dsorienter le mouvement pour la vrit sur le 11/9, au moment mme o une campagne de publicit organise par le* Snateur rpublicain de Pennsylvanie. Collaborateur de la Commission Warren, cest lui qui a invent la thorie de la balle unique (et magique !) qui aurait bless le Prsident J.F. Kennedy et le gouverneur John Connally. (NdT)

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philanthrope Jimmy Walter commenait faire comprendre au public comment il avait t men en bateau. Dautres commentateurs ont accept a priori le rapport de la Commission du 11/9, mais en sempressant dajouter quils avaient des questions sans rponse. La version officielle assortie de questions sans rponses est la position la plus tide, qui na pas rsist lpreuve du temps. Les questions sans rponse taient une marque de courage en octobre 2001, et restaient un symptme de saine rflexion en 2002. Mais en 2004, cette position tait dj obsolte et intenable en raison des progrs de la recherche, et en 2005 elle en tait venue symboliser le refus fondamental de comprendre, par peur ou par prjugs. Il nen reste pas moins que la thse des questions sans rponse est reste populaire, peut-tre parce quelle permettait assez aisment de continuer recevoir des fonds publics comme privs. Au jour du Jugement dernier, lorsque Gabriel soufflera dans sa trompe et que les morts sortiront de leurs tombeaux, les dfenseurs de cette thse continueront arborer leurs questions sans rponse comme autant dalibis justifiant leur impuissance et leur paralysie politique. Le laissez-faire dlibr (LIHOP) * reprsente une analyse plus perspicace, bien quen fin de compte insuffisante. Cette thse suppose que ben Laden, al-Qaida, Atta et compagnie mnent en ralit une existence au moins en partie indpendante, et possdent la volont et les capacits physiques et techniques pour frapper les tats-Unis comme ils lauraient fait le 11/9. Mais elle affirme galement que lattentat dal-Qaida naurait pas russi sans la coopration active dlments du Pentagone et de ladministration Bush qui ont dlibrment sabot les dfenses ariennes tasuniennes afin de permettre aux pilotes suicides datteindre leurs cibles du WTC et du Pentagone. Lapproche du laissez-faire dlibr a t dfendue cor et cris et avec un grand renfort de documentation par Mike Ruppert, dont le livre serine sans cesse le refrain emprunt Delmart Mike Vreeland : Laissez un vnement se produire. Arrtez les autres ! Le premier livre de Nafeez Ahmed frlait lui aussi cette thse. Des masses de preuves viennent de plus en plus contredire cette thse du laissez-faire dlibr. Une variante plus extravagante admet quAtta et ses acolytes travaillaient pour la CIA, mais uniquement comme trafiquants darmes et de drogue, et non comme terroristes ; un certain moment, selon cette thse, ces trafiquants de drogue ont dcid de se rvolter contre larrogance de leurs matres de la CIA en faisant exploser le WTC et le Pentagone ! Or, mme ce plan ardu ne parvient pas expliquer labsence de dfense arienne pendant 1 heure et 45 minutes, ni la dmolition contrle qui a abattu les deux tours.* Thse du laissez-faire dlibr (Let It Happen On Purpose). (NdT)

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En 2002 et 2003, la thse du laissez-faire dlibr marquait un progrs par rapport celle des questions sans rponse. Mais au fur et mesure que davantage de documents devenaient disponibles, elle est, elle aussi, devenue intenable, comme je vais essayer de le montrer ci-aprs. Un sondage Zogby command par Jimmy Walter en aot 2004 a montr que prs de 50 % des new-yorkais pensaient que des responsables tasuniens savaient lavance que le 11 Septembre allait se produire ce qui quivaut peu prs la thorie du laissez-faire dlibr. La dclaration de David Shayler, tireur de sonnettes du MI-5, lors dune runion Londres dbut juin 2005 jtais LIHOP ; je suis MIHOP concorde donc avec lide dune progression logique, puisquen passant dune thse lautre, on se rapproche de plus en plus de la vrit. Aujourdhui, la position du laissez-faire dlibr est extrmement vacillante. Certains ardents dfenseurs de cette thorie ont la singulire habitude de se replier sur la trs tide thse des questions sans rponse ds que sapproche un micro ou une camra de tlvision. Le Nouveau Pearl Harbor de David Ray Griffin donne lexemple de la thorie du dclenchement dlibr par Bush-Cheney, ceci prs que Griffin ne cesse de rappeler quil se refuse avancer une explication globale de ce qui sest produit le 11/9. Laccent mis sur Bush et Cheney comme tant les ventuels cerveaux du 11/9 est problmatique en ce sens que le rseau putschiste existe manifestement depuis lexplosion du navire USS Maine (en 1898) il y a plus de cent ans bien avant Bush et Cheney. En outre, il faut se demander si des comploteurs srieux oseraient jamais attribuer un rle important un crtin, ou un homme qui a t victime de nombreuses attaques cardiaques, qui porte un pacemaker et dont les jours sont compts. Ces objections sappliquent toutes les allgations, y compris celles de Mike Ruppert, qui attribuent Cheney un rle tout fait central. En fait, le gouvernement invisible ne sera pas ncessairement battu si lon se dbarrasse de ses marionnettes du moment, Bush, Cheney et compagnie. Griffin semploie ensuite rfuter dans le dtail le rapport Kean-Hamilton, tche qui aurait aisment pu tre laisse aux tenants de la thse des questions sans rponse, ou mme tre relgue aux critiques littraires comme relevant de la fiction, ainsi que la suggr Griffin lui-mme. Cela nous ramne lapproche fondamentalement agnostique de Griffin, qui signifie que nous serons bel et bien dsarms face lapparition de nouvelles menaces de terrorisme dtat, surtout dans la seconde moiti de 2005. Les diffrences entre ces catgories valent la peine dtre soulignes, mme si elles sont parfois assez floues. Ainsi, une provocation terroriste russie possde gnralement une fonction laissez-faire dlibr intgre, puisquil incombe typiquement aux taupes lintrieur du FBI et du Dpartement de la Justice de sassurer que le systme policier normal

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nempche pas les lampistes dagir en les emprisonnant, ce qui priverait toute lopration de ses boucs missaires indispensables. Mais cela nest quune partie du dploiement de la terreur, et la prsence de professionnels entrans qui produisent effectivement les rsultats observs, que les lampistes ne pourraient jamais produire, suffit valider une analyse dclenchement dlibr pour toute lopration. Consciemment ou non, certains autres commentateurs ont avanc une perspective qui pourrait sappeler dclenchement dlibr par le Mossad . Comme je le montre dans ce livre, il est un fait tabli que le Mossad a mticuleusement observ chaque phase de la prparation et de lexcution du 11/9. Le Mossad est galement connu pour tre une organisation profondment malfaisante. Mais ce qui fait dfaut, cest la preuve convaincante que le Mossad ait jou un rle oprationnel direct dans le 11/9. Jusquici, on na mme pas tabli que la CIA ait confi au Mossad, selon la pratique tablie, une sous-traitance limite de tches propres au 11/9. Une telle thse de dclenchement dlibr par le Mossad semble sduire les chauvins qui sont implicitement convaincus que des Amricains ne feraient jamais une telle chose leurs compatriotes, si bien que seul un groupe tranger, le Mossad, peut en porter la responsabilit. Cette thse est aussi dangereuse que stupide, et il faut rappeler ceux qui la dfendent que, contrairement ce quils estiment impossible, les documents de lopration Northwoods envisagent prcisment ce genre dassassinats dAmricains par dautres Amricains. Pour autant que je le sache, nul na encore avanc la thse du dclenchement dlibr par le MI-6, autre variante possible ; dans ce cas, les preuves sont moins minces, mais toujours insuffisantes. Cest pourquoi ma 2e dition continue affirmer en couverture que la terreur du 11/9 a t made in the USA .

LES

QUINZE EXERCICES DU

11/9

Le livre de Ruppert Crossing the Rubicon fait tat de 5 exercices lis au 11/9 : Vigilant Warrior, Vigilant Guardian, Northern Vigilance, Tripod II et lexercice du Bureau national de reconnaissance (NRO). La premire dition de mon livre parle de ces exercices, et y ajoute Northern Guardian, Amalgam Virgo et un exercice local dans la rgion de Washington, ce qui nous amne un total de 8. Au moment dcrire ces lignes, il est tabli quil y avait au moins 15 exercices militaires en cours le 11/9 ou directement lis aux vnements de ce jour. Ce chiffre peut varier selon les critres utiliss pour le dcompte.

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JEUX DE GUERRE ET EXERCICES ANTI-TERRORISTES DU 11/9

Amalgam Virgo

Dfense arienne contre des missiles de croisire dun tat voyou/dune attaque terroriste, dtournements davions Dfense arienne contre un dtournement davion Dfense arienne Exercice du NORAD Dploiement par le NORAD davions de combat vers lAlaska, le nord du Canada Dfense arienne et interception arienne relle grande chelle, surveillance de pistage Guerre nuclaire, Armagudon Exercice de commandement pour le combat arien Dfense arienne et interception arienne relle grande chelle, surveillance de pistage Avions scrasant contre des btiments AWACS sur la Floride et Washington Pompiers (Pentagone), cours de remise niveau en cas de crash arien pour pompiers Raction une attaque biochimique Raction durgence une attaque la bombe

Vigilant Guardian Northern Guardian Vigilant Warrior Northern Vigilance

Amalgam Warrior Global Guardian Crown Vigilance Apollo Guardian NRO AWACS Fort Meyer, Virginie TRIPOD II, Manhattan Timely Alert II, Fort Monmouth, New Jerset

Ruppert se concentre exclusivement sur les exercices qui ont paralys la dfense arienne, et que lon peut appeler exercices de laissez-faire dlibr. Il est videmment vital den savoir plus long sur ces jeux de guerre qui ont envoy des avions de combat vers le nord du Canada et lAlaska, introduit de faux chos radar sur lcran du personnel militaire, et dploy des avions civils et militaires jouant le rle davions de ligne dtourns. Ils donnaient un moyen de paralyser pendant environ 1 heure et 45 minutes la dfense arienne tasunienne (tant vante) dans le corridor nord-est. Mais mme cet argument a ses limites. Des officiers loyaux auraient positionn leurs avions dinterception dans le ciel au-dessus de Washington pour empcher leur cauchemar rcurrent, la dcapitation instantane de toute lautorit de commandement nationale. Or, tel na pas t le cas, pendant une priode prolonge, ce qui prouve irrfutablement que ces commandants ntaient pas loyaux. Il ne sert rien de prtendre que des vigoureux pilotes de combat amricains nauraient jamais obi un ordre dimmobilisation alors que de toute vidence, cest exactement ce quils ont fait, pendant une heure trois quart dune importance critique.

