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454 CONGRÈS DE L’ADELF : « ENVIRONNEMENT ET SANTÉ » Conclusion : Les déchets médicaux des établissements de moins de 20 lits, de cabinets médicaux et de labo- ratoires sont traités par les municipalités des arrondissements et cette situation pose problème. On a constaté aussi des lacunes vis-à-vis de l’éducation du personnel responsable. Dans beaucoup d’hôpitaux, la distinction de déchets médicaux et domestiques n’est pas claire. Dans les établissements de santé, les lieux de la collecte ne sont pas conformes aux décrets. Comme il y a seulement un incinérateur pour les déchets médicaux, le coût de transport cause un problème. Par ailleurs, on n’a pas de système de collecte des déchets des cabinets médicaux. A9 Les risques de la nature pour la santé GILLET M., GUIGON S., JACQUES-JOUVENOT D. Laboratoire de Sociologie et d’Anthropologie, Université de Franche-Comté (LASA-UFC). L’échinococcose alvéolaire est une maladie parasitaire contractée par la consommation d’aliments crus (petits fruits, salades...) souillés par les excréments de renards, de chiens ou de chats contaminés par le ver échinocoque. La région de Franche Comté est particulièrement touchée par la maladie et de ce fait, a fait l’objet d’un question- nement sur les modifications éventuelles des pratiques alimentaires des acteurs. Objectifs : L’objet de notre propos consiste à montrer que la compréhension du rapport au risque liée à une zoo- nose, telle l’échinococcose alvéolaire, passe par la compréhension des représentations de l’espace. Méthodes : L’approche qualitative et intergénérationnelle, réalisée à partir d’une enquête par entretiens approfondis auprès de 100 interviewés, met en évidence la non-corrélation entre représentations du risque et comportements face au risque. En effet, aux mêmes représentations des risques, correspondent des pratiques différentes : change- ment total des pratiques, changement partiel, aucun changement. Résultats et conclusion : Nous montrons que l’espace naturel est une catégorie construite par les acteurs. En effet, les limites de cet espace naturel ne sont pas les mêmes pour tous : pour certains l’espace naturel est délimité par la barrière du jardin, pour d’autres par la lisière du bois et pour d’autres encore il est illimité. Les représentations du risque varient en fonction de ces qualifications des espaces naturels. Ces qualifications de l’espace produisent des représentations de pratiques à risque ou non qui s’accompagnent des catégories sain/malsain, naturel/artificiel, sauvage/domestique. A10 Effet de l’urbanisation sur la répartition spatio-temporelle des phlébotomes ( Diptera psychodidae) dans la région de Marrakech, Maroc BOUSSAA S., BOUMEZZOUGH A. Laboratoire d’Écologie Animale Terrestre, Département de Biologie, Faculté des Sciences, Semlalia, BP 2390, Marrakech, Maroc. Les phlébotomes sont vecteurs de diverses affections humaines et animales, notamment les leishmanioses. Au Maroc, comme dans la plupart des pays du pourtour méditerranéen, les leishmanioses constituent un important problème de santé publique. La situation leishmanienne au Maroc est devenue préoccupante dès les années 1970, et continue à l’être jusqu’à nos jours. Avec les pratiques agro-sylvo-pastorales, les aména- gements hydrauliques, la surpopulation, les migrations, etc., la maladie a pris beaucoup plus d’ampleur ces dernières années. Objectifs : Notre objectif est l’étude de l’effet de l’urbanisation qui constitue une action anthropique importante sur la répartition des phlébotomes vecteurs. Méthodes : La capture des phlébotomes a été effectuée à l’aide de pièges adhésifs, installés en fin d’après-midi dans différentes stations urbaine et périurbaine de Marrakech (31°36’N, 8°02’W, 471 m d’altitude), puis relevés le lendemain matin. Les variations de la densité, la richesse spécifique et le sex-ratio des populations de phlébo- tome en fonction des travaux d’aménagement d’une route sont suivis. Après traitement des échantillons et identi- fication des espèces, on a inventorié des espèces de G. Phlebotomus renfermant les vecteurs de leishmanioses et de G. Sergentomyia qui n’a pas d’intérêt épidémiologique pour l’homme. Résultats : Les résultats montrent l’effet de l’urbanisation pour limiter la biodiversité et la distribution des popu- lations de phlébotomes dans l’espace, entre les zones urbaine et périurbaine et dans le temps, avant et après les travaux d’aménagement. Les phlébotomes se trouvant face à un milieu défavorable pour l’établissement d’un gîte productif, seules les espèces capables de résister à des conditions difficiles sont sélectionnées. Phlebotomus papa- tasi, vecteur de la leishmaniose cutanée zoonotique au Maroc, a montré une résistance importante aux modifica- tions de l’environnement. Conclusion : L’urbanisation et l’aménagement des milieux sauvages peut être un moyen relativement efficace pour la lutte contre les vecteurs des maladies parasitaires.

