26

6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS
Page 2: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

6 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1

LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIODANS UN JARDIN DE COCAGNE

Document référentiel technique

Page 3: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 3

INTRODUCTION n

6 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 62

De nombreux travaux ont permis la réalisationde ce document :- Une commission technique* s’est mise au tra-vail en 2002 pour capitaliser douze annéesd’essaimage et de soutien technique aux Jardins.Constituée de techniciens expérimentés, per-sonnes ressources des Jardins et du Réseau, cettecommission a visité des Jardins, rencontré desmaraîchers-encadrants, partagé et débattu,avant de rendre ses conclusions sur les modesde production, d’organisation et de distribu-tion dans un Jardin de Cocagne.- Une étude a été réalisée sur les Jardins de larégion Rhône-Alpes afin de recenser et analyserleurs pratiques agricoles et environnementales.Cette étude, menée par Émile Guiral pour leRéseau Cocagne, a permis d’affiner notreconnaissance des pratiques des Jardins, de pointerleurs points forts et les points d’améliorationsur lesquels se centrer dans les prochainesannées.

Ce document n’a pas la prétention d’êtreexhaustif, il veut simplement contribuer à lanécessaire professionnalisation des Jardins. Al’usage des porteurs de projets, des directeurset des maraîchers-encadrants, mais aussi detous les membres des équipes des Jardins, ilsynthétise les acquis, les points sur lesquels lesprofessionnels, à partir de leur expérience, s’ac-cordent aujourd’hui. Il est un appui au mon-tage d’un Jardin, mais aussi au fonctionnementquotidien.Évolutif, ce document sera modifié et complétéen fonction des observations et des innovationsqui seront repérées par nous tous, au fil desmois et des années.

Ce document servira de référentiel dans le cadrede la démarche qualité, amorcée en 2002. Ceprojet vise à engager une démarche de profes-sionnalisation, d’harmonisation des pratiques etd’amélioration progressive au sein des Jardins,

dans une dynamique participative et collective.Trois étapes pour cette démarche: conception etappropriation en 2002, diagnostics qualité en2003 et mise en œuvre de projets qualité en2004. Le Réseau met en œuvre des formations,des actions d’animation et réalise des outils afinde soutenir cette démarche sur les Jardins. Cedocument sera un outil pour la construction desprojets qualité des Jardins et s’enrichira en retourdes connaissances et des avancées induites parcette démarche.

* Les membres de la commission technique sontÉmile Guiral (Chargé de mission techniquepour le Réseau Cocagne), André Fouchard(maraîcher-encadrant du Jardin de Cocagnede Blois - 41), Alain Poncet (responsable duprojet de St-Maximin - 38) et Jean-Guy Henckel(Directeur du Réseau Cocagne).

Nous remercions aussi :- les Jardins de Bavans, Besançon, Thaon-les-Vosges, Quetigny, pour leur contribution auxtravaux de la commission technique,- les Jardins de la Région Rhône-Alpes, enquê-tés au cours de l’été 2003,- le Conseil régional de la région Rhône-Alpespour son financement de l’étude agro-envi-ronnementale, ainsi que nos différents parte-naires financeurs publics et privés.

Préalable à la lecture de ce document :Le terme Jardin, employé dans ce document,peut prêter à confusion. Il est utilisé pour par-ler du Jardin de Cocagne, qui est en réalité plusproche de l’exploitation maraîchère que du jar-din potager.Un Jardin de Cocagne ne se gère et ne s’or-ganise pas comme une parcelle de jardinpotager, mais bien comme une exploitationmaraîchère, requérant la technicité et lesmoyens à la mesure.

Les Jardins de Cocagne, projet d’insertion par l’activité économique, s’inscrivent dansune branche de l’économie marchande : le maraîchage biologique. Si la mise au travailde personnes en difficulté sociale et professionnelle et la solidarité sont le cœur du métierdes Jardins de Cocagne, il reste primordial que l’aspect technique et organisationnel deces exploitations maraîchères soit traité de manière professionnelle.

PRÉSENTATION DU GUIDETECHNIQUE

1. Introduction ................................................................................... Page 3

2. Présentation du Réseau et des Jardins.................................................Page 4

3. L’agriculture BIO ............................................................................. Page 7

4. Le démarrage du Jardin et la production agricole................................. Page 9n Le maraîcher encadrant, un professionnel du maraîchagen Collaboration avec le secteur pron Le terrainn L’implantation et l’équipement du site - plan idéal d’un Jardin de Cocagnen L’analyse du soln Les outils de gestion de la production - le plan de culture n La méthode de culturen L’équipement matérieln L’irrigationn Les intrantsn Pratiques environnementalesn Aménagement esthétique du Jardin

5. La distribution...............................................................................Page 28n Les achats de légumesn Les prixn La composition et la confection des paniers

6. Les moyens humains .......................................................................Page 31n L’hygiène, la santé et la sécurité n Les horaires et les vacances du personnel (aides-maraîchers et encadrants)

7. Quelques chiffres repères.................................................................Page 33

8. Conclusion ....................................................................................Page 34

9. Annexes .......................................................................................Page 35

SOMMAIRE

Page 4: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

2. PRÉSENTATION DES JARDINS DE COCAGNE ET DU RÉSEAU n

6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 56 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 64

L’impératif de production suscite une dynamiquede travail et une reconnaissance d’utilité pour lasociété : le travail au Jardin est une étape dansun processus de socialisation et d’accès à l’em-ploi. Les personnes passent d’une situation d’as-sisté à celle de producteur. La reprise d’un travailest support d’acquisition de compétences, dequalification, d’intégration dans l’organisationet dans une équipe de travail, mais aussi, d’unpoint de vue plus personnel, de revalorisation, dedéveloppement de ses capacités et d’apprentis-sage des normes sociales. Un accompagnementsocio-professionnel individuel est pratiqué avecchaque personne accueillie.Au-delà des seules vertus de la remise au travail,le projet des Jardins de Cocagne mise sur l’ins-cription de chacun dans le tissu social local. Leprojet est de créer du lien, tisser des réseaux et

de permettre ainsi, à chacun, de s’insérer et deconsolider les différentes sphères relationnel-les : de la famille, du voisinage, du quartier, dutravail… Mobiliser les adhérents-consommateurs autourdu projet et de l’activité du Jardin et solliciterchacun sur une participation à sa mesure, per-met de cultiver une convivialité et l’exerciced’une citoyenneté active. Le fonctionnementdes Jardins repose sur une logique d’hybrida-tion des engagements, des contributions et desaides. Le projet social des Jardins repose avant toutsur la conviction que la lutte contre l’exclusionest l’affaire de tous, qu’il ne s’agit pas seulementd’insérer des personnes mais de créer une véri-table économie solidaire : mobiliser chacun,pour ensemble "cultiver la solidarité" !

LE RÉSEAU COCAGNE

HISTORIQUEEn 1991, l’association Julienne Javel de Chalezeule(25) souhaite diversifier ses activités d’insertionpar l’économique et étendre son offre de remiseau travail pour publics en difficulté, au moyende jardins collectifs. Issu d’un modèle suisse,auquel a été ajouté un volet social, le premierJardin de Cocagne démarre ainsi, en 1991, àBesançon.

De cette initiative émerge un véritable projetsocial, moyen concret et original de lutte contrel’exclusion : - misant sur la valeur symbolique de la terre etsur le potentiel du brassage social et de la mobi-lisation de tous,- se positionnant dans les interstices entreéconomie et social, marchand et non-marchand,

agriculture, environnement et développement local.Rapidement, ces Jardins suscitent l’intérêt denombreuses personnes dans toute la France. Pour faire face à des demandes de plus en plusimportantes de particuliers, d’associations, decollectivités, qui souhaitent monter le mêmetype de projet, une stratégie d’essaimage estmise en place en lien avec la FNARS* et portée parl’association Julienne Javel, dès 1993.En quelques années, l’augmentation du nombrede Jardins est considérable, passant de 20Jardins fin 1996 à 50 Jardins fin 1999. Les deman-des d’informations, d’aides et d’interventions semultiplient et convergent vers Besançon. Ce soutien logistique, sur des questions tech-niques, sociales, administratives ou juridiques,se développe et souligne la nécessité d’organi-ser, tout au long de l’année, une inter-relation

entre les Jardins. Les contacts s’organisent. :

“Le Réseau Cocagne regroupe au sein d’une association nationale et à vocation européenne lesJardins de Cocagne et éventuellement d’autres structures, sous réserve de leur travail dans le cadred’une charte-qualité, afin de promouvoir l’éthique et l’action engagée en matière d’in-sertion sociale et professionnelle” (Statuts du Réseau Cocagne, article 1 - objet de l’association).

*FNARS : Fédération nationale des asso-ciations de réinsertion sociale.

PROJET SOCIALLe contrat au sein des Jardins va permettre aux personnes accueilliesde travailler ou retravailler et, par là-même, de retrouver un statutsocial, une activité et un salaire.LES JARDINS

DE COCAGNELes Jardins de Cocagne sont des jardins biologiques collectifsà vocation d’insertion sociale et professionnelle, créés à partird’associations loi 1901, à but non lucratif. La spécificité desJardins de Cocagne réside dans leur vocation sociale et soli-daire. A travers la production de légumes biologiques, dis-tribués sous forme de paniers hebdomadaires à desadhérents-consommateurs, ces Jardins permettent à des adul-tes de retrouver un emploi et de construire un projet profes-sionnel et personnel. Ils s’adressent à des personnes de tousâges, femmes et hommes qui se trouvent en situation précaire(allocataires du RMI, sans revenus, sans domicile, chômeurs delongue durée, n’ayant jamais travaillé…), en difficulté sociale,professionnelle ou personnelle. L'enjeu est de recréer du liensocial dans la proximité entre les personnes investies : maraî-chers, aides-maraîchers, adhérents, voisins, agriculteurs locaux,partenaires institutionnels, etc.

CHARTE DES JARDINSLes Jardins de Cocagne fonction-nent selon 4 grands principes,énoncés dans leur charte :

1. une vocation d’insertion sociale et profession-nelle de personnes en difficulté,2. la production de légumes cultivés en agricul-ture biologique,3. la distribution de ces légumes auprès d’unréseau d’adhérents,4. la collaboration avec le secteur professionnel.

Cette charte exprime l’essence du projet desJardins. Ses quatre principes représentent le fon-dement commun des Jardins, à partir duquel sedéclinent les spécificités et l’originalité de chacun.

2. PRÉSENTATION DES JARDINS DE COCAGNE ET DU RÉSEAU n

Réseau Cocagne

Page 5: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

3. L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE n

6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 76 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 66

L’Agriculture Biologique est un mode de pro-duction agricole spécifique, correspondant àun ensemble de pratiques agricoles respec-tueuses des équilibres écologiques et de l’au-tonomie des agriculteurs. Elle s’appuie sur uneobservation soignée des cultures et des ani-maux, sur la mise en œuvre de techniquesmodernes et innovantes et sur une approcheglobale de l’activité agricole. L’AgricultureBiologique intégrant des aspects écologiques

et faisant essentiellement appel à la matièreorganique pour l’entretien de la fertilité dessols, les termes Agriculture Ecologique etAgriculture Organique sont aussi utilisés danscertains pays. Visant à la préservation des sols,des ressources naturelles, de l’environnementet au maintien des agriculteurs, l’AgricultureBiologique est souvent considérée comme unferment de l’Agriculture Durable.

L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE

DÉFINITION GÉNÉRALE

UN MODE DE PRODUCTION SPÉCIFIQUEL’Agriculture Biologique, reconnue par les pou-voirs publics en 1980, constitue en France undes quatre signes officiels d’identification dela qualité et de l’origine, aux côtés del’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC), duLabel Rouge et de la Certification de ConformitéProduit (CCP). Elle s’en distingue par son modede production fondé sur la non-utilisation deproduits chimiques de synthèse, le recyclage

des matières organiques, larotation des cultures et la luttebiologique. L’élevage, de typeextensif, fait appel aux méde-cines douces et respecte lebien-être des animaux. Lesproduits provenant de l’ex-ploitation sont privilégiés pourl’alimentation des animaux.

UNE RÉGLEMENTATION RIGOUREUSEComme tout signe officiel d’identification de laqualité et de l’origine, l’Agriculture Biologiqueest soumise au strict respect d’un cahier descharges. Il faut distinguer deux niveaux deréglementation :La réglementation Européenne régit :n les productions végétales (règlement 2092/91),n les productions animales (règlement 1804/99).Le cahier des charges français du 28 août 2000contient des modalités de production ou de

transformation complémen-taires ou non couvertes par laréglementation Européenne(aquaculture, lapins, étique-tage et contrôle de l’alimen-tation animale…), précise sesconditions d’application etédicte les dispositions plusstrictes.

:Des outils se créent. Il s’agit pour les Jardins depasser d’une phase d’expérimentation socialeà un stade de pérennisation de leurs actions. En 1999, il faut envisager différemment ce pro-cessus d’animation des Jardins de Cocagne. Leur

coordination doit reposer sur une structure auto-nome d’envergure nationale, mobilisant desmodes d’organisation et des moyens adaptés.

Le Réseau Cocagne est créé en juillet 1999.

