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40 années de coopération franco-allemande en recherche et technologie : bilan et perspectives 1963 – 2003

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et technologie :bilan et perspectives

1963 – 2003

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Impression

Edité par :Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la RechercheMinistère délégué à la Recherche1, rue DescartesF-75231 Paris Cedex 05

Bundesministerium für Bildung und Forschung (BMBF)Ministère fédéral de l’Education et de la Recherche (BMBF)Service Publications et Site WebD-11055 Berlin

Avec le soutien de :Association franco-allemande pour la Science et la Technologie (AFAST)1, rue DescartesF-75005 ParisetDeutsch-Französische Gesellschaft für Wissenschaft und Technologie e. V. (DFGWT)Ahrstraße 58D-53175 Bonn

Pour les commandes en France s’adresser à :l’Association franco-allemande pour la Science et la Technologie (AFAST)1, rue DescartesF-75005 Paris

Rédaction :Gabriele Berberich, Erftstadt-Gymnich et AFAST

Auteur:Gabriele Berberich, Erftstadt-Gymnich

Maquette :Gabriele Berberich, Erftstadt-Gymnich

Impression :Druckerei Thierbach, Mühlheim a. d. Ruhr

Paris, Bonn, BerlinMai 2005

Imprimé sur papier recyclé

Avis: Les noms des organisations et institutions allemandes ont été traduits en français dans ce document. Il ne s’agitcependant pas d’appellations officielles.

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et technologie :bilan et perspectives

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SOM

MA

IRE

1 LE DÉVELOPPEMENT DES RELATIONS FRANCO-ALLEMANDES 6EN RECHERCHE ET TECHNOLOGIE

LE TRAITÉ DE L’ELYSÉE 8

PRINCIPALES ÉTAPES 8

LES PARTENAIRES DE LA COOPÉRATION 10

2 LA COOPÉRATION EN RECHERCHE 18

RECHERCHE FONDAMENTALE 18

RECHERCHE AÉRONAUTIQUE 22

RECHERCHE SPATIALE 24

RECHERCHE EN TECHNOLOGIE DES TRANSPORTS 26

TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION 28

RECHERCHE SUR LES MATÉRIAUX ET LES NANOTECHNOLOGIES 30

RECHERCHE EN ÉNERGÉTIQUE 34

RECHERCHE EN OCÉANOGRAPHIE ET EN CLIMATOLOGIE 38

RECHERCHE MÉDICALE 42

BIOTECHNOLOGIES / GÉNOMIQUE VÉGÉTALE 44

BIOÉTHIQUE 46

SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES 47

SOMMAIRE

PREFACE 4

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3 LA COOPÉRATION DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 51ET LES PARTENARIATS RÉGIONAUX

LA COOPÉRATION DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 51

LA COOPÉRATION RÉGIONALE 52

4 LES ORGANISATIONS INSTITUTIONNELLES ET DE SOUTIEN 55

L’OFFICE FRANCO-ALLEMAND POUR LA JEUNESSE (OFAJ) 55

LE FORUM FRANCO-ALLEMAND 55

L’OFFICE ALLEMAND DES ECHANGES UNIVERSITAIRES (DAAD) 56

LA FONDATION ALEXANDER VON HUMBOLDT (AVH) 57

L’ASSOCIATION FRANCO-ALLEMANDE POUR LA SCIENCE ET LA TECHNOLOGIE 59

5 VERS UN ESPACE EUROPÉEN DE LA RECHERCHE 60

LES PIONNIERS 60

L’ESPACE EUROPÉEN DE LA RECHERCHE 61

6 ANNEXES 65

ORGANISATIONS ET ÉTABLISSEMENTS FRANÇAIS 65

ORGANISATIONS ET ÉTABLISSEMENTS ALLEMANDS 66

ORGANISATIONS ET ÉTABLISSEMENTS COMMUNS ET EUROPÉENS 68

APERÇU DES PRINCIPAUX ACCORDS 69

LISTE DES ABRÉVIATIONS 71

SOURCES DES PHOTOGRAPHIES 76

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PREF

ACE

PREFACE

Le 22 janvier 1963, le Président de la République française, Charles de Gaulle, et le Chancelierfédéral allemand, Konrad Adenauer, signaient le Traité de l’Elysée. Cet accord qui marquait le débutde la réconciliation entre la France et l’Allemagne signalait aussi la volonté des deux gouvernementsde coopérer dans tous les secteurs de la vie politique. Parmi les priorités, de Gaulle et Adenauerplaçaient, en visionnaires, la jeunesse, I’éducation et la science. Quelle plus grande richesse, en effet,que l’intelligence de la jeunesse, l’excellence de l’éducation, l’exigence de la science ?

Le 40ème anniversaire du Traité de l’Elysée a offert l’occasion de mesurer les résultats de nosengagements communs et d’ouvrir de nouvelles perspectives à l’heure de l’Europe élargie. Cettebrochure s’en veut un écho stimulant.

Au cours des années, les échanges toujours plus nombreux entre les étudiants, scientifiques etchercheurs français et allemands ont permis que s’affermisse et se structure la coopération scienti-fique et technologique entre nos deux pays. Elle a conduit à la mise en place de grands programmescommuns, à la création d’instituts franco-allemands, tel l‘Institut Laue-Langevin, ou de grandesinstallations, comme la soufflerie transsonique ETW de Porz ou l’installation européenne de rayon-nement synchrotron de Grenoble (ESRF), la plupart de ces grandes réalisations prenant très rapide-ment une dimension européenne, parfois même internationale.

L’excellence de la recherche a été encouragée et récompensée par la création de prix scientifiques,tels les prix Gay-Lussac-von Humboldt (1983), dont plusieurs lauréats, tant du côté français que ducôté allemand, reçurent par la suite le prix Nobel pour la qualité de leurs travaux.

Plus récemment, les nouveaux enjeux économiques induits par la mondialisation ont imposé àl’Europe de nouveaux défis liés à sa capacité d’innover et de créer des entreprises de haute techno-logie. Dès lors, la coopération entre la France et l’Allemagne s’est enrichie dans le secteur destechnologies de pointe et de la recherche pré-compétitive, avec pour objectif de créer une recherched’excellence qui puisse être le noyau d’un futur espace européen de la recherche.

Le Forum de la coopération franco-allemande en recherche du 12 février 2002 à Paris a provoqué denouvelles initiatives pour intensifier la coopération dans les domaines qui constituent, au niveaumondial, les grands défis technologiques et les enjeux sociétaux majeurs du futur : espace etaéronautique, nanotechnologies, matériaux, climat et environnement, transports, génomique des

François d’AubertMinistre délégué à la Recherche

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Edelgard BulmahnBundesministerin für Bildung

und Forschung

plantes, sciences humaines et sociales, sciences de la vie et de la santé. L’engagement de continuerla coopération dans la recherche fondamentale à un haut niveau en reste inchangé. Un deuxièmeForum de la coopération franco-allemande en recherche permettra, en 2005, en Allemagne, de lemesurer.

La coopération en sciences humaines et sociales entre nos deux pays devra être encouragée plusavant : elle est, en effet, une condition essentielle si nous voulons comprendre les racines de notreattachement à l’Europe et faciliter son élargissement.

C’est une grande satisfaction de pouvoir constater, dans le domaine universitaire, que les cursusbilingues et les doubles diplômes se multiplient et que la création d’une Université Franco-Allemande (UFA) a vu le jour. Les séjours dans le pays partenaire devraient être une évidence. Nousplaidons pour plus de mobilité et des échanges renforcés entre nos scientifiques, en particulier entreles jeunes chercheuses et chercheurs.

Au moment où le sixième Programme Cadre de Recherche et de Développement (PCRD) de l’Unioneuropéenne porte ses fruits, nous pouvons nous féliciter d’avoir, dans maints domaines d’activité,servi de moteur et de modèle pour la construction d’une coopération scientifique européenne sur lelong terme. Il faut maintenant donner un nouvel élan à cette dynamique pour relever les défis dedemain.

En 1963, les « pères fondateurs » du Traité de l’Elysée croyaient en sa portée et étaient profondémentconvaincus de son importance. Il nous revient maintenant de croire que la France et l’Allemagne ontla capacité de franchir une nouvelle étape en ouvrant de nouveaux domaines de la coopération àune véritable dimension européenne.

Edelgard BulmahnFrançois d’Aubert

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Dès le Moyen Age en effet, Français et Allemandsséjournèrent fréquemment de part et d’autre duRhin pour parfaire leur formation universitaire ouartisanale. C’est ainsi que grands bâtisseurs,tailleurs de pierre, ébénistes ou imprimeurstravaillèrent au-delà des frontières, contribuant àopérer véritablement les premiers « transferts detechnologie ».

Plus tard, intellectuels français et allemands prirentl’habitude de se réunir à Paris, à Berlin ou dansd’autres grandes villes universitaires. Cesrencontres suscitèrent des débats animés sur lesidées nouvelles et sur l’acquisition et l’intégrationdes nouvelles connaissances scientifiques,constituant ainsi l’amorce des premières recherchescommunes.

LE DÉVELOPPEMENT DES RELATIONS FRANCO-ALLEMANDES

EN RECHERCHE ET TECHNOLOGIE

L’Europe des savants s’est constituée dès le Moyen Age. Ce furent d’abord lesclercs, puis les humanistes et les astronomes qui diffusèrent ce que l’on peutappeler une première culture scientifique européenne, diffusion que l’inventionde l’imprimerie accéléra considérablement. Au cours de cette période, d’étroitesrelations, politiques, économiques, culturelles et scientifiques, se tissèrent alorsentre les régions qui forment aujourd’hui la France et l’Allemagne .

Le Chancelier Fédéral, Konrad Adenauer, et le Présidentde la République Française, Charles de Gaulle, signent,le 22 janvier 1963, dans le Palais de l’Elysée, le traitéengageant la coopération franco-allemande.

Original du traité relatifà la coopération franco-allemande.

« (...) B. Défense

I - Les objectifs poursuivis dans ce domaine seront lessuivants :

1. Sur le plan de la stratégie et de la tactique, lesautorités compétentes des deux pays s’attacheront àrapprocher leurs doctrines en vue d’aboutir à desconceptions communes. Des instituts germano-françaisde recherche opérationnelle seront créés.

(...) C. Education et jeunesse

(...) Coopération en matière de recherche scientifique

Les organismes de recherche et les institutsscientifiques développeront leurs contacts encommençant par une information réciproque pluspoussée; des programmes de recherches concertéesseront établis dans les disciplines où cela se révèlerapossible. »

Extraits du Traité de l’Elysée du 22 janvier 1963

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Le voyage qu’Alexander von Humboldt fit enAmérique du Sud avec le botaniste AiméBonpland, les travaux qu’il mena en coopérationavec Joseph Louis Gay-Lussac ou les recherchesproductives que fit Justus von Liebig dans lelaboratoire privé de Gay-Lussac en sont l’illustration.

La guerre de 1870, puis surtout les deux guerresmondiales, suspendirent ces relations.

Bien que l’entre-deux-guerres ait vu naître desamitiés entre scientifiques des deux pays, commecelle qui unit Paul Langevin et Albert Einstein ouencore celle qui rapprocha Louis de Broglie etMax Planck, savants qui, très tôt, militèrent enfaveur de la réconciliation franco-allemande, celle-ci ne s’est véritablement amorcée qu’au sortir dela deuxième Guerre mondiale, grâce à l’actiond’hommes politiques, tels que Charles de Gaulle,Konrad Adenauer, Jean Monnet et Robert Schu-man. Dans un premier temps, la voie bilatérale durapprochement franco-allemand fut difficile à

mettre en place tandis que celle qui passait par lebiais de l’Europe, puis de l’alliance occidentales’avérait plus praticable. A Lausanne, en 1949,lors d’une manifestation réunissant 170personnalités du monde culturel et intellectueleuropéen, Louis de Broglie, prix Nobel français dephysique, lança un appel invitant les savantseuropéens à travailler ensemble. C’est ainsi quenaquit le projet de création d’un centre européenpour la physique des particules, qui aboutit, en1954, à la fondation, par la France, l’Allemagne etdix autres pays, du Centre Européen deRecherches Nucléaires (CERN) à Genève.

En 1958, la France et l’Allemagne signèrent leurpremière convention bilatérale pour la créationde l’Institut franco-allemand de recherches deSaint-Louis (ISL), qui devint l’établissementfranco-allemand de recherches pour l’armement.Puis, des établissements d’enseignement supé-rieur, des centres de recherche et des entreprisesconclurent des accords promouvant la coopéra-

Extraits de la déclaration commune àl’occasion du 40e anniversaire du Traité de

l’Elysée22 janvier 2003

Rendre la France et l’Allemagne plus solidaires par unecoopération plus intense

(…) 17. Notre objectif est d’encourager les jeunes de nosdeux pays à considérer la France et l’Allemagne commeun cadre unique pour l’accomplissement de leurs étudeset l’exercice de leur profession. Pour faciliter leséchanges d’étudiants et de jeunes en formation ainsi quela mobilité professionnelle, nous continuerons d’œuvrerà une pleine et entière reconnaissance réciproque de nosdiplômes et à favoriser la transparence et lacomparabilité de nos qualifications professionnelles. Lesministres compétents identifieront les obstacles quirestent à surmonter, arrêteront, d’ici le prochainSommet franco-allemand, un calendrier précis pour la réalisation de cet objectif et devront rendre compte régulièrementdes progrès enregistrés en ce sens. Il conviendra de promouvoir le développement de l’Université franco-allemande et dela mettre en mesure d’accueillir le plus grand nombre d’étudiants possible. La France et l’Allemagne souhaitent luidonner une nouvelle dimension en proposant à leurs partenaires européens de favoriser la constitution de groupementsd’établissements d’enseignement supérieur. A l’avant-garde de l’Europe universitaire, ceux-ci offriront aux étudiants unparcours académique intégré au plan européen. (…)

Recherche et développement technologique

35. Nous souhaitons poursuivre le développement de la coopération franco-allemande pour contribuer à la création d’unespace européen de recherche, notamment par des actions en faveur de la mobilité des chercheurs et du développementdes formations doctorales au sein de l’Université franco-allemande. Nous sommes déterminés à donner un nouvel élan ànotre coopération spatiale, notamment dans le domaine des lanceurs. Nous sommes favorables à ce que soit expressé-ment insérée dans les traités la compétence de l’Union européenne dans le domaine spatial. Etant donné les derniersdéveloppements connus par cette technique, nous nous prononçons à nouveau fermement contre le clonage d’êtreshumains, dans le droit fil de l’initiative franco-allemande prise dans le cadre de l’Organisation des Nations Unies. Nousfavoriserons la coopération entre les établissements de recherche français et allemands pour leur permettre des’engager encore plus efficacement, ensemble, dans la lutte contre le cancer. (...)

Rencontre de membres des gouvernements français etallemand à l’occasion des consultations franco-allemandes du 22 janvier 2003 à Paris

A l’occasion des consultations franco-allemandes, lesdeux gouvernements se réunissent à Paris pour le 1erconseil des ministres conjoint du 22 janvier 2003.

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tion scientifique et technologique entre les deuxpays. Toutefois, jusqu’aux années 60, c’est sur-tout au niveau européen que la France et l’Alle-magne développèrent des partenariatsincontournables, comme par exemple au seindu CERN, de l’EURATOM, de l’« InternationalAtomic Energy Agency » (IAEA) et des deux or-ganisations spatiales ELDO et ESRO.

LE TRAITÉ DE L’ELYSÉE

Le Traité sur la coopération franco-allemande du22 janvier 1963, ou Traité de l’Elysée, marque uneétape essentielle dans l’histoire des relations en-tre la France et l’Allemagne. Par la signature de ceTraité, les efforts déployés par Charles de Gaulle,Président de la République Française, et Konrad

Adenauer, Chance-lier de la RépubliqueFédérale d’Allema-gne, pour réconci-lier les deux pays, sevoient couronnésde succès. Certes,dans le texte duTraité de l’Elysée, lascience n’est évo-quée que de façonplutôt marginalesous le titre « Ques-tions Relatives àl’Education et à laJeunesse », et latechnologie n’est

mentionnée que sous la rubrique « Défense ».Néanmoins, le mécanisme fixé par le Traité, quiconsiste à établir des consultations régulières en-tre les chefs d’Etat et de gouvernement, entre leursgouvernements et les administrations, a conduitles ministres responsables de la recherche et de latechnologie à placer de plus en plus souvent, aucœur de leurs entretiens, la coopération bilaté-rale et à se concerter au sein d’organisations mul-tilatérales. Ces ministres se virent bientôt attri-buer un rôle important au sein des consultationssemestrielles.

PRINCIPALES ÉTAPES

Les efforts qui furent entrepris au cours de l’après-guerre pour réconcilier la France et l’Allemagne vont

conduire à développer, bien au-delà de la coopéra-tion entre les deux gouvernements, des relationsdont la diversité et la multiplicité s’avèreront parti-culièrement remarquables. Une rétrospective sur40 ans montre que ces relations sont le plus sou-vent marquées par de grandes avancées, quelque-fois par des échecs.

En 1967, deux grands projets franco-allemandsont été scellés dans le cadre d’accords inter-gouvernementaux. Il s’agissait, d’une part, de laconstruction et de la mise en service à l’InstitutLaue-Langevin (ILL) de Grenoble d’un réacteur àhaut flux, et d’autre part, du développement dusatellite de télécommunications SYMPHONIE. Pasà pas, les gouvernements ont ensuite élargi leurcoopération à d’autres champs d’activités. Le nom-bre de projets et de programmes de coopérationmenés par des instituts de recherche et par desentreprises, ainsi que leur portée, ont connu unerapide progression, même si, dans quelques sec-teurs, la coopération s’est heurtée à de sérieusesdifficultés et s’est soldée par des échecs (réacteursà eau légère, système informatique Unidata).

De manière générale, les années 70 marquent lepassage des actions strictement bilatérales à uneouverture vers d’autres partenaires européens. Nosdeux pays ont, par exemple, participé à la créationd’établissements de recherche européens, tels leLaboratoire Européen pour la BiologieMoléculaire (EMBL). Ils ont contribué à la mise enplace d’activités de recherche communes dans lecadre de la Coopération Européenne dans le do-maine de la Recherche Scientifique et Technique(COST), qui, entre autres choses, ont mené à lacréation du Centre Européen pour les PrévisionsMétéorologiques à Moyen Terme (ECMWF). Demême, la création de l’Agence Spatiale Euro-péenne (ESA) en 1975 et le développement dulanceur ARIANE sont nés d’initiatives prises par lesdeux pays.

Au niveau bilatéral, la coopération s’orienta dansles années 70 vers de nouvelles directions : dans ledomaine des transports par le biais de DEUFRAKO,en technologie de l’information et de la communi-cation avec le développement du satellite franco-allemand TV/SAT/TDF ou encore en recherche fon-damentale avec les travaux communs entrepris dès1971 par le CNRS et la DFG, et, au sein de l’Institutde Recherche en Astronomie Millimétrique (IRAM).

La fonction de COORDINATEUR POUR LA COOPÉRA-TION FRANCO-ALLEMANDE fut créée, en Franceet en Allemagne, lors de la signature duTraité de l’Elysée. Les coordinateurs, pla-cés auprès des ministères des Affairesétrangères de leur pays respectif, ontœuvré pour un renforcement des activitésbilatérales. La déclaration commune, si-gnée le 22 janvier 2003 à l’occasion du40ème anniversaire du Traité de l’Elysée, adonné lieu à la nomination, en France eten Allemagne, d’un secrétaire général pourla coopération franco-allemande rattachéau Chancelier et au Premier ministre, quiaura pour fonction de coordonner la con-certation entre les deux pays.

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Des expériences communes, menées à l’accéléra-teur d’électrons PETRA et au laboratoire DESY àHambourg, ont abouti à la découverte des gluonset ont permis plus tard la construction del’accélérateur de particules HERA.

Au milieu des années 80, les Programmes Ca-dres en Recherche et Développement technolo-gique (PCRD), menés par la CommunautéEuropéenne afin de renforcer la compétitivité del’économie européenne et d’améliorer la qualitéde vie de ses citoyens, offrirent à la France et àl’Allemagne l’occasion de conjuguer leur poten-tiel scientifique. Par ailleurs, ce sont nos deux paysqui ont pris l’initiative de la création du pro-gramme EUREKA et y ont joué un rôle moteur,dès sa mise en place. Mais il y eut aussi des échecs.Par exemple, la recherche commune en technolo-gie des trains à sustentation magnétique s’estarrêtée. De même, la France et l’Allemagne ontcoopéré pendant plusieurs années de manièretrès efficace pour le développement de nouveauxsystèmes de réacteur, comme le Réacteur à NeutronRapide (RNR) ou l’« European Fast Reactor » (EFR),qui ont ensuite été abandonnés.

En outre, ce sont le plus souvent des projets franco-allemands et des accords de recherche bilatérauxqui servent de noyau aux coopérations, qu’ellessoient européennes ou multilatérales. On peutciter en exemple les travaux de l’Office Nationald’Etudes et de Recherches Aérospatiales (ONERA)et du Centre Aérospatial Allemand (DLR) sur leshélicoptères et les recherches pour des avions detransport, ou bien la coopération entre les pro-grammes nationaux Génoplante et Gabi dans ledomaine de la recherche sur le génome des plan-tes ou bien encore la coopération en rechercheocéanographique.

Les relations franco-allemandes en recherche sontégalement marquées, à partir des années 90, parun souci grandissant de pousser la coopérationdavantage vers les applications de la recherche :c’est ainsi que l’on assiste à la mise en place de lacoopération franco-allemande dans le domainedes lasers par la création, en région parisienne,d’un centre technique dédié au transfert destechnologies laser (CLFA : Coopération LaserFranco-Allemande). Il est intéressant de noter aussila création de laboratoires communs entre leCentre National de la Recherche Scientifique(CNRS) et la Société Max Planck (MPG).

Aujourd’hui, pour maîtriser le processus demondialisation et faire que la transition entre lasociété industrielle et une société du savoir scien-tifique s’effectue de manière performante, il estindispensable que l’exploitation des résultats dela recherche aboutisse à la création de produitsinnovants, à la mise en place de procédés nou-veaux ou de services. Conscientes de ces enjeux,la France et l’Allemagne encouragent les projetsde recherche menés en partenariat avec le milieuindustriel. Outre le transfert de technologies etl’échange de jeunes scientifiques, la constitu-tion d’un Espace Européen de la Recherche joueégalement un rôle croissant dans la coopérationbilatérale. De plus, les consultations entre nosdeux pays autour de projets multilatéraux et ausein d’organisations européennes prennent uneplace grandissante.

Si dans les domaines de la recherche et del’enseignement, les programmes européens sesituent au premier plan, les initiatives émanentfréquemment de propositions communesfranco-allemandes. Ceci est vrai aussi bien au

Le 12 février 2002 à Paris, s’est tenu, en présence des deux ministres de la recherche, le forum de la coopération franco-allemande en recherche, dans le but d’approfondir et d’optimiser la coopération en recherche et technologie.

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niveau de la politique spatiale européenne quepour la recherche fondamentale au sein d’or-ganisations européennes.

Tout récemment, à l’initiative conjointe des deuxministres français et allemand de la recherche,un important forum a été organisé dans le butd’approfondir et d’optimiser la coopération enrecherche.

Ce Forum de la Coopération Franco-Alle-mande en Recherche – qui constitue une étapemarquante dans l’évolution des relations entreles deux pays sur le plan scientifique et techni-que – s’est tenu le 12 février 2002, à Paris, auSénat, en présence de hautes autorités politiqueset scientifiques des deux pays. Sept domaines,jugés prioritaires par la France et l’Allemagne,ont été retenus pour être mis à l’ordre du jour duForum :

●●●●● espace et aéronautique

●●●●● nanotechnologies

●●●●● matériaux

●●●●● environnement et climat

●●●●● transports

●●●●● génome des plantes

●●●●● sciences de la vie et santé.

Ont été également abordés dans le contexte du Fo-rum, la mobilité des chercheurs et les problèmesde bioéthique.

A la suite du Forum, les deux gouvernements ontdemandé que des rapports d’étape sur l’étatd’avancement des travaux leur soient présentésrégulièrement, notamment dans le cadre du Con-seil des ministres conjoint mis en place à l’occa-sion de la célébration du 40ème anniversairedu Traité de l’Elysée. La feuille de route établieen commun constitue la base du programme detravail et du suivi de la coopération.

Depuis le Forum, la coopération, dans certainssecteurs, a abouti soit à des appels d’offrescommuns dans le cadre des programmesnationaux français et allemands, soit à despropositions communes dans le cadre desprogrammes de l’UE.

LES PARTENAIRES DE LA COOPÉRATION

La coopération bilatérale est ancienne et riche.Ce furent d’abord les échanges spontanés dechercheurs et les projets, nombreux, qui endécoulèrent, qui conduisirent à structurerdavantage la coopération par le biais d’accordsformels, en prenant en compte les prioritésdéfinies par les gouvernements, au fur et àmesure que s’élaborait, en France et enAllemagne, puis au niveau européen, unevéritable politique de la recherche.

La coopération a tout naturellement débuté, dansles régions frontalières, par des échanges informelsdus à la proximité géographique. Cette proximitégéographique accéléra de manière décisive lerapprochement entre la France et l’Allemagne etconduisit plus tard à des réalisations communes,notamment à la création, le 19 octobre 1989, de laConfédération Européenne des Universités du RhinSupérieur ou à la création d’instituts communstransfrontaliers.

Les grands organismes de recherche ou lesinstitutions chargées de soutenir, en France eten Allemagne, la recherche fondamentale,formalisèrent, les premiers, la coopération entreles deux pays. Ces accords se multiplièrent àpartir des années 80, pour couvrir la quasi-totalitédes domaines de recherche.

Parallèlement, la coopération entre leslaboratoires universitaires se développaitrapidement pour constituer un véritable maillagequi a trouvé son aboutissement dans la création,à la suite du Sommet de Weimar (septembre1997), de l’Université Franco-Allemande (UFA).

En ce qui concerne la coopération industrielle, ilexiste des relations de coopération diverses entreles entreprises, comme entre le groupe françaisAérospatiale Matra et l’allemand « DaimlerChrysler Aerospace AG » qui fusionnèrent enjuillet 2000. Depuis quelques années descoopérations entre des Petites et MoyennesEntreprises (PME) des deux pays se sontégalement développées au niveau européen. Lespremiers contacts ont largement bénéficié duconcours des Coopérants du Service National(CSN) scientifiques.

Il convient de souligner la fonction centrale quejouent, pour leur part, aussi bien en France qu’en

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Allemagne, les établissements d’enseignementsupérieur et les établissements extra-universitaires allemands.

Les chapitres qui vont suivre présenteront unerétrospective de la coopération scientifique ettechnologique telle qu’elle s’est développée auniveau de la recherche publique.

En France, parmi les organismes de recherchequi sont actifs dans la coopération franco-alle-mande ont peut citer : le Centre National de laRecherche Scientifique (CNRS), le Centre Natio-nal d’Etudes Spatiales (CNES), le Commissariatà l’Energie Atomique (CEA), l’Institut Nationalde Recherche en Informatique et en Automati-que (INRIA), l’Institut National de la Santé et dela Recherche Médicale (INSERM), l’Institut Fran-çais de Recherche pour l’Exploitation de la Mer(IFREMER), l’Institut National de la RechercheAgronomique (INRA), l’Institut National deRecherche sur les Transports et leur Sécurité(INRETS) et l’Office National d’Etudes et de Re-cherches Aérospatiales (ONERA).

Les organismes de recherche français serontprésentés en détail au chapitre 2 qui traitent desdifférents secteurs de la coopération.

Le CNRS est le plus grandorganisme de recherchefrançais. Il couvre tous lessecteurs de la recherche

fondamentale, de la physique aux sciences hu-maines et sociales. En 1971, il fut le premier àconclure un accord de coopération avec un or-ganisme allemand, la DFG, pour soutenir, dansles différents secteurs de la recherche, les échan-ges de chercheurs et les coopérations bilatéralesqui découlaient de ces échanges.

Le LABORATOIRE DES CHAMPS MAGNÉTIQUES INTENSES (LCMI), plus connusous le nom de « Grenoble High Magnetic Feld Laboratory »(GHMFL) a été mis en place à la fin des années 60 par le CNRS. Celaboratoire est utilisé pour des expériences en recherche sur lesmatériaux. Depuis 1972, le « MPI für Festkörperforschung » y estimpliqué au travers de ses recherches en physique des solides.Klaus von Klitzing y découvrit en 1980 l’« effet Hall quantiqueentier», pour lequel il obtint le prix Nobel de physique en 1985.De 1994 à 2001, des chercheurs menèrent à bien un grand projeteuropéen sur les champs magnétiques intenses allant jusqu’à 60Tesla et avec une durée d’intensité de 20 ms. Le BMBF, l’UE et larégion Rhône-Alpes prirent en charge une partie du coût. Depuis1998 des chercheurs développent en coopération avec l’entreprise« Oxford-Instruments » un nouvel aimant hybride, qui permetd’atteindre des champs magnétiques allant jusqu’à 40 Tesla.www.ghmfl.polycnrs-gre.fr

Le CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE (CNRS),fondé en 1939, est placé sous la tutelle du minis-tère chargé de la recherche en France. Il est, enEurope, le plus grand organisme de recherche fon-damentale. Il possède, de ce fait, le plus grandpotentiel d’innovation qui peut être mis au servicede la société. Le CNRS est composé d’environ 1265unités de recherche, gérées par 18 délégationsrégionales, dont 80% en partenariat avec l’Ensei-gnement Supérieur et avec les autres organismesde recherche français. Le nombre de laboratoirespropres du CNRS est en nette et régulière diminu-tion, au profit des unités mixtes, constituées no-tamment avec les universités. Au total, ce sont26000 personnes, dont 11770 chercheurs et 14390ingénieurs et techniciens (chiffres de 2003). Le CNRScompte 20 programmes interdisciplinaires de re-cherche, regroupés au sein de 8 départementsscientifiques et au sein de deux instituts (IN2P3 etINSU), qui couvrent l’ensemble des disciplines scien-tifiques, à savoir :

• Sciences physiques et mathématiques,• Physique nucléaire et corpusculaire,• Sciences et technologies de l’information et

de la communication,• Sciences de l’ingénieur,• Sciences chimiques,• Sciences de l’Univers,• Sciences de la vie,• Sciences de l’homme et de la société.

Il dispose aussi de 10 représentations à l’étranger,dont une à Bonn. Au niveau national, il travailledans le cadre de 3800 accords de coopérationconclus avec plus de 1000 partenaires, établisse-ments de recherche et d’enseignement supérieur,Grandes Ecoles. Au niveau international, il est im-pliqué dans de nombreux programmes de coopé-ration scientifique et technique.

Récemment, le CNRS a fait un effort particulierpour développer la valorisation de la recherche etle partenariat avec les entreprises (2800 contratsindustriels en cours avec les entreprises, plus de130 créations d’entreprises à partir de laboratoi-res CNRS depuis 1999). www.cnrs.fr

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Cet accord fut suivi, dix ans plus tard, par uneconvention d’échange avec la MPG (1981) et uneconvention avec l’AGF (aujourd’hui laSociété Helmholtz (HGF), (1983)).

Par ailleurs, dès 1979, le CNRS ouvrit à Bonn unbureau de représentation. Ce bureau contribuaainsi à la mise en place, dans des domaines va-riés, d’un vaste réseau bilatéral de partenairesdont l’action se concrétisa aussi bien par la créa-tion d’établissements communs de rechercheque par des alliances franco-allemandes et euro-péennes, qui aboutirent par exemple, à la créationde Laboratoires Européens Associés (LEA) ou deGroupements de Recherche Européens (GDRE).

Le CNRS et la MPG ont été les initiateurs de cesinstruments exceptionnels que sont les Labora-toires Européens Associés. Cette forme très par-ticulière de coopération permet de mener encommun des travaux de recherche limités dansle temps et, grâce à une gestion commune, demettre en place pour les réaliser, les personnelset les moyens nécessaires. A l’heure actuelle, ilexiste des LEA dans de nombreux domaines : enastrophysique, en recherche sur les polymères,en droit pénal, en physique des microstructures

et des particules, ainsi que dans le domaine de lacatalyse.

Depuis 1985, le CNRS met également en œuvre,au titre de sa politique de coopération interna-tionale, ce qu’il désigne sous le vocable de Pro-grammes Internationaux de Coopération Scien-tifique (PICS). Ces programmes sont dotés definancements destinés à favoriser, notamment,les échanges de scientifiques et à soutenir l’or-ganisation d’ateliers communs.

Ces programmes incluent également des parti-cipations provenant d’une soixantaine d’établis-sements universitaires et extra-universitaires.

Soucieux de préparer les nouvelles générationsde jeunes scientifiques, le CNRS a mis en placeune série de programmes et a ouvert ses con-cours annuels aux scientifiques d’autres pays.Par ailleurs, le Centre organise tous les ans lesrencontres « Sciences et Citoyens », qui regrou-pent, au Futuroscope de Poitiers, des jeunesétudiants venant des pays de l’Union Euro-péenne et des scientifiques autour de 10 thè-mes de discussion.

L’INSTITUT DE RADIO ASTRONOMIE MILLIMÉTRIQUE (IRAM) :Sur l’initiative de chercheurs français et allemands, l’IRAM a étéfondé en 1979 à Grenoble par le CNRS et par la MPG. Les activités del’institut tournent autour de deux observatoires radio-astronomiquesdans la Sierra Nevada espagnole et en France. Par ailleurs, l’IRAMdéveloppe à Grenoble, dans des laboratoires techniques, desinstruments pour la détection et l’analyse de spectres, ainsi que deslogiciels de développements.

Les scientifiques français, allemands et espagnols sont les plusnombreux au sein de l’institut. Cependant, pour une optimisation desrecherches, le critère de sélection des projets est essentiellementleur qualité scientifique. Ainsi, le télescope de 30 mètres dediamètre de Pico Veleta en Espagne et celui de 15 mètres dediamètre du Plateau de Bure en France sont également mis à ladisposition de chercheurs d’autres pays européens, des Etats-Unis etdu Canada. L’ensemble des expériences faites au sein de l’IRAM estrepris dans le projet international de grande envergure « AtacamaLarge Millimeter Array» (ALMA). www.iram.fr

L’INSTITUT DE RADIO ASTRONOMIE MILLIMÉTRIQUE (IRAM) :Sur l’initiative de chercheurs français et allemands, l’IRAM a étéfondé en 1979 à Grenoble par le CNRS et par la MPG. Les activités del’institut tournent autour de deux observatoires radio-astronomiquesdans la Sierra Nevada espagnole et en France. Par ailleurs, l’IRAMdéveloppe à Grenoble, dans des laboratoires techniques, desinstruments pour la détection et l’analyse de spectres, ainsi que deslogiciels de développements.