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Mais dautres manuvres organises le 11/9 rclament encore notre attention. Ce sont les exercices de dclenchement dlibr, qui ont fourni des capacits clandestines et oprationnelles pour que des oprations terroristes senclenchent tous les niveaux de la bureaucratie officielle. Le plus vident est lexercice ralis ce matin-l au sige du Bureau national de reconnaissance (NRO) Chantilly, Virginie, et qui impliquait la simulation dun avion de ligne scrasant contre la tour o se trouve le sige du NRO. En dautres termes, il sagissait dun avion scrasant contre un btiment. Vu tout ce que nous avons appris sur la relation intime entre exercices militaires et actes terroristes, il est clair quil existe de forts arguments a priori pour penser que lexercice du NRO en question tait en ralit un centre de contrle ou un instrument permettant denvoyer des avions ou dautres objets volants scraser contre les tours du WTC. Ce nest pas l une concidence singulire, mais une fentre cruciale pour toute lopration. Ensuite, il y a le cas dAmalgam Virgo, mentionn au cours des auditions de la Commission du 11/9. Grce cooperativeresearch.org, nous savons quAmalgam Virgo 01 a eu lieu les 1er et 2 juin 2001. Il sagissait dun exercice de planification couvrant plusieurs agences et soutenu par le NORAD, qui impliquait le scnario hypothtique dun missile de croisire lanc par un [gouvernement] voyou ou par un individu depuis une barge au large de la cte est. Ben Laden est reprsent sur la couverture de la proposition de cet exercice [service de presse de larme amricaine AFPS, 4 juin 02] . Cet exercice se droulait la base arienne de Tyndall en Floride [Global Security, 14 avril 02]. La barge aurait pu se trouver ailleurs, mais en tout cas, cela ressemble beaucoup ce qui sest produit au Pentagone, puisquil est clair quaucun avion de ligne na jamais percut ce btiment le 11/9. Il tait prvu que ldition 2002 de cet exercice inclue deux dtournements simultans davions de ligne o les agents du FBI jouaient le rle des pirates autre lment qui a pu se produire dans la ralit le 11/9. Voil les principaux exemples de ce que lon peut appeler des exercices militaires du type dclenchement dlibr, puisquils rvlent le fait fondamental que les oprations terroristes du 11/9 nont pas simplement t facilites ou tolres, mais bien fabriques et produites, par des activits organises se droulant lintrieur de la bureaucratie militaire et scuritaire tasunienne, sous couvert de manuvres en thorie lgales et autorises. Comme je lai montr dans ldition originale, le secret de Polichinelle de ces manuvres est quelles cachent souvent la ralit, comme lillustrent les exemples de Hilex 75 (couverture pour une confrontation nuclaire possible avec le Pacte de Varsovie) et Nine Lives 81 (couverture pour lagression de Hinckley contre le Prsident Reagan). Un autre excellent exemple est Able Archer 83, exercice darmes nuclaires qui se prsentait de manire si raliste que les dirigeants sovitiques ont redout

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quil ne serve de couverture une vritable attaque subreptice contre leur pays au moyen de missiles nuclaires. Les Sovitiques ont alors mis leurs propres troupes fuses stratgiques et leurs units connexes en alerte rouge, et le monde sest retrouv au bord dun change nuclaire gnralis (voir William M. Arkin, Code Names, Steerforth Press, Hanover, New Hampshire, 2005, p.245, et Benjamin B. Fischer, A Cold War Conundrum, History Staff, Center for the Study of Intelligence, CIA, 1997, en ligne ladresse : http://www.cia.gov/csi/monograph/coldwar/source.htm). Le principe directement en jeu ici est que les terroristes dtat qui souhaitent mener une opration terroriste illgale trouvent souvent minemment avantageux de canaliser ou dorganiser cette opration par le biais de la bureaucratie militaire/scuritaire du gouvernement au moyen dun exercice qui ressemble de prs lopration illgale ou qui la reproduit. Une fois que tout le mcanisme est en place, des changements apparemment minimes suffisent pour que lexercice devienne ralit et se transforme en une vritable hcatombe. Si un exercice de dispersion de gaz est annonc Manhattan, comme cela a t le cas en aot 2005, il suffit de remplacer le gaz inerte par un gaz minemment toxique pour transformer lexercice en un massacre de masse. Un exercice simulant une attaque terroriste est idal pour camoufler une intention criminelle et permettre lattaque terroriste de se produire moyennant des variations minimes par rapport au scnario. Tous ces exercices essayent dtre aussi ralistes que possible. Mais le plus grand ralisme est atteint par une intgration ventuelle de tentatives de perturattaque terroriste vritable. L bation, dinfiltration, de harclement ou de sabotage ne fait quaccrotre les opportunits offertes aux comploteurs, tout comme le font les degrs de connaissance variables de la part des participants, dont seulement quelques-uns ont besoin de savoir quune vritable attaque terroriste est prvue, ou bien quel sort pourrait tre rserv certains lampistes. Pour empcher que de nouvelles attaques terroristes noffrent le prtexte de nouvelles guerres, il est impratif de bien comprendre ce mcanisme, mais il ne peut pas tre compris si lon choisit pour cadres de rfrence la thse des questions sans rponse, la thorie du laissez-faire dlibr ou lapproche agnostique. Cest pourquoi la modration apparente de ces points de vue thoriques est si paralysante et si dangereuse. Grce Arkin et cooperativeresearch.org, on connat dsormais un autre exercice du 11/9 qui peut recevoir la mention spciale quil mrite. Mon livre, plus quaucun autre, met en exergue les risques de guerre nuclaire dclenchs le 11/9, et cet exercice supplmentaire taye parfaitement cette approche. En fin de compte, le nuage en forme de champignon sur la couverture tait tout fait propos ! Le cur de laffaire est Global Guardian, un exercice de guerre nuclaire ou dArmagudon mis en scne par STRATCOM le 11 Septembre depuis la base arienne dOffutt, et o

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Brent Scowcroft et Warren Buffett ont converg pour former le noyau de ce qui aurait pu tre un Comit de salut public destin gouverner au cas o il aurait fallu se dbarrasser de Bush. Global Guardian impliquait des missiles bass terre, des sous-marins nuclaires et des bombardiers B-52 et B-1 (en vol) chargs de bombes H relles et situs dans des bases telles que Offutt (Nebraska), Barksdale (Louisiane), Minot (Dakota du Nord) et Whiteman (Missouri). Bush sest dailleurs rendu dans ces deux premires bases ce jour-l. Les postes de commandement en vol Doomsday NightWatch Looking Glass ont t mobiliss. Un autre aspect crucial est mis en exergue par cooperativeresearch.org : Un bulletin dinformation de 1998 du Dpartement de la Dfense signale que depuis plusieurs annes, Stratcom incorporait une attaque de rseau informatique (CNA) dans Global Guardian. Cette attaque impliquait des membres Stratcom de lquipe rouge et dautres organismes faisant office dagents ennemis, et des tentatives de pntrer dans le commandement en utilisant Internet et un mchant infiltr qui avait accs un systme essentiel de commandement et de contrle. Les attaquants saturaient dappels les numros des tlphones pour les bloquer (war dialing) et envoyaient des fax de nombreux tlcopieurs dans tout le systme de commandement. Ils prtendaient galement tre en mesure dimmobiliser les systmes de Stratcom. Il parat que Stratcom envisageait daccrotre le niveau dattaque du rseau informatique dans les futurs exercices Global Guardian [IAnewsletter, 6/98]. Voil un biais par lequel le rseau putschiste aurait pu lancer des missiles nuclaires sans laide de Bush, comme je lavanais dans la premire dition. Les cibles de tels missiles auraient pu tre des capitales arabes ou islamiques, si Bush avait refus de lancer la guerre des civilisations sous une forme conventionnelle en attaquant lAfghanistan. Ces missiles auraient galement pu viser la Chine ou la Russie. Nous ne devons jamais perdre de vue lappel tlphonique Bush-Poutine du 11/9, qui a t lvnement diplomatique et stratgique central de cette journe, mme si la plupart des livres sur le 11/9 le passent sous silence. Dans cette conversation, Bush a en ralit dlivr un ultimatum affirmant que les tats-Unis taient dcids saisir lAfghanistan (o les Sovitiques avaient mont une invasion et une guerre de longue haleine en rponse une tentative de mainmise de Brzezinski en 1979), ainsi que des bases situes dans lAsie centrale anciennement sovitique. Et si la rponse de Poutine lultimatum de Bush et consist dfendre la mre Russie de manire plus traditionnelle, en assortissant cette position dune menace de raser New York si Bush saventurait mettre son plan excution ? Le rseau putschiste avait manifestement pens cette ventualit, et avait de toute vidence fourni une porte dentre permettant de canaliser une ventuelle confrontation.