Cette définition correspond particulièrementbien à la démarche de mutualisation des infor-mations, des réflexions et des ressources quirégit les relations entre les Jardins.Depuis sa création en juillet 1999, le RéseauCocagne met tout en œuvre pour consolider,pérenniser, faire connaître et reconnaître les

Jardins de Cocagne. Il a pour objet essentiel detisser et de faire vivre de multiples liens entretous les acteurs et partenaires des Jardins.A ce jour, 80 Jardins de Cocagne rassemblentautour d’eux plus de 10 000 personnes (aides-maraîchers, encadrants, adhérents, bénévoles,partenaires, porteurs de projets…).

n ESSAIMERL’essaimage consiste à dispenser conseils etassistance auprès des porteurs de projet deJardins de Cocagne, afin d’aider au montage età la consolidation d’un projet. Le soutien et l’as-sistance technique apportés par le Réseau vontdu simple conseil à une participation activeà l’étude de faisabilité, en fonction du profil etdes compétences du porteur de projet (per-sonne et structure), de son environnement etde la mobilisation locale autour du projet.

n ANIMERL’animation se décline en deux actionsprincipales :

- Consolider les JardinsIl s’agit de consolider les équipes et les struc-tures, favoriser la qualité de leur travail quo-tidien par l’accompagnement et le suivi dechaque Jardin, en dispensant conseils et assis-tance technique auprès des équipes d’enca-drement, et par la mise en relation despersonnes intervenant dans l’encadrementdes Jardins, la collecte et la transmission desinformations, la mutualisation des ressourceset des savoir-faire et la coordination des

actions. Le Réseau représente un point d’an-crage, l’étoile fixe nécessaire à la navigationdes Jardins.- Accompagner la démarche qualitéAmorcée en 2002, ce projet vise à engager unedémarche de professionnalisation, d’harmoni-sation des pratiques et d’amélioration pro-gressive au sein des Jardins, dans unedynamique participative et collective. Trois éta-pes pour cette démarche: conception et appro-priation en 2002, diagnostics qualité en 2003et mise en œuvre de projets qualité en 2004. LeRéseau accompagne la démarche à l’échelle col-lective et individuelle, met en œuvre des for-mations, des actions d’animation et réalise desoutils afin de soutenir cette démarche sur lesJardins.

n PROFESSIONNALISERIl s’agit d’une part, d’accompagner les Jardinsdans leur processus de formation, de les inviter àprogrammer et organiser la formation de leurpersonnel et de les conseiller. Identifiant desbesoins spécifiques, le Réseau a, d’autre part, misl’accent sur cette nécessaire professionnalisationet développé des actions de formation, à desti-nation des personnels d’encadrement des Jardins.

Le terme “Jardinier” a été remplacédans ce document par “aide-maraî-cher”, qui semble mieux refléter le tra-vail réalisé sur un Jardin de Cocagne.

ACTIONS DU RÉSEAU

Le programme d’actions du Réseau se décline en trois grands axes :

DYNAMIQUE DE RÉSEAU ET MUTUALISATION

Pour se rassembler, les Jardins de Cocagne ont choisi le réseau (plutôtqu’une fédération ou union) parce qu’il est "une organisation légère,à échelle humaine, qui émerge du contact direct entre des personnesayant un intérêt commun, tout en s’estimant et s’appréciant mutuel-lement" (extrait de la charte d’Ecole et Nature).

2. PRÉSENTATION DES JARDINS DE COCAGNE ET DU RÉSEAU n

Page 6: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

4. LE DÉMARRAGE DU JARDIN ET LA PRODUCTION AGRICOLE n

MEMORecruter un professionnel du maraîchage biologique, alliant qualification et expérience.

6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 96 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 68

LE MARAÎCHERENCADRANT :

UN PROFESSIONNEL DU MARAÎCHAGE

UN PROFESSIONNEL DU MARAÎCHAGE

COLLABORATION AVEC L’ÉQUIPEGarant du bon fonctionnement de l’équipe desaides-maraîchers et de la qualité du travail, del’adaptation des contraintes de production auxproblématiques personnelles, observateur duquotidien, pilote de la réussite collective qu’estla fourniture hebdomadaire des paniers, lemaraîcher-encadrant a un rôle majeur dans l’ac-compagnement socio-professionnel des per-sonnes accueillies et collabore avec la personnequi en est chargée (cf. Guide de l’accompagne-ment socio-professionnel).

Chargé de la production, il travaille en étroiterelation avec l’animateur adhérent sur les ques-tions de distribution (cf. chapitre distributionet Guide de l’animation adhérent).Plus généralement, le fonctionnement d’unJardin de Cocagne nécessite une articulationclaire des tâches et des rôles, ainsi qu’une col-laboration étroite dans l’équipe. Le travail dumaraîcher-encadrant s’inscrit dans cette per-spective.

De nombreux organismes et regroupementsfédèrent, structurent, organisent et dévelop-pent la filière bio au niveau local et national.

Nous citerons principalement :- le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation,de la Pêche et des Affaires Rurales - 78, rue deVarennes - 75349 Paris 07. Direction Généralede l’alimentation. Bureau des labels et certifi-cations - tél. 01 49 55 81 01

- La F.N.A.B. : Fédération nationale de l’agricul-ture biologique - 40, rue de Malte - 75011 Paristél. 01 43 38 38 69

- L’I.T.A.B. : Institut technique de l’agriculturebiologique - 149, rue de Bercy - 75595 ParisCEDEX 12 - tél. 01 40 04 50 64

- Les G.A.B. (groupements des agriculteurs bio-logiques) départementaux

- Les associations régionales qui rassemblentles G.A.B.

De nombreux autres acteurs : associations pro-fessionnelles, syndicats, réseaux de distribu-tion, chambres d’agriculture, administrations,centres de formation, CIVAM (Centre d’Initiativespour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural),chercheurs, marques, associations de consom-mateurs, collectivités locales ou territoriales,militants, citoyens… développent l’agriculturebiologique par leur action quotidienne. Ils sontautant de partenaires possibles, pour tisser desliens favorables à nos associations et au déve-loppement de l’agriculture biologique.

DES MODALITÉS DE CONTRÔLE PRÉCISESTout opérateur en Agriculture Biologique (pro-ducteur, préparateur, importateur) doit noti-fier son activité auprès de l’Agence Bio. Desprocédures de contrôle strictes, puis de certifi-cation, sont appliquées pour assurer le respectdu mode de production et la traçabilité des pro-duits. Les contrôles et la certification sont réalisés

par des organismes certificateurs indépendants(cf. annexe), agréés par les pouvoirs publics.Depuis le 1er janvier 1998, ils sont accrédités selonla norme européenne EN 45 011 qui précise lescritères d’indépendance, d’impartialité, d’effi-cacité et de compétence auxquels ils doiventrépondre.

DES MARQUES ET DES SIGNES DISTINCTIFS ETFACULTATIFS : LE LOGO AB ET EUROPÉEN

D’utilisation volontaire et facultative, la marqueet le logo français Agriculture Biologique (AB)apportent aux consommateurs une identifica-tion visuelle et claire, qui guide leur choix etgarantit le caractère biologique du produitacheté. Propriété exclusive du ministère fran-çais de l’Agriculture, qui en définit les règlesd’usage, cette marque garantit la traçabilité duproduit et le respect du cahier des charges de

l’Agriculture Biologique, contrôlé par les orga-nismes certificateurs.

Un logo Européen de l’Agriculture Biologiqueexiste depuis mars 2000. Il indique que les pro-duits et les matières premières ont été produits,transformés et contrôlés, sur le territoire del’Union Européenne, dans le respect du cahierdes charges européen de l’Agriculture Biologique.

ORGANISATION DES ACTEURS DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE

En annexe : - Liste des organismes certificateursfrançais.- Pour en savoir plus sur l’AgricultureBiologique - contacts.

3. L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE n

Le maraîcher-encadrant est la cheville ouvrièredu fonctionnement du Jardin. Son recrutementest déterminant pour la réussite du projet dansson ensemble.Gérer une production maraîchère distribuée àdes adhérents oblige à fournir des quantitésrégulières précises et une très grande diversitéde légumes tout au long de l’année. Cela néces-site de la part du maraîcher une très grandetechnicité professionnelle. Il s’agit donc derecruter une personne formée en maraîchagebiologique (techniques spécifiques) et justifiantd’une expérience professionnelle valable dansce domaine.Outre sa capacité de maîtrise technique, lemaraîcher-encadrant doit faire preuve de capa-

cités organisationnelles et relationnelles. Il doitconcilier les contraintes de production avec l’en-cadrement et l’accompagnement de personnesen difficulté (cf. document L’accompagnementsocial et professionnel dans un Jardin deCocagne). Notons que plus sa maîtrise techniqueet organisationnelle est bonne, plus l’encadrantpourra consacrer de temps aux personnesaccueillies, à leur apprentissage et à leur accom-pagnement.Le maraîcher-encadrant doit également possé-der des compétences informatiques, pour orga-niser la production et tenir à jour une mémoireécrite de l’organisation et de la production surle Jardin.

Page 7: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

MEMO- Cultiver dès ledémarrage du Jardin

un véritable partena-riat avec les produc-teurs bio locaux etleurs regroupementsdépartementaux etrégionaux.

6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 116 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 610

L’apparition d’un Jardin de Cocagne sur un territoire peut provoquer des réticences de la part du secteurprofessionnel si, mal informé, il n’y voit qu’un objet de concurrence. Dans la phase d’élaboration duJardin, il est judicieux de rencontrer les syndicats professionnels de l’Agriculture Biologique, la chambred’agriculture, les maraîchers et d’envisager avec eux les points forts et les points faibles du projet etde les associer au montage du projet. Ils peuvent être représentés au sein du Conseil d’Administrationdu Jardin.

La personne doit être formée dans le domaine del’agriculture biologique, celle-ci nécessitant destechniques et des savoir-faire très spécifiques.Le minimum requis est un diplôme de niveauIV (bac), afin que la personne ait acquis descapacités d’organisation de la production (avecmémoire écrite et gestion des outils type plan deculture), d’organisation du travail en équipeet d’encadrement de l’équipe sur le terrain.

Les formations les plus adaptées sont :- Un BPREA en maraîchage biologique,

- Un BTSA production végétale en agriculturebiologique ou production horticole ou respon-sable d’exploitation, avec option agriculturebiologique (niveau III),

- Un CS conduite de production en agriculturebiologique et commercialisation (niveau IV),après une formation en maraîchage ou pro-duction végétale en agriculture convention-nelle. Attention ! un CS seul, sans formationpréalable, n’est pas suffisant.

- Un Certificat d’Etudes Supérieures en agricul-ture biologique (ou autres avec module en agri-culture biologique et stage sur ce sujet). Sousréserve que la personne soit dotée d’une expé-rience de terrain.

Rappelons que le maraîcher-encadrant doitcoupler qualification et expérience.

FORMATIONS RECOMMANDÉES POUR UN MARAÎCHER-ENCADRANT

FORMATIONS COMPLÉMENTAIRESLe maraîcher-encadrant pourra effectuer desformations complémentaires en cours d’emploisur le Jardin, afin d’élargir ses compétences,notamment sur :- sa fonction dans l’accompagnement socio-

professionnel des personnes accueillies,- des questions techniques spécifiques auxJardins de Cocagne (irrigation, fertilisation…)- autres (informatique…).

En annexe : - Pour en savoir plus sur la formationen AB – glossaire, contacts et ressources.- Descriptif des formations recommandées.

Les implantations réalisées ces dernières années ontnon seulement permis de ne pas gêner ces profes-sionnels, mais de développer des collaborations:- recrutement de maraîcher-encadrant dans lesecteur professionnel local,- participation de l’encadrant ou du responsable auGroupement départemental des agriculteurs bios,- recherche de terrain auprès des organisationsprofessionnelles,- achat de matériel d’occasion,- regroupement pour utilisation de matériel encommun, prêt de matériel, appartenance à uneCUMA,- échanges de services,- échanges de légumes, de plants…,- distribution par les paniers de produits locaux,- organisation de marchés, foires,- organisation d’événements et communicationcommune sur la Bio,- …

Notons que les évaluations nous ont montré que,loin de déposséder les producteurs locaux de leursclients, les Jardins amènent à la Bio un certainnombre de personnes intéressées en premier lieupar le projet social du Jardin.

L’implantation d’un Jardin sur un territoire est,en outre, bien souvent, un élément dynamisant,moteur, pour le secteur professionnel del’Agriculture Biologique et peut même stimulerdes installations si une bonne collaboration estmise en œuvre.

Les efforts dans le sens de cette collaboration avecle secteur professionnel doivent être poursuivissur l’ensemble des Jardins pour un enrichisse-ment mutuel, des collaborations concrètes et ledéveloppement du secteur de l’AgricultureBiologique dans son ensemble.

4. LE DÉMARRAGE DU JARDIN ET LA PRODUCTION AGRICOLE n 4. LE DÉMARRAGE DU JARDIN ET LA PRODUCTION AGRICOLE n

Page 8: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

MEMO- Entamer assez tôt les recherches d’un terrain adapté.- Préparer les terres pour

le maraîchage biologiqueet prévoir un organismecertificateur.

6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 13

Avant tout achat ou location de terrain, il fauts’assurer de la viabilisation de la parcelle.

Il est primordial d’avoir, dès le départ, une vued’ensemble et un plan de développement dujardin sur plusieurs années. L’implantation dusite se réfléchit et s’organise de manière ration-nelle, en tenant compte des contraintes de pro-duction, de circulation sur le site et desperspectives d’implantation d’équipement àlong terme. En effet, la prise en compte de dif-férents éléments dans la réflexion sur l’implan-tation du site est incontournable, même si lesaménagements et investissements ne sont faitque progressivement sur plusieurs années.

Il faut prévoir l’implantation :- du parking,- des bâtiments,- des serres,- de l’aire de compostage,- des chemins et allées,- du réseau d’irrigation,- de la signalétique,- des éléments d’aménagement paysager etesthétique.

Le parking :Trop souvent oublié sur les Jardins, situé à l’en-trée du site, il doit permettre le stationnementrationnel d’une vingtaine de véhicules (envi-ron 500 m2).

Le bâtiment : Il devra abriter plusieurs fonctions :- les locaux administratifs :n le bureau destiné à l’accompagnement social

des personnes en insertion (9 m2) ;n le bureau secrétariat-comptabilité (9 m2) ;n le bureau de direction (12 m2) ;n le bureau gestion, production et animationadhérents (16 m2).

- les communs :n la salle de réunion du personnel (36 m2) ;n les sanitaires vestiaires femmes (24 m2) ;n les sanitaires vestiaires hommes (24 m2).

- le stockage des légumes :n le local sec, tempéré pour moitié pour le stoc-kage des courges, frais pour l’autre moitié pourles aulx, oignons, échalotes (24 m2) ;n la chambre froide placée à l’extérieur côténord sous un appentis, avec accès direct versl’extérieur pour son approvisionnement, la sallede lavage, la salle de mise en paniers (35 m3).

- les pièces de préparation et conditionne-ment :n la salle de lavage et préparation des légumes(40 m2) ;n la salle de mise en paniers (40 m2) .

- le stockage et l’entretien du matériel :n le garage et atelier d’entretien du matériel oùseront garés tous les engins à moteur ; il pourraêtre fermé à clef (60 m2).n l’appentis de stockage du matériel tracté, côténord du bâtiment où il n’y a pratiquement pasd’ouvertures (environ 100 m2).n l’appentis côté sud permet de circuler àl’abri, d’une pièce à une autre, et de garer ponc-tuellement un engin motorisé (pour charger oudécharger par exemple).