Les scientifiques français, allemands et espagnols sont les plusnombreux au sein de l’institut. Cependant, pour une optimisation desrecherches, le critère de sélection des projets est essentiellementleur qualité scientifique. Ainsi, le télescope de 30 mètres dediamètre de Pico Veleta en Espagne et celui de 15 mètres dediamètre du Plateau de Bure en France sont également mis à ladisposition de chercheurs d’autres pays européens, des Etats-Unis etdu Canada. L’ensemble des expériences faites au sein de l’IRAM estrepris dans le projet international de grande envergure « AtacamaLarge Millimeter Array» (ALMA). www.iram.fr

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En Allemagne, les piliers de la coopération bi-latérale sont la Société Max Planck (MPG),l’Association Allemande pour la Recherche (DFG),la Société Helmholtz (HGF), la Société Leibniz(WGL), et enfin, dans le domaine de la recher-che appliquée, la Société Fraunhofer (FhG). Acela, il convient d’ajouter la contribution desétablissements d’enseignement supérieur etd’autres institutions qui entretiennent des con-tacts suivis avec des partenaires français.

La recherche de pointe estorganisée autour d’unecoopération intensive entrescientifiques nationaux etétrangers. Les échanges descientifiques, sont, par

exemple, un point fort des instituts de la SociétéMax Planck (MPI), qui comptaient, en janvier2002, 229 scientifiques français invités, soitdeux fois plus qu’en 1995.

En 1981, Le CNRS et la MPG ont signé uneconvention d’échange afin de promouvoir etde soutenir les échanges de scientifiques, quivise également à encourager la mise en œuvrede programmes de recherche communs. De-

puis lors, les deux établissements entretiennentd’étroites relations. En effet, des consultationsau plus haut niveau sont organisées chaque an-

TERAMOBILE

Des scientifiques appartenant à la « FreieUniversität Berlin », à la « Friedrich-SchillerUniversität » de Iéna, ont développé encommun, dans le cadre d’un projet financé parle CNRS et par la DFG, le système Teramobile,premier laser mobile au monde fournissant desimpulsions de 5 terawatts (TW) et 100 fs.Monté dans un conteneur de 6 m seulement, ilconcentre l’état de l’art en technologie laser,permettant d’effectuer des mesures enextérieur, à très grande distance. A l’aide de ce« détecteur atmosphérique », les scientifiquesveulent analyser la composition chimique del’atmosphère terrestre. Ce nouveau systèmepose des problèmes fondamentaux de physiqueet ouvre en même temps des perspectivesd’applications inédites, tels le contrôle de lafoudre ou des mesures multi-polluants.

Vue du rayon laser de Teramobile avec untélescope astronomique de 2 mètres. Le côtégauche correspond à une hauteur d’environ2,5 km et le nuage se trouve à une altituded’environ 9 km. Le rayon est visible jusqu’àune altitude d’environ 18 km.

LA SOCIETÉ MAX PLANCK (MPG) est un organisme derecherche reconnu d’utilité publique ayant le statutjuridique d’une association. Elle gère de façon auto-nome 80 instituts et groupes indépendants de re-cherche qui se consacrent à une recherche fon-damentale axée sur l’obtention de résultats pourdes applications, afin de mettre en place des „cen-tres d’excellence“ qui soient compétitifs sur le planinternational. La MPG a pour tâche de fixer lespriorités de la recherche de pointe et de complé-ter les activités de recherche menées par ailleurs,notamment au niveau universitaire.

La MPG a particulièrement à cœur de contribuerà l’émergence de générations de jeunes équipesde chercheurs. A cette fin, elle encourage la col-laboration entre jeunes scientifiques allemands etétrangers et a mis en place des programmes àdestination des doctorants nationaux et étrangers,notamment dans le cadre des « International MaxPlanck Research Schools » et des post-doc dans lecadre de programmes spéciaux (prix Dieter-Rampacher, médaille Otto-Hahn, boursesSchloeßmann). www.mpg.de

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L’ASSOCIATION ALLEMANDE POUR LA RECHERCHE (DFG),en tant qu’administration centrale auto-gérée,soutient et finance la recherche, toutes disciplinesscientifiques confondues, tout particulièrementla recherche universitaire. Elle contribue notam-ment au soutien des jeunes équipes de recher-che. Si elle finance largement les projets et lesgroupes de recherche individuels, elle soutientégalement la recherche par le biais de program-mes prioritaires et de programmes spécifiquesdans des domaines-clés. Par ailleurs, elle épauleaussi les « Graduiertenkollegs » (écoles doctorales),finance les infrastructures de recherche, commele navire polaire de l’AWI « Polarstern » ou lecorpus des bibliothèques scientifiques et parti-cipe au développement de structures d’informa-tion dans les universités. Elle joue également unrôle essentiel dans la mise à disposition et le re-nouvellement de grands équipements derecherche dans les universités. Elle conseille lesparlements et les autorités régionales etgouvernementales, veille à l’articulation recherche-industrie et aux intérêts de la rechercheallemande sur le plan international. Enfin, elleentretient d’étroites relations scientifiques avecde nombreux pays. www.dfg.de

née et des rencontres informelles ont lieu en margede manifestations européennes, telles celles de laFondation Européenne de la Science (ESF) et des« European Union Research Organisations Headsof Research Councils » (EUROHORC).

●●●●● La France se situe aujourd’hui, à côté desÉtats-Unis et de la Grande-Bretagne, parmiles principaux partenaires de la MPG. Eneffet, depuis l’année 2001, 335 projets exis-tent, sans compter ceux des LEA et les PICS.Les recherches y sont essentiellement con-centrées sur la biologie, la météorologie, lachimie, l’astronomie, la recherche gravita-tionnelle et planétaire, la recherche en scien-ces des matériaux, ainsi qu’en droit pénal.

●●●●● Nos deux pays coopèrent également dansle cadre de deux établissements de re-cherche communs : le Laboratoire desChamps Magnétiques Intenses (jusqu’à fin2004) et l’Institut de Radio Astronomie Mil-limétrique.

●●●●● En 1998, le CNRS et la MPG se sont misd’accord sur une politique visant à favoriserde manière croisée la constitution de viviersde jeunes chercheurs. En fonction de ceprincipe, un scientifique allemand confirmédirige un groupe de jeunes chercheurs ausein d’une unité CNRS, tandis que,parallèlement, un scientifique français estresponsable d’un groupe similaire au seind’un institut de la Max Planck. Grâce à untel programme d’échanges, le fait depréparer les futures générations dechercheurs se couple avec la dimensioninternationale.

Le CNRS et la MPG ont signé le 18 mars 2003 àMunich un nouvel accord de coopération. Cetaccord doit avant tout mener à une intensifica-tion de la coopération entre des équipes derecherche des deux pays, ainsi qu’à l’utilisationcommune d’équipements et d’établissements.De plus, la mise en place d’un nouvel LEA dansle domaine des magnétismes (MESOMAG) aété conclue par une convention et deux LEAinitiés en 1998 dans les domaines de la recher-che sur les polymères et en droit pénal ont étéreconduits pour deux années supplémentaires.Sur 7 LEA, 6 unissent le CNRS et la MPG.

La coopération internationaleest de même un élémentconstitutif de la politique de

recherche menée par l’Association Allemandepour la Recherche (DFG). Ses statuts spécifient,en effet, qu’elle s’engage à entretenir desrelations avec la recherche étrangère et dès 1971,elle signait, dans ce but, avec le CNRS, uneconvention de coopération scientifique.

Cet accord a, du reste, servi, durant ces dernièresannées, à soutenir des projets communsfédératifs de grande envergure dans diffé-rents domaines et il a été complété au cours del’année 2001.

Au titre des projets fédératifs, on peut citer parexemple, ceux qui ont été menés dans lesdomaines de la physique des flux (programmecommun franco-allemand – « SimulationNumérique d’Ecoulements ») , de la biologie etde la chimie, programmes liés, la plupart dutemps, à des programmes prioritaires (« Schwer-punktprogramme » ), ou à des programmesspécifiques ( « Sonderforschungsbereiche » ) dela DFG.

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Il existe, dans d’autres secteurs, notammenten sciences de l’ingénieur, dans le domaine del’océanographie et de la recherche polaire, dela recherche sur les lasers, et même dans ledomaine des sciences sociales et humaines,des coopérations transfrontalières importan-tes et une interaction des programmesprioritaires et des programmes spécifiques desdeux pays dont le nombre est difficile à évaluer.

Le CNRS et la DFG ont rédigé, en 2001, un ap-pel d’offres commun dans le domaine de lachimie. Environ 30 projets d’une durée maxi-male de trois ans ont pu ainsi être soutenus,dès fin 2002. Par le biais de ces appels d’offreset de ces expertises communs, l’objectif estd’établir une plateforme bilatérale et euro-péenne. Le financement de ces projets doit êtreassuré par les organisations qui y sontimpliquées, en fonction de leur participation.

Il existe, depuis 1978, un accord de coopéra-tion scientifique dans le domaine des sciencesbiomédicales avec l’INSERM, qui fut principale-ment utilisé, durant ces dernières années, pourl’échange de boursiers.

A l’heure actuelle, de surcroît, il apparaît queles formes de coopération entre pays sedistinguent de moins en moins du contexteeuropéen. C’est ainsi que de nouvellespriorités pour la recherche sont apparues à lasuite de l’ouverture de programmes européensà des pays de l’Europe centrale et orientale et

de l’ex-URSS. En 2000, le CNRS, la DFG etl’INTAS (« International Association for thePromotion of Cooperation with Scientists fromthe New Independant States of the FormerSoviet Union ») ont annoncé simultanémentl’ouverture d’un programme destiné àsoutenir, dans le domaine de la recherche, unecoopération multilatérale et interdisciplinairesur le problème du bassin de la mer d’Aral. Lestrois organisations se sont alors mises d’accordsur cinq thèmes : l’eau potable, la santé, lesressources, l’agriculture et le climat. En 2001,INTAS a approuvé 19 projets.

Pour la SociétéFraunhofer (FhG), larecherche appliquéeet l’innovation doi-

vent avant tout être performantes et les nouvel-les connaissances rapidement mises en pratique.La FhG est particulièrement attentive à consti-tuer, grâce à ses contacts avec l’industrie, desréseaux de partenaires au niveau européen, àintégrer ses chercheurs dans la communauté in-

Appareils radio et satellites (WorldSpace)

LA Société Fraunhofer (FhG), fondée en 1949 àMunich, est, en Europe, la principale institutionpour la promotion et le soutien de la rechercheappliquée. Elle compte 57 instituts de recherchequi emploient environ 12 000 personnes. Cetteorganisation effectue des recherches innovantessous contrat pour l’industrie, le secteur tertiaire etle service public. Elle est également prestataire deservices. Dans le paysage allemand de la recher-che, la FhG se comprend comme le moteur del’innovation et le lien indispensable entre la recher-che et l’industrie. Des études de marché et desétudes sectorielles ciblées sur les aspects technolo-giques lui permettent d’identifier, très tôt, les sec-teurs de la recherche susceptibles de donner lieu àdes produits et / ou procédés innovants ou à desservices et de convertir les résultats de la recher-che en applications. De plus, elle mène, pour lecompte du gouvernement fédéral et des Länder,des recherches stratégiques dans les domaines destechnologies de l’information et de la communica-tion, de l’énergie, de la microélectronique, de laproduction, des transports et de l’environnement.90% des recherches effectuées par la FhG sont lerésultat de contrats passés avec l’industrie (pourles deux-tiers) et avec les administrations.

www.fhg.de

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ternationale et à mettre en place, au niveau ins-titutionnel, des coopérations sur le long terme.C’est ainsi que, la Joint-Venture de 1996,« Coopération Laser Franco-Allemande » (CLFA)sise à Arcueil, s’est imposée comme le plus grandcentre français en recherche et développementappliqués sur le laser. De plus, les scientifiquesde la FhG coopèrent avec des partenaires fran-çais en technologies de l’information et de lacommunication : en 1995, Alcatel Space, l’undes principaux constructeurs de satellites euro-péens, obtint de son homologue américainWorldSpace la mission de concevoir et de réali-ser le premier système numérique de transmis-sion radio pour récepteurs mobiles. Alcatel Spacedéveloppa ce système en étroite coopérationavec l’Institut Fraunhofer pour les circuits intégrés(IIS), et en réalisa les principaux composants. Demême, construit à partir de la technologie debase MP3, l’Afrique et l’Asie ont reçu un systèmepar satellite de transmission radio de grandepuissance, qui est opérationnel depuis l’année2000. Avec l’émergence de l’Espace Européende la Recherche, la FhG veut renforcer lacoopération avec les pays voisins dans troisdomaines-clés : le marché européen de la re-cherche sous contrat, la coopération dans le cadrede projets européens et la coopération bilaté-rale à long terme avec des partenaires de recher-che d’excellence en Europe. La France occupeune place importante dans cette coopération.

Les 15 centres membres de la SociétéHelmholtz (HGF) sont des partenairesdont la compétence est reconnuedans les réseaux de recherche inter-nationaux. Depuis plus de 40 ans, enraison des centres d’intérêt qu’ils ont

en commun, les différents centres de recherchede la Société Helmholtz coopèrent de manièresuivie avec des établissements de recherchefrançais, en particulier dans les domaines de larecherche fondamentale, de la rechercheocéanographique et polaire, en biotechnologieou en médecine.

En 1979 eurent lieu les premiers entretiens entrele CNRS et l’AGF (Arbeitsgemeinschaft derGroßforschungseinrichtungen, association quia précédé l’actuelle HGF), qui aboutirent à unaccord de coopération portant sur l’échange descientifiques, la coopération entre établissements

de recherche des deux pays, ainsi que la diffusiondes résultats issus des recherches communes.

Ils aboutirent en 1983 à une convention pourle soutien et le développement de la coopérationscientifique entre le CNRS et l’AGF. L’objectif desactivités communes fut l’échange de scientifiques,l’intensification de la coopération entre les éta-blissements de recherche des deux pays, ainsique la diffusion des résultats des recherches duCNRS et de l’AGF.

Dans le cadre de la convention, les échangesde chercheurs portèrent annuellement sur 10scientifiques, pour des séjours d’une durée de3 mois dans le pays partenaire. Ces relationsdurables engendrèrent des activités communes,qui portent plus précisément, depuis le milieudes années 80, sur la recherche sur l’environnementet la recherche sur les matériaux.

Afin d’intensifier les activités communes et deleur donner de nouvelles impulsions, le CNRSet la HGF ont signé en janvier 2003 un nouvelaccord. Celui-ci est dans la continuité desnouvelles orientations de la HGF décidées en2001, qui tendent vers une plus grande mise enréseau à l’international. En effet, l’accord per-mettra l’élargissement des instruments de coopé-ration existants – tout particulièrementl’échange de scientifiques et le transfert du sa-voir – à de nouvelles formes, comme les Pro-grammes Internationaux de CoopérationScientifique (PICS), les Laboratoires EuropéensAssociés (LEA) ou les Groupements de Recher-che Européen (GDRE).

LA SOCIÉTÉ HELMHOLTZ (HGF) regroupe 15 centresnationaux de recherche en sciences naturelles, entechnologie et en biologie-médicale, qui comptentenviron 24 000 personnes. Sa mission se focalisesur des recherches permettant d’aborder desquestions scientifiques, sociétales et économiquesimportantes afin d’assurer de meilleures conditionsde vie à la population et de mettre en place destechnologies contribuant à la compétitivité del’économie. Pour ce faire, la HGF concentre sesefforts sur six domaines : l’énergie, la Terre etl’environnement, les technologies d’avenir, lastructure de la matière ainsi que les transports etl’espace.

www.helmholtz.de

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LA SOCIÉTÉ LEIBNIZ (WGL), regroupe depuis 1995 dansune même organisation 80 instituts de rechercheet établissements prestataires de services soutenantla recherche. Ils sont scientifiquement, juri-diquement et économiquement autonomes et sontimplantés, pour un tiers d’entre eux, dans lesnouveaux Länder. La WGL est financée par l’Etatfédéral et les Länder et ses activités sont répartiesdans cinq domaines.

La Société Wilhelm Leibniz a pour fonction dereprésenter, à l’extérieur, les intérêts des différentsmembres qui la composent. Elle soutient égalementles jeunes chercheurs et développe des instrumentscommuns pour le contrôle de la qualité etl’évaluation de ses établissements. Sa missiondépasse le cadre régional et concourt à la mise enœuvre de la politique scientifique nationale.

www.wgl.de

La Société Leibniz(WGL) a développé,avec des institutionsfrançaises, une

coopération active et diversifiée, axée principa-lement sur les secteurs de la recherche suivants :sciences humaines et recherche sur l’enseignement,sciences économiques et sociales, géographie,sciences de la vie, sciences physiques et naturelles,mathématiques et sciences de l’ingénieur,recherche pour l’environnement.

Cette coopération comprend en particulier lasignature d’accords de coopération, la créationde réseaux, la mise en place de projets bilatérauxet européens, des publications et des manifesta-tions communes.

De plus, la WGL et l’Office Allemand d’ Echan-ges Universitaires (DAAD ) ont mis en place unprogramme destiné à renforcer les relationsacadémiques avec des partenaires étrangers,intitulé « Programme de bourses DAAD-Leibniz »,qui couvre des séjours pour des doctorantsallant de un à trois ans. Il a pour but d’inciterles jeunes scientifiques étrangers faisant par-

Lieu d’expériencesau réacteur derecherches du «Hahn-MeitnerInstitut » (HMI) àBerlin. Lescaractéristiquesmagnétiques desmatériaux peuventêtre analyséesgrâce au rayonne-ment neutronique.

tie de l’élite de leur pays à venir effectuer unséjour de recherche en Allemagne.

Par ailleurs, le programme « summer student »de la WGL donne aujourd’hui aux jeunes Fran-çais la possibilité de réaliser un séjour de cetype en Allemagne.

Diagramme dediffusion de neutronDiagramme dediffusion de neutron

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LA COOPÉRATION EN

RECHERCHE

La France et l’Allemagne ontdéveloppé d’étroites et d’excep-tionnelles relations de coopérationscientifique et technologique. Iln’est pas possible d’en présenterici l’inventaire complet. Les diffé-rents secteurs de la coopérationseront illustrés par des exemplesconsidérés comme étant les plusreprésentatifs de chaque domaine.

RECHERCHE FONDAMENTALE

La recherche fondamentale en sciences phy-siques et naturelles s’ouvre constamment àde nouvelles dimensions et élabore des sys-tèmes dont la complexité est de plus en plusgrande. Grâce à de très grands équipementset à d’importants moyens instrumentaux, lesscientifiques tentent de résoudre les problè-mes que posent la structure et les propriétésde la matière, depuis les micro-éléments quila composent aux galaxies et à la découvertedu cosmos (accélérateurs de particules, té-lescopes), ou encore la constitution et la dy-namique de la matière condensée (sourcesde rayonnement neutrons, synchrotrons).

La France et l’Allemagne coopèrent depuis plu-sieurs dizaines d’années dans le cadre de trèsgrands équipements communs dans le domainede la physique des hautes énergies, dans celui dela fusion thermonucléaire, de la recherche avecles réacteurs à faisceaux de neutrons, de l’utilisa-tion du rayonnement synchrotron ou encore desrecherches avec de très hauts champs magnéti-ques.

Dans la grande majorité des installationscommunes : le Centre Européen de RecherchesNucléaires de Genève (CERN), l’Institut LaueLangevin (ILL), l’Installation Européenne deRayonnement Synchrotron (ESRF), leLaboratoire des Champs Magnétiques

Intenses (LCMI), tous trois implantés àGrenoble, la France et l’Allemagne, assurentle plus souvent une part très importante dufinancement (100% pour le LCMI, près des 2/3pour l’ILL, environ 50 % pour l’ESRF)

Un réseau étroit de contacts et de coopérationsscientifiques s’est ainsi développé entre cesgrands centres communs et, d’une part, leurséquivalents nationaux français et allemands et,d’autre part, les multiples institutions aussi bienuniversitaires qu’extra-universitaires des deuxpays qui les utilisent.

On peut citer également les projets communsmenés dans les établissements de la SociétéHelmholtz (HGF), tels l’installation du syn-chrotron DESY à Hambourg, l’accélérateur de laSociété pour les ions lourds (GSI) à Darmstadt,

Les TRÈS GRANDS EQUIPEMENTS SCIENTIFIQUES (TGE) sontdes instruments dont le coût et l’importance pourla communauté scientifique sont tels qu’ils justi-fient une programmation particulière de finance-ment pluriannuelle. Les TGE les plus importantsn’ont généralement pu être réalisés que grâce àune coopération internationale, conférant unstatut et un rayonnement tout particulier auxcentres qui les hébergent. La création de grandséquipements de recherche européens est àmettre au crédit de la coopération bilatéralefranco-allemande, car, dans la majorité des cas,la naissance d’un tel instrument de rechercheest partie d’une initiative franco-allemande pourdonner lieu, quelques années plus tard, à uneinstallation européenne, voire internationale.

Structuresupraconductrice del’accélérateurde TESLA

Structuresupraconductrice del’accélérateurde TESLA

Structuresupraconductrice del’accélérateurde TESLA

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les établissements du Centre de Recherches deJülich (FZJ), du Centre de Recherches de Karlsruhe(FZK) et de l’Institut Hahn-Meitner (HMI), ainsi queceux du Centre de Recherches de Rossendorf(Société Leibnitz).

Ainsi, dès la fin des années 60, les scientifiquesde DESY et du Collège de France analysent ladispersion électron-proton et depuis 1977, deschercheurs français participent à des expériencessur l’accélérateur d’électrons PETRA qui ont per-mis la découverte des gluons. L’accélérateur departicules HERA a été construit avec d’importants

financements français. Aujourd’hui, des scientifi-ques français de l’Ecole Polytechnique, des uni-versités de Marseille, de Paris-Sud, Paris VI et VII,ainsi que du Commissariat à l’Energie Atomique(CEA) de Saclay participent sur « HERA Experi-ment H1 » à l’analyse de la structure des protons.

Depuis 1993, des équipes françaises du CentreNational de la Recherche Scientifique (CNRSd’Orsay) (IN2P3, IPN et LAL) et du CEA-Saclay(DSM/DAPNIA), l’équipe allemande de DESY ainsique d’autres partenaires internationaux, ont en-tamé des études préparatoires à un projet d’ac-

Vue sur le tunnel HERA de 6,3 km, àDESY, à Hambourg, avec l’aimantsupraconducteur pour la conduitedu faisceau des protons (en haut)et l’anneau d’électrons (en bas)

La source de rayonnement synchrotronet l’ILL à GrenobleLa source de rayonnement synchrotronet l’ILL à Grenoble

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célérateur supraconducteur «TeV-Energy Super-conducting Linear Accelerator » (TESLA). Dans cecontexte les scientifiques français du CNRS d’Or-say et du CEA-Saclay participent activement à laconstruction et à la mise en service du « TeslaTest Facility » (TTF). Cette technologie des accélé-rateurs constitue également la base pour un laserà électrons libres dans le domaine des rayons X.

Ce projet de laser ouvre de nouvelles perspectivespour la physique, la chimie, la biologie, larecherche sur les matériaux et la médecine. Ildevrait être construit et mis en œuvre sous laforme d’un projet à dimension européenne.

Les chercheurs de DESY et leurs homologuesfrançais de l’Université Paris-Sud à Orsaytravaillent aussi au développement du systèmede calculateurs parallèles « Array ProcessorExperiment » (APE) d’une performance de 1 Tflop,permettant ainsi de faire des prévisions dans desdomaines qui ne sont pas abordables pard’autres méthodes.

Toujours dans le domaine des accélérateurs, uneexpérience commune entre l’accélérateur alle-mand de la GSI et le Grand Accélérateur Nationald’Ions Lourds (GANIL), à laquelle sont associésdes chercheurs du Centre d’Etudes Nucléairesde Bordeaux Gradignan (CENBG), a mis, pour la

première fois, en évidence la désintégration ra-dioactive du fer-45 par émission simultanée dedeux protons. La communauté scientifique tra-vaille sur ce mode de décroissance radioactivedepuis 40 ans et ces recherches ouvrent de nou-velles perspectives pour l’étude de la structuredes noyaux d’atomes et des énergies qui sont aucœur de ceux-ci, ainsi que pour l’étude des pro-cessus astrophysiques.

Dans le domaine des faisceaux de neutrons pro-duits par réacteurs nucléaires, des collaborationsétroites se poursuivent entre l’ILL (leader mondialdans le domaine) et le Centre de Recherches deJülich, et l’Institut Hahn-Meitner et les laboratoi-res français (ORPHEE-LLB de Saclay). Ces collabo-rations concernent toutes les techniques instru-mentales de la diffusion neutronique et notam-ment les détecteurs qui constituent toujours unpoint faible, elles concernent également leséchanges de personnels. En outre, des scientifi-ques français et allemands coopèrent dans lecadre de projets européens, voire internationaux,tel l’« European Neutron Round Table » et déve-loppent au niveau européen des stratégies à longterme pour l’avenir de la diffusion neutronique.

Enfin, sur les parties presque nationales que cons-tituent les « Collaborative Research Groups »(CRG) allemands ou français de l’ESRF et de l’ILL,

Vue de l’accélérateur GSIVue de l’accélérateur GSI

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2Une expérience internationale surl’accélérateur de la GSI et duGrand Accélérateur Nationald’Ions Lourds de Caen (GANIL) amis pour la première fois enévidence la désintégrationradioactive du fer 45 par émissionsimultanée de deux protons. Agauche, construction d’unsystème de mesures pourl’expérience (à la GSI).

Au printemps 1996, le Centre de Recherches de Rossendorf (FZR) et l’ESRF de Grenoble ontsigné un contrat en vue de la construction et du fonctionnement de la « ROssendorferBeamLine » (ROBL). Le premier groupe de scientifiques a officiellement débuté les recherchesen 1999. ROBL élargit les capacités de recherche du FZR grâce à l’utilisation du rayonnementsynchrotron pour déterminer la structure de matériaux modifiés par rayonnement ionique etla structure de radionucléides.

Installations pour des expériences enrecherche sur les matériaux.

Installations pour des expériencesen radiochimie.

Membres du groupe de recherche de la « ROssendorfer BeamLine » (ROBL)

BeamLine »), plusieurs équipes des universitésde Strasbourg, Paris, Nantes et Grenoble colla-borent avec leurs homologues allemands duCentre de Recherches de Rossendorf pourdéterminer la structure de radionucléides. Dansle domaine de la radiochimie, des scientifiquesdu CEA, du CNRS, ainsi que des établissementsd’enseignement supérieur de Paris, Nantes, Stras-bourg et Grenoble, travaillent avec leurs homo-logues allemands.

Enfin, et toujours dans le domaine des grandsou Très Grands Equipements scientifiques, il fautmentionner l’énorme impact qu’ont eu les aidesde l’Union Européenne pour l’accès deschercheurs européens aux grandes installationsnationales ; ce sont ainsi des dizaines d’équipes,souvent universitaires, originaires de presquetoutes les régions, qui viennent de France pourutiliser les installations allemandes de neutrons(HMI, FZJ) ou de rayonnement synchrotron (BESSY2, HASYLAB de DESY, ANKA du FZK) et d’Allema-gne pour utiliser la source française de neutrons(ORPHEE-LLB) et les installations de rayonnementsynchrotron (LURE à Orsay).

Noyau d’hélium

Désintégration

alpha

Force de réaction

les collaborations entre équipes françaises et al-lemandes sont nombreuses et dynamiques. Parexemple, au sein du CRG-ROBL (« ROssendorfer

Laboratoire commun CEA /DSM - CNRS / IN²P³

Grand Accélérateur National d’Ions Lourds

SUBATECH

Laboratoire de physique subatomique et des technologies associées

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RECHERCHE AÉRONAUTIQUE

A l’heure de la globalisation, on ne peut concevoir de se déplacer sans faire appel au traficaérien. Celui-ci, en constant développement, ne doit cependant pas constituer pour l’hommeet pour la nature une source de nuisances. La recherche aéronautique doit prendre en comptedes priorités stratégiques différentes, d’un côté, le maintien d’une compétitivité croissantede l’industrie aéronautique européenne et de l’autre, la diminution de la pollution del’environnement et des nuisances sonores aux abords des aéroports.

La France et l’Allemagne coopèrent étroitementdepuis 30 ans dans le domaine de la rechercheaéronautique. Cette coopération a été initiée pardes accords intergouvernementaux et des pro-grammes de recherche européens. C’est ainsiqu’en 1973, les gouvernements français, alle-mand et britannique, rejoints ensuite par d’autrespays, ont signé une convention intergouverne-mentale. Le « Group for Aeronautical Researchand Technology in Europe » (GARTEUR) ainsi crééavait pour but de mieux coordonner les activitésscientifiques et les infrastructures de recherchedans ce domaine et de mieux utiliser les poten-tiels et les ressources disponibles.

Lors de la préparation des accords et du mon-tage de programmes européens, l’Office Natio-nal d’Etudes et de Recherches Aérospatiales(ONERA) et le Centre Aérospatial Allemand (DLR)s’aperçurent qu’ils étaient complémentaires. Ala suite des concertations annuelles qui ont lieuentre leurs comités directeurs, l’ONERA et le DLR,en 1992, formalisèrent leur coopération par laconclusion d’un accord-cadre.

Cet accord fut suivi en 1998 par l’« Agreementon a DLR-ONERA Partnership in RotorcraftResearch » qui conduisit les deux centres à coor-donner leurs activités de recherche sur les héli-

coptères et à les commercialiser en commun. Cepartenariat est soutenu au niveau institutionnelpar les ministères en charge de l’aéronautiqueet s’insère dans la ligne de la création del’entreprise franco-allemande Eurocopter (enparticulier le développement des hélicoptèresmilitaires « Tigre » et « NH90 »). Au cours del’année 2001, les deux organismes formalisèrentun nouvel accord qui permit d’approfondir unecoopération déjà très active : « Research &Technology General Partnership Agreement ».Toutes les activités de recherche de l’ONERA etdu DLR qui portent sur les hélicoptères, commela commande de rotor, l’émission de bruit, lagénération des vibrations ou l’augmentation deschances de survie lors d’accidents, sont ainsi pla-nifiées. Elles sont ensuite développées en com-mun, après concertation avec l’industrie et avecles ministères compétents des deux pays (parexemple à travers des groupes de projets com-muns et l’échange d’informations et de résul-tats). Ces travaux de recherche constituentaujourd’hui le noyau d’une coopération euro-péenne à grande échelle dans le domaine deshélicoptères.

Le regroupement de l’industrie aéronautiqueeuropéenne autour d’un noyau franco-allemandet la construction du groupe « European

Le Rotor aéroacoustique ERATOen soufflerieLe Rotor aéroacoustique ERATOen soufflerie

Construction spécifiquedes pales du rotor EratoConstruction spécifiquedes pales du rotor Erato

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Aeronautic Defense and Space Company »(EADS) permettent à l’ONERA et au DLR d’appro-fondir leur travail commun dans le domaine dela recherche sur les avions de transport. En effet,dans ce domaine, les deux organismes ont signéen 2001 un accord de coopération, sur la basede l’accord cadre de 1992. La composition d’ungroupe bilatéral de direction et l’élargissementdes projets communs imposent la mise en place,le plus rapidement possible, d’un programmede recherche ONERA-DLR harmonisé.

L’ONERA et le DLR coopèrent aussi dans le do-maine des méthodes de mesures. L’accord surcinq ans, signé en 1999, a pour but de rassem-bler les chercheurs des deux centres dans le do-maine de l’expérimentation fondamentale desécoulements fluides. L’ONERA et le DLR organi-sent, tous les ans depuis 1999, les rencontres« ONERA-DLR Aerospace Symposium » (ODAS)dans le but d’encourager, à côté des conféren-ces scientifiques communes, les contacts ami-caux entre scientifiques des deux organismes etd’aboutir à de nouvelles activités de recherchecommunes. Ces manifestations ont lieu sousl’égide du journal « Aerospace Science andTechnology » (AST), qui est édité par six établisse-ments de recherche européens. Après Paris, Berlinet Cologne, « ODAS 2003 » a eu lieu à Tou-louse. Depuis 2001, l’ONERA et le DLR se parta-

gent un stand aux expositions internationalesdans le domaine de l’aéronautique et exposentensemble les activités de recherche de leurs cen-tres autour de sujets centraux, tels la limitationdu bruit et des émissions polluantes, l’augmen-tation de la sécurité, ainsi que le problème descapacités des systèmes de gestion du traficaérien.

La coopération bilatérale a également porté sesfruits dans le cadre européen. En 1994, surl’initiative des directions des deux organisations,sept centres de recherche européens enaéronautique ont fondé l’« Association ofEuropean Research Establishment in Aeronautics »(EREA), dont les activités ont eu des effets surdes coopérations déjà existantes. Dans cecontexte, la coopération qui existait entre le DLRet son homologue néerlandais dans le domainedes souffleries aérodynamiques a évolué, aucours de l’année 2000, en une alliance tripartite,qui trouve ainsi sa place sur le marché mondial.Par ailleurs, un accord trilatéral a été conclu, en2001, dans le but de fabriquer, en commun ouen concertation, de nouveaux modèles desoufflerie cryogéniques, en particulier pour lasoufflerie transsonique européenne (ETW) àCologne, dont les partenaires principaux sontl’ONERA et le DLR.

A l’avenir, l’ONERA et le DLR prévoient d’inté-grer à leur coopération bilatérale de nouveauxcentres de recherche européens. Il faut aussinoter que des réseaux d’excellence doivent êtremis en place dans le cadre du 6ème PCRD.

L’hélicoptère franco-allemand développéen commun : EC 145

L’OFFICE NATIONAL D’ETUDES ET DE RECHERCHES AÉROSPATIALES

(ONERA), fondé en 1946, est placé sous la tutelledu ministère de la Défense. L’ONERA mène desrecherches en amont des actions des industriels.Ses principales activités sont la modélisation, la si-mulation numérique et l’expérimentation, afin demieux comprendre les phénomènes physiques etle développement de systèmes aéronautiquescomplexes. Les unités de recherche de l’ONERAsont réparties dans huit centres (Châtillon, Salon-de-Provence, Chalais-Meudon, Fauga-Mauzac,Palaiseau, Toulouse, Modane-Avrieux et Lille) etdisposent d’importantes infrastructures, telle lasoufflerie S1 de Modane-Avrieux. L’ONERA estmembre de nombreuses organisations internatio-nales, il prend part aux programmes européensen recherche aéronautique et spatiale et coopèreavec diverses organisations partenaires.www.onera.fr

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RECHERCHE SPATIALE

Au niveau national et européen, les objectifsde la coopération dans le domaine spatial sontaxés sur l’excellence de la recherche et sur saperformance économique. La France et l’Alle-magne ont été les premiers Etats européensà s’engager dans ce domaine. En 1961, leGénéral de Gaulle décréta la création d’unCentre National d’Etudes Spatiales (CNES),et, l’année suivante, la fondation de la« Gesellschaft für Weltraumforschung »(GfW) fut décidée outre-Rhin par le gouver-nement fédéral. C’est sur cette base que sesont développées les grandes agences euro-péennes dans le domaine spatial.