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ABLE

DANGER :

2,5

TERAOCTETS DE TRAHISON

Une autre question importante en rapport avec le dclenchement dlibr ressort de ces exercices. Able Warrior, selon la liste tablie par Arkin, semble reprsenter la manuvre dfensive antiterroriste majeure des Forces spciales (SOCOM) de chaque anne fiscale. Si lon garde lesprit la prdilection de la bureaucratie militaire pour baptiser les manuvres par paires binaires, nous pourrions spculer sur la signification donner une manuvre ou une activit appele Able Danger. Ce nom semble suggrer quelle recouvre la manuvre dattaque dont le pendant dfensif serait Able Warrior. En dautres termes, Able Danger pourrait reprsenter les agents traitants (case officers) et les contrleurs dun groupe de terroristes dirigs par le gouvernement (agents doubles, plus dupes, fanatiques et types emplis dnergie criminelle) utiliss pour jouer le rle de terroristes dans divers exercices antiterroristes. Le lecteur subodore-t-il quelque chose ? De tels soupons se sont matrialiss en aot 2005 lorsque le dput rpublicain de Pennsylvanie Curt Weldon a commenc tenir des confrences de presse sur Able Danger, qui sest avr tre une co-production du commandement des Forces spciales avec lAgence de renseignements militaires (DIA). Lintrt de Weldon portait principalement sur le rapport dun certain colonel Schaffer et dun certain capitaine de la marine Philpott selon lequel Able Danger avait t parfaitement inform de la prsence de Mohammed Atta aux tats-Unis au cours des premiers mois de 2000, bien avant la date laquelle la Commission Kean-Hamilton prtendait quil tait arriv. Les officiers de Able Danger ont produit des comptes-rendus dtaills expliquant de quelle manire ils avaient tout rvl aux enquteurs de la Commission du 11/9, sans que leur tmoignage ait t pris en compte en quoi que ce soit. Dans un grotesque jeu de dupes, Kean, Hamilton et leur appareil de piratage ont maladroitement ni ces allgations, puis retir leurs dngations, avant de les rintroduire. Le rle de Philip Zelikow, directeur excutif du personnel de la Commission du 11/9, a t particulirement dtestable, ce qui ne devrait surprendre en rien les lecteurs de ce livre. La premire retombe de la performance singulire du dput Weldon a donc t de fournir une tude de cas absolument parfaite de la manire dont, face des informations de la plus haute importance, la Commission du 11/9 avait refoul des preuves, fait obstruction la justice et menti dlibrment et systmatiquement. Que pouvait-on attendre dautre de la part de Zelikow, malheureux associ de Mlle Rice dans une aventure ditoriale ? Mais cela ntait que le dbut. Weldon admit quoutre le fait dobserver et de combattre les terroristes supposs, une mission de Able Danger avait t de les manipuler . Ce seul mot ouvrait grand la porte au dploiement, pour des oprations de terrorisme rel, de contre-gangs et de

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pseudo-gangs terroristes correspondant la dfinition de Frank Kitson. Able Danger recouvrait en fait les contrleurs terroristes et les agents traitants dAtta et des autres. Cet argument est devenu plus difficile prouver lorsque Able Danger a russi dtruire sa propre base de donnes et ses archives, raison denviron 2,5 teraoctets de matriel selon certains experts, lquivalent dun quart de tous les livres et autres archives entreposes la Bibliothque du Congrs, la plus grande du monde. Du jour au lendemain, tous les rapports dAtta et des autres individus vivant ou tudiant sur des bases militaires ont commenc se mettre en place comme les pices dun puzzle. Au cours de 2005, la drle de guerre anglo-amricaine contre le terrorisme a rvl sa creuse et dmagogique hypocrisie. Elias Achmadov, boucher et terroriste tchtchne, vivait Washington, non seulement au vu et au su de tous, mais en bnficiant galement dune gnreuse bourse du Dpartement dtat amricain, avec bureau, secrtaire, budget de voyages et budget de relations publiques aimablement dfrays par le contribuable amricain. Le Dpartement dtat paye des terroristes cela ne faisait plus le moindre doute depuis quAchmadov avait eu sa photo en couverture du magazine hebdomadaire du Washington Post. Puis, il y avait Luis Posada Carriles, au service de la famille Bush depuis de longues annes, et rcemment attach au trafic darmes et de drogue en Floride, tat dont le gouverneur est Jeb Bush. Posada, qui avait fait exploser un avion de ligne cubain, tuant plus de 75 personnes, avait vcu ouvertement aux tats-Unis pendant plusieurs mois (bien qutant un tranger en situation tout fait illgale) avant que les pressions internationales venant de Cuba, du Venezuela et dautres tats ne rendent cet agent terroriste de la CIA trop compromettant pour lui laisser le droit daller et venir en toute libert. Il a donc t emprisonn, mais pas extrad vers les pays qui voulaient le faire passer en jugement.

VOITURES

PIGES DU

SAS

BASSORA

Plus spectaculaire encore ont t les oprations de contre-gangs terroristes des militaires tasuniens et britanniques en Irak. En septembre 2005, deux soldats des Special Air Services (SAS) britanniques ont t arrts pour avoir tir en embuscade sur des civils Bassora. Ces deux individus, qui taient membres dune unit dlite appele Special Reconnaissance Regiment, se promenaient dans une voiture pige quils avaient sans doute lintention de faire exploser prs dune cole, dun hpital ou dune mosque shiite. A lpoque, le chef du contre-gang terroriste anglo-amricain avait dclar la guerre tous les Shiites position si scandaleuse pour un combattant irakien suppos quelle lui avait valu une rprimande de la part de Zawahiri du MI-6. Lorsque la police irakienne a arrt ces deux

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individus, les Britanniques ont envoy une colonne de tanks pour dfoncer la prison et les librer, de peur quils ne racontent tout. Ces deux assassins provocateurs taient la preuve vivante que loccupation anglo-amricaine de lIrak utilisait des contre-gangs terroristes et des agents provocateurs en vue disoler et de dmoniser la rsistance nationale. Ces techniques avaient t perfectionnes par le colonel britannique Frank Kitson au Kenya durant lpoque Mau-Mau au dbut des annes 1950, comme le montre le livre de Kitson sur la guerre faible intensit. Cest Kitson qui avait cr le terme fort utile de contre-gang (ou pseudo-gang). Si vous voulez discrditer une organisation clandestine, mettez en place votre propre groupe sous fausse bannire sous le mme nom, et faites-lui commettre des atrocits indicibles au nom du groupe vis. Si la voiture pige SAS-SRR avait fait ses victimes shiites, le chur traditionnel des perroquets fascistes LimbaughOReilly-Hannity-Savage se serait fait entendre ds le lendemain pour dnoncer les Sunnites comme tant une race criminelle. Nous pouvons supposer quune grande partie des dcapitations et autres atrocits spectaculaires commises en Irak ont t perptres en fait par le Mossad ou les Anglo-Amricains agissant par le biais de ces vidents contre-gangs. Comme je lai affirm dans la premire dition de mon livre, le danger de provocation terroriste dtat grande chelle, suivie par une guerre plus large dans le Moyen-Orient ou ailleurs, a t trs lev dans les mois qui ont prcd les lections amricaines de novembre 2004. Lesquisse gnrale de cette analyse a t confirme dans une conversation que jai eue avec Wayne Madsen lombre du Washington Monument le 25 septembre 2005 : ce dernier a signal quil avait dtect des signes de prparations intenses dans de nombreux commandements tasuniens au cours de cette priode, y compris en particulier sur des porte-avions. La priode de mai-juillet 2005 a t elle aussi marque par un risque accru dagression tasunienne. Fin juillet, un article de lancien agent de la CIA Philip Giraldi paru dans The American Conservative signalait que la faction de Cheney avait ordonn au Pentagone de se prparer au bombardement atomique de lIran dans le sillage dune nouvelle attaque terroriste du type 11/9. Il tait clair que les cheneyistes nallaient pas attendre un nouveau 11/9, mais allaient en passer commande spciale. En raction cela, un groupe de militants gravitant autour des sites web team8plus.org et total411.info, avec laide de mes missions de radio hebdomadaires (maintenant sur RBNLive.com), a commenc examiner les programmations futures dexercices terroristes et de simulations de guerre (war games) susceptibles de se prter des provocations de guerre. Cet effort visait mettre profit les leons tires de lexamen du 11/9 pour paralyser les contrleurs terroristes. La couverture de lassassinat de attentat de 1981 contre Reagan Kennedy avait t lopration Mongoose. L avait t canalis par le biais de lexercice de succession prsidentielle Nine

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Lives. Nous avons vu les manuvres organises le 11/9. Les bombes du 7 juillet 2005 Londres (voir www.waronfreedom.org/777.html) avaient t dclenches sous couvert des exercices Atlantic Blue, Topoff III et Triple Play, avec de laide venant de Visor Consultants. Quel lexercice allait donc servir de vhicule pour la provocation la guerre dsire par Cheney ? Les militants ont rapidement dcouvert Sudden Response 05, bas sur une explosion nuclaire de 10 kilotonnes dans le port de Charleston, en Caroline du Sud. Les sites web mentionns ont suscit un tel toll autour de cet exercice quun article a d paratre dans le principal journal local pour tenter de calmer la population inquite. Ces rvlations ont suffisamment bien fonctionn pour provoquer la clture de lexercice avant quil ne soit achev. Cet exercice a t suivi par un exercice antiterroriste impliquant des explosions dans la baie de San Francisco ; il sest termin sur une trange explosion dans le district financier, qui a envoy une femme lhpital dans un tat critique. Ensuite a eu lieu Granite Shadow/Power Geyser Washington, avec des armes de destruction massive et une atmosphre de coup dtat militaire. Tous ces exercices taient rendus encore plus menaants par le fait que la position stratgique tasunienne de la dissuasion nuclaire et des reprsailles * voluait vers lapproche de la frappe mondiale, signifiant une attaque nuclaire subreptice, au titre de CONPLAN 802-22. Les derniers mois de 2005 ont donc t dangereux. Selon certains calculs, cette priode a t marque par la plus grande densit de jeux de guerre et dexercices militaires depuis le 11/9 lui-mme. La manuvre vaguement rassurante Global Guardian a t remplace par Global Storm, beaucoup plus agressive et menaante, sans doute sous leffet de cette nouvelle position tasunienne en matire de frappe mondiale. Global Storm prvoit une guerre nuclaire mondiale utilisant toutes les armes. Positive Response 06 (ces manuvres suivent les exercices fiscaux, et lexercice fiscal amricain commence le 1er octobre), un exercice dinteroprabilit des chefs dtat-major des armes, a eu lieu dans le mme temps. Il a t coupl Global Lightning, Vigilant Shield et Busy Night Seminars nom de code pour la guerre nuclaire. Les scnarios luvre incluaient lexplosion dune bombe sale radiologique dclenche Mobile Bay, Alabama, par un pays ou un rseau terroriste dsign comme Purple (violet), mais identifi la RPDC (Core du Nord). La Core du Nord tait cense lancer des missiles longue porte vers les tats-Unis, avec les reprsailles subsquentes. Le systme de dfense antimissile primitif du Pentagone tait suppos entrer en action. Dans le mme temps, dautres exercices voyaient* Lauteur utilise le mot Retaliation qui en loccurrence implique que les tats-Unis frapperont en premier, dune manire prventive , cest--dire anticipe ; il ne sagit donc pas proprement parler de reprsailles , terme ici utilis comme un euphmisme. (NdE)