L’IMPLANTATION ET L’ÉQUIPEMENT

DU SITE L’IMPLANTATION D’UN JARDIN IDÉAL(en capacité de produire 120 équivalent-parts)

6 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 612

LE TERRAIN CARACTÉRISTIQUES DU TERRAIN

PRÉPARATION DES TERRAINS Dans la perspective de travailler en agriculturebiologique, il faudra avant le démarrage del’opération :- préparer les terrains et les semer en engraisverts, si cela est possible,- procéder à une analyse de sol avec la méthodeHérody (cf. chap. "analyse de sol" plus loin),

afin de connaître les apports nécessaires et lesméthodes de culture adaptées,- faire les démarches auprès d’un organismecertificateur, pour obtenir le label "AB" (cf.annexe "liste des organismes certificateursen AB ").

En annexe : Une proposition de loi concernant lesJardins familiaux et les Jardins d’insertionest actuellement à l’étude à l’Assembléenationale. Elle a pour objet d’insérer dansle code rural et les autres codes concer-nés (urbanisme, expropriation, impôts),la nouvelle catégorie des Jardins d’insertion.

4. LE DÉMARRAGE DU JARDIN ET LA PRODUCTION AGRICOLE n 4. LE DÉMARRAGE DU JARDIN ET LA PRODUCTION AGRICOLE n

Au-delà de son utilité sociale repérée, l’élémentdéterminant à la création d’un Jardin deCocagne est bien sûr l’accès au foncier sous laforme d’un terrain agricole pour lequel la recher-che se fera autour des critères suivants :- 2 hectares minimum au démarrage avec pos-sibilité de s’étendre à 10 ha à proximité. L’idéalest d’un seul tenant ; la dispersion des terrainsrend complexe l’organisation au quotidien.Cette surface qui peut paraître énorme devratenir compte, en plus de la S.A.U. (SurfaceAgricole Utile), des implantations de serres, desallées de circulation, des bâtiments nécessai-res à la production, à l’administration et au per-sonnel ainsi que du parking (trop souventoublié). Pour assurer, au démarrage, la livrai-son hebdomadaire de 40 parts-légumes, il faut,au minimum, 1 ha de légumes de plein champet 800 m2 de serres.- Un point d’eau d’irrigation est indispensablepour envisager une production légumière dignede ce nom (rivière, ruisseau, source, puits, laccollinaire…).- Un bâtiment existant sur le site sera bienvenu(maison, hangar, locaux divers…) pour la par-tie technique et la partie administrative (cf.chap. "implantation du site et locaux"). L’idéal

est d’avoir les bureaux sur le site de productionpour des raisons pratiques et une meilleurecohésion de l’équipe. Sinon il faudra envisagersa construction. Dans ce cas, il conviendra des’assurer de la possibilité de construire (véri-fier avec la commune, le POS) et d’avoir accèsà tous les réseaux de viabilité (eau, électricité,téléphone, assainissement, accès routier).- Il faudra aussi vérifier que la zone choisie per-met l’implantation des serres.- Le terrain, sinon plat, devra présenter une fai-ble pente et en tout cas aucun dévers ou contre-pente.- La nature de sol idéale sera évidemment lesable limoneux de plaine ou de bord de rivière,mais bien d’autres sols peuvent convenir et sontcompatibles avec la production légumière àcondition d’avoir à faire à une terre de valeuragronomique correcte.- La situation géographique sera aussi déter-minante pour l’accès des bénéficiaires et desadhérents. Si le terrain idéal est éloigné de l’ag-glomération et des transports en commun, ilfaudra envisager une navette.- Il sera très important de s’assurer de la péren-nité de la mise à disposition du terrain (achat,fermage, commodat, convention…).

RECHERCHE DES TERRAINS

Les recherches s’orientent essentiellement autourdes municipalités, SAFER et propriétaires privés.

Page 9: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

n1

n2 n2 n2n3

n4 n5 n6

n7

n8

n9

n9

n9 n9 n9

n9n9n9n9

n9 n9 n9 n9

n11

n10

Plan idéal d’un Jardin de Cocagne

n13n12

Plan d’un Jardin de Cocagne idéal en capacité de produire 120 équivalent-partsSurface totale du terrain : 4 ha 15Surface plein champ utilisable : 2 ha 40Surface serres : 2 560 m2

n Alimentation eau (irrigation)

n Bitunnel - 800 m2

n Serre plants - 160 m2

n Aire de compostage bétonnée

n Jardin des aromates

n Jardin pédagogique

n Parking - 20 places

n Bâtiments

n Parcelles plein champ

n Allée principale

n Haie entourant le jardin

n Entrée exploitation

n Entrée visiteurs

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Graviers

Système d’irrigation

Canalisation enterréeà 90 cm

nVanne d’irrigation dans regard en béton

L é g e n d e

n Salle de mise en sacs

n Salle de lavage/préparation

n Garage, atelier réparation

n Chambre froide

n Appentis stockage matériel

n Direction

n Sanitaire/vestiaire femmes

n Sanitaire/vestiaire hommes

n Salle de réunion du personnel

n Local sec tempéré

n Bureau gestion, production et animation

n Bureau accompagnement social

n Bureau secrétariat/comptabilité

n

n

nn

nn

n

n

n

n

nn

a

b

c

d

e

f

g

h

i

j

k

l

m

abc

d ne

f

gh

i

j

k

l

m

n8

11

12

B â t i m e n t s

13

nL

nL

nG

nG

Page 10: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

MEMO

Prévoir l’organisation du site et l’implantation desdivers équipements de manière rationnelle et à long terme.

L’aire de compostage :Trop souvent remisée dans un coin et res-semblant parfois à une décharge, elle sera iciau contraire recentrée pour donner au com-post (matière première de base pour la ferti-lisation du sol en agriculture biologique) uneplace prioritaire.

Elle devra être bétonnée pour recueillir le jusselon les normes agro-environnementales envigueur. Selon le choix fait par le Jardin, ellepourra servir à :n stocker le compost en vrac du commerce lorsde la livraison jusqu’à l’épandage,n recevoir le fumier de ferme pour le compos-tage fait dans les règles de l’art, c’est-à-direen boudins d’environ 3 m de large et aussitôtrecouverts de paille pour éviter les odeurs etl’altération du compost par les intempéries.Une largeur de 12 m permettra de réaliser 2 bou-dins parallèles à dates différentes pour unapprovisionnement régulier en compost mûr.

Le jardin des aromates et le jardinpédagogique :La production de bouquets d’aromates prati-quée sur tous les Jardins de Cocagne en vue d’a-grémenter les compositions des paniershebdomadaires, peut être rationalisée et opti-misée en regroupant toutes les essences sur unemême parcelle située à proximité des bâtimentsnon loin de la salle de mise en paniers. Ce jardin pourra être agencé de manière fonc-tionnelle pour l’entretien et les récoltes maisaussi esthétique et pourquoi pas un brin ludiqueen lien avec le jardin pédagogique mitoyen. Cepourra être, ici, l’occasion d’œuvrer en faveurde la biodiversité en cultivant des espèces raresà faire découvrir aux enfants et aux adhérentsconsommateurs.

Les allées autour des serres et dubâtiment :Elles devront être empierrées pour permettre lacirculation et les manœuvres même par tempspluvieux.

Les parcelles de plein champ :- La surface de plein champ devra être diviséeen parcelles suffisamment grandes d’environ20 ares chacune pouvant être éventuellementrepartagées dans le sens de la longueur pourcontenir les légumes d’une même famille :n parcelle crucifères (choux, navets, radis noirspour l’hiver),n parcelle liliacées (ails, oignons),n parcelle poireaux,

n parcelle ombellifères (carottes, céleris,fenouils),n ….

- Les parcelles ne devront pas excéder 50 à 60mètres de long pour éviter de démoraliser lessalariés lors de récoltes longues et fastidieuses(haricots verts, pois…), des longueurs iden-tiques de 50 mètres facilitent l’organisation :n lors de la programmation (nombre de plantsà la rangée ou à la planche),n au niveau de l’irrigation (longueurs de ram-pes identiques),n pour l’utilisation de certains accessoires (miseen place de voiles de forçage ou de protectionsanitaire).

- Chaque parcelle sera équipée d’une vanned’irrigation protégée par un regard en béton.

- Les allées principales, surtout en bout de par-celles seront suffisamment larges (8 m) pourpermettre des manœuvres aisées au tracteur.

Les conduites principales d’irrigation :Depuis le forage, la réserve d’eau, le puits ou labouche du réseau d’irrigation, les conduitesprincipales de diamètre 75 mm, (en polyéthylèneou PVC pression) devront être enterrées à uneprofondeur de 90 cm pour ressortir à chaqueserre et chaque parcelle dans un regard en béton.

6 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 6

Les serres :- La serre des plants :Si le choix est fait de produire ses propresplants (ce qui n’est pas forcément conseillé !cf. chap. “Les Intrants”-“semences etplants”), il conviendra alors, de respectercertaines règles visant à optimiser cetteproduction :

n La serre devra être implantée près de l’entréepour faciliter l’accès lors des approvisionne-ments en terreau et assez proche du bâtimentpour l’alimentation en électricité.n Il faudra plutôt opter pour une serre à ouver-tures latérales pour une meilleure aération équi-pée si possible d’un toit double paroi.n La pose d’une bâche tissée au sol est indispen-sable.n Il faudra s’équiper de couches chaudes élec-triques pour la germination et le démarrage desplants.n Pour le chauffage des plants après repiquageen mottes, on préfèrera des tables chauffanteséquipées de tuyaux de chauffage basse tempé-rature aux générateurs d’air chaud très consom-mateurs d’énergie fossile.n La gestion de la température sera entièrementautomatisée avec des thermostats aux coucheschaudes et aux tables chauffantes.n Pour les ouvertures latérales, ainsi que pour

l’arrosage, il sera préférable d’envisager aussiune automatisation en prévision des week-endset jours fériés (ce qui ne supprimera pas com-plètement les astreintes pour autant !).n La motteuse manuelle pour des petites quan-tités sera remplacée par une électrique au-delàde 100 parts avec des caisses à mottes profes-sionnelles.

La serre des plants d’une surface de 160 m2

(8 m x 20 m) doit largement suffire pour unJardin distribuant 150 équivalent-parts.

- Les serres de production :Elles devront représenter au moins 10 % de lasurface de plein champ et répondre aux cri-tères suivants :

n Elles seront implantées de préférence près del’entrée pour un accès facile avec un fourgonpar exemple, regroupées et alignées pour l’é-quipement en irrigation.n Il faudra dès le démarrage prévoir suffisam-ment de place pour leur extension; en effet plusles Jardins deviennent professionnels, plus lasurface de serre augmente.n Il est déconseillé de s’équiper en serres hor-ticoles, plus hautes que les maraîchères, maisdont les supports de culture situés à plus de2,40 m rendent le tuteurage trop difficile !n Les longueurs ne dépasseront pas 50 m pour

une bonne aération.n Les largeurs optimales sesituent entre 8 m et 9,30 mpermettant ainsi de faire 5à 6 passages de tracteur.n Les bi-tunnels proposéssur le plan, même s’ils sontun peu plus coûteux à l’a-chat, peuvent s’avérer plusrentables à terme eu égardà leurs nombreux avan-tages : meilleure aération,moins de perte de place enbordures et fossés, meilleurconfort de travail, moins desurface de bâche plastiquepour la couverture.n L’irrigation sera compo-sée de gaines goutte àgoutte au sol pour les sola-nacées et cucurbitacées, etde rampes d’aspersion avecpendulaires pour les autrescultures.

16 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 17

A éviter :

- Les parcelles trop petites, qui ne permettentpas la mécanisation.- Le découpage, qui occasionne des formestriangulaires difficilement exploitables.- Les vannes d’irrigation placées un peu par-tout et non protégées que l’on va accrocherrégulièrement avec un outil.

:(

4. LE DÉMARRAGE DU JARDIN ET LA PRODUCTION AGRICOLE n 4. LE DÉMARRAGE DU JARDIN ET LA PRODUCTION AGRICOLE n

Page 11: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 19

L’ANALYSE DE SOL :METHODE BRDA-HERODY

MEMO - Pratiquer une analyse de sol avec

la méthode "Hérody".- La renouveler tousles 4 ans environ.

Pour une agriculture durable et une produc-tion sans accidents de culture, il faut préser-ver l’outil de production qu’est le sol. Pouréviter de l’épuiser à court ou à moyen terme,il est nécessaire de connaître son potentiel defertilité et les moyens permettant d’entrete-nir ou d’améliorer ce potentiel.

Il faut pour cela effectuer une analyse de sol.Parmi celles proposées par de nombreux orga-nismes, la Méthode BRDA-Hérody est particu-lièrement adaptée aux besoins du maraîchagebiologique. Elle prend en compte les différentsparamètres de bonne connaissance du sol, cou-plant des analyses chimiques et une observationde terrain. La personne chargée de ces analysesrend compte des résultats, complétés par uneaide à la décision et des conseils sur les pra-tiques culturales à adopter : travail du sol, fer-tilisation, drainage et irrigation.

L’analyse est à renouveler tous les 4 à 5 ans(selon les situations) pour un suivi de l’état dusol et une adaptation des pratiques culturales.De graves difficultés ont été relevées ces dix der-nières années pour les Jardins ayant cru bon d’é-viter cette dépense. Cet investissement, rapportésur le long terme, est minime comparé aux dif-ficultés que vous pourriez rencontrer : ralentis-sement de la végétation, arrêt d’une culture…

0 Pour en savoir plus :n contacter le Réseau Cocagne (une personneressource, qualifiée en analyse de sol selon laméthode BRDA-Hérody, peut intervenir dansle cadre du "fond de transfert de savoir-faire").n contacter le Laboratoire BRDACharency39250 NozeroyTél. : 03 84 51 17 29 - Fax : 03 84 51 13 75

6 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 618

4. LE DÉMARRAGE DU JARDIN ET LA PRODUCTION AGRICOLE n 4. LE DÉMARRAGE DU JARDIN ET LA PRODUCTION AGRICOLE n

Page 12: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

MEMO - Le choix d’une méthode deculture se fait sur le long

terme. Cela conditionnera lesachats de machines et outils.

- La plus adaptée pour unJardin de Cocagne est la

méthode de culture en plancheset par parcelles, pour rationaliser

le travail et favoriser la rotation des cultures et la mécanisation.