Ces premières initiatives constituaient une ré-ponse aux défis lancés par l’Union Soviétique etpar les Etats-Unis pour la conquête de l’espaceet de l’univers et manifestaient la volonté, pource faire, de fédérer les ressources européennes.

Parallèlement à la création des institutions na-tionales, deux organisations furent créées au ni-veau européen : l’« European Space ResearchOrganization » (ESRO) pour le soutien de la re-cherche spatiale et une organisation pour le dé-veloppement d’un lanceur de satellite européen,l’« European Launcher Development Organi-zation » (ELDO). Dans les deux cas, la France etl’Allemagne en furent les principaux moteurs.De manière analogue, les deux pays jouèrent unrôle majeur dans la création de l’Agence Spa-tiale Européenne (ESA).

Outre leur engagement commun au sein d’ins-tances européennes, la France et l’Allemagnecoopérèrent également au niveau bilatéral. En1967, un accord intergouvernemental a permisla construction de deux satellites de télécommu-nication expérimentaux SYMPHONIE A et B. Aces premières réalisations succéda en 1979, leprojet commun TV-SAT/TDF, qui s’est achevé parla mise sur orbite de deux satellites de télévision.

Aujourd’hui, comme par le passé, l’une des prio-rités de la coopération franco-allemande dans ledomaine spatial est incontestablement le pro-

Décollage, à Kourou, de la fusée ARIANE,lanceur européen de charges utiles, commepar exemple de satellites de météorologie, detélécommunications et d’observation de laTerre

CENTRE NATIONAL D’ETUDES SPATIALES (CNES) : fondé en1961, le CNES est placé sous la tutelle de deuxministères (recherche et défense). Il fédère etstructure les besoins de la communauté scientifiqueen matière spatiale. Il assure le développement detechnologies à caractère stratégique et éco-nomique. Le CNES est responsable de lapréparation et de la mise en œuvre de la politiquespatiale française, du financement et de la gestiondes projets, de la représentation de la France dansles institutions internationales dans le domaineaéronautique et spatial et, au niveau technique,du développement des lanceurs, des satellites, descharges utiles et des centres au sol. Il assure, pourle compte de l’Etat ou de l’ESA, le rôle de maîtred’œuvre et d’architecte. Le CNES possède 20 filialesou créations propres à vocation commerciale,comme ARIANESPACE ou Spot-image. Au niveaunational et international, il coopère avec desétablissements de recherche, des entreprises etdes services opérationnels. www.cnes.fr

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2L’indépendance de l’Europe dans le domainespatial doit inclure la capacité à mettre desmoyens financiers à la disposition d’une politi-que européenne de sécurité et de défense. Dansce domaine, la France a effectué un travail depionnier pour l’exploitation militaire de l’espaceavec le satellite de reconnaissance optique HE-LIOS. La coopération se concentre sur des échan-ges d’informations et d’images entre le pro-gramme français HELIOS et le programme alle-mand SAR-LUPE.

L’année 2002 est une année charnière pour ledéveloppement du secteur spatial européen quitraverse une crise économique technique et ins-titutionnelle. La définition et la mise en œuvred’une politique spatiale européenne, au sein del’Union européenne et en coopération avec l’ESA,doit être l’opportunité, pour les deux pays, d’ap-profondir leur coopération tant au niveau bila-téral qu’au niveau européen. C’est ce nouvel élanpour cet enjeu stratégique qu’a souhaité don-ner la célébration du 40ème anniversaire du Traitéde l’Elysée.

gramme européen du lanceur ARIANE qui cor-respondait, dans les années 80, à une avancéetechnologique importante et assurait à l’Europeun accès à l’espace. Bien que l’ESA compte sur laparticipation d’autres pays membres, la Franceet l’Allemagne y assument un rôle prédominant.En effet, sans leur engagement commun, il n’eutpas été possible de réaliser cette autonomieeuropéenne d’accès à l’espace. Lancé en 1983,le programme ARIANE reste au cœur despréoccupations franco-allemandes. Avec ARIANE5, les deux pays assurent à l’Europe un accès àl’espace.

Au niveau national et européen, les deux insti-tutions partenaires de la coopération franco-al-lemande, le CNES et le DLR, agissent en tantqu’agences spatiales mandatées par leur gou-vernement. Elles disposent de nombreusescapacités de recherche, effectuent des essais etont à leur disposition des centres de contrôle demission orbitale du satellite. Il en résulte que lepotentiel de la coopération est loin d’êtreexploité en totalité. A l’occasion du Forum de lacoopération franco-allemande en recherche quis’est tenu en février 2002 à Paris, les deux agencesspatiales ont conclu un accord-cadre lesengageant sur le long terme dans le but, d’unepart, de renforcer leur coopération pourcontribuer à l’élaboration d’une politique spatialeeuropéenne et d’autre part, de préparer denouveaux développements dans le domaine dela recherche et du développement tech-nologique.

Le CNES et le DLR poursuivent des objectifs euro-péens communs. Créés en tant qu’entitésnationales, ces deux organismes projettent demener leurs activités futures en étroite collabo-ration avec l’Agence Spatiale Européenne (ESA).En collaboration avec l’ASI (« Agenzia SpazialeItaliana »), au sein d’un réseau européen associéà l’ESA, ils élaborent actuellement le conceptd’une « Union des Centres », idée qui fut intro-duite lors de la discussion sur la politique spatiale.Cette démarche compta de manière détermi-nante dans la décision qui fut prise, lors de laconférence du Conseil des Ministres de l’ESA en1999 (« Résolution sur l’avenir de l’Europe dansl’espace ») de créer un réseau des centres. LeCNES et le DLR sont fermement déterminés àfaire avancer en Europe le processus d’adaptationet la consolidation de l’infrastructure R&D dans ledomaine spatial.

Test du principalétage du moteur« Vulcain 2 »d’ARIANE 5 aubanc d’essai dusite deLampolds-hausen du DLR

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RECHERCHE EN

TECHNOLOGIE DES TRANSPORTS

Générer des systèmes de transport moder-nes qui soient compatibles avec un dévelop-pement durable et qui prennent en comptela dimension écologique, économique et so-ciale, exige davantage que le fait de perfec-tionner les structures actuelles de transports.Cela requiert d’adapter les systèmes detransport, de réduire les coûts et d’utiliser deplus en plus des moyens de transport écolo-giques. Une large et intelligente utilisationdes nouvelles technologies de l’informationet de la communication joue un rôleprépondérant pour les transports, parexemple dans le domaine du guidage.

Tenant compte de l’existence de problématiquessemblables dans nos deux pays, les chefs d’EtatsValéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt prirentl’initiative de lancer, en 1978, un programme decoopération pour le développement de la recher-che sur les systèmes de transports à grande vitesse,appelé DEUFRAKO (www.deufrako.org). Cettecollaboration franco-allemande dans le domaineferroviaire, étroite et fructueuse, existe depuis25 ans. Elle a été élargie en 1998 aux secteurs dutransport des marchandises, de la télématiqueet des transports urbains. Les projets, en majoritéinterdisciplinaires, sont réalisés en coopérationavec l’industrie, avec les instituts de recherche etles établissements d’enseignement supérieur.Leur financement est pris en charge par les deuxpays en fonction de l’appartenance des acteursde la recherche.

En France, les projets de DEUFRAKO sont finan-cés par les ministères et les agences impliquésdans le « Programme de recherche et d’innova-tion dans les transports terrestres » (PREDIT) : lesministères chargés de la recherche, des trans-ports, de l’environnement et de l’industrie, ainsi

que l’ADEME et l’ANVAR. Le secrétariat généralfrançais est géré par l’Institut national de recher-che sur les transports et leur sécurité (INRETS). EnAllemagne, DEUFRAKO est soutenu par leMinistère Fédéral de l’Education et de laRecherche (BMBF) et la coordination est assuréepar la « TÜV Akademie Rheinland GmbH ».

Depuis qu’existe DEUFRAKO, les deux grandessociétés de transports ferroviaires, la SNCF et la« Deutsche Bahn AG » mènent de nombreux pro-jets en commun. DEUFRAKO a abordé bon nom-bre de problèmes relatifs à la technologie ferro-viaire moderne : de la comparaison technico-économique des trains à grande vitesse (TGV-ICE) aux études sur l’aérodynamique et surl’acoustique, en passant par la technologie àsustentation magnétique (Transrapid).

L’utilisation de la radio et des satellites pour lecontrôle-commande ferroviaire a également faitl’objet d’études, ouvrant la voie à des travauxeuropéens de premier ordre sur les nouveauxsystèmes européens de contrôle-commande etde gestion des circulations « European TrainControl System » (ETCS) et « European RailwayTraffic Management System » (ERTMS).

Dans le domaine ferroviaire, les recherches encours au sein de DEUFRAKO portent aujourd’huisur les vents latéraux et leur influence sur lacirculation des trains à grande vitesse. Afin dedéfinir des spécifications techniques d’inter-opérabilité des matériels et des infrastructures en

L’INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE SUR LES TRANSPORTS ET

LEUR SÉCURITÉ (INRETS), fondé en 1985, est placésous la tutelle de deux ministères et il intervientdans la R&D sur les transports terrestres, avec desinterfaces aériennes et maritimes. L’INRETS a 17unités de recherche. Au niveau national, il travailleen partenariat avec des établissements de recher-che, des industriels et des professionnels du trans-port, comme avec les collectivités locales. Au ni-veau international, il constitue un élément d’unvaste réseau de coopérations en Europe et dansla zone OCDE. L’INRETS est également fortementimpliqué dans les PCRD de l’UE, les activités COSTet les coopérations bilatérales, comme la coopé-ration avec l’Allemagne, dans le cadre deDEUFRAKO. www.inrets.fr

Trains à grande vitesse

INRETS

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2Europe, des méthodes de mesures et de modéli-sation communes ont été développées sur la based’expérimentations croisées en soufflerie et sursites réels en France et en Allemagne. Ces métho-des sont soumises aux instances de normalisa-tion.

Sur le thème des transports urbains, le projet« BahnVille » étudie la relation entre le dévelop-pement urbain et le développement des infras-tructures ferroviaires afin d’identifier des exem-ples et des stratégies de revitalisation de lignesferroviaires liés à des comportements intermodaux.

En télématique, la priorité est mise aujourd’huisur la communication entre véhicules et sur l’alerted’urgence. L’objectif du projet « Inter VehicleHazard Warning » est de développer et d’éva-luer un système commun d’alerte et d’informa-tion entre véhicules pour un déploiement le longdes autoroutes européennes.

Le projet « Intelligent Ramp Metering System »(IRAMES) vise à développer des paramètres et descritères d’évaluation des techniques de régulationdu trafic lors de l’accès aux autoroutes et auxpériphériques urbains, en fonction des caractéris-tiques de ces infrastructures et des scénarios detrafic. Un des buts est de définir des règles commu-nes d’implémentation de tels systèmes d’informa-tion entre véhicules pour un déploiement le longdes autoroutes européennes. Des constructeurscomme Renault, PSA Peugeot Citroën, DaimlerChrysler, Bosch participent à ces differents projets.

Lors du Forum de la coopération franco-alle-mande en recherche de février 2002 à Paris, laFrance et l’Allemagne ont salué les succès de

la coopération DEUFRAKO. A l’avenir, les activi-tés de recherche communes doivent être en-core intensifiées et complétées par des appelsà projets communs et des séminaires. Quatrethèmes prioritaires ont été identifiés pourélagir la coopération.

Dans le domaine des « Green Freight TransportCorridors » ou corridors écologiques detransports de marchandises, un appel conjoint àprojets franco-allemand fut lancé fin 2002 parle « Programme national de recherche et d’inno-vation dans les transports terrestres » (PREDIT2002 – 2006) de la France et par le programme« Mobilität und Verkehr » du BMBF.

Les autres thèmes de coopération portent sur :

●●●●● « Smart travelling » pour voyager librement àtravers l’Europe avec le même billet et déve-lopper des systèmes multimodaux d’informa-tion pour les voyageurs.

●●●●● « Security and integrated safety » pour aug-menter la sécurité des personnes sur la routeet le rail.

●●●●● « Silent Traffic » pour la réduction du bruitdes trafics routiers et ferroviaires en faisantappel à des méthodes innovantes et en tra-vaillant avec une plus étroite concertation.

Des séminaires sur l’avancement des travaux derecherche et sur le partage des résultats aurontlieu. Enfin, les deux programmes de rechercheen technologie des transports PREDIT et« Mobilität und Verkehr » été évalués lors d’unséminaire d’étape commun qui a eu lieu à Berlinen décembre 2003

Véhicule d’essai ETCS lors de sa première mise en serviceVéhicule d’essai ETCS lors de sa première mise en service

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TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION

ET DE LA COMMUNICATION

Les technologies modernes de l’informationet de la communication exercent, au niveaumondial, une influence décisive sur le déve-loppement économique et social, remettantconstamment en cause les fondements mê-mes de la société. Reliée à des réseaux decommunication performants, une infrastruc-ture globale d’information et de communi-cation, véritable « système nerveux » de lasociété du savoir du XXIème siècle, est en trainde naître. Mais en même temps, le dévelop-pement important des réseaux de banquesde données et, de la part des utilisateurs, desexigences de plus en plus grandes pour allervers un transfert d’informations plus rapide,plus efficace et de meilleure qualité, font queles technologies et les normes atteignent ra-pidement les limites de leurs capacités. Il estdonc impératif de développer de nouvellesméthodes pour actualiser ces technologies etétendre leurs champs d’application.

La France et l’Allemagne s’investissent depuis plusde trente ans dans le domaine des technologiesde l’information et de la communication. Ils’agissait de développer et d’utiliser en commundes satellites de télécommunication, de télévisionet de transmission radio. Au niveau européen,nos deux pays ont contribué à la commercialisationde services assistés par satellites.

En 1974, un premier accord de coopération aété conclu entre l’INRIA et la Société pour lesmathématiques et le traitement des données(GMD, maintenant institut de la SociétéFraunhofer). Puis l’entreprise EUTELSAT (satellitesde transmission radio), aujourd’hui privatisée, etl’organisation intergouvernementale EUMETSAT(satellites météorologiques) ont été créées.

En 2002, le Conseil des ministres de l’UE et leConseil des ministres de l’ESA ont autorisé lelancement du système européen de navigationpar satellites GALILEO, programme auquel laFrance et l’Allemagne contribuent de manièretrès importante. Au dernier stade de sondéveloppement, GALILEO doit comprendre 30satellites et, à partir de 2008, rendre la navigationcivile et militaire de l’UE indépendante du GPSaméricain et du GLONASS russe.

Au niveau européen, les scientifiques français etallemands sont impliqués dans des projets d’ex-tension et de perfectionnement des technolo-gies de l’information et de la communication. Leplus grand projet EUREKA, « Micro-ElectronicsDevelopment for European Applications »(MEDEA+), s’inscrit dans le prolongement de sonprédécesseur « Joint European Submicron Silicon »(JESSI, 1989 – 2000) et MEDEA (1997 – 2000).JESSI et MEDEA qui ont été marqués durable-ment par l’action de nos deux pays, avaient pourobjectif de permettre à l’industrie européennede rattraper le retard qu’elle présentait, dans ledomaine de la microélectronique, au regard del’industrie japonaise et américaine. MEDEA+(2001 – 2008) doit permettre à l’industrie euro-péenne de disposer de la microélectronique laplus avancée, afin de devenir leader en matièrede systèmes innovants dans le domaine de latélécommunication mobile, de l’électroniqueautomobile et de l’électronique de grande dis-tribution. 35 projets MEDEA+ sont en cours dans17 pays différents et nos deux pays prennent encharge près de 60% des dépenses.

Le projet « Information Technology for EuropeanAdvancement » (ITEA), lancé en 1999, est unprojet EUREKA d’importance stratégique pourl’industrie des technologies de l’information etde la communication. Participent à ce projet, outredes groupes de projets français et allemands,des consortiums venant du monde de l’industrie,des centres de recherche et des établissements

Testeur statique développé dans le cadre duprojet BLUESPOT pour l’analyse de ladynamique des transformations de phasedans les disques optiques. Le laser est dirigédepuis la gauche vers l’objectif et il estfocalisé sur un disque DVD.

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2d’enseignement supérieur. ITEA permet le déve-loppement, au stade pré-compétitif et à l’échelleeuropéenne, de logiciels précurseurs.

En janvier 2000, dans le cadre du programmeEUREKA, a été lancé, pour une durée de quatreans, le projet fédératif « BlueSpot », qui doitdévelopper des technologies sur les premièresutilisations et la standardisation des lasers bleusà semi-conducteur, permettant l’enregistrementsur DVD réinscriptibles. Le volume de mémoired’au moins 50 Gigaoctets qui est visé ici doitpermettre des applications, non seulement pourdes ordinateurs, mais aussi pour des enregis-treurs de DVD capables d’enregistrer des filmsd’une durée de plus de quatre heures. A longterme, la technologie des DVD pourrait se subs-tituer à celle des magnétoscopes.

Des entreprises françaises et allemandes par-ticipent activement au projet, aux côtés duLETI à Grenoble et de la RWTH Aachen (Aix-la-Chapelle).

Les techniques microsystèmes, technologies-clé du XXIème siècle, intègrent et réunissent, enune seule structure, des éléments relevant del’électronique, de l’optique et de la mécanique,avec une dimension de l’ordre du micron. Enraison de ces caractéristiques d’intégration, lestechniques microsystèmes nécessitent un travailinterdisciplinaire. Les scientifiques sont amenés àcoopérer au sein de projets fédératifs, créant ainside véritables réseaux communs de recherche.

Depuis 1999, toujours dans le cadre d’EUREKA,la France et l’Allemagne coopèrent très étroite-ment au sein des projets « EUREKA IndustrialInitiative for Microsystems Uses » (EURIMUS) et« Packaging and Interconnection Developmentfor European Applications » (PIDEA). Les princi-paux points forts de cette coopération sont ledéveloppement de spectromètres miniaturiséspour les techniques de mesure, les procédés defabrication et de contrôle pour l’établissementde diagnostics, la construction de modules LTCCdans les domaines de l’automobile et de la com-munication, ainsi que le développement de nou-veaux capteurs en technologie embarquée.

L’IINSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE EN INFORMATIQUE ET EN

AUTOMATIQUE (INRIA), fondé en 1967, est placésous la tutelle des ministères chargés de la recher-che et de l’industrie. L’INRIA mène des recherchesfondamentales et appliquées en technologie del’information et de la communication. L’INRIA joueun rôle déterminant dans les quatre domaines derecherche suivants : réseaux et systèmes ; génielogiciel et calcul symbolique ; interaction homme-machine ; images, données, connaissances ; si-mulation et optimisation de systèmes complexes.L’INRIA a été le co-fondateur du groupementeuropéen « European Research Consortium forInformatics and Mathematics » (ERCIM) créé en1989 avec la Société pour les mathématiques etle traitement des données (GMD, maintenantinstitut de la Société Fraunhofer) et le « Centrumvoor Wiskunde en Informatica » (CWI), Pays-Bas.Depuis janvier 2003 et à la suite de l’INRIA, qui l’aaccueilli de 1995 à 2002, l’ERCIM héberge le pôleeuropéen du projet mondial pour un protocoleinternet commun, « World Wide Web Consor-tium » (W3C). www.inria.fr

Equipement« SPUTTER » pour lerevêtement desurfaces d’échan-tillons

Equipement« SPUTTER » pour lerevêtement desurfaces d’échan-tillons

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RECHERCHE SUR LES MATÉRIAUX

ET LES NANOTECHNOLOGIES

Les matériaux et leurs applications ont consti-tué de tout temps un facteur essentiel de dé-veloppement pour la civilisation humaine etle progrès technologique. Ils conditionnent, dece fait, le développement des technologiesmodernes. Les matériaux sont à la base detous les progrès qui influent de manière déci-sive sur le développement de la société etcontribuent à augmenter la compétitivitéde l’industrie, que ce soit dans le secteur del’automobile, dans les domaines aéronauti-que et spatial, dans le domaine de la micro-électronique et dans celui des techniques decommunication, domaines dans lesquels laFrance et l’Allemagne occupent une positionde leaders au niveau international.

Durant les dernières décennies, de nombreusesrelations industrielles et institutionnelles sontnées entre la France et l’Allemagne dans presquetous les domaines de la recherche sur les maté-riaux et leurs applications. En outre, les établis-sements d’enseignement supérieur, les institutset les organismes de recherche français et alle-mands ont initié en commun des projets nom-breux et très diversifiés pour allier leurs savoir-faire et renforcer ainsi l’excellence technique desdeux pays.

Au titre des exemples les plus parlants, citons dansle domaine spatial, les développements qui furentfaits en commun pour ARIANE, la fabrication de

nouveaux types de matériaux légers pour la cons-truction automobile, les nouvelles technologiesbasées sur le silicium en électronique et photo-voltaïque.

Au-delà de la dimension bilatérale, les scientifi-ques français et allemands coopèrent aussi acti-vement dans le cadre de projets européens derecherche sur les matériaux (COST, EUREKA). De1998 à 2002, ont été développés, par exemple,dans le cadre du projet « GROWTH – Croissancecompétitive et durable » (5ème PCRD) de nouveauxalliages de métaux légers et d’acier et des polymè-res (en particulier pour leur utilisation dans l’auto-mobile) ainsi que des recherches en tribologiedans le domaine de l’énergie. Plus de 180 parte-naires français (environ 40% issus de l’industrie)et plus de 170 allemands (dont plus de la moitiéappartenant au milieu industriel) sont impliquésdans ces projets.

Des coopérations prometteuses existent au ni-veau international. Elles portent principalementsur des thèmes de recherche et de développe-ment comportant un fort pourcentage de risques.Ces initiatives, qui permettent d’intensifier et desoutenir la coopération franco-allemande, cons-tituent l’amorce de futurs projets de l’UE.

Ceci a conduit à dégager, lors du Forum de lacoopération franco-allemande en recherche defévrier 2002 à Paris, des thèmes de coopérationparticulièrement prometteurs pour des actionsbilatérales futures, à savoir :

●●●●● Sécurité et fiabilité des matériaux pour de nou-velles applications dans des structures légères,incluant également les aspects de recyclage.

●●●●● Phases intermétalliques complexes, qui pos-sèdent des propriétés nouvelles et originales.

●●●●● Maîtrise des surfaces et des interfaces pourles applications des matériaux, en particulieren conditions extrêmes (par exemple optique,électronique, aéronautique et espace).

●●●●● Matériaux composites céramiques et métal-liques résistant aux très hautes températu-res (supérieures à 1300° Celsius) pour desapplications dans le domaine des transportset de l’énergie.

●●●●● Polymères fonctionnels pour des applicationsdans les technologies de l’information et dela communication.

Le transport électronique par desnanosystèmes métalliques est étudiéau moyen de nano-ponts en cuivre.Les ponts ont une longueur d’environ100nm et une épaisseur de 20nmmaximum. Dans cet ordre de gran-deur des effets physiques qui semanifestent, ne jouent aucun rôlepour des conducteurs métalliquesusuels.

Le transport électronique par desnanosystèmes métalliques est étudiéau moyen de nano-ponts en cuivre.Les ponts ont une longueur d’environ100nm et une épaisseur de 20nmmaximum. Dans cet ordre de gran-deur des effets physiques qui semanifestent, ne jouent aucun rôlepour des conducteurs métalliquesusuels.

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2●●●●● Matériaux hybrides pour de nouvelles fonc-

tionnalités, matériaux multifonctionnels, in-cluant les matériaux à gradient de propriétéset les matériaux adaptatifs.

●●●●● Matériaux pour la transformation et le stockagede l’énergie (par exemple pour les piles à com-bustible, les batteries et l’hydrogène).

Du côté allemand, le programme du BMBF« Nouveaux Matériaux pour les Technologies-clés du XXIe siècle – MaTech » est en cours. Ilsoutient tout particulièrement les « projetsfédératifs » (« Verbundvorhaben ») entre l’industrieet les instituts de recherche. Du côté français, lesoutien des projets de coopération s’effectue dansle cadre du programme « Réseau de Recherche etd’Innovation Technologique Matériaux etProcédés (R2IT)».

Parallèlement aux programmes nationaux, le 6ème

PCRD de l’UE constitue, lui aussi, une plate-formepour les activités bilatérales. Les « projets inté-grés » orientés vers les applications et les « ré-seaux d’excellence » tournés vers la recherche of-frent la possibilité d’établir, d’intensifier et d’éten-dre à d’autres partenaires des coopérations ausein de l’Espace Européen de la Recherche.

Les nanotechnologies sont un domaine relative-ment jeune de la science et de la technologie, quise caractérise par un marché potentiel très impor-tant avec des implications économiques etsociétales. Elles couvrent un vaste champ de re-cherches, du fondamental au développement in-dustriel de technologies de pointe, comme leséléments de stockage magnétique del’information, les nano-fils, la production indus-trielle de nano-couches ou d’éléments de protéi-nes pour générer des structures et des dispositifsà l’échelle du nanomètre. Les nanotechnologiessont, par nature, largement multi- et interdiscipli-naires.

Pour réaliser cette R&D à l’échelle du nanomètre,il est nécessaire de pouvoir disposer à la fois d’outilset de techniques appropriés et de la compréhen-sion des interactions à l’échelle atomique et mo-léculaire.

Dans le domaine des sciences de la vie (lananobiologie, les sciences moléculaires et lananochimie), une coopération franco-allemandeexiste de longue date, notamment entre les Uni-versités de Strasbourg et de Karlsruhe. Ces tra-

vaux ont mené à la création d’établissements com-muns tels l’« Institut für Nanotechnologie », im-planté au Centre de Recherches de Karlsruhe (1998) ou l’Institut de Science et d’IngénierieSupramoléculaire qui fut créé en 2002 à l’Univer-sité de Strasbourg. Dans le domaine de lananoélectronique et de la nanooptoélectronique,les partenaires français et allemands coopèrentavec succès depuis de nombreuses années dansle cadre de projets bilatéraux et européens. Dansces secteurs, on prévoit à l’avenir de renforcer lacoopération entre les réseaux de compétences etde créer des pages web communes.

Dans le domaine des nanomatériaux (nanotubesde carbone), des chercheurs de l’Université deMontpellier coopèrent avec l’Institut Max-Planckde Recherche sur les Solides de Stuttgart.

Dans le domaine du nanomagnétisme, les Uni-versités de Paris-Sud à Orsay, Louis-Pasteur à Stras-bourg et celles de Ratisbonne et de Kaiserslauterncoopèrent depuis de nombreuses années.

En nanofabrication et en nanométrologie (pro-cessus de fabrication et de contrôle, techniquesde mesure et de calibrage à l’échelle dunanomètre), les activités de recherche communesse déroulent uniquement dans le cadre de pro-grammes européens, comme dans MEDEA+. Il estcependant envisagé d’intensifier la coopérationbilatérale dans ces secteurs.

L’AGENCE NATIONALE DE VALORISATION DE LA RECHERCHE

(ANVAR), dite AGENCE FRANÇAISE DE L’INNOVATION, est unétablissement public à caractère industriel et com-mercial (EPIC), placé sous la tutelle du ministère del’Economie, des Finances et de l’Industrie et duministère delegué à la Recherche et aux NouvellesTechnologies. Fondée en 1967, l’ANVAR eut pourmission première d’assurer la valorisation de la re-cherche. Depuis plus de 20 ans, l’Agence soutientles projets d’innovation à composante technologi-que présentant des perspectives concrètes de com-mercialisation tant en France qu’à l’international.Par son savoir-faire, elle apporte une aide et unaccompagnement personnalisés aux innovateurs(PME, laboratoires, créateurs d’entreprises). Au ni-veau national, l’Agence est, notamment, le parte-naire privilégié des PME pour la mise en œuvre deprogrammes de recherche européens. Au niveauinternational, elle est membre d’un vaste réseau departenaires. Elle abrite également le secrétariatfrançais d’EUREKA. www.anvar.fr

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Dans le but de structurer les relations ennanotechnologies en rapprochant chercheurs etindustriels et en intégrant la participation desentreprises moyennes, le symposium européenen nanotechnologies « Nanofair » fut organiséen novembre 2002 au Palais des Congrès deStrasbourg. Plus précisément, ce symposium futorganisé grâce à plusieurs centres de compé-tence, dont « Nanomat » au Centre deRecherches de Karlsruhe et celui de Dresde,« Ultradünne Funktionale Schichten », ainsi quele « Kompetenzfeld Nanotechnik » de l’ Associationdes Ingénieurs allemands (VDI). Du côté français,l’Association de développement du Bas-Rhin(ADIRA) et les universités de Mulhouse et deStrasbourg apportèrent leur soutien ausymposium.

La coopération franco-allemande dans le do-maine des technologies laser repose sur unelongue tradition. Depuis presque cinquante ans,les scientifiques des deux pays travaillent ensem-ble au sein de l’Institut Saint-Louis (ISL) sur dessujets de recherche fondamentale à applicationtechnologique.

En 1996, une coopération franco-allemande estnée en France, avec pour objectif de constituerdes équipes de travail mixtes pour l’applicationde procédés laser et le transfert industriel desrecherches. La France et l’Allemagne ont sou-haité combiner et compléter judicieusementleurs compétences dans ce domaine, les cher-cheurs français mettant l’accent sur des études

fondamentales des processus d’interaction lu-mière-matière, tandis que les chercheurs del’Institut pour les techniques laser (ILT), SociétéFraunhofer, se consacraient à de vastes campa-gnes d’expériences sur des produits industriels.

En 1997, le CEA, le CNRS et la Délégation Géné-rale pour l’Armement (DGA) ont regroupé leursactivités sur les lasers au sein d’un Groupementd’Intérêt Public (GIP). Grâce à la conclusion, aumême moment, d’un accord de coopération avecl’ILT, les activités dans ce domaine ont pris unedimension internationale. La Coopération LaserFranco-Allemande (CLFA) devint, entre temps, lecentre laser français le plus important en recher-che et développement. Des équipes interdiscipli-naires s’attachent à favoriser le transfert, dans l’in-dustrie européenne, des procédés de fabricationbasés sur les technologies laser. Les applicationsindustrielles du soudage laser concernent actuel-

Découpage au laser d’une plaque d’acierd’1mm d’épaisseur à la vitesse de 40m/minavec régulation de distance

Centre LaserFranco-AllemandDeutsch-FranzösischesLaserzentrum

Développement du procédélaser pour la réparation decomposants de réacteurs pourle fabricant de propulseursfrançais, la SNECMA

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3340 années de coopération franco-allemande en recherche et technologie

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Portugal• Instituto de Soldadura

e Qualidade ISQInstituto Superio Tecnico IST •

United Kingdom• University of Liverpool

The Laser Group • The Welding Institute

TWI

SwedenLund Laser Center LLC

DenmarkCenter for BiomedicalOptics and New LaserSystems RISO

FinlandLappeenranta Universityof Technology LUT

Hungary

ItalyCentro Laser CLSpain �

Robotiker

France• Institut de Soudure IS • Coopération Laser

Franco-Allemande CLFA

Germany• Fraunhofer-Institut für

Lasertechnik ILTFraunhofer-Institut fürWerkstoff- und Strahlentechnik IWSLaser Zentrum Hannover e.V. LZH

V E L IVirtual European Laser Institute

The Bay Zoltán Institute for Materials Science and Technology BAYATI

lement les domaines de l’industrie automobile,de l’espace et de l’aéronautique, du nucléaire etde l’industrie off-shore. Le développement de pro-cédés laser pour la réparation de composants deréacteurs mis au point pour le fabricant de pro-pulseurs français, la SNECMA, illustre parfaite-ment ces possibilités d’applications.

L’Institut Max-Born pour l’optique non-linéaire etla spectroscopie à temps court (MBI) du« Forschungsverbund Berlin e.V » entretient, auniveau institutionnel, des relations étroites avec desétablissements de recherche français similaires.

Le projet européen de développement en com-mun d’un laser de grande puissance à faible ca-

dence, qui, par impulsion, peut atteindre une puis-sance maximale de 100 Terawatt à la cadence de10 Hz, est un exemple représentatif. Ce laser qui,en raison de sa spécificité, est à la pointe de larecherche au niveau mondial, permet d’effectuerdes recherches sur le comportement de la ma-tière à l’état de plasma. Il sera mis à la dispositionde chercheurs européens invités. De plus, le MBIest membre du LASERNET, réseau de dix établis-sements européens de recherche sur le laser, dontfont partie également les instituts français : « La-

boratoire d’Optique Appliquée » (LOA) et « La-boratoire – Utilisation des Lasers Intenses » (LULI).

Les groupes de recherche français et allemands,au-delà de la dimension bilatérale, coopèrent dansle cadre de projets européens de recherche sur leslasers, à savoir :

●●●●● Dans le cadre d’un projet lancé en 2001, lesscientifiques ont mis en place un « VirtualEuropean Laser Institute » (VELI). Ce réseaueuropéen doit permettre, en accès local, d’avoiraccès au savoir-faire disséminé dans toute l’Eu-rope et d’optimiser ainsi son utilisation. Lebut est d’intégrer, au sein d’un institut euro-péen du laser, tous les établissements de re-cherche européens qui travaillent dans le do-

maine des technologies laser. Le responsa-ble de ce projet, le CLFA, a l’intention de

mettre en réseau, d’ici à 2004, les par-tenaires de dix Etats européens. Unimportant site web a été mis enplace (www.veli.net).

●●●●● Dans le cadre du projetEUREKA « Characterisation ofOptical Components and LaserBeams » (CHOCLAB), des grou-pes de chercheurs français et al-lemands ainsi que des groupesde chercheurs européens coopè-rent avec succès au développe-ment de normes d’accompagne-ment des technologies laser.

●●●●● Lancé durant l’été 2000,CHOCLAB II prend la suite du pro-

jet CHOCLAB et doit permettre devalider les résultats prometteurs de la

première phase. Il focalise les recherchestout particulièrement sur les lasers ultra-vio-lets, les diodes laser de forte puissance etles lasers à impulsions ultra-courtes. Pources trois nouveaux domaines, même s’ilssont compatibles avec les normes, les pro-cédés de mesures ne sont pas encore direc-tement ou indirectement utilisables. Ils de-mandent à être développés et doivent fairel’objet de nouvelles recherches. Au momentoù les nouveaux lasers arrivent sur le mar-ché et où leur commercialisation est ache-vée, il est impératif de mettre au point lesnormes adéquates pour standardiser lesprocédés de mesures associés.