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les tats-Unis intervenir massivement en Ukraine, suscitant une rponse dfensive russe, ce qui provoquait ainsi une guerre nuclaire totale. Il nest donc gure tonnant que le Prsident russe Poutine ait mis une franche mise en garde le 17 aot 2005 en admonestant Bush : Je pense quabaisser le seuil dutilisation des armes nuclaires est une tendance dangereuse, parce que quelquun pourrait tre tent dutiliser larme nuclaire Si cela se produisait, ltape suivante pourrait suivre : des armes nuclaires plus puissantes pourraient tre utilises, ce qui serait susceptible daboutir un conflit nuclaire. Cette tendance extrmement dangereuse est en arrire-pense dans lesprit de quelques responsables politiques et militaires.

Des personnes de bonne volont devraient consulter les sites web du Pentagone, de la Scurit intrieure, de la CIA, de lOTAN, du ministre de la Dfense britannique et dorganismes similaires pour identifier les exercices susceptibles de devenir ralit. Il faut dnoncer, rvler et stopper ces exercices et jeux de guerre. Des militants de tous bords, pacifistes ou sympathisants, doivent rejoindre le mouvement croissant dsireux de prvenir les utilisations scandaleuses et illgales dexercices militaires des fins terroristes, entre autres en contribuant leur surveillance mise en place par la Commission internationale indpendante sur le 11/9 sur des sites web tels que team8plus.org. Ce genre de vigilance agressive et premptive est le fruit de laction des tenants de la thse du dclenchement dlibr. Le but dune telle mise nu et dnonciation premptive nest pas de rassembler des bons points pour montrer que nous sommes les meilleurs, mais plutt didentifier, darrter et de dmanteler les oprations terroristes illgales du rseau putschiste. Il tait manifestement essentiel que des mesures soient prises pour carter du bouton nuclaire les doigts de Bush, Cheney et autres fous furieux fascistes no-conservateurs de plus en plus pousss bout. Au cours du Watergate, quand Nixon avait dclench sa tristement clbre alerte nuclaire mondiale de 1973 dans le conteste de la guerre doctobre 1973 au Moyen-Orient, le Premier ministre britannique Edward Heath avait considr tout ce tapage comme une diversion fabrique pour dtourner des problmes que le Watergate posait Nixon sur le plan intrieur. Aujourdhui que ladministration Bush est en train de se dsintgrer, il est clair que les conditions sont similaires. Le 28 octobre 2005, lorsque le procureur spcial Fitzgerald a prsent son acte daccusation contre le fanatique no-conservateur Irv Lewis Libby, Bush a prononc dans le mme temps un discours dlirant qui qualifiait lIran et la Syrie dtats hors-la-loi envers lesquels sa patience tait bout. De nombreuses chanes cbles ont montr Fitzgerald et Bush, ainsi que Cheney, sur un inversion des rles tait ainsi tale sur la place mme cran composite. L publique en temps rel. Kissinger et Haig, bien qutant des sociopathes

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notoires, avaient pris des mesures pour contrler laccs de Nixon au football, surnom de la mallette qui contenait les codes de lancement nuclaires. Dans les dernires semaines du Watergate, le secrtaire la Dfense Schlesinger avait mis un ordre permanent enjoignant aux commandants de ne pas tenir compte dordres venant de Nixon visant lancer des attaques, sauf si ces ordres taient confirms par lui-mme ou par Kissinger. Dans la Maison Blanche daujourdhui, il nexiste aucun personnage susceptible dimposer un frein de cette nature, tout au contraire. Face aux mises en accusation imminentes dun grand nombre de membres de leur clique, les no-conservateurs se rfugient dans une ambiance dapocalypse et de crpuscule des dieux. Sans le moindre doute prfreraient-ils une nouvelle guerre mondiale une vie derrire les barreaux ; comme les SS Berlin dans les derniers jours du Reich, ils nauraient aucune rticence inonder les tunnels du mtro o se cachent leurs concitoyens insuffisamment belliqueux. L impeachment de Bush et de tant dautres peut difficilement attendre jusquen 2008. Webster Griffin Tarpley 5 novembre 2005, 400e anniversaire de la Journe des poudres * (Guy Fawkes Day)

* Note de lditeur : L Histoire officielle veut quen 1605 Guy Fawkes mena une conjuration contre le roi Jacques 1er dAngleterre (la conspiration des Poudres). Les conjurs, catholiques, reprochaient au souverain sa politique intolrante et injuste en matire de religion et auraient rsolu de faire sauter le Parlement le 5 novembre de cette anne-l. L attentat fut djou la veille de son excution. Pour plus dinformation sur ce que pense lauteur de cette thorie du complot , se reporter aux pages 92-93 (chapitre 1), 105-106 (chapitre 2) et 566 (Annexes) du prsent ouvrage.

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Faire la lumire sur le 11/9 : un moyen dviter la 3e guerre mondialeEn octobre et novembre 2005, certains ont estim que la mise en accusation de Scooter Libby, de nouvelles preuves des mensonges de Bush, la dbcle de louragan Katrina et les procs Safavian et DelayAbramoff, joints aux 2000 victimes officiellement concdes par les tats-Unis en Irak ainsi quaux pertes croissantes en Afghanistan, seraient susceptibles de faire seffondrer le rgime Bush. Au printemps 2006, il tait clair quune telle perspective tait illusoire. Le rgime no-conservateur Bush-Cheney peut toujours compter sur le soutien public de 35 40 % de la population amricaine. En mars 2006, aprs le coup de feu malencontreux tir par Cheney qui avait nouveau rvl son instabilit mentale, son alcoolisme et son mpris de la loi, Bush sest une nouvelle fois mis graviter au bas de cette fourchette. Mais, sauf bouleversement radical, il serait tmraire descompter quil tombe trs au-dessous des 35 %. ce titre, la nouveaut la plus flagrante et la plus percutante tient aux rvlations publiques qui rendent caduc le compte-rendu officiel Kean-Hamilton-Zelikow et tablissent la participation criminelle de rseaux putschistes de larme et des services de renseignement tasuniens dans les crimes du 11/9. Rien, part la vrit sur le 11/9, ne peut efficacement roder et dtruire la base Bush-Cheney. Ces 35 40 % de personnes, lhorizon politique limit, sont bernes par la machine laver les cerveaux que constituent les mdias sous influence. Elles ont accept la dmagogie de la terreur, la guerre contre le terrorisme du rgime Bush-Cheney, et sont tout simplement paralyses par la peur. Une telle angoisse hystrique offre un obstacle insurmontable aux arguments fonds sur la raison. On serait tent de ranger ces 35 40 % de gens qui soutiennent la guerre premptive dans la catgorie des personnes moralement alines, ou plonges dans la dmence par la peur, mais il ne faut pas oublier non plus que ces personnes crdules ont t honteusement trahies par lintelligentsia librale radicale et de gauche, principal groupe de notre socit dont on aurait pu esprer quil prenne la tte dun mouvement visant rcuser le compte-rendu cauchemardesque, fantasmagorique, raciste et belliqueux des vnements du 11/9 et la guerre contre le terrorisme qui est suppose en dcouler. Or, loin de dnoncer haut et fort le compte-rendu officiel, ces libraux se sont prosterns devant lui, allant mme jusqu couvrir de boue et frapper dostracisme les sceptiques et les hrtiques du 11/9.

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Ces 35 40 % de la population sont virtuellement impermables aux arguments voquant laventure criminelle de la guerre en Afghanistan et en Irak, la folie suicidaire dun largissement du conflit lIran ou la Syrie, et les problmes poss par Guantanamo, Abu Ghraib, la torture, les prisons secrtes de la CIA, les extraditions illgales, les violations des Conventions de Genve, les coutes de la NSA et les mesures de ltat policier totalitaire en gnral. Pour ces individus ptrifis dangoisse, tout acte de gnocide ou dagression apparat ncessairement comme une mesure dautodfense pleinement justifie, dicte par les dures ncessits dune guerre contre le terrorisme impose aux tats-Unis par des tratres assassins venus de ltranger. Pour que Bush tombe largement au-dessous des 35 % et devienne ainsi vulnrable limpeachment et aux poursuites pnales qui sont si manifestement son d, il est ncessaire de montrer une partie de ces 35 % que les attentats du 11/9 taient des provocations manant des entrailles du Pentagone, de la CIA, de la NSA et autres, et non de la mythique grotte afghane de ben Laden. Le 11/9 est larme ultime contre Bush ; en fait, cest mme la seule arme efficace et lironie du sort veut que ce soit celle que les libraux de gauche hystriques se refusent catgoriquement utiliser ! Voil des gens qui prtendaient quils feraient tout pour arrter la guerre en Irak, tout pour rvoquer les mesures qui transforment le pays en tat policier. Mais regarder en face la vrit sur le 11/9, alors que les absurdits de la version officielle sont si criantes ? Jamais, au grand jamais ! Telle est la rponse de Noam Chomsky, dAmy Goodman, de Michael Moore, de la revue Nation, de Greg Palast et de la plupart des animateurs de radio associs Air America. On pourrait dire de faon tout fait plausible que les cerbres de la gauche, par leur refus pusillanime de se pencher sur le 11/9, sont en train dassumer sur leurs propres paules une grande part de la culpabilit lie la guerre en Afghanistan, en Irak (voire en Iran), plus la responsabilit du totalitarisme qui sest instaur sur le front intrieur. Quelle pnible position que la leur ! Ils nhsitent pas avancer lide, dune absurdit patente, que Bush, menteur invtr toute sa vie jusquau 11 septembre 2001, sest mystrieusement mis dire la vrit ce jour-l pour ensuite retomber dans le mensonge dbut janvier 2002, avant son discours sur ltat de lUnion o il mentionnait laxe du Mal . Les cerbres de la gauche se targuent de ne jamais croire Bush. Ils prfreraient mourir de honte et dhumiliation que dtre publiquement pris en flagrant dlit daccorder foi Bush sur tout autre point : lIrak, le dficit, louragan Katrina, le Plamegate, la rforme des mdicaments vendus sur ordonnance ou les forages de ptrole en Alaska. Mais sur le 11/9, principal problme de tous, source de toutes les guerres, prtexte de tous les tats policiers, vritable caput horum et causa malorum, ils sempressent non