6 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 620 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6

CULTURE EN PLANCHES

Une des méthodes les plus adaptées en maraî-chage biologique est la culture en planches.Le terrain est séparé et travaillé en bandes légè-rement surélevées (grâce au cultilabour parexemple) d’une largeur de 1 m à 1,40 m, surlaquelle on sème ou on plante, en ligne, unmême légume, avec ou sans paillage. Cetteméthode permet de mécaniser en enjambant laplanche avec un tracteur pour les semis, lebinage, le désherbage thermique, voire mêmeles récoltes (carottes, poireaux… avec une lamearracheuse). Planter ou semer en ligne permetde passer les outils entre les plants.Rappelons que la mécanisation nous paraîtcohérente avec le projet social du Jardin et essen-tielle pour produire de manière professionnelle.La culture en planches permet en outre de cul-tiver des bandes entières homogènes (mêmelégume) et de simplifier ainsi le travail et parla suite la rotation des cultures.

CULTURE EN PARCELLES

Pratiquer une rotation est indispensable enmaraîchage biologique, pour éviter un épuise-ment du sol rapide et une concentration para-sitaire. Nous recommandons, pour cela, deséparer le terrain en parcelles et de regrouper lesvégétaux d’une même famille sur chaque par-celle. Cela permet de pratiquer une rotationsimple et rationnelle. Chaque année, on pro-cède à une rotation sur le terrain entre ces par-celles.

En tout état de cause, il faut éviter une tropgrande hétérogénéité des cultures sur le terrainet une dispersion, type d’organisation qui peutcorrespondre pour un jardin potager familial,mais non pour une exploitation maraîchère pro-fessionnelle.

21

LES OUTILS DE GESTIONDE LA PRODUCTION

ET LE PLAN DE CULTUREPour programmer et gérer rationnellement laproduction maraîchère sur un Jardin deCocagne, il est impératif de tenir à jour uncertain nombre de documents d’enregistre-ment et de programmation, et ceci pour plu-sieurs raisons :

- la grande diversité des cultures ainsi que larégularité de quantités précises à livrer chaquesemaine, induisent une organisation trop poin-tue pour être faite uniquement à l’intuition sansdocuments écrits.

- Le maraîcher-encadrant gestionnaire de laproduction ne travaille pas seul sur son exploi-tation maraîchère, il fait partie d’une équipe età ce titre il se doit de communiquer de façonclaire et précise sur ses résultats et ses prévi-sions à l’ensemble de ses collaborateurs.

- Les informations, nombreuses, qui concernentla gestion de la production doivent être dispo-nibles à tout moment soit pour un contrôle, soitpour un bilan ou pour les transférer à une autrepersonne, en cas d’absence (congés, maladie,accident, décès…) ou de départ du maraîcher-encadrant.

L’ensemble de ces documents participe à la cons-truction et à la visualisation du Plan de Culture.Pour concevoir ce plan de culture il est nécessaire desuivre une méthodologie précise que nous retrouvonsdans le tableau synoptique en annexe.

Ces documents sont :

- La fiche par culture qui doit être tenue et ren-seignée quotidiennement ; elle permet d’enre-gistrer qualitativement et quantitativement lesdifférentes façons culturales de chaque pro-duction. C’est la mémoire écrite qui permettrad’appréhender la future programmation avecbeaucoup plus de rigueur et de sérénité !

- le tableau prévisionnel de production quireprésente le cœur du plan de culture, c’est lafeuille de route de l’année à venir pour la pro-duction. Il doit contenir toutes les informationsutiles et nécessaires pour anticiper et mettre enœuvre la production (commandes de graines, deplants…) ; il est alimenté par les informationsrecueillies dans les fiches par culture.

- le calendrier prévisionnel de production qui estla transcription visuelle du tableau précédent.Il doit permettre à toute personne de l’équipe devoir d’un seul coup d’œil l’assolement (verti-calement) et la rotation (horizontalement) surle Jardin; il doit par conséquent être clair, aéré,réalisé avec de la couleur et bien sûr, affiché. Ilpermet aussi de visualiser rapidement les récol-tes disponibles pour la confection des paniersainsi que les moyens nécessaires à la production(surface de serres) ; c’est en ce sens un outild’auto contrôle du plan de culture.

En annexe : - tableau synoptique de la constructiondu plan de culture.

0 Pour en savoir plus :contacter le Réseau Cocagne (une personneressource, qualifiée en organisation de la pro-duction, peut intervenir dans le cadre du“fond de transfert de savoir-faire", des for-mations sont également organisées dans cer-taines régions).

MEMO - Concevoir un plan deculture écrit, lisible par tous, avecfiches par culturetenues à jour, tableau prévisionnel de production etcalendrier prévisionnel.

LES MÉTHODES CULTURALES

La méthode de culture employée sur le Jardin doit être choisie dès ledémarrage. Elle conditionne les choix de matériel et ne pourra doncpas être modifiée en cours de route. Ce choix se fait en fonction de laconfiguration du terrain et des résultats de l’analyse de sol.

4. LE DÉMARRAGE DU JARDIN ET LA PRODUCTION AGRICOLE n 4. LE DÉMARRAGE DU JARDIN ET LA PRODUCTION AGRICOLE n

Page 13: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6

Il faut éviter à tout prix les achats d’opportunité

(le tracteur d’occasion du voisin, le bout demobile home à retaper…). Ce ne sont pas lesopportunités d’achat de matériel qui fixent l’or-ganisation de la production sur le Jardin.L’équipement professionnel d’une exploitationmaraîchère se réfléchit et s’organise en fonc-tion de critères bien précis :- selon les résultats de l’analyse de sol Hérody(cf. chap. ci-dessous) et ses préconisations surle travail du sol,- selon la méthode de culture qui est arrêtée enfonction de ses résultats et qui sera maintenuemême en cas de changement de maraîcher.

De nombreuses possibilités de financement del’investissement existent, par les partenairespublics ou par des Fondations d’entreprise. Ilest souvent plus aisé de se faire financer l’in-vestissement au démarrage du jardin, ou par lasuite en justifiant d’un plan de développementcohérent.Rappelons qu’en privilégiant la technique, ongagne en qualité de travail et en qualité de suivides personnes.

L’équipement et le matériel suivants sont àprévoir :

VÉHICULES- 1 véhicule de transport de l’équipe, type "9places", si le terrain est éloigné- 1 fourgon pour transporter les approvisionne-ments et aménageable pour les livraisons

MATÉRIEL ET MACHINESw TRAVAIL DU SOLn Les tracteurs :- 1 tracteur maraîcher de 45 à 65 chevaux avec,des vitesses rampantes, roues étroites et arceaude sécurité obligatoire- 1 benne portée 3 points- pour l’épandage du compost, opter pour

l’adhésion à une CUMA (Coopérative d’Utilisationdu Matériel Agricole) et l’utilisation ponctuellede son matériel, sinon prévoir 1 fourche à fumieret 1 épandeur

n Les outils tractés :- 1 roto bêche de 1,40 m à 1, 70 m- 1 charrue bisocs- 1 cultivateur- 1 vibroculteur- 1 cultilabour équipé d’un traceur- 1 planteuse (style Super Préfer) 2 rangs (faci-lite les grosses plantations : pommes de terre,choux, poireaux)- 1 moto bineuse professionnelle ou 1 motoculteur- 1 bineuse-butteuse dirigée (style Super Préfer)- éventuellement 1 arracheuse de pommes deterre, si grandes surfaces

w TRAITEMENT- 1 atomiseur à dos- 1 désherbeur thermique à dos

w CULTURE- 1 semoir manuel (type : Sembdner)- du matériel à main : brouettes, brouettesmaraîchères, pelles, pioches, bêches, binettes,crocs… (à prévoir en fonction du nombre desalariés dans l’équipe)

w IRRIGATION n Extérieure :- 1 réseau enterré, avec des regards en cimenthors gel- du matériel de goutte à goutte, pour les cul-tures sensibles aux maladies cryptogamiques(solanacées, cucurbitacées) - du matériel d’arrosage par aspersion, en pri-vilégiant, pour une meilleure distribution, lessystèmes avec rotator plutôt que le type sprinkler

n Sous serres :- du matériel d’irrigation pour la surface detunnels : goutte à goutte et pendulaire :

236 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 622

MEMO - Prévoir dès le démarrageun plan d’irrigation avec un spécialiste. - Préserver la ressource en eau.- Utiliser une sourced’approvisionnementautre que le réseaud’adduction en eau potable.

Il existe différentes techniques d’irrigation, plusou moins adaptées aux besoins du jardin. Réaliserun plan d’irrigation ne s’improvise pas ! C’estextrêmement technique et complexe, nécessi-tant la prise en compte de nombreux paramètres(climat, type de culture, type de sol…).

L’apport d’un spécialiste est indispensable.Le plan d’irrigation doit être conçu dès le démar-rage du Jardin et l’investissement programméen plusieurs tranches si nécessaire. Pour le matérielminimum nécessaire, reportez-vous au chapitre"équipement matériel" ci-dessous.

Notons que c’est difficile de trouver du matérield’occasion adapté, en ce qui concerne l’irriga-tion. Mieux vaut prévoir un achat de matérielneuf et adapté aux besoins spécifiques du Jardin.

Certains matériels spécifiques (goutte à goutte,micro aspersion…) viseront à économiser la res-source en eau, pour des raisons économiques etécologiques.

Il convient d’éviter à tout prix d’utiliser l’eau duréseau d’adduction d’eau potable pour l’irriga-tion du jardin. Cette ressource est beaucoup tropcoûteuse et l’investissement pour utiliser uneautre source d’approvisionnement (pompe pourcours d’eau, raccordement sur un réseau agri-cole collectif, forage…) sera rapidement renta-bilisé. L’utilisation d’eau, traitée pour laconsommation humaine, pour les cultures a,d’autre part, un impact économique et écolo-gique. La potabilisation de cette eau nécessitel’utilisation de produits de traitement, d’éner-gie et de moyens techniques et financiers consé-quents. Son utilisation pour la productionagricole risque en outre de n’être plus tolérée àl’avenir (notamment en période de sécheresseou dans certaines régions) et fait courir le risqueau jardin de coupures d’eau non anticipées.

L’IRRIGATION

L’ÉQUIPEMENT MATÉRIELUn Jardin de Cocagne bien équipé (à la mesure d’une exploitation maraîchère professionnelle),c’est 150000 euros d’investissement à terme. Il faut envisager dès le démarrage le programme completd’équipement du jardin, segmenté en tranches d’investissement programmées sur plusieurs années.

Sans eau, pas de légumes ! Compter sur les seuls bienfaits duclimat revient à hypothéquer de nombreuses heures ou jours detravail.

4. LE DÉMARRAGE DU JARDIN ET LA PRODUCTION AGRICOLE n 4. LE DÉMARRAGE DU JARDIN ET LA PRODUCTION AGRICOLE n

Page 14: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

MEMO - Prévoir dès le démarrage un plan

d’investissement sur plusieurs annéespour l’équipement du Jardin.

- Se doter de matériel performant et professionnel et mécaniser une grande part

de la production.- Adapter le matériel auxrésultats de l’analyse de sol et aux

méthodes de culture choisies.- Tenir compte de la

réglementation en vigueur (cf. chap. hygiène et sécurité).

6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6

SEMENCES ET PLANTS

Les semences sont achetées à des profession-nels certifiés en Agriculture Biologique.Attention, il est obligatoire de se procurer dessemences exclusivement issues de l’AgricultureBiologique (sauf dérogation dans certains casprécis – cf. cahier des charges des productionsvégétales en AB et plus particulièrement, la nou-velle réglementation sur les semences biolo-giques applicable au 1er janvier 2004).De nombreux Jardins produisent eux-mêmesune partie de leurs plants. Mais, nous avonsconstaté que dans de nombreux cas, cette pro-duction a de mauvais résultats en matière d’ef-ficacité énergétique et ne se justifie ni d’un pointde vue économique, ni écologique. Elle entraîneune utilisation très importante d’énergies fos-siles (fioul), non rentable en regard des sorties(légumes produits). Il est plus judicieux de sefournir chez un spécialiste doté de matériel adé-quat, spécialiste choisi dans le tissu local. Laproduction de plants professionnels nécessitedes moyens matériels conséquents. Il faut rajou-ter que certaines compétences et une organi-sation particulière en la matière ne sont pas ànégliger ; en effet cette activité, même si elles’apparente à celle de maraîcher, n’en est pasmoins spécifique et nécessite les moyenshumains correspondants (temps de travail etde surveillance importants), rarement disponi-bles dans un Jardin de Cocagne. Si ces moyensne peuvent pas être mis en œuvre correctement,il vaut mieux s’orienter vers l’achat de plantsprofessionnels.Si d’autres motifs justifient la production deplants directement sur le Jardin, il convientd’apporter des modifications dans l’équipe-ment prévu à cet effet, pour le rendre moinsgaspilleur d’énergie. (cf. chap. "implantation dusite et des locaux".

FERTILISATION

La fertilisation en Agriculture Biologique est uni-quement organique (pas de produits chimiques

de synthèse - cf. cahier des charges productionvégétale en Agriculture Biologique).Il faut éviter tout achat systématique de fertili-sants! Ceux-ci se décident en fonction des résul-tats de l’analyse de sol Hérody, qui déterminerales apports adaptés aux besoins du terrain.La réglementation évolue rapidement en ce quiconcerne les apports autorisés en AgricultureBiologique. Une veille doit être organisée afin dese tenir au courant de ces évolutions.

Les fertilisants, comme tous les intrants, sont àacheter au plus proche du jardin, afin d’amé-liorer l’impact économique et écologique de cetapprovisionnement. Il convient d’examiner lessolutions du tissu local avant d’adopter dessolutions à distance. Cette démarche partici-pera également à favoriser les collaborationsavec le secteur professionnel local (agriculteurs,éleveurs, groupement de professionnels, four-nisseurs…).

COMPOSTAGE

Matière première de base pour la fertilisationdu sol en agriculture biologique, le compostpeut être soit :- réalisé sur le jardin à partir de fumier de bonnequalité acheté auprèsd’un agriculteur à pro-ximité ayant des surplus,- acheté : compost dedéchets verts contrôléset autorisés en bio, enprenant garde à ne passe fournir à de tropgrandes distances dujardin, pour limiter l’im-pact du transport.bbCette démarche a lemérite de soutenir l’ef-fort de valorisation desdéchets verts.