A9 - Les risques de la nature pour la santé

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Page 1: A9 - Les risques de la nature pour la santé

454 CONGRÈS DE L’ADELF : « ENVIRONNEMENT ET SANTÉ »

Conclusion : Les déchets médicaux des établissements de moins de 20 lits, de cabinets médicaux et de labo-ratoires sont traités par les municipalités des arrondissements et cette situation pose problème. On a constatéaussi des lacunes vis-à-vis de l’éducation du personnel responsable. Dans beaucoup d’hôpitaux, la distinctionde déchets médicaux et domestiques n’est pas claire. Dans les établissements de santé, les lieux de la collectene sont pas conformes aux décrets. Comme il y a seulement un incinérateur pour les déchets médicaux, lecoût de transport cause un problème. Par ailleurs, on n’a pas de système de collecte des déchets des cabinetsmédicaux.

A9Les risques de la nature pour la santé

GILLET M., GUIGON S., JACQUES-JOUVENOT D.Laboratoire de Sociologie et d’Anthropologie, Université de Franche-Comté (LASA-UFC).

L’échinococcose alvéolaire est une maladie parasitaire contractée par la consommation d’aliments crus (petitsfruits, salades...) souillés par les excréments de renards, de chiens ou de chats contaminés par le ver échinocoque.La région de Franche Comté est particulièrement touchée par la maladie et de ce fait, a fait l’objet d’un question-nement sur les modifications éventuelles des pratiques alimentaires des acteurs.Objectifs : L’objet de notre propos consiste à montrer que la compréhension du rapport au risque liée à une zoo-nose, telle l’échinococcose alvéolaire, passe par la compréhension des représentations de l’espace.Méthodes : L’approche qualitative et intergénérationnelle, réalisée à partir d’une enquête par entretiens approfondisauprès de 100 interviewés, met en évidence la non-corrélation entre représentations du risque et comportementsface au risque. En effet, aux mêmes représentations des risques, correspondent des pratiques différentes : change-ment total des pratiques, changement partiel, aucun changement.Résultats et conclusion : Nous montrons que l’espace naturel est une catégorie construite par les acteurs. En effet,les limites de cet espace naturel ne sont pas les mêmes pour tous : pour certains l’espace naturel est délimité parla barrière du jardin, pour d’autres par la lisière du bois et pour d’autres encore il est illimité. Les représentationsdu risque varient en fonction de ces qualifications des espaces naturels. Ces qualifications de l’espace produisentdes représentations de pratiques à risque ou non qui s’accompagnent des catégories sain/malsain, naturel/artificiel,sauvage/domestique.

A10Effet de l’urbanisation sur la répartition spatio-temporelle des phlébotomes (Dipterapsychodidae) dans la région de Marrakech, Maroc

BOUSSAA S., BOUMEZZOUGH A.Laboratoire d’Écologie Animale Terrestre, Département de Biologie, Faculté des Sciences, Semlalia, BP 2390,Marrakech, Maroc.

Les phlébotomes sont vecteurs de diverses affections humaines et animales, notamment les leishmanioses.Au Maroc, comme dans la plupart des pays du pourtour méditerranéen, les leishmanioses constituent unimportant problème de santé publique. La situation leishmanienne au Maroc est devenue préoccupante dèsles années 1970, et continue à l’être jusqu’à nos jours. Avec les pratiques agro-sylvo-pastorales, les aména-gements hydrauliques, la surpopulation, les migrations, etc., la maladie a pris beaucoup plus d’ampleur cesdernières années.Objectifs : Notre objectif est l’étude de l’effet de l’urbanisation qui constitue une action anthropique importantesur la répartition des phlébotomes vecteurs.Méthodes : La capture des phlébotomes a été effectuée à l’aide de pièges adhésifs, installés en fin d’après-mididans différentes stations urbaine et périurbaine de Marrakech (31°36’N, 8°02’W, 471 m d’altitude), puis relevésle lendemain matin. Les variations de la densité, la richesse spécifique et le sex-ratio des populations de phlébo-tome en fonction des travaux d’aménagement d’une route sont suivis. Après traitement des échantillons et identi-fication des espèces, on a inventorié des espèces de G. Phlebotomus renfermant les vecteurs de leishmanioses etde G. Sergentomyia qui n’a pas d’intérêt épidémiologique pour l’homme.Résultats : Les résultats montrent l’effet de l’urbanisation pour limiter la biodiversité et la distribution des popu-lations de phlébotomes dans l’espace, entre les zones urbaine et périurbaine et dans le temps, avant et après lestravaux d’aménagement. Les phlébotomes se trouvant face à un milieu défavorable pour l’établissement d’un gîteproductif, seules les espèces capables de résister à des conditions difficiles sont sélectionnées. Phlebotomus papa-tasi, vecteur de la leishmaniose cutanée zoonotique au Maroc, a montré une résistance importante aux modifica-tions de l’environnement.Conclusion : L’urbanisation et l’aménagement des milieux sauvages peut être un moyen relativement efficace pourla lutte contre les vecteurs des maladies parasitaires.