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à metz LE GRAND ENTRETIEN danielle bori « Mesurer les ... · Danielle Bori : « Nous poursuivons la semaine de quatre jours et demi car nous y sommes favorables. Il y a des pistes

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Page 1: à metz LE GRAND ENTRETIEN danielle bori « Mesurer les ... · Danielle Bori : « Nous poursuivons la semaine de quatre jours et demi car nous y sommes favorables. Il y a des pistes

Metz MétropoleLundi 4 Septembre 2017 MTZ 81

> Corny, en page 10.

Elles’écroule tout à coup

Elle remportele 1er prix

> Maizières, en page 12.> Arriance, en page 11.

Ils retrouvent leur école

Vous abordez l’orchestra-tion de votre dixième rentréescolaire. Stressant ?

« Ce qui est stressant ce sontles jours qui précèdent, lorsqueles travaux ne sont pas terminés.Mais les services de la ville et lesentreprises sont très mobilisés.En ce qui concerne les effectifsnous sommes stables. Nousaccueillons 9 759 élèves. Nouscomptons dix ouvertures pourdeux fermetures. »

Cette rentrée 2017 a un goûtparticulier ?

« La nomination d’un nouveauministre et plusieurs annonces dedernier moment ne nous facili-tent pas cet te rent rée .Onannonce le dédoublement descours préparatoires et on n’enmesure pas les conséquences. Enplus, on rouvre le débat sur lesrythmes scolaires. Pour nous, cene sont pas de bonnes nouvel-les.»

Pourquoi avoir voulu con-server la semaine de quatrejours et demi ?

« On poursuit car nous y som-mes favorables. Ensuite le décretdate du 27 juin et on ne peutréorganiser un service en deuxsemaines. L’organisation d’unerentrée scolaire commence par lacampagne d’inscription au moisd’avril.»

Avez-vous subi un contre-feu des parents et des ensei-gnants ?

«Les conseils d’écoles ontdonné des avis : beaucoup sontfavorables au retour aux quatrejours. Mais je n’ai pas d’argumen-taire derrière. Le seul argument dela fatigue des enfants, car il n’y apas de coupure le mercredi, nepeut être satisfaisant.»

Vous restez ancrée sur vospositions ?

« Je pense que la réformePeillon répond davantage auxrythmes biologiques pour lesapprentissages particuliers desenfants en difficulté ; même sielle n’est pas parfaite. Quand jelis tout ce qui s’écrit sur la chro-nobiologie, la semaine de quatrejours n’est pas favorable. Leretour aux quatre jours défavoriseles enfants les plus fragiles.L’école est importante pour cons-truire leur avenir. Aujourd’hui, onassiste à une déscolarisation ins-titutionnelle. On rouvre un débatqui a déjà eu lieu. »

Quelles analyses faites-vousde l’année écoulée de lasemaine des quatre jours etdemi ?

« Parallèlement à sa mise enplace, nous avons élaboré le pro-jet éducatif de territoire. Nousavons pensé l’éducation par rap-

port au temps de l’enfant. À Metzplus de 28 % des enfants ontaccédé à des activités périscolai-res, 70 % sur l’ensemble de laFrance. »

Le gel des contrats aidésimpacte également l’organisa-tion du périscolaire ?

« À Metz, nous avons fait appelaux associations. Pour celles quiont fait le compte, ce sont auminimum 25 emplois perdus uni-quement pour le périscolaire du

soir. Et je ne parle pas des associa-tions sportives et culturelles. »

La ville de Metz pourra-t-elle les pérenniser ?

« Les associations se retour-nent vers les collectivités pourtrouver des solutions.

Vingt cinq personnes sans tra-vail, ce n’est pas rien. Et les dota-tions d’État sont en baisse. Je pense que ces emplois aidésdevraient être pérennisés, il fau-dra se donner les moyens de ses

a m b i t i o n s . C e l a d e m a n d eréflexion. »

Le dédoublement des coursprimaires (CP) en réseaud’éducation prioritaire plus(REP +), s’est révélé être uncasse-tête ?