256 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 6

w MISE EN SACS :- 2 balances- contenants pour distribution des légumes(cagettes, paniers, sacs kraft… selon choixréalisé)

PRÉVOIR LE DÉVELOPPEMENT DUJARDIN :Au-dessus de 100 parts, il faut un investisse-ment supplémentaire :- 1 deuxième tracteur- 1 dérouleuse à plastique- des caisses à récolte- 1 deuxième chambre froideRatio pour le volume des chambres froides : 25 m3 pour 100 parts pleines- 1 semoir tracté 4 rangs- 1 laveuse à légumes- 1 désherbeur thermique tracté 4 rangs

24

A éviter :

- Fraise rotative à lame coudée- Semoir monorang Ebra (génération actuelle)- Plaque de semis jetables

:(

LES INTRANTS

MEMO - Utiliser des semences exclusivement issues

de l’Agriculture Biologique.- Préférer l’achat de plants à un

spécialiste, plutôt que la production sur le jardin.

- Choisir ses fertilisants en fonction

des résultats de l’analyse Hérody.- Pour tous les intrants, veiller à se

fournir au plus près du jardin pourlimiter l’impact économique et écologique du transport.

0 Pour en savoir plus :contacter le Réseau Cocagne

4. LE DÉMARRAGE DU JARDIN ET LA PRODUCTION AGRICOLE n 4. LE DÉMARRAGE DU JARDIN ET LA PRODUCTION AGRICOLE n

Page 15: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

6 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6

Poursuivant cet engagement en faveur del’environnement, le Jardin peut mettre enœuvre un certain nombre de pratiques : trisélectif des déchets, mise en place d’unchauffe-eau solaire, récupération des eauxde lavage, plantation de haies, installationde nichoirs, etc.Animations, sensibilisation des salariés, desadhérents, formation, accueil de publics exté-rieurs, mise en œuvre d’un Jardin pédago-gique… peuvent compléter ces pratiquestechniques.Certains Jardins ont formalisé leur projet ensignant un CTE (Contrat territoriald’Exploitation), aujourd’hui remplacé par leCAD (Contrat pour une Agriculture Durable).

On constate qu’à moindres frais, il est possiblede rendre ce lieu agréable, propre, convivial,fidèle au projet global.

Outre l’effort de rangement et de propretéindispensable, de nombreux aménagements,de plus ou moins grande importance, sont pos-sibles : couverture végétale ou bois des bâti-ments, plantation de haies, d’arbres fruitiers,de fleurs aux abords du jardin, constructionbois pour bancs, portails, barrières, poubelles,culture entre les serres, signalétique esthétiqueet accueillante…

26 27

PRATIQUES ENVIRONNEMENTALES

0 Pour en savoir plus :contacter - le Réseau Cocagne (Personnes ressourcesdu Réseau, Etude agro-environnementalesur les jardins de la région Rhône-Alpes/été 2003),- la chambre d’Agriculture de votre Région(CAD).

En pratiquant l’Agriculture Biologique, un Jardin de Cocagne respecteles pratiques environnementales liées à ce concept : non utilisation deproduits chimiques de synthèse, préservation des sols, des ressourcesnaturelles…

MEMO - Prolonger l’engagementdu Jardin par le choixde l’AgricultureBiologique, en mettanten œuvre des pratiques respectueusesde l’environnement.

AMÉNAGEMENT ESTHÉTIQUE DU JARDIN

MEMO Créer un lieuagréable, propreet convivial.

Pour la qualité du travail, de l’accompagnement des personnes, del’accueil sur le jardin, il convient de veiller à ne pas négliger son aspectextérieur.

4. LE DÉMARRAGE DU JARDIN ET LA PRODUCTION AGRICOLE n 4. LE DÉMARRAGE DU JARDIN ET LA PRODUCTION AGRICOLE n

Page 16: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

6 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6

L’organisation de la distribution est traitée dans le document "l’animation du réseau d’adhé-rents d’un Jardin de Cocagne", auquel nous vous invitons à vous référer. Cependant, précisonsquelques points qui concernent directement la production.

Dans les Jardins de Cocagne, la plus grande partie des légumes estdistribuée en vente directe, à un réseau d’adhérents, sous forme depaniers livrés une fois par semaine.Ces adhérents participent d’une démarche commerciale et associativeà la fois. Cela exige de fournir un produit satisfaisant, sans transigersur la qualité et la diversité (côté clients) et à la fois un service parti-culier en ce qui concerne la distribution et la communication (côtéadhérents associatifs, participant ainsi au projet social du Jardin). A cetitre, il peut être proposé à l’adhérent des pratiques spécifiques enmatière d’adhésion (engagement à l’année), de livraison (points dedépôts spécifiques ou uniques sur le Jardin), de paiement (payabled’avance). En échange, le Jardin communique sur trois niveaux: légal,commercial et citoyen.L’animateur adhérent est chargé de l’animation de ce réseau, de lacommunication avec les adhérents. La gestion de la distribution est lepoint d’interface entre le maraîcher-encadrant et l’animateur adhérent.Les fonctions de chacun doivent être clairement définies pour une col-laboration opérationnelle et active.

Dans le cas des Jardins, leurs prix doivent êtreéquivalents aux prix des produits biologiquesvendus en vente directe sur les marchés de pleinvent du secteur. Pour connaître ses prix, denombreuses pistes sont possibles : mercuriales,contact avec une coopérative, relevé des prixsur les marchés, comparaisons avec les pro-ducteurs locaux…Cette démarche peut poser certaines difficul-tés : pas de barèmes fixes, variations impor-tantes à l’échelle de micro-territoires, variationsentre systèmes de distributions (vente directe,coop, supermarchés…) ( variations selon lessaisons et les fluctuations du marché) ( cani-

cule, par ex.). Cela nécessite d’entretenir descontacts et une collaboration très étroite avec lesproducteurs locaux, de faire une démarche per-manente et non ponctuelle une fois par an aumoment de l’abonnement des adhérents.Cette démarche pourra induire également, si degrandes fluctuations des prix apparaissent(exemple : augmentation importante des prixsuite à la canicule de l’été 2003), une augmen-tation des prix en cours d’année. Cette aug-mentation, si elle est accompagnée d’unecommunication spécifique, sera comprise etacceptée par les adhérents, qui constaterontd’autre part cette augmentation.

28 29

5. LA DISTRIBUTION n

LES ACHATS DE LÉGUMESUn Jardin est amené parfois à acheter des légu-mes pour compléter sa production. Pas de posi-tion catégorique sur cette question, mais ilconvient de mesurer systématiquement si cetachat est lié :- à une stratégie (décision de ne pas produirede pommes de terre sur le Jardin pour éviter unéquipement matériel spécifique et conséquent,ou pour favoriser la collaboration avec un pro-ducteur voisin),- à un problème ponctuel (gel, canicule,manque de main d’œuvre…),- à un manque de professionnalisme (erreur deculture, mauvaise gestion du plan de culture,manque de matériel adéquat…).Selon les raisons diagnostiquées, les réponsesne seront pas les mêmes.Les achats qui se répètent chaque année doi-vent être de l’ordre d’une stratégie, anticipée et

intégrée au plan de culture et budget du Jardin.Si ce n’est pas le cas, un audit est envisageablesur le Jardin afin de déceler les difficultés tech-niques.Les achats de légumes ne doivent pas dépasserenviron 10 % du chiffre d’affaires annuel du

Jardin (ex. : 3 000 € de légumes achetés pour

30 000 € de produits). Rappelons que le projetsocial des Jardins de Cocagne s’articule autourde la production (charte) et non du négoce delégumes !De nombreux échanges entre producteurs sepratiquent traditionnellement dans le secteurmaraîcher. C’est là un terrain privilégié de col-laboration avec le secteur professionnel agricole.

0 Pour en savoir plus :contacter le Réseau Cocagne.

MEMO - rationaliser les achatsde légumes complémen-taires à la production.- Ne pas dépasser 10%du chiffre d’affairespour les achats de légumes.

LES PRIXPar leur charte, les Jardins de Cocagne s’engagent à cultiver une relationde collaboration et non de concurrence avec le secteur professionnel. Dansce sens, il est primordial d’aligner les prix des légumes sur les prix dumarché.

MÉMOFaire preuve de professionnalisme com-mercial et organiserune veille sur les prixdu marché (bio) pour yaligner systématique-ment les prix des légumes du Jardin.

5. LA DISTRIBUTION n

Page 17: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

MEMO - Respecter les obligationsréglementaires en matière de

santé et de sécurité au travail(code du travail) en ce quiconcerne les personnes, les

locaux et le matériel agricole. - Procéder à l’évaluation des

risques dans le jardin et transcrire les résultats

dans un document unique (obligation réglementaire).

6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 31

6. LES MOYENS HUMAINS n

6 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 630

LA COMPOSITION ET LA CONFECTION

DES PANIERSMEMO - Assurer la fraîcheur, la qualité

des légumes et la diversité.- Se préoccuper de l’esthétiquedes paniers.- Eviter les chocs thermiquesdes légumes. - Choisir des emballages

en cohérence avec le projetglobal du Jardin.- Respecter la réglementation

en matière d’étiquetage.

Attention, 5 ou 6 légumes différents doiventcomposer le panier chaque semaine, maisgarantir une diversité signifie égalementveiller à ce qu’un même légume ne se retrouvepas plusieurs semaines de suite, sauf dans lecas de légumes spécifiques (tomates, salade,pommes de terre) dont les adhérents sontfriands. L’animateur du réseau d’adhérent etle maraîcher-encadrant peuvent collaborerpour prévoir la composition des paniers et leplan de culture en début d’année en veillantaux contraintes de production et commer-ciales à la fois.

Il faut veiller à éviter leschocs thermiques. Des changements de tem-pérature trop importantsentre la récolte, le stockageet la mise en paniers peu-vent entraîner une pertede qualité gustative trèsimportante des légumes.

Les critères esthétiques sontpris en compte dans laconfection des paniers.Le panier est le lien entre leJardin et l’adhérent. Il estaussi le résultat visible dutravail des jardiniers etdoit être un élément valo-risant.

Emballage

Différents critères peuventprésider au choix d’em-ballage (paniers, sacskraft, cagettes…) : esthé-tique, écologique, écono-mique, éthique…

Quel qu’il soit, il est important que ce choixreste en cohérence avec le projet global du Jardinet qu’il soit expliqué aux jardiniers et aux adhé-rents.

Etiquetage

La réglementation en vigueur fixe des obliga-tion en matière d’étiquetage, afin de permettreune traçabilité du produit.

A chaque livraison, des informations légaleset obligatoires doivent être mentionnées :

- le lieu de production : produits d’origine…(peut être le département, la région, le pays,la communauté européenne…)- la qualité : catégorie extra ou catégorie I oucatégorie II ; choisir dans le cas des Jardins deCocagne la catégorie II, correspondant à desproduits de bonne qualité sans obligation decalibrage : la référence au mode de productionbiologique: issus de l’agriculture biologique ouissus de terres en conversion vers l’agriculturebiologique- les références de l’organisme de contrôle, parexemple : contrôle ECOCERT F32 600- les coordonnées de la structure juridique quigère le jardin : Jardin de Cocagne…

Cet étiquetage devrait normalement concernerchaque produit, mais il peut ici regrouper lepanier complet et être inscrit en pied de pagede la feuille de livraison à condition que l’en-semble des produits composant le panier cor-responde à cet étiquetage. Par exemple, s’il est mentionné produits d’ori-gine française et que certains légumes achetés(ponctuellement pour compléter le panier) pro-viennent d’un pays étranger, une mention dif-férente devra les distinguer.

SANTÉ, SÉCURITÉ ET ÉVALUATION

DES RISQUESSelon le droit du travail, l’employeur prend les mesures nécessairespour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs del’établissement, y compris les travailleurs temporaires.

5. LA DISTRIBUTION n

Les critères de composition et de confection des paniers sont avanttout commerciaux : fraîcheur, qualité des légumes, diversité.

A cette fin, l’employeur agit selon trois moda-lités d’action :- des actions de prévention des risques profes-sionnels,- des actions d’information,- des actions de formation.

Les points essentiels à approfondir sur le Jardin:n santé et sécurité des personnes- formation “gestes et postures au travail” et“premiers secours en agriculture”- formation à l’utilisation du matériel agricole- tenues vestimentaires adaptées (vêtementsde pluie, bottes, chapeau…), chaussures desécurité, protections (casque, visière)

n hygiène et sécurité des locaux- protection incendie- protection électrique- sanitaires et vestiaires

n sécurité du matériel- mise aux normes du matériel et des véhicules,allant même jusqu’au renouvellement si néces-saire (protection prise de force, arceaux de sécu-rité…)

L’employeur est tenu de procéder à une éva-luation des risques dans son entreprise et detranscrire les résultats dans un documentunique(décret 2001-1016 du 5 novembre 2001, complétépar la circulaire DRT N°6 du 18 avril 2002).

Sur les questions de santé et de sécurité, unpartenariat incontournable : la MutualitéSociale Agricole (pour les Jardins y étant affi-liés).De nombreuses actions de partenariat entre lescaisses locales et les Jardins ont déjà été menées:formation “Gestes et postures au travail” et“premiers secours en agriculture”, “SauveteurSecouriste du Travail”, “Hygiène et alimenta-tion”, “Droit à la couverture sociale et accèsaux soins”, “Sécurité dans l’utilisation desmachines et prévention des risques d’accidentde travail”, modules “PAC-Actifs”, conseils energonomie de travail, bilans de santé, aide à laréalisation du document unique d’évaluationdes risques… et de nombreuses autres actionsen matière de qualité de vie, d’insertion et depromotion des personnes.

Depuis 2001, une convention nationale de par-tenariat est en vigueur entre le Réseau Cocagneet la CCMSA (Caisse Centrale de la MutualitéSociale Agricole).

0 Pour en savoir plus :contacter-le Réseau Cocagne (travaux projetés en2004 sur “santé, sécurité et évaluation desrisques dans un Jardin”),- la MSA de votre département.

Page 18: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

7. QUELQUES CHIFFRES REPÈRES n

6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 336 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 6

A cela s’ajoute, dans un Jardin les contraintesde production et les préoccupations liées à l’ac-compagnement socio-professionnel des aides-maraîchers (situations personnelles, choix de lapersonne, autonomie… - cf. Guide de l’accom-pagnement socio-professionnel).