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seulement de rpter les mensonges de Bush, mais mme de laider craser quiconque ose les contredire. Y a-t-il le moindre doute que le Grand Mensonge du 11/9 a constitu la base du rgime Bush, du Parti Rpublicain et de tous leurs crimes ? Si ce doute existe encore, il suffit dcouter Karl Rove dans son discours prononc au dbut de 2006 devant la runion dhiver du Comit national rpublicain, o ce voyou notoire annonait : les Rpublicains ont une vue du monde aprs le 11/9 alors que de nombreux Dmocrates voient le monde tel quil tait avant le 11/9 (Washington Post, 21 janvier 2006). Une telle assertion montrait clairement que le 11/9 allait tre la base de la campagne rpublicaine en 2006, tout comme il lavait t en 2002 et en 2004. Si les cerbres avaient eu besoin dautres documents pour y voir clair, ils auraient pu lire la bande dessine Doonesbury de Gary Trudeau, une variation hilarante sur ce mme thme, notamment celle publie le 11 dcembre 2005, qui poussait son paroxysme lutilisation faite par Bush du 11/9 comme excuse universelle en montrant que le 11/9 pouvait servir de blanc-seing pour venir la rescousse des vendeurs maladroits, des footballeurs fatigus et des maris surpris par leur pouse en flagrant dlit dadultre. Toute lampleur de la faveur que les cerbres accordent Bush a t dmontre par le courage du clbre acteur Charlie Sheen, interrog dans lmission de radio dAlex Jones le lundi 20 mars 2006. Alex Jones, doyen des critiques conservateurs du 11/9, est un ardent dtracteur de ltat policier et du nouvel ordre mondial la sauce Bush, et je dfends vigoureusement ses efforts depuis mon premier passage dans son mission la veille de Thanksgiving 2001. Dans son entretien avec Jones, Sheen exprimait son profond scepticisme envers les 19 pirates de lair, la nature des objets volants qui ont percut les tours du WTC et la chute de ces btiments. Il rclamait un panel international neutre, quasiment identique la Commission internationale indpendante pour la vrit dcrite ailleurs dans ce livre. Pour Sheen, le dossier du 11/9 ntait pas clos. Bien que diffuses pendant la journe la radio sur une chane nettement hostile au rgime, et non la tlvision aux heures de grande coute, ses remarques allaient faire sonner les oreilles des journalistes tasuniens sous influence. Grce lInternet, les positions de Sheen ont t diffuses dans le monde entier. Le mercredi 22 mars, la critique par Sheen de la version officielle a t au cur de Showbiz Tonight de CNN Headline News Prime Time Live. Lanimateur new-yorkais de cette mission, A. J. Hammer, a dclar au public quil navait jamais gob le rcit officiel, et a repris intgralement les propos de Sheen. Un bref reportage ma montr en train de rappeler que selon un sondage Zogby, 50 % des New-Yorkais taient dj en faveur de la thse du laissez-faire dlibr lt 2004. Cela ntait quun minuscule extrait des 15 20 minutes que

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javais enregistres ce jour-l dans le studio de Washington de CNN, et ce ntait pas une de mes interventions-type, mais ctait la premire fois que CNN donnait la parole un auteur douvrages sur le 11/9 qui appartenait lcole du dclenchement dlibr par un gouvernement invisible. Showbiz Tonight a repris les mmes thmes les deux soirs suivants, et devait poursuivre la semaine daprs, mais cette srie a t interrompue parce quaucun porte-parole navait t trouv pour dfendre la version officielle. Un sondage de CNN auprs de ses tlspectateurs a montr que 83 % dentre eux soutenaient Charlie Sheen. Le vendredi 24 mars, jtais invit lmission de radio dAlex Jones avec Charlie Sheen. Le mme lundi 20 mars, le New York Magazine paraissait en kiosque et sur Internet avec un article ( La colline herbeuse de Ground Zero ) traitant du mouvement pour la vrit sur le 11/9 et manant de la plume de Mark Jacobson, qui avait assist ma confrence du 15 janvier 2006 dans lglise St-Marks in the Bowery ainsi quau dner-dbat anim par Nick Levis et Nico Haupt qui avait suivi. Cet article me faisait lhonneur de me prsenter comme le hraut du mouvement pour la vrit sur le 11/9. Dans les limites videntes quimposaient les circonstances, larticle de Jacobson reprsentait un exploit remarquable. Il montrait aux gens de 50, 60 ans et plus, quils se devaient de contester la version maquille du 11/9 tout comme bon nombre dentre eux avaient rejet la Commission Warren sur lassassinat de Kennedy. Jacobson offrait une pliade de faits, bien assez pour rduire nant le rcit du gouvernement. Il dressait galement la liste fort utile dune multitude de sites web du mouvement o les sceptiques pourraient trouver davantage dinformations. Il citait une veuve du 11/9 disant que le mouvement pour la vrit sur le 11/9 faisait preuve de plus de compassion que les membres de la Commission officielle. Bref, ctait un article qui servait la cause de la vrit. Le New York Magazine exerce une influence considrable dans le monde de ldition, dans celui des crivains mondains, dans les milieux de la communication, de la publicit et auprs de llite financire de la ville. Si CNN ma appel pour une interview quelques jours plus tard, cest parce que le New York Magazine leur avait appris que je faisais autorit. Mieux que quiconque depuis des mois, le conservateur Alex Jones et les libraux du New York Magazine ont ainsi contribu remettre lglise au milieu du village propos du 11/9. Cela a montr que les catgories idologiques obsoltes de la droite et de la gauche ne sont que des coquilles vides face la question cardinale de notre poque. Comme jtais le seul auteur sur le 11/9 impliqu tant dans laffaire Charlie Sheen/Alex Jones que dans larticle du New York Magazine, mon livre a largement profit de cette publicit dans les semaines suivant le 20 mars. Dans les classements de ventes sur Amazon, il a dpass la version officielle Kean-Hamilton-Zelikow ainsi que les tudes de Ruppert et de

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D.R. Griffin. Il sapprtait franchir la 500e position dans ces classements lorsquAmazon a connu une rupture de stock le 28 mars, et la production de la 3e dition a d tre acclre en consquence. Sur le plan politique, tout cela rvle que les lecteurs tasuniens qui sintressent au 11/9 deviennent de plus en plus sophistiqus et radicaliss, navalent plus les mensonges honts du gouvernement, se dtournent de la thse ple et dilue du laissez-faire dlibr et ne se contentent plus dun agnosticisme gnralis qui laisse planer des points dinterrogation partout. Les comptes-rendus dune technicit extrme, qui se querellent pour savoir si larme du crime tait un pic glace, une pingle chapeau ou une aiguille tricoter tout en vitant soigneusement de donner le nom de lassassin, tombent galement ct de la plaque. Le public veut et mrite une explication politique complte et cohrente, et pour ma part, je me suis employ la lui fournir. Jusqu la fin de 2005, mon livre est le seul exemple dune telle thse de dclenchement dlibr initialement rdige en anglais ; chacune sa manire, les grandes tudes europennes de Meyssan, von Blow, Wisnewski et Blondet sont, ds le dbut, des tudes exposant la thse du dclenchement dlibr. Charlie Sheen stait exprim en patriote inquiet pour son pays. Les bloggeurs ont alors t saisis de frnsie, pour et contre. Toute la faction no-conservatrice a ragi par une crise de rage apoplectique qui les a fait tomber terre et manger la moquette. Lorsque Alan Colmes a demand Sean Hannity ce quil pensait de Charlie Sheen, Hannity a tran ce dernier dans la boue en le qualifiant de gauchiste. Colmes a rpondu que les conservateurs en ralit soutenaient Sheen et Hannity a alors balbuti que, de toute vidence, cela avait offens les familles endeuilles. Colmes a rtorqu que les familles staient montres reconnaissantes aux sceptiques de stre mis la recherche de la vrit. Pour une fois, cela lui a clou le bec. Nous ne pouvons reproduire ici, par manque de place, le dtail des invectives no-conservatrices lances contre Charlie Sheen, auxquelles Jerry Doyle et bien dautres ont pris part. Mais dautres radiodiffuseurs ont accord du temps dantenne aux dtracteurs du gouvernement : Rachel Madow, dAir America, a accueilli Mark Jacobson, tandis que Lionel consacrait une mission au livre de Victor Thorn sur la dmolition contrle, et que Colmes interviewait Phil Berg propos du procs civil RICO contre Bush-Cheney. Puis, dans les derniers jours de mars, le philanthrope politique Jimmy Walters et le hros de la tour nord William Rodriguez, parlant depuis Caracas, ont dclar Alex Jones que le gouvernement du Prsident vnzulien Hugo Chavez tudiait lopportunit dun sommet sur la vrit sur le 11/9, et exprim lespoir que ce sommet dfendrait lide dune Commission internationale indpendante pour la vrit. Les contre-attaques prvisibles de lestablishment des services de renseignement anglo-amricains ne se sont pas fait attendre. Le jeudi