« Nous avons ouvert cinq clas-ses de CP de douze élèves. Il afallu les équiper de mobilier, devidéos projecteurs. Nous avonsinvesti 40 000 €. Nous n’avonspas eu de problème de locaux

cette année. Ça va coincer quandla mesure couvrira les écoles enréseau d’aide prioritaire.

On trouvera des solutions,nous avons un an pour réfléchir.Puis quand arrivera la deuxièmevague qui s’étend au CE1 nousaurons des soucis d’espace. »

Le gouvernement a promisdes aides financières ?

« Le gouvernement a annoncé220M€ d’aides, mais on ne con-naît toujours pas les modalitéspour les obtenir.»

Chaque année, à l’écoleDebussy, la scolarisation desenfants du camp de Blida sefait « à l’arrache ». Quellessont les dispositions prisespour éviter les démarches dedernières minutes ?

« À Debussy, il y a une ouver-ture d’une unité pédagogique pour élèves allophones arrivants( U P E 2 A ) q u i p e r m e t t r ad’accueillir 25 enfants. Les postesdépendent de l’Éducation natio-nale et tout ce qui concerne Blidarelève de la Préfecture. La ville estd’accord pour inscrire un accueilscolaire.»

Propos recueillis par Anne RIMLINGER-

PIGNON

LE GRAND ENTRETIEN danielle bori

« Mesurer les conséquences des annonces »

L’adjointe aux affaires scolaires de Metz, Danielle Bori assure sa dixième rentrée scolaire. Pas de stress mais des contingences gouvernementales qui obligent la commune à entamer de nouvelles réflexions pour 2018.

Danielle Bori : « Nous poursuivons la semaine de quatre jours et demi car nous y sommes favorables. Il y a des pistes d’amélioration àapporter à cette réforme, nous ne reviendrons pas à la semaine des quatre jours sans réflexion. » Photo Olivier Toussaint

Rien n’est fait, mais il y pense fiévreusement. L’été a été profitableà Jérémy Aldrin. À 34 ans, le conseiller municipal messin semblede plus en plus impatient d’en découdre sur la scène politique

mosellane. De droite, revendiquant une filiation gaulliste, l’élu seraiten train de constituer une liste pour les prochaines élections sénatoria-les. Joint hier, Jérémie Aldrin n’a pas démenti cette information : « Maréflexion est bien avancée, mais je continue à peser le pour et le contre.Si j’y allais, ce serait pour porter une idée de renouvellement et une listevraiment représentative de la Moselle et formée de gens d’expérience,mais qui n’ont encore jamais été candidats aux sénatoriales. »

Audacieux, Jérémy Aldrin se jetterait dans la fosse aux lions ens’engageant dans ces élections au suffrage indirect. En effet, il seretrouverait le 24 septembre prochain, face à des barons de la politiquecomme François Grosdidier, Jean-Louis Masson, Philippe Leroy, Jean-Pierre Masseret ou, encore, Jean-Marc Todeschini, tous élus et réélusdepuis des lustres et peu disposés à lâcher leur siège moelleux au Palaisdu Luxembourg.

Une bagarre de gros bras qui n’effraye pas l’empressé Jérémy Aldrin,auteur d’un livre paru aux Éditions des Paraiges et intitulé Une certaineidée de Metz, où il dévoile, cette fois, ses ambitions pour les prochainesélections municipales à Metz. « Si je vais aux sénatoriales, ce n’est pascontre l’un ou l’autre, mais "pour" défendre un programme, dit-il. Jepense que la droite, dans son ensemble, doit faire un travail derefondation et ne pas abandonner à La République en marche (LRM), lerenouveau politique. » Un rajeunissement qu’il entend incarner et sanssoutien d’aucun parti, pour le moment. Hardi et risque-tout.

Thierry FEDRIGO.

