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financement du developpement de nou- veaux medicaments, qui cotitent aujour- d’hui dix fois plus cher a inventer qu’ il y a dix ans. Pour continuer a figurer honorable- ment sur le marche mondial du medica- ment, atteindre la taille critique est incon- tournable. Comme dans I’ industrie du diagnostic in vitro, les fusions de ces dernieres annees ont vu se constituer de nouveaux groupes qui deviennent reellement concurrentiels dans le developpement de medicaments de haute technologie et pourront notam- ment satisfaire a des reglements de plus en plus stricts, telle la fameuse (( amelioration du service medical rendu )) (ASMR), qui conditionne (surtout) le prix de vente auto- rise, celui qui est rembourse. La branche pharmacie d’Aventis (Aventis Pharma) connait une progression satisfai- Sante (+ 7 % en 1999 et 75 % de ses ventes). Le siege social est Schiltigheim, pres de Strasbourg, entre Francfort (Hoechst) et Antony (RPR), dans la vallee rhenane des q’biotechs * francaises, alle- mandes et suisses. JiJrgen Dormann (Hoechst) en est president, Jean-Rene Fourtou (RPR) vice-president. Des spfkialistes Aventis Pharma est un multispecialiste en medecine : cardiologie/thrombose, gyne- cologie, infectiologie, osteo-articulaire, metabolisme/diabete, respiratoire/allergo- logie, cancerologie, neurologie, medecine interne, odonto-stomatologie. Chaque par- tenaire a des produits leaders mondiaux et des generiques. Aventis Pasteur est le no 1 mondial des vaccins : il exporte 90 % de sa production. Aventis Behring est no 2 mondial pour la production de proteines therapeutiques. Dade Behring est no 6 mondial du diag- nostic in vitro (ancienne division diagnostic a part entiere de Hoechst). Le groupe y a une participation majoritaire de 51,9 O/o. Le groupe franco-germain dispose de moyens de R&D a la hauteur de sa place dans I’ industrie-Sante mondiale. Les deux laboratoires possedent aussi des compe- tences en genomique, genie genetique et immunologie et veulent developper de nou- veaux produits dans le domaine de la pre- vention, des traitements et du diagnostic des maladies, Alzheimer et Parkinson notamment. nouveaux vaccins Aventis Pasteur. Parmi les projets : un vaccin pediatrique a six valences : diphterie, tetanos, polio, coque- luche (vaccin acellulaire), Haemophilus influenzae b, hepatite B ; un vaccin combi- ne hepatite A/typhd’de ; un vaccin combine adulte tetanos, diphterie, polio, coqueluche (acellulaire) ; un vaccin combine ROR/vari- celle ; un vaccin combine meningite/pneu- mococcie (pour I’enfant notamment) ; un vaccin antivirus respiratoire syncitial (VRS, inexistant actuellement) et anti- Hekobacter pylori (prevention de I’ulcere gastro-duodenal). Aventis Pasteur a obtenu I’autorisation de mise sur le marche pour Revaxis, premier vaccin diphterie/tetanos/polio pour rappel chez I’adulte. Aventis consent I’effot-t le plus important de I’ industrie pharmaceu- tique pour le developpement de vaccins anti-VIH. Gun des candidats-vaccins est en fin d’essais de phase 2 chez I’homme. Aventis travaille sur un projet ambitieux : sti- muler le captage du cholesterol LDL par les transporteurs HDL chez les sujets defi- citaires en HDL. La prevention, c’est le developpement de J.-M. M AC&S au dossier mbiical et droit 3 Pinformation &zfair6e Les revendications des patients viennent d’un d&sir d’&re mieux inform& sur leur sant6, sur leur bilan, leurs traitements et d’engager un vrai dialogue avec les professionnels de sant6, dans la mesure devoir pour tout soignant. oti /‘ information Mair6e est un n projet de loi va etre propose au Parlement, a fait savoir Dominique Gillot, secretaire d&at a la Sante et a I’action sociale. II s’agit, dit-elle, de * mieux definir la place de la personne malade, qui doit rester citoyen, dans la pri- se de decision en Sante *. Quel dialogue ? Quels droits ? Cette a democratisation sanitaire n (sic) ne laissera pas a I’ecart les professionnels et les institutions de Sante, qui ont des argu- ments a faire valoir. CEtat aussi, qui veut entendre les deux parties... Depuis des annees, on evoque le dialogue medecin/patient mais les &cents Etats- Generaux de la Sante et du cancer ont bien montre qu’ il n’existe pas reellement. Les droits de la personne malade se resu- ment rapidement : respect de la dignite, protection de I’ integrite corporelle, non dis- crimination dans I’acces aux soins, quelles qu’en soient les raisons (&at de Sante, handicap, patrimoine genetique), respect de la vie privee, respect du secret medical. Tout le monde en est d’accord, mais le pro- bleme residue1 tient a deux sujets delicats : Revue Fray&e des laboratows, avrillmal 2000, N” 322 le droit a I’ information et I’acces direct au dossier medical. Cinformation complete, loyale et eclairee du patient est une obligation juridique de la part des professionnels de Sante, y com- pris I’ information sur les risques que com- Porte un traitement, mdme s’ ils sont excep- tionnels. Le probleme du probleme, c’est que, en pratique, nombre d’actes medicaux com- portent des risques, alors comment s’y prendre ?, dit en substance D. Gillot. Heureusement, nombre de medecins, bio- logistes et imagistes ont deja engage le dialogue. Obligation de moyens Cacces au dossier medical confronte les soignants a diverses difficult& dans diverses circonstances. Pourquoi ? Parce que I’ information * brute *, non accompagnee, peut etre source d’ inegali- t&s : il y a ceux qui savent et ceux qui igno- rent. Transparence et communication : la aussi, tout le monde est d’accord, mais comment y parvenir ? La confiance des citoyens en leur medecine en est l’enjeu. Si ce debat ponctuel reste ouvet-t a la dis- cussion, d’autres droits doivent etre evo- ques : I’obligation de moyens pour la quali- te des soins et leur continuite, le droit a la securite sanitaire, ce qui est d’ailleurs le but de la demarche d’accreditation de I’Anaes, droit a I’ indemnisation des aleas therapeutiques en I’absence de faute reconnue. Sur ce dernier point, depuis si longtemps debattu, il est necessaire d’ameliorer I’ex- pertise medicale de I’ incident quand il y a litige entre le patient et I’etablissement de Sante, retenir la responsabilite medicale quand il y a faute. II faut de toute facon mettre en place un systeme d’assistance aux victimes d’accidents medicaux en faci- litant I’acces a la conciliation et a I’experti- se. Mais I’ indemnisation des accidents u non fautifs * n’a pas encore donne lieu a un avis gouvernemental... J.-M. M. Sources : DBclaration de Dominique Gil/of devant /.a Cercle de r&flexion des canchlogues franpis, Paris, Assemblhe Nationale, 14.042000. 9