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6 avril, Ward Churchill, agent provocateur du 11/9 et expert autoproclam en bombes du mouvement Weatherman, a bnfici dune excellente tribune offerte par les Students for Academic Freedom, des ractionnaires chasseurs de sorcires, dans un dbat avec David Horowitz luniversit George Washington, o Churchill jouait les gauchistes. Le lendemain soir, ce chouchou de Fox News profitait dun interminable crneau pour ructer ses hallucinations o il qualifiait les victimes du 11/9 de petits Eichmanns . Hannity, qui avait t rduit au silence par Charlie Sheen deux semaines plus tt, sen est donn cur joie. Souvenons-nous que Churchill est le dfenseur le plus acharn de la version officielle, et considre les sceptiques comme des racistes qui jugent les Arabes inaptes raliser de tels hauts faits. Sil tait possible de convaincre le public amricain que Ward Churchill tait le porte-parole du mouvement pour la vrit sur le 11/9, la version officielle serait invulnrable pour jamais, quel que soit le nombre de mensonges quelle puisse contenir. Le 30 mars, dans une contre-attaque, la dpute dmocrate Cynthia McKinney de Gorgie, llue qui jouissait du meilleur profil national quant la vrit sur le 11/9, a t victime dun harclement dlibr de la part dun membre de la police du Capitole au moment dentrer au Congrs. Le provocateur tait sans doute lun des clones de Bull Connor qui avaient t recruts par les dirigeants ractionnaires rpublicains de la Chambre ces dernires annes. Lassaut des mdias contre la dpute McKinney a t sans prcdent. Malgr tout, la claque inflige par Charlie Sheen avait prouv que le chteau de cartes des mensonges du 11/9 tait des plus vulnrables. Imaginons ce que quelques snateurs pourraient faire avec le 11/9 ! En fait, cest la vrit sur le 11/9 qui offre le plus grand retour sur investissement. Derrire tous ces vnements rde la probabilit quune faction minoritaire de llite anglo-amricaine, estimant juste titre que le rgime Bush-Cheney tait dsax, drang, bout, isol dans sa bulle et coup de la ralit, avait dcid de brandir la menace dun dfoulement limit le 11/9 afin de discipliner le Prsident et le vice-Prsident, et de les forcer se consacrer la proccupation majeure de la classe dirigeante : lagonie mortelle du dollar US, encore aggrave par la fin des transactions spculatives de carry trade sur le yen et par la bourse ptrolire iranienne. ambiance de mcontentement de llite sexprimait par des appels lancs L dans le Financial Times de Londres en faveur de lviction immdiate de Cheney et de Rumsfeld, et par un battage dans le Washington Post en faveur du remplacement du secrtaire au Trsor, Snow ; ce dernier point montrait sur quoi portaient les regards avant tout. Les preuves concluantes ont t fournies par un article dAl Gore dans Vanity Fair, qui notait que Bush avait t averti le 6 aot 2001 dun attentat dal-Qaida. Ben Laden est dtermin frapper aux tats-Unis disait la communaut des services de renseignement dans un message si important quil avait fait le titre du

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briefing quotidien remis au Prsident ce jour-l, cinq semaines avant les attentats. Gore rprimandait Bush pour son inaction : Na-t-il pas vu cet avertissement clair ? demandait lancien vice-Prsident. Pourquoi ny a-t-il pas eu de questions poses, de runions convoques, de preuves runies, dclaircissements recherchs ? Ctait une remise au got du jour de loption consistant enfoncer Bush en raison de sa paralysie catatonique et de son inaction avant le 11/9, sans pour autant sortir des limites de la version officielle, option dveloppe dans le Harpers Magazine doctobre 2004, et plus tard mise en exergue par Bob Kerrey, membre de la Commission Kean-Hamilton. Les sectaires de la vrit sur le 11/9 auraient beau grommeler, un dfoulement limit valait toujours mieux que pas de dfoulement du tout, principalement en raison du risque que des militants pour la vrit un peu trop entreprenants ne puissent pousser le bouchon trop loin. Une importante tentative dtayer le mythe du 11/9 en cours deffritement a vu le jour avec le procs vedette de Zacarias Moussaoui Alexandria, Virginie. Ce pauvre homme tait un lampiste classique, moiti agent double et moiti dupe psychotique, infiniment moins veill que Lee Harvey Oswald, et un poulain de longue date de ltable de lampistes Able Danger du FBI. En plaidant coupable, Moussaoui avait dj sauv une fois de la dliquescence largumentaire gouvernemental, et pendant plus de trois ans ses avocats avaient affirm quil faisait partie dun complot sans rapport avec le 11/9. Le gouvernement prtendait que si Moussaoui avait crach le morceau, une mobilisation aurait pu avoir lieu afin de prvenir le 11/9. Si tel avait t le cas, comme je lai dit sur KPFK Los Angeles le 7 mars, lagent du FBI David Frasca aurait d, lui aussi, tre un accus principal, puisque cest lui qui avait sabot les avertissements de Minneapolis et le mmo de Phoenix, comme je le dcris dans ce livre. En fait, le FBI disposait de toutes les informations requises pour boucler le rseau de lampistes, si les taupes navaient pas t omniprsentes. Le FBI aurait pu arrter le 11/9, non parce que les lampistes arabes taient rellement sur le point de jeter des avions contre les tours, mais parce que sils avaient tous t en prison, on naurait pas pu en faire des boucs missaires. Harry Samit, agent du FBI Minneapolis et collgue de Colleen Rowley, a accus les gros bonnets du FBI de ngligence criminelle et de carririsme pour avoir ignor ses 70 messages davertissement contre Moussaoui & Co. Mais cest exactement ce que les taupes du gouvernement invisible sont censes faire. Michael Rolince, qui avait t le suprieur de Frasca au sige du FBI, a tmoign quil navait jamais vu la mise en garde critique du 18 aot 2001 manant de Minneapolis. Aprs que le procureur eut commis une grave faute de procdure en prparant des tmoins, Moussaoui a obligeamment pass son cou dans le nud coulant en affirmant, dans son dlire, avoir bel et bien particip au

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11/9, puisque lui et Richard Reid (le terroriste la chaussure pige de dcembre 2001 !) avaient eu lintention de commander un Boeing 747 et de le faire scraser sur la Maison Blanche. Comme la montr ce livre, Reid tait une pave psychotique encore plus minable que Moussaoui, et ni lun ni lautre naurait russi dtourner un landau. Ils taient tous les deux le produit de lcole de lampistes du renseignement britannique entretenue dans les mosques de Brixton et de Finsbury Londres. Lors de sa dposition, Moussaoui portait, dit-on, une ceinture lectrique incapacitante sans doute afin de stimuler son loquence. Il a rcus ses dfenseurs qui essayaient de le sauver en prouvant quil tait atteint de schizophrnie paranoaque ; le diagnostic tait juste. Moussaoui mritait lemprisonnement vie qui est rserv aux fous criminels. Dautres thses de ce livre ont t tayes par les vnements rcents. Pourquoi Bush na-t-il pas voulu recourir au tribunal instaur par la FISA* pour obtenir des mandats dcoutes ? Tout le monde sait que les juges de la FISA inculperaient un sandwich au jambon, si le gouvernement le leur demandait. Pourquoi Bush ne sest-il pas adress eux ? De toute vidence, parce que ceux qui le soutiennent craignaient que toute supervision exerce par un tribunal ne puisse rvler combien les rseaux dloyaux qui infestent le gouvernement dirigeaient et organisaient les activits terroristes en cours, comme dans le cas des contrleurs terroristes de Able Danger. La proposition faite par Bush Blair le 31 janvier 2003 de peindre un avion amricain aux couleurs de lONU et de le faire voler au-dessus de lIrak dans lespoir de le faire abattre tait directement tire de lopration Northwoods (Philippe Sands, Lawless World). Dans le dbat relatif la rsolution du Congrs sur le 11/9, Bush a tout dabord demand lautorisation dutiliser la force militaire pour dissuader et prempter tout acte futur de terrorisme ou dagression contre les tatsUnis , ce qui revenait une dclaration de guerre contre le monde entier, que le Congrs a dcid de rejeter. Juste avant le dernier examen du texte, Bush a demand quon lui donne le feu vert pour le recours la force ncessaire et approprie aux tats-Unis et contre les nations, organisations ou individus qui, de lavis [du Prsident], ont planifi, autoris, commis ou aid les attentats du 11/9. Cela a galement t rejet, mais la menace de recours la force dans ce pays laissait manifestement planer lombre de la guerre civile (Tom Daschle, Des pouvoirs que nous navons pas accords , Washington Post, 23 dcembre 2005). Depuis le 11 mars 2006, jai discut de ces questions avec une srie dinvits minents de mon mission, World Crisis Radio, sur www.RBNLive.com tous les samedis de 17 19 h, heure de New York.* Tribunal instaur en vertu de la loi sur la surveillance des renseignements trangers (FISA). (NdT)

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Au moment o ce livre est mis sous presse, lactualit regorge de mises en garde inquitantes faisant tat de limminence dune dsintgration du dollar, couches dans des termes tels que choc des paiements , tsunami , ouragan , cataclysme , perturbation systmique , ajustement dsordonn ou effondrement financier mondial et manant de personnalits telles que le chef du FMI, le gouverneur de la Banque dAngleterre, des ministres des Finances de lUnion europenne, des hauts responsables de la Banque de dveloppement asiatique et de lOffice tasunien de surveillance de lpargne, des grants de fonds de pension danois ou des vendeurs dobligations amricaines. De mme, on voit de nouveaux Dr. Folamour brandir le spectre dun bombardement nuclaire de lIran ou dune premire frappe thermonuclaire dirige contre la Russie et la Chine, comme lvoque le numro de mars/avril 2006 de Foreign Affairs par Liber et Press. Pour ceux qui slvent contre la dsintgration conomique mondiale et la guerre nuclaire, la vrit sur le 11/9 est la seule voie, quil est plus urgent que jamais demprunter. Webster Griffin Tarpley Washington 12 avril 2006

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INTRODUCTIONIl existe un gouvernement occulte qui possde sa propre arme de lAir, sa propre Marine, son propre mcanisme de financement et la capacit de mettre en uvre ses propres conceptions de lintrt national, en chappant tout contrle, en ne rendant de comptes personne et en ne se soumettant aucune loi.Snateur Daniel K. Inouye, loccasion du scandale Iran-Contra, en 1987.