Notons ici, en ce qui concerne les contraintesde production, qu’il est judicieux d’organiserle planning sur l’année. En maraîchage, le grosdu travail se fait en saison d’été. Les besoins enpersonnel sont accrus à cette saison et doiventêtre anticipés. Une rotation des périodes decongés peut être organisée, tant au niveau del’encadrement, que des aides-maraîchers. Ilpeut être entendu à l’embauche que seuls les15 jours de congés que prévoit le code du travail

pour les personnes ayant une famille pourrontêtre pris sur les mois de juillet et d’août (veillertoutefois à respecter la convention collective envigueur). Le reste des congés sera pris sur unepériode moins chargée. Il est possible égale-ment, dans ce sens, d’annualiser les horairesdes encadrants (30 heures/semaine l’hiver -40 heures l’été).

Veiller dans la mesure du possible à prendre encompte les contraintes climatiques. Le travailde maraîchage, en extérieur, est difficile. Il fautsavoir, certains jours ou à certaines périodes,prendre des mesures et adapter le travail ou leshoraires aux aléas du climat : pluie, froid, maisaussi fortes chaleurs.

32

HORAIRES ET VACANCESDES SALARIÉS

MEMO - Planifier les congés etles horaires sur l’année

de manière à favoriserla période d’été (qui nécessite plus de personnels).- Adapter le travail etles horaires de travailaux aléas climatiques.

QUELQUES CHIFFRES REPÈRES

DES CHIFFRES CLÉS RÉFÉRENTIELS

Ces chiffres seront complétés, courant 2004, pardes chiffres clés référentiels, tel que le ratio sur-face de plein champ/surface de serres, achat delégumes/chiffre d’affaires, nombre de parts plei-nes/hectare, dépenses techniques (intrants)/chiffre d’affaires, etc. Ces chiffres seront plusfacilement exploitables par les directeurs et lesmaraîchers des Jardins, leur servant de référen-ces pour évaluer leur travail.

Il n’y a pas de recettes et de chiffres idéauxsur un Jardin, tout est question d’équilibreentre cinq paramètres essentiels et interdé-pendants :

n le nombre de personnes en contrat d’insertion,

n le nombre d’encadrants,

n le nombre d’adhérents,

n la surface de terrain,

n le volume des subventions.

Le droit du travail fixe des obligations en matière de congés et d’horairesdes salariés.

QUELQUES CHIFFRES REPÈRES

DES CHIFFRES MOYENS

Attention, ces chiffres sont des moyennes extraites de l’évaluation desJardins de Cocagne en 2002. Elles n’ont pas valeur de référence, maissont des repères qui complètent les points de méthodologie traités dansce document. Le montage et le fonctionnement d’un Jardin se fait avanttout à partir d’un projet, des atouts et des contraintes locaux et d’uneméthodologie et non pour tendre vers des chiffres.

Un Jardin moyen en 2002, c’est :

- 24 postes d’insertion- 5 ETP équipe d’encadrement

- budget de fonctionnement : 329 171 €avec 78,3 % de subventions

- budget d’investissement: 11800 € avec 55,3 % de subventions publiques et 44,7 % privées

- chiffre d’affaires légumes : 58 293 €- 3,86 ha cultivés dont 3,27 irrigués et 2 245 m2 de serres- 357 m2 de locaux- 167 adhérents (104 demi-parts, 60 parts pleines, 3 autres formules)représentant environ 113 parts pleines

- prix moyen part pleine : 10,6 € par semaine

6. LES MOYENS HUMAINS n

Page 19: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

9. ANNEXES n

6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6

Ce document n’a pas la prétention d’être exhaustif, nous espérons seulement que sa lectureconsolidera la démarche collective de professionnalisation entamée au sein des Jardins.

356 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 6

Nous retiendrons de ce travail les points cléssuivants :

n Un Jardin de Cocagne est une véritable exploi-tation maraîchère qui requiert technicité, moyenset organisation au service d’un projet social fort.

n L’agriculture biologique choisie par les Jardinsde Cocagne parce que ferment d’une agriculturedurable, exige une grande maîtrise de la connais-sance du sol et de son analyse, des matières orga-niques, de la mise en œuvre de techniquesmodernes et innovantes, mais aussi une bonneconnaissance des cahiers des charges, et des pro-cessus de certification. De plus, les Jardins par-ticiperont au développement de la bio en tissantdes partenariats avec les regroupements locaux.

n La réussite technique de l’opération ne peutpasser que par le recrutement d’un profession-nel du maraîchage, alliant qualification, expé-rience et qualités humaines.

n La recherche du site d’implantation doit se faireautour de caractéristiques particulières.

n L’installation du site doit se faire de manièrerationnelle et en envisageant la structure à longterme.

n Les achats de matériel se font aussi sur le longterme et correspondent aux méthodes de culturearrêtées.

n L’organisation des productions passe par laconception d’un plan de culture écrit et lisiblepar tous, correspondant au prévisionnel deslivraisons.

n Outre la pratique de l’agriculture biologique, lesJardins mettent en œuvre des pratiques qui pour-suivent leur engagement en faveur de l’environ-nement.

n L’aménagement esthétique du Jardin favorisel’accueil des adhérents, l’accompagnement despersonnes, les conditions de travail des équipeset la convivialité du lieu.

n La distribution des paniers de légumes passepar une politique de prix cohérente, des achatsmaîtrisés, et une composition et livraison pen-sées et organisées.

n Le Jardin répond aux différentes obligationsrèglementaires en matière de santé, de sécu-rité et d’évaluation des risques mais aussi de ges-tion des horaires, vacances et formation dessalariés

34

8. CONCLUSION n

Pour parfaire et compléterses connaissances techniques,nous recommandons aussi dese référer à l’étude agro envi-ronnementale menée en 2003en collaboration avec lesJardins de la région Rhône-Alpes, au document “produireen agriculture biologique”,aux différents sites Internetfigurant en annexe, et de seprocurer la cassette vidéo “Lavie en Cocagne” projetée auforum annuel de Vogüé, qui

permet de manière plusludique d’aborder les aspectstechniques développés dansce document.

S’il a semblé utile de fairefigurer quelques chiffresrepères, il reste pour autantque la conception et la ges-tion du Jardin passent parun subtil équilibre entre leconcept “Jardin de Cocagne”,des atouts et contraintes duterritoire, du projet social, et

de paramètres tels que lenombre de personnes eninsertion, le nombre d’enca-drants, le nombre d’adhé-rents, la surface de terrainexploité et le volume de sub-ventions obtenues auprès despartenaires. A l’instar d’uningénieur du son devant tousses curseurs, ce n’est quedans une bonne analyse detous ces paramètres, que lamusique du Jardin deCocagne sonne juste.

La culture de la qualité danslaquelle se sont engagés lesJardins de Cocagne passeauss i par la maîtr isetechnique de notre outil detravail.Il sera complété ultérieure-ment par un travail spéci-fique sur la gestion desrisques et des règles de sécu-rité essentielles sur uneexploitation maraîchère.

EN RÉSUMÉ…ANNEXES

1. LISTE DES ORGANISMES CERTIFICATEURS EN AGRICULTURE

BIOLOGIQUE

2. POUR EN SAVOIR PLUS SURL’AGRICULTURE BIOLOGIQUE CONTACTS ET RESSOURCES

3. QU’EST-CE QUE LE MÉTIER D’ENCADRANT TECHNIQUE ?

4. FICHE DE POSTE MARAÎCHER-ENCADRANT

5. EXEMPLE D’UNE FICHE DE POSTEMARAÎCHER-ENCADRANT

6. DOMAINE D’INTERVENTIONTECHNIQUE DES PERSONNES

RESSOURCES DU RÉSEAU COCAGNE

7. POUR EN SAVOIR PLUS SUR LAFORMATION EN AB - GLOSSAIRE,

CONTACTS ET RESSOURCES

8. DESCRIPTIF DES FORMATIONSRECOMMANDÉES

9. CONSTRUIRE SON PLAN DE CULTURE

Page 20: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

ANNEXE 1 n

6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6

ACTAAssociation de Coordination TechniqueAgricole149, rue de Bercy - 75595 PARIS CEDEX 12Tél. 01 40 04 50 40 - Fax 01 40 04 50 11E-mail : [email protected] Web : www.acta.asso.fr

ANDAAssociation Nationale pour le DéveloppementAgricoleContact : Michel Carrière/Geneviève Serre 27, avenue de Villiers - 75017 PARISTél. 01 56 79 21 21 - Fax 01 42 27 50 32E-mail : [email protected] Web : anda. magnit. com/anda/anda_frame. htm

APCAAssemblée Permanente des Chambresd'AgricultureContact : Jacques Pior/Guillaume Queguiner9 avenue George V - 75008 PARISTél. 01 53 57 11 34 - Fax 01 53 57 10 05E-mail : [email protected] Web : www.apca.chambagri.fr

BIOCONVERGENCEAssociation professionnelle de l’AgricultureBiologiqueContact : Marie-Christine Monnier16, rue Claude Bernard - 75231 PARIS CEDEX 5Tél. 01 44 08 72 99 - Fax 01 44 08 17 00

BRIOBio des Régions InterprofessionnellementOrganiséesContact : Gilles RenartAquitaine Inter Bio - PB 110 - 47931 AGEN CEDEX 9Tél. 05 53 77 21 93 - Fax 05 53 96 98 49

CNRABCentre National de Ressources en AgricultureBiologiqueENITA de Clermont-Ferrand - Marmilhat63370 LEMPDESTél. 04 73 98 13 15 - Fax 04 73 98 13 98E-mail : [email protected]

Direction des Politiques Economique etInternationaleBureau des signes de qualité et del’Agriculture BiologiqueContact : Mariane Monod/Frédéric Uhl3, rue Barbet de Jouy - 75349 PARIS SP 07Tél. 01 49 55 80 03 - Fax 01 49 55 59 48Site Internet : www.agriculture.gouv

Direction Générale de l’AlimentationBureau de la qualité et de la coordination descontrôlesContact : Philippe Bonbled251, rue de Vaugirard - 75015 PARISTél. 01 49 55 58 82 - Fax 01 49 55 81 48

Direction Générale de la Concurrence, de laConsommation et de la Répression desFraudesContact : Vincent Polin59, bd Vincent Auriol - 75703 PARIS CEDEX 13Tél. 01 44 97 32 30 - Fax 01 44 97 30 37

FNABFédération Nationale d'Agriculture Biologiquedes régions de FranceContact : Dominique Verot40, rue de Malte - 75011 PARISTél. 01 43 38 38 69 - Fax 01 43 38 39 70E-mail : [email protected]

FNCIVAMFédération Nationale des Centres d’Initiativespour Valoriser l’Agriculture et le Milieu RuralContact : Dominique Loir Mongazon140, rue du Chevaleret - 75013 PARISTél. 04 75 53 63 54 - Fax 04 75 53 63 54Site Internet : www.civam.org

ITABInstitut Technique de l'Agriculture BiologiqueContact : Bruno Taupier Letage149, rue de Bercy - 75595 PARIS CEDEX 12Tél. 01 40 04 50 64 - Fax 01 40 04 50 66E-mail : [email protected]

Ministère de l’Agriculture, de l’Alimen-tation et de la Pêche78, rue de Varennes - 75349 PARIS 07 SPTél. 01 49 55 49 55E-mail : [email protected] Web : .www.agriculture.gouv.fr

FORMABIORéseau des établissements de formation àl'agriculture biologiqueContact : Jean-Marie MORINCFPPA Rennes - BP 25 - 35 650 LE RHEU CEDEXTél. 02 99 60 87 77 - Fax 02 99 60 80 69E-mail : [email protected] Internet : www.educagri.fr/reseaux/resthema/agribio/sommaire.htm

SYNADISSYndicat NAtional des DIStributeurs de pro-duits biologiques et diététiquesContact : Christian Lafaye62, rue Fonneuve - 33500 LIBOURNETél. 05 57 25 38 14 - Fax 05 57 51 47 17

37

ANNEXE 2 n

6 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 636

Numéro d’agrément Nom AdresseTél. - Fax

site internet

FR-AB 01 ECOCERTBP 47

32600 L’ISLE-JOURDAIN

05 62 07 34 2405 62 07 11 67

www.ecocert.fr

FR-AB 02 QUALITÉ FRANCE

18, rue Volney75002 PARIS

ZA Le Teillay - LeJanet

35150 BRIE

01 42 61 58 2301 42 60 51 61

02 99 47 38 3102 99 47 38 30www.qualite-

france.com

FR-AB 06 ULASE

Place du Champ-de-Mars

26270 LORIOL-sur-DROME

04 75 61 13 0004 75 85 62 12

www.ulase.com

FR-AB 07 AGROCERT 4, rue Albert Gary47200 MARMANDE

05 53 20 93 0405 53 20 92 41

FR-AB 08 CERTIPAQ 9, avenue George V75008 PARIS

01 53 57 48 6001 53 57 48 65

www.certipaq.com

FR-AB 09 ACLAVE

Maison del’Agriculture

Boulevard Réaumur85013 LA ROCHE-sur-

YON CEDEX

02 51 36 83 9302 51 36 84 63

2. POUR EN SAVOIR PLUS SUR L’AGRICULTUREBIOLOGIQUE CONTACTS ET RESSOURCES

1. LISTE DES ORGANISMES CERTIFICATEURS

EN AGRICULTURE BIOLOGIQUE

Page 21: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

6 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6

Cette hétérogénéité découle de la diversité desstructures (leur taille, leur projet, leur ancragedans l'économique, leurs activités de produc-tion sont différentes), de l'hétérogénéité desstatuts des emplois des encadrants et de leursconditions d'exercice. En outre, chaque enca-drant conçoit son rôle, au moins pour une part,de manière spécifique.Plus globalement, cette hétérogénéité tient aufait que l'IAE, issue en grande partie du secteursocial, fonctionne sur un pari, celui de concilierune logique économique et une logique sociale,qui ont tendance à s'opposer.

Les multiples contacts que nous avons eusavec les acteurs de l'IAE nous ont toutefoisamenés à élaborer une définition du métierd'encadrant technique d'insertion (1), défi-nition qui selon nous, n'est pas "à prendreou à laisser", mais constitue plutôt un modèlede référence, à partir duquel chacun desacteurs concernés peut engager le débatautour de la question: "Qu'est-ce qu'un enca-drant technique d'insertion?"

"L'encadrant technique est d'abord et avanttout un chef d'équipe, ou un agent de maî-trise, et c'est parce qu'il exerce cette fonc-tion dans un secteur particulier, celui del'insertion, que son métier se différencie detout autre."