POLITIQUE élections sénatoriales du 24 septembre

Sénatoriales : Jérémy Aldrin y penseLe conseiller municipal d’opposition messin, Jérémy Aldrin, est revenu de vacances avec des projets plein la tête, dont celui, peut-être, de se présenter aux prochaines élections sénatoriales. L’élu, de droite, serait en train de constituer une liste.

Enseignant-chercheur, Jérémy Aldrin siège au conseil municipalde Metzoù il a formé un groupe dissidentavec Christine Singer après avoir été élu sur la liste UMP de Marie-Jo Zimmermann aux élections municipales de 2014. Il est également conseiller communautaire à Metz-Métropole.Photo Archives RL.

A 60 ans, Danielle Bori se sent toujoursportée par des valeurs fondamentales. Qu’ellerépète à souhait : « Égalité, justice, paix, soli-darité ». Les convictions pour lesquelles elles’est engagée au Parti Communiste, il y a vingtans. Aujourd’hui, le parti bat de l’aile, maiselle reste persuadée qu’il y a toujours descombats à mener « à l’heure où les inégalitésse creusent ». Elle n’est pas du genre à quitter lenavire quand il prend l’eau. Elle ne lâche rien.Sur aucun sujet. Fidèle. Fidèle encore à l’équipequ’a constituée Dominique Gros. Jusqu’à quelpoint ? Alors que le conseil municipal sereconstitue après le départ du premier adjointRichard Lioger et de l’élu chargé de la déléga-

tion sportive, Belkhir Belhaddad vers le mou-vement En marche. Évidemment, les premièresmesures gouvernementales ne peuvent ravirune élue communiste qui affirme sa méfiance.« Jusqu’à présent le maire a su garder unecohésion au sein de la majorité, affirme Danielle Bori. Mais, forcément, le débat natio-nal va s’immiscer au sein du local, forcément« il y a des mesures, comme les contrats aidés,qu’il faudra dénoncer. » La sagesse lui con-seille de ne rien présager de la suite. « Mais ellen’entend pas se taire pour autant ». « Il y atrois choses qui me guident en politique :« Avoir beaucoup de conviction, pas trop decertitudes et beaucoup d’humilité ».

Communiste, encore et toujours

Danielle Bori, expliqueque la municipalité va

être obligé de « rouvrir undébat qui a déjà eu lieu.On détricote ce qu’on a

déjà tricoté ».

la phrase« En neuf ans,

on a changétrois fois de

rythme scolaire.C’est contraire

à l’éducationpour laquelle il

faut de laconstance »

Le budget de fonctionnement concer-nant la rentrée scolaire à

Metz s’élève à 6 M€.« Dont 320 000 € de

dotations aux écoles, 1,2M€ sont investis pour la

restauration scolaire et1,8 M€ pour le

périscolaire du soir »,indique Danielle Bori.

« Nous avons égalementun budget

d’investissement de 3M€,souligne Danielle Bori

dont 150 000€ sont réservés à la sécurisa-

tion des bâtiments, 1,7M€ à l’amélioration du

cadre de vie.Et 1M€ destinés à la mise en

accessibilité des bâtiments.

le chiffre

6

• Naissance : le 28juillet 1957 à Audun-le-Tiche

• Encartée au PartiCommun i s t e depu i s1977.

• Profession ; infirmièreen psychiatrie.

• Retraitée depuis lemois de janvier 2017.

• Conseillère munici-pale à Metz depuis 2001.7 ans dans l’opposition.

• Elue depuis 2008 dansl’équipe de DominiqueGros, Danielle Bori estcahrgée de l’Enfance,l’éducation et les familles.

Quelques repères

L’exposition d’Alain Klein-mann s’inscrit dans le

cadre des Journées européen-nes de la Culture juive (JECJ).Intitulée "Voyageurs du temps", elle épouse parfaitement leprogramme 2017 qui sedécline autour du thème des« diasporas », souligne ClaudeJacob, membre du bureau decette association.