Ce livre naurait pas t possible sans les efforts du Mouvement pour la vrit sur le 11 Septembre, vritable coopration plantaire ne des attentats du 11 septembre 2001 et des mensonges qui ont suivi. Je dois beaucoup tous les auteurs de publications imprimes ou sur Internet relatives aux vnements du 11 Septembre ; leurs noms ainsi que ltendue de leur apport sont cits dans le corps du texte et dans la bibliographie. Le Mouvement pour la vrit sur le 11 Septembre, avec ses militants, ses organisateurs, ses cinastes et ses manifestants, a limmense mrite historique de sopposer ceux qui ont tent denfermer la vie intellectuelle du monde dans une sinistre gele dun genre nouveau pour lesprit humain : le monstrueux mythe du 11 Septembre. Le 7 septembre 2001, je dcollai de laroport Dulles dans le nord de la Virginie sur un vol Air France destination de lEurope. Les vnements du 11 Septembre me rattraprent Berlin. cause du dcalage horaire, jappris les attaques terroristes dans laprs-midi. Je me dis aussitt que vu leur ampleur, leur complexit et leur prcision technique, ces vnements nauraient pas pu avoir lieu sans la complicit massive dune partie de la machine politique et militaire qui dirige les tats-Unis. Voil le rsultat du Renseignement qui cote 40 milliards de dollars par an aux contribuables, sans parler de la somme dix fois plus importante consacre la Dfense ! Il mapparut galement clairement que le but de cette opration tait une nouvelle guerre mondiale grande chelle, un peu comme la guerre de Trente Ans (1618-1648) qui supprima environ le tiers de la population dEurope centrale. Dans lide de ses promoteurs, cette guerre devait tre une guerre dmographique, destine exterminer une grande partie de la population des rgions en dveloppement, notamment des pays arabes et musulmans et, pour finir, de la Chine. Il sagissait du va-tout dsespr dun pouvoir au bout du rouleau pour se rapproprier la matrise sur le monde par la pratique du chantage. Ctait un tournant historique mondial sur la voie menant au dsastre.

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Au soir du 11 Septembre, jassistai une crmonie du souvenir au Berliner Dom, la cathdrale de Berlin-Est dtruite par les bombardements allis pendant la 2e guerre mondiale, et qui tait reste ltat de ruine durant quasiment toute la priode communiste. Jcoutai avec approbation lvque qui prnait une raction pacifique cet acte atroce. Cest la voix de la sagesse qui parlait alors Berlin, une ville qui, pendant les guerres mondiales, na pas connu une, mais des centaines de journes ayant vu prir 3 000 personnes la fois. Telle est bien la leon du XXe sicle que les no-conservateurs se refusent apprendre : la parfaite futilit de la guerre. Le lendemain, je me rendis la Kaiser Wilhelms Gedchtniskirche, lglise la mmoire de lempereur Guillaume II sur le Kurfrstendamm dans ce qui tait nagure Berlin-Ouest. Les ruines de cet difice, lui aussi dtruit par les bombardements allis, ont t conserves telles quelles, et une chapelle moderne a t rige proximit dans les annes 60. la suite de limmense tragdie, des services religieux sy succdaient 24 heures sur 24. Cest l que je ralisai quil tait de mon devoir de faire tout mon possible pour dcouvrir la vrit sur le 11 Septembre, et pour abattre labsurde mythe dj en cours de formation, prtexte de nouvelles guerres mondiales et des pertes humaines incalculables. Cest le 26 octobre 2001 que je minsurgeai pour la premire fois contre lorthodoxie dominante propos du 11 Septembre : la runion du Consortium des Programmes Internationaux de lIndiana qui se tenait dans un site magnifique quelque 80 kilomtres lest de la rivire Wabash, dans le Parc national de Brown Country. Jy invitai un auditoire duniversitaires et drudits repenser la guerre du Vietnam, lpoque o le gouvernement, la plupart des professeurs, les mdias et toute lintelligentsia staient tragiquement fourvoys sur peu prs tout, aussi bien les faits que lvaluation de la situation dans le monde, la stratgie ou la tactique suivre. Jaffirmai cette occasion que nous tions en train de traverser une poque identique. Jajoutai que linvasion de lAfghanistan navait pas t une action militaire, mais une opration visant corrompre systmatiquement les trafiquants de drogue et les seigneurs de la guerre du rseau de la CIA, avec le soutien et lappui de bombardements et dinterventions des forces secrtes. Le 20 janvier 2002, je donnai une version plus dtaille et surtout plus radicale de cette critique au Hanover College, dans lIndiana, un campus pittoresque install sur les falaises du fleuve Ohio surplombant les collines boises du Kentucky. Cette fois, la salle de confrences bonde accueillait un auditoire plus nombreux compos de quelque 150 personnes. Je pus alors approfondir les constats si perspicaces du militant franais Thierry Meyssan et du site Web du Rseau Voltaire, linterview cruciale de lancien ministre allemand SPD de la Technologie, Andreas von Blow, donne au Tagespiegel de Berlin le 13 janvier 2002, et la remarque incisive de lancien

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Chancelier allemand Helmut Schmidt la tlvision allemande N-TV le , 10 dcembre 2001, disant que lappel lapplication de larticle V du trait de lAtlantique Nord relatif lassistance mutuelle entre membres de lOTAN ntait pas lgitime puisque il fallait donner la preuve que les attaques terroristes du 11 Septembre venaient de ltranger et que cette preuve navait pas encore t fournie (N-TV 10 dcembre). Trois ans et , demi et un certain nombre de commissions et denqutes inabouties plus tard, cette preuve nexistait toujours pas. Ma propre interprtation des vnements du 11 Septembre prit davantage forme lorsque je participai comme confrencier et comme auditeur la confrence organise les 1er et 2 novembre 2003 Lucerne, en Suisse, en prsence dAndreas von Blow, de Gerhard Wisnewski, de Peter Dale Scott, de Mike Ruppert, de Nick Begish et de Thomas Meyer ; lEnqute internationale de Carol Brouillet San Francisco (premire phase du 26 au 29 mars 2004) ; lEnqute internationale de Toronto (deuxime phase du 25 au 31 mai 2004, organise par Barrie Zwicker, Ian Woods et Michel Chossudovsky) et la confrence du 11 septembre 2004 au Manhattan Center de New York, organise par Nico Haupt et Nick Levis avec le soutien de Jimmy Walter. Je reus galement des encouragements et certaines ides la lecture dun manuscrit sur la dfaillance de la dfense arienne le 11 Septembre, que ma envoy par mon ami Maurizio Blondet, un courageux journaliste catholique qui crit dans lAvvenire, le quotidien milanais de la Confrence piscopale catholique italienne. ces congrs comme dautres, je prnai la cration dune commission internationale indpendante pour la vrit (IITC) sur le 11 Septembre au sein de laquelle un panel dminentes personnalits internationales compos dhommes dtat, dartistes, de philosophes, dhistoriens, de scientifiques et dhumanitaires couterait les rapports probatoires rdigs par les meilleurs spcialistes du Mouvement pour la vrit sur le 11 Septembre, dans le but de rendre une conclusion faisant autorit sur la vracit de la version officielle. Le modle de cette enqute serait le tribunal Russel-Sartre de 1966-67. Sans vouloir avaliser les positions philosophiques de ces deux grandes personnalits, je considre que ce tribunal constitua un moyen efficace de dresser les intellectuels du monde entier contre la guerre du Vietnam ; une telle enceinte pourrait avoir une fonction similaire lpoque de la prtendue guerre contre le terrorisme . Depuis lors, jai bnfici des conseils aviss de Ralph Schoenman du KPFA de San Francisco qui avait t le secrtaire gnral du tribunal Russel. Nous appartenons tous deux au club trs ferm des diplms de luniversit de Princeton qui consacrent le plus clair de leur vie critiquer loligarchie et la classe dirigeante des tats-Unis actuels. Jespre que ce livre donnera un nouvel lan aux forces du monde entier qui convergent vers lIITC, et qui sont

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indispensables pour faire avancer la recherche de la vrit sur le 11 Septembre et, par l-mme, pour la paix mondiale et le dveloppement conomique dans les mois et les annes venir. Un aspect important de cette tude rside dans son approche des origines du 11 Septembre. Je ne considre pas cet vnement comme un fait nourri exclusivement ni mme principalement de la situation en Afghanistan ou au Moyen-Orient. Je le vois plutt comme le point culminant dune dcennie de crises conomiques, financires, politiques, militaires et culturelles aux tats-Unis. Plus gnralement, le 11 Septembre est le fruit de dix annes dsastreuses de mondialisation conomique, dappauvrissement et daffaiblissement de toute une socit. Le 11 Septembre nest pas n de la force des tats-Unis, mais reprsente une fuite en avant dsespre en vue den masquer la faiblesse. Le 11 Septembre sinscrit dans la tradition du terrorisme gopolitique, ou terrorisme des sphres dinfluence, de lOTAN, tel quil a t pratiqu en Italie et en Allemagne de lOuest de 1965 1993. Je refuse de donner au terrorisme une explication nave ou sociologique en prtendant que la misre, loppression et le dsespoir donnent naissance des organisations terroristes qui expriment spontanment ces malaises sous-jacents. Mais nous vivons une poque o les ralits politiques et sociales ne cessent dtre manipules par de puissants services de renseignement (CIA, FBI, MI-6, FSB/KGB, Mossad, BND, SDECE, SISMI et autres) qui ont pour effet cumulatif de re-dterminer ou de sur-dterminer la ralit observe. Par consquent, je soutiens que le modle conceptuel le plus fiable pour comprendre le terrorisme est celui qui situe au centre du processus le service secret, ou ses avatars, qui recrute des terroristes potentiels dans les masses misrables et en fait des organisations clandestines assujetties des directives venant de lextrieur, de derrire et den haut. Le terrorisme international de haut vol nest pas spontan : il est artificiel et fabriqu. Il exige la prsence dexperts pour le contrler. Cest pourquoi une apprciation raliste du 11 Septembre ne doit pas prendre pour point de dpart ltude de la socit du Moyen-Orient, mais plutt les antcdents de lOTAN et de la CIA en matire de terrorisme dtat en Europe de lOuest, et partout ailleurs, la suite de la 2e guerre mondiale. Cest bien l, et non dans une quelconque grotte loigne de lHindou Kouch, que lon trouve les mthodes et les gens qui ont fait le 11 Septembre. Si le terme grotesque dsigne lorigine quelque chose qui provient dune grotte, nous pouvons juste titre rejeter lexplication officielle du 11 Septembre (ben Laden et son ordinateur portable dans une grotte afghane) en affirmant que cest l une thorie grotesque du terrorisme. Le terrorisme fabriqu est une stratgie utilise par les oligarques pour faire la guerre au peuple (dans le sens de popolo que lui donne Machiavel, savoir les classes moyennes). Il faut donc sy opposer. Mon regard sur