"C'EST D'ABORD ET AVANT TOUT UN CHEF D'ÉQUIPE"

Il en assure les 3 fonctions principales :- une fonction d'encadrement: organisation et ladistribution du travail, management d’une équipe,- une fonction pédagogique (intitulée dans lesentreprises ordinaires, fonction de tuteur) :adaptation des situations de travail de telle sortequ’elles soient formatives, évaluation de la pro-gression des compétences professionnelles(techniques et non techniques) des personnes,

- une fonction technique et de gestion : super-vision des opérations connexes à la production(planification et suivi des activités, devis, appro-visionnement, logistique, contrôle des travaux,amélioration des méthodes).

"MAIS C'EST PARCE QU'ILEXERCE CETTE FONCTION DANS

UN SECTEUR PARTICULIER,CELUI DE L'INSERTION, QUE

SON MÉTIER SE DIFFÉRENCIE DETOUT AUTRE."

L’encadrant technique n’est pas exactement unchef d’équipe d’entreprise ordinaire : celui-citravaille dans une entreprise où l'on recrute descandidats qui, autant que possible, possèdentles compétences requises pour occuper lesemplois qu'on leur propose, alors que l'enca-drant technique travaille dans une structure où,non seulement on recrute de préférence des per-sonnes qui n'ont pas ces compétences, mais oùon invite ces personnes à quitter la structuredès lors qu'elles ont progressé.C'est donc en référence à la finalité d'insertionultérieure des personnes en insertion que l'en-cadrant réalise les trois fonctions ci-dessus. Etc'est l'articulation des ces fonctions avec la fina-lité d'insertion qui demande à l'encadrant tech-nique de maîtriser un métier qui combine (2),de manière originale, des savoirs requis par desmétiers ou fonctions connexes: éducateur tech-nique, formateur, chef d'équipe.Son métier consiste en effet à construire dessituations de travail en tenant compte descontraintes de production et du projet des per-sonnes qu'il encadre, pour leur permettre dedéployer une activité de travail qui soit poureux un facteur de développement, maintenant,et plus tard.Pour ce faire, l’encadrant technique doit conti-nuellement, et de manière appropriée, faire la syn-thèse entre deux exigences souvent contradictoires:

- la mission de "sas" de l'IAE (3), donc lesdemandes et besoins des publics, car leurcontrat de travail s'inscrit dans un parcours.Ce n'est pas la production qui constitue lafinalité, mais le développement des personnes;

- en même temps, les standards de produc-tion des entreprises ordinaires constituentune référence centrale dans les situations detravail : toute norme exigée par l'encadrant,même si elle doit être éloignée des normesdes entreprises ordinaires, trouve sa raisond'être dans le fait qu'elle doit précisémentêtre référée aux normes de ces entreprises. Adéfaut, la fonction de "sas" et de projet d'in-sertion sont caduques.

C'est la prise quotidienne, et souvent impromp-tue, de décisions (poser des règles, donner desobjectifs) qui crée une tension positive entreles capacités des personnes et les normes desentreprises ordinaires qui caractérise les situa-tions de travail du métier et traduit la perfor-mance de l’encadrant.

Notre définition met ainsi l’accent sur 3 aspectsde ces situations de travail :- le salarié en insertion est considéré comme untravailleur, plutôt que comme un apprenti, unêtre à éduquer ou à guérir… ou un chômeur,- la relation entre l’encadrant et le salarié estmédiatisée par la production,- l’activité de travail est considérée comme fac-teur de développement.

"L'ENCADRANT TECHNIQUEN'EST CEPENDANT PAS

UN ÉDUCATEUR TECHNIQUE"

Disant cela, nous ne faisons pas référence à desquestions de statut et de conventions collecti-ves, mais au contenu du métier :- dans le secteur éducatif, on considère que larelation interpersonnelle permet à l’individu des'identifier au modèle que représente l'éduca-teur ; à travers cette relation éducative, il trans-met des valeurs et des normes sociales.L'insertion des personnes se concrétise par l'au-tonomie et la socialisation. L’acte de produc-tion sert de support pédagogique pour l'actionéducative ; il peut même servir de simple pré-texte à engager une relation.- Dans l’IAE, la relation entre l'encadrant tech-nique et la personne en insertion est égalementune relation d'influence, mais elle est médiati-sée par l'acte de production : c'est au nom des

exigences de la production et pour y répondreque l'encadrant pose des règles, des objectifs etdes normes. La production n'est pas un pré-texte, c'est le cadre de référence. Ce que la pro-duction n'exige pas, l'encadrant ne peutl'exiger. Par ailleurs, si l'on admet que tout actede production effectué par un individu a desconséquences positives ou négatives sur le tra-vail des autres (et réciproquement) alors onconçoit que dans une structure d'IAE, poser desrègles qui permettent à chacun de travailler enrelation avec les autres, faire en sorte que cesrègles soient intériorisées, c'est faire œuvre desocialisation. La relation entre l'encadrant et lapersonne, si elle participe à la socialisation,reste simplement un moyen de reconstruire unerelation positive entre l'individu et l'activité detravail. Dans l'IAE, l'encadrant ne fait pas tantde l'insertion au moyen de la relation que del'insertion dans et au moyen du travail de ceuxqui participent à l'acte de production.

"L'ENCADRANT TECHNIQUEN'EST PAS

UN TRAVAILLEUR SOCIAL"

Des arguments d'ordre pragmatique plaidentpour ne pas charger à l'excès la barque de l'en-cadrant. Il a effectivement suffisamment à fairepour ne pas devoir faire, en plus, du travailsocial (accompagnement-logement, aide à larecherche d’emploi, etc.).Précisons notre pensée : ce n'est pas un tra-vailleur social, c'est un travailleur dans le social(ou plus exactement, dans l'insertion).C'est pourquoi il doit coordonner étroitementson action avec les référents sociaux (anima-teurs d'insertion, éducateurs spécialisés, tra-vailleurs sociaux). Ceci fait que deuxcompétences transversales sont essentielles pourl'encadrant technique :- il doit savoir situer sa fonction, tant dans soncontenu que dans ses limites et savoir adapterses décisions en référence au projet de la struc-ture,- connaissant les limites de son rôle, il doit savoirarticuler, communiquer et mettre en réseau lespartenaires internes et externes. C'est ici que sefait le lien entre la composante "technique" dela structure (aider les personnes à se dévelop-per par le travail, parler avec elles de leur tra-vail en référence aux normes de production) etla composante sociale-socioprofessionnelle(aider les personnes à se développer à partir dutravail, parler avec elles de leur travail en réfé-rence à leur projet).

38 39

QU’EST-CE QUE LE MÉTIERD’ENCADRANT TECHNIQUE ?

Les emplois des encadrants techniques sont hétérogènes, au point quel'on peut se demander si l'on a affaire à une base-métier commune.

(1) Nous avons développé cette défi-nition dans un référentiel-métier,mis au point avec l’EFAS Nord-Pas-de- Calais et la FNARS (CIRRIE RégionCentre) qui réalisent des formationsd’encadrants techniques.

(2) Nous insistons sur cette notion decombinaison de savoirs, pour direque le métier d’encadrant techniquen’est pas une juxtaposition de cesmétiers : l’encadrant technique n’estpas, à tel moment, un travail dusocial, puis à un autre moment untuteur-pédagogique, ou bien un tra-vailleur social.

(3) La Loi de lutte contre l'exclusiondésigne clairement cette fonction desas en disant que les publics de l'IAEsont des "personnes rencontrant desdifficultés sociales et professionnel-les particulières - non susceptiblesd'être embauchées par des entrepri-ses classiques et restant exclues dumarché du travail même lorsqu'il estactif."

ANNEXE 3 n ANNEXE 3 n

Page 22: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6

CONTEXTE

A la demande de nombreux Jardins, un travaild’analyse sur les métiers et fonctions des équi-pes d’encadrement évoluant sur les Jardins aété réalisé à partir de 2000.Les objectifs de ce travail était multiples :- établir des fiches de poste communes,- identifier la convention collective la plusappropriée,- chiffrer le coût moyen de ces fonctions,- mieux recruter par une meilleure connaissancede ce métier et des compétences requises,- mettre en place des formations adaptées,- avoir une réflexion commune de fond sur cesdifférentes fonctions.

MÉTHODE

Cinq fonctions ont été identifiées :- Direction/Développement- Gestion/Secrétariat/Administratif- Encadrement technique- Accompagnement social- Animation du réseau d’adhérents.

Ces cinq fonctions ne correspondent pas forcé-ment ni à des équivalents temps plein, ni à despostes salariés classiques, mais sont parfoisconfiés à des bénévoles ou à des salariés encontrat d’insertion.

Une première série de groupes régionaux deJardins se sont tenus :- groupe Grand Est : Mulhouse, le 09/03/2000- groupe Grand Ouest : Libourne, le 14/03/2000- groupe Sud : St-Antonin-Noble-Val, le15/03/2000- groupe Rhône-Alpes : Romans le 21/03/2000- groupe Paris-Nord : Nogent-Le-Rotrou, le28/03/2000.

Ces groupes ont rassemblé près de 80 person-nes. A partir de leurs fiches de postes, organi-grammes, contrats de travail…, elles ont débattuet travaillé au cours de ces réunions sur le métierde maraîcher encadrant.

LE MÉTIER DE MARAÎCHERENCADRANT

Véritable cheville ouvrière des Jardins, les maraî-chers encadrants (notons que les dénomina-tions sont multiples : chef de culture, chefmaraîcher, éducateur technique d’insertion,chef d’exploitation, technicien, encadrant d’in-sertion, animateur technique…) sont à la croi-sée de plusieurs fonctions que nous avonsidentifiées à l’aide des fiches métiers de l’ANPE:- maraîcher horticulteur- éducateur (intervenant technique)- conseiller d’agriculture.Nous retrouvons dans le tableau suivant de syn-thèse des tâches et compétences la diversité deces métiers.Par leur présence en continu sur le terrain etauprès des jardiniers en insertion, les maraî-chers encadrants sont le relais au quotidien duprojet social des Jardins de Cocagne (lutte contrel’exclusion, agriculture biologique, protectionde l’environnement, animation d’un réseaud’adhérents consommateurs citoyens, collabo-ration avec le secteur professionnel local…). Ilssavent par leurs efforts décliner ces convictionsen actions concrètes.

Eléments sur le métier de maraîcher-enca-drant :- Niveau de rémunération moyen en 2000 :7 500 F (de 6 000 à 9 000 F) net- Niveau de rémunération moyen souhaité en2000 : 9 000 à 10 000 F net- En intégrant des équipes limitées en nombre,ils doivent souvent exécuter des tâches qui nesont pas directement de leur ressort (adminis-tration, représentation, transport du personnel…).- Les horaires de travail peuvent être annuali-sées et varier selon la saison- Des astreintes de week-end peuvent être fixéesen saisons (arrosage, ventilation, cueillette, foi-res, marchés…)- En matière de convention collective, on ren-contre trois cas de figure : convention collec-tive agricole, sociale ou aucune conventioncollective.- Peu de maraîchers-encadrants ont le statutcadre.

416 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 6

"L'ENCADRANT TECHNIQUEN'EST PAS

UN FORMATEUR"

Il exerce, comme nous l'avons dit, une fonctionpédagogique. Cependant, cette fonction estbornée par la production elle-même.Nous ne voulons pas dire que production et for-mation seraient difficilement conciliables,notamment si l'on se trouve dans une structurequi se positionne sur des marchés concurrentiels.Nous voulons dire que l'encadrant techniquene peut permettre aux personnes de ne déve-lopper que les compétences techniques ou nontechniques qui sont liées au type de produc-

tion que la structure réalise. Par exemple, il nepourra pas leur apprendre des bases de la cui-sine traditionnelle si l'on est dans une structured'IAE qui fait de la restauration de collectivité.Pour les personnes en insertion, il s'agit doncd'apprendre pour produire mieux et non pasde produire pour apprendre (4). A la différencedu formateur, l’encadrant technique ne peutpas construire des situations de productionexclusivement en fonction de buts pédago-giques. Autrement dit, il n’intervient pas dansun contexte où il s’agit de produire pour former,mais de former pour produire.

40

(4) Ajoutons que, bien que cet aspectrelève de l'accompagnement socio-professionnel, l'encadrant techniquene pourra se désintéresser de l'usageque ces personnes escomptent faireplus tard de ce qu'ils apprennentavec lui.

LE MÉTIER DE MARAÎCHER ENCADRANT

ANNEXE 3 n ANNEXE 4 n

Page 23: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 436 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 642

LISTE DES TÂCHES

Avertissement :La liste des tâches et compé-tences suivante retranscrit cequi a été dit au cours des réuni-ons régionales, mais ne cor-respond pas automatiquementà ce qui est réalisé ou demandéà chacun sur son Jardin. Ilconvint à chaque employeur defixer la fiche de poste et la listedes tâches confiées à son ou sesmaraîchers-encadrants. De plus,le travail du maraîcher-enca-drant s’articule avec les autresfonctions d’une équipe d’enca-drement professionnelle et com-plémentaire. La liste de sestâches s’articule ainsi avec cellesdes autres membres de l’ équipe.