Accès au dossier médical et droit à l'information éclairée

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financement du developpement de nou- veaux medicaments, qui cotitent aujour- d’hui dix fois plus cher a inventer qu’il y a dix ans. Pour continuer a figurer honorable- ment sur le marche mondial du medica- ment, atteindre la taille critique est incon- tournable. Comme dans I’industrie du diagnostic in vitro, les fusions de ces dernieres annees ont vu se constituer de nouveaux groupes qui deviennent reellement concurrentiels dans le developpement de medicaments de haute technologie et pourront notam- ment satisfaire a des reglements de plus en plus stricts, telle la fameuse (( amelioration du service medical rendu )) (ASMR), qui conditionne (surtout) le prix de vente auto- rise, celui qui est rembourse. La branche pharmacie d’Aventis (Aventis Pharma) connait une progression satisfai- Sante (+ 7 % en 1999 et 75 % de ses ventes). Le siege social est Schiltigheim, pres de Strasbourg, entre Francfort (Hoechst) et Antony (RPR), dans la vallee rhenane des q’ biotechs * francaises, alle- mandes et suisses. JiJrgen Dormann (Hoechst) en est president, Jean-Rene Fourtou (RPR) vice-president.

Des spfkialistes Aventis Pharma est un multispecialiste en medecine : cardiologie/thrombose, gyne- cologie, infectiologie, osteo-articulaire, metabolisme/diabete, respiratoire/allergo- logie, cancerologie, neurologie, medecine interne, odonto-stomatologie. Chaque par- tenaire a des produits leaders mondiaux et des generiques. Aventis Pasteur est le no 1 mondial des vaccins : il exporte 90 % de sa production. Aventis Behring est no 2 mondial pour la production de proteines therapeutiques. Dade Behring est no 6 mondial du diag- nostic in vitro (ancienne division diagnostic a part entiere de Hoechst). Le groupe y a une participation majoritaire de 51,9 O/o. Le groupe franco-germain dispose de moyens de R&D a la hauteur de sa place dans I’industrie-Sante mondiale. Les deux laboratoires possedent aussi des compe- tences en genomique, genie genetique et immunologie et veulent developper de nou- veaux produits dans le domaine de la pre- vention, des traitements et du diagnostic des maladies, Alzheimer et Parkinson notamment.