Alain Kleinmann, peintre,vit à Paris, expose aux quatrecoins du monde, un universdans lequel les photos, leslivres, les objets retrouvésracontent une histoire, des his-toires, « la peinture est polysé-mique », insiste-t-il.

En quoi, cette expositionreflète-t-elle le thème desdiasporas ?

A l a i n K l e i n m a n n e tClaude Jacob : « Diasporasignifie révélation, mais égale-ment dispersion, dissémina-tion. C’est l’histoire de gensqui sont obligés de partir, maisqui, à travers ces voyages, cespériples retrouvent toujoursune révélation. C’est aussi leproblème des réfugiés actuels,il y a toujours quelque chosede pénible. »

Voyageur du temps - telest l’intitulé- vous travaillezessentiel lement sur lamémoire ? Votre histoire ?

« Je suis un vieux peintre. Jene sais pas si un peintre tra-vaille sur sa thématique. »

La photo, la couleur sépiasont quasi omniprésentesdans votre œuvre… ?

« Je suis issue d’une famillequi a fui de pays en pays pen-dant la guerre. J’ai donc trèspeu de vraies photos. Je mesuis senti le devoir de recréer legrenier que je n’ai pas eu. Unjour, j’ai eu un sac de photos

légué par une tante russe.L’une d’elle, présentait l’Arméerouge, je me suis senti lié avecl’une de ces personnes. Et lafonction poétique m’a laissédivaguer sur cette thématique.J’ai collé la photo sur une toileet j’ai travaillé. C’était un épi-sode bouleversant. »

Le sens de la transmis-sion ?

« C’est vrai pour les photos,les objets, les vieilles lettres.J’ai parcouru les marchés auxpuces. J’ai intégré les objetsaux matériaux de mon travail,huiles, brosses… Tous lesobjets sont devenus des élé-ments de vocabulaire, des frag-ments de mémoire. Et chaquetechnique, bronze, encres surpapier signifie quelque chose.La relation avec les matériauxdonne une offre de paroles dif-férentes. »

Que voulez-vous expri-mer ?

« Rien. C’est trop compli-qué, c’est à la fois mon histoireet celle des hommes. »

De la Shoah ?« Je ne suis pas persuadé.

L’être humain est une multi-tude. La peinture, c’est uneémotion dans laquelle onentre. Ce que j’aime, c’est nepas fermer le sens. Bien sûr, j’aiune histoire, mais ça me met-trait mal à l’aise de sursouli-gner cette histoire. »

Propos recueillis par AnneRIMLINGER-PIGNON

Alain Kleinmann affichera également ses œuvres au Musée de la Cour d’or du 8 décembre au 26 février, dans l’exposition : "Traces d’exils et de lumière"

EXPOSITION à metz

Alain KleinmannVoyageur du tempsAlain Kleinmann expose ses œuvres du 4 septembre au 20 octobre aux Archives municipales dans le cadre des JECJ.

Alain Kleinmann : « La peinture est polysémique. Ce quej’aime, c’est de ne pas fermer le sens ». Photo Olivier TOUSAINT

Les Journées européennes de la Culture juive se sont ouverteshier après-midi au théâtre de Metz. En musique, s’il vous

plaît, avec un programme de chansons d’amour en exil. Lethème est donné, pour le festival des Journées européennes dela Culture juive qui se prolonge durant quatre mois, deseptembre à décembre. Colloques, expositions, théâtre, littéra-ture se conjuguent à Metz et sur l’ensemble des villes deLorraine. L’association Journées européennes des Culturesjuives en Lorraine (JECJ), porteuse de l’événement, décline ceprogramme 2017 autour des Diasporas, qui récapitulent lesexpériences, bimillénaires, plurielles et souvent cruelles desexils. Les manifestations prônent la connaissance les échangeset le partage.

Diasporas, le coup d’envoi en musique

Isabelle Georges, au chant, et Jeff Cohen, au piano, ontrendu hommage à des compositeurs juifs allemands et

autrichiens lors d’un concert intitulé, Chansons d’amouren exil. Photo Olivier Toussaint