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RECHERCHE EN ÉNERGÉTIQUE

Depuis 1976, la France et l’Allemagne ontdéveloppé une étroite coopération dans ledomaine de l’énergie nucléaire, par le biaisd’accords et de conventions intergouverne-mentales. Les points forts de leur travailfurent la recherche sur la sûreté des réacteursà eau légère, le développement de systèmesde réacteurs avancés et le développementde techniques de stockage des déchetsradioactifs dans les formations géologiques.Dans les années 1990, la coopération dans ledomaine des énergies renouvelables s’estdéveloppée de manière importante.

Dans le domaine de l’énergie nucléaire,l’Allemagne a longtemps été le premierpartenaire du CEA en Europe. Elle reste encoreaujourd’hui un partenaire important. Lesprincipales coopérations se sont développéesavec les Centres de Recherches de Karlsruhe (FZK)et de Jülich (FZJ), les universités, notamment cellesde Francfort et de Mayence, et avec les industriels,en particulier Siemens.

Les premières relations d’importance se sontdéveloppées à partir des années 1970, dans ledomaine des réacteurs à neutrons rapides.En 1977, ces relations sont formalisées dans unaccord entre le CEA d’une part, FZK et Siemensd’autre part. Il porte sur la R&D dans le domainedes réacteurs à neutrons rapides refroidis ausodium. Cette collaboration a permis deséchanges dans tous les domaines de R&Ddéveloppés autour des premiers réacteursexpérimentaux rapides (Rhapsodie, Phenix). Apartir de 1984, cette coopération s’est élargie etrenforcée autour du partenariat franco-allemand. Elargie, car le nouvel accord, outrel’Allemagne et la France, associait le Royaume-Uni (UKAEA et NNC), l’Italie (ENEA et Ansaldo), laBelgique (SCK-CEN et Belgonucléaire), leRoyaume des Pays-Bas (ECN et NERATOM).Renforcée, car elle impliquait désormais despartenaires industriels. A partir de l’expérienceliée à SUPERPHENIX, les travaux portaient sur leprojet EFR (European Fast Reactor).

Avec l’arrêt des programmes anglais, puisallemands sur les réacteurs à neutrons rapides,cette coopération s’est très largement réduite. Apartir des années 1990, elle s’est focalisée surles combustibles à fortes teneurs en plutoniumou chargés en actinides mineurs avec l’objectif

principal de réduire, par la transmutation, lesdéchets produits par les réacteurs, transmutationvis-à-vis de laquelle les réacteurs à neutronsrapides ont des caractéristiques physiquesintrinsèquement favorables.

Au début des années 1990, une nouvellecoopération est engagée dans le domaine desréacteurs à eau légère, en particulier pour lesréacteurs de 3ème génération (type EPR) et leurgestion des accidents graves. L’accord est signéentre le CEA et FZK en 1992. Les recherchesportent en particulier sur le comportement dansla cuve du réacteur du bain de corium en casd’accident (physique, modélisation, expériencesanalytiques), sur son comportement hors de lacuve (interactions corium-béton, étalement etrefroidissement, concepts de récupération) avecdes expériences réalisées à Grenoble ou àCadarache (programme VULCANO). Enfin, undomaine concerne les accidents de confinementavec, en particulier, les problèmes liés àl’hydrogène (distribution, détonation), à la tenuedes bétons, à l’évacuation des puissancesrésiduelles.

Cette coopération est, depuis l’origine,particulièrement active. Des groupes de travail etd’échanges se partagent les différents domainesde recherche. Des rencontres annuelles,alternativement en France et en Allemagne,permettent de revoir et coordonner l’avancementdes actions et de discuter des évolutions de lacoopération à la vue des résultats acquis. Pourtenir compte des nouvelles orientations desorganismes, cette coopération s’est enrichie, en2002, de deux thèmes, l’un portant sur la sûretérelative à la gestion des déchets, l’autre à desétudes de base sur l’énergie nucléaire.

Toujours dans le domaine des réacteurs, unecoopération s’est engagée, à partir des années1990, dans le domaine des systèmes hybrides.Cette coopération rassemble, outre la France etl’Allemagne, de nombreux pays européens ets’est développée principalement dans le cadredes PCRD successifs. Cette coopération met àcontribution les universités et les compétencessur les accélérateurs pour les hybrides.

C’est aussi à partir des années 1990, avec la loifrançaise dite ‘loi Bataille’ de 1991, qu’a étéengagée une coopération sur la séparationpoussée et la gestion des déchets nucléairesentre la France et l’Allemagne. On peut citerl’accord signé en 1991 entre le CEA, l’ANDRA

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et le BMBF sur la R&D dans le domaine du traite-ment et du stockage des déchets radioactifs etdes combustibles irradiés ainsi que dans le do-maine du déclassement des installations. Un ac-cord dans le même domaine est signé en 1994avec Jülich, de même qu’un accord entre le CEAet l’Université de Mayence sur les calixarènes(molécules utilisées pour la séparation desproduits de fission). Enfin, toujours dans cedomaine, les stratégies relatives à la séparationet à la transmutation sont évaluées dans un cadreeuropéen, qui, outre la France (CEA) etl’Allemagne (FZK et GRS), associe aussi leRoyaume-Uni, la Belgique, l’Italie et les Pays-Bas.

Le travail effectué en commun par l’Institut deProtection et de Sûreté Nucléaire (IPSN) – devenu,après sa fusion avec l’OPRI (Office de Protectioncontre les Radiations Ionisantes), l’Institut de

Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) –et la « Gesellschaft für Anlagen- und Reaktor-sicherheit » (GRS) joue un rôle particulier dans lacoopération franco-allemande. En raison de lasimilarité de leurs missions, ces deux organismesont, en 1989, noué une étroite coopération sousl’égide de l’entente-BMFT-CEA. La même année,les deux établissements ont commencé uneétude commune des problèmes de sûreté queposent les réacteurs soviétiques. Les premièresévaluations, effectuées pour le compte duMinistère fédéral de l’Environnement, de laProtection de la Nature et de la Sûreté Nucléaire(BMU), portaient sur les réacteurs qui étaient,soit en activité, soit en construction, sur les sitesde Greifswald et de Stendal (réacteurs à eau), quise trouvaient alors en Allemagne de l’Est.

L’apparition de programmes européens destinésà aider les pays d’Europe de l’Est à résoudre lesproblèmes de leurs centrales nucléaires et lerenforcement de la coopération entre l’IRSN etle GRS ont conduit les deux organismes à créer,en 1992, un Groupement Européen d’IntérêtEconomique (GEIE), structure opérationnellecommune baptisée RISKAUDIT, implantée enFrance à Fontenay-aux-Roses. RISKAUDIT a pourmission d’apporter un soutien technique auxautorités et aux organismes de sûreté des paysde l’Europe de l’Est pour leur permettred’améliorer la sûreté de leurs installations. Il secharge également de la formation d’expertslocaux, favorisant, à terme, la mise en placed’instances de sûreté autonomes, instances quin’existaient pas dans les pays de l’ancien blocsoviétique. En outre, à la demande des autoritésde sûreté françaises et allemandes, RISKAUDITcoordonne certaines activités pour aider à la miseen place, dans les pays d’Europe de l’Est, d’unnouveau cadre réglementaire en matière desûreté nucléaire. Pour mener à bien ces divers

LE COMMISSARIAT A L’ENERGIE ATOMIQUE (CEA) : fondé en1945, est placé sous la tutelle des ministères chargésde la Recherche, de l’Industrie et de la Défense. Lesactivités du CEA se concentrent autour de l’énergienucléaire, de la recherche fondamentale dans lessciences de la matière et du vivant, de la rechercheappliquée et du développement de technologiesdans le secteur militaire. Le CEA conseille legouvernement français en matière d’énergie, denon-prolifération de matériel nucléaire, etreprésente la France au sein d’organisationsinternationales comme l’Agence Internationale del’Energie Atomique (AIEA) à Vienne. Au niveaunational, le CEA travaille, dans le cadre de multiplesaccords, avec des entreprises, des établissementsde recherche et d’enseignement supérieur. Auniveau international, il participe au PCRD etentretient, par le biais d’accords de coopération,des liens étroits avec différents partenaires, dontl’Allemagne. www.cea.fr

A l’aide du réacteur expérimentalPhébus, des phénomènes, responsablesdu transport, du confinement et de lachimie des produits de fission dans lenoyau du réacteur, ainsi que du circuitde refroidissement et de l’enveloppeétanche, sont analysés lors de lasimulation d’accidents graves dans unréacteur à eau légère.

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types d’actions, la structure dispose des compé-tences que lui apportent les experts de l’IRSN etde GRS. RISKAUDIT travaille, en outre, en étroitecollaboration avec les autres organismes techni-ques de sûreté des pays d’Europe de l’Ouest (An-gleterre, Belgique, Italie, Espagne, Suède et Fin-lande).

Depuis quelques années, l’IRSN et GRS élabo-rent un système commun de codes, l’ « AccidentSource Term Evaluation Code » (ASTEC), quidépasse de loin le cadre habituel de lacoopération internationale. ASTEC est perçucomme le système de codes de calcul le plusrapide qui permet d’évaluer des phénomènesphysiques intervenant au cours d’un accident defusion du cœur d’un réacteur à eau légère. Uneversion de travail opérationnelle a été introduitedepuis 1998 dans le cadre de l’analyse desrisques probables d’une centrale nucléairefrançaise. ASTEC constitue également le pointde départ d’une coopération qui s’élargit à ladimension internationale au sein des pro-grammes cadre de l’UE. Différents expertsinternationaux sont impliqués dans l’évaluationdes codes et contribuent de la sorte à lesperfectionner.

En 1996, à l’occasion du dixième anniversaire del’accident de Tchernobyl, les ministres français etallemands de l’environnement ont lancé uneinitiative commune pour rassembler des donnéesscientifiques concernant l’accident et sesconséquences.

Trois thèmes d’étude ont été retenus : la sûretédu sarcophage, l’impact de l’accident surl’environnement (radio-écologie) et la santé despopulations affectées. En Juillet 1997, la France,l’Allemagne et l’Ukraine ont signé uneconvention dénommée « initiative franco-allemande pour Tchernobyl » (DFI). GRS et l’ISRNorganisent le soutien méthodique des projetsscientifiques dans les trois domaines précités. LaDFI est financée par les deux gouvernements (leBMU du côté allemand) ainsi que par EDF et parun groupement allemand d’entreprises four-nisseurs d’électricité (VDEW).

Par ailleurs, la France et l’Allemagne sontmembres, depuis décembre 2000, du « CentreInternational de Tchernobyl pour la sécuriténucléaire, les déchets radioactifs et la radio-écologie » (ICC). Les objectifs de l’ICC sont

notamment de mener des recherches dans lesdomaines de la sûreté nucléaire et de laradioprotection ainsi que dans le domaine de laprotection de l’environnement.

Là encore, l’étroite coopération entre la France etl’Allemagne constitue souvent une base solidequi permet de mettre en place, ultérieurement,des échanges de connaissances et d’expériencesau niveau international. On peut citer pourexemple les conférences sur l’hydrogène quiréunissent le Canada, le Japon et les USA, ausein desquelles les discussions entre la France,l’Allemagne et le Japon se poursuivent et gardentencore, aujourd’hui, tout leur intérêt. Par ailleurs,les scientifiques français et allemands sontimpliqués depuis longtemps déjà dans desprojets de recherche internationaux, par exempledans le projet expérimental OCDE-NEA ouprennent eux-mêmes l’initiative de lancer desprojets internationaux.

En matière de sûreté nucléaire et de gestion desdéchets radioactifs, il est impératif que l’échangedes expériences s’effectue au niveau international.Le Groupe permanent chargé des RéacteursNucléaires (GPR), et le Groupe permanent chargédes Déchets (GPD) en France ainsi que leuréquivalent allemand, la Commission chargée dela sûreté des réacteurs (RSK) conseillent leursministères techniques pour les problèmes queposent les installations nucléaires en matière desûreté et pour le recyclage des déchets.

Par ailleurs, la France et l’Allemagne travaillentsur un projet européen qui envisage la créationd’un réseau réunissant les établissementschargés, en Europe, de la gestion des déchetsradioactifs. Ce projet doit permettred’approfondir la coopération dans ce domaine.Les recherches dans des laboratoires souterrainsconstituent un volet important de ce projet. Leréseau « Net.Excel » doit contribuer à structurerl’ensemble des connaissances disponibles enEurope sur la gestion des combustibles utilisésou les déchets hautement radioactifs.

La décision du gouvernement allemand derenoncer à l’utilisation de l’énergie nucléaire pourla production de courant électrique a entraînédes changements dans la mise en œuvre de lapolitique de recherche en énergétique. Dès lors,les recherches bilatérales seront centréesprincipalement sur les problèmes de sûreté desinstallations existantes et sur le stockage desdéchets radioactifs.

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3740 années de coopération franco-allemande en recherche et technologie

2L’utilisation des énergies renouvelables réduitla pollution des sols, de l’air et de l’eau et préserveles ressources naturelles.

En effet, pour des pays comme la France etl’Allemagne, qui, pour leur approvisionnementénergétique sont dépendants d’autres pays, desefforts de R&D ont été faits pour développerl’application d’énergies alternatives tellesl’énergie solaire, éolienne ou géothermique, etc.Deux coopérations seront exposées ci-après pourmontrer l’interactivité entre recherche et industriedans ce domaine.

Depuis la fin des années 80, une équipeinternationale de recherche travaille à Soultz-sous-Forêts (Alsace), au développement d’unetechnologie pour l’utilisation commerciale de lagéothermie (procédé « Hot Dry Rock » HDR). Cesactivités sont, entre autres choses, financées parl’Union européenne, la France et l’Allemagne. Lapremière partie de l’échangeur thermique futmise en place en 2000, après un premier forage.En 2002 le second forage atteignit la profondeursouhaitée de 5000 mètres. Après raccordementdes deux forages au réseau des faillessouterraines, on put créer ainsi un systèmeartificiel de circulation qui est le plus profond aumonde. Il sera complété en 2004 par untroisième forage, ainsi que par une centraleélectrique pilote de 6 Mégawatts. Entre temps,le projet sera dirigé par un consortium spéciald’entreprises créé à cet effet, le GroupementEuropéen d’intérêt Economique (GEIE),« Géothermie ». Ce consortium regroupe unesérie d’entreprises industrielles intéressées,

comme Electricité de France (EDF), Electricité deStrasbourg S.A., la « Pfalzwerke AG », « ENELGreen Power S.p.A. » (Italie), « Shell Exploration& Production B.V. » (Pays Bas) et le spécialisteallemand de la géothermie BESTEC GmbH. De lasorte, l’exploitation des résultats de la rechercheet leur conversion en applications industriellesse voient facilitées dans les deux pays.

Parmi les membres fondateurs de ce projetfigurent le Centre de Recherches de Jülich (FZJ)et l’ADEME, qui coopèrent également au seindu Réseau des Agences Nationales de Maîtrisede l’Energie (EnR). A travers ces réseauxeuropéens, l’ADEME travaille avec l’Allemagnequi est son premier partenaire scientifique,notamment dans le cadre du programmeeuropéen pour la Qualité de la Valorisation desBiodéchets (Qualorg), de l’Association euro-péenne des produits renouvelables (ERRMA) etdu Conseil européen pour une économieintégrant l’efficacité énergétique (ECEEE).

Le FZJ et l’ADEME entretiennent par ailleurs deséchanges bilatéraux sur des problèmesd’utilisation rationnelle de l’énergie dansl’industrie et les applications solaires dans laconstruction, ainsi que les énergies renouvelables.

Le but du Centre Européen de Recherche surl’énergie, (European Institute for EnergyResearch, ElfER) créé en 2001 par EDF et parl’Université de Karlsruhe est d’explorer des voiesnouvelles et moins polluantes pour l’utilisationet pour l’exploitation de l’énergie. Desuniversitaires allemands et des chercheursappartenant au département R&D d’EDF évaluentactuellement, ensemble, l’impact desnouveautés technologiques et les innovationsen matière d’exploitation de l’énergie, ainsi quedes produits et services durables moinspolluants. Les recherches communes couvrentl’ensemble des problèmes, des conducteursclassiques, de la conversion régénérative del’énergie, des turbines à gaz à haute température,des piles à combustible, des technologies solairesou des technologies liées à l’utilisation del’hydrogène. Les chercheurs se doivent aussi deveiller à ce que les résultats issus des recherchessoient rapidement convertis dans l’industrie. CeCentre, qui est situé à Karlsruhe, a été inauguréle 31 janvier 2003. Il compte maintenant unetrentaine d’ingénieurs appartenant à plusieurspays d’ Europe.

L’AGENCE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA MAÎTRISE

DE L’ÉNERGIE (ADEME), créée en 1990, estplacée sous tutelle des ministères chargésde l’Environnement, de l’Industrie et de

la Recherche. Son activité se concentre autour decinq axes prioritaires : le renforcement du savoir-faire scientifique et technique, la contribution à laconstruction européenne, le soutien à la prise encompte du développement durable dans lapolitique internationale, l’aide à l’export des éco-entreprises et l’intégration des problématiquesénergétiques et environnementales dans lacoopération avec les pays tiers. L’ADEME aégalement contribué à la mise en place de réseauxet partenariats en Europe et avec des pays duSud. www.ademe.fr

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RECHERCHE EN OCÉANOGRAPHIE

ET EN CLIMATOLOGIE

La recherche en océanographie et l’étude desclimats jouent un rôle primordial dans l’explo-ration du système terre. Seuls des comporte-ments responsables, respectueux de l’environ-nement et des ressources naturelles, permet-tront de parvenir à un développement dura-ble. La recherche océanographique et la cli-matologie, ont, de ce fait, pour objectif, aprèsavoir déchiffré les processus et l’interactiondes phénomènes, de dégager des options pourles acteurs du développement socio-écono-mique. En raison de leur longue et excellentecoopération dans ces domaines, la France etl’Allemagne contribuent largement à réalisercet objectif. La coopération entre la France etl’Allemagne couvre de nombreux aspects, quivont de la coopération entre institutions de

recherche à la coopération menée en com-mun dans le cadre de programmes interna-tionaux ou de programmes de l’UE. Outre larecherche en océanographie et la recherchepolaire, la coopération concerne égalementla recherche sur l’évolution des climats, la mé-téorologie et la recherche sur l’environnement.

Dans le domaine de l’océanographie, le CNEXO(aujourdhui IFREMER) et le Ministère fédéral de laRecherche et de la Technologie (BMFT, aujourdhuiBMBF) ont, dès 1974, signé un accord, afin de

L’expédition commune de 2001, à bord dunavire hauturier français de recherche« Atalante », avait pour objectif le contrôleet le maintien de la station d’observationfonds de mer qui se trouve dans le détroitde Fram, ainsi que l’observation et l’étuded’un volcan de boue au large de la côtenorvégienne.

L’INSTITUT FRANCAIS DE RECHERCHE POUR L’EXPLOITATION DE LA MER

(IFREMER), fondé par décret du 5 juin 1984, résultede la fusion de l’Institut Scientifique et Technique desPêches Maritimes (ISTPM) et du Centre National pourl’Exploitation des Océans (CNEXO). Cet établissementpublic à caractère industriel et commercial est placésous la tutelle de quatre ministères (Recherche ; Agri-culture et Pêche ; Equipement, Transports et Loge-ment ; Environnement). Son activité couvre à la fois larecherche, l’expertise et le développement de tech-nologies, comportant les objectifs suivants :

- connaître, évaluer et prévoir l’évolution des res-sources de la mer et permettre leur exploitationdurable,

- améliorer les méthodes de surveillance, de prévi-sion de l’évolution, de protection et de mise envaleur du milieu marin et côtier,

- soutenir le développement économique du mondemaritime.

L’IFREMER compte cinq centres et 72 laboratoires ouservices de recherche, répartis dans 24 stations sur lelittoral métropolitain et dans les territoires d’Outre-mer. Il possède sept navires, un submersible habité etun engin télé-commandé pour les grands fonds. Auniveau national, l’IFREMER travaille en étroite coopé-ration avec les établissements de recherche et d’en-seignement supérieur. Au niveau international, il parti-cipe activement aux programmes de l’Union Euro-péenne et du « Marine Board » de la FondationEuropéenne de la Science (ESF). L’IFREMER est aussimembre d’organisations internationales et prend partà différents programmes internationaux de recher-che. www.ifremer.fr

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2trouver, d’extraire et de traiter les nodules métalli-ques océaniques. Depuis 1991, les coopérationsmenées entre l’IFREMER et la fondation InstitutAlfred-Wegener pour la recherche polaire et larecherche marine (AWI) de Bremerhaven, ainsiqu’avec l’Institut Leibniz pour les géosciencesmarines (IFM-GEOMAR) de l’Université de Kiel,permettent de compléter le spectre des recher-ches en océanographie et en géosciences. Afind’approfondir leur coopération dans le domainede l’océanographie, l’IFREMER et l’AWI signèrenten 2001 un « Memorandum of Understanding ».Par ailleurs, pour garantir une utilisation optimaledes flottes de recherche, la France (IFREMER), l’Al-lemagne (BMBF) et la Grande-Bretagne (NERC)ont conclu, dès 1996, un accord tripartite quipermet un échange de temps navire, de moyenset d’équipements lourds et qui soutient la miseen œuvre de campagnes à la mer communes. En2002, les Pays-Bas (NIOZ) ont également signécet accord.

Une première campagne commune s’est dérou-lée en 1999 à bord du navire océanographique« Polarstern » de l’AWI qui avait embarqué à sonbord le submersible télécommandé « Victor6000 » de l’IFREMER. Cette mission à la mer avaitpour principal objectif la mise en place d’une sta-tion d’observation des fonds de mer dans le dé-troit de Fram, à l’ouest du Spitzberg.

La campagne suivante s’est déroulée en 2001 àbord du navire de recherche océanographiquefrançais « Atalante ». Elle avait pour objectif de

contrôler et de maintenir la station mise en placeauparavant, ainsi que l’observation et l’étude d’unvolcan de boue sous-marin au large de la côtenorvégienne. Au cours de cette campagne, lesscientifiques de l’IFREMER, de l’AWI, de InstitutMax-Planck pour la microbiologie marine deBrême et de l’Université de l’Etat de Floride ontpu, à l’aide du submersible « Victor 6000 », quiavait été équipé d’un bras de manipulation télé-commandé, expérimenter de nouveaux systèmesde mesures et d’enregistrements dans les grandsfonds marins. Une campagne du « Polarstern »,avec à son bord le «Victor 6000 », a eu lieu en2003. Une seconde est planifiée en 2004.L’IFREMER et l’AWI prévoient notamment de ren-dre les deux plates-formes de recherche accessi-bles à d’autres scientifiques (cf. les projetsGEOMOUND, ECOMOUND et ACES de l’UE).

L’IFREMER, comme l’AWI, accordent une grandeimportance à l’utilisation de systèmes sous-ma-rins autonomes pour la recherche océanogra-phique et polaire du futur. Les engins submer-sibles non habités sont capables de réaliser seulsdes mesures pré-programmées le long desgrands fonds et de routes prédéfinies, ce quiles rend particulièrement aptes à être utilisésdans les régions océaniques recouvertes deglace. L’IFREMER et l’AWI ont passé commandede tels engins et ont prévu de mettre en placeune coopération pour leur utilisation au coursde campagnes conjointes ainsi que l’évaluationfaite en commun des prestations techniqueseffectuées par les engins.

Dans le cadre de « Salieri », projet de coopération entre Geosciences Azur et Geomar, qui associeégalement d’autres partenaires internationaux, les scientifiques qui y participent ont été

amenés, en 2001, depuis le navire de rechercheocéanographique « SONNE » ( « Reederei-gemeinschaft Forschungsschifffahrt »communauté d’armateurs de navires derecherche), à établir la cartographie des grandsfonds de l’Océan Pacifique et à réaliser des

études géophysiques de la croûteocéanique. La résolution desproblèmes scientifiques est d’ungrand intérêt pour le développe-ment socio-économique de cetterégion, sachant que celle-ci a subirécemment des tremblements deterre, des tsunamis et deséruptions volcaniques qui ontcoûté la vie à de nombreusespersonnes.

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A l’avenir, l’IFREMER et l’AWI souhaitent poursui-vre et intensifier leur coopération dans le domainedes sciences et des technologies marines, notam-ment par la mise en œuvre des moyens suivants :

●●●●● Projets de recherche communs incluant descampagnes à la mer conjointes.

●●●●● Mise en commun des moyens à la mer (navi-res de recherche et submersibles) et équipe-ments lourds embarqués.

●●●●● Organisation de conférences et de sympo-siums sur les sujets d’intérêt commun.

●●●●● Echange de personnels scientifiques.

Par ailleurs, la modélisation, le changement cli-matique et la prévention des catastrophes sontégalement des thèmes que l’IFREMER et l’AWIsouhaitent approfondir ensemble.

Au niveau institutionnel, le « GeoForschungs-Zentrum Potsdam » (GFZ) travaille également auniveau bilatéral et multilatéral avec un grandnombre de partenaires français, tels l’Associa-tion Scientifique pour la Géologie et ses Appli-cations, le Bureau des Recherches Géologiqueset Minières, le Centre National du MachinismeAgricole, le CNES, le Laboratoire de Géophysi-que Interne et Tectonophysique, l’Institut dePhysique du Globe de Paris, l’Institut Français duPétrole, ainsi qu’avec diverses universités fran-çaises. Parmi les principaux thèmes de lacoopération, on peut citer la paléoclimatologie,l’étude de la structure et de l’évolution de la Terre,le champ de gravité terrestre, la sismologie et lavulcanologie ainsi que la recherche de solutionsaux problèmes de géotechnique et d’énergie.

Dans le cadre du « European Seafloor Obser-vatory Network », des instituts de recherche enocéanographie et des universités des deux paysjouent un rôle important dans le développementd’un réseau de stations d’observation des grandsfonds, qui va du littoral européen de la Méditer-ranée aux latitudes Nord.

Dans le domaine de la recherche climatologiqueet de la recherche atmosphérique, la capacitéde calcul de « Superordinateurs » a jusqu’à pré-sent été principalement utilisée par les institutsnationaux respectifs. Pour réunir ces capacités,l’Institut Max-Planck (MPI) pour la Météorologieet le Centre allemand de calculs pour les climats(DKRZ) de Hambourg ont initié, avec plusieurs

L’INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE

DEVELOPPEMENT (IRD), qui a succédé àl’ORSTOM en 1998, est placé sous la tutelle dedeux ministères (Recherche et Coopération). Il cen-tre ses recherches sur les milieux et l’environne-ment, les ressources vivantes, les sociétés et lasanté. De plus, l’IRD développe des programmesde recherche qui portent sur les relations entrel’homme et son environnement dans les pays duSud, afin de contribuer au développement dura-ble. L’IRD a 36 représentations régionales et 26représentations à l’étranger, principalement dansla zone subtropicale. L’IRD travaille avec des éta-blissements de recherche et d’enseignement su-périeur et avec ses partenaires de la zone subtro-picale. Il participe aussi à de nombreux program-mes de I’UE et à différents programmes scientifi-ques internationaux. www.ird.fr

institutions européennes, le projet intitulé « Pro-gramme for Integrated Earth System Modelling »(PRISM).

Du côté français, l’Institut Pierre-Simon Laplacedes Sciences de l’Environnement Global (CNRS),le service météorologique Météo-France, le Cen-tre Européen de Recherche et de Formation Avan-cée en Calcul Scientifique (CERFACS) participentà ce projet, lancé en 2001. Du côté allemand, enplus du MPI de Hambourg, du MPI deBiogéochimie d’Iéna et l’Institut de Potsdam pourla recherche sur les conséquences climatiques(PIK), des représentations nationales desfabricants d’ordinateurs NEC, SGI et SUNparticipent au projet.

Une série de propositions bi- et multilatéralesprometteuses sont annoncées dans le 6ème PCRDde l’UE, comme le « European Network for EarthSystem Modelling » (ENES) au sein de PRISM,qui doit poursuivre la collaboration menée avecsuccès par les différents partenaires mentionnésci-dessus.

L’un des principaux objectifs que vise la coopéra-tion franco-allemande dans le domaine de larecherche sur les climats est de faire que cettecoopération conduise les deux partenaires à pré-senter une participation commune dans le cadrede projets de recherche internationaux. On peutciter, pour exemple, le programme « ClimateVariability and Predictability » (CLIVAR) qui contri-bue au « World Climate Research Programme ».Outre l’IFREMER, le CNES, le Laboratoire de Mé-téorologie Dynamique et le Centre des Faibles

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LE CENTRE DE COOPERATION INTERNATIONALE EN RECHERCHE

AGRONOMIQUE POUR LE DEVELOPPEMENT (CIRAD), fondéen 1984, est placé sous la tutelle de deux ministè-res (Recherche et Coopération). Le CIRAD est spé-cialisé dans l’agriculture des régions tropicales etsubtropicales, avec comme points forts :

- la biologie végétale et animale, comme la phy-siologie, la génétique, la pathologie et les bio-technologies,

- l’agronomie, l’écologie quantitative etappliquée,

- les sciences sociales, l’économie, la sociologie etla géographie,

- les mathématiques, l’informatique appliquée etles technologies de l’information,

- la technologie des produits agricoles et le géniedes procédés.

26 programmes de recherche sont menés actuel-lement. Le CIRAD est en relation avec environ 50pays, où ses propres chercheurs travaillent au seinmême des structures nationales de recherche, ouen appui à des opérations de développement. Unedes originalités du CIRAD est de mener l’intégralitéde ses recherches en partenariat. www.cirad.fr

Radioactivités (CEA), l’AWI et huit autres institutsallemands participent au programme.

Par ailleurs, les deux programmes nationaux : leProgramme National d’Etude de la Dynamiquedu Climat (PNEDC) et le DEKLIM (« DeutschesKlimaforschungsprogramm ») contribuent large-ment au programme PAGES (Past Global Changes).

On peut mentionner également, au titre de lacoopération bilatérale et européenne, celle quiexiste entre le PIK et des homologues français,notamment le Centre d’Etudes Spatiales de laBiosphère de Toulouse, le Laboratoired’Ecophysiologie Végétale, ou l’Université deParis-Sud (Orsay), pour étudier les changementsenvironnementaux globaux et leur impact surl’écologie, l’économie et la société. Dans le cadredu projet « Advanced Terrestrial EcosystemAnalysis and Modelling », des chercheurs du PIKet du Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolu-tive de Montpellier analysent les répercussionsdes changements environnementaux globauxainsi que ceux qui interviennent sur le climat, l’ex-ploitation des sols, comme l’influence de la pollu-tion de l’air sur les fonctions des écosystèmes.

On peut citer également le projet intitulé« African Monsoon : Multidisciplinary Analysis »(AMMA), projet auquel participent, sous la res-ponsabilité du CNRS, du côté français, le CIRAD,l’IRD, Médias-France, Météo-France, et du côtéallemand la Société Helmholtz, l’Institut Max-Planck pour la Météorologie (MPI) ainsi que troisinstituts universitaires. Le projet AMMA a pourbut d’étudier la variabilité de la moussond’Afrique de l’Ouest et ses répercussions sur lesécosystèmes et la socio-économie de cette régionpour pouvoir conseiller utilement les décideursdes pays concernés.

Du côté allemand, les projets soutenus dans lecadre d’IMPETUS (« Programm GLOWA-Globaler Wandel des Wasserkreislaufes »;Changement global du cycle de l’eau) par leBMBF en Afrique poursuivent des objectifssimilaires. La coopération bilatérale franco-allemande devrait pouvoir être approfondieégalement à ce titre.

Vue d’unsystème destockagerobotisé debandesmagnétiquesdu DKRZ.

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RECHERCHE MÉDICALE

Dans les sociétés industrialisées, la recherchesur la santé reste l’une des plus importantespriorités. Le cancer, le sida, les maladiesinfectieuses, les maladies génétiques, et lesmaladies liées au vieillissement de la popula-tion, ainsi que la nécessité de trouver des thé-rapeutiques nouvelles sont, en France et enAllemagne, des préoccupations majeurespour les institutions de santé publique. Lesavancées de la génétique laissent entrevoirdes solutions nouvelles, dont la mise au point,cependant, exige encore un long temps derecherche.

En 1978, l’ INSERM et la DFG ont signé un accordde coopération portant sur des échanges dechercheurs. L’importance des coopérationsmenées entre les laboratoires de l’INSERM et leslaboratoires allemands font de l’Allemagne letroisième partenaire de l’ INSERM dans le mondeet le deuxième partenaire européen, après leRoyaume-Uni. Les deux communautés coopèrentactuellement sur 370 projets. Cette coopérationtouche tous les domaines de la recherche, maisplus particulièrement les neurosciences, lagénétique, l’immunologie et la biochimie. Uncertain nombre de ces projets s’effectue encoopération avec des firmes pharmaceutiques.Cette coopération a été renforcée par la création,en 1993, d’une unité mixte INSERM/DKFZ sur lesite de DKFZ (Centre de Recherches sur le cancer)à Heidelberg. La double appartenance de l’unitéà l’INSERM et au DKFZ se traduit par unfinancement conjoint, aussi bien du budget defonctionnement que pour la rémunération deschercheurs et des techniciens. L’unité U 375 estla première unité française totalement implantéeau sein d’un organisme de recherche allemand.

Le but de l’U375 est d’exploiter l’activité anti-tumorale des parvovirus dans une perspectivethérapeutique chez l’homme. Créée pour quatreans, l’unité a déjà été renouvelée deux fois. Elleconstitue de surcroît une plaque tournante pourla coopération avec Heidelberg, en particulier avecl’« European Molecular Biology Laboratory »(EMBL). Ce laboratoire permet d’établir des coo-pérations cliniques en partenariat avec les dé-partements de neurochimie, de médecine infan-tile et d’oncodermatologie de l’Université de Hei-delberg. Cette structure mixte doit également

servir de noyau pour constituer un réseau d’ex-cellence au titre du 6ème PCRD de l’UE.

Il convient de signaler ici que des scientifiquesdu DKFZ et de différents instituts et universitésfrançais ont coopéré, en 2002, sur 40 projetsportant notamment sur les domaines de la bio-informatique, de la génomique, de la virologietumorale, de l’immunologie tumorale et de lagénération cellulaire tumorale.

L’INSERM entretient par ailleurs des relations sui-vies avec la Fondation du Centre Max Delbrückpour la médecine moléculaire (MDC) de Berlin etdans le cadre des programmes d’accueil qu’il meten place à l’intention de post-doctorants étran-gers, l’INSERM attribue de nombreux postes àdes chercheurs allemands.

Lors du Forum de la coopération franco-alle-mande en recherche de février 2002, les gouver-nements français et allemand ont souhaité don-ner une impulsion nouvelle à la coopérationbilatérale et mettre en place des formes concrètesde coopération.

Cinq thèmes ont été retenus :

●●●●● génome et cancer

●●●●● neurosciences

●●●●● maladies rares

●●●●● vieillissement

●●●●● thérapie cellulaire en général.

Hypersensibilité d’une lignée cellulaire de carcinome humain (c, d)aux effets cytopathiques du parvovirus sauvageH-1 en comparaison avec des keratinocytes humains normaux (a, b).

a, c : cultures non traitées; b, d : cultures infectées par le virus H-1

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L’INSTITUT NATIONAL DE LA SANTÉ ET DE LA RECHERCHE MÉDI-CALE (INSERM), fondé en 1964, est placé sous latutelle de deux ministères. L’INSERM mène desrecherches en biologie, médecine et santé publi-que, et diffuse les résultats et savoir-faire en vuedu développement en produits de santé. Au ni-veau national, l’INSERM travaille avec d’autresétablissements de recherche et d’enseignementsupérieur, les services de santé, les hôpitaux, etl’industrie pharmaceutique. Au niveau internatio-nal, l’INSERM mène des recherches dans le cadrede nombreux projets de coopération et a signé 28accords avec des établissements de recherchepublique étrangers. www.inserm.fr

Les groupes d’experts franco-allemands dans ledomaine « génome et cancer » se sont réunisplusieurs fois au cours de l’année 2002.

Les priorités portent sur la prévention des mala-dies cancéreuses, l’étude du dépistage précocede diverses tumeurs ainsi que sur le perfection-nement de méthodes de diagnostic existantesou le développement de nouvelles méthodes. Lathérapie génique et immunologique sert de basepour l’amélioration des stratégies théra-peutiques. Les activités proposées en vue de lastandardisation et de l’harmonisation desthérapies sont des éléments fondamentaux pouramener d’autres développements au niveaueuropéen et pour augmenter la compétitivité del’Europe dans ces secteurs, comme pour leprélèvement et le traitement de tissus, l’applica-tion de modèles (par exemple des cellules et desmodèles animaux), les systèmes de test, et éga-lement pour l’organisation et la documentationd’études cliniques.

En outre, à côté des activités bilatérales au niveauuniversitaire, divers projets de recherche sontmenés sur le virus HIV, la toxoplasmose Gondiiou la virologie tropicale, dans le cadre du Pro-gramme PROCOPE ou dans le cadre des pro-grammes de bourses de l’UE.

Le Centre de Recherches de Borstel (FZB), un centrede la Société Leibniz, est un autre partenaireimportant pour la collaboration bilatérale dansle domaine des maladies pulmonaires etbronchitiques. Le FZB se consacre, dans le cadrede projets européens et bilatéraux à résoudreles problèmes concernant l’infection, l’allergie,

la biologie tumorale et les infections pulmonai-res chroniques encore non expliquées. Une coo-pération de longue date existe aussi entre laFrance et l’Allemagne dans le domaine des ma-ladies infectieuses. Les chercheurs du FBZ et l’Ins-titut de Biologie Moléculaire et Cellulaire (IBMC)de Strasbourg ont développé ensemble de nou-veaux vaccins. Une coopération en biologie avecl’lnstitut de Pharmacologie et de Biologie struc-turale du CNRS de Toulouse porte sur l’étudedes infections par mycobactéries. Dans le do-maine des maladies infectieuses/septicémie, lepartenaire français du FZB est l’Institut Pasteurde Paris. Des chercheurs et des médecins du FZB,de l’Institut Pasteur et de l’IBMC coopèrent éga-lement sur le thème de l’immunité naturelle.Enfin, dans le domaine des endotoxines, le FZBcoopère avec les Universités de Paris-Sud et deBretagne Sud, ainsi qu’avec l’IBMC.

Dans le domaine de la cykotine, de la biologietumorale ainsi que de l’allergologie, les scientifi-ques du FZB travaillent avec divers instituts del’INSERM (la Faculté Necker-Enfants malades àParis, l’Unité de Recherche U506 de Villejuif,l’Ecole Doctorale Chimie, Biologie de l’Univer-sité de Nantes) ainsi que l’Institut Pasteur de Paris.

Le développement de la coopération franco-allemande dans le secteur médecine/santé a étéretenue comme une priorité par les deuxgouvernements lors du 40ème anniversaire duTraité de l’Elysée.

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BIOTECHNOLOGIES /GÉNOMIQUE VÉGÉTALE

Depuis quelques années, la génomique vé-gétale est devenue l’une des branches les plusinnovantes de la recherche. Le séquençagerapide et complet du génome de la planteArabidopsis thaliana et de celui du riz fut l’undes premiers succès dans ce domaine et il per-met de développer maintenant de nouveauxoutils pour effectuer des recherches au ni-veau moléculaire et biochimique. Malgré cessuccès, les chercheurs savent encore peu dechoses sur la fonction des gènes des végé-taux. Ces recherches sont importantes, nonseulement pour connaître la fonction que lesgènes exercent sur la croissance, le dévelop-pement, le métabolisme et l’interaction desvégétaux avec l’environnement, mais éga-lement pour concourir à une production agri-cole équilibrée, durable et respectueuse dela santé de l’homme. Les jeunes entreprisessont appelées à jouer un rôle important pourconvertir en applications les résultats de larecherche.

Pour mémoire, sur l’historique de la coopéra-tion bilatérale dans le domaine de la rechercheagronomique, rappelons que l’Institut Nationalde la Recherche Agronomique (INRA) a signé en1984 un accord de coopération avec le minis-tère fédéral de l’agriculture qui portait notam-ment sur la biotechnologie. Le regroupementdes activités de recherche dans des programmesnationaux constitue pour les biotechnologies etla génomique végétale une étape importante.En 1999, une nouvelle étape se dessine, avec lelancement, sur la base d’un partenariat public/privé, de programmes nationaux, Génoplanteen France et GABI en Allemagne. Les deuxprogrammes englobent à la fois la recherchefondamentale et la recherche appliquée et ontpour objectif d’expliquer les fonctions d’un grandnombre de gènes et la grande complexité deleurs interactions. La recherche sur l’organismemodèle Arabidopsis thaliana, qui revêtprincipalement un caractère fondamental, en estl’un des points forts.

Bien que Génoplante et GABI soient des pro-grammes nationaux, la coopération entre lesdeux programmes fut perçue, dès le départ, parles deux gouvernements et par les chercheurs,

comme une nécessité. La première rencontreentre les scientifiques des deux pays eut lieu àBonn en mai 2000. Dans un premier temps, ils’est agi de présenter au partenaire l’état d’avan-cement de ses propres recherches. Puis, en octo-bre 2000, il a fallu définir pour la coopérationun cadre juridique qui prenne en compte l’ex-ploitation des futurs brevets. Les groupes dechercheurs, travaillant sur le système modèleArabidopsis thaliana, se rencontrèrent en février2001 à Montpellier, afin de définir les premiersprojets communs. Ainsi, l’Arabidopsis thaliana,petite plante sauvage, devint l’objet d’une im-portante coopération entre la France et l’Alle-magne. Actuellement quatre projets de recher-che sont menés en commun :

●●●●● « Sharing sequence data and computerresources on T DNA transformants ofArabidopsis »;

●●●●● « Functional genomics on membranetransporters »;

●●●●● « Functional genomics of nitrogen utilizationand signalling »;

●●●●● « Cell wall: interaction between components,identification and functional analysis of cellwall proteins and polysaccharides ».

Le cinquième projet, qui est dans la phase delancement, profite de la recherche en génomiquevégétale pour identifier et comprendre les divers

L’Arabidopsis thaliana, système modèle pour larecherche en génomique végétale et modèle decoopération franco-allemande. Cliché détaillé dela floraison d’une hybridation de deux biotypeset de leur re-hybridation.

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aspects de la structure moléculaire des différentsécotypes d’Arabidopsis, pour l’appliquer à l’amé-lioration des plantes cultivées. Les expériences etles contrats de coopération constituant la basede ces projets doivent être utilisés à l’avenir pourélargir la coopération en génomique végétale.

En 2002, un troisième séminaire eut lieu à Colo-gne entre Génoplante et GABI. Il avait aupara-vant été demandé aux groupes de travail desdeux programmes et aux équipes de chercheursallemands qui n’avaient pas encore été impli-qués dans GABI, de développer des idées deprojets communs autour de génomes modèleset de génomes de plantes de grande culture. 24propositions intéressantes furent déposées et

L’INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE

(INRA), fondé en 1956, est placé sous la tutellede deux ministères. L’INRA mène des recherchesdans le domaine du développement durable etde l’alimentation. Ses activités de recherche cou-vrent l’environnement et l’espace rural, l’alimen-tation humaine et la sécurité des aliments, la bio-logie intégrative, la bio-informatique et les scien-ces sociales. L’INRA est composé de 380 unités derecherche réparties dans ses 21 représentationsrégionales. Il entretient de nombreuses coopéra-tions et contacts avec le monde agricole et l’in-dustrie agro-alimentaire et participe à la mise enplace de l’Espace Européen de la RechercheAgricole. www.inra.fr

discutées durant ce séminaire. Le cadre de cetappel à propositions va au-delà de la recherchefondamentale et comporte également des as-pects de recherche appliquée sur des plantes degrande culture. L’introduction de partenaires in-dustriels dans la coopération est l’un des nou-veaux objectifs de la coopération Génoplante etGABI. En tout, 21 demandes pour des projetscommuns vont être évaluées par une commis-sion franco-allemande d’experts. La secondephase de la coopération a été lancée au milieude l’année 2003.

En mars 2003, un séminaire de travail franco-allemand GABI/Génoplante a eu lieu auFuturoscope de Poitiers. Il a été consacré au dé-veloppement de la coopération, qu’elle soit bila-térale ou étendue à la dimension européenne(Grande-Bretagne, Espagne, Pays-Bas, Dane-mark, Hongrie). Cette concertation a fait égale-ment apparaître le souci d’élargir la coopérationen direction du génome humain et du génomemicrobiologique.

Génoplante et GABI envisagent de nouvellesactivités, en coopération avec les britanniques,qui travaillent également sur l’Arabidopsis, dansle cadre du programme GARNet. Les responsa-bles de ces trois programmes ont organisé àBerlin, en 2002, la première rencontre euro-péenne en génomique végétale « PlantGenomics European Meetings » (Plant-GEM)regroupant 350 participants. A l’avenir, les ren-contres « Plant-GEM » auront lieu tous les ansdans différents pays européens et sont perçuescomme d’importantes plates-formes de discus-sions par les chercheurs européens engénomique végétale.

Par ailleurs, dans le domaine des biotech-nologies, il est important de noter qu’il existeactuellement, à un niveau institutionnel, desrelations étroites entre différents établissementsde recherche français (dont l’INRA, l’InstitutPasteur, l’INSERM, le CNRS) et le Centre deRecherches sur les biotechnologies (GBF) deBrunswick. Ces contacts sont nés dans le cadrede programmes de recherche européens. Desscientifiques français et allemands travaillentainsi, notamment avec d’autres partenaires del’UE, au décodage du génome de la listeria, àdes polyesters biologiques décomposables ouà des études sur l’Encéphalopathie Spongi-forme Bovine (ESB).

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BIOÉTHIQUE

Les problèmes relatifs à la bioéthique, liésaux développements récents des biotechno-logies, occupent, depuis quelques années, uneplace de plus en plus grande dans nos socié-tés. Les progrès scientifiques considérablesqui ont été réalisés dans le domaine de lagénomique ou dans celui de la recherche surles cellules souches, ouvrent de vastes pers-pectives thérapeutiques et font naître cheznos concitoyens des attentes très fortes, maiselles posent par ailleurs des problèmes d’éthi-que importants pour définir les limites qu’ilconvient de leur imposer et le cadre appro-prié qui permette d’effectuer recherches etpratiques médicales.

Dans le cadre de l’Assemblée générale des Na-tions Unies, la France et l’Allemagne ont d’ores etdéjà lancé, en 2001, une initiative commune pourl’interdiction mondiale du clonage reproductifhumain, initiative qui a recueilli une large appro-bation. Une résolution prévoyant la création d’uncomité de négociation chargé d’élaborer un textede convention a été adoptée, laissant ainsi dutemps pour des consultations. L’initiative franco-allemande a permis d’introduire ce thème crucialdans l’ordre du jour des Nations Unies.

Au début de l’année 2002, un groupe de travailréunissant des représentants des ministères com-pétents dans les deux pays, a été constitué afinde débattre et d’examiner les questions relativesau développement du droit des brevets et enparticulier les problèmes que pose le dévelop-pement des biotechnologies.

Au-delà des coopérations déjà existantes, laFrance et l’Allemagne souhaitent lancer de nou-velles initiatives en vue d’associer le plus large-ment possible à ces débats le monde politique,scientifique et économique, ainsi que les citoyens.

●●●●● Un nombre croissant de patients attend, aussibien en Allemagne qu’en France, une greffed’organe. C’est pourquoi les deux payssouhaitent que les nouvelles méthodes detransplantation soient au centre des débats.L’Établissement français des greffes et laFondation allemande pour la transplantationd’organes organisent par conséquent, chaqueannée, une journée franco-allemande dudon d’organes, afin d’accroître le nombre

de dons d’organes. La première journée a eulieu à Strasbourg en juin 2002.

●●●●● Afin de promouvoir le dialogue sur les pro-blèmes d’éthique liés aux développementsde la biologie, différentes manifestations onteu lieu :

- Colloque de bioéthique réunissant desdéputés de l’Assemblée nationale fran-çaise et du « Bundestag » (novembre2001, Mulhouse);

- Forum regroupant des responsables poli-tiques et des scientifiques sur le thème dela bioéthique (janvier 2002, Genshagen),organisé par l’Institut de Berlin-Brande-bourg pour la coopération franco-allemande en Europe de Genshagen etpar la Fondation Robert Schuman);

- Rencontre autour de la « Communicationentre les milieux de la recherche et le grandpublic sur les questions éthiques des scien-ces biologiques » (février 2002, Paris);

- Colloque interdisciplinaire rassemblantdes étudiants et des chercheurs pour dé-battre sur des thèmes bioéthiques (mars2002, Paris).

Le Comité consultatif national d’éthique pourles sciences de la vie et de la santé (CCNE) et le« Nationaler Ethikrat » allemand se sont enten-dus en novembre 2001 à Paris pour intensifieret institutionnaliser leur coopération. En juin2002, un thème commun est ressorti des con-sultations : les banques biologiques – aspectsbio-médicaux, éthiques et juridiques relatifsà la conservation de matériels biologiquesd’origine humaine, et banques de donnéesgénétiques. Aujourd’hui, les problèmes queposent dans les deux pays l’utilisation de cesbanques biologiques entrent de plus en plusdans le débat public. La recherche espère trou-ver de nouvelles approches pour développer desméthodes de diagnostic et de thérapie. L’impor-tance qu’ont prise les banques de donnéesbiologiques sur le plan économique pose laquestion de savoir dans quelle mesure le principeéthique de la non-commercialisation du corpshumain et de sa pérennité peut être sauvegardé.Les deux instances désirent que les liens entre lesdifférents comités éthiques européens soient ren-forcés et élargis.

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2SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES

Les changements technologiques entraînentune mutation profonde et rapide de nossociétés. Les sciences humaines et socialesjouent, dans les pays industrialisés, un rôlede plus en plus important pour décrypter, ana-lyser ces changements et permettre leur ap-propriation, faisant ainsi évoluer notre cadrede vie. Toutes disciplines confondues, elles ontpour objet l’étude des aspects culturels dessociétés humaines. Longtemps cloisonnées, lesdisciplines mêmes changent avec le monde quiles entoure, s’ouvrent à une dimension pluslarge : les recherches s’effectuent maintenantau sein de réseaux globalisés qui permettentde croiser les données et de lancer des projets,qui, tout en se concentrant sur une probléma-tique locale, sont menés à l’échelle internatio-nale. Les sciences humaines sont le garant del’identité culturelle, les sciences sociales, pourleur part, contribuent de manière essentielleà la compréhension et à l’intégration des mu-tations sociales. Les résultats de ces recher-ches préservent la diversité culturelle etidentitaire.

La coopération franco-allemande en scienceshumaines et sociales existe de longue date . Dansce secteur, le potentiel de recherche desuniversités a permis le développement denombreuses coopérations. Celles-ci se sontconcrétisées sous des formes diverses : projetset publications communes, création d’institutsou de centres communs. La diversité et lefoisonnement de ces relations seront présentésci-après à l’aide d’exemples marquants.

Dès 1948, quinze ans avant la signature du Traitéde l’Elysée, Theodor Heuss, premier Président dela RFA, Carlo Schmid et d’autres personnalitésfondèrent dans le domaine des sciences socia-les, l’Institut Franco-Allemand de Ludwigsburg(DFI). Le DFI a été conçu pour être un forum dedialogue indépendant avec la France dans tousles domaines de la vie intellectuelle et publique.Son équivalent français était le Comitéd’Echanges avec l’Allemagne Nouvelle, issu dela Résistance, auquel appartenaient des intellec-tuels comme Emmanuel Mounier, Joseph Rovan,Vercors (Jean Bruller) et Alfred Grosser. Ce centrede recherches, d’information et de documenta-tion en sciences sociales sur la France est de nosjours un élément indispensable pour un dialogue

La naissance du Christ et l’annonce aux bergers(sacristie de Reichenau, 1020-1040 environ,Paris, Bibliothèque Nationale de France)

L’arrestation du Christ (psautier, Franconie,2ème moitié du XIIIème siècle, Paris, BibliothèqueNationale de France)

MANUSCRITS ENLUMINÉS D’ORIGINE ALLEMANDE :Quatre années (1989-1994) de coopérationfranco-allemande ont été nécessaires pourréunir, dans le premier volume d’unecollection, les manuscrits enluminésd’origine allemande qui sont conservés à laBibliothèque Nationale de France, à Paris.Ce travail a été effectué sous la direction duconservateur général François Avril et avecle soutien de la Fondation Fritz Thyssen. Levolume deux est en préparation.

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ouvert et une coopération constructive. Parailleurs, il travaille aujourd’hui étroitement avecun vaste réseau d’instituts, en particulier avecson homologue français : le Centre d’Informa-tion et de Recherche sur l’Allemagne Contem-poraine (CIRAC) et avec l’Institut Français desRégions Internationales à Paris. Il existe égale-ment des coopérations avec l’Institut de Berlin-Brandebourg pour la coopération franco-allemande en Europe de Genshagen. De plus,depuis 2000, l’Institut, en coopération avec cinquniversités (Kassel, Stuttgart, Trèves, Bordeaux etCergy-Pontoise) a constitué un réseau franco-allemand de doctorants.

Dans le domaine de la recherche sur la France, leDFI travaille avec les « Centres français » desuniversités de Fribourg, Leipzig, Berlin etSaarebruck. Ces centres, en organisant des con-férences, des colloques et des symposiums con-tribuent à l’information d’un large public et for-ment ainsi des experts interdisciplinaires franco-allemands.

Issu en 1964 du « Centre allemand de recher-ches historiques » fondé en 1958, l’Institut His-torique Allemand de Paris (IHAP), est l’un des

cinq instituts de recherche historique à l’étran-ger pris en charge par le BMBF. Sis dans le quartierdu Marais, il a pour mission de mener desrecherches sur l’histoire de France, sur les rela-tions de la France avec l’Allemagne et de faireconnaître l’histoire allemande en France. L’Insti-tut mène ses propres recherches et soutient lacoopération entre les scientifiques et les institu-tions des deux pays, en particulier grâce à despublications, à sa mission de conseil, à l’organi-sation de manifestations scientifiques et à la pro-motion de jeunes scientifiques. Les résultats deses recherches sont notamment publiés dans larevue « Francia ». Depuis juillet 2002, l’Institutappartient au cercle des sept Instituts de la fon-dation de droit public : la Fondation des Institutsallemands de sciences humaines à l’étranger(DGIA) qui sont soutenus au niveau fédéral.

La Maison des Sciences de l’Homme (MSH),fondée en 1963, à Paris, encadre les échangesdans le domaine des sciences humaines et so-ciales. Cet établissement public de recherchemultidisciplinaire soutient et accompagne les re-cherches en sciences humaines et sociales. LaMSH est un centre à vocation internationale, lieude rencontre de scientifiques du monde entier,

En 1988, lors du 52ème Sommet franco-allemand, les ministères français etallemand de la recherche ont décidé, dans le cadre d’un programme derecherches interdisciplinaires, de développer en commun des technolo-

gies pour la préservation de monuments historiquesparticulièrement significatifs. 27 spécialistes appartenant àdes établissements de recherche français et allemands ontété chargés, dans le cadre de projets bilatéraux, d’analyserin situ et en laboratoire les processus induisant le vieillisse-ment des matériaux historiques, à savoir les ouvrages enpierre et les vitraux médiévaux. Les scientifiques ont menéleurs recherches en étroite collaboration avec les Architectesen chef des Monuments Historiques. Dans le cadre du

Programme Dégradation des vitraux, lesscientifiques ont effectué des recherchessur les vitraux de la cathédrale de Tours,sur ceux de l’église de Sainte-Catherined’Oppenheim. La cathédrale gothique de Salem etla collégiale Saint-Thiébault en Alsace, furent,quant à elles, au centre du Programme Dégrada-tion de la pierre. Le secrétariat du programme a étébasé à Champs-sur-Marne, près de Paris. Le BMBFet le gouvernement français (recherche et culture)ont soutenu ce programme jusqu’au milieu desannées 90. Ce programme a été repris ensuite parl’Union européenne.

Cathédralede SalemCathédralede Salem

Cathédralede ToursCathédralede Tours

CollégialeSaint- ThiébaultCollégialeSaint- Thiébault

Eglise Sainte-Catherinede OppenheimEglise Sainte-Catherinede Oppenheim

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2dont les projets se caractérisent par des démar-ches communes sur des problématiques multi-disciplinaires. Parmi les autres objectifs de laMSH figurent les échanges de personnel et lesoutien aux jeunes scientifiques. L’Officeallemand d’échanges univesitaires (DAAD), parailleurs, attribue des bourses à de jeunesdoctorants allemands en sciences humaines etsociales pour un séjour à la MSH. Le programmede bourses permet à des jeunes scientifiquesallemands de haut niveau de poursuivre leursactivités dans une unité d’un institut de recherchefrançais.

Depuis sa création en 1964, la Fonda-tion Robert Bosch, par le biais de programmesspécifiques, s’est insérée dans le contexte desrelations franco-allemandes. Cette coopérationporte sur des domaines tels « l’information »,« la formation initiale et continue », « les rela-tions scientifiques » et « les échanges intellec-tuels ». Depuis le milieu des années 70, lors deséminaires, colloques, salons, journées à thème,ainsi que dans le cadre de projets, el lecommunique des informations sur les relationsfranco-allemandes à des journalistes, à descorrespondants et à des représentants desmédias. Des programmes de tutorat pourpromouvoir la langue française ou la civilisationfrançaise en Allemagne, ou l’échange d’expé-riences relatives à la formation professionnelleconstituent, entre autres choses, un volet impor-tant des activités qu’elle développe en matièrede formation initiale et continue. De 1986 à 1995,la Fondation a notamment mis en œuvre un pro-gramme pour le développement de la coopéra-tion bilatérale en sciences humaines et sociales,en finançant des chaires et des postes de profes-seurs invités dans des établissements d’ensei-gnement supérieur français. Elle a également con-tribué, avec le concours de la Fondation Volks-wagen, à la construction de la bibliothèque duDFI. De plus, la Fondation soutient des établisse-ments scientifiques français se consacrant à lacivilisation allemande et met à la disposition dela Bibliothèque Nationale Universitaire de Stras-bourg (BNUS) des moyens financiers pour l’ac-quisition d’ouvrages de littérature allemande.

Le « Wissenschaftszentrum Berlin für Sozial-forschung » (WZB) est le plus grand institut derecherche en sciences sociales d’Europe financésur fonds publics. Durant ces dernières années,

le WZB a, dans le cadre de ses projets internatio-naux, renforcé ses coopérations avec des polito-logues, des sociologues et des économistes fran-çais, tout particulièrement par le biais d’un pro-jet commun de recherche fondamentale. Ce pro-jet traite notamment des problèmes liés au mar-ché du travail et à l’emploi, à l’innovation, audéveloppement des entreprises, et aux aspectsdes évolutions sociales et culturelles. Ces thè-mes sont progressivement intégrés dans degrands projets de recherche européens et ser-vent à développer la coopération. Quelques ac-cords avec le CNRS et avec la MSH de Paris per-mettent de réaliser des recherches dans un cadreeuropéen, notamment dans le cadre du pro-gramme d’échange pour les jeunes chercheurs.En 1985, le CNRS a mis en place, principalementavec la DFG et avec d’autres partenaires, comme la« Max-Planck Gesellschaft », le « Wissenschafts-zentrum » de Berlin et le DAAD, le Programmefranco-allemand en Sciences Sociales. Sou-tenu par une série de fondations et par la MSH,le CNRS finançait ainsi des bourses de post-doctorants. Le programme a pris fin en 1997.

La Mission Historique Française en Allema-gne (MHFA) a été fondée en 1977 à Göttingen.Cet organisme relève du ministère fédéral desAffaires étrangères et occupe aujourd’hui uneposition reconnue dans les échanges historiquesentre la France et l’Allemagne. La MHFAentretient, depuis sa création, des relations pri-vilégiées avec l’Institut Max-Planck d’histoire. LaMHFA dispense des bourses à des étudiants et àdes chercheurs français. Entre 1984 et 2001, 366bourses ont été attribuées. Elle poursuit égale-ment ses propres projets de recherche en asso-ciation avec de grands organismes scientifiquesfrançais et allemands, notamment en matièred’histoire des pratiques culturelles, d’anthropo-logie religieuse et d’histoire de la société médié-vale. Depuis 1980, la MHFA publie un « Bulletind’information » semestriel consacré à l’histoireallemande et une série d’ouvrages est en coursd’élaboration.

L’histoire de l’art allemande voue traditionnelle-ment à la France un intérêt qui demeure,aujourd’hui encore, très vivace. Ainsi fut créé enjuillet 1997, le Centre allemand d’histoire del’art de Paris, projet de recherche d’une duréelimitée, financé par le BMBF. Ce centre s’est fixécomme objectif principal de privilégier aussi bien

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la recherche allemande sur la France que depromouvoir les recherches françaises sur l’art etl’histoire de l’art allemands. Il coopère avec desinstituts d’histoire de l’art et des musées ou lesservices des monuments historiques. Un des prin-cipaux partenaires du centre est l’Institut natio-nal d’histoire de l’art qui regroupe en son seinde nombreuses institutions de recherche et cons-truit actuellement l’une des plus grandes biblio-thèques de recherche spécialisée qui ouvrira sesportes en 2006. Le Centre allemand d’histoirede l’art s’entend initialement comme un projetd’échanges franco-allemands et aspire par ailleursà une coopération scientifique avec l’ensembledes pays européens. Les résultats du travail derecherche du Centre allemand d’histoire de l’artsont publiés tous les ans dans la collection« Passagen/Passages ».

Pour finir, il convient de mettre l’accent sur troiscentres de recherche français dont deuxbénéficient de financements communs :

Le gouvernement français décida en 1992 decréer le Centre Marc Bloch (CMB), centre franco-allemand de recherche en sciences sociales deBerlin, qui mène des recherches interdisciplinai-res et soutient les jeunes scientifiques en scienceshumaines et sociales. Ses recherches couvrentun large éventail de disciplines, en particulier laphilosophie, l’histoire, la sociologie, le droit, lessciences politiques et économiques, l’anthropo-logie sociale et la géographie. Parmi les activitésdu Centre, la formation à la recherche occupeune place importante. Depuis sa création, il or-ganise à l’intention des doctorants un séminaireinterdisciplinaire qui s’intègre au collège docto-ral de l’Université libre de Berlin et de l’Univer-sité Humboldt de Berlin. Il associe par ailleurs àses travaux des scientifiques d’Europe de l’Est.Le Centre est financé conjointement par le mi-nistère français des Affaires étrangères, le mi-nistère chargé de la recherche et le BMBF. Il estégalement une unité de recherche associée duCNRS.

Créé le 1er mars 1982 à Paris, à la suite d’unedéclaration commune des chefs d’états françaiset allemand, le Centre d’information et derecherche sur l’Allemagne contemporaine(CIRAC) a pour mission d’approfondir la con-naissance de l’Allemagne dans les principauxdomaines de la vie politique, économique, so-

ciale et culturelle. Par ses travaux et prestations,le CIRAC se définit comme un observatoire del’économie et de la société allemandes et se veutun instrument de réflexion et de communica-tion au service de la coopération franco-alle-mande et européenne. Depuis 2001, année decréation du CIERA, les activités du CIRAC contri-buent au programme du CIERA.

Le Centre interdisciplinaire d’études et de re-cherches sur l’Allemagne (CIERA) met en ré-seau les activités dans le domaine de la forma-tion et de la recherche de neuf institutions. A cegroupement appartiennent : l’Ecole des hautesétudes en sciences sociales (EHESS), les universi-tés de Paris IV, Lyon Il et Cergy-Pontoise, la MSHde Paris, l’Ecole normale supérieure de lettres etsciences humaines de Lyon, l’Institut d’étudespolitiques de Grenoble et le CIRAC. En outre, leCNRS est partie prenante dans le CIERA. Le butdu CIERA est de former, en s’appuyant sur unlarge réseau de centres de recherche, de futursspécialistes allemands par le biais de formationsinterdisciplinaires. Ainsi, il propose à de jeunesdiplômés et doctorants des journées d’étudessur différents domaines et un éventail de forma-tions, notamment dans le cadre des universitésd’été. Depuis le semestre d’hiver de 2001/2002,deux nouvelles formations en commerce et ma-nagement franco-allemands et en traduction ju-ridique spécialisée se sont ajoutées à l’éventaildes cursus proposés. Le CIERA dispense des bour-ses pour des séjours de recherche et des stages enAllemagne. Le Centre est conjointement financépar le DAAD, pour une première période de cinqans avec des moyens mis à disposition par le Mi-nistère fédéral des Affaires étrangères, et pour laFrance par le ministère chargé de la Recherche etpar ses autres membres.

En 2002, le CIERA et le Centre français de Leip-zig ont été chargés par les ministres français etallemand de la recherche, de faire l’inventairedes recherches que chaque pays mène sur le payspartenaire. Il s’agit de faire un bilan de la coopé-ration et d’identifier de nouveaux champs decoopération.

A l’occasion du 40ème anniversaire du Traité del’Elysée, les ministres chargés de la rechercheont organisé les 21 et 22 novembre 2003, àLyon, un colloque franco-allemand.

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LA COOPÉRATION DANS

L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Le tissu des relations qui se sont nouées, depart et d’autre du Rhin, entre les établisse-ments d’enseignement supérieur et les uni-versités des deux pays constituent un impor-tant volet de la coopération scientifique bi-latérale. Dans ce contexte, qui favorise leséchanges entre professeurs d’université etles échanges de jeunes chercheurs, forma-tion et recherche sont étroitement liées.Historiquement, les relations entre les éta-blissements d’enseignement supérieurfrançais et les universités allemandes ont jouéun rôle important dans le développement desrelations entre les deux pays.

La première Conférence franco-allemande desrecteurs d’universités eut lieu dès 1958. Lacoopération se manifesta ensuite principalementau travers des rencontres annuelles qui eurentlieu entre la Conférence des Grandes Ecoles(CGE), la Conférence des Présidents d’Université(CPU) et la « Hochschulrektorenkonferenz »(HRK). L’objectif de ces rencontres est de s’infor-mer mutuellement sur l’évolution des forma-tions universitaires et de confronter les politiquesen matière d’enseignement. Le nombre toujourscroissant des coopérations entre universités re-flète la richesse et la multiplicité des échanges.En 1993, on faisait état de 911 coopérations etaujourd’hui, on recense plus de 1800 coopéra-tions, auxquelles participent environ 440 éta-blissements d’enseignement supérieur françaiset 210 allemands. De plus, il existe un groupe detravail commun aux Grandes Ecoles françaises etaux établissements d’enseignement supérieurstechniques allemands (GE-TH).

Lors du sommet de Francfort de 1986, il fut décidéde créer le Collège franco-allemand pour l’en-

seignement supérieur (CFAES), qui ouvrit sesportes en 1988. Le CFAES avait pour mission depromouvoir des cursus intégrés de 1er et 2ème

cycles entre établissements français et allemands,sanctionnés par des doubles diplômes. Il eut ra-pidement un grand succès auprès des étudiantset des établissements des deux pays. C’est laraison pour laquelle au sommet de Weimar 1997,il fut décidé de créer l’Université franco-alle-mande, structure qui permettait d’élargir au 3ème

cycle et à la recherche les missions du collège.

L’ouverture de l’Université franco-allemande(UFA), en mai 2000, a permis de renforcer lacoopération bilatérale au niveau de l’enseigne-ment supérieur. L’un des principaux objectifs del’UFA est d’accroître la mobilité des étudiants etdes enseignants entre l’Allemagne et la France.Elle suscite ainsi l’émergence d’un nombre crois-sant de diplômés venant de différentes filières,qui possèdent des qualifications scientifiques etdes compétences interculturelles. Parmi ses prin-cipales missions, on compte l’initiation, la coor-dination et le financement de cursus intégrésentre des établissements d’enseignement fran-çais et allemands travaillant en partenariat. De-puis sa création, l’UFA soutient ca. 115 cursusintégrés et six cursus post-licence. En 2003-2004,plus de 4700 étudiants sont inscrits dans l’unede ces filières binationales. L’UFA vient d’ajouterun programme pour les doctorants, qui vise dé-sormais à soutenir la formation des jeunes gé-nérations de chercheurs. Dans cette optique,l’UFA a soutenu, en 2002, deux écoles doctora-les franco-allemandes. De plus, des écoles d’ététhématiques, qui couvrent de nombreuses disci-plines (sciences naturelles et physiques, sciencesde l’ingénieur et biologie) sont mises en placeen 2003. Elles ont pour objectif d’intensifier leséchanges et d’accroître la mobilité. Entre 1999et 2001, dans le cadre d’un projet-pilote, l’UFA asoutenu, avec le concours de la Fondation Ro-

Siège de l’Université Franco-Allemande à Sarre-bruck

LA COOPÉRATION DANS

L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET

LES PARTENARIATS RÉGIONAUX

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bert Bosch, 43 co-tutelles de thèses. Ce pro-gramme a été repris en 2002 par le DAAD. L’UFAa également lancé de nouvelles initiatives àl’adresse des doctorants et des post-doc dans ledomaine des sciences humaines et sociales, enorganisant, par exemple, des ateliers franco-al-lemands et des universités d’été.