nouveaux vaccins Aventis Pasteur. Parmi les projets : un vaccin pediatrique a six valences : diphterie, tetanos, polio, coque- luche (vaccin acellulaire), Haemophilus influenzae b, hepatite B ; un vaccin combi- ne hepatite A/typhd’de ; un vaccin combine adulte tetanos, diphterie, polio, coqueluche (acellulaire) ; un vaccin combine ROR/vari- celle ; un vaccin combine meningite/pneu- mococcie (pour I’enfant notamment) ; un vaccin antivirus respiratoire syncitial (VRS, inexistant actuellement) et anti- Hekobacter pylori (prevention de I’ulcere gastro-duodenal). Aventis Pasteur a obtenu I’autorisation de mise sur le marche pour Revaxis, premier vaccin diphterie/tetanos/polio pour rappel chez I’adulte. Aventis consent I’effot-t le plus important de I’industrie pharmaceu- tique pour le developpement de vaccins anti-VIH. Gun des candidats-vaccins est en fin d’essais de phase 2 chez I’homme. Aventis travaille sur un projet ambitieux : sti- muler le captage du cholesterol LDL par les transporteurs HDL chez les sujets defi- citaires en HDL.

La prevention, c’est le developpement de J.-M. M

AC&S au dossier mbiical et droit 3 Pinformation &zfair6e Les revendications des patients viennent d’un d&sir d’&re mieux inform& sur leur sant6, sur leur bilan, leurs traitements et d’engager un vrai dialogue avec les professionnels de sant6, dans la mesure devoir pour tout soignant.

oti /‘information Mair6e est un

n projet de loi va etre propose au Parlement, a fait savoir Dominique Gillot, secretaire d&at a la Sante et

a I’action sociale. II s’agit, dit-elle, de * mieux definir la place de la personne malade, qui doit rester citoyen, dans la pri- se de decision en Sante *.

Quel dialogue ? Quels droits ? Cette a democratisation sanitaire n (sic) ne laissera pas a I’ecart les professionnels et les institutions de Sante, qui ont des argu- ments a faire valoir. CEtat aussi, qui veut entendre les deux parties... Depuis des annees, on evoque le dialogue medecin/patient mais les &cents Etats- Generaux de la Sante et du cancer ont bien montre qu’il n’existe pas reellement. Les droits de la personne malade se resu- ment rapidement : respect de la dignite, protection de I’integrite corporelle, non dis- crimination dans I’acces aux soins, quelles qu’en soient les raisons (&at de Sante, handicap, patrimoine genetique), respect de la vie privee, respect du secret medical. Tout le monde en est d’accord, mais le pro- bleme residue1 tient a deux sujets delicats :

Revue Fray&e des laboratows, avrillmal 2000, N” 322

le droit a I’information et I’acces direct au dossier medical. Cinformation complete, loyale et eclairee du patient est une obligation juridique de la part des professionnels de Sante, y com- pris I’information sur les risques que com- Porte un traitement, mdme s’ils sont excep- tionnels. Le probleme du probleme, c’est que, en pratique, nombre d’actes medicaux com- portent des risques, alors comment s’y prendre ?, dit en substance D. Gillot. Heureusement, nombre de medecins, bio- logistes et imagistes ont deja engage le dialogue.

Obligation de moyens Cacces au dossier medical confronte les soignants a diverses difficult& dans diverses circonstances. Pourquoi ? Parce que I’information * brute *, non accompagnee, peut etre source d’inegali- t&s : il y a ceux qui savent et ceux qui igno- rent. Transparence et communication : la aussi, tout le monde est d’accord, mais comment y parvenir ? La confiance des citoyens en leur medecine en est l’enjeu.

Si ce debat ponctuel reste ouvet-t a la dis- cussion, d’autres droits doivent etre evo- ques : I’obligation de moyens pour la quali- te des soins et leur continuite, le droit a la securite sanitaire, ce qui est d’ailleurs le but de la demarche d’accreditation de I’Anaes, droit a I’indemnisation des aleas therapeutiques en I’absence de faute reconnue. Sur ce dernier point, depuis si longtemps debattu, il est necessaire d’ameliorer I’ex- pertise medicale de I’incident quand il y a litige entre le patient et I’etablissement de Sante, retenir la responsabilite medicale quand il y a faute. II faut de toute facon mettre en place un systeme d’assistance aux victimes d’accidents medicaux en faci- litant I’acces a la conciliation et a I’experti- se. Mais I’indemnisation des accidents u non fautifs * n’a pas encore donne lieu a un avis gouvernemental...

J.-M. M.

Sources : DBclaration de Dominique Gil/of devant

/.a Cercle de r&flexion des canchlogues franpis,

Paris, Assemblhe Nationale, 14.042000.

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