TÂCHES

Techniques

PRODUCTION

ORGANISATION

MAINTENANCE

Sociales

AUPRÈS DES PERSONNES EN INSERTION

COMPETENCES

- Analyse de sol en lien avec le laboratoired’analyse- Plan de culture en agriculture biologique- Préparation des terrains- Choix et fabrication des composts- Achats (semences, plants, engrais, fumures…)- Organisation, mise en place des cultures (sousserre et en plein champ)- Suivi des cultures (arrosage, désherbage, trai-tement…)- Récoltes- Stockage des légumes- Préparation et livraison des paniers (net-toyage, tri, calibrage, conditionnement,transport…) articulé avec le travail de l’ani-mateur du réseau d’adhérent- Sécurité au travail

- Professionnel du maraîchage formé et expé-rimenté- Connaissance des règles de l’agriculture bio-logique (cahier des charges, démarches de cer-tification, de conversion, veille sur lesévolutions…)- Capacité de prise d’initiatives au niveau tech-nique- Capacité de prévision- Capacité d’adaptation (climat, équipe…)- Connaissance de l’informatique (pour utili-sation logiciel de plan de culture, gestion desstocks, mémoire écrite du travail réalisé…)- Connaissance des règles de base en matière desécurité et de premiers secours

- Programmation des travaux journaliers et heb-domadaires- Constitution des équipes de travail- Affectation des tâches à réaliser- Tenue de documents écrits sur les activités,les cultures, la programmation dans le temps- Evaluation des productions réalisées, en fonc-tion des prévisions

- Compétences de chef d’équipe : écouter, déci-der, diriger, organiser, déléguer- Capacité de transmission de consignes

- Entretien des bâtiments, du matériel, du site- Propreté et rangement

- Notions d’entretien, de bricolage, de méca-nique

- Participation à l’élaboration du projet social- Participation au recrutement des jardiniers- Accueil des jardiniers (avec visite de l’exploi-tation)- Mise au travail, transmission des consignestenant compte des difficultés de chacun- Entretien individuel- Evaluation en milieu de travail des jardiniers- Animation des réunions techniques d’équipe- Relations avec les entreprises- Contrôle du respect du règlement intérieur- Contrôle des horaires de travail

- Connaissance des publics en difficulté- Connaissance des pathologies- Gestion des conflits (capacité à travailler souspression)- Technique de l’entretien individuel- Capacités d’identification des problèmes- Dynamique de groupe (briefing, débriefing,réunions, entretiens…)- Capacité à faire appliquer un règlement inté-rieur et des règles

LISTE DES TÂCHES

AU SEIN DE L’ASSOCIATION ET DE L’ÉQUIPE D’ENCADREMENT

Sociales (suite)

AUPRÈS DES PARTENAIRES

Autres

ANIMATION

BUDGETS

- Participer et adhérer au projet associatif- Collaborer activement avec l’équipe en appor-tant sa contribution technique au processusd’insertion des jardiniers- Participer aux réunions techniques, sociales,de CA…- Participer aux évaluations sociales, techniques…

- Connaissance du monde et du fonctionne-ment associatif - Aptitude au travail en équipe pluridiscipli-naire

- Travailler en partenariat avec le secteur pro-fessionnel local de l’AB, avec les travailleurssociaux externes, les partenaires financiers…

- Connaissance des politiques sociales et del’insertion par l’économique- Connaissance des modes de financement dusecteur et des organisations professionnelles

- Participation à l’animation du réseau d’ad-hérents (feuilles de chou, réunions, fêtes, por-tes ouvertes, débats…)- Mise en place d’animations spécifiques- Conception et animation d’activités de diver-sification (transformation, chantier environne-ment, marchés…)

- Technique d’animation- Travail avec des bénévoles- Méthodologie de projet

- Participation à l’élaboration du budget d’in-vestissement annuel (et au démarrage au pland’investissement pluriannuel), prospection,devis, concurrence- Gestion de compte spécifique de fonctionne-ment (achats semences, plants, intrants, petitsmatériels…)- Gestion d’une caisse en espèces, pour lesdépenses quotidiennes,- Responsabilité des pièces comptables (bor-dereaux de livraison, justificatifs, achats…)

- Connaissance des budgets et de la compta-bilité : budget de fonctionnement, d’investis-sement, bilan, trésorerie, gestion d’une caisse

D’autres qualités relevant davantage d’une attitude générale, ont étéexprimées sur la fonction de maraîcher encadrant dans un Jardin deCocagne. Citons l’engagement, le militantisme, la neutralité, la réserve,le calme, être sécurisant, respectueux, naturel, ouvert, disponible,tolérant, rigoureux, stable personnellement et socialement.Il apparaît dans les consultations régionales qu’on ne fait pas cemétier par hasard et que cette orientation résulte d’un choix de vie.Si l’on ajoute la pression permanente et la culture du mouvementpropre au Jardin (climat, saisons, légumes, accidents et rotations deculture en rotation des personnes en insertion, des adhérents…), ilapparaît que nous construisons de la stabilité et produisons de l’in-sertion en déstabilisant sans cesse les maraîchers encadrants.Il semble alors d’autant plus important de se former en permanence(réunions, lecture, formation…) pour tenir le coup. Cette fonction ne

semble pas pouvoir être assumée à long terme si les intéressés n’ontpas la possibilité de prendre du recul et de réfléchir, voire d’intellec-tualiser leur fonction. Ou peut-être, comme le dit l’un d’entre eux,de “se mettre en capacité de prendre et de donner du plaisir, d’êtreferme et joyeux” !En tout cas, lorsque l’on demande à des personnes de rassemblerautant de qualités, cela mérite de réfléchir au niveau de chaque Jardinet du réseau à un plan de carrière et à des formations enfin reconnuespour ce métier de maraîcher encadrant !

Fait à Besançon, le 21/04/2000Par Jean-Guy Henckel, directeur du Réseau CocagneRetranscrit par Anne-Gaëlle Marcy (permanente du Réseau) en sep-tembre 2003 avec quelques modifications.

ANNEXE 4 n ANNEXE 4 n

Page 24: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6

TECHNIQUE :

- Implantation du site

- Plan de culture

- Analyse de sol

- Irrigation

- Organisation générale agricole

- Parrainage technique agricole

- Traction animale

- Environnement

-…

D'AUTRES PERSONNES PEUVENT INTERVENIR DANS D’AUTRES DOMAINES :

- Expertise générale : sociale, financière, organisationnel-le, de gestion, relation partenaires, relation d’équipe,relation CA…

- Coaching des directeurs

- Management, communication interne et externe

- Stratégie financière et recherche de fonds

- Animateur adhérent

456 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 6

A. – DEFINITION DU POSTEResponsabilité de Production- Analyse et préparation des sols,- Choix et fabrication des composts,- Approvisionnement (semences, plants, engrais, fumures),- Organisation et mise en place des cultures bio sous serre et en plein champ (plan de culturebio),- Arrosage, désherbage, traitement,- Récoltes, nettoyage, tri, calibrage, conditionnement et livraison,- Stockage.

D’organisation- Programmation des travaux journaliers et hebdomadaires,- Constitution des équipes de travail,- Rapprochement réalisé / prévisions,- Entretien et maintenance bâtiment, matériel et site,- Sécurité au travail,- Participation au montage du budget et gestion d’un budget spécifique.

D’intervention sociale- Participation au projet social et professionnel des salariés en insertion,- Mise au travail et suivi, transmission des consignes en tenant compte des difficultés de chacun,faire respecter le règlement intérieur,- Evaluation des salariés en milieu de travail,- Relation avec les partenaires et notamment la profession agricole,- Contrôle des horaires et présences.

Autres- Participer au projet associatif,- Participer à l’animation du réseau d’adhérents (feuilles d’informations, événements sur sites…),- En alternance, prise en charge de l’arrosage du week-end si les conditions climatiques l’exigent.

B. – APTITUDES ET NIVEAU DE QUALIFICATIONBTA / BTSA – Certificat de spécialisation en maraîchage biologique. Qualités humaines et relationnelles pour l’encadrement des personnes en difficultés sociales. Sens de l’organisation, capacité à travailler en équipe et à prendre des initiatives. Connaissance de l’informatique (plan de culture).Notions d’entretien et de bricolage.

C. – CONDITIONS GENERALESEmployeur : association des JardinsDurée : temps pleinContrat : CDISalaire brut mensuel : 2 000 euros

44

EXEMPLE D’UNE FICHE DE POSTE DEMARAÎCHER-ENCADRANT

Sous la responsabilité du Directeur et dans le cadre d’une équipe pluridisciplinaire

DOMAINE D’INTERVENTION TECHNIQUE DES PERSONNES RESSOURCES

DU RÉSEAU COCAGNE

ANNEXE 5 n ANNEXE 6 n

Page 25: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

6 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6

GLOSSAIRE

BEPA : Brevet d’Études Professionnelles Agricoles - niveau VBPA : Brevet Professionnel Agricole - niveau VBP4 : Brevet Professionnel - niveau IVBPREA : Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole - niveau IVBTA : Brevet de Technicien Agricole - niveau IVBTSA : Brevet de Technicien Supérieur Agricole - Niveau IIICFA : Centre de Formation par ApprentissageCFPPA : Centre de Formation Professionnelle et de Promotion AgricoleCFP : Centre de Formation et de Promotion des Maisons Familiales et RuralesCGEA : Conduite et Gestion de l’Exploitation AgricoleCS: Certificat de Spécialisation, accessible après un diplôme de niveau IV ou V selon les spécialitésIREO : Institut Rural d’Éducation et d’OrientationLEGTA : Lycée d’Enseignement Général et Technologique AgricoleLPA : Lycée Professionnel AgricoleMFREO : Maison Familiale Rurale d’Éducation et d’OrientationUCARE : Unité Capitalisable d’Adaptation Régionale ou à l’Emploi

FORMATION PROFESSION-NELLE POUR ADULTE

BPREABrevet Professionnel Responsabled’Exploitation Agricole – niveau IV

Formation pour adulteS’obtient en 1 200 h en centre de formation avecun complément de stage pratique. Deux annéesd’activités professionnelles sont nécessaires aumoment de la dernière évaluation pour avoiraccès au diplôme.Actuellement, quelques établissements propo-sent cette formation en l’orientant principale-ment sur l’agriculture biologique ; d’autresproposent seulement une ou plusieurs UCARES(Unité Capitalisable d’Adaptation Régionale ouà l’Emploi) d’une durée de 40 ou 80 heures cha-cune.

CSCertificat de Spécialisation (ne donnepas droit aux aides à l’installation)

Titulaire d’un diplôme agricole ou vous avezune expérience professionnelle dans le domaineagricole d’au moins 2 ans ; plusieurs spéciali-sations en agriculture biologique sont accessibles.Conduite de productions en agriculture bio-logique et commercialisation.Formation de niveau IV, destinée aux personnesayant un diplôme d’un niveau au moins égal auBac Professionnel ou BPREA, ou une expérienceprofessionnelle acquise avant la formation ou encours de formation et qui souhaitent s’installer ouse reconvertir en agriculture biologique.

560 heures en centre complétées par un stagepratique (Bases techniques et réglementaires etrésultats économiques spécifiques à l’agricul-ture biologique traités).

Spécialisation d’Initiative LocaleA voir en région – valable si centré sur laconduite de l’exploitation en bio.

FORMATION INITIALE PARLA VOIE SCOLAIRE

BTSABrevet de Technicien Supérieur AgricoleFormation à dominante agriculture biologique.

FORMATION PAR LA VOIE DE L’APPREN-TISSAGEExiste encore peu en agriculture biologiquenotamment au niveau requis pour encadrer surun Jardin de Cocagne ; un BTSA (Auch) estcependant possible en apprentissage mais nonspécialisé en agriculture biologique.

DIPLÔMES D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEURCertificat d’Etudes SupérieuresCertificat d’Etudes Supérieures en agricul-ture biologique (ENITA Clermont-Ferrand)Ou d’autres Certificats d’Etudes Supérieuresproposés par plusieurs écoles d’ingénieurs, avecmodule en agriculture biologique et stage surce sujet.

Formation de 14 semaines réparties sur l’an-née avec alternance de stages, accessible auxtitulaires d’un diplôme d’ingénieur ou équi-valent de niveau II.

46 47

POUR EN SAVOIR PLUS SUR LA FORMATIONEN AGRICULTURE BIOLOGIQUE

SIGLIER, CONTACTS, RESSOURCES

CONTACTS

CNRABCentre National de Recherche en AgricultureBiologique (Missions : collecte, traitement etdiffusion de l’information en AB, principale-ment dans les domaines technique, économique,mais aussi scientifique.)ENITA de Clermont-FerrandMarmilhat - 63370 LEMPDESTél. 04 73 98 13 15 - Fax 04 73 98 13 98E-mail : [email protected] Web : www.agribio.com

FORMABIORéseau des établissements de formation àl’agriculture biologiqueCFPPA RennesBP 25 - 35650 LE RHEU CEDEXContact : Jean-Marie MORINTél. 02 99 60 87 77 - Fax 02 99 60 80 69E-mail : [email protected] Web : www.educagri.fr/reseaux/resthema/agribio/sommaire.htm

Ministère de l'Agriculture, de l’Alimentationet de la Pêche78, rue de Varennes - 75349 PARIS 07 SPTél. 01 49 55 49 55

E-mail : [email protected] Web : www.agriculture.gouv.frPour les aspects Formation : voir Enseignement,rubrique Formabioou www.educagri.fr (site web de l’enseigne-ment agricole français)Pour la Réglementation, consulter la Direction desPolitiques Economique et Internationale, bureaudes signes de qualité et de l'agriculture biolo-gique: 3, rue Barbet-de-Jouy - Tél. 0149554983

SRFD(Services Régionaux de la Formation et duDéveloppement) de votre région

RESSOURCES

Ouvrages :- “Où trouver des formations spécialisées enAgriculture Biologique ?”CNRAB

- “Se former en agriculture biologique”Educagri-Editions26, bd Petitjean - BP 87999 - 21079 Dijon CEDEXTél. 03 80 77 25 25

DESCRIPTIF DES FORMATIONSRECOMMANDÉES

POUR UN MARAÎCHER-ENCADRANT DANS UN JARDIN DE COCAGNE

ANNEXE 7 n ANNEXE 8 n

Page 26: 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un ... · 6 RESEAU COCAGNE - La production mara^îchère BIO dans un Jardin de Cocagne 6 1 LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE BIO DANS

6 RESEAU COCAGNE - La production maraî̂chère BIO dans un Jardin de Cocagne 648

CONSTRUIRE SON PLAN DE CULTURE

C’EST RÉPONDRE AUX QUATRE QUESTIONS :

QUOI ?Quelles cultures ?Quelles variétés ?

COMBIEN ?Nombre d’équivalent-parts

Fréquence d’un même légume

QUAND ?Quelles dates demise en place ?

OÙ ?Sur quelles parcelles ?

Recensement deslégumes prioritairement

consommés

Cohérence avec lesmoyens humains et

matériels mis en œuvre

Cohérence avec lesconditions

pédoclimatiques et lesmoyens mis en œuvre

Assolement tenantcompte des rotations

Productions à mettreen place

Quantités à produire Choix des variétés Dates de semis

Répartition des cultures

TABLEAU PRÉVISIONNEL DE PRODUCTION

CALENDRIER PRÉVISIONNEL DE PRODUCTION

Rassemble les données

Transcription visuelle

Enregistrement des données de l’année précédente sur des fiches par culture tenues quotidiennement = mémoire écrite

ANNEXE 9 n