Ce processus très particulier de thèses en co-tutelle mis en place en 1994 a servi de modèlepour établir des accords de ce type entre d’autrespays européens.

Afin d’adapter aux normes internationales lessystèmes nationaux d’enseignement universitaireet pour renforcer ainsi la compétitivité de l’Eu-rope, les ministres européens de l’enseignementsupérieur ont signé, en juin 1999, la Déclarationde Bologne, qui vise à créer, d’ici 2010, l’Espaceeuropéen de l’enseignement supérieur. Il s’agitde parvenir à une plus grande compatibilité en-tre les formations supérieures européennes enintroduisant un système fondé sur deux diplô-mes communs, « Bachelor » et « Master » et enmettant en place un système de points, le« European Credit Transfer System » (ECTS), ceciafin d’accroître la mobilité des étudiants et d’aug-menter ainsi leurs chances sur le marché du tra-vail. Dans le Communiqué de Prague, adopté enmai 2001, les ministres européens de l’ensei-gnement supérieur ont réaffirmé les objectifsénoncés dans la Déclaration de Bologne et ontsalué l’alliance entre l’« European University As-sociation » et la « National Unions of Studentsin Europe ». La Commission Européenne est unpartenaire important dans ce processus. Parailleurs, les ministres de l’enseignement supé-rieur ont mis en avant différents aspects de l’Es-pace européen de l’enseignement supérieur,considérés comme particulièrement importants: l’accroissement de l’attractivité et de la compé-titivité de cet espace, notamment en garantis-sant des diplômes d’une qualité supérieure grâceà une éducation et une formation tout au longde la vie et en suscitant des relations entre lesétudiants européens.

L’active participation de la France et de l’Allema-gne au processus de Bologne a porté ses fruits.L’Allemagne a introduit, en 1999, les « Bachelor »et les « Master » lors de la révision du cadre juri-dique de son enseignement supérieur. Les mo-difications apportées par la France à sa régle-

mentation organisent les études supérieuresautour de trois niveaux : licence, mastère et doc-torat (LMD). La conférence interministérielle desministres chargés de l’enseignement supérieurde 32 pays européens, a eu lieu à Berlin le 19 sep-tembre 2003. Elle a défini de nouveaux objectifspour les années à venir en vue d’accélérer la réa-lisation de l’Espace Européen de l’EnseignementSupérieur.

Dans le cadre du soutien accordé aux jeunesscientifiques, les « écoles doctorales » en Franceet les « Graduiertenkollegs » en Allemagneoffrent la possibilité de suivre une formationdoctorale dans le cadre d’un programme de re-cherche binational. Depuis 1990, la DFG sou-tient, au sein des « Graduiertenkollegs », desdoctorants appartenant à toutes les disciplinesscientifiques. Actuellement, de jeunes scientifi-ques allemands peuvent étudier dans huit éco-les doctorales internationales. Il existe une vo-lonté des partenaires français et allemands dedévelopper des programmes communs entre les« écoles doctorales » et les « Graduierten-kollegs ».

Les Journées Franco-Allemandes de l’Enseigne-ment Supérieur, organisées par l’Ambassade deFrance et par le DAAD, qui eurent lieu pour lapremière fois en septembre 2000 à Berlin, font lapromotion des études supérieures en France eten Allemagne. Les Journées organisées en no-vembre 2002, à Strasbourg, portèrent sur la ma-nière dont la France et l’Allemagne peuvent con-tribuer à l’émergence de l’Espace Européen del’Enseignement Supérieur. Les troisièmes JournéesFranco-Allemandes de l’Enseignement Supérieurauront lieu à Mayence en 2005.

LA COOPÉRATION RÉGIONALE

La coopération transfrontalière est devenue, dece fait, presque une tradition culturelle. Elle s’estconcrétisée sous des formes très variées, qui vontde la création d’instituts universitaires communs,de partenariats régionaux à des activités com-munes dans le cadre communautaire. Sur la basede contacts régionaux, elle vise à identifier lesbesoins communs de recherche dans les régionsfrontalières et à initier des projets à caractèretransnational.

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3Nous présenterons ici, pour illustrer cette co-opération, quelques instituts universitairesfranco-allemands qui furent créés en communet qui sont particulièrement représentatifs dansleurs domaines respectifs.

L’Université de Metz et la « Hochschule für Technikund Wirtschaft » de Sarre proposent des cursusfranco-allemands depuis 25 ans. Ces cursus sontorganisés au sein de l’Institut Supérieur Franco-Allemand de Techniques et d’Economie(ISFATES/DFHI). Le but de cette formationprofessionnalisante et hautement qualifiée est deformer de jeunes scientifiques en génie civil,sciences économiques, électrotechnique, informa-tique et génie mécanique, afin qu’ils soient à mêmed’exercer une activité professionnelle en Franceou en Allemagne. Depuis 1978, environ 2000étudiants ont suivi avec succès cette formationbinationale. L’ISFATES/DFHI est membre désormaisde l’Université franco-allemande.

L’Institut Franco-Allemand de Recherche surl’Environnement (IFARE/DFIU) a été fondé en1991 en tant qu’institution commune de recher-che sur l’environnement. Son travail est soutenudu côté français, dans le cadre du Contrat de PlanEtat-Région Alsace, par le CNRS et par l’UniversitéLouis Pasteur de Strasbourg, et du côté allemand,par le Land de Bade-Wurtemberg et par l’UniversitéTechnique de Karlsruhe. Les recherchesinterdisciplinaires qui y sont menées servent àcomprendre la dynamique des systèmes écologi-ques, à analyser l’impact des activités humainessur l’environnement et à proposer des mesurestechniques de restauration, mais surtout des me-sures de prévention. Les projets sont réalisés demanière interdisciplinaire, faisant intervenir lessciences physiques, les sciences de l’ingénieur etles sciences humaines et sociales.

L’Institut Franco-Allemand pour l’Automatiqueet la Robotique (IAR), grâce à ses antennes ba-sées au sein des universités de Grenoble et deKarlsruhe, propose un cursus intégré en électro-technique et dans les techniques de l’informationet de la communication qui permet d’obtenir undouble diplôme. Il ménage ainsi aux jeunes di-plômés des voies d’entrée dans les moyennes en-treprises ou dans les organisations internationa-les, telles l’Office Européen des Brevets ou le CERN.

Le Centre de Coopération UniversitaireFranco-Bavarois (CCUFB) a été créé au cours de

l’hiver 1997/98 par une convention liant les deuxuniversités munichoises, la « Ludwig-Maximilian-Universität » et la « Technische Universität ».C’est un bureau d’information et de contact des-tiné aux étudiants, scientifiques, chercheurs, pro-fesseurs et établissements supérieurs qui a pourvocation d’intensifier, grâce à son activité de con-seil, la coopération entre les établissements d’en-seignement supérieur français et bavarois ainsiqu’entre des établissements de recherche. LeCCUFB est soutenu par le ministère des Affairesétrangères français et par le « BayerischeStaatsministerium für Wissenschaft, Forschungund Kunst ».

Dans le cadre des partenariats régionaux,comme par exemple entre la Région Rhône-Al-pes et le Land de Bade-Wurtemberg, il existe denombreuses formes de coopération en recher-che et de nombreux échanges d’étudiants. Unautre volet de la coopération régionale se reflèteégalement au niveau sectoriel, comme dans lacoopération entre l’Opticsvalley d’Ile-de-France,réseau de compétence français des technologiesoptiques (Technopole) et son homologue alle-mand l’OpTecBB (« Optec-Berlin-Brandenburge.V. »). En marge du plus grand salon françaisd’optique, l’Opto à Paris, l’Opticsvalley etl’OpTecBB ont conclu en 2002 un accord de co-opération et de soutien mutuel. Cet accord règlela coopération et l’échange d’informations en-tre les deux organisations, dans le but de facili-ter, pour les entreprises et pour les établisse-ments de chaque région, l’accès au marché dansla région partenaire.

La mise en réseau d’établissements d’ensei-gnement supérieur est une autre forme de par-tenariat régional, comme c’est le cas, par exem-ple, dans les régions du Rhin Supérieur, dans lecadre de la confédération EUCOR. Cette dernièreregroupe sept universités de la Forêt Noire, duJura et des Vosges qui se sont réunies en 1989en une association transfrontalière sous le nomde « Confédération Européenne desUniversités du Rhin Supérieur » (EUCOR).Depuis l’année 2000, EUCOR dispose d’unsecrétariat permanent à Strasbourg. Le but de laConfédération est de promouvoir la coopérationdans tous les domaines d’activité (transports,environnement, culture, jeunesse, santé) dontl’enseignement et la recherche en encourageantl’échange d’enseignants et d’étudiants, en lan-

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çant des programmes de recherche communs,en favorisant les enseignements transfrontalierscommuns ainsi qu’en reconnaissant mutuellementles diplômes acquis. Il existe actuellement desprogrammes de recherche communs dans lesgéosciences (projet « Rhine Graben Evolution andNeotectonics »), les sciences neurologiques (ré-seau Neurex), en climatologie (Atlas climatiquedu bassin du Haut-Rhin), ainsi qu’en histoireromaine et en archéologie des provinces romaines.

Depuis quelques dizaines d’années, une coopé-ration transfrontalière trilatérale dynamique s’estformée le long du Haut-Rhin, entre la France,l’Allemagne et la Suisse. Cette coopération estrattachée institutionnellement à la Conférencedu Haut-Rhin. Le groupe de travail Education etFormation de la Conférence du Haut-Rhin accom-pagne la mise en place d’un nouveau mastertrinational, en collaboration avec la Confédéra-

tion des Instituts de formation d’enseignants dansle Rhin supérieur « COLINGUA Rhin Supérieur ».L’Université franco-allemande participe à ce projet.

Depuis le début des années 90, l’Union Euro-péenne soutient les régions frontalières par lebiais du programme « INTERREG ». Dans cecadre et à travers le projet « Reha-Photonics », larégion du Haut-Rhin est en voie de devenir unsite compétitif international des technologiesd’avenir. Le but de ce projet franco-germano-suisse est d’instituer un réseau trinational dansle domaine de la recherche sur le cerveau afind’encourager l’échange de scientifiques, la for-mation et le perfectionnement de jeunes scien-tifiques. Dans le cadre du projet trinational « Bio-Valley » des pôles d’excellence en biotechnolo-gies doivent être mis en place afin d’orienter larégion du Rhin Supérieur, Centre et Sud vers cedomaine.

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L’OFFICE FRANCO-ALLEMAND

POUR LA JEUNESSE (OFAJ)

Dès sa création, l’Office Franco-Allemand pourla Jeunesse (OFAJ) a joué un rôle essentiel dansles échanges de jeunes en donnant de nou-velles impulsions au dialogue entre jeunesFrançais et jeunes Allemands et en soutenantleurs projets.

L’OFAJ exerce aujourd’hui une large partie de sonaction dans le secteur de l’enseignementsupérieur. Il vise à favoriser la mobilité desétudiants et des jeunes chercheurs dans l’espacefanco-allemand, en complément des programmesde soutien à la mobilité mis en place par d’autres

institutions ou par l’Union Européenne. Ils’adresse d’une part aux universités organisatri-ces de programmes et d’autre part, aux étudiantseffectuant à titre individuel des stages pratiqueset des séjours d’étude.

Parmi les nombreuses activités de l’OFAJ, le voletdes activités scientifiques et techniques joue unrôle de premier plan dans les relations franco-allemandes. L’OFAJ soutient des forums et desrencontres sur des thèmes très variés, tels la re-cherche génétique, l’écologie, l’environnement.

Les étudiants français des grandes écoles, ceuxdes 1er et 2ème cycles, les étudiants en cours decursus à vocation professionnelle, ainsi que lesétudiants en cursus franco-allemands (sciencesjuridiques) et des formations techniques courtes(IUT) doivent, au titre de leur formation, effectuerdes stages en entreprise.

L’OFAJ leur accorde, ainsi qu’aux étudiantsallemands venant des universités et des « Fach-hochschulen », des bourses pour des stages d’unà trois mois, lorsque ces bourses ne peuvent êtrefinancées au titre des programmes LEONARDOet SOCRATES. L’OFAJ attribue ainsi plus de 500bourses par an.

LE FORUM FRANCO-ALLEMAND

Le Forum Franco-Allemand est à la fois un salonde recrutement et un sa-lon de l’étudiant. Il réunitdes jeunes diplômés, desétudiants, des lycéens, des

LES ORGANISATIONS INSTITUTIONNELLES ET DE SOUTIEN

Une formation qualifiante et la mobilité des élèves, des étudiants et desscientifiques par-delà les frontières, contribuent à encourager la créativité etl’innovation. Dans les domaines scolaire, professionnel et universitaire, denombreux programmes d’échanges, soutenus par des organismes institution-nels ou des fondations, visent à renforcer la capacité des jeunes Français etdes jeunes Allemands « à construire l’Europe ».

L’Office Franco-Allemand pour la Jeu-nesse (OFAJ) est une organisation in-ternationale au service de la coopé-ration franco-allemande, sise à Paris

et à Berlin. Sa fondation remonte au Traité del’Elysée de 1963. L’OFAJ soutient tout particuliè-rement des associations pour la jeunesse, des cen-tres de formation, des établissements scolairesou universitaires, des centres linguistiques, des as-sociations culturelles ou sportives. L’OFAJ est éga-lement un véritable forum où foisonnent denombreux projets, issus de secteurs variés, parexemple la bioéthique. Si sa vocation est demeu-rée bilatérale pendant les premières années, desprojets tripartites ont été mis en place successive-ment au début des années 1990 avec l’Europede l’Est et avec des pays du Sud à partir de 2000.Depuis sa création, plus de 7 millions de jeunesFrançais et Allemands ont participé à l’ensembledes programmes de l’OFAJ, dont 10 000 dans ledomaine scientifique et technique.www.ofaj.org

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entreprises, des établissements d’enseignementsupérieur et des institutions des deux pays.

Créé en 1999 par l’Université franco-allemande,le Forum est un lieu de rencontre important dansun contexte franco-allemand pour les acteurs dumonde du travail et pour les établissements d’en-seignement supérieur. Il offre en particulier auxétudiants de cursus intégrés franco-allemandsl’opportunité d’entrer dans la vie active.

Grâce à la participation d’entreprises et d’éta-blissements d’enseignement supérieur de pre-mière importance appartenant aux deux pays, leForum est une étape importante vers la créationd’un marché de l’emploi franco-allemand et versl’adaptation des cursus universitaires aux besoinsdu marché du travail.

Le Forum Franco-Allemand a lieu tous les ans àl’automne depuis 1999. Le Forum s’est tenu al-ternativement en France et en Allemagne. Depuisde 2003, Strasbourg accueille la manifestationannuelle.

L’OFFICE ALLEMAND D’ECHANGES

UNIVERSITAIRES (DAAD)

L’Office Allemand d’Echanges Universitaires estla plus grande organisation allemande de sou-tien à la mobilité internationale dans le domainede l’enseignement supérieur et de la recherche.

Les programmes de soutien du DAAD pour laFrance vont de bourses courtes, semestrielles ou

annuelles pour des étudiants, jeunes diplômés,doctorants et post-doc, au financement de sé-jours d’études pour des scientifiques de toutesles disciplines.

Par ailleurs, le DAAD propose toute une série deprogrammes spécifiques en faveur de la cons-truction des relations franco-allemandes : il metainsi en place des programmes de boursespour les étudiants diplômés, les doctorants etles post-doctorants.

De même il permet aux juristes français, par lebiais d’un programme de bourses, de se familia-riser avec le système juridique allemand.

Le DAAD offre également à des diplômés alle-mands la possibilité de faire un cycle supplé-mentaire à l’ENA ou dans une école de com-merce française.

Le DAAD soutient aussi les études germaniquesen France, non seulement par le biais de bour-

Le 4ème Forum Franco-Allemand qui a eu lieu en novembre 2002 à Mayence a réuni desexposants de France, d’Allemagne, d’Autriche, du Luxembourg et de Suisse. Environ 6500visiteurs se sont informés auprès des 56 entreprises, des 90 établissements d’enseignementsupérieur et Grandes Ecoles, des 20 institutions et des 15 partenaires issus des médias. Environ1400 étudiants et diplômés se sont inscrits sur les bases de données de la manifestation afind’obtenir des entretiens auprès des entreprises et des institutions présentes.

En Allemagne, la souveraineté culturelle incombeaux 16 Länder. Conformément à l’accord entre l’Etatfédéral et les Länder de 1969, le Ministre-présidentd’une des régions assure pour une durée de quatreans la représentation culturelle des Länder vis-à-vis de la France. Le Plénipotentiaire pour la coo-pération culturelle avec la France est considérécomme un ministre fédéral et se place directementaprès le ministre fédéral des Affaires étrangères.Depuis janvier 2003, le poste est occupé par leMinistre-président de Sarre, Peter Müller. Ses inter-locuteurs français sont le Ministre de la Culture et dela Communication et le Ministre de la Jeunesse, del’Education Nationale et de la Recherche.

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ses, mais aussi en envoyant et en encadrant, enFrance, 60 lecteurs dans les universités et dansles Grandes Ecoles.

Le DAAD est partie prenante dans le programmebilatéral PROCOPE (voir encart).

Depuis 1963, le DAAD a soutenu financière-ment dans le cadre de ses programmes 42 000Allemands et 28 000 Français.

Par ailleurs, le DAAD coordonne, en tantqu’agence, les programmes de soutien del’Union Européenne, comme SOCRATES etERASMUS. L’objectif de ces programmes estd’encourager la part des activités desétablissements d’enseignement supérieur quiest tournée vers l’Europe, et de soutenirégalement la mobilité et les échanges de chargésde cours et d’étudiants.

LA FONDATION

ALEXANDER VON HUMBOLDT (AVH)

La Fondation Alexandre von Humboldt accordeson soutien à des scientifiques étrangers de hautniveau ayant obtenu le doctorat, en leur

attribuant des bourses de recherche et des prixpour effectuer en Allemagne des séjours delongue durée. Elle accorde, par ailleurs, desbourses à de jeunes scientifiques allemands pourleur permettre d’effectuer des séjours derecherche de longue durée à l’étranger.

A ce jour, la Fondation a aidé près de 20 000scientifiques et les a intégrés au réseauinternational de la « famille Humboldt ». Leprogramme de bourses de recherche constituele cœur de cette action. A ce titre, depuis 1955,450 scientifiques français au total ont bénéficiéde ces bourses pour effectuer un séjour delongue durée en Allemagne, ce qui place lesscientifiques français dans le « peloton de tête »,au sein du réseau mondial construit par laHumboldt.

Depuis 1981, la Fondation Humboldt, avec despartenaires français, a mis en œuvre le programmebilatéral des « prix franco-allemands »,dénommés Prix Gay-Lussac – Alexander vonHumboldt (voir encart).

Dans le cadre d’un nouveau programme lancéau niveau fédéral, qui est destiné à inciter leschercheurs étrangers à venir effectuer un séjourde recherche en Allemagne, la FondationHumboldt a obtenu, en 2001, la possibilitéd’inviter, par le biais de nouveaux prix et debourses supplémentaires, des scientifiquesétrangers de haut niveau pour un séjour derecherche d’une durée de un à trois ans.

L’OFFICE ALLEMAND D’ECHANGES UNIVERSITAIRES (DAAD)regroupe en Allemagne les établissementsd’enseignement supérieur et d’étudiants pour fa-ciliter et soutenir les échanges universitaires et aca-démiques que ce soit au niveau individuel ou auniveau institutionnel. De par sa finalité, le DAAD,financé principalement par trois ministèresfédéraux, participe à la mise en œuvre de lapolitique étrangère culturelle et éducative. C’est,par ailleurs, une agence nationale et un centre deconseil pour les programmes de soutien européens(ERASMUS, TEMPUS). Le DAAD aide tous les ansprès de 70 000 étudiants, stagiaires, diplômésdoctorants, enseignants et chercheurs étrangerset allemands dans le cadre de plus de 200programmes. Il a pour vocation de diffuser à l’étran-ger des informations sur l’enseignement supérieuret sur la recherche en Allemagne. Depuis 1963, leDAAD a ouvert un bureau à Paris pour contribuerau renforcement des relations franco-allemandes.www.daad.de et http://paris.daad.de

DAADDeutscher Akademischer Austausch DienstOffice Allemand D’Echanges Universitaires

La FONDATION ALEXANDER VON HUMBOLDT (AVH) fondéeen 1860 à Berlin à la mémoire de Alexander vonHumboldt, érudit et grand voyageur, a soutenujusqu’en 1923 les voyages de recherche de scien-tifiques allemands à l’étranger. Après la perte deson capital durant la période d’inflation, elle étéfondée à nouveau en 1925 dans le but d’aiderdes scientifiques et des doctorants étrangers lorsde leurs études en Allemagne. A l’instigation d’an-ciens scientifiques de la Fondation Humboldt, ellefut rétablie en 1953 en tant qu’institution à butnon lucratif, sise à Bonn. La AvH a soutenu depuiscette date plus de 20 000 scientifiques originairesde 130 pays différents.www.Humboldt-foundation.de

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Le prix Sofja Kovalevskaja, créé avec le BMBF, aété remis en 2001 à deux scientifiques français,leur permettant ainsi de se consacrer pleinement,hors des contraintes administratives, à leursrecherches et à la constitution d’un groupe detravail en Allemagne.

Le prix de recherche Friedrich Wilhelm Besseloffre également à des scientifiques étrangers dehaut niveau la possibilité d’effectuer un séjourde recherche longue durée en Allemagne. A cejour, trois scientifiques français ont étérécompensés par ce prix.

Le programme de bourses « Feodor von Lynen »,destiné à de jeunes scientifiques, permet à ceux-ci d’ entretenir des contacts partout dans lemonde avec les « Humboldtianer » (anciensboursiers Humboldt). Grâce à cet instrumentd’aide à la formation de réseaux, la FondationHumboldt a financé, jusqu’à présent, les séjoursde recherche de 90 scientifiques allemands enFrance, au sein des instituts des « Humboldtianer ».La France se place ainsi en tête des payseuropéens pour les séjours de post-docsallemands à l’étranger. En 2001, le programmede bourses « Feodor von Lynen » a permis à cinqscientifiques allemands (trois physiciens, unchimiste et un littéraire), d’effectuer un séjourde recherche auprès de scientifiques français,lauréats de prix Humboldt.

Edelgard Bulmahn, ministre fédérale, remetà Anne Bouloumié-Diehl le prix SofjaKovalevskaja pour ses recherches exception-nelles sur l’utilisation thérapeutique desadiposes.

Deux programmes bilatéraux de coopération ontété mis en place dans les années 80 pour favoriser,dans le cadre de projets communs, la mobilité desjeunes chercheurs et des scientifiques de haut niveau :il s’agit d’une part, du programme PROCOPE etd’autre part, des Prix Gay-Lussac-Alexander vonHumboldt.

Le programme PROCOPE, dont la mise en placeavait été décidée en 1986 par un échange de notesentre les gouvernements français et allemand,fonctionne maintenant depuis plus de quinze ans.

Intitulé en France « Programme d’encouragementdes échanges scientifiques liés à un projet », actuel-lement dénommé Programme d’action intégrée, eten Allemagne, « Projektbezogener Personen-austausch mit Frankreich », ce programme tout àfait particulier a pour objectif d’intensifier la coopé-ration scientifique transfrontalière entre des scien-tifiques venant des établissements d’enseignementsupérieur et extra-universitaires des deux pays. Ilest financé, du côté français, par le ministère desAffaires étrangères et par le ministère de la Jeu-nesse, de l’Education nationale et de la Rechercheet, du côté allemand, par le BMBF. Il est géré par leDAAD. Entre 1986 et 2003, plus de 2400 projetsbinationaux et environ 13 600 scientifiques, tant al-lemands que français, ont été soutenus au titre dece programme. Depuis deux ans, outre les profes-seurs, les post-docs ont la possibilité de présenterune demande, ce qui renforce sensiblement le sou-tien accordé aux jeunes scientifiques. A l’avenir, il estprévu d’accélérer la mise en place de réseaux dansle cadre de PROCOPE.

LES PRIX FRANCO-ALLEMANDS GAY-LUSSAC-ALEXANDER VON HUM-BOLDT furent créés en 1981 par le Président Giscardd’Estaing et le Chancelier Helmut Schmidt et résultentd’une entente entre les ministères français etallemand de la recherche. Ils visent à récompenserles travaux de chercheurs de haut niveau qui ontnotamment contribué de manière remarquable à laconstruction de la coopération franco-allemande enmatière de recherche, ce prix honore ainsi, chaqueannée, toutes disciplines confondues, quatre ou cinqchercheurs français et allemands.

Les prix sont gérés, du côté français, par le ministèrechargé de la recherche, et du côté allemand, par laFondation Humboldt. Une centaine de scientifiques,français et allemands, ont été récompensés à ce jour.

Ils appartiennent à tous les domaines de la science :astronomie, biophysique, physique atomique etmoléculaire, physique des solides, chimie, biologie,informatique, droit public et droit privé des affaires,littérature comparée et histoire de l’art, etc.

Parmi eux, trois scientifiques ont par la suite reçu leprix Nobel pour la qualité de leurs travaux : il s’agit deschercheurs français Jean-Marie Lehn (chimie physi-que), Pierre-Gilles de Gennes (physique), et ClaudeCohen-Tannoudji (physique atomique et moléculaire).

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L’ASSOCIATION FRANCO-ALLEMANDE POUR

LA SCIENCE ET LA TECHNOLOGIE

L’Association Franco-Allemande pour la Scienceet la Technologie, dont la création a été annoncéeofficiellement à l’occasion du Sommet franco-allemand qui s’est tenu à Paris les 5 et 6 février1981, a pour objectif de contribuer, en com-plément des instances existantes, à intensifier lacoopération scientifique, technologique etéconomique entre la France et l’ Allemagne.

Les actions que poursuivent en commun l’AFASTet la DFGWT englobent tous les aspects liés à larecherche et développement (R & D), à savoir :

●●●●● l’amélioration de la coopération scientifiquedans le cadre de projets bilatéraux oueuropéen,

●●●●● le soutien de la coopération entre PME/PMIinnovantes françaises et allemandes, enfacilitant le partenariat et le transfert detechnologies pour aboutir à la mise sur lemarché de produits communs,

●●●●● la formation de jeunes ingénieurs /scientifiques et cadres commerciauxbinationaux au métier du transfert, ainsi qu’àla création et à la gestion d’entreprises.

L’ AFAST et la DFGWT contribuent également, entant que de besoin, à la demande de leursministères de tutelle, à l’élaboration et à la miseen œuvre de la politique de recherche.

Dans cette optique, les ministères français etallemand chargés de la recherche ont confié, en2002, à l’ AFAST et à la DFGWT, la préparation etl’organisation du Forum de la coopérationfranco-allemande en recherche qui s’est tenu auSénat le 12 février 2002.

L’ASSOCIATION FRANCO-ALLEMANDE

POUR LA SCIENCE ET LA TECHNOLOGIE

(AFAST), fut créée à Paris en1980. Son président est Pierre

Laffitte, sénateur des Alpes-Maritimes, président-fondateur de Sophia-Antipolis, président honorairede la Conférence des grandes écoles. En 1981, la«Deutsch-Französische Gesellschaft fürWissenschaft und Technologie » (DFGWT) futconstituée à Bonn. Son premier président fut HeinzMaier-Leibnitz, directeur fondateur de l’InstitutLaue-Langevin et président de la « DeutscheForschungsgemeinschaft » pendant de longuesannées. Ces deux associations de droit privé et àbut non lucratif se voulaient respectivement lasection française et la section allemande d’unorganisme commun. L’AFAST et la DFGWT, à lademande de leurs autorités de tutelle, ont pourobjet de promouvoir la coopération scientifiqueet technologique entre la France et l’Allemagne,d’initier et de soutenir des projets communs.www.afast.org et www.dfgwt.org

Pour faciliter la mise en œuvre de ces activités,l’Association Franco-Allemande a complété sondispositif initial par la mise en place en 1999,d’un réseau de transfert de technologies.

La création, en 1993, du bureau franco-allemand/ deutsch-französisches büro (bfa/dfb) à Berlin-Adlershof a permis un important développementdes échanges de stagiaires et des relations avecles nouveaux Länder.

L’AFAST et la DFGWT, depuis leur création, ontorganisé en commun de nombreux séminaireset initié des coopérations dans des domainesqui sont devenus des priorités nationales :robotique, biotechnologies, microsystèmes,environnement et, récemment, génomevégétal.

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VERS UN ESPACE EUROPÉEN

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LES PIONNIERS

Durant ces quarante dernières années, la Franceet l’Allemagne ont renforcé leur coopérationen recherche et technologie, grâce à un dialo-gue soutenu et à des contacts étroits entreorganisations et laboratoires de recherche. Cesefforts ont abouti à de nombreux programmesde recherche, menés en coopération. De largesréseaux entre scientifiques français et allemandset entre établissements de recherche furent misen place. Les relations initiées dans les régionsfrontalières ont également largement contribuéà l’émergence de coopérations qui se sontélargies, passant du niveau régional au niveaunational et institutionnel.

Dans de nombreux domaines, à l’évidence, lacoopération a joué un rôle moteur : elle a fait

naître des idées innovantes qui, souvent, ontété le point de départ de projets de coopération,qui ont évolué ensuite en projets et en pro-grammes européens et multilatéraux.

Il a déjà été mentionné que des organisationseuropéennes de coopération scientifique cibléesont nées – souvent bien avant les programmeseuropéens de recherche – d’une initiative franco-allemande décisive (CERN, ILL, ESA, ESO, EMBL,EZMW, puis plus tard IUE, ETW, ESRF). Ces instal-lations ont joué un rôle de pionnier pour unerecherche européenne commune. Aujourd’hui,la France et l’Allemagne mettent à profit ensem-ble, les avantages et l’expérience des projets decoopération multilatéraux, auxquels participentdes partenaires de différents pays dans le cadreeuropéen ou international (cf. exemples ci-après).

La Fondation européenne de la Science à laquelleles grands organismes de recherche européensdont notament le CNRS pour la France et la DFGpour l’Allemagne participent activement, joueici un rôle de plate-forme.

L’initiative de rechercheEUREKA, mise en place en 1985,est tournée vers la coopérationeuropéenne au sens large. Elleoffre à des entreprises et à desétablissements de recherche uncadre privilégié pour réaliser des

coopérations R & D transfrontalières, orientéesvers le marché. EUREKA contribue notammentà soutenir la compétitivité de l’Europe sur lemarché mondial en optimisant le potentiel quiexiste en personnels, en savoir-faire et en res-sources financières, et en permettant de ré-soudre des problèmes communs aux étatsmembres. En raison de sa structure flexible etde son moindre coût au niveau administratif,EUREKA offre un cadre approprié à la coopé-ration internationale. L’engagement de PMEdans des projets EUREKA est souvent, pourelles, un premier pas vers l’internationalisa-tion et l’ouverture à de nouveaux marchés.Les établissements de recherche en tirentégalement bénéfice, grâce aux applicationsgénérées par les différents projets.www.eureka.be

Fondée en 1974, LA FONDATION

EUOPÉENNE DE LA SCIENCE (ESF) est uneassociation composée de 76 orga-nisations membres qui se consacrentà la recherche scientifique dans

29 pays européens. Elle a pour objectif depromouvoir une recherche fondamentale dequalité à un niveau européen, pour ledéveloppement à long terme de cette dernière,de jouer un rôle de conseil et formuler des avissur les problèmes de politique scientifique,d’encourager la mobilité des chercheurs et lalibre circulation des informations et des idées,de faciliter la coopération pour l’utilisation deséquipements existants et pour la planificationet la mise en place de nouveaux équipementsde recherche, et le cas échéant, de gérer desactivités de recherche en collaboration. Sesactivités vont de l’organisation de workshops,à la mise en œuvre de programmes, et toutrécemment, dans une perspective « bottom-up », de programmes souples de recherchecollaborative, baptisés « EUROCORES », visantà compléter les programmes finalisés mis enplace par l’UE. www.esf.org

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6140 années de coopération franco-allemande en recherche et technologie

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COST fut constitué en 1971, par unedécision prise lors d’une réunion des mi-nistres en charge de la recherche àBruxelles, suite à un échange de lettresentre le président du Conseil de l’an-

cienne Communauté Economique Européenne etles Etats impliqués dans COST. Les missions et lesobjectifs de COST sont de rassembler des établisse-ments de recherche européens, d’enseignementsupérieur et des entreprises pour la réalisation deprojets de recherche communs. Il s’agit de différen-cier des projets de recherche nationaux dans desactions concertées, de lier des thèmes orientés versla recherche fondamentale afin d’utiliser efficace-ment les capacités existantes en Europe en savoirs,équipements techniques et ressources financièreset de mettre en place des réseaux durables. COSTn’est pas un programme de soutien avec des moyenspropres. Tout projet de recherche COST doit êtrefinancé par chaque établissement d’enseignementsupérieur, de recherche ou par chaque entreprisequi y participe. La condition pour la réalisation d’uneaction est la participation d’au moins cinq paysmembres.

Créé sur proposition française et lancé à Hano-vre en novembre 1985, le programme EUREKAest un élément important de la coopération euro-péenne en recherche et développement pourrenforcer la compétitivité technologique de l’Eu-rope. Soutenu dès sa conception par l’Allema-gne, ce programme offre à des entreprises et àdes établissements scientifiques un cadre appro-prié pour faciliter des coopérations R & Dtransfrontalières, tournées vers le marché civil.EUREKA, dès le départ, a permis le rapproche-ment des Etats européens et des Etats de l’«European Trade Association » (EFTA), grâce àune adhésion fondée sur des droits égaux. Aumoment de la mise en place dans les pays del’Europe centrale et orientale du processus deréformes politiques et économiques, EUREKA aencouragé les entreprises et les établissementsde recherche des pays membres à mener desrecherches communes avec ces pays. 33 Etatset l’Union Européenne sont membresd’EUREKA et plusieurs pays, dont trois d’Eu-rope centrale et orientale, sont associés et dis-posent de points d’information nationaux,première étape à une adhésion complète.EUREKA a transposé très tôt, dans les faits, l’idéed’un Espace Européen de la Recherche. LaFrance et l’Allemagne, aujourd’hui comme hier,jouent un rôle de premier plan dans ce pro-gramme. A ce jour, 108 projets ont été conclusavec une participation franco-allemande, dont25 sont bilatéraux. Actuellement, scientifiquesfrançais et allemands coopèrent dans le cadrede 19 projets EUREKA, dont 5 sont bilatéraux,couvrant un vaste champ de recherches.