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ces vnements vient du fait que jtais aux premires loges en qualit danalyste, de journaliste et dcrivain lors des priodes terroristes en Italie et en Allemagne dans les annes 70 et 80. En juin 1978, alors que jtais correspondant Rome, je fus contact par Giuseppe Zamberletti, du Parti Dmocrate-Chrtien italien. Lenlvement et le meurtre de lancien Premier ministre Aldo Moro venaient de connatre une fin tragique en mai 1978, avec la dcouverte du cadavre dAldo Moro dans une voiture sur la Via Caetani au centre de Rome, trois pts de maisons du bureau que joccupais lpoque. Zamberletti avait t lun des rares politiques italiens avoir subodor le rle de lOTAN dans lenlvement de Moro. Deux jours aprs sa disparition et le meurtre de ses gardes du corps, Zamberletti avait attir lattention de la presse britannique, qui crivit : Signor Zamberletti, un DmocrateChrtien intelligent qui a t vice-ministre de lIntrieur charg des services secrets italiens, a fait un certain nombre dobservations intressantes propos de lOTAN. Zamberletti aurait dit que de Gaulle stait retir de lOTAN cause des douzaines de tentatives dassassinat diriges contre lui et que la France, aprs cela (et implicitement grce cela) avait russi contenir le terrorisme. (The Times, Londres, 17 mars 1978). Dans une autre interview, Zamberletti dclara que pour se protger contre le terrorisme, il fallait faire preuve dune vigilance 360 degrs. (Panorama, 4 juillet 1978). Cela faisait cho la clbre expression de de Gaulle qui avait parl dune dfense tout azimut contre les allis dclars aussi bien que contre les adversaires, lOuest comme lEst, les tats-Unis et le Royaume-Uni comme lURSS. L-dessus, Zamberletti, devint la cible du parti anglo-amricain en Italie. Zamberletti me demanda de raliser une tude sur la faon dont les mass mdias avaient trait le cas Moro qui avait fait la une pendant deux mois. Je rassemblai quelques amis et collgues de chez Executive Intelligence Review (EIR), lagence de presse o je travaillais lpoque, et leur fis part du projet. Dsireux de chasser le cauchemar du terrorisme et de rendre justice Moro, la plupart dentre eux des Italiens et un couple dAmricains acceptrent de consacrer le mois de leurs vacances dt rassembler les pices de lenqute demande par Zamberletti. Il ne fut jamais question dargent. Plus nous cherchions, et plus nous trouvions, et bientt, notre enqute, intitule Chi ha ucciso Aldo Moro ? [Qui a tu Aldo Moro ?], prit des proportions dpassant le rcapitulatif succinct que Zamberletti avait apparemment eu lesprit. La rdaction eut lieu pendant lt 1978 dans les locaux de ce qui tait le sige europen dEIR, dans la Schiersteinerstrasse de Wiesbaden (Allemagne), non loin de laroport de Francfort. Le fruit de nos travaux fut rendu public lors dune confrence de presse Rome en septembre 1978. Il reut des critiques nourries, quoique dfavo-

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rables, dans le magazine dactualits Panorama. Sa principale dcouverte tait que Moro avait t tu par les services de renseignement de lOTAN qui avaient utilis les Brigades Rouges la fois comme instrument et comme couverture. Moro avait t assassin parce quil tait dtermin donner lItalie un gouvernement stable intgrant le Parti Communiste au cabinet et la majorit parlementaire. Ce projet tait contrecarr pour violation des sphres dinfluence de Yalta qui faisaient de lItalie un vassal des tats-Unis par laile de lestablishment de la politique extrieure amricaine proche de Henry Kissinger ainsi que par certaines factions de llite dirigeante italienne regroupe autour de la loge ractionnaire P-2 qui tait encore secrte lpoque. De ce fait, mon enqute citait comme principaux suspects Kissinger, lOTAN et les services secrets britanniques, et non pas les ambassades du pacte de Varsovie dsignes par les mdias italiens. Plus tard, la veuve de Moro devait rvler que son mari avait t directement menac par une personnalit dirigeante des tats-Unis parce quil persistait vouloir inclure le PCI dans la majorit italienne. Cet individu avait dit Moro que toute tentative dinclure le PCI dans le gouvernement aurait des consquences terribles pour sa personne. Certains commentateurs qui ont cru identifier Kissinger navaient sans doute pas tort. Voil qui validait la thse de lenqute Chi ha ucciso Aldo Moro ? Cest ce qui explique que jaie la rputation dtre oppos au terrorisme ; jai dmontr dans la pratique que je comprends comment il fonctionne. Cest un lment qui fait que le prsent livre se distingue du verbiage produit par les hordes d experts en terrorisme qui encombrent les chanes de tlvision et rpandent la dsinformation. Une autre thse de lenqute de 1978 est que ceux qui glorifient le terrorisme et le portent aux nues, offrant une couverture idologique aux terroristes, devraient tre poursuivis pour complicit. Un idologue de la terreur, que jpinglais dans cette recherche, tait Antonio Negri, professeur de doctrine dtat luniversit de Padoue, prs de Venise. Plus tard, en avril 1979, le juge padouan Calogero dlivra des mandats darrestation envers Toni Negri, Franco Piperno et dautres chefs prsums du dfunt groupe Potere Operaio, accuss dtre non seulement des idologues et des sympathisants des Brigades Rouges, mais mme de faire partie de leurs cercles dirigeants. On a dit que Calogero avait t influenc par mon dossier sur Moro. ce jour, Negri est toujours oprationnel du fond de sa cellule, dsireux dinsuffler une nergie criminelle de nouveaux groupes de violents anarchistes comme le Black Bloc, qui reprsente le bouillon de culture dans lequel les services secrets dEurope recrutent les futurs terroristes. Aprs la publication de Imperial Hubris, cette thse devrait tre applique la CIA, sige de ce qui semble tre la section la plus influente du fan club de ben Laden et dont nous reparlerons plus loin.

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Jai galement beaucoup appris de trois experts europens. L deux un est le gnral de brigade allemand Paul Albert Scherer, lun des vrais grands spcialistes du contre-espionnage de ces dernires dcennies. Social-dmocrate, Scherer tait la tte du Militrischer Abschirmdienst (MAD), le service de contre-espionnage de lAllemagne de lOuest, au dbut des annes 70. Entre 1985 et 1994, jai eu loccasion de passer de longues heures avec lui discuter essentiellement de dossiers lis lURSS, mais menant parfois aussi des digressions sur certaines questions historiques ou autres. Aprs tout, ce livre est un exercice de contre-espionnage. Jignore ce que Scherer pensera de mes conclusions actuelles, mais jai tir un grand profit de ses rflexions perspicaces, et je len remercie. Une autre personne qui mrite ma gratitude est le dfunt G.L. Bondarevsky, orientaliste distingu dURSS et membre de lAcadmie des Sciences de Russie. Juif russe n Odessa, Bondarevsky est devenu le doyen des experts sovitiques, puis russes, sur tout ce qui touche aux cinq rpubliques dAsie centrale et aux territoires qui stendent vers le Proche-Orient. Il est lauteur de ltude universitaire ingale sur le projet de chemin de fer Berlin-Bagdad envisag avant la 1re guerre mondiale. Lors dun congrs en Allemagne au printemps 1991, alors que le monde vacillait encore sous le choc de la premire guerre du Golfe, jai inform Bondarevsky de certaines recherches prliminaires sur George H. W. Bush et sa clique, en baragouinant dans mon mauvais russe une conclusion importante : Evo otets zaplatyl Guitlerou [son pre c..d. Prescott Bush a pay Hitler]. Pourquoi ne tites pas au monde fritable histoire de ce salaud de Bush ? me rpondit-il avec son accent inimitable. Cest grce lintrt et lengagement de Bondarevsky que jai pu surmonter linertie bureaucratique dEIR (mon employeur de lpoque) et obtenir le temps ncessaire pour co-crire avec Anton Chaitkine, en 1992, George Bush : The Unauthorized Biography [La Biographie non autorise de George Bush]. 83 ans, Bondarevsky, qui tait aussi lun des experts mondiaux les plus importants sur lindustrie du ptrole, fut trouv mort dans son appartement le 8 aot 2003, victime dun meurtre mystrieux, trs vraisemblablement organis par le cartel ptrolier anglo-amricain ou ses agents. Ses amis sont dcids garder vivante sa mmoire et obtenir que justice lui soit rendue un jour. Le troisime destinataire de mes remerciements est le dfunt professeur Tarass Vassilievitch Mouranivsky, de luniversit dtat des Humanits de Moscou. Il avait t prsident de lAcadmie internationale dcologie de M