Les technologies de l’information, les bio-technologies et les techniques de productionsont les points forts de la coopération avec l’Al-lemagne. En septembre 2003, la France et l’Al-lemagne lancèrent conjointement une initia-tive commune pour plus de croissance en Eu-rope. Dans ce contexte, les grands projets stra-tégiques EUREKA (cluster) MEDEA, EURIMUS etPIDEA doivent être soulignés.

L’ESPACE EUROPÉEN DE LA RECHERCHE

En parallèle et en complément des initiatives etdes programmes de recherche bilatéraux, des pro-

grammes européens de soutien à la coopérationen recherche et technologie furent lancés parl’Union Européenne au début des années 70.

Avec l’établissement des programmes de Co-opération Européenne dans le domaine de laRecherche Scientifique et Technique (COST) en1971, un premier cadre de coopération euro-péenne fut mis en place, permettant la coordi-nation des travaux de recherche nationaux. COSTfut largement utilisé par les scientifiques fran-çais et allemands. Le nombre importantd’« Actions » (programmes de recherche com-muns) d’une durée de quatre ans, signées par laFrance et l’Allemagne en font foi. La France etl’Allemagne ont le plus haut taux de participa-tion à ce programme. En 2003, sur les près de200 Actions COST engagées, la France parti-cipe à 175 et l’Allemagne à 190 d’entre elles.160 de ces Actions impliquent des équipes dechercheurs françaises et allemandes. Les deuxpays sont principalement impliqués dans des Ac-tions concernant l’agriculture et les biotechnolo-gies ainsi que les télécommunications, les sciencesde l’information, la chimie et la sylviculture.

Depuis les années quatre-vingt, l’Union Euro-péenne soutient les sciences et les techniques

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LE CENTRE EUROPÉEN DE RECHERCHE

NUCLEAIRE (CERN), organisationinternationale intergouverne-mentale, a été créé en 1954par neuf Etats européens pourétudier les composants « ultimes de la matière ». Depuis

sa création, la France et l’ Allemagne ont joué un rôlecentral dans son développement. Plusieursgénérations d’accélérateurs ont été construites auCERN depuis 50 ans et d’importantes découvertes yont été faites. Pôle d’attraction mondial pour leschercheurs en physique des hautes énergies, le CERN,en 2003, regroupe 20 Etats membres. Il accueille,chaque année, environ 6600 scientifiques invités. En1994, pour assurer l’avenir du CERN, la décision deconstruire un grand anneau collisionneur de particules(Large Hadron Collider / LHC) a été prise, sous laforme d’un projet mondial associant les USA, le Japon,la Russie et le Canada. La construction du LHC devraitêtre achevée d’ici 2007. www.cern.ch

Le LABORATOIRE EUROPÉEN DE BIOLOGIE

MOLÉCULAIRE (EMBL), fondé entant qu’organisation inter-nationale, en mai 1973, àHeidelberg, sur la base d’unaccord intergouvernemental,soutient la coopération des

Etats européens dans le domaine de la rechercheen biologie et en biologie moléculaire, en fonction depriorités définies en commun. Pour mener à bienleurs expériences, les scientifiques utilisentnotamment le rayonnement synchrotron deGrenoble, celui de DESY à Hambourg et lerayonnement neutronique de l’ILL. L’ EMBL centraliseet gère, au niveau européen, des banques dedonnées sur des séquences de gènes et de protéines(agence à Hinxton, Grande-Bretagne), ainsi que desprogrammes sur les gènes des souris (agence àMonterotondo, Italie). L’EMBL joue, par ailleurs, unrôle important pour la formation des jeunes biologisteseuropéens. www.embl-heidelberg.de

L’INSTITUT LAUE-LANGEVIN (ILL).Fondé en 1967 à Grenoble surune initiative franco-allemande, et grâce à la coo-pération des professeurs LouisNéel et Heinz Maier-Leibnitz,l’ILL avait pour objectif de créerune source de neutrons intense

pour la recherche fondamentale à des fins pacifiques.En 1971 le réacteur à haut flux européen, sourcede neutrons froids, fut mis en service. En 1973 laGrande-Bretagne s’est associée à l’ Institut.Aujourd’hui, l’ILL est exploité en commun parles pays fondateurs, la France avec la partici-pation du CEA et du CNRS, l’Allemagne aveccelle du « Forschungszentrum Jülich », ainsi quepar la Grande-Bretagne avec la participation du « Engi-neering and Physical Sciences Research Council ».Entre temps, six autres Etats sont devenus parte-naires de l’Institut. Le programme scientifique estchoisi par un comité international. Plus de 800 ex-périences sont réalisées chaque année par environ1500 scientifiques invités. www.ill.fr

L’OBSERVATOIRE EUROPÉEN AUSTRAL

(ESO), fondé en 1963 àGarching sous la forme d’uneorganisation internationale in-tergouvernementale, a pourmission la construction, l’instru-mentation et le fonctionne-

ment d’observatoires astronomiques dans l’hémis-phère austral. L’ESO exploite le plus grand télescopeoptique au monde, le « Very Large Telescope » (VLT)dans le désert Atacama au Chili, développe de nou-veaux télescopes et instruments, soutient la coopé-ration internationale dans la recherche astro-nomique. Il est aussi le centre de coordination euro-péen pour le télescope spatial Hubble. L’ESO estsoutenu par huit Etats de l’UE, aux côtés de la Franceet de l’Allemagne, et il est le partenaire européen leplus important dans la planification du grand radio-télescope « Atacama Large Millimeter Array »(ALMA), qui est un projet global conçu en coopéra-tion avec les Etats-Unis et le Japon. La décision deconstruire ce grand radio-télescope a été prise enjuillet 2002. www.eso.org

L‘Allemagne et la France jouent un rôle important dans le cadre des institutions européenneset de programmes de recherche et de technologie, par exemple :

L‘AGENCE SPATIALE EUROPÉENNE (ESA), fondée en 1975, a pour mission d’as-surer et de développer la coopération des Etats européens à des finspacifiques dans les domaines de la recherche et de la technologie spatia-les. Les activités de l’ESA s’exercent sous la forme de grands program-mes technologiques, comme le développement des lanceurs ARIANE etles programmes de vols habités (participation européenne àl‘«International Space Station » (ISS)). Outre ces programmes,d’importants programmes de recherche sont organisés et mis en œuvreau sein de l’ESA, notamment dans le domaine de la recherche surl’univers, de la recherche en microgravité, de l’observation de la Terre,des télécommunications, de la navigation, etc.www.esa.int

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6340 années de coopération franco-allemande en recherche et technologie

5LE CENTRE EUROPÉEN POUR LES

PRÉVISIONS MÉTÉOROLOGIQUES ÀMOYEN TERME (ECMWF),fondé en 1973 à partir d’uneaction du programme COST,est une organisation indé-pendante soutenue par22 Etats européens, sise à

Shinfield Park (près de Reading), Grande-Breta-gne. Depuis août 1979, ce centre met à disposi-tion des prévisions météorologiques opération-nelles. Ses points forts sont notamment la publi-cation de prévisions météorologiques saisonniè-res et à moyen terme, l’amélioration des techni-ques de prévision grâce à des travaux derecherche et de développement, la construction etl’entretien d’une base de données météorologiquesqui est mise à la disposition des institutions météoro-logiques des Etats membres pour leurs propres re-cherches. En 1995, l’EZMW a lancé un programmeexpérimental sur les prévisions saisonnières.www.ecmwf.int

L’INSTITUT UNIVERSITAIRE

EUROPEEN (IUE), fondé àFlorence en 1972 par lesEtats membres de l’UnionEuropéenne, a pourmission de contribuer, parla formation et par larecherche au niveau

universitaire, au développement du patrimoineculturel et scientifique de l’ Europe. Dans le cadrede ses activités scientifiques, il mène notammentdes projets de recherche sur des problèmes portantsur la politique et la société européennes. LaFrance contribue, comme l’ Allemagne, l’Italie et laGrande-Bretagne, à hauteur de 18 % au budgetde l’IUE.www.iue.it

L’INSTALLATION EUROPÉENNE DE RAYONNEMENT SYNCHROTRON (ESRF). A l’initiative dela France et de l’Allemagne, l’ESRF a été créée à Grenoble par un accordintergouvernemental signé par 12 pays européens en 1988 auqueladhèrent aujourd’hui les 15 Etats membres. Il s’agit de la plus puissantesource mondiale de rayonnement synchrotron permettant d’étudier lastructure de la matière condensée. L’ESRF constitue un outil extrêmementperformant pour la recherche fondamentale et appliquée, mais aussipour la recherche industrielle. Le rayonnement synchrotron peut êtreutilisé dans des domaines très variés, physique, chimie, biologie, matériaux,géophysique, environnement, médecine. Le site attire chaque année ungrand nombre de chercheurs étrangers. La France et l’ Allemagne prennenten charge plus de 50 % des coûts de financement, les 50 autres % étantrépartis entre les autres Etats membres. www.esrf.fr

LA SOUFFLERIE TRANSSONIQUE EUROPÉENNE

(ETW) résulte de différentsaccords intergouvernementauxpassés entre la France, l’Alle-magne, la Grande-Bretagne etles Pays-Bas. Elle a été construite,à partir de décembre 1990, à

Porz-Wahn, dans les environs de l’aéroport deCologne-Bonn. Cette soufflerie, la plus performanteau monde, fonctionne depuis 1994 et permet deréajuster les mesures faites dans des souffleriesconventionnelles aux conditions réelles de vol. Aumoyen d’un flux d’azote ultra-froid et en augmentantsensiblement la pression, on peut simuler, dans lasoufflerie, le vol d’un grand avion dans des conditionsreflétant la réalité, ce qui permet de diminuer lesrisques liés au développement de nouveaux typesd’avion. www.etw.de

Le PROGRAMME FRONTIÈRE

HUMAINE (HFSP) a pour ori-gine une proposition du Ja-pon faite lors du Sommetsur l’économie mondiale(G7/8) à Venise en 1987.C’est aujourd’hui un

programme important pour le soutien de la coo-pération scientifique intercontinentale. Son siègeest à Strasbourg. Il est financé principalementpar le Japon, mais aussi par la France, l’Allema-gne, les Etats-Unis, la Suisse, le Canada, laGrande-Bretagne, l’Italie et la Commission euro-péenne. Le HFSP soutient tout particulièrementdes projets de recherche interdisciplinaires enbiologie, tournés vers l’avenir, portant sur le cer-veau et la biologie moléculaire. Depuis 1990,plus de 2300 scientifiques ont participé au pro-gramme et plus de 560 projets de rechercheont été soutenus.www.hfsp.org

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40 années de coopération franco-allemande en recherche et technologie

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par des mesures politiques et financières, quivisent en premier lieu à encourager la coopéra-tion entre les acteurs européens de la recherche.A cette fin, elle met en œuvre depuis 1984 desprogrammes-cadres pluriannuels (1984-1987;1987-1991; 1991-1994; 1994-1998; 1998-2002; 2002-2006) dans les domaines de la re-cherche et du développement technologique etde la démonstration. Ils ont pour objectif le ren-forcement de la compétitivité de l’économieeuropéenne et à ce titre contribuent à la créationd’emplois. Les programmes cadres pour la re-cherche de l’Union Européenne, dont le 6ème,lancé en 2002, sont un instrument remarquablepour soutenir la coopération par delà les fron-tières.

L’intégration des pays candidats dans les pro-grammes cadres offre à leurs organisations lapossibilité de participer aux programmes del’Union aux mêmes conditions que les Etatsmembres et d’y contribuer avec leurs capacitésde recherche.

Les programmes de recherche nationaux, dotésde moyens importants, sont souvent mis enœuvre de façon indépendante les uns des autres.Afin d’intégrer les capacités scientifiques et tech-nologiques de recherche des Etats membres, il a

été décidé lors du Sommet européen de Lisbonneen mars 2000 de créer le concept de l’EspaceEuropéen de la Recherche, base d’une réellepolitique scientifique et technologique com-mune pour l’Europe. L’Espace Européen de laRecherche doit amener à une coordination effi-cace et à une harmonisation des politiques derecherche nationales, du fait qu’il les rassemblesur des objectifs, des compétences et des moyenscommuns. L’objectif de l’Espace Européen de laRecherche est de renforcer la position, l’influenceet la force d’attraction de la science et de la tech-nologie européennes.

Dans ce cadre, la coopération franco-allemandeen recherche contribue activement à la construc-tion de l’Espace Européen de la Recherche. Lesinitiatives prises lors du Forum de la coopérationfranco-allemande en recherche de février 2002ainsi que les décisions annoncées à l’occasionde l’anniversaire du Traité de l’Elysée, le 22 jan-vier 2003, montrent combien la coopération bi-latérale renforce la politique de recherche euro-péenne.

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6540 années de coopération franco-allemande en recherche et technologie

6ANNEXES

ORGANISATIONS ET ÉTABLISSEMENTS FRANÇAIS

Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieuret de la Recherche110, rue de GrenelleF - 75357 Paris Cedex 07Tel.: +33 – (0)1 – 55 55 10 10www.education.gouv.frMinistère délégué à la recherche1, rue DescartesF - 75231 Paris Cedex 05Tel.: +33 – (0)1 – 55 55 90 90www.recherche.gouv.fr

Ministère des Affaires étrangères37, Quai d’OrsayF - 75351 ParisTel.: +33 – (0)1– 43 17 53 53www.diplomatie.gouv.fr

Ambassade de France en AllemagneFranzösische Botschaft in DeutschlandPariser Platz 5D-10117 BerlinTel.: +49 – (0)30 – 590 03 90 00Fax: +49 – (0)30 – 590 03 91 10www.botschaft-frankreich.de

Agence Nationale de l‘Environnement et de la Maîtrise del’Energie (ADEME)27, rue Louis VicatF - 75737 Paris Cedex 15Tel.: +33 – (0)1 – 47 65 20 00Fax: +33 – (0)1 – 46 45 52 36www.ademe.fr

Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs(ANDRA)1-7, rue Jean MonnetF - 92298 Châtenay-Malabry CedexTel.: + 33 – (0)1– 46 11 80 00Fax: + 33 – (0)1 – 46 11 82 50www.andra.fr

Agence Nationale de Valorisation de la Recherche (ANVAR)43, rue de CaumartinF - 75436 Paris Cedex 09Tel.: +33 – (0)1 – 40 17 83 00Fax: +33 – (0)1 – 42 66 02 20www.anvar.fr

Commissariat à l’Energie Atomique (CEA)31-33, rue de la FédérationF - 75752 Paris Cedex 15Tel.: +33 – (0)1 – 40 56 10 00Fax: +33 – (0)1 – 40 56 29 70www.cea.fr

Centre d’Information et de Recherche sur l’AllemagneContemporaine (CIRAC)Université de Cergy-Pontoise33, boulevard du PortF - 95011 Cergy-PontoiseTel.: + 33 – (0)1 – 34 25 67 00Fax: + 33 – (0)1 – 34 25 67 01www.cirac.u-cergy.fr

Centre Interdisciplinaire d’Etudes et de Recherchessur l’Allemagne (CIERA)Maison de la recherche28, rue SerpenteF - 75006 ParisTel.: + 33 – (0)1 – 10 57 35Fax: + 33 – (0)1 – 10 57 39www.ciera.fr

Centre National du Machinisme Agricole, du Génie Rural,des Eaux et des Forêts (CEMAGREF)Parc de Tourvoie - BP 44F - 92163 Antony CedexTel.: +33 – (0)1 – 40 96 61 29Fax: +33 – (0)1 – 40 96 61 39www.cemagref.fr

Centre de Coopération Internationale en RechercheAgronomique pour le Développement (CIRAD)42, rue SchefferF - 75116 ParisTel.: +33 – (0)1 – 53 70 20 00Fax: +33 – (0)1 – 47 55 15 30www.cirad.fr

Centre National des Etudes Spatiales (CNES)2, place Maurice QuentinF - 75039 Paris Cedex 01Tel.: +33 – (0)1 – 44 76 75 00Fax: +33 – (0)1 – 44 76 76 76www.cnes.fr

Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)3, rue Michel-AngeF - 75794 Paris Cedex 16Tel.: +33 – (0)1 – 44 96 40 00Fax: +33 – (0)1 – 44 96 53 90www.cnrs.fr

Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer(IFREMER)155, rue Jean-Jacques RousseauF - 92138 Issy-les-MoulineauxTel.: +33 – (0)1 – 46 48 21 00Fax: +33 – (0)1 – 46 48 21 21www.ifremer.fr

Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)147, rue de l’UniversitéF - 75338 Paris Cedex 07Tel.: +33 – (0)1 – 42 75 90 00Fax: +33 – (0)1 – 47 05 99 66www.inra.fr

Institut National de la Recherche pour les Transportset leur Sécurité (INRETS)2, avenue du général Malleret-JoinvilleF - 94114 ArcueilTel.: +33 – (0)1 – 47 40 70 00Fax: +33 – (0)1 – 45 47 56 06www.inrets.fr

Institut National de Recherche en Informatique eten Automatique (INRIA)Domaine de Voluceau - Rocquencourt, B.P. 105F - 78153 Le Chesnay CedexTel.: +33 – (0)1 – 39 63 55 11Fax: +33 – (0)1 – 39 63 53 30www.inria.fr

Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale(INSERM)101, rue de TolbiacF - 75654 Paris Cedex 13Tel.: +33 – (0)1 – 44 23 60 00Fax: +33 – (0)1 – 45 85 68 56www.inserm.fr

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40 années de coopération franco-allemande en recherche et technologie

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ORGANISATIONS ET ÉTABLISSEMENTS ALLEMANDS

Bundesministerium für Bildung und Forschung (BMBF)Heinemannstraße 2D-53170 BonnTel.: +49 – (0)18 88 – 57 – 0Fax: +49 – (0)18 88 – 57 – 83601www.bmbf.de

Beauftragter für die deutsch-französischen BeziehungenAuswärtiges AmtWerderscher Markt 1D-10117 BerlinTel.: +49 – (0)18 88 –17 – 0Fax: +49 – (0)18 88 –17 – 3402www.auswaertiges-amt.de

Deutsche Botschaft in Frankreich13-15, avenue Franklin D.RooseveltF - 75008 ParisTel. +33 – (0)1 – 53 83 45 00Fax: +33 – (0)1 – 43 59 74 18www.amb-allemagne.fr

Alexander-von-Humboldt-Stiftung (AvH)Jean-Paul-Str. 12D-53173 BonnTel.: +49 – (0)2 28 – 8 33 – 0Fax: +49 – (0)2 28 – 8 33 – 1 99www.avh.de

Centre d’Information et de Documentation de l’Ambassaded’Allemagne (CIDAL)24, rue MarbeauF - 75116 ParisTel.: + 33 – (0)1 – 44 17 31 31Fax: + 33 – (0)1 – 45 00 45 27www.amb-allemagne.fr

Deutscher Akademischer Austauschdienst (DAAD) e.V.Geschäftsstelle Bonn-Bad GodesbergKennedyallee 50D-53175 BonnTel.: +49 – (0)2 28 – 882 – 0Fax: +49 – (0)2 28 – 882 – 444www.daad.deAußenstelle Paris24, rue MarbeauF - 75116 ParisTel.: +33 – (0)1 – 44 17 02 30Fax: +33 – (0)1 – 44 17 02 3www.paris.daad.de

Institut de Recherche pour le Développement (IRD)213, rue La FayetteF - 75480 Paris Cedex 10Tel.: +33 – (0)1 – 48 03 77 77Fax: +33 – (0)1 – 48 03 08 29www.ird.fr

Maison des Sciences de l’Homme (MSH)54, boulevard RaspailF - 75270 Paris Cedex 06Tel.: + 33 – (0)1 – 49 54 20 00Fax: + 33 – (0)1 – 49 54 21 33www.msh-paris.fr

Office National d’Etudes et de Recherches Aérospatiales(ONERA)29, avenue de la division Leclerc - BP 72F - 92322 Chatillon CedexTel.: +33 – (0)1 – 46 73 40 40Fax.: +33 – (0)1– 46 73 41 41www.onera.fr

Association Franco-Allemande pour la Science et la Technologie(AFAST)1, rue DescartesF - 75005 ParisTel.: + 33 – (0)1 – 55 55 82 34Fax: + 33 – (0)1 – 55 55 83 62www.afast.free.fr

Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG) e.V.Kennedyallee 40D-53175 BonnTel.: +49 – (0)2 28 – 8 85 – 1Fax: +49 – (0)2 28 – 8 85 – 27 77www.dfg.de

Deutsch-Französisches Institut (DFI)Institut franco-Allemand (IFA)Asperger Str. 34D - 71634 LudwigsburgTel.: +49 – (0)7141 – 9303 – 0Fax: +49 – (0)7141 – 9303 – 50www.dfi.de

Deutsches Historisches Institut in Paris (DHIP)Institut Historique Allemand (IHA)Hôtel Duret de Chevry8, rue du Parc -RoyalF - 75003 ParisTel.: +33 – (0)1 – 42 71 56 16Fax: +33 – (0)1 – 42 71 56 43www.dhi-paris.fr

EUREKA/COST-Büro des BMBF im DLRKönigswinterer Straße 522–524D-53227 BonnTel.: +49 – (0)2 28 – 4492 – 250Fax: +49 – (0)2 28 – 4492 – 233www.dlr.de/EUREKA/

Fraunhofer-Gesellschaft zur Förderung der angewandtenForschung (FhG) e.V.Hansastraße 27cD-80686 MünchenTel.: +49 – (0)89 – 1205 – 01Fax: +49 – (0)89 – 1205 – 75 31www.fhg.de

Helmholtz-Gemeinschaft Deutscher Forschungszentren (HGF)Ahrstraße 45D-53175 BonnTel.: +49 – (0)2 28 – 30 81 – 80Fax: +49 – (0)2 28 – 30 81 – 830www.helmholtz.de

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6740 années de coopération franco-allemande en recherche et technologie

6Mitglieder der Helmholtz-Gemeinschaft (HGF):

Stiftung Alfred-Wegener-Institut für Polar- und Meeres-forschung (AWI)ColumbusstraßeD-27568 BremerhavenTel.: +49 – (0)471 4831– 0Fax: +49 – (0)471 4831 – 1149www.awi-bremerhaven.de

Stiftung Deutsches Elektronen-Synchrotron (DESY)Notkestraße 85D-22607 HamburgTel.: +49 – (0)40 – 8998 – 0Fax: +49 – (0)40 – 8998 – 3282www.desy.de

Stiftung Deutsches Krebsforschungszentrum (DKFZ)Im Neuenheimer Feld 280D-69120 HeidelbergTel.: +49 – (0)6221 – 42 – 0Fax: +49 – (0)6221 – 42 – 2995www.dkfz.de

Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt e.V. (DLR)Linder HöheD-51147 KölnTel.: +49 – (0)2203 – 601 – 0Fax: +49 – (0)2203 – 67310www.dlr.de

Forschungszentrum Jülich GmbH (FZJ)Wilhelm-Johnen-StraßeD-52428 JülichTel.: +49 – (0)2461 – 61 – 0Fax: +49 – (0)2461 – 61 – 8100www.fz-juelich.de

Forschungszentrum Karlsruhe GmbH (FZK)Hermann-von-Helmholtz-Platz 1D-76344 Eggenstein-LeopoldshafenTel.: +49 – (0)7247 – 82 – 0Fax: +49 – (0)7247 – 82 – 5070www.fzk.de

Gesellschaft für Biotechnologische Forschung mbH (GBF)Mascheroder Weg 1D-38124 BraunschweigTel.: +49 – (0)531 – 6181 – 0Fax: +49 – (0)531 – 6181 – 515www.gbf.de

Stiftung GeoForschungsZentrum Potsdam (GFZ)TelegrafenbergD-14473 PotsdamTel.: +49 – (0)331 – 288 – 0Fax: +49 – (0)331 – 288 – 1600www.gfz-potsdam.de

GKSS-Forschungszentrum Geesthacht GmbH (GKSS)Max-Planck-Straße 1D-21502 GeesthachtTel.: +49 – (0)4152 – 87 – 0Fax: +49 – (0)4152 – 87 – 1403www.gkss.de

GSF-Forschungszentrum für Umwelt undGesundheit GmbH (GSF)Ingolstädter Landstraße 1D-85764 NeuherbergTel.: +49 – (0)89 – 3187 – 0Fax: +49 – (0)89 – 3187 – 3322www.gsf.de

Gesellschaft für Schwerionenforschung mbH (GSI)Planckstraße 1D-64291 DarmstadtTel.: +49 – (0)6159 – 71 – 0Fax: +49 – (0)6159 – 71 – 2785www.gsi.de

Hahn-Meitner-Institut Berlin GmbH (HMI)Glienicker Straße 100D-14109 BerlinTel.: +49 – (0)30 – 8062 – 0Fax: +49 – (0)30 – 8062 – 2181www.hmi.de

Max-Planck-Institut für Plasmaphysik(IPP; assoziiertes Mitglied)Boltzmannstraße 2D-85748 GarchingTel.: +49 – (0)89 – 3299 – 01Fax: +49 – (0)89 – 3299 – 2200www.ipp.mpg.de

Max-Delbrück-Centrum für Molekulare Medizin (MDC)Berlin-BuchRobert-Rössle-Straße 10D-13125 Berlin-BuchTel.: +49 – (0)30 – 9406 – 0Fax: +49 – (0)30 – 949 – 4161www.mdc-berlin.de

UFZ-Umweltforschungszentrum Leipzig-Halle GmbHPermoserstraße 15D-04318 LeipzigTel.: +49 – (0)341 – 235 – 0Fax: +49 – (0)341 – 235 – 2791www.ufz.de

Informations- und Dokumentationszentrum derDeutschen Botschaft in Frankreich (CIDAL)24, rue MarbeauF - 75116 ParisTel.: + 33 – (0)1 – 44 17 31 31Fax: + 33 – (0)1 – 45 00 45 27www.amb-allemagne.fr

Internationales Büro des BMBF im DLRKönigswinterer Straße 522–524D - 53227 BonnTel.: +49 – (0)2 28 – 4492 – 1Fax: +49 – (0)2 28 – 4492 – 400www.internationales-buero.de

Leibniz-Gemeinschaft (WGL)Eduard-Pflüger-Straße 55D - 53113 BonnTel.: +49 – (0)228 – 308 15 – 0Fax: +49 – (0)228 – 308 15 – 255www.wgl.de

Max-Planck-Gesellschaft zur Förderung der Wissenschaften e.V.(MPG)Hofgartenstraße 8D - 80539 MünchenTel.: +49 – (0)89 – 2108 – 0Fax: +49 – (0)89 – 2108 – 1111www.mpg.de

Deutsch-Französische Gesellschaft für Wissenschaft undTechnologie e. V. (DFGWT)Ahrstraße 58D-53175 BonnTel.: +49 – (0)228 – 302 241Fax: +49 – (0)228 – 376 307www.dfgwt.org

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40 années de coopération franco-allemande en recherche et technologie

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Centre Marc Bloch (CMB)Deutsch-Französisches Forschungszentrumfür SozialwissenschaftenSchiffbauerdamm 19D - 10117 BerlinTel.: +49 – (0)30 – 20 93 – 37 95/96Fax: +49 – (0)30 – 20 93 – 37 98www.cmb.hu-berlin.de

CLFA – Coopération Laser Franco-Allemande16 bis, avenue Prieur de la Côte d’OrF - 94114 Arcueil CedexTel.: +33 – (0)1 – 42 31 94 01Fax: +33 – (0)1 – 42 31 97 47www.ilt.fraunhofer.de

Installation Européenne de Rayonnement Synchrotron ( ESRF )6, rue Jules HorowitzF - 38043 Grenoble Cedex 9Tel: +33 – (0)4 – 76 88 20 00Fax: +33 – (0)4 – 76 88 20 20www.esrf.fr

Institut Laue-Langevin (ILL)6, rue Jules HorowitzF - 38042 Grenoble Cedex 9Tel.: +33 – (0)4 – 76 20 71 11Fax: +33 – (0)4 – 76 48 39 06www.ill.fr

Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (OFAJ)51 Rue de l’Amiral MouchezF - 75013 ParisTel : +33 – 1 – 40 78 18 18Fax : +33 – 1 – 40 78 18 88www.ofaj.orgMolkenmarkt 1D - 10179 BerlinTel : +49 – (0)30 – 288 757 – 0Fax : +48 – (0)30 – 288 757 – 88www.dfjw.org

Université franco-allemande (UFA)Deutsch-Französische Hochschule (DFH)Am Staden 17D - 66121 SaarbrückenTel.: +49 – (0)681 – 501 – 1367Fax: +49 – (0)681 – 501 – 1355www.dfh-ufa.de

Agence Spatiale Européenne (ESA)8-10, rue Mario NikisF - 75738 Paris Cedex 15Tel.: +33 – (0)1 – 5369 – 7155Fax: +33 – (0)1 – 5369 – 7690www.esa.int

Centre Europeen de Recherche Nucleaire (CERN)CH - 1211 Genève 23Tel.: +41– 22 – 767 61 11Fax: +44 – 22 – 767 65 55www.cern.ch

Centre Européen pour les Prévisions Météorologiquesà Moyen Terme (CEPMMT)Shinfield ParkGB - Reading RG2 9AXTel.: +44 – 11 89 49 90 00Fax: +44 – 11 89 94 50www.ecmwf.int

European Research Establishments in Aeronautics (EREA)www.erea.org

Forum Franco-AllemandDeutsch-Französisches Forum8, rue des EcrivainsF - 67000 StrasbourgTel.: + 33 – (0)3 – 90 22 –15 00Fax: + 33 – (0)3 – 90 22– 15 01www.forum-franco-allemand.org

Fondation Européenne de la Science (ESF)1, quai Lezay-MarnésiaF - 67080 Strasbourg CedexTel.: +33 (0)3 88 76 71 00Fax: +33 (0)3 88 37 05 32www.esf.org

Institut Franco-Allemand de Recherches de Saint-Louis (ISL)Deutsch-Französisches Forschungsinstitut Saint-Louis (ISL)5, rue du Général CassagnouB.P. 70034F-68301 Saint-LouisPostanschrift in Deutschland:Postfach 12 60D - 79574 Weil am Rheinwww.isl.tm.fr

Institut Universitaire Europèen (EHI)Badia FiesolanaVia di Roccettini 9I - 500016 San Domenico di Fiesole (b. Florenz)Tel.: +39 – 55 – 468 51Fax: +39 – 55 – 46 85 – 298www.iut.it

Laboratoire Européen de Biologie Moléculaire (EMBL)Postfach 10 22 09D - 69012 HeidelbergTel.: +49 – (0)6221 – 38 70Fax: +49 – (0)6221 – 38 73 06www.embl.de

Observatoire Européen Austral (ESO)European Southern Observatory (ESO)Karl-Schwartzschild-Straße 2D - 85784 GarchingTel.: +49 – (0)89 – 320 06 – 0Fax: +49 – (0)89 – 320 23 – 62www.eso.org

Programme Frontière Humaine (HFSP)12, quai Saint-JeanBP 10034F - 67080 Strasbourg CedexTel.: +33 – (0)3 – 8821 – 5123www.hfsp.org

Soufflerie Transsonique Européenne (ETW)Europäischer Transschall-WindkanalErnst-Mach-StraßeD - 51147 Köln-PorzTel.: +49 – (0)2203 – 609 – 110Fax: +49 – (0)2203 – 609 – 124www.etw.de

ORGANISATIONS ET ÉTABLISSEMENTS COMMUNS ET EUROPÉENS

Page 71: 40 années de coopération franco-allemande en recherche et

6940 années de coopération franco-allemande en recherche et technologie

6APERÇU DES PRINCIPAUX ACCORDS

1963 Traité entre la République française et la République fédérale d’Allemagne sur lacoopération franco-allemande, « Traité de l’Elysée »

Accord intergouvernemental sur la création de l’Office Franco-Allemand de laJeunesse

1967 Accord relatif à la réalisation d’un réacteur à haut flux (ILL à Grenoble)

Convention relative à la réalisation du satellite de télécommunication SYMPHONIE

1969 Accord intergouvernemental sur la construction de l’Airbus A-300 B

1971 Accord de coopération scientifique entre le Centre National de la RechercheScientifique (CNRS) et la « Deutsche Forschungsgemeinschaft e.V. » (DFG)

1974 Accord de coopération scientifique entre l’Institut national de recherche en infor-matique et en automatique (INRIA) et la « Gesellschaft für Mathematik undDatenverarbeitung » (GMD, actuellement « Forschungszentrum InformationstechnikGmbH“)

Accord technique entre le Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat dela République Française représenté par le Directeur Général du Centre Nationalpour l’Exploitation des Océans (aujourd’hui IFREMER) et le ministère de la rechecheet de la technologie (BMFT, aujourd’hui BMBF) sur une coopération franco-allemandepour le ramassage et le traitement de nodules polymétalliques

1976 Accord entre le ministère de l’industrie et de la recherche et le BMFT (aujourd’huiBMBF) sur les systèmes de réacteurs avancés.

1978 Accord entre le ministère français des transports et le ministère fédéral de larecherche (BMFT, aujourd’hui BMBF) pour la création du programme DEUFRAKO

Accord entre le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) et le BMFT (aujourd’huiBMBF) sur des échanges et une coopération dans le domaine de la recherche enmatière de sûreté des réacteurs à eau ordinaire

1980 Accord relatif à la coopération technique dans les domaines des satellites radio

1981 Accord de coopération scientifique dans le domaine des sciences biomédicales entrel’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et la « DeutscheForschungsgemeinschaft » (DFG)

Convention d’échange entre le CNRS et la « Max-Planck-Gesellschaft e.V. » (MPG),relative à la coopération scientifique

Accord gouvernemental relatif à l’exportation commune de satellites radio

1983 Convention d’échange entre le CNRS et l’« Arbeitsgemeinschaft derGroßforschungseinrichtungen » (AGF, aujourd’hui HGF)

Avenant de l’accord de septembre 1978 entre le CEA et le BMFT (aujourd’huiBMBF) en recherche sur la sûreté des réacteurs à eau ordinaire

1986 Accord relatif à la mise en place du programme de coopération et d’échangesscientifiques « PROCOPE »

Accord entre l’Institut National de la Recherche Agronomique et par le ministèrefédéral de l’Agriculture (BML) relatif à la coopération scientifique et technique dansle domaine de la recherche agronomique

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40 années de coopération franco-allemande en recherche et technologie

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1987 Echange de lettres portant sur la création du Collège franco-allemand pourl’enseignement supérieur

1988 Accord de coopération entre l’Institut national de la santé et de la recherchemédicale (INSERM) et le BMFT (aujourd’hui BMBF) pour la recherche sur le VIH

2ème avenant de l’accord de septembre 1978 entre le CEA et le BMFT (aujourd’huiBMBF) en recherche sur la sûreté des réacteurs à eau ordinaire

1989 Accord entre le (CEA) et BMFT (aujourd’hui BMBF) pour instituer la coopérationentre l’Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN, aujourd’hui l’Institut deradioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN)) et la « Gesellschaft für Anlagen- undReaktorsicherheit (GRS) mbH »

1990 Echange de lettres relatif au traitement à La Hague d’éléments combustibles irradiésprovenant de centrales nucléaires allemandes

1991 Accord entre le CEA et le BMFT (aujourd’hui BMBF) sur la R & D dans le domaine desdéchets radioactifs et des combustibles irradiés

1992 Signature de l’accord – cadre entre l’Office national d’études et de recherchesaérospatiales (ONERA) et le « Deutsches Zentrum für Luft und Raumfahrt » (DLR)

1993 Accord entre l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) etle « Deutsches Krebsforschungszentrum » (DKFZ) pour la création d’une unité mixtesur la virologie appliquée à l’oncologie au DKFZ

1995 Accord entre la France (Ifremer), l’Allemagne (BMBF), la Grande-Bretagne (NERC)dans le domaine des sciences et technologies marines pour des échanges de tempsnavire et des campagnes communes à la mer

1997 Accord intergouvernemental relatif à la création de l’Université Franco-Allemande

1998 Accord de coopération portant sur des échanges de jeunes chercheurs entre leCentre national de recherche scientifique (CNRS) et la Max-Planck-Gesellschaft(MPG)

Accord de coopération entre l’Office national d’études et de recherches aérospatiales(ONERA) et le « Deutsches Zentrum für Luft und Raumfahrt » (DLR) relatif à lacoordination des recherches sur les hélicoptères

2001 Accord entre l’ Office national d’études et de recherches aérospatiales (ONERA) etle « Deutsches Zentrum für Luft und Raumfahrt » (DLR) sur les avions de transport

Accord de coopération scientifique renforcée entre l’Institut français de recherchepour l’exploitation de la mer (IFREMER) et l’« Alfred Wegener Institut » (AWI,Bremerhaven) pour des campagne à la mer communes

Convention de coopération scientifique entre le CNRS et la « DeutscheForschungsgemeinschaft » (DFG)

2002 Accord-cadre de coopération entre le Centre national d’études spatiales (CNES) etle « Deutsches Zentrum für Luft und Raumfahrt » (DLR)

2003 Déclaration commune Franco-Allemande à l’occasion du 40ème Anniversaire du Traitéde l’Elysée

Nouvelle convention entre le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) etla « Helmholtz-Gemeinschaft » (HGF) pour le renforcement de la coopérationscientifique

Accord de coopération scientifique entre le CNRS et la MPG relatif au développementet au renforcement d’une coopération réciproque entre les équipes dans les deuxpays et l’utilisation conjointe de leurs appareillages et équipements

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7140 années de coopération franco-allemande en recherche et technologie

6LISTE DES ABRÉVIATIONS

ACES Atlantic Coral Ecosystem Study(Projet de l’UE/EU-Projekt)

ACTINET Network of Excellence for Actinide Sciences

ADEME Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie„Agentur für Umwelt und Energiewirtschaft“ *

ADIRA Association de développement du Bas-Rhin

AELE Association Européenne de Libre-Echange

AFAST Association Franco-Allemande pour la Science et laTechnologieDeutsch-Französische Gesellschaft für Wissenschaft undTechnologie e. V. (DFGWT)

AGF Arbeitsgemeinschaft der Großforschungseinrichtungen

AIEA Agence Internationale de l’Energie AtomiqueInternationale Atomenergie Organisation (IAEO)

ALMA Atacama Large Millimeter Array

AMMA Afrikanischer Monsun: Multidisziplinäre AnalysenAnalyses Multidisciplinaires de la Mousson Africaine

ANKA Angströmquelle Karlsruhe GmbH(Elektronenspeicherring – Synchrotron)„Source de rayonnement synchrotron de la SociétéANKA Angströmquelle Karlsruhe GmbH“ *

ANVAR Agence Nationale de Valorisation de la Recherche„Behörde zur Verwertung von Forschungsergebnissen“ *

APE Array Processor Experiment

ASI Agenzia Spaziale Italiana„ Italienische Raumfahrtagentur“ *„ Agence Spatiale Italienne“ *

AST Aerospace Science and Technology

ASTEC Accident Source Term Evaluation Code

Avh Alexander von Humboldt-StiftungFondation Alexander von Humboldt

AWI Stiftung Alfred-Wegener-Institut für Polar- undMeeresforschung, Mitglied der Helmholtz-Gemein-schaft„Fondation Institut Alfred-Wegener pour la recherchepolaire et la recherche marine, membre de l’HGF“ *

BESSY Berliner Elektronenspeicherring-Gesellschaft fürSynchrotronstrahlung mbH, Mitglied der WGL„ Société de l’anneau collisionneur d’électrons berlinoispour le rayonnement synchrotron, membre de la WGL“ *

BFHZ Bayerisch-Französisches HochschulzentrumCentre de Coopération Universitaire Franco-Bavarois(CCUFB)

BMBF Bundesministerium für Bildung und ForschungMinistère fédéral de l’Education et de la Recherche

BMFT Bundesministerium für Forschung und TechnologieMinistère fédéral de la Recherche et de la Technologie

BML Bundesministerium für Landwirtschaft (heute BMVEL)Ministère fédéral de l’Agriculture (aujourd’hui BMVEL)

BMU Bundesministerium für Umwelt, Naturschutz undReaktorsicherheitMinistère fédéral de l’Environnement, de la Protectionde la Nature et de la Sûreté Nucléaire

BMVEL Bundesministerium für Verbraucherschutz, Ernährungund LandwirtschaftMinistère fédéral de la Protection des Consommateurs,de l’Alimentation et de l’Agriculture

BMWA Bundesministerium für Wirtschaft und ArbeitMinistère fédéral de l’Economie et du Travail

BNUS Bibliothèque Nationale Universitaire de Strasbourg

BSE Bovine Spongiforme EncephalopathieEncéphalopathie Spongiforme Bovine (ESB)

CABRI Name des Reaktors im Forschungszentrum Cadarache

CCNE Comité Consultatif National d’Ethique pour les sciencesde la vie et de la santé„Nationales Beratungskomitee für Ethikfragen in denLebenswissenschaften und im Gesundheitsbereich“ *

CCUFB Centre de Coopération Universitaire Franco-BavaroisBayerisch-Französisches Hochschulzentrum (BFHZ)

CEA Commissariat à l’Energie Atomique„Kommissariat für Atomenergie“ *

CEMAGREF Centre National du Machinisme Agricole, du GénieRural, des Eaux et des Forêts„Nationales Zentrum für landwirtschaftliche Geräte,Agrartechnik, Wasser- und Waldforschung“ *

CENBG Centre d’Etudes Nucléaires de Bordeaux Gradignan„ Zentrum für Nuklearforschung in Bordeaux Gradignan“ *

CEPMMT Centre Européen de Prévisions Météorologiques à MoyenTermeEuropäisches Zentrum für mittelfristige Wettervorher-sage (EZMW)European Centre for Medium-Range Weather Forecasts(ECMWF)

CERFACS Centre Européen de Recherche et de Formation Avancéeen Calcul ScientifiqueEuropean Centre for Research and advanced training inscientific computation

CERN Centre Européen de Recherches NucléairesEuropäische Organisation für Kernforschung –Europäisches Laboratorium für TeilchenphysikEuropean Laboratory for Particle Physics

CFAES Collège Franco-Allemand pour l’Enseignement SupérieurDeutsch-Französisches Hochschulkolleg (DFHK)

CGE Conférence des Grandes Ecoles

CHOCLAB Characterisation of Optical Components and Laser Beams

CICFA Commission Interministerielle de Coopération France-Allemangne

CIDAL Centre d’Information et de Documentation del’Ambassade d’AllemagneInformations- und Dokumentationszentrum derDeutschen Botschaft in Frankreich

CIERA Centre Interdisciplinaire d’Etudes et de Recherches surl’Allemagne

CIRAC Centre d’Information et de Recherche sur l’AllemagneContemporaine

CIRAD Centre de Cooperation Internationale en RechercheAgronomique pour le Développement„Zentrum für internationale Zusammenarbeit in derAgrarforschung für Drittländer“ *

CLFA Coopération Laser Franco-Allemande

CLIVAR Climate Variability and Predictability

CMB Centre Marc Bloch

CNES Centre National d’Etudes Spatiales„Nationales Zentrum für Weltraumforschung“ *

* „Les explications marquées par un tel asterisque entre „ ...“ ne sont pas des traductions officielles.

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40 années de coopération franco-allemande en recherche et technologie

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CNEXO Centre National pour l’Exploitation des Océans„Nationales Zentrum für die Meeresnutzung“ *

CNRS Centre National de la Recherche Scientifique„Nationales Zentrum für wissenschaftliche Forschung“ *

COLINGUA Kooperationsverbund lehrerbildender Hochschulen amOberrheinConfédération des Instituts de formation d’enseignantsdu Rhin supérieur

COST Coopération Européenne dans le domaine de laRecherche Scientifique et TechniqueEuropäische Zusammenarbeit auf dem Gebiet derwissenschaftlichen und technischen ForschungEuropean Cooperation in the Field of Scientific andTechnical Research

CPU Conférence des Présidents d’Université

CRG Collaborative Research Group

CSN Coopérant du Service National

CWI Centrum voor Wiskunde en Informatica

DAAD Deutscher Akademischer Austauschdienst e.V.Office Allemand d’Echanges Universitaires

DAPNIA Département d’Astrophysique, de Physique desParticules, de Physique Nucléaire et de l’InstrumentationAssociée

DEKLIM Deutsches Klimaforschungsprogramm„Programme en recherche climatique“ *

DESY Stiftung Deutsches Elektronen-Synchrotron, Mitglied derHelmholz-Gemeinschaft„ Laboratoire allemand de physique des particules-rayonnement synchrotron, membre de l‘HGF“ *

DEUFRAKO Deutsch-Französische Kooperation auf dem Gebiet derVerkehrsforschungCoopération franco-allemande dans le domaine destransports terrestres guidés

DFG Deutsche Forschungsgemeinschaft e.V.„Association Allemande pour la Recherche“ *

DFGWT Deutsch-Französische Gesellschaft für Wissenschaft undTechnologie e. V.Association franco-allemande pour la Science et laTechnologie (AFAST)

DFH Deutsch-Französische HochschuleUniversité Franco-Allemande (UFA)

DFHI Deutsch-Französisches HochschulinstitutInstitut Supérieur Franco-Allemand de Techniques etd’Economie (ISFATES)

DFHK Deutsch-Französisches HochschulkollegCollège Franco-Allemand pour l’Enseignement Supérieur(CFAES)

DFI Deutsch-Französisches InstitutInstitut Franco-Allemand de Ludwigsburg

DFI Deutsch-Französische Initiative für TschernobylInitiative franco-allemande pour Tchernobyl

DFIU Deutsch-Französisches Institut für UmweltforschungInstitut Franco-Allemand de Recherche surl’Environnement (IFARE)

DFJW Deutsch-Französisches JugendwerkOffice Franco-Allemand pour la Jeunesse (OFAJ)

DGA Délégation Générale pour l’Armement

DGIA Stiftung Deutsche Geisteswissenschaftliche Institute imAusland„Fondation des Instituts Allemands en SciencesHumaines à l’Etranger“

DHIP Deutsches Historisches Institut ParisInstitut Historique Allemand de Paris (IHAP)

DKFZ Stiftung Deutsches Krebsforschungszentrum, Mitglied derHelmholtz-Gemeinschaft„Centre de Recherches sur le cancer, membre de l’HGF“ *

DKRZ Deutsches Klimarechenzentrum„Centre allemand de calculs pour les climats“ *

DLR Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt e.V.,Mitglied der Helmholtz-GemeinschaftCentre Aérospatial Allemand, membre de l’HGF

DSO Deutsche Stiftung Organtransplantation„Fondation allemande pour la transplantation d’organes“ *

DVD Digital versatile disc

EADS European Aeronautic Defence and Space Company

ECEEE European Council for an Energy Efficient EconomyConseil européen pour une économie intégrantl’efficacité énergétique

ECMWF European Centre for Medium-Range Weather ForecastsCentre Européen pour les Prévisions Météorologiques àMoyen Terme (CEPMMT)Europäisches Zentrum für mittelfristige Wettervorher-sage (EZMW)

ECN Energy Research Centre of the Netherlands

ECOMOUND Environmental Controls on Mound Formation along theEuropean Margin (EU-Projekt im 5. Rahmenprogramm/Projet de l’UE, 5ème PCRD)

ECTS European Credit Transfer System

EDF Electricité de France

EER Espace Européen de la RechercheEuropäischer Forschungsraum (EFR)

EFR Europäischer ForschungsraumEspace Européen de la Recherche (EER)

EFR European Fast Reactor

EFTA European Fair Trade AssociationAssociation Européenne du Commerce Equitable

EHESS Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales

EHI Europäisches HochschulinstitutInstitut Universitaire Européen (IUE)

ELDO European Launcher Development Organisation

ElfER European Institute for Energy ResearchCentre Européen de Recherche sur l’énergieEuropäisches Institut für Energieforschung

EMBL European Molecular Biology LaboratoryEuropäisches Laboratorium für MolekularbiologieLaboratoire Européen pour la Biologie Moléculaire

ENA Ecole Nationale d’Administration

ENEA Ente per le Nuove tecnologie, l’Energia e l’Ambiente

ENES European Network for Earth System Modelling

EnR Réseau des Agences Nationales de Maîtrise de l’EnergieEuropäisches Netzwerk nationaler Energieagenturen

ENSAM Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers

EPIC Etablissement public à caractère industriel etcommercial

EPR European Pressurised Reactor

ERASMUS Europäisches Programm zur Förderung der Mobilität imHochschulbereichProgramme européen d’aide à la mobilité

ERCIM European Research Consortium for Informatics andMathematics

EREA European Research Establishments in Aeronautics„Etablissements européens de recherche enaéronautique“ *

ERRMA European Renewable Resources and MaterialsAssociationAssociation européenne des produits renouvelables

ERTMS European Rail Traffic Management System

ESA European Space AgencyEuropäische WeltraumorganisationAgence Spatiale Européenne

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7340 années de coopération franco-allemande en recherche et technologie

6ESB Encéphalopathie Spongiforme Bovine

Bovine Spongiforme Encephalopathie (BSE)

ESF European Science FoundationFondation Européenne de la Science

ESO European Southern ObservatoryEuropäische Organisation für Astronomische Forschungin der Südlichen HemisphäreObservatoire Européen Austral

ESRF European Synchrotron Radiation FacilityEuropäische SynchrotronstrahlungsquelleInstallation Européenne de Rayonnement Synchrotron

ESRO European Space Research OrganisationEuropäische WeltraumforschungsorganisationOrganisation Européenne de Recherches Spatiales

ESS European Spallation Source

ETCS European Train Control System

ETW European Transonic WindtunnelEuropäischer Transschall-Windkanal„Soufflerie Transsonique Européenne“ *

EU Europäische UnionUnion Européenne (UE)

EUCOR Europäische Konföderation der OberrheinischenUniversitätenConfédération Européenne des Universités du RhinSupérieur

EURATOM Europäische AtomgemeinschaftCommunauté Européenne de l’Energie Atomique

EUREKA Initiative für verstärkte technologische Zusammenarbeitin EuropaInitiative pour une coopération technologique renforcéeen Europe

EURIMUS Industrial Initiative for Microsystems Uses(EUREKA-Projekt/Projet EUREKA)

EUROHORC European Union Research OrganisationsHeads Of Research Councils

EWIV Europäische Wirtschaftliche InteressenvereinigungGroupement Européen d’Intérêt Economique (GEIE)

EZMW Europäisches Zentrum für mittelfristige Wettervorher-sageCentre Européen de Prévisions Météorologiques à MoyenTerme (CEPMMT)European Centre for Medium-Range Weather Forecasts(ECMWF)

FhG Fraunhofer-Gesellschaft zur Förderung der an-gewandten Forschung e.V.„Société Fraunhofer“ *

FuE Forschung und EntwicklungRecherche et Développement (R&D)

FZB Forschungszentrum Borstel für Medizin undBiowissenschaften, Mitglied der Leibniz-Gemeinschaft„Centre de Recherches de Borstel en médecine etsciences biologiques, membre de la WGL“ *

FZJ Forschungszentrum Jülich, Mitglied der Helmholtz-Gemeinschaft„Centre de Recherches de Jülich, membre de l’HGF“ *

FZK Forschungszentrum Karlsruhe, Mitglied der Helmholtz-Gemeinschaft„Centre de Recherches de Karlsruhe, membre de l’HGF“ *

FZR Forschungszentrum Rossendorf, Mitglied der Leibniz-Gemeinschaft„Centre de Recherches de Rossendorf, membre de la WGL“ *

GABI Genomanalyse im biologischen System Pflanze„Analyse génomique dans le système biologique de la plante“

GANIL Grand Accélérateur National d’Ions Lourds

GARNet Genomic Arabidopsis Resource Network

GARTEUR Group for Aeronautical Research and Technology inEurope

GBF Gesellschaft für Biotechnologische Forschung mbH,Mitglied der Helmholtz-Gemeinschaft„Centre de Recherches sur les biotechnologies , membrede l’HGF“ *

GDRE Groupement de Recherche Européen

GEIE Groupement Européen d’Intérêt EconomiqueEuropäische Wirtschaftliche Interessenvereinigung(EWIV)

GENOPLANTE Programme fédérateur en génomique végétale

GEOMOUND The Mound Factory – Internal Controls(EU-Projekt im 5. Rahmenprogramm/Projet de l’UE, 5ème PCRD)

GE-TH Grandes Ecoles – Technische Hochschulen

GfW Gesellschaft für Weltraumforschung„Société de recherche spatiale“ *

GFZ Stiftung GeoForschungsZentrum Potsdam, Mitglied derHelmholtz-Gemeinschaft„Centre de Recherches en sciences géologiques,membre de l’HGF“ *

GHMFL Grenoble High Magnetic Field LaboratoryHochfeld-Magnetlabor GrenobleLaboratoire des Champs Magnétiques Intenses (LCMI)

GIP Groupement d’Intérêt Public

GLONASS Global Orbiting Navigation Satellite System

GLOWA Globaler Wandel des Wasserkreislaufes„Programme de recherche sur le changement global ducycle de l’eau“ *

GMD Gesellschaft für Mathematik und DatenverarbeitungmbH (jetzt Fraunhofer-Gesellschaft)„ Société pour les mathématiques et le traitement desdonnées, maintenant institut de la FhG“ *

GPD Groupe permanent chargé des Déchets

GPR Groupe permanent chargé des Réacteurs Nucléaires

GPS Global Positioning System

GROWTH Wettbewerbsorientiertes und nachhaltiges WachstumCroissance compétitive et durable(EU-Projekt/Projet de l’UE)

GRS Gesellschaft für Anlagen- und Reaktorsicherheit mbH„Société chargée des installations et de la sécuriténucléaire“ *

GSI Gesellschaft für Schwerionenforschung mbH, Mitgliedder Helmholtz-Gemeinschaft„Institut de recherches pour les ions lourds, membre del’HGF“

HASYLAB Hamburger Synchrotronstrahlungslabor bei DESY„Laboratoire de rayonnement synchrotron de Hambourgà DESY“ *

HDR Hot-Dry-Rock-Verfahren„Procédé Hot-Dry-Rock“ *

HEC Ecoles des Hautes Etudes Commerciales

HERA Hadron Electron Ring AcceleratorHadron-Elektron-Ring-Anlage bei DESY„Anneau de collision hadron-électron à DESY“ *

HFSP Human Frontier Science Program„Programme Frontière Humaine“ *

HGF Helmholtz-Gemeinschaft Deutscher Forschungszentren e.V.„ Société Helmholtz“ *

HMI Hahn-Meitner-Institut Berlin GmbH, Mitglied derHelmholtz-Gemeinschaft„Institut Hahn-Meitner, membre de l’HGF“

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40 années de coopération franco-allemande en recherche et technologie

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HRK HochschulrektorenkonferenzConférence des recteurs d’université

IAEO Internationale Atomenergie Organisation (IAEO)Agence Internationale pour l’Energie Atomique (AIEA)

IAR Institut Franco-Allemand pour l’Automatique et laRobotiqueDeutsch-Französisches Institut für Automation undRobotik

IBMC Institut de Biologie Moléculaire et Cellulaire

ICC International Chornobyl Centre for Nuclear Safety,Radioactive Waste and Radioecology„Centre International de Tchernobyl pour la sécuriténucléaire, les déchets radioactifs et la radio-écologie» *

ICE InterCity Express

IFARE Institut Franco-Allemand de Recherche surl’EnvironnementDeutsch-Französisches Institut für Umweltforschung(DFIU)

IFM-GEOMAR Leibniz-Institut für Meereswissenschaften an derUniversität Kiel (IFM-GEOMAR)„Institut Leibniz pour les geosciences marines del’Université Christian Albrecht de Kiel“ *

IFREMER Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer„Französisches Forschungsinstitut zur Meeresnutzung“ *

IHAP Institut Historique Allemand de ParisDeutsches Historisches Institut Paris (DHIP)

ILL Institut Max von Laue-Paul Langevin

ILT Fraunhofer-Institut für Lasertechnik„Institut pour les techniques laser, membre de la FhG“ *

INRA Institut National de la Recherche Agronomique„ Nationales Forschungsinstitut für Agrarforschung“ *

INRETS Institut National de Recherche sur les Transports et leurSécurité„ Nationales Forschungsinstitut für Verkehr undVerkehrssicherheit“ *

INRIA Institut National de Recherche en Informatique et enAutomatique„Nationales Forschungszentrum für Informatik undAutomatik“ *

INSERM Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale„Nationales Institut für Gesundheit und medizinischeForschung“ *

INTAS International Association for the Promotion ofCooperation with Scientists from the New IndependentStates of the Former Soviet UnionInternationale Vereinigung zur Förderung derZusammenarbeit mit Wissenschaftlern aus denUnabhängigen Staaten der früheren SowjetunionAssociation Internationale pour la promotion de lacoopération avec les scientifiques des nouveaux Etatsindépendants de l’ancienne Union Soviétique

IPN Institut de Physique Nucléaire

IPSN Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire (aujourd’huiIRSN)

IRAM Institut de Recherche en Astronomie Millimétrique„Institut für Radioastronomie im Millimeter-Wellenbereich“ *

IRAMES Intelligent Ramp Metering System

IRD Institut de Recherche pour le Développement„Forschungsinstitut für Entwicklung“ *

IRES Institut de Recherches Subatomiques

IRSN Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire

ISFATES Institut Supérieur Franco-Allemand de Techniques etd’EconomieDeutsch-Französisches Hochschulinstitut (DFHI)

ISL Institut Franco-Allemand de Recherches de Saint-LouisDeutsch-Französisches Forschungsinstitut Saint-Louis

ISTPM Institut Scientifique et Technique des Pêches Maritimes

ITEA Information Technology for European Advancement

IUE Instituto Universitario EuropeoInstitut Universitaire EuropéenEuropäisches Hochschulinstitut (EHI)

IVHW Inter Vehicle Hazard Warning

JESSI Joint European Submicron Silicon Initiative(EU-Projekt/Projet de l’UE)

JRC-ITU Joint Research CentreInstitute for Transuranium Elements

KMU Kleine und mittelständische UnternehmenPetites et Moyennes Entreprises (PME)

LAL Laboratoire de l’Accélérateur Linéaire

LASERNET Netzwerk von zehn europäischen Laserforschungsein-richtungenRéseau de dix établissements européens de recherchesur le laser

LCMI Laboratoire des Champs Magnétiques IntensesHochfeld-Magnetlabor GrenobleGrenoble High Magnetic Field Laboratory (GHMFL)

LEA Laboratoires Européens Associés

LETI Laboratoire d’Electronique de Technologie del’Information

LGIT Laboratoire de Géophysique Interne et Tectonophysique

LHC Large Hadron Collider

LMI Laboratoires Mixtes Internationaux

LOA Laboratoire d’Optique Appliquée

LTCC Low Temperature Co-fired Ceramic Modules

LULI Laboratoire Utilisation des Lasers Intenses

LURE Laboratoire pour l’Utilisation du RayonnementElectromagnétique

MAE Ministère des Affaires Etrangères

MASURCA Réacteur de recherche à CadaracheForschungsreaktor in Cadarache

MaTech BMBF-Programm „Neue Materialien fürSchlüsseltechnologien des 21. Jahrhunderts“„Nouveaux Matériaux pour les Technologies-clés du XXIesiècle – MaTech“ *

MBI Max-Born-Institut für Nichtlineare Optik undKurzzeitspektroskopie im Forschungsverbund Berlin e.V.„Institut Max-Born pour l’optique non-linéaire et laspectroscopie à temps court“ *

MDC Stiftung Max-Delbrück-Centrum für MolekulareMedizin, Mitglied der Helmholtz-Gemeinschaft„Fondation du Centre Max Delbrück pour la médecinemoléculaire, membre de l’HGF“ *

MEDEA+ Micro-Electronics Development for EuropeanApplications

MESOMAG Magnétismes Mésoscopiques (LEA)Europäischer Laborverbund (LEA) auf dem Gebiet desMeso- und Nanomagnetismus

MHFA Mission Historique Française en Allemagne

MPG Max-Planck-Gesellschaft zur Förderung derWissenschaften e.V„Société Max Planck“ *

Page 77: 40 années de coopération franco-allemande en recherche et

7540 années de coopération franco-allemande en recherche et technologie

6MPI Max-Planck-Institut

„Institut Max-Planck“ *

MSH Maison des Sciences de l’Homme

NanoMat Kompetenzzentrum Nanomaterialien im Forschungs-zentrum Karlsruhe„Centre de compétence pour les nanomatériaux auCentre de Recherches de Karlsruhe“ *

NEA Nuclear Energy Agency

NERATOM Niederländische Organisation der KraftwerksbetreiberOrganisation néerlandaise des exploitants de centralesélectriques

NERC Natural Environment Research Council

NIOZ Royal Netherlands Institute for Sea Research

Nm Nanometer

NNC NNC Holdings Limited (independent engineeringconsultancy)Großbritanniens führende Kernenergie-BeratungsfirmaPremière société nucléaire indépendante du Royaume-Uni

OCDE Organisation de Coopération et de DéveloppementEconomiquesOrganisation für wirtschaftliche Zusammenarbeit undEntwicklungOrganisation for Economic Cooperation andDevelopment (OECD)

ODAS ONERA-DLR Aerospace Symposium

OECD Organisation for Economic Cooperation andDevelopmentOrganisation für wirtschaftliche Zusammenarbeit undEntwicklungOrganisation de Coopération et de DéveloppementEconomiques (OCDE)

OFAJ Office Franco-Allemand pour la JeunesseDeutsch-Französisches Jugendwerk (DFJW)

ONERA Office National d’Etudes et de Recherches Aérospatiales„Nationales Forschungszentrum für Luft- undRaumfahrt“ *

ONU Organisation des Nations UniesVereinte Nationen (VN)

OpTecBB Optec-Berlin-Brandenburg e.V

ORPHEE-LLB Orphée Technologies – Laboratoire Léon Brillouin

PAGES Past Global Changes

PCRD Programme Cadre de Recherche, de Développementtechnologique et de Démonstration (UE)Forschungsrahmenprogramm der EU

PETRA Elektron-Positron-Speicherring bei DESY„Anneau collisionneur d’électrons et des positrons à DESY“ *

PICS Programmes Internationaux de CoopérationScientifiques

PIDEA Packaging and Interconnection Development forEuropean Applications

PIK Potsdam-Institut für Klimafolgenforschung, Mitglied derLeibniz-Gemeinschaft„Institut de Potsdam pour la recherche sur lesconséquences climatiques , membre de la WGL“ *

Plant-GEM Plant Genomics European Meetings

PME Petites et Moyennes EntreprisesKleine und mittelständische Unternehmen (KMU)

PNEDC Programme National d’Etude de la Dynamique du Climat

PREDIT Programme de recherche et d’innovation dans lestransports terrestresForschungs- und Innovationsprogramm fürterrestrischen Verkehr

PRISM Programme for Integrated Earth System Modelling

PROCOPE Programm des Projektbezogenen Personenaustauschsmit FrankreichProgramme Franco-Allemand d’Encouragement desEchanges Scientifiques liés à un Projet

QUALORG Programme européen pour la Qualité de la Valorisationorganique des Biodéchets

R2IT Réseau de Recherche et d’Innovation TechnologiqueMatériaux et Procédés

R&D Recherche et DéveloppementForschung und Entwicklung (FuE)

RNR Réacteur à Neutron RapideSchneller Brutreaktor (SBR)

ROBL ROssendorfer BeamLine

RSK Reaktor-Sicherheitskommission„Commission chargée de la sûreté des réacteurs“ *

RWTH Rheinisch-Westfälische Technische Hochschule Aachen„ Université Aachen (Aix-la-Chapelle)“ *

SBR Schneller BrutreaktorRéacteur à Neutron Rapide (RNR)

SCK-CEN Studiecentrum voor KernenergieCentre d’étude de l’Energie Nucléaire

SNCF Société Nationale des Chemins de fer Français

SNEAK Schnelle Null-Energie-Anordnung KarlsruheFast Zero-Power Facility Karlsruhe

SUPERPHENIX Réacteur Surgénérateur Nucléaire

TDF Télédiffusion de France

TEMPUS Europäisches FörderprogrammProgramme européen de soutien

TESLA TeV-Energy Superconducting Linear Accelerator

TGE Très Grands Equipements ScientifiquesGroßgeräte der Grundlagenforschung

TGV Train à Grande VitesseHochgeschwindigkeitszug

TTF TESLA Test Facility

UCB Université Claude Bernard Lyon

UE Union EuropéenneEuropäische Union (EU)

UFA Université Franco-AllemandeDeutsch-Französische Hochschule (DFH)

UKAEA United Kingdom Atomic Energy Authority

VDEW Verband der Elektrizitätswirtschaft„Groupement allemand d’entreprises fournisseusesd’électricité“ *

VDI Verein Deutscher Ingenieure„Association des Ingénieurs allemands» *

VELI Virtual European Laser Institute„Institut virtuel européen sur les lasers“ *

VLT Very Large Telescope

VN Vereinte NationenOrganisation des Nations Unies (ONU)

W3C World Wide Web Consortium

WGL Leibniz-Gemeinschaft„Société Leibniz“ *

WZB Wissenschaftszentrum Berlin für SozialforschungGmbH, Mitglied der WGL„Centre scientifique de Berlin pour la recherche sociale,membre de la WGL“ *

Page 78: 40 années de coopération franco-allemande en recherche et

40 années de coopération franco-allemande en recherche et technologie

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NEX

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SOURCES DES PHOTOGRAPHIES

S. 4: Bundesministerium für Bildung und Forschung (BMBF), Berlin ● Titelblatt, S. 4, 9: Ministère de l’Education

Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Paris ● S. 6, 7: Bundesbildstelle, Berlin ● S. 11:

Laboratoire des Champs Magnétiques Intenses (LCMI), Grenoble ● S. 12: Institut de Recherche en Astronomie

Millimétrique (IRAM), Grenoble ● S. 13: Teramobile (FU Berlin) und Thüringer Landessternwarte ● S. 15:

Fraunhofer-Institut für Integrierte Schaltungen IIS, Erlangen ● S. 17: Hahn-Meitner-Institut (HMI), Berlin ● S. 18,

19: Deutsches Elektronen-Synchrotron (DESY), Hamburg ● S. 19, 62: Europäische Synchrotronstrahlungs-

quelle (ESRF), Studio de la Révirée, Grenoble ● S. 20, 21: Gesellschaft für Schwerionenforschung (GSI),

Darmstadt ● S. 21: Forschungszentrum Rossendorf (FZR), Rossendorf und ROssendorfer BeamLine (ROBL),

Grenoble ● S. 22: Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt e.V. (DLR), Braunschweig ● S. 23: EUROCOPTER,

Donauwörth ● S. 24: European Space Agency (ESA), Paris ● S. 25: Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt

e.V. (DLR), Köln ● S. 26, 27: Deutsche Bahn AG/Pierlings, Berlin ● S. 28: Institut für Halbleitertechnik (IHT),

Aachen ● S. 29: Laboratoire d’Electronique de Technologie de l’Information (LETI), Grenoble ● S. 30: Forschungs-

zentrum Karlsruhe, Karlsruhe ● S. 32, 33: Fraunhofer-Institut für Lasertechnik ILT, Aachen ● S. 32: Coopération

Laser Franco-Allemande (CLFA), Paris ● S. 35: Gesellschaft für Anlagen- und Reaktorsicherheit (GRS) mbH, Köln● S. 38: Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (IFREMER), Nantes und Stiftung Alfred-

Wegener-Institut für Polar- und Meeresforschung (AWI), Bremerhaven ● S. 39: Leibniz-Institut für Meeres-wissenschaften an der Universität Kiel (IFM-GEOMAR), Kiel ● S. 41: VDI-TZ, Düsseldorf ● S. 42: Deutsches

Krebsforschungszentrum (DKFZ), Abteilung Tumorvirologie, Unité mixte 375 DKFZ/INSERM, Heidelberg ● S.

44, 45: Max-Planck-Institut für Molekulare Pflanzenphysiologie, Golm ● S. 47: H. Atsma, Karlsruhe ● S. 48: F.

Pilz, Landesdenkmalamt Baden-Württemberg, Stuttgart und folio-Verlag, Bad Bellingen ● S. 48: M.

Jauneaud, Tours ● S. 48: H. Berberich, Bergisch-Gladbach ● S. 48: Katharinenkirche, Oppenheim ● S.

51: Deutsch-Französische Hochschule (DFH), Saarbrücken ● S. 56: Deutsch-Französisches Forum, Straßburg● S. 58: Alexander von Humboldt-Stiftung (AvH), Bonn ● S. 62: CERN - Europäische Organisation für Kernfor-

schung, Genf ● S. 62: Institut Max von Laue-Paul Langevin, Grenoble ● S. 62: European Southern Observatory

(ESO), Garching ● S. 62: Europäisches Laboratorium für Molekularbiologie (EMBL), Heidelberg ● S. 62:

European Space Agency (ESA)/European Space Operations Center (ESOC), Darmstadt ● S. 62: Europäisches

Zentrum für mittelfristige Wettervorhersage (EZMW), Reading ● S. 62: Human Frontier Science Program

(HFSP), Berkshire ● S. 62: Europäisches Hochschulinstitut (EHI), San Domenico di Fiesole ● S. 62: European

Transonic Windtunnel GmbH (ETW), Köln ● S. 62: Institut für Biochemie/Physiologische Chemie, Medizinische

Hochschule